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La Preuve #22
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- Articles de journaux (3615 items)
- Title
- La Preuve #22
- Publisher
- La Preuve
- Date
- August 2009
- issue
- 22
- number of pages
- 16
- Subject
- Colonie de vacances de l'AEEMB et du CERFI
- Coopération arabe
- Oumarou Kanazoé
- Souleymane Compaoré
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- Islamisme
- Terrorisme
- Language
- Français
- Source
- Louis Audet Gosselin
- Contributor
- Louis Audet Gosselin
- Identifier
- iwac-issue-0000037
- content
-
"... et voilà la religion de droiture..." Flagrants délits d'islamophobie dans un... tribunal Editorial incluant ce soit Ramadan, le mois de la miséricorde, du pardon et de l'affranchissement. Aura gagné, celui qui profitera pleinement de cette mansuétude de Dieu ! Sera maudit, celui qui laissera passer une telle opportunité ! À vos marques donc pour que cet énième rendez-vous de la faveur divine, mais peut-être le dernier, de votre vie puisse être le témoignage ultime de votre attachement à Dieu et de votre amour pour ses créatures. Mais pour véritablement récolter les bénéfices de Ramadan, il faut avant tout bien comprendre le sens profond qu'il renferme. En effet, on ne cessera de le dire : ceci n'est pas un acquis pour de nombreux adeptes de l'islam pour qui ce mois de grâce se résume malheureusement à du folklore. Jeûner reste encore pour certains, un simple phénomène de mode, une tradition dont on ne mesure pas suffisamment les tenants et les aboutissants. Ce qui fait qu'on est aujourd'hui en droit de s'interroger sur le sort de ces nombreuses personnes qui envahissent les mosquées juste à l'occasion de Ramadan, ces riches qui exhibent leurs repas en guise d'offrande, ces déshérités qui considèrent ce mois comme le printemps des affaires et non celui de la foi. Tant que nous allons réduire Ramadan à un vulgaire phénomène culturel, nous serons des maudits car on aura vu Ramadan passer sans en tirer profit. Mais lorsque nous aurons compris que ce mois béni est une occasion peut-être unique de nous racheter, de faire une provision incommensurable de bénédictions divines, de comprendre le sens réel de notre présence sur terre et de nos rapports avec les autres, nous aurons gagné. Et gagner n'est même pas suffisant pour traduire la récompense que nous aurons. Certes, comprendre le sens de Ramadan est un préalable. Mais, il faut surtout agir ! En ce sens, il faut préparer Ramadan tout comme on le fait pour nos événements importants. Et comme c'est l'un des plus importants... évènements du musulman, il doit bien s'atteler spirituellement, physiquement et matériellement. C'est encore avec regret que l'on constate que les musulmans en parlant de Ramadan s'inquiètent plus de la hausse des prix des denrées alimentaires que de leur état physique parfois défaillant ou de leur niveau de foi chancelant, comme si Ramadan était plus un festin qu'une abstinence. On ne peut certes pas ne pas se soucier des aliments que nous devons avoir pour le souhour et l'iftar, mais préparons l'évènement dans tous ses aspects dont l'essentiel reste la préparation spirituelle.
Ramadan est proche, mais il est encore loin. Donc, il faut invoquer Dieu pour atteindre ce moment unique car ce n'est pas encore gagné. De nombreux musulmans sont morts alors qu'ils avaient l'ardent désir de jeûner cette année. Il est donc clair que pouvoir faire le jeûne de Ramadan est une grâce de Dieu. Quand on l'a compris de cette façon, il est possible que l'on agisse conséquemment, c'est-à-dire accomplir les obligations et les faire. suivie par les nombreuses actions méritoires car on n'a aucune certitude qu'il nous sera donné d'autres occasions semblables. Ce numéro spécial vous est dédié afin de vous aider dans l'accomplissement de cet important pilier de l'islam. Que Dieu accorde la pleine récompense de nos intentions et de nos actes.
La Rédaction
La Preuve n° 22 - Août 2009
Preuve évidente
Comment manger pendant Ramadan
L'un des piliers du jeûne du mois de Ramadan est l'abstinence de manger durant vingt-neuf ou trente jours de l'aube au coucher du soleil. Dieu déclare dans le Coran : "Mangez et buvez jusqu'à ce que se distingue, pour vous, le fil blanc de l'aube du fil noir de la nuit. Puis accomplissez le jeûne jusqu'à la nuit" (2:187).
Ces repas du matin (souhour) et du soir (iftar) de Ramadan sont très importants en termes de renforcement du corps et de bénédictions car ils sont bénis par Dieu. D'après le prophète : "Le Sahour est tout entier bénédiction ; ne le délaissez pas. Prenez-en ne serait-ce qu'une gorgée d'eau car Allah envoie Sa miséricorde et les anges demander le pardon pour celui qui fait ce repas". Cependant ils ne sont La 'Preuve Récépissé de déclaration N°1862//CA-GUOUA/PF du 27 juillet 2007 ISSN 0796-8426 Tel. 50 37 94 30 Cell 70 75 54 85 Email : preuve2007@yahoo.fr Directeur de Publication Mikaïtou Kàc Secrétaire de rédaction Siaka GNESSI Responsable commercial Moussa BOUGMA Mise en page et impression Altesse Burkina 50 30 93 10 Nombre de tirage 1000 exemplaires
Prie! ni a ni — pas des occasions de rattrapage de tout ce qu'on n’a pas pu manger durant la journée. Il faut de la modération et beaucoup de précaution pour ne pas engendrer des problèmes de santé. Pendant Ramadan, notre alimentation ne devrait pas nécessairement différer de notre alimentation habituelle. Elle devra comporter juste ce dont le corps a besoin pour se maintenir et garantir la bonne santé, sans perte ni gain de poids anormal. Cependant, si on est en excès de poids, Ramadan est une période idéale pour le normaliser. En raison des longues heures De jeûne, nous devons consommer des aliments à digestion lente tels que les aliments renfermant des fibres. La digestion de ces aliments dure jusqu'à 8 heures, alors que ceux à digestion rapide durent seulement de 3 à 4 heures. Les aliments à digestion lente sont des aliments à base de graines comme le blé, le millet, les haricots, les lentilles, le riz non poli, etc. Et les aliments riches en fibres sont ceux qui contiennent du son (le blé entier et les mils), les légumes (les haricots verts, les pois de terre, la courgette, les épinards, les feuilles de betterave), les fruits avec leur peau, les fruits secs particulièrement les abricots, les amandes...
Les aliments consommés devraient être bien équilibrés, avec des produits de chaque groupe, tels que fruits, légumes, viande rouge, poulet, poisson, pain, céréales et produits laitiers. Les produits frits et gras, et ceux contenant trop de sucres ne sont pas sains et devraient être limités en consommation. Ils peuvent causer de l'indigestion, des brûlures. d'estomac et la prise de poids. Il faut éviter de manger avec excès et de boire trop de thé au repas de l’aube. Le thé augmente la quantité d'urine qui entraîne avec elle les sels minéraux essentiels pour le corps dans la journée.
On consommera de préférence les hydrates de carbone complexes au souhour, des dattes, des amandes, des bananes, de sorte que l’énergie fournie par l'aliment dure plus longtemps, réduisant ainsi la sensation de faim et apportant au corps du sucre, des fibres, de l'hydrate de carbone, du potassium et du magnésium, des protéines et des fibres avec moins de matières grasses. Il faut boire de l'eau ou du jus de fruits entre la rupture du jeûne et le coucher.
Ces aliments ne sont pas à réunir obligatoirement à chaque fois comme certains le font en s'entourant chaque soir d'une multitude de plats qu'ils n'arrivent pas à consommer. Il s'agit de varier les repas tant que les moyens le permettent, sans vouloir manger ce qu'on n'avait pas l'habitude de manger. Il faut donc éviter de charger notre panse et dormir pendant longtemps au point de s'empêcher de faire certaines pratiques spirituelles. Tout excès est interdit et condamné et celui commis en matière alimentaire l'est davantage. À ce propos le Très Haut dit : "Et mangez et buvez ; et ne commettez pas d'excès, car Il (Allah) n'aime pas ceux qui commettent des excès." C7V31.
Et le Prophète (SAW) d'ajouter : "Aucun humain ne remplit un récipient pire que son propre ventre ; il lui suffit quelques bouchées qui lui permettent de tenir debout. S'il ne peut pas s'en contenter, qu'il réserve un tiers de son estomac au manger, un tiers à la boisson et un tiers à la respiration" rapporté par Tirmidhi.
L'excès alimentaire comporte de nombreux inconvénients. D'abord, plus on s'adonne à la jouissance des biens d'ici-bas, moins importante sera la part que l'on recevra des choses de l'Au-delà... Al-Hakim a rapporté d'après Abou Djouhayfa que le Messager d'Allah (SAW) a dit : "Ceux qui se rassasient le plus souvent ici-bas seront ceux qui souffriront... le plus de la faim au jour de la Résurrection". Cet hadith a été rapporté par Ibn Abi ad-Dounya qui l'a commenté ainsi : "c'est pourquoi Abou Djouhayfa ne s'était jamais rassasié jusqu'à sa mort". Quant à Omar (RA), il a dit à ce propos : "Au nom
La Preuve n° 22 - Août 2009
Religion de vérité
Les prescriptions de Ramadan
C’est dans la dernière décade du mois d’août que les musulmans vont sacrifier au rituel du jeûne de Ramadan. Durant vingt-neuf ou trente jours, ils accompliront le 4e pilier de leur religion. Bien que le jeûne soit un rituel chez les fidèles musulmans, il n'en demeure pas moins qu'ils expriment à chaque Ramadan quelques préoccupations au sujet de l'accomplissement du jeûne, soit pour un simple besoin de rappel, soit en rapport avec des nouvelles questions.
C'est dans l'optique de rafraîchir la mémoire de nos lecteurs et de les éclairer sur certains aspects pratiques du jeûne que nous nous proposons de revenir sur l'accomplissement du jeûne. Le jeûne est par définition, un ensemble d'abstinence à certaines choses qui sont normalement permises que le croyant observe pour l'amour et par obéissance à Dieu. Ainsi, chaque jour de Ramadan, de l’aube jusqu'au coucher du soleil, le musulman doit s'abstenir de manger, de boire, d'avoir des relations sexuelles, et de tout ce qui peut annuler le jeûne tels que les vomissements volontaires ou provoqués, l'éjaculation par jouissance, l'ingestion de tout produit (médicament ou non) par voie orale ou toute autre voie aboutissant à l'estomac (par le nez, une sonde nasogastrique, l'anus...).
Cependant, le jeûneur peut utiliser les parfums, l'encens, laver le corps, se baigner, avaler sa propre salive, utiliser le Siwâk (cure-dent), la pâte dentifrice (en prenant garde de ne pas en avaler), embrasser sa femme (mais si on craint de rompre son jeûne en éjaculant, il faut l'éviter), faire un rêve érotique (seulement, il doit effectuer les grandes ablutions), prélever son sang pour un examen, ou perdre du sang par saignement de nez ou par blessure. boire par oubli, goûter à la sauce pour apprécier l'assaisonnement. Les injections intraveineuses, intramusculaires, intrarectales, les suppositoires, les gouttes oculaires et nasales, le spray nasal (ventoline), l'anesthésie locale, le baume cutané, la pommade, la crème n'annulent pas le jeûne s'ils sont employés dans un but thérapeutique. Mais celui qui utilise ces moyens pour se nourrir ou comme fortifiant pour son corps afin de supporter le jeûne, son jeûne devient caduc.
Un malade atteint d'une maladie bénigne qui ne lui rend pas le jeûne difficile doit obligatoirement accomplir le jeûne et ne peut le reporter. Mais un malade pour qui le jeûne devient difficilement supportable peut reporter son jeûne. Quant au malade chronique qui n'espère pas la guérison, par exemple l’épileptique, le diabétique, l'insuffisant rénal, l'insuffisant cardiaque ne jeûne pas et doit nourrir un pauvre pour chaque jour de jeûne manqué. Le vieil homme sénile qui ne dispose plus de raison ne doit pas jeûner et n'est pas tenu de payer l'expiation car il n'est pas légalement responsable. Quant au vieillard conscient et sain d'esprit mais dont l'état physique ne le permet pas de jeûner, il ne jeûne pas mais il doit s'acquitter de l’expiation qui est de nourrir pour chaque jour de jeûne un pauvre durant tout le Ramadan. Quant au voyageur, il a le choix entre le jeûne ou sa rupture. Il doit choisir le plus simple et le plus commode pour lui. S'il souhaite jeûner, alors il n’y a pas de mal à cela et son jeûne est valide, mais si une difficulté réside dans l'accomplissement du jeûne au cours du voyage, alors la rupture s'impose car le Prophète a vu, lors d'un voyage, un homme qui jeûnait mis à l’ombre à cause de la grande chaleur et il a dit: "Ce n’est pas de la piété que de jeûner en voyage". Mais s'il n'y a pas de difficulté, alors il a le choix, il jeûne s’il le souhaite ou le remet plus tard s'il le veut. Il a été rapporté d’après Anas, qu'Allah l'agrée, a dit: "Nous voyagions avec le Prophète pendant le Ramadan, et dans le groupe Il y avait des gens qui jeûnaient et d'autres qui ne jeûnaient pas. Mais le jeûneur ne blâmait pas celui qui rompait le jeûne, de même que ce dernier ne blâmait pas celui qui jeûnait. Cela peut être l'option des chauffeurs, et des gens qui voyagent perma-nemment. Par ailleurs, il est interdit à la femme qui a ses menstrues ou ses lochies de jeûner mais elle doit rattraper les jours qu'elle aura manqués après le Ramadan. De même, la femme qui allaite ou qui est en grossesse et qui craint pour la santé de son enfant, peut remettre son jeûne à plus tard. En effet, par le jeûne, Dieu ne veut pas nous nuire : "Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous" C2 V185. Dans sa sagesse infinie, Dieu a prescrit à Ses créatures les règles inaltérables leur assurant une vie digne dans ce monde et la félicité dans l'Au-delà. Parmi ces règles, figure donc le jeûne qu'il a ordonné aux communautés successives de croyants. Ainsi, loin de se réduire à des abstinences ci-dessus évoquées, le jeûne exige de l'homme la mobilisation de tout son être. L'observation extérieure des règles du jeûne doit s'accompagner d'une maîtrise des sens et plus particulièrement de la langue. L'exercice spirituel que représente le jeûne doit démontrer à l’homme sa capacité de se priver pour un temps de ce qui lui semblait indispensable. Il doit lui révéler que, dans ce domaine, comme dans bien d'autres, vouloir, c'est pouvoir, à condition que l’intention soit ferme et que le but recherché soit l’agrément de Dieu.
Le but d'un tel acte d'adoration a été clairement défini comme la recherche de l'état de crainte révérencielle de Dieu (la piété), critère de supériorité d'un individu sur un autre. Cette qualité ne se mesure que par celle des œuvres qui en sont les témoins. L'école du jeûne est sans équivalent et doit amener à faire taire en chacun la tendance à la domination des autres, l'ostentation, la crainte d'autre que Dieu et toutes les formes insidieuses de l'appel du diable, seul. Véritable ennemi du genre humain, le diplôme sanctionnant le mois du jeûne est une somme de vertus nourrissant le croyant durant le court séjour terrestre qui, rappelons-le, est une somme d'épreuves à laquelle seul le retour à Dieu mettra fin. Dans un monde où la matière devient l'unité de mesure sacralisée, le jeûne du mois de Ramadan est là pour relativiser la conception dominante et pour fournir à ceux qui le désirent une armure à toute épreuve.
Sachez que le but du jeûne est la crainte de Dieu en obéissant à ses ordres et en évitant ses interdits. Dieu dit : "Ô vous les croyants ! On vous a prescrit le jeûne comme on l'a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété" C2V183. Le jeûne est un exercice dont le but final est la crainte d'Allah (At-Taqwâ). C'est pour cela que le jeûne du serviteur musulman doit être sincèrement voué à la face d'Allah, qu'il ne serve pas à atteindre un bien de ce bas monde. Il est obligatoire au musulman de préserver son jeûne de tout ce que Dieu lui a interdit. comme paroles et actes et de lutter contre ses passions dans l'obéissance à Son Maître, afin de la forger à la patience sur ce qu'Allah a interdit. Le prophète (SAW) a dit : "Le jeûne est un bouclier, si l'un de vous jeûne qu'il ne tienne pas de propos obscènes et ne crie pas, et si quelqu'un l'insulte ou l'importune, qu'il dise : je suis en état de jeûne." Et il a été authentifié qu'il a dit : "Celui qui ne laisse pas le mensonge et sa pratique et l'ignorance, Allah n'a pas besoin qu'il délaisse sa nourriture et sa boisson."
Le jeûneur se doit de faire des efforts pour exceller dans les différents actes d'adoration tels les prières surérogatoires, la lecture du Coran avec méditation et réflexion, la demande de pardon, les invocations légiférées, ordonner le bien, réprouver le mal, aider les pauvres et les indigents, faire des efforts dans l'obéissance aux parents, honorer les liens de parenté, s'occuper de son voisin, visiter le malade, etc. Ceci d'après la parole du prophète (SAW) qui dit : Pendant ce mois, Allah observe votre concurrence dans l'accomplissement des bonnes actions et s'en vante auprès de Ses anges. Montrez à Allah lequel parmi vous est le meilleur en bonnes actions, et certes le perdant est celui qui est privé (pendant ce mois) de la miséricorde d'Allah. Et il a dit encore : "Celui qui accomplit (pendant Ramadan) un acte parmi les actes de bien est comme celui qui a accompli une obligation en dehors (du mois de Ramadan), et celui qui accomplit une obligation est comme celui qui en accomplit soixante-dix en dehors."
D'Allah, si je le voulais, je pourrais être celui d'entre vous qui porte les meilleurs habits, celui qui consomme la meilleure nourriture et mène la vie la plus aisée. Mais j'ai entendu Allah s'en prendre à des gens pour un comportement qu'ils avaient adopté : "Vous avez dissipé vos (biens) excellents et vous en avez joui pleinement durant votre vie sur terre : on vous rétribue donc aujourd'hui du châtiment avilissant, pour l'orgueil dont... (C'est pourquoi, en plus du jeûne et du bon comportement, le jeûneur doit multiplier les œuvres d'adoration comme :
- La charité : "La meilleure charité est celle accomplie pendant Ramadan" a dit le prophète (SAW). Il a dit aussi que "Qui donne à manger ou à boire à quelqu'un qui jeûne, d’un bien licitement acquis, les anges ne cessent de prier pour lui durant Ramadan. L'archange Gabriel prie pour lui la nuit du Destin".
- La prière de Tarawih à propos desquelles le prophète (SAW) a dit : "Qui se lève pour prier pendant les nuits de Ramadan, avec foi et en comptant sur la récompense divine, Dieu pardonne ses fautes passées".
- La lecture du Coran : Le prophète (SAW) redoublait la récitation du Coran, pendant le mois de Ramadan. Gabriel descendait réciter avec lui. Il a dit à ce propos que : "Le jeûne et la lecture du Coran intercéderont pour l’homme le jour de la résurrection. Le jeûne dira "Seigneur! Je l'ai empêché de boire et de manger pendant le jour". injustement sur terre, et pour votre perversité." C46V20. Ensuite, l'excès de nourriture est susceptible de détourner l'individu de beaucoup d’actes cultuels comme la lecture du Saint Coran, la prière nocturne qui pourtant devraient constituer une occupation majeure pour le musulman dans le mois béni de Ramadan. C'est ainsi qu'on voit les femmes consacrer la majeure partie de la journée Coran dira: "Seigneur! Je l'ai empêché de dormir la nuit." "Accepte notre intercession pour lui!"
- La retraite spirituelle (l’i'tikaf) : Elle consiste à séjourner à la mosquée dans un esprit de dévotion pour plaire à Dieu. Le prophète (SAW) a fait la retraite la dernière décade de Ramadan et ne cessa de la pratiquer, jusqu'à sa mort. Il dit: "La mosquée est le refuge de tout homme pieux. Dieu a promis à celui qui y fait sa retraite de lui accorder sérénité et miséricorde, de le faire traverser la Sirat (pont jeté sur l'Enfer) pour le faire parvenir à Sa grâce au Paradis."
- La oumra et à ce propos le prophète a dit "Une ’Umra accomplie pendant Ramadan est comme (la récompense) d'un hajj -ou il a dit- d'un hajj en ma compagnie." Bref, le Ramadan est le printemps de l'adoration de Dieu, une école et un grand moment de recyclage pour les musulmans. Alors, saisissons cette occasion pour revivifier notre foi et atteindre la piété !
Et de la nuit de Ramadan à préparer des plats délicieux. Elles auraient pu mieux profiter par des œuvres de spiritualité car le privilège n’a pas été donné seulement aux hommes d'aller suivre les commentaires de Coran, de veiller en prière, de lire le Coran, et aux femmes de faire la cuisine. Enfin l'excès de nourriture entraîne l'inadvertance du cœur (le manque de concentration). Allah est le plus Savant !
La Preuve n° 22 - Août 2009
Plume du mois
JEÛNE DU MOIS DE RAMADAN
L’éthique de la rupture commune
C'est bientôt le mois de la remise des péchés, le meilleur mois parmi tous les mois de l'année. Et naturellement l'activité spirituelle de bon nombre de musulmans va connaître un rythme Particulier. C'est dommage de le constater, mais c'est dans ce mois que beaucoup de gens vont se rappeler qu'ils ont un devoir vis-à-vis de Dieu. Le mois de Ramadan, c'est également le mois où l'on fait preuve de plus de générosité et de solidarité avec les autres. Toute bonne conduite et les bons comportements étant multipliés en termes de bénédiction, les gens s'appliquent exceptionnellement, qui par conviction, qui par effet de mode ou encore par imitation, afin de récolter le maximum de récompenses.
Abu Huraïra rapporte que le Prophète (SAW) a dit : "Allah dit : 'Le fils d'Adam aura pour ses bonnes œuvres une récompense qui en vaut dix et pouvant aller jusqu'à sept cents fois plus, à part le Jeûne qui est à Moi, et dont la récompense M'appartient. Le jeûneur a délaissé pour Moi plaisir, nourriture, et boisson. Le jeûneur a deux joies : la joie de rompre son jeûne et la joie de rencontrer Son Seigneur. L'haleine d'un jeûneur est meilleure auprès d’Allah que l’odeur du musc.'"
Allah a donc fait Exception au jeûne concernant les actions dont la récompense est multipliée : chaque œuvre est multipliée par dix et peut augmenter jusqu'à sept cents fois plus, à l’exception du jeûne dont l’ampleur de la récompense n'est pas contenue dans ce nombre. Allah n'a toutefois fixé aucune limite à l'énorme récompense qu’Il a réservée à cette adoration.
Nous nous intéressons ici aux ruptures communes qu'organisent aussi bien les structures associatives que des particuliers. La rupture commune qui consiste à inviter des jeûneurs à partager un repas ou toute autre chose licite, pendant la rupture du jeûne, est un acte hautement récompensé, où celui qui offre à manger ou à boire obtient autant de récompenses que les jeûneurs qui rompent leur jeûne, sans pour autant diminuer les bénédictions de ces derniers.
Zayd Ibn Khâled Al-Jouhani rapporte à ce propos, que le Prophète (saw) a dit : "Celui qui assure à un jeûneur son repas de rupture du jeûne, a le même salaire que lui sans toutefois rien diminuer du salaire du jeûneur". (At-Tirmidhi). Si dans le principe et parfois dans le contenu, les ruptures communes sont une bonne chose et sont à encourager, le contenu de nombre d’entre elles laisse à désirer. En effet, les ruptures communes s'apparentent pour certaines à bien des égards, aux réceptions mondaines discriminatoires. Elles sont devenues des occasions où des gens d'une même classe sociale s'invitent et se retrouvent entre eux pour bambocher. Finalement, on a l'impression que ce qui est entendu comme une œuvre spirituelle est dénué de son vrai sens pour ne devenir qu'un simple banquet excluant d'office les pauvres. Selon Abou Hourayra, le Prophète (SAW) a dit : "Le pire des repas est celui du festin auquel on invite les riches à l'exception des pauvres". L'on se demande alors si le but réel de ces nombreuses ruptures communes trouve ses conditions de réalisation ? Rien n'est moins sûr. Il convient alors de revoir non seulement les intentions qui dictent ces ruptures communes d’un autre genre, mais aussi et surtout prendre... toutes les dispositions pour qu'elles répondent aux normes établies d'une rupture de jeûne acceptée par Dieu. Donc encore une fois, revoyons nos intentions et faisons le choix de nos invités en prenant aussi en compte les pauvres parmi eux.
Un homme vit dans un rêve qu'un lion le pourchassait. Il courut jusqu'à un arbre, grimpa dessus, et s'assit sur une branche. Il jeta un regard vers le sol et aperçut le lion qui l'avait suivi et attendait calmement qu'il descende... Il regarda ensuite derrière lui, et aperçut deux rats rongeant la racine de la branche sur laquelle il était assis. L'un des deux rats était noir, l'autre était blanc. La branche était prête à tomber sur le sol d'un moment à l'autre. Mais elle tardait à céder. L'homme vit alors un énorme serpent noir s'installer juste en dessous de lui, et ouvrir grand sa bouche en attendant qu'il tombe dedans. L'homme chercha alors quelque chose sur quoi il pourrait s'accrocher pour échapper à ses prédateurs. Il vit alors, sur une branche au-dessus de lui, une ruche dont les gouttes de miel tombaient l'une après l'autre. Il voulut alors en goûter une. Elle lui parut délicieuse. Il en voulut une autre, puis encore une autre. Il se concentra pour éviter les abeilles et ainsi récupérer le nectar. Enfin, il se perdit dans la douceur du miel, oubliant les deux rats grignotant la branche, oubliant le lion couché sur le sol, et oubliant le serpent ouvrant sa bouche juste en dessous de lui. L'homme se réveilla.
Pour comprendre la signification de son rêve, il alla voir un pieux musulman à qui Allah a accordé la science. Il lui dit : "Le lion que tu as vu est ta mort. Elle te suivra où que tu ailles même si tu l'oublies. Le rat noir est la nuit, le blanc est le jour. Ils te tournent autour l'un après l'autre, et grignotent le temps qu'il te reste à vivre pour te rapprocher de la mort. L'énorme serpent noir est ta tombe. Elle est là, elle attend juste que tu tombes. La ruche est le monde, son miel est la luxure et les jouissances du monde. Nous cherchons à obtenir ces luxures, Nous y goûtons, puis dès lors nous y prenons goût jusqu'à ce que cette quête devienne une priorité. Nous nous perdons alors dans ce monde, et nous oublions le temps, nous oublions la mort, et nous oublions notre tombe.
La Preuve n° 22 - Août 2009
Flash Back
Le jeûne tel que le Prophète l'accomplissait
Le meilleur jeûne est celui du bien-aimé Muhammad (saw). C'est un jeûne caractérisé par une modestie sans pareille mais d'une profondeur spirituelle insondable. La Preuve se propose de revisiter le jeûne du prophète pour les fidèles lecteurs car les conditions du jeûne dans nos sociétés modernes foulent souvent au pied la simplicité que Rassoul a entretenue autour du jeûne de Ramadan.
L'imam Al Ghazali distingue trois niveaux de jeûne :
- Le jeûne du commun des gens qui concerne les formes légales de la validité sans considération du sens, des conséquences et des corollaires par rapport au jeûneur. Il consiste à s'abstenir de manger, de boire et d'avoir des rapports sexuels ;
- Le jeûne de l’élite qui consiste à empêcher le regard, la langue, la main, le pied, l'ouïe, la vue et l'ensemble des membres de commettre des péchés ; - Le jeûne des plus distingués concerne le cœur et ses aspirations. Le jeûneur ne prête plus attention aux basses pensées qui éloignent de Dieu. Ce degré de jeûne ne peut être atteint qu'après avoir franchi les deux étapes précédentes.
Le prophète (saw) à travers son jeûne et l'ensemble de ses enseignements sur le 4e pilier de l'islam, permet aux croyants de gravir les échelons tels que décrits par Al Ghazali. C'est pourquoi il nous paraît impératif d'explorer la pratique du jeûne tel que le prophète l'a vécu au quotidien. Mais compte tenu des difficultés pour donner ces détails, on se limitera à quelques aspects tels que le suhur, la rupture, le tarawih...
À la vue du croissant lunaire, le prophète (saw) louait Dieu. Il se réjouissait et se résolvait à jeûner tout le mois comme il l'a enseigné à la communauté. Il exhortait ses compagnons à observer le jeûne et exposait abondamment sur ses mérites. Anas rapporte : "Les compagnons du prophète, lorsqu'ils apercevaient le croissant lunaire du mois de Chaaban, prenaient d'assaut leurs corans pour les lire. Les musulmans s'acquittaient de leur Zakat pour que les pauvres et les faibles se fortifient et puissent faire face au jeûne du mois de Ramadan. Les commerçants mettaient à jour la gestion de leur commerce. Et aussitôt qu'ils voyaient le croissant du mois de Ramadan, ils faisaient les obligations rituelles et entraient en retraite spirituelle."
Le prophète (saw) prenait le suhur assez sobrement et il l'a fortement recommandé. Abdallah Ibn Harith raconte qu'un des compagnons a dit : "Je vins trouver le prophète qui était en train de prendre son repas du matin (suhur). C'est alors qu'il lança : c'est une bénédiction dont nous a comblé Allah, ne vous en privez surtout pas."
Selon Abou Said al Khoudri, le prophète dit : "Le suhur est un repas béni, ne vous en privez surtout pas quitte à ce que l'un d’entre vous boive une..." gorgée d'eau. Car Allah et ses anges prient sur les preneurs du suhur. Pour le prophète, entre le suhur et la prière de subh, il s'écoulait le temps de la lecture de 50 versets du coran, soit environ 15 minutes. Pendant les journées, le prophète ne manifestait pas de signe de jeûne. Il apparaissait plutôt plus jovial qu'en temps ordinaire. Il vivait le jeûne comme une fête. Il multipliait la lecture du coran, les actes de générosité. Il le révisait en entier avec l'ange Gabriel (AS) ; pendant le dernier ramadan de sa vie, ce fut deux fois qu'il révisa le coran, toujours en compagnie du grand messager angélique.
Pour la rupture, selon Anas, "le prophète (PSL) rompait son jeûne avec des dattes fraîches avant de faire sa prière. S'il n'en avait pas à sa disposition, alors il prenait des dattes sèches et s'il n'y avait pas de dattes sèches, alors il buvait de l'eau à toutes petites gorgées." D'autres sources précisent que pour les dattes, il prenait un nombre impair : 3, 5... Ibn Omar rapporte qu'au moment de rompre... le jeûne, le prophète disait : "la soif s'est dissipée, les vaisseaux se sont irrigués et la récompense est confirmée si Allah le veut". Lui-même (Ibn Omar), imbu des enseignements du prophète, ne rompait son jeûne qu’en compagnie des orphelins et des nécessiteux.
Pour ce qui concerne les prières surérogatoires pendant Ramadan, on retient que la première année, le prophète effectua la salat tarawih pendant Ramadan de la façon suivante : le 1er jour après icha, il fit la prière tout seul ; le 2e jour il l'effectua avec les compagnons et le troisième jour les compagnons attendaient impatiemment lorsque, à leur étonnement, le prophète se leva et rentra à la maison et ils se dispersèrent. Après, le prophète revint à la mosquée pour célébrer le tarawih. C'est sous le Khalifa de Omar ben Khatab que la célébration en congrégation telle qu'elle se passe aujourd'hui a été encouragée.
Au cours des 10 dernières nuits, le prophète (saw) réveillait toute sa famille pour la prière de recherche des bienfaits de la nuit du... Le jour de l'Aïd, comme il l'a enseigné, le prophète se parait, se curait les dents et allait à la prière par une voie et revenait par une autre.
La Preuve n° 22 - Août 2009
Zoom
À l’école de Ramadan
Appeler à vivre le printemps de la foi musulmane pendant un mois. Allah dit : "(ces jours sont) le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement". C'est une saison d'obéissance et de dévotion. Un mois qui, chaque année, rend visite aux musulmans pour influencer positivement leur société, éduquer leur être et éveiller leur cœur. Il s'agit en quelque sorte du printemps des êtres qui procure la vie aux cœurs et la purification aux âmes. C'est une saison qui revient après onze mois où les musulmans sont pris dans l'engrenage de la vie ici-bas. Onze mois où les artifices de l'ici-bas et ses passions déteignent sur eux, si bien qu'ils sont touchés par quelque paresse, léthargie et déséquilibre. C'est alors que Ramadan... arrive avec son jeûne, ses prières nocturnes et ses œuvres cultuelles, chargé de ses dons divins et de sa spiritualité, pour secouer ces corps paresseux. Il ne cesse de les éveiller avec la baguette de son éducation et de les éclairer des lumières de son raffinement jusqu'à ce qu'ils atteignent à son terme une conscience spirituelle accomplie, une droiture physique et une paisibilité psychologique. Ces acquis leur serviront de subsistance dans leur cheminement, jusqu'au Ramadan suivant et ainsi de suite. C'est ainsi que la droiture se renouvelle, la réforme se raffermit par la piété et la guidance. En effet Allah le rappelle dans le Saint Coran "O vous qui avez cru ! Le jeûne vous a été prescrit comme il a été prescrit à vos prédécesseurs, ainsi atteindrez-vous la piété." S2 V183. Pour y arriver il faut une préparation, une éducation de l'homme au jeûne qui lui-même est une école de la vie. Nul besoin de démontrer qu'aujourd'hui, le monde subit le raz-de-marée de la rage matérialiste qui touche la plupart des gens si bien qu'ils ne cessent de demander sans donner, de désirer sans patienter, d'amasser les biens sans savoir les partager, au point de briser en eux l'esprit de lutte contre les penchants et les passions propres. C'est alors qu'arrive l'école du Ramadan pour dispenser une formation qui s'étend sur trente jours de l'année. Le jeûneur sincère y acquiert des leçons pratiques qui renforcent en lui la lutte et la résistance contre ses propres passions. Aussi le jeûne constitue-t-il un entraînement à l'austérité. Il enseigne à ceux qui sont dans l'aisance les difficultés de leurs semblables qui souffrent tout au long de l'année. Le calife Omar disait : "Entraînez-vous à la rusticité de la vie, car l'aisance ne dure pas." Le jeûne constitue un entraînement volontaire à cette rusticité avant que ce ne soit une pratique forcée.
Comment réussir son entrée dans cette école que constitue le Ramadan ? D'abord pour le croyant, la préparation commence par un bilan, une introspection profonde de sa conduite, de ses actes. suivie d'un repentir sincère. Le retour au tawhid dans toute sa plénitude y est donc indispensable. ALLAH dit : "Dis : Ô mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d'Allah, car Allah pardonne tous les péchés. Oui, c'est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux." C'est avec ce repentir et cette demande de pardon que nous accueillons le Ramadan.
Ensuite, durant le mois de Ramadan, on doit multiplier les œuvres pies, car la rétribution des actes surérogatoires y est égale à celle des prescriptions dans les autres mois. De plus, pendant le mois de Ramadan, se réalise un niveau d'aisance et de dynamisme sans pareil dans les autres mois, loin s'en faut. Cela tient au fait que les esprits paresseux dans le domaine de la bienfaisance sont emprisonnés par la faim et la soif, tandis que les démons qui freinent l'accomplissement du bien sont entravés; les portes de l'enfer sont fermées et celles du paradis grandes ouvertes; un héraut appelle chaque nuit sur l'ordre de Dieu : "Ô aspirant au bien, accours ! Ô aspirant au mal, réfrène-toi !" Pendant ce mois honoré, il convient que le fidèle ne s'occupe que des œuvres de l'au-delà, et ne s'engage dans aucune œuvre de l'ici-bas que lorsque cela est nécessaire. En outre, travaille pour gagner ta subsistance tout au long de l'année de manière à pouvoir te consacrer au culte pendant ce mois. Pendant les dix derniers jours, tourne-toi vers Dieu et attache-toi à Son adoration avec une ardeur renouvelée. Si tu as la possibilité de ne point quitter la mosquée pendant la dernière dizaine sauf pour ce qui est indispensable, fais-le. Il faut accomplir la prière des tarawih toutes les nuits du mois de Ramadan. Dans certains pays, il est devenu de coutume de l'alléger au point que l'on manque à certains piliers de la prière, sans parler de ses actes surérogatoires. Or, il est notoire que, pour cette prière, nos pieux prédécesseurs répartissaient tout le Coran et en récitaient une partie. Chaque nuit, de manière à achever sa récitation au cours de l'une des dernières nuits du mois. Si tu peux suivre leur exemple, ne te prive pas de cette manne. À défaut, mets un point d'honneur à accomplir les piliers de la prière et à observer ses règles de bienséance. Il faut rechercher la nuit de la valeur (Laylat Al-Qadr) qui surpasse mille mois en mérite. C'est une nuit bénie durant laquelle est décidé tout ordre sage.
Le croyant doit rompre le jeûne le plus tôt possible, dès qu'il a acquis la certitude que le soleil s'est couché, et à retarder le Suhûr autant que faire se peut, sans tomber dans le doute. Il doit également offrir aux jeûneurs le repas de rupture du jeûne, ne serait-ce que par le biais de quelques dattes ou d'une gorgée d’eau, car quiconque offre à un jeûneur le repas de la rupture du jeûne reçoit une rétribution équivalente à la sienne, sans retrancher à sa rétribution. Il doit en outre s'efforcer de ne rompre son jeûne, ou de faire rompre le jeûne d'autrui, qu'à l'aide d'une nourriture Il faut enfin manger peu, et se nourrir des aliments licites disponibles sans rechercher les mets délicieux. Car le jeûne vise à casser l'appétit, alors que la consommation importante de nourriture et la recherche des délices contribuent au contraire à exacerber et à renforcer l'appétit.
Enfin, il faut après le Ramadan observer un certain nombre de comportements. La pratique du jeûne des jours recommandés par la législation comme le jour de 'Arafah pour les non-pèlerins, et le jour de Âshûrâ, ainsi que les six jours de Shawwâl, à commencer par le deuxième jour de l'Aïd. Car cela est plus efficace au plan de l'exercice spirituel. Ensuite le jeûne des trois jours de chaque mois car cela équivaut au jeûne perpétuel. Si tu peux le faire pendant les jours blancs, cela est encore mieux, car le Prophète, paix et bénédictions sur lui, n'y manquait jamais, fût-il résidant ou en voyage. Enfin le jeûne des périodes bénies, comme les mois sacrés, et les jours honorés tels que les lundis et les jeudis. De tout ce qui précède, le jeûne procure une purification des sens et de l'être, une épuration de l'âme et un renforcement du cœur. Il s'agit également d’une méthode de formation saine. En effet, lorsque le jeûne est accompli de façon correcte, il cultive en l'être humain la force de la volonté ; il est ainsi capable de se priver, de plein gré et dans l'espoir de la rétribution, de diverses passions. De même, il forge son endurance qui lui permet de supporter, de lutter et de surmonter les obstacles de son chemin. Il insuffle en lui l’esprit de l'organisation : il jeûne et rompt son jeûne selon des horaires précis.
Par ailleurs, le jeûne renforce le sentiment d'appartenir à une communauté lorsque l'on se rappelle que des millions de croyants jeûnent avec nous et rompent leur jeûne au moment où nous le faisons. Il n'y a là rien de surprenant car ils partagent tous le même credo et pratiquent tous la même œuvre de culte. "Les croyants ne sont que des frères" rappelle le Coran à la sourate 49 au verset 10. Mériter les bienfaits de cette école et obtenir la récompense auprès du Seigneur de l'univers, nous ne devons pas être de ceux-là dont le prophète pleure leur situation en disant qu'ils sont sortis du Ramadan perdants alors qu'ils ont supporté la faim et la soif. Ce sont des gens qui ne profitent du Ramadan ni sur le plan de la purification, ni sur celui de la formation. En réalité, ceux-là sont ceux qui ne jeûnent pas selon le mode islamique que Dieu a institué.
Pendant le mois du Ramadan, ils inversent l'ordre des choses, recherchent un objectif à l'opposé de ce que le jeûne vise et usent d’une stratégie déviante. Ils abusent de la nourriture et font de leur ventre un dépôt pour des couches d’aliments. La digestion peine et l'estomac se gâte. De même, ils veillent de façon immodérée, puis abusent du sommeil au cours de la journée. Il s'ensuit une inaction, une perte de temps et une paresse manifestes.
Ramadan est un mois de modération et non pas une saison d'excès. C'est un mois d'adoration et non de paresse. C'est un mois de perfection et d'excellence et non pas un mois où les responsabilités sont perdues et les conséquences des actes non calculées. Jeûnons comme Dieu le veut afin d'atteindre la piété qui écarte le mal et qui couvre l'être humain de droiture et de réforme. Le Messager d'Allah (paix et bénédictions sur lui) dit : "Celui qui jeûne le mois de Ramadan avec un cœur empli de foi et de constance envers Dieu verra ses péchés passés pardonnés."
Suivre : "Le jeûne : une purification et une rédemption" Sheikh Ahmad Al-Sharubasi
La Preuve n° 22 - Août 2009
Société & Développement
RAMADAN
Une aubaine pour des commerçants cupides
Ramadan, mois de miséricorde, de solidarité et de générosité par excellence, rime de plus en plus, et paradoxalement, avec cherté de la vie, à cause des spéculateurs opportunistes impénitents. Les prix du sucre, riz, mil, maïs, donc, pendant ce mois, augmentent de façon injustifiée et injustifiable. En 2008, les musulmans ont souffert de l’augmentation supplémentaire. du prix de ces denrées. Au nom du principe de la forte demande, des commerçants augmentent délibérément les prix des produits. Cette année, cette malheureuse réalité, tel un cheveu dans la soupe, tiendra compagnie aux fidèles, déjà durement frappés par la vie chère. Au cœur de Ouagadougou, le tour de quelques boutiques nous révèle une situation plutôt inquiétante.
Première escale, secteur 30. Un jeune boutiquier nous accueille. Un bref instant avec lui a suffi pour lui arracher ces mots, comme s’il s'y était préparé : "Le prix des produits a commencé à augmenter et cela va se poursuivre au fur et à mesure que l'on traverse le mois de Ramadan. Déjà, le prix du sucre a augmenté. Actuellement, le kilogramme de sucre coûte 450 FCFA. Le prix du riz de 25 kg long grain est de 9 250 FCFA et celui de 50 kg, 19 000 FCFA", confie-t-il.
Si cette augmentation ne semble pas émouvoir les musulmans du fait qu’ils n'en parlent pas dans leurs assemblées, les commerçants, eux, individuellement et stratégiquement, semblent... attendre avec impatience ce mois, certainement pas pour se faire des bénédictions. Après le secteur 30, cap sur Zogona au secteur 13. Là, dans une alimentation respectable, un des gérants, bien en forme, nous renseigne sur le prix de ses produits : "Il y a quelque peu une rupture du sucre en carton sur le marché. Le kg de sucre coûte 500 FCFA." Et d'ajouter à faire verser les larmes d'un consommateur : "Si vous voulez, il faut payer maintenant sinon le prix va davantage augmenter et vous ne pouvez pas ne pas payer du sucre pendant le mois de Ramadan, puisqu'il vous en faut pour la belle famille", martèle-t-il impitoyablement.
Comme on peut le remarquer, la réalité de ces augmentations se trouve dans les propos de ce commerçant : "et vous ne pouvez pas ne pas payer". Les commerçants ont-ils stocké les cartons de sucre en attendant les pleins jours de Ramadan pour les sortir qu'il manque actuellement sur le marché ? Même si ces derniers arguent que c'est à la source qu'il y a manque, on ne peut s'empêcher d'être dubitatif face à la cupidité et à l'opportunisme de ces commerçants.
Dernière étape, Sankariaré, "le marché de céréales de Ouagadougou". Des camions, à longueur de journée, chargent et déchargent les céréales en provenance des villages. Certains chargements sont destinés à l'exportation. C'est un marché florissant, grouillant. "Ici, le sorgho coûte 18 000 FCFA et le maïs, 18 500 FCFA. Généralement au mois de Ramadan, le prix du petit mil augmente", nous explique un commerçant. Cela s'explique par le fait que cette céréale est beaucoup utilisée dans la préparation de la bouillie, des galettes et le Zoom Koom, dont la vente mobilise également nombre de femmes qui, pour l’occasion, ont aussi leur manière de "gagner" le consommateur, en baissant aussi la quantité des mets servis.
Dans cette situation, la joie qui doit être celle du mois de Ramadan se mue en angoisse pour les fidèles musulmans. Il faut éradiquer cette injustice. "Ce n'est pas bien ; c'est même dangereux. Ce n’est pas au cours de ce mois qu'il faut faire ce commerce opportuniste. Cela n'est pas profitable parce que les partisans de la surenchère n'ont pas de place devant Dieu", s'indigne B. Hamadou, un jeune fonctionnaire. Pour Ousmane, un autre fidèle, ce comportement des commerçants s'apparente à un manque de foi. "Beaucoup de commerçants sont des soumis et pas encore des croyants ; c'est pour cela qu'ils s'adonnent à ces genres d'agissements. Un fidèle sincère, craignant réellement Dieu, ne peut choisir de compliquer la vie des gens pendant ce mois béni de Ramadan, où c'est la concurrence vers les bonnes œuvres". Il s’explique par le fait que le prophète Mohammad (SAW) a encouragé le commerce en l'entourant du plus grand soin par ses paroles, par ses actes et par ses décisions. Il nous rappelle ce hadith du prophète qui dit que : "Le commerçant loyal et sincère sera avec les prophètes, les gens véridiques et les martyrs".
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10 La Preuve n° 22 - Août 2009
Point de vue
RAMADAN
Comment la femme musulmane doit s'y prendre ?
Le jeûne du mois de Ramadan constitue le quatrième pilier de l'Islam après la profession de foi, la prière, et l’aumône légale purificatrice. Il est de ce fait une obligation cultuelle pour toute musulmane et tout musulman remplissant les conditions requises. Au cours de ce mois béni, chaque serviteur de Dieu, à quelque niveau que ce soit, est à la recherche de sa satisfaction à travers des actions et activités nobles et bénéfiques. Tous les gestes, actes et paroles sont contrôlés dans le seul but du rapprochement divin. Dieu dit : “Vous êtes la meilleure communauté qu'on a fait surgir parmi les hommes. Vous ordonnez le bien et interdisez le blâmable et vous croyez en Allah". Cela est d'autant plus vrai que pendant le Ramadan, chaque serviteur de Dieu est à l'école de l'éducation spirituelle et évite autant que faire se peut le mal et les actes blâmables selon la législation islamique. Dieu a facilité cette noble tâche à la communauté des croyants en enchaînant les incitateurs au mal. En d'autres termes, Satan et son staff sont... en chômage. La femme musulmane est au cœur des préparatifs et de la réussite du jeûne au sein de la grande famille musulmane. Pour cette raison, elle doit planifier son temps pour bien accomplir sa mission. Le temps étant la vie, chaque instant de Ramadan est précieux et doit être judicieusement utilisé. Chaque minute ou seconde est une mine d'or qu'il faut savoir exploiter et mettre à profit. C'est dans cette perspective que l'on pourrait se demander comment la femme musulmane doit-elle s'organiser pour réussir une journée de Ramadan ?
Une gestion rigoureuse de son temps
Plus que les autres jours ordinaires, une journée de Ramadan chez la femme musulmane est une journée bien chargée. Certaines femmes exercent des activités professionnelles, commerciales et d'autres, surtout celles vivant en campagne, qui font des travaux champêtres pour subvenir aux besoins de leur famille. Et cette année, le Ramadan intervient en pleine campagne agricole. Ces femmes doivent cultiver leurs propres champs et celui de leur époux. En plus de ces occupations et de l'entretien quotidien du foyer (mari, enfants, parents,...) la femme musulmane doit assurer le jeûne et tout ce qui se rapporte à lui comme le repas du début de jeûne (souhour) et celui de la rupture le soir (iftar). Chaque femme musulmane s'organise à sa manière pour alléger sa tâche et pour gagner en temps. Il y en a parmi elles qui font recours au service des filles de ménage communément appelées bonnes et d'autres encore aux proches parents (petites sœurs, nièces généralement,...). L'Islam n'y voit aucun inconvénient tant que cela contribue à la stabilité du foyer. Cependant, le recours aux filles de maison doit être limité autant que possible compte tenu de certaines conséquences néfastes que leur présence engendre parfois au sein des familles. Afin d'avoir plus de temps pour le culte, l'adoration (prière, zikr, lecture coranique,...) il est par exemple conseillé à la femme de préparer le repas de souhour au même moment que celui de l'iftar. Il est aussi recommandé aux Hommes, aux musulmans, à l'instar du Messager d’Allah, de soutenir leurs femmes dans les travaux ménagers surtout en ce mois d'épreuves car le Coran nous rappelle : "vous avez au prophète un bel exemple à suivre pour ceux qui espèrent en Dieu et au jour du jugement dernier." Un hadith renchérit : "les meilleurs parmi vous sont les meilleurs avec leurs familles. Et si je suis le meilleur parmi vous à l'égard de ma famille." Chaque musulman doit donc être à la quête de l'excellence en soutenant sa femme dans ses efforts.
À notre avis, le premier moyen de la soutenir est d'être reconnaissant envers sa femme pour les sacrifices qu’elle consent, de l'écouter et de l'accompagner. Tout ce que la femme fait pour le bien-être de sa famille est certes une adoration qui sera hautement rétribuée par Allah du haut de ses cieux. N'empêche que les hommes doivent apporter leur contribution, modeste soit-elle, pour le bon fonctionnement de la machine familiale.
Elle doit vivre sa foi. Tous les sacrifices physiques, Matériels et moraux consentis par la femme dans la préparation du jeûne et la gestion quotidienne du foyer, ne doivent en rien entacher son engagement spirituel car Dieu a prescrit le Ramadan pour faire vivre notre cœur à son appel. Elle doit en plus de tout ce qu'elle fournit comme effort dans l'entretien du ménage, rivaliser avec l'homme dans la prière, dans le zikr (rappel), la lecture coranique, les invocations, la recherche du savoir. Loin des distractions, des futilités, des médisances, des complaisances et des discussions stériles, la femme musulmane en ce mois de grâce, est, ou du moins doit être, à la recherche de la face divine, de sa miséricorde et de son pardon. Elle doit tout comme l'homme, purifier son corps et son cœur pour vivre l'ascension spirituelle puisque le Messager d'Allah nous rappelle : "les actes ne valent que par l'intention qui les soutient."
Quelques règles à observer : Tous les jours et encore plus pendant une journée de jeûne, la femme doit avoir un habillement décent, ample. et non transparent pour ne pas attiser les regards sur elle. Les habits ne doivent être ni parfumés ni encensés car le prophète nous met en garde : "toute femme qui se parfume et passe devant les hommes pour qu'ils sentent son odeur, commet l'adultère" (hadith). Le bain, la pommade, la crème, le lait ou autre produit de beauté ne lui sont pas interdits. Mais il est préférable qu'elle mette le kohol le soir après la rupture. Son maquillage doit être discret.
Relations homme - femme
Le mariage est le seul et unique cadre dans lequel l'homme et la femme peuvent assouvir leur désir charnel. C'est aussi le cadre qui permet à l'homme et à la femme de faire de leur amour platonique une union physique à n'importe quel moment de la journée. Cependant, les relations entre l’homme et son épouse sont hautement contrôlées pendant la journée de jeûne et les rapports sexuels strictement interdits. Le prophète avait l’habitude d'embrasser et de toucher ses femmes lorsqu'il jeûnait, et était le plus apte à contrôler ses désirs. Mais cela est fortement déconseillé pour ceux qui ne se maîtrisent pas.
La Preuve n° 22 • Août 2009
Leçon de vie
Muhammad : une vie de Ramadan
Assalamou alai-koum frères et sœurs. C'est avec joie et mélancolie que je vous écris ce mois. Joie, parce que le nuage de Ramadan pointe de plus en plus à l'horizon temporel. Au vu de ce que représente ce mois, concédez volontiers que je sois heureux. Mélancolie parce qu'un souvenir triste trotte dans mon esprit : quatorze siècles auparavant, à l'occasion de Ramadan, le coran était descendu. Et par l'intermédiaire de l'ange Djibril et de Mohammad nous reçûmes aussi ces nobles paroles dans nos esprits. Certes Muhammad (SAW) s'en est allé, mais son souvenir subsistera aux temps et aux mémoires. Pour lui rendre hommage en ma façon, je me permets d'associer la lecture de sa vie à celle du contenu de Ramadan.
Les leçons d'une lecture comparée
Ramadan est une école dit-on. Il cultive en l'homme des valeurs morales qui fondent sa personnalité. Le but ultime De cette épreuve est de modeler l'homme, de le façonner positivement en lui rendant toute sa dignité. Des qualités telles que le courage, la patience, la persévérance, la générosité sont davantage cultivées et magnifiées dans le mois de Ramadan. Ces différentes qualités, le prophète en était une incarnation. Ainsi, pour devenir un homme complet sans être parfait, on peut calquer la vie du prophète. Tout comme pour tirer le meilleur de ce mois, on peut se fondre dans l'histoire du Loué. Découvrir et copier la vie du prophète qui concorde à tout point de vue à celle de Ramadan dote le croyant musulman de moyens et de méthodes pour réussir ce Ramadan et au-delà de ces deux mondes.
Mohammad : une vie exemplaire. Dès sa tendre enfance, il s'oppose aux idoles. Contrairement aux jeunes de son âge, il s'était éloigné de l'oisiveté, des jeux indignes. Sa société était, comme les nôtres, celle de la corruption, du commerce, du pouvoir, des divertissements. Mais il a pu se départir de ce conformisme généralisé. Il en avait pourtant. Les moyens. Au regard de ses qualités sociales et de son statut, il suffisait de désirer et d'exprimer ses désirs, tout ce dont il avait besoin traînerait à ses pieds. Par ailleurs, il avait le pouvoir, les honneurs et aussi les richesses de la communauté qu'il gérait. Ce serait beaucoup d'hommes de responsabilité d'aujourd'hui, à sa place, ils s'en serviraient et même en abuseraient. Ce n'était pas le cas du prophète. Il s'est abstenu de toutes les folies que peuvent nous permettre certaines aisances terrestres. De toute sa vie, il n'a pas frappé quelqu'un, ni insulté une autre. Il ne critiquait ni ne médisait. Le vol, il n'en connaît pas. Il détestait la corruption, l'injustice, la violence. Voici ce qu'était le monde du prophète : faire, magnifier et recommander le bien. Ainsi, il s'était interdit toute sa vie durant, comme Ramadan nous l'exige, de franchir le seuil de ce monde positif. Sur cet aspect, vous conviendrez avec moi que le prophète a vécu Ramadan toute sa vie. Alors, pour tous, ce mois, de Ramadan doit être psychologiquement préparé. C'est une école, un camp de formation où nous nous engouffrerons pour développer des qualités positives qui nous permettront de résister aux assauts de Satan et des tentations de ce monde; par ricochet ce mois béni doit nous être une expiation pour nous purifier de nos péchés et une prison pour nous apprendre à étouffer nos désirs, pulsions et passions destructrices. En somme, remarquons que le prophète tout comme vous et moi, disposait de moyens, des possibilités et de facilités mais dont il se refusait l’usage. C'est l'objectif et la leçon de Ramadan : incha Allah ce mois nous retrouvera avec les mêmes localités ou autres, les mêmes hommes, femmes, les mêmes occasions de tricherie, de corruption, d'alcool, de fornication. Il n'y aura pas de policier ou de gendarme pour nous en empêcher. Nous pourrons aussi compter sur Allah pour ne pas nous envoyer un ange à cet effet qui nous barrera l'accès aux mauvaises actions en nous enchaînant les membres. Seulement il y aura... noue conscience qui, en intégrant la présence divine, nous donnera la force de dire non au mal "car si nous ne voyons pas Allah, Lui nous voit." Hadith Mohammad et Ramadan : un stoïcisme humanisant Mohammad (SAW) a perdu tôt ses parents. Il était donc orphelin sans oublier son extrême pauvreté. À l'âge adulte et lorsqu'il reçut la prophétie, il a essuyé toutes sortes de déboires. On ne peut dire combien de fois il a été raillé, insulté, maudit, vilipendé, médit. À plusieurs reprises, il a fait l'objet d'actes de violence. Malgré tout, ce noble prophète n'a pas cédé. C'est donc sa vie qu'il résume dans ce hadith lorsqu'il nous recommande ceci : "quand quelqu'un vous provoque pendant Ramadan, dites-lui : j'ai jeûné." En d'autres termes, et en se basant sur le récit de sa vie, il nous enseigne qu'il faut cultiver ce réflexe dans Ramadan pour le vivre après. Le prophète n'avait de vêtement que le strict minimum. Ses sobres maisons étaient sobrement meublées. Un mois pouvait s'écouler sans qu'un feu ne soit allumé. Dans sa famille il avait si souvent faim qu'il s'attachait des cailloux au ventre pour supporter sa lourdeur. Il perdit sa femme, son grand-père, son oncle et beaucoup de ses enfants en bas âge. Ceci achève de convaincre tous et toutes de l'humanité du prophète. Après toutes ces souffrances qu’il a vécues, je me demande si nous, contemporains de ce millénaire, avons le droit de crier notre "galère". Le plus remarquable dans tout est que cette dureté particulière de sa vie n'a point émoussé l'ardeur de sa mission prophétique. Au contraire, il en a toujours tiré du tonus. Regardez-le en compagnie de ses compagnons, au lendemain de leur défaite sanglante à Ouhoud, continuer la construction de Médine. C'est aussi l'image de Ramadan : un sacrifice à double aspect. C'est d'abord une réduction de nos facilités et aisances. Une diminution de nos goûts, une modération de nos penchants vers ce monde et, inversement, un accroissement de nos efforts dans la pratique et la... Perfection de nos actes d'adoration. C'est en mon sens, un autre aspect de cette parole divine : "En vérité nous vous avons créés pour une vie de lutte" S90 V05. Ce monde ne sera donc pas facile pour personne. Il faut donc se battre pour surmonter tous les obstacles de la vie tout en se battant aussi pour mériter l'agrément de Dieu. En disant aux Mecquois qui l'avaient menacé et tenté de le corrompre "même si vous déposez la lune sur ma main droite et le soleil sur ma main gauche, je ne renoncerai jamais à mon message", il titillait la conscience des croyants par rapport à la lourdeur de la tâche et de la responsabilité qui nous attendent.
En effet, être croyant dans ce monde très libertin n'est pas chose aisée, y vivre Ramadan selon les recommandations du prophète l'est davantage. Malgré tout, il est hors de question de démissionner. Concrètement, pour ce prochain Ramadan, il faudra le vivre à l’image de la vie de Mohammad. De l'abstention, de la privation : le nez, l'œil, l'oreille, les mains, les pieds, et Surtout l'esprit et la conscience jeûneront ; de la persévérance : il faudra parfaire les actes obligatoires, multiplier et diversifier les actes de générosité, de prières, d'invocations, de questionnements intérieurs : c'est cela Ramadan, c'est la vie du prophète.
Un prophète et Ramadan : un programme spécial. L'importance de ce mois aux yeux du prophète est on ne peut plus indescriptible. Il avait développé une psychologie réceptive. Il jeûnait dans Radjah et dans la première quinzaine de Chaabane pour accueillir Ramadan. Il a dit à propos de ce mois : "Aux yeux d'Allah, ce mois est le meilleur de tous les mois. Ses jours sont les meilleurs parmi les jours, et ses nuits sont parmi les meilleures des nuits."
Pour le prophète, ce mois est le printemps du Coran, la saison pluvieuse ou le marché des bonnes actions du croyant. C'est d'ailleurs pour toutes ces raisons et d'autres que, dès que le croissant lunaire peignait son nez, il mobilisait femmes et enfants autour de pratiques cultuelles : indéniablement. Il est un exemple à suivre. À vous et à moi, il a recommandé ceci dans son sermon sur le jeûne de Ramadan : invocations et évocations d'Allah avec dévotion, libération du cœur de tout péché et de toute souillure, demande de l'aide d'Allah pour le jeûne, les prières et la lecture du Coran, aumônes aux pauvres, respect des plus âgés et vieux, compassion pour les jeunes, amour envers parents, discipline de l'ouïe et du regard, sympathie envers les orphelins, dons de fitr, culture des bonnes manières, saluts sur le prophète.
Le temps de Ramadan est précieux. Nous n'avons pas emprise sur lui tout comme nous n’en avons pas sur le cours de notre vie. La façon dont le prophète a géré sa vie se confond à celle avec laquelle il a géré le mois de Ramadan. Pas de gaspillage de temps dans les futilités, retrait fréquent du monde (i'tikaf dans Ramadan), mais pas abandon, pour méditer ; toute occupation terrestre était motivée par la recherche de l'agrément d'Allah et en occasion d'engranger des bénédictions. Alors... Avec ce Ramadan à venir, pour bien le vivre, suivons les pas de Ahmad (SAW) pour maximiser la moisson.
Ramadan et le prophète : une richesse pour l'Humanité
La première injonction de Ramadan est jeûner : s'abstenir de manger. Cette injonction se concrétise par l'absence de prise de repas, une diminution de nos repas. En un mot, Ramadan cultive la sobriété alimentaire. Une frugalité qui, au-delà des Ramadans, a marqué la vie du prophète. Cette retenue dans la prise des repas est un élément indispensable dans la lutte contre les maladies dues aux excès alimentaires.
Au médecin qui s'étonne de ne pas trouver de patients à traiter au sein de la communauté des musulmans de son époque, le prophète lui répondit : "Nous sommes un peuple qui ne mangeons que quand nous avons faim." Pas d'excès.
Pour donc éradiquer cette gangrène alimentaire, il n'y a pas meilleur remède que de faire sienne cette sagesse de Mohammad : "Jeûnez, vous acquerrez la santé." Ensuite, constatons que Ramadan est un atout majeur pour l'humanité. En ce sens qu'il constitue une période de bilan moral. En effet, il stimule une remise en cause individuelle, un diagnostic sans complaisance de ses forces et faiblesses, de ses actions bonnes et mauvaises, de ses performances et de ses insuffisances. De la sorte, il est le meilleur moyen de repenser ce monde, le critiquer, l'ausculter pour administrer des traitements idoines en vue de l'assagir. En outre, Ramadan rappelle à chacun de nous son devoir d'assistance envers autrui. Il suscite des élans de générosité, favorise des actes concrets désintéressés à l'endroit des besogneux en l'absence de témoignages médiatiques. C’est en mon sens, le vrai mois de la solidarité par essence qui a le mérite, en plus, d’être universel. Les fortes recommandations telles que l’interdiction de mensonges, de tricherie, de corruption, de violences, de gaspillage, ne sont ni moins ni plus qu'une école de civisme ; principe sacro-saint cher à nos États actuels. En réalité, tous les textes, discours en la matière perdent leur éclat. comparés à Ramadan ou au comportement du prophète (SAW) à qui le Seigneur des maîtres a décerné une mention spéciale : "en vérité tu es doté de nobles caractères". Enfin, Ramadan pour le musulman est aussi une source d'énergie spirituelle. Il réduit les distances entre le serviteur et son Créateur, il purifie les cœurs des hommes par l’effort que ces derniers font d’aller à la rencontre d'Allah et de l'avoir dans leur cœur. L'ensemble de ces qualités dont il faut se parer pendant Ramadan a caractérisé l'ensemble de la vie du prophète (SAW) ; ce qui me fait dire que Ramadan est une académie des bonnes mœurs et que la vie du prophète en est la vitrine.
Chers lecteurs, Ramadan est avant tout une affaire psychologique, spirituelle. En effet à l’œil nu, il n’est différent en rien des autres mois. Mais sa spécificité se révélera dans la conscience de chaque individu. Autrement dit, Allah nous donne le temps ; mais sa gestion incombe à tout un chacun ; et puisqu'on parle d'emploi de temps, il faut tout de suite songer à un programme, à un emploi de temps ■ La Preuve n° 22 - Août 2009 13
Extrait
La dimension spirituelle du mois de Ramadan - Pu< IInfini I. Bcltldh
Toute prescription appartenant au corpus de la praxis rituelle musulmane répond à des normes et est conditionnée par des règles. Mais les productions normatives et jurisprudentielles ont tendance à passer sous silence l'esprit et la finalité de l'objet de leurs études. Combien de traités abordent le sens des actes d'adoration ? Combien d'ouvrages s'arrêtent sur leurs visées spirituelles, leurs secrets ? La question induit la réponse !
Nous accueillons un mois béni dont Dieu (qu'Il soit glorifié) a prescrit le jeûne. Les livres de jurisprudence regorgent de détails sur les modalités de sa validité, ses interdits, ses recommandations. Mais quoi de son esprit, de sa dimension spirituelle ? Le jeûne de ce mois n'est pas une adoration ponctuelle réclamant soumission et rigueur le temps de quelques rites qui une fois finis permettent de revenir à des occupations plus contingentes, plus immédiates. Son rôle ne s'arrête pas dès lors qu'ont été remplies les strictes conditions du jeûne diurne, pour que, la nuit venue, on se laisse aller à l'excès après la privation, à la négligence après l'effort, à l'oubli après le rappel. Le vrai sens du jeûne est de réfréner ses pulsions négatives, de porter son ego à rompre avec ses habitudes, d'atténuer l'ardeur de ses désirs pour le préparer à ce qui lui apportera bonheur et félicité, de lui faire accepter ce qui l'aidera à purifier son cœur. En effet, derrière le jeûne se dessine toute la logique du rapprochement à Dieu. Il est une réalité qui n'est secrète pour personne mais que tend à occulter l'habitude. Cette réalité tient en la présence d’un lien direct entre la condition du corps et la vie du cœur. La première le ramène à son origine matérielle, le rabaisse vers la terre, l'autre le renvoie à sa source spirituelle, l'élève par le souffle Primordial. La Sagesse Infinie de Dieu a voulu que l'Homme soit la conjugaison de l'esprit et de On ne peut se départir de l'un ou de l'autre. Mais la recherche de l'équilibre entre les deux n'est pas chose aisée, car il n’y a pas de symétrie dans la gestion de ces deux entités. En effet, nous vivons en plein dans l'univers sensoriel, il nous est imposé, on ne peut s'en soustraire. Tandis que la vie spirituelle requiert un acte volontaire, une exigence, une rigueur de notre part. Elle est fonction de notre capacité à éduquer notre cœur. Une éducation qui nous accompagne tout le long de notre parcours terrestre. Un parcours situé et daté, qui s'inscrit dans le temps. La gestion du temps est déterminante dans le cheminement vers Dieu. Quoique le temps d'une vie soit insuffisant pour adorer Dieu comme il convient à Sa Majesté. Aussi, nous fait-Il don de moments exceptionnels qui accélèrent notre mouvement vers Lui. Le Prophète (que Dieu lui rende Grâce et Paix) a dit : "Il y a dans les jours de votre vie des souffles bénéfiques [nafahâte] de la part de votre Seigneur. Soyez soucieux de vous y... Ces propos qui nous enjoignent de ne point rater nos rendez-vous privilégiés avec Dieu sont précieux et salutaires. Précieux en ce qu'ils nous informent que tous les moments ne se valent pas ! Qu'il faudrait en conséquence accorder aux instants d'exception toute l'importance qui leur sied. Et salutaires en ce qu'ils offrent une issue à ceux qui sont conscients que le temps leur manquera pour finir de se purifier, si tant est qu'on puisse se purifier par nos actions ou que la purification ait un terme.
Il y a des moments propices à l'invocation, d'autres où le salaire de l'action est décuplé, d'autres encore où le candidat au cheminement spirituel est aspiré par la grâce divine qui l'amènera à couvrir les distances et à franchir les obstacles que ne lui permettraient pas ses actions. Le Ramadan a le mérite d'englober tout cela. Il occupe une place toute particulière du fait de la multiplicité des opportunités bénies qui le ponctuent tels la nuit du destin, les dix derniers jours, la période de la Rupture du jeûne. Le mois du Ramadan est une occasion à ne pas rater. C'est une station de ressourcement qui porte sur deux dimensions. La première est de l'ordre de la vie matérielle en atténuant sa prise sur les perceptions sensibles. La seconde relève du monde de l'imperceptible en offrant un moment propice à l'élévation spirituelle, notamment par l'enchaînement des démons. C'est une ascèse qui, un mois durant, la personne est tenue d'habituer tous ses membres à rompre avec toute habitude. Son ventre bien sûr est le premier concerné. Mais sa langue, ses yeux, son ouïe aussi. Tout le corps est convié au jeûne. Chaque organe a une abstinence qui le caractérise. Le Ramadan est un espace d'entraînement un mois durant pour affronter le reste de l'année. C’est un mois d’effort pour retrouver le sens de l'effort. C’est un mois de méditation pieuse pour élever la perspective de son aspiration au-delà de son horizon limité. C'est un mois de solidarité et de partage, pour Dieu et avec les hommes. Les mérites de ce mois et de ce qui s'y rapporte sont pléthore. On se suffira de ce hadith pour étayer tout ce qui précède : Le compagnon Salman le Perse (que Dieu l'agrée) rapporte : "Le dernier jour du mois de Cha’baane, le Messager de Dieu nous fit ce discours : "Ô gens ! Un grand mois béni vient à vous, un mois comportant une nuit meilleure que mille mois. Jeûner sa journée est obligatoire, veiller sa nuit est recommandé. Les actes surérogatoires qui y seront accomplis auront la valeur d'actes obligatoires en dehors de ce mois et l'acte obligatoire en vaudra soixante-dix. C'est un mois de patience et il n’y a d'autre récompense pour la patience que le Paradis.
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14 La Preuve n° 22 - Août 2009
J Cil international
Flagrants délits d'islamophobie dans un tribunal
Cela se passe à Dresde, en Allemagne et ressemble à une mauvaise blague. Pourtant ce n'est pas de la fiction. C'est la réalité. Une musulmane travaillant dans une pharmacie est assassinée sauvagement parce qu'elle porte un voile. Des faits troublants. Une Jeune femme musulmane, égyptienne résidant légalement en Allemagne, a fait l'objet d'attaques racistes de la part d'un jeune homme de 28 ans, Axel W. Il a rencontré Marwa Sherbini dans un jardin pour enfants et l'a traitée "d'islamiste", de "salope" et crime passe-partout de "terroriste". Nous sommes en août 2008. En citoyenne exemplaire, consciente de ses droits, elle porte l'affaire devant la justice en qui elle fait confiance. En première instance, Axel est condamné à lui payer 780 euros. Pas satisfait du jugement, Axel fait appel et rumine son acte monstrueux.
En seconde instance, ce raciste, avec une préméditation digne des pires criminels, vient au tribunal avec un couteau. S'il était musulman, n'aurait-il pas été fouillé avant d'accéder à la salle d'audience ? Toujours est-il que l'inimaginable se produit. Celui qui devait s'amender pour sa faute poignarde 18 fois Marwa qui, lors de l'attaque, finit par rendre son âme au Créateur. Son époux qui vole à son secours est poignardé aussi. Le policier présent dans la salle lui tire en plus une balle dans le pied, le considérant comme l'agresseur parce que ressemblant à un musulman ce qui le rend suspect. Double flagrant délit d'islamophobie dans un tribunal lors du même procès. Leur petit garçon de 3 ans a été témoin de toute cette barbarie. Les pays européens, chantres de la défense des droits de la femme, tardent à réagir et l'Allemagne officiellement, le fait de façon timorée et avec beaucoup de retard. Pourtant ces mêmes pays s'étaient particulièrement distingués lors de la mort d'une Iranienne dans les manifestations de Téhéran suite à la réélection de Mahmoud Ahmadinejad. Être une musulmane et porter le voile est-il devenu un délit dans certains pays ? C'est tout comme. La liste des agressions verbales et physiques qui se multiplient porte à le penser. Imaginez si c'était un barbu qui avait poignardé une femme courtement habillée. Dans un pays musulman. Quel tollé ? Qu'on ne s'y trompe guère. L'Islam dérange. Ces jeunes hommes et femmes vivant dans des espaces où la liberté de se pervertir règne, dérangent quand ils préfèrent des valeurs à des contre-valeurs, la spiritualité à un matérialisme à outrance. Manva est une victime de trop. Il faut que l'islamophobie cesse s'il est vrai que la déclaration universelle des droits de l'homme garantit la liberté de culte. Que personne ne nous dise ce que doit être notre culte et surtout qu'on ne codifie pas à la place de la femme musulmane ce que doit être son habillement. La France vient une nouvelle fois de se singulariser dans sa persécution des musulmans en envisageant une loi qui interdirait la burqa et peut-être, qui sait, déterminera les dimensions qui rendent un voile "correct à la française". Tout ceci est indicateur du désarroi des laïcistes qui supportent difficilement l'expansion de l'Islam sous leurs fenêtres malgré tous les obstacles semés sur le chemin des musulmans et de l'Islam. "Ils veulent éteindre de leurs bouches la lumière d'Allah, alors qu'Allah parachèvera Sa lumière en dépit de l'aversion. des mécréants." Sourate 61 Verset 8
"Je suis venu exprimer notre douleur et notre peine pour la mort de Marwa, qui est morte pour notre droit, notre liberté, dans notre pays", a notamment déclaré Aiman Mazyek, le secrétaire général du Conseil central des musulmans d'Allemagne.
... de suite la page 14
C'est un mois de solidarité. C'est aussi un mois où Dieu bénit et augmente la part de ce qu'Il lui a destiné. Quiconque offrira le repas de la rupture du jeûne obtiendra le pardon de ses péchés, une protection contre l'enfer et recevra la même récompense que le jeûneur sans que celle de ce dernier ne soit en rien diminuée. Les Compagnons dirent : "Ô Messager de Dieu, nous ne sommes pas tous capables d'offrir ce repas au jeûneur." Il répondit : "Dieu accorde la même récompense pour celui qui donne au moment de la rupture du jeûne une simple datte, un peu d'eau ou un peu de lait. C'est un mois dont le début est miséricorde, le milieu pardon et la fin affranchissement de l'Enfer. Quiconque allégera le fardeau de ses... subordonnés en ce mois, Dieu lui pardonnera et le libérera de l’enfer. Durant ce mois, multipliez quatre vertus : deux pour gagner l'agrément de votre Seigneur et deux dont vous ne pouvez vous passer. Les deux premières sont : la mention de "Lâ ilâha illallâh" et solliciter le pardon de Dieu. Et les deux dernières sont : implorer Dieu pour Son Paradis et Lui demander protection contre l'Enfer. Celui qui donnera à boire à un jeûneur, Dieu lui fera boire de mon bassin une gorgée qui étanchera sa soif jusqu'à son entrée au Paradis." Rapporté par Khouzaïmah dans son Sahih.
■ Hatim I. Belflili, Oumma.com La Preuve n° 22 - Août 2009
Brèves AEEMB-CERFI : la colonie a vingt ans
Les rideaux sont tombés le matin du 1er août 2009 sur la colonie de vacances islamique 2009 organisée par l'AEEMB et le CERFI à Ouagadougou depuis le 18 juillet au centre socioculturel de l'Agence des Musulmans d'Afrique (AMA). Placée sous le thème : "enfants musulmans et intégration des peuples", cette colonie qui en est la 20e a regroupé au Total 275 enfants et a été parrainée par les mamans.
Est-il permis aux personnes âgées de ne pas jeûner ? Qu’en est-il de la femme enceinte ou de celle qui allaite ?
Réponse de Sheikh Yûsuf Al-Qaradâwi :
Il est permis aux personnes âgées de ne pas jeûner, si cela constitue pour elles une lutte ardue ou une difficulté insoutenable. Dans cette situation, les personnes âgées doivent racheter leur jeûne en nourrissant une personne nécessiteuse pour chaque jour manqué. Ceci constitue une dérogation et une facilité accordées par Dieu. Allah dit : "Allah veut pour vous la facilité. Il ne veut point vous imposer de difficulté." (Sourate 2, verset 185)
Ibn Abbâs - qu’Allah l’agrée - dit : "Il est permis aux personnes âgées de ne pas jeûner. Pour chaque jour manqué, elles doivent nourrir un pauvre et ne sont point tenues de rattraper les jours qu'elles n'ont pas jeûnés." D'après Al-Bukhâri, Allah dit à propos des vieillards et des personnes assimilées : "Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter..." Première édition en 1990. Entre cours, activités sportives, jeux, sorties récréatives, travaux pratiques, apprentissage de sourates, de chansons islamiques et hadith, les enfants ont beaucoup appris avec des encadreurs qui ont su conjuguer patience et courage pour les accompagner. Les responsables ont consacré une soirée pour commémorer cette 20e édition des colonies islamiques sous le parrainage d'El hadj Oumarou KANA. Porter qu'avec grande difficulté, il y a une compensation : nourrir un pauvre. Et si quelqu’un fait davantage de son propre gré, il le fait pour lui-même ; mais il est mieux pour vous de jeûner, si vous saviez ! sourate 2 verset 184.
...suite de la page 10
On peut en effet trouver l'explication de cet hadith dans le licite et l'illicite du Dr. Youssouf Qardawwi. On comprend que si le Prophète a promis aux commerçants cette place élevée auprès de Dieu et cette abondante récompense dans l'autre monde, c'est uniquement parce que le commerce incite à la cupidité et au gain par tous les moyens. Or, l'argent appelle l'argent et le bénéfice incite à un bénéfice plus grand. Celui qui s'arrête aux limites de la sincérité et de la loyauté est un combattant dans le sentier de Dieu. Pour ce faire, Hainadou propose une sensibilisation des musulmans. "Il faut sensibiliser les populations ; attirer l'attention des frères et sœurs."
Le président du présidium de la fédération des Associations Islamiques du Burkina (FAIB), dans son discours lu par son secrétaire général El hadj Souleymane COMPAORE, a félicité les organisateurs pour cette gigantesque œuvre d'éducation intellectuelle, morale et spirituelle des futurs cadres de notre pays. Il a également promis d'accompagner les deux associations dans leur travail pour l'islam et pour le Burkina de demain.
Ainsi, les personnes âgées et les malades atteints d'une maladie incurable ne sont pas tenus de jeûner mais doivent nourrir un démuni pour chaque jour manqué, en guise de charité. En ce qui concerne la femme enceinte ou qui allaite, elle doit également nourrir un démuni pour chaque jour de jeûne manqué. Sœurs musulmans pour qu'ils accompagnent le mois. Nous l'avons déjà dit, et l'occasion est belle de le répéter, l'État doit intervenir et mettre de l'ordre dans ce flou commercial défavorable à une importante partie de sa population. À défaut de subventions, les colonies de vacances islamiques se passent sur toute l'étendue du territoire national. Et chaque année, ce sont plus de mille enfants des deux sexes qui bénéficient du nécessaire pour grandir dans une bonne éducation. Après les enfants, la jeunesse musulmane scolarisée est invitée à Fada N'Gourma par l’AEEMB pour un séminaire de formation islamique d'une semaine qui débute le 7 août 2009 sous le thème "la jeunesse musulmane et l'expression de sa foi".
Si elle craint que le jeûne lui nuise, la majorité des savants sont d'avis qu'elle peut ne pas jeûner, à condition qu'elle rattrape les jours de jeûne manqués. Elle se trouve alors dans une situation similaire à celle d'une personne malade. Donner les produits les plus utilisés pendant ce mois béni. Comme c'est le cas dans plusieurs pays de la sous-région, l'État doit empêcher cette augmentation injuste des prix. Mais en attendant, les responsables musulmans doivent, à travers les prêches et les communiqués, interpeller les commerçants qui sont pour l'essentiel des musulmans face à leur devoir de solidarité, de générosité au cours de ce mois béni. Dans cette lutte, l'unité réelle des musulmans demeure le ferment.
La Preuve n° 22 - Août 2009