o:id 61297 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/61297 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Article o:item_set/o:id 61289 o:media/o:id 61308 61313 61314 61315 61316 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/dbe4547ce80c5b04af8c54fd5f4bb544c57f9a5f.pdf https://islam.zmo.de/files/original/eeeb9c74a68d7b9d8685fd780c7e061839b3cdc9.tiff https://islam.zmo.de/files/original/17bbc660b484f6af9d21f5cd82c88b8494024f18.tiff https://islam.zmo.de/files/original/1ed212320ec7fcb00ef902a00f82c2c32736db51.tiff https://islam.zmo.de/files/original/3b19e264a0cc9469320a6c0dd8fff835e8eba769.tiff dcterms:title Ils se sentent brimés, humiliés, marginalisés… la colère des musulmans dcterms:creator https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/61291 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/61294 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/23504 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/23601 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/23659 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/23689 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/29 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/43053 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/43060 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/46321 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/588 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/59 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/651 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/653 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/945 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/662 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/61289 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 1992-12-16 dcterms:type https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/67396 dcterms:identifier iwac-article-0007479 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/821 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable dcterms:abstract Le 28 novembre dernier, les forces de l'ordre ont dispersé devant la grande mosquée d'Adjamé, imams et délégués venus des quatre coins de la Côte d'lvoire pour l'Assemblée générale constitutive du Conseil national supérieur islamique. Pour certains musulmans, cette dernière « provocation des pouvoirs publics » constitue la dernière goutte qui va faire déborder le vase de plusieurs années de brimades, de manipulations, d'humiliations et de frustrations. 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Pour certains musulmans, cette dernière « provocation des pouvoirs publics » constitue la dernière goutte qui va faire déborder le vase de plusieurs années de brimades, de manipulations, d'humiliations et de frustrations. Notre enquête. QUE VEUT LE POUVOIR ? Voilà la question qui court sur les lèvres de certains intellectuels musulmans. La Plume libre (n° 1 H. S. 92), organe proche de l’AEMCI (Association des élèves et étudiants musulmans de Côte d'Ivoire) y répond de façon cinglante : -Maintenir la communauté musulmane sous bonne garde afin de la manipuler à sa guise. Il veut mettre à sa tête des hommes de paille, des dirigeants fantoches (…) d'où cette obsession à vouloir placer notre communauté sous la coupe d'un prétendu conseil supérieur islamique, monté, récupéré et confié à des guignols avec, à leur tête, un homme sans foi ni loi, le sieur Diaby Moustapha, alias Diaby Koweit. C'est un casus belli. Et la communauté musulmane étend effectivement déterrer la hache de guerre, si l'on en croit les analyses de la Plume libre : "Nous estimons que cette action est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Jusque-là, les musulmans ont été pacifiques et le PDCI leur doit beaucoup : que quand un peuple se sent frustré, il cependant, que nos dirigeants sachent réagit violemment : c'est le cas de la communauté musulmane actuellement ». Un pactole de 600 millions Diaby Moustapha, l'homme par qui le scandale est arrivé, est considéré par certains de ses coreligionnaires comme un bouffon qui ne comprend ni français ni anglais ni arabe et un batelier qui mange à tous les rateliers ». Il est apparu sur la scène, à l'occasion du dernier sommet de l'OCI (Organisation de la conférence islamique) à Dakar où il était parti accompagner M. Lazéni Coulibaly, président de la Cour suprême et messager personnel du président de la République auprès de son homologue du Sénégal. Et, voilà que, contre toute attente, Diaby Moustapha est présenté à Dakar aux délégations des pays arabes comme le représentant de la Communauté musulmane de Côte d'Ivoire. Vu de loin, cela peut paraître comme une peccadille. Mais, en se faisant passer pour le leader » de la communauté musulmane, Diaby Moustapha sait ce qu'il cherche : il veut mettre le grappin sur la subvention de 600 millions de FCFA octroyée, depuis dix ans, aux musulmans de Côte d'Ivoire par la BID (Banque islamique de développement). Cette somme destinée à aider les pays non membres de I'OCI devait servir, en Côte d'Ivoire, à la construction d'un Institut des musulmans du Sud à Dabou. Elle n'a pas pu être débloquée parce que, jusqu'à présent, la BID avait posé comme condition essentielle du décaissement que les fonds soient gérés par une organisation unique représentative des intérêts de tous les musulmans de Cote d'Ivoire et reconnue par le gouvernement. Le jeu en vaut vraiment la chandelle. Donc, de retour au pays, Diaby Koweit va mettre son plan satanique à exécution. Il prend contact avec Gaoussou Diabaté d'Anyama, président en exercice du CSI (Conseil supérieur islamique, à ne pas confondre avec le Conseil supérieur des imams). Ce dernier, vieux et analphabète, se laisse facilement berner par les paroles mielleuses de Diaby Moustapha qui lui promet de l'argent contre son fauteuil. Effectivement, le vieux d'Anyama cède son fauteuil contrairement aux dispositions des statuts du CSI qui prévoient qu'en cas de défection du président, il est automatiquement remplacé par le premier vice-président qui achève son mandat. Premier vice. En outre, après avoir récupéré la présidence du CSI, Diaby Koweit modifie d'autres dispositions des statuts : il crée notamment l'article 6 qui stipule que toutes les associations existantes et à naître sont d'office membres du CSI. Hérésie et deuxième vice. Enfin et troisième vice, le CSI n'est pas, comme groupe on le prétend, l'émanation de toutes les organisations musulmanes. Il est né vers la fin des années 70 de la fusion de l'AMOP (Association musulmane pour l'organisation du pèlerinage) dirigée, à l'époque, par Moussa Comara, ancien préfet de Bondoukou et de la Confédération islamique, présidée par Vaméké Méité. Ce dernier, pour obtenir la reconnaissance officielle de sa Confédération, a dû accepter de céder la présidence du CSI à Moussa Comara qui en est donc le premier président. Après lui viendra Chérif Bakari, remplacé par Diabaté Gaoussou, victime du coup d'Etat de Diaby Koweit. Coup d'Etat Ainsi, avant le CSI, existaient l'AMOP, I'UCM (Union culturelle musulmane, organisation née bien avant l'indépendance). Mais, de l'avis des responsables de la CMR (Communauté musulmane de la Riviera) « ces organisations n'existaient que de noms. Elles n'étaient pas présentes sur le terrain ». En revanche, l'AEMCI (Association des élèves et étudiants de Côte d'Ivoire) créée en 1974 et officiellement reconnue en 1978 est, aujourd'hui considérée comme une des associations les "plus dynamiques » du Groupe de la Riviera du Golf. Dans ce groupe, on compte aussi la LIPCI (Ligue islamique des prédicateurs en Côte d'Ivoire, organe religieux par excellence formé de tous les prédicateurs (professionnels) ayant fait leurs études en Arabie Saoudite et dans d'autres pays arabes. A côté de cette ligue qui s'occupe principalement de l'enseignement et du prosélytisme, existent la CMR (Communauté musulmane de la Riviera), cadre informel de réflexion et d'action ; le CERICI (Cercles d'études et recherches islamiques en Côte d'Ivoire) et le CIRA (Cercle islamique de réflexion et d'action). En dehors des associations du groupe de la Riviera, on remarque aussi l'existence d'autres organisations telles que l'Association des femmes musulmanes et l'AJMCI (Association de la Jeunesse musulmane), l'Association musulmane orthodoxe et le Conseil supérieur des Imams. Le groupe de la Riviera Et, le hic – parce qu'il y a un grand hic – c'est qu'aucun de ces organisations et cercles de réflexion ne reconnaît la légitimité du Conseil supérieur islamique ». Cependant, beaucoup de musulmans avouent que leur fragilité provient de leur « inorganisation ou de représentent ». C'est pourquoi, il s'attèlent, aujourd'hui, à la mise en place du Conseil national islamique qui sera coiffé par le Conseil supérieur des imams et représentera les intérêts de tous les musulmans de Côte d'Ivoire. C'est ce conseil national islamique qui devait voir le jour le 28 novembre dernier à la grande mosquée d'Adjamé. Mais, les imams et toutes les délégations venues des quatre coins de la Côte d'Ivoire ont été dispersées par les forces de l'ordre, sous prétexte que l'Assemblée générale constitutive n'avait pas été autorisée par le ministre de l'Intérieur. A ce propos, voici qu'écrit La Plume libre : « En optant pour la confrontation, le ministre et ses alliés ont choisi une option dangereuse. Le 28 novembre a démontré aux yeux de tous, que seule la lutte paie. Il ne s'agira plus jamais de crier, de se lamenter et de pleurnicher (…) Beaucoup de participants n'ont pas manqué de montrer que si certains partis ont réussi à avoir droit de cité, c'est parce qu'ils ont engagé la lutte frontale avec les autorités. Il appartient donc à la communauté musulmane et à sa jeunesse militante de tirer toutes leçons de ce coup de pied de Bombet, de se mobiliser e d'engager la lutte sur tous les plans » Voilà ce qu'on appelle un message clair. En effet, la communauté musulmane se dit « brimée, marginalisé et frustrée » du fait que l'organisation de « l'Etat laïc de Côte d'Ivoire accorde tous les privilèges et prérogatives aux religions chrétiennes, surtout à la religion catholique ». Déjà, en 1985, dans une interview accordée à la revue française Autrement, El Hadj Fofana Bakari disait sans ambages : « Le pays qui nous semble actuellement le plus représentatif d'une cohabitation difficile entre les communautés catholique et musulmane est la Côte d'Ivoire. Le risque d'une confrontation réelle est loin d'être négligeable, dans la mesure où la politique du président Houphouët-Boigny en matière religieuse, favorisant ostensiblement les catholiques est de plus en plus mal vécue par les musulmans qui constituent la majorité de la population. Le risque d'une réelle confrontation D'après le recensement de 1988, les musulmans représentent 40 % de la population. Mais, les estimations de la communauté musulmane de la Riviera situe le taux aux alentours de 60 %. En tout cas, les musulmans sont majoritaires. Mais, ils se sentent « brimés, manipulés et frustrés » par les pouvoirs publics. Ils reprochent, principalement, au ministère de l'Intérieur de vouloir les materner en s'immisçant dans leurs affaires intérieures. L'exemple le plus frappant et le plus récent est donné par l'imposition de Moustapha Diaby à la direction du CSI. Pourquoi le ministre de l'Intérieur a-t-il cautionné son-coup d'Etat contre Gaousou Diaby ? Pourquoi Diaby Koweit et le CSI veulent-ils avoir, sous leur coupe, les autres organisations et les empêcher de travailler. Et suprême offense-les tractations du ministre Emile Bombet et des membres de son cabinet ont empêché, cette année, les pèlerins de faire la station du mont Arafat (principal rite du pèlerinage). C'est, dit un responsable de la LIPCI « une atteinte grave à un des piliers de l'Islam ». Selon certains cadres musulmans, les explications des multiples indélicatesses du ministère de l'Intérieur sont données peu l'histoire (voir encadré) : « Depuis la période coloniale, l'Islam a été marginalisé parce que les dirigeants locaux (imams et marabouts) étaient considérés comme des analphabètes (dans l'acception occidentale) ». Issa, un envoyé de Dieu Toujours, au titre des récriminations contre les pouvoirs publics, certains musulmans relèvent que c'est seulement, il y a deux ans, que les médersas (écoles coraniques) ont quitté la tutelle du ministère de l'Intérieur pour celle de l'Education nationale ». D'une façon générale, les musulmans reprochent au système éducatif ivoirien de mettre trop en exergue les valeurs occidentales (judéo-chrétiennes) ». A propos, par exemple, des langues secondaires (anglais, allemand, espagnol) enseignées dans les lycées et collèges, ils se demandent pourquoi l'éventail de choix ne s'étend pas aussi à l’arabe. Les musulmans déplorent également que la majorité des jours chômées et fériées soient décrétées, en fonction des fêtes du calendrier grégorien. Par exemple, tout comme ils reconnaissent Issa (Jésus) comme un envoyé de Dieu et se sentent concernés par la fête de Noël, anniversaire de sa naissance, ils voudraient que le pouvoir central décrète, au moins, jour férié et chômé, le lendemain de la fête du Maoulou (Korité), jour anniversaire de la naissance du prophète Muhammad. Ce jour-là, après avoir veillé en prières toute la nuit, les musulmans sont obligés de rendre au bureau, tôt le matin. La pomme de discorde entre les musulmans et les pouvoirs publics portent aussi sur la répartition des lieux de culte. Il semble qu'il existait cinq réserves destinées aux lieux de culte dans la commune de Cocody ; elles auraient été attribuées, toutes, à l'Eglise catholique. Ensuite, depuis très longtemps, les musulmans du Plateau cherchent un emplacement pour la construction de leur mosquée. Enfin, la construction de la nouvelle mosquée d'Aghien vient d'être arrêtée, sous prétexte qu'elle donne sur le boulevard Latrille. Les responsables de la CMR s'insurgent contre cet argument en rétorquant : « Le boulevard Latrille ne commence pas à Aghien mais à l'Hôtel Ivoire. Sur le parcours, on peut compter de nombreux lieux de culte. A notre connaissance, il en existe déjà deux ». La trilogie : Islam-Dioulas- Etrangers Mais, la plus grande frustration que les musulmans ne sont pas prêts de pardonner aux pouvoirs publics se trouvent dans ce qu'ils appellent la trilogie : « Islam-Dioulas-Etrangers ». Plus clairement exprimé, ils pensent qu'en Côte d'Ivoire « L'opinion et les pouvoirs publics assimilent l'Islam aux gens du Nord qui seraient, tous, Dioulas et étrangers ». C'est ce qui aurait créé la légende de la fameuse chartre du Nord qui, selon des membres du CMR, est un tract qui-divertit et donne inutilement dans la provocation ». C'est ce qui expliquerait aussi pourquoi les agents chargés du contrôle des cartes de séjour viennent principalement « devant les mosquées ou voire à l'intérieur ». Toutefois, d'après les représentants de la LIPCI, du Conseil supérieur des Imams et de la CMR : « Il n'est pas historiquement attesté que les gens du Nord soient les derniers arrivés en Côte d'Ivoire. En tout cas, les signes de leur antériorité sur certains peuples sont donnés par les mosquées qui, datent pour certaines, du XIV ou du XVIIIe siècles ». En dépit des multiples brimades, humiliations, frustrations et manipulations » les musulmans de Côte d'Ivoire, ont, semble-t-il, toujours continué de porter pacifiquement leur croix (au propre comme au figuré). Car, dit le prophète : « Le bon croyant doit avoir l'amour de son pays. Ensuite, parce que, soulignent certains musulmans, « En cas de troubles, de destruction de biens et de perte en vies humaines, nous serons les plus touchés parce que nous sommes les plus nombreux (40 %) et nous comptons parmi les plus nantis économiquement ». Pendant combien de temps, ces propos sages et réalistes continueront-ils d'éclairer la démarche et d'influencer le comportement des musulmans de Côte d'Ivoire ? En tout cas, des mutations profondes s'opèrent lentement mais sûrement à l'intérieur de leur communauté depuis 1982 avec la création de la communauté musulmane de la Riviera. C'était la première fois que des musulmans décidaient d'avoir pignon sur rue dans un quartier huppé de la ville d'Abidjan, en l'occurrence à Cocody où l'on ne comptait, à l'époque, aucune mosquée. Entre temps, a été construite la mosquée de la Riviera. A propos de celle-ci, voici ce que dit El Hadj Fofana Bakary (toujours dans la revue Autrement) : « La présidence a donné un plus de 180 millions pour aider à la bâtir. On a même dit que cet édifice était construit à la mémoire de Bintou, l'ex-femme du président. Le projet coûtera 300 millions. A côté des 30 milliards qui ont été dépensés pour la construction de la Cathédrale d'Abidjan et ceux consacrés au sanctuaire marial (…) C'est peu de choses ! Surtout si l'on ajoute les sommes énormes prévues pour la Basilique de Yamoussoukro… II ne faut pas oublier que la cotisation qui avait été faite au début des années 70, concernait aussi les musulmans. Étant majoritaires, ils avaient cotisé plus que les autres ». Pour revenir à la Communauté islamique de la Riviera, notons qu'après dix ans d'existence, elle est devenue l'une des organisations les plus dynamiques qui dispose d'un siège, équipé d'un système P.A.O (Publication assistée par ordinateur) au-dessus de la petite mosquée de la Riviera ; édite deux revues Al Djouma (le bulletin de liaison) et Allahou Akbar (revue d'informations islamiques), organise, chaque année, le SIFRAM (Séminaire international de formation des responsables d'associations musulmans) et a contribué à la construction de la mosquée de la léproserie d'Adzopé. Une mosquée de 300 millions En fait, d'après les responsables de la CMR, les principales préoccupations des musulmans de Côte d'Ivoire portent sur l'éducation religieuse de leurs enfants, la construction d'équipements socio-sanitaires, la lutte contre la drogue, la prostitution et l'avortement et, enfin, la mise en place d'un cadre juridique unique de coordination et de concertation. Certainement, ce ne sont là que quelques arbustes qui cachent l'immense forêt encore vierge-des souhaits et désirs de la communauté musulmane en Côte d'Ivoire, eu égard la détermination et la volonté farouche des membres du CMR de « redorer le blason longtemps terni de l'islam en Côte d'Ivoire et de le rétablir dans ses droits longtemps bafoués ». Naturellement, ces propos doivent être pris très au sérieux si l'on veut éviter plus tard, à la Côte d'Ivoire, la tragédie de la Bosnie-Herzégovine ou le drame algérien. Concernant le dernier cas, un membre de la LIPCI rassure « Le cas algérien n'est pas transposable en Côte d'Ivoire. Car, la victoire du FNL (Front national de libération) sur le pouvoir colonial français contenait déjà des germes de ce qui arrive en Algérie. Au moment de la révolution, les nationalistes algériens se sont surtout appuyés sur l'Islam pour revendiquer l'authenticité algérienne. C'est ce même islam que l'on veut rejeter, aujourd'hui ». Le droit des minorités Pour être direct, pour ce qui concerne la Côte d'Ivoire, la question est de savoir si, à terme, les musulmans conscients de leur « majorité et de leurs frustrations » ne vont pas exiger la constitution d'un Etat islamique et entretenir une atmosphère d'intégrisme. A propos d'intégrisme, les membres du CMR rétorquent que ce terme a été d'abord accolé à « la religion chrétienne qui a, au moyen-âge, créé les autodafés et les tribunaux d'inquisition ». En clair, « l'intégrisme n'est pas une création de l'Islam ». Concernant, la création éventuelle d'un « Etat islamique », les représentants de la LIPCI, de la CMR et du Conseil supérieur de imams répondent unanimement « Pourquoi pas ? Si l'Islam peut permettre de restaurer la justice sociale et de garantir le droit des minorités. Si l'Islam peut permettre d'améliorer les valeurs morales de la société. Il faut servir l'Islam et non se servir de lui pour la réalisation d'ambitions politiciennes ». En tout cas, si « l'intégrisme, disent-ils encore, devait naître en Côte d'Ivoire ; il serait fruit des frustrations que les pouvoirs publics font subir à la communauté musulmane ». Pour prévenir l'orage, les représentants de la LIPCI, de la CMR, du Conseil supérieur des imams proposent : 1) L'arrêt de la croisade médiatique anti-islamique 2) L'instauration de l'égalité des droits entre toutes les communautés religieuses 3) L'évacuation de la trilogie : Islam-Dioula-Etrangers. 4) L'éradication de la peur de l'Islam parce que les musulmans ont longtemps démontré qu'ils sont pacifiques. 5) La prise en compte des valeurs l’Islam dans le système éducatif ivoirien. D. B. Des pratiques d'une époque révolue RECONNU OFFICIELLEMENT DEPUIS UNE DIZAINE D'ANNÉES, le Conseil Supérieur Islamique dont les musulmans n'ont encore aucun acte positif prétend rassembler toutes les associations islamiques de Côte d'Ivoire. Il s'attribue lui-même le rôle de « coordonner et superviser » nos actions surtout avec l'extérieur. Le Conseil Supérieur Islamique, en fait, n'invente rien ; ce genre d'« associations musulmanes » était légion au temps colonial, mais au service de l'Administration. Les membres-fondateurs du CSI sont-ils des nostalgiques de cette période noire de notre histoire qu'est la colonisation ? Se laissent-ils manipuler par des « spécialistes des Affaires musulmanes » en vue de « contrôler » notre communauté ? Pourquoi ce soudain intérêt de l'Administration pour ressusciter un organe qui est quasiment inconnu et absent des activités islamiques ? Le Conseil Supérieur Islamique n'est que la copie d'instruments dont l'Administration Coloniale se servait pour « contenir » l'Islam. Sa véritable mission est de surveiller les leaders musulmans, paralyser les communautés qui travaillent dans la voie de l'Islam. Ces hommes ont-ils aujourd'hui les moyens de bâillonner l'Islam en Côte d'lvoire ou alors sont-ils là seulement pour divertir les musulmans voire les provoquer ? Sinon comment peuvent-ils prétendre à cette ère de pluralisme, regrouper de gré ou de force les associations islamiques existantes ou à naître » ? Ignorent-ils que nous avons, nous aussi musulmans de Côte d'Ivoire, comme nos autres concitoyens, droit à la liberté d'association dans ce pays ? Nous nous demandons pourquoi des décennies après l'indépendance, les musulmans semblent dépendre d'une Administration spéciale ? Hier le problème se posait au niveau de notre représentation à la commission d'enquête sur les tristes événements de Yopougon. Aujourd'hui, c'est un individu inconnu dans les milieux islamiques qui se dit porte-parole « officiel » et « représentant unique de tous les musulmans de Côte d'Ivoire ». Passons sur les problèmes de pèlerinage. Quand il s'est agi l'année dernière de représenter la Communauté Musulmane à la Commission d'enquête sur les douloureux événements de Yopougon, la Direction Générale de l'Administration du Territoire et des Affaires Politiques, avait malgré ou contre le choix des Imams désigné celui qu'elle jugea le meilleur représentant de notre communauté. Face à cette intrusion, les musulmans comme toujours sont restés calmes. C'était hélas un essai qui avait semblé porter. Maintenant, le pas décisif doit être franchi ; on peut imposer n'importe qui aux musulmans pourvu que ça soit une personne acquise à la cause de l'Administration, même si elle est inconnue dans les milieux musulmans. Qu'importe ! C'est ainsi que ce prétendu chef du CSI, dès sa nomination fictive – il n'a été élu par aucun organe représentatif musulman – s'illustra par des déclarations intempestives. Il semble que ses commanditaires aient mis à sa disposition les médias d'Etat dont il use abusivement. Un journaliste lui accorde gentiment des interviews dans un quotidien de la place. Muni de puissants moyens, il parle de tout sauf de ce qui intéresse les musulmans. Ses discours sont vides, inintelligibles malheureusement pour l'image de l'Islam. L'homme qui accepte de jouer ce rôle ne peut être qu'un inconscient, il est surtout téméraire. Cet homme s'appelle Mustapha Diaby. Dans toute organisation humaine, les leaders et dirigeants dignes de ce nom sont généralement issus d'un processus ; soit de reconnaissance, soit de progression naturelle. Mustapha Diaby a-t-il le profil du leader musulman ? Mais qui est cet homme ? C'est quelqu'un qui a découvert la Côte d'Ivoire il y a quelques années seulement. Très tôt, il eut des relations avec certaines personnalités politiques ivoiriennes. Il a même réussi à prendre le secrétariat général de la sous-section PDCI de Samatiguila. Il se serait aussi intéressé à la mairie de cette localité. Il fut chargé de mission au ministère de la Justice quand M. Lazéni Namogo Poto Coulibaly était Garde des Sceaux. Ce qui est sûr, il eut des responsabilités dans ce département. Il semble qu'il occupe actuellement ce même poste à la Cour suprême. Il aurait même accompagné un illustre invité ivoirien à la dernière réunion de l'Organisation de la Conférence Islamique à Dakar. Il y eut certainement des contacts et c'est à son retour de la capitale sénégalaise qu'on lui fit cadeau de cet instrument qu'est le Conseil Supérieur Islamique. On lui a fait croire qu'il est le seul et unique représentant de tous les musulmans de Côte d'Ivoire. Et naïvement, il croit jouer ce rôle, toujours avec la même naïveté, il croit représenter quelque chose grâce à ses relations politiques. Pourquoi cette prétention démesurée d'un individu qui n'a ni la connaissance, ni la sagesse pour un poste aussi honorable que celui de représentant des millions de musulmans ivoiriens ? Comme nous l'avons effleuré plus haut, ce natif de Gambie est mieux connu dans d'autres milieux, loin des communautés musulmanes : ce sont les cabinets ministériels, les cercles sportifs… En effet, un grand club d'Abidjan devait livrer un match important lorsque les responsables de ce club furent approchés par M. Diaby qui leur promit une belle victoire ; tout de suite, il exigea du président de ce club une quantité d'or, plus une somme importante ; ceci avant même le match. Ce sont là des pratiques parmi d'autres incompatibles avec l'islam. Des faiseurs de miracles, des individus qui prétendent détenir un tel pouvoir ne sont que des Djinamori ; c'est-à-dire des prestidigitateurs. Bon nombre de téléspectateurs ont pu observer ces derniers temps, les prestations de cet illustre inconnu. Tout le monde s'interroge, car on sait que la Communauté Musulmane regorge d'hommes de valeur ayant de solide formation intellectuelle et spirituelle. Que ceux qui sont les commanditaires de ce mercenaire se désillusionnent comme dit le proverbe chinois-si vous voyez une ombre énorme se profiler devant vous, regardez la position du soleil, Il s'agit peut-être d'un nain. Ils ne réussiront pas à ternir l'image de l'islam. HADJ YACOUBA TOURE BP 101 CIDEX 3 ABIDJAN-RIVIERA bibo:numPages 4 bibo:pages 1 8 9 10 -- o:id 61298 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/61298 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Article o:item_set/o:id 61289 o:media/o:id 61307 61312 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/dfa8cc636dc3e4097def80773864a47870b4252c.pdf https://islam.zmo.de/files/original/0dabb9ce62e0e038edbacb4b6f9f58ec3518c93f.tiff dcterms:title Au Dr. Balla Kéïta dcterms:creator https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/61292 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/43063 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/46178 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/61290 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/61289 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 1992-04-01 dcterms:type https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/67396 dcterms:identifier iwac-article-0007480 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/821 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable bibo:content Au D' Balla Kéïta Je me vois obligé de faire face à la haine, à l'intolérance, à la violence, etc. TROIS REMARQUES : 1) Je vous conseille, honnêteté intellectuelle oblige, de remplacer le titre de votre article par celui d'« Injures du D' Balla Kéïta au chef de l'Église catholique de Côte d'Ivoire », car les injures constituent l'essentiel de votre écrit. La seule première page comporte 30 phrases d'injures sur un total de 54 et 20 paragraphes d'injures sur 21. Mais soyez tranquille et certain que le Cardinal vous les a déjà pardonnées et vous tend même la deuxième joue pour d'autres injures. C'est le premier enseignement que reçoit un chrétien. 2) Vous affirmez que le Cardinal prétend parler au nom de tout l'Épiscopat alors que la majorité des Évêques ne le suit pas dans sa voie. Je vous conseille seulement de reprendre la lettre de son Éminence, et vous vous rendrez compte qu'il s'est adressé, en son seul nom, aux catholiques de son diocèse (quand bien même il aurait ce droit de s'adresser à tous les catholiques), et donc en particulier aux président et secrétaire général du PDCI, au secrétaire général du FPI et au président de la Ligue ivoirienne des Droits de l'Homme, tous membres de son diocèse et par conséquent, sous sa responsabilité morale et spirituelle. Vous devriez également consulter les différentes lettres du conseil épiscopal de Côte d'Ivoire, pour vous rendre compte qu'ils sont en parfait accord avec le Cardinal. La vérité est une chez les chrétiens et même chez les hommes qui n'ont pas encore vendu leur conscience et leur dignité. Elle est incarnée par la personne même de Jésus-Christ qui est le chemin, la vérité et la vie. 3) Vous prétendez aussi que le Cardinal incite les populations à la haine. Lisez et méditez avec moi cette phrase de la fameuse lettre qui trouble tant votre sommeil : « N'ouvrez pas l'oreille aux excitations à la haine, mais adoptez en tout et partout un comportement conforme à l'Évangile. » Je peux déjà me réjouir de ce que les Évêques de Côte d'Ivoire ne cherchent point à plaire à des hommes, comme le font les autres, mais plutôt à Dieu. Je leur suis fier et reconnaissant pour tous les actes sociaux qu'ils posent dans ce pays (assistance aux prisonniers, malades et handicapés). De même, j'apprécie la détermination avec laquelle ils participent à la formation des jeunes, sans distinction de religion. Sous leur vigilance, les chrétiens n'accepteront jamais, ni aujourd'hui ni demain quand l'opposition prendra le pouvoir, de faire de la propagande politique dans les édifices religieux, n'accepteront jamais de les transformer en bureaux de vote clandestins ou même d'y tenir des meetings politiques. Éducation chrétienne oblige, je n'oserai jamais tenir un tel langage malsain à l'encontre d'un chef religieux, fût-il le plus pécheur du monde. Par contre, l'Église encouragera toujours l'homme à se libérer de tout « seigneur » humain, matériel ou moral. C'est l'épanouissement de l'homme et de tout l'homme qui nous préoccupe. Ne craignez donc pas les hommes. Tout ce qui est caché sera découvert, et tout ce qui est secret sera connu... Ne craignez pas ceux qui tuent le corps mais qui ne peuvent pas tuer l'âme : craignez plutôt Dieu qui peut faire périr à la fois le corps et l'âme dans l'enfer (Matthieu 11, 25-28). BLAISE KEDJA Ancien Séminariste, Paroisse Sainte Thérèse de Marcory 11 B.P. 195 Abidjan 11 bibo:numPages 1 bibo:pages 2 -- o:id 61299 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/61299 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Article o:item_set/o:id 61289 o:media/o:id 61309 61317 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/7c10685b036319cabdcce3c3c6ce81a558dc64f4.pdf https://islam.zmo.de/files/original/25c10bb62eb87448d449647b2175657ba3566b2d.tiff dcterms:title La vérité, rien que la vérité : ni jihad, ni croisade dcterms:creator https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/61291 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/43063 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/46248 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/61290 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/61289 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 1992-04-01 dcterms:type https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/67396 dcterms:identifier iwac-article-0007481 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/821 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable bibo:content La vérité, rien que la vérité NI JIHAD, NI CROISADE par Diégou Bailly JE SUIS CATHOLIQUE NON PRATIQUANT. Je suis un être de chair vendu au péché. Je ne comprends pas ce que je fais; car je ne fais pas ce que je veux (...) Si dans mon être, l'homme intérieur aime la loi de Dieu, une autre loi dans mes membres lutte contre la loi de ma raison. Malheureux que je suis!» (1). QU'EST-CE QUI A PU DÉCHAINER CE FLOT DE HAINE ET DE VIOLENCE de la part de MM. Lamine Diabaté et Balla Keita, deux anciens ministres de la République laïque de Côte d'Ivoire? La peur. Tous les deux, ils ont peur de voir la vérité éclater enfin au grand jour. Ce grand jour où M. Lamine Diabaté répondra, devant le peuple ivoirien, des malversations financières qu'il a commises à la BNDA et à la SOCIDO. Ce grand jour où M. Balla Keita se repentira d'avoir sacrifié plusieurs générations d'Ivoiriens sur l'autel de ses ambitions et de sa mégalomanie. Il répondra de huit années de gestion désastreuse du ministère de l'Éducation nationale. Rassurez-vous donc. Je ne me sens pas apte à lancer un appel à tous les chrétiens pour une croisade en vue de libérer l'archevêque d'Abidjan, le Cardinal Bernard Yago, des griffes acérées - ironie du sort de trois musulmans: Hamed Bakayoko, Lamine Diabaté et Balla Keita. Je m'en veux presque d'avoir dit que ces deux messieurs étaient musulmans. Dieu est Dieu et il ne peut être que Dieu de vérité. Or, pour échapper à son châtiment inéluctable, ces deux personnalités souhaitent, du fond de leur cœur, que la Côte d'Ivoire qui vient à peine d'échapper à une guerre civile, sombre dans une guerre sainte. Foin d'eux! Ni Jihad, ni croisade. Les vrais patriotes ivoiriens et amis de la Côte d'Ivoire ne se laisseront pas berner par la dérive démagogique de deux hommes dont le patriotisme et le nationalisme se limitent au volume de leur panse. Aujourd'hui, la seule question qui se pose à la conscience des vrais nationalistes ivoiriens est celle-ci: Sommes-nous pour la vérité ou pour le mensonge? Le Cardinal Bernard Yago a donné sa réponse, le 22 février dernier, en s'adressant à ses frères et sœurs chrétiens en ces mots: "Que dans votre comportement rien ne puisse approfondir le fossé qui se creuse entre les hommes qui sont des frères, rien ne vienne fortifier et rendre fatal, irréversible le mur de haine qui cherche à se dresser". IL RESTE MAINTENANT AUX AUTRES ÉVÊQUES DE CÔTE D'IVOIRE DE RÉPONDRE. Individuellement. Déjà, en 1990, certains parmi eux avaient pris parti pour le régime en place contre le peuple de Dieu; pour l'illusion éphémère contre la vérité éternelle. Ces évêques qui avaient refusé de voir que la magnificence de la Basilique Notre-Dame de la Paix de Yamoussoukro est une insulte à la misère et à la pauvreté du peuple ivoirien, doivent choisir, ici et maintenant, entre le camp d'un des leurs, le cardinal Bernard Yago, et le camp du pouvoir en place. En effet, c'est tous les évêques de Côte d'Ivoire qu'interpelle M. Lamine Diabaté quand il traite l'archevêque d'Abidjan d'ingrat. Il veut dire que les autres qui se voilent la face et se ferment la bouche devant l'éclat de la vérité le font par reconnaissance du ventre. C'est aussi à eux que s'adresse M. Balla Keita quand il dit: "L'appel insensé du Cardinal Yago n'engage que sa propre personne et non l'ensemble de l'Église de Côte d'Ivoire. Son engagement politique déguisé aux côtés des casseurs et de leurs commanditaires n'engage que lui seul, dans son diocèse". Autrement dit, si, contrairement à l'archevêque d'Abidjan, les autres prélats continuent de se taire, c'est soit parce qu'ils ont peur de s'engager politiquement, soit parce qu'ils reconnaissent implicitement que les personnalités arrêtées le 18 février dernier et emprisonnées arbitrairement se confondent avec les casseurs et leurs commanditaires. En somme, entre les opprimés et les oppresseurs, certains évêques doivent choisir leur camp. Clairement et individuellement. L'APPEL DE M. BALLA KEÏTA S'ADRESSE AUSSI À TOUTE LA COMMUNAUTÉ CATHOLIQUE et principalement à l'association des catholiques de Côte d'Ivoire dirigée par M. Charles Donwahi. Si leur engagement chrétien devait se limiter à la mobilisation des fidèles pour la consécration des cathédrales et basiliques ou si leur foi ne devait consister qu'à se pavaner et à se bousculer, tous les dimanches, autour de la table de communion, il nous faudra désespérer des catholiques de Côte d'Ivoire. Devant les attaques répétées contre le cardinal Bernard Yago, la communauté chrétienne - principalement les chrétiens du PDCI-RDA - doit se déterminer entre son engagement politique et sa loi. Car c'est avec la bénédiction du PDCI-RDA que MM. Balla Keita et Lamine Diabaté couvrent d'opprobre un chef religieux. Quand je dis "chrétien", je pense naturellement à tous les protestants et à tous les fidèles des églises du christianisme syncrétique. En effet, dès lors qu'il s'agit de choisir entre la vérité et le mensonge, tout silence devient coupable. ENFIN, MM. LAMINE DIABATÉ ET BALLA KEÏTA ONT PARLÉ À LEURS CORELIGIONNAIRES, LES MUSULMANS. Ceux-ci se montrent souvent plus prompts à louer les mérites du FIS (Front islamique du salut) en Algérie qu'à se prononcer sur les événements qui se déroulent sous leurs yeux. À défaut de pouvoir prendre ouvertement la défense du Cardinal Bernard Yago, la communauté musulmane devrait au moins préciser à tous les Ivoiriens si MM. Lamine Diabaté et Balla Keita parlent au nom de l'Islam. J'en doute. Mais ne pas l'affirmer clairement peut contribuer à créer une confusion dommageable. Il leur aurait peut-être fallu ne jamais prêter attention aux délires de deux hommes arc-boutés sur leur passé honteux pendant que le train du futur entre en gare. En outre, comme je l'ai déjà dit, je ne suis pas habilité à prendre la défense du cardinal Yago. Mais, pour ce cas précis, il ne s'agit pas de soutenir un chef religieux. Il est plutôt question de choisir entre la vérité et le mensonge. (1) - Épître de Saint Paul aux Romains, chap. VII, versets 14 à 15 et 18 à 24. D.B. bibo:numPages 1 bibo:pages 3 -- o:id 61300 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/61300 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Article o:item_set/o:id 61289 o:media/o:id 61310 61319 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/7dde04a52ff0bba3fbc3af749e3c1c950855b959.pdf https://islam.zmo.de/files/original/b376f8b4ff0da9a76df52741da3d964d7cf5925c.tiff dcterms:title Revue de presse : le bla-bla de Balla dcterms:creator https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/61293 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/43063 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/46248 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/61290 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/61289 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 1992-04-08 dcterms:type https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/67396 dcterms:identifier iwac-article-0007482 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/821 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable bibo:content REVUE DE PRESSE Le bla-bla de Balla En fait, en dépit de la politesse d'esprit de son auteur, ne pouvait passer sous silence. M. Balla Keita, ministre délégué auprès de Son Excellence, en voulant traîner le... En un temps véritablement record, le PDCI vient de démontrer son aversion pour le sacré en s'attaquant, par l'intermédiaire de trois de ses sicaires, Ahmed Bagayoko, Lamine Diabaté et Balla Kéita, à l'Église catholique de Côte d'Ivoire et à son Chef, le Cardinal Yago. Nous n'avons jamais eu, loin de nous cette idée, la prétention de nous transformer en redresseurs de torts, mais l'incongruité des propos comminatoires tenus par ces tristes personnages à l'encontre du chef de l'Église catholique ne pouvait laisser indifférent. Cardinal dans la gadoue, a plutôt soulevé un tollé général de réprobation et d'indignation. Faisant ainsi d'un « appel à tous les patriotes ivoiriens et amis de la Côte d'Ivoire », véritable philippique contre le chef de l'Église ivoirienne, un thème incontournable de l'actualité nationale. Pour les besoins de la cause, Fraternité Matin, dans ses livraisons des 25 et 26 mars, lui a consacré 5 pages pleines. L'intelligentsia religieuse face au crétinisme anticlerical titre la Voie du 31 mars, par dépit sans doute, plus que pour la simple envie d'engager la polémique avec un philistin. Notre confrère écrit : Des écrits blasphématoires Toujours dans la Voie (parution du 1er avril), un commerçant d'Odienné, sous le manteau de l'anonymat, crie son indignation : « Non aux conflits inter-religieux en Côte d'Ivoire, non à l'exploitation éhontée de l'islam à des fins politiciennes. Les vrais musulmans parleront. » L'auteur de l'article poursuit : « Que nos Seigneurs Yago, Dacoury et la communauté chrétienne pardonnent donc ces grands malades dont les propos n'engagent qu'eux seuls. Car, ils sont inconnus dans la religion musulmane dont ils se réclament. » Cette crise politico-religieuse a éclaté deux jours avant la nomination par le Saint-Père de Monseigneur Aggrey à la tête du nouveau diocèse de Yamoussoukro. Une coïncidence qui devient troublante devant l'ampleur donnée à l'événement par les médias officiels. Certes, comme le souligne Auguste Miremont, ministre de la Communication, dans un éditorial publié par le quotidien pro-gouvernemental, tous les Ivoiriens ont salué la nomination de Mgr. Bernard Aggrey comme évêque de Yamoussoukro. Mais, dans les mêmes livraisons de Frat-Mat, les hommages rendus à Mgr. Aggrey tranchent de façon brutale... Du Collectif des Partenaires demande la... Arrestation de F170 20.000 étalants dans les rues de Paris. SPOTS PUBLICITAIRES M. Ouattara Ghonzie censure le groupe LIBÉRATION LE NOUVEL HORIZON DES DÉTENUS LES RÉACTIONS DES CHRÉTIENS ...spots 2277 passent pas aisément tant que... CONTINUENT ENCORE DES DIVERGENCES L'indépendant - ON DEVEUT LA PAIX LE CARTON LA CEE & LOME ÇA COINCE TOUJOURS Cardinal sur ce qui est apparu comme un dérapage de sa part. Cette déclaration est gênante pour les catholiques du même parti que M. Balla Keita et sans doute pour le parti lui-même. FAIBLESSE DHOUFHOUET SON MAGE CE OVE ÉLEVÉS ST STATE PRÉSENT avec les écrits blasphématoires de l'honorable représentant de la Côte d'Ivoire à l'UNESCO, à l'adresse du Cardinal Yago. Interpellé par IVOIR'SOIR du 30 mars, Jean Pierre Ayé, directeur de publication du Démocrate, répond : « En tant que catholique, et je ne veux parler qu'à ce titre-là, je n'ai pas apprécié la déclaration du ministre Balla Kéita. Je ne pense pas que ce soit la meilleure façon d'attirer l'attention du... » ...pas limitées au seul domaine religieux. La semaine écoulée, les journalistes se sont livrés à un véritable confratricide. Par deux fois, Fraternité-Matin a tiré. D'abord le 31 mars : Création de journaux. L'opposition gagne par la quantité. Le journal, sous la plume d'un de ses éditorialistes, commente le « déséquilibre favorable à l'opposition ». Dénonçant l'indifférence des militants de son parti, notre confrère lance cet appel pathétique : « Il est temps que l'on arrête de prendre certains journalistes pour des kamikazes, des extra-terrestres qui doivent payer pour les autres et surtout les protéger contre la presse de l'opposition. Nous faisons avec foi et détermination ce que nous avons à faire. Mais, de nouveaux titres devraient venir en renfort. » La guerre serait-elle donc inéluctable ? Puisse Dieu faire que la paix revienne dans les esprits des hommes afin que la cour et l'Église se réconcilient et que les journalistes, tous, redeviennent journalistes. Amen. CONFRATERNELLEMENT A. SANGARE À MERCREDI PROCHAIN bibo:numPages 1 -- o:id 61301 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/61301 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Article o:item_set/o:id 61289 o:media/o:id 61311 61318 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/d9ae6e9964a09e5c302a09ff189d6f4653ef0452.pdf https://islam.zmo.de/files/original/751e9a174b3fd17ba1bb7d7ad131bb2970b4fde7.tiff dcterms:title Revoilà le Conseil supérieur islamique dcterms:creator https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/61295 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/23601 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/662 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/29 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/59 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/61296 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/23689 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/61289 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 1992-06-17 dcterms:type https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/67396 dcterms:identifier iwac-article-0007483 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/821 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable bibo:content En Côte d’Ivoire, l’organisation du pèlerinage a été confiée au ministère de l’Intérieur, en lieu et place de celui des Affaires Etrangères. L'Arabie Saoudite n'ayant pas de représentation diplomatique chez nous. C'est l'administration territoriale, dirigée par M. Ipaud Lago, qui en est chargé dans ce ministère. Ces dernières années, le Conseil supérieur islamique a été associé à cette organisation. Un conseil supérieur qui regrouperait d'office toutes les associations musulmanes de Côte d'Ivoire et ceci sans un congrès constitutif. Par ailleurs, les noms des présidents de ces associations ne figurent pas sur la liste de l'instance dirigeante de ce conseil supérieur. Malgré cette collaboration (intéressée ou bénévole), le calvaire de nos pèlerins dure et perdure. En effet, qui n'a pas vu, ou ne verra pas encore nos futurs pèlerins ainsi que leurs parents passer deux ou quatre jours voire une semaine dans le hall et sur la pelouse de l'aéroport d'Abidjan Port-Bouët ? Qui n'a pas entendu les témoignages de nos pèlerins, à leur retour, sur les mauvaises conditions de leur séjour ? Ils sont laissés à eux-mêmes une fois arrivés à la Mecque certains s'égarant, d'autres mal-nourris, mal soignés, mal logés, etc… Les encadreurs étant plus préoccupés par l'accomplissement du pèlerinage que par le suivi des pèlerins. L'année dernière, une enquête réalisée par Ali Yoda qui devrait nous situer sur les conditions de séjour de nos pèlerins a été annulée au dernier moment (censure ou auto-censure ?). Manifestement cette, collaboration du Conseil supérieur avec l'administration territoriale ces dernières années a échoué et cet échec aboutira à une révélation scandaleuse : 50 millions, au titre des cautions des pèlerins sont restés en Côte d'Ivoire, l'année dernière. Cette somme n'a pas été utilisée pour le pèlerinage, et n'a pas été restituée aux pèlerins à leur retour des lieux saints. C'est dans ce contexte que d'autres associations ont décidé de s'investir dans l'organisation du pèlerinage pour soulager nos pèlerins, et on leur apprend que seul le Conseil supérieur est habilité à gérer l'organisation du pèlerinage, malgré son incompétence manifeste, avec l'administration territoriale. Et pour enfoncer le clou, on met en garde tout intégriste qui passera outre cette prérogative du conseil supérieur islamique. Alors questions : pourquoi impose-t-on le Conseil supérieur comme seul représentant des musulmans s'agissant du pèlerinage ? A-t-il plus d'autorité morale que le Conseil des Imams, la LIPCI ? Qu'est-ce que ce conseil a fait de concret pour la communauté musulmane de Côte d’Ivoire pour mériter un tel privilège ? Vivement qu'on pense à l'installation d'une représentation diplomatique de l'Arabie Saoudite en Côte d'Ivoire pour mettre fin au calvaire de nos pèlerins. À défaut, qu'on "démocratise" l'organisation du pèlerinage en Côte d'Ivoire en donnant la possibilité à d'autres associations de s'en occuper, ceci pour le bonheur de la "oumma" musulmane de Côte d'Ivoire. Seigneur, aie pitié de nous et pardonne-nous nos péchés! Seigneur, fais de nous des croyants et des fidèles et dirige-nous sur le droit chemin! Seigneur, donne-nous la force sur les infidèles et les hypocrites! Allah Akbar! CHEIKH OUMAR (LE TALIBE) A ABIDJAN bibo:numPages 1 bibo:pages 2 --