Issue
An-Nasr trimestriel #51
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Burkina Faso
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- Articles de journaux (3615 items)
- Title
- An-Nasr trimestriel #51
- Publisher
- An-Nasr Trimestriel
- Date
- January 2013 – March 2013
- issue
- 51
- Abstract
- Bulletin trimestriel d'information et de formation de l'AEEMB
- number of pages
- 12
- Subject
- Abdul Madjid Kasogbia
- 14e congrès de l'AEEMB
- Homosexualité
- Ibrahima Ouédraogo
- Issaka Sawadogo
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Prostitution
- Démocratie
- Civilisation occidentale
- Islamisme
- Terrorisme
- Djihadisme
- Spatial Coverage
- Bobo-Dioulasso
- Koudougou
- Ouagadougou
- Ouahigouya
- Centre culturel islamique AEEMB
- Médine
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000212
- content
-
CONGRES 2012 LES NOUVEAUX MEMBRES DU CE, CAC et CC POUR LE MANDAT 2012-2014 P. 8-9 CAN 2013: Les Etalons surprennent sur toute la ligne Enfin, le début des travaux de construction P. 12 Le Mali offre à la France une terre de guerre P.7 Alerte Rouge P.5 Dr Cheikh Abdoul Madjid KASOGBIA Discours du Président de l’A.E.E.M.B. Le combat d'un martyr • Nayxki Quth I* AN-NASR N°01 janvier mars 2013 EDITORIAL Les leçons de Ouhoud pour la consécration En décembre dernier, l’Association des Elèves et Etudiants Musulmans au Burkina (A.E.E.M.B.) a tenu son 14ème congrès à l’issue duquel une nouvelle équipe dirigeante a été mise en place. Ibrahima OUEDRAOGO a remis l’étendard à Issaka SAWADOGO qui était son vice-président. Cette alternance interne rigoureusement respectée depuis la création de la structure explique le dynamisme et le sérieux de la structure car elle permet à toute personne qui est à mesure d’apporter du sang neuf à la machine de le faire. Issaka et son équipe héritent d’une situation suffisamment intéressante : encrage de l’A.E.E.M.B. sur le plan national, de milliers de jeunes mobilisés, influence dans le milieu associatif islamique et au niveau de la société civile. L’A.E.E.M.B. doit cette situation au dynamisme, à la persévérance et au don de soi de tous les aînés qui se sont succédé à sa tête ainsi qu’à tous ses militants. Avec les différentes infrastructures socio-éducatives en cours de réalisation dont le siège national, le nouveau président et son équipe sont sur la route de la consécration.
C’est là qu’il est intéressant de rappeler les leçons de la bataille de Ouhoud menée par le Prophète (saw) et ses compagnons afin que nous restions mobilisés et soudés pour la victoire finale. Cette bataille qui eut lieu à l’an 3 de l’Hégire fut un échec pour les musulmans sur les plans matériel et humain. C’était une épreuve de la part de Dieu et les raisons sont que les musulmans, galvanisés par leur victoire éclatante à Badr, étaient plus ou moins confiants de leur force au regard de leur nombre. Stratégie mise en place par le prophète (saw) n’a pas été respectée et certains avaient eu un penchant pour le butin. Sur ce chemin donc de la consécration qui fait obligatoirement la fierté de tout musulman, chaque militant doit tenir compte de ces leçons et rester mobilisé, responsable, garder de bonnes intentions et surtout respecter les décisions du bureau que nous avons mis en place. Il faut aussi lui donner des conseils à chaque fois que cela est nécessaire. Nous, la jeune génération, devons aussi respect et considération aux aînés où que nous les rencontrerons. Les militants doivent également faire preuve d’une solidarité soutenue entre eux pour pouvoir surmonter les éventuelles difficultés qui se dresseront sur leurs chemins de l’école et de l’adoration d’Allah. C’est à ce prix que nous porterons plus haut l’étendard de notre association et de notre religion !
Parmi les valeurs morales si importantes et si précieuses de l’islam, il y... a ‘le respect des engagements et de la parole donnée’. Dans le Coran, Allah s’adresse aux croyants en ces termes : « (...) Et remplissez l'engagement, car on sera interrogé au sujet des engagements » (Sourate 17 / Verset 34). « Ô les croyants ! Remplissez fidèlement vos engagements. (...) » (Sourate 5 / Verset 1). Le musulman et la musulmane se doivent donc d'accorder une attention particulière au respect de ses engagements : c'est là un impératif de sa foi... et c'est là la voie qui lui a été montrée par le Prophète Mouhammad (SAW) et ses Compagnons (ra)... En effet, ceux-là ne trahissaient jamais leurs engagements, et ce, même si la personne avec qui l'engagement en question avait été conclu n'était pas musulmane ou était un ennemi des musulmans.
Prenons trois exemples illustratifs du respect des engagements afin que cela nous serve de base pour affiner la réflexion. Le premier concerne l'attitude du Prophète Mouhammad (SAW) en ce qui concerne le respect du pacte qu’il... avait signé avec les polythéistes de la Mecque à Houdeïbiya, en l'an 6 de l’Hégire... Ainsi, il avait accepté de restituer aux qouraïshites mecquois le Compagnon Abou Djandal (ra) qui était venu chercher refuge auprès de lui contre les persécutions dont il était victime à la Mecque, et ce, justement, parce que le traité qui venait d'être signé stipulait que le Prophète Mouhammad (SAW) ne pouvait donner asile à n'importe quel musulman qui s'enfuyait de la Mecque pour le rejoindre...
Le deuxième concerne l'absence de Houdheïfa (ra) durant la campagne militaire de Badr qui est également très révélatrice à ce sujet. Il raconte lui-même que la seule chose qui l’a empêché de prendre part à cette campagne, c'est un engagement envers les païens de la Mecque de ne pas le faire. Ce qui s'était passé, c’est que lorsqu’il avait émigré de la Mecque avec son père, les païens, après les avoir interceptés, avaient fini par les relâcher...
(suite à la Page 6) Chers militantes et militants, chers sympathisants, chers lecteurs,
Nous rendons grâce à Allah (SWT) Le Seigneur de l'univers. Nous lui réitérons notre soumission totale et notre appartenance à la religion du monothéisme pur. Que sa paix et ses égards se déversent sur notre prophète et guide Muhammad (SAW) et sur tous ceux qui hériteront de sa mission d’appel à la religion de la droiture.
Je voudrais en ce début d’année 2013, vous souhaiter mes meilleurs vœux de spiritualité, santé et succès dans vos différentes entreprises. Puisse Allah, nous engageons naturellement à poursuivre les chantiers initiés. Il s’agit entre autres de la construction du complexe scolaire, du centre de santé et du centre culturel.
Aux personnes ressources (aînés, conseillers, parents, partenaires...) vous serez sollicitées d’un moment à un autre. Je vous invite donc à vous l’approprier. Le Tout Puissant, L’Omnipotent vous soutenir dans toutes vos initiatives et récompenser vos sacrifices consentis dans la jeunesse musulmane. Comme vous souhaite promotion de l’islam.
Chers militants,
La force d’une structure ne se mesure pas seulement par le dynamisme de ses dirigeants mais aussi et surtout à la solidité de ses institutions et par sa capacité à s’adapter aux mutations de son environnement. C’est pourquoi, fidèle à la tradition, le 14e Congrès ordinaire s’est tenu en décembre 2012 à l’issue duquel nous avons été sollicités, mon équipe et moi, pour conduire la locomotive de l’A.E.E.M.B. pour deux ans. Nous savons compter sur vos contributions multiples et multiformes pour la conduite de cet exercice non moins fastidieux.
Je marque ici un arrêt particulier pour manifester mon entière reconnaissance à mon prédécesseur ainsi qu’à son équipe. En effet, l’administration étant une continuité, nous qui abritera le siège. Ce faisant, ai-je le plaisir de vous annoncer le début des travaux du centre. Culturel qui avancent d’ailleurs à grands pas. Toutefois, la mobilisation financière reste un challenge. Sachez que ce projet est le vôtre et cette opportunité est noble, celle de participer à l’édification de la maison de Dieu. Dès lors, ne négligez pas vos contributions quelles qu’en soient la nature et la valeur.
Outre cela, nous avons hérité de défis majeurs qui sont celles de la formation, de la spiritualité et de la solidarité. C’est pourquoi, le Congrès 2014 a adopté pour le comité exécutif un plan quinquennal 2013-2017 avec cependant la seule et même mission, celle de « Travailler afin qu'aucun élève et étudiant musulman ne grandisse dans l'ignorance de l'islam ». Ce document se veut un regard prospectif et traduit l’ambition de l’A.E.E.M.B. quant à sa position et son devenir dans le concert des organisations de la société civile et au sein du monde musulman au Burkina. Atteindre ces objectifs, la mobilisation de tous est plus que nécessaire. Les organes déconcentrés (conseils généraux, sections), ce document est le vôtre et sa mise en œuvre vous incombe en grande partie. Pour l’ensemble de la jeunesse musulmane, il me semble important de rappeler la nécessité de plus en plus accrue pour tout musulman de mettre un accent particulier sur la recherche du savoir et de faire de la formation son credo. De même, la fraternité devra s’ancrer davantage, et mieux sur un socle de solidarité et d’entraide mutuelle, tout cela n’étant que des préalables à une spiritualité qui devra connaître elle aussi une nette amélioration.
Aux élèves et étudiants, je vous souhaite plein succès dans vos études, conditions sine qua non à un enseignement de qualité. Aux parents et aux chefs d’établissements, je demande beaucoup de compréhension, de toujours guider nos pas et de s’investir dans notre accompagnement car dit-on « les enfants ont des yeux blancs mais ils ne voient pas loin ». En témoignent les troubles récents entre élèves. qui a conduit à des événements malheureux. Que la paix règne toujours dans notre chère patrie. Qu’Allah améliore nos différentes conditions, qu’Il accepte nos supplications et nous agrée dans Son paradis. Je vous remercie.
Comprendre l'Islam
Dr cheikh Abdoul Madjid KASOGBIA au Burkina Faso
Les leçons d’un séjour. Du 23 décembre 2012 au lundi 07 janvier 2013, le Burkina Faso recevait une délégation de musulmans conduite par Cheikh Bruno Abdoul Hamid ELENGA, diplômé de Médine. Parmi la délégation, le Dr Abdoul Madjid KASOGBIA, théologien savant en études comparées des religions. Visites, conférences publiques, émissions radios et télévisions à Ouagadougou, Bobo, Koudougou, Ouahigouya ont meublé ce séjour riche en mouvement et en couleur. Que de foules drainées, que de monde de tout âge et de tout genre mobilisé, pour écouter les interventions du cheikh ou pour simplement voir l’individu et satisfaire une curiosité bien normale ; c’était tout simplement émouvant. Un mois après Le départ de la délégation congolaise, que retenir de ce séjour en termes de leçons ? Il est important d'abord de rendre un vibrant hommage au CERFI et lui tirer notre chapeau, cette structure-là même qui a mené toutes les démarches au premier plan pour qu’Abdoul Madjid foule le sol du Burkina Faso. Au-delà du CERFI, DIEU saura récompenser toutes les bonnes volontés qui ont contribué à la réussite de ce séjour.
Ceci étant, la première leçon qu’on peut tirer est que tout ce que Dieu fait est vraiment bon, à coup sûr. On se souvient encore que la grande conférence publique était initialement prévue pour se tenir à la maison du peuple le dimanche 23 décembre 2012. Pour avoir raté son vol à Cotonou la veille, on ne pouvait que reporter la conférence à une autre date. Pour quiconque a été le jeudi 03 janvier au palais des sports, il conclura que la maison du peuple ne pouvait contenir le tiers de ce beau monde. On peut aussi signaler que pour une des rares fois, les musulmans du Burkina Faso se sont mis ensemble. Pour réussir une activité taisant pour un temps les querelles anodines, insensées et préjudiciables à la communauté qu’ils animent. On a vu aussi toute la communauté, des dirigeants aux simples fidèles, faire cause commune pour réserver un accueil combien chaleureux à la délégation congolaise. Cet esprit d’équipe mérite d’être salué, encouragé et maintenu. Les musulmans du Burkina Faso ont mieux à apporter à l’islam que ce qu’on a toujours vu. Nous osons simplement croire que chaque fidèle y mettra du sien pour que l’unité de la Oummah du Burkina Faso ne soit plus qu’un vœu pieu.
Au-delà de tout cela, la grande leçon à tirer est la place qu’occupent le savoir et les savants dans notre religion. Le séjour nous a rappelé une fois de plus qu’aucune nation au monde, aucun peuple, ni aucune religion n’a pu émerger et n’a connu le développement véritable et le progrès sans la science. Notre religion est une religion de science : La primauté du savoir et son caractère honorable sont proclamés dans le Coran (S58:11). S35 VI9 et 28). Ceci est d’autant plus clair que lorsqu’on parcourt les dires du prophète (SAW) sur le savoir on est surpris quant à la situation actuelle des musulmans. À titre illustratif, il (SAW) dit : « la recherche du savoir est une obligation pour toute musulmane et pour tout musulman » Mouslim. Il dit aussi : « Recherchez le savoir du berceau jusqu’à la tombe ». La civilisation musulmane n’a pas brillé et dominé le monde pendant plus de huit siècles dans l’ignorance. C’était une civilisation basée sur la foi et la science prenant en compte toutes les aspirations de la dimension humaine. D’ailleurs l’imam Ali disait : « celui qui veut la vie d’ici-bas, qu’il cherche la science et celui qui veut l’au-delà aussi, qu’il recherche la science ». Nous ne disons pas que chacun cherchera à devenir comme Dr KASSOGBIA, mais le nécessaire pour une pratique cultuelle efficiente. La dernière leçon qu’on peut tirer de ce séjour constitue l'effort qu’il faut consentir pour faire la daawa. Ces frères ont quitté leur pays à des milliers de kilomètres, vivent un environnement hostile car pays majoritairement chrétien, mais ils ont fait l'effort de venir partager avec nous de ce dont Dieu les a gratifiés et qui est un devoir pour eux. En effet Dieu dit : « Certes, ceux qui cachent ce que nous avons fait descendre en fait de preuve et de guide après l’exposé que nous avons fait aux gens dans le livre, voilà ceux qu’Allah maudit et les maudisseurs maudissent ». Et il la propage cette science, Dr Abdoul Madjid, après le Burkina Faso, une escale aussi importante l'attendait au Bénin. Même un Président d’une République n’aurait eu tel monde pour écouter son message. Que Dieu le bénisse davantage !!! Lui, Le plus savant et Le Miséricordieux par excellence.
Abdallah KOURAOGO
Islam et société
ALERTE ROUGE
Le lundi 7 janvier 2013, selon la presse nationale, le Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso a condamné Ibrahim, père d'un enfant de six ans et vivant avec une femme, à payer la somme de 50 000 FCFA sous forme d'amende pour « attentat à la pudeur ». Les juges l’ont condamné pour « prostitution par racolage ». Les faits sont qu’il s'était déguisé en femme auprès d’autres homosexuels et il affirme lui-même être homosexuel même s'il le cache à sa femme et à ses parents qui vivent dans un autre pays. La question de l'homosexualité constitue en elle-même une interpellation de tout un chacun sur la capacité de l’homme à l'insouciance. Elle mérite une forte mobilisation pour une lutte très sérieuse.
Dans la sourate Ibrahim, verset 1, Dieu dit « (voici) un livre que nous avons fait descendre sur toi, afin que - par la permission de leur Seigneur - tu fasses sortir les gens des ténèbres vers la lumière, sur la voie du Tout Puissant, du Digne de louange ». L'homosexualité est un mal. Le TGI de Bobo l'a condamnée comme « dépravation de mœurs » et la majorité des Burkinabé considèrent les homosexuels comme des malades mentaux. Ils n’ont pas tort. Dieu a sauvé Lot de la cité « où se commettaient les vices ; ces gens étaient vraiment des gens du mal, des pervers » S21V74. Dans un autre verset, Dieu nous informe et nous met en garde formellement contre l’insouciance : « Ceux qui préfèrent la vie d’ici-bas à l'au-delà, obstruent (aux gens) le chemin d’Allah et cherchent à le rendre tortueux, ceux-là sont loin dans l'égarement » S14V3.
Le prix à payer est très lourd et grandissime. D’abord, c’est l'enfer sur terre avec malédiction divine à l’appui comme les hommes qui veulent devenir femmes, comme l’a vécu le peuple de Lot. Ensuite, cela pose le problème de procréation. Les occidentaux qui se sont aventurés là-dedans sont soit à la recherche de mère porteuse, soit à la recherche d’adoption d’enfant par des parents homosexuels. Ailleurs, le problème ne préoccupe plus les spécialistes (psychologues et psychanalystes). Mais c’est chez nous que la question mérite d’être posée et discutée de façon succincte et claire. En effet, misère est mère des maux. Pour peu de sous, pour un visa, ou pour être avec des étrangers, des occidentaux pour la plupart, des jeunes Burkinabè peuvent, contre leur nature sexuelle, sacrifier leurs culs. En outre, sinon sous le coup des promesses de financements, des politiques, des organisations non-gouvernementales voire les gouvernements se permettront de transposer et de nous imposer encore des réalités d’ailleurs par le « billet » des traités internationaux et la mondialisation.
Il faut dire et répéter, comme le relève Isabelle Levy dans son ouvrage « Soins et Croyances », les spiritualités et les religions - des courants majoritaires de l’hindouisme, du bouddhisme au judaïsme, au christianisme et à l’islam - toutes condamnent et interdisent l’homosexualité. L’immense majorité des rabbins s’expriment en ce sens, de même que le Pape et jusqu'au Dalaï-lama qui a condamné l'homosexualité. Pour toutes ces traditions, comme c'était d'ailleurs le cas pour Freud (qui parle de « perversion »), l'homosexualité est considérée comme « contre nature », « l'expression d’un déséquilibre » dans l’évolution de la personne et L'homosexualité est moralement condamnée pour cela. Cela reste l'opinion largement majoritaire de toutes les spiritualités et de toutes les religions et l'islam ne fait pas exception. « Il serait insensé de vouloir nier ces faits, contredire les textes et imposer certaines contorsions intellectuelles aux croyantes et aux croyants afin qu'ils puissent prouver qu'ils sont à même de vivre avec leur temps » a martelé Tariq Ramadan.
[1] Isabelle Lévy, Soins et Croyances, Guide pratique des rites, cultures et religions à l'usage des personnels de santé et des acteurs sociaux, Editions Estem, Paris, 2002, p.149
Source : Faso.net, L'express du Faso, tariqramadan.com
Adama OUEDRAOGO
La religion de Dieu avance
Militants et militantes,
Dans le but de contribuer à donner une image respectable à ses militants et aux musulmans du Burkina, l’A.E.E.M.B. s’est lancée dans la construction d’un bâtiment R+4 à usage de centre culturel islamique pour un montant de près de 800 millions de francs CFA. vaux ont démarré en début janvier 2013. Une grande mobilisation financière a été faite, mais plus de 500 millions de francs CFA restent à combler. Un engouement sans précédent s’est fait autour de ce projet qui nous tient tous à cœur. Cependant, force est de constater que nous assistons à une sorte de fuite de responsabilité de la part de nous-mêmes, acteurs principaux de ce travail. Les aînés y sacrifient aujourd’hui une partie importante de leur salaire et de leur temps, les partenaires et particuliers se sont approprié la réalisation de ce noble bâtiment en contribuant financièrement, matériellement ou en usant de leurs relations et de leur rang social. N’est-il pas temps pour nous, militants et premiers bénéficiaires de cet édifice, d’apporter notre brique pour son édification ? Il se fera bon gré mal gré et ce avec ou sans notre participation ! Mais le meilleur pour nous est qu’Allah nous utilise sur son chantier. C’est dans le but d’améliorer votre participation et votre contribution à la réalisation du centre. culturel islamique qu’il est lancé une opération spéciale de contribution des élèves et étudiants dénommée « opération : un étudiant, 1000F; un élève, 200F ». L’opération consistera à mobiliser 6000 étudiants et élèves des universités publiques et privées ainsi que les collèges et lycées du Burkina. Militants et militantes, c’est conscient de votre engagement et de votre combat pour la cause de notre association que je vous serai gré de donner une partie de votre bien dans le cadre de cet investissement dont la récompense est le Paradis. Dieu nous dit : « Quiconque fait à Allah un prêt sincère, Allah le lui multiplie, et il aura en plus une récompense généreuse » Sourate 57 Verset 11.
MaSalam Issaka SAWADOGO Janvier-wrs^ • Par Harouna SEDGO
des engagements en islam (suite) ? les laisser partir, non sans les avoir fait promettre au préalable qu'ils iraient directement à Médine et ne se battraient pas aux côtés du Prophète Mouhammad (SAW) contre eux. Lorsque le Prophète Mouhammad (SAW) apprit cela, il leur dit « Nous remplissons l'engagement que nous avons envers eux (c'est-à-dire les Qouraychites); ainsi Houdheïfa (ra) respectera sa promesse de ne pas se battre et nous recherchons l'aide d'Allah contre eux. »
Pour terminer, le troisième concerne Ismaël (as) qu’Allah évoque le mérite d'une façon très révélatrice : « Et mentionne Ismaël, dans le Livre. Il était fidèle à ses promesses; et c'était un Messager et un prophète. » (Sourate 19 / Verset 54).
Les exégètes disent que le Prophète Ismaël (AS), fils du Prophète Abraham (AS), s’est illustré par le respect de ses engagements. Chaque fois qu’il promet quelque chose, il réalise. Il avait rendez-vous un jour avec quelqu’un. L’homme oublie le rendez-vous et Ismaël s’est rendu au lieu convenu et y attendit un jour et une nuit sans bouger. L’homme lui présenta ses excuses de l’avoir fait attendre aussi longtemps. Il lui dit « Tu devrais partir, j’ai oublié ». Ismaël (AS) lui répondit qu’il n’avait pas à quitter le lieu avant qu’il vienne. Quand on donne rendez-vous... à quelqu'un, on doit se présenter au rendez-vous à l'heure convenue. Le respect de la parole implique bien le respect des rendez-vous, des engagements et des promesses. Mettons à profit ces trois exemples dès maintenant en reformant notre comportement avant que le jour de l'interrogatoire n'arrive.
Inter-actu
Le Mali offre à la France une terre de guerre
Finalement, la France doit se frotter les mains. Si tout se passait bien, en dépit des récents otages français, Paris se réjouirait d’avoir eu le privilège d’affronter physiquement et militairement des terroristes ou des preneurs d’otages ou même si ce ne sont que des amis de ceux-ci. Pareil scénario était difficilement envisageable. La France tout comme l’Occident se disait être confrontée à un ennemi invisible. Quand on a à faire à un ennemi invisible, tout ce qui peut lui ressembler est bon à prendre pour cible militaire. La France peut dire merci aux cupides politiciens maliens. La guerre pour la libération du Nord Mali est ouverte depuis. Maintenant deux mois. Le ton de l’offensive a été donné par la France. L’ancienne métropole a finalement pris ses « responsabilités » en imposant la guerre qu’elle-même a longtemps fuie. En effet, les autorités françaises avaient à maintes occasions signifié que la France se tiendrait à l’écart d’une probable intervention militaire au Nord du Mali. Paris, tout au plus, devrait appuyer par des moyens logistiques les militaires de la CEDEAO et l’Armée malienne contre les « indépendantistes » ou les « djihadistes ». Promesse ou intention, la réalité dans tous les cas est autre. C’est à la France qu’il est revenu « l’honneur » et le plaisir de sonner la fin de la mie-guerre, mie-paix qui prévalait au Mali et particulièrement dans sa partie Nord depuis le 17 janvier 2012. De toute évidence, la guerre au Mali était devenue inévitable. Après un si long temps d’observations, il fallait choisir entre deux maux sinon trois maux: la guerre, la partition du pays ou l’instauration d’un Etat islamique sur une partie ou l’ensemble du sol malien. Tant que la balle était dans le camp de Bamako, entendez de Dioncounda et de son gouvernement, les tergiversations pouvaient durer une éternité. L’armée malienne, en déliquescence depuis le coup d’Etat de Sanogo sur ATT (dans la nuit du 21 au 22 mars 2012), ne peut avoir aucune initiative courageuse pour faire face à ses frères ennemis du Nord. Avant que Sanogo et ses hommes ne tombent à bras raccourcis sur ATT, le Président non moins coupable de la situation, le Mali n’avait plus d’armée déjà. C’est à croire que dans la démocratie consensuelle de ATT, les questions de défense étaient reléguées au second plan. La faiblesse de l’Armée malienne a vite fait jour dès les premières confrontations avec les rebelles du Nord. Déficit et désuétude de l’armement, déficit d’entraînement, déficit en hommes, etc. Selon Le Monde, sous ATT, 35 militaires ont été admis au grade de Général de l’Armée mais des hommes capables de cracher le feu. Véritablement, le Mali en manque. Dans ces conditions plus que favorables aux rebelles, le seul exercice qui restait à la classe politique malienne et à son armée régulière (elle aussi divisée entre bérets rouges et bérets verts), c’est de tergiverser à longueur de mois, sur l’opportunité d’une guerre. Faut-il faire la guerre ou pas ? Le Mali a-t-il besoin d’une intervention militaire ou non ? Qui doit intervenir, comment ? Ou alors, faut-il dialoguer ? Avec qui dialoguer ? Pendant combien de temps va-t-on dialoguer ? Et que dire de la transition à Bamako ? À qui doit revenir les pleins pouvoirs transitoires ? Autant d’interrogations, les unes plus farfelues que les autres mais que certains acteurs ont placées au centre de toutes les préoccupations. Oumar Mariko et ses camarades d’une part, Sanogo et les siens de l’autre et au centre, Dioncounda et quelques dignitaires du pouvoir déchu de ATT, la classe politique malienne n’a pas montré un visage d’un grand Mali dont les manuels d’histoire ont fait les louanges. Dommage ! C’est à la France que tout cela profite aujourd’hui. La France cherchait un terrain libre propice pour régler ses comptes avec les terroristes et autres malfaiteurs sans noms qui constamment mettent la trouille aux ressortissants français surtout en Afrique. L’apparition dans le Nord Mali du Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et de Ansar Dine dont les accointances avec Aqmi ne font pas l’objet de doute, a amené la France à reconsidérer ses positions sur la crise malienne.
Quand la France disait qu’elle n’interviendrait pas militairement au Mali, ce n’était pas une blague. Seulement, cette position ne vaut que si c’est le MNLA seul qui agite le Nord Mali. Si Ansar Dine est accusé de dîner avec Aqmi, le MNLA lui n’arrive pas à démentir ceux qui lui donnent la France comme parrain. Les premiers responsables de ce mouvement qui réclame l’indépendance de la bande nommée Azawad d’où le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont leurs quartiers dans la Capitale française. C’est d’ailleurs à partir de Paris que la déclaration d’indépendance de l’Azawad a été enregistrée et diffusée via des médias français. La France est au MNLA ce que Aqmi est à Ansar Dine. Le laxisme de la France face aux revendications d’indépendance des Azawadiens fait dire à une partie de l’opinion que la France cautionne la création d’un État Azawad avec en fond des visées mercantiles. Ce plan a été cependant saboté par l’émergence du MUJAO qui a laminé les indépendantistes au profit d’une revendication religieuse et en l’occurrence « islamiste ». À terme, c’est Ansar Dine qui a pris le dessus sur tous les autres mouvements pour s’imposer en maître dans le Nord du Mali y compris Tombouctou, Gao et Kidal.
Dès lors, la France ne pouvait plus se tenir en observateur. Les troupes françaises ont pris la tête des opérations pour libérer Tombouctou, Gao et d’autres villes du Nord qui étaient aux mains d’Ansar Dine. Quand il s’est agi de libérer Kidal, l’armée française... Sous les injonctions du MNLA, a débarqué seule dans cette 3ème grande ville du Nord. Le MNLA et les militaires français se sont retrouvés à Kidal pour ensemble combattre leur ennemi commun à savoir Ansar Dine. Un tel pacte ne pouvait pas se faire sous les yeux des militaires de l’armée régulière malienne d’où leur mise à l’écart pour la mission de Kidal. Tant mieux si l’intervention française permet de sauver la partition du Mali et éviter l’islamisation du pays aux forceps. La France a déclenché la guerre au moment où on s’y attendait le moins. La mission militaire de la CEDEAO qui était dans une longue et interminable préparation a subitement achevé ses plans de guerre et est entrée ... (suite page 12)
À la une Vie de l'association Congrès 2012
Ils étaient quatre-vingt-quatre (84) participants à prendre part au 14ème congrès ordinaire de l’Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina (A.E.E.M.B) ; venus de 39 Conseils Généraux (provinces), les délégations Provinciales se sont jointes aux organes nationaux de l’Association à savoir le Comité Exécutif (CE), le Conseil Consultatif National (CC/N) et les Commissaires Aux Comptes Nationaux (CAC/N). Tenu du 26 au 30 Décembre 2012 en marge du Séminaire National des Sœurs (SENAS) au centre socio-éducatif de l’Agence des Musulmans d’Afrique (AMA), ce 14ème Congrès a eu pour thème : « Contribution de l’A.E.E.M.B. pour un système éducatif performant : bilan et perspectives ».
Les travaux du Congrès ont débuté au soir du 26 Décembre avec un panel sur le thème du congrès, animé par d’éminentes personnalités de la structure. En outre, les travaux ont porté sur l’examen du bilan du Comité Exécutif dirigé par Ibrahima OUEDRAOGO, du Commissariat Aux Comptes et des CC/N, l’amendement du plan quinquennal 2013-2017 à partir duquel une feuille de route sera extraite pour le mandat 2012-2014. Ces quatre jours d’intenses travaux ont été marqués aussi par le renouvellement des organes dont le Comité Exécutif (CE) désormais sous la Commande de Issaka SAWADOGO, le Président du Conseil Consultatif National (CC/N) et les Commissaires aux comptes (CAC). Une cérémonie solennelle d’investiture du nouveau bureau a été organisée le 30 décembre à 9h30mn à l’amphi A600 de l’université de Ouagadougou.
Issaka SAWADOGO, Maîtrise en Sciences Économiques et Gestion /Ouaga 2
GUETIKILA Daouda, 4è année SEG / Ouaga 2
VICE PRÉSIDENT
GOUBA Drissa, 2è année médecine/UO
2è Secrétaire Général Adjoint (SGA2)
SAWADOGO Ali, 2è année Géographie/UO
Secrétaire Général (SG)
OUEDRAOGO Issa, 2è année lettres modernes/UO
1er Secrétaire Général Adjoint (SGA1)
OUEDRAOGO Adama, maîtrise en SEG/ Ouaga 2
Trésorier Général (TG)
ZOROME Zarafîlou, 2è année SEG/ Ouaga 2
1er Trésorier Général Adjoint (TGA1)
TIENDREBEOGO Assami, 2è année SEG/Ouaga 2
2è Trésorier Général Adjoint (TGA2)
OUEDRAOGO Abdoul Salam, 3è année philosophie/UO
Secrétaire aux Affaires Culturelles (SAC)
SEDGO Harouna, Master MAFI/ Ouaga 2, Secrétaire à l’Organisation et à la Communication (SOC) Droit (Sciences Juridiques et Politiques)/Ouaga 2, 2è secrétaire aux Affaires culturelles adjoint (SACA2) KINDA Abdoul Moumine, 4è année médecine/UO, 1er Secrétaire aux Affaires Culturelles Adjoint (SACA1) TRAORE Youssouf, 2è année en Communication et Journalisme/UO, 1er SOC A OUEDRAOGO Yacouba, 1ère année ST/uo, 2è Secrétaire à l’Organisation et à la Communication (SOCA2) LINGANI Damata, 3è année Géographie/UO, Secrétaire à la Mobilisation et à la Formation des Sœurs (SMFS) BOUGMA Djénébou, 1ère année Lettres Modernes/UO, 1er Secrétaire à la Mobilisation et à la Formation des Sœurs (SMFSA1) CONGO Sadia, 2è année Géographie/uo, 2è Secrétaire à la Mobilisation et à la Formation des Sœurs BOULOU Haguèra, 4è année Médecine/UO, Délégué aux Affaires Sociales (DAS) MANDE Saïdou, 2è année Géographie/UO, Délégué aux Affaires Sociales adjoint (DAS-A)
annasr trimestriel N° 051 Janvier-mars 2013
Vie de savant Le combat d’un martyr : Sayyid Qutb L’ancienne loi d'Allah dans la purification avant de leur accorder le Paradis est que les croyants défendent leur foi, même s'ils subissent pour cette cause toute sorte de souffrance, de douleur et de torts, alternant entre l'échec et la gloire, jusqu'à ce qu'ils atteignent la constance de la foi sans plus jamais être ébranlés ni par aucune crainte ni par aucune force et sans jamais se plier aux épreuves. Et là, ils mériteront le paradis, car leurs esprits se sont libérés de toute peur, de toute humiliation, ils se sont libérés des délices de la vie, leurs âmes sont devenues plus compatibles que jamais avec le paradis et ils ont réussi à s’élever au-dessus du monde de l'argile...
A l'ombre du Coran de Sayyid Qutb
Cet homme, au-delà des critiques dont il a été objet, fut certainement l'un des penseurs musulmans qui ait contribué énormément à la réforme de la pensée musulmane au XXe siècle. Né le 08 octobre 1906 en Haute-Égypte dans un village nommé Musha, Sayyid Qutb fut pendu le 29 août 1966. C’est autant dire qu'il rendit son âme en martyr par la grâce d’Allah. D’une enfance islamiquement épanouie à une jeunesse socialement présente, Sayyid Qutb grandit dans une famille musulmane et reçut une éducation islamique dès son jeune âge. Il aurait mémorisé l'intégralité du Saint Coran à l'âge de 10 ans. À l’âge de 14 ans, il est inscrit à l’école normale de futurs professeurs. Homme de lettres et enseignant à l’école publique, il est cadre du ministère de l'éducation égyptien. Également journaliste dans plusieurs revues égyptiennes et panarabes, il fut durant les années 1930 et 1940 proche du cercle d’écrivains nationalistes du Parti Wafd. Il entreprit d’étudier le Coran dans les années 1940 et publia deux ouvrages, "La figuration artistique dans le Coran" et "Scènes du jour de la résurrection". En 1948, Qutb fut envoyé aux États-Unis au motif officiel d’étudier les programmes pédagogiques de l’école américaine. De l’avis de son frère Mohammad Qutb, ses critiques virulentes du 1er ministre égyptien et de la monarchie constituent la véritable raison de son éloignement. Son périple en Occident (États-Unis, Grande-Bretagne, Suisse, Italie) de 1948 à 1950 passe souvent pour le facteur déterminant de sa mutation. Déjà en 1949, son engagement en faveur de l'islam se fera sentir plus clairement à travers la publication de son ouvrage sur “La justice sociale en Islam".
QUTB : De retour en Égypte et début de son dévouement pour l'islam. À son retour en Égypte en 1950, il dénonçait déjà la société américaine qu'il jugeait individualiste, spirituellement vide et critiquait leur liberté de mœurs. Il mettait en garde les musulmans contre une telle dégénérescence morale et spirituelle. En 1952, les Frères Musulmans participèrent au putsch des officiers libres qui renversa la monarchie. Ainsi, durant les mois qui ont suivi, l’organisation des Frères Musulmans est le principal soutien du nouveau régime. Sayyid Qutb est dans un premier temps proche des officiers libres. Mais, il rompt avec eux pour protester contre les orientations idéologiques du nouveau régime. C’est vers cette période de sa lutte que Qutb établit sa doctrine fondée sur le concept de Jahiliya, c'est-à-dire l’état d'ignorance généralisée dans laquelle l’humanité se baigne. Selon lui, il faut créer un État islamique fidèle au Coran en remplaçant les hommes à la tête du pouvoir grâce à une révolte sociale. C'est ce qu'on appelle le Tawhid Hakimiyya, qui signifie l'unicité divine dans l’autorité politique. En effet, un état musulman est un véritable état qui reconnaît l'autorité de Dieu en matière légale. Un État bâti sur des lois humaines ou qui abolit les lois divines est un État tyrannique (« taghout » qui signifie aussi bien « Tyran » qu’« Idole »). Cela a justifié la révolte contre le régime nassérien. À partir de 1953, il devient membre des Frères Musulmans et il prit la direction de leur publication. Il dénonça la colonisation et la répression sauvage qui s'est abattue sur les mouvements de libération nationale à travers ses écrits et ses interventions à la radio. En février 1954, Jamal Abdoul-Nasser devint président de l'Égypte. Il inscrit le pays vers une orientation socialiste et prononce la dissolution de toute forme d’organisation politique ou syndicale, ceux appartenant aux Frères Musulmans y compris. Quelques mois plus tard, le 26 octobre 1954, Nasser fit l'objet d'un attentat dont il sortira légèrement blessé. C’est le Complot de Manshiya que beaucoup dénoncent comme une machination du régime. Sayyid Qutb ainsi que des milliers de Frères Musulmans sont arrêtés et condamnés à de lourdes peines ; Sayyid Qutb écopera de quinze années de travaux forcés. En mai 1964, il est libéré suite à l’intervention du président irakien Abdel Salam Aref en sa faveur. Le 30 août 1965, Nasser accusa officiellement les Frères Musulmans d’avoir reconstitué leur association après leur dissolution. S'ensuit une série d'arrestations de personnalités des Frères Musulmans. Sayyid Qutb fut de nouveau arrêté après avoir écrit une lettre de protestation contre ces arrestations. Lors de son procès devant le tribunal militaire, il est accusé d'avoir constitué un groupe armé contre le régime et condamné à mort par pendaison, accusations que Qutb a toujours nié formellement dans un document rédigé en prison.
Sa mort : une aspiration à l’agrément d’Allah par le martyre. Durant ses années de prison, il acheva la rédaction du livre qui fera sa notoriété : À l'ombre du Coran et Jalons sur la route de l’islam. Beaucoup considèrent ce dernier livre comme le véritable motif de sa condamnation à mort car il aurait été jugé subversif pour l'État égyptien qui, du reste, le fit censurer. Le 29 août 1966, il est pendu, malgré plusieurs pétitions et manifestations organisées dans la plupart des pays arabes et musulmans pour demander la grâce présidentielle. Avant son exécution, un garde s'étonna de voir Sayyid content d’apprendre son martyre et lui demanda : "Je suppose que tu penses que tu vas mourir martyr ? Informe-moi donc du sens de martyr pour toi ?". "Le martyr est celui qui avance en témoignage avec son âme et son sang. Car il estime que la religion de Dieu est plus chère que sa vie, alors, il offre son âme et sa vie en échange de la religion de Dieu."
Peu après, un officier du régime vint lui dire: « Mon frère, Sayyid, je viens t’apporter le cadeau de la vie de la part du patient et miséricordieux Président. Une phrase te vaudra le pardon à toi et à tes frères. Écris mon frère, seulement cette phrase : j’étais dans l’erreur et je présente mes excuses. »
Sayyid regarda vers le haut avec ses yeux clairs, un sourire apparut sur son visage et il dit à l’officier d’un ton étonnamment calme : « Jamais, je n’échangerai pas cette vie éphémère contre la Vie d’Éternité. »
« Mais ceci signifierait la mort, Sayyid ! » lui répliqua-t-il.
Et Sayyid d’abréger la conversation par ces mots : « Bienvenue à la mort dans le Sentier d’Allah, Allah est le plus grand ! »
Et son dernier souffle le quitta avec cette parole de témoignage : « Il n’y a pas de divinité digne... » d’adoration en dehors d’Allah, Muhammad est son Messager. Qu’ALLAH fasse miséricorde à Sayyid Qutb ! Amin ! Rédacteur en chef Harouna SEDGO. Equipe de rédaction Daouda OUEDRAOGO, Boukari OUOBA, Zoukaré KOUDA, Moussa SAWADOGO, Adama OUEDRAOGO, Abdallah KOURAOGO. Impression : AN-NASR. Bulletin de formation et d’information de l’A.E.E.M.B. 01 BP 1817 Ouagadougou 01 Tel/Fax: 50 36 27 89 Email: comiteexecutif@aeemb.bf Site web: www.aeemb.bf Directeur de publication Issaka SAWADOGO. SONABEL : 50 36 04 16 / 70 29 62 75. Janvier-mars 2013.
Brèves de l’A.E.E.M.B. L’impatience des frères et sœurs a connu une escalade après la pose officielle de la première pierre pour la construction du centre culturel islamique de l’AEEMB le dimanche 09 septembre 2012. En effet, le début sur le terrain a connu un décalage dû à des difficultés pratiques que l’entreprise (ECNAF) rencontrait par rapport à l’accommodation efficace du plan de construction au terrain. Dès lors, pendant que les études de terrain se poursuivaient, la... La question commune sur les lèvres était « à quand le début effectif des travaux ? ». Eh bien, cette question casse-tête n’est plus d’actualité. La construction a bel et bien commencé. Il s’est agi en premier lieu de terrasser les bâtiments qui étaient sur la parcelle, en d’autres termes, de démolir l’ancien siège dans le but de pouvoir reconstruire sur la même surface.
En ce moment, tout fidèle qui y faisait un tour avait un sentiment mitigé fait de nostalgie et de joie. Le premier découlant de la disparition des édifices avec lesquels il avait eu une familiarité singulière et le second pour l’espoir de voir surgir un immeuble R+4 sur ce terrain. La phase actuelle au moment où nous rédigeons cet article est celle de l’érection des piliers de l’édifice, étape phare pour ces types d’édifice.
Cependant, la mobilisation financière, faut-il le répéter, reste un défi de l’ensemble de la communauté islamique. Ainsi, cher lecteur, contribuons à ce que le train qui vient de démarrer puisse arriver à bon port. les meilleurs délais! Qu’Allah soit notre soutien éternel.
Depuis le 19 janvier, toute la planète football a les yeux rivés sur la Coupe d’Afrique des nations, qui se déroule cette année en Afrique du Sud. Les étalons ont mobilisé tous les Burkinabè à cette CAN en combinant surprise et étonnement. Après une qualification de justesse, les étalons n’ont pas marchandé leur participation. Après 15 ans de difficultés, les étalons ont tenu à réaffirmer leur capacité, leur courage et leur détermination avec des joueurs talentueux et organisés en frayant un chemin pour se hisser à la deuxième place. Ceci étant, la satisfaction se lisait sur le visage de chaque Burkinabè. On était fier d’appartenir à ce beau pays. En témoigne l’accueil triomphal. Le patriotisme a augmenté de plusieurs crans. On a oublié le passé. Mais l’essentiel reste à venir. Nous osons croire que c’est un nouveau départ, que chaque acteur jouera sa partition en ayant à l’esprit l’intérêt supérieur de la nation, que l’harmonie et la solidarité sera toujours à l’ordre du jour au sein de l’équipe afin que l’on puisse arriver à bon port.
Suite de la page 7
En guerre à la remorque de la France. Comme quoi en Afrique, métropole rime toujours avec locomotive. Ce que la France veut, ses ex-colonies veulent. La CEDEAO aurait pu éviter à l'Afrique une énième intervention étrangère pour peu que nos chefs d’Etats veuillent s’assumer. En Afrique Centrale et dans la même période où la CEDEAO tergiversait sur le Mali, c’est la CEMAC qui est intervenue en Centrafrique pour arbitrer le conflit entre le président Bozizé et ses ex-camarades rebelles qui ont repris le maquis et les armes. Cela évite de se faire recoloniser à la moindre occasion.
Sagesse
« La tolérance est le degré le plus élevé de la force et le désir de vengeance est la première manifestation de la faiblesse. »
Boukari Ouoba
Mahatma GANDHI
A N - N A S R
trimestriel N° 051
Janvier-mars 2013