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An-Nasr Vendredi #018 (Ar riya ou l'ostentation / Les lecçons d'un rêve)
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- Title
- An-Nasr Vendredi #018 (Ar riya ou l'ostentation / Les lecçons d'un rêve)
- Publisher
- An-Nasr Vendredi
- Date
- May 21, 2004
- issue
- 18
- number of pages
- 4
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000251
- content
-
A fa An - nasr X^ S l^^C^i K & C^. C n'O18 du 21 mai 2004
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. L’islam est la seule religion où le culte est exclusivement voué à Dieu. Ni les prophètes, ni les anges, ni les saints ne doivent faire en aucun cas l’objet d’une quelconque adoration. Par ailleurs, ces derniers ne peuvent servir d’intermédiaire entre Dieu et ses adorateurs. Tout ceci est édicté dans le troisième fondement du tawhid (la foi islamique), le tawhid al ibadat qui enseigne la préservation de l’unité d’adoration d’Allah. De même, le culte de Dieu ne doit aucunement être influencé d’une façon ou d’une autre par une divinité quelconque. Au regard de tout cela, aucune forme d’associationnisme ne saurait être tolérée en Islam. Dieu dit dans le Coran : « Certes Allah ne pardonne pas qu’on lui donne quelque associé. À part cela, Il pardonne à qui Il veut. » (Coran 4:48)
Mais qu’est-ce que Ar-riya ? Quelles pourraient être ses conséquences ? Pour l’adorateur de Dieu ? Et comment peut-on lutter contre Ar-riya ? Ar-riya (se faire voir) ou as-shirk al-asghar (l’associationnisme mineur) consiste à exercer l’une des diverses formes de culte de Dieu avec cependant l’intention d’être vu ou d’impressionner les gens. En d’autres termes, l’associationnisme consiste à perfectionner ou à augmenter un culte que l’on est en train de vouer à Dieu en vue d’être apprécié par les autres, ou bien de diminuer ou de modérer l’acte d’adoration pour apparaître moins pieux aux yeux des autres. En un mot, Ar-riya c’est l’ostentation.
Ainsi, par exemple, quand on prie seul dans sa chambre et qu’on s’aperçoit de la présence d’une autre personne par la suite dans la chambre, et que cela nous amène à allonger nos raka’ates par la lecture de longues sourates et par des attitudes extraordinaires au cours des différents actes de la prière, seulement pour impressionner celui qui vient d’entrer. Lui faire croire qu’on sait bien prier, est du riya. C’est faire également du riya quand on change sa manière de prier pour que l’autre ne dise pas qu’on est très pieux et qu’on est modeste. Ce comportement tendant à associer Dieu dans son adoration est un shirk. Vouloir être apprécié par autrui dans l’adoration de Dieu, c’est mettre en cause l’énorme récompense divine qui nous attend dans l’au-delà. A-t-on vraiment besoin que les autres nous apprécient au-delà de la récompense divine ? L’adoration ne doit avoir aucune autre motivation que l’obéissance à l’injonction de Dieu qui dit : « Je n’ai créé les hommes et les djinns que pour qu'ils M’adorent » (C51 V56). Par ailleurs, Dieu dit dans le Coran : « Dis : En vérité, ma prière, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Allah, le Seigneur de l’univers » (C6 V162). Alors, ne trahissons pas la sincérité de notre adoration de Dieu en cherchant l’appréciation des créatures qui sont incapables de nous récompenser sinon que de nous faire des louanges. flatteuses. Ne nous ridiculisons pas en usant d’une belle voix dans la lecture coranique pour être qualifié de Mathoud (un célèbre lecteur). Ne souffrons pas pour aller faire le pèlerinage dans le but d’être appelé El Hajj (qui veut dire tout simplement voyageur, étranger... !). Ne détruisons pas notre zakat en alignant devant nos portes des mendiants pour la distribuer et être qualifié d’homme généreux. Dieu qui nous a prescrit la zakat suffit pour témoigner de notre générosité. Évitons également des prêches pour nous montrer savants. Dieu Seul est Omniscient...
Évitons de nous préoccuper des autres quand on s’adresse au Seigneur, le Seul qui mérite l’adoration et qui dit : « On ne leur a ordonné que de vouer un culte sincère (et exclusif) à Dieu, d’accomplir la prière et de verser la zakat et voilà la vraie religion. » C98 V5
Par ailleurs, nous devons accorder une grande attention au riya dans tout acte que nous posons. Car c’est un péché très discret, qu’aussi bien les grands savants, les imams, les Responsables religieux,... sont malheureusement très souvent victimes. D’ailleurs, le noble prophète (saw) nous a mis en garde pour cela dans plusieurs de ses hadiths. D’après Mohammed Ibn Loubayd, le prophète sortit un jour et annonça : « O gens, méfiez-vous du chirk secret (associationnisme secret) ! » Les gens lui demandèrent : « O messager de Dieu, quel est le chirk secret ? » Il répondit : « Lorsqu’un homme se lève pour prier et s’efforce d’embellir sa prière parce que les gens le regardent ; voilà ce qu’est le chirk secret. » Ibn Abbas corrobore cela en ces termes : « Ce chirk est plus caché qu’une fourmi noire rampant sur une pierre noire par une nuit noire sans lune. »
Alors, tout musulman, dans sa pratique, doit s’assurer de la sauvegarde de la bonne intention de son acte du début jusqu’à la fin. Outre son caractère secret et subtil, la riya présente des conséquences graves le jour de la rétribution. D’après Ibn Loubayd, le prophète (saw) a... dit : « La chose dont j’ai le plus peur pour vous est le chirk mineur. » Ses compagnons lui demandèrent : « Ô messager d’Allah, qu’est-ce que le chirk mineur ? » Il répondit : « C’est ar-riya, car en vérité, Allah dira le jour de la résurrection lorsque les gens recevront leurs récompenses : allez demander des récompenses à ceux pour qui vous vous montrez dans le monde matériel et voyez s’ils peuvent vous récompenser d’une quelconque manière. » (Rapporté par Ahmed).
Ainsi, le jour de la rétribution, ceux qui adoraient Dieu pour se faire voir, qui n’accomplissaient des actes qu’en présence des gens ou encore qui évitaient de poser des actes aux yeux des gens pour ne pas paraître pieux, se retrouveront bredouilles sans aucune récompense de la part de Dieu. Puisque ceux pour qui ils se montraient dans ce bas monde ne pourront rien pour eux, et au contraire, ce jour-là, chacun plaidera pour son propre sort. Voilà pourquoi, chacun en ce qui le concerne, doit prendre ses précautions pour lutter contre cette maladie du cœur. ou « le cancer des bonnes œuvres ». Ar-riya a un remède. Le prophète qui nous a révélé la gravité de cette maladie n’a pas manqué de nous prescrire des remèdes. D’après Abou Moussa, un jour, il a prononcé un sermon en disant : « O gens, craignez le chirk car il est plus caché que le rampement d’une fourmi. » Et, ses compagnons de demander : « Comment devons-nous l’éviter alors qu’il est plus caché qu’un rampement d’une fourmi ? » Le prophète répondit : « Dites Allahoumma innâ na’oudjou bika an nouchrika bika chayan nâlamouhou, wa nastagfirouka lima la nâlamouhou. » ; ce qui signifie « O Seigneur ! nous cherchons refuge auprès de Toi contre le fait de commettre l’associationnisme consciemment, et pardonne-nous lorsque nous le commettons inconsciemment. » Cette invocation doit être connue de tous et récitée au moins trois fois par jour. Mais sa seule récitation ne pourra suffire tant que notre comportement n’ira pas dans le même sens. Alors, en plus de l’invocation, il faut éviter toute influence d’où qu’elle vienne. Vienne. Adressons nos prières à Dieu seul pour son amour et la recherche de son agrément. Ben Halima nous conseille que lorsque nous prions en présence des gens, considérons-les comme des moutons de sorte qu’ils ne puissent pas nous influencer. En outre, il est capital de se garder de toutes flatteries de la part d’autrui et de se demander plutôt si Dieu est satisfait ou pas de notre adoration. Faisons comme Abou Bakr ; quand on le flattait, il disait : « O Seigneur ! Tu connais mieux mon intérieur que moi-même et je le connais mieux qu’eux. Alors ne me fais pas tromper par leur parole, fais que je sois mieux que ce qu’ils pensent et pardonne-moi ce qu’ils ignorent. »
Nous devons donc bannir en nous toute idée de vanité pour éviter de tomber dans le piège de la suffisance et de l’autosatisfaction. On doit plutôt se remettre constamment en cause et chercher à s’améliorer.
Imam LES LEÇONS D’UN RÊVE Un homme vit dans un rêve qu’un lion le pourchassait. Il courut jusqu’à un arbre, grimpa dessus et s’assit sur une branche. Il jeta un regard vers le sol et aperçut le lion qui l’avait poursuivi et attendait calmement qu’il descende. Il regarda ensuite derrière lui et aperçut deux rats rongeant la racine et la branche sur laquelle il était assis. L’un des deux rats était noir et l’autre blanc. La branche était prête à tomber d’un moment à l’autre. Mais, elle tardait à céder et pendant ce temps, un énorme serpent noir vint s’installer juste en dessous de lui et ouvrit grandement sa gueule en attendant qu’il tombe dedans.
L’homme chercha alors quelque chose sur quoi il pourrait s’accrocher pour échapper à ces prédateurs. Il vit alors sur une branche au-dessus de lui, une ruche dont les gouttes de miel tombaient l’une après l’autre. Il voulut en goûter une. Elle lui paraissait délicieuse. Il en voulut une autre, puis encore une autre. Il se concentra pour éviter les abeilles et ainsi recueillir le nectar. Enfin, il se perdit dans la douceur du miel. Oubliant les deux rats grignotant la branche, oubliant le lion toujours couché sur le sol et oubliant le serpent, gueule ouverte qui l’attendait. L’homme se réveilla. Pour comprendre la signification de son rêve, il alla voir un pieux musulman à qui Dieu a accordé la science de l’interprétation. Celui-ci lui dit : « Le lion que tu as vu est ta mort. Elle te suivra où que tu ailles même si tu l’oublies. Le rat noir est la nuit, le rat blanc est le jour. Ils te tournent autour l’un après l’autre et grignotent le temps qu’il te reste à vivre pour te rapprocher de la mort. L’énorme serpent noir est ta tombe. Elle est là, elle attend juste que tu tombes. La ruche est le monde ; son miel est la luxure et les jouissances du monde. Nous cherchons à obtenir ces luxures, nous y goûtons, puis très vite nous y prenons goût jusqu’à ce que cette quête devienne pour nous une priorité au point de tout oublier. Nous nous perdons alors dans ce monde, et nous oublions le temps, nous oublions la mort et nous oublions notre tombe. et le jour du jugement dernier. » Puisse Dieu réveiller tous les musulmans de leur sommeil et nous sauver avant qu’il ne soit trop tard ! Amine SANNAN
Source : Al DAAWA AL ISLAMIA An-nasr vendredi n° 18 du 21 mai 2004 82 Prix 50 f cfâ P. 4
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