Issue
An-Nasr Vendredi #203 (Lettre d'une mère à son fils / Les mérites de la visite aux malades)
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- Title
- An-Nasr Vendredi #203 (Lettre d'une mère à son fils / Les mérites de la visite aux malades)
- Publisher
- An-Nasr Vendredi
- Date
- October 26, 2007
- issue
- 203
- number of pages
- 4
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000335
- content
-
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Mon fils, cette lettre est de ta pauvre mère. Je l'ai écrite avec pudeur après une longue hésitation. J'ai pris plusieurs fois le stylo, mais mes larmes l'ont emprisonné. J’ai retenu mes larmes plusieurs fois, mais les blessures du cœur ont surgi.
Mon fils, après cette longue vie, je te regarde en tant qu'homme parfait, raisonnable et plein d'émotion... Je considère qu'il est de mon droit que tu prennes le temps de lire ces quelques pages. Après cela, déchire-les comme tu as déchiré mon cœur.
Mon fils, il y a 25 ans, c'était un grand jour dans ma vie, quand le médecin m’a affirmé ma grossesse. Les mères, mon fils, connaissent bien le sens de ces mots ! C'est un mélange de joie et de bonheur et le début de souffrances causées par les changements biologiques et physiques... Après cette bonne nouvelle, je t'ai porté pendant 9 mois. J'ai porté la joie dans mon ventre, je me levais avec difficulté, je... Dormais avec difficulté, mais tout cela n'a rien changé à l'amour que je porte pour toi. Au contraire, l'amour s'est renforcé de plus en plus avec le temps et l'envie de te voir encore plus. Je t'ai porté jour après jour, souffrance après souffrance et peine après peine. Ma joie était grande à chaque mouvement, à chaque prise de poids et tout cela était lourd à supporter. Une longue période de souffrance éclairée par une lueur de joie en cette nuit où je n'ai pas dormi, où la douleur, la peur, l'émotion que je n’arrive pas à décrire ni à exprimer m'ont envahie. L'extrême douleur m'a empêchée de pleurer en regardant la mort de près plusieurs fois. Enfin, venant au monde, tes cris enlevant toute peine et douleur accompagnaient mes larmes de joie. Je me suis penchée difficilement pour t'embrasser avant que tu ne sois touché par une simple goutte d'eau. Mon fils, les années sont passées et je t'ai toujours eu dans mon cœur, je t'ai lavé de mes propres mains. Mes jambes et mes bras étaient ton berceau quand je veillais pour que tu puisses dormir. Je me suis fatiguée et je me suis surpassée pour que tu sois heureux ; ma seule joie était de te voir sourire. Et ma joie de tout instant était que tu puisses me demander un service, c'était mon bonheur.
Les soirées sont passées ainsi que les jours et moi, toujours à tes services, une mère infatigable et ouvrière sans répit, priant Allah toujours pour toi qu'Il te comble de bonheur et de prospérité. Je t'ai observé jour après jour jusqu'à ce que tu sois devenu un jeune homme, prenant par la suite la carrure d'un homme. Soudain, je me retrouve à te chercher à droite et à gauche la femme que tu as demandée.
Le jour de ton mariage est arrivé où, le cœur serré, j'ai caché mes larmes de joie pour ta nouvelle vie ainsi que ma grande tristesse suite à notre séparation. Les heures pesantes sont passées, les moments s'écoulaient doucement, soudain j'ai découvert que tu n’étais plus le... Fils que j'ai connu. Le sourire a disparu, ta voix a disparu, tu es devenu distant, tu m'as oubliée et ignorée. J’ai attendu ton retour, espérant entendre au moins ta voix, mais ton absence a duré et les jours identiques se succédaient. J'ai observé longuement la porte, mais tu n'es pas venu. J’ai couru comme une folle après chaque coup de téléphone... Les nuits sont devenues de plus en plus sombres. Les journées s'allongeaient de plus en plus, sans te voir ni t'entendre. Ainsi, tu as ignoré et méprisé celle qui s'est occupée de toi durant tout ce temps.
Mon fils, je ne demande que peu de choses, considère-moi comme l'un de tes amis ou du moins comme les moins estimés de tes amis. Ajoute-moi dans ta liste mensuelle : une visite par mois. Mon fils, mon dos s'est courbé, mes membres commencent à trembler, les maladies m'ont encombrée, les handicaps m'ont visité de très près car je bouge difficilement. J'ai du mal à m’asseoir et malgré tout cela, mon cœur ne cesse de battre pour toi. Je pense que si un jour... Quelqu'un te rendait service, tu l’aurais remercié ! Mais ta mère l'a fait pendant des années. Alors où est la récompense et la fidélité envers ta mère ?
Mon fils, tu ne peux pas savoir ma joie quand j'entends dire que tu es heureux. Je suis émerveillée car tu es mon invention. Qu'ai-je fait pour devenir ton ennemie ? Ai-je commis une erreur envers toi ou ai-je refusé de t'aider un jour ?
Considère-moi comme une femme de ménage avec un salaire. Offre-moi une part de ta bonté car Allah aime les bienfaiteurs. Mon fils, j'espère te revoir, je ne veux que cela. Laisse-moi voir ton visage même dans les moments les plus terribles.
Mon fils, mon cœur est brisé, mes larmes ont coulé et toi, tu vis ta vie en m’ignorant. Les gens témoignent encore de ta bonne éducation et de ta bonté.
Mon fils, n'est-il pas temps pour que ton cœur réagisse face à cette mère affaiblie et pleine d'espoir de te revoir, attristée, renfermée et abandonnée loin des siens ?
Mon fils, frappe à la porte du paradis avec le sourire et pardonne. Pour l'amour d'Allah, comme dit le hadith : « Le père est la porte du milieu du Paradis, à toi de choisir de la garder ou de la perdre. » Je te connais depuis si longtemps, tu aimes les bons gestes et tu es toujours à la recherche des bonnes œuvres, mais aujourd'hui tu as oublié le hadith : « Qu'il soit humilié, humilié, humilié celui dont le père et la mère, ou l'un d'eux, atteint la vieillesse auprès de lui et il ne mérite pas d'entrer au paradis. »
Où sont les bons gestes ? Mon fils, je ne lèverai pas le ton de plainte afin qu’elle n'arrive pas aux An-nasr, vendit n°203 du 26 octobre 2007, p. 156, et que la colère d'Allah puisse tomber sur toi comme la foudre. Non, je ne le ferai pas car tu es toujours mon fils, ma raison d'être dans la vie.
Réveille-toi, les cheveux blancs commencent à couvrir ta tête, bientôt tu seras vieux et tes enfants te récompenseront de la même manière, et tu écriras avec des larmes ces lettres que je suis en train d'écrire maintenant. Et devant Allah, nous nous retrouverons un jour ! Mon fils, aie crainte d'Allah. Le paradis se trouve aux pieds de ta mère. Fais un geste envers ta mère afin de la rendre heureuse, sinon déchire cette lettre et rappelle-toi qu'un bon geste est en ta faveur et qu'un mauvais geste te retombera dessus et t'en subira les conséquences.
Chers frères et sœurs, l’Islam s’intéresse à la famille et consolide l’amour et le respect mutuel en son sein. Les parents en constituent le fondement. C’est pourquoi l’on considère la piété filiale comme l’une des meilleures actions les plus aimées d’Allah le Très-Haut. La piété filiale s’exprime par l’obéissance aux parents, leur respect, la manifestation d’humilité à leur égard, la bienfaisance à leur profit, la dépense pour eux, l’entretien de leurs proches et le bien-traitement de leurs amis.
Et ton Seigneur a décrété : "N'adorez que Lui ; et marquez de la bonté envers les père et mère : si l'un d'eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis point : 'Fi !' et ne les brusque pas, mais adresse-leur... des paroles respectueuses. ‘C17 V23 Les mérites de la visite aux malades Le Messager d’Allah (saw) a exhorté les musulmans à rendre visite aux personnes malades et souffrantes... Ainsi, dans un Hadith authentique rapporté par Al Barâ Ibn 'Azib (r.a), il est dit: "Le Messager d'Allah (saw) nous a ordonné sept choses: visiter les malades, suivre les cortèges funèbres, appeler la miséricorde d'Allah sur la personne qui éternue, secourir le faible, aider l'opprimé, multiplier les salutations et respecter les serments." (Boukhâri et Mouslim)
Le Prophète Mouhammad (saw) avait lui-même pour habitude de rendre visite aux malades, et ce, qu'il s'agisse d'une personne musulmane ou non musulmane. En sus d'être un excellent facteur de réconfort et d'apaisement pour le malade, la visite aux malades constitue aussi une expression très forte de fraternité et un vibrant témoignage de sympathie de la part de celui qui vient le rencontrer; bien évidemment, une telle attitude ne peut que renforcer le lien d'affection et d'attachement entre les personnes concernées. Ce genre de rencontre est aussi un moyen permettant au musulman qui se rend au chevet du malade de se rappeler et de prendre conscience de la valeur inestimable d'un bienfait divin dont il a la chance, lui, de jouir : la santé... Il est à noter que les savants musulmans ont rappelé quelques points importants à respecter lors de la visite aux malades :
- La visite aux malades doit être motivée par la volonté de se soumettre au Créateur, celle de la recherche de l'agrément d'Allah et de Sa récompense : telle est la condition pour que cet acte puisse rapporter les énormes mérites qui ont été promis dans les Hadiths authentiques.
Le Prophète Muhammad (saw) dit par exemple que : "Le musulman, lorsqu’il visite son frère musulman (malade), reste dans un jardin du Paradis jusqu'à ce qu'il s'en aille." (Mouslim) Dans un autre Hadith, il est dit que : "Tout musulman qui visite un autre musulman (malade) le matin, a soixante-dix... mille anges qui prient en sa faveur jusqu’au soir. Et s'il le visite le soir, soixante-dix mille anges prient en sa faveur jusqu’au matin. Et il aura (en sus de cela) un jardin au Paradis." (Tirmidhi - Authentifié par Albâni dans ''Sahîh oui Djâmi'' - Hadith N° 5767). Il est évident qu'une visite qui ne serait motivée que par un intérêt matériel ne pourrait apporter cette récompense et ce mérite.
L'un des buts de la visite étant de réconforter et de soutenir celui qui est souffrant, celui qui vient auprès de lui ne doit pas adopter une attitude qui pourrait le nuire ou lui occasionner une gêne quelconque.
La visite doit être relativement brève : la présence prolongée de quelqu'un à ses côtés peut incommoder plus ou moins fortement le malade, suivant son état. Néanmoins, si le malade exprime lui-même le désir que la personne qui vient le voir reste plus longtemps, dans ce cas, il n'y a aucun problème.
La visite doit se faire à une heure appropriée.
Au cours de la visite, il ne faut pas aborder des sujets. qui pourraient indisposer le malade. Adopter une attitude réconfortante à l'égard du malade (comme par exemple masser son visage ou l'endroit du corps qui le fait souffrir), mais aussi lui tenir des propos encourageants sur son état. Il convient également de lui faire prendre conscience que, Incha Allah, cette épreuve qu'il traverse sera pour lui un moyen de le purifier de ses péchés, mais aussi de se rapprocher d'Allah... Le Prophète Mouhammad (saw), quand il rendait visite à un malade, disait parfois : "Lâ ba's tahoûroun Incha Allah", que l’on pourrait traduire par : "Pas de souci... (Cette maladie) est purificatrice (des péchés) Incha Allah !" (Boukhâri)
Il est également bien, dans la mesure du possible, de proposer son aide au malade, et lui demander s'il désire quelque chose. Lorsqu'un musulman va rendre visite à son frère malade, il doit prier et faire des invocations en sa faveur. Plusieurs invocations différentes ont été rapportées du Prophète Mouhammad (saw) à ce sujet. Dans un Hadith des Sahîh Boukhâri et Mouslim, le dua suivant est mentionné : "Allâhoumma rabbin nâs, adh-hibil ba's wach fihi, antach châfi, lâ chifâa illâ chifâouka, chifâ an lâ youghàdi-rou saqaman." "Ô Allah, Maître des gens ! Éloigne la souffrance et guéris-le, Tu es le Guérisseur - point de guérison si ce n’est la Tienne - (accorde-lui) une guérison (définitive) ne laissant derrière elle aucun mal."
Dans une autre tradition, il est rapporté que le Prophète (saw) a dit que celui qui rend visite à un malade dont le terme n'est pas encore venu et qui dit auprès de lui sept fois de suite : "As'alou Allâh al 'Adhîm, rabb al 'archal adhîm, an yachfiyaka" "Je prie Dieu Le Très Grand, Le Maître du Très Grand Trône, de te guérir", Allah le guérira de cette maladie. (Abou Dâoûd et Tirmidhi, qualifient ce hadith de "Hassan" - fiable).
Source : la page de l'islam An-nasr, vendredi n°203 du 26 octobre 2007, p. 158.
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