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L'Autre Regard #36
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Burkina Faso
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- Articles de journaux (3615 items)
- Title
- L'Autre Regard #36
- Publisher
- L'Autre Regard
- Date
- March 5, 2016
- issue
- 36
- Abstract
- Mensuel d'informations islamiques et générales
- number of pages
- 16
- Subject
- Abdramane Sana
- Attentat de Ouagadougou de 2016
- Congrès CMBF (2015)
- Coopération arabe
- Ligue Islamique pour la Paix au Faso
- Mohammed Sawadogo
- Ousséni Tapsoba
- Communauté Musulmane du Burkina Faso
- Civilisation occidentale
- Hadith
- Association Islamique pour l'Assistance aux Détenus
- Islamisme
- Terrorisme
- Djihadisme
- Spatial Coverage
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- Ouagadougou
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- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000169
- content
-
Mensuel d’informations islamiques et générales - N°036 du 5 mars au 5 avril 2016 Prix : 300 F
MAISONS D’ARRÊT ET DE CORRECTION
Où sont les musulmans ?
CENTRE ORTHOPÉDIQUE DES HANDICAPÉS MOTEURS
Assalam international et l’ambassadeur d'Algérie offrent des machines à coudre
INCENDIES AU BURKINA FASO
COMMUNAUTÉ MUSULMANE
El Hadj Abour Rahman Sana était à Paspanga
BAYERN
Un supporter condamné pour avoir traité Ribéry d’« islamiste »
A qui vraiment la faute ?
« L’ISLAM ET LA PAIX DANS LE MONDE »
Docteur Ahmad Savadogo explique le génocide dont l'Occident est complice.
Éditorial
MAISONS D’ARRÊT ET DE CORRECTION
Où sont les musulmans ?
Il y a encore beaucoup de terrains vierges inoccupés par nous musulmans. Parmi ceux-ci, les maisons d’arrêt et de correction. À en croire l’Association islamique pour l’assistance aux détenus (AIPAD), créée justement pour combler ce vide, et les témoignages de certains frères qui ont eu un passé carcéral, les musulmans en geôle ont la mort dans l’âme. Créée Depuis le 12 avril 2012, elle peine à réaliser son programme d’activités par manque de soutiens financiers. Les membres se battent comme ils peuvent. Mais pour un tel défi, il faut reconnaître qu’une petite association d’étudiants ne saurait le relever seule. Il faut l’accompagnement de tous. Un accompagnement encore hypothétique.
Comme Dieu sait bien faire les choses, à travers un entretien réalisé par notre confrère, Abdoul Moumin Ouédraogo de la radio Ridwane, cette triste réalité a été rendue publique. Le sujet a été abordé au cours de l’émission fétiche « Ridwane Yi-béogo » par les journalistes. Il est ressorti que nos frères détenus ne bénéficient pas de l’accompagnement de leurs frères dans cette épreuve. Ils sont oubliés, souvent même vilipendés. Leurs frères coreligionnaires, qui devaient venir à leur secours, les accusent sans autre forme de procès. Les détenus musulmans sont ainsi abandonnés dès qu’ils franchissent les portes des maisons d’arrêt et de correction. Et cela depuis des années. Cette L'absence n’est pas sans conséquence sur leur foi. Beaucoup, tenaillés par des questions sans réponses, finissent par abdiquer leur foi sous le poids de cette épreuve. Les exemples en la matière sont légion.
Et pourtant, l’Islam a enseigné de toujours tenir de bons rapports avec son frère qu’il soit oppresseur ou opprimé. S’il est oppresseur, la religion recommande de l’aider à abandonner cette casquette en l’enjoignant à la crainte de Dieu. S’il est opprimé, la religion recommande de l’aider contre son oppresseur. Tout détenu se retrouve dans l’un de ces deux cas. De facto, il a droit à notre soutien. Sans autre forme de procès.
Dans la tradition du prophète, on relate comment il a traité un détenu non musulman en le nourrissant à chaque fois qu’il se nourrissait. Chaque jour, il lui rendait visite et recommandait à ses sahabas de le traiter avec respect et considération. Le résultat de cette attitude, c’est que le prisonnier en question a fini par embrasser l’Islam. Voilà une attitude qui devrait nous inspirer, nous musulmans du XXIe siècle. Mais comme d’habitude, il y a un abysse entre ce que les textes disent, ce que le prophète a fait, et ce que nous faisons aujourd’hui. Comme dirait l’autre, il y a l’Islam et il y a les musulmans. Cela nous inspire ce propos de Roger Garoudi qui disait : « Je remercie Dieu d’avoir connu l’Islam avant de connaître les musulmans ». Il a tout dit. Cette attitude ne nous fait pas honneur.
Face à cette interpellation des détenus, les animateurs de l’émission « Ridwane Yibéogo » se sont posé la question suivante : Que faire ? Alors, il a été décidé de commun accord, de lancer une campagne de quête pour rendre, dans les prochains jours, une visite de courtoisie avant qu’une solution à long terme soit trouvée. En plus de la radio Ridwane, la campagne a été lancée sur la radio et la télévision Alhouda. C’est le lieu de saluer ces centaines de fidèles qui ont été touchés par cet appel et qui ont agi en conséquence. L’affaire a été portée à la Fédération des associations. islamiques du Burkina (FAIB), qui promet d’inscrire cette question parmi ses priorités. Mais au-delà de la FAIB, cette affaire, c’est l’affaire de tous les musulmans. Chaque musulman devrait se sentir interpellé. Chacun de nous doit pouvoir laisser parler son cœur. Chacun a forcément quelque chose à donner. Ne serait-ce qu’aller de temps en temps rendre visite à ces frères et sœurs. D’ailleurs, la simple visite en Islam est une œuvre qui conduit au paradis. Notre religion ne nous enseigne-t-elle pas que nous sommes comme un seul corps, dont lorsqu’un membre souffre, la douleur réagit sur l’ensemble des autres membres ? Nos frères musulmans dans les prisons souffrent. Notre foi nous interpelle.
La Rédaction
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L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016
Chez nous
LES INCENDIES AU BURKINA FASO
À qui vraiment la faute ?
Les incendies sont devenus un phénomène au Faso. Il ne se passe pas deux voire trois jours, sans qu’on apprenne qu’un incendie s’est déclenché à tel ou tel endroit. Avant, le domaine de prédilection de ces pyromanes, c’était les marchés et yaars. Mais, apparemment, ils diversifient désormais leurs cibles. C’est ce qu’on peut retenir de la conférence de presse du ministre en charge de la sécurité, Simon. Compaoré. Il note que depuis son installation, le pays a connu 23 incendies dont 11 criminels, 11 autres liés à des dispositions électriques, et 1 cas non encore élucidé. Que faire ? Propriétaires ? Qu’à cela ne tienne, l’État est garant de la sécurité des biens et des personnes. C’est à lui de redoubler d’ardeur pour réduire le nombre des incendies criminels. Cela n’ampute rien à la responsabilité des propriétaires de ces commerces qui doivent, eux aussi, faire surveiller ces lieux.
Pour ce qui est des cas d’incendies dus à l’électricité, c’est dans un intervalle de deux mois que ces incendies ont pu avoir lieu. Ils se suivent et se succèdent. Auparavant, les malfrats profitaient du couvre-feu et du calme suscité par cette mesure pour incendier les marchés et yaars. Il y a eu une certaine accalmie avec la levée du couvre-feu. L’on ne savait pas que c’était juste une pause pour mieux ficeler les stratégies pour revenir de plus belle. Ces incendies engendrent des conséquences incalculables. Ce sont des années. d’endurance et de privation qui partent en fumée. Les uns voient leurs fortunes parties en fumée. Pour d’autres, c’est le début de la galère. Pour qui cite, c’est le lieu d’interpeller les uns et les autres à tout éteindre avant de tourner le dos. Mais il faut aussi que l’État œuvre à réduire significativement les délestages intempestifs. Il faut vérifier systématiquement les matériels susceptibles de provoquer des courts-circuits. Il faut bien fermer les bouteilles à gaz… Enfin, il faut demander la protection de Dieu. C’est aussi cela l’attitude du musulman. Après avoir réuni les moyens matériels face à une situation, il lui incombe de se confier à Dieu, le Maître de tout, le véritable Protecteur. Qu’Allah vole à notre secours et anéantisse les plans machiavéliques de ces pyromanes, mus par on ne sait quoi. Les péripéties à surmonter pour monter un commerce, ces incendies interpellent. Comment se fait-il que ces situations accidentelles et humaines se concentrent en moins de trois mois et se disséminent ? Partout dans le pays, et surtout qu’elles se produisent à l’absence des quel diable.
RACHID JUNIOR
L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016
Chez-s PROMOTION DE LA PAIX
La LIPF chez ses présidents d’honneur
Depuis son lancement officiel le 27 décembre 2015 au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC), la Ligue islamique pour la paix au Faso (LIPF) s’active dans le but de pouvoir s’implanter et mieux organiser des activités en faveur de la paix au Burkina Faso. Elle a rendu visite à ses présidents d’honneur. Déjà avec les attentats terroristes du 15 janvier, l’association a fermement condamné ces actes à travers une déclaration. Elle a également envoyé des lettres de soutien et de vœux de nouvel an aux différents ministères, y compris la présidence du Faso et les ambassades. À présent, elle a initié des rencontres avec ses présidents d’honneur. Parmi ceux-ci, El Hadj Adama Zongo, le PDG de l’Hôtel Palm Beach et de Royal Beach. La LIPF est allée lui présenter son programme d’activités. L’homme a prodigué des conseils à la Ligue. Il a réaffirmé son engagement à l’accompagner dans ses activités. El Hadj Boureima Nana, l’industriel de Kossodo, faisant partie des présidents d’honneur, qui a également bien voulu recevoir El Hadj Ousséini Tapsoba et ses hommes. Il a, lui aussi, salué la vision de cette nouvelle association et promis de l’accompagner dans la réalisation de ses activités.
El Hadj Amidou Ouédraogo, connu sous le nom de Amidou Carreaux, dans son fief, a reçu les membres de la LIPF en bonne entente et en toute cordialité. Il a recommandé à l’association d’avoir une bonne conduite afin de promouvoir la paix.
Après Ouagadougou, la LIPF a mis le cap sur Nagréongo, où elle a rencontré El Hadj Saidou Bikienga, le tradipraticien qu’on ne présente plus. Celui-ci leur a prodigué des conseils et a souhaité que l’association puisse aller de l’avant. À en croire le président de la Ligue, le travail a déjà commencé.
Après ces visites, place aux activités. Était au programme, une visite de courtoisie au centre. Délwendé de Tanghin. Beaucoup d’autres activités en faveur de la paix sont prévues dans les prochains mois. Bon vent à El Hadj Ousséni Tap-soba et aux autres membres de la LIPF.
RACHID JUNIOR
L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016
Culture
« L’ISLAM ET LA PAIX DANS LE MONDE »
Docteur Ahmad Savadogo explique « L’Islam et la paix dans le monde ». C’est le titre du dernier opuscule du docteur Ahmed Savadogo, érudit en science islamique. À travers cette œuvre, l’auteur dit vouloir apporter sa contribution pour la construction d’un monde pacifique. C’est à l’université Ouaga II que la cérémonie de présentation a eu lieu le samedi 13 février 2016.
Pour répondre à certaines personnes se réclamant de cette religion, le docteur Savadogo laisse entendre qu’il faut rechercher les causes de leurs actes ailleurs et non dans l’Islam. Pour étayer davantage ses affirmations, l’auteur cite un verset du Coran où Dieu dit : « Les serviteurs du Tout Miséricordieux sont ceux qui marchent humblement sur terre. Et si quand les... » Ignorants, leur adressent des propos malveillants, ils répondent : « Paix ». Dans le livre, bien que chaque chapitre traite d’un aspect particulier, l’auteur fait une démonstration constante du lien parfait qui existe entre l’Islam et la paix. La plupart de ses affirmations sont étayées par des versets du Coran ou des propos du Prophète Mohammad (pbsl). Dans le premier chapitre, l’auteur décline les « Bases de la paix en Islam ». À ce titre, il disséquera « la science utile », « la foi », « la soumission à Allah », « la bienfaisance », « la justice ». Ces différents titres sont ex-
C’est devant un parterre de collègues, d’étudiants, de fidèles musulmans, d’invités comme le conseiller de l’ambassade d’Algérie que le docteur Sawadogo a décliné le contenu de son livre. L’auteur commence la présentation de son opuscule par faire le funeste constat de la situation de notre monde qui sombre de plus en plus dans la guerre. L’auteur s’indigne du fait que « la paix est devenue une denrée rare entre les humains qui étaient ». censés fraterniser. Il déplore également la course aux armes dont les États se livrent. Et pour lui, cette tendance doit être renversée pour aller dans le sens du tissage d’une relation fraternelle et pacifique entre les descendants d’Adam et Ève. Ainsi, l’orateur interpelle tous sans distinction que la quête de la paix est un devoir pour chaque humain habitant cette terre d’agir pour la paix entre les Hommes.
Tout en dressant ce tableau sombre du monde actuel, le docteur Sawadogo s’offusque du fait que sa religion soit indexée comme l’une des sources de la violence. Pour battre en brèche cette opinion, l’auteur va définir le nom de la religion à laquelle il appartient en excipant sa quintessence qui n’est autre que la paix. « Islam veut dire la paix », dit-il. Évoquant les agissements de violence et de terreur, il explique les principes que le fidèle musulman doit faire siens pour être en conformité avec sa religion.
Pour conclure ses propos, Sawadogo appelle d’abord les musulmans à la recherche du savoir, à l’adoration et à la vigilance. Aux non-musulmans, il leur rassure que l’Islam, qui annonce la bonne nouvelle du paradis à ceux qui croient et font le bien, et l’enfer aux malfaiteurs, ne peut être une religion de terreur.
Hamidou A. TRAORE
L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016
Sermon du mois
La femme émancipée selon l’Islam
Toutes les louanges sont à Allah, le Seigneur des mondes. J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’être adorée, si ce n’est Allah, et que Mohammed est son messager. Le monde entier commémore, ce mois-ci, la journée internationale de la femme. Nous saisissons cette occasion, à travers ce sermon, pour rappeler la place de la femme dans notre religion. La place et le statut que notre religion a accordés à la femme n’ont pas d’égaux dans les autres religions ou civilisations. En voici quelques exemples : Dans notre religion, le respect de la mère vient avant celui du père. Interrogé sur la personne qui mérite respect et obéissance entre les deux parents, le prophète Mohammed (SAW) répondit trois fois : « à la mère » avant de mentionner le père. Notre religion exempte la femme des soucis de la vie quotidienne. Il ne pèse sur elle aucune dépense, ni à l’égard de sa personne, ni à l’égard de ses parents, ni à l’égard de ses enfants. Tout ceci relève des devoirs de l’homme.
L’Islam a accordé à la femme, et à elle seule, un cadeau de mariage appelé dot. Il lui a aussi accordé un droit à l’héritage. Dans notre religion, celui qui accuse une femme d’adultère est passible de 80 coups de fouet et de toute sorte d’humiliation. Tout ceci pour préserver l’honneur de la femme.
L’Islam permet à la femme de demander le divorce quand son mari ne respecte pas ses devoirs et que son foyer devient un supplice. Ceci indique que la femme en Islam n’est pas une esclave à la merci de son mari. D’ailleurs, on ne peut la donner en mariage sans son consentement.
Ces quelques exemples, par souci de temps, montrent la place que notre religion a donnée à la femme, mère de l’humanité. Cet honneur, la femme On doit à travers le respect des règles qu’Allah lui-même, créateur des hommes et des femmes, et celui qui connaît mieux que quiconque leurs droits et leurs devoirs, a instaurées. Ces règles, il faut le rappeler, résistent au temps et aux époques. Cependant, lorsque la femme tourne le dos aux règles établies par son créateur, automatiquement, elle perd son honneur. Ainsi dit, la femme ne sera ni épanouie, ni honorée, ni magnifiée, ici-bas et dans l’au-delà, qu’à travers sa soumission à Allah (SWA). L’honneur le plus ultime qui soit pour toute femme, c’est d’être agréée par Allah le Jour dernier. La femme qui aura compris cela et qui se serait donné les moyens de bénéficier de cette place, c’est elle la femme émancipée, la femme libérée.
À cet effet, le prophète Mohammed (Paix et salut d’Allah sur lui) a dit : « Parmi les occupants de l’enfer, les plus nombreux sont les femmes », hadith authentique. Le combat qui vaille la peine d’être mené pour une femme, tout comme pour tout homme, c’est celui-ci : comment Se battre pour ne pas aller en enfer ? La femme émancipée, la femme libérée, c’est d’abord la femme qui sait qu’elle n’est qu’une créature. Qui sait qu’Allah, son créateur, est unique et qu’Il mérite une adoration exclusive. Cette femme s’éloigne des marabouts qui lui proposent leurs services pour ceci ou cela. Elle évite de tomber dans le chirk et n’associe rien à Allah dans son adoration.
La femme honorée, c’est celle-là qui atteste que le Prophète Mohammed (SAW) est son messager et qui essaie d’imiter son exemple. Elle sait également que les femmes du Prophète Mohammed (SAW) sont les mères de tous les croyants et essaient de suivre leurs exemples. La femme émancipée, c’est elle qui veille au respect des actes obligatoires de la religion, qui accomplit la prière à ses heures. C’est celle-là aussi qui respecte ses devoirs vis-à-vis de son mari, de ses enfants, de sa famille.
À ce propos, le Prophète Mohammed (SAW) a dit : « La femme veille sur la demeure de son mari. Et il lui sera demandé comment elle a... » accompli ce devoir ». La femme libérée, c’est celle-là qui protège la société en préservant son honneur, sa dignité. C’est celle-là qui évite de tomber dans la débauche, qui s’éloigne de toute attitude nuisible à la société toute entière. Elle évite d’être l’arme de Satan contre les créatures d’Allah (SAW). Elle ne s’exhibe pas. Elle préserve jalousement ce qu’elle a de plus sacré, qui est son corps.
La femme émancipée, c’est celle qui rend un grand service à la Nation en veillant à l’éducation de ses enfants, qui transmet des nobles valeurs à ses enfants afin qu’ils soient des dignes fils et filles de la Nation. La femme honorée, c’est celle qui s’éloigne de toutes les causes qui peuvent lui valoir le courroux d’Allah. Elle est satisfaite de comment elle a été créée. Ainsi, elle évite de changer son teint, de porter des perruques et des mèches et tout ce qui s’y apparente, elle n’épile pas ses cils et ses sourcils. Bref, elle ne change pas la création d’Allah. La femme émancipée, c’est celle qui est Endurante par rapport à l’application des préceptes de sa religion, qui ne prêtent pas attention à ce qui se dit sur elle quant à la manière dont elle applique sa foi. Elle résiste face aux détracteurs qui dénigrent son accoutrement, sa façon d’être.
Pour terminer, la femme libérée, c’est celle-là qui trie ses amis, qui ne prend pas n’importe qui comme amie. Mais choisit plutôt celles qui vont lui rappeler la voie d’Allah et de son prophète. Elle choisit celles qui vont l’aider à mettre en application ces quelques critères susmentionnés. Voilà donc les critères d’une femme émancipée.
Celle qui remplit ces critères n’est plus soucieuse des festivités du 8 Mars. Mais celle qui se rebelle par rapport aux lois de son Seigneur, aussi longtemps qu’elle célèbrera cette fête, elle ne saura trouver son bonheur ici-bas, encore moins dans l’au-delà.
Imam Mahmoud Ouédraogo
L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016
Société CENTRE ORTHOPEDIQUE DES HANDICAPÉS MOTEURS
Assalam international et l’ambassadeur d’Algérie offrent des machines à coudre. C’est une initiative de la Fédération « Assalam International » pour la paix universelle. Son président, Excellence Mohammed Doumi, a approché l’ambassade d’Algérie dans le but d’obtenir des machines à coudre au profit des pensionnaires du Centre orthopédique des handicapés moteurs. La cérémonie de remise a eu lieu le vendredi 17 février 2016, au Centre orthopédique des handicapés moteurs du Burkina Faso. Une dizaine de machines à coudre. Voilà le contenu de ce don qui a mobilisé l’ambassadeur de l’Algérie au Burkina, Mohammed Ainseur, la secrétaire d’État chargée des affaires sociales, le président de l’association Assalam International, Mohammed Doumi, et de nombreux invités. Ce don, selon l’initiateur, Assalam International, vise à permettre aux pensionnaires du centre d’avoir de quoi mettre en application les connaissances acquises en matière de couture. « Et que ce don soit une source de revenus pour les bénéficiaires », a noté Excellence Doumi. Les bénéficiaires étaient. représentés par Oumarou Ka-boré, qui, dans son allocution, s’est naturellement réjoui de ce geste. Pour lui, après la création de ce centre en 1991, il contribue à la formation des personnes en situation de handicap. Mais le hic, c’est qu’après la formation, c’est la croix et la bannière pour l’importance de ce don. Il a remercié les donateurs et les diplomates mais non sans les inviter à multiplier davantage ce genre d’initiative. Il a souhaité également que d’autres bonnes volontés emboîtent le pas de « Assalam international ». L’association a promis de réitérer ce genre de soutien. Il a rappelé que sa cible est les jeunes sans emploi, les enfants de rue et les mendiants. Il a saisi l’occasion pour lancer un cri de cœur, qui est de voir se réaliser un jour au Burkina Faso, un grand centre pour accueillir les malades mentaux. Quant au premier diplomate algérien, ce don s’inscrit dans la politique des autorités de son pays d’apporter du soutien aux couches les plus défavorisées du Burkina Faso. Selon lui, d’autres initiatives similaires devraient suivre. Initiatives suivront afin de contribuer à une résorption du problème crucial du manque d’emplois. « Je reste disponible et engagé pour accompagner les Burkinabè », a confié Mohamed Ainseur. Madame la secrétaire d’État chargée des affaires sociales dit être particulièrement touchée par l’initiative de l’association. Elle a souligné également que son ministère de tutelle est disponible pour accompagner les événements de ce genre, avant d’adresser son mot de reconnaissance et de remerciement à l’ambassadeur et son équipe, à la Fédération « Assalam Internationale ».
En guise de gratitude, une attestation de reconnaissance et un pagne tissé à la main ont été remis à l’ambassadeur par les pensionnaires du centre. La cérémonie a pris fin par une collation offerte par la Fédération « Assalam Internationale ». Junior nière pour les formés de pouvoir voler de leurs propres ailes, d’où la fédération va demeurer dans la lutte pour la réinsertion socioprofessionnelle.
L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016. COMMUNAUTÉ MUSULMANE
El Hadj Abdour Rahman Sana était à Paspanga. Le nouveau bureau de la communauté musulmane du Burkina Faso, avec à sa tête son président, Abdour Rahman Sana et son équipe, a effectué une visite de courtoisie au bureau local de la Communauté musulmane de Paspanga. La cérémonie a débuté par une lecture coranique, suivie du mot de bienvenue du président de la mosquée, Aly Sanna. Ce dernier a tenu à remercier la délégation de la CMBF, dont le nouveau président. Pour lui, cette visite est un honneur pour les musulmans du quartier Paspanga et pour le bureau local.
À sa suite, le représentant des Imams de vendredi, Issa Kindo, n’a pas tari d’éloges envers la nouvelle équipe qui doit conduire les affaires de la CMBF les cinq prochaines années à venir. Le tout nouveau président de la CMBF, El Hadj Abdour Rahman Sana, dans ses propos, a indiqué qu'il est à la tête de la communauté depuis huit mois. Et cela fait deux mois qu’il sillonne les provinces avec son équipe pour une prise de contact. S’il est Présent à Paspanga, c’est pour qu’il y ait un échange franc entre la CMBF mère et ses bureaux locaux. Le président a invité les fidèles à l’interpeller dans l’exercice de ses fonctions pour qu’il puisse conduire son mandat.
Le président de la jeunesse de la CMBF, El Hadj Salif Tassambédo, a embouché la même trompette que son chef. Il a encouragé les femmes et les jeunes à occuper leurs places au sein de cette mosquée. « Il faut placer l'amour et la sagesse au cœur de vos activités », a-t-il lancé.
Il est aussi revenu sur les attaques terroristes du 15 janvier. Il a profité de l’occasion pour saluer la bravoure des forces de l’ordre et demander aux musulmans de soutenir les autorités pour mieux lutter contre le terrorisme.
Les jeunes, de par leur représentant, ont salué la pertinence de cette ronde du nouveau bureau. Ils ont exprimé le souhait d’intégrer les jeunes au sein de la mosquée et l’établissement d’un contact permanent avec le bureau de jeunesse de la CMBF. Les femmes également ont fait des propositions et ont soumis des... doléances pour voir les choses évoluer au sein de leur mosquée. À la fin de la rencontre, les visiteurs ont remis des nattes et des bouillards à la mosquée de Paspanga. Les visités ont, eux aussi, remis quelques présents au président de la CMBF et à sa délégation. Ils ont soumis leurs doléances qui se résument à la formation continue.
L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016
Culture
MONDE DE L’INVISIBLE
L’apparence physique des djinns
Le fait que les djinns existent bel et bien ne doit faire l’ombre d’aucun doute dans l’esprit du musulman. En effet, bien qu’ils appartiennent au monde de l’invisible, ils font partie de la création d’Allah, que nous devons reconnaître et à laquelle nous devons fermement croire, au même titre que nous croyons aux anges. L’existence des djinns a été rapportée dans la parole d’Allah mais également par Son Messager (‘alayhi salat wa salam). L’appellation djinn provient des mots arabes « janna, ajanna, jane » qui signifient tous les trois recouvrir, cacher, voiler. C’est ainsi que le terme Djinn leur a été attribué dans le sens où ce sont des êtres que nous ne voyons pas. Au sujet de l’existence des Djinns et de la croyance en eux, Cheikh ibn Taymiyya (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Personne parmi les musulmans ne nie l’existence des djinns. De même, la majorité des mécréants reconnaissent leur existence car cela a été rapporté de source sûre à travers les Prophètes qui se sont succédés de façon récurrente. Cela est donc connu par la force des choses autant par le commun des gens que par les élites. Ainsi, tout le monde reconnaît cette réalité excepté une infime partie de philosophes ignorants et autres ».
L’existence des Djinns est donc une certitude et la croyance en eux une obligation pour tout musulman.
La création des Djinns Les Djinns font partie de la création d’Allah comme nous l’avons expliqué. Mais il convient de savoir, chers frères et sœurs, que ces créatures invisibles ont été créées avant l’Homme lui-même. Saviez-vous que les Djinns avaient été créés au moins 2000 ans avant l’être humain ? Cela a été rapporté par les hadiths et explicité par l’éminent savant Ibn Kathir (qu’Allah lui fasse miséricorde) dans son tafsir. En effet, les Djinns ont été créés avant l’Homme et ont occupé la terre avant lui. Sur cette terre, ils y ont semé troubles et guerres. Ibn Kathir explique ainsi d’après le hadith rapporté par Al Hakim : « Les Djinns vivaient sur la terre deux mille ans avant la création d’Adam. Ils semèrent le désordre sur terre et firent couler le sang (injustement). Allah leur envoya alors une armée d’anges qui les frappèrent et les repoussèrent jusqu’aux bords des mers. C’est pour cela que lorsqu’Allah dit : {Lorsque ton Seigneur confia aux anges : « Je vais établir sur la terre un successeur (Khalifa) ». Ils dirent : « Vas-Tu y installer quelqu’un qui y mettra le désordre et répandra le sang ? »} (Sourate 2 : Verset 30). Les anges eurent peur que les crimes des djinns se réitèrent à nouveau avec la venue des humains.
La création des Djinns est donc bien antérieure à celle de l’être humain puisqu’ils vivaient sur terre avant même l’existence d’Adam (‘alayhi salam). Les Djinns ont été créés par Allah à partir d’un feu comme Il le révèle : {Et quant au djinn, Nous l’avions auparavant créé d’un feu d’une chaleur ardente} (Sourate 15 : Verset 27). Ce feu particulier dont ont été créés les Djinns a également été décrit par le Prophète (‘alayhi salat wa salam) comme suit : « Les anges ont été créés de lumière, les djinns d’un feu sans fumée, et Adam à partir de ce qui vous a été décrit » (Muslim).
L’apparence physique des Djinns. Étant donné que les Djinns sont des créatures invisibles, il nous est impossible de savoir à quoi ils ressemblent exactement. Nous ne disposons que des descriptions faites par Allah et Son Messager (‘alayhi salat wa salam). Les Djinns, bien qu’étant invisibles, peuvent parfois prendre une autre forme, selon la volonté d’Allah. C’est ainsi qu’al Qady Abou Bakr a expliqué : « Il ne fait aucun doute (après avoir reconnu que les Les djinns sont créés de feu. Qu’Allah est capable de leur donner une apparence visible et les doter de corps solides dont la taille dépasse largement celle qui était la leur lorsqu’ils étaient encore faits de feu. Il peut également leur donner différentes formes et aspects pour lesquels ils quittent leur état primitif combustible. La forme des djinns peut donc être variée d’un djinn à l’autre et ce, en fonction de l’apparence que certains vont prendre, toujours d’après ce qu’Allah a décrété.
Cheikh Ibn Taymiyya (qu’Allah lui fasse miséricorde) a également affirmé que les djinns changeaient d’apparence et ce, d’après les paroles du Prophète (‘alayhi salat wa salam) qui a vu les djinns sous différentes formes. Les djinns prennent notamment l’apparence d’êtres humains ou d’animaux, dont les serpents, comme cela a été rapporté par Abu Said al Khoudry, d’après qui le Prophète (‘alayhi salat wa salam) a dit : « Il y a à Médine des djinns qui se sont soumis (à l’Islam). Si l’un d’entre eux s’introduit dans vos maisons... » sous forme de serpents, demandez-lui de quitter les lieux. S’il n’est pas parti au bout de trois jours, tuez-le » (At Tirmidhy). Le fait que les Djinns prennent différentes apparences n’est possible qu’avec la volonté d’Allah. C’est Lui qui crée et modifie toute chose. Cette métamorphose des corps est toutefois pratiquée par les Djinns pratiquant la sorcellerie comme cela a été expliqué par ‘Umar Ibn Al Khattab (qu’Allah l’agrée) lorsqu’il a dit : « Personne ne peut prendre une apparence autre que celle sous laquelle Allah l’a créé. Mais comme vous, ils ont des sorciers identiques aux vôtres. Lorsque vous voyez ce genre de choses, faites l’adhan » (Asir ibn ‘Amr).
Ainsi, les Djinns peuvent pratiquer la sorcellerie et sombrer dans le chirk ou peuvent suivre les commandements d’Allah en n’adorant que Lui. Il existe en ce sens différentes catégories de Djinns, que nous étudierons dans notre prochain rappel inchaAllah. Qu’Allah raffermisse notre foi dans ce qui est apparent et caché. Qu’Il fasse de nous des. serviteurs pieux et soumis à Sa volonté.
L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016
Le saviez-vous
ÉTAT ISLAMIQUE
Le génocide dont l’Occident est complice
Comment a-t-il été possible de déposer Saddam Hussein en quelques semaines et Mouammar Kadhafi en quelques mois alors que l’État islamique ne subit que des défaites épisodiques, voire quand il ne remporte pas de franches victoires ? En moins d’une semaine sont tombées Ramadi, une des capitales de province d’Irak, et Palmyre, cette oasis au nord-est de Damas qui abrite les ruines monumentales d’une grande ville qui fut l’un des plus importants foyers culturels du monde antique. Combiner ces deux fronts et l’emporter à chaque fois aura été un véritable coup gagnant pour le calife autoproclamé Abou Bakr al-Baghdadi. Arrêté presque par erreur en 2004, ce dernier passera dix mois dans les geôles étasuniennes en Irak avant d’être relâché. Il est aujourd’hui au faîte de sa gloire. Et même si ses djihadistes ont connu récemment des pertes après avoir engagé une majeure partie de leurs forces, ils ont aussi dispersé des adversaires plutôt coriaces : des milices chiites et le Hezbollah, qui soutiennent Bagdad et Damas, ont été soumis à une si rude épreuve que le premier ministre irakien Haïder al-Abadi est allé solliciter la Russie en vue de se faire livrer des armes au plus tôt. La situation urge en effet.
Malgré les raids de la coalition dirigée par les États-Unis, l’État islamique a repris plus de la moitié du territoire syrien, soit près de 90.000 km². L’Oncle Sam, après l’invasion de 2003, n’a en fait jamais contrôlé l’Irak. Il s’est contenté d’assurer la surveillance du territoire, sans jamais véritablement sortir des casernes ou de la fameuse Green Zone.
Concrètement, les Occidentaux ont disparu du paysage de l’ancienne Mésopotamie, laissant prospérer le chaos qu’ils ont contribué à instaurer. Les djihadistes terrorisent aujourd’hui non seulement les populations mais administrent des villes entières comme Raqqa, extrayant même du pétrole tout en en. Faisant commerce. Falloujah est à ce titre devenue un symbole pour l’État islamique. C’est là en effet que tout a commencé pour ce dernier. Il y gère tous les aspects de la vie quotidienne. Les djihadistes ont mis en place une administration, une justice. Les rues sont nettoyées tous les jours… L’organisation dirigée par Abu Bakr el-Baghdadi a le sens de l’organisation. Elle fournit ainsi des denrées de première nécessité aux commerçants comme la farine ou le riz pour les vendre à des prix cassés. Elle aurait également mis en place un système pour payer les propriétaires de générateurs électriques, assurant de facto le courant dans les quartiers de la ville qui en étaient jusque-là privés. Ce modèle serait appliqué dans toutes les zones syriennes et irakiennes tombées sous le contrôle de l’EI, signe d’une volonté de rassurer et de gagner la sympathie des populations locales et des plus démunis. Les djihadistes peuvent en effet se permettre ces largesses… car ils sont riches. Selon les estimations des services de renseignement américains rendues publiques en septembre 2014, l’État islamique engrangerait jusqu’à trois millions de dollars quotidiennement, ce qui en fait l’une des organisations terroristes les plus riches de l’histoire. Magnanimes d’un côté, les djihadistes sont impitoyables de l’autre. L’État islamique pourrait ainsi avoir commis des crimes contre l’humanité, crimes de guerre et de génocide en Irak, selon un rapport de l’ONU publié fin mars. Ce rapport dit avoir les preuves qui « suggèrent fortement » que l’EI a perpétré un génocide contre la communauté yézidie avec l’intention de la détruire en tant que groupe. Ce n’est pas tout : les disciples du calife al-Baghdadi ont également infligé un traitement brutal à d’autres groupes ethniques, indique le rapport, notamment les chrétiens, les Kurdes et les Mandéens. S’il existait vraiment un choc des civilisations entre l’Occident et le monde islamique, on pourrait dire que les Étasuniens et les Occidentaux seraient tombés à pieds joints dans Le piège tendu par l’État islamique et ses alliés sunnites (lesquels comprennent les monarchies du Golfe et la Turquie). Loin de faire plier le djihadisme, les guerres menées par l’Occident depuis l’ère Bush l’ont au contraire renforcé en multipliant ses foyers. Le mode d’action militaire n’est pas remis en cause alors que ses fréquents dégâts collatéraux attisent la haine à l’égard de ceux qui bombardent. Ces guerres contre le terrorisme s’attaquent aux effets et non aux causes. Personne ne songe à fonder cette lutte sur les origines du djihadisme, ni sur les raisons qui le perpétuent, pas plus que ne sont vraiment remis en cause ces alliés qui instrumentalisent le djihadisme ou qui en font le lit. Les pressions sur l’Arabie saoudite, le Qatar ou la Turquie, lorsqu’il y en a, sont Martin, Résistance politique, 2015.
L’Imam dit : Celui qui s’érige en l’espoir en toi est infime. Je souffre de la pénurie de la provision, de la longueur du chemin, de l’étendue du voyage et de l’ampleur du but à atteindre. Maître pour éduquer les autres, doit commencer par son auto-éducation. Il doit édifier les autres par sa conduite avant de les édifier par ses paroles ; un maître qui veille à être son propre éducateur mérite plus de vénération que celui qui éduque les gens et les instruit.
O monde ! Va-t’en ! Est-ce à moi que tu t’attaques ? Cherches-tu à me séduire ? Tu es loin d’y réussir. Trompe un autre que moi. Je n’ai nul besoin de toi. Je t’ai répudié trois fois, d’une manière définitive. Ton séjour est court, ton importance minime et insuffisante ou trop timorée.
Les États-Unis et l’Europe ont quasiment laissé agir leurs alliés régionaux, comme en Syrie où le principal soutien concret à la rébellion a été celui de ces acteurs régionaux, concourant ainsi à la prédominance des groupes islamistes et djihadistes. Et les Occidentaux reprochent aux rebelles encore « modérés », très affaiblis, leur coordination sur le terrain avec le Front al-Nosra. Loin d’avoir un regard objectif sur la situation, Washington continue. de se méfier de l’Iran tout en vouant une confiance pour le moins totale dans la monarchie saoudienne. C’est entre les colonnes de Palmyre, qui n’avaient jamais connu de destruction importante en trois mille ans, que se déroule aujourd’hui une véritable tragédie : une sorte de génocide culturel, historique et humain dont l’Occident est beaucoup plus complice que victime.
Capitaine Martin
La source originale de cet article est Résistance politique Copyright © Capitaine
Je vous recommande cinq choses qui justifieraient toute peine pour y parvenir : Que chacun de vous n’espère qu’en Dieu, ne redoute que le péché, n’ait point honte s’il est interrogé sur une chose qu’il ignore, de répondre : je ne sais pas ; qu’il n’ait point honte d’apprendre ce qu’il ignore ; pratiquez la patience car elle est pour la foi ce qu’est la tête pour le corps ; un corps sans tête est inutile, de même qu’une foi sans patience.
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Société
Au-delà des belles paroles
La religion est révélée aux hommes afin de parfaire leur conduite sur la surface de la terre. L’Islam surtout, ensemble de règles purement religieuses et règles sociales, insiste sur la nécessité de concilier ces deux aspects. L’Islam, tel qu’on l’enseigne, fait de la vie d’ici-bas le dernier des soucis de l’homme. Comme un voyageur en escale, cette vie terrestre n’est qu’une simple transition pour le croyant. C’est pourquoi les biens de ce monde ne l’intéressent pas tant. Il en profite pour se préparer pour l’au-delà. L’accaparement des richesses, la thésaurisation, la course effrénée aux biens de ce monde sont présentés dans la religion comme un défaut de la foi. Est plutôt exalté, le partage. Encore et toujours. Les premières générations de l’islam se reconnaissent en ces valeurs. Le Prophète Mohammed (Paix et salut de Dieu sur lui) a donné la voie à suivre ; et elle fut suivie effectivement à la lettre. On ne reviendra pas sur les nombreux hadiths et quisas qui relatent le dédain de ces pieux prédécesseurs par les biens. de ce monde. Et aujourd’hui, ce qui nous incombe, c’est vraiment de calquer leur exemple. À l’examen, l’on se rend compte que pour nombre d’entre nous, c’est plutôt le contraire. Les nôtres se plaisent à vivre le paradis aux côtés de leurs voisins qui, eux, vivent l’enfer. S’il y a une ressemblance entre les premiers musulmans et nous, c’est généralement dans l’apparence et dans les belles paroles. Mais quand vient le moment de mettre en application ces belles paroles, nous tournons le dos.
Les jeunes sont en chômage et sans emploi. Ils sont en quête de quoi subsister. Pour beaucoup, il suffit d’un simple coup de pouce pour leur donner la joie de vivre. Ce petit coup de pouce faisant défaut, ces jeunes tombent très souvent dans la dépression et dans le désespoir. Ce qui est choquant, c’est qu’ils vivent auprès de leurs frères musulmans, vachement riches, qui sont à chaque fois entre deux avions, qui changent les grosses cylindrées comme on change de chemises. Mais jamais ou rarement le sort de ces jeunes. Sans emplois ne les préoccupe. Souvent, le mauvais exemple vient même de ceux qui nous donnent les leçons, nos imams et nos cheikhs. Le matérialisme béat, l’individualisme, l’égoïsme sont rentrés dans nos rangs. L’esprit de partage et de solidarité que le messager a voulu faire passer comme message aux musulmans ne passe pas. Comment être de bons musulmans si nous sommes incapables de faire ce don de soi ? Comment être de bons musulmans si l’amour de ce bas monde domine celui de l’au-delà ? Sommes-nous de bons musulmans si notre prière et notre jeûne ne nous obligent pas à partager ce qu’on a de plus cher ? En tous cas, le Coran nous rappelle que la bonté pieuse ne consiste pas seulement à accomplir la prière. La prière doit nous inculquer le partage, le don de soi, l’amour du prochain, l’amour de l’autre monde. Elle doit nous inciter à nous soucier du sort des autres, de l’état de la communauté. Si tel n’est pas le cas, il y a lieu de se poser des questions.
AG. INVOCATION POUR S’ACQUITTER D’UNE DETTE Allâhummakfinî bi-halâlikacanharâmika-waghninî bi-fadlikacammansiwâk. « Ô Seigneur ! Accorde-moi de Tes biens licites pour m’éviter de rechercher Tes interdits et puisse Ta générosité m’atteindre pour m’éviter de recourir à tout autre que Toi. »
Allâhummainnîacûdhubika mina-l-ham-miwa-l-hazani, wa-l-cajziwa-l-kasali, wa-l-bukhliwa-l-jubni, waddalaci d-dayniwaghalabati r-rijâl. « Ô Seigneur ! Je me mets sous Ta protection contre les soucis et la tristesse, contre l’incapacité et la paresse, contre l’avarice et la lâcheté, contre le poids de la dette et la domination des hommes. »
LES DIFFERENTS POINTS DE VENTES - LA SURFACE - SONACOF - NAWFAL - NATIFA MARKET/ZOGONA - KIOSQUE FACE AMBASSADE DU GHANA - KIOSQUE CHEZ ALOIS FACE ZAKA - KIOSQUE SITARAIL - LIBRAIRIE MUJA - KIOSQUE / FACE CITE AN III
LES POINTS DE VENTE / VILLES
ORODARA : ZEBA SOULEYMANE 78573157
OUAHIGOUYA : SAWADOGO SAYOUBA 76 25 99 14
BOBO DIOULASSO : EL HADJ MONE OUMAROU 78 13 39 65
KOUDOUGOU : DABONE SADA 70 15 58 47
HOUNDE : ZOUNDY SEYDOU 74 77 97 13 L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016
11 Economie
AR RIBAA (suite)
L’intérêt perçu dans certains échanges («ar-riba fil-bu)
Le Prophète a, ensuite, décrété comme relevant de l’intérêt certaines différences existant lors de transactions qui ne sont plus des prêts mais des ventes. C’est «l’intérêt perçu dans certains échanges» («ar-riba fil-buyû’»).
1) Qu’est-ce que l’intérêt perçu dans des échanges ?
Le Prophète (sur lui la paix) a dit : «De l’or contre de l’or, de l’argent contre de l’argent, du blé contre du blé, de l’orge contre de l’orge, des dattes sèches contre des dattes sèches, du sel contre du sel : quantité égale contre quantité égale, main à main. Celui qui donne un surplus ou prend un surplus tombe dans l’intérêt…» (rapporté par Muslim, n° 1584).
Dans un autre Hadîth, après avoir cité ces six biens et avoir dit qu’ils devaient être vendus «quantité égale contre quantité égale», le Prophète a également dit : «Lorsqu’il y a différence dans ces choses, vendez-les (en sorte que les... quantités échangées soient) comme vous voulez, à condition que ce soit main à main» (rapporté par Muslim, n° 1587). «Vendez de l’or contre de l’argent (les quantités échangées étant) comme vous voulez, à condition que ce soit main à main. Vendez du blé contre des dattes sèches (les quantités échangées étant) comme vous voulez, à condition que ce soit main à main. Vendez de l’orge contre des dattes sèches (les quantités échangées étant) comme vous voulez, à condition que ce soit main à main» (rapporté par at-Tirmidhî, n° 1240).
Les savants ont des avis différents à propos des causes juridiques et conditions (illawashart) qui entrent en jeu dans cette interdiction. Pour tous ces avis, voir par exemple Bi-dâyatul-mujtahid, tome 3. Par souci de concision, je me contenterai de citer ici deux interprétations : Selon l’école shâfi’ite, sont concernés par la règle de l’intérêt sur les échanges deux catégories de biens uniquement : - catégorie 1 : tout ce qui sert de monnaie (ath-thamaniyya), à l’instar de l’or et de L’argent, mentionnés dans les Hadîths sus-cités, - catégorie 1 : tout bien qui est vendu au poids (yubâ’uwaznan), à l’instar de l’or et de l’argent, mentionnés dans les Hadîths sus-cités, - catégorie 2 : tout ce qui sert de nourriture (at-ta’m), à l’instar du blé, de l’orge, des dattes sèches et du sel, mentionnés dans les Hadîths sus-cités.
Et selon l’école hanafite, sont concernés par la règle de l’intérêt sur les échanges ces deux catégories de bien - catégorie 1 : tout bien qui est vendu au poids (yubâ’uwaznan), à l’instar de l’or et de l’argent, mentionnés dans les Hadîths sus-cités, - catégorie 2 : tout bien qui est vendu à la mesure (yubâ’ukaylan), à l’instar du blé, de l’orge, des dattes sèches et du sel, mentionnés dans les Hadîths sus-cités.
Les règles, extraites des Hadîths sus-cités, sont les suivantes : A) S’il y a échange de deux biens qui sont tels que l’un d’eux appartient à la catégorie 1 et l’autre à la catégorie 2 – par exemple qu’il y ait achat de blé contre de l’argent –, alors, d’après l’école hanafite comme d’après l’école shafi’ite, ni l’égalité ni la simultanéité ne sont obligatoires. B) S’il y a troc de deux biens qui... appartiennent à la même catégorie (la catégorie 1 ou la catégorie 2) et qui sont de même nature – par exemple qu’il y ait achat d’or contre de l’or, ou de blé contre du blé –, alors il faut qu’il y ait égalité des deux quantités échangées (le surplus d’un côté étant interdit) et il faut qu’il y ait simultanéité dans la prise de possession des deux biens échangés (le crédit étant interdit). Le surplus est du « riba-l-fadhl », le crédit est du « riba-n-nassa’ ». (Il est à noter que, d’après l’école hanafite, dans certains cas la simultanéité n’est pas nécessaire, les deux marchandises doivent être « payables comptant », même si la prise de possession effective peut être différée, à condition que les deux biens soient déterminés (mu’ayyan) et non pas indéterminés (ghayr mu’ayyan).)
C) Et s’il y a troc de deux biens qui appartiennent à la même catégorie (la catégorie 1 ou la catégorie 2) mais qui ne sont pas de même nature – par exemple qu’il y ait achat d’or contre de l’argent, ou de blé contre de l’orge –, alors L’égalité des deux quantités échangées n’est pas obligatoire ; par contre, le crédit est interdit et il faut qu’il y ait simultanéité dans la prise de possession des deux biens échangés (même note que plus haut à propos de l’école hanafite).
D) Et s’il y a troc de deux biens qui sont de même nature mais qui n’appartiennent ni à la catégorie 1 ni à la catégorie 2 – par exemple qu’il y ait achat d’un cheval contre un autre cheval –, alors il y a divergences d’avis :
– Selon l’école shâfi’ite, ni l’égalité ni même la simultanéité ne sont obligatoires : il peut y avoir surplus (on peut vendre un cheval contre deux) et il peut y avoir crédit.
– Et selon l’école hanafite, il peut y avoir surplus d’un côté ; par contre, les deux doivent être « payables comptant » (hâllan).
2) Pourquoi cela est-il interdit ? Dans un Hadîth, le Prophète a expliqué pourquoi il a étendu le concept d’intérêt – qui concernait au premier chef le surplus perçu sur les prêts – aux cas des échanges également. Il a dit : « Je crains que [cela ne... vous conduise à l’intérêt » (rapporté par Ahmad, n° 5851). Omar, Compagnon du Prophète, a donné la même explication (rapporté par Mâlik, n° 1328 et 1329). En effet, comme nous allons le voir, l’intérêt des échanges (« ar-riba fi-l-buyû’ ») ressemble, en son principe, à l’intérêt perçu sur les prêts (« ar-riba fi-l-qurûdh ») et peut y conduire indirectement en autorisant le contournement de l’interdiction de l’intérêt sur les prêts. Le Prophète l’a donc interdit.
Pourquoi le surplus assorti d’un crédit est-il interdit (or contre or, ou blé contre blé) (« Lima hurrima-n-nassî’awa-l-fadhl fîmubâdalatimâ-layniribawiyyanimuttahiday-in-naw’ ») ? Parce que cela revient à vendre de l’or à celui qui en a un besoin immédiat, en échange d’une plus grande quantité d’or, qu’il remettra plus tard. Or, si cela était autorisé, quelqu’un pourrait dissimuler un prêt à intérêt sous l’apparence de ce troc à crédit avec surplus : il pourrait prétendre vendre 1 kg d’or au comptant en contrepartie de 1,5 kg d’or à crédit, et réaliser en fait un prêt d’1 kg d’or en échange de 500 g d’or en guise d’intérêt ! Le Prophète a donc fermé la porte à ce risque de contourner l’interdiction de l’intérêt sur les prêts.
Pourquoi le surplus est-il interdit même sans crédit (or contre or, ou blé contre blé) ? Autoriser l’une des deux personnes qui ont recours à ce troc à recevoir – pour deux marchandises échangées au comptant – une quantité supérieure à celle qu’il livre, cela risque de l’entraîner à légitimer à plus forte raison le fait de recevoir – s’il est payé à crédit – une quantité supérieure à celle qu’il avait livrée (puisque le bien qui est livré comptant a un plus par rapport au même bien livré à crédit ; cette personne pourrait se dire : si le surplus est permis au comptant, il devrait l’être à plus forte raison à crédit, puisque ce qui est livré au comptant possède un plus par rapport à ce qui est livré à crédit : « li-n-naqd maziyya ‘alal-muajjal’ »). Cela reviendrait alors au cas du surplus assorti d’un crédit (voir ci-dessus) ! Deux Compagnons ayant ainsi raconté qu’ils donnaient deux mesures de dattes de moins bonne qualité pour obtenir une mesure de dattes d’excellente qualité, le Prophète leur dit : « Héla, c’est l’intérêt même ! » Il leur conseilla ensuite – étant donné que la considération, dans les transactions, va à la forme également – de vendre, dans un premier temps, deux mesures de dattes de moins bonne qualité et d’obtenir ainsi leur valeur en monnaie, puis, dans un deuxième temps, d’acheter avec cette monnaie la mesure de dattes d’excellente qualité (rapporté par al-Bukhârî et Muslim).
Pourquoi le crédit sans surplus est-il interdit (dans le cas du troc d’orge contre de l’orge même, ou de change d’argent contre de l’argent même) ? Monnaie et nourriture constituent, parmi tout ce dont les humains ont besoin pour vivre sur terre, des choses essentielles. Ceci d’une part. D’autre part, leur valeur varie fortement en très peu de temps. Dès lors, vendre 100 kg de blé livrables à Comptant contre 100 kg de blé livrables à crédit, c’est permettre la spéculation sur un bien qui est d’une part essentiel et dont, d’autre part, le cours varie rapidement. Le Prophète a donc voulu qu’on évite cette possibilité de spéculer. Vendre 1 kg d’or comptant contre 1 kg d’or payable dans un an pose le même problème. Pourquoi le crédit sans surplus est-il interdit (dans le cas du change d’or contre de l’argent ou du troc d’orge contre du blé) ?
Imaginez qu’à telle date donnée, 1 kg d’or ait la même valeur que 80 kg d’argent. Vendre 1 kg d’or contre 80 kg d’argent au comptant, c’est permis. Vendre 1 kg d’or contre 90 kg d’argent au comptant, c’est aussi permis. En revanche, vendre 1 kg d’or contre 90 kg d’argent à crédit n’est pas autorisé. Car si cela était autorisé, quelqu’un pourrait dissimuler un prêt à intérêt sous l’apparence de ce troc à crédit : il pourrait prétendre vendre 1 kg d’or au comptant contre 90 kg d’argent à crédit, mais réaliser en fait un prêt sur lequel il touche de l’intérêt. J'ai calculé que 1,125 kg d’or a la même valeur que 90 kg d’argent. Il prête 1 kg d’or et touche, en pure contrepartie du délai accordé, l’équivalent de 1,125 kg d’or ! Ce serait alors de l’intérêt sur un prêt. Le Prophète, en interdisant le crédit dans ce cas de figure, a donc fermé la porte à ce risque de contourner l’interdiction de l’intérêt sur les prêts en faisant de la différence des valeurs une pure contrepartie du délai accordé.
Par contre, si on vend 1 kg d’or contre 90 kg d’argent au comptant, il n’y a pas ce risque de percevoir cette différence sur un délai, puisque les deux biens sont échangés au comptant. Cela est donc permis (c’est la règle que nous avons vue plus haut, dans le point C : quand les deux marchandises vendues l’une contre l’autre ne sont pas les mêmes, il est permis qu’il y ait un surplus d’un côté, mais il faut que les deux marchandises soient payables « comptant »).
De même, l’interdiction que nous venons de voir ne concerne que des biens échangés à l’intérieur même de leur catégorie : or contre argent, ou blé contre orge, etc. (c’est le cas C cité plus haut). Par contre, au cas où on échange du blé contre de l’argent (c’est le cas A), le crédit est bien entendu possible.
3) Pourquoi le crédit est-il interdit dans ces échanges alors qu’il est autorisé dans un prêt ? Lorsqu’on emprunte 1000 € et qu’on rembourse ces 1000 € deux mois plus tard, on pratique aussi une sorte d’« échange » d’un bien (il s’agit de monnaie) contre le même bien (il s’agit de la même monnaie). La question qui se pose est donc : comment se fait-il que, comme nous venons de le voir, le crédit soit interdit dans le troc de blé contre du blé ou contre de l’orge, et dans le change d’argent contre de l’argent ou contre de l’or, mais soit autorisé dans l’emprunt d’argent ou de nourriture (c’est même ce qui caractérise d’ailleurs un prêt) ? La réponse est qu’en fait le troc relève de l’échange commercial (mu’âwadha), alors que le prêt ne relève pas du domaine du commerce (« mu’âwadhât ») mais du domaine des contributions. gracieuses («ta-barru’ât»). Or ces deux domaines ne sont pas régis par exactement les mêmes règles (A’lâmul-muwaqqi’în, tome 1 p. 295). C’est pourquoi Wah-baaz-Zuhaylî a, en ce qui le concerne, donné préférence ici à l’avis disant que si le prêteur a fixé la date à laquelle l’emprunteur devra le rembourser, il ne pourra pas lui réclamer le règlement avant cette date (il y a divergences d’avis entre les savants sur le sujet, cf. Al-Fiqhul-islâmî waa-dillatuh, tome 5 p. 3789).
La non-simultanéité est donc interdite lors d’un échange commercial du type des trocs évoqués plus haut ; mais elle n’est pas interdite dans un prêt. Par contre, la condition du surplus est, elle, interdite aussi bien dans les trocs évoqués plus haut (où le surplus est appelé «riba-l-fadhl») que dans les prêts (où le surplus est appelé «riba-l-qardh»).
4) Des formes de vente où il y a risque de présence de l’intérêt perçu lors des échanges («ar-riba fil-buyû’») et qui ont été interdits par le Prophète (sur lui la paix) : «Bay’ ul-muzâbana». (rapporté par al-Bukhârî, n° 2074, Muslim, n° 1540) : Vendre des dattes déjà cueillies contre des dattes non encore cueillies ne permet pas de vérifier si les deux quantités sont égales. Le Prophète l’a donc interdit. « Bay’ ul-muhâqala » (rapporté par al-Bukhârî, n° 2074, Muslim, n° 1540) (selon une des deux interprétations du terme « muhâqala ») : Vendre du blé en vrac contre du blé encore dans l’épi ne permet pas de vérifier si les deux quantités sont égales. Le Prophète l’a donc interdit.
Source : La Maison de l’Islam L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016
Monde Musulman
EGYPTE
Ahmed Mansour Korani, 4 ans, condamné à tort à la prison à vie pour meurtre
Incroyable mais vrai ! Dans une Égypte dirigée d’une main de fer par le despote Al-Sisi, où la justice aux ordres n’en finit pas de dresser l’échafaud à l’issue de mascarades de procès contre les partisans des Frères musulmans, un bambin de quatre ans, un bien jeune coupable idéal, a été condamné en février à la prison à vie par contumace, et ce. sans sourciller… Haut comme trois pommes mais accusé d’avoir à son actif un palmarès criminel long comme le bras, l’adorable petit Ahmed Mansour Korani, victime d’une terrible erreur judiciaire, a dû certainement ressentir le profond désarroi de son père sans en saisir les raisons, alors que ce dernier se démenait auprès des juges d’un tribunal militaire et des autorités pour dénoncer une cruelle aberration. Ce père de famille, aimant et fort démuni, a trouvé en lui des ressources insoupçonnées pour se dresser face à l’infernale machine judiciaire qui s’était mise en branle contre son petit garçon au visage poupon, au risque d’être lui-même broyé par le rouleau compresseur du système. En effet, il a appris ce qu’il en coûtait de vouloir faire reconnaître sa grosse bévue à l’institution judiciaire de son pays, se retrouvant placé en détention après que les forces de l’ordre aient débarqué chez lui pour interpeller son « bébé ». Incrédule et sceptique, l’officier de police a cru que ce papa effondré « se moquait de lui » et plutôt que de vérifier ses dires, l’a purement et simplement jeté en prison. Libéré au bout de quatre longs mois, alors que la clameur de protestation populaire montait, le père du petit Ahmed, totalement blanchi par l’enquête policière, a révélé son calvaire devant les caméras. « Je suis un homme pauvre, je suis un fils de cette terre, je n’ai jamais fait de mal à personne, je ne voulais pas que l’on me prenne ainsi mon petit garçon », a-t-il déclaré en larmes, tandis que son avocat Mahmoud Abou Kaf déplorait que les juges à qui le certificat de naissance du jeune Ahmed a été présenté - cette preuve irréfutable de son innocence - aient refusé de l’examiner.
Fort heureusement, il y a eu un avant et après passage télévisuel pour ce papa courage si bouleversant, puisque l’onde de choc émotionnelle provoquée par son témoignage sur les réseaux sociaux a contraint, dès le lendemain, un porte-parole militaire à briser la chape de plomb du silence. Ce dernier a daigné concéder qu’une « erreur » Pour le moins malheureuse s’était produite, et que le nom du petit garçon avait été injustement inclus dans une liste de 116 noms de personnes accusées d’avoir commis des crimes en janvier 2014, dans la province de Fayoum, à 70 km au sud du Caire. Le Colonel Mohamed Samir, droit dans ses bottes, a même indiqué sur Facebook que la condamnation du tribunal militaire était en fait destinée à un garçon de 16 ans portant un nom similaire, Ahmed Mansour Korani-Sharara, lequel aurait pris part à des émeutes organisées par des membres des Frères musulmans. Reste à savoir si cette erreur judiciaire, dont l’énormité ne contribue pas à redorer le blason de la justice égyptienne, sera officiellement actée et le petit Ahmed Mansour Korani pleinement réhabilité et enfin laissé à ses jeux d’enfants.
BAYERN Un supporteur condamné pour avoir traité Ribéry d’« islamiste » « Un supporteur du Bayern Munich âgé de 39 ans vient d’être condamné par la justice allemande à verser 1.600 euros d’amende pour avoir tenu des propos. Diffamatoires à l’égard de Franck Ribéry, traité d’« islamiste » après avoir appris le prénom accordé au troisième enfant de la star bavaroise, Seïf-al-Islam, écrit Le Figaro. « Celui qui prénomme son fils de la sorte est un islamiste », avait fustigé le supporter sur sa page Facebook. Le prénom Seïf-al-Islam signifie le glaive de l’Islam. Coïncidence malheureuse, le fils de Mouammar Kadhafi avait hérité du même prénom, ce qui avait valu à la famille Ribéry des remarques déplacées sur les réseaux sociaux.
« Je ne comprends pas les interrogations sur le prénom de mon fils, Seïf-al-Islam. Je ne vois pas le rapport avec le fils de Kadhafi. C’est là que je ne comprends pas. Ça m’agace, c’est chiant, pesant. Mais bon, il faut avancer, c’est la vie », s’était emporté l’ancien international dans un entretien accordé à Canal+, au cours duquel il était revenu sur sa conversion à l’Islam en 2006, conclut l’article du Figaro.
NEW YORK TIMES
Les articles sur l’Islam dépassent ceux consacrés au cancer et à la cocaïne. En revue et au crible par un groupe de chercheurs américains, les titres du New York Times, qui ont joué sur le poids des mots de 1990 à 2014, ont été lus avec attention et analysés minutieusement afin de déterminer si l’islam, après avoir remporté la palme des sujets passionnels, a également le triste privilège de s’être démarqué par des Unes sensationnalistes et anxiogènes s’avérant extrêmement préjudiciables en termes de compréhension et d’image.
Ce que l’on pressentait a été confirmé par un décryptage rigoureux qui ne laisse pas de place aux doutes : au cours de cette longue période de temps, l’islam a été dépeint de manière négative dans 57 % des manchettes conçues et publiées par la véritable institution qu’est le New York Times, distançant nettement les articles consacrés au cancer et à la cocaïne qui n’ont totalisé respectivement que 34 % et 47 % des accroches les plus sombres et choc.
Toujours noirci à dessein, avec un bond notable entre 2009 et 2014 où les titres à l’impact dévastateur sont passés de 35 %. À 68 %, le traitement de faveur peu enviable réservé à l’islam, renforcé par des articles au vitriol et une propagande islamophobe inflammable, ne s’est pas appliqué au christianisme et au judaïsme avec la même malhonnêteté intellectuelle, ampleur, constance et inconséquence. L’islam faisant les gros titres percutants et tétanisants dans plus de 20 % des cas par rapport aux deux autres religions monothéistes.
Tout en déplorant grandement que l’islam vole ainsi la vedette à toutes les thématiques, religieuses ou pas, les co-auteurs de cette investigation, Usai Siddiqui et Owais Arshad, se félicitent d’avoir mené à bien cette nécessaire étude comparée qui, statistiques irréfutables à l’appui, met en évidence ce que d’aucuns subodoraient ou dénonçaient depuis longtemps : l’image systématiquement négative, menaçante et explosive accolée à l’islam par les médias mainstream en général, et le New York Times en particulier. Leurs conclusions édifiantes ont corroboré les dires des associations musulmanes américaines. Plus influentes, dont le Conseil des relations américano-islamiques (Cair), qui n’ont cessé d’alerter et de désapprouver ce traitement biaisé et irresponsable.
GAZA
Israël refuse à une délégation parlementaire belge l’entrée
Une délégation de parlementaires belges en mission en Palestine s’est vu refuser le droit par Israël d’entrer à Gaza, a indiqué mardi sa présidente, la députée PS Gwenaëlle Grovonius. Les députés belges devaient se rendre à Gaza mardi, à l’invitation de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient), pour y rencontrer différentes ONG. Tous les contacts officiels à cette fin avaient été pris par les autorités belges en Belgique et sur place, a-t-elle indiqué. « Pourtant, aujourd’hui et à la dernière minute, la délégation s’est vu refuser l’accès à Gaza, les autorités israéliennes ayant refusé de leur procurer un laisser-passer », a témoigné la parlementaire. Pour Gwenaëlle Grovonius, il s’agit là d’un « abus de pouvoir ». « inacceptable ». Gaza ne fait « pas partie d’Israël conformément aux frontières reconnues par la communauté internationale, il est donc inacceptable que les autorités israéliennes s’arrogent le droit d’en refuser l’accès à une délégation officielle de parlementaires étrangers », a-t-elle précisé. La députée socialiste s’interroge sur les motivations sous-jacentes de ce refus. « Que tente-t-on encore une fois de nous cacher si ce n’est, sans doute, l’état humanitaire déplorable dans lequel Gaza se trouve depuis l’opération militaire destructrice qui y a été menée par Israël en 2014 ? », se demande-t-elle.
PHILIPPINES
Un célèbre prédicateur saoudien victime d’une tentative d’assassinat. Le prédicateur saoudien Ayed Ben Abdallah Al-Qarni a été la cible d’une tentative d’assassinat aux Philippines mardi 1er mars. Il a reçu des balles dans l’épaule droite, le bras gauche et la poitrine. Hospitalisé, le dignitaire religieux serait hors de danger selon l’ambassade d’Arabie saoudite. Celle-ci a affrété un avion à Zamboanga. Pour amener le cheikh et ceux qui l’accompagnaient dans la voiture à Manille, la capitale, « afin de lui offrir le meilleur traitement ». Ayed Al-Qarni venait de délivrer un prêche dans une université à Zamboanga, une des principales villes du sud des Philippines, quand il a été attaqué par un homme armé d’un calibre 45. Les policiers qui l’escortaient ont ouvert le feu et tué le tireur. Les soupçons ont très tôt été dirigés vers l’État islamique. Dans un article intitulé « Tuez les imams de kufr (de l’impiété, ndlr) » paru dans le dernier numéro de sa publication Dabiq, plusieurs prédicateurs sont accusés d’apostasie. Ayed Al-Qarni figure parmi les noms évoqués. L’article appelle des « loups solitaires » à agir contre eux. Ayed Al-Qarni, qui avait été interdit d’entrée en France en 2012 avec plusieurs personnalités religieuses étrangères, avait été alors présenté par l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) comme un « leader de la pensée qui condamne l’usage de la violence et est connu comme ». tel par tous les spécialistes du monde musulman ».
L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016
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