Issue
An-Nasr Vendredi #138 (La responsabilité : agir pour les Hommes en ayant la conscience intime de l'Unique)
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- Title
- An-Nasr Vendredi #138 (La responsabilité : agir pour les Hommes en ayant la conscience intime de l'Unique)
- Creator
- Djibrila
- Publisher
- An-Nasr Vendredi
- Date
- February 10, 2006
- issue
- 138
- number of pages
- 4
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000306
- content
-
AN-NASR ■ n° 138 du 10 Fév. 2006
L'on dit que la victoire est un secours d'Allah, ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore Son aide.
Depuis l’organisation de la société en clans, en classes, en royaumes, en empires, voire en entités étatiques, chaque individu pris isolément s’évertue à jouer un rôle non négligeable dans la société. À cet effet, il se rend utile en mettant son intelligence (et sa foi pour certains) au service des autres, au service de l’humanité toute entière.
Il y a lieu alors de déduire que l’idée générale de l’appellation "grands hommes” attribuée à certaines personnes n'est pas tombée du ciel, mais trouve son sens dans le contrat social. Ces grands hommes bien mérités se reconnaissent le plus souvent par leurs œuvres indélébiles, ineffaçables et n'hésitent aucunement à assumer la responsabilité de ces œuvres-là.
Si le problème de la responsabilité est ainsi posé d'une manière générale, quel est alors le... Point de vue de l'islam ? Pour l'islam, le but de la création de l’être humain est d'adorer Allah (swt) à travers le culte et l'application des règles qu'Il a prescrites dans les relations sociales : « Je n’ai créé les Djinns et les Hommes que pour qu'ils m’adorent » (S51V56). À partir de là, on peut déduire que le fils d’Adam vit pour accomplir une mission, supporter une charge venue d’Allah, son créateur. De ce fait, être musulman, c'est porter d’office une responsabilité devant l’Unique et devant les Hommes : « Nous avions proposé aux cieux, à la terre et aux montagnes la responsabilité de porter les charges de faire le bien et d'éviter le mal. Ils ont refusé de le porter et en ont eu peur, alors que l’homme s’en est chargé... ».
Dans cet ordre d'idée, notre père Adam (premier Homme créé) fut tout naturellement le premier responsable parmi les humains. La responsabilité en islam a plusieurs dimensions : l'une verticale et l’autre horizontale. La dimension... La verticale de responsabilité est celle qui lie l’être humain individuellement pris à son créateur. Elle est donc personnelle et totale et prend en compte sa relation avec l’Éternel au plus profond de son intimité. Ainsi, ses actions les plus réfléchies ainsi que les plus banales et anodines sont empreintes de cette référence. C’est ce qui fait que finalement tout est sacré chez le musulman, car répondant à une éthique venant de l'Omniscient.
La dimension horizontale de la responsabilité, quant à elle, prend en compte les relations de l’individu avec ses semblables. Il s’agit en effet des devoirs qui lui incombent en tant que père ou mère, en tant que fils ou fille, en tant qu’époux ou épouse, en tant que frères ou sœurs, en tant que voisin ou voisine, en tant que savant ou savante, en tant que chef d’État, ou sujet. Un célèbre hadith rapporté par Boukhari vient élucider davantage la question : « Chacun d'entre vous est un berger et il est responsable de son troupeau : l’imam est un berger et il est responsable. » de son troupeau. L’homme est un berger dans sa famille et il est responsable de son troupeau ; l'employé est berger dans la sauvegarde des biens de son maître et il est responsable de son troupeau ; la femme est bergère dans la demeure de son époux et elle est responsable de son troupeau. Vous êtes tous des bergers et vous serez interrogés au sujet de vos troupeaux. Cette dimension de la responsabilité est à la fois individuelle et collective. Le devoir d’appeler aux valeurs de l’islam (daawa) par exemple, incombe à tous les musulmans individuellement pris. Cependant, si un groupe le fait, les autres en sont dispensés. Ne vivant pas en marge de la chronique de la société qui est la sienne, le musulman se doit d'interpeller ses concitoyens sur les contre-valeurs en cours dans son espace d'adoration (sa ville) ; car les conséquences liées aux mauvaises conduites des membres de la société dans laquelle il vit peuvent ne pas l'épargner. Dans un hadith, le prophète représente cette situation d'une façon. particulièrement édifiante. Il donne l’exemple des compagnons de mer qui sont à bord d’un bateau à niveau. Les occupants du plus bas niveau sont obligés chaque fois qu’ils ont besoin d’eau de monter au niveau supérieur pour chercher de l’eau. Fatigués de cette situation, ils décident de percer le bas du bateau pour rendre l'eau à portée de leurs mains. Ceux d’en haut, en apprenant cette nouvelle, devront-ils les laisser agir de la sorte ? Non, évidemment ! Sinon, ils périront tous dans le naufrage qui, sans doute, va suivre l'endommagement du bateau. C'est donc ainsi que les musulmans doivent participer à la gestion de sa cité. Apporter toujours quelque chose de substantiel et de profitable à tout le monde : car le prophète Muhammad, notre modèle, a été envoyé comme miséricorde pour tout le genre humain. Il dit par ailleurs dans un hadith : « Celui d'entre vous qui assistera à un acte répréhensible, qu'il le sépare de sa main, ou s'il ne le peut pas, par ses... » Paroles : s'il ne le peut pas non plus, qu'il le condamne en son cœur, c’est là le minimum de la foi.
Rapporté par Muslim. À l'État, il incombe de régler les différends, de rendre la justice, de faire régner l’ordre, de garantir la sécurité, de protéger la société du chaos et de tous les courants menaçant ses valeurs morales et religieuses, de supprimer l'immoralité et le mal sous toutes ses formes, d’établir la paix. Le rapport entre les gouvernants et les gouvernés est présenté par le calife Ali (RA) comme un véritable contrat social, dans la mesure où, autant les dirigeants investis d’un pouvoir de commandement ont le droit sur les sujets, autant les gouvernés, n’étant pas réduits à de simples esclaves, ont aussi le droit sur les gouvernants.
Les degrés de responsabilité et la gestion de la responsabilité. Il ne faut pas minimiser, encore moins ridiculiser une charge pour laquelle on a été responsabilisé. Il faut au contraire honorer sans rancœur toute responsabilité inscrite dans le temps ou dans l’espace, car. Chacun sera interrogé par Allah le Très-Haut, au Jour du Jugement Dernier, au sujet de sa responsabilité. Souvent, des individus se complexent d'assumer telle ou telle responsabilité, se conformant ainsi à la logique suivante : plus étendu est le pouvoir, plus grande est la responsabilité. Moins il y a de pouvoir et de capacité, moins grande est la responsabilité. Sans être en désaccord avec cette logique, le musulman doit mesurer la tâche qui lui est confiée à sa noblesse plutôt qu'à sa vaine grandeur ; car la véritable grandeur est celle de l'âme. De ce fait, l'honneur de l'homme tient à son aptitude à assumer pleinement les responsabilités qui sont les siennes et à se montrer digne de la confiance qui lui est faite. Dieu, exalté, en faisant de l'homme son représentant sur la terre, a doté celui-ci de facultés essentielles (la sensibilité, la faculté de discernement, la parole, la raison, la volonté, la liberté...) pour l'exercice responsable de cette mission. Dans la gestion de la responsabilité, il faut D’abord et avant tout, savoir ce que les créatures d'Allah sont en droit d’attendre de ce dont la gestion t'a été confiée. Après cette étape de l’estimation du travail, vient alors celle de la planification, de l'exécution et enfin celle de l'évaluation pour déterminer les insuffisances, surtout en vue de mieux s'y attaquer.
Le responsable en islam est celui qui sert les intérêts de la communauté et non ses intérêts. Toutes les actions des responsables doivent viser l'intérêt supérieur de la communauté avec un espoir de créer une plus grande proximité avec le Maître du Levant et des Couchants. C'est là la véritable interaction entre les deux dimensions de la responsabilité ci-haut citées. Agir pour les hommes en ayant la conscience intime de l’Unique.
À partir de quand est engagée la responsabilité de l’Homme ? « L'Homme naît innocent » et ne devient intégralement responsable que dès lors qu'il atteint la puberté et jouit de ses facultés essentielles. (métales, de discernement, ...) enfin pendant son état d'éveil. Dans un hadith, le prophète (saw) dit : « il y a trois catégories de personnes sur qui ne pèse aucune responsabilité. Ce sont : le fou jusqu’à ce qu’il recouvre la raison, l'enfant jusqu’à ce qu’il atteigne la puberté, celui qui dort jusqu'à ce qu'il se réveille de son sommeil ». Au-delà de ces éléments classiques, la pleine responsabilité de l’homme est engagée dans une action dès lors qu’il nourrit l’intention de la poser. Si c’est une bonne action, l'auteur en reçoit de facto les mérites qui y sont liés selon le Hadith suivant : « celui qui est sur le point de faire une bonne action et ne parvient pas à l'accomplir en aura tout le mérite. » Cela signifie que Dieu n’attend pas forcément l’accomplissement concret d’une bonne action pour rétribuer son auteur. Cependant, dans le sens contraire, la mauvaise action doit connaître un accomplissement concret pour être punie. Les actions peuvent-elles être Translatives ? En islam, chacun est responsable de ses actes. Cela revient à dire que nul ne peut répondre des actes dont il n’est pas l’auteur. À cet effet, le Coran nous interpelle en ces termes : « Nulle âme n'assumera les péchés d’une autre en plus de siens. » C 35 V 18. La faute ne se transmet ni par l'hérédité, ni par l’héritage. Les actes relèvent des personnes qui les ont accomplis. Allah le Très-Haut confirme en ces termes : « À chaque être humain est attribuée son œuvre. Le jour de la résurrection, un écrit des actes lui sera présenté qu'il verra se dérouler sous ses yeux. Il te suffit d'être ton propre comptable. » C 17 V 13-14 et « Toute âme assumera le poids de ses œuvres. » C 74 V 38 Djibrila Prix 50 fcfâ P. 118