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An-Nasr Vendredi #192 (Jeunesse sacrifiée, pays en danger)
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Burkina Faso
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- Title
- An-Nasr Vendredi #192 (Jeunesse sacrifiée, pays en danger)
- Creator
- O. D.
- Publisher
- An-Nasr Vendredi
- Date
- August 10, 2007
- issue
- 192
- number of pages
- 4
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000344
- content
-
La communauté internationale célèbre le 12 août prochain, la journée internationale de la jeunesse sous le thème : "Permettre aux jeunes d'être vus, d'être entendus, c'est promouvoir leur participation au développement". Comme toutes les grandes dates internationales, cette journée est un moment de réflexion sur notre jeunesse. C’est à juste raison puisque l’avenir de toute nation repose sur la jeunesse. Si cette jeunesse est dynamique, bien formée et bien éduquée, cela est un bon signe de développement et de prospérité du pays. Le contraire est porteur de malheurs, d’incertitudes, du chaos.
La population du Burkina Faso étant essentiellement jeune, le pays dispose là, en principe, d’un atout majeur pour son développement. Cependant, la situation actuelle de la jeunesse burkinabè demeure préoccupante et inquiétante et, du même coup, c’est l’avenir de tout le pays qui est en jeu.
Une jeunesse sans repère
Le constat est amer. Les agissements de la frange jeune burkinabé ne présage pas d’un avenir meilleur pour notre pays. En effet, autrefois la jeunesse burkinabé était respectueuse, battante, soucieuse du travail bien fait, en même temps qu’elle était éprise de justice, de solidarité et d’équité. Du travail manuel au travail intellectuel, le jeune burkinabé l’exécutait avec sérénité, abnégation et patience avec la ferme conviction de servir la cause de sa famille, de sa communauté, de sa nation. Les jeunes honoraient leurs parents et leur pays par leur bon exemple.
De nos jours, c’est tout le contraire. L’oisiveté a pris le dessus sur toute initiative de la jeunesse visant sa promotion. Être jeune aujourd’hui c’est être capable de perversité. Les jeunes sont devenus solidaires dans le mal. Ils se tuent à petit feu à l’alcool, au sexe, à la drogue. Du lundi au dimanche et 24 heures sur 24, c’est la fête à gogo. Les maquis, les night-clubs poussent comme des champignons et ne désemplissent guère. La société de consommation, la débâcle. Morale, les carences éducatives, l’absence parentale, l’individualisme, l’idolâtrie de l’argent et des stars contribuent au démontage de la conscience des jeunes et à la manipulation de leur esprit. Désormais, dans l’esprit des jeunes, il s’agit d’avoir beaucoup d’argent en si peu de temps pour faire la vie. Pour ce faire, ils se laissent tomber dans le piège du gain facile avec son cortège de méfaits et de malheurs. La fraude, le vol et les braquages, les tueries sauvages, ainsi que les sacrifices humains de plus en plus nombreux dans notre société sont en effet les conséquences de cette déconfiture de la jeunesse. Quelle misère morale ! Avec cette jeunesse sans repère, nous sommes en train d’évoluer vers un lendemain obscur. C’est regrettable.
Parents démissionnaires. Les parents ont une grande responsabilité dans cette déliquescence de la jeunesse et par conséquent de la société. Beaucoup de parents ont démissionné de leur devoir d’éducation de leurs enfants en leur permettant un certain laisser-aller. suicidaire. Pour se donner bonne conscience, ils se contentent d’alléguer que les temps ont changé et qu’il ne convient plus de laisser les enfants dans la moindre situation de souffrance. Dès lors, ils les gavent de toute sorte de facilités et d’abondance dès le bas âge. L’enfant qui grandit dans ce climat de beurre se révèle au fur et à mesure incapable de se prendre en charge. Un bon à rien. Le seul recours est désormais le vol, la fraude et toute autre lâcheté qui peut lui procurer facilement de l’argent, puisqu’il en est habitué.
C’est une évidence que l’enfant a besoin de tendresse, d’affection et de soutien pour son épanouissement, mais cela doit se faire avec modération. Tout excès nuit, dit-on. Cela est bien valable dans l’éducation des enfants. Les parents doivent avoir à l’esprit qu’habituer l’enfant à la rigueur, à l’amour du travail, à la justice, à l’équité et au mépris total de l'immoralité est la seule voie de réussite de l’enfant dans sa vie future.
La responsabilité de l’État. Au niveau de L’État, les autorités doivent multiplier la construction des infrastructures scolaires et des centres de formation professionnelle au profit des jeunes. Le tout c’est d’assurer aux jeunes une formation qui leur permette de se débrouiller dans la vie. Cela contribuera pour beaucoup à assainir notre jeunesse et à garantir à notre pays un avenir radieux.
"Le travail éloigne de nous trois maux : l’ennui, le besoin et le vice”, a dit Voltaire dans "Candide”. Les autorités doivent également interdire avec fermeté toute manifestation susceptible de pervertir la jeunesse telles que la fête de la bière, les concours d’élection de miss. C’est de la pleine responsabilité de l’État de travailler à conscientiser et à responsabiliser la jeunesse.
Sans une jeunesse consciente et responsable, le développement tant crié et tant attendu demeurera un leurre pour notre pays car "une société qui ferme ses yeux sur ses problèmes est une société décadente". Quel repère. Pour la jeunesse musulmane ? L'islam accorde une place toute particulière à la jeunesse. Il milite beaucoup pour une éducation et une formation adéquates de cette frange de la communauté. Ainsi, les jeunes musulmans bénéficient d’un certain nombre de droits qui sont, entre autres : le soutien moral et économique de l’État et de la société. L’assurance d’un cadre adéquat de travail par la création de structures à travers lesquelles la jeunesse peut apporter sa contribution au développement social et à l’œuvre de construction nationale.
Déterminer avec précision le rôle que la jeunesse islamique doit jouer. Combler le fossé qui existe entre les jeunes et les grands. Intégrer la jeunesse islamique au processus du développement social afin qu’elle ne soit pas marginalisée. Tout musulman est interpellé face à notre responsabilité commune de travailler pour le changement des mauvais comportements qui caractérisent la jeunesse ; vous êtes la meilleure des communautés qu'on ait fait surgir pour les hommes. ordonnez le convenable, interdisez le blâmable, croyez en Allah.
L’immoralité actuelle dans laquelle nage notre société provient de nos mauvaises actions. « La corruption est apparue sur la terre et dans la mer à cause de ce que les gens ont accompli de leurs propres mains ; afin qu'Allah leur fasse goûter une partie de ce qu’ils ont œuvré ; peut-être reviendront-ils vers Allah » (Sourate 30, Verset 41).
Le remède consiste donc à changer nos mauvais comportements et retourner à Dieu, ce à quoi le Coran nous invite à travers ce verset : « En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple tant que les individus qui le composent ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes » (Sourate 13, Verset 11).
Le jeune musulman doit se convaincre que sa vie est précieuse et sacrée et il a l’obligation de travailler pour l’islam et pour la communauté toute entière. Pour ce faire, il doit se départir de tout comportement dégradant qui n’honore pas l’islam ni sa famille et qui porte préjudice à la communauté. Le jeune musulman ne doit pas être paresseux. ni médiocre, ni oisif, constamment à la charge de sa famille et de la société. Il An-nasr vendredi n° 192 du 10 août 2007 P. 113 doit être actif et présent sur tous les fronts de lutte pour le développement de son pays. Il doit apporter sa pierre pour l’édification de la communauté islamique et éviter d’être une porte par laquelle les ennemis pourront atteindre l’islam. Il doit donc se former et se cultiver constamment par la lecture, la participation aux séminaires de formation, rester en contact avec les hommes de bien, respecter ses parents et suivre l’actualité sur tous les plans. C’est à ce prix qu’il pourra être utile à lui-même et à la communauté toute entière. Le Prophète (psl) conseillait Ibn Abbas en ces termes : « Jeune homme, je vais t’apprendre certaines paroles de sagesse. Sois attentif envers Allah, Il le sera envers toi. Sois attentif envers Allah, tu Le trouveras devant toi. Si tu demandes, adresses-toi à Allah. Lorsque tu sollicites une aide, sollicite-la d'Allah. Sache que si la La communauté toute entière conjuguait ses efforts pour te faire profiter d'une chose, tu n’en profiteras que si Allah l’a inscrite comme telle pour toi. De même, si elle conjuguait ses efforts pour te nuire, elle ne pourrait le faire que si Allah l’avait décrété ainsi à ton encontre. Désormais la plume est rangée et l’encre des pages a séché. Rapporté par Al Boukhâry.
Pour terminer, l’islam recommande aux jeunes :
- de respecter scrupuleusement les enseignements de l’islam.
- d’être conscients de leur devoir de futurs responsables du pays.
- de s’unir au sein de la foi et de bannir toute discrimination de quelque origine qu’elle soit.
- d’être ouverts au dialogue avec les autorités et les autres composantes de la société.
- d’œuvrer pour le progrès de l’islam et du pays.
- de déjouer toute manœuvre visant à les diviser ou à les dresser contre les autorités.
- d’éviter le tapage et de résoudre les problèmes par le dialogue.
- d’être doux et tolérants dans la propagation et la transmission de l’islam aux autres. d’être éveillés face au combat idéologique et culturel qui est dirigé contre eux de la part des autres confessions religieuses et autres courants de pensée.
- d’éviter de s’afficher des étiquettes susceptibles de les diviser.
- de se marier aussitôt qu’ils possèdent les moyens de le faire car le mariage préserve contre les turpitudes (sources des maladies et de dépravation morale). À défaut du mariage, le jeûne est recommandé car il sert de rempart contre les passions et les tentations charnelles.
Chacun doit donc prendre ses dispositions à quelque niveau que ce soit qui lui permettent de vivre pleinement sa foi dans cette société en déperdition :
• Quiconque prend le droit chemin ne le prend que pour lui-même; et quiconque s’égare, ne s'égare qu’à son propre détriment. Et nul ne portera le fardeau d’autrui. Et nous n'avons jamais puni un peuple avant de lui avoir envoyé un Messager. » Cl 7V15 X CD An-nasr vendredi n°192 du 10 août 2007.