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An-Nasr Vendredi #026 (Le hadith de la discorde / La foi en cause?)
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- Title
- An-Nasr Vendredi #026 (Le hadith de la discorde / La foi en cause?)
- Publisher
- An-Nasr Vendredi
- Date
- July 16, 2004
- issue
- 26
- number of pages
- 4
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000259
- content
-
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Le hadith de la division de la communauté « Des soixante-dix sectes, toutes iront en enfer, sauf une » nécessite explication. Qui pourrait bien être la secte sauvée ? C’est celle qui s’en tient à la sunna du Messager et à ses compagnons. Et quel musulman ne suit pas méticuleusement le prophète dans ses pensées et dans ses actions ? Le Salaf (les générations antérieures de musulmans) et le Khalaf (les générations postérieures de musulmans), les sunnites et les shî’ites, les soufis et les philosophes, tous estiment qu’ils servent l’islam, qu’ils soutiennent son Prophète et qu’ils élèvent sa bannière.
LE HADITH DE LA DISCORDE
Muhammad GHAZALI
Il sera difficile de convaincre les littéralistes, qui s’en tiennent à la lettre du texte, que l’école des rationalistes est plus digne de la vérité que la leur. Et la réciproque est tout aussi valable ! Il sera difficile de convaincre les sentimentalistes, qui s’en tiennent à ce que leur dicte leur cœur, que l’école des juristes est plus fondée et plus digne d’être suivie que la leur. Et la réciproque est tout aussi valable ! Il sera difficile de convaincre les Shî’ites, qui sont éperdument amoureux de la famille du Prophète, que le système républicain, consistant à élire et à révoquer le dirigeant, est plus digne que le rassemblement autour d’un descendant du Messager auquel on attribue l’infaillibilité. Et la réciproque est tout aussi valable.
Par ailleurs, nous refusons les propos de ce poète qui disait au sujet de toutes ces écoles : « Tous prétendent avoir une liaison avec Laylâ, mais Laylâ ne donne raison à aucun d’entre eux ». Tout comme nous refusons de considérer que la vérité est un fluide qui s’écoule et qui se colore au gré des récipients, n'ayant pas de limites stables, connues par les uns et méconnues par les autres. « Certes, la religion acceptée par Dieu, c'est l’Islam. » Ainsi, toute personne abandonnant son être à Dieu, emplissant son cœur du monothéisme et soumettant ses sentiments à l’ordre de Dieu, est musulmane. Tant qu’elle atteste de la véracité du Coran et qu’elle y puise ce dont elle a besoin, tant qu’elle croit en Muhammad et qu’elle suit sa Tradition, elle est excusée pour tout effort de compréhension de la religion qui se solde par un échec. La sincérité de l’intention nous porte à ne rien dire de plus de notre contradicteur sinon que son opinion est erronée ; nous ne devons pas nous permettre de le qualifier de pervers ni de rebelle.
À chaque fois que je lis l’imam Ibn Taymiyyah [Cheikh de l'Islam] et l’imam Abu Hamid Al Ghazali [l’argument de l’Islam], je me retrouve en face de deux hommes entièrement dévoués à Dieu, consciencieux dans la quête de la vérité, et sincères dans les conseils prodigués à la masse des musulmans. Pourtant, leurs conceptions sont à l’évidence divergentes, et leurs méthodologies n’ont très clairement rien à voir entre elles. Rien de Tout cela ne me permet néanmoins d’accuser l’un d’eux d’avoir une foi altérée. Bien au contraire, je considère cela comme un manque de respect envers Dieu, et une calomnie à l’encontre des meilleurs de ses créatures. Certes, je peux dire - et d’autres que moi peuvent dire : ceci est faux, cela est juste, Ghazali se trompe, Ibn Taymiyya exagère. De larges possibilités sont ouvertes dans le domaine de la critique intellectuelle pour exprimer son approbation ou sa désapprobation de tel point de vue.
En étudiant de manière approfondie les arguments des uns et des autres et en exposant rigoureusement les conséquences qu’ils impliquent devant des spécialistes, on parvient en effet à comprendre de nombreuses vérités qu’on ne saurait mettre en évidence sur les champs de la polémique stérile ou dans les débats qui se transforment en combat de coqs. Par conséquent, la secte sauvée mentionnée dans le hadith que nous avons rapporté (à supposer qu’il... veille bien-être authentique), n’est pas une secte particulière parmi celles qui ont porté un nom spécifique dans l’histoire de la communauté islamique. La secte sauvée compte dans ses rangs les chercheurs de vérité d’où qu’ils viennent et même s’ils se trompent de chemin, du moment que leur intention demeure sincère, que leur souci premier est la sauvegarde de la communauté des musulmans et qu’ils s’acquittent des devoirs religieux qui leur incombent en termes de prière, de lutte dans le sentier de Dieu, d’injonction au bien, de réprobation du mal et autres préceptes prônés par l’islam.
Quant aux autres sectes que le hadith promet à l’enfer, il s’agit des groupes dont les intentions sont trompeuses même s’ils parviennent à la vérité. Ce sont ceux qui, à des fins de pouvoir, n’hésitent pas à tuer pour gagner l’autorité ou pour tirer profit de ce bas-monde tout en négligeant des commandements et des prohibitions légiférées par Dieu, exalté soit-Il... « Au bout de deux ou trois siècles, les musulmans glissèrent. Dans un marais de conventions intellectuelles, cessèrent de penser par eux-mêmes et se contentèrent de répéter des phrases mortes des générations précédentes, oubliant que toute opinion humaine est liée au temps et (...) donc la nécessité d’un perpétuel renouvellement.
Pour qu’un renouveau se produise, c’est la réflexion qui doit être encouragée au lieu de sa...
An-nasr vendredi n° 026 du 16 juillet 2004 ... 1 13... Prix 50 fcfa P. 3
LA FOI EN CAUSE ?
Une étude approfondie de la vie du Prophète de l’Islam révèle que sa tâche première était de purifier les cœurs et de changer les comportements. Dieu dit : « C’est Lui (Dieu) qui a envoyé à des gens sans Livre (les Arabes) un messager parmi eux, qui leur récite ses versets, les purifie et qui leur enseigne le Livre et la sagesse, bien qu’ils étaient auparavant dans un égarement évident... » (S62V2).
En 23 ans de mission, le messager de Dieu a enseigné à l’homme comment éduquer son cœur, c’est-à-dire comment assumer sa responsabilité de lieutenant de Dieu dans le... souvenir de Celui-ci. Dieu dans Sa sagesse, désigne la communauté des soumis comme étant la meilleure, la communauté du juste milieu : « Nous avons fait de vous (croyants), une communauté de juste milieu (...) » (S2V143). Ce qui veut dire que c'est une communauté qui sait concilier le spirituel avec le matériel. De nos jours, ce n’est pas le cas pour beaucoup de musulmans. En effet, face aux épreuves de la vie, de nombreux musulmans ont oublié le sens profond de la conviction qui doit les animer, et ne vivent la foi qu’à la surface des mots. La justification de ce constat se trouve dans le comportement des croyants. L'amour du pouvoir guide leurs actions, les réalités de leur piété dissimulent les pires hypocrisies, leurs apparences d’équilibre et de compétences taisent les pires maladies du cœur et de l’être. En plus de cela, s'ajoute la négligence dans sa propre éducation spirituelle. Le manque de temps est avancé comme raison empêchant un engagement ferme dans l'application des actes obligatoires et des Actes sunna. Outre ces éléments, l’oubli des finalités de notre création est un facteur non négligeable dans l’éloignement des sources. C’est pourquoi nous prions par habitude et non pour nous rappeler de Dieu. Nous prions le cœur vide. On construit de belles mosquées pour emprisonner la foi, comme le dit Tariq Ramadan. Telles sont quelques caractéristiques des musulmans d’aujourd’hui. Il est temps pour nous de prendre conscience de cette situation afin de changer notre lecture de l’islam et espérer le soutien de Dieu.
SIBIRI An-nasr vendredi n° 26 du 16 juillet 2004 - 114 Prix 50 f.