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An-Nasr trimestriel #53
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- Articles de journaux (3615 items)
- Title
- An-Nasr trimestriel #53
- Publisher
- An-Nasr Trimestriel
- Date
- January 2014 – March 2014
- issue
- 53
- Abstract
- Bulletin trimestriel d'information et de formation de l'AEEMB
- number of pages
- 12
- Subject
- Citoyenneté
- Homosexualité
- Jeunesse musulmane
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Prostitution
- Civilisation occidentale
- Hadith
- Sunnah
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000210
- content
-
Activités culturelles à l’école
HOMOSEXUALITE
EDUCATION DES FILLES
Un chemin vers le paradis
A-t-on oublié
Elle ne passera pas par l’Ouganda
Edito
Crise de la jeunesse
Aussi longtemps qu’on oubliera le bouclier spirituel... La jeunesse du Burkina est en crise. Une jeunesse qui manque d’idéal et dont les agissements font peur quand on se projette dans l’avenir. L’institution de la semaine nationale de la citoyenneté, quoiqu’importante, ne pourra vraisemblablement pas venir à bout du phénomène. Et les messages d’appel au civisme véhiculés par les médias ont peu d’impact. C’est que le problème est plus profond et les responsabilités amplement partagées. Si les différents tâtonnements en matière de réforme de notre système éducatif ont ‘’déblayé” le terrain, la démission des parents de leur devoir d’éducation l’a ensemencé. Plus d’un parent a de nos jours une conception très restreinte de sa responsabilité. Elle se résume à nourrir, soigner, habiller l’enfant ; l’inscrire dans une école de renom avec pour objectif, l’acquisition des diplômes. Et là encore, l’on procède par mimétisme. Combien de parents s’assoient avec leurs enfants pour leur enseigner les éléments fondamentaux de leur existence : pourquoi Dieu nous a créés ? Qu’est-ce qu’Il attend de nous ? Nos obligations vis-à-vis de nos semblables ? En négligeant ce côté spirituel de l’enfant, nous fabriquons des êtres dangereusement déséquilibrés.
Les enfants qui grandissent dans un tel environnement n’ont que des penchants matériels, donc sans carapace morale et spirituelle qui doit les protéger et protéger les autres. N’est-ce pas que c’est la conscience que le regard de Dieu est constamment sur nous partout où nous sommes qui commande le bon comportement ? Aussi longtemps qu’on oubliera cette carapace spirituelle, nos familles se porteront toujours mal et la société deviendra de plus en plus malade. Les parents doivent donc revoir leur Nos courses interminables pour laisser un héritage matériel à nos progénitures ne seront pas d’une grande utilité si cet héritage n’a pas de fondement spirituel et moral. De nos jours, il est coutumier de voir des enfants, une fois leur père sur le lit de mort, commencer à se quereller autour de ce que celui-ci a laissé comme richesses. Qu’est-ce que de tels enfants peuvent apporter à la société si ce n’est la désolation ? L’enfant étant le père de l’homme, il ne peut transmettre que ce qu’on lui a donné. Au lieu donc de vouloir se trouver bonne conscience dans « les temps ont changé », revoyons ce que nous donnons à nos enfants pour leur traversée de ce monde.
Seydou Badian l’avait dit, « les machines et les buildings ne sont pas tout dans la vie. Il y a les valeurs morales. Ce sont elles qui conditionnent l'homme ». Et en tant que parents musulmans, nous ne devons pas oublier cette interpellation du prophète (saw) : « Un parent ne peut rien léguer de mieux à son enfant qu’une bonne éducation ». n’y a donc plus d’excuses ! La Rédaction MEDITATION
Bulletin de formation et d’information de l’A.E.E.M.B.
Un jour, un jeune homme riche donna un panier rempli d'ordures à un paysan pauvre. Le paysan lui sourit et s'en alla avec ce panier. Il le vida, le nettoya et le remplit de fleurs magnifiques. Il retourna chez l'homme riche et lui rendit le panier propre et fleuri. Le jeune homme riche s'étonna et répliqua : « pourquoi me donnes-tu ce panier rempli de belles fleurs alors que je t'ai donné des ordures ? » Le paysan lui répondit avec un sourire : « Chaque personne donne ce qu'il a dans le cœur. »
01 BP 1817 Ouagadougou 01
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Directeur de publication
Issaka SAWADOGO
Rédacteur en chef
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Equipe de rédaction
Daouda OUEDRAOGO, Boukari OUOBA, Salimata PARE, Moussa SAWADOGO, Abdallah KOURAOGO, Zoukaré KOUDA, Imam CISSE Abdoul Kader
Impression
SONAZA
Tel: 50 36 04 16 / 70 29 62 75
An - nasr janvier—mars 2014
Education des filles
Un chemin vers le paradis
L’islam insiste sur l’éducation des filles au regard des avantages liés à leur bonne éducation ou des conséquences graves qui découlent de la négligence de ce devoir. Si sous nos cieux le discours politique affiche que « éduquer une fille c’est éduquer une nation », ils sont nombreux à penser que « investir dans une fille, c’est cultiver le champ de son voisin ». Alors, par laxisme, par considérations socio-culturelles ou matérielles, les parents de nos jours ne prennent pas soin de leurs enfants filles. Ils les laissent à elles-mêmes. Les conséquences : viols, prostitution, grossesses indésirées, avortements et abandons de bébés sont devenus des choses banales dans notre société qui devient ainsi de plus en plus malade. L’éducation des filles prônée par l’islam est un bouclier contre ces maux qui nous déciment. Au-delà de cette garantie sociale, l’éducation des filles est une œuvre hautement spirituelle qui nous ouvre la voie du paradis. En effet, le Prophète Mohammad (saw) a dit dans un Hadith rapporté par la mère des croyants, Aïcha, (qu'Allah soit satisfait d'elle) que : « Celui qui a eu la responsabilité d'élever des filles et qui a bien agi envers elles, alors ces filles seront pour lui un bouclier le protégeant du feu de l'Enfer. » (Boukhari, Mouslim).
Dans un autre hadith rapporté par Anas, le Messager d'Allah, (saw), a dit : « Celui qui éduque deux filles jusqu’à ce qu’elles atteignent l’âge de la puberté, lui et moi serons ressuscités le jour de la résurrection de cette façon (et il joignit les doigts de sa main). » (Mouslim).
Dans une autre version encore, Djaber a rapporté que le Prophète (saw) a dit : « Celui qui a trois filles et qui se montre miséricordieux envers elles tout en leur offrant hébergement, nourriture et vêtement, gagnera sans aucun doute le Paradis. » Un homme dit : « Ô Messager d'Allah, et celui qui en a deux ? » « Et celui qui en a deux [aura aussi la même récompense]. » récompense] » répondit le Prophète (psl). [Rapporté par Ahmad et par Al-Boukhari dans son livre Al-Adab Al-Moufrad].
De ces hadiths, on peut relever deux récompenses énormes pour celui qui aura bien agi conformément au hadith : premièrement : c’est un bouclier et une barrière contre le Feu et l’admission au Paradis. Quiconque est écarté du Feu et introduit au Paradis, a certes réussi. La deuxième récompense, c’est le grand honneur et le grand privilège d’être en compagnie du Prophète au jour du jugement dernier.
L’éducation dont il est question ici consiste à les nourrir convenablement et selon la limite de nos moyens, à les vêtir, les soigner, les héberger dans une maison remplie par l’évocation d'Allah, Exalté soit-Il. C’est-à-dire une maison qui n’est pas remplie d'appareils de corruption.
Chères sœurs, "offrons” le paradis à nos parents. Le hadith a dit que : Celui qui éduque deux filles jusqu’à ce qu’elles atteignent l'âge de la puberté, lui et moi serons ressuscités le jour de la résurrection de cette manière. façon (et il joignit les doigts de sa main.) ». Cela veut dire que celui qui a deux filles et qui arrive à prendre soin d’elles, à leur enseigner la religion et qu’elles atteignent l’âge de la puberté et se marient sans connaître des hommes, Dieu accorde à ce parent le Paradis et il aura le privilège d’être à côté du prophète (psl).
La réalité est que souvent nos parents qui n’ont pas pour la plupart bénéficié d’une éducation religieuse, il ne leur est pas facile de pouvoir assurer à leurs enfants cette éducation car les Arabes disent qu’on ne peut pas offrir à quelqu'un, une chose qu’on ne possède pas. Alors, ma sœur, toi qui as eu la chance d’avoir cet enseignement, c’est à nous de travailler à offrir le paradis à nos parents en apprenant bien notre religion, en adoptant le meilleur comportement enseigné par le prophète (psl); en prenant l’exemple des femmes pieuses, en fuyant les flatteries de ce monde éphémère; en fuyant la fornication sous toutes ses formes. Ainsi, on offrira inch Allah le paradis à nos parents qui nous aiment tant, qui ont souffert pour nous. Qu’Allah nous soutienne tous, pardonne et protège nos parents ! Amin !!
Abou Zeïnab
De chaînes où sont diffusées les chansons et autres actes blâmables où elles apprennent l'illicite, le voient et l'entendent, s'égarent et se corrompent bien plus que si elles se trouvaient dans les lieux publics. L’éducation qui est demandée ici, c’est faire d’elles des femmes pieuses et exemplaires pour notre société. Cela demande naturellement des efforts, de la patience et beaucoup de spiritualité.
En parlant du nombre de filles (deux ou trois), cela ne veut pas dire que ces filles doivent être forcément nos propres enfants mais toutes celles qui sont sous notre responsabilité. Il faut donc retenir que satisfaire les besoins indispensables de la femme (fille) en matière d’éducation, nourriture, vêtements et logement est une obligation et l’un des moyens les plus importants qui permettent à l'homme de se rapprocher d'Allah, Exalté soit-Il.
Abou Zeïnab Comprendre La conquête de la Mecque
Après avoir été contraint par les Quraychites à quitter sa ville natale, sa vie étant menacée, le prophète Mohammad (SAW) y retourne huit (8) ans après son exil à Médine avec une armée de plusieurs milliers d'hommes et prend la ville pratiquement sans verser de sang. Ce retour triomphal pour l’islam connaîtra le nom de la libération de la Mecque ou Fathou Makkah.
Tout commence en l'an 6 de l'Hégire, quand le Prophète Mohammad (SAW) voit en rêve qu'il est en train d'effectuer la Oumrah (petit pèlerinage) comme l’indique le verset 27 de la sourate 48 : « Allah a été véridique en la vision par laquelle Il annonça à Son messager en toute vérité : vous entrerez dans la Mosquée Sacrée si Allah veut, en toute sécurité, ayant rasé vos têtes ou coupé vos cheveux, sans aucune crainte. Il savait donc ce que vous ne saviez pas. Il a placé en deçà de cela (la trêve de Hudaybiya) une victoire proche. ».
À son réveil, il décide de partir à la Mecque avec un peu plus d'un millier de Compagnons pour concrétiser ce qu'il a vu. Cependant, ils sont interceptés en chemin par les Mecquois, qui les empêchent d'entrer à la Mecque cette même année. C’est alors qu’un traité (traité de Hudaybiya) est signé entre les Mecquois et les musulmans à Hudaybiya. Un pacte qui, en apparence, va sévèrement à l'encontre des intérêts des musulmans parce qu’il les empêchait d’effectuer la visite pieuse cette même année, cependant que le Coran le qualifie de "fatham moubîna", la "victoire éclatante".
L'une des clauses de cette entente est que les hostilités entre musulmans et Mecquois sont interrompues pour une période de 10 années. Cela a permis aux tribus de se convertir à l’Islam sans craindre Qurayche. Le champ était devenu libre devant le Prophète (PS sur lui) pour communiquer son Message. En l'an 7, le Prophète Mouhammad (SAW) part avec les musulmans pour accomplir le remplacement de l'Oumrah de l'année précédente qui n'avait pu être accomplie. Mecquois ne les autorisent à rester à la Mecque que pendant 3 jours. Passé ce délai, ils retournent à Médine. Mais c'est par la suite que les événements prennent une tournure inattendue. Les Mecquois rompent le traité conclu à Houdaybiya en soutenant une de leurs alliées, la tribu Bani Bakr pour attaquer une autre appelée Khouzâ’a qui s’était alliée au Prophète (SAW) et convertie à l'Islam. Avec la violation des termes du traité, le Prophète Mouhammad (SAW) prend alors la décision de lever une armée contre eux et de libérer la Mecque. C'est ce qu'il fait durant le mois de Ramadan de l'an 8 de l'Hégire.
Ce qui est remarquable à cette expédition, c'est l'attitude que le Prophète adopte. En effet, il avertit ses compagnons et les tribus des alentours de Médine de se préparer pour partir à la guerre sans pour autant donner la destination. L'armée des musulmans s'ébranla et comptait environ dix mille hommes. Elle prit le chemin de la tribu des Hawazen et par la suite, le Prophète changea ensuite de cap et se dirigea droit vers la Mecque en toute hâte. Cette stratégie a permis de faire diversion et tromper la vigilance des espions parmi les hypocrites de Médine dans le souci d’éviter de verser le sang. Surpris, les Mecquois n’ont pas pu se préparer pour riposter.
Cette libération de la Mecque est d'une importance primordiale pour de nombreuses raisons, parmi lesquelles il y a le fait qu'elle a été le point de départ pour l'acceptation en masse de l'Islam par les habitants de la péninsule arabique, comme le décrit le Coran : « Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire et que tu vois les gens entrer en foule dans la religion d'Allah, [...] » (S110/V1 et 2)
La leçon qu’on peut tirer de cette expédition est qu’à chaque fois que les musulmans se soumettent à la volonté de Dieu, même si les contextes leur semblent défavorables, ils vaincront toujours.
Abdou! Kader CISSE
An-nasr frimestriel N°05 - mars 20 M- Islam et société
Activités culturelles à l’école
L’autre Porte de la dépravation ! Dans les différents établissements scolaires du Burkina, les élèves, comme à leur habitude, organisent des activités culturelles et sportives pour se divertir. On ne doute pas de l’importance du divertissement dans la vie de tout homme en général et en particulier dans celle des élèves qui, après des évaluations, ont besoin d’oxygéner leur machine cérébrale pour faciliter les activités d’apprentissage. Ainsi, les sketchs, le récital, les projections, les jeux, les concours littéraires, les contes, le sport, etc. participent pour beaucoup à la formation et à la socialisation des élèves.
Seulement, ces journées ou semaines culturelles sont en train de prendre des tournures inquiétantes dans nos établissements scolaires. En effet, durant ces activités, outre les suspensions abusives des cours, les établissements sont transformés en lieux de consommation à outrance d’alcool et autres stupéfiants. C’est ainsi que les élèves développent petit à petit des comportements déviants qui... Empoisonnent nos écoles, désormais seul cadre d’éducation, les familles ne jouant plus ce rôle. Parmi ces activités qu’il faut déplorer, il y a le port de tenue traditionnelle qui constitue un véritable moment d’impudicité car les élèves confondent habillement traditionnel et habillement sexy. À ces occasions, chaque fille sort sa dernière jupette pour le rendez-vous. Ainsi, elles viennent étaler au grand jour leur charme à qui veut regarder et ne manquent naturellement pas de distribuer les adresses. Et la suite, on la connaît. Pire, on assiste à des défilés de mode avec des jurys composés parfois d’enseignants. Imaginez des professeurs qui réunissent des filles pour évaluer, pardon élire la plus élégante ! Quelle éducation a-t-on encore à donner à ces adolescentes ? Une élève élue la plus élégante de son établissement, imaginez quel monde elle se construit dans la tête ; ses rapports avec ses camarades, avec ses professeurs. La porte ouverte à la dépravation ! Non, chers enseignants, on ne vous demande pas Ça. Vous ne devrez pas oublier votre rôle noble d’éducateur. Dans ce contexte, c’est la démission suicidaire des parents qu’il faut le plus craindre. Prompts à faire des enfants, les parents s’effacent totalement quand il s’agit de s’occuper, d’éduquer ces enfants. Ils ne se donnent même pas la peine de se demander ce qu’on apprend à leurs enfants à l’école. Pire, certains accompagnent leurs enfants dans la dépravation par leur mutisme face à certains agissements de ceux-ci.
Quand les autorités laissent faire
Quand le gouvernement, à travers ses départements ministériels impliqués dans l’éducation et la formation de la jeunesse, sort avec des déclarations politiques pour dénoncer et condamner la violence et les grossesses non désirées à l’école, on se demande s’il y a véritablement une volonté de lutter contre ces maux qui détruisent la jeunesse. Nous le savons tous, on ne récolte que ce qu’on a semé. On ne peut pas organiser des concours d’élection de miss et des défilés de mode, cautionner l’indécence. et s’étonner et de s’alarmer de voir qu’il y a de plus en plus de filles qui ne terminent pas leur cycle d’études pour cause de grossesse. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et interdire toutes formes de manifestations qui font la promotion de comportements déviants à l’école. Certes, l’arrêté ministériel du 06 avril 2009 réglemente les activités culturelles au niveau des établissements et interdit les activités portant atteinte à la morale et aux mœurs. Mais on le sait, le gouvernement brille aussi par sa négligence en matière de respect de ses propres lois tant que les manquements n’ont pas une incidence politique directe. Sinon, des responsables scolaires, des responsables au niveau des directions régionales voient ce qui se passe dans les établissements et n’osent rappeler les fautifs à l’ordre. Il faut également interpeller et prendre des mesures contre les enseignants qui ont oublié leur rôle d’éducateur. La crise qu’a connue notre pays est fondamentalement une crise d’éducation. consécutive à la négligence et au laisser-faire de tous les acteurs. Si nous tenons donc à l’émergence de notre pays comme on nous le chante partout, il faut être regardant sur ce que nous donnons à notre jeunesse. Éduquée dans la sérénité, la responsabilité, la jeunesse bâtira une société saine et paisible chère à tous. Il faut donc désinfecter la plaie avant qu’elle ne se gangrène.
Trimestriel N°0 janvier—mars 2014
Islam et société
Homosexualité
A-t-on oublié ? L’homosexualité est évoquée dans le Coran à travers l’histoire du prophète Lot et son peuple. Lot n’avait de cesse d’interpeller son peuple qui se livrait à des pratiques sexuelles aux antipodes des prescriptions religieuses et qui risquaient de provoquer la colère de Dieu. Ainsi, dans la Sourate An-Naml (Les fourmis), Dieu recommande-t-il au prophète Mohammad (saw) : « Et rappelle leur Lot quand il dit à son peuple : « Vous livrez-vous à la turpitude (homosexualité) alors que vous voyez clair. Vous allez aux hommes au lieu des femmes pour assouvir vos désirs? Vous êtes plutôt un peuple ignorant. » C27 V54-55.
Les réactions du peuple de Lot étaient à chaque fois des moins attendues : « Ils dirent : « Si tu ne cesses pas, Lot, tu seras certainement du nombre des expulsés ». C26 V167.
Face à l’entêtement du peuple de Lot, Dieu lui infligea un dur châtiment : « Nous fîmes pleuvoir sur eux une pluie (de pierres). Et quelle mauvaise pluie que celle des gens prévenus ! ». Ainsi, Dieu avait-il, peut-on dire, éradiqué le mal Lui-même en détruisant la cité et en exterminant les coupables : « Nous le sauvâmes (Lot) ainsi que sa famille, sauf sa femme pour qui Nous avions déterminé qu'elle serait du nombre des exterminés ».
C’est peu donc que de dire que l’islam interdit l’homosexualité. Dieu nous met d’ailleurs en garde contre une résurgence de cette pratique en invitant le prophète Mohammad (saw) de rappeler à l’humanité l’histoire du peuple de Lot comme leçon et preuve : « Et rappelle-leur Lot ». « Voilà bien là un prodige. Cependant, la La plupart d'entre eux ne croient pas.
L’homosexualité, cette autre arme ? De nos jours, il y a des individus qui se disent fervents croyants et homosexuels. En France par exemple, il y a même une association dite de musulmans homosexuels. Ces individus bénéficient amplement de l’accompagnement des grands médias occidentaux qui font leur promotion en les présentant comme des exemples de musulmans évolués et modernes. En tant que musulmans, cela n’est pas surprenant car cela s’inscrit dans la vaste supercherie ourdie par les ennemis de l’islam pour semer le doute dans l’esprit des musulmans et détruire l’islam comme ils l’ont fait pour d’autres religions. Mais c’est peine perdue parce que Dieu a pris lui-même la garde de sa religion.
L’interdiction de la miséricorde Ce qu’il faut comprendre, cette interdiction et comme toutes les autres d’ailleurs en vigueur en islam, cache une sagesse divine empreinte de miséricorde pour les humains. L’homosexualité, il est avéré, est un vecteur important de propagation. de maladies (sida), elle viole l’harmonie, la complémentarité entre l’homme et la femme voulue par Dieu et enfin elle ouvre la voie à la dissolution morale qui était la cause de la perdition de certains peuples qui nous ont précédés. En définitive, le musulman qui est investi d’une mission de bienfaisance doit contribuer à la recherche de solutions à cette pratique qui prépare des lendemains incertains.
An-nasr trimestriel N°15 janvier-mars 2011
Islam et société
Les clefs de la subsistance
La subsistance est un souci majeur qui occupe l’esprit de chaque être humain. Chacun aspire à avoir une subsistance digne et licite ; voici quelques éléments tirés du Coran et de la sunna et dont la connaissance et la mise en œuvre permettent d’améliorer son niveau de vie conformément aux préceptes de la religion.
1) La demande du pardon
Le Très-Haut, relatant la prêche de Nouh (Noé) (que la paix soit sur lui) à son peuple, a dit : « J’ai donc dit : « Implorez le pardon de votre Seigneur, car Il est Grand Pardonneur, (pour qu’Il vous envoie du ciel, des pluies abondantes,) et qu’Il vous accorde beaucoup de biens et d’enfants, et vous donne des jardins et vous donne des rivières.» (Sourate Noë 10-12).
2) Le repentir et le retour vers son créateur
Le Très-Haut dit : « Demandez pardon à votre Seigneur ; ensuite, revenez à Lui. Il vous accordera une belle jouissance jusqu’à un terme fixé, et Il accordera à chaque méritant l’honneur qu’il mérite. Mais si vous tournez le dos, je crains alors pour vous le châtiment d’un grand jour.» (Houd 3).
Et la parole du Très-Haut par la voie du messager Houd (que la paix soit sur lui) s’adressant à son peuple : « Ô mon peuple, implorez le pardon de votre Seigneur et repentez-vous à Lui afin qu’Il envoie sur vous, du ciel, des pluies abondantes et qu’Il ajoute force à votre force : Et ne vous détournez pas [de Lui] en devenant coupables.» (Houd 52).
3) La crainte et l’adoration d’Allah
Le Très-Haut dit : « Et quiconque craint Allah, Il lui donnera une issue favorable. » (Sourate Le Divorce 2-3).
Il dit, également, « Si les habitants des cités avaient cru et avaient été pieux, Nous leur aurions certainement accordé des bénédictions du ciel et de la terre. Mais ils ont démenti et Nous les avons donc saisis, pour ce qu’ils avaient acquis. » (Al-Ar’âf 96).
Dans le hadith qudsi (émanant de Dieu), le prophète (pbsl) rapporte qu’Allah a dit : « ô fils d’Adam, occupe-toi de mon adoration, j’occuperai ton cœur de richesse et je mettrai fin à ton indigence. Si tu ne le fais pas, je remplirai tes mains d’occupations inutiles et tu resteras indigent à jamais. » (Al-Tirmidhi 4)
La confiance en Allah Le Très-Haut : « Et quiconque place sa confiance en Allah, Il (Allah) lui suffit. Allah atteint ce qu’Il Se propose, et Allah a assigné une mesure à chaque chose. » (Le Divorce 3).
Et la parole du prophète (qu’Allah prie sur lui et le salue) : « Si vous placiez votre confiance en Allah comme Il le veut véritablement, Il vous donnerait votre subsistance comme Il l’a donné aux oiseaux. Ils partent le matin le ventre vide et reviennent le ventre plein. » (Rapporté par At-Tirmidhi, Ahmad et Ibnou Mâ-jah).
5) Faire suivre entre le Hâdj et la ‘Oumra
Le prophète (qu’Allah prie sur lui et le salue) a dit : « Faites succéder entre le Hâdj et la ‘Oumra, car ils éradiquent la pauvreté et les péchés comme le soufflet élimine la scorie du fer, de l’or et de l’argent, et le Hâdj (pèlerinage) agrée n’a d’autre rétribution que le Paradis » (Rapporté par Ahmad et authentifié par Al-Albani).
6) Les liens de parenté
Le prophète (qu’Allah prie sur lui et le salue) déclare : « Quiconque désire que sa subsistance soit abondante et que sa vie soit allongée [ou que sa descendance soit pieuse], qu’il préserve alors les liens de parenté. » (Rapporté par Al-Bukhâri).
7) La dépense dans la voie d’Allah
Allah (azza wa jal) a dit : « Et toute dépense que vous faites [dans le bien], Il la remplace ; et c’est Lui le Meilleur des donateurs ». (Saba’ 39). De même, le prophète (qu’Allah prie sur lui et le salue) a dit : « Allah le Très-Haut a dit : Ô fils d’Adam, dépense (dans le bien), et Je dépenserai pour toi. » (Rapporté par Muslim).
8) La bienfaisance envers les faibles
Le prophète (qu’Allah prie sur lui et le salue) dit : « N’êtes-vous pas secourus et pourvus par [la cause et la bénédiction de] vos pauvres et faibles. » (Rapporté par al Bukhâri). Il dit aussi : « Cherchez-Moi [et rapprochez-vous de Moi] parmi vos pauvres car ce n’est que par leurs causes qu’on vous pourvoit et vous secourt. » (Rapporté par At-Tirmidhi).
9) La Hijrah (l’émigration) dans le sentier d’Allah
Quand on est en difficulté dans un endroit, il faut le quitter pour un autre endroit où l’on peut vivre dignement. En effet, le Très-Haut a dit : « Et quiconque émigre dans la voie d’Allah trouvera sur terre maints refuges et abondance. » (Sourate Les Femmes 100).
Source : islamdelamanche
Sagesse et spiritualité
Il faut se rendre compte de ses actes. Dans ce monde matériel, la spiritualité est de moins en... moins présente dans le quotidien du croyant, les gens vivent dans l’insouciance totale et se détournent de leur créateur... Dieu n’a plus de place dans notre vie... On vit dans ce bas monde comme si on était éternel ; alors que la durée de notre vie est limitée. On passe son temps à travailler jour et nuit comme une machine. On passe le temps à manger, à boire, à faire des enfants, à lutter pour l’argent et le pouvoir.
Il est important de se rappeler que l’on est dans ce monde comme un voyageur qui traverse une étape pour arriver à sa destination finale. Par conséquent, il incombe à tout croyant de se préparer et d’œuvrer pour l’au-delà, la demeure éternelle. Pour ce faire, il faut se rendre compte en permanence de ses actes. Autrement dit, il faut nécessairement une auto-méditation profonde pour rectifier ses erreurs et renouer avec son créateur.
Cette auto-méditation a été citée plusieurs fois dans le Coran, comme dans le verset suivant: « O vous qui croyez ! Craignez Dieu ! Que chacun de vous songe à ce qu’il a avancé pour assurer demain son salut ! Craignez Dieu ! Dieu est parfaitement informé de ce que vous faites. » Sourate 59 Verset 18.
Le terme « Demain » cité dans le verset signifie le jour du jugement dernier. Selon al-Qurtubi, la phrase « Craignez DIEU » a été citée deux fois. La première fois, elle veut dire « Craignez Dieu » pour ce que vous avez fait des péchés dans le passé. La deuxième phrase signifie « craindre Dieu » dans le futur.
« Ne faites pas comme ceux qui ont oublié Dieu et auxquels Dieu a fait perdre jusqu’au souvenir d’eux-mêmes ! Ceux-là sont des pervers ! » Sourate 59 Verset 19.
Le sens global des versets précédents a pour but d’inciter le croyant à être vigilant dans sa vie d’ici-bas et à ne pas se laisser plonger dans les préoccupations de ce bas monde sans qu’il ne se soucie de son propre âme : « Ô vous qui avez cru! Que ni vos biens ni vos enfants ne vous distraient du rappel d’Allah. Et quiconque fait cela... alors ceux-là seront les perdants. » Sourate 63 Verset 9. Musulman à l’ombre de sa charité
Un homme du nom d'Ibn Gud’ân nous raconte l’histoire suivante :
« Un jour de printemps je mis le nez dehors et me mis à contempler mon troupeau de chameaux. Ils étaient tous en bonne santé, les femelles étaient pleines de lait. Je jetai alors un regard sur ma chamelle préférée et me dis que pour remercier Allah de tout ceci je devais en faire don à mon voisin qui lui était pauvre et qui avait à sa charge sept filles. Je me mis donc en route avec la chamelle et une fois arrivé sur le pas de sa porte je lui dis : « Pour l’amour de Dieu, prends cette chamelle en cadeau. » Il resta sans voix mais je pus lire sur son visage qu’il était très heureux. Il tira un grand bénéfice de ce don, le lait de la chamelle coulait en abondance et elle le soulageait lorsqu'il devait transporter certaines denrées.
Après le printemps vint un été sec et chaud, comme nous les connaissons chez nous. Les bédouins allaient de place en place à la recherche d’eau et de pâturage pour leur troupeau. Nous nous... mîmes en route dans cet immense désert à la recherche d’eau souterraine. Je rentrai dans une galerie creusée à cet effet, mes trois fils m'attendaient à son entrée. Je m’égarai jusqu'à perdre totalement mon chemin dans ces tunnels, je ne retrouvai plus mon chemin, j’étais perdu ! Pendant ce temps mes trois fils attendaient le retour de leur père, mais je ne venais pas. Ils m’attendirent trois jours et ensuite s'accordèrent à penser que j’étais mort, que je n’avais pu survivre plus de trois jours sans manger ni boire. En fait ce n'est pas moi qu’ils attendaient à l’entrée de la galerie mais plutôt ma mort. Ils voulaient me voir mort pour se partager ma fortune. Une fois convaincus que j'étais mort, ils se précipitèrent pour diviser entre eux le magot. L'un d’entre eux se rappela la chamelle donnée au voisin et ils se mirent en tête de la récupérer, ils lui rendirent visite et le menacèrent : « Soit tu nous rends la chamelle et en échange nous te donnerons ce chameau soit nous serons obligés de la prendre par force. » la force et tu n'auras rien en échange. »
Le voisin, choqué par cette requête, répliqua par ces mots : « Dois-je vous rappeler que cette chamelle est un don par lequel votre père m'a honoré ? Il est à présent mort !
- Mort ? Que s'est-il passé ? Où est-il ?
- Il est entré dans une galerie et n’en est jamais revenu.
- Prenez la chamelle, je ne veux rien de vous sauf que vous me guidiez jusqu’à la galerie. »
Les frères s'exécutèrent et laissèrent leur voisin seul devant la galerie. Ce dernier prit alors une corde qu'il noua à un rocher proche de l’entrée, il prit une torche et s'avança dans le trou. Il rampa et escalada jusqu'à sentir l’odeur de l’eau. Il s'en rapprocha et entendit des grognements et gémissements, il s’en rapprocha jusqu'à sentir un corps qu’il toucha. Il mit sa main devant sur le visage de ce corps inerte afin de s'assurer qu'il était encore vivant, une fois rassuré il le tira hors de la galerie et lui couvrit les yeux pour ne pas qu'il soit aveuglé par la lumière du soleil. Mon voisin venait de me sauver, il me donna quelques dattes et me ramena chez lui. Une fois remis sur pied, il vint à moi et me demanda : « Ibn Gud’ân, dis-moi comment tu as pu survivre une semaine entière dans ce trou ? »
- Lorsque j'ai perdu mon chemin dans cette galerie, j'ai trouvé une source auprès de laquelle je me suis assis, j’ai ainsi pu boire à satiété. Mais j'avais besoin de manger, pas seulement de boire, et après trois jours, je fus affamé. Je me suis mis sur le dos, ne sachant que faire, et plaçai ma confiance en Allah le Très-Haut, étant sûr qu’Il me délivrerait de ma prison. Soudain, j’ai senti des gouttes de lait tomber dans ma bouche, je me suis assis mais ne vis rien dans ces ténèbres. Je trouvai un pot de lait à mes pieds et le bus jusqu’à le vider, une fois vide, le pot disparut. Cette scène se reproduisit tous les jours, trois fois. Mais il y a deux jours de cela, le pot ne revint pas et je ne sais pourquoi... »
Mon voisin me dit alors : « Je sais pourquoi le pot ne t'est pas réapparu. Tes fils pensant que tu étais mort, sont venus me voir il y a de cela deux jours et ils m'ont pris la chamelle que tu m’avais donnée. Cette chamelle était pour toi la source dont provenait le lait dans cette galerie. Certes le musulman est à l'ombre de sa charité. »
Anas ibn Mâlik, puisse Allah l'agréé, a dit que le Prophète (psi) a dit : « Les bonnes actions sont un bouclier contre la mauvaise fin, les malheurs et les maladies, certes les gens de bien ici-bas sont aussi les gens de bien dans l’au-delà. » (al-Albânî: Sahîh).
An-nasr Trimestriel N°055 janvier — mars 2014
Inter-Actu
La Centrafrique 20 ans après le Rwanda
Du coup d'Etat au « nettoyage » ethno-religieux
Voilà bientôt une année que la crise en République centrafricaine dure. Chaque jour fait son lot de victimes, des morts journaliers par dizaines voire par centaines et des milliers de déplacés. C’est ce que vivent les populations civiles cataloguées entre chrétiens et musulmans se livrant une guerre sans cause dont l’issue ne profitera qu’à des acteurs invisibles. C’est Un drôle de guerre ! Par quel bout s’y prendre pour appréhender la crise actuelle en République Centrafricaine ? Le monde entier et l’Afrique en particulier assistent à un drame humain dans cette partie de notre continent. Depuis le coup d’État contre François Bozizé intervenu le 24 mars 2013 et qui a installé au pouvoir le Président Michel Djotodia et sa bande à lui nommée Séléka (Alliance), le pays a basculé dans la violence.
Les débuts de cette nouvelle ère, mauvaise ère, sont ceux généralement que connaissent toutes les juntes militaires qui arrivent au pouvoir : il s’agit d’abord de s’installer solidement sur le fauteuil présidentiel, de s’affirmer et de s’imposer par tous les moyens et donc par les plus mauvais. La violence dans ces situations a toujours été un allié des nouveaux venus et fort malheureusement un mauvais allié toujours, qui conduit au chaos. Et voilà la Centrafrique dans le chaos. La crise partie d’une rébellion armée plusieurs fois repoussée mais finalement aboutie avec la fuite de François Bozizé, s’est installée durablement avec le temps en passant par plusieurs phases : d'abord la fracture au sein de la Séléka dont une partie s’est vite retournée contre le Président issu du coup d’Etat, Michel Djotodia. Ensuite, la guerre entre groupes armés n’a pas seulement fait des victimes au sein de la population. À force d’exactions de la part des éléments de la Séléka et à force d’instrumentalisation et d’ingérences politiques, les militaires ont fini par transmettre leur virus à la population désemparée. Le goût de tuer est devenu la chose la mieux partagée.
Une guerre religieuse fabriquée. Nous avons l’impression de voir une création sublime de Hollywood : peut-être le plus horrible des films de vampires jamais réalisé. Et pourtant, ce n’est ni un film ni un rêve, c’est la Centrafrique, le pays de l’or et du diamant. La bagarre des ex-copains est donc devenue par la force des choses une crise politique nationale en Centrafrique. La crise est allée de mal en pis. Il s’agit à n’en plus douter. d’une guerre civile. Si on a encore peur des mots (et nous disons bien encore parce que tôt ou tard la réalité finira par nous imposer les termes justes) pour ne pas parler de génocide, au moins une chose est certaine, il s’agit de tueries organisées entre deux groupes bien distincts. On a fini par substituer la « Séléka » par « Musulman ». Les groupes coalisés au sein de la Séléka étaient en majorités constitués de musulmans et c’est cette tendance qui a donné son soutien au Président Michel Djotodia, lui-même « musulman » contrairement à ce que son nom laisserait penser. Les exactions commises sur la population civile par la Séléka sont apparues aux yeux des populations et des médias comme des attaques ciblées des musulmans contre les chrétiens qui sont majoritaires à plus de 80% au sein de la population centrafricaine. C’est en réponse à ces violences que les chrétiens se sont organisés en milices d’autodéfense sous l’appellation plus que funeste d’« anti-balaka » (antimachettes). Pour les anti-balaka, leurs ennemis sont bien désignés, il s’agit des musulmans, qu’ils soient armés ou non. La Séléka bien que regroupant en son sein des musulmans n’est pas un regroupement religieux encore moins musulman. Comme son sens l’indique en langue sango, il s’agit d’une « alliance » de plusieurs forces militaires mais aussi civiles (des partis politiques également en font partie ou tout au moins en sont sympathisants) qui avaient en commun Bozizé comme adversaire. La Séléka a chassé Bozizé mais aujourd’hui des anciens militaires des Forces Armées centrafricaines encore fidèles à l’ancien Président Bozizé, soutiennent les milices chrétiennes, les anti-balaka contre la Séléka.
Quels rôles les « papillons » français jouent en Centrafrique ? C’est la deuxième ou la troisième guerre civile de l’histoire de la Centrafrique, le pays ayant connu deux guerres civiles sous Bozizé. Plus que les militaires qui ont leurs bonnes raisons à eux de faire la guerre, Ce sont les populations civiles musulmanes comme chrétiennes qui souffrent le martyr dans cette crise. Plusieurs milliers de morts et de déplacés ont été enregistrés. On a dépassé déjà le millier de morts entre décembre 2013 et début mars 2014 dans ce pays où la population totale n’atteint pas cinq millions d’habitants. De fin décembre 2013 à début février 2014, 17 000 musulmans de la République Centrafricaine ont fui vers le Cameroun et 52 000 se sont réfugiés au Tchad voisin. Début janvier 2014, il a été enregistré 100 000 habitants chrétiens de Bangui dans le camp de réfugiés de l'aéroport de la capitale, pour échapper aux massacres des milices alors qu’ils étaient 55 000 à la date du 23 décembre.
Toutes ces exactions se passent en présence des forces armées d’interposition. L’Armée française sous le nom de l’opération Sangaris (du nom d’un papillon) s’est déployée en Centrafrique depuis début décembre suite à l’adoption de la résolution 2127 du Conseil de sécurité des Nations unies. Cependant, elle paraît impuissante voire complice de certains actes de violences qui se perpétuent. Suite page 10
N°055 janvier—mars 2014 F.O? Inter—Actu
L’homosexualité ne passera pas par l’Ouganda
Le président ougandais Yoweri Museveni a promulgué lundi 24 février dernier, une loi durcissant la répression de l’homosexualité en Ouganda. Les relations homosexuelles sont déjà passibles de la prison à vie en Ouganda mais cette législation, adoptée à une écrasante majorité le 20 décembre dernier par le Parlement, interdit notamment toute «promotion» de l’homosexualité et rend obligatoire la dénonciation de quiconque s’affichant homosexuel(le). Les États-Unis qui sont un allié-clé de l’Ouganda, ont notamment averti - sans autre précision - que cette loi «compliquerait (ses) relations» avec l’Ouganda. L’Angleterre estime que cette décision de l’Ouganda va «endommager la réputation internationale» du pays. Mais le président ougandais, convaincu de la noblesse de sa lutte a estimé que les bailleurs qui ne veulent plus aider son pays pouvaient « garder leur aide ». « Les étrangers ne peuvent pas nous donner des ordres. C’est notre pays », a-t-il déclaré après avoir paraphé la loi, « je conseille aux amis occidentaux de ne pas faire (du sujet) un problème » car « ils ont beaucoup à perdre ». Il ajoutera que « Imposer des valeurs sociales d’un groupe à notre société, c’est de l’impérialisme social. Maintenant vous nous dites que nous devrions vivre comme vous. Pas du tout ! », a poursuivi le président Museveni, accusant « des groupes occidentaux de recruter des (futurs) homosexuels dans les écoles ».
Museveni a multiplié les opinions tranchées sur la sexualité et les mauvaises pratiques importées selon lui d’Occident. « Il y a quelque chose qui ne va vraiment pas chez vous », a-t-il lancé à l’adresse des homosexuels, après avoir signé la loi. « Je n’arrive toujours pas à comprendre, qu’on ne puisse pas être attiré par toutes ces superbes femmes et qu’on soit attiré par un homme», a-t-il expliqué devant la presse. Pour le président ougandais, on n’est pas «homosexuel par nature (...) mais par choix». Un choix souvent dicté selon lui par l’argent, de nombreux homosexuels étant «en réalité des mercenaires. Ce sont des hétérosexuels qui se disent homosexuels pour l’argent». L'Ouganda fait désormais partie des 80 pays à condamner l'homosexualité.
Source: Le Monde
Suite de la page 9
Pour se donner bonne conscience, on brandit souvent la situation plus ou moins calme à Bangui (quand c’est le cas) pour tenter de la généraliser à l’ensemble du pays alors que le drame se poursuit à l’intérieur du pays avec des massacres et des incendies. Les militaires français sont accusés d’être pro «anti-balaka» alors que les militaires tchadiens présents en Centrafrique, eux, auraient plus d’atomes crochus avec les miliciens de la Séléka. Malgré les évolutions intervenues au plan strictement politique, la situation sécuritaire et humanitaire ne s’est pas du tout améliorée. Depuis le 10 janvier 2014, le Président autoproclamé, Michel Djotodia et son premier ministre Nicolas Tiangaye ont démissionné sur instruction souterraine de la France, lors d'un sommet extraordinaire de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC). Dix jours plus tard, soit le 20 janvier 2014, le Conseil national de transition élisait Catherine Samba-Panza comme la nouvelle Présidente de la transition. Après l’échec des hommes, les défis sont énormes pour la première femme à devenir présidente dans ce pays. Mais il en faut plus que ça pour décroître la crise. Le 12 février, Amnesty International dénonçait « un nettoyage ethnique commis par les anti-balaka contre les populations musulmanes ». Autant que le terme « génocide » n’aura pas changé de définition selon l’Académie française, alors nous y voilà. Vingt (20) ans après le Rwanda, quelles leçons les grandes puissances, les Nations Unies, l’Afrique, quelles leçons l’humanité a-t-elle tirées ? On peut ignorer les mots, la réalité se suffit à elle-même. Ce qui se passe en Centrafrique est simplement innommable. C’est maintenant qu’il faut en tirer toutes les conséquences mais surtout les responsabilités qui vont avec.
Jef Ouoba Boukari
Trimestriel N°11 janvier-mars 2014
Brèves
La FIFA autorise le port du voile dans le football
Il n’y aurait pas de contre-indication médicale ou de sécurité à porter le voile pendant un match. Voilà comment la FIFA explique sa décision d’autoriser les footballeuses à jouer voilées. Ce sont la Confédération asiatique (AFC) et le prince Ali Bin al Hussein de Jordanie, vice-président de la FIFA, qui en avaient fait la demande il y a quelques mois ; les voilà contentés. « C’est une bonne nouvelle pour nous. C’est bon pour la communauté musulmane », a expliqué à l’AFP Alex Soosay, le secrétaire général de l’AFC. « Cette décision, attendue avec impatience, fait notre très grande joie », a à son tour déclaré à l’AFP cheikha Naïma Al-Sabah, la présidente de la commission du sport. féminin de la Fédération du Koweït. Quant à la Fédération française de football (FFF), elle a fait savoir qu’elle n’autoriserait pas les joueuses à porter le voile, ce qui pourrait déclencher des polémiques quand reprendront les compétitions nationales ; et pourrait la mettre en porte-à-faux, entre le gouvernement (elle n'est que délégataire d'une mission de service public) et la Fifa.
Coran retrouvé intact dans une voiture carbonisée en Arabie Saoudite
Le quotidien Sabq rapporte qu’en Arabie Saoudite, un Coran a été retrouvé par miracle dans une voiture alors que celle-ci avait pris feu n’en laissant qu’une carcasse carbonisée. Le jeune chauffeur du véhicule roulait dans la province de Jazan, dans le sud du pays, quand elle prit feu sans raison apparente. Il eut juste le temps de s’en échapper avant qu’un homme lui vienne en aide et lui fasse remarquer le miracle d’Allah Le Très Haut. Le propriétaire, le père du jeune homme, gardait toujours avec lui une copie du Coran dans sa voiture. Avoir le noble Coran Dans sa voiture c’est bien mais le lire c’est mieux. Selon Abou Mousa al-ach’ari, le Prophète (que la paix et le salut soient sur lui) a dit : L’exemple du croyant qui lit le Coran est celui de l’orange, son odeur est bonne et son goût est bon. L’exemple du croyant qui ne lit pas le Coran est celui de la datte, elle n’a pas d’odeur et son goût est bon. L’exemple de l’hypocrite qui lit le Coran est celui de la plante aromatique, son odeur est bonne et son goût est amer. Et l’exemple de l’hypocrite qui ne lit pas le Coran est celui de la coloquinte, elle n’a pas d’odeur et son goût est amer. (al-Boukhâri, Mouslim)
Un verset coranique à l’honneur à Harvard
Alors que dans certains établissements scolaires le voile est banni pour cause de « signe ostentatoire religieux », dans l’une des plus grandes et célèbres universités américaines, un verset du Coran est mis en avant. À l’entrée d’Harvard on peut observer le verset suivant : « Ô les croyants! Observez strictement la justice et soyez des témoins (véridiques) comme Allah l’ordonne, fût-ce contre vous-mêmes, contre vos père et mère ou proches parents. Qu’il s’agisse d’un riche ou d’un besogneux, Allah a priorité sur eux deux (et Il est plus connaisseur de leur intérêt que vous). Ne suivez donc pas les passions, afin de ne pas dévier de la justice. Si vous portez un faux témoignage ou si vous le refusez, [sachez qu'] Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. » {Sourate 4/ Verset 135}
Un verset représentant la conception de la justice... C’est Abdullah Jumma, un étudiant, qui partage avec le reste du monde cette information en déclarant avoir « remarqué que le verset a été publié par la faculté de droit, qui l’a décrite comme l’une des plus grandes expressions de la justice dans l'histoire. » C’est ainsi que la parole du Seigneur se retrouve dignement exposée au sein d’un lieu où le savoir est promu et enseigné.
An-nasr Trimestriel N°055 janvier-mars 2014
ANNONCE
Débuté en Janvier 2013, la construction du centre culturel islamique de l'A.E.E.M.B. suit son cours. Les travaux évoluent normalement. Mais la mobilisation financière n'a pas toujours suivi. Des efforts incommensurables ont été faits mais beaucoup reste à faire. Et nous demandons toujours vos contributions pour la finition des travaux estimés actuellement à plus de 50% de réalisation. Cette œuvre est celle de tous les musulmans soucieux de la promotion de l’islam au Burkina Faso et qui sont conscients de l'apport de l'AEEMB au rayonnement de l’islam.
Vos contributions peuvent se faire selon les options ci-après :
=> Virement bancaire aux comptes Bank of Africa (BOA) : intitulé du compte : AEEMB : N° Compte: 01367580002-86
=> Coris Bank International (CBI) : intitulé du compte : AEEMB : N° compte: 15661224101-25 ; code banque: BF26148
=> Versement direct au compte Baïtoul maal N° 312890
=> Mandat poste à l'adresse AEEMB 01 BP 1817 Ouagadougou 01 Burkina Faso
=> Contribution directe auprès d’un agent collecteur en appelant au (+226) 72 13 55 84 ou (+226) 70 32 95 31 pour vos contributions en nature et en espèce ! Pour toutes informations complémentaires contacter les responsables. E-mail : aeemh2@yahoo.fr. Rejoignez-nous sur notre page Facebook : Centre culturel islamique A EEMB An-nasr. N°655. Invici ni. 115 2014