Article
Actes terroristes à Ouaga : « Ce n'est pas un comportement de musulman », dixit l'imam de la grande mosquée sunnite
- Title
- Actes terroristes à Ouaga : « Ce n'est pas un comportement de musulman », dixit l'imam de la grande mosquée sunnite
- Creator
- Hamadi Baro
- Publisher
- Le Pays
- Date
- January 20, 2016
- Abstract
- Les actes terroristes qu’a connus le Burkina Faso, le 15 janvier 2016, ont fait couler beaucoup d’encre et de salive. Au moment où les enquêtes se poursuivent pour faire la lumière sur ces actes inhumains, des voix s’élèvent pour dire que ces terroristes avaient été aperçus dans la grande mosquée sunnite non loin de Splendid Hôtel et du restaurant Cappuccino. Pour en savoir davantage, nous y avons fait un tour le 19 janvier 2016. Après la prière de Zouhr (13h), Mahmoudou Ouédraogo, un des imams de la mosquée centrale du mouvement sunnite de Ouagadougou, s’est prêté à nos questions. Lisez plutôt !
- Page(s)
- 17
- Subject
- Attentat Ouagadougou (2016)
- Mahmoud Ouédraogo
- Mouvement Sunnite
- Ouagadougou
- Terrorisme et radicalisation
- Spatial Coverage
- Ouagadougou
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0004828
- content
-
Actes terroristes à Ouaga : « Ce n’est pas un comportement de musulman », dixit l’imam de la grande mosquée sunnite Les actes terroristes qu’a connus le Burkina Faso, le 15 janvier 2016, ont fait couler beaucoup d’encre et de salive. Au moment où les enquêtes se poursuivent pour faire la lumière sur ces actes inhumains, des voix s’élèvent pour dire que ces terroristes avaient été aperçus dans la grande mosquée sunnite non loin de Splendid Hôtel et du restaurant Cappuccino. Pour en savoir davantage, nous y avons fait un tour le 19 janvier 2016. Après la prière de Zouhr (13h), Mahmoudou Ouédraogo, un des imams de la mosquée centrale du mouvement sunnite de Ouagadougou, s’est prêté à nos questions. Lisez plutôt ! Le pays : Comment se porte la communauté après l’attaque qui a eu lieu non-loin de votre mosquée ? Imam Mahmoudou Ouédraogo : C’est vraiment un sentiment de tristesse qui nous habite ces deux jours. Avec ces attaques terroristes qui ont frappé le cœur de Ouagadougou, tout Burkinabè se sent menacé. Voilà pourquoi nous devons être unis pour combattre ces terroristes-là. Comment appréciez-vous ce que ces terroristes ont fait ? Nous condamnons fermement ces actes barbares car la religion musulmane est contre tout acte de violence. Autrement dit, ces actes de violence sont condamnés par l’islam. Vous savez que l’islam est une religion de paix. L’islam condamne toute sorte de violences contre les innocents. Ce n’est pas un comportement de musulman. Est-ce que ces terroristes ont prié dans votre mosquée ? Seules les autorités compétentes pourront se prononcer sur cette question après leurs enquêtes. En tout cas, à notre niveau, nous n’avons pas cette certitude. Pour nous, c’est une rumeur. Vous savez qu’il y a deux mosquées ici. Il y a cette mosquée et il y a une petite mosquée aussi devant, juste après la résidence Aziz. Vous voyez qu’on ne peut pas confirmer que c’est réellement ici qu’ils ont prié. En tout cas, nous n’avons pas cette certitude-là. Mais quel qu’en soit le cas, vous savez qu’une mosquée est ouverte à tout le monde. Je pense aussi qu’il y a l’hôtel même qui les hébergeait. S’ils savaient que c’étaient des terroristes, ils n’allaient pas les héberger. Donc, la raison de ces actes terroristes ne se trouve pas dans le fait qu’ils ont prié dans telle ou telle mosquée. Ce qui nous préoccupe tous maintenant, c’est de savoir comment combattre ces terroristes. Il nous faut vraiment sensibiliser les fidèles, sensibiliser toute la population afin que tous les Burkinabè soient unis pour aller en guerre contre tous ces terroristes. Depuis quand la mosquée est-elle équipée de caméras ? Notre mosquée est équipée de caméras il y a à peu près un an. Pourquoi avoir songé à l’installation de caméras ? Et quelle est leur utilité ? Parlant de l’utilité de ces caméras, il faut dire que nous vivons dans un monde de technologie qui peut nous permettre de mieux contrôler nos lieux, que ce soit nos maisons ou nos mosquées. Et des commerçants font ces installations dans leur boutique. Une mosquée est un lieu public fréquenté par beaucoup de gens. Voilà pourquoi il faut faire attention. Les responsables de cette mosquée veillent à ce qu’il y ait la sécurité afin que les gens puissent prier en toute sérénité et en toute quiétude. Donc, cela nous aide beaucoup. Cela veut dire que la question de sécurité nous concerne tous. Je pense que c’est une façon d’aider nos autorités à mieux contrôler la situation. Lorsque nos forces de sécurité sont venues, elles étaient étonnées même de voir ces installations. Après avoir tout fouillé ici, elles n’ont rien vu ; et elles ont pris les fichiers de nos caméras pour les visionner. Personne ne nous a obligés à installer ces caméras. Et nous ne savions pas, en son temps, qu’il y aurait ce problème un jour. Je pense que tout cela prouve que la question de sécurité nous préoccupe. Mais est-ce que vos caméras étaient fonctionnelles à tout moment ? Oui, nos caméras fonctionnaient 24h sur 24. Avez-vous un dernier mot à l’endroit de nos fidèles lecteurs ? Je remercie d’abord le journal « Le Pays » d’être venu vers nous pour avoir de plus amples informations. Aussi, je voudrais profiter de l’occasion pour inviter les gens à bien vérifier leurs informations avant de les divulguer. Que chacun de nous œuvre à ce que la paix règne au Burkina Faso. Que chacun de nous collabore avec les services de sécurité pour dénoncer tous ceux dont le comportement est suspect. Il faut vite les dénoncer afin qu’on puisse les mettre hors d’état de nuire. Qu’on s’abstienne de propager des propos dont on n’est pas sûr de la véracité. Ces deux jours-là, vous entendez parler de la mosquée sunnite. Il y a des gens qui disent que les terroristes ont prié ici et qu’ils étaient armés. Mais ceux qui les ont vus, pourquoi ne les ont –ils pas dénoncés ? Eux-mêmes devraient en rendre compte. Si je prie dans une mosquée et que je vois des gens armés, je dois les dénoncer immédiatement, soit auprès des responsables de la mosquée, soit auprès des agents de sécurité si je veux la sécurité de mon pays. C’est dire qu’il ne faut pas se fier aux « on dit ».
Propos recueillis par Hamadi BARO (Collaborateur)