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An-Nasr Vendredi #171 (Sarah, une femme qui n'a jamais rien préfér sur terre à son honneur et à sa dignité)
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- Title
- An-Nasr Vendredi #171 (Sarah, une femme qui n'a jamais rien préfér sur terre à son honneur et à sa dignité)
- Publisher
- An-Nasr Vendredi
- Date
- March 16, 2007
- issue
- 171
- number of pages
- 4
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000327
- content
-
-CX k^<S 6X L^ n171 du 16 mars 2007
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. « Oui, Nos messagers (les anges) vinrent à Abraham avec la bonne nouvelle. Ils le saluèrent. Il leur dit : « Salut ! » Et il s’empressa de leur apporter un veau rôti. Quand il vit que leurs mains ne s’y portaient pas, la contrariété se mêla en lui à la crainte. Ils lui dirent : « N’aie pas peur ! Nous sommes envoyés au peuple de Loth. » Son épouse était debout. Or elle éclata de rire car nous lui annonçâmes la bonne nouvelle d’Isaac et après Isaac, Jacob.
« Malheur à moi ! » dit-elle, « enfanterais-je alors que je suis vieille et que mon époux que vous voyez est un vieillard ? Ce sera vraiment une chose étonnante ! » Ils dirent : « T’étonnes-tu du décret de Dieu ? Que la miséricorde et la bénédiction de Dieu soient sur vous, lignage de cette maison ! » Il est vraiment digne de louange et de glorification. » Coran 69-73. Abraham et son épouse Sarah (qui sont d’origine babylonienne, actuel Irak) s’étaient installés en terre de Palestine. Mais ils ont dû émigrer en Égypte car Abraham, en tant que prophète, devait se déplacer selon la volonté d’Allah afin de s’acquitter de sa mission qui consistait à répandre les préceptes divins sur la terre.
Après un long et pénible voyage, le couple arriva en terre d’Égypte, pays qui était alors gouverné par un tyran vicieux, dont le plus grand plaisir consistait à choisir les plus belles femmes de son pays pour en faire ses concubines. Sarah, l’épouse d’Abraham, était une femme de beauté telle qu’elle était enviée même par les femmes les plus belles. Par conséquent, elle ne tarda pas à être remarquée par les hommes du roi d’Égypte qui fut rapidement informé de l’arrivée de cette femme remarquable en compagnie d’un homme, dont nul n’était en mesure de définir le type de. lien qui les liait. La description que lui en firent ses hommes ranima l’instinct du roi et il ordonna aussitôt qu’on lui présente le couple en question. Abraham comprit que c’était là l’une des épreuves que Dieu fait subir à Ses Envoyés afin de tester leur foi et il consentit à se rendre chez le tyran. Il fut longuement interrogé sur la relation qu’il entretenait avec la belle femme qui venait d'arriver en Égypte. Abraham comprit les intentions du roi. De ce fait, il affirma que Sarah était sa sœur, tout en ayant à l’esprit qu’elle était effectivement sa sœur de religion.
De son côté, le roi fut satisfait de cette entrevue, car il avait pu comprendre que la femme qu’il désirait n’avait pas d’époux et il sentit la conscience plus tranquille. Il ordonna donc de faire venir Sarah dans son palais. Convaincu que jamais Dieu ne l’abandonnerait et qu’il retrouverait sa femme saine et sauve, Abraham expliqua la situation à sa femme, lui fit quelques recommandations et lui demanda surtout de ne pas perdre espoir en la. puissance de Dieu. Sarah accepta de se rallier à l’avis de son mari et s’en remit à Dieu. Elle se présenta à la cour du roi qui fut ébloui par cette beauté incomparable. Il recommanda à ses servantes de parer la nouvelle venue des plus belles parures et on lui fit porter les bijoux les plus magnifiques. Abraham voyait tout ce qui se passait, mais il ne pouvait rien faire d’autre que d’espérer l’aide de Dieu pour sauver son épouse de cette impasse.
Sarah, quant à elle, ne fut point leurrée par tout ce faste qu’elle remarquait, ni par toute la fortune dont elle était parée. Elle savait que tout n’était que passager, que la véritable vie est celle de l’au-delà, et cela la réconforta et fortifia sa foi en Dieu ainsi que sa fidélité à son mari. Lorsque Sarah fut enfin apprêtée, le roi arriva et remarqua aussitôt que la femme était tellement triste que toute sa beauté en était altérée. Il essaya donc de distraire son invitée, mais Sarah refusa de l’écouter et se détourna. Le roi fit une seconde tentative pour se rapprocher de Sarah, mais elle le repoussa de nouveau. Devant cette réaction inattendue, le roi perdit tous ses moyens et recula. Il n’était en effet pas habitué à se trouver devant des femmes qui refusaient ses avances et qui s’accrochaient autant à leur honneur. Puis il se reprit et tenta pour la troisième fois de s’approcher d’elle, mais sa main se paralysa au moment où il essaya de toucher cette belle femme dont le refus ne faisait qu’attiser son désir.
Dès qu’il remarqua qu’il ne pouvait plus contrôler sa main, le roi commença à avoir des doutes sur le mystère qui entourait cette étrange femme qui se trouvait devant lui. Autant il était perturbé, autant elle paraissait sereine, car elle avait la conviction que Dieu venait à son secours et qu’elle n’était point seule devant ce tyran. Un étrange sentiment de frayeur gagna subitement le roi, et il se réfugia dans son lit où il ne parvint cependant pas à trouver le sommeil aussitôt. Plus tard, terrassé par la fatigue, il s’endormit pour immédiatement vivre un cauchemar. La vérité lui apparut et il comprit toute son injustice envers cette femme fidèle et envers son mari auquel il l’avait arrachée. Il revint donc à la raison et, dès son réveil, il ordonna que Sarah soit rendue à son mari. En guise de compensation pour la dure épreuve qu’il lui avait fait subir, il lui fit don d’une servante du nom de Hajar qui lui tiendrait compagnie et la servirait ainsi que son mari.
Sarah n’était pas seulement une femme fidèle et patiente. Elle avait également une très grande foi en Dieu, ce qui la détachait entièrement de ce monde et de tous les sentiments qui animent d’ordinaire une femme. Entre autres, elle avait le don de se sacrifier pour le bonheur de son mari, ce à quoi elle accordait toute priorité. Ainsi, lorsqu’elle remarqua qu’Abraham souffrait intérieurement du fait qu’elle n’avait pu lui procurer de progéniture, Sarah fut la première à encourager son mari à prendre Hajar, la servante qui... leur avait été offerte par le roi, pour seconde épouse. En agissant de cette manière, elle faisait preuve d’une véritable foi en Dieu et d’une abnégation totale. Elle puisait en effet son absence de jalousie dans cette quiétude que lui conférait sa conviction religieuse, convaincue que si elle n’avait pu procréer jusqu’alors, c'était parce que la volonté divine le voulait ainsi. Sarah insista tellement auprès d’Abraham qu’il fut autorisé par Dieu à s’unir à Hajar. Sarah en fut très heureuse et la récompense divine ne tarda pas à se manifester. En effet, quelque temps après, des visiteurs (Anges envoyés par Allah) se rendirent chez Abraham qui, voulant les honorer, demanda à son épouse Sarah de leur préparer, comme à l’accoutumée, un repas digne d’eux. Un veau gras fut donc égorgé puis rôti, et le repas fut présenté aux visiteurs. Mais tout le monde fut étonné de remarquer que ces derniers ne touchaient absolument pas à la nourriture qui leur était. présentée. Abraham (que le salut de Dieu soit sur lui) fut le premier à être intrigué par l’étrange comportement de ses hôtes et il en éprouva une certaine crainte, car, selon la coutume, un invité qui ne touche pas à la nourriture est une personne qui montre son animosité et il faut craindre de sa part le pire.
Comme le rapporte le Coran : « Quand il vit leurs mains ne pas y toucher, il les trouva tout à coup étranges et en ressentit une grande peur. Ils dirent : « N’aie crainte ! Nous avons été envoyés au peuple de Loth. » * Sourate Hoûd V70. C’était en effet des Anges envoyés par Dieu pour anéantir le peuple de Loth qui vivait dans le vice.
Lorsque Sarah entendit la nouvelle, elle en ressentit un si grand soulagement qu’elle se mit à rire. Mais ce rire semblait marquer la joie d’apprendre que les visiteurs ne cherchaient point à nuire à leur hôte, c’était en réalité pour préparer Sarah à la bonne nouvelle que Dieu voulait lui annoncer par le biais des Anges. En effet : « Sa femme était debout. Alors elle rit. Nous lui annonçâmes donc Isaac, et au-delà d’Isaac, Jacob ». S Hoûd V71. C’était donc là, la récompense divine à tant de foi, de patience, de sacrifice et d’abnégation. Sarah fut cependant très surprise par cette nouvelle, elle se savait en effet vieillie, ayant dépassé l’âge de donner des enfants. C’est pourquoi elle ne put s'empêcher de répliquer : « Malheur à moi ! Vais-je enfanter alors que je suis vieille, et ce mien mari est un vieillard ? Ceci est assurément une chose étrange ». S Hoûd V72. Mais la puissance divine est infinie et elle se rappela que lorsque Dieu décide une chose, elle s’accomplit même si elle est contraire à l’usage commun. Sarah fut donc heureuse à l’annonce de cette bonne nouvelle, et tout l’espoir qui veillait en elle reprit le dessus. Elle commença alors à espérer l’accomplissement de la volonté divine. C’est ainsi que quelque temps après, Sarah conçut Isaac, cet enfant que Dieu lui avait promis et nommé avant même sa conception. La volonté divine s’était accomplie malgré l’âge. tardif de Sarah, et ce fut pour elle la récompense d’une vie d’abnégation, de sacrifice et de foi inaltérable en son Créateur.
Source : Daawa Al Islamia — An-nasr vendredi n° 171 du 16 mars 2007 ..... P. 30