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An-Nasr Vendredi #019 (El Hadj Omar TALL : un combattant de l'islam / La spiritualité au service de la responsabilité)
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- Title
- An-Nasr Vendredi #019 (El Hadj Omar TALL : un combattant de l'islam / La spiritualité au service de la responsabilité)
- Publisher
- An-Nasr Vendredi
- Date
- May 28, 2004
- issue
- 19
- number of pages
- 4
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000274
- content
-
An-nasr XX <S L^ cX k'S cA. L n'019 du 28 mai 2004
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et inplore son pardon.
Quand on parle de l’histoire de l’islam, on a tendance à en omettre un pan qui est celui concernant l’Afrique noire. L’Afrique de l’ouest a abrité des entités politiques qui ont joué un rôle de premier plan dans la diffusion de l’islam en Afrique sub-saharienne. Cela est l’œuvre de grands hommes comme El Hadj Omar TALL dont nous proposons ici le parcours politico-religieux et le rôle qu’il a joué dans l’islamisation de l’espace soudanais au XIXème siècle.
Origine et naissance
El Hadj Omar TALL est un marabout d’origine toucouleur. Il est né vers 1794 à Alloar aux environs de Guédé entre le lit principal du fleuve Sénégal et son bras méridional, le marigot de Doué à une quarantaine de kilomètres de Podor (république du Sénégal). Il est né de Saïdou Ousmane Mouktar et de Sokona Adama du Fouta Toro. Issu d’une famille maraboutique, il reçut son initiation au Coran de son père. La tradition nous dit qu’il se distinguera dès sa tendre enfance par son intelligence. Le cheikh était un El Hadj Omar TALL : un combattant de l'Islam, son honnêteté, sa force de caractère et sa ferme volonté d’acquérir le savoir. Avec son initiation à la lecture du Coran, il venait d’entamer la longue marche d’un homme déterminé sur le chemin du combat pour la cause d’Allah.
Portrait de l’homme : homme grand et mince. Avec son visage immobile et son regard aigu, il ne souriait presque pas. Il était toujours enturbanné et vêtu d’un boubou ou d’un burnous de blanc immaculé. Il portait sa canne et son chapelet. Homme très instruit, il accordait une très grande importance à l’éducation religieuse et à l’entraînement spirituel des talibés. Les prières, le zikr, les pratiques conformes à la sunna étaient rigoureusement enseignées par le cheikh.
Le parcours politico-religieux : Omar TALL fera très tôt la connaissance de la Tidjania à Walata où il poursuit ses études. En 1825, il se rendit. à la Mecque où il séjourna pendant 15 ans. Là, il approfondit ses connaissances auprès du Cheick Mohammad Al Ghali, le compagnon fidèle de Cheick Tidjane, fondateur de la Tidjania. Omar Tall retournera dans son Fouta natal avec une grande ambition religieuse : balayer le pays des noirs du paganisme.
Il s’établit à Dinguiraye (ville de la Guinée) et s’entoure de talibés. Dans cette localité, le Cheick se prépara minutieusement à l’accomplissement de sa mission. Il acheta des armes dans les comptoirs européens de la côte Sierra Léonaise et entreprit une campagne de recrutement de combattants qui le conduisit au Fouta Toro en 1846. Il constitue une armée de près de 3000 hommes.
Le 21 mai 1854, El Hadj Omar part de Dinguiraye en direction du Nord pour occuper Nioro (Sud-Est du Mali actuel) et jeter les bases de son empire religieux le 11 avril 1855. Son œuvre impériale se passe dans un Soudan Occidental placé au centre des convoitises européennes. Derniers avaient implanté dans de nombreuses villes des fortins, notamment le long du fleuve Sénégal qui leur avait servi de porte d’accès au Soudan. El Hadj Oumar Tall se heurte alors aux intérêts français dans sa marche vers l’Est à Médine en 1857. Il poursuit sa conquête en direction du Sud-Est jusqu’à Ségou (dans l’actuel Mali) sur le fleuve, où il installa son fils Ahmadou comme roi. Il brise ainsi la coalition entre le Fama de Ségou et le chef du Macina et prend possession de Hamdallaye (capitale du royaume de Macina) le 16 mai 1862. À Hamdallaye, il fit appeler son fils Ahmadou et lui confie le commandement de l’empire avec le titre de roi de Ségou. Il dira à l’occasion : « Soyez témoin, tournez-vous vers lui, je lui ai remis mon pouvoir, je ne me réserve rien ! ».
L’opposition des Macinankés (peuls du Macina) était encore vive, mais le Cheick réussira à sortir de Hamdallaye pour se diriger vers Bandiagara où il disparaît dans la grotte de Déguembéré le 12 février 1864. Ainsi, s’achèvera en 10 ans (1854). -1864) la longue marche qui contribuera à diffuser réellement l’Islam et asseoir les bases d’un renouveau politique au Soudan occidental.
Quelques grandes réalisations du Cheick
Le patrimoine écrit
Écrivain talentueux, imam et éducateur, il forgeait la foi de ses talibés par de nombreuses exhortations. Il écrivit quatre ouvrages dont le livre des conseils qui explique les devoirs d’un musulman et Arimah (les lances) qui montre le parti du Miséricordieux contre les gorges du parti des maudits. El Hadj Omar Tall lègue à son fils Ahmadou un important fonds de manuscrits arabes que les Français découvrent à la prise de Ségou en 1890. Ce patrimoine écrit sera transféré à Paris et confié à la bibliothèque nationale. L’inventaire le plus complet de cette bibliothèque n’a été publié qu’en 1985 par une équipe internationale de chercheurs. La collection représente actuellement l’un des fonds de manuscrits du sub-saharien en langue arabe les plus riches et les plus conservés. L’ensemble se compose de 518 recueils soit Quelques 12 000 feuilles et plus de 500 kg de documents selon Docteur Mahamoud Abou Zoubair (CEDRAB - Tombouctou).
An-nasr, vendredi N° 19 du 28 mai 2004, P. 2
La ville de Dinguiraye
Dinguiraye est le chef-lieu de la préfecture qui porte le même nom en République de Guinée Conakry. Cette ville doit sa création à El Hadj Omar Tall. Elle est considérée de ce fait comme le berceau de l’empire omarien. Il a lui-même dirigé les travaux d’aménagement de la ville à partir d’un campement où il s’était, au tout début de sa conquête, installé avec ses talibés. Le pouvoir à Dinguiraye était fondé sur l’Islam, et la justice rendue selon les prescriptions du Coran. Omar Tall fit ainsi de Dinguiraye un véritable foyer de civilisation islamique au milieu du XIXe siècle. El Hadj Omar Tall a marqué d’un sceau indélébile l’histoire du Soudan occidental. Grâce à sa politique d’intégration économique et sociale, il favorisa le brassage des populations. Il surpasse les marabouts sarakollés dont l’œuvre d’islamisation s’est... Estompée au profit des activités commerciales. Il réunit toute la région allant de Dinguiraye en Guinée à Tombouctou au Nord-Est, à Nioro au Nord de la République du Mali. Il disait : « Ne jugez pas quelqu’un selon son origine mais jugez-le selon ce qu’il a fait pour son pays et pour le triomphe de l’Islam. » Une citation qui dénote de la détermination d’un homme pour la cause de Dieu.
Kadré * Lisez et faites lire : An-Nasr
Vendredi : ..............................> Mu’adh ibn Jabal (RA) raconte : « Je demandai : O, envoyé d’Allah ! Enseigne-moi un acte qui me fasse entrer au Paradis et qui m’éloigne du Feu. Il répondit : ” Tu demandes là une chose considérable ; elle est cependant aisée pour celui auquel Allah l’a rendue facile. Tu adores Allah sans rien lui associer, tu accomplis la prière, verses la zakat, jeûnes le mois de Ramadan et fais le pèlerinage à la maison d’Allah." Ensuite, il ajouta : "Ni t’indiquerai-je pas les portes du Bien : le jeûne est la préservation, l’aumône éteint le péché comme l’eau éteint le feu. » éteint le feu, et enfin la prière de l'homme faite au sein de la nuit. "Puis il récita: « Ceux dont les flancs s’arrachent de leurs lits pour invoquer leur seigneur par crainte et espoir, et font largesse de ce que nous leur attribuons. Aucune âme ne peut savoir ce qui leur est réservé comme plaisir de l’œil, en récompense de ce qu’ils faisaient » (C32 V16-17). Ensuite, il reprit: "Ne t’informerai-je pas de la tête de l’édifice, de sa colonne et du sommet de son dôme?" Je répondis: certes, O envoyé d’Allah. "La soumission, dit-il, est l’édifice, la prière sa colonne et le djihad la cime du dôme.” Saisissant sa langue, il dit: "Préserve-toi de ceci (pour le maintien de tout cela) car il n’y a pas autre chose qui précipite les gens, la face dans le feu ou le nez dans le feu si ce n’est la récolte de ce qu'ont proféré leurs langues.”
L’AEEMB informe les frères et sœurs qu’elle organise deux séminaires régionaux de formation islamique à Kaya et à Bobo-Dioulasso du 04 au 11 août 2004. Les frais de participation pour Les séminaristes de Ouagadougou (qui ne peuvent aller qu’à Kaya) s’élèvent à 4500 Frs. Les inscriptions peuvent se faire auprès des Conseils Généraux du Kadiogo et de l’Université ou au siège national (au 50.36.27.89).
Prix 50 F.
Être musulman, c’est croire à l’unicité de Dieu (tawhid), se soumettre à Lui et obéir à Sa volonté. Cette conviction interne se matérialise par le témoignage (chahada) engageant ainsi la responsabilité de l’homme devant Dieu. Tout en gardant la perspective de l’au-delà et tout en cherchant la proximité de Dieu, le musulman est pris en tenaille entre la nécessité de préserver sa foi et le devoir d’interagir avec son environnement. C’est-à-dire pour Dieu et avec Dieu, pour mieux servir les hommes.
Le chemin de la spiritualité pour accéder à la responsabilité consciente est donné par les versets suivants : « Et par l’âme et Celui (Dieu) qui l’a harmonieusement façonnée et lui a alors inspiré son... » responsabilité, immoralité, de même que sa piété ! A réussi, certes, celui qui la purifie. Et est perdu, certes, celui qui la corrompt ! » (S91V7-10). « Et ne soyez pas comme ceux qui ont oublié Dieu et Il leur a fait oublier leur propre âme ; ceux-là sont les pervers. » (S59V91) Dans ces versets, Dieu agrée celui qui purifie son immoralité par le rappel et la crainte révérencielle de Dieu. Cela met déjà en évidence le rôle de la spiritualité dans la responsabilité du musulman. Se rappeler de la présence divine dans tout acte de la vie est le but de la spiritualité, l’expression de la responsabilité musulmane.
Dieu, pour faciliter ce cheminement spirituel, a prescrit les pratiques obligatoires (prière, jeûne,...) et a recommandé les pratiques surérogatoires qui sont les éléments purificateurs de l’âme et le baromètre du bon comportement. En plus, pour mieux nous guider, Il cite le prophète comme le meilleur exemple. Ce dernier (saw) était un Coran vivant, a dit Aïcha (RA), et il a enseigné plus par son. comportement que par la parole. Son enseignement était basé sur la science (ilm), la pratique (‘âmal) et l’état spirituel (hâl). À la lumière de l’exemple du prophète (saw), le musulman prend conscience de son rapport avec Allah. Il doit dégager à cet effet une discipline personnelle d’un cheminement spirituel. Chacun, dans ses occupations de tous les jours, doit responsabiliser sa vie spirituelle.
Comme activité spirituelle, il peut ou doit développer un rapport journalier avec le Coran, faire des jeûnes recommandés par la sunna, faire beaucoup de prières nocturnes, participer à des jeûnes collectifs et à des ruptures collectives, méditer sur les versets du Coran après chaque prière obligatoire, pardonner à son frère au moins soixante-dix fois par jour et l’aimer à tel point qu’on ne tient plus compte de ses erreurs, etc. La spiritualité, loin d’être une série d’incantations à la recherche du monde, est le chemin de la félicité et la meilleure cause de la victoire. Elle guide la responsabilité du musulman par L’imitation de l’exemple parfait, la spiritualité est une adoration qui entend préparer l’homme à la vie future et organiser du même coup la maîtrise et la jouissance de ce monde.
Sibiri An-nasr, vendredi 19 du 28 mai 2004. Prix 50 (cf. P. 4)