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An-Nasr Vendredi #117 (Quel regard sur les luttes émancipatrices des femmes?)
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- Title
- An-Nasr Vendredi #117 (Quel regard sur les luttes émancipatrices des femmes?)
- Creator
- Nadjath
- Publisher
- An-Nasr Vendredi
- Date
- February 10, 2006
- issue
- 117
- number of pages
- 4
- Subject
- Femme en islam
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Prostitution
- Civilisation occidentale
- Sunnah
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000317
- content
-
n117 du 10 Fév. 2006
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Si la femme musulmane a obtenu des droits avec l’avènement de l’Islam, la femme occidentale, quant à elle, s’en est vue octroyée à la faveur d’un mouvement des droits de l’homme qui émergea au 17ème siècle avec l’essor des pensées philosophiques et des progrès scientifiques. En effet, il y a 1400 ans, la révélation coranique est venue extraire la femme de l’injustice et de l’oppression. Les enseignements du prophète Muhammad (psl) venaient accorder à celle-ci un statut précis, des droits clairement définis afin de lui assurer une vie paisible et harmonieuse. Nous concédons alors naturellement avec Gustave le Bon dans La civilisation arabe que : « le mérite de l'Islam ne se limite pas seulement à soulever la question de la femme, c’est aussi la première religion qui s’est penchée sur ce sujet... ».
La femme musulmane a donc acquis ses droits depuis le 7ème siècle : il ne s’agit plus pour elle d’en réclamer, mais de les faire appliquer. En revanche, parler de droits en ce qui concerne la femme occidentale, revient à évoquer ce large processus de revendications, de combats et de luttes qui a vu le jour dans certains pays occidentaux au cours du 18ème siècle, notamment en Angleterre, aux États-Unis et en France. Ainsi, des révolutions éclatèrent, des systèmes furent changés et des chartes signées. Peu à peu, le mouvement gagna d’autres pays. On doit à certains penseurs et écrivains comme Jean-Jacques ROUSSEAU, Voltaire, Montesquieu, la circulation des idées sur les droits inaliénables de l’homme. Leurs idées consistaient à affirmer que l’homme a une série de droits et de libertés naturels et inaliénables auxquels on ne peut renoncer. Tous les hommes, qu’ils soient gouvernants ou gouvernés, noirs ou blancs, riches ou pauvres, sont égaux. Au 19ème siècle, de Nouvelles idées économiques, sociales et politiques prirent forme dans le combat pour le respect des droits de l’homme. Avant cela, toutes les discussions engagées et toutes les mesures prises avaient trait aux droits des employés sur les employeurs. Quant à la question des droits de la femme, elle fut codifiée pour la première fois en 1948 à travers la déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies qui proclama l’égalité des droits entre l’homme et la femme. C’est ainsi que la femme occidentale conquit l’égalité juridique et législative.
La journée internationale de la femme, officialisée en 1977 par les Nations Unies, sonne comme l’aboutissement de ces nombreuses victoires et comme un arrêt pour réfléchir davantage sur la condition de la femme dans le monde entier. Les femmes, après avoir dénoncé le fait d’être battues, spoliées, mariées contre leur gré, répudiées sans raisons, privées de leurs enfants, laissées sans moyens de subsistance, ont réalisé leur indépendance vis-à-vis des hommes. en entrant en compétition avec eux dans la vie socioprofessionnelle. Il ne fait aucun doute que le siècle courant a corrigé de nombreux torts faits à la femme. Cependant, il nous est primordial de réfléchir encore sur le vécu quotidien de la femme émancipée en Occident afin de dégager la vraie dimension de l’émancipation, celle qui accorde à la fois la dignité et le respect à la femme.
En effet, les orientations données par les Occidentaux aux luttes émancipatrices dépossèdent la femme de toute dignité. On assiste donc sous la houlette d’un certain féminisme à une précipitation dans la définition de nouveaux droits de la femme et à une célérité dans la défense des droits longtemps piétinés, à de nouvelles formes d’asservissement sous son couvert. Ces féministes trop zélées se plaisent à taper dans tous les sens. On met l’accent sur le fait que la femme est un être humain pour lui accorder des droits mais on oublie qu’elle est aussi une Femme. Elle continue aujourd’hui de souffrir parce que son tempérament de femme, ses exigences innées et ses capacités particulières ont été ignorées volontairement. Pour exploiter sa potentialité économique, par exemple, les industriels ont plaidé pour les droits de la femme, pour son indépendance économique, pour l’égalité de sa liberté et de ses droits avec ceux de l’homme. Depuis, le désir irrésistible du gain a conduit les femmes à se libérer des corvées de la maison pour être servies dans le magasin ou dans l’usine.
Avec le développement de la machine et la croissance continuelle de la production, il est devenu nécessaire pour les capitalistes d’employer tous les moyens (audiovisuels, intellectuels, émotionnels, artistiques et sexuels) afin de transformer l’homme en un consommateur sans volonté et de lui imposer le surplus de leur production. Et pour cela, la beauté de la femme, son charme, son attirance, sa séduction vont être utilisés. La femme, après avoir obtenu la liberté de penser et le droit. d’opinion, sera persuadée de vendre son honneur, sa dignité, sa personnalité pour devenir un simple objet de consommation. Évidemment, tout cela au nom de la liberté et de l’égalité avec l’homme. Quant à l’éducation des femmes, les Occidentaux sont sur ce point aussi dans un désordre total et très en contradiction avec leurs avancées technologiques et scientifiques. On en arrive à la légitimation de la prostitution et de l’avortement, de l’homosexualité... La dépravation des mœurs et la baisse de la morale deviennent donc les symboles de l’émancipation occidentale. Dans ce mouvement, l'Islam est trop souvent accusé à tort (à cause de la mauvaise pratique de certains musulmans) d’être le dernier (ou l’un des derniers) bastion à encore résister au courant "émancipateur" dont l’épicentre se trouve en Occident. En effet, confondant les traditions et les coutumes des pays, connaissant peu, très mal ou pas du tout les textes fondamentaux se référant à la femme, par ignorance, par négligence ou par mauvaise. Foi, certains musulmans refusent de rétablir la vraie image de la femme. De ce fait, l’Occident, dans un rôle de donneur de leçons, fait montre d’une intolérance inacceptable vis-à-vis des autres cultures et civilisations en leur imposant le modèle de la femme occidentale "émancipée". En dehors de ce cadre, point de femme émancipée, tente-t-on de nous faire croire. Nous devons considérer cette vision occidentale avec beaucoup de prudence.
L’émancipation de la femme ne devrait pas la rabaisser au stade de l’animal, la dépossédant de toute dignité, de toute morale et de toute responsabilité. Il faudrait pour nous, musulmans, faire un retour aux sources (le Coran et la Sunna). Le rétablissement de l’image et de l'identité de la femme ne correspond pas à une liberté sur le mode du conflit hommes-femmes tel qu’il a été vécu dans les sociétés industrialisées.
Il faudrait promouvoir aujourd'hui une véritable mobilisation des hommes et des femmes. afin de lutter contre les discriminations entretenues par des coutumes faussement islamiques et des alibis culturels. Il s’agit de promouvoir une éducation positive et harmonieuse ; une éducation généralisée touchant les hommes et les femmes quant à leurs références et à la façon de les vivre. La vraie émancipation de la femme devrait lui accorder une place de choix au sein de la famille, elle devrait être celle qui, par sa présence, établit l’équilibre physique et psychologique du foyer. Le rôle de la femme n’est pas limité à celui d’épouse et de mère au foyer. Son rôle d’éducatrice est essentiel. Il est par exemple inadmissible qu'une femme, mère de famille, soit absente toute la journée de son foyer. L’absence de la mère, à certains moments, est ressentie comme un abandon et aucun cadeau possible ne peut effacer les moments de tristesse ou de désarroi qu’il aura fallu affronter seul. Cette absence peut être génératrice de graves problèmes psychologiques et expose les jeunes à tous les dangers du monde actuel. Les Couples explosent également et, chacun sort de cette épreuve meurtri. L’équilibre et la sérénité intérieurs sont facteurs de l'équilibre extérieur. La femme est le premier facteur de l’équilibre de la famille et de la société entière. An-nasr vendredi n117 du 17 mars 2006.
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