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Ramadan 2021 au Burkina Faso : les uns fêtent, les autres pleurent
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Burkina Faso
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- Title
- Ramadan 2021 au Burkina Faso : les uns fêtent, les autres pleurent
- Publisher
- Le Pays
- Date
- May 12, 2021
- Abstract
- La communauté musulmane du Burkina Faso célèbre ce 13 mai, la fête d’Eid el Fitr marquant la fin du Ramadan ; soit un jour après ses coreligionnaires de
- Subject
- CMBF (Crises internes)
- Communauté Musulmane du Burkina Faso
- Construction mosquée
- Mosquée de Pazani
- Ouagadougou
- Terrorisme
- Radicalisation
- Obscurantisme
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0004940
- content
-
La communauté musulmane du Burkina Faso célèbre ce 13 mai, la fête d’Eid el Fitr marquant la fin du Ramadan ; soit un jour après ses coreligionnaires de Côte d’Ivoire, du Mali et du Niger où le croissant lunaire a été aperçu plus tôt. Contrairement donc aux trois pays voisins, au Burkina, la fête de l’Eid el Fitr, cette année, a la particularité de coïncider avec l’ascension, fête chrétienne marquant la « montée de Jésus vers Dieu le Père ». Dans la ferveur religieuse, musulmans et chrétiens catholiques manifesteront encore leur foi en ce jour béni, à travers prières, adorations et invocations. C’est dire si les cieux doivent être particulièrement « gâtés », ce jour, et le Créateur, comblé. Cela dit, l’Eid el Fitr intervient encore cette année, dans un contexte sécuritaire toujours critique, avec son corollaire de déplacés internes dont beaucoup ont certainement l’esprit plus à leur survie qu’à la fête. Sans abri et ayant tout perdu ou presque, pour ces âmes en peine, l’heure ne sera ni à la joie, ni aux réjouissances. Quant aux fidèles musulmans des centres urbains, pour bon nombre d’entre eux, la préoccupation majeure à l’occasion de cette fête, sera sans aucun doute d’ordre pécuniaire ; l’Eid el Fitr tombant en milieu de mois. Quand on a déjà du mal à joindre les deux bouts, faire face à certaines dépenses liées à une fête qui intervient à ces moments difficiles, n’est pas, à l’évidence, toujours aisé. Surtout qu’à la crise sanitaire qui continue d’affecter l’économie nationale, se greffe une crise sécuritaire qui contribue à renchérir les prix de certains produits de grande consommation. En effet, depuis que les loups terroristes sanguinaires et affamés ont pris l’habitude de s’introduire dans les bergeries et autres basses-cours de pauvres populations des campagnes gravement affectées par les attaques récurrentes, les gallinacées, caprins, bovins et autres se feraient plutôt rares sur le marché.
Plaise au Ciel que les querelles intestines prennent fin
Toute chose qui aurait engendré une flambée des prix en certains endroits des villes et campagnes. C’est dire si pendant que les relativement plus nantis, fêtent, les autres à savoir les déplacés internes et tous ceux pour qui l’argent se fait en ce moment, rare, pleurent. Mais bref, chaque musulman fêtera selon ses moyens, comme le recommande, du reste, la religion. Mais s’il y a particulièrement des gens qui n’arriveront pas de sitôt à retenir leurs larmes, ce sont les commerçants de bétail et volaille qui viennent de subir la rigueur de la loi, à travers la stricte application de l’arrêt municipal du 22 juillet 2020, portant « interdiction de vente d’animaux et de volaille en dehors des marchés à bétail et dans les espaces autorisés dans la commune de Ouagadougou ». La Police municipale a mis, en effet, à exécution sa menace en menant, le 11 mai dernier, à travers une opération de saisie de bétail et de volailles sur la voie publique. Un bandage de muscles qui aura laissé voir, à travers les réseaux sociaux, une scène pathétique où un vieil homme venu à Ouagadougou pour écouler son bétail, verse des larmes, totalement désemparé. La Police municipale venait de confisquer ses bêtes. Certes, « nul n’est censé ignorer la loi ». Mais, franchement, le timing dans lequel la loi a été appliquée dans toute sa rigueur, risque encore de faire monter le mercure ; l’affaire qui défraie en ce moment la chronique, relative à la mosquée de Pazanni, n’ayant même pas encore été réglée et continuant de faire des gorges chaudes. En tout cas, on imagine dans quelles conditions ces commerçants qui n’avaient peut-être même pas l’information à propos dudit arrêté et dont les bêtes ont été confisquées le 11 mai dernier, passeront leur fête. L’autre particularité de la fête d’Eid el Fitr 2021, est qu’elle intervient dans un climat de tensions au sein de la communauté musulmane sur fond de querelle de légitimité aux tenants et aboutissants inavoués et inavouables. Quand des chefs se déchirent pour défendre leurs propres intérêts au détriment de l’intérêt communautaire, cela ne peut que rejaillir négativement sur la cohésion de la communauté musulmane, en plus de ternir son image. Plaise donc au Ciel que ces querelles intestines prennent fin pour un retour définitif de la paix et de la concorde. On espère également qu’au lendemain de ce mois béni, les vœux des musulmans en particulier et ceux de l’immense majorité des Burkinabè en général, seront exaucés, parmi lesquels la fin de la guerre insensée que continuent à nous imposer les forces obscurantistes.
CBS