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Fermeture des lieux de culte : réouverture des mosquées le couteau sur la gorge
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- Title
- Fermeture des lieux de culte : réouverture des mosquées le couteau sur la gorge
- Creator
- Aboubacar Dermé
- Publisher
- L'Observateur Paalga
- Date
- May 3, 2020
- Abstract
- Le siège de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB), sis à la Trame d’accueil de Ouaga 2000, a été le théâtre d’une matinée assez surchauffée, le 2 mai 2020. De jeunes musulmans y ont fait irruption pour exiger la réouverture des mosquées fermées depuis le 20 mars 2020 dans l’optique de contrer la propagation du coronavirus. A bout de patience, les manifestants ont lancé un ultimatum qui courait jusqu’au lendemain à l’issue de l’iftar. Mais dans la soirée, la faîtière, à travers un communiqué, a annoncé avoir reçu le quitus du gouvernement de procéder à la réouverture des lieux de culte.
- Subject
- Aboubacar Yugo
- Covid-19
- Fédération des Associations Islamiques du Burkina
- Ouaga 2000
- Ouagadougou
- Spatial Coverage
- Ouaga 2000
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0004870
- content
-
Le siège de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB), sis à la Trame d’accueil de Ouaga 2000, a été le théâtre d’une matinée assez surchauffée, le 2 mai 2020. De jeunes musulmans y ont fait irruption pour exiger la réouverture des mosquées fermées depuis le 20 mars 2020 dans l’optique de contrer la propagation du coronavirus. A bout de patience, les manifestants ont lancé un ultimatum qui courait jusqu’au lendemain à l’issue de l’iftar. Mais dans la soirée, la faîtière, à travers un communiqué, a annoncé avoir reçu le quitus du gouvernement de procéder à la réouverture des lieux de culte.
«C’est à cause de nous que vous êtes à la tête de la Fédération» ; «qu’ils sortent nous accueillir au perron pour écouter notre message» ; «s’ils ne conduisent plus les choses comme il se doit, nous allons leur dire la vérité», ce sont, entre autres, les propos qui fusaient du méli-mélo entretenu par un groupe se réclamant de la ‘’jeunesse musulmane du Burkina’’. Comme si la canicule ne suffisait pas, le boucan occasionné par les croquants a fini par contraindre les responsables de la Fédération à sortir de leur bureau que certains badauds s’apprêtaient à investir. «Taisez-vous maintenant, ils sont là, prêtons une oreille au porte-parole», entend-on. Abdoul Ganni Sana, la cinquantaine révolue, se tient devant l’assistance, une déclaration en main. «Ceci est un message émanant de la jeunesse musulmane du Burkina Faso. Il est adressé aux responsables de la FAIB ainsi qu’aux autorités du pays. Il est vrai que nous vivons un contexte marqué par le coronavirus qui a obligé nos autorités religieuses, à prendre des mesures pour éviter la propagation de cette maladie. C’est dans ce sens qu’il y a eu la fermeture de nos mosquées, il y a de cela une quarantaine de jours.En son temps, nous avons tous adhéré à cette mesure de fermeture et avons salué nos responsables et nos autorités qui ont voulu, à travers cette action, nous protéger contre ce mal», a-t-il expliqué.
Et d’ajouter que depuis lors, les prières et les invocations à l’endroit d’Allah se sont accrues afin qu’Il fasse disparaître le Covid-19 du Pays des hommes intègres. Supplications qui, selon lui, ont été exaucées puisque la course folle de la maladie semble avoir été maîtrisée depuis un certain temps, si bien que les autorités ont décidé de la réouverture du grand marché Rood-Woko et de nombreuses autres infrastructures marchandes, en les assortissant de conditions comme pour dire qu’il ne faut pas pour autant baisser la garde. «C’est au regard de ces faits que nous, jeunes musulmans, avons fait le déplacement de ce matin pour inviter la Fédération à lever sa décision de fermeture de nos mosquées. Las d’attendre davantage après la réouverture des marchés, certains avaient pris la responsabilité sur eux de rouvrir les mosquées mais ce n’est pas responsable, ce n’est pas ce que nous enseigne l’islam», a fait savoir Abdoul Ganni Sana avant de justifier leur démarche. «Cependant les jeunes ont dit que s’il n’y a pas de décision allant dans le sens de la réouverture, demain 3 mai, après la rupture du carême, ils prendront leurs responsabilités en faisant respecter le message de certains de nos savants», a-t-il conclu. «La réouverture n’incombait plus à la Fédération» A l’issue d’un entretien avec certains frondeurs, le président délégué de la FAIB, El hadj Boubacar Yugo, lui, a affirmé que la réouverture des mosquées leur tient plus à cœur qu’à ceux qui sont venus faire le tapage. «Nous sommes dans un Etat de droit qui a ses lois et ses règles. Dans notre livre saint, il nous a été recommandé d’adorer le Seigneur, Son prophète Mohammed et d’obéir à nos autorités, sauf si celles-ci nous interdisent de pratiquer nos rites religieux. Mais jusqu’à présent l’autorité ne nous a pas interdit de prier ou de jeûner. Donc, nous lui devons cette obéissance», a indiqué l’imam qui a par la suite qualifié ce qui venait de se passer d’incompréhension. Il a expliqué, en effet, que la première décision de fermer les mosquées avait été bel et bien prise par la faîtière et ce, au sortir d’une rencontre entre autorités et responsables religieux au domicile du Moro Naaba. Cette décision de fermeture qui courait jusqu’au 2 avril avait été, dans la foulée, reconduite jusqu’à nouvel ordre tout en précisant que ces lieux pourraient rouvrir en fonction de l’évolution de la pandémie. «Mais à la date du 15 avril, il y a eu un décret signé du Premier ministre maintenant la fermeture des lieux de culte jusqu’à nouvel ordre. Du coup, la décision de la Fédération n’était plus en vigueur. La réouverture n’incombait plus à la faîtière mais ces jeunes continuent de croire que c’est nous qui bloquons les choses ou traînons les pas», a argué El hadj Boubacar Yugo.
Au cours de la soirée, la FAIB, à travers un communiqué, a porté à la connaissance des fidèles la réouverture des lieux de culte décidée par le ministre en charge des cultes. Elle a, via le même canal, listé les règles de conduite des fidèles afin de continuer la lutte contre le Covid-19.
Aboubacar Dermé
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