Issue
L'Autre Regard #25
- Hierarchies
-
Burkina Faso
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- L'Appel (48 items)
- L'Autre Regard (11 items)
- Le CERFIste (13 items)
- Le vrai visage de l'islam (15 items)
- Documents divers (Burkina Faso) (16 items)
- Photographies (Burkina Faso) (9 items)
- Références (Burkina Faso) (297 items)
- Articles de journaux (3615 items)
- Title
- L'Autre Regard #25
- Publisher
- L'Autre Regard
- Date
- April 5, 2015
- issue
- 25
- Abstract
- Mensuel d'information islamique
- number of pages
- 16
- Subject
- Association des Jeunes Musulmans Arabophones et Francophones
- Association des Jeunes Musulmans de Tanghin
- Abdoul Aziz Compaoré
- Abdourahmane Guélbéogo
- Action sociale
- Bissmillahi-BF
- Enseignement confessionnel islamique
- Hassane Soré
- Institut islamique El Nour
- Ismaël Derra
- Mohammed Kindo
- Mohammed Sawadogo
- Charia
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Boko Haram
- Mouvement Sunnite du Burkina Faso
- Civilisation occidentale
- Hadith
- Sunnah
- Révolution de 2014 au Burkina Faso
- Islamisme
- Spatial Coverage
- Bobo-Dioulasso
- Djibo
- Kaya
- Koudougou
- Orodara
- Ouagadougou
- Ouahigouya
- Tenkodogo
- Israël
- Palestine
- Japon
- Abidjan
- Ghana
- Médine
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000173
- content
-
Mensuel d’information islamique N° 025 du 05 avril au 05 mai 2015
Prix : 300 F CFA
MOUVEMENTS CHEIKH SOULEYMANE DE PROTESTATION TOUS AZIMUTS
Yacouba Isaac Zida appelle au calme.
MEDIAS ET RENFORCEMENT DE LA COHESION SOCIALE
Le CSC continue son prêche à l’endroit de KONFE, FONDATEUR D’INSTITUT ISLAMIQUE.
« Qui a dit que tous les acteurs de l’INDEPENDANCE DE LA COMMUNAUTE MUSULMANE n’ont pas d’avenir dans les médersas ? »
APPRENDRE LE CORAN
Les méthodes avec le Pr Ahmad Bouda, le CERFI et le Mouvement sunnite indiquent la voie à suivre.
« Les aboutissants enseignés au Burkina Faso. »
« LA LIBERTE SELON LE CORAN ET LA SUNNA »
« En Islam, contrairement aux autres, on a une liberté encadrée. »
ÉTHIQUE MUSULMANE : L’euthanasie est-elle autorisée ?
INDEPENDANCE DE LA COMMUNAUTE MUSULMANE
Le CERFI et le Mouvement sunnite indiquent la voie à suivre.
« Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. »
S5v48 Prix : 300 [CFA
RECEPISSE
Le fait marquant dans l’actualité nationale pour ce qui concerne le monde musulman, c’est bien le lancement de la contribution volontaire par le Mouvement sunnite. L’initiative est salutaire. Tout est parti du constat que la Communauté musulmane manque de tout, sur le plan des ressources infrastructurelles et sanitaires. Les rares infrastructures qui existent sont loin de satisfaire la demande. Aujourd’hui, les musulmans ne manquent pas de critiques objectives au système éducatif. Mais peut-elle continuer à baigner dans la critique facile ? Absolument non. Il lui faut passer de la critique à l’action. Pour ne pas dire qu’il faut à cette communauté d’apporter une alternative propre, capable de répondre à ses aspirations. Sur le plan éducationnel, il lui faut un système qui soit en phase avec les réalités du marché de l’emploi mais qui n’occulte pas le volet spirituel. Toute chose nécessaire, si l’on veut former des citoyens consciencieux et équilibrés. Sur un tout autre plan, Notamment la santé, c’est le même constat. Il y a encore des fidèles, qui à gorges déployées, n’hésitent pas à sabrer le vécu de la gente féminine musulmane dans les centres de soin. Mais que fait la Communauté pour sortir de ce bourbier ? That’s the question. Aujourd’hui, Dieu merci, on peut féliciter ces quelques rares associations qui ont décidé de cesser de pleurnicher pour agir. Dans le bon sens. On citera le CERFI qui, depuis un certain temps, s’est résolument tourné vers la réalisation de ces infrastructures. Les choses avancent lentement, certes, mais l’initiative mérite d’être saluée.
Dans la même lancée, le Mouvement sunnite a lancé en début du mois de mars ce qu’on peut qualifier de souscription volontaire pour la réalisation des infrastructures socio-économiques au profit de toute la communauté. La souscription va de la modique somme de 150 Fcfa à 50 000 Fcfa le mois. Le but est clair : arriver à doter la Communauté d’infrastructures sociales dignes de ce nom. La précision est de taille. Communauté, dans ce sens, s’est toujours illustrée dans la médiocrité, mettant la charrue avant les bœufs, refusant de mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Elle a ce péché, un peu originel, d’allier laxisme et amateurisme, comme si les compétences lui faisaient défaut.
Et pourtant. Ce projet, porté par le Commissariat national de la jeunesse du Mouvement sunnite avec sa tête, El Hadj Abdoul Aziz Compaoré, est l’une des recommandations faites par les jeunes au cours d’un forum tenu il y a de cela moins d’un trimestre. Les jeunes, pendant 72 heures, s’étaient penchés sur les difficultés que rencontrent les jeunes musulmans et la Communauté musulmane dans son ensemble. Cette rencontre a accouché d’un mémorandum dont la mise en œuvre commande la mobilisation de ressources financières nécessaires conséquentes.
La mobilisation des fonds est donc la phase 2. Il est prévu un bilan tous les semestres. Espérons que les fruits porteront les promesses des fleurs. Mais il faut l’avouer, tous ces projets, Portés par les associations, Cerfi, Aeemb, Mouvement sunnite, seraient pilotés par la Fédération des associations islamiques (FAIB) qu’ils auraient eu une envergure beaucoup plus importante. Mais hélas. En tout cas, cette association doit encore prouver sa raison d’être. Par-dessus tout, il faut se féliciter de cette volonté, enfin, cette prise de conscience de notre communauté de la nécessité de compter sur soi-même que d’espérer un hypothétique financement venant de l’extérieur pour ne pas dire des pays arabes.
La Communauté musulmane a tout ce qu’il faut pour répondre aux attentes des musulmans. Il lui manque seulement une organisation, transparente, efficace. Pour le moment, on peut compter sur le Mouvement sunnite, le Cerfi et Aeemb. En attendant les autres.
Par Abou Waqâss
Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF
Siège social : Ouagadougou
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Dessinons l’avenir ensemble!
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L’Autre Regard - N°025 du 05 avril au 05 mai 2015
L’Oeil du juriste
ETHIQUE MUSULMANE
L’euthanasie est-elle autorisée ?
Le mot « euthanasie » est formé à partir de deux termes : « thanatos », qui veut dire « mort », et « eu », qui signifie : « bien ». « Euthanasie » veut dire : « bonne mort », « mort douce » ; il s’agit plus précisément d’une mort provoquée par la main humaine avec l’intention d’abréger les souffrances du malade dans les cas où. Il n’y a plus d’espoir de guérison de celui-ci et où il souffre énormément. Il faut en fait distinguer trois choses : A) l’« euthanasie » proprement dite, qui consiste en l’administration d’une médication mortelle, par une personne tierce, à un malade qui subit de grandes souffrances et qui est de toute façon condamné ; B) si la personne tierce ne fait que fournir la médication au malade qui se donne lui-même la mort, on parle de « suicide assisté » ; C) parfois on utilise le terme d’« euthanasie passive » pour désigner l’arrêt des soins jusqu’à présent administrés à ce genre de malade, dans la mesure où l’on sait que cet arrêt des soins entraînera plus rapidement sa mort. Nous allons dire un mot, ci-après, de chacune de ces choses...
C) L’arrêt des soins est-il autorisé d’après l’éthique musulmane ? À la différence du fait de se nourrir (qui est obligatoire), le fait de se soigner d’une maladie en utilisant les remèdes voulus n’est pas obligatoire. Le Prophète (sur lui la paix) a dit : « Ayez recours aux remèdes, car... » « Dieu n’a pas créé de maladie sans en avoir créé le remède… » (rapporté par at-Tirmidhî, n° 2038, Abû Dâoûd, n° 3855). Le Prophète a ici employé l’impératif, lequel pouvait signifier un caractère obligatoire. Mais d’un autre côté, le Prophète a un jour clairement signifié à une malade qu’elle pouvait, si elle le voulait, se faire soigner, comme elle pouvait, si elle le voulait, ne pas se soigner et supporter courageusement (sab’r) sa maladie (rapporté par al-Bukhârî, n° 5328, Muslim, n° 2576).
Ibn Hajar voit dans ce Hadîth une « preuve qu’il est permis de délaisser les soins médicaux » (Fat’h ul-bârî, commentaire de ce Hadîth). Ibn Taymiyya en a déduit la même chose (Majmû’ ul-fatâwâ, tome 21, pp. 563-564). Ibn Hajar a également écrit qu’il n’est pas obligatoire au malade d’utiliser les remèdes voulus pour se soigner (Fat’h ul-bârî, tome 10, p. 420). Pourquoi ? Parce que l’obtention de la guérison suite à l’absorption du médicament ou à l’opération chirurgicale n’est jamais certaine, à la différence de l’obtention. du profit corporel après l’absorption des aliments et boissons. Cependant, la présence du premier Hadîth apporte ici une nuance : d’après ce que al-Qardhâwî relate de certains savants, se soigner est recommandé (mustahabb). Al-Qardhâwî ajoute que selon lui c’est soit recommandé soit même obligatoire, notamment quand la maladie est conséquente, que le remède est connu des hommes, est réputé efficace pour ce genre d’affection suivant les lois de Dieu régissant la nature et est disponible (d’après Fatâwâ mu’âssira, tome 2 p. 528).
Le malade peut donc choisir de ne pas se soigner, ce faisant il ne commet aucune faute selon l’éthique musulmane. Le droit français dit la même chose (loi de juin 1999) : le malade peut s’opposer au traitement, et on ne peut donc en principe soigner un malade sans son consentement. Des limites existent toutefois, notamment celles des cas où la maladie met en danger la sécurité ou la santé publique : on comprend qu’il est alors nécessaire de se soigner. Certains autres cas sont tels. que le malade est mis en demeure de se soigner, faute de quoi il s’exposerait aux conséquences de ses manquements : par exemple en cas de plainte de l’épouse par rapport à l’impuissance de son mari, l’épouse aura droit au divorce si le mari n’est pas guéri. Nonobstant ces limites, le principe de base est que le malade a le droit de ne pas être soigné s’il ne le désire pas.
Au regard de ce principe, il est en soi possible d’interrompre les traitements, surtout quand il est devenu évident que la maladie est incurable, que le malade est condamné, et que la poursuite du traitement ne fera qu’allonger de quelque temps sa durée de vie pour des souffrances supplémentaires (Fatâwâ mu’âs-sira, tome 2 pp. 528-529).
Il ne faudrait cependant pas négliger l’idée que les soins sont un droit social du malade, et au cas où celui-ci désire être soigné, il devrait y avoir accès. Il faudrait donc que des garanties soient pensées afin de prévenir tout risque de considération de paramètres aussi peu humains que l’appartenance du. malade à une catégorie sociale défavorisée ; il faudrait que la cessation des soins se fasse uniquement sur la demande expresse du malade – ou, dans l’incapacité de celui-ci de s’exprimer, de ses proches parents –, ou bien, quand ce sont les médecins qui savent que toute poursuite des soins ne conduira qu’à de l’acharnement thérapeutique, que la décision soit prise en concertation avec le malade – ou avec ses proches.
A) Et l’administration d’une substance mortelle au malade au cas où celui-ci subit de terribles souffrances ? En France, si la loi continue pour le moment à interdire l’euthanasie, le Comité Consultatif National d’Éthique (CCNE, dont le rôle est purement consultatif) s’est déclaré favorable au principe de dérogation, donc à des exceptions par rapport à l’interdiction de mettre fin à la vie du malade : selon son avis, l’interdiction doit rester le principe général, mais il pourrait y avoir une exception (« exception euthanasique ») lors de cas extrêmes et à la condition que le malade, lorsqu’il... était conscient et lucide, ait écrit un testament demandant expressément à être euthanasié et ait alors désigné un mandataire pour être assuré de l’être. D’après l’éthique musulmane, par contre, même en pareil cas l’euthanasie est interdite. L’acte de tuer n’est pas mince affaire, car la vie humaine est par essence sacrée.
Et la proposition du CCNE peut certes paraître séduisante : il s’agit de mettre fin aux souffrances d’autrui lorsqu’elles sont insupportables et qu’il est de toute façon condamné à plus ou moins brève échéance par la maladie. Mais comment définir le seuil à partir duquel la souffrance sera qualifiée d’insupportable, en sorte que, au-delà de ce seuil, l’acte de tuer soit dépénalisé alors qu’en-deçà il constitue toujours un crime ?
Établir cette exception euthanasique, c’est ouvrir la boîte de Pandore : les retombées pourraient fort être incalculables. En effet, la tentation d’euthanasie pourrait alors s’appliquer ensuite – toujours de façon dérogatoire, mais quand même – aux nouveaux-nés. gravement handicapés, aux victimes de graves accidents de la route… Le CCNE reconnaît lui-même que le risque est « qu’interviennent des paramètres économiques ou de gestion hospitalière » : on pourrait hélas voir ainsi venir le jour où, souffrant et étant incapable d’exprimer clairement sa volonté mais armé d’un désir de vivre plus grand que le désir de mourir, cependant ayant de par le passé rédigé un testament autorisant un jour le recours à l’euthanasie sur sa personne en cas de souffrances insupportables, on serait tout simplement euthanasié contre sa volonté… officiellement pour mettre fin à de trop grandes souffrances, en réalité à cause du coût de la prise en charge hospitalière ou familiale dans une société qui devient de plus en plus individualiste et consumériste.
La différence avec l’arrêt des soins est que là-bas on n’administre pas une médication mortelle mais on laisse la nature faire son œuvre, tout en se contentant d’accompagner le malade. Tandis qu’ici il y a un acte humain : on administre une substance mortelle au malade. B) Et la prescription ou la fourniture d’une substance mortelle au malade pour qu’il mette fin lui-même à sa vie et, par là même, à ses souffrances ? Ceci ne peut être autorisé en islam, parce que, d’une part, en islam l’être humain ne doit pas se suicider (les Hadîths sont bien connus à ce sujet : voir notamment ce qu’a rapporté Muslim, n° 109 et suivants), et parce que, d’autre part, l’islam ne peut autoriser quelqu’un à aider autrui à faire ce qui lui est interdit («Wa lâ ta’âwanû ‘ala-l-ithmi wa-l-’udwân»).
À ceux qui voudraient qu’en islam le principe général demeure l’interdiction du suicide mais que ce dernier soit, exceptionnellement, déclaré permis pour pareil cas, la même question se pose : quel serait le seuil de souffrance à partir duquel le suicide deviendrait autorisé ? Déclaré permis dans chaque cas de grande souffrance, le suicide deviendrait un échappatoire par rapport à la peur. Par contre, on peut administrer des substances qui permettent d’atténuer la douleur. puisqu’il n’y a pas en islam l’idée que la douleur serait souhaitable, tout au contraire. Et en fait, souvent le désir de mort découle de la douleur. Si celle-ci est atténuée, le désir de vie (qui découle de l’instinct vital de chaque personne) reste le plus fort. Dans cette optique, les soins palliatifs, qui permettent d’accompagner humainement une fin de vie, proposent une autre solution que de faire l’acte qui mettra fin à la vie du malade, que celui-ci soit autrui ou soi-même. Quelle alternative à l’euthanasie (A) et au suicide assisté (B) ? Nous nous reconnaissons dans la réponse du Dr Desfosses, président de la Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP) (cité dans Ca m’intéresse n° 238, p. 108) : ce que le CCNE qualifie de « situations exceptionnelles » pouvant justifier l’« exception euthanasique » « pourrait souvent être évité par le refus de l’acharnement thérapeutique, la limitation des traitements, le respect du refus de traitement par les malades et la mise en place de soins et d’un. accompagnement adaptés ». Wallâhu A’lam (Dieu sait mieux).
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Culture
SOUFISME AVEC CHEICK MOHAMMED MOUNIR HAIDARA CHERIF
Les tenants et les aboutissants enseignés au Burkina Faso
Le dimanche 14 mars 2015, les Soufis relevant de la tendance de Cheickh Ibrahim Inyass ont répondu à l’appel du grand Cheick venu du Mali, en la personne de Cheick Mohammed Mounir Haidara Cherif pour maintenir les fidèles dans la ferveur de la Tarika Tidjania. Cette rencontre avait pour thème « Qu’est-ce que c’est que le Soufisme ? ». Le prédicateur est revenu sur la genèse de cette tendance et n’a pas manqué de prodiguer des conseils au public venu en grand nombre. Le Soufisme ? ». Le prédicateur est revenu sur la genèse de cette tendance et n’a pas manqué de prodiguer des conseils au public venu en grand nombre. Dans la présentation de Cheick Tall sur le conférencier, on peut retenir que le Cheik Mounir est un promoteur et défenseur de l’Islam au Mali. Né à Ségou en 1950, il a débuté ses études à l’école de l’illustre savant Sad Oumar Touré Al Fouti avant de poursuivre ses formations auprès de l’honorable érudit Mohammad Zaki Coulibaly. Il étudia avec excellence de nombreux documents inscrits dans la formation.
Cheick Mounir se lança à la recherche du divin en apprenant le Zikr auprès du Cheick Ibrahim Inyass et son éducation spirituelle (Tarbiya) auprès de son père, le cheikh Mohammad Mahi. Très attendu par les fidèles de la Tarika, le conférencier, en la personne du Cheick Mohammed Mounir Haidara, a introduit son intervention par des louanges adressées à Allah et à son prophète (psl), et une reconnaissance appuyée au Cheick Inyass. « O vous les admirateurs du... Prophète de l’Islam, de Cheick Ahmad Tidjani et de Cheick Ibrahim Inyass », c’est par cette phrase que le conférencier est entré dans le vif du sujet. À la suite, il donna la signification du soufisme qui renvoie à s’isoler des choses mondaines sans importance et se mettre sur la voie conduisant à Dieu seul. Selon ses dires, certains savants caricaturent le soufisme comme un habitat construit par Dieu dont les assises sont faites de peine, de tristesse, de problèmes et de tout ce qui déplaît à l’âme. Ses murs sont faits en or. Un bon soufi n’est pas celui qui mange à se remplir le ventre, ni celui qui se met à dormir beaucoup. Le soufisme, a-t-il dit, est un remède pour la réussite du musulman dans la vie ici-bas et dans l’au-delà. L’Islam est édifié sur la miséricorde et la facilité dans les choses. Le soufisme aussi. Le prophète (psl) dit « la religion est facile dans sa pratique… ». Celui qui voudra la rendre dure, il en payera les frais. Être un bon soufi, c’est s’éloigner des Cheick Mohammed Mounir. Haidara Cherif interdit de l’Islam et mettre en pratique les enseignements de Dieu et de son prophète en amour et non par complaisance ou par contrainte. « Mes prières, ma subsistance, ma vie et ma mort sont à Allah, seigneur des mondes », ceci est le crédo de tout soufi, a-t-il enseigné.
Contrairement aux apparences, le Cheikh enseigne que le soufisme ne consiste pas à se laisser aller, en portant des habits sales et déchiquetés, chose qui constitue pour d’autres une preuve de dévotion. Encore moins, se mettre à danser quand on fait les litanies et éloges du prophète (psl). Le véritable soufisme, c’est l’attachement au Coran et à la Sunna du prophète (psl).
« Pour revenir à ceux qui aiment et veulent faire chemin avec le Cheikh Haidara (conférencier lui-même), il vous incombe de faire votre provision car la route sera longue. Puisque toute voie qui mène à Dieu, concède des embûches et obstacles divers. Pour cela, il vous faut un vrai maître, pour vous faciliter la voie afin que vous puissiez arriver à bon. port », c’est ainsi qu’il aborda la seconde partie de sa conférence. La tarika, ou la voie du soufisme, selon le Cheikh, est faite de stations que doit gravir tout candidat au soufisme. Voici les principales stations dans le soufisme :
Le repentir : « O vous qui portez la foi, repentez-vous vers Dieu, d’un repentir sincère », a dit Allah dans le Saint Coran.
La fermeté : Dieu dit : « Ceux qui disent certes, Dieu est notre Seigneur et se tiennent fermes dans son adoration, le jour de leur mort, Dieu fera descendre auprès d’eux des anges, qui leur diront de ne pas s’affliger et de n’avoir aucune crainte et tristesse. Et surtout de se réjouir d’un paradis qu’Allah leur promet ».
La piété : Dieu dit : « Les alliés d’Allah sont dépourvus de crainte ici-bas et dans l’au-delà. Mais les alliés d’Allah sont ceux qui le craignent et demeurent dans la piété ».
L’honnêteté (purification du cœur) : La rétribution des efforts relève d’Allah qui rejette toute forme d’associationnisme.
La vérité : Dieu dit : « O vous qui... Portez la foi, craignez Allah et joignez le rang des véridiques. La certitude : Dieu dit dans le Coran que les alliés de Dieu sont ses rapprochés qui ont enduré dans la souffrance et la patience parce qu’ils ont la certitude de Dieu. La prudence : Dieu nous dit qu’il connaît ce qui est en nous-mêmes et ce que nous faisons de jour comme de nuit, pour cela, soyons attentifs. Le témoignage : Le Coran nous informe que Dieu nous révélera sa présence (insignes) à travers sa créature et en nous-mêmes. La connaissance de Dieu : Cela suppose que le soufi doit se résoudre à se mettre au service de Dieu parce qu’il reste et demeure son serviteur. Voici ainsi résumé les dix stations du soufisme dans la tarika Tijania du grand Cheik Ibrahim Inyass. En tout cas, pour les adeptes de la Tidjania du Burkina Faso, la venue du Cheick Mounir Haïdara au Burkina Faso marque un moment décisif dans la dynamique de la Tarika. Le soufisme étant très peu connu, ils promettent que ce genre de conférence sera organisé régulièrement. pour lever le voile sur bien de choses prêtées à ce mouvement et à ses adeptes.
AROUNAN GUIGMA
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L’Autre Regard - N°025 du 05 avril au 05 mai 2015
Culture
L’AUTRE REGARD
Un club de lecteurs constitué pour soutenir le journal
Un groupe de lecteurs du mensuel d’information islamique, qui ont en partage l’amour de la religion et de tout ce qui touche de près ou de loin à la cause de l’Islam, a jugé bon de créer un club des amis de l’Autre Regard (CAAR). Présidé par l’Imam Marboulaye Nombré, l’un des pères fondateurs de l’AEEMB, le club s’est assigné pour mission de soutenir le seul journal islamique afin de lui permettre de poursuivre son œuvre d’information, de formation et d’éducation de toute la communauté.
Il va de soi que les musulmans « suivent au quotidien leur journal, qu’ils soient à l’écoute de leur journal, qu’ils lui apportent leur soutien pour lui permettre de faire une promotion juste de l’Islam au Burkina ». C’est ainsi que le premier responsable du Club des amis de l’Autre Regard, Imam. Nombré Marboulaye décrit le bien-fondé de la naissance de cette structure. Cette idée, inutile de mentionner, a été accueillie avec ferveur par les responsables du journal. Et des initiatives pareilles, l’Autre Regard en avait tant besoin.
Le CAAR a adopté ce qu’on peut considérer comme un règlement intérieur déclinant ce qu’il est et ce qu’il n’est pas. On retiendra grossomodo que le CAAR rassemble tous ceux qui adhèrent à la ligne éditoriale du journal, qui fait la promotion de l’Islam toutes tendances confondues et donne son point de vue sur les grands sujets d’actualité dans notre pays et dans le monde musulman.
Le CAAR apporte son soutien, sous toutes les formes, pour permettre au journal de se faire une place au soleil. Le CAAR, selon les membres du club, peut proposer des thèmes à la rédaction du journal qu’il pense d’intérêt pour la nation. Mais le CAAR ne fait aucunement partie de l’équipe de la rédaction.
Le CAAR fait la promotion du journal partout où besoin est. Les rencontres du CAAR se... tiennent après chaque parution du journal. Par cette initiative, l’équipe conduite par l’Imam Marboulaye Nombré entend faire de l’Autre Regard, un mensuel dont la voix porte, capable de représenter valablement les musulmans dans notre pays. Pour une éventuelle participation aux activités du CAAR, voici les coordonnées utiles : Le président du Club, Imam Marboulaye Nombré : 72 47 43 52. Le chargé des relations avec le Journal, Ahmed Zakaria Traoré : 70 05 05 06.
La rédaction
ACTU
ADHÉSION DE LA PALESTINE À LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE
Encore une victoire pour sortir du joug israélien
Ce 1er avril 2015, la Palestine est devenue officiellement un nouveau membre de la Cour pénale internationale qui siège à La Haye aux Pays-Bas. L’objectif est d’obtenir de la juridiction internationale le jugement des dirigeants israéliens pour crimes de guerre et occupation illégale des territoires palestiniens ; c’est une nouvelle bataille qui s’annonce sur le plan politique et juridique. La Cour pénale internationale (CPI) a ouvert une enquête préliminaire sur les crimes d’Israël et les activités de colonisation dans les territoires palestiniens, comme le confirme un haut responsable palestinien. L’adhésion à la CPI fut un long chemin juché d’embûches. Malgré les pressions politiques, les représailles économiques et les agressions continues de la part de l’occupant israélien, ce jour marque l’entrée de la Palestine au sein de cette institution en charge de promouvoir le droit international : « son mandat est de juger les individus (et non les États, ce qui est du ressort de la Cour internationale de justice), ayant commis un génocide, des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou des crimes d’agression (depuis juin 2010) ».
Le négociateur en chef pour les intérêts palestiniens, Saeb Erekat, a déclaré lundi que la juridiction basée aux Pays-Bas a également commencé à enquêter sur les « crimes de guerre » commis par Israël lors de la dernière offensive sur la bande de Gaza, une agression effroyable d’une ampleur inédite. puisque 2014 restera comme l’année la plus meurtrière pour le peuple de Palestine depuis 1967. C’est un combat de longue haleine. Les examens préliminaires doivent permettre de décider de l’approfondissement des enquêtes pour tous les crimes cités précédemment.
Le 16 janvier 2015, le Procureur de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, a ouvert un examen préliminaire sur la situation en Palestine. Cette analyse peut prendre des années comme ce fut le cas pour une demande en 2009. Cette dernière a abouti en 2012 sur le fait que le tribunal n’avait pas de compétences pour cette requête, en cause : la non-adhésion de la Palestine à la CPI à l’époque. Bien que cet obstacle juridique majeur soit désormais levé, le procureur dispose d’un temps illimité pour décider s’il y a lieu ou pas d’enquêter, et le cas échéant de donner lieu à un procès.
Cela étant dit, les Palestiniens estiment que leur démarche est légitime et que le temps est venu d’agir. « Nous voulons que les principaux responsables israéliens des « Crimes les plus graves soient poursuivis », un responsable palestinien a déclaré cette semaine : « Les dernières réactions israéliennes suggèrent que nous ne sommes pas les seuls à prendre au sérieux la cour.
L’Autre Regard - N°025 du 05 avril au 05 mai 2015 Page 5
Entretien
APPRENDRE LE CORAN
Les méthodes avec le Pr Ahmad Bouda
Le Pr Ahmad Bouda a fait de l’enseignement du Coran sa principale occupation. On le sait tous, un musulman sans le Coran est semblable à une coquille vide. La lecture correcte du livre sacré permet au croyant d’être en bon terme avec son créateur. Lire le Coran et bien lire le Coran, ça fait deux choses. Le Pr Ahmad Bouda, lui, il s’emploie à bien faire lire le Livre sacré aux apprenants. Découvrons un peu sa méthodologie.
L’AUTRE REGARD : Comment doit-on s’y prendre pour apprendre le Coran ?
AB : Louange à Allah qui nous permet de nous maintenir en bonne santé pour apprendre à mieux Le connaître. J’implore Sa bénédiction et Son salut sur le noble prophète (psl). C’est ma deuxième Intervention dans votre journal et cela me touche énormément pour la considération que vous placez en mon humble personne. Ce journal fait un travail remarquable pour la cohésion des musulmans. Dieu nous dit dans le Coran : nous avons fait de vous une communauté du juste milieu. C’est le constat que nous avons de ce journal.
Pour répondre à votre question, je vous assure déjà que pour apprendre le Coran, il faut être sain d’esprit. Être musulman. Nonobstant ces deux aspects, le Coran est écrit en langue arabe et avec un alphabet syllabaire. Donc, pour toute personne désireuse d’apprendre le Coran, il faut impérativement commencer par enseigner l’alphabet arabe à la personne.
Après la lecture brute d’un texte arabe, nous allons maintenant appliquer les règles de la lecture du Coran qui diffèrent de la lecture de la langue arabe à proprement parler. C’est de cette manière qu’on peut apprendre convenablement et correctement le Coran. Comment un fonctionnaire peut-il s’y prendre pour apprendre le Coran ? D’emblée, on peut dire que cette question a été posée au temps du prophète (psl), parce qu’Allah dit qu’il fait de la journée le moment de notre gagne-pain et il dit au prophète de se consacrer beaucoup pendant les nuits à réciter le Coran vu ses nombreuses occupations pendant la journée. C’est dire qu’un fonctionnaire se doit d’accomplir son travail pendant la journée et les soirées, les week-ends et les congés peuvent être dédiés à la lecture du Coran. Cela est valable pour ceux aussi qui travaillent dans le privé.
Souvent, des travailleurs aménagent leur temps quand ils descendent pour la pause de midi pour y faire quelque chose. En dehors de cela, nos cours sont dispensés dans les soirées, entre 18h30 et 22h30. Dans vos cours, est-ce qu’il y a des élèves et des étudiants ? Oui, il y a des élèves et des étudiants. À ce niveau, c’est encore plus relaxe. Pour ma propre expérience, nous utilisions les soirées ainsi que les jours où nous n’avons pas cours pour nous consacrer à la lecture du Coran. De toute. Manière, quand quelqu’un veut apprendre le Coran, ensemble nous arrivons toujours à trouver un consensus par rapport à la période d’apprentissage. Y a-t-il des méthodes spécifiques d’assimilation du Saint Coran ? L’Autre « a-—! Si Dieu avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté.
Il faut déjà dire qu’il existe plusieurs méthodes pour l’assimilation ; mais je vous assure que la première méthode est liée à la soif d’apprendre de l’apprenant lui-même. Même si vous avez un très bon maître et qu’il vous manque le désir ardent, le résultat ne sera pas satisfaisant. Les savants en Islam ont dit que pour avoir une maîtrise de la connaissance du Coran, il faut forcément le « Hirss », l’avidité à apprendre le Coran. Cela est valable dans tous les domaines d’apprentissage.
Ensuite, il y a le respect du programme d’apprentissage. En un (1) mois, un lecteur assidu peut parvenir à une lecture littérale d’un texte arabe. Du reste, pour un lettré, techniquement la lecture du Coran devient chose facile. Votre mensuel d’information islamique à ne pas manquer ! Quel est le temps imparti pour arriver à une lecture intégrale du Coran ? Tout dépend de l’apprenant. Les raisons sont diverses parce que les motivations ne sont pas les mêmes au niveau des apprenants. Il y a des gens qui apprennent vite et d’autres moins. On ne peut pas déterminer un temps exact. Sinon, pour toute personne ayant la volonté ferme, autour d’une année, on peut boucler la lecture brute d’une manière intégrale.
Avez-vous une idée du nombre d’apprenants ayant terminé la lecture du Coran à votre niveau ? On ne peut pas donner un nombre exact. Beaucoup en ont terminé et continuent de parfaire leur lecture. On remarque aussi qu’après les cérémonies de fin de lecture que vous organisez, pendant lesquelles vous délivrez des attestations, beaucoup n’arrivent plus à lire ?
Le prophète (psl) a comparé le Coran à une jeune chamelle attachée avec une corde et il exhorte le propriétaire de la chamelle à aller vérifier le nœud de la corde afin de s’assurer. qu’elle est toujours bien attachée pour que la jeune chamelle ne s’échappe pas. C’est pour dire à tous ceux qui viennent de finir la lecture intégrale de persévérer et de faire de la lecture quelque chose de primordial. Tout lecteur doit pouvoir réviser la lecture chaque mois ou tous les deux mois. Il y a aussi des gens qui négligent la lecture et se précipitent pour obtenir leur attestation alors que la lecture n’est pas de qualité. Cela va jouer sur l’apprenant plus tard. Le Coran a été révélé pendant vingt-trois ans, ce qui suppose qu’il n’y a pas lieu de se précipiter pour finir.
Comment vous contacter ? Je réponds au 70 75 36 25 ; Boud_hamado@yahoo.fr
□ Entretien réalisé par Arounan GUIGMA
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L’Autre Regard - N°025 du 05 avril au 05 mai 2015
Entretien
L’Islam et la destinée humaine (suite)
Fascinée par les performances de son intelligence à la manière d’une personne grisée par la vitesse de sa moto ou de sa voiture, l’être humain oublie ses propres faiblesses et tout danger. Il se croit le centre de Tout et la mesure de tout. Il se met à agir comme s’il n’avait pas de contrat d’alliance avec son créateur. Il se met à penser que son intelligence lui permettra de se passer des conseils et de l’aide de Dieu. Pourtant, il suffit que son système de santé soit brouillé par la maladie ou qu’une cellule du cerveau soit modifiée pour que l’homme sente sa fragilité ou même son néant. L’homme est mortel et sa vie est très éphémère. Cependant, Dieu l’a déclaré digne de confiance et lui a confié la gérance de la terre (kalifa).
Suivant le message de l’Alliance Finale, l’homme n’est pas ici-bas pour boire, manger, dormir, jouir de la vie et ensuite disparaître. Il est là pour appliquer au mieux les consignes de son créateur ; c’est cela le sens de l’adoration de Dieu. L’ensemble des commandements de Dieu constitue le chemin de Dieu ou la Charia. L’ensemble constitue la voie droite qui mène à Dieu. La charia n’est pas seulement le code pénal de l’islam comme certains le voudraient faire croire, mieux que cela, elle est tout l’islam. En effet, la prière, la zakat, le jeûne de ramadan, le pèlerinage à la Mecque font partie intégrante de la charia. Le prophète Muhammad (paix et salut sur lui), au cours d’un dialogue pédagogique avec l’ange Gabriel, en présence de ses compagnons, a énoncé trois étapes de l’Islam : les cinq (05) piliers de l’Islam, les six (06) articles de la foi (imaan), et l’unique article de la vertu (Ihsaan). Ce sont là les jalons de l’Islam qui est la voie qui conduit au rapprochement infini ou à l’élévation spirituelle.
Les trois (03) niveaux de spiritualisation en Islam sont : l’islam (soumission), l’iman (foi) et la vertu (ihsaan). Les cinq (05) piliers de l’islam sont : L’attestation de foi (chahada) ; L’aumône purificatrice (zakat) ; La prière (salaate) à exécuter cinq (05) fois par jour ; Le jeûne (sawm) de Ramadan à observer pendant trente jours par an ; Le pèlerinage à la Mecque une fois dans la vie, pour celui qui en a les moyens. Les cinq (05) piliers de l’Islam sont extérieurement pratiques et exécutables par notre partie matérielle qui est le corps humain et soutenu intérieurement par une intention de dévotion à l’égard du Seigneur Allah, le Maître des univers. Ils exigent une communion du corps et de l’âme pour être validés. Les six (06) piliers de foi (imaan) relèvent du spirituel (intention, pensée, conviction, sentiments, confiance, attachement, motivation). Ils sont destinés à forger un mental pur débarrassé des doutes et des peurs. L’Imaan met de l’ordre dans le mental de l’individu. Ainsi sa pensée et son cœur sont apaisés et l’individu devient une personne tranquille. En paix avec lui-même, en paix avec ses semblables, en paix avec Dieu.
Les six (06) articles de la foi (Iman) musulmane sont : - la foi en Dieu : Le Seigneur Allah tel qu’il s’est fait connaître dans le Coran ; - la foi en l’existence des anges : qui sont chargés de missions divines dans l’univers, sur la terre et auprès de l’homme durant son séjour terrestre. La foi en l’existence des Livres saints de Dieu (extraits de la Table gardée ou mémoire universelle) ; La foi dans les messagers de Dieu (depuis Adam jusqu’à Muhammad le message de l’Alliance Finale) ; La foi dans le Jour du Jugement dernier où chacun sera jugé et récompensé selon ses œuvres ou gracié selon la miséricorde de Dieu ; La foi au destin : la responsabilité partagée entre l’homme et son créateur Allah : responsabilité personnelle de l’homme pour les actes qui sont à sa portée et marqués par le sceau de son choix personnel ; responsabilité générale de Dieu qui se réserve le droit d’ingérence dans la vie de l’homme pour le secourir, pour le guider, pour l’encourager, pour le dissuader des errements, etc.
La 3ème étape de l’islamisation de l’individu est le réveil spirituel ou l’Ihsan (la vertu ou la perfection). L’Ihsan a un pilier unique : « Adorer Dieu comme si on le voyait » avec nos propres yeux en restant conscient de la présence du Seigneur Allah, quand on veut accomplir un acte et que cet acte soit à sa gloire ».
Islam, Imaan et Ihsan sont des étapes ou des aspects de spiritualisation de l’homme considéré comme un tout inséparable : corps et âme. À partir de notre Islam, nous devons travailler à atteindre l’imaan et nous élever vers l’ihsan. Les qualifications attachées à ces trois étapes de l’islam sont : Muslim (Homme soumis à Dieu), Moumine (Homme au cœur apaisé par Dieu) et Mouhsine (Homme au cœur éclairé par Dieu). Selon le Coran, celui qui quitte le monde en moumine est sauvé. Ici-bas, les « mouminines » font l’objet d’attention par Dieu. Quant aux « Mouhsinines », le Coran dit que Dieu les aime. Et des prophètes de Dieu sont qualifiés de Mouhsinines. Ce qui manifestement constitue un degré élevé de sainteté. L’homme est à la fois corps, âme et esprit. Le processus de spiritualisation ou d’islamisation doit atteindre tous les niveaux, si l’homme veut goûter à la douceur de la foi musulmane. Il ne s’agit pas de types de foi séparés mais de l’élévation du moins spirituel vers le plus spirituel. Si votre islam n’atteint pas votre corps, votre âme et votre esprit, vous ne pourrez pas pleinement expérimenter cette foi. Esprit, vous ne serez pas transformé spirituellement pour atteindre la vertu. La distorsion entre les trois niveaux ne peut jamais faire d’une personne une bonne personnalité musulmane sincère en dépit de l’accumulation des sciences religieuses. Quand l’esprit ne se soumet pas, on n’a pas la foi ; quand l’âme et le corps se rebellent, on est pécheur ou hypocrite et c’est l’esprit qui est faible ou malade. Car l’esprit doit illuminer le corps.
Quand il y a harmonie entre corps et âme, on est croyant sincère. Quand l’esprit est éveillé à la foi, on devient vertueux. La foi est donc une dynamique qui pousse vers la vertu (sainteté). Cette dynamique doit être maintenue, sinon elle est réversible. C’est pourquoi ceux qui abandonnent une étape rechuteront. Par exemple, quel que soit votre degré d’évolution spirituelle, vous ne pouvez être dispensé de la prière qui pourtant se trouve au point de départ. C’est un lien spirituel et si vous coupez ce lien, vous rechuterez quel que soit votre niveau de spiritualité. L’ascension est infinie et la chute reste également une possibilité. Le relèvement est une autre faveur pour les vivants. C’est manquer de respect à Dieu que de penser que le pardon de Dieu n’est plus possible pour un être vivant. Cependant, il ne faut pas jouer avec Dieu, mais être sincère dans sa demande. L’homme est un tout, il doit se donner tout entier à Dieu, tel que Dieu l’a créé et ne doit jamais se présenter divisé, se réserver à lui-même une partie et l’autre à Dieu. « Dis ma prière, mon sacrifice, ma mort et ma vie appartiennent à Dieu le Seigneur de l’Univers » Coran (6/162-163).
Il n’y a pas nécessairement d’étape temporelle et il s’agit de conditionnalités qui peuvent être remplies en même temps ou par étape. Il s’agit de la grâce de Dieu, pour ceux qui y parviennent instantanément, c’est le cas des prophètes et messagers de Dieu à cause de leur mission spéciale. Ils ont l’absolution d’avance pour leur manquement. C’est pour cela qu’ils sont toujours purifiés et purs. Les cinq (05) piliers de L’islam constitue la base minimale pour l’islamisation de l’homme. Ensuite viennent les six (06) piliers de la foi qui sont destinés à soutenir un mental fort, sans peur et résistant au doute, et lui imprimant un idéal mobilisateur des énergies pour soutenir l’élévation spirituelle tout au long de la vie, contre vents et marées. Un mental vide des piliers de l’imân ne peut pas soutenir l’ascension vers Dieu à long terme. La chute arrive faute de carburant. La dynamique de l’ascension entraîne l’éveil spirituel, source de vertu, de l’amour divin et de la miséricorde. Le travail à ce niveau est facilité à cause de l’aide de Dieu qui a promis de soutenir le croyant sincère et ceux qui s’efforcent d’avancer vers Lui.
Il y a donc un premier mouvement qui teste la volonté du croyant et un deuxième mouvement plus accéléré par la main de miséricorde divine. Là encore, il n’y a pas de raison pour dormir, car il faut exprimer toujours sa gratitude à l’égard de Dieu. L’Islam, le message de l’Alliance Finale entre... Dieu et les hommes se proposent de nous conduire par la main de miséricorde divine à travers l’islam, l’imaan et l’ihsan dans la vie d’ici-bas jusqu’à la vie éternelle, dans le paradis d’Allah. Que la paix et la bénédiction du Seigneur Allah soient sur vous.
Source d’inspiration du texte : 1-Coran (S5/V6 et 15) prière/livre ; 2-Coran (S112/V1-4)/Allah ; 3-Coran (S3/V18-21 et 110, 132-135 et 285)/Islam/imaan ; 4-Coran (S2/V177-255)/Vertu/Allah ; 5-Coran (S16/V2 et 36-61)/Anges/Messagers/destin ; 6-Coran (S33/V40-48)/Alliance Finale.
Ahmad ZIGRINI
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Société
MEDIAS ET RENFORCEMENT DE LA COHESION SOCIALE
Le CSC continue son prêche à l’endroit de tous les acteurs. Le Conseil supérieur de la communication (CSC), dans le cadre des préparatifs de la campagne électorale à venir, a entamé une tournée dans toutes les régions du Burkina Faso. En marge de ces tournées, il organise également une conférence publique en vue de communier avec les journalistes et les autorités. Régionales. Après Kaya, c’est la ville de Tenkodogo qui a accueilli Nathalie Somé et son équipe. C’était le mardi 31 mars 2015.
Par Léopold KABORE
Une équipe du Conseil supérieur de la communication (CSC), avec à sa tête, la présidente, Nathalie Somé, était à Tenkodogo, chef-lieu de la province du Boulgou, le mardi 31 mars 2015, dans le cadre de ses tournées qu’elle a initiées depuis le 23 mars dernier. Selon la présidente, l’objectif de ses tournées est de faire l’état des lieux des médias privés existants pour voir comment ils pourront participer efficacement à la couverture médiatique des élections.
Après la ville de Kaya, c’était donc au tour de Tenkodogo de recevoir l’équipe du CSC. À chaque étape, le CSC organise également une conférence publique en vue de communier avec les hommes de médias, les autorités régionales et les acteurs de la société civile, dans le but de mieux faire connaître l’institution et ses missions, et aussi de dire à chaque acteur le rôle qu’il doit jouer pour qu’il y ait la paix. L’absence du gouverneur de la région, c’est le secrétaire général qui a salué la présence de Nathalie Somé et sa suite dans la région. Il a, au nom du premier responsable, salué l’organisation de la conférence publique qui participe, de son point de vue, au dialogue social voulu par les plus hautes autorités.
Une vue de quelques journalistes pendant la conférence publique à Tenkodogo. La présidente du CSC, Nathalie Somé, a invité les journalistes à être plus professionnels dans le cadre du traitement de l’information. Le présidium de la cérémonie d’ouverture avec le conférencier Louis Modeste Ouédraogo (extrême droite).
Pour la présidente du CSC, la conférence publique que son institution organise ne doit pas être perçue comme de trop et elle s’explique : « L’importance d’organiser des conférences dans les régions est due au fait que, pour nous, il n’y a jamais de trop car les médias sont des instruments de développement et, à ce titre, ils doivent participer à la cohésion sociale. Ces... » Les conférences ne sont pas organisées pour interpeller uniquement les journalistes, mais c’est à tous les utilisateurs des médias. Lorsque vous écoutez aujourd’hui les émissions interactives, vous constaterez que le ton monte. Selon le CSC, il existe actuellement au bas mot 150 radios qui émettent sur l’ensemble du territoire, 28 télévisions qui sont fonctionnelles, 77 titres de journaux et 16 médias en ligne officiellement déclarés.
« Il s’agissait pour nous de voir les capacités opérationnelles de ces médias de pouvoir nous accompagner efficacement pour la couverture médiatique de la campagne. Par capacité opérationnelle, nous devons entendre que ce n’est pas parce qu’une radio émet dans une localité qu’elle est forcément habilitée à couvrir la campagne. La capacité s’apprécie en termes de qualité des équipements, du débit, le nombre de langues utilisées et la qualité des ressources humaines aussi », a expliqué Nathalie Somé.
Selon elle, son équipe va parcourir toutes les 45 provinces. Pour le Conférencier du jour, Louis Modeste Ouédraogo, enseignant à l’UFR/SJP et directeur général des affaires juridiques au CSC, les médias jouent un rôle important qui peut parfois être positif ou négatif. Pour lui, la liberté de presse et d’expression a des limites légales. La loi sur la liberté de la presse définit les limites dans le traitement de l’information. Lorsqu’une information est une injure, une diffamation ou peut porter atteinte à l’ordre public, il est du devoir du régulateur qu’est le CSC d’interpeller ou sanctionner.
« Cette conférence vise à appeler les médias et les journalistes à plus de vigilance dans le traitement de l’information. L’information a une valeur cardinale dans le développement du Burkina Faso et les médias peuvent constituer les canaux pour cette information. Le journaliste, dans le cadre du traitement de l’information, doit être prudent afin de participer pleinement à la construction et non constituer un canal de division », a-t-il conseillé. Pour lui, il n’y a pas un comportement. type à recommander aux journalistes car ayant aussi une responsabilité sociale. « En tout temps, le journaliste doit savoir qu’il a des devoirs et des responsabilités. De la même manière qu’il a le droit d’exercer sa profession à travers la liberté de presse et d’expression, il doit savoir qu’il existe des limites légales qui sont prévues par le régulateur et auxquelles il ne doit jamais déroger », a-t-il prévenu.
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Politique
MOUVEMENTS DE PROTESTATION TOUS AZIMUTS
Yacouba Isaac Zida appelle au calme
Mes chers compatriotes TWEET La transition politique que vous avez mise en place, après l’insurrection populaire, s’est donnée pour mission de conduire le pays vers de nouvelles institutions démocratiques et crédibles, dans la paix et la concorde nationale. Pour ce faire, elle n’a ménagé aucun effort pour respecter les libertés, les droits de l’homme, se fiant ainsi au civisme de tous. Dans ce contexte, nous notons avec satisfaction qu’après des décennies. D’autocensure, les langues se sont déliées, les yeux se sont ouverts sur les abus et les dérives d’un système de gouvernance, qui s’est enraciné dans notre pays et dont nous n’avons pas encore fini de solder les comptes. En effet, les turpitudes du régime précédent n’ont pas seulement conduit à l’insurrection héroïque de notre peuple et causé des martyrs pour lesquels une journée d’hommage est prévue. Elles ont aussi laissé notre pays exsangue, non seulement du point de vue social et économique mais aussi du point de vue des valeurs citoyennes.
Mais alors que la Transition s’efforce d’assainir ce passif qui lui a été imposé, d’autres travaillent à annihiler ces efforts. Mes chers compatriotes, la tournure prise par les événements ces derniers temps, à travers des mouvements de grèves désordonnés, des revendications intempestives, qui n’ont de corporatiste que de nom, des occupations des lieux de travail, des entraves à la liberté de circuler, indique clairement que l’on veut empêcher le gouvernement de. travailler et, à terme, les élections de se dérouler. Certes, dans une société démocratique, les revendications sont légitimes. Mais elles doivent s’exprimer dans le respect de la loi, afin de ne pas nuire à la liberté des autres. Confondre le droit de grève avec un droit à l’anarchie, le droit de critiquer avec un droit d’injurier ou de diffamer, c’est se méprendre sur le sens profond de la liberté.
Pendant que le Gouvernement de Transition s’emploie à rassurer et convaincre les investisseurs de rester ou de venir s’installer dans notre pays, pour le bénéfice de notre jeunesse en quête d’emplois, certains de nos concitoyens ont entrepris de saper ces efforts en installant un climat d’anarchie, comme pour défier ouvertement l’autorité de l’État. La dernière illustration de ces dérives inacceptables est sans conteste celle qui a conduit à la quasi-paralysie de l’activité de transport à l’intérieur et aux frontières de notre pays et de l’approvisionnement des centrales thermiques de la SONABEL, avec des dommages incalculables ; ou encore celle qui a conduit à des occupations illégales d’usines de brasserie, à la prise en otage d’un secteur stratégique de notre économie dans le but de satisfaire des revendications égoïstes, dont certaines sont manifestement surréalistes. Convaincu que le dialogue social est loin d’être l’arme des faibles, le Gouvernement s’est cependant investi à régler honorablement ces récents conflits, notamment en faisant venir Monsieur Pierre Castel, PDG du groupe Castel, avec qui un accord a été trouvé pour le dénouement de la crise à la BRAKINA.
Mes chers compatriotes, le Gouvernement de Transition, fidèle à la Charte de Transition, continuera de cultiver et d’incarner les valeurs consacrées par ladite Charte, à savoir l’esprit de réconciliation, d’inclusion, de responsabilité, de tolérance et de dialogue, de discipline et de civisme, de solidarité, de fraternité, de consensus et de discernement. L’obligation de respecter ces valeurs n’incombe pas qu’au seul Gouvernement de la Transition mais également à tous les citoyens soucieux du devenir du Burkina Faso. Ne pas comprendre cela et faire passer les intérêts individuels et corporatistes avant le bien commun, c’est faire le jeu des revanchards qui n’ont pas encore digéré la perte du pouvoir et de ceux qui s’activent à dévoyer l’insurrection populaire.
C’est pourquoi le Gouvernement appelle au discernement et à la vigilance de tous, afin de contrer ceux qui tentent de greffer à la légitime insurrection de notre Peuple, leurs agendas égoïstes, en instrumentalisant certaines revendications, et en poussant certains de nos compatriotes à la surenchère.
En tout état de cause, c’est avec fermeté et responsabilité qu’il s’opposera désormais à toute tentative de déstabilisation d’où qu’elle vienne. À tous les travailleurs du secteur privé comme du secteur public embarqués dans de telles aventures, nous lançons un appel patriotique au ressaisissement, à ne pas se laisser abuser par des individus qui les abandonneront dans leur misère s’ils. Venaient à perdre leur emploi. Aux organisations de la société civile et aux partis politiques, principaux signataires de la Charte de Transition, aux acteurs politiques appelés à prendre le relais du Gouvernement de Transition, nous lançons également un appel à s’investir dans l’éducation citoyenne. Refuser de s’impliquer ici et maintenant aux côtés du Gouvernement de Transition dans le travail d’information, d’éducation et de sensibilisation de leurs militants et sympathisants sur le sens de la transition actuelle, sur ce qu’elle peut offrir et sur ce qu’elle ne peut pas offrir dans le délai imparti par la Charte de Transition, c’est paver la route vers un Burkina post-transition ingouvernable.
Quoi qu’il advienne, le Gouvernement de la Transition poursuivra sa mission essentielle qui est l’organisation des prochaines élections, avec pour principale boussole la Constitution et la Charte de la Transition, ainsi que les droits et devoirs qu’elles nous imposent à tous. Que Dieu bénisse le Burkina Faso. Je vous remercie. L’Autre Regard - N°025 du 05 avril au 05 mai 2015 Page 9
Échange du mois
« LA LIBERTÉ SELON LE CORAN ET LA SUNNA »
« En Islam, contrairement aux autres, on a une liberté encadrée »
Le site Bissmillahi-BF.org a organisé une grande conférence publique le dimanche 8 mars à la Mosquée de Moussa Roger à Karpala. C’est le Dr. Ahmad Abdous Salam Sawadogo qui était chargé de décortiquer le sujet dans son domaine. Ce savant, connu pour son franc-parler, avait la responsabilité de se pencher sur le thème « La liberté selon le Coran et la Sunna ».
Le Docteur Sawadogo, dans son introduction, loua l’éternité d’Allah, ses faveurs à notre profit et implora son pardon pour le prophète (psi). « De nos jours, beaucoup de musulmans sont victimes de ce slogan de liberté », fit remarquer le prédicateur.
Dans son exposé, il aborda essentiellement deux points : Existe-t-il une liberté ? Quelle est la liberté selon le Coran et la Sunna ? Bien entendu, après avoir tenté de donner un contenu au mot « liberté ». Selon le Conférencier, ce mot dans le Coran, dans la Sunna et dans la culture arabo-musulmane est peu utilisé. Dans les dictionnaires arabes, dans la Sunna et le Coran, il y a le mot « Hurr », qui signifie être libre, contrairement à la servitude et à l’esclavage. La liberté proprement dite n’a vu le jour que tardivement. D’une manière ou d’une autre, le mot liberté est presque absent dans les textes arabes. Il est venu en force récemment parce que le vent de la liberté a soufflé sur l’Occident et s’est transposé chez les Arabes. Mais cette entrée tardive a une explication. Les Arabes étaient libres et jouissaient d’une liberté dans leurs actions. Au même moment, les Occidentaux vivaient sous l’autorité oppressive de l’Église, chose qui légitimait l’aspiration de liberté en Occident. Par contre, il a plusieurs significations dans le vocabulaire occidental. Selon le Larousse, « La liberté c'est l'état d'une personne qui n'est pas soumise à la servitude ». Et on a plusieurs types de liberté : la liberté de penser, la liberté d’expression, la liberté de culte, la liberté d’opinion, la liberté politique, le libre-échange et la liberté des personnes. Après ces précisions, le conférencier fait remarquer que la liberté est dénaturée de sa conception pour servir le mal. Au départ, les Occidentaux, asservis par l’Église, se sont battus pour être libres. Cette liberté acquise, aujourd’hui, la lutte a changé de forme. Pire, Satan a enjolivé les mauvaises actions en bonnes, sous la bannière de la liberté à laquelle les hommes aspirent. La liberté a été introduite dans les pays arabes depuis longtemps par les Occidentaux. Napoléon Bonaparte, arrivé en Égypte, s’est fait musulman et écrivait ses lettres en arabe. Il a dit aux Arabes qu’il est venu les libérer. Le nouveau conquérant, au nom de la liberté, fit comprendre que les Turcs ne pouvaient pas venir en Égypte les commander, eux et le reste du Moyen-Orient. Ce qui convainquit les Égyptiens qui n’hésitèrent pas à aider Napoléon à combattre les frères turcs. Ce n’est qu’après la défaite des Turcs que les Égyptiens comprirent qu’ils avaient soutenu un nouveau conquérant. Les Britanniques aussi procédèrent de la même manière avec le Chérif Hussein de Hijaz en prétextant libérer le pays des mains des Turcs. Il en est de même chez nous au Burkina, quand le représentant de la France est venu chez le Mogho Naaba arguant qu’il apportait la civilisation. En tout cas pour le Dr, la liberté a été un prétexte brandi par les Occidentaux pour dompter l’Afrique.
Il se pose la question de savoir si, après tout ce qu’on a connu comme mouvements de libération et autres, l’Afrique est réellement libre ? Pour lui, la réponse est non, car nous, Africains, vivons une liberté sous caution. La monnaie, la politique et bien d'autres domaines sont liés par le contrôle occidental. Sous un aspect purement religieux, le Dr note que les Occidentaux se battent pour la liberté, mais il s’agit de cette liberté source de désordre sur la terre. C’est pourquoi la frontière entre liberté et libertinage est petite. En sus, le Dr note que la liberté absolue n’existe pas. Nul ne peut être aussi libre comme il l’entend. Un autre aspect, c’est que le concept de liberté est relatif. Il varie d’un pays à un autre. Il y a beaucoup de contradictions concernant le terme liberté. « Tout musulman doit être attentif sur la question parce qu’il n’y a pas une liberté absolue. On est toujours tenu par quelques impératifs », selon le Dr. Et selon l’Islam, la responsabilité de l’homme est engagée dans tous les domaines. C’est pourquoi l’Islam n’accepte guère la liberté telle que vue par l’Occident. Le Coran et la Sunna du prophète (psi) nous enseignent un certain nombre de normes pour nos sociétés et pour nous-mêmes afin que nous puissions vivre dignes et libres dans la foi. C’est une liberté encadrée par la volonté de Dieu. La religion n’accorde pas une liberté absolue qui permet à l’homme de s’affranchir. C’est dire que les musulmans sont libres, mais il s’agit d’une liberté encadrée par Dieu pour le bonheur même de l’homme. AROUNAN GUIGMA Par la grâce d’Allah, désormais, vous pouvez consulter votre mensuel d’information islamique "Le vrai visage de l'Islam" sur votre site favori www.bissmillahi-bf.org. Ensemble pour un Islam décomplexé au Burkina Faso.
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[Échange du mois]
5E CONFERENCE ISLAMIQUE DE TANGHIN
La vie du prophète Mohammed enseignée aux fidèles
Pour la cinquième fois consécutive, la Fédération des associations islamiques de Tanghin, que sont l’Association des jeunes musulmans de Tanghin (AJMT), l’Association des jeunes musulmans arabophones et francophones (AJEMAF) et le Cercle des jeunes pour la vulgarisation de l’Islam, ont tenu le pari de leur grande conférence islamique. Dans un contexte mondial où tous les projecteurs sont braqués sur l’Islam, ces associations ont trouvé opportun de revivifier l’essence de la religion musulmane à travers la vie de son prophète. « Le Prophète Mohammed, le meilleur des hommes », tel est le thème d’un grand panel animé par les grands savants. musulmans du moment. C’est une foule des grands jours qui a effectué le déplacement ce dimanche 15 mars pour assister à la Grande conférence islamique organisée par un regroupement d’associations de jeunes musulmans. Si le thème en lui-même suffisait à créer tant d’engouement, nul doute que la palette d’intervenants y était pour quelque chose. Le thème : « Le Prophète Mohammed, le meilleur des hommes » a été décortiqué par les grands savants musulmans de l’époque. Il s’agit du Dr Mohammed Kindo, du Dr Ahmad Sawadogo, de Cheikh Ismaël Derra, de Cheikh Assan Soré et de Cheikh Abdourahmane Guélbéogo. Quatre sous-thèmes ont été abordés : « Le Prophète Mohammed dans les autres religions », « Le comportement du Prophète Mohammed », « Le Prophète Mohammed et les non-musulmans », « Les obligations du musulman envers le Prophète Mohammed ». De ces sous-thèmes, les deux derniers ont le plus retenu l’attention des fidèles. Cet intérêt se justifie par le fait que des illuminés surgissent de partout dans le monde entier et prétendent agir au nom de l’Islam soit pour défendre le prophète soit pour défendre la religion par des actes attentatoires aux principes élémentaires de la religion musulmane. Il se justifie aussi par le tollé soulevé par les récentes caricatures du Prophète Mohammed avec son corollaire de manifestations et de haines des autres religions autres que l’Islam. Toutes ces problématiques ont été abordées par les panélistes.
Pour ce qui est du comportement du prophète envers les non-musulmans, les prédicateurs ont invité les fidèles à se référer aux sources de l’Islam, que sont le Coran et surtout la tradition du Prophète qui regroupe l’ensemble de ses paroles, de ses actes et de son comportement. Ceci aura le mérite de leur permettre de se démarquer de toute idée tendant à semer la haine des non-musulmans dans la communauté musulmane. « Le Coran a dit clairement à la Sourate 2 au verset 256 qu’il n’y a pas de contrainte en Islam », a rappelé le Cheikh Ismaël Derra. Vouloir contraindre des individus par la force par l’usage de moyens coercitifs est contraire à l’esprit et à la lettre de la religion musulmane. Mieux, a-t-il dit, le Coran stipule de discuter de la bonne manière et dans le respect mutuel avec les gens des autres religions.
Dans son exposé, il est revenu sur la terminologie de Djihad, traduit à tort par guerre sainte par certains qui ont tout faux de vouloir assimiler l’Islam à la violence. Il a cité des exemples de collaboration qui ont existé à l’époque du Prophète entre lui et les non-musulmans.
Se prononçant sur les caricatures du Prophète, l’homme a tout naturellement regretté cette attitude de ce journal « qui sème la propagande de la haine entre les religions », mais non sans déplorer la réaction des tueurs de Charlie Hebdo et de tous les auteurs des manifestations et des destructions d’édifices religieux qui s’en sont suivies.
Le Cheikh n’a pas manqué de condamner et d’appeler les musulmans à se démarquer également des agissements de Boko Haram et de Daesh, ces groupes dits islamistes. Célèbres dans les tueries et les assassinats les plus odieux. Pour lui, tout musulman qui s’identifie au Prophète Mohammed devra se défaire de tout acte de violence et devra s’obstiner à prendre pour modèle ce dernier qui a incarné toutes les bonnes valeurs morales. C’est le Dr Mohammed Kindo qui a planché sur le thème relatif aux obligations du musulman envers le Prophète Mohammed. Nous vous proposons en encadré ci-dessous les points essentiels de son exposé.
Pour le président du Comité d’organisation, Soumaïla Badini, cette conférence se justifie pleinement pour lever les équivoques sur tout ce qui se passe actuellement dans le monde et qu’on attribue à l’Islam. Notons que cette conférence a noté la participation des non-musulmans, toute chose qui participe, selon les organisateurs du dialogue interreligieux et de la promotion du vivre ensemble, malgré nos divergences.
Les dix obligations du musulman envers le Prophète Mohammed :
- La croyance au Prophète Mohammed
- L’amour du Prophète Mohammed
- La vénération du Prophète dans les limites du permis - Le suivisme au Prophète - La perpétuation du comportement du Prophète - La considération de sa parole sur toute autre, concernant les affaires religieuses - Prendre la défense de ce dernier dans les limites du permis - Reconnaître le mérite de la famille de ce dernier - Reconnaître le mérite des compagnons du Prophète - Défendre la religion dans les limites du permis.
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Sermon du mois
LA TRICHERIE EN ISLAM
Un acte abominable
Toutes nos louanges sont à Allah, le Seigneur des mondes. Nous le louons, nous implorons son secours, nous cherchons refuge auprès de Lui contre le mal de nos âmes et les conséquences de nos mauvaises actions. Celui qu’Allah guide, nul ne peut l’égarer. Quant à celui qu’il laisse dans l’égarement, nul ne peut le guider. J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’être adorée, si ce n’est Allah, l’Unique, sans associé. Et j’atteste que Mohammad (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) est son messager. lui) est son envoyé et son messager. Qu’Allah déverse sa paix sur lui, sa sainte famille, ses fidèles compagnons et sur tous ceux qui emboîteront leurs pas jusqu’au jour du jugement dernier.
Chers frères et sœurs dans la foi, par la Grâce et la permission d’Allah (soubhâna wa ta ’ala), nous allons évoquer aujourd’hui les formes de tricherie répandues dans les transactions et leurs conséquences pour le musulman. À cela nous ajouterons la position de l’islam sur les serments faits par le vendeur pour convaincre le client.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, rappelons quelques principes essentiels qui encadrent la vie de tout musulman. Allah dit dans le Coran : « Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils m’adorent ». Ce verset est assez interpellateur sur la responsabilité du musulman dans tout ce qu’il pose comme acte sur cette terre. Il constitue une preuve suffisante pour amener le musulman à savoir que dans tout ce qu’il dit, dans tout ce qu’il fait, Allah le guette et il devra en rendre compte. Ce serait une erreur grave pour le fidèle de ne pas intégrer cette réalité dans son vécu quotidien. L’adoration dans le sens islamique du terme n’est pas exclusive aux pratiques purement cultuelles, telles que la prière, le jeûne... Le musulman, où qu’il soit, doit avoir en esprit qu’il est en adoration permanente. Il doit s’atteler à être en parfaite harmonie avec les principes de la religion dans ce qu’il est, dans tout ce qu’il fait.
Après cette parenthèse, revenons à notre sujet. D’entrée de jeu, sachons qu’en islam, la tricherie est un délit grave, une injustice condamnée par Allah et son Prophète. Le prophète Mohammed (sallaAllahu ‘alayhi wasallam), dans un hadith authentique rapporté par Jâbir, a dit : « Éloignez-vous de l'injustice, car l'injustice est un ensemble de ténèbres le jour dernier ». Ensuite, dans les transactions, cette règle doit être le crédo de chacun de nous : « Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu'on te fasse ». Troisièmement, Allah enlève sa baraka dans tout ce que le tricheur... engrange comme gain. Le prophète Mohammed (sallaAllahu ‘alayhi wasallam), dans un hadith unanimement reconnu authentique, a dit : « Si le vendeur et l'acheteur se disent mutuellement la vérité et dévoilent les défauts de leur objet de transaction, Allah mettra sa bénédiction dans leur transaction. Par contre, s'ils tiennent des propos mensongers et cachent les défauts de l’objet de leur transaction, Allah privera cette transaction de sa bénédiction ».
Ça ne sert à rien de vouloir jouer les intelligents et de vouloir contourner la législation en utilisant les fruits de la tricherie pour poser des actes louables comme construire des mosquées ou amener des gens à la Mecque... Que celui qui voit les choses de cette manière sache qu’Allah est pur, qu’il n’accepte de ses serviteurs que ce qui est pur et dénué de tout soupçon de tricherie.
À présent, nous allons évoquer quelques formes les plus répandues de tricherie : En premier lieu, il y a la publicité mensongère comme le fait de vanter les qualités d’une... marchandise alors qu’en réalité, elle ne possède pas ses attributs. Ensuite, il y a le fait de dissimuler les défauts d’une marchandise à l’acheteur. Troisièmement, il y a le fait de diminuer la quantité, ou la longueur des produits en jouant sur les instruments de mesure. Allah (soubhâna wa ta’ala) a dit à cet effet : « Malheur aux fraudeurs. Qui quand ils mesurent pour eux-mêmes exigent la pleine mesure, mais qui lorsqu'ils mesurent ou pèsent pour les autres, leur causent des pertes. Ceux-là ne pensent-ils pas qu'ils seront ressuscités, en un jour terrible ? Le jour où les gens se tiendront debout devant le Seigneur de l’Univers ». Sourate 36, verset 1 à 6.
À l’attention du tricheur, nous tenons à dire ceci : D’abord, qu’il sache que la tricherie n’augmente en rien sa richesse ; au contraire, elle la réduit en miettes. Ensuite, sachons qu’il n’y a pas de perte pour celui qui respecte les principes d’Allah dans ce qu’il fait. Tout comme il n’y a pas de gain pour celui qui triche avec les principes établis. par Allah. Celui qui respecte Allah dans ce qu’il fait, aura non seulement les bénédictions d’Allah ici-bas mais son agrément le jour dernier. Troisièmement, qu’il sache que le plus grand bénéfice est l’obtention du salut le jour dernier. Et que quel que soit ce qu’il engrangera par la voie de la fraude, cela reste éphémère, sans oublier le fait qu’il encourt le courroux d’Allah le jour dernier.
Pour ce qui est du serment mensonger, le Prophète (sallaAllahu ‘alayhi wasallam) a dit dans un hadith de Muslim : « Il y a trois catégories de personnes le jour dernier, à qui Allah n'adressera pas la parole ; il ne leur prêtera pas attention ; il ne les purifiera pas et un grand châtiment leur sera réservé : Le premier concerne l'homme dont le pantalon dépasse la cheville ; le second, c'est celui qui fait un don à quelqu’un et passe son temps à le raconter à autrui. Le troisième, c'est celui qui vend ses marchandises en usant de serments mensongers ». Qu’Allah nous éloigne de la tricherie, qu’il nous guide sur. le droit chemin. Message de bissmillahi-bf.org
La tricherie et la tromperie sont des traits méprisables chez une personne. Plusieurs passages du Coran et un certain nombre de hadiths laissent entendre clairement que tricher et mentir, que ce soit à l’encontre de musulmans ou de non-musulmans, est strictement interdit. Du moment où une personne choisit l’islam comme religion, elle doit se montrer honnête et véridique en tout temps et éviter à tout prix la tricherie et l’hypocrisie.
Le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit : « Quiconque prend les armes contre nous n’est pas des nôtres ; et quiconque nous trompe n’est pas des nôtres. » (Sahih Mouslim)
Selon une autre narration, le Prophète (sallaAllahu ‘alayhi wasallam) passa un jour près d’une pile de sacs de grains, au marché. Il mit la main à l’intérieur de l’un d’eux et sentit de l’humidité, bien que la surface du sac fût sèche. Il dit à celui qui les vendait : « Qu’est-ce que c’est que cela ? » L’homme répondit : « Il a été endommagé par la pluie, ô Messager de Dieu. » Le Prophète dit : « Pourquoi n’as-tu pas mis la nourriture endommagée par la pluie sur le dessus de la pile de sorte que les gens puissent se rendre compte ? Quiconque trompe les autres n’est pas des nôtres. » (Sahih Mouslim)
L’islam voit la tricherie et la tromperie comme des péchés abominables, une source de honte pour ceux qui s’en rendent coupables, autant en ce monde que dans l’au-delà. Le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) n’a pas seulement dénoncé ces gens en les excluant de la communauté musulmane en ce monde ; il a aussi laissé entendre qu’au Jour du Jugement, chaque traître sera ressuscité en tenant un drapeau identifiant sa trahison.
Un crieur élèvera la voix dans la vaste arène du jugement et le pointera du doigt afin d’attirer sur lui l’attention des autres : « Au Jour de la Résurrection, chaque traître portera une bannière sur laquelle sera inscrit : « Je suis le traître de untel ou unetelle. » (Sahih al-Boukhari) Un bon Un musulman devrait avoir de lui-même une estime trop haute pour se retrouver parmi ceux qui trompent, car il ne veut certes pas tomber dans la catégorie des hypocrites, desquels le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit : « Quiconque possède les quatre caractéristiques suivantes est un pur hypocrite, et quiconque en possède au moins une, possède une caractéristique de l’hypocrite jusqu’à ce qu’il s’en défasse : lorsqu’on lui fait confiance, il trahit cette confiance ; lorsqu’il parle, il ment ; lorsqu’il fait une promesse, il ne la tient pas ; et lorsqu’il se dispute avec quelqu’un, il devient injurieux. » (Sahih al-Boukhari, Sahih Mouslim)
Le véritable musulman, donc, évite la tricherie, la tromperie, la trahison et le mensonge, peu importe les avantages qu’il pourrait en tirer, car il sait que l’islam considère ceux qui s’en rendent coupables comme de purs hypocrites.
Imam Mahmoud Ouédraogo
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Nos pieux prédécesseurs
IMAM MALIK
Sa vie, son œuvre, son ascétisme
Il est surnommé Abou ‘Abdi l-Lah, le père de ‘Abdou l-Lah. Il s’appelle Malik, fils de Anas, fils de Abou ‘Amir Anas, fils de Al-Harith, fils de Ghayman Al-Asbahi Al-Madani. Son ascendance remonte jusqu’à Ya’rab, fils de Yachjab, fils de Qah-tan. Son ancêtre s’appelle Malik, fils de Anas. Il fait partie des grands successeurs des compagnons et est l’un de ceux qui ont porté le corps de ‘Outhman Ibnou ‘Affan, que Allah l’agrée, de nuit jusqu’à sa tombe, tout comme cela a été mentionné par Al-Qouchayri. Le père de son grand-père est le compagnon ‘Abou Malik, qui a été au côté du Prophète (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) dans les différentes batailles, mis à part celle de Badr. Quant à la mère de l’Imam Malik, elle s’appelle Al-‘Aliyah, fille de Charik, fils de ‘Abdou r-Rahman Al-Asdiyah. Les fils de l’Imam Malik sont Yahya, Mouhammad et Hammad. L’Imam Malik est le fondateur de l’une des quatre écoles de jurisprudence qui a été conservée, réputée et diffusée dans les pays des musulmans.
L’Imam Malik est né à Médine l’Illuminée en l’an 95 de l’hégire. Il a grandi avec beaucoup d’application pour l’apprentissage de la science et le fait de rapporter le hadith. Il a pris la science et il l’a rapportée d’un grand nombre de successeurs des compagnons et des successeurs des successeurs des compagnons qui sont comptés par centaines, parmi lesquels on mentionne Nafi’, l’esclave affranchi du fils de ‘Oumar. Il y a aussi Ibnou Chihab Az-Zouhri, Aba z-Zinad et ‘A-ichah, la fille de Sa’d Ibnou Abi Waqas, ou encore Yahya Ibnou Sa’id Al-Ansari.
Il était, qu’Allah lui fasse miséricorde, l’Imam de Médine. Sa science s’est propagée dans les différentes contrées. Il était réputé dans Plusieurs pays et on effectuait des voyages pour venir à lui des différentes régions. Il enseignait alors qu’il avait dix-sept ans. Il était resté à donner des avis de jurisprudence, à enseigner aux gens, tant que plusieurs de ses Chaykh ont rapporté de lui – c’est-à-dire qu’ils lui ont donné la science et il avait appris de chez d’autres et il leur avait transmis à leur tour. Parmi ce qui est rapporté de lui, il y a beaucoup de savants, successeurs des compagnons, qui ont dit que l’Imam Malik, qu’Allah l’agrée, est celui au sujet duquel le Prophète (salla l-lahou ‘alayhi wa sal-lam) a dit son hadith dans lequel il avait annoncé la bonne nouvelle : « Bientôt il arrivera un temps où les gens vont effectuer des voyages et ils ne trouveront pas qui a plus de science que le savant de Médine ». Ainsi, plusieurs savants ont dit que le savant de Médine cité dans ce hadith, c’est l’Imam Malik. L’Imam Malik Ibnou Anas était de ceux qui honoraient la science tant que lorsqu’il voulait transmettre le hadith du Prophète, il... faisait auparavant le woudou. Il accomplissait ensuite deux rak’ah surérogatoires et il s’asseyait bien en place sur l’endroit où il se tenait. Il coiffait sa barbe, il se parfumait et il prenait une position assise droite qui inspire le respect puis il se mettait à rapporter le hadith du Prophète. On lui a posé la question pourquoi faisait-il cela. Il avait répondu : « J’aime à glorifier le hadith du Messager d'Allah (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) et le rapporter qu’en étant bien assis et qu’en ayant le woudou ».
Le livre Al-Mouwatta est le premier livre qui a été composé pour rassembler des hadiths classés par chapitres. La signification de Al-Mouwatta est « ce qui est rendu facile ». Ce livre de l’Imam Malik nommé Al-Mouwatta était aussi le premier livre composé dans le hadith et la jurisprudence en même temps. C’est-à-dire qu’il y avait dans le même livre les hadiths du Prophète (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) et la jurisprudence. Il est resté à le composer pendant quarante années. Il comporte Beaucoup de chaînes de transmission que les spécialistes de hadith, les mouhaddith, ont jugées comme étant les plus authentiques des hadith. Ach-Chafi’i a dit au sujet du livre Al-Mouatta : « Il n’est pas paru sur terre un livre après le livre d’Allah – le Qur’an – qui soit plus authentique que le livre de Malik ». Dans son époque, il a été dit : « Est-ce que les gens émettent des avis de jurisprudence alors qu’il y a Malik à Médine ! »
Sa science. L’Imam Malik, que Allah lui fasse miséricorde, a été interrogé une fois au sujet de l’apprentissage de la science de la religion. Il a dit : « C’est quelque chose de très bien, mais considère d’abord ce dont tu as besoin depuis que tu te lèves jusqu’à ce que tu arrives au soir et c’est à cela que tu as à t’attacher ». C’est-à-dire cherche au début les sujets de base, les sujets de la science de la religion qui te servent dans ta vie de tous les jours. Que Allah lui fasse miséricorde, il était de ceux qui glorifiaient la science de la religion beaucoup, tant que. lorsqu’il voulait transmettre le hadith, il faisait le woudou, il s’asseyait et il coiffait sa barbe, il utilisait le parfum, il prenait une position droite qui inspirait le respect et il donnait le hadith. Lorsqu’il avait été interrogé à ce sujet, il a dit : « J’aime à glorifier et à honorer le hadith du Messager de Allah (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) », et ce qu’il recherchait par la science, c’était l’agrément de Allah ta’ala.
Il a été rapporté que l’Imam Malik, que Allah l’agrée, a été interrogé une fois sur quarante-huit questions. Il a répondu à six et il a dit pour le reste : « je ne sais pas ». Ceci pour enseigner aux gens de rechercher l’agrément de Allah dans la science parce que s’il avait réfléchi sur ces questions, il aurait trouvé les réponses. Mais c’était pour enseigner aux gens la modestie et la recherche de l’agrément de Allah.
Son ascèse
Pour ce qui est de son ascèse du bas monde, elle est grande. Il a été rapporté que Ar-Rachid l’avait interrogé un jour : « Est-ce que tu as une maison ? » Alors Malik lui a répondu : « Non je n’en ai pas ». Il lui a alors donné trois mille dinars et lui a dit : « Achète une maison avec cela ». Malik a dit à Ar-Rachid : « Et voici tes dinars tout comme ils sont. Si tu veux, tu les gardes et si tu veux, tu les laisses ». C’est-à-dire que si tu m’as donné cet argent pour m’amener à quitter Médine en raison de ce que tu m’as fait, je ne prendrais pas le bas monde en contrepartie de la ville du Messager d'Allah (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam).
L’Imam Malik était ascète, c’est-à-dire qu’il n’avait pas le cœur attaché au bas monde et ceux qui sont ascètes ont réussi. Lorsque l’argent et les biens lui ont été amenés des différentes contrées puisque sa science et ses élèves s’étaient propagés, les biens qu’il recevait, il les distribuait dans sa communauté. SURFACE LES POINTS DE VENTE / SONACOF VILLES NAWFAL ORODARA : ZEBA SOULEY - NATIFA MARKET / ZOGONA MANE 78573157 KIOSQUE FACE AMBASSADE DU OUAHIGOUYA : SAWADOGO GHANA SAYOUBA 76 25 99 14 KIOSQUE CHEZ ALOIS FACE BOBO DIOULASSO : EL HADJ ZACA MONE OUMAROU 78 13 39 65 KIOSQUE SITARAIL KOUDOUGOU : DABONE LIBRAIRIE MUJA SADA 70 15 58 47 KIOSQUE / FACE CITE AN III HOUNDE : ZOUNDY SEYDOU : 74 77 97 13 les voies de bienfaisance.
Ce qui indique le fait qu’il était ascète et qu’il n’avait pas son cœur attaché au bas monde, c’était sa grande générosité et son peu d’amour pour le bas monde. En effet, le fait d’être ascète ne veut pas dire ne pas avoir d’argent. Mais le fait d’être ascète signifie que le cœur n’est pas attaché à l’argent. Ce qui indique aussi qu’il ne courrait pas derrière le bas monde, c’est ce qui a été rapporté de lui qu’il a dit : J’étais parti voir Haroun Ar-Rachid et il m’a dit : « Ô Abou ‘Abdi l-Lah, il convient que tu viennes plus souvent chez moi pour que les enfants entendent le Mouwatta ». C’est Alors que Malik lui a dit : « Que Allah honore l’Emir des croyants, mais la science, on vient à elle, elle ne vient pas chez vous ». C’est alors que Haroun a dit : « Tu as dit vrai, allez à la mosquée pour entendre avec les gens ».
Son décès était à Médine l’Illuminée, après dix nuits passées de rabi’ou l-awwal de l’an 179 de l’Hégire. Il a été enterré à Al-Baqi’ auprès de Ibrahim, le fils du Prophète (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam). Beaucoup de poètes ont dit de la poésie pour le pleurer, parmi lesquels il y avait Ja’far Ibnou Ahmad As-Saraj, qui avait dit que Malik avait conservé la Loi du Prophète Mouhammad (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) par amour et par crainte pour la Loi, et qu’il avait des chaînes de transmission fortes et qu’il inspirait le respect.
Il a des élèves qui sont tous des élèves véridiques, qui ont beaucoup de science, et n’importe lequel d’entre eux à qui tu poses la question est honnête. S’il n’y avait parmi ses élèves que le fils d’Idris – l’Imam Ach-Chafi’i – à lui tout seul. Cela aurait suffi pour l’honneur de l’Imam Malik. Que Allah fasse miséricorde à l’Imam Malik Ibnou Anas.
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Interview
CHEIKH SOULEYMANE KONFE, FONDATEUR D’INSTITUT ISLAMIQUE
« Qui a dit qu’il n’y a pas d’avenir dans les médersas ? »
C’est un monsieur qu’on ne présente plus. Il est un pionnier dans le monde de l’enseignement islamique. Fondateur de l’Institut El Nour, le Cheikh Souleymane Adam Konfé, Imam et prédicateur de la ligue Islamique basée à la Mecque, nous parle ici des péripéties que rencontrent les promoteurs de l’enseignement de la religion.
AR : Quel est votre parcours dans la recherche du savoir musulman ?
CSAK : Mon père fut un grand Cheikh et un grand enseignant et j’ai commencé avec lui avant d’aller terminer le Coran à Bobo avec l’Imam Bamoin. J’ai été à Abidjan chez le Cheikh Issa Sarba. J’ai enseigné des élèves là-bas pendant 7 ans. C’est dans les années 1966 que j’ai obtenu une bourse pour poursuivre mes études en Arabie Saoudite. précisément à Médine. Vous êtes l’une des premières personnes à réaliser un institut ? L’idée de créer cet institut m’est venue quand j’étais en terminale. C’est en 1973 que je l’ai lancé à Djibo et la représentation à Ouagadougou vit le jour en 2000. Nous avons fait un constat selon lequel un enseignement sans une éducation islamique est incomplet. Les enfants doivent comprendre la vie, Dieu et surtout savoir le craindre. C’est pour cette raison que l’institut porte le nom « Institut el Nour de l’enseignement et de l’éducation islamique ». El Nour fait allusion à la lumière parce que le savoir, c’est le discernement, et qui parle de discernement fait cas de la lumière.
De 1973 à nos jours, quel bilan tirez-vous ? L’institut a été le point de départ de grandes personnalités pour la vie de l’Islam aujourd’hui. En l’occurrence, on peut citer le Dr. Oumar Ganamé, Cheickh Ahmad Bélèm, Ahmad Ouédraogo, Khalid, ils sont nombreux les anciens élèves de l’institut qui font la pluie et le beau temps aujourd’hui. À travers tout le pays, le constat est appréciable tout comme en Côte d’Ivoire, au Mali. Nos anciens élèves dispensent leur savoir partout, même chez les Arabes ; ils sont imams et professeurs en langue arabe. Il y a des journalistes et autres entrepreneurs qui sont passés par l’institut El Nour, et je vous confesse que le grand imam de la mosquée d’Australie est un ancien de notre école, en la personne d’Adam Sawadogo. On ne peut pas compter les bienfaits que l’institut a produits à l’endroit des populations.
Pourquoi avez-vous choisi d’inclure un programme français avec l’arabe dans votre institut ? C’est une question pertinente. Ce programme franco-arabe vient d’un constat regrettable, puisque nous n’avons pas été formés en langue française et encore moins dans une autre langue importante en dehors de l’arabe. Quand je lançais l’institut, j’ai décidé que l’on enseigne aux élèves le français pour qu’ils puissent mieux faire face aux exigences de ce monde capitaliste. On enseignait même l’anglais. Ce sont les moyens qui nous ont fait défaut et cette matière est momentanément arrêtée. On va reprendre par la grâce d’Allah. Si on arrive à s’entendre avec les parents d’élèves. Vous savez quand l’on quitte Ouagadougou, le français et l’arabe cèdent la place à l’anglais. On peut être bardé de connaissances islamiques, mais on est bloqué dans les endroits où la priorité est donnée à l’anglais ou au français. C’est un constat vraiment gênant. Ce n’est pas fini, j’ai encore vu des gens tourner en rond dans les aéroports à Paris pendant des jours parce qu’ils ne comprennent rien. Quand ils demandent de l’assistance, on les réfère aux tableaux d’affichage. « Voir au tableau », disent les uns et les autres. Cela montre qu’il faut équilibrer les connaissances en matière de langues étrangères importantes, y compris l’enseignement islamique, mais si on se cantonne uniquement à l’arabe, ce sera un regret. Soyons des musulmans qui se projettent dans le futur, il y va de la réussite de la foi. Pour faire une opération bancaire par Exemple, il faut une connaissance appropriée parce que les gens commencent à perdre la patience, qui va se mettre à traduire ou à écrire pour nous. Une autre remarque que nous avons pu faire, c’est le civisme que vous enseignez et la montée du drapeau burkinabé le matin. C’est extraordinaire pour un institut islamique !
Depuis Djibo, jusque dans les différentes représentations de notre institut, dans la cour de l’école, un élève ne parle pas en langue locale, c’est soit le français ou l’arabe en fonction de la matière. C’est pour cette raison que chaque matin, après la montée du drapeau national, les élèves s’alignent pendant 30 minutes où ils révisent un certain nombre de matières. Les élèves font des prises de parole en public devant les enseignants et leurs camarades, une manière pour nous de leur enseigner l’art de parler. Vous voyez que nous avons une mosquée de vendredi, des élèves font des sermons devant les... fidèles pour se former à devenir Imam. Beaucoup de choses se passent en matière de formation et d’éducation. Pour la question du drapeau, vous savez que le civisme est très important pour le musulman. Y a-t-il des enfants d’autres confessions dans votre institut ? Notre institut est ouvert à tout le monde, seulement que nous avons nos principes ; vous avez vu que chaque matin les enfants vont réciter le Coran, les hadiths et autres avant d’accéder dans les classes, cela est valable pour tous les enfants sans distinction aucune. Des parents d’autres confessions ont reconnu la valeur de l’éducation que nous donnons aux enfants, chose qui les a motivés à nous confier leurs enfants. Nous ne faisons pas la cour à des enfants non musulmans. Notre but est clair ; c’est de former des musulmans de demain capables de rehausser l’image de la nation et de l’Islam. Pouvons-nous avoir un aperçu sur le taux de succès en fin d’année ? Nous rendons grâce à Dieu, dans les classes ordinaires les résultats sont prometteurs. Ceux Qui sont en classe d’examen font souvent du 100 % et du 80 %. Entre-temps, vous avez fait comprendre que le manque de moyens a fait défaut à l’inclusion de l’anglais. Est-ce que votre institut rencontre des difficultés pour le traitement des enseignants ? À vrai dire, les écoles franco-arabes ont de sérieux problèmes pour ne pas dire de gros problèmes. Le Japon est devenu une puissance technologique et économique parce qu’il a rehaussé le salaire des enseignants à tel enseigne qu’ils touchent mieux que les ministres juste à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale. Ils ont investi sur l’éducation tandis que l’Afrique traîne le pas. Quand les enseignants sont bien payés, ils sont efficaces.
Pour revenir à l’État, il faut savoir qu’il y a une nouvelle convention car l’État burkinabé a décaissé 400 millions de Francs CFA pour prendre en charge plus de 555 enseignants des Medersa en cette année. Chaque enseignant aura 60 000 FCFA le mois en dehors de son salaire habituel. Pour ce fait, nous remercions de passage. Les ministères des enseignements parce qu’ils sont à pied d’œuvre pour un équilibre au niveau des Medersa au Burkina Faso. Il semblerait que la question des Medersa est difficile à gérer parce qu’elles sont un peu dans le désordre avec des diplômes différents. C’est un souci partagé entre l’État et nous en tant que musulmans et promoteurs des Medersa. Mais je peux vous dire que les choses ont commencé à prendre forme dans l’uniformisation des Medersa. Déjà avec le Certificat, une fois qu’on aura réussi à sortir un seul diplôme, c’est au tour du Brevet et du BAC. C’est une tâche pénible, mais nous allons y arriver. Le programme unique et l’organisation des Medersa vont du devenir de notre pays, parce que c’est de la matière qu’il faut pour construire et développer la nation.
En tant que responsable de l’Institut El Nour, quel mot à l’endroit des parents d’élèves qui vous font toujours confiance ? C’est de les rassurer de notre abnégation au travail pour un lendemain meilleur de leurs enfants. C’est une Conviction pour nous, la bonne éducation. Il ne faut pas qu’ils prêtent oreille aux ragots selon lesquels il n’y a pas d’avenir dans les Medersa. Une bonne éducation ouvre les portes du bonheur.
Les perspectives de l’Institut El Nour ? Notre combat, c’est d’amener nos autorités à reconsidérer les choses dans leur logique. Faire en sorte que les ambassades du Burkina dans les pays arabes soient représentées par des personnes issues des Medersa. Mettons chaque chose à sa place. Tous les pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Cameroun sont dans cette démarche, sauf nous. Nous sommes tous les fils et filles de ce pays et nous devons le servir.
Vous savez que le pays a apporté beaucoup aux Arabes en matière de coopération politique. On peut élargir le champ d’action de notre diplomatie si nous utilisons nos propres fils comme interprètes, traducteurs et diplomates. Voilà notre vision, équilibrer les forces de production.
Le mot de la fin ? C’est la prière pour une transition apaisée afin qu’on... aboutisse à des élections libres, transparentes et équitables. Des bâtons sont mis dans les roues des autorités ; qu’Allah les soutienne. Le Burkina Faso demeure un pays de paix ; ne permettons pas la désunion. Nos prières accompagnent la transition.
Interview réalisée par Rachid
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L’Autre Regard - N°025 du 05 avril au 05 mai 2015
Part of L'Autre Regard #25