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An-Nasr Vendredi #154 (Les dessous du dossier nucléaire iranien)
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- Title
- An-Nasr Vendredi #154 (Les dessous du dossier nucléaire iranien)
- Creator
- O. D.
- Publisher
- An-Nasr Vendredi
- Date
- February 10, 2006
- issue
- 154
- number of pages
- 4
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000285
- content
-
W* ’yiwt 1* Mcourf d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon.
S'il est un sujet qui préoccupe la communauté internationale en ce moment, c’est bien le dossier nucléaire iranien; même s’il semble être oublié. En réalité, ce sujet n'est qu'en veilleuse et fera très prochainement la une de l'actualité internationale en raison des enjeux qu’il cache. Votre bulletin An-nasr vendredi vous propose dans cet article une analyse de ladite question en vue de faciliter sa compréhension.
L’Iran, on le sait, persiste et signe qu’il ne reculerait pas d’un pas dans sa détermination à développer son énergie nucléaire, malgré les menaces de la communauté internationale. Il y a quelques mois, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait signifié à ses détracteurs que "Le peuple iranien a le droit de développer son énergie nucléaire civile. L'Iran veut l'utiliser et nul ne pourra l'en empêcher". Le conseil de sécurité des Nations Les Nations unies ont adopté la résolution 1693 afin d’amener l’Iran à suspendre son programme d’enrichissement à l’uranium grâce auquel il pourrait mettre au point une arme nucléaire. Le délai qui lui avait été donné pour suspendre ses activités était fixé au 31 août dernier. L'Iran n’en a eu cure et les grandes puissances examinent une autre résolution qui fera tomber des sanctions sur l’Iran. Mais Téhéran ne lâche pas la prise : « La nation iranienne répondra à toute restriction de ses activités nucléaires par une riposte ferme et appropriée », a déclaré Mahmoud Ahmadinejad le 30 octobre dernier. Il dénonce en effet l’attitude de la communauté internationale dont « les efforts, a-t-il souligné, ne font qu'engendrer la colère et la haine ». De son côté, les États-Unis, par la voix de sa secrétaire d’État, Condoleezza Rice, avaient déclaré qu’elle était « tout à fait certaine que des sanctions seront prises pour démontrer à l'Iran qu'il ne peut pas continuer sur cette voie ». Sur le terrain, l’Iran fait tourner actuellement deux chaînes de 164 centrifugeuses chacune pour l’enrichissement d’uranium, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). « Dans l'affaire nucléaire, nous sommes prêts à accomplir le dernier pas », a dit M. Ahmadinejad dans un discours prononcé le 16 novembre dernier dans la province du Kurdistan.
C’est le 9 février 2003 que le feuilleton iranien a commencé lorsque le président d’alors, Mohammed Khatami, annonce que son pays (Iran) produira son propre combustible nucléaire pour ses futures centrales civiles. Deux semaines après, c'est-à-dire le 21 février, les inspections commencèrent avec la visite à Téhéran du directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohamed El Baradei. Sa mission était de s’assurer que le programme nucléaire iranien ne dissimulait pas la mise au point d’une bombe atomique. C’est cette institution (l’AIEA) qui a, en effet, la charge de... L’application du traité de non-prolifération de l’arme nucléaire, conclu le 1er juillet 1968 et signé par 189 pays dont l’Iran. Pourquoi cet acharnement contre l’Iran ? Dans la configuration actuelle des relations internationales, on est fondé à dire que le traité de non-prolifération ne s’applique pas à tous les pays signataires. Seuls les intérêts des grandes puissances déterminent si tel ou tel pays a le droit ou non de développer l’énergie nucléaire. Ainsi, c’est le silence total sur les possessions nucléaires de l’armée israélienne. Israël s’est doté d’un arsenal militaire impressionnant. En effet, selon la revue anglaise Jane’s Intelligence Review, citée par le journal Action n°97 de mars 2006, l’arsenal militaire israélien comprend environ quatre cents (400) têtes nucléaires pour une puissance d’ensemble de 50 mégatonnes, soit l'équivalent de 3 850 bombes d'Hiroshima. Comme vecteur nucléaire, les forces israéliennes disposent d'environ 300 chasseurs F16 et 25 F15, tous fournis par les États-Unis. Israël. possède également des missiles balistiques qui, avec une portée comprise entre 5000 et 7000 km, sont capables de frapper n'importe quel objectif au Moyen-Orient » et cela avec la bénédiction des États-Unis, (nous vous faisons l’économie des spécificités et du reste de cet armement qui, à en croire notre source, est suffisamment important). On comprend aisément pourquoi il n’y a pas de sanctions envisagées, ni contrôle mis en place à l’égard de ce pays. Pas de protestation, pas de rappel des résolutions spécifiques de l’ONU. Absolument rien : « Comme c'est toi, tu peux faire ce que tu veux ».
Quand il s’agit de la Corée du Nord ou de l’Iran, on se rappelle qu’il existe un traité de non-prolifération nucléaire. Suite au test nucléaire réussi de la Corée du Nord (le 09 octobre 2006), on a constaté la fermeté avec laquelle la soi-disant communauté internationale a réagi. Le président américain Georges W. Bush l’a qualifié d’inacceptable et de menace pour la paix et la sécurité. On est tenté de lui demander ce qu’il en est pour Israël. On imagine la réponse : « Israël a le droit de se défendre », le dira-t-il de toute évidence. C’est cette politique de deux poids deux mesures qu’il faut justement dénoncer. Soit on interdit à tous les pays de développer des activités nucléaires, soit on les y autorise tous. En l’état actuel des choses, il n’est pas exclu que l’Iran subisse des frappes militaires américaines : « Un conflit militaire entre les États-Unis et l’Iran est fort probable et il peut commencer dès cette année », a déclaré en août dernier Aton Sourikov, expert de l’institut des problèmes de la mondialisation, lors d’une table ronde à Ria Novosti, intitulée « Bilan de la guerre au Liban et perspectives de frappes américaines sur l'Iran ». Dans un article paru le 22 novembre dernier dans le quotidien libanais L'Orient-Le Jour, des experts américains estiment que les États-Unis pourraient préférer en 2007 l’option militaire à la voie diplomatique contre Téhéran et bombarder des installations nucléaires iraniennes. Je pense qu’il va le faire », a dit à l’AFP John Pike, directeur de Globalsecurity.org, un centre d’analyses sur les questions militaires. Selon lui, les États-Unis pourraient « bombarder des installations d’armes de destruction massive l'été prochain ». Le journaliste américain Seymour Hersh a relancé ce week-end cette hypothèse en affirmant que les faucons de l’Administration Bush, avec le vice-président Dick Cheney en tête, étaient toujours prêts à attaquer l’Iran, quitte à passer outre l’approbation du Congrès contrôlé à partir de janvier par les Démocrates.
Joseph Cirincione, ex-pert au Center for American Progress, un centre de réflexion proche des démocrates, pense aussi que l’option militaire contre l’Iran pourrait être choisie par le gouvernement américain. « Ce n'est pas réaliste, mais cela ne veut pas dire que nous ne le ferons pas ». Il a relevé que rien n’est fait pour promouvoir des solutions alternatives, comme des discussions. avec Téhéran sur l’Irak qui pourraient ensuite être élargies au programme nucléaire iranien et au rôle de Téhéran dans la région. Selon lui, l’Administration Bush reste figée sur l’idée qu’il « faut supprimer le régime iranien ». « Le programme nucléaire est une raison, mais plus profondément il y a cette idée que la puissance militaire américaine peut être utilisée pour transformer complètement le Moyen-Orient », ajoute-t-il.
Dans un point de vue paru dimanche dans le Los Angeles Times, Joshua Muravchik, expert au centre de réflexions néo-conservateur American Enterprise Institute, appelait d’ailleurs à attaquer l’Iran. « Nous devons bombarder l'Iran », écrit-il. « La voie diplomatique et des sanctions n’a mené nulle part (...) Nos options ont été réduites à deux : nous pouvons nous préparer à vivre avec l'Iran doté d’armes nucléaires ou nous pouvons user de la force pour l'en empêcher », ajoute-t-il. (Source : www.lorien-lejour.com).
Plusieurs raisons expliquent l’acharnement américain contre l’Iran. La La première raison fondamentale est que Washington, en voulant frapper l’Iran, veut empêcher les nouvelles puissances qui traitent avec l’Iran de bénéficier des produits pétroliers dont dispose ce pays pour pouvoir rivaliser avec les États-Unis. À cet effet, Aton Sourikov affirme qu'« un coup porté à l'infrastructure pétrolière de l’Iran provoquera immanquablement une flambée des prix mondiaux du pétrole, ce qui affaiblira les concurrents des États-Unis dans le processus de la mondialisation ». Il s’agit notamment de la Chine et de l’Inde, nouvelles puissances dont le développement économique dépend des technologies énergétivores.
La deuxième raison fondamentale qui explique l’acharnement des États-Unis sur l’Iran est que Bush veut déstabiliser l’Iran et permettre à Israël, son grand allié de tous les jours, de demeurer éternellement le gendarme du Moyen-Orient. Cela permettra aux États-Unis de contenir et de freiner l’avancée de l’islam qu’ils craignent. Dans un tel contexte, la possession de l’arme nucléaire par l’Iran mettrait fin. à ce projet machiavélique du pays de l’oncle Sam, puisqu’en ce moment, il y aurait un tant soit peu, un équilibre de la terreur dans la région. Le vice-premier ministre israélien Shimon Peres a prévenu le 16 novembre dernier que « si l'Iran acquiert l'arme atomique, d'autres pays musulmans en feront autant ». Voilà toute la vérité sur le nucléaire iranien. Un proverbe de chez nous ne dit-il pas que « Quand on veut abattre son chien, on l'accuse de rage » ? Hier, c’était l’Irak et le Liban. Aujourd’hui, c’est l’Iran. Demain, c’est la Syrie et la destruction du monde arabo-musulman continue. Les musulmans ont-ils besoin de l’arme nucléaire ? Dans ce grand débat actuel sur le nucléaire, il convient que chacun sache la position de l’islam sur le sujet afin de mieux se défendre si nécessaire. Pour de nombreux dignitaires religieux, cités par le journal Action n°97 de mars 2006, le monde arabo-musulman a bien besoin de l’armement nucléaire. Le sheik Tantawi de l’université Al-Azhar, lors d’une conférence en octobre. 1999, réunissant des Ulemans et des chercheurs en physique nucléaire de différents pays arabes, a expliqué que l’islam « encourage la force, mais la force rationnelle et juste qui défend les opprimés, jusqu’à la défaite totale de l'agresseur, car, poursuit-il, la force est l'une des caractéristiques d'Allah et l’inspiration divine ».
^sr vendredi n°154 du 24 novembre 2006 Prix 50 f cfâ P. 177
Citant les dernières volontés du Calif Abou Bakr, le Cheikh Tantawi a déclaré que ces derniers avaient instruit le commandant Khalid Ibn Al Walid de répondre par l’épée à l’épée de l’ennemi et par la lance à la lance de l’ennemi. Le Cheikh Tantawi déclare que « Si Abou Bakr avait vécu à notre époque, il aurait ajouté " à la bombe atomique répliquer par la bombe atomique " ». Une fatwa du comité des décisionnaires religieux d’Al Azhar a même affirmé que le développement d’armes nucléaires est un devoir religieux. Le Cheikh Ali Abou Al Hassan, chef du comité, a signifié clairement que « les musulmans doivent acquérir toute... sorte d'arme, pas uniquement nucléaire. Je me réfère aux paroles d'Allah qui exhortent à asseoir notre puissance : "mobiliser contre eux toute votre puissance armée”. Le Cheikh Youssef Al-Qaradawi, l'un des dirigeants des Frères Musulmans dont les décrets religieux jouissent d’une grande popularité en Égypte et dans le monde arabe, s’est lui aussi déclaré favorable à l’acquisition de l’arme nucléaire par les musulmans. Dans un sermon de vendredi diffusé sur la télévision qatarie le 18 octobre 2002, il a déclaré : « je suis de l'avis que les musulmans doivent obtenir l'arme nucléaire, mais non l'utiliser. Nous devons acquérir cette arme, mais il est interdit de s'en servir car c'est une arme de dissuasion, et par elle, tu pourras intimider l'ennemi d’Allah et ton ennemi. C'est ce qui s'appelle la paix armée : la possibilité de dissuader et d’effrayer l’ennemi, le privant de la possibilité d’attaquer ». Cependant, certains savants musulmans pensent que les musulmans n’ont pas besoin de l’arme nucléaire. C’est L’exemple de Muzammil Siddiqui, ancien directeur de la Société islamique d’Amérique du Nord. Pour lui, l’islam n’a pas précisé quel type d'arme nous devons utiliser, l’épée ou le canon. Mais il s’oppose à l’emploi d’armes de destruction massive, car l’islam nous enseigne que même en temps de guerre, nous n’avons pas le droit d’attaquer des civils ou des personnes paisibles qui ne s’attaquent pas aux musulmans.
Toujours selon le docteur Siddiqui, l’islam nous défend d’attaquer ou de tuer des animaux, de détruire des récoltes, et de porter atteinte aux sources, car, poursuit-il, Allah punit ceux qui répandent la corruption sur la surface de la terre, ceux qui détruisent la végétation et la progéniture de l’homme.
Taha Zabir Al-Aiwani, président du Conseil du fiqh en Amérique du Nord, est aussi défavorable à l’acquisition de l’arme nucléaire par les musulmans, car selon lui « ces armes ne savent pas distinguer entre coupables et innocents ». Mais justement, combien de musulmans innocents meurent chaque jour à... Cause de ces armes que les ennemis de l’islam utilisent contre les musulmans ? Une chose est évidente : beaucoup de musulmans (en Irak, en Palestine, en Afghanistan, au Pakistan, au Liban, en Iran, en Éthiopie) souffrent et meurent à cause de l’injustice des grandes puissances. Nous devons donc chercher des moyens pour protéger les musulmans et leur permettre de vivre leur foi islamique dans la paix et la quiétude.
Check Ali Abou Al Hassan a donc raison de soutenir que les musulmans doivent se doter aussi de l’armement nucléaire qui devra être utilisé pour nous défendre et afficher notre force, afin de dissuader ceux qui nous rendent la vie et notre pratique religieuse difficiles. Les religieux s’accordent sur le fait que l’islam encourage la force non dans une optique offensive mais défensive. Le monde et les relations sont aujourd’hui régis par la logique de la force, non par la loi ou la moralité. Il faut donc que les musulmans s’imposent afin de pouvoir imprimer une bonne moralité et un sens de. responsabilité aux hommes. C'est une autre facette de notre combat en tant que musulmans : « Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable et interdit le blâmable. Car ce seront eux qui réussiront ». C3vl04 OP An-nasr vendredi n°154 du 24 novembre 2006 ........Prix 50 fcfa P-178