o:id 11341 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/11341 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2218 o:media/o:id 31972 31988 31989 31990 31991 31992 31993 31994 31995 31996 31997 31998 31999 32000 32001 32002 32003 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/83b2e460403453144c5f4c43b700dc70cbb3fc4c.pdf https://islam.zmo.de/files/original/15502d060778b7a9d742d8fbed3603785e24f43e.tiff https://islam.zmo.de/files/original/ec160dd22e9975e9b06ff1287bb4c95b9350f2d3.tiff https://islam.zmo.de/files/original/82088a052de0519468b0f7e463666851e7d373db.tiff https://islam.zmo.de/files/original/fb4994c1dc75a9f91773cdec1c779180334ff6c5.tiff https://islam.zmo.de/files/original/8685489e6f191263bbd47df68a1311380ec23fa0.tiff https://islam.zmo.de/files/original/529bbd228d0e652617c3cabb112cc967592b6e49.tiff https://islam.zmo.de/files/original/732870f9c71f88c0c8027466784972e38d777f0e.tiff https://islam.zmo.de/files/original/c8017b87df9ac161dafafcda5dd6fe25076add3f.tiff https://islam.zmo.de/files/original/53c7dd03a0637c1b712e2a0f5d9ccb20732b14cd.tiff https://islam.zmo.de/files/original/09c5c5178c24e8d116d119b3ddaf838b9c681579.tiff https://islam.zmo.de/files/original/354d6e04c44d121b439b53a0655503f2897d161a.tiff https://islam.zmo.de/files/original/fae28ca3891e18d313374d8a8b8f59a98122848f.tiff https://islam.zmo.de/files/original/cfe15b08e26cc7ce0390f011db5dcfb36ccc8bd7.tiff https://islam.zmo.de/files/original/d2461a79a8162baf28d976cb31f153169180287c.tiff https://islam.zmo.de/files/original/819a6549e07b7e11388221c6ebe024eb73df3070.tiff https://islam.zmo.de/files/original/d49a4a4db338896b7a2b7dde40bac1a8cff9b057.tiff dcterms:title Al Maoulid Magazine #11 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2218 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2009-07 dcterms:identifier iwac-issue-0000194 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1284 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable bibo:content n il ae juillet 2009 - Tel: (227) 96 59 00 62 / E-mail: almaouhdinfo@yahoo.fr Fêtes d’anniversaire de Mawlana Cheikh Al Islam El Hadj Ibrahima Niasse: "Où est Bâta et qui est Bâta!" - Baye Niasse Baye Niasse L’affaire des “yan boko haramun" qui avait occasionné plus de mille morts suivis de la destruction de tout un quartier à Bauchi est l'exemple type des dangers qui guettent à l'avenir notre pays. Le Yan Boko Haramun est né des cendres des Yan Tatsiné de triste mémoire qui endeuilla le Nigeria dans les années quatre-vingt. Leur QG, un village frontalier du Niger, est le sanctuaire du gourou de cette secte millénariste, un certain Mohamed Youssouf tué par la police lors des émeutes. Ses membres qui comptent parmi eux des Nigériens ont depuis proclamé leur appartenance aux talibans afghans! Au même moment, au Nord de notre pays, en Algérie, des salafistes de l'ex GSPC assassinaient dans le Tipaza quatorze soldats algériens. On sait qu'une frange non négligeable de ces salafistes algériens avait élu domicile... Sur la longue frontière Algéro-Nigéro-Malienne. D'ailleurs, leurs premières prises d'otages d'occidentaux se sont effectuées à quelques encablures seulement de notre Capitale. Eux aussi ont déjà fait allégeance à Ben Laden et autre Ayman al-Zawahiri. Sur le flanc Est de notre pays, là aussi le Tchad continue de brûler toujours sous les feux “d'islamistes soudanais", à en croire le Président Idriss Deby Itno... Quoi qu'il en soit, le Niger semble pris dans un étau Taliban qui se resserre chaque jour un peu plus. Dans une sous-région déjà perturbée du Soudan à la Mauritanie en passant par l’Algérie, la Centrafrique, le Tchad et maintenant le Nigeria voisin, “le verrou nigérien" si cher à Koutché finira-t-il par sauter? Il y a vraiment de quoi le craindre!! Comment sortir alors de cette situation? Le seul et unique rempart possible reste et demeure une bonne, vraiment très bonne gouvernance mais aussi la justice sociale et le développement. À bon entendeur la paix! Al Maoulid Mag N°10 de Juillet 2009 Société Un pionnier nommé Baye Niasse Le Phd. Ousmane Kane Ce document est un résumé de la vie de Baye Niasse par le Phd. Ousmane Kane (Université de Saint-Louis). EL HADJ IBRAHIMA NIASSE, Sénégal, 1900-1975 (Extrait du Dictionnaire des savants et grandes figures du monde musulman périphérique du XIXe siècle à nos jours, fascicule N°1, avril 1992). Né à Kaolack-Niassène dans l'actuelle région du Sine-Saloum (Sénégal) en octobre 1900 et mort à Londres le 26 juillet 1975, Ibrahim Niasse, fils de Abdoulaye Niasse (1844-1922), importante figure de la Tijaniyya sénégalaise et agriculteur prospère du bassin arachidier. La position stratégique de Kaolack et les relations suivies de son père avec les lettrés du Sénégal, de la Mauritanie et de l'Afrique du Nord font de sa maison paternelle un endroit privilégié où le jeune Ibrahim étudie non seulement les sciences religieuses (exégèse, jurisprudence, théologie, grammaire arabe, rhétorique, métrique, biographie du Prophète (SAS), etc.), mais également cultive un goût prononcé. Pour le mysticisme musulman. Témoigne de ses connaissances ésotériques d'acquisition précoce, son premier ouvrage Rûh al Adab écrit à l'âge de 18 ans (En fait, l'auteur Ibrahima Niass dit à la fin de son ouvrage qu'il avait 21 ans quand il écrivit son œuvre, Note du présentateur), ainsi que son fameux Kâshif al Ilbas (1930) [Traité fondamental de Soufisme et de la Voie Tijaniyya, Note du présentateur]. À la mort de son père, en 1922, son frère aîné Mouhammad (Khalifa) prend en charge la communauté des "Niassènes" et Ibrahima enseigne dans les écoles coraniques de son père de Taïba, Kossi et Kaolack. Son érudition et sa piété lui attirent très vite de nombreux adeptes. Dès 1930, il se proclame héritier spirituel de Ahmed Tijani, et obtient l’allégeance massive des disciples de son père ainsi que celle de nombreux cheikhs maures qu'il initie à la tarbiyya (initiation mystique) dont le but est de parvenir à la ma'rifa (gnose) qui marque la spécificité de sa branche Tijaniyya. Toutefois, son audience reste limitée. Jusqu'en 1937, année où il effectue son premier pèlerinage à la Mecque et y rencontre l'Émir de Kano, Abdoulahi Bayero, qui renouvelle son affiliation à la Tijaniyya auprès de lui et l'invite à Kano. Il y obtient l'adhésion de la majorité des oulémas de la Tijaniyya qui, dès la fin de la deuxième guerre mondiale, se font les moteurs de l'expansion de son mouvement dans toute l'Afrique de l'Ouest. À la mort de l'Émir Abdoulahi Bayero en 1953, son fils Mouhamed Sanussi lui succède et renforce ses liens avec Ibrahima Niasse. À la fin des années 60, grâce à ses appuis politiques, le zèle de ses disciples nord-nigérians, son action éducative, le zèle de son prosélytisme, il se trouve à la tête d'une communauté transnationale de plusieurs millions de membres répartis entre le Nord Nigéria, lieu par excellence de son rayonnement, le Ghana, le Niger, le Togo, le Libéria, la Sierra Leone, le Tchad, le Cameroun, la Gambie, la Mauritanie et la région du Sine Saloum. Selon Mervyn Hiskett (Development of Islam in West Africa, p. 287), "by the end of the colonial period, there is little doubt that it was by then the largest single Muslim organisation in West Africa." (Il n'y a aucun doute que son mouvement était la plus grande organisation musulmane en Afrique de l'Ouest à la fin de la période coloniale). Premier Chef religieux africain à établir des contacts avec les organisations islamiques internationales, Ibrahim Niasse a été membre fondateur et vice-président de la Ligue Mondiale Islamique basée à la Mecque, membre de l'Académie de Recherches de l'Université d'Al-Azhar et vice-président de la Conférence Mondiale Islamique dont le siège est à Karachi. Plus qu'un érudit et un leader charismatique, Ibrahim Niasse était un homme politique d'envergure. Non seulement, il entretenait des relations étroites avec des leaders africains et arabes dont l'ancien président égyptien Nasser et le premier président du Ghana Kwame Nkrumah qui, bien que chrétien, passe pour avoir été un de ses disciples, mais il a été dans les années 1950 et 1960, très actif dans l'arène politique africaine en général et nigérienne en particulier. Le titre est de la Rédaction Impression IBB 2000 exemplaires Service commercial: Boubé Kountché Tarey Comité de rédaction: Dr. Med Rabany Zakarya Mamadou Tayab Issa Mouhamed Mamoudou Dr. Abdoul Lawi Cheikh Périodique Islamique d'Information et de réflexion paraissant à l'occasion des fêtes du maoulid - N°10 du 08/09 Mars 2001 (56e édition de Kiota) Tel: (227) 96 59 00 62 E-mail: almaoulidinfo@yahoo.fr Directeur de publication: Elh. Barham Cheikh Al Maoulid Mag N°10 de Juillet 2009 Société Anniversaire de Cheikh Ibrahima Niasse: “Où est Barhama et qui est Barhama!” Dicton de Baye Niasse Chaque année la fête d'anniversaire de Cheikh al islam Elhadj Ibrahima Niasse, affectueusement appelé Baye Niasse du côté de Kaolack, draine une foule immense, transnationale. Et cette rencontre qui fait, de plus en plus Tâche d'huile est l’occasion de découvrir davantage la vie et l’œuvre gigantesque de cette personnalité riche et emblématique qui marque encore notre vie et notre religion en Afrique de l’Ouest. Cette année encore, à Kiota, son maoulid avait fait le plein du monde du 07 au 15 juillet 2009. C'était l'occasion pour écouter des témoignages vivants et des histoires vécues en rapport avec le Cheikh. Toute chose qui concourait à faire plonger les fidèles talibés dans cet océan de sciences et de mysticisme que fut la vie de Baye Niass. Le maoulid en réalité est une fête islamique censée commémorer une importante personnalité musulmane tout en proposant des pistes de réflexion sur les voies et moyens de traduire en acte ses enseignements. Baye Niass est, sans conteste, l'une des figures importantes de l’islam contemporain. C'est un Bahrul ilm, bila sahel, (c’est-à-dire un océan de connaissances, sans rivage). Homme de Dieu, il le fut dans l'acception pleine du terme. C'était un érudit prolixe ayant à son actif plusieurs dizaines d'ouvrages de valeur couvrant tous les domaines des sciences islamiques. Sa stature politique et son aura internationale ne sont plus à démontrer. Il avait côtoyé N’Krumah et Nasser et présida en son temps des instances islamiques internationales. Ce même Baye Niasse disait que la tidjaniya n’est pas une voie faite pour des ignorants indolents, mais une voie pour des gens déterminés à chercher le savoir “du berceau à la tombe"!. Sans connaissance, comment serait-il possible de découvrir son Créateur? Comment pourrait-on se positionner par rapport à Lui? Voilà qui nous interpelle déjà sur le rôle central du savoir dans l’adoration d’Allah mais aussi sur notre système d'éducation de façon générale. Seuls la connaissance et la persévérance permettent l'élévation spirituelle au plus haut sommet de la Ma'rifa (gnose), laquelle peut se manifester par des miracles. Lesquels miracles ne sont que la conséquence d'un travail et non le travail lui-même. Dès lors, ce serait contrarier Cheikh al islam que de rester ignorant tout en se réclamant de lui. Et ce serait mal le servir que de circonscrire sa personnalité si immense à de simples “faits” miraculeux parfois fantaisistes dont elle n’a que faire! L'amour pour Baye et pour le prophète, doit être une louange au Créateur et non un slogan encore moins une simple effigie! Aimer Baye, être un vrai disciple de Baye, c’est copier Baye dans ce qu’il avait le mieux possédé au monde; le savoir et la foi! Aimer cet homme, c'est surtout éviter de distraire ses disciples devant l’urgence de traduire en actes concrets ses précieux enseignements! Car Baye avait tracé un immense chantier à ses disciples dans tous les domaines de la vie. Membre observateur à l'OUA et au non aligné, Baye était proche des mouvements d’émancipation des peuples et de la société civile plus qu'il ne l'était avec les partis politiques classiques. Quand bien même il était fier de voir ses disciples investir tous les champs de la vie. Écoutons ce qu'il disait à propos dans la "Lettre de Niamey": Ces millions de croyants musulmans d'obédience tidjane sont en fait de l'élite des fils d’Afrique. Car nous avons constaté leur présence effective dans les petites et grandes mosquées tout comme sur les périmètres agricoles, dans les écoles, les universités, les marchés, dans les formations politiques, les parlements, les gouvernements, dans les palais de justice, les usines et partout ailleurs. Et il ajoute: “Oui! Il y a aujourd'hui devant le musulman africain un large chantier de réflexion et d’action; à vous de persévérer dans le cadre de vos écoles pour former des promotions qui soient rigoureuses dans leur pensée, consciencieuses dans leur foi mais aussi respectueuses des gens pieux avec lesquels elles sont appelées à traiter avec vérité, sincérité et crainte d’Allah!" Il est indéniable que le Cheikh se préoccupait beaucoup des enjeux du monde contemporain. L'intellectuel chevronné qu'il est et l'abnégation au travail laissée par lui. Les miracles, comme certains en raffolent! Ils ont beau être Spectaculaires, ne font pourtant feu. Imam Hassane Cissé, recevant un trophée international, n'hésitait pas à prendre sa plume, à chaque fois que nécessaire, pour matérialiser ses idées sur des questions internationales et islamiques brûlantes comme ce fut le cas lors de la polémique suscitée un moment par un projet de déplacement de la station d'Abraham du pied de la Kaaba vers un autre endroit plus éloigné, pour une raison de modernisation disait-on. Baye Niasse prit alors sa plume et sortit un bouquin qui fit forte sensation et qui conduisit finalement à l'abandon, par les Saoudiens, du-dit projet. Voyageur infatigable, il avait toujours en main son bâton de pèlerinage à parcourir le monde pour la cause juste, la cause de l'islam. Pour Cheikh al Islam, les rues du Caire, de Londres, de Paris, de Hong Kong, de Bangkok, de Karachi, de Lahore, de Kano, de Conakry ou de Niamey n'ont plus de secret. Ses écrits sont une véritable encyclopédie géographique du monde. L'Imam Cheikh Hassan Cissé, son petit-fils et... Son pur produit, décédé le 13 août 2008, est l'un des rares à s'être bien saisi de l'héritage du Cheikh. Il avait ouvert à la tidjaniya le nouveau monde ainsi que l'Europe et l'Afrique du Sud ! Si l’Imam Hassane avait réussi ce “miracle", c’est justement en raison d’une application stricte d'un principe simple du maître : faire du savoir et de la foi son cheval de bataille. L'Imam Hassane, en ce qui le concerne, ne s’était pas laissé aller à la facilité improductive qui consiste à ressasser à longueur de temps les miracles de Baye comme moyen de l'aimer, non ! Il s'était attelé avec courage à la religion ni le soufisme d'ailleurs. Baye, à son corps défendant, en avait produit des plus beaux, mais que pèsent tous les miracles du monde devant un seul écrit de Baye ? Les plus petits des miracles chez Baye, n'est-ce pas ce sont justement... ses miracles (miracles, en termes de faits mystiques sortant de l'ordinaire) ? Les vrais miracles de Cheikh al islam, pour ceux qui ne l’ont pas encore compris, sont à chercher. Justement au-delà de simples manifestations mystiques de circonstance! Barham Cheikh Al Maojlid Mag N°10 de Juillet 2009 Société Cheikh Une autre incarnation. Agriculteur né, reconnu et salué en son temps pour cela par le Président Kountché qui ne perdait pas de vue les grands agriculteurs de son espèce, Cheikh Kiota n’en est pas moins un grand chef spirituel. Ses champs sont kilométriques. L’homme avait tôt fait du travail de la terre, l’un des trois piliers sacrés de son système à savoir: la foi, la recherche du savoir et le travail de la terre. Contrairement à d’autres, le Cheikh adore le progrès et la nouveauté. Il innova dans le domaine agricole en introduisant de nouvelles variétés qu’il commandait parfois de l’extérieur. Il fut le premier à introduire dans la zone la traction animale et divers autres systèmes de mécanisation dont les tracteurs. Enfants déjà, c’était sur les chantiers du Cheikh que nous découvrions pour la première fois les visages des techniciens chinois qui y venaient régulièrement. flanqués de leurs interprètes. Dans le Boboye où l'eau de la nappe phréatique se trouve en moyenne à moins de deux mètres de la surface, les gens ignoraient, jusqu’au retour du Cheikh de ses études, tout de l'irrigation et du jardinage. Ainsi, lors de grandes famines, il arrivait que le Boboye aussi se vide de sa population au même titre que les hauts plateaux sinistrés alors même que sa population avait un océan sous les pieds! Cheikh Kiota fut ainsi donc l'inspirateur et le prêcheur par l'exemple, en faveur de l'introduction d'une nouvelle façon de produire de la nourriture par la culture dite, plus tard, de contre-saison. Une véritable révolution, se rappelait-il plus tard, parce que personne à l’époque n’était en mesure de comprendre sa démarche! De même, il fut incompris à ses débuts, pour son amour poussé de la diversification sur ses périmètres agricoles même si les céréales occupaient toujours l'essentiel de ses travaux. Histoire d’effacer tout tabou dans le domaine agricole. L'agriculture pour Lui est aussi une école. Il eût ainsi l'initiative d'installer pour la première fois au Niger une usine de production de farine de manioc connue sous le nom de "Gari" tout en assurant en amont un vaste champ de manioc frais. Un projet qui intéressa particulièrement le Président Kountché, connu pour sa quête effrénée de l'autosuffisance alimentaire. Pour Cheikh Kiota, le travail est une composante de la foi musulmane avant d’être un acte éducatif, social ou politique. "Ce que la terre ne vous donne pas, personne d'autre ne vous le donnera!" plaisantait-il souvent. Rigueur et détermination sont ses maîtres mots dans le travail. Une philosophie qu'il tenait de Baye Niasse, son maître qu'il avait eu le temps d'observer. Mais malgré son ouverture d'esprit et son amour pour la diversification et l’innovation agricoles, il est une culture que le Cheikh détestait presque, c'est la culture de l'arachide! Pour avoir vu les cultivateurs sénégalais sacrifier les cultures vivrières au profit de la seule culture de rente. Qu’est l'arachide, Cheikh Kiota en était presque choqué. "C'est une culture qui a plongé les agriculteurs sénégalais dans la misère et la famine chronique! Puisque quelle que soit la quantité produite en une saison, on finit toujours par la céder contre des billets de banque pour ensuite s'acheter de quoi offrir à sa famille. Quel gâchis! Et dites-moi, quel est le père de famille qui, le soir tombant, osera se présenter devant sa femme et ses enfants avec une gousse d'arachide comme repas?!" s'interrogeait-il. Curieusement, le Cheikh a toujours réservé un lopin de terre à l'arachide, allant parfois même jusqu'à y réaliser des prouesses. Pourquoi cela? "J'ai vu Cheikh al Islam le faire, et je voudrais faire comme lui, c'est tout!" disait-il. L’amour de son Cheikh par l’amour de son travail... Barham Cheikh Al Maoulid Mag N 10 de Juillet 2009 DIM; Société aux sources Voyage Pour la première fois, une centaine de dignitaires religieux Tidjanes du Niger conduits par le khalife Cheikh Moussa de... Kiota s'était rendu au Maroc pour une Ziyara à la grande Zawiya-mère de la Tidjaniya de Fez. Cette grande Ziyara qui s'était déroulée du 17 au 23 mai 2009 avait de toute évidence tenu toutes ses promesses tant sur les plans spirituels, touristiques qu'organisationnel : non seulement c'était un rassemblement de toute la crème tidjane de ce pays, mais ce fut un voyage inoubliable qui avait bénéficié d'une parfaite organisation menée de main de maître par l'agence organisatrice, l'agence CROIX DU SUD. La veille du départ déjà, le vendredi 14 mai, en avant-goût, l'arrivée à Niamey du Khalife Cheikh Moussa depuis Kiota avait connu un accueil sans précédent le long de la route menant de Kiota à Niamey ; dans chaque village ou hameau, et souvent en pleine brousse, les foules se massaient des deux côtés de la voie bitumée pour saluer le départ du Khalife. On avait même vu des localités, où cela ne s'était jamais produit auparavant, accueillir le Khalife ce jour-là. Et à chaque étape, le long cortège était obligé de... s'arrêter. C'est ainsi que la prière du Maghreb prévue pour se dérouler à la grande zawiya du quartier complexe où déjà une foule impressionnante attendait depuis les environs de 16H, s'était finalement déroulée à Sorey près de Niamey! À Niamey, les fidèles durent finalement se contenter de prier l'Isha avec le Khalife qui prononça à la fin un discours où il remercia les fidèles avant de situer le but du voyage ainsi que son importance dans la vie du disciple tidjane. Le Khalife ne manqua pas de voir dans l'effervescence et la mobilisation extraordinaires spontanées suscitées par ce voyage, le signe manifeste par avance d'une bénédiction. Il annonça enfin le départ pour le lendemain tard dans la nuit. Et compte tenu de l'heure tardive, 3H du matin, le Khalife dispensa les accompagnateurs de vouloir faire le déplacement à l'Aéroport. SAMEDI 17 MAI : Le départ de l'Aéroport Diori Hamani de Niamey Vers 2H du matin, plusieurs dignitaires religieux arrivèrent au domicile du Khalife dont Sidi Ibrahim, le khalife de Cheikh Chouaïb Ali, avec sa suite, et vers 3H00 c'était un grand cortège qui s'ébranla en direction de l'Aéroport. Devant l'Aérogare, il y avait déjà foule. Chacun des pèlerins (ils étaient une centaine), s'était habillé en boubous blancs, une simple coïncidence, ce qui donnait à l'événement un cachet supplémentaire de solennité. Les formalités ayant été déjà faites par l'agence, le passage à la salle d'attente se fit sans coup férir. Et un peu avant 4H00, le vol 730-700 d'Air Maroc s'immobilisa sur le tarmac de l'Aéroport. Une fois à bord, après le décollage, était servi un petit déjeuner chaud fait de poulet et de légumes frais, ce qui contribua à rendre le trajet beaucoup moins long pour les passagers dont certains venaient de prendre l'avion pour la première fois de leur vie. La distance Niamey-Casablanca fut parcourue en 3H30 mn. Et notre première surprise fut cet accueil extraordinaire qui nous fut réservé dans la pure tradition marocaine, dans le hall même de l'Aéroport Mohamed V, et devant une foule de Casablancais médusés. Il y avait eu d'abord une cérémonie de présentation d'un bouquet de fleurs à Marna Kiota, qui faisait partie du voyage, par une jeune femme marocaine, puis l'installation des visiteurs sur un air aménagé où fut servie une quantité d'amuse-gueules allant des dattes aux gâteaux en passant par des limonades, du thé, du café, etc. C'était un service impeccable mené de main de maître par des hommes et des femmes bien attentionnés et habillés en smoking. Séduits, certains Marocains venus accueillir les leurs ne purent résister à la tentation de se joindre à nous. Au dehors, deux grands bus climatisés flambant neufs attendent déjà d'embarquer tout le monde en direction de Fès. Le programme tracé ne prévoyait pas d’escale à l'aller à Casa. On prit la route confortablement installés par un temps très clément. Le seul souci à présent était de rattraper la prière du matin que personne n'avait pu faire alors qu'il faisait déjà 11H00 heure locale! Encore une bonne demi-heure de marche, le Le chauffeur rangea son camion dans le parking d'un espace aménagé doté de boutiques et restaurants pour marquer une pause pour la prière. Il y avait aussi toutes les commodités dont aurait besoin un groupe de musulmans dans de telles circonstances, à commencer par une petite et coquette mosquée très bien tenue. Le devoir religieux accompli, on avait l'impression, devant tant de restaurants, de sentir un petit creux dans le ventre, mais rien hélas n'était prévu comme restauration avant la destination Fez. On dut prendre son mal en patience. Pourtant entre Fez et Casa, c'était près de 400 km ! Le voyage était plaisant et il y avait tant d'autres merveilles à voir à vous couper la faim ! À commencer par le climat et surtout les paysages, tout était absolument magnifique ! Ni la fatigue ni cette petite faim qui gagnait du terrain, n'empêchaient de se délecter des étendues des champs de blé qui attendaient d'être moissonnés. Même en période morte, les champs contrastaient fortement avec les nôtres. Al Maouhd Mag Nc10 de Juillet 2009 Société de la Tidjaniya Des champs de blé qui forment un tapis doré ondulant sur les dunes et montagnes à l'infini ! On devinait aisément la beauté paradisiaque de ces plaines marocaines une fois les premières gouttes de pluie tombées... Après quelques quatre heures de route, disons d'autoroute, la ville de Fez se pointa enfin. Les bus traversèrent toute la ville pour nous déposer devant un restaurant appelé ZAGORA dans le quartier du centre-ville à Fez Sais où la délégation nigérienne se vit servir le fameux Tajine marocain, un plat de viande de bœuf agrémenté d'olives et de légumes divers. Pour des Nigériens grands consommateurs de viande, ce plat à priori pas particulièrement exotique, peut-on dire, facilita le premier contact avec la cuisine marocaine! Au bout d’une heure de temps, on regagna les bus, direction l'Hôtel TGHAT ! C'était un Hôtel. Seidina Cheikh Ahmed Tidjani a dit : "Celui qui m'aime pour l'amour d'Allah et de son Messager est béni, mais Quant à celui qui m'aime pour autre raison, je ne suis qu'un mortel. Quatre étoiles de quatre étages situé en plein centre-ville avec des chambres climatisées bien propres. On répartit les occupants en deux par chambre, exceptés les Khalifes et d'autres dignitaires qui avaient droit à des chambres individuelles. Quant au repas de la nuit, il était servi en service libre dans le restaurant juste au rez-de-chaussée. Le reste de la soirée était réservé au repos. DIMANCHE 18 MAI : Visite de la ville de Fez Après une bonne nuit réparatrice et grâce à une baisse sensible de la température, la délégation se réveilla très tôt dans la bonne humeur pour accomplir la prière matinale autour du Khalife qui était logé au troisième étage. Une petite mosquée informelle fut improvisée devant la chambre du Khalife Cheikh Moussa où, dans ces moments, les Wirds habituels sont tenus. Après quoi tout le monde redescendit pour un petit déjeuner copieux dans le restaurant, toujours en libre-service. La journée de ce dimanche devait... être mis à profit pour attendre la venue le soir même d'une partie de la délégation composée de treize personnes laissées à Niamey faute de place dans l'avion. Dans ces conditions, la visite du Mausolée de Cheikh Ahmed Tidjani ne commencerait donc que le lendemain après l'arrivée de la suite du convoi. N'empêche que l'agence de voyage avait prévu une randonnée à travers la ville de Fez. Elle dota chaque bus d'un guide professionnel flanqué d'un traducteur improvisé en Haoussa et Djerma, ce qui permit à la délégation de remonter l'histoire millénaire de cette glorieuse cité de Fez. Les guides nous conduisirent ainsi tout d'abord devant le Palais royal de Fez, le plus imposant de tout le Royaume semble-t-il. Le roi Mohamed VI, nous apprend-on, s'y trouvait d'ailleurs depuis six mois au moment de notre visite, cela se savait d'ailleurs par la présence des gardes royaux habillés de blanc, de toques et tenant des sabres dorés. Le jeune monarque était venu semble-t-il au chevet du prince héritier qui souffrait d'une crise d’asthme. Du somptueux palais aux portails géants dorés bien hermétiques, on nous guida vers un vieux fort colonial situé en hauteur de la ville de Fez et qui sert aujourd'hui de musée. L'endroit était très apprécié des touristes européens pour la vue panoramique magnifique qu'il offre de la ville de Fez et surtout de la Médina. De là on pouvait apercevoir le minaret du Mausolée du fondateur de la Tidjaniya juste derrière celui de la Qaraouiyine. La délégation apprécia passionnément surtout que nos guides, en fins connaisseurs, n'étaient surtout pas avares de détails intéressants concernant la vie et l'histoire de cette ville qui nous a toujours fascinés nous les Tidjanes en particulier et les soufis en général. À la lumière des explications, on se rend compte que Fez qui a 1200 ans est l'une des plus vieilles villes islamiques et les plus riches en patrimoines islamiques de valeur. On profita de la présence sur place de vendeurs ambulants d'objets divers et des photographes pour faire quelques souvenirs. L’occasion de faire des photos était propice surtout qu'on trouvait là à moindre frais tout ce que le Niger compte de grands dignitaires tidjanes. À écouter nos guides marocains, véritables griots modernes, impossible de voir s’écouler le temps. Il était déjà treize heures, alors que la prière du Zouhr était prévue pour se dérouler à la Mosquée Tagmaati, la plus grande de Fez, située en plein centre-ville. On dut refaire le tour des remparts et de la médina avant d'y arriver. Les remparts, ces murailles géantes protégeant autrefois la ville des assauts extérieurs, souffraient de vétusté tout comme la médina faisait face à un grave problème de surpopulation. De nombreux échafaudages en bois attestent d'ailleurs de la continuation des efforts de restauration entrepris depuis des années par l'UNESCO pour la sauvegarde de ces sites classés patrimoines historiques de l'humanité. À la Mosquée Tagmaati, les Fessis (habitants de Fez), visiblement impressionnés par la présence de tous ces Cheikhs noirs habillés de Blancs et regroupés autour d'un guide, n'avaient pas hésité, la prière finie, à nous témoigner toute leur déférence et à demander la bénédiction du Khalife. Les plus curieux demandaient aussi notre nationalité. Les fessis se disaient “tous tidjanes" et surtout honorés de notre présence sur le sol du Royaume. Les Marocains en général ont de très bons sentiments vis-à-vis des délégations tidjanes. Même les quelques salafistes barbus très sourcilleux qui autrefois tentaient désespérément de dissuader les visiteurs tidjanes à coup de propagandes mensongères, se sont trouvé d'autres occupations. A plus d'une fois, nous avions vu des gentils marocains s'improviser guides afin de nous frayer du chemin dans une foule! LUNDI 19 MAI : La rencontre de Cheikh Ahmed Tidjani Dans l'après-midi du lundi, c'était une délégation au grand complet qui prit place dans les deux bus pour reprendre à peu de choses près le même trajet que la veille, car la Zawiya de Cheikh Ahmed Tidjani se trouve dans l'ancienne médina. Les ruelles tortueuses et exigües de la vieille cité ne permettaient pas à nos imposants autobus d'accéder jusqu'au Mausolée. Dans ce cas, le restant du trajet, une centaine de mètres tout au plus, déferlant sur le quartier de la Médina, ne pouvait échapper naturellement à la curiosité des Marocains qui nous souhaitaient qui la bienvenue, qui un salut poli, etc. Et tout au long du trajet étroit, les Marocains autrefois quelque peu moqueurs, se relayaient presque pour dégager sur notre passage la ruelle continuellement encombrée par des ânes et autres mulets chargés de bagages... C’est aussi cela la Médina! Enfin la Zawiya! Le bâtiment qui fait office de nombril de la tariqa Tidjaniya est constitué d'une seule mosquée, si l'on peut. dire, et qui abritait le Mausolée du fondateur en son sein. Les portails bien sculptés de l'édifice, étaient grandement ouverts pour la circonstance laissant entrevoir le maître des lieux, le Shérif Moulaye Zoubir bin Slimane qui semblait attendre avec impatience notre arrivée. L'homme, la cinquantaine, habillé d'un boubou blanc en shedda cousu "à la mode haoussa" partit d’un pas accéléré vers le Khalife Cheikh longuement en répétant des politesses, des bienvenues et des salamalecs à n'en plus finir! Le Khalife Cheikh Moussa lui présenta aussi les autres Cheikhs qui étaient avec lui dont Cheikh Sidi Ibrahim, le Cheikh Ali Cissé de Koussa et d’autres. C'est alors que l'arrière-arrière-petit-fils de Cheikh Tidjani invita tout le monde à prendre place. Dans un discours en arabe, non écrit, le Shérif salua les fidèles avant de souligner l'importance de cette Zawiya en ce sens qu'elle représente la Zawiya-mère de la tidjaniya dans sa globalité, celle fondée par le saint shérif. Sidina Cheikh Ahmed el Tidjani lui-même. C'est aussi la Zawiya où repose encore son corps béni. C'est une Zawiya qui avait vu défiler tous les Mouqaddams de Cheikh Ahmed Tidjani, ceux de son vivant que ceux d'après, disait-il. Dans cette Zawiya, avait-il poursuivi, il existe un des grands noms d'Allah (Ismullah al a'azam) qui aurait été dissimulé dans un des piliers de l'édifice par le fondateur lui-même au moment de la construction des fondements de la Mosquée. Ce pilier est assurément un pilier béni. C'est au terme d'un long discours englobant plusieurs aspects de la du Maghreb suivie de la traditionnelle Wazifa, un moment de grande émotion, un instant très attendu. Dans la première Zawiya de la tariqa Tidjaniya, les anneaux formés autour du voile blanc pour la lecture de la Wazifa se font sur toute la longueur de la Mosquée. L'émotion était réelle pour les fidèles d'accomplir ce zikr dans la Zawiya où repose son fondateur. Aussitôt après le zikr, on fit la prière de l'isha avant de passer à la... visite du tombeau du Cheikh. Afin de permettre à tout le monde d'y accéder, le Khalife Cheikh Moussa prit la décision de scinder la délégation en trois groupes, qui allaient se succéder pour le recueillement sur la tombe de Cheikh Ahmed Tidjani, compte tenu de l'exiguïté de l'enclos autour de la tombe. Une fois à l'intérieur des grilles du Mausolée, il était demandé à chacun de lire simplement une douzaine de Jawharatul kamali (la perle de la perfection), une prière sur le prophète Mohamed formulée par Cheikh Ahmed Tidjani lui-même. La visite du Mausolée qui est pourtant un des temps forts de la Ziyara, prit ainsi fin dans la plus grande simplicité. On allait vider les locaux n'eût été l'hospitalité légendaire des Shouraf'a, nos hôtes, ces descendants de Cheikh Ahmed Tidjani qui étaient venus en nombre pour la circonstance, et qui invitèrent la délégation à écouter un bel récital composé d'un chant d'Alburdat à l’honneur du prophète Mohamed (psl). Bercés et transportés par les douces voix des chanteurs, on eût bien du mal à s'y extraire pour prendre place autour du fameux plat de couscous marocain présenté sur des plateaux géants. Un couscous qui était garni de gros poulets, de légumes et le tout arrosé d'une sauce jaunâtre dans la pure tradition légendaire marocaine. Ce fut un festin inoubliable vu la valeur des locaux et des convives. C'est ainsi que prit fin la visite du Mausolée de Cheikh Ahmed Tidjani dans la saveur spirituelle, la senteur culinaire et la bonne humeur peut-on dire ! Au sein de la délégation c'était le sentiment d'un devoir bien accompli. Et dès le lendemain matin, on peut vaquer à ses occupations. La délégation visita ainsi les sources thermales de Moulaye Yacoub à une vingtaine de km de Fez avant de reprendre la route pour Casablanca. MARDI 20 MAI : L'escale au Mausolée Sidi Al Arabi As Saeh : Après trois heures de route marquée d'une seule escale pour les prières, c'était à la tombée de la nuit que les bus s'arrêtèrent. devant le Mausolée de SIDI BEL ARABI AS SAEH à Salé, dans la banlieue de Rabat. Ce saint bien connu au Maroc, n'était pas un compagnon de Sidi Ahmed Tidjani. Il était tout aussi valeureux que lui et avait fini, au terme d'un rêve prémonitoire, de lui faire symboliquement allégeance avant même la naissance du fondateur de la Tidjaniya. Après une brève visite du tombeau qui était situé avant l'entrée de la Mosquée, le Shérif Moulaye Attaher, le maître des lieux, très âgé, reçut la délégation nigérienne. Il se dit très fier de la visite et fit longuement les éloges du khalife Cheikh Moussa et de son action très bénéfique en faveur de la Tidjaniya au Niger. Le Shérif fit des prières et des invocations avant de libérer la délégation. MERCREDI 21 MAI : Visite à la Mosquée Hassan II À l'arrivée de la délégation nigérienne sur les lieux, c'était un petit peu le branle-bas général chez les gardiens et autres photographes-chasseurs d’images. Quant aux touristes européens qui ne Cessaient de débarquer sur les lieux et qui tiraient sur tout ce qui bougeait, ils profitèrent de l'aubaine que représentait notre présence, pour faire de belles images de souvenir. En effet, "ce n'est pas tous les jours qu'un tel nombre de dignitaires religieux qui, plus est, africains, se voit ici" nous confie un gardien. Pour notre part, on était resté ébahi devant le gigantisme phénoménal du monument. Des guides nous ont restitué toute l'historique de la Mosquée avant de nous faire visiter les différentes merveilles qu'elle contenait. "Érigée en partie sur l'eau, la Mosquée Hassan II est l'une des plus belles édifications initiées par feu Sa Majesté le Roi Hassan II en se référant au verset du Coran qui dit '...le trône de Dieu était sur l'eau'. Chef-d'œuvre de l'architecture arabo-musulmane, la Mosquée Hassan II est l'une des prouesses du vingtième siècle. Elle est unique à travers le monde de par ses dimensions et son architecture" peut-on lire sur un dépliant. Cette Mosquée, le moins qu'on puisse... dire, fait la fierté de tout musulman digne de ce nom. À sa construction, les Marocains de toutes les couches sociales ont cotisé paraît-il, ce qui restitue davantage tout son côté symbolique ! C'était vraiment l'endroit idéal pour filmer tous ces dignitaires tidjanés présents sur le site, les uns et les autres en profitèrent largement pour faire des photos uniques en leur genre grâce à un bon ensoleillement et à la présence de photographes professionnels installés sur le site. Dans l'après-midi, la délégation profita pour faire des achats et visiter, pour ceux qui le désiraient, le Mausolée de Moulaye Youssef, le grand-père de Hassan II, un shérif. MERCREDI 22 MAI : Prière de vendredi à la Mosquée Hassan II et départ pour l'Aéroport Comme la veille, notre retour sur l'esplanade de cette Mosquée géante ne pouvait passer inaperçu. Surtout en ce jour de vendredi où les lieux craquaient de monde. Les sempiternels paparazzis et la télévision nationale qui était là comme d'habitude le vendredi, filma abondamment. La délégation. Regroupés autour du Khalife, les Nigériens prirent place au milieu de la Mosquée juste au moment où l'imam montait sur la chaire pour donner le sermon. Le thème du jour portait surtout sur la tolérance en islam, une nécessité, avait rappelé l'Imam, pour le parachèvement de la foi chez le croyant. Il plaida par la suite, hadiths et versets du Coran à l'appui, sur la nécessité pour la société marocaine en particulier et les sociétés musulmanes en général, d'un retour aux valeurs islamiques fondamentales, celles de tolérance et du respect mutuel, notamment le respect dû aux personnes âgées. Cette valeur aujourd'hui menacée, devrait être replacée, disait-il, au centre du système éducatif à tous les niveaux dans nos pays. Une fois la prière terminée, alors que les gardiens paraissaient pressés de refermer les portails géants de la Mosquée, la délégation resta sur place pour une ultime prière, celle devant clore la Ziyara. Très touchés, beaucoup de Casablancais en profitèrent pour prier à nos côtés. D'autres se sont précipités devant le Khalife Moussa pour recueillir prières et bénédiction. C'était sur ce beau tableau que prit fin le séjour marocain d'une semaine du Khalife de la Tidjaniya du Niger, Cheikh Moussa Aboubacar et de sa délégation. Un véritable succès dans l'utile et l'agréable. Cette visite qui s'était déroulée sans le moindre contact officiel, intéressa les plus hautes autorités marocaines dont le Roi Mohamed VI qui exprima son intérêt et même son regret, d'après certaines sources, de n'avoir pas rencontré un représentant de la délégation nigérienne. Normal, c'était qu'une visite spirituelle, après tout. Barham Cheikh A Al Maoulid Mag N° 10 de Juillet 2009 Le sens et l'encens d'une Zivara à Fez La visite des tidjanes du Niger à Fez en avril dernier, sous la direction du khalife Cheikh Moussa de Kiota, reste incontestablement un événement historique majeur et un tournant dans la vie de cette communauté. Au-delà de la réussite de cette visite, les enseignements à en tirer sont nombreux. D'abord en décidant de cette Ziyara de manière si spontanée et en la menant sans la moindre difficulté, et avec l'adhésion et la présence physique de tous les dignitaires tidjanes de ce pays et d’autres venus des pays voisins, le khalife de Kiota confirme, si besoin est, son incontestable leadership. Quant à la communauté tidjaniya, elle venait ainsi de faire la preuve de son unité jamais démentie, une unité qui s’affirme plus que jamais autour des objectifs communs et autour d'un leader charismatique. Si le Khalife de Kiota avait en personne pris cette mission en main, c’est parce que c’était plus une visite initiatique qu'une simple visite routinière pour beaucoup de jeunes leaders tidjanes qui l’accompagnaient. En effet ces dernières années, la classe dirigeante tidjane s’est fortement renouvelée suite à la disparition presque totale de la vieille garde. Et c'était donc une classe dirigeante tidjane, jeune, renouvelée à 80%, qui avait participé. L’extinction normale de l'ancienne classe dirigeante, loin d'être un malheur absolu, a favorisé plutôt une renaissance salutaire de la Tidjaniya qui se trouve désormais aux mains de jeunes formés à l'école moderne. N’en déplaise aux soi-disant réformistes musulmans qui jubilent si cyniquement à la mort de chaque grand Cheikh croyant naïvement à la fin d'une frange aussi importante de l'islam qu’est la Tidjaniya. Autres enseignements de ce voyage, l'apprentissage indispensable de l’humilité dont le disciple tidjane doit faire preuve en toute circonstance. Dès Niamey, pour montrer la voie, le Khalife Moussa s’était défait de son petit turban ne gardant que le bonnet, par humilité et respect envers la mémoire de Seïdina Ahmed Tidjani. Et tous les autres leaders avaient dû faire autant. Quant à la visite proprement dite du Mausolée, elle avait commencé par un prêche et deux prières (Maghreb et Isha) à leurs heures respectives, suivies de la Wazifa et d’une autre séance de chant d'Alburdat avant de se terminer sur la tombe de Cheikh Ahmed Tidjane. Comme quoi la visite en tant que telle de la tombe de Cheikh Tidjane ne figurait pas, contrairement à l’imagination fertile de certains, au premier plan de cette Ziyara. Au contraire, c'était par le contact physique, si l’on peut dire, avec le tombeau que la visite prit fin. Et d’ailleurs, à l’intérieur de ce Mausolée très décoré, tout ce qui avait été lu par la délégation était une prière sur le prophète Mohamed (psl) que Cheikh Tidjani avait lui-même formulée. Au-delà de l'hospitalité et de l'accueil plus que chaleureux des Marocains, un autre enseignement de cette visite resté vif dans les mémoires est la volonté des Marocains de s'approprier de manière définitive la Tidjaniya comme un patrimoine spirituel national irremplaçable. COMMENT VISITER LE TOMBEAU DE SEÏDINA AHMED TIDJANI... Cette formule bien connue est Tire du livre Kachf el Hiajab de l'Imam Soukeirej La visite ou Ziyara comprend au moins quatre étapes : 1) Se mettre face au tombeau et réciter : "Attahiyaatu lillehi wa zakiyaatu lillahi wa tayibaatu salwaatu lillahi, Assalamou Aleika Ayyouha nabi wa rahamatoullah" à lire 7 fois. Puis à la 8ème fois, la réciter entièrement jusqu’à "...wa barkatouhou Assalamou Alaïna wa ala ibaadullahi saalihin, Ach'hadou an laa illaha ilia llah wahda-hou la charika lahou wa ach'hadou anna Mouhammadan abdouhou wa rassou-louhou." 2) Puis dire : "Assalamou alaïka ya khalifatou-llah, Assalamou alaïka ya khalifatou rassouloul-lah, Assalam alaïka ya ayyouhal qoutboul makhtoum, Assalam alaïka ya Seïdina wa Cheikhina wa Maoulana Ahmed Tidjani." Traduction : "Que le salut soit sur toi Ô! Khalife d'Allah, que le salut soit sur toi Ô! Khalife du Messager d'Allah, que le salut soit sur toi Ô! Pôle caché, que le salut soit sur toi Ô! notre excellence, notre Cheikh et notre maître Ahmed Tidjani." 3) Réciter 4 fois la Fàtiha el Kitab et réciter 11 fois la Salat al fatihi (ou plus selon la capacité de chacun) en offrant la récompense à Seïdina Cheikh Ahmed Tidjani. 4) Dire enfin : "Allahoumma bi haqqi ibadika allazina iza nazarta ileihim sakana ghadabouka wa bi haqqil haffina min hawlil 'arch, wa bi haqqi Seïdina Mouhammaadin wa bi haqqi Seïdina wa Chaïkhina wa mawlana Ahmad Tidjani if'al li...(puis nommer ce qu'on désire)" Traduction : Ô ! Seigneur par le droit de tes esclaves qui lorsque Tu les regardes, Ta colère s’estompe, et par le droit de ceux qui entourent le Trône et par le droit de notre excellence Mohammed et par le droit de notre excellence, notre Cheikh et maître Ahmed Tidjani, je te demande ...(nommer ce qu'on désire)" Traduction de la Zawiya Tidjaniya el Kobra d'Europe Al Maoulid Mag N° 10 de Juillet 2009 H. Ces salafistes qui se veulent plus modernes que Bill Gates Les salafistes sont un mouvement de souche Wahhabite, les izalistes aussi tout comme les yan Boko haram, les Tablighs et autres Talibans. Tout ce beau monde Issus du même tronc fondamentaliste, ils se nourrissent tous de la même sève. C'est la même veine islamiste réformiste et radicaliste. Tous prônent un retour aux valeurs d'antan y compris les plus moyenâgeuses, seule façon selon eux, de rester dans l’authenticité islamique. Ils partagent aussi et surtout le rêve chimérique de voir un jour la fin de l'existence du monde occidental en tant que civilisation, seul moyen selon eux de rétablir l’islam dans sa gloire et sa splendeur d'autrefois ! Et voilà que des voix se lèvent aujourd’hui, chez nous, au Niger, pour qualifier de tels individus de “modernes", voire même de plus modernes que le commun des croyants musulmans! C’est ce qu'avait tenté de faire avaler à son auditoire en ce début de ramadan, un conférencier, barbu de son état, lors d'une conférence. “La modernité, disait-il, peut être une arme pour atteindre facilement les objectifs du salafisme!" Ah! oui! quels sont donc ces objectifs avait-on envie de dire?! Bien malin qui le saura, car notre conferencier se garda d’en dire plus. Il révéla toutefois que Bill Gates, le célèbre magnat de l’informatique américain, n'est en fait qu'un “ouvrier" créé par Dieu au service des salafistes!! Si jamais un agent de la CIA rôdait par là, il se serait déjà lancé aux trousses de Bill Gates, n’est-ce pas? Voilà un thème bateau, un des registres favoris sur lesquels jouent ces barbus pour tenter de charmer la masse des croyants dans la lutte féroce qu’ils mènent, depuis un temps, pour le contrôle du pays. Soutenus par des fonds arabes occultes, que d'aucuns qualifient de FIS pour “Fonds Islamiques de Subversion” dont l'objectif inavoué est de constituer une large clientèle dans les PPTI (Pays Pauvres Très Islamisés) au profit de quelques riches Émirats pétroliers du Golfe, les mercenaires formés et armés, usent alors et abusent des qualificatifs venimeux envers les autres confessions et congrégations religieuses tout en se réservant les qualificatifs les plus doux et les plus heureux. Alors qu’en réalité ils sont à mille lieux de là. Ils se disent d'abord pompeusement “sunnites" avant de se faire appeler dans les villes “réformistes" ou “modernistes" puis enfin "salafistes". L'idée est de fuir leur véritable identité de Wahhabites qui leur colle désespérément aux basques. Les réserves émises par le Niger, traduites et commentées en langue arabe! Peut-on seulement être à la fois modernistes et salafistes? C’est en tout cas la contradiction flagrante, en noir et blanc, dans laquelle ils se débattent. Il ne suffit pas seulement d'utiliser les nouvelles technologies de l’information et de la communication pour s'attribuer l’étiquette d'homme moderne, car le salafisme et la modernité c'est comme le jour et la nuit. Être salafiste, pour un homme d'aujourd'hui, c'est pratiquement être un homme de la caverne (rappelez-vous de cette image d'un Ben Laden assis dans une de ces grottes de Tora Bora ou enfourchant une de ces montures médiévales...) Le salafisme par définition nous renvoie en arrière au fond des obscurités des temps. et des grottes... Il se traduit, dans sa forme la plus pure, par le rejet sans autres formes de procès de tout progrès! Les yan Boko Haram qui sont une des formes les plus parfaites du salafisme, ne revendiquent-ils pas d'ailleurs leur appartenance à la mouvance taliban? Dans le mouvement islamiste réformiste, il existe plusieurs courants et sensibilités différentes mais qui remontent tous vers une même source, celle des salafs. Afin de permettre à la grande majorité des musulmans toujours exclue des débats sur les questions intéressant la vie de la nation, le journal Al Maoulid, dans sa version arabe, met à la disposition des Oulémas une documentation traduite leur permettant d’accéder en toute objectivité aux contenus du texte du fameux “protocole” connu sous le nom de la CEDEF: Lisez et faites lire le Magazine Al Maoulid en version arabe. De même que les groupes de Tabligh préparent le terrain au wahhabisme pur et dur, celui-ci à son tour prépare bien le terrain au salafisme pur et dur. Et c'est le cerle vicieux. Le Wahhabisme n'est désormais qu'un nom générique, il s'est trouvé, depuis longtemps, un nom d'emprunt sous tous les cieux. Bachir Ousman dit Giles Al Maoulid Mag N°10 du de Juillet 2009 Religion = 14 À propos du tissu blanc de la Wazifa... Le tapis Bid’a! À Fez, la wazifa est lue sans heure. C'est-à-dire à chaque fois qu'il y a un groupe de visiteurs, elle est lue et toujours avec la fameuse toile blanche. Ici le tissu n'a pas été taillé dans une forme carrée ou rectangulaire, il est longitudinal et couvre toute la longueur des deux premières rangées de la Mosquée. Cette toile blanche que l'on trouve, sous une forme ou une autre, partout où la wazifa est lue dans le monde, avait fait couler tant d'encre du fait que des professionnels du mensonge en islam ne voulaient y voir qu'un objet de "Chirk". À quand remonte donc l'usage de ce tissu blanc chez les tidjanes ? À quoi est dû cet usage ? Avant que ne soit construite la Zawiya bénie de Fez, les séances de zikr se faisaient dans la demeure même du Cheikh Ahmed Tidjani et précisément dans un petit couloir qui devait aussi être traversé par les passants. C'est alors que, pour confirmer la piété des lieux où le nom de Dieu est évoqué, Cheikh Ahmed Tidjani fit installer un tissu blanc sur lequel il s'installa lui et ses compagnons le temps du zikr pour éviter ainsi d'être perturbés et pour que la pureté symbolique des lieux soit préservée. Par la suite, cet agissement fut conservé même lorsqu'il y eut la Zawiya bénie et c'était devenu un acte méritoire dans la récitation en groupe et ce n'est en aucun cas une condition de validité du zikr. (C'est-à-dire que son usage ou non n'a aucune conséquence sur la validité du zikr). La pose du tissu prend aussi le symbole d'honorer la présence des Anges en mettant ce qui permet d'avoir un surplus de pureté. Cette pratique honorifique était accomplie par le prophète et ses compagnons, en effet il est établi que le prophète a étendu son noble rida (tissu servant à couvrir le haut de la personne), pour honorer sa sœur de lait, Chaïma, lorsqu'elle vint le voir. De même le prophète a fait la même chose pour Dahiya El Kalbi lorsqu'il vint chercher l'islam. Il est établi aussi d'Abou Bakr Siddiq (premier Khalife de l'islam) qu'il étendait un tissu pour les Anges comme cela est rapporté par Ch'arani dans le livre AHOUD MOHAMMEDIYA. Il rapporte aussi dans Tanbiyh el Moughtarine qu'Ibrahim Adham a dit : "il nous a été rapporté qu'Othman bin Affan (le troisième Khalife), étendait son rida à la porte du lieu d'isolement (toilette) en disant : asseyez-vous ici jusqu'à ce que je revienne (en parlant aux Anges scribes)." Ainsi donc il n'y a aucune réprobation que ce soit au niveau de la logique ou au niveau de la Loi concernant le fait de poser un drap pour honorer la présence des êtres purs et honorables tels les Anges qui participent à ces cercles d'évocation comme cela a été rapporté par le célèbre Muslim, d'après Abou Horeira, que le prophète Mohamed (psl) avait dit : "Allah a des Anges itinérants de très grand mérite. Ils vivent à la recherche des cercles d'évocation de Dieu. Dès qu'ils trouvent une réunion où l'on évoque Dieu, ils s'associent avec eux... Tout cela montre que les critiques des "réformistes" islamistes ne sont d'aucun fondement. Est-ce vraiment l'innovation qui dérange tant certains qui critiquent une chose sans vraiment la connaître ou c'est la maladie du cœur qui les met dans cet état? L'imam Chafi'i a dit : "Tout rejet ou contestation d'une chose sans connaissance approfondie de celle-ci est une forme de Chirk." Les tapis de prières et autres moquettes seraient-ils du "chirka"? La question peut surprendre plus d’un. Pourtant des hadiths du bien-aimé prophète le disent! D'après Tabarani dans Mou'jam el Aoussat selon Houdheifa, le prophète avait dit : "Il n'y a pas un état où l'adorateur est le plus aimé de Dieu que celui où Il le voit, prosterné, la face contre terre." Et de même il blâma un serviteur qui répugnait de poser son front sur la terre, en effet Oum Salma a déclaré : Le prophète vit souffler pendant sa prosternation un serviteur à nous du nom d'Aflah, il lui dit : "Ô! Aflah que ton visage soit couvert de terre !", (Rapporté par Tirmidhi et Ibn Hibban). C'est pour cette raison que dans l'école juridique Chiite il est recommandé de se prosterner sur une matière d'origine naturelle telle que les cailloux, la paille, la pierre, le sable, etc. Donc ils seraient de leur droit, n'est-ce pas, de dire de nous (les gens de la Sounnah) que nous commettons de la Bid'a (innovation) en nous prosternant sur des tapis et des moquettes... Moralité : il faut essayer d'être moins critique envers les autres, car la Loi (Charia) a ses règles que chacun se doit de respecter pour ne pas juger et condamner selon des penchants maladifs. Car avant d'utiliser des mots tels que "innovation", "Bid'a", il faut en connaître le sens, les implications et les conséquences sous peine de tomber dans l’intolérance religieuse. Al Maoulid Mag N 10 de Juillet 2009 SOCIETE Souvenir de Fez Mémoire d’hommes, les disciples de la Tidjaniya du Niger n’ont jamais vu pareille ziyara! En effet, du 17 au 24 mai s’était déroulée la ziyara tidjaniya de Fez 2009 avec la participation d’une centaine de marabouts nigériens, et pas des moindres, dont le khalife de Kiota et beaucoup d’autres. Pour les adeptes tidjanes que nous sommes, il s’agissait avant tout d’une ziyara spirituelle alors que pour l’agence organisatrice, la Croix du Sud et son correspondant marocain, “Objectif Maroc”, la visite s’inscrivait aussi et surtout dans le cadre d'un circuit touristique normal avec pour objectif principal la visite de la ville de Fez et de ses nombreux sites historiques, puis les villes cosmopolites de Rabat et de Casablanca. Dès le lundi 18 mai, après une nuit et plus d’une demi-journée de voyage, le contact tant rêvé avec la ville sainte de Fez devint une réalité. Embarqués dans des bus et flanqués de guides dignes de touristes européens fortunés, nous découvrîmes la ville millénaire de Fez dans toute sa splendeur. A l’origine du mot Fez, il y a sa version originale en arabe "Faass" qui signifie une pioche. Le nom de la ville vient, dit-on, d'une pioche retrouvée sur place et le Roi Moulay Idriss décida de nommer ainsi sa ville. Autrefois, c’était une zone hautement stratégique car protégée par les collines alentour qui lui servent de remparts naturels. Fez est aussi gâtée par la nature avec la présence en abondance de l’eau de l’oued, mais aussi des célèbres sources thermales de Moulay Yacoub et de Sidi Harazem. La légende fessie parle d'une quarantaine de sources d'eau disséminées à travers toute la ville. Tout cela fit dire au Roi Moulay Idriss que le choix du site de Fez ne relevait pas d’un hasard. Ancienne capitale du royaume, de par le traité de colonisation de 1912 à 1956 avant que les Français transfèrent la capitale à Rabat, aujourd'hui, Fez est une grande ville très moderne. C'est un joyau qui a su merveilleusement conserver ses traditions dans la modernité. En témoignent ses vieux quartiers. bien entretenus comme la célèbre Médina ou le quartier royal ou encore celui de Melha (qui veut dire le sel en arabe marocain) lesquels côtoient harmonieusement les nouveaux quartiers chics. À l'origine, Melha fut un quartier des juifs lesquels y vendaient autrefois du sel, d'où son nom. Il faut rappeler que Fez, comme le reste du Royaume, abrite toujours une importante communauté juive qui vivait depuis des millénaires aux côtés des autres Marocains musulmans comme des citoyens à part entière. Aujourd'hui, du fait de la promiscuité qui gangrène la Médina et le vieux quartier Melha, les juifs ont, en grande partie, quitté les lieux au profit de quartiers plus modernes. Preuve que Fez, à l’image de tout le Maroc d'ailleurs, reste une ville de paix et de tolérance. Fez, pour nous autres visiteurs, c'est aussi ces remparts géants bâtis par les Al Mouahad il y a de cela 1200 ans. Ces murailles emblématiques qui sont ornées de treize portes colossales taillées selon l'architecture islamique. Les remparts sont les signes d'une citée imprenable, d'une ville impériale témoin d'un passé faste et glorieux. Ces remparts géants aujourd’hui en restauration semblent protéger de nos jours encore un riche patrimoine de l’histoire de l’humanité. Fez est une ville grouillante à l'économie florissante du fait de sa position de ville-carrefour et de sa proximité d'avec l'Europe. Sa population, surtout celle des vieux quartiers, vit du tourisme et de l'artisanat, toute chose qui rapporte énormément de devises à la ville. Autre quartier important de la ville, le quartier royal, autrement dit, le palais royal, le plus grand de tout le Maroc. Le Palais est implanté hors de la Médina sur 85 ha. Et pas moins de sept portails géants sont sculptés dans ses murs (le chiffre 7 n'est pas sans évoquer les 7 jours de la semaine mais aussi les 7 versets de la première sourate du saint coran). À la devanture de chaque portail du palais, se trouve un vieux quartier de cimetière! Preuve que les Alawites (c'est ainsi qu'on appelle la famille Régnante qui sont des Shourafa'a, c'est-à-dire des descendants du prophète Mohamed (psl), sont proches du peuple et font une place à la mort comme le recommande l'islam à tout croyant doté de foi. La ville de Fez est surplombée d’un vieux fort militaire vestige du règne des Saadiens, les maîtres de Marrakech. Les lieux qui sont devenus un véritable site d’observation de la ville sainte, sont occupés par les militaires. De là, on pouvait parfaitement apercevoir le Mausolée où repose le saint shérif Sidi Ahmed Tidjani dont le Mausolée côtoie la célèbre université des Qarawiyyine. Sidi Ahmed Tidjani (né en 1150H et mort en 1230 à l'âge de 80 ans), repose dans une Zawiya qui est assurément l’une des attractions de cette ville. Cheikh Tidjani est non seulement un descendant du prophète mais aussi un érudit et surtout un grand saint qui reçut son “izn” (permis) de la part du prophète Mohamed (psl). Son corps repose ici dans l’enceinte même de sa Mosquée où il avait enfoui de ses saintes mains un secret (un nom). caché d’Allah) accompagnée d’une prière destinée à protéger les lieux et ses adeptes. Cheikh Tidjani n'avait pas inventé la tidjaniya par hasard. À l'âge de sept ans, il mémorisa le saint coran et à 15 ans, il devint Mufti. Sidi Tidjani, comme l'appellent affectueusement les Marocains, embrassa plusieurs wirds différents avant de fonder le sien propre, le wird Tidjani, après une vingtaine d’années passée dans la retraite spirituelle. C'est ce digne fils d’Afrique, ce grand Waly, que les tidjanes du Niger avaient visité. Et au-delà de notre délégation, c'était le Niger tout entier qui s'était vu honoré lors de ce mémorable voyage! Al Maoulid Mag N° 10 de Juillet 2009 bibo:issue 11 bibo:numPages 16 -- o:id 11342 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/11342 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2218 o:media/o:id 31971 31976 31977 31978 31979 31980 31981 31982 31983 31984 31985 31986 31987 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/34ef5363b214bd95d91a77eea6dbf0c60eebfd18.pdf https://islam.zmo.de/files/original/142cc840cef89e356dd25b88c94cc03721ef2e3f.tiff https://islam.zmo.de/files/original/7094ea70cab4d8bcac6bae49b852c1d5dfe8b227.tiff https://islam.zmo.de/files/original/eb09449f55cb04e8e61ee554fd050943d54349fb.tiff https://islam.zmo.de/files/original/4a73b92abbf949f4bf6929f8af3666569f9bd41f.tiff https://islam.zmo.de/files/original/fd5271d64db1ba7de85c9552385144af744f2eb2.tiff https://islam.zmo.de/files/original/01665471aeff498d44160020060b0a5af063bb8e.tiff https://islam.zmo.de/files/original/eb649dc1478cfcb2ab881f40f4729e116242c116.tiff https://islam.zmo.de/files/original/41741e78d3019edb5b49bfd8664386902fb341ba.tiff https://islam.zmo.de/files/original/b857d6056b22daf82b40b36f2dc42aef09b9f3f8.tiff https://islam.zmo.de/files/original/ecba1f5dd6c8da7fc7cd147a808067a699ce5182.tiff https://islam.zmo.de/files/original/6e694bebf6c49df22621b5988813419b6be3a350.tiff https://islam.zmo.de/files/original/601afbc10069e6157ded242554a407ae304b2d69.tiff dcterms:title Al Maoulid Magazine #11 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2218 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2010-02-26 dcterms:identifier iwac-issue-0000195 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1284 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable bibo:content Après le succès éclatant de la grande Ziyara de Fez organisée d'une main de maître par l’agence : Votre agence se tient encore à votre disposition pour le futur voyage de Kaolack. Pour tout contact, adressez-vous à : 96 59 00 62 Réflexion paraissant à l'occasion du N°11 du 26 Fév 2010, 57ème édition - Tel: (227) 96 59 00 62 / E-mail: almaoulidinfo@yahoo.fr Thème du Maoussim 2010: Les fondements de l'unité sociale dans l'Islam du Prophète bien aimé Puisque la gestion des questions religieuses requiert un engagement et une approche sans cesse renouvelées, l’Union Islamique Africaine est créée pour donner non seulement à l’organisation du Maoulid un souffle nouveau mais aussi pour faire de l’islam un outil irremplaçable d’intégration africaine, de développement et de paix. Association Union Islamique Africaine Pour un islam de développement, d'intégration sous régionale et de paix. Inauguration de la grande Mosquée de Kaolack LE Niger dignement représenté Le 27 février prochain, le monde entier se retrouvera à Kaolack pour l'inauguration de la grande Mosquée de Kaolack, un des grands fiefs de la tidjaniya en Afrique. À cette occasion, le Khalife Cheikh Moussa sera accompagné d'une forte délégation nigérienne avec une forte contribution financière. Mais ce sera vers le 13 mars après avoir célébré les deux Maoulids de Kiota. En attendant, il a dépêché ses frères, Cheikh Siragui Aboubacar et Mohamed Al Kheir Aboubacar, pour le représenter alors que d'innombrables délégations, dont celles des femmes dirigées par Seyda Oumoul Kheir Niasse, ont déjà pris la route par bus entiers. On n'a jamais vu cela! La fête de Kaolack promet ainsi d'être non seulement belle mais aussi d’être nigérienne! Société africaine d’équipement (sari) Bp: 10203 Tel: 20 73 41 11 RCCM: NI-NIA2008-B-1104 Nif: 13346/R E-mail: etskiota@intnet.ne Boulevard de la liberté Maouhd Mag N' 11 du 27 08 Fev 2010 Par: Elh. Barham Cheikh Aboubacar Hachim Directeur de publication LA MUTATION edito (SON MAIRE) - Le maire de Kaolack à Kiota p4 Une fin en apothéose Les tables rondes p7 La diabolisation systématique de la fête du Maoulid par les intégristes Wahhabites a été, à tout point de vue, une erreur tactique monumentale de leur part. Ces gens qui sont allés jusqu'à bannir de la sphère islamique tout promoteur de cette fête, lui ont ouvert, sans le vouloir, des perspectives inespérées en s'y attaquant quand il ne fallait pas et là où il ne fallait pas. D'où des réactions de défense en chaîne qui s'organisent de partout pour prendre la défense de ce patrimoine qu'est le Maoulid mais aussi pour faire échec à ces attaques. L'islam au-delà du profane p10 Bouterfa expose à Kiota p11 Les fondements de Ce n'est pas un hasard si le Maoulid, depuis sa création il y a cinquante-sept ans, n'a jamais raté un seul de ses rendez-vous en dépit des aléas de toutes sortes. C'est que le Maoulid repose sur une base solide, l'adhésion populaire. La vitalité extraordinaire de cette Fête réside en fait dans son enrage dans les textes et la culture islamique profonde. De ce fait, aucune autorité ou individu n’a réussi à l’interdire ou à l’occulter, pas par faute d’avoir essayé parfois, mais juste parce que le Maoulid échappe à toute instrumentalisation. Apolitique, le Maoulid n'est pas une fête sponsorisée de l'extérieur, il ne dépend donc des subsides d'aucune puissance étrangère. Il ne correspond non plus à aucun de ces "machins" télécommandés et qui sont en train de semer la pagaille dans nos murs. Le Maoulid est une fête islamique spontanée et motivée par un amour sincère et profond envers le prophète. En cela, il correspond parfaitement au bon sens islamique et à la culture africaine. À bien y regarder, le Maoulid prend aussi et surtout l’allure d’un gigantesque forum de prédication avec pour principal point d'ancrage la vie et l’œuvre du prophète Mohamed (psl), c'est-à-dire la vivification de sa noble sounnah. Dès lors, on comprend la volonté affichée des nouvelles générations à faire du maoulid un instrument de propagation de cette sounnah du prophète en utilisant, s’il le faut, les moyens les plus modernes pour y arriver. sounnah du prophète Mouhamed (psl). P12 - Les droits de l'homme en islam P12 - La France à Kiota D'où l'idée de la création de l'Association Union Islamique africaine comme structure officielle d’organisation et de gestion de cette fête. Car le Maoulid est géré jusque-là par un comité ad-hoc qui semble plutôt s'essouffler, à en juger par ses difficultés à décanter les bouchons monstres qui se créent à l’occasion de chaque édition. Aussi, pour répondre aux exigences des temps modernes, les aspects intellectuels et culturels du Maoulid sont renforcés à travers l’organisation d'une quinzaine culturelle concomitante. Son but est d’offrir un maximum d'activités culturelles islamiques et d’informations religieuses au public dont la demande reste insatiable. C’est ainsi que l'idée du Maoussim a vu le jour. Son programme va des émissions radiophoniques et télévisuelles dans tous les médias et dans toutes les langues, à des conférences-débats modernes, mais aussi des soirées culturelles, des prêches et des Zikrs organisés tout au long des deux semaines. Aussi pour chaque édition, une thématique est retenue. Son sujet doit être vaste, actuel et ayant un lien avec la vie du prophète. Pour tout cela, la commission d'organisation du Maoussim est à pied d'œuvre pour se doter de son site internet propre et pour améliorer les autres supports classiques, tels les journaux en français et arabe ainsi que les brochures et les innombrables supports audio et vidéo qui foisonnent habituellement à l'occasion de l'événement. C’est dire que non seulement le Maoulid ne meurt pas mais aussi il est en train de se moderniser à une vitesse grand V. N’en déplaise à ceux qui sont pressés de l'enterrer. Périodique Islamique d'Information et de réflexion paraissant à l'occasion des fêtes du maoulid | N°11 du 26/02/2010 | 57ème édition de WolaS Tel: (227) 96 59 00 62 E-mail: almaoulidinfo@yahoo.fr Directeur de publication: Elh. Barham Cheikh Comité de rédaction: - Med Rabany Zakar - Mamadoul Tayab Issa - Mouhamed Mamoudou - Abdoul Lawi Cheikh Service commercial: Loubé Kountchetan Impression: ONEP 3 000 exemplaires Al Maoulid Mag N° 11 du 27-28 Fév 2010 Société Pour la première fois, un maire de la Ville de Kaolack est venu en visite à Kiota. C'était le 07 février 2010 suite aux 25e anniversaires de l’ONG ISLAMIC RELIEF tenu à l'Hôtel Gawey. Le Maire Madieyna Diouf, ancien ministre des transports, ancien député national et aujourd'hui la deuxième personnalité du parti de Moustapha Niasse, l'AFP. Pour le Maire, le voyage de Kiota s'imposait dans la mesure où les deux villes sont liées par l’histoire et la religion et que la ville de Kaolack semble plus célébrée auprès de beaucoup de Nigériens que la ville de Dakar... En attendant l'arrivée du Khalife et sa délégation à l'inauguration de la Mosquée de Cheikh Ibrahima Niasse, le Maire a tenu à assurer au Khalife toute la disponibilité de sa ville à les recevoir en hôte de marque. Il a aussi rendu une visite de courtoisie à Seyda Oumoulkheir Niasse avant d'aller sur la tombe du Cheikh pour se recueillir. Le 2e anniversaire de Cheikh Ahmed Tidjani fêté chez Ali Dan Sabro L'initiative mérite d’être saluée, le 7 février, la communauté tidjane de Niamey s'est retrouvée dans une grande Zawiya pour fêter pour la deuxième fois l'anniversaire du fondateur de la Tidjaniya. Dans une atmosphère sympathique faite de chants, de zikr et de lecture de sa biographie. Projection d’un film signé Pearl.T. Robinson à Kiota Le 18 août 2009, la journaliste américaine Pearl.T. Robinson a effectué une projection de son film documentaire titré en Haoussa: "Kwazon Mata..." C’était à l'amphithéâtre de la FSEJ après une séance de projection à Kiota. Sortie de la 1ère promotion de l’école coranique des vacances chez Seyda Zahra Cheikh La sortie de la première promotion 2009 des élèves de l'école coranique de Seyda Zahra Cheikh, avait connu un succès. Cette idée originale de "Récupérer" les élèves en vacances pour leur apprendre des rudiments très importants du Coran et de l'islam est à encourager. À leur sortie, les élèves, malgré leurs âges, maîtrisent tout des ablutions et des prières. Pour Monsieur Madieyna Diouf, sa visite à Kiota est avant tout une visite familiale doublée d'une visite spirituelle qu'il ne serait pas prêt d'oublier. Relevant beaucoup de similitudes entre sa ville et Kiota, il a émis le vœu de voir les deux communes collaborer à l'avenir pour asseoir un véritable système d'échange dans plusieurs domaines de développement tels que les échanges d'expériences en matière d'organisation des fêtes religieuses, l'assistance mutuelle, la promotion des écoles coraniques, celle de la femme, etc. Bref, Kiota et Kaolack ont à partager plus d'une chose. Al Maouhd Mag N°11 du 27-28 Fév 2010 Religion Cheikh Paroles de sagesse "Le sens de la justice, c'est par exemple la faculté de trancher un litige, s’il le faut, en faveur de son ennemi juré contre son meilleur ami, sans états d’âme Cheikh Aboubacar Hachim Tu as guéri les âmes par la foi, Tu as libéré les esprits par le travail, Tu as pacifié les cœurs par l'amour, Tu as ennobli les gestes par la tolérance, Tu as assagi les mœurs par la science. Et tu as atteint les sommets par la crainte d'Allah. Barham Cheikh Al Maoulid Mag N°11 du 27-28 Fev 2010 Société Colloque "les voix d'amour" à Kiota : UNE FIN EN APOTHÉOSE Le vendredi 12 Fev 2010 a pris fin le colloque sur "les voix d'amour" en toute beauté sous la forme d'une Ziayara pour le moins originale. En effet, les participants à cette première édition du genre, le premier au Niger et à l'université Abdou Moumouni Dioffo, ont tenu à faire le déplacement de la ville de Kiota, qui plus est, un jour de vendredi comme le soulignait bien le Khalife dans un bref discours d'accueil adressé à ses hôtes dont l'ambassadeur de la France en personne. La cérémonie très solennelle parce qu'annoncée depuis plusieurs jours par la Radio Communautaire et dans les... Annonces à la Mosquée, ont drainé une foule extraordinaire dans la pure tradition d'accueil à Kiota. Accueillis à bras ouverts par le Khalife en personne, la cérémonie d'accueil s'est déplacée de la rue au grand hangar de réception devant la demeure du Khalife, où des fauteuils et des chaises étaient installés. L'ambiance était chaleureuse. Le temps de bien s'installer, une équipe de chants composée de jeunes berça tout le monde pendant une bonne dizaine de minutes. Par la suite, le SG de la Commune rurale de Kiota dit son mot de bienvenue avant que Mme Salamtou Sow, l'organisatrice principale du colloque, ne prenne la parole pour faire les présentations des invités. Il y avait son excellence l'ambassadeur accompagné de son chargé d'affaires culturelles M. Nicolas Groper, Mme Christiane Seydou, enseignant chercheur et spécialiste en littérature peulh, Jean Yves Moisseron IRD/France, Dr. Seyni Moumouni, chercheur IRSH/Niamey, Samba Dieng, enseignant chercheur université Cheikh Anta Diop, Dakar et spécialiste. d'Elh Omaf el Fouty, Said Bouterfa d'Algérie, codicologue et photographe, Issa Diallo, enseignant chercheur CNRST, Ouagadougou, Denis Gril d'Aix en Provence, un Mouquaddam de la voie Shaziliyya. Il y avait aussi des étudiants et des anonymes. Dans un bref discours, le Khalife Moussa Aboubacar avait souhaité la bienvenue aux invités et situa toute l'importance de la Ziyara en islam qui, disait-il, se place en mérite au-dessus de toutes les autres formes d’adoration en citant des hadiths explicites. Et il remercia son excellence l'ambassadeur de France qui n'a pas ménagé son temps pour faire le déplacement de Kiota en compagnie des invités. Tout cela porte la marque d'une estime venue de la profondeur des cœurs, avait-il ajouté. Pour sa part, l'ambassadeur qui, au départ, n'était pas programmé pour prendre la parole, n'a pas résisté à l'envie de dire un mot de remerciement à l'endroit de la foule et du Khalife. Il affirma entre autres : "Nous sommes ici pour présenter notre amitié et notre respect pour le Khalife." et sa communauté et nous vous remercions sincèrement du fond du cœur pour cet accueil." a dit l'ambassadeur de France. Après une pause d'une bonne dizaine de minutes agrémentées par les animateurs en Zikr qui étaient écoutés quasi religieusement, le Khalife fit la Fatiha et s'engouffra dans son appartement avec ses invités. Au terme d'un copieux déjeuner, les invités musulmans effectuèrent la prière de vendredi en compagnie du Khalife qui, dans son discours de fin de prière, parla de l'importance des personnalités venues à Kiota. Et c’est de retour à la résidence que les discours portant proprement sur les thèmes du colloque avaient débuté. Après l'ouverture par le SG de la Mairie de Kiota qui dit quelques mots sur les potentialités de sa commune et ses difficultés, Elh Barham Cheikh a dit un mot sur la spiritualité telle que vécue par les populations de Kiota à l'ombre de Cheikh Aboubacar Hachim. Il situa l'importance du chant d'amour dans l'enseignement de Cheikh Aboubacar Hachim (1913-2004). À Kiota disait-il Le chant soufi rythme le quotidien des gens. Et la vie spirituelle démarre au milieu de la nuit avec des chants et se poursuit au rythme des activités et des prières. Très applaudis, parlant de Cheikh Aboubacar Hachim, Elh. Barham dit que c’était un rassembleur, un homme de paix et d'amour et étaya ses propos d'anecdotes fort enrichissantes. Deux autres étudiants, les frères Aboubacar Hassane Kotchiri et Khalifa Hassane Kotchiri, ont également déclamé des poèmes soufis tout en soulignant avec brio la genèse des voix d'amour à Kiota, avant et après l'avènement de Cheikh Aboubacar Hachim. Le premier qui avait déjà écrit un mémoire sur le chant soufi à Kiota a fait état de l'évolution du phénomène qui se poursuit, disait-il, aujourd'hui encore avec les nouvelles générations. Chacun des orateurs, de son côté, a souligné un aspect particulier des voix d'amour dans le contexte spirituel qu'est celui de la cité tidjane de Kiota. Avant de prendre congé, l'ambassadeur eut un ultime entretien en tête-à-tête avec le Khalife avant de partir rendre une visite de courtoisie à Seyda Oumoulkheir Niasse accompagné de toute la délégation. Au moment de monter dans sa voiture, l'ambassadeur a reçu en cadeau un magnifique bélier blanc cornu de la part du Khalife, symbole vivant de la vivacité et de la pureté de cette coopération naissante entre la France et la communauté Tidjane de Kiota. Abdoul lawi Cheikh Al Maoulid Mag N^ll du 27-28 Fév 2010 Culture et le puits de Zemzem (ou puits d’Agar). Tout comme il maintiendra d'autres pratiques anciennes dans le pèlerinage actuel : Les circuits autour de la Ka'aba, l’immolation d'animaux à Arafa, le rejet des pierres ou lapidation du Satan sont aussi maintenus dans le giron de la foi islamique. Saïd Bouterfa expose à Kiota Tout cela montre une capacité originelle de cette religion à ses débuts déjà, à transformer la culture profane en une culture spirituelle, sans rien perdre de son authenticité et de sa pureté. N'est-ce pas ce qui cadre parfaitement avec la mission civilisatrice de l’islam? Aujourd'hui c'est cette capacité d'adaptation que certains ont réussi à tuer à l'intérieur de l'islam d'où la perte de vitesse constatée dans la Oummah. A la question de savoir s'il faut moderniser l'islam, certains esprits obtus ont rétorqué que c'est plutôt la modernité qui a besoin d’être islamisée! C’est ainsi qu’on a commis le crime historique de tuer l'Ijtihad qui est l'effort intellectuel par excellence lequel vise à interpréter les textes islamiques suivant leur contexte et non selon un schéma figé. Ceux qui avaient décidé cela ne possédaient certes ni ordinateur ni internet, ils n’avaient ni le fax ni le téléphone, en cela ils avaient peut-être raison. Aujourd'hui nous disposons, au 21e siècle, de tout cela et de la liberté, n'est-ce pas l’époque idéale pour revisiter l’ijtihad? Et pendant que les portails de l’ijtihad se refermaient sur notre Oummah, d'autres nations menaient tambour battant leurs révolutions culturelles, industrielles et intellectuelles. Et les portes du progrès et de la pensée saine et productive dont l'islam fut le pionnier pendant des siècles, se sont presque définitivement refermées sur lui. Comme pour enfoncer le clou, certaines nations musulmanes qui gardent encore des leviers importants de l'islam dans leurs mains, pensent leur heure arrivée ; celle de prendre pour de bon les commandes du bateau sans capitaine de l'islam sans savoir quoi en faire réellement. Ces nations vont ériger leur esprit razzieur et leur chauvinisme étroit au rang d'une vertu islamique planétaire. Résultat, la Oummah est restée figée depuis des siècles. Divisée, exploitée et manipulée, elle est incapable de faire face aux défis du temps moderne. Et elle risque bien d'y demeurer tant qu'elle continue de tourner le dos à son esprit originel d'ouverture, de tolérance et d'amour. Si l'islam a encore une chance de s'en sortir cela ne peut provenir probablement que du côté du monde soufi qui fait preuve d'une ouverture et d'une tolérance à toute épreuve. Sur ce sujet, ayant vu aujourd'hui les limites tragiques d'un certain islam qui se disait 'moderne et actif', certains analystes, hier farouches adversaires de l'islam soufi, sont en train de faire une marche en arrière à cent quatre-vingts degrés. Si on trouve du soufisme en Afrique, en Amérique, en Asie et dans l'islam chinois, c'est parce que les manuels soufis étaient les premiers à parcourir ces contrées mais aussi parce que le soufisme est le support le mieux adapté aux cultures des peuples de ces contrées pour transmettre le message de l’islam. En Afrique, cela se voit surtout dans la transformation plus ou moins réussie des dynasties locales parfois en des dynasties spirituelles. Les différents Cheikhs soufis d'Afrique ne trouvaient pas de difficultés à puiser des traditions locales ce qu'elles avaient de meilleur pour servir la cause de l'islam. Le système de giottisme, débarrassé de toute discrimination raciale ou clanique, est presque reconduit au profit exclusif de la religion et non du chef. Par exemple en Afrique de l'Ouest, lorsque le Cheikh prend la parole publiquement, il est talonné par un interprète aguerri en la matière dont le rôle est de porter loin la voix du Cheikh. Ceci, à en croire les spécialistes, parce que selon une certaine tradition africaine, le chef ne doit pas parler à haute voix et lorsqu'il arrive qu'il hésite dans son discours ou trébuche sur les mots, son interprète aura toujours le temps de corriger. Le chef en Afrique, on le sait, est sacré, n'en déplaise à certains. Cela avait permis aux cheikhs d'asseoir leur autorité. Le Sérigne Touba du Sénégal, pour faire le maoulid, a dû transformer une grande fête païenne appelée “maggal” en une fête de maoulid. Le Sérigne Touba, par sa sagesse, s'était gardé de changer le nom païen de cette fête pour mieux attirer les villageois car il s'était fixé comme objectif de travailler sur le contenu plutôt que sur la forme. Le résultat est une des plus grandes et des plus populaires fêtes islamiques en Afrique au Sud du Sahara. C’est cela l'islam universel, celui-là même qui... s'adapte à toutes les cultures et à toutes les situations. Et c'est ce qu'il nous faut. Ce mercredi 17 février, un événement historique a lieu à Kiota. C’est l’exposition internationale de photos intitulée "Traces de lumières" de l’Algérien Saïd Bouterfa initiée en marge du colloque "les voix d’amour". L’exposition qui s’est tenue tout au long de la semaine s’est déplacée dans la cité tidjane comme prévu. Dirigée par l’auteur lui-même, une trentaine de tableaux retrace, comme l’indique le nom de l’exposition, “les traces de lumière” du soufisme maghrébin. De Aïn Madhi à Bourarra en passant par Fez et Tamassini, des images vivantes nous montrent la splendeur de la spiritualité au quotidien de ces hauts lieux de l’islam et du soufisme. Des photos chatoyantes réalisées d’une main de maître par un professionnel ne peuvent qu’attirer l’attention. C’est ce qui s’est passé à Kiota où le Khalife et ses fidèles s’y sont longuement attardés non sans intérêt. Ce ne sont pas les photos qui constituent une nouveauté pour le public d’ici ni les tombeaux des saints?. Mais les gens sont tout juste ravis de redécouvrir des scènes qui leur sont somme toute familières. Said Bouterfa Vivement la prochaine collection qui fera aussi ressortir le très joli Mausolée du Cheikh Aboubacar Hachim. Bravo Bouterfa!. Trace de lum-Cte-» i*^ Barham Al Maoulid Mag N°11 du 27-28 Fev 2010 SOCIETE Les fondements de la justice sociale dans la sounnah du prophète Mohamed (saw) Le prophète Mohamed (psi) a dit: {{Les croyants dans leur compassion et leur amour mutuels, sont à l’image du corps humain: dès que l'un de ses membres se trouve être malade, tout le reste du corps souffre d'insomnie et de fièvre.}} {{Les croyants qui ont la foi la plus parfaite sont ceux qui ont le meilleur caractère. Et les meilleurs d'entre eux sont ceux qui sont les meilleurs avec leurs femmes.}} {{Nul d'entre vous n'est tout à fait croyant jusqu'à ce qu'il aime pour son frère ce qu'il aime pour lui-même.}} {{Le Tout-Miséricordieux est clément avec ceux qui le sont. Soyez cléments}} Envers votre prochain, et Dieu sera clément envers vous. Sourire à votre frère est un acte de charité... Une bonne parole est une charité. Quiconque croit en Dieu et au Jour Dernier (le Jour du Jugement) doit être bon avec son voisin. Dieu ne vous juge pas en fonction de votre apparence et de vos richesses, mais Il regarde vos cœurs et observe vos actions. Payez son salaire au travailleur avant que sa sueur n'ait eu le temps de sécher. Un homme qui marchait sur un chemin ressentit une grande soif. Il atteignit un puits, y descendit, but, et en ressortit. C'est alors qu'il aperçut un chien haletant et léchant la terre humide tellement il avait soif. L'homme se dit : “Ce chien souffre de la soif autant que j'en souffrais moi-même." Alors il redescendit dans le puits, remplit d'eau sa chaussure et en abreuva le chien. Dieu le remercia et lui pardonna ses péchés. On demanda au prophète : “Ô messager de Dieu, sommes-nous récompensés pour nos bonnes actions envers les animaux?" Il dit : Pour toute créature vivante, il y a une récompense à qui leur fait du bien. Les droits de l'homme et la justice en islam L'islam accorde plusieurs droits aux individus. Voici quelques-uns de ces droits que l'islam protège. La vie et les biens de tous les citoyens d'un état islamique sont considérés comme sacrés, que la personne soit musulmane ou non. L'islam protège également l'honneur des gens. Donc en islam, insulter les autres ou rire d'eux n'est pas permis. Le prophète Mohammed a dit: "En vérité, votre sang, vos biens et votre honneur sont inviolables." Le racisme n'a pas sa place en islam, car le Coran parle d'égalité entre les hommes en ces termes: "Ô hommes! Nous vous avons créés d’un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès de Dieu, est le plus pieux." Dieu est certes Omniscient et Grand Savoir." (Coran, 49:13) L'islam rejette le favoritisme envers certaines personnes ou certaines classes à cause de leurs richesses, de leur... pouvoir, ou de leur race. Dieu a créé les êtres humains égaux et on ne peut faire de distinction entre eux que sur la base de leur foi et de leur piété. Le prophète a dit: {Ô vous qui m’écoutez! Vous n'avez qu’un seul Dieu et vous n'avez qu'un seul et même ancêtre (Adam). Un Arabe n'est pas meilleur qu'un non-Arabe, et un non-Arabe n'est pas meilleur qu'un Arabe. Et un rouge (un blanc au teint rouge) n'est pas meilleur qu'un noir, et un noir n'est pas meilleur qu'un rouge, sauf au niveau de la piété.} Un des problèmes majeurs auxquels doit faire face l'humanité, de nos jours, est le racisme. Les pays développés sont capables d'envoyer un homme sur la lune, mais ils sont incapables de faire cesser la haine et la lutte entre les hommes. Mais aussi des États islamiques sont capables de se réclamer de l'islam mais sont incapables d'appliquer ses principes d'égalité et d'amour entre les hommes et même parfois entre croyants d'une même religion. L'islam est une religion de justice. Dieu a dit: Certes Dieu vous commande de rendre les dépôts à leurs ayants droit, et quand vous jugez entre des gens, de juger avec équité. (4:58) ...et soyez équitables, car Dieu aime les équitables. (Coran, 49:9) Nous devons même être justes envers ceux que nous détestons, comme Dieu l'a dit: ...Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l'équité: cela est plus proche de la piété... (Coran, 5:8) Le prophète Mohammed a dit: {Prenez garde à l'injustice, car l'injustice se traduira en ténèbres au Jour du Jugement.} Et ceux qui n'auront pas obtenu leurs droits (i.e. ce qu'ils peuvent légitimement revendiquer) dans cette vie les obtiendront au Jour du Jugement, car le prophète a dit: {Au Jour du Jugement, les droits seront donnés à ceux à qui ils sont dus (et les torts seront réparés)...} L'égalité dans la justice Les normes coraniques de justice transcendent les considérations de race, de religion, de couleur et de croyances, car il est ordonné aux... Musulmans de se montrer justes autant envers leurs parents et amis qu'envers leurs ennemis, et de se montrer justes à tous les niveaux : "Ô vous qui croyez! Observez strictement la justice quand vous témoignez devant Dieu, même si c'est contre vous-mêmes, vos parents ou votre famille proche, ou qu'il s'agisse d'un riche ou d'un pauvre." (Coran 4:135) L'importance de la justice Le Coran, qui est l'écriture sacrée de l'islam, considère la justice comme une vertu suprême. Il s'agit d'un des objectifs de base de l'islam, si important que dans l'ordre de priorité, il vient tout juste après la reconnaissance du droit de Dieu d'être adoré de façon exclusive (tawhid) et la reconnaissance de Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) comme prophète. Dieu déclare, dans le Coran : "Certes, Dieu enjoint la justice, la bienfaisance et l'assistance aux proches. Et Il interdit l'indécence, l'injustice et la rébellion." (Coran 16:90) Et dans un autre verset : "Ô vous qui croyez! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Dieu et (soyez) des témoins équitables." (Coran 5:8) On peut donc conclure que la justice est une obligation en islam et que l'injustice est une interdiction. Le rôle central de la justice dans le système de valeurs coranique est démontré par le verset suivant : "Nous avons effectivement envoyé Nos messagers avec des preuves évidentes, et Nous avons révélé, par leur intermédiaire, l'Écriture et la Balance, afin que les gens établissent la justice." (Coran 57:25) Comme le verset fait allusion à "Nos messagers", cela signifie que l'établissement de la justice a été l'objectif de toutes les révélations et de toutes les Écritures envoyées à l'humanité. Le verset démontre également que la justice doit être mesurée et établie selon les critères et directives établis par la révélation. L'islam aborde la justice de façon globale. Tout chemin qui mène vers la justice est considéré comme étant en harmonie avec la loi islamique. Dieu a exigé des hommes la justice, et bien qu'Il n'ait pas indiqué un chemin précis à suivre. Il nous a fourni des lignes directrices pour l'atteindre. Il n'a ni prescrit de moyens fixes ni déclaré invalides certains moyens ou méthodes pour l'atteindre. Par conséquent, tous les moyens ou méthodes qui facilitent et font avancer la cause de la justice sans aller à l’encontre de la loi islamique sont valides. Selon un autre verset coranique : "Et ne laissez point votre haine pour un peuple vous inciter à être injustes. Soyez justes; cela est plus proche de la piété." (Coran 5:8) En ce qui a trait aux relations avec les non-musulmans, le Coran déclare : "Dieu ne vous interdit pas d'être bons et justes envers ceux qui ne vous ont pas combattus à cause de votre religion et qui ne vous ont pas expulsés de vos demeures." (Coran 60:8) Les spécialistes du Coran ont conclu que ces règles s'appliquent à toutes les nations et aux fidèles de toutes les religions, donc à toute l’humanité. Selon le Coran, la justice est une obligation. C'est pourquoi il a été dit au Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) : "Mais si tu les juges, alors que ce soit en toute équité..." (Coran 5:42) "Certes, Nous t'avons révélé le Livre avec la vérité, afin que tu juges entre les gens selon ce que Dieu t'a appris." (Coran 4:105) De plus, le Prophète a été envoyé comme juge parmi les hommes, et Dieu lui a demandé de dire aux gens : "...dis-leur seulement : 'Je crois à toutes les Écritures que Dieu a révélées. Et il m'a été commandé d'être équitable entre vous.'" (Coran 42:15) L'un des objectifs de base du Coran consiste à établir les principes de foi et de justice. Le Coran exige que la justice s'applique à tous et affirme qu'il s'agit là d'un droit qui revient à tous les êtres humains selon la loi islamique. L'engagement intemporel du Coran aux normes fondamentales de justice se traduit en ces termes : "Et la parole de ton Seigneur s'accomplit en toute vérité et équité. Nul ne peut modifier Ses paroles." (Coran 6:115) Appliquer la justice est une responsabilité que Dieu a confiée aux êtres humains et en ce sens, elle doit être appliquée avec un discernement qui va au-delà d'une simple conformité rigide à un ensemble de règles. Le Coran dit : "Certes, Dieu vous commande de rendre leurs dépôts à leurs propriétaires et de juger avec équité lorsque vous jugez entre les gens." (Coran 4:58) La justice et le moi Le concept coranique de la justice fait aussi de cette dernière une vertu personnelle et un niveau d'excellence morale qu'un croyant est encouragé à atteindre et qui fait partie de la conscience permanente qu'il a de la présence de Dieu. Dieu dit : Qu'est-ce que la justice en islam? Du point de vue islamique, la justice signifie faire occuper à une chose sa place légitime. Elle signifie également de traiter de façon égale tous les individus. En islam, la justice est aussi considérée comme une vertu morale et une qualité, comme c'est le cas dans la tradition occidentale. La justice est proche de l'égalité en ce sens qu'elle crée un équilibre dans la répartition des droits et obligations, mais les deux ne sont pas identiques. Parfois, on arrive à la justice en passant par l'inégalité, comme lors d'une distribution inégale des richesses. Le prophète de l'islam (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit : "Il y a sept catégories de personnes que Dieu abritera sous Son ombre au Jour où il n'y aura aucune ombre à part la Sienne. L'une d'elles est un dirigeant juste." (Sahih Mouslim) Et Dieu a dit : "Ô Mes serviteurs! Je me suis interdit l'injustice à Moi-même, et Je vous l'ai également interdite. Ne soyez donc pas injustes les uns envers les autres." (Sahih Mouslim) Ainsi, la justice représente la rectitude morale et l'équité, et signifie que chaque chose devrait occuper sa place légitime. Maoulid Mag N°11 du 27-28 Fev 2010 Le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit : "Crains Dieu et sois juste envers tes enfants." Le Coran dit aux croyants : "Et si vous donnez votre parole, soyez équitables, même si cela va [à l'encontre de l'intérêt] d'un proche parent." (Coran 6:152) Exemples où la justice est encouragée dans le Coran Le Coran fait également référence à des cas particuliers et à certains contextes où la justice doit être appliquée. C'est le cas du juste traitement des orphelins. Dieu dit : "Et ne vous approchez des biens de l'orphelin que de la meilleure manière, jusqu'à ce qu'il ait atteint sa majorité. Donnez le bon poids et la bonne mesure, en toute justice." (Coran 6:152, voir aussi 89:17, 93:9, et 107:2) Les transactions honnêtes et justes, telles que mentionnées dans le verset ci-dessus ("donnez le bon poids et la bonne mesure") sont aussi mentionnées dans d'autres versets du Coran où l'accent est mis sur la justice au niveau des achats, des ventes et, par extension, des transactions commerciales en général. Toute une sourate du Coran (sourah al-Moutaffifine - Les fraudeurs (83)) parle de la façon dont la colère divine s'abat sur les fraudeurs. On retrouve également des références à la justice dans Le contexte de la polygamie. Le Coran ordonne le traitement équitable entre les épouses. Le verset de la polygamie commence par une référence aux orphelines, qui sont plus susceptibles d'être exposées aux dépravations et aux injustices. Lorsqu'elles sont en âge d'être mariées, elles devraient l'être, même si cela doit se faire au sein d'un mariage polygame, et surtout lorsqu'il y a un déséquilibre entre le nombre de femmes et d'hommes comme c'était le cas après la bataille d'Ouhoud, lorsque ce verset a été révélé. La France à la recherche du temps perdu... à Kiota! À Kiota, on n'a pas vu un représentant de la France, pays colonisateur du Niger, depuis l’époque sombre de la colonisation. À cette époque, nous racontait Cheikh Aboubacar Hachim, les différents gouverneurs blancs de Niamey, en route vers Filingué, marquaient une petite pause pour juste le saluer lui et ses fidèles rassemblés au bord de la route pour les accueillir. Bien qu'étant des colons, ils affichaient à l’égard du Cheikh un respect constant. En dépit du Passif colonial peu glorieux pour la France comme le massacre de la famille du Cheikh Hamahoullah, un grand Cheikh de la Tidjaniya, onze grains du côté de Nioro au Mali et mort en exil aux mains des Français à Vals-les-Bains. En dépit de cela, le Cheikh ne voulait pas garder de rancune à la France. Il lui arrivait même d’être positif à l'égard de certains colons comme ce gouverneur général de l'AOF qu'il visita en compagnie de Cheikh Ibrahima Niasse à Dakar. “Le grand blanc", après avoir su qui il était, eut l'amabilité à la fin de leur rencontre, de lui montrer des courriers diffamatoires écrits contre le Cheikh par des Nigériens que ce dernier connaissait et qu’il côtoyait. Des gens que le Cheikh pensait être plus ou moins des amis et qui demandaient au gouverneur sa déportation pure et simple! Tout cela est tombé aujourd'hui dans les oubliettes de l'histoire. Quant à la France, elle se préoccupe plus que jamais de son avenir dans son précaré. Elle veut continuer à exploiter tranquillement “son" uranium. Cela, il lui faut aussi une image auprès du peuple. Surtout lorsqu'elle est précédée par les Américains, les Arabes et les Belges sur une place aussi forte comme Kiota. Il y a donc urgence à s'afficher avant que n'arrivent les Chinois! Dans tous les cas, la France diplomatique n'en revenait pas devant son retard considérable accusé à Kiota, c'est-à-dire son ignorance de ce qui s'y passait depuis tant d'années. Profitant du colloque sur les voix d’amour et les chants soufis, l'ambassadeur français, un homme simple et apparemment très à l'aise dans cette foule musulmane, a pris la parole plusieurs fois comme pour dire : “Nous sommes là, nous aussi!" Très ravi, le diplomate a aussi promis de revenir. On peut dire, rien qu'en cela, que le colloque sur “les voix d'amour" a connu un épilogue en tout amour! Al Maoulid a été révélé. Mais, comme le déclare le Coran : "... mais si vous craignez de ne pouvoir être juste envers elles, alors une seule..." (Coran 4:3). En conclusion, établir la justice, selon Sarkhasi, un grand... juriste musulman, est classé comme un des actes de dévotion les plus nobles qui soient, tout juste après la croyance en Dieu. C'est la plus grande des responsabilités confiées aux prophètes et c'est la plus grande justification de l'intendance de l'homme sur terre. Maoulid Mag N° 11 du 27-28 fév 2010 SOCIETE Vie et œuvre du Cheikh Uthmân Dan Fodio (1754-1817) De l'islam au soufisme Seydou MOUMOUNI Préfacé de Souleymane Bachir Diagne Le Cheikh Uthmân dan Fodio (1754-1817) est une figure mythique de l'histoire de la pensée islamique en Afrique de l'Ouest. La vie et l'œuvre du Cheikh Uthmân dan Fodio ont été l'objet, depuis plusieurs années, de travaux (éditions critiques, traductions et études monographiques) par d'éminents spécialistes. Mais si divers aspects de la doctrine du Cheikh dan Fodio ont bénéficié de cette attention, nous ne pouvons pas en dire autant de l'œuvre relative au soufisme, mystique musulmane qui est restée relativement ignorée. Dans les travaux sur l'histoire des formations des ordres mystiques en Afrique, l'apport du soufisme dans l'œuvre du cheik se distingue à trois niveaux : la littérature technique à usage interne destinée aux aspirants ; les textes décrivant ses expériences spirituelles et initiatiques ; et, enfin, les textes à caractère polémique et spéculatif sur le rapport entre soufisme et les autres doctrines islamiques. Cet ouvrage retrace à travers des manuscrits inédits la vie et l'œuvre mystique de ce grand cheik, "al-mujadid" (le rénovateur), comme on le désigne dans la tradition musulmane ouest-africaine. Seyni MOUMOUNI, islamologue, diplômé de Cultures et Sociétés dans le monde arabe et musulman, auteur d'une thèse sur le cheik Uthmân dan Fodio à l'Université Bordeaux 3, est enseignant-chercheur à l'Institut de Recherches en Sciences CEDEF. Les réserves émises par le Niger, traduites et commentées en langue arabe, afin de permettre à la grande majorité des musulmans toujours exclue des débats sur les questions... Intéressant la vie de la nation, le journal Al Maoulid, dans sa version arabe, met à la disposition des marabouts une documentation traduite qui leur permettant d’accéder en toute objectivité aux contenus du texte du “protocole" connu sous le nom de la CEDEF: Al Maoulid-Mag-N°11 du 27-28 Fév 2010. bibo:issue 11 bibo:numPages 12 -- o:id 11352 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/11352 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2218 o:media/o:id 31973 32024 32025 32026 32027 32028 32029 32030 32031 32032 32033 32034 32035 32036 32037 32038 32039 32040 32041 32042 32043 32044 32045 32046 32047 32048 32049 32050 32051 32052 32053 32054 32055 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/bf446183f215983be65178c25d3c186f779d8d7e.pdf https://islam.zmo.de/files/original/55f6ed21cbdbe304564ef2d2a6612d0fe4951307.tiff https://islam.zmo.de/files/original/e13b77877d391fdfe9d8ff056ed8d668fd73ef21.tiff https://islam.zmo.de/files/original/8c9f3dd45addb584f69cd989e72d859de4b071fe.tiff https://islam.zmo.de/files/original/2bbd2f778c087b7b25d940c2eefdc1d62e41ba1d.tiff https://islam.zmo.de/files/original/61fb809314d5e6e48181e55bbe4f0061eeee3016.tiff https://islam.zmo.de/files/original/3307ed870414be66c684158308e5323830962ed9.tiff https://islam.zmo.de/files/original/c3ab315286d685d9061992c368595c23026be23c.tiff https://islam.zmo.de/files/original/985edda8b594497202e6404e3107ac011306a72d.tiff https://islam.zmo.de/files/original/638556ab1c22a9f2a3cd4d6b5c9a0f9286c8caa9.tiff https://islam.zmo.de/files/original/28703e3069b47e6039d8762bff2ba28747ebf7be.tiff https://islam.zmo.de/files/original/011a943c9d614388835d8487a24b82860eb6a25e.tiff https://islam.zmo.de/files/original/37e92500542109e92701cff3349b0ffa76465c40.tiff https://islam.zmo.de/files/original/8adfb3d6f70f3707feab00767c12596d9c9e838f.tiff https://islam.zmo.de/files/original/9633813cc596ae72edd3ae458982885c718b97cb.tiff https://islam.zmo.de/files/original/7ee19b6b9b2a441eb15a72dbf845ae0a99032821.tiff https://islam.zmo.de/files/original/2751b36e2088ce741df9d4b5bda7ed3119c87888.tiff https://islam.zmo.de/files/original/2084cac1ceb2cc19b39f7bbf57d16950c8fd7177.tiff https://islam.zmo.de/files/original/2ae076c441d2becfb043a006715e5b68bc426211.tiff https://islam.zmo.de/files/original/dd837e999e6f312f6da19a8cc77829cddbbd1e2f.tiff https://islam.zmo.de/files/original/2da66725b61844166cc09ecd7339816af96287e6.tiff https://islam.zmo.de/files/original/78d23c32289d6235bab07ccd2f8bc65853522623.tiff https://islam.zmo.de/files/original/31b7d07797326d3e39a899fff94d3dfd8b52ac07.tiff https://islam.zmo.de/files/original/261d43cd01dc409ee9ac6598a31e2d445cf15c77.tiff https://islam.zmo.de/files/original/6df147d85d005a400df172041339d924d8b923cb.tiff https://islam.zmo.de/files/original/e24fc2a0e94efa15b38aa4cabf16ee1cfb94b7eb.tiff https://islam.zmo.de/files/original/ee6d5de45fac6bd1e9d9b1b72e7772aff29e6c67.tiff https://islam.zmo.de/files/original/8b09a3e98aadc594934b344cc462b6600564b5fd.tiff https://islam.zmo.de/files/original/2ab06a351a0758ac2444fce72cedfbfb72e434bf.tiff https://islam.zmo.de/files/original/7fa0ce3e45c4a9da7ffdd2d65a9960cf95132c3b.tiff https://islam.zmo.de/files/original/375bd30074fdc420941ff1d72fd7274fea119cad.tiff https://islam.zmo.de/files/original/f11f9ee596eb0c197d6c82a767d51759a6753872.tiff https://islam.zmo.de/files/original/8d0dbcf311c8ca907d0bf0e172313c8b5b6adc94.tiff dcterms:title Al Maoulid Magazine #07 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2218 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2006-04-10 dcterms:identifier iwac-issue-0000196 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1284 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable bibo:content Maoulid de Kiota ENTRE HIER ET AUJOURD'HUI Jawharatu-l-kamali : LE TEXTE ET SA SUBSTANCE Mosquées et airs de prière : LA PAGAILLE Hidjab : POUR OU CONTRE QUI ? Politique QUE VEULENT DONC CES AMÉRICAINS ? Maoulid de Kiota N° 007 du 10 Avril 2006 - BP : 12065 Niamey-Niger Tel : 90 00 - Mail : almaoulid@yahoo.fr LAYLATUL MAOULID : UNE NUIT D'EXTASE Librairie - Papeterie - Machines - Mobiliers - Fournitures de Bureau - Consommables Informatiques Papeterie-Machines-Mobiliers-matériels et Consommables informatiques Tél. : (00227) 73 62 43 - 73 39 82 Cel. 92 88 48 - 96 13 46 Fax : (00227) 73 62 43 E-mail : meredasa@intnet.ne BP : 12964 Niamey - Niger Sommaire Edito............................... 4 Le maoulid de Kiota : entre hier et aujourd'hui......... 5-6 Un mega-zikr... à Sirignéré !....... 7 Faites le zikr, pas la guerre !..... 8 Le zikr, à quels décibels ?......... 9 Prêchons la lumière!................ 9 Laylatul maoulid, une nuit d’extase........................ 10-11 JAWHARATUL-KAMALI .............. 12-13 Témoignages : Qui était Cheikh Kiota ?........ 14-19 A la mémoire de Habib Cheikh, Abass Cheikh et tous les autres............................. 20 A vos chapelets.................... 21 A la zawiya cheikh Cherif Haïdara.... 21 Mosquées et airs de prières : la pagaille !...................... 21 «Fofo», Dr. Florent !.............. 21 Que veulent donc les américains ? 26 François Ponge à Kiota............. 27 Hamid Boukrif chez le Khalife...... 27 Les oulémas d'el-azhar aux premières loges !.................. 28 Le hidjab, pour ou contre qui ?.... 29 Publications et auteurs............ 30 LE MESSAGER Prières et salut sur lui «O toi le prophète, nous t'avons envoyé comme témoin, comme annonciateur de bonnes nouvelles, comme avertisseur, comme celui qui invoque Dieu avec Sa permission et comme un flambeau lumineux.» (Coran, XXXIII, 45-46) Al-maoulid magazine BP 12065 Niamey (Niger) Tél. : 59 00 62 Prix : 1.000 F CFA Directeur de Publication - Rédaction Elh Barham Cheikh Rédaction : Barham.C Maikoréma Zakari Mamoudou Issaka Mounir Cheikh Amadou Ali Mise en Page : Chékarao A. Impression : I.B.B. 5000 Exemplaires Rester vigilant Si le maoulid n'existait pas, il fallait l'inventer, rien que pour meubler le vide qu'il remplit jusque-là dans la vie économique et sociale des musulmans. Or l'importance spirituelle du maoulid est sans commune mesure avec les considérations d'ordre socio-économiques. Le maoulid consiste à célébrer à la fois le meilleur homme créé sur la terre, mais aussi à célébrer son amour et son message. Tel un baromètre, ce grand rassemblement permet de jauger l'unité des croyants autour de la sounna du prophète Mohammed (psl), de montrer et de maintenir la vivacité de cette flamme d’amour qui doit rester allumée dans le cœur de chaque croyant. En introduisant ce joyau pour la première fois au Niger, le précurseur, feu cheikh Aboubacar Hassoumi, n'eut jamais de doute sur la justesse de son œuvre. Aujourd'hui, Plus d'un demi-siècle après, le constat est là : la pérennité du maoulid mais aussi l’engouement populaire sans précédent qu'il suscite encore partout, dispense de tout commentaire. Le succès du maoulid est une manifestation évidente de la Kurama du Cheikh comme il en existe une infinité dont les gens peuvent aujourd'hui encore témoigner dans nos colonnes. Cependant, le succès phénoménal enregistré par cette fête continue d'être ressenti par les dissidents comme une humiliation. Ces messieurs qui ont pris les maquis contre l'amour du prophète et contre sa fête continuent encore de rendre service à cette fête qu'ils prétendent combattre en parlant à l’occasion brusquement d’elle. Car le maoulid n'a jamais trébuché de leurs coups de boutoir. Leurs raids sont même restés comme « un coup d'épée dans l'eau » dixit Maïkorema. Par ailleurs, si le maoulid fait l'unanimité, du moins dans les rangs de ses partisans, il n'est pas sûr qu'il en soit de même pour l'islam au Niger de façon générale ! Dans notre pays, la... Foi musulmane est tout simplement menacée par les querelles byzantines et le laisser-aller. Ainsi, la Mosquée, ce lieu emblématique qui est censé être le centre de convergence et d'unité des croyants, a éclaté elle-même en une nébuleuse. Elle est en passe d’être réduite, par trop de laxisme et d'égocentrisme, en lambeaux. Dans ce chaos annoncé, tout est prétexte à division : les hadiths, les versets, le croissant du ramadan... bref, tout l'islam est devenu une grosse pomme de discorde. Même la direction de la prière, cette Qibla, qui fait l'unanimité sous toutes les latitudes, participe parfois à cette division ! Que dire du foulard, ce simple hidjab nouvellement introduit chez nous, qui aurait pu très bien se passer de tout commentaire, et qui est déjà devenu un instrument de division, un « arsenal » partisan, voire un signe d’extrémisme et d'aliénation culturelle et religieuse, parce que des esprits malsains continuent de l'instrumentaliser, au mépris de son rôle premier ! Ainsi, par le truchement Insidieux des signes les plus anodins, le malaise qui couvait dans les rangs des musulmans est aujourd'hui, par la faute de cette nouvelle race de musulmans, étalé au grand jour. Cette division qui a été montée - et, il faut le dire, importée de toutes pièces - par cette poignée d’aventuriers à la solde de l’étranger, est une menace sérieuse pour l’islam et les musulmans. Pendant ce temps, et c'est tout aussi condamnable, le politique qui voit là le moyen de maintenir le statu quo, s’en félicite et se frotte les mains. Normal ! Après tout, le but clairement avoué de ces nouveaux « défenseurs » de l’islam mais qui sont en même temps ses fossoyeurs, n’est-il pas de positionner vaille que vaille cette religion comme premier adversaire des pouvoirs publics ? L’islam, on le sait, n’est pas qu’une simple religion pour ces apprentis sorciers, c’est un tremplin politique, une tribune d’invectives et de subversion. Face à ces pécheurs en eaux troubles, les croyants sincères ne peuvent rester les bras croisés. Ils doivent se lever pour faire échec à ces imposteurs et faire prévaloir la voix de la sagesse, celle d’un islam de paix et de tolérance. Je veux dire l'islam prôné par nos Cheikh, celui du zikr et des wirds, celui des nobles pratiques spirituelles saintes qui ont jadis conquis et pacifié le continent africain sans effusion de sang, sans bombes et sans kamikazes. Telle est notre responsabilité, telle est la voie du salut. Al Maoulid n° 100 du 10 avril 2006 - JJ. Biniou de Kiota Statique Religieuse Le maoulid de Kiota : entre hier et aujourd’hui S'il est une œuvre pieuse à laquelle une place toute singulière est dévolue à la Zawiya de feu Cheikh Aboubacar Hassounii à Kiota, c'est bien le maoulid, la cérémonie religieuse de célébration de l'anniversaire de la naissance du prophète Mohamed (psl). Il faut dire que jusqu'à un passé récent, dans le cas de Kiota, le politique ne voyait pas d'un bon œil la célébration du Maoulid, un événement qui a la particularité de regrouper un nombre important de fidèles. autour d’un chef religieux. Mais en dépit de cette réalité, la célébration du Maoulid perdure et gagne même en importance, tout particulièrement à Kiota où le nombre des participants ne cesse de croître d’année en année. En Afrique de l’ouest, l’initiateur de la célébration de l'anniversaire de la naissance du prophète Muhammad (Maoulid) serait le Shaikh Ibrahima Niasse de Kaolack. De 1949 à 1952, le Shaikh Abubakar Hassoumi et deux de ses disciples se rendaient régulièrement, à cette occasion, dans cette dernière localité. Par la suite, son Shaikh, le Shaikh Ibrahima Niasse, le dispensa de ce déplacement en lui signifiant de célébrer dorénavant cet anniversaire sur place. Cheikh Aboubacar Hassoumi fut le premier à célébrer la fête du Maoulid au Niger en 1953. « Le Maoulid vit le jour en 1953, avec une poignée de pionniers s'éclairant à la lueur d'un feu de bois allumé pour la circonstance. Et déjà sept jours plus tard, au petit Maoulid, la maison du Cheikh ne contenant plus le bébé, on tint la fête. dans la rue » - Barham.C La soie de la Vérité N°0(). Juin 2000. pp.5 Ces pionniers dont il est question, étaient pour la plupart des disciples du Cheikh Aboubacar Hassoumi, avec à leur tête Cheikh Adam Harouna Kantagora et Cheikh Ahmadou Alfazazi Yeni, tous deux proches collaborateurs du Cheikh. Ils ont passé la nuit à évoquer la vie du prophète. Bien que l'autorité de l'époque, l'autorité coloniale française, ne s'était point opposée à la tenue de cette cérémonie religieuse, celle-ci n'ayant pas drainé beaucoup de gens de Kiota qui, en réalité, ignoraient tout sur son sens et sa portée. Pour assurer la pleine réussite de la prochaine édition, il fallait donc nécessairement entreprendre une campagne d'information aussi bien à Kiota que dans la sous-région (Nigeria, Bénin, Mali, Togo, Côte d’Ivoire, Ghana...) Ce qui fut fait. Selon ses tenants, quel est le sens du maulid ? Pourquoi son observance est-elle demandée aux musulmans ? À ce sujet, l'argumentaire couramment développé est le suivant : « Le jour de la Naissance du prophète est un jour exceptionnel : c'est le jour de la naissance du sauveur de l'humanité, de celui qui l'a sorti des ténèbres vers la lumière, c'est le jour de la miséricorde, de l'ouverture, de la guidance de Dieu envers les deux communautés, celle des hommes et celle des djinns. C'est aussi le jour de la naissance de la meilleure des créatures, de l'homme parfait, qui doit servir de modèle à suivre aux autres humains : leur salut réside dans son imitation. Le prophète étant la meilleure des créatures, le jour de sa naissance aussi est le meilleur jour. Cette célébration de l'anniversaire de sa naissance est faite en témoignage de sa grandeur. C'est aussi un témoignage d'amour pour le messager de Dieu. L'amour en Dieu étant le fondement de la foi en Dieu » (Hussein, A. 2003). Le maoulid est ainsi une occasion pour vivifier la foi des musulmans, pour les exhorter à plus d'adoration, pour leur rappeler la haute mission du prophète, pour donner aux jeunes croyants une éducation spirituelle. C’est Aussi une opportunité qui est offerte aux fidèles pour multiplier les prières et les invocations afin de se rapprocher plus de Dieu tout en imitant et en glorifiant son messager. Toujours à ce sujet, le journal La Voix de la Vérité, qui se définit comme un journal islamique d'information et de réflexion, rapporte les propos suivants qui sont attribués au Cheikh Aboubacar Hassoumi : « La nuit du maoulid est l'occasion d'un grand rassemblement, auquel participent les prophètes révélés, les anges (comme c'est le cas dans toute assemblée de zikr), les djinns musulmans et non musulmans, et de nombreux grands savants de la sous-région. Toutes ces communautés célèbrent dans la ferveur la naissance du prophète Mouhammed (psl), qui est le descendant d'Adam le plus aimé de Dieu, parmi ses créatures » (La Voix de la Vérité du 15/06/2000, p. 9). Enfin, Dieu ayant « donné la particularité au prophète Mouhammad de naître et de mourir à une date concordante... la journée du Maoulid peut aussi être une journée de recueillement et de récitation de inna lilahi wa inna ileyhi râjioun (Nous sommes à Dieu et c’est à lui que nous retournerons), à la mémoire du prophète » (La voie de la vérité du 15/06/2000, pp. 9). Cette argumentation est toutefois battue en brèche par les « champions du sunnisme », les « yan izala » ou les « izalistes », qui ne voient dans le maoulid qu'une innovation blâmable (bid’a), un rajout à l’islam, une pratique étrangère à la sunna du prophète Mouhammad, et qu'à ce titre, il ne doit point être observé par les musulmans. « Le maoulid est ainsi une occasion pour vivifier la foi des musulmans, pour les exhorter à plus d’adoration, pour leur rappeler la haute mission du prophète, pour donner aux jeunes croyants une éducation spirituelle ». Al Maoulid n°007 du 10 avril 2006 - 53e édition de Kiota. « Le maoulid est tout à la fois une occasion de ferveur religieuse, de brassage de gens issus d'horizons divers, d’échanges économiques et d’intenses activités intellectuelles ». Développement a suscité des interrogations très pertinentes chez feu directeur de publication du journal gouvernemental Le Sahel Dimanche, feu Elit Moustapha Mamane, dans les colonnes du journal La Voix de la Vérité en ces termes : « Est-il donc possible de considérer que l'islam s'est figé après le prophète et ses compagnons et que Dieu ne peut inspirer par la voie directe (ilham) aux musulmans des innovations ou prières, entre autres après celles du prophète ? Ou encore qu'aucune "bonne intention" n'est recevable auprès de Dieu pour sous-tendre des entreprises inédites après la mort du prophète et ses compagnons ? Si le prophète n'a pas célébré son propre anniversaire, ce qui correspond en fait à sa grande modestie, mais l'a-t-il expressément interdit aux musulmans ? Comment le maoulid peut-il être considéré comme bid'a ? Est-ce dû aux poèmes récités à la gloire du prophète, au zikr de Dieu ou aux retrouvailles fraternelles entre musulmans, au nom de Dieu et de son prophète ? Quel est le jour de plus de considération chez les musulmans que le jour de la naissance du plus grand des prophètes ? Comment le Eid-el maoulid peut-il être considéré comme un « égarement » alors que l'amour sincère du prophète conduit au paradis ; et que ce dernier disait, en outre, que l'homme est avec celui qu'il aime. Qu'il disait également que « ma vie est le meilleur sujet de vos débats. Quand je serai mort, ma mort est le meilleur sujet ». Pour ceux qui aiment Dieu et son prophète, il est non seulement louable et recommandé de se réjouir de la naissance du prophète et des bienfaits que cela a apporté à toute l'humanité, mais en plus de célébrer tous les grands événements qui ont marqué la vie du messager de Dieu : l'hégire, les batailles de Badr, Uhud, Khaybar, Tabouk, etc. Bref, de régler sa vie à l'horloge de la sirât. (Moustapha M. La voix de la vérité, n°60, juin 2000, pp. 6) Toujours sur cette question bien fondée du maoulid, Cheikh Moussa Aboubacar Hassoumi, le fils aîné du Cheikh et le successeur du Cheikh Aboubacar Ilassoumi, a été très affirmatif dans son sermon de clôture du maoulid (édition 2003) : « La célébration du maoulid n'est pas une "innovation", mais bel et bien une souna que nous avons héritée, conformément à ce verset du Coran qui dit : "Et tout ce que nous te racontons des récits des messagers, c'est pour en raffermir ton cœur. Et de ceux-ci t'est venue la vérité ainsi qu'une exhortation et un rappel aux croyants" (S.11.v.120). Aujourd'hui, adversaires et partisans du maoulid campent chacun sur sa position. Mais il faut préciser que la tradition de la célébration du maoulid au Niger est bien antérieure à l’apparition du courant « réformiste ». Par ailleurs, tout porte à croire que la condamnation de la célébration du maoulid par les izalistes ne gêne en rien la continuité de la tenue de cette cérémonie religieuse. Bien au contraire, elle contribue même à la réconforter : « Force est de constater que ce grand rendez-vous ne s'était jamais mieux porté que depuis qu'il est périodiquement pris à partie par les barbus » (Barham.C. Al-Maoulid. Mai 2002, p.1) Outre sa dimension spirituelle susmentionnée qui s’observe partout où cette cérémonie religieuse est célébrée, à Kiota, le maoulid revêt aussi d’autres dimensions. En effet, au niveau de cette localité, cet événement est tout à la fois une occasion de ferveur religieuse, de brassage de gens issus d'horizons divers, d’échanges économiques et d'intenses activités intellectuelles. Bien que la célébration du maoulid soit décriée par certains, en examinant de près ce qui y est fait, on ne peut objectivement, au premier chef, voir autre chose qu'une occasion de ferveur religieuse, une occasion pour appeler les fidèles à plus de dévotion. Ce qui se fait (lecture du Coran et de recueils de poèmes sur le prophète, récit de la biographie du prophète Mohammed) n'enfreint en rien les principes islamiques. Bien au contraire. En réalité, du côté des pouvoirs politiques, le maoulid à Kiota a été un moment victime de son propre éclat : le Monde important qu'il draine vers cette localité, autour d'un homme prestigieux, même si son apolitisme ne fait aucun doute, ne peut laisser indifférents des hommes politiques jaloux de leur pouvoir et qui voient en tout regroupement important de personnes (surtout de religieux) une source potentielle de subversion. Mais avec le contexte de pluralisme politique qui prévaut en ce moment, il y a de bonnes raisons de penser que le maoulid a des beaux jours devant lui. Quant à la dénonciation du maoulid par les « réformistes », la continuité sans faille de l'événement laisse penser que c’est un coup d’épée dans l'eau. Aussi Barham Cheikh a raison de noter dans l'éditorial du N°4 de Mai 2002 du magazine Al-Maouhd : « Le maoulid est une vérité simple et évidente que ni les conjonctures ni l'usure du temps, encore moins les sournoises délations des autres ne peuvent ternir. Le maoulid n'est ni une affaire d'argent, ni une affaire de l'État, encore moins celle des individus. Le maoulid, c'est plutôt une affaire... » d'Allah, et comme telle, il ne peut que s'inscrire dans la durée. » Maïkorénia ZAKKI Chercheur à l'IRMI Le titre est de la rédaction Al Maoulid n°007 du 10 avril 2006 - 53e édition de Kiota S'xatupic^ (Religieuse) AUTRES MAOULIDS Le maoulid du peuple Un mega-zikr ...à Sirignéré ! Privée de son joyau, depuis des années, Sandiré, village pionnier, était condamné à regarder les autres fêter leurs petits maoulids. Ce beau village situé près de Baleyara avait même peu à peu sombré dans la morosité et l'oubli. Et la population avait perdu ses repères... À l'origine, la prise en otage du principal animateur du maoulid local par les maquisards anti-prophète Mouhamed (psl). L'otage, un modeste talibé, sans bagage intellectuel. Le profil idéal en somme pour tomber dans le guet-apens de ces intégristes dont tout le programme est de déboulonner le maoulid en tant qu'institution. Repéré d'abord par les éclaireurs barbus, il fut envoyé bien sous d'autres cieux. député Manama Alassane fut en Arabie Saoudite, pour un pèlerinage, et retenu aussi longtemps que ne l'exigeaient les rites de ce cinquième pilier de l'islam. Histoire de lui faire subir un lavage de cerveau. Embrouillé, et surtout soumis à forte pression, l'homme s'arrangea, dès son retour au bercail, non sans la complicité d'une notabilité locale corrompue, pour torpiller le premier maoulid qui se présentait. Ce qui provoqua, vous l'imaginez bien, une grosse frustration populaire. Et plus tard, à mesure que les maoulids se succédaient et se faisaient escamoter, les uns après les autres, la population qui n'était pas dupe, avait repris, entre-temps, le chemin de Kiota. Ainsi, pendant plusieurs longues années d'un sevrage forcé, elle s'était contentée de veiller à Kiota puisque, de toute façon, il n'était pas question de chômer un maoulid. «Sandiré est mort!» ne cessait-on d'entendre. Aujourd'hui, grâce à la mobilisation de la population et au courage d'une dame exceptionnelle, Mme Mariema André, native elle aussi de Sandiré, députée nationale et ex-haut commissaire à la décentralisation. Le maoulid était revenu en toute force en 2005, plus fortifié et mieux intégré, redonnant à ce village meurtri sa fierté et son lustre d’antan! Ailleurs, pour moins que cela, on parle d'une révolution. Pour beaucoup, le village de Sirignéré situé dans le département de Kollo, près de Niamey, est la Mecque de l'intégrisme wahhabite au Niger du fait qu'un mécène islamiste bien connu est originaire de cette localité. Dès lors, l'on imagine impossible la tenue d'une veillée de zikr dans cette localité. Dès l'annonce à la Radio Horizon de ce zikr, le deuxième pourtant du genre organisé sur place, les intégristes de tous poils en furent littéralement abattus. Imaginez un peu un Wazin Kassa à Kiota ! Ils le sentirent de la même façon et tentèrent même d'organiser en vain une riposte sur place. Une simple gesticulation ! Car l'écrasante majorité de la population de cette localité est acquise au très actif Moquaddem tidjane de la ville. Cheikh Ousmane. Ce 25 février une équipe de prêcheurs barbus fut dépêchée sur place pour jouer les troubles fête avec l’intention de tenir un prêche à maoulid mecquois. La fête de nativité du prophète Mohamed (psl) ou Leylatel maoulid est célébrée le 12 du mois de rabi' al-awwal (le troisième mois de l’année hégirienne), car c’est le jour où traditionnellement, les Mecquois visitaient la maison natale de l'Envoyé. L'usage voulait que les hommes de lettres et les poètes composent des panégyriques (madihiyyat), des mawaehahat et des qasidas en l’honneur du prophète. Il convient de citer en particulier la célèbre Burda d’al-Busiri, souvent récitée dans les confréries soufies et qui constitue l'exemple classique d'un panégyrique traditionnel. La lecture de la Burda est aujourd'hui encore l'un des clous de la nuit du maoulid à Kiota et dans les autres maoulids du Niger et des pays voisins. mètres de là ! Mais ils ont dû prêcher dans le désert, sans public et sans « le zikr d'en face ». C'était parce qu'ils s'étaient trompés d'un jour sur la date annoncée ! Le lendemain, 26 janvier 2006, la fête eut lieu et elle fut magnifique. Cette veillée de zikr de Sirignéré a été unique dans son genre. Il a marqué un tournant dans l'organisation et le déroulement de ce grand phénomène du zikr. Car à Sirignéré, non seulement on a alterné zikr et prêche jusqu'à l’aube, mais aussi on a pris la décision de créer un comité d’organisation du zikr qui aura désormais la haute main sur l'organisation de cet événement. Au vu du succès enregistré, Sirignéré pense déjà à son troisième méga-zikr, à la grande barbe des adversaires des mots Laa ilaaha illa Allah ! Faites le zikr, pas la guerre ! Les Hilaqs (cercles) de zikr sont des séances d'animation spirituelles pour le moins intenses ! Chez les mystiques (soufis), Elles s’inscrivent dans une double logique en rapport au Qur'an et à la sounna. Le zikr est la seule prescription qui ne connaît aucune limite. Là-dessus le verset coranique est clair : « faites le zikr en abondance » -Qur'an-. Et pour sa part, notre prophète a dit « faites le zikr jusqu’à ce que les hypocrites disent que vous êtes des fous ! ». Les soufis ont compris à partir de là que le zikr doit parfois sortir du silence ordinaire. Car le zikr a beau être dit « dans le cœur », on ne vous traitera peut-être jamais de fous. Or, l’objectif du soufi est d’aller toujours au bout de la logique du prophète. Ainsi, si le zikr est dit à haute voix avec des mouvements voire des pas de danse, les ennemis de l’islam et les hypocrites vous traiteront, à coup sûr, de tous les noms. Ainsi, l’objectif du soufi au regard de ce hadith serait au moins atteint. Par ailleurs, ce que le soufi pratique dans le plus clair de son temps, c’est aussi le zikr silencieux dont les mérites sont bien évidents. Seul le zikr offre à son auteur le privilège exceptionnel d’être « évoqué par Allah » Lui-même, selon un célèbre hadith Qudsy. Il permet d’établir une relation transcendantale avec le monde matériel et donne au soufi toute sa quiétude et son assurance. Et cela le Qur'an le dit sans détour : « N'est-ce pas que les élus d'Allah ne connaissent ni crainte ni tristesse ? » Ces élus en question ne sont personne d’autre que ceux qui ont gravi les échelons à travers le zikr. Quant aux balancements du corps concomitants au zikr, ils interprètent le mouvement de l’univers dans son ensemble. Lequel mouvement représente une forme de louange envers le Seigneur. Ces balancements du corps ont des vertus psychologiques et physiologiques indéniables : Ils permettent de canaliser les pulsions démoniaques chez l’être humain et de stabiliser ses muscles, ses nerfs. Et pourtant, rien n’agace autant nos frères intégristes qu’une intonation du zikr à vive voix. Et quand les paroles sont accompagnées de mouvements du corps, ils en sont littéralement scandalisés. C’est parce que ces gens sont des esprits dénués de sensibilités mystiques et qui plus est, sont ignorants des vertus spirituelles et thérapeutiques liées à cette pratique qui, il faut le dire, reste la chose la plus recommandée en islam. Le zikr est la sève nourricière de l’esprit, son absence dessèche le cœur et appauvrit l’âme. C’est ce qui explique le tempérament excessif, nerveux et violent constaté le plus souvent chez nos frères intégristes. Et c’est ce qui explique leur forte crispation pour tout ce qui touche à la femme. Résultat, il faut bien le dire, d’une libido non contrôlée au moyen du zikr et qui tend à se déchaîner ! La parade ? Il n’y en a pas, à part le zikr ! Car l’esprit humain est de nature rebelle, pour le dompter, il faut l’astreindre à des tâches rudes telles les pratiques spirituelles assidues que l’on trouve en abondance chez les soufis. Car un esprit non occupé divague forcément et vagabonde vers les maux et les plaisirs terrestres. « N'est-ce pas par l'évocation (zikr) que se tranquilisent les cœurs ? » - Qur'an La pratique spirituelle régulière est à l’esprit ce que le sport est au corps humain. Le soufi est le sportif spirituel professionnel par excellence. Qu’un profane débonnaire reproche à un sportif aguerri l’intensité de ses entraînements, quoi de plus normal ? Le soufi est, si vous voulez, un professionnel issu d’un univers spirituel très avancé. Son esprit et son âme sont totalement occupés et imprégnés par le nom d’ALLAH tandis que son corps exprime sans arrêt un état d’émotion et d’exaltation intérieure à travers des mouvements et des vibrations subtiles qu’aucun langage humain ne peut encore exprimer. BARHAM CHEIKH Quelques Hadiths sur le zikr Qodsî D'après Tbarani. Allah a dit par la bouche de son envoyé : « Tant que le serviteur m’évoque en lui-même, Je l’évoquerai dans l’assemblée des anges et tant qu’il m’évoque en assemblée Je l’évoquerai dans le plus haut des degrés. » Il est rapporté de l'Imam Ahmad, rapporté d’Abi Saïd el Khodri d'après le prophète: « Il n’y a pas un peuple qui se réunit pour évoquer Allah, ne désirant de cela que sa noble face, sans qu’un Hérault appelle à partir du ciel disant : « Levez-vous, vous avez été pardonnés et vos péchés ont été changés en bonnes actions. » Selon Abdallah Ibn Omar rapporté par Imam Ahmad : « J’ai demandé : "Ô messager d’Allah ! Quel est le butin des assemblées de zikr ?" Il a dit : "Le butin des assemblées de zikr est le paradis." » D’après Jaber : « Un jour le prophète est sorti vers nous et nous a dit : "Ô vous les gens ! Il y a des escadrons d'Anges qui descendent et s'arrêtent aux assemblées de zikr sur terre, empressez-vous vers les jardins du paradis." Et l’assistance dit : "Et où sont les jardins du paradis ?" Le prophète dit : "Ce sont les assemblées de zikr, allez-y matin et soir et rappelez-vous à vous-même, celui qui veut savoir son degré auprès d'Allah, qu’il regarde quel est le degré d'Allah auprès de lui, le serviteur s’éloigne de lui autant qu’il s’en éloigne en lui-même (en oubliant de le...)" mentionner) » Rapporté par Ibn Abi Dounia, Abou Ya’la, Bazzar, Tabarani, El Hakim et Baïhaqi selon une chaîne authentifiée. _____________________________________ A! Maoulid n°007 du 8 avril 2006 - 53e édition de Kiola J latique ReCigieiite Le zikr, à quels décibels ? Prêchons la lumière! Il est courant de voir chez les soufis des séances de zikr (évocation) en formes de concert particulièrement intense. Ce que, bien évidemment, les intégristes condamnent. Leur argument, ce sont les quelques hadiths qui semblent interdire les évocations à « très » haute voix. Par contre, ce que ces islamistes taisent délibérément, c’est aussi les nombreux hadiths qui l’autorisent. D’ailleurs ce n'est pas la première fois que des hadiths du prophète prennent position à la fois pour ou contre un seul et même sujet. La lecture du coran à haute ou à basse voix connaît également ses hadiths « pour et contre ». Et là, curieusement, les islamistes se sont abstenus de choisir. Pourtant la lecture du coran n'est rien d’autre que du Comme cela, ce qui est valable pour un zikr ne l’est donc pas pour un autre ! Les soufis eux non plus, n’ont jamais choisi entre les hadiths sur le zikr. Au contraire, ils les ont tous acceptés de la même façon que pour la lecture du Coran. Le grand Waly Hassan el Basri a dit : « Le Zikr est un bien absolu, il efface les péchés et n’en contient aucun. » Dans notre pays, du fait de l’absence d’autorité de l’État et de l'inculture criarde des dirigeants à la fois en matière de gouvernance et en matière de l'islam, les prêches religieux, à l'image des joutes politiques, n’ont parfois rien à envier aux foires d'empoigne, au su et au vu de l'autorité ! Aujourd’hui, il y a une réelle nécessité d'assainir le secteur religieux au Niger, car ne peut être autorisé à prêcher sur la voie publique qui veut. Il faut que l’animateur religieux ait une claire conscience de sa double responsabilité historique vis-à-vis de l’islam et de la nation. Qu’il sache puiser dans sa science et dans son intelligence et non se... Contenter d'un simple « copier et coller ! ». Mais il doit aussi et surtout savoir puiser dans sa foi et sa maturité pour accomplir sa tâche avec noblesse. Et puisqu'il ne peut y avoir des règles sans principes ni des principes sans règles, il lui faut une maîtrise des rudiments de la Charia et de la Haqiqa (les règles et la Lumière). Appel du Guide de la révolution Libyenne à manifester lors des maoulids contre les caricatures du Prophète Le Guide de la Révolution de la Jamahiriya Arabe Libyenne, le camarade Colonel Khadafi appelle les croyants du monde entier à manifester à l’occasion des fêtes de maoulids. Cette manifestation s’inscrit dans le cadre de protestation aux caricatures abjectes perpétrées par des mains maléfiques contre l’auguste personne de notre prophète. Pour ce faire, le site choisi est la ville historique de Tombouctou au Mali, connue pour être une capitale culturelle islamique pour les musulmans d’Afrique. Le Président Mamadou Tandja et plusieurs autres chefs d'États y seront présents. Ainsi, dans l'intérêt de la bonne compréhension des auditeurs, le prêcheur ne doit jamais aborder son sujet par les interdits (le licite et l’illicite). Comme c’est la pratique la plus répandue aujourd'hui. Une telle pratique a le désavantage de donner de l’islam l’image d’une simple compilation des interdits ! Le devoir du prêcheur est de mettre de la lumière dans le cœur de son auditeur et non de le noircir ! Qu’on se le dise, le prêcheur n’est ni un griot ni un politicien, encore moins un guerrier, il n'est qu'un humble serviteur entre les mains du Seigneur. Mamouilou Issaka Secrétaire Général Association Ansaaru-d-dine Banifandou Al Maoulid n°007 du 10 avril 2006 - 53e édition de Kiota Laylatul maoulid, « La nuit du maoulid est une université où sont enseignées les nobles valeurs humaines et les qualités de l’homme modèle ». Ce n'est pas un hasard si la nuit du maoulid est considérée sur le calendrier musulman comme étant la nuit des nuits. C'est parce que la personnalité honorée À travers elle, le prophète Mohammed (psl), était le messager des messagers, le prophète des prophètes, l'être élu sur les êtres. La nuit du maoulid est une nuit dense, une nuit faite de souvenirs, de louanges et de prières sur le prophète, sa vie, ses combats, sa personnalité. Aller au maoulid, c'est donc aller à la rencontre du messager d'Allah, par la communion et par la relecture de son histoire, de son message. Le maoulid nous enseigne ainsi sur ce prophète « illettré », ce prophète de la miséricorde et sceau des prophètes. Celui dont la lumière fut avant la création d'Adam et qui sera l'homme de l'intercession au jour du jugement dernier. Aller au maoulid, pour tout dire, c'est aller à la rencontre de l’homme préféré auprès d'Allah, celui qui a accès à la présence de la singularité. Jamais, un être humain n'a été élu à un rang aussi élevé d’amour divin comme l'est notre prophète. Si le prophète Abraham est considéré comme étant l'ami d'Allah « Khalilou llah », Moïse comme son interlocuteur « Kalimou Allah » et Jésus son esprit « Rouhoii llah », alors le prophète Mouhamed (psl) est lui, l'aimé « Habibou llah ». Donc celui qui se distingue des autres par l'amour exceptionnel qu'Allah lui voue. Au regard de ce privilège énorme de notre prophète, Feu Cheikh Aboubacar Hassoumi aimait à dire que l'amour est ce qu’il faut placer avant et après toute chose dans la vie. Parce que c'est par l'amour que le prophète s’est distingué des autres prophètes auprès d'Allah et c’est en amour que le prophète a dépassé le reste de l'humanité. En quoi donc se distingue un ami d'un aimé ? Le Cheikh répondait à travers un exemple en disant : À un ami véritable, on donne toujours, et avec plaisir, tout ce qu'on a sous la main dès qu'il le demande. Alors même qu'un aimé, lui, n'a pas besoin de formuler une demande pour l'obtenir. On le lui donne donc avant même qu'il en exprime le besoin ! Tout notre corps et nos biens ne sont logiquement qu'une propriété de l'élu de notre cœur. C'est cela la marque véritable de l'amour. Prophète Mouhamed n’avait-il pas vu ses péchés, passés et à venir, pardonnés d'un trait par Allah ? N’avait-il pas eu la promesse que tous ses compagnons et fidèles iraient au paradis ? C’est cela la différence de l'homme que les musulmans honorent à travers le maoulid. Le maoulid est donc le creuset solennel où sont mis en exergue les privilèges exceptionnels dont bénéficie notre prophète auprès du Seigneur. Et plus qu'une simple école, la nuit du maoulid est une université où sont enseignées les nobles valeurs humaines et les qualités de l'homme modèle. Si la veillée du maoulid est un hommage rendu à l'être aimé d'Allah, elle est aussi une quête d’amour. Al Maoulid du 11 avril 2006 - 52e édition de Kioia Viatiques Jlediyieiwe — une nuit d’extase ! Elle est l'amour de l'amour... En dépit de ses privilèges, notre prophète bien aimé, incarnation par excellence de la miséricorde divine, était resté pourtant toute sa vie très modeste parmi les hommes comme l’un d’entre eux. Afin de mieux incarner un exemple de droiture et de soumission à la volonté d'Allah. Comme beaucoup de gens simples de son époque, le prophète d'Allah connut ainsi les privations de l’orphelinat, la misère du dénuement, la persécution des ennemis, la peur des incertitudes, la faim, la soif, la joie... La nuit du maoulid est un moment qui charrie ces fortes émotions dans une atmosphère extatique très particulière. C’est une nuit dont la charge émotionnelle est telle qu'elle maintient les participants dans un état d’extase inoubliable de sorte qu’on ne sent nullement le temps passer. Ainsi, chaque minute, chaque seconde et chaque passage des animateurs d'un panégyrique à un autre, sont des moments exceptionnels d’émotions et de plaisir. Tel un relent de misk, les flots d’éloges en forme de chants dédiés à l’homme de cette sublime nuit, embaument toute l’atmosphère et font planer sur l'assistance une légère ambiance de nostalgie, de béatitude et d’ivresse. Et pendant que des intenses activités culturelles des... ETUDIANTS DE L'UNIVERSITE ISLAMIQUE DE SAY A KIOTA A L'OCCASION DU MAOULID 2006 Une centaine d'étudiants de l’Université Islamique de Say ont séjourné à Kiota dans le cadre du maoulid 2006. Pendant trois jours, d’intenses activités culturelles faites de sketchs, théâtre, poésie, discours et visites ont été organisées. Les fidèles chantent à tue-tête les louanges prophétiques, d’autres en proie à l'émotion s’emmurent dans une méditation très profonde. Au fil de la veillée, les cœurs se tranquillisent et les âmes retrouvent comme une cure de jouvence. L'ambiance est d’une tonalité propre à alléger les paupières qui, chassant leur lourdeur, cèdent de temps en temps à l’émotion. Ici ou là, on aperçoit souvent une larme dégouliner sur une joue, et là-bas, on entend un sanglot, le tout en forme de souvenir et de repentance... Telle est la nuit du maoulid, un moment torride, mémorable, électrique. C’est une nuit bénie qui recharge les cœurs d’amour, les âmes d’émotions positives et les esprits de miséricorde. BARHAM CHEIKH Maoulid est une nuit bénie qui recharge les cœurs d’amour, les âmes d’émotions positives et les esprits de miséricorde. Menés avec brio jusque tard dans la nuit, surpris par le succès de l’événement, tout comme la population ont promis de rééditer ces journées aux prochains maoulids avec plus d’attention et de rigueur. Al Maoulid n°007 du 10 avril 2006 - 53e édition de Kiota Pudiques fàeiigieiue JAWHARATUL-KAMALI Le texte et sa substance Traduction et commentaire de la Zawiya tidjaniya El kouhra d'Europe. Dans la Wazifa, la dernière litanie de clôture appelée Jawharatul Kamali (ou la perle de la perfection) est une formule de prière qui a véritablement tout d'une perle scintillante. La beauté exceptionnelle de la formulation de cette prière et sa profondeur mystique en font une prière sans équivalent. Le texte n'a certes pas été rédigé dans un langage accessible au profane, ni au débutant en langue arabe et surtout pas au néophyte en mysticisme. Al-Maoulid vous offre une occasion de vous plonger dans cette prière, en français, et de vous encenser de son parfum enivrant qui embaume chaque soir l'atmosphère dans les Hilaqs et Zawiyas tidjanes. LE TEXTE « O mon Dieu, répands tes grâces et accorde le salut à la source de la Miséricorde Divine (1) et au diamant étincelant versé indéfiniment dans la vérité (2). Celui qui est au centre de toutes formes de compréhension et de signification. Il est la lumière des êtres en cours de formation humaine, il possède la Vérité Divine tel l’éclair immense traversant les nuages précurseurs de la pluie bienfaisante (3) des Miséricordes Divines, qui emplissent sur leur chemin aussi bien les grandes étendues d’eau que les petites (4). Il est Ta lumière brillante qui s’étend sur toute l’existence et l’englobe dans tous les sens (5). O mon Dieu, répands tes grâces et accorde le salut à la source de la Vérité (6) qui est à l’origine des connaissances les plus justes (7), tel ton sentier parfaitement droit (8) par lequel se manifestent les majestueuses Réalités. O mon Dieu, Répands tes grâces et accorde ton salut à la manifestation de la Vérité par la Vérité (9), au trésor le plus sublime (10), au flux venant de toi et retournant vers toi (11), et à la quintessence des lumières dissimulées à toute connaissance (12). Que Dieu répande ses grâces sur lui et sur sa famille, grâces par lesquelles, Ô mon Dieu, Tu nous le feras connaître. Explications de la perle : (1) La source de la Miséricorde Divine « Aïn Rahmati rabbaniyati » Si on prend l’exemple d’une source d’irrigation dans laquelle se déverse le flux Divin, tous ceux à qui Allah a décrété le breuvage s’abreuvent de ce flux. En conséquence tu comprends la signification de la parole prophétique qui dit : « Je ne suis qu'un répartiteur et le véritable donateur est Allah » Et la parole d’Allah qui dit : « Certainement nous t'avons envoyé comme miséricorde pour les mondes » (Sourate 21, verset 107). (2) Le diamant étincelant versé indéfiniment dans la Vérité (Al yaqoutali-l-moutahaqiqati). Comme il est une évidence que certains... Métaux en dépassent d’autres en valeur, le diamant est une pierre précieuse qui dépasse en estime toutes autres pierres non précieuses, les hommes se différencient les uns par rapport aux autres de la même sorte. Le cas du prophète (psl) est celui d’un serviteur créé qu’Allah a honoré et ennobli par des dons immenses. Il a atteint le sommet de toutes les grâces et connaissances. Il détient la science des premiers et des derniers par l’enseignement d’Allah. Il est certainement la lumière de la Vérité par laquelle Allah dévoile les ténèbres qui obscurcissent les cœurs. La lumière de la vérité signifie la lumière Mohamedienne qui est à l’origine de toute la création, elle est certainement parfaite et pure de toute souillure. À ce sujet on rapporte un hadith de Jaber dans lequel il dit : « Ô messager d’Allah informe-moi au sujet de la première chose qu’Allah a créée ? » Le prophète (psl) a répondu : « Ô Jaber Allah a créé avant toute chose la lumière de ton prophète de sa propre lumière. » avril 2006 - 53e édition de Kiota J'éclairé immense traversant les nuages précurseurs de la pluie bienfaisante (Al barqi-l-asta’i bi mouzouni-l-arbahi). C’est-à-dire, les nuages remplis de profit, accordant à chaque degré ce qu'il mérite en tant que dons. Emplissant sur leur chemin aussi bien les grandes étendues d'eau que les petites, (al mali-ati li koulli mouta'arridin minal-l-bouhouri wal awani). Les grandes étendues d'eau (al bouhouri) symbolisent les cours des grands connaissants d’Allah. Les petites étendues d'eau (al awani) symbolisent les saints. Ainsi, la lumière Mohamedienne avec tout ce qu’elle contient en tant qu’eaux, secrets, flux, théophanies, savoirs et connaissances, irrigue les cœurs des grands pôles, des connaissants et des saints. Il est ta lumière brillante qui s'étend sur toute l’existence et englobe dans tous ces lieux (wa nourika-l-lami'i lazi mala’ta bihi kawnaka-l-haita bi amkinatil makani). Le prophète (psi) transcende de loin tous les degrés des créatures. Il concrétise la servitude particulière puisqu’il a accès à la présence de la singularité (Al Hadratou Al Fardaniyati). Cette présence lui permet la plus grande proximité avec son Seigneur. Ce privilège est réservé exclusivement à sa personne. (6) Source de la Vérité (aïni-l-Haqqi). Dieu ne déverse dans cette source que la vérité pure de laquelle se ramifient les véracités. De cette source, toutes les créatures tirent leurs breuvages : Puis certainement le croyant exclut à son Seigneur tout ce qui ne lui est pas digne. (7) Origine des connaissances les plus justes (aïni-l-ma'arifi al aqwam). C'est la source de la rectitude la plus parfaite. (8) Ton sentier parfaitement droit (siratika tammi-l-asqam). C’est-à-dire ton chemin parfaitement juste et dépourvu de toutes déviances. Asqam appartient à un registre linguistique rare, Saqama ; Yasqoumou a le même schème et la même signification que Adala ; Ya'dilou. O mon Seigneur, prie sur celui dont tous les états sont excellences même la rudesse de la maladie car il y a en cela une leçon de courage pour ceux qui souffrent au sein de la communauté Mohamedienne. Pourtant ce n’est pas le sens escompté dans cette prière car Al asqam veut dire « le plus juste ». (9) La manifestation de la vérité (tal’ati-l-Haqqi). Celui que Dieu a embelli par les qualités de la perfection tel que cela est concevable pour la création. Enfin Dieu est certainement son allié. (10) Le trésor le plus sublime (al kanzi-l-a'azami). L’essence des secrets particuliers. (11) Le flux venant de toi et retournant à toi (ifadatika minka ilaïka). Le prophète est créé pur de toute imperfection, ses agissements sont exclusivement en vue de son Seigneur, dans tous les états. (12) La quintessence des lumières dissimulées à toute connaissance (ihatati-l-nouri al moutalsam). Celui dont la station n’est connue que de Dieu seul, il détient les sciences des premiers et des derniers, il est certainement la créature qui craint le plus Allah. « Craignez Allah et Allah vous enseignera ». Al moutalsam veut dire ; le caché, celui qui est arrivé à un degré très élevé et impérissable, c’est pour cette raison que le prophète dans son excellence parfaite est dissimulé à la connaissance de la création. MÉCÉNAT : des bonnes volontés ont fait don de 2000 sachets d’eau purifiée de marque « Eau de Vie gloire à Dieu » au maloulid 2005. Quand les arabes disent saqamta, ils veulent dire que tu as adopté une attitude juste, cette expression est encore d'usage auprès des arabes du Maghreb. Cependant Asqam ne découle pas des schèmes saqima et saqouma provient de malade. Même si les maladies ne sont plus une faiblesse pour les prophètes. Allah dit à propos de Jonas : « Nous l’avons éprouvé dans la nudité et la maladie. » Et il est rapporté dans un hadith authentique du sahih de Boukhari que le prophète a dit : « Certainement je souffre comme deux personnes parmi vous ». Ainsi il se révèle que sa grande maladie est une perfection. Entêté et têtu, cet acharné al Caches ... ce magazine, est le nôtre ! Continuez à son éclat. Lion et à sa publication Al Maoulid n°007 du 10 avril 2006 - 5e édition de Kiota Qui était Cheikh Aboubacar Cheikh Chouaïbou Ali Grand Cheikh de la confrérie tidjane à Niamey. Ami et compagnon de Cheikh Kiota, Cheikh Chouaïbou a été désigné par la famille du cheikh pour prier sur le défunt le jour de son enterrement. Un tel honneur n'est pas donné à n'importe qui. Mais à cause de son état de santé, il délégua quelqu’un à sa place. Cheikh Yacouba Amadou Kida Il fréquenta la même école que Cheikh Aboubacar à Zaria. Il est le Cheikh de la communauté de Kida près de Niamey. « Cheikh Ibrahim Niasse nous dit : Suivez Cheikh Aboubacar jusqu’à Kiota ! » « Je suis de deux ou trois ans l'aîné du Cheikh Aboubacar Hassoumi. Ce que je sais de lui, je ne suis pas le seul à le savoir. C’était à Kaolack au Sénégal, alors que nous étions à la fin de notre séjour auprès de Cheikh Ibrahima Niasse, ce dernier nous convoqua et dit : maintenant rentrez chez vous mais auparavant vous raccompagnerez Cheikh Aboubacar. » Hassoumi chez lui avant de vous installer dans vos villages respectifs. Depuis ce jour je me suis lié d'amitié avec lui. C’est Cheikh al islam Elhadj Ibrahima Niasse qui nous révéla la grandeur de cet homme ce jour-là. Et depuis ce temps-là son aura et son influence n’ont jamais cessé de prendre de l'ampleur. Que Dieu l’agrée. Amin!... Cheikh Abacar Oumarou Neveu et conseiller du Cheikh Il est le patron de l'éducation spirituelle et le traducteur du saint Coran à Kiota pendant le Ramadan. « Dix-huit ans avant son décès, le Cheikh nous confia un testament détaillant l’emplacement exact de sa tombe. » « Au lendemain de son retour d'un de ses voyages, le Cheikh convoqua un jour dans sa chambre quelques membres disponibles de la famille. Et après une brève introduction, il prit un papier vierge et y traça au feutre noir l'emplacement exact de sa tombe. Le schéma indiquait clairement un point parallèle à la Mosquée et qui se situait à une quinzaine de mètres de l'axe de la Qibla. Alors il me confia le plan en... » disant: Garde-le puisque c'est toi qui es le plus permanent ici. Vu que les autres membres de la famille étaient visiblement sous le choc de ce qu'il venait de leur révéler, il s'était voulu rassurant en disant: Ne craignez rien ce n'est pas encore l'heure! Entre-temps dix-huit années se sont écoulées... « Un Shérif prophétisa que, tôt ou tard, je serai parmi les disciples de Cheikh Aboubacar Hassoumi. » « J'étais à Zaria quand un jour mon maître m’annonça l'arrivée d’un grand étranger dans notre école. Il m’informa que j'étais de la même région que l’étranger qui va venir et que c'est un adepte de la voie Tidjane. À l'époque, moi j’étais plutôt adepte de la voie Quadria. Et mon maître prophétisa que tôt ou tard je serai parmi les disciples de cet étranger. Cheikh Aboubacar Hassoumi Kiota était un homme saint dont l’autorité morale et spirituelle fait loi dans toute la région... » Cheikh Moussa Garba Tondigamey, farouche partisan du Cheikh et son compagnon de longue date. Cheikh Moussa Tondigamey est un Des ceux qui gardent des détails historiques importants de la vie du Cheikh. « Le Cheikh n’a pas que des amis, mais grâce à Dieu, il a toujours déjoué les complots des jaloux. » « La vie du Cheikh n’a pas été que paix et tranquillité. Plusieurs fois il a été calomnié auprès des autorités de Dosso et Niamey. Mais la main protectrice de Dieu était sur lui. Des adversaires à lui adressaient des correspondances calomnieuses sur lui jusqu’à Dakar auprès du gouverneur de l'AOF. Mais puisque Cheikh Ibrahima était associé à la prise de certaines décisions à Dakar, il s'était toujours opposé aux manœuvres visant à nuire au Cheikh. Les commanditaires de tous ces complots sont bien connus. Mais ne comptez surtout pas sur moi pour citer des noms... » Al Maoulid n°007 du 10 avril 2006 - 53e édition de Kiota Cheikh Oussouman Nouhou Mouqaddem du Cheikh Aboubacar Hassoumi, Il est un Cheikh charismatique de la communauté peulh dans la région de Niamey. Plus connu sous le nom de Cheikh Bangoula, il est un grand sage qui est animé d'un amour profond et sincère pour le Cheikh et sa voie. C'est aussi un homme d'une modestie et d'une humilité sans pareilles. « Le plat était inépuisable ! » « Une autre fois, avec un ami, nous lui avions rendu visite chez lui à Kiota. Pendant que nous étions seuls avec lui, une domestique apporta un petit plat d’omelette qu’elle montra au Cheikh qui, apparemment, l’avait commandé à l'intention d’un hôte de marque. Mais le Cheikh ordonna tout de même à la domestique de déposer le plat devant nous. Et il nous invita à manger. Il prit le premier une seule et petite bouchée et après, s’occupa d’autres affaires. Sachant bien que le plat ne nous était pas destiné à l’origine, moi, je me suis contenté de quelques bouchées bien que le Cheikh revenait régulièrement à la charge pour nous inciter à manger avec ardeur. Mon compagnon, lui, ne s’embarrassa point et mangea avec un appétit formidable. Après le repas, le Cheikh demanda à la domestique de ramener le reste à son hôte. » de marque. Mais quelle ne fut notre surprise de remarquer que le plat était resté intact. Il n'avait rien perdu de son contenu initial comme si personne n'y avait touché!» Elhadj Amadou Djibrilla Dit Dandakoye Neveux et fidèle compagnon du Cheick depuis 1941, Elhadj Amadou Djibrilla était resté avec le Cheikh pendant six ans au Nigeria. Il a conservé en les plastifiant, toutes les lettres que lui envoyait le Cheikh Aboubacar Hassoumi. Dandakoye a pour principales activités le commerce et l'agriculture. «Je n'ai jamais vu le Cheikh sermonner quelqu’un en présence d’autrui, même si la faute commise est grave.» Mon père m’avait confié au Cheikh alors que j'avais sept ans. Aujourd'hui j'ai 71 ans. Parmi les disciples du Cheick, certains l'ont suivi de leur propre initiative. Ceux-là, le Cheikh n'a jamais porté la main sur l'un d’eux. Je me souviens des moindres détails de la vie que nous avons menée ensemble. Je me souviens jusqu’aux noms des différents hôtes qui nous hébergèrent lors de notre voyage à Zaria. Jour, alors qu'ils prenaient leur repas du soir, le Cheikh et ses compagnons parlaient de leur âge respectif. En ce temps-là, le Cheikh disait qu'il avait 30 ans. Je m’en souviens comme si c'était hier. De cette époque à nos jours, cela fait près de 60 ans... C’était en 1943. Taïbou Issa Daouda Architecte et neveu du Cheikh Auteur du plan de rénovation de la Mosquée du Cheikh ainsi que du plan du Mausolée. « Dans toute décision du Cheikh, il était possible de découvrir une sagesse cachée. » Un jour, un chef d'État du Niger a envisagé un voyage officiel au Nigeria. La communauté et l'Émir du Kebbi ont exprimé leur souhait de recevoir le Cheikh au sein de cette délégation. Pour répondre à cette demande, le Cheikh m'a désigné comme son représentant. N’étant ni marabout ni le plus présent à ses côtés à Kiota dans cette période, j’ai été un peu surpris par ce choix et je me suis posé la question de savoir si j'étais le mieux indiqué pour cette mission. Avant le départ, j'ai reçu du Cheikh des messages à... transmettre et au chef de l’État que j’accompagnais et à l'Emir du GANDOU qui devait nous recevoir, mais je ne pouvais poser la question au CHEIKH sur la raison de mon choix, parce que même en tant que neveu cela pouvait se justifier. En fait le message caché que j’ai découvert plus tard, c’était qu’en plus des messages et de l’honneur fait à la communauté sœur, ce voyage devait me permettre de découvrir une partie de mes racines jusqu'ici ignorées. En effet en tant que neveu du CHEIKH et arrière-petit-fils de feu l'honorable SERKIN KEBBI SAMMA (Père de la mère de mon grand-père Malan Nargoungou), j'étais pour lui, le mieux indiqué pour le représenter. Elhadj Issaka Dandakoye, fidèle du Cheikh et chef de quartier de Gamkalley, est un fervent croyant de la voie du Cheikh. « En nous accompagnant jusqu’à la porte, le Cheikh nous dit: Les sept premiers pas fermeront les 7 puits de l’enfer et le huitième ouvrira les portes du paradis!...» Suite à la page 1 (Al Maoulid n°007 du 10 avril 2006 - 1ère édition de) Kiota 15 PMWOS Légende 1. Au maoulid avec le Khalife 2. Le Cheikh sur un chantier 3. En visite dans Niamey 4. Le Cheikh devant sa porte 5. Revenant de la mosquée 6. Avec Miftah El Waer 7. Lors de l'Aid El Kebir 8. À la clinique avec Dr Lawi 9. Saluant les parachutistes (en arrière-plan le PR Baré) 10. Avec l'ambassadeur Libyen 11. Avec Cheikh Tidjani et le Khalife lors d'un maoulid 12. Avec Elhadj Barham Cheikh 13. Le Cheikh à Niamey 14. Image d'adieu lors de son dernier maoulid 15. Vue intérieure du mausolée 16. Al Maoulid du 10 avril 2006 - 53e édition de Kiota C'était un jour, il y a longtemps de cela, nous étions partis rendre une visite de courtoisie au Cheikh. Après plusieurs conversations, nous décidions de repartir. Il voulait nous accompagner à la porte. Vu son rang, nous ne pouvions que refuser qu'il se donne ce mal. Mais il insista. C’est alors qu’il nous a dit : « Le raccompagnement d'un visiteur a des vertus. » Les sept premiers pas ferment sept puits de l'enfer et le huitième ouvre les portes du paradis. Ousseini Boubacar, Directeur de l’enseignement arabe, élève du Cheikh depuis son jeune âge, il est également l'auteur d'une biographie en langue arabe non encore éditée sur la vie du Cheikh. « Cheikhs Bali Bali et Azimzim prédirent la venue du Cheikh Aboubacar Hassoumi. » Je suis un exemple vivant de la contribution du Cheikh à l'expansion de l'islam, me dit Elhadj Boubacar Ousseini. Il ne fait pas de différence entre ses enfants et ceux des autres. Il engage volontiers ses biens et ses relations dans la culture. Quand j’étais enfant, nous étions plusieurs centaines de personnes de tout âge et de toute nationalité à fréquenter l'école traditionnelle sous son égide. Les Cheikhs Azimzim et Bah-Bali avaient prédit sa venue. Cheikh Aboubacar Hassoumi n'avait que 16 à 17 ans lorsqu'il contracta le wird tidjane auprès de Cheikh Bali-Bali. Avant sa rencontre avec Cheikh Aboubacar, il prédisait même qu'un jour, un grand... homme apparaîtrait derrière les collines qui entourent Kiota et qui aura une grande influence sur la communauté musulmane... Elhadj Boubacar Salio Né à Bongario Filongou Koira Directeur de l'agence DAR ES SALAM « Dieu merci, nous ne sommes pas orphelins ! » Ce qui m’a le plus marqué dans mes relations avec le Cheikh, c'est cette phrase en arabe : "Al Waladou Sirr Ri Abihi" (l’enfant détient les secrets de son père). Au moment de sa disparition, nous ne nous étions pas sentis orphelins car nous vivons en famille avec ses descendants donc nous sommes avec ceux qui détiennent ses secrets, pour nous le Cheikh est toujours là. Le Cheikh nous répétait cette phrase à tout moment pour que nous sachions que même s'il n'est pas là, il y aura toujours quelqu'un pour transmettre ses conseils.... Cheick Djibrilla Amadou Dit Cheick Sorrey Cheikh de la communauté musulmane de Sorrey. Fervent croyant de l'islam, Cheikh Djibrilla Amadou était fier et heureux que la prophétie du Cheikh Aboubacar Hassoumi s'était accomplie sur le Devenir de son village. À chaque visiteur, il montre du doigt l'endroit qui jadis était dénudé et qui aujourd'hui abrite des installations très modernes. « Un jour, cet endroit sera si illuminé que vous serez éblouis, m’avait dit un jour le Cheikh. » Quand nous nous présentions à sa porte, quelques camarades et moi, il nous accueillait courtoisement. La première surprise que j'eus avec le Cheikh, c’était lors de la construction de notre mosquée. Par habitude, le Cheikh ne rend pas visite. Mais un jour, pendant que je m’apprêtais à démarrer les travaux, le Cheikh fit son apparition sur le chantier. Après les salutations d’usage, il me demanda ce que j'entreprenais. Il se trouvait que j'avais déjà fait fabriquer plus de quatre mille briques en argile qui se trouvaient entassées sur l'aire de construction. Je lui répondis que je commençais aujourd'hui la construction d’une mosquée pour la prière du vendredi. Il me dit simplement : « Tu la construiras ta mosquée, mais en ciment » et il s'en alla. Après son départ, je fis. don des briques en terre aux villageois qui en ont besoin. Quelques temps plus tard, décidé à bâtir ma Mosquée, je réunis mes économies et les confiai à mon fils aîné pour aller à la ville chercher le nécessaire pour le redémarrage des travaux. Il revint avec tout ce qu'il faut : pelles, brouettes, ciment, fit amener du sable fin et les travaux commencèrent. À ma connaissance, ce fut la seule fois où j'ai déboursé de ma poche... et pourtant les travaux continuèrent jusqu'à l'achèvement de la Mosquée et cela sans interruption. Mais avant de monter dans sa voiture pour partir, il désigna d'un doigt le terrain vague qui s'étendait à perte de vue (le lieu de l'actuel dépôt de carburant de la SONIDEP) et il dit : «Cet endroit sera un jour si illuminé que vous en serez éblouis». En fait, c'est bien ce qui était arrivé longtemps plus tard avec l'installation du dépôt de pétrole. Les lumières installées pour éclairer ce dépôt étaient si fortes qu'elles furent, dit-on, à l'origine d'un crash d'avion qui s'était produit tout à côté. Le pilote l'ayant pris pour la piste d'atterrissage. De sorte qu'on a fini par diminuer l'intensité de l'éclairage sur ces lieux. Le cheikh avait vraiment vu venir les choses près d'une décennie à l'avance. Al Maoulid n°007 du 11 avril 2006 - 5e édition de Kioki Dr. Hassane Idé Adamou, Secrétaire particulier du Cheikh Aboubocar Hassoumi entre 1976 et 1980. Actuellement fonctionnaire au ministère des finances. À l'image du docteur Hassane Idé Adamou, beaucoup de ses semblables se souviennent encore des soutiens multiformes ô combien inestimables du Cheikh à leur encontre durant leur scolarité. Pour tous, le Cheikh représente à la fois un père très attentionné et un guide qui fait très peu cas de la langue choisie par l'élève pour sa formation. L'objectif du Cheikh n’est autre que d'encourager la jeunesse à s'instruire. « Le Cheikh a su inculquer à ses disciples l’amour du travail champêtre dans la foi. » « Je me fais le devoir de réitérer toute ma gratitude et ma... » Reconnaissance à Cheikh Elhadj Aboubacar Hassoumi Kiota pour le soutien spirituel, moral et financier qu’il n'a cessé de m'apporter tout au long de mon cursus scolaire, universitaire et professionnel. Durant les quelques années que j'avais eu l’honneur et le privilège d'assurer son secrétariat, surtout pendant les grandes vacances et les congés scolaires, j'étais étonné du volume du courrier qu'il recevait tant en provenance de l’intérieur du Niger que de l’étranger et ce, de toutes les catégories de correspondants (marabouts, fonctionnaires, commerçants, paysans...). Compte tenu de l'importance du courrier journalier, et aussi de celle des audiences accordées aux différents groupes de visiteurs, c'est seulement vers 23 heures ou zéro heure, sinon aux champs, que le courrier est traité. L'autre aspect de mon témoignage concerne l’intérêt que le Cheikh accorde aux travaux agricoles. En effet, chaque jour de la semaine, à l’exception du vendredi, le Cheikh se rend aux champs pour coordonner, suivre, encourager les travailleurs. Centaines de personnes qui travaillent sur divers chantiers (les jardins, les greniers, les champs de mil, les champs de manioc). En somme, le Cheikh a su intégrer efficacement le travail de la terre et la religion. Ce qui est attesté par les différentes réalisations physiques agricoles qui existent à Kiota et dans d'autres villages de la région. Il a su inculquer à tous ses disciples l'amour du travail champêtre dans la foi... Boubacar Bagourmé, Chef du village de N'goualo, opérateur économique, Président de l'organisation du Maoulid Il se rendait à Kiota dès son jeune âge à vélo ou à pied, avant de s'intégrer dans le comité du maoulid. « Un jour, des avions atterriront à Kiota », avait dit un jour le Cheikh. J'ai appris cela de la bouche du Cheikh Aboubacar Hassoumi Kiota alors qu'on était assis en demi-cercle autour de lui. C'est ainsi qu’au maoulid 1998, on vit ce jour-là, à la grande surprise de tous, excepté le Cheikh, peut-être, un hélicoptère se poser à Kiota! L’interrogation muette de l'assistance, après le départ des étrangers venus pour la célébration de la naissance du prophète, le Cheikh dit simplement : "lors de son premier séjour au Niger, le Cheikh Ibrahim Niass m’avait dit qu'un jour viendra où des avions atterriront à Kiota.” C’était en 1949. Cela fait environ 55 ans. En ces temps-là, même les voies routières d’accès à la région étaient rares, c’était la brousse. Auprès du Cheikh Aboubacar Hassoumi, chacun avait la place qu’il méritait. Ainsi lors des fêtes du maoulid, je conduisais toujours le Cheikh jusqu'à sa chaise en marchant devant lui, sa main posée sur mon épaule. Soumana Amadou Tondigameye Talibé du Cheikh et commerçant Disciple du Cheikh depuis sa tendre enfance, Elh Soumana Amadou a toujours gardé de lui l'image d'un homme saint. Autrefois, ils partaient à plusieurs de Tondigamey à Kiota, pour participer aux travaux champêtres du Cheikh. « Le Cheikh nous annonça ce qui allait se produire plusieurs semaines à l’avance. » Un jour alors que le Cheikh Aboubacar Hassoumi se trouvait à Paris, l’ambassade de Libye fait don d’un dispensaire à la communauté Kotchiré. Le Cheikh de Kotchiré Abdoulaye Hassane, me chargea d'informer Cheikh Aboubacar Hassoumi par téléphone. Quand je lui fis la commission, le Cheikh Aboubacar, me dit simplement : Cela n'est que peu de chose au regard de ce qui suivra. En effet, quelques jours plus tard alors que le Cheikh se trouvait toujours à Paris, les mêmes Libyens revinrent pour nous offrir encore une classe pour l'enseignement arabe et un foyer féminin tout équipé et le personnel de fonctionnement à leur charge. Ainsi, le Cheikh nous annonça ce qui allait se produire plusieurs semaines à l'avance. Maoulid n°Oir du 20 avril 2006 - 53e édition de Kiota AUTRES MAOULIDS Talifanta : Coup d’essai, coup de maître Talifanta est une localité du canton de Damana. À compter de 2005, cette localité sera davantage et pour toujours submergée de la lumière Mouhamedienne. C’est grâce à l’abnégation et au courage de Cheikh Khalidou. Younoussa, le Mouquadem de Talifonta, fait partie de ces fervents disciples rassembleurs des populations autour des bonnes causes. Si jamais ce Monsieur avait décidé plutôt de créer son propre petit maoulid comme bien des villages, cela ne pourrait que lui réussir à tous points de vue. Mais à chaque chose son temps. Et à partir de l’année 2005, c'était chose faite. Mieux, pour un coup d’essai, ce fut déjà un coup de maître! Car ce premier maoulid avait surpris tant par la maîtrise de l’organisation que par la qualité de l’accueil. Les participants étaient unanimes à reconnaître n’avoir jamais eu un seul instant l'impression d’assister à un truc de débutant. Autre signe qui ne trompe pas, la présence à ce maoulid de bout en bout de Cheikh Ismael Koudou Karanta, le vice Imam de la grande Mosquée de Niamey auquel le public est désormais familier pour ses discours flamboyants et fort éloquents lors des maoulids de Kiota. Pour pareille fête, on ne peut trouver un parrain plus prestigieux. Le maoulid de Talifonta est une valeur sûre. C’est un maoulid à ne pas rater. A la mémoire de Habib Cheikh, Abass Cheikh et tous les autres Feus Habibou Cheikh et Abass Cheikh respectivement à gauche et à droite. Pris d’une soudaine crise (de maux de tête), et transporté d’urgence à l'hôpital de Lamordé, Habib Cheikh devait succomber, sans crier gare, quelques minutes plus tard aux urgences pendant que médecins et accompagnants s’affairaient autour de lui. C’était le 03 janvier dernier. Trois mois seulement à peine, jour pour jour, après le décès de Cheikh Abasse mort dans un accident de la route du côté de Maradi en même temps que Haroune Rachide, Moustapha Imam et Maigari Tombo. Une véritable hécatombe ! Que leurs âmes reposent en paix! Amen ! Feu Cheikh Moustapha Imam avec en arrière-plan feu Maïgari Tombo. L'épave du véhicule accidenté. Feu Harouna Rachid. Al Maoulid n°007 du 10 avril 2016 — 53e édition de Kiota Rubrique Religieuse A vos chapelets... Appelé Soubha chez les musulmans. Le Rosaire chez les chrétiens, le chapelet, cet instrument de comptage fait de grains reliés par un fil, est apparemment la chose la mieux partagée par les grandes religions du monde. Fabriqué parfois sur mesure aussi bien chez les juifs, les hindous, les bouddhistes, les chrétiens que chez les musulmans, le chapelet existe partout dans toutes les formes et dimensions. En Afrique, il fait partie des arsenaux privilégiés du marabout ou du religieux. Le chapelet est devenu un symbole de piété et d’endurance dans la pratique spirituelle. Il est le signe d’un islam à visage humain, sage et tolérant. La charge symbolique du chapelet reste notable dans tous les courants religieux musulmans, même chez les wahhabites ! Stylisé à merveille chez les tidjanes, le chapelet participe efficacement à l’affirmation identitaire religieuse. C’est à vous faire oublier quelques fois, par sa beauté artistique, son premier rôle ! Il est ainsi considéré parfois comme une arme, une arme somme toute pacifique, et peut fièrement être Brandi avec le coran là où d’autres brandissent le coran et la Glaive ! Ce qui en fait de facto un symbole de tolérance et de paix. On voit donc pourquoi les barbus veulent s’en détourner en cherchant désespérément à y substituer leurs doigts à la fin des prières. Mais il y a aussi le fait que ces irascibles wahhabites tropicaux de chez nous sont surtout habités par une sérieuse psychose du chapelet ! Ils disent ne pas supporter du tout une certaine manie des tidjanes à les « narguer » voire à les « harceler », selon leurs propres termes, avec « ces choses » ! Cette histoire me rappelle, à mon corps défendant, l’exemple du grand diable qui, semble-t-il, a lui aussi la même phobie devant la croix du Christ ! Les mêmes causes produisent peut-être les mêmes effets. B.C. Aux origines du chapelet Si vous avez un grand nombre d'évocations à faire, le chapelet vous sera d'une utilité sans pareille : Il vous permet de vous concentrer sur Dieu au cœur du zikr et non de vous concentrer sur le calcul. Il vous permet... d'être dans le Zikr disait l'Imam Souyouti. Dans son livre intitulé MIHNA FI ISTIMAL SOUBHA consacré au chapelet, le grand Imam a dit que le chapelet tire son origine du Qoran et de la Sounna, contrairement à ceux qui affirment qu'il s'agit d'une bonne innovation qui est récente. Il a rapporté aussi que de nombreux compagnons du prophète l'utilisaient tels qu'Aïcha, Abou Houreira, Marouf el Karkhi et consorts. Dans le livre MOUSNAD EL FIRDAOUS d’Abi Mansour Dailami, il est rapporté que le prophète a dit : « Quel bon moyen de rappel que la Soubha ! » Il est rapporté par Ibn Abi Chaïba, Abou Daoud, Tirmizi, Nissa'i et el Hakim qui l'a authentifié selon Ibn Omar : « J'ai vu le prophète tenant dans sa main un chapelet (Soubha) avec des nœuds. » Première soirée ziyara à la zawiya cheikh Cherif Haïdara Chérif Haidara (à dr.) avec Chérif Omar de la Côte-d'Ivoire Le 16/02/06, la Zawiya de Cheikh Shérif Haidara à Banifandou eut l'honneur d'inaugurer la première Zyara groupée des fidèles tidjanes dans la... Communauté urbaine de Niamey. Et depuis ce jour, tous les jeudis soir une zawiya de la capitale est visitée avec au programme zikr et prêches. C'est ainsi que furent visitées les zawayas du deuxième arrondissement (Cheikh Chouaïb Ali), du complexe (Cheikh Aboubacar), du Gamkallé, de Goudel, de Banifandou, (Imam Warshe) etc. Une Zyara est une des traditions soufies les plus recommandées. Elle consiste à organiser une visite en solo ou en groupe à l'intention d’un Cheikh. Jusque-là, les zyaras connues étaient destinées aux grandes Zawiyas. Aujourd'hui, il est question de porter cette flamme d’amour au cœur de toutes les Zawiyas grandes et petites de la capitale. Les fidèles n'en seront que plus galvanisés et heureux. Il était vraiment temps. Ibn Al Jaouzi a dit : « La Soubha est recommandée (Moustahabba) en raison du hadith sur Safiya qui mentionne qu'elle utilisait des noyaux ou des cailloux pour ses zikrs et le prophète accepta ce qu'elle faisait. Selon Safiya, le messager ne voyait aucune différence du fait. que la Soubha soit reliée ou détachée. » Al Hafidh Abdelghani a rapporté dans le livre El Kamèl sur la biographie d'Abou Darda'a qu'il répétait chaque jour 100 000 glorifications et aussi que Salamata Ibn Chouaïb a rapporté que Khalid Ibn Ma'dane en effectuait chaque jour 40 000 et Abou Houreira avait un fil composé de 1000 nœuds et il ne dormait pas avant d’avoir glorifié 12 000 fois avec. Il Maoulid n DI) du 10 avril 2016 — 53e édition de Kiota 21 CMUÏJt Mosquées et airs de « Dans les villes, chaque angle de rue est «borné» d’une chambrette à prière si ce n’est d’un air sommairement délimité qui sert de mosquée ». Au Niger. Allah est grand mais sa maison est toute petite ! Il n'est pas excessif d'utiliser une boutade pour pointer du doigt le scandaleux phénomène de l'exiguïté des lieux de culte musulman dans notre pays. C’est une situation brûlante que ne justifie par ailleurs ni le manque de moyens encore moins de l’espace. Il y a aussi parfois le nombre exagéré de ces Mosquées à l'hectare qu'il convient de dénoncer. C'est une situation qui ne se justifie là aussi ni par le nombre des pratiquants ni par le besoin de proximité. La question n'est pas de savoir si ces mosquées, dans leur fonctionnement quotidien, en pâtissent ou pas, car il semble même qu'elles y tirent largement leur épingle du jeu, puisque l'on continue de se bousculer à leurs portillons à longueur de journée ! Au Niger, le boom de la foi que nous vivons depuis toujours et qui connaît quelques exacerbations ces dernières années du fait de l'arrivée massive des musulmans nouveaux, a des beaux jours devant lui. Notre pays aujourd'hui a quelque chose d'une Algérie des années soixante-dix où, disait l'écrivain Mohamed Arkoune, les mosquées d'alors n'obéissaient à aucune loi. N'importe qui pouvait en construire n'importe où et n'importe comment. À l'époque, les intellectuels algériens de tous bords avaient beau tirer la sonnette d'alarme, l'État était resté sourd. Et la suite, tout le monde la connaît. Au Niger aussi, tout indique qu'on s'achemine vers une dérive à l'algérienne. Le problème n'est surtout pas dans la prolifération des mosquées mais dans la pagaille qui règne dans le secteur ainsi que la menace qu’elle fait peser sur l’unité des croyants et l’unicité de la foi. Dans ce pays, du fait de l’absence de l’État sur le terrain de la foi, les mosquées de toutes tailles, financées parfois avec des fonds douteux, poussent sans aucune réglementation, tels des champignons. Même chose pour ces mosquées dites de « pigeon », ces minuscules petites mosquées « nichées dans un mur » qui pullulent et qui prospèrent comme des herbes sauvages dans une jungle où n’existe ni foi ni loi ! L’univers de la foi, chez nous, ressemble ainsi à une curieuse foire où tout venant érige ses lois sans avoir à se soumettre à une formalité ou réglementation. Ainsi, construire une mosquée au Niger, est, malgré la crise endémique, plus facile que d'avaler une gorgée d'eau fraîche ! Dans ce pays, il se dégage trois types de promoteurs de mosquées : Un premier qui construit des Mosquées qui sont belles et spacieuses, un second qui se contente de bâtir une piaule sur « un mètre carré » quand le troisième, lui, se contente de rien ! Ce qui fait que dans les grandes villes, presque chaque angle de rue est « borné » d’une chambrette à prière, si ce n’est d’un air vague sommairement délimité de bric-à-brac et qui fait scandaleusement office de Mosquée ! De tels espaces de prière, 22 AI Maoulid n°Ü07 du 10 avril 2006 - 53e édition de Kiota ----------------------------- Ces prières : on peut aisément en compter une dizaine se juxtaposant dans un mouchoir de poche à même le sol. C'est pourquoi on parle de « Mosquée par terre » ou « Mosquée poussière » au propre comme au figuré. Et ce que ces espaces de prière ont de commun, c'est souvent leur propension à phagocyter le domaine public, et à exposer les croyants non seulement aux intempéries mais aussi aux dangers multiformes de la rue. Comme si la foi est un vulgaire métier de trottoir, un commerce à la sauvette ! Je ne crois pas à l'existence d’un islam d'ébène ou d'un islam « sous-développé ». Cela relève à mon sens d'une ineptie. Mais je pense que l'islamisation de la misère ou du sous-développement est peut-être une réalité qui est longtemps en expérimentation chez nous ! En tout cas, certaines ONG islamiques censées promouvoir l'islam au Niger semblaient agir dans ce sens. Dans les années 90, elles ont massivement investi dans ces mini-mosquées « bon marché » avant de se voir, plus tard, rappeler à l’ordre par certains contributeurs. Une autre ONG saoudienne n’a pu qu’ériger des hangars sur « les mosquées la pagaille ! à l'air libre » dans la CUN. Ce travail qu'on voit aujourd'hui encore a été, en son temps, bruyamment salué ! Cela est tout de même ridicule pour des si riches Saoudiens. Quant aux mosquées en béton, certaines n'ont rien à envier à des boîtes d'allumettes et n'ont jamais servi jusque-là que comme magasin des nattes ! Les fidèles ayant toujours tenu leurs prières dehors, tant elles sont exiguës ! Faut-il indexer les promoteurs qui sont devenus entrepreneurs plus que mécènes, les fidèles qui ne prennent jamais en charge le bon fonctionnement de leur mosquée ou l’État qui n'a jamais rien contrôlé ? Le laxisme, pour ne pas dire le mépris affiché pour « la chose de Dieu » atteignait parfois les sommets de l’absurdité. À Birni N’gaouré par exemple, jusqu’à une date récente, une mosquée avait longtemps partagé un même toit d’un bâtiment en banco avec un bar qui tournait à plein régime ! Les « deux établissements » qui se tournaient certes le dos, étaient seulement séparés d’un mur ! Mais c'est à Niamey que revient la palme où, dans la même période, le débit de boisson de l'arène de lutte innova en créant « sa » propre mosquée entre ses casiers de bouteilles. À l’époque, on s'était amusé à aller voir, par-dessus le mur, à quoi ressemblaient les « clients » de cette mosquée, lesquels, bien entendu, étaient les mêmes que ceux du « généreux sponsor », le bar ! Cette « agressivité », j’allais dire cette Volonté tous azimuts d'investir le moindre espace, est presque à saluer chez ces « créateurs » de lieux de culte, n’eût été le côté moqueur voire carrément insultant de leur mécénat ! Ailleurs, ce quadrillage tout de même très marqué, que l’on ose croire à la limite stratégique, cache mal une informalisation sauvage de ce « gigantesque marché de la foi » qui existe désormais au Niger. J’en veux pour preuve les scandales financiers à répétition qui secouent régulièrement certaines mosquées dites « sunnites ». Il y a aussi ces rivalités sournoises qui empoisonnent très souvent les climats inter-mosquées dans les quartiers : il arrive que des mosquées « d’un même bord » entretiennent une ambiance lourde, voire houleuse, consécutivement à une « Dans ce pays, du fait de l’absence de l’État sur le terrain de la foi, les mosquées de toutes tailles, financées parfois avec des fonds douteux, poussent sans aucune réglementation, tels des champignons ». Al Maoulid n°007 du 11 avril 2006 - 53e édition de Kiota 23 EMUË^ « Pour avoir vu venir le problème, feu Cheikh Aboubacar Hachim insistait particulièrement sur l’unité des croyants autour des grandes mosquées ». Cohabitation mal maîtrisée. Si vous avez la malchance de cohabiter dans un mouchoir de poche avec des mosquées, par malheur, d'obédiences différentes, vous serez tout simplement pris entre deux feux ! Cela commence d'abord par les décalages fantaisistes des horaires de prière et d'appels de part et d'autre de façon à vous donner le tournis. Puis vient la guerre ouverte, celle des décibels par mégaphones interposés ! Mais il y a plus grave, c’est ce que j'appelle la multiplicité de la Qibla ou le refus de s'orienter dans une seule et même direction ! Une blague ? Pas du tout ! À l'heure où j'écris ces lignes, il existe à Niamey ces types d’incohérence qui font presque partie de la normalité. Dans le voisinage immédiat de la « Grande prière », il existe deux mosquées voisines, séparées l’une de l’autre, d'une dizaine de mètres ! Les fidèles de l’une prient le dos parfaitement tourné à la rue, quand, à deux doigts de là, leurs voisins, eux, prient dans le sens de la rue, le dos parfaitement tourné à leurs coreligionnaires ! Comment une telle configuration serait-elle possible dans une même ruelle qui, au demeurant, était parfaitement rectiligne ? Le côté invraisemblable de cette situation m’a amené souvent à repasser dans cette ruelle en me demandant comment se fait-il que, pendant toutes ces années, personne n’a pu rien remarquer d'anormal ? Dire que dans la CUM des cas similaires sont légion. Il m'a été rapporté des cas où les gens refusent net de synchroniser leurs horaires et d'ajuster leurs Qiblas par peur de perdre la face ! C'est à peine croyable. C'est à croire que la foi est faite pour servir des humeurs et non un Dieu adorable unique. Devant une telle situation, comment ne pas être tenté de douter de la sincérité et de l’engagement de certains croyants vis-à-vis de leur foi ? Tout se passe comme si, à défaut de se doter chacun de son petit dieu familial comme au bon vieux temps de nos lointains ancêtres, on cherche à inviter le grand Dieu unique à la maison à travers la création d’une Mosquée familiale ! Cette façon de banaliser et de « ghettoïser » les lieux de culte, découle d’une sévère mentalité fort ancrée de repli sur soi que l’on trouve chez nous en ville comme en campagne, chez les tidjanes comme chez les « sunnites » ! À qui profite donc cette désintégration de la Mosquée au Niger ? À personne, même pas à ceux qui y voient un moyen simple de couper l'herbe sous les pieds des extrémistes religieux ! Quoi qu'il en soit, cette situation inadmissible nous interpelle tous. Là-dessus, le tout nouveau conseil islamique que préside Elhadj Omar Ismaël a vraiment du pain sur la planche. Dans ce tableau assombri, une lueur d'espoir nous vient tout de même de la grande Zawiya de Kiota. Pour avoir vu venir le problème, feu Cheikh Aboubacar Hachim insistait particulièrement sur l'unité des croyants autour des mosquées. Et il avait lutté en parole et en actes contre une séparation trop prononcée des Mosquées. Car unité des croyants et unicité divine, disait-il, sont les deux faces d'une même médaille. Mais les habitudes ont la vie dure. Ainsi, dans le voisinage immédiat de Kiota, les villages dont certains ont à peine « la taille d’une case », en sont arrivés à inaugurer leur troisième voire quatrième Mosquée, toutes en activité, pendant que la ville de Kiota, le chef-lieu de la commune, elle, continue encore de s’en tenir jalousement à sa seule et unique grande Mosquée. J'ai bien peur que ce ne soit là l’exception qui confirme une triste règle. Quoi qu’il en soit, le cas de Kiota reste un cas à méditer. Barham Cheikh 24 Al Maoulid n°007 du 10 avril 2006 - 53e édition de Kiota VJS3JC « Fofo », Dr. Florent ! Il serait difficile d'être un ressortissant de l’Afrique de l’Ouest sans avoir jamais entendu parler du célèbre Dr Florent du centre hospitalier St Jean de Tanguieta en République du Bénin. Son hôpital est considéré comme étant le dernier recours pour les patients en détresse. Florent a la réputation de ressusciter pratiquement ses malades ! Les patients qui échouaient dans son centre, après avoir bien souvent épuisé tous les recours et toutes les ressources, ont bien du mal à ne pas voir dans les succès phénoménaux de ses prestations un acte de miracle ! Très ami avec le Cheikh, Dr Florent a toujours réservé un accueil spécial aux patients envoyés par le Cheikh. Outre cette grande diligence, Florent, qui avait eu une correspondance régulière pendant plus d’une décennie avec ce dernier, avait de tous temps rêvé de lui rendre une visite de courtoisie. Mais, débordé de tous côtés, il n’en avait jamais eu, hélas, l'occasion du vivant du Cheikh comme il l’aurait souhaité. Et lorsqu'un matin il en prit la ferme décision, quelle ne fut sa surprise d’apprendre, 48h plus tard, le décès du Cheikh ! Arrivé au Niger en février pour la première fois dans le cadre du tournage d'un documentaire sur les activités de son centre, en collaboration avec la télé Sahel, il ne pouvait ne pas faire les 125 km pour se recueillir sur la tombe du Cheikh. Et le jour-là, l’accueil qui lui était réservé était plus que chaleureux, à la mesure du personnage. Tous ses anciens « disciples », comme aimaient à dire les habitants pour désigner ses ex-patients, étaient là au grand complet et en pleine forme pour le grand bonheur du médecin. Très ému, il avait dit avec humilité ne pas mériter tant d’attention avant de remercier la population et d’exprimer toute sa joie pour ces retrouvailles. « Je ne guéris rien, je ne ressuscite rien, je ne suis qu’un instrument de Dieu ! » assurait-il dans son discours. Pour la population, le Dr Florent était un ami avant d’être le blanc, le chrétien, le médecin, le professeur, le naturaliste, l’humaniste, l’africain. Il est l'ami des musulmans et de tous les désespérés. Il avait ceci de surprendre tout le monde par sa simplicité, sa modestie et sa très grande générosité. À un étudiant en médecine qu’il rencontra à Kiota, il dit « Je veux que tu viennes en Stage dans mon centre, comme ça tu apprendras tout ce que je sais » avant d’ajouter « l'important est que tu arrives là où je suis arrivé et non de passer par mes étapes, non ? ». Quel cœur ! Comme le disait Mozart, le vrai art est à transmettre ! La médecine aussi n’est-elle pas quelque part un art ? Il faut reconnaître vraiment que Dr. Florent en détient un bon bout. La preuve en est qu’il tenait à transmettre son savoir, tout son savoir, aux générations futures. Après un recueillement fort en émotions sur la tombe du Cheikh, suivi d’une entrevue avec le Khalife, il prit tout son temps, malgré un agenda très surchargé, pour jeter ça et là quelques regards, j’allais dire médicaux, sur certains de ses patients. Au terme de cette visite, le grand toubib, l’air très ravi, prit congé en laissant derrière lui une population tout aussi satisfaite et heureuse. Si vous voulez savoir à quoi ressemblerait un peu Jésus-Christ quand il sera ressuscité, alors vous n’aurez qu’à regarder ce Docteur ! Marham Cheikh A! Maoulid n°Oir du 20 avril 2006 - 33e édition de Kiota AUTRES MAOULIDS Que veulent donc les américains ? Tchota ou Tchida ! Cheik Kida Situé à 40 km de Niamey sur la route de Hamdallaye, Kida est connu pour être un des plus grands foyers du tidjanisme au Niger. La ressemblance entre Kida et Kiota n’est pas seulement d’ordre sémantique mais elle est plus profonde et plus mystique que ne le disent les lettres. Ici le Bâtine a rejoint le Zahir pour le grand bonheur des esprits avertis. D’où cette appellation de « Kiota Kaïna » ou Kiota en miniature, si empreinte de politesse dont on l’affublait. Ici, le maoulid a atteint depuis longtemps un niveau impressionnant en taille et en maturité. Situé à quelques encablures de la capitale, Kida est une destination privilégiée pour les citadins soucieux de s’offrir un maoulid intense en forme d'un pèlerinage. À l’image de Kiota, l’existence des maoulids périphériques n’a jamais pesé sur la progression de celui de Kida. Au contraire. Sans jamais trébucher tout au Long de son parcours, le maoulid de Kida poursuit encore résolument son glorieux destin. Alors il ne faut plus s’y méprendre, Kida n’est pas une copie certifiée conforme de Kiota encore moins sa copie en miniature, mais, pour tout dire, Kida et Kiota, c’est tout simplement kif kif. Depuis qu'un certain Ben Laden avait eu la sale idée de réveiller violemment l'Amérique de son sommeil de géant, celle-ci a le plus grand mal à trouver ses marques face aux musulmans. Si les méchants, ou supposés tels, continuent d’être punis sous des tonnes de bombes et dans des prisons de non droit genre Guantanamo et Abou Ghraib, les autres, tous les autres, quant à eux n'ont qu'à bien se tenir ! Désormais ils sont eux aussi soumis à une « violence organisée » que mène une redoutable machine américaine d’espionnage et de propagande à tous les niveaux. Dans cette nouvelle « croisade de charme » américain, il faut aussi compter parfois avec des cafouillages propres à vous Assommer! Tenez par exemple! Cette extraordinaire histoire de conférences foraines organisées à tour de bras, il y a quelques mois, par le centre culturel américain sur la tolérance en islam, associé à je ne sais quels autres sujets, et à l’issue desquelles des marabouts ont sillonné le pays pour haranguer les croyants. Et c’était sous l’œil implacable d'une marraine en tenue toujours si peu pédagogique en terre d’islam qu’elle suscitait à elle seule, partout où passait la délégation, ires et scandale, malgré son âge avancé... Personne ne demandait à Mme Sita Liane Shakrawarti, puisque c’est d’elle qu’il s’agissait, de porter un hidjab mais simplement d’être discrète et respectueuse de la sensibilité de ces gens qui l’ont toujours accueillie dans le respect. Il faut qu’elle se dise que la tolérance qu'elle était venue - on ne sait trop - quémander ou enseigner, ne devrait pas seulement venir des seuls musulmans. N'est-ce pas un acte d’intolérance de sa part que de vouloir coûte que coûte en mettre plein la... vue à ces musulmans paisibles sa façon d’être occidentale? Ailleurs, cela s’appelle simplement du fanatisme primaire. À Kiota, où la caravane était passée le 25 janvier, les croyants, comme à Taccoutumée, étaient sortis nombreux l’accueillir. Mais, au fur et à mesure du déroulement du « prêche », le sentiment d’une frustration était nettement perceptible. Cette « tournée islamique » malgré les apparences, agaça les croyants à plus d’un titre : Non seulement, ce prêche censé être islamique était régenté, à vue d’œil, d’une main de maîtresse par une non-musulmane et, pour enfoncer le clou, les prêcheurs du jour étaient des personnages tout ce qu’il y a d’éloignés de la sphère tidjane ! De sorte qu’un moment, la conférence avait failli être désertée par le public qui n’y croyait plus, n’eût été la sagesse légendaire des musulmans tidjanes que nous sommes. Alors si cette « sortie » de Mme Sita Liane visait à sonder notre tolérance, qu’elle sache qu’elle en avait atteint ce jour-là les limites. Et là-dessus, on ne peut que l’inviter vivement à revoir tout simplement sa copie. Cependant la ville sainte de Kiota qui a toujours accueilli ses hôtes avec joie, reste toujours une ville de tolérance et d’amour, une ville disponible pour recevoir tous ceux qui veulent bien la respecter. Tout comme elle l'était du reste bien avant le passage de cette caravane. Ici, ni américains ni danois, ni israéliens, ni chrétiens ni musulmans, personne n’est en territoire ennemi. Tout le monde est chez lui. Comme quoi notre hospitalité et notre tolérance sont pour Dieu seul. Car elles font partie de ce prestigieux et irremplaçable héritage que le Cheikh nous a légué. Mais, encore une fois, elles ne sont pas sans une limite. Très amicalement, Amadou Ali 26 Al Maoulid à 00 du II) avril 2006 53 édition de Kiota ---------------------------------------- VJSJ3E L'Ambassadeur Français François Ponge à Kiota... A l'inverse des américains, les français se préoccupent apparemment très peu de ce que pensent les musulmans d'eux. Ainsi, malgré le poids de L'histoire. Jamais un représentant français n’a mis le pied à Kiota, premier foyer de l'islam au Niger. Mais depuis le 26 février, cette lacune semble être quelque peu comblée avec la visite « historique » de l’ambassadeur français M. François Ponge à Kiota. Venu saluer le Khalife en toute simplicité, le représentant de la France, qu'une vieille femme prit pour De Gaulle, eut droit à un accueil grandiose. Après s'être entretenu avec le khalife, il effectua plusieurs visites dans la ville. Visiblement ravi de son accueil et de sa découverte pour le moins inattendue de la communauté de Kiota, le français, tout au long de sa visite, n’a pu réprimer un large sourire qui l'aidait si bien à cacher son grand étonnement. L’ambassadeur d’Algérie Hamid Boukrif chez le Khalife Le 11 février 2006, le nouvel ambassadeur d’Algérie accrédité au Niger était venu à Kiota. M. Hamid Boukrif, c’est son nom, était accompagné de son conseiller M. Khaled Alleg. Après un accueil populaire suivi d’un tête-à-tête avec le khalife et d’une Visite au mausolée, l'ambassadeur s’était estimé très honoré. On se rappelle avoir vu par ici à peu près tout le monde, sauf la France ! En effet, le manque d'intérêt de ce pays envers les « mahométans », comme ils disent encore là-bas, ne date pas d'aujourd’hui. Se souvient-on d’une seule mosquée construite par la France chez elle, ailleurs ou dans ses colonies ? Ce pays abrite pourtant pas moins de quatre millions de musulmans aujourd'hui ! Il vaut mieux tard peut-être que jamais. La France était certes venue à Kiota, mais bien longtemps après les Américains, les Belges, les Suisses, les Allemands, les Monégasques, les Japonais, les Iraniens, les Marocains, les Algériens et que sais-je encore ! Le 11 septembre 2001 est sans doute passé par là ! Avec cette visite, et malgré son côté opportuniste sans lendemain, on sent un vent tourner. Reste à savoir en faveur de qui. Dans tous les cas, pour la population et surtout pour ces masses de déshérités, ces genres de visites n’apportent concrètement rien de neuf. Aux diplomates de passage à Kiota de comprendre que la population locale préfère de loin une cérémonie de distribution d’aides alimentaires ou médicales à mille cérémonies d'accueil, si grandioses soient-elles ! Amadou Ali heureux et impressionné de sa visite. Le diplomate était aussi porteur d’une lettre officielle d’invitation pour le khalife à se rendre en Algérie. Rappelons que l’Algérie abrite l’une des sources du tidjanisme à Ain Maadi, la ville où le fondateur de la voie cheikh Ahmed Tidjani vit le jour. L’embargo Saoudien Le système wahhabite est sans doute le système le plus manichéen du monde ! L’Arabie Saoudite, pays phare de cette idéologie, est un pays avec lequel nous partageons cette grande religion faite d’amour et de mansuétude qu’est l’islam, mais c’est un pays qui est resté fermé, si je peux dire, sur tous les autres courants islamiques même quand ils existent sur son sol. La raison en est toute simple : Incompatibilité du wahhabisme avec tout courant islamique autre que le wahhabisme lui-même. C’est à ne rien comprendre de voir les grands de ce monde avaliser pour nouer des relations avec les musulmans soufis en général et les tidjanes en particulier à la différence du royaume saoudien. Cette idéologie qui aspire pourtant à régenter l’islam mondial, s’est toujours montrée incapable et insouciante d’unifier les musulmans, alors même que ses rivaux, les chiites, les chrétiens et que sais-je encore, savent désormais dépasser le cadre idéologique étroit pour essayer de s’ouvrir aux autres courants et idéologies. Le wahhabisme, une idéologie médiévale et bornée ? En tous cas avec la visite de l’ambassadeur français à Kiota, l’Arabie Saoudite vient de céder encore honteusement le pas à un pays occidental. Pourvu que les sionistes, à leur tour, ne prennent le pas sur eux dans ce domaine...! Al Maoulid n°007 du 20 avril 2006 - 53e édition de Kiota AUTRES MAOULIDS BANI KOSSEYE : HUIT ANS DÉJÀ ! Situé à quelques 65 km de Niamey sur la route de Balleyara, Bani Kosseye est un village en chantier. Il Vient récemment de s’installer sur le bord du bitume au terme d'un litige foncier qui avait persisté pendant de longues années. Le village de Kosseye avait néanmoins fêté en 2005 son sixième petit maoulid. Lorsque nous l’avions visité, Cheikh Oumarou Kosseye, le Mouquaddem de la place, n’avait qu’un seul souci en tête : achever les travaux de la magnifique mosquée en chantier qui trônait au milieu du village. Aujourd'hui, depuis le 17 mars, c’est chose faite et le village abrite même un puissant centre de téléphonie mobile. Le maoulid de Bani Kosseye n’a jamais trouvé ses marques que depuis que le village a changé de site. Et pourtant c’est un maoulid qui n’a que sept ans et, déjà, chaque année draine plus de monde que la précédente. Ici, depuis quelques années, l’animateur principal du maoulid s’appelle Alfa Idrissa Godou, une voix familière à la fois militaire que l’on trouve sur les ondes de la radio. Une nuit de zikr est une nuit avec Alpha Idrissa Godou. Assemblées de zikr à Kiota : Les oulémas d’el-Azhar aux premières loges. loges ! L'Egypte rédige, le Liban imprime et l'Irak lit ! Ce célèbre adage tout à l'honneur de la République arabe d'Egypte, atteste de la place primordiale de ce pays au sein de la nation arabe notamment dans le domaine des sciences. Pays de la très prestigieuse El-Azhar (une université qui avait depuis une décennie fêté ses mille ans), l’Egypte a aussi produit le prix Nobel du monde arabe dans le domaine des lettres et très probablement celui de la chimie aussi. Masr, comme l’appellent affectueusement les Égyptiens eux-mêmes, est surtout un pays modéré où l’islam dit sunnite est vécu sainement au quotidien dans toutes ses obédiences, sans heurts et sans anicroches. Voilà un levier pour comprendre un peu pourquoi les coopérants égyptiens d’El-Azhar qui vivent en grand nombre à Kiota n’ont jamais eu maille à partir avec les pratiques du Wird Tidjane. Car il suffisait à ces grands érudits de lire nos textes pour les voir s’installer à la première loge dans nos cercles de zikr. Et plus d'une fois, il était arrivé qu'un Égyptien d'Al Azhar dirige, de bout en bout et d’une main ferme, toute une séance de Hadra dans la Zawiya de Kiota! «Le cœur et l’âme de l'Islam sont dans le zikr» avait dit un de ces Égyptiens. «Le zikr c'est le sel de la foi» a ajouté un autre. Qui a dit que le Wird est une abominable innovation? À moins de se prendre pour plus savant que le savant et plus arabe que l'Arabe (le fondateur de la voie tidjane était lui aussi un Arabe, qui plus est, un shérif), une telle prétention n'est-elle pas, de la part de ses auteurs, la preuve d’une méprisable imposture? Amadou Ali AI Maoulid n°007 du 10 avril 2006 - 53e édition de Kiota Le hidjab, pour ou contre qui? Les femmes voilées courent vraiment les rues! Elles font partie du décor des grandes villes, pas seulement en Orient, mais aussi en Occident et même, désormais, en Afrique noire. Mises à part les maladroites tentatives françaises de s'en protéger (du moins Dans ses écoles publiques, aucun autre pays ne semble vraiment s’en émouvoir. En tous cas, pas tant que ça ! Le hidjab dit intégriste est, indéniablement, un signe politique et idéologique islamiste de premier plan. Son port résulte sans aucun doute d’une imposition féroce de la part des islamistes radicaux. Non, pas toujours nous dit-on dans un livre intitulé : Les voilées de l'islam. Le port du hidjab découle bien souvent, assure l’auteur, de l’arbitre des femmes elles-mêmes, pas seulement parce qu’elles sont des dévotes confites mais parce qu'elles sentent la nécessité vitale de se préserver de tous ces obsédés qui écument les rues arabes et musulmanes ! Ce qui est sûr, l’islam n'a jamais fixé un modèle type de foulard. C’est pourquoi dans l’univers arabo-islamique, il existe autant de foulards que de tribus. Les foulards, appelés communément Hidjab, existent sous toutes les formes et couleurs, et de tous les noms. Depuis des millénaires, chaque peuple a dû en tailler (le ou les siens) à la mesure de ses traditions et de ses goûts. Ainsi, du Maroc à l’Indonésie, de la Bosnie au Yémen, les voiles sont d'une infinité de formes et d'appellations. Entre autres : Hidjeb, Neequab, Khimar, Bouchqa, Chila, Haïk, Alr, Borqua, etc. On ne compte plus les noms et les types. Néanmoins, leur rôle reste partout le même : satisfaire à une injonction islamique faite à la femme de mettre certaines parties de son corps à l'abri des regards indiscrets. Le voile, qui est un habit comme un autre, avant d’être un signe religieux, aurait pu passer inaperçu s'il n'avait été instrumentalisé par les islamistes radicaux, avec l’intention non voilée de maintenir une chape de plomb sur la femme, mais aussi d'en faire un instrument de marquage de leurs territoires. Certains intégristes vous disent l’exiger pour le bien de la femme, d’autres, pour s’affirmer contre l'Occident et même contre certaines idéologies différentes. Quant aux sœurs, elles disent le porter soit pour se conformer à une prescription. coranique, soit parce que c’est leur tradition, si ce n’était pour se protéger des hommes trop voyeurs ! C’est à se demander pour qui ou contre qui est porté finalement ce fameux hidjab. Et Dieu dans tout cela ? Si jamais la guerre des muselières devait avoir lieu, elle aurait toutes les chances de se faire sans les premières concernées à savoir, les femmes ! Car dans les rues, MOULTAZIMATES (femmes voilées) et SAFFRATES (femmes non voilées) continuent de se côtoyer, non sans quelques préjugés parfois certes, mais toujours dans la paix et la convivialité et jamais avec animosité ! Barham Cheikh Et les Djinns s'en mêlent ! Que n’a-t-on pas vu et entendu dans le feuilleton du hidjab au Niger ! Détournements, mises en scène, corruptions, mensonges et menaces. Ainsi lors de certaines séances « d'exorcismes coraniques » de certaines maladies notamment mentales que les intégristes copient désormais sans vergogne sur le modèle évangéliste, les « djinns » n'hésitaient pas à proposer le hidjab comme remède aux maux dont souffraient les patientes. Les parentes des malades, elles-mêmes, étaient sommées d'en porter sous peine de subir le même sort ! On se rappelle aussi de ce fameux « Génie tchatcheur » qui défraya un moment la chronique à Niamey et même dans certaines villes de l'intérieur. C'était un djinn, paraît-il « velu et barbu », qui hantait les nuits des quartiers sombres et qui, menaçant et vociférant gourdin à la main, exigeait aux femmes, même porteuses d'un foulard traditionnel, le port du hidjab intégriste. Inutile d'insister, ce djinn était très tenace. Il n'acceptait aucune autre forme de foulard en dehors du sien, le hidjab intégriste ! En réalité, en lieu et place de djinns, il ne s'agissait que des yan-agaji (milice islamiste) qui, la nuit tombant, écumaient les quartiers obscurs en se déguisant en épouvantails pour menacer et même molester les femmes non porteuses de hidjab intégriste, tout en leur enjoignant l'ordre d'en porter pour la vie. Sinon... Est-ce à dire que ce hidjab était devenu déjà si impopulaire au point d'exiger l'usage des moyens aussi musclés? Al Maoulid n°00 du 10 avril 2006 - 53e édition de K loin 29 ZJV^S Publications et auteurs Les voilées de l’islam La rencontre complexe Occidents et islams Hinde Taarji, une journaliste marocaine musulmane, et non moins féministe chevronnée, « gavée d’occidentalisme » selon ses dires, mais jalouse de sa culture musulmane, a parcouru pendant des longs mois, du Kuweit, du Liban, de la Turquie, les sentiments de ces Akhawaates (sœurs) dans un livre fort instructif. « Les voilées de l'islam » est une enquête révélatrice des ambiguïtés, des outrances et aussi des espérances de ces femmes. La préface, de descendre un peu plus au sud pour compléter son enquête et peaufinée elle-même, nous a laissé hélas quelque peu sur notre faim. Mondes occidentaux et mondes de l’islam s'interpénètrent de manière croissante. Migrants, touristes, étudiants, hommes d’affaires circulent. Institutions et États se rencontrent. Télévisions et autres médias se renvoient des images. Réciproques. L’histoire de la rencontre entre islam et occident pèse lourd sur le présent. Des événements dramatiques, de la Palestine à Madrid en passant par le 11 septembre, marquent ces relations de leur empreinte. La crainte de l’islamisme touche les occidentaux. Le sentiment de domination désespère les musulmans. Des opinions s’affrontent. Felice Dassetto tente de faire une sociologie de cette rencontre contemporaine, dans toute sa complexité et sa profondeur. Il essaie de saisir sa nouveauté, afin d’envisager des ouvertures pour l’avenir. Il pointe les grandes discordes entre mondes occidentaux et islams, non pas pour conclure à un affrontement inéluctable, mais pour identifier les obstacles à une rencontre inévitable. S’il explore les multiples facettes que l’islam offre à l’Occident, il tente aussi de saisir les multiples formes que l’Occident montre à l’islam. L’auteur essaie de dégager le rôle et la place de l’Europe, le monde occidental le plus proche d’une partie importante du monde musulman. Parviendra-t-elle à élaborer une politique islamique spécifique ? Jouera-t-elle un rôle actif ou restera-t-elle à la traîne de la dérive de l’affrontement ? L’enjeu de la rencontre entre deux mondes, musulmans et Occidentaux, sera de parvenir à penser les relations présentes et à venir en leur intégrant la profondeur civilisationnelle respective. Professeur FELICE DASSETTO Francophone d’origine italienne, le professeur Felice Dassetto est un auteur très prolixe. Il a publié coup sur coup dix livres de bonne facture sur l’islam et le monde musulman. Avant la sortie de son dixième livre, il fit un voyage à Kiota en notre compagnie avec M. Makama Bawa où il séjourna pour 24h. Aussitôt rentré, il nous envoya un exemplaire de son magnifique livre intitulé : La rencontre complexe. Occidents et Islams (notez bien le pluriel des noms !). Et le professeur prit soin d'y apposer la dédicace suivante : « À la Zawya de Kiota et à la communauté tidjane, avec estime et reconnaissance » signé Felice Dassetto. À la préface de Ce bouquin on peut lire : « Docteur en sociologie et professeur ordinaire à l'Université catholique de Louvain, Felice Dassetto est responsable du Centre Interdisciplinaire d’études de l’Islam dans le Monde Contemporain (CISMOC) où il coordonne un programme de recherche comparative sur les transformations locales de l'islam en lien avec la mondialisation. Il poursuit tout particulièrement des travaux de recherche sur l'islam en Europe et dans les pays d’Afrique occidentale. » Vivement la onzième parution. Al Maoulid n°007 du 10 avril 2006 - 53e édition de Kiola La grande amphithéâtre de l’Université Abdou Moumouni de Niamey Pour tous vos besoins en bâtiments, consulter AGECAS AGECAS Sarl Agence d'Etudes de Conseils et d'Assistance Mausolée Cheikh Abouhacar Kiota Architecture, Aménagement Urbain, Ingénierie et Expertise Évaluation d’impact social et environnemental Maîtrise d'ouvrage déléguée et clés en mains Assistance et Conseils pour acquisition foncière et immobilière BP : 10655 Tel. : 75 47 60 Email agecas_sarl@yahoo.fr Du nouveau À Niamey FALABI-CASSE-AUTO Falabi-Casse-Auto vient de recevoir dans ses nouvelles boutiques sis au Château N°9 un arrivage de pièces détachées auto d’origine. 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Nous sommes situés au quartier ANIKOIRA Boulevard de l'indépendance GM-20 bibo:issue 7 bibo:numPages 32 -- o:id 11353 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/11353 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2218 o:media/o:id 31974 32004 32005 32006 32007 32008 32009 32010 32011 32012 32013 32014 32015 32016 32017 32018 32019 32020 32021 32022 32023 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/0a843611ec3c1b2b8cf61d5d0fe042df69f4e4e6.pdf https://islam.zmo.de/files/original/b68d2e9c5f3373b789a04a42c0b921a65972a16b.tiff https://islam.zmo.de/files/original/9ca636dfb2207119b1bff6fb5ec293c6e848d997.tiff https://islam.zmo.de/files/original/426ccd37bbd2e9ffd59535d5e8f6365a28d4159e.tiff https://islam.zmo.de/files/original/4d6fbfe78dc1c35b182a9298f3af1dfc42e97969.tiff https://islam.zmo.de/files/original/f87ee244d9f2fb88cfd4a3fafa8aed7d4159469e.tiff https://islam.zmo.de/files/original/353886f887e0821c16a7ac862b0e2ce140de656a.tiff https://islam.zmo.de/files/original/4189f558df829652bf0ffd4c4281cf5227384a7c.tiff https://islam.zmo.de/files/original/7c9eccb9f2763717f3ee047f49349d46350311d3.tiff https://islam.zmo.de/files/original/65051a4ba1f1b422792beee576231f2f1be555d1.tiff https://islam.zmo.de/files/original/5cc5209a00db89581a0622d94938897fa89df3b9.tiff https://islam.zmo.de/files/original/45bca9fbc81bb912301c63ee9efbdd2da3dd6bdb.tiff https://islam.zmo.de/files/original/a73f1fbec0f0039f4191b438d6597eb6632eee1b.tiff https://islam.zmo.de/files/original/af99896d449283195c72e80ecd3b74399edaa4cd.tiff https://islam.zmo.de/files/original/6144f566d8b4bf84602f3545635c1bd9ad0a6922.tiff https://islam.zmo.de/files/original/b9629f85a74731b6af40a603b0ffa4025a2a4b98.tiff https://islam.zmo.de/files/original/e386121b1d29620d69531634711ea8ce509a8e71.tiff https://islam.zmo.de/files/original/a4bf24113de524f307a48fe548b7fa770f21b4dd.tiff https://islam.zmo.de/files/original/e15402573e25b2a0d623875bd581fd6c3b51c9c5.tiff https://islam.zmo.de/files/original/d5a526aecde31108036527e3e07ec8884be93624.tiff https://islam.zmo.de/files/original/2d3c057fc54a09b7f3c900e95374b6c84ad4d527.tiff dcterms:title Al Maoulid Magazine #10 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2218 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2009-03-08 dcterms:identifier iwac-issue-0000197 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1284 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable bibo:content Tarif/Niger: 500 fcfa / Zone CEDEAO: 1000 fcfa Modèle parfait Les prémices de la mort La polygamie du prophète Mouhamed (Psl) L’union Islamique Africaine Périodique Islamique d'Information et de réflexion paraissant à l'occasion des fêtes du maoulid N°10 du 08-09 Mars 2009 (5ème édition de Kiota) Tel (227) 96 59 00 62 / E-mail: almaoulidinfo@yahoo.fr Hassoumi Kiota J’ai vu le Cheikh espionner mon cœur! Complexe scolaire Rawdatu Cheikh Al Islam Elh. Ibrahima Niasse de Kiota Une année conviviale et une formation de qualité Cinq sections Le Directeur Général M. Fathoullah Cheikh Aboubacar Une cantine scolaire La fondatrice Seyda Oumoulkheir Niasse Préscolaire: 41 garçons et 35 filles Primaire: 188 garçons et 161 filles Collège et Lycée: 158 garçons et 81 filles Coranique rénovée: 31 garçons et 58 filles Coranique classique: 144 garçons et 157 filles Jardin d’enfants Primaire franco-arabe Secondaire franco-arabe Coranique Rénovée Coranique classique Al Maoulid Mag 08/09 Mars 2009 EDITORIAL SOMMAIRE Cheikh Aboubacar Hassoumi: Cinq ans déjà! CRI DE COEUR... J’ai vu le Cheikh Notre maoulid serait-il victime de son apolitisme ou de son gigantisme? Un certain nombre d’indices malheureux relevés sur le terrain, de manière récurrente, permettent de faire un constat amer: Le maoulid est abandonné à son sort; Embouteillages monstres, promiscuité au-delà du tolérable, manque d'eau, d'hygiène voire de sécurité sont entre autres, les lots quotidiens des festivaliers du maoulid. Tout cela au nez et à la barbe de la puissance publique. Ce triste constat est d'ailleurs un des griefs invariablement portés chaque année par les étrangers d'Afrique de l'Ouest contre notre pays. En réalité, au Niger, le maoulid n'a jamais été que l’affaire du seul peuple qui, chaque année, ne cesse de redoubler d'engouement, et cela dure depuis 56 ans. Conséquence: le maoulid a débordé de son lit. Il a dépassé largement les capacités d’une seule organisation, fut-elle bien structurée, à plus forte raison d'un simple comité ad hoc. À plusieurs reprises déjà, des drames humains ont été évités de justesse faute de structures d’accueil adéquates. Alors que faire? À notre humble avis, il n’est pas une faiblesse de copier ce qui marche chez les autres. Au Sénégal par exemple, pays des maoulids par excellence, le pouvoir a depuis longtemps compris l'importance stratégique du maoulid. Les Présidents sénégalais, le chrétien Léopold Sédar Senghor en tête, veillaient personnellement à ce que chaque maoulid, petit qu'il soit ou grand, bénéficie d'un appui conséquent de l'État. Au Sénégal, Dieu seul sait le nombre de maoulids qui se fait par an. C'est que l'élite dirigeante de ce pays avait tôt compris en quoi le maoulid peut servir le développement. Dès lors, tout village fêtant son maoulid, est quelque part pris en charge dans un budget. Et la localité en question est obligatoirement dotée, chaque année, d'infrastructures nouvelles. Tout cela participe merveilleusement à la marche globale de la nation sénégalaise. Rappelons que ce pays est moins islamisé que le nôtre ! Au Niger, la situation est loin d’être la même. Cependant avec nos fêtes tournantes genre 18 décembre, ne sommes-nous pas en train de faire timidement la même chose? Mais, à ce rythme, quand est-ce qu’une ville comme Kiota sera-t-elle concernée? Tout récemment encore, avec les jeux de la Cen Sad, le Président de la République M. Tandja Mamadou en personne s'était mué en organisateur en chef de l'événement pour lequel il reçut, le 26 et 27 janvier au palais des sports de Niamey, les différents secteurs socio-professionnels. Idem lors des 5èmes jeux de la francophonie. On sait aussi à quel point, lors des éditions de lutte traditionnelle, de FIMA, de Cure Salée, ou du Prix Dan Gourmou, les gouverneurs des régions sont-ils mobilisés : suivi minutieux des calendriers et des réunions, visites régulières des chantiers, etc. Tout cela sous l'œil bienveillant des caméras. Toute chose dont on ne peut que se réjouir, par ailleurs. Mais la La question qui vient aussitôt à l'esprit est : Pourquoi donc le maoulid ne bénéficie-t-il pas de tels avantages de la part de l'État? Pourtant, sur plus d’un théâtre, le maoulid a montré, avec ses moyens modestes, sa capacité de transformation des mentalités et du milieu. La force du maoulid est qu'il est le seul événement populaire à réunir, à la fois, culture et religion, tourisme et commerce, unité et brassage entre peuples et communautés. C'est aussi un formidable creuset d'échanges intellectuels et artistiques et une grande école de tolérance en ce qu'il met en exergue le message et les nobles comportements de notre prophète bien-aimé. En un mot, tout ce dont notre pays aura besoin pour réaliser un certain raccourci sur son long chemin vers le développement. Comment le maoulid a-t-il pu échapper à une structure aussi officielle que le “Haut commissariat à l’organisation des grands événements”? Que contient donc le terme "grand événement"? Notre propos n'est pas de tourner en dérision quoi que ce soit ni... même de polémiquer si le maoulid est un petit ou grand événement. Mais de dire juste qu'il est temps qu’un statut de fête nationale à part entière soit attribué au maoulid de Kiota, eu égard à son histoire et sa taille. Cette fête du prophète, il faut bien le dire, attend de nous plus que le statut d'une simple journée "chômée et payée"! Ceci est un cri de cœur mais aussi un cri de détresse adressé à qui de droit! Les trois quêtes de Cheikh Aboubacar Les prémices de la mort de l’imam Hassane Un marabout dans la cour des grands Qui était l’imam Hassane Cissé? Le maoulid du bien-aimé Fêtes du maoulid N°10 du 08/09 Mars 2009 (5e édition de Kiota) Tel: (227) 96 59 00 62 E-mail: almaoulidinfo@yahoo.fr Comité de Publication: Elh. Barham Cheikh Dr. Med Rabany Zakarya Mamadou Tayab Issa Mouhamed Mamoudou Dr. Abdoul Lawi Cheikh Service commercial: Boubé Kountchetarey Impression: 2000 exemplaires Al Maoulid Mag N°10 du 08/09 Mars Né en 1913, dans le village de Kiota, Cheikh Aboubacar Hassoumi, fils de Hassoumi et de Houreira, avait grandi dans une famille de marabouts paysans. Il avait appris le Coran auprès de son père Hassoumi qui disposait du plus grand "Dudel" (école coranique) dans la région. Très jeune, il étonnait déjà son entourage par son endurance au travail. Il conduisait d’une main de maître tous les travaux champêtres et domestiques. Adolescent, il avait tous les attributs d’un chef de famille. Son dévouement et son engagement sans limite aux côtés de ses parents n’empêchaient pas le jeune Aboubacar de s’occuper, les après-midi, de ses propres activités champêtres. Ainsi, à l’âge de 18 ans, il disposait d’une dizaine de greniers remplis de céréales qui étaient ses propriétés à lui seul, qu’il avait obtenues, selon ses propres dires, par la sueur de son front. Il disposait également de son propre cheptel. Que pouvait faire donc un garçon de son âge d’un tel trésor, alors que sa famille vivait dans... les champs et que le contact avec le monde extérieur était limité. Un matin, le jeune Aboubacar suggéra à son père de mettre une partie de son patrimoine sur le marché. Son père l’y autorisa et lui confia quelques têtes de bétail à vendre en plus des siennes. En réalité, le fils avait son projet caché: il voulait effectuer le pèlerinage à la Mecque! Mais compte tenu du contexte du milieu et de la dangerosité d’un tel projet à l’époque, il ne pouvait que le cacher. Il savait que dans son entourage personne ne pouvait le comprendre sur ce point à part son père. Par conséquent, on ne le laisserait pas partir ne serait-ce que pour son âge (18 ans). Conscient que son destin se jouait là, le Cheikh était décidé à y aller "fût-il au prix du sacrifice suprême", disait-il plus tard. En garçon très bien éduqué, il évita soigneusement d'en parler au risque soit de défier son entourage soit de renoncer au projet de sa vie. Mais il savait qu’il pouvait compter sur le soutien de son père dans Toutes les circonstances, il puisait de cela une force et une détermination inébranlables. La preuve en est que lorsque le Cheikh envoya une missive, plusieurs jours après son départ, pour annoncer son projet de continuer sur la Mecque, son père fut très content. Mais il fut étonné du fait que Cheikh prit soin du bétail n'appartenant pas donc appartenant à "aura plus besoin que moi" lâcha le vieil homme. En vérité, son fils voulait chercher Dieu avec de l'argent "très propre", c’est-à-dire gagné à la sueur de son seul front... Les trois quêtes de Cheikh Kiota Quatre mois après son coup d'État d'avril 74, le colonel Kountché et ses amis mirent en place une nouvelle association islamique à leur couleur après avoir annulé l'ACIN créée par RDA. Dans son esprit, Seyni Kountché pensait plutôt au Cheikh de Kiota pour prendre la tête de la nouvelle organisation islamique, ou au moins à un de ses proches collaborateurs, notamment le très influent Cheikh Alfazzazi de Yeni. Contacté discrètement par Kountché, le Cheikh lui aurait dit : "Cherche encore une tête du côté de la capitale, nous sommes des marabouts de brousse, qui vivent de la terre. Notre vie ne serait pas possible en dehors de cela." Bien que n’aimant pas qu’on lui oppose un refus, le chef de l'État finit par accepter puisque voyant en cela une quête d'intégrité. Sans le savoir, Kountché venait ainsi d'apprendre de la bouche même de son interlocuteur, un des trois piliers fondamentaux de la vie du Cheikh de Kiota : La quête du halal (le licite) par le travail acharné de la terre. Par la suite, Kountché ne tarda pas à reconnaître en lui l’un des plus grands agriculteurs de ce pays. Aujourd'hui encore, ses champs, qui s'étendent sur des kilomètres de tous côtés, attestent de cet héritage du travail de la terre que le Cheikh avait érigé au rang de vertu. À travers cette philosophie du travail, il voulait faire passer un message à tous les marabouts (qu’il n’hésitait pas à réunir pour le leur expliquer), que la dignité de l’homme, celle de l'homme de Dieu surtout, se trouve dans le travail libérateur et non dans l’errance ou le "maraboutage". Pour cela, le Cheikh s’évertuait à montrer le bon exemple d'intégrité en bannissant l'oisiveté et la recherche de la facilité. Ainsi il ne prescrivait jamais des amulettes à quelqu'un ni ne donnait une écriture à boire. "Si c’est pour manger, la terre nous suffit" disait-il! L'autre pilier essentiel de la vie du Cheikh est la quête permanente de Dieu. L’homme était avec Dieu, se couchait avec Lui et se réveillait toujours avec son Créateur, il était le premier à la Mosquée (4h du matin) et le dernier à la quitter. Chez lui, il passait aussi des longues nuits de prières et de zikr, ce qui ne l’empêchait pas de consacrer du temps à sa famille et aux fidèles visiteurs. Pour le Cheikh, la quête de Dieu n'est pas une affaire de temps mais une affaire de tous les instants. “On doit adorer Dieu, disait-il, comme on respire. Car même occupé par les affaires de la vie, le croyant doit faire en sorte de garder l’esprit attaché à Dieu... Et enfin, le 3e pilier de la vie du Cheikh est la quête du savoir. Car entre l’adoration de Dieu et le travail de la terre, il n’avait trouvé une parcelle de temps que pour la recherche du savoir. Il créa et influença des centaines d’écoles coraniques, invita les meilleurs exégètes de la sous-région à venir dispenser le savoir. Il sillonna tout le Nord du Nigeria jusqu’au Sénégal toujours à la quête du savoir. Grâce à l’esprit d’ouverture du Cheikh, Kiota dispose de trois cycles complets et distincts de formation différents : un cycle franco-arabe, un cycle classique (français) et un cycle arabe (parrainé par l'université d'Al-Azhar du Caire). Et qui fait aujourd’hui la fierté de la localité. J’ai vu le Cheikh espionner mon cœur. S’il est une chose que j'ai retenue du Cheikh, c’est le fait que Dieu était tout le temps avec lui. On ne peut ne pas remarquer sa patience. Sans borne et son amour illimité que ne perturbe ni les vicissitudes de la vie ni les aléas du temps. Chaque geste de sa part restait un exemple de générosité et de bonté. "L’espion du cœur...!" Les témoignages de Cheikh Ousmane Bangoula sur Cheikh Aboubacar Hassoumi Un jour, alors que je souffrais d’une succession de malaises dont j'ignorais tout de l’origine. J'en étais si préoccupé d'autant que mes activités spirituelles en prenaient un sérieux coup. C’est ainsi qu’un matin je m'étais retrouvé au milieu d'une foule autour de Cheikh Kiota dont nous écoutions attentivement la conversation. Préoccupé par ma situation, moi, j'étais très absorbé par des pensées noires pendant que le Cheikh causait. Je venais à l'instant de me demander, dans mon fort intérieur, si... Sur cette image, Cheikh Aboubacar Hassoumi semblait faire ses adieux à la foule, c'était le dernier maoulid de sa vie (2003). Contrairement à ses habitudes, ce jour-là, à son arrivée sous le hangar, il resta debout un moment et prit cette pose. Étrange! Je ne serais pas victime d'un sort qui m'était jeté. Et dans ma pensée, je mis cela tout de suite sur le compte d'un concurrent à moi, en l’occurrence un marabout de notre cercle. À ce moment précis, le Cheikh qui était en pleine causerie, se retourna vers moi, me fixa et me lança: "Non! Non! Ce que tu penses n'est pas exact!" puis, mine de rien, il reprit le fil de sa causerie. Je n'en revenais pas, et j’en étais tout retourné. C'est ainsi que le Cheikh, ce jour-là, me délivra de mes mauvaises pensées. Et l’assistance n'y avait rien compris puisque ce détail m'était destiné exclusivement. Est-il besoin de dire que le Cheikh savait lire les pensées? "Un petit plat d’omelette!" Une autre fois, avec un ami, nous avions visité le Cheikh. Pendant que nous étions seuls avec lui, une Talibée apporta un petit plat d'omelette qu'elle montra au Cheikh qui l'aurait commandé à l'intention d'un hôte de marque. N’empêche, il nous invita à le manger. Il prit, le premier, une seule et petite bouchée et s'occupa. Ensuite, d'autres affaires. Moi, je ne mangeais pas vraiment sachant que le plat ne nous était pas destiné à l'origine et que de toute façon, il était tout petit. Je faisais semblant de manger surtout que le Cheikh revenait régulièrement à la charge pour m'inciter à y aller plus franchement. Mon compagnon, lui, ne s'était pas gêné, et mangea avec un appétit formidable. Après le repas, le Cheikh demanda à la domestique de ramener le reste à son hôte de marque. Mais quelle ne fut notre surprise de remarquer que le plat était resté intact. Il n'avait rien perdu de son contenu initial comme si personne n'y avait touché! "Allahu Akbar! Allah a dit: 'Quand J'ai de l’estime pour mon serviteur, Je m'incarne en lui!'" Maoulid Mag N 10 du 08/09 Mars 2009 SOCIETE Lors des maoulids de Kiota, il faut toujours compter avec la gendarmerie nationale à travers son détachement régional, de tous les corps militaires, la gendarmerie est celle qui a le plus fait preuve de constance dans son assistance aux maoulid de Kiota. De la première édition à nos jours, la gendarmerie a toujours été aux côtés des musulmans pour la célébration de la fête du prophète. Certes, les autres corps aussi n’ont pas démérité, mais la gendarmerie de Boboye se distingue du fait qu’elle ajoute à chaque fois une corde à son arc. Ainsi, depuis 2002, un détachement du corps bleu est positionné à Kiota. Il a pour rôle d'assurer la sécurité du Khalife et de la population. Ce détachement hebdomadaire de deux agents assure la mission de sécurité et de surveillance du territoire ainsi que le service du Khalife dans ses allées et retours de son domicile à la Mosquée ou lors des audiences ou de sorties vers les champs. C’est une des rares fois où la sécurité d'une personnalité religieuse est ainsi assurée de proximité sans qu'une demande dans ce sens soit formulée ni qu’une menace quelconque soit signalée de la part de l'intéressé. C’est cela le sens du devoir. En avant la gendarmerie! Le 30 janvier, le professeur Djibo Hamani a fait don d’une Toyota Lexus 4x4. Le 31 janvier 2009, une forte délégation nigériane dirigée par un conseiller du gouverneur de Sokoto, Mr Elhaj Alio Doka, était venue à Kiota. Le but de la visite était d'offrir au Khalife les clés d'un véhicule 4x4 de marque Toyota Lexus neuve, don du gouverneur de Sokoto. La cérémonie de réception qui avait eu lieu au domicile du Cheikh s'était déroulée sous les yeux du maire de Dosso, du SG de la région, du CB de la gendarmerie et du commissaire de la police de Birni. Dans une brève déclaration, l'envoyé du gouverneur avait transmis les salutations fraternelles du gouverneur au Khalife et à tous les musulmans de Kiota avant de remettre les clés du véhicule. Pour sa part, le Khalife le remercia très vivement avant de formuler des prières et des vœux pour son bienfaiteur. Le Pr. Djibo Hamani présente au Khalife, son livre intitulé: "L'islam au Soudan central". Historien enseignant chercheur à l'université Abdou Moumouni de Niamey, était pour la première fois en visite à... Kiota. Il s'agissait pour le professeur de venir présenter son tout dernier livre d’histoire intitulé : "L'islam au Soudan central". Après avoir commencé ses visites par le Mausolée du Cheikh et la Mosquée, il avait eu des entretiens avec le Khalife et avec Sayyeda Oumoulkheir Niasse. Dans son entretien avec le Khalife, le professeur Djibo Hamani avait souligné le caractère hautement important et symbolique de sa visite dans le fief de Cheikh Aboubacar Hassoumi. Il affirma devant la caméra de la télévision "Bonferey" qui l'accompagnait, qu’il avait tenu à faire ce déplacement pour rendre un hommage mérité au Cheikh dont la vie et l'œuvre paraissent à ses yeux très importantes en termes pédagogiques. Car le Cheikh de Kiota, a souligné le professeur, avait fait du travail, de la foi et de la recherche du savoir les trois piliers de sa vie. Le professeur affirma avoir découvert tout cela dans les travaux de thèse de doctorat d’état ès lettres et sciences, en spécialité histoire soutenu en décembre 2007 par son... collègue Maikoréma Zakari. (Rappelons que M. Maikoréma est un chercheur à l'IRSH. Il avait consacré une grande partie de ses travaux à Cheikh Aboubacar Kiota et à la tidjaniya. À l'issue de sa soutenance, M. Maikoréma avait eu une mention très bien avec félicitations du jury). Cette visite du professeur Djibo avait été l'occasion pour la télé "Bonferey" de venir pour la première fois à Kiota. Ce qui a été interprété par certains comme une petite ouverture, de la part de cette télé restée longtemps fermée à la communauté tidjane. Espérons que Bonferey jouera le jeu jusqu'au bout! Al Maoulid Mag N°10 du 08/09 Mars 2009 SOCIETE Tranche de vie Le Pr. Phd. Ousmane Kane à Kiota! CONFIDENCES DE Colley Dans ma jeunesse, disait Cheikh Yahaya, j’ai servi de cuisinier chez les colons, j’étais pourtant bien avec mon patron dont je m'occupais bien de la cuisine. Il m'appréciait beaucoup et me faisait des cadeaux à chaque voyage. Je portais tout le temps, un ceinturon, un pantalon et une chemise impeccable bien J’avais les cheveux teints et de Zinder en soufi solitaire. Il avait élu domicile dans une espèce de grotte du bassin versant du fleuve Niger. Il n’y faisait qu’adorer Dieu. Il ne connaissait personne et personne ne le connaissait. Puis il partit vers Bamako et de là, on lui dit par l’imam que son véritable point de chute est à Niamey. Alors il y était retourné pour y rester à jamais. Par la suite, cet homme inoffensif qui ne demandait que la paix pour adorer Dieu, allait être sérieusement embêté sans motif. Moi aussi, j’avais fait la prison en sa compagnie. À l'époque, faire de l'islam, surtout en solitaire, était mal vu et mal compris par les politiciens. Il avait fallu l’insistance de Cheikh Kiota auprès du Président Diori assorties de menaces à peine voilées, pour qu’on nous libère! Cheikh Kiota lui aussi fut dérangé. Sous Kountché, il fut interpellé plusieurs fois à Dosso, sans motif. Et, à la dernière fois, il dut les mettre en garde de l’interpeller de nouveau si on ne lui disait pourquoi il avait été. Agréablement surpris de découvrir la vitalité extraordinaire de la faydha tidjaniya à Kiota. En visite de travail au mois d'août 2008, dans le cadre de ses recherches académiques, le Pr. Ousmane Kane, petit-fils de Baye Niass (sa mère est Mariem Niasse) avait séjourné à Kiota. Un court séjour qui lui avait permis de découvrir la force et la vitalité de la tidjaniya au Niger. "Je suis agréablement surpris de découvrir la vitalité extraordinaire de la Faydha au Niger. Je repars donc le cœur plein de joie." Hommage. Cheikh Mallam-Mamane Zaneidou de Garin Mallam s'était éteint à l’âge de 84 ans, village de Garin Mallam, à Gouré (Zinder), l'honorable Cheikh Mallam Mamane Zaneidou. Le décès de ce grand Cheikh a été une perte énorme pour toute la communauté musulmane du Niger et du monde. C'était un fidèle de Cheikh Aboubacar Kiota, de Cheikh Chouaib Ali et de Cheikh Abderrazak Mallami de Koussa. C’était un grand voyageur qui défendait l'islam sur tous les terrains. Qu'Allah Le Tout Puissant, ait son âme. âme. Amine! Cheikh Hassane Koberi échappe à un attentat perpétré par un izaliste fou dangereux! dressés "afro". Je connaissais un mot en ne pas du J’ai été boy cuisinier chez les blancs, je portais des chemisettes et pantalons impeccables, j’avais les cheveux teints. Puis un jour je tombe, pas le chef d’accusation. C’était comme cela qu’on finit par lui coller la paix! Avant de fonder la ville de Kiota, pour la première fois, sur un groupe de gens en train de prier, Cheikh Aboubacar Hassoumi avait fait une bonne partie de sa formation spirituelle auprès de Cheikh Bali Bali à Fandou. Ce dernier parla de lui avant même de le connaître. Il donna des indications précises à son sujet. Par la suite, après le décès du Cheikh Bali Bali, certains de ses parents n’ont pas voulu croire en Cheikh Kiota au motif qu'il utilisait la voiture, la montre, les parfums, etc. En fait, il était trop moderne par rapport à son époque. À présent que tout le monde utilisait Ces objets-là, je ne sais pas ce qu'ils lui reprochaient d’autre! Ce matin, telle une fièvre, la flamme de la foi s’empara de tout mon être. Depuis ce jour, j’avais tout abandonné pour me consacrer entièrement à ma nouvelle passion. C’était irrésistible. "Je connais des choses, des bonnes choses, dont je pense aujourd'hui être le seul dépositaire à propos de nos Cheikhs," dit le sage de Gamkalley. "Je connais par exemple sur le bout des doigts l'histoire de l’installation de Cheikh Chouaib à Niamey: il était venu de la région izaliste du nom d'Ibrahim Hamidou, s'en était pris à Cheikh Hassane de Koberi et sa famille avec une machette en pleine brousse. Le Cheikh avait de la Baraka, il avait failli se faire trancher un bras. Mais il s’en était sorti finalement, grâce à Dieu, sans la moindre égratignure! Sa voiture, par contre, a été saccagée par le jeune djihadiste déchaîné. Interpellé par la gendarmerie de Boboye, le kamikaze sera libéré deux semaines plus tard, à la demande clémente du Khalife! Cet énième attentat, venait s'ajouter à une longue liste sanglante et parfois meurtrière, toujours perpétrée par les réformistes sunnites. Ce qui n'est pas connu du grand public parce que chaque fois étouffé par les tidjanes ! Cela s'était produit à Garbeykourou (plusieurs morts), à Tagabati et Anzourou (des blessés), et à Irah (des blessés et une Mosquée de vendredi saccagée devant le préfet, s'il vous plaît !). Alors combien faudrait-il de victimes pour que des mesures énergiques soient prises contre les auteurs de ces violences intégristes ? Al Maoulid Mag N°10 du 08/09 Mars 2009 SOCIETE Les prémices de la mort de l’Imam Hassane Cissé Le Mercredi... S'était éteint l’Imam Hassane Cissé à Kaolack, chez lui, suite à une très courte maladie. Ce jour-là, l'Imam avait pourtant officié les cinq prières de la journée sans montrer le moindre signe d'alerte. Il reçut comme à l'accoutumée, des visiteurs, des talibés et des nécessiteux. Et dans la soirée, après le dîner, pendant qu'il causait avec les Gens sur sa terrasse, il dit soudain se sentir mal à l'aise et se retira dans sa chambre sans trop de mal. Un peu plus tard, il appela son fils Saiahou Dine pour lui dire d'apporter ses médicaments. Même après avoir pris les médicaments, il continuait de se plaindre d’une sensation de douleur au niveau du cœur. Alors il demanda à son fils de lui masser un endroit proche de son cœur qu'il lui indiqua. Pendant qu'il disait à son fils de continuer à masser, il perdit connaissance et s’éteint. Pris de panique, l'enfant appela son oncle, le jeune frère de l'Imam, Mahé Cissé, qui appela à son tour d'autres personnes comme Hakibou, Niasse. Sur le coup, les proches crurent d’abord à une perte de connaissance et on le transporta d’urgence à l'Hôpital régional Cheikh Ibrahima Niasse de Kaolack. Devant la panique et la perplexité des médecins, les parents réalisèrent que l'irréparable venait de se produire. Alors ils demandèrent aux médecins de dire la vérité quelle qu'elle soit. C'est ainsi que le décès de l'imam fut rendu public dans la stupeur générale. Le décès de ce jeune et très dynamique imam, presque à la fleur de l'âge, a bouleversé plus d'un sur les cinq continents. Les obsèques de l'Imam De mémoire d'homme à Médine Baye, on n'a jamais vu un enterrement drainer une telle foule. Les gens, par grappes humaines, s'accrochaient aux voitures, aux toits des maisons, aux murs des enceintes et aux arbres. Il y eut ce jour-là cinq morts tombés par accident du haut des arbres ou des immeubles. L'imam fut enterré à côté de son grand-père, Cheikh Ibrahima Niasse, dans une chambrette du Mausolée qui est situé dans la cour de la Mosquée. Le cercueil de l'Imam Aussitôt le décès confirmé, un des confidents de l’Imam apporta à la surprise générale, un cercueil en bois simple contenant un linceul que l'Imam lui aurait confié, il y avait de cela trois ans, dans la plus grande confidentialité... Au Sénégal, le déplacement du cortège funéraire d'une personnalité n'est pas chose aisée, le jour de l’enterrement. Par expérience on Savait cela, alors on trouva deux autres cercueils vides pour servir de leurre. Chaque cercueil, doté d'escor- Sur les traces de Baye Niasse De son vivant, Cheikh Al Islam Elhadj Ibrahima Niasse dit "Baye Niasse" passait son temps à voyager entre les continents. Il apportait ainsi l'islam dans des contrées les plus lointaines en Asie du Sud-Est, en Afrique et en Europe. De tous ces déplacements, l'Imam Hassane était de la partie. C'était donc tout naturellement que l'imam reprit le flambeau de son grand-père. Et il aura même ajouté au tableau de Baye Niasse l'Amérique latine, l'Afrique du Sud et les États-Unis d'Amérique où se trouve le gros de ses fidèles. Mettant à profit les moyens de communication les plus modernes et les plus sophistiqués, l'Imam organisait des conversions massives partout où il passait. Et il lui arrivait de convertir souvent toute une communauté; du chef au dernier. Comme ce fut le cas au Tchad en 2006 où il convertit à l'islam d'un seul coup 883 personnes. Il reçut pour cela les Félicitations du président Idriss Deby. Au Cameroun, en février 2008, l'imam convertit en une séance 1251 personnes, dans la localité de Dangrossé, dont les chefs de tribu. L'imam Hassane Cissé en train de convertir à l'islam. Trois ans plus tôt, l’imam aurait confié un cercueil et un linceul à un ami dans la plus grande confidence. Une escorte de voitures, toutes sirènes hurlantes et de gyrophares, devait emprunter une direction différente afin de faciliter le déplacement du corps de la morgue de l'hôpital au Mausolée. C'était ainsi que le corps de l’imam avait pu parcourir, non sans calvaire, le trajet long de trois km. L'imam avait presque annoncé sa mort. Hassane Cissé avait rejoint son Dieu juste une semaine après son retour d'une visite en Côte d'Ivoire. Avant d'embarquer pour ce voyage, il annonça, contrairement à ses habitudes, avoir confié la somme de 270 000 000 de FCFA (Deux cent soixante-dix millions de FCFA) à son grand fils, Mouhamed Cissé. Laquelle somme, expliqua-t-il, était destinée à acheter en Égypte les lustres et les tapis de la Mosquée de Baye Niasse pour laquelle, on le sait, l'Imam avait beaucoup fait. Le Cheikh semblait craindre de mourir avant son retour et que cet argent colossal se paraissait ambiguë, passe naturellement dans l'héritage au détriment peut-être de la Mosquée... "J'en ai fini des avions !..." Cette déclaration étonnante, l'imam Hassane la fit à son retour d'Abidjan, à un ami intime à lui, douanier de son état, qui lui demandait avec insistance de prendre un congé de repos à Dakar. L'imam lui dit : "Une chose est sûre, j'en ai fini des avions !..." Pour quelqu'un qui passait les deux tiers de son temps et de sa vie dans les avions et à l'autre bout du monde, cette phrase de l'Imam ne pouvait pas comprendre cette confidence. Et il finit par mettre tout cela sur le compte de la plaisanterie. Moins d'une semaine après, le jour des obsèques, c'est au bord des larmes que cet homme respectable pour ses qualités et ses liens avec l'Imam, raconta son histoire. Ai Msouhd M&y N 10 du 08/09 Mars 2009 "Damay dem noppolu," dit l'Imam. Dans une conversation singulière qui eut lieu quelque jour seulement avant sa mort entre l'imam et son frère, Cheikh Modou Cissé, l'imam lui aurait dit: - "Damay dem," qui veut dire en langue Wolof : Je m'en irai. Son frère lui demanda, surpris : - "Fo buga dem ?" où donc veux-tu aller ? L'imam répondit : - "Laakhira noppoludji," J'irai à l'au-delà me reposer ! Ne comprenant plus son frère, Modou Cissé n'avait pas non plus envie de continuer la conversation sur ce ton. Alors il choisit gentiment de rabrouer son grand frère sur ces termes : - Oses-tu évoquer la mort, toi qui avais vu mourir ton grand-père, Baye Niasse, dans tes bras ? Je pense bien que tu dois être très dégoûté de la mort, toi ! La conversation fut interrompue net à ce moment. L'objectif du petit frère était d’ailleurs de s'arrêter ou de changer de sujet. Modou Cissé n'est pas n'importe qui. Puisque c'est lui qui a pris aujourd'hui la place de l'Imam. Et c'est lui qui a rapporté ce dialogue bizarre qu'il avait eu avec le défunt quelques jours seulement avant son décès. "Ce sera sans moi", dit Cheikh Hassane. Le jour du décès de l'Imam, il fit sortir ses abondantes archives par son jeune frère Mahé Cissé aidé par les talibés, qui les exposa sur la terrasse. Sur un ordre de l'Imam, son frère passa l'après-midi à fouiller à la recherche d'on ne savait trop quoi. Et parmi les découvertes de Mahé, ce jour-là, une vieille lettre manuscrite de Baye Niasse se rapportant aux écoles coraniques. Dans cette lettre, Baye Niasse donnait des directives pour la redynamisation des écoles coraniques traditionnelles qu'on appelle les "Daara". Lorsque l'Imam prit connaissance de la lettre dans laquelle d'ailleurs Baye Niasse mentionnait son nom parmi les destinataires, il dit à Mahé : - Il faut réunir d'urgence les enseignants de toutes les écoles coraniques, on va leur faire lecture de cette lettre. C'était un mercredi, et Mahé, compte tenu de son emploi du temps, dit : - Je trouve qu'il serait mieux de laisser cela pour le Dimanche ! Et quelle ne fut la surprise de Mahé d'entendre l'Imam dire : - Alors ce sera sans moi ! Un peu surpris certes, mais Mahé n'y prêtait pas attention. Ce n'était que le lendemain qu'il a pu faire le lien de cette phrase à la mort de son frère. "Ô Seigneur, prends-moi à l'âge de ton bien-aimé," implora l'Imam. De tous les témoignages sur l'imam Hassane, celui de son oncle, l'ex-consul honoraire du Sénégal à Djeddah, Cheikh Mouhamad Lamine Ibrahima Niasse, fut l'un des plus édifiants. L'histoire racontée à l'occasion des obsèques par Cheikh Lamine Niasse, remonte au temps où ils étaient encore étudiants, lui et l'imam ainsi que d'autres de ses frères. À l'époque, Baye Niasse prenait chaque fois avec lui quelques étudiants disponibles pour faire le hadj ou la Oumra selon les circonstances. Un jour, alors qu'ils étaient ensemble avec Cheikh Ibrahima Niasse autour de la Ka'aba, le groupe était arrivé à la hauteur d'un de ses angles de la Ka'aba appelé l'angle yéménite lorsque Baye Niasse s'arrêta brusquement pour prier et leur ordonna de faire autant. Baye Niasse leur dit : "Ici nous sommes à un endroit exceptionnel et à un moment exceptionnel, c'est l'occasion de demander à Dieu tout ce que vous voulez, je dis bien tout ce que vous voulez !" Selon Lamine Niasso, c'est à ce moment qu’il entendit l'Imam Hassane, entre autres prières, implorer Dieu en ces termes : "Ô Seigneur, donne-moi une durée de vie égale à celle de ton bien-aimé Mouhamad (psl), et ne me laisse plus vivre au-delà." Dieu a répondu à cette prière. Et l'Imam était mort, comme le prophète Mohamed (psl), exactement à l’âge de 63 ans révolus. Dieu dans son infinie bonté, a béni Cheikh. Qui était l’imam Hassane? Né le 4 décembre 1945 à Kaolack, imam Hassan Cissé était le fils de feu Serigne Aliou Cissé. Sa mère, Fatoumata Zara Niasse, est la fille aînée de Cheikh El Hadji Ibrahima Niasse dit "Baye Niasse". À l’âge de 10 ans déjà, l'imam avait mémorisé le Coran. Mais, le premier petit-fils de Baye Niasse a débuté ses études à Kaolack avant de les poursuivre en Mauritanie et en Égypte. Il décrocha une licence en littérature islamique à l'Université d'Ain-Shams, en Égypte. Imam Hassan Cissé avait maîtrisé la philosophie à l'Université de Londres, diplômé de langue anglaise et avait entamé une thèse de doctorat de philosophie à l'université Northwestern aux États-Unis. Il dut interrompre sa thèse suite au décès de son père Serigne Aliou Cissé. C'est alors que Cheikh Hassan Cissé prit le relais de son père en qualité d'imam de la grande mosquée de Kaolack, le 9 avril 1982. Mais, en 1976 il introduisit la tariqa tidjanya aux États-Unis. L'imam était un polyglotte qui parlait l'anglais, l'arabe, le français et la langue haoussa en plus du wolof. Il était à la tête de plusieurs organisations importantes : président de l'Université de Cheikh Ibrahima Niasse à Dakar, président du réseau des organisations africaines pour la population et le... Développement, conseiller spécial pour les Affaires islamiques de la République du Ghana. Il fut aussi membre honoraire de la ligue des Oulémas de la République de Mauritanie dont il était un guide distingué de la Tariqa tijania. Récemment, il a reçu la distinction d'Ambassadeur de bonne volonté pour la promotion de l'allaitement maternel exclusif. Grand bâtisseur de l'islam, l'imam Hassan Cissé était aussi très impliqué dans les questions de l'éducation et, surtout, de santé qui lui ont valu de fonder l'Institut islamique africain-américain, transformé en ONG, en 1988, et dont le but est de promouvoir l'éducation, le développement durable, la protection de l'enfant. D'ailleurs, dans ce centre qui accueille des talibés, la mendicité est totalement interdite. Imam Cissé s'impliquait aussi dans la lutte contre la pauvreté. Le 18 juin dernier, le partenariat avec l'ONG américaine lui a permis de doter le quartier religieux de Médina Baye d'une radio FM d'éducation et de réconciliation. 08/09 Mars fil 1^^^ i^SS f"” SÔOÏEÏÉ ~~M»”^-y««^^ ~ j -| Un Imam dans la cour des grands Avec le botaniste Tony Blair Avec le Sec. général de l’OCI Avec John Kufuor du Ghana Avec le Cheikh Al Azhar Avec le général Colin Powell Le prince Turki, le tout-puissant ministre des affaires étrangères saoudien, est un ami de l'Imam. Il a l'habitude de donner à celui-ci des dizaines de sièges pour le pèlerinage. Une année, les autorités sénégalaises tentèrent de faire des obstructions. Par bonheur, le prince contacta l’imam pour s'enquérir du cas de ses pèlerins, c’est alors qu'il dépêcha un avion accompagné d'une lettre menaçant d'annuler le hadj de tout le Sénégal si jamais les pèlerins de l’imam étaient retenus... Cette année-là, les pèlerins de l'imam avaient voyagé sans la moindre formalité. Une rumeur affirme que l'Imam était le premier homme à citer des hadiths et autres versets du Coran du haut de la tribune des Nations Unies. Ce qui est sûr, à la fin de son “speech", Kofi Annan, le maître des lieux, lui serra chaleureusement la main, ce jour-là, et dit : "J’ai bénéficié de la bénédiction d’un religieux fidèle de ton grand-père, pour cela, tu es donc pour moi un frère et un ami." "Faites comme chez vous," lui dit le prince Turki. Une autre fois, le prince invita son ami pour un dîner dans son palais. Et l'Imam y alla avec plusieurs de ses fidèles. À l'heure de la Wazifa (le zikr tidjane), l’imam informa son hôte qui lui dit : "Faites comme chez vous." Pendant qu’ils faisaient leur zikr, le prince vaquait librement à ses occupations dans son vaste palais. Il semblait très décontracté et ravi de l'événement. Et pendant le zikr, le prince en personne ne cessait de leur apporter dattes, thés, gâteaux, etc. Qui a dit que les Al Saoud sont des ennemis de la Tidjaniya? "Tu es mon frère et ami," lui dit Kofi Annan. Avec Thabo Mbeki d’Afrique du Sud. Avec le guide libyen Mouammar Khaddafi. Avec le ministre malaisien des A/E. ...par définition! BP: 10 655 - Tel: 20 75 47 60 Agence d’Etudes, de Conseil et d’Assistance Architecture, Aménagement urbain, Ingénierie et expertise Évaluation d’impact social et environnemental Maîtrise d’ouvrage déléguée et clés en mains Assistance et Conseils pour acquisition foncière et immobilière Entreprise Niger-construction Commerce général et Import-export - MF: 3246 - RC: 6753 - N° Agrément: 997 - N° 42456 Tel: 93 93 20049 / Niamey/Niger Créateur: Cheikh Aboubacar Kiota Entreprise de catégorie 2, créée en fin 1996, composée de personnel hautement qualifié avec une expérience prouvée dans plusieurs domaines de choix: - L’agence Amphithéâtre de la KEJ - Complexe hôtelier de 17 appartements à Niamey - Annexe de la Banque - La Niguérienne de l’automobile - Hôpital ALBAS - La banque du Grand (B3Q) Union Islamique Africaine Pour un islam tolérant dans une Afrique unie Une association pour le développement, la paix, la tolérance et la solidarité Al Maoulid Mag N°10 du 08/09 Mars 2009 Modèle prophétique: La jeunesse du prophète Mouhamad (psl) Par: Oustaz Amr Khaled En introduction, on va faire un rappel de l'identité du Prophète. Regardons d'abord son statut familial. Le Prophète a été un orphelin des deux parents, son père va mourir alors qu'il est encore dans le ventre de sa mère, il est fils unique sans frère ni sœur. Cette situation va lui apprendre le vrai sens de la vie, qu'elle est courte et éphémère. Pour ce qui est de sa résidence, il a vécu dans cinq foyers différents. Celui de sa mère, celui de Halima Es-Sadia dans le désert chez qui il va rester quatre ans avant de retourner chez sa mère et rester avec elle jusqu'à l'âge de six ans, puis il est parti habiter avec son grand-père après la mort de sa mère. mère de l'âge de 6 à 8 ans. Enfin, après la mort de son grand-père, il demeura chez son oncle Abou Taleb. Donc, il connut cinq foyers en huit ans. Ces nombreux changements de résidence vont lui apprendre : le sérieux, le sens de la responsabilité, la capacité d'adaptation et la flexibilité, car les foyers étaient différents du point de vue social. Le troisième point concerne le travail du Prophète (BP sur lui). Ce dernier va travailler de l'âge de 8 à 15 ans (8 à 12 ans selon une autre version) en tant que berger puis comme commerçant. Il apprit de son expérience de berger, la patience, la clémence et la capacité de réunir les gens. Et il apprit de son activité en tant que commerçant à connaître la nature humaine et à comprendre les caractères et les humeurs des gens. Pour ce qui est de sa situation financière, le Prophète (BP sur lui) était pauvre mais provenait d'une famille noble très respectée au sein des tribus arabes. De cette manière, il était proche aussi bien des pauvres que des riches. Son rôle dans la société : Il participait activement aux activités sociales, il n'était pas renfermé sur lui-même. Entre l'âge de 15 et 18 ans, il participa à la guerre de Fijar que les Quraychites ont menée et participa à la conclusion du pacte Al-Foudoul. Ce qui lui permit d'acquérir de l'expérience dans l'art de la paix et comment conclure les ententes ainsi que dans l'art de la guerre. Son éducation : il ne sait ni lire ni écrire. Ceci sera d'ailleurs l'un de ses miracles. Celui qui ne savait ni lire ni écrire va être le grand maître de l'humanité. Il va puiser son expérience dans la société en participant aux guerres, aux activités politiques et sociales et surtout de son activité en tant que commerçant. J'ai envie de demander à nos jeunes de ne pas s'isoler et de participer aux champs social et politique de leur pays. Nos jeunes s'isolent de la société sous prétexte qu’elle ne leur plaît pas. Regardez l'exemple du Prophète et soyez engagés dans votre société, car c'est de cette façon que nous aurons une jeunesse forte. expérimentée et efficace. Parfaire la préparation du Prophète pour endosser la mission prophétique : Revenons à l'histoire du Prophète (BP sur lui). À ce moment, il avait 25 ans. Allait-il recevoir la révélation à cet âge-là ? Non. Jusqu'à cette date, il n'a pas quitté Qoraïche et il n'a pas rencontré d'autres tribus. Or, il est le messager de tout l'univers, sa révélation ne concerne pas seulement les Qoraïchites mais le monde entier. Donc, il doit rencontrer les autres peuples et connaître leurs mœurs et coutumes. Vous réalisez comment la préparation du Prophète se profile. Pour ce faire, il doit voyager. Le Prophète, le commerçant : Le voyage est une expérience très enrichissante. Nos jeunes doivent comprendre que le voyage n'est pas une aventure touristique mais une expérience de vie. Une année de voyage confère à la personne la maturité de vingt ans. Le Prophète va travailler alors chez Khadîdja et voyager pour faire du commerce en Syrie et au Yémen. L’un des miracles du Prophète est qu'il était Celui qui ne savait ni lire ni écrire va être le grand maître de l'humanité. Pourquoi ces deux destinations ? En Syrie, il va avoir l’occasion de faire connaissance avec la puissance de l'empire Byzantin alors qu’au Yémen, il va découvrir l'empire Perse. Comment cela va-t-il être possible ? Son oncle Abou Taleb va lui dire : "Cela fait dix ans que tu travailles dans le commerce, tu travailles avec moi et comme tu le vois, l'argent se fait rare et nos affaires ne sont pas florissantes. Que penses-tu d'aller travailler pour une femme riche et noble de Qoraïche ? C'est une femme dont on n'entend que du bien et qui réussit bien dans le commerce. Pourquoi ne pas gérer son commerce et voyager pour développer ses affaires ?". Le Prophète (BP sur lui) accepta. Va-t-il accepter de travailler pour une femme ? Oui bien sûr. Le Prophète (BP sur lui), n'avait pas une opinion bornée de la femme. Il s'agissait d'un travail et tant que celui-ci et les échanges qui en découlent restent dans le cadre du respect. Mutuel et des limites instaurées, son travail avec Khadîdja ne peut être gênant. Contrairement à nos jours où les jeunes usent de subterfuges pour aborder les filles. Donc, le Prophète (BP sur lui), nous démontre que les hommes peuvent travailler avec des femmes à condition qu’il y ait du respect dans les échanges. Par ailleurs, Khadîdja (Qu’Allah l'agrée) n'était pas une femme ordinaire mais une femme d'affaires douée. À ce moment-là, elle était âgée de 40 ans et veuve. De plus, elle était riche car elle avait le sens des affaires. Lorsque Abou Taleb vint la voir pour lui proposer le Prophète (BP sur lui), pour diriger ses affaires, elle accepta mais décida de le tester. Au début, elle lui attribua une petite mission avec un petit lot de marchandises et demanda à son serviteur, Maissara, de l'accompagner. Maissara lui revint avec les nouvelles et lui dit : "Je n'ai jamais vu quelqu'un comme lui. Je n'ai jamais vu pareil sérieux, dévouement et confiance." dans le travail. Pour nos jeunes, ce dernier élément est important. Le Prophète (BP sur lui) travaillait toute la journée avec sérieux. Ça me fait vraiment de la peine quand je rencontre quelqu'un qui veut travailler et réussir mais qui n'est pas prêt à fournir l'effort nécessaire. C'est honteux de prétendre aimer le Prophète (BP sur lui) et ne travailler que deux heures par jour. C'est par le travail que vous pouvez exprimer votre amour au Prophète (BP sur lui). Le Prophète (BP sur lui) travaillait sérieusement et après chaque voyage, Maissara revenait dire à Khadîdja (Qu'Allah l'agrée) qu'il trouvait le Prophète (BP sur lui) très doué dans les affaires. Une fois, il lui signala que, tout comme elle, le Prophète (BP sur lui) n'adorait aucune idole. Ce qui attira particulièrement l'attention de Khadîdja (Qu'Allah l'agrée) et accrut son admiration pour le Prophète (BP sur lui), car peu nombreux étaient ceux qui ne prenaient pas les statuettes pour dieux. Comment Maissara avait-il remarqué cela ? Une fois, au Au cours d'une intense négociation, un commerçant demanda au Prophète (BP sur lui) de jurer par les statuettes. Alors, le Prophète (BP sur lui) répondit avec fermeté qu'il ne jurait pas par ce à quoi il ne croyait pas. À partir de ce moment-là, Khadîdja (Qu'Allah l'agrée) décida de charger le Prophète (BP sur lui) d'une plus grande mission, celle de guider sa principale caravane vers la Syrie. Habituellement, les commerçants prenaient le temps de voyager et restaient cinq à six semaines en Syrie pour écouler leurs marchandises. Or, le Prophète, en commerçant doué, finit la vente de ses marchandises avant d'arriver à destination. Les gens croient que la fonction des messagers est restreinte au seul fait de transmettre leurs révélations. Eh bien non, l'exemple de notre Prophète (BP sur lui) démontre que ces derniers réussissent aussi dans leur vie professionnelle. RELIGION La polygamie du Prophète Mohammed (PSL) La polygamie de Mohammed (PSL) a été souvent utilisée comme cheval de bataille pour dénigrer l'Islam et son... Quand on examine minutieusement la vie conjugale du Prophète Mohammed, on s'aperçoit qu'il n'avait jamais pratiqué la polygamie pour le plaisir charnel, mais pour d'autres raisons éminemment importantes. En effet, s'il avait une quelconque "obsession sexuelle" comme le prétendent ses adversaires, il n'aurait pas attendu jusqu'à vingt-cinq ans pour se marier, dans un milieu où les jeunes se mariaient dès l'adolescence. De même qu'il n'aurait pas accepté d'épouser une femme âgée de 40 ans, soit de 15 ans son aînée, et passer le printemps de sa jeunesse avec elle. Lorsqu'il reçut la mission à 40 ans, il pouvait facilement se remarier auprès de son entourage, d'autant plus que Kadijah était déjà entrée dans la vieillesse, mais il n'y a guère songé. La force de l'âge se situe entre 20 et 50 ans, c'est au cours de cette période que se manifeste l'appétit sexuel d’un homme; or, Mohammed a passé cette période de sa jeunesse avec une vieille dame. Ses détracteurs soutiennent qu'il resta avec Kadijah À cause de sa richesse; cet argument est faux parce que, avant la mission, il n’avait pas besoin de la richesse de Kadijah et de toute façon cela ne l'empêchait pas de prendre une maîtresse ou du moins une servante, et après la mission, il pouvait se passer de la fortune de Kadijah du fait que Abou Bakr, Uthman et d'autres étaient là pour financer. C'est seulement à l'âge de 53 ans et après le décès de son épouse bien-aimée que la polygamie s'est imposée au Prophète par la Volonté de Dieu et les besoins de sa mission. Ses différents mariages devaient répondre aux exigences politiques, humanitaires et législatives du message. Ses épouses faisaient fonction de jurisconsultes pour les femmes musulmanes. Il y a des questions délicates qui ne peuvent être discutées qu'entre femmes. Ainsi, les femmes du Prophète ont contribué à enrichir et à transmettre la législation féminine. Il est des cas où le mariage du Prophète était motivé par la nécessité de nouer des liens d'amitié avec certaines tribus. En outre, Certaines femmes avaient rendu de grands services ou devenues veuves pour la cause de l’Islam. Le Prophète devait les recueillir soit à cause des orphelins à leur charge, soit à cause de leurs époux morts pour l'Islam, soit en récompense des services rendus par la veuve. Donc, leur mariage avec le Prophète était pour elles la meilleure récompense. Quelle musulmane refuserait d'être l'épouse d'un Messager de Dieu, même en présence d'autres épouses? Quant à son mariage avec Zaineb bint Jahch, injustement décrié par ceux qui n'en connaissent pas les raisons, il a essentiellement pour but d'abolir la coutume de l'adoption. Par ailleurs, c'est Mohammed qui maria Zaineb à Zaïd ibn Haritha, son fils adoptif. Le ménage connut ensuite des difficultés et, malgré les tentatives de réconciliation des époux par le Prophète, Zaïd finit par divorcer. Dans leurs coutumes, les Arabes traitaient le fils adoptif au même titre que le propre fils, tant en ce qui concerne les droits de succession que l'interdiction de mariage. La femme divorcée ou veuve du fils adoptif était interdite à l'adoptant. C'est cette coutume que le Coran voulait réformer. Peu de temps après le divorce de Zaineb, le Prophète reçut l'ordre de Dieu d'épouser cette dernière. Celui-ci hésita et il fut blâmé pour cela: "Tu craignais les gens, et c'est Allah qui est plus digne de ta crainte. Puis quand Zaid eut cessé toute relation avec elle, Nous te la fîmes épouser, afin qu'il n'y ait aucun empêchement pour les croyants d'épouser les femmes de leurs fils adoptifs quand ceux-ci cessent toute relation avec elles. L'ordre d'Allah doit être exécuté. Il n'y a pas de faute à reprocher au Prophète au sujet de ce qu'Allah lui a imposé, conformément aux lois établies pour ceux qui vécurent antérieurement. L'ordre d'Allah est un Décret immuable." Coran 33:37-38. Dès la révélation de ce verset, la coutume de l'adoption fut abolie. Le Prophète n'avait aucunement le choix, il ne faisait qu’exécuter le destin et l'ordre de Dieu. Allah dit dans un autre endroit: "Et Nous avons certes envoyé avant toi des Messagers, et leur avons donné des épouses et des descendants." Coran 13:38. Mohammed avait neuf épouses lorsque fut révélé le verset fixant à quatre le nombre des femmes qu'un musulman a le droit de réunir en mariage. Faut-il comprendre qu'il était au-dessus des lois révélées? Non, loin de là. Celui-ci proposa à cinq de ses femmes de se libérer des liens du mariage, et il leur offrit les moyens de subsistance. Mais aucune d'elles n'avait accepté sa proposition. Et comme il ne pouvait pas les divorcer contre leur gré, il s'est trouvé dans un dilemme que le Coran a tranché. Il ordonna au Prophète de rompre ses liens de cohabitation avec toutes sauf quatre (cf. Coran 33:51). Dès lors, cinq femmes étaient séparées de fait mais elles voulurent, malgré tout, garder le lien de droit. Al Maoulid Mag N° 10 du 08/09 Mars 2009. Il ne s'agit nullement de miracles, mais de travail, de persévérance et de réussite humaine qui peut être imitée et réalisée de nos jours. La révélation a montré au Prophète (BP sur lui) le chemin global vers lequel il doit se diriger et non pas les tactiques pour y arriver. C'est lui qui devait planifier et réaliser. Le succès de notre Prophète s'est fait graduellement et souligne l'importance de fournir un effort soutenu pour atteindre progressivement ses objectifs dans la vie. Le Prophète, le mari : À ce stade-ci, peut-on dire que le Prophète (BP sur lui), est suffisamment préparé pour la révélation puisqu'il a réussi à connaître les autres peuples et à développer les affaires ? Non, pas encore. Il doit encore prouver qu'il est prêt à être le messager d'Allah, le Très Haut, pour l'univers. Il doit se marier, fonder une famille et réussir dans sa vie conjugale car il lui incombe de montrer au monde entier comment réussir une relation de mariage stable. Comment a-t-il réalisé cela ? L'initiative est venue de la part de Khadidja, qui a eu l'occasion de le tester, de voir son succès dans les affaires et de juger son caractère facile et Clément en tant que commerçant. Elle était bien placée pour connaître la nature avare, vicieuse et coléreuse de certains commerçants et apprécia donc la clémence du Prophète (BP sur lui). Cette clémence permet aux commerçants d'avoir une vision à long terme pour le succès. C'est une leçon que les occidentaux ont comprise et appliquée depuis longtemps. Khadîdja, à 40 ans, était encore au sommet de sa beauté et recevait de nombreuses demandes en mariage de la part de nobles Quraychites. Un jour, alors qu'elle était assise en compagnie de son amie Nafissa bint Al-Mounbih, elle commença à lui parler de son admiration envers le Prophète (BP sur lui), la clémence du Prophète et son succès dans les affaires. Nafissa demanda alors à Khadîdja si elle voulait qu'elle intercède en sa faveur auprès du Prophète pour qu'il la demande en mariage et Khadîdja accepta. Cette situation soulève quelques questions. Une femme peut-elle choisir son mari ? Oui. D'ailleurs ceci va donner suite au mariage le plus noble de l'humanité. Une femme peut-elle avoir des sentiments ? Oui bien sûr, mais il reste à savoir comment elle les exprime. Nos filles ne doivent pas remettre en cause leur dignité. Khadîdja a envoyé une femme mature qui va parler avec sagesse au Prophète (BP sur lui). Elle commença par lui demander s'il était marié. Il répondit : 'Non'. Elle poursuivit en lui demandant pourquoi. Il répondit : "Qui accepterait de se marier avec un pauvre comme moi ?". C'est alors que Nafissa lui proposa le nom de Khadîdja et le Prophète de demander si elle accepterait sa demande. Elle lui répondit avec sagesse : "Je vais voir avec Khadîdja". Le mariage du Prophète et de Khadîdja a donc réussi parce qu'il a réuni ces conditions : • Même rang social, • Maturité du Prophète malgré l'écart d'âge, • Le Prophète pourvoyait aux besoins du foyer, • Khadîdja s'était bien assurée qu'il n'était pas animé par la cupidité mais qu'il était un homme capable de fonder un foyer. Elle repartit chez Khadîdja et le fit attendre quelques jours puis revint l'informer que Khadîdja avait accepté sa demande. Comprenez-vous le sens de l'histoire ? L’islam accorde une égalité. D’ailleurs, les femmes qui acceptent de se marier par un acte non officiel sont abandonnées à la fin par les hommes car ces derniers ne les respectent pas. Le mariage du Prophète (BP sur lui) dura 25 ans et pourtant, il y avait une grande différence d’âge, Khadîdja avait 40 ans et le Prophète (BP sur lui) n’en avait que 25. La clé dans ce cas était la maturité. Le mariage du prophète Khadîdja épousa donc le Prophète, un mariage qui dura vingt-cinq ans. Mais un tel mariage était-il susceptible de réussir ? Est-il possible de nos jours de réussir un mariage d'un couple avec un écart d'âge aussi grand ? Souvenez-vous que Khadîdja était de quinze ans l'aînée du Prophète. Mais leur union était réalisable grâce à la maturité du Prophète. Il était certes plus jeune que Khadîdja, mais il avait mûri grâce aux différentes... épreuves et expériences qu'il avait vécues. Il y avait aussi un autre handicap qui aurait pu vouer à l'échec le mariage du Prophète et de Khadîdja : la différence des moyens matériels. Khadîdja certes était plus nantie que lui, mais ils étaient du même rang social. Il ne suffit pas de choisir la probité et la rectitude chez un futur époux, mais il est important que l'homme et la femme soient d'un niveau social égal. Le Prophète n'était pas riche, mais il était issu de la plus noble famille de Qoraïche. Mais qui allait subvenir aux besoins du foyer ? C'était le Prophète qui pourvoyait aux besoins de sa famille. Le fait qu'il vint habiter chez Khadîdja ne l'empêcha pas de prendre en charge les besoins de son foyer. Car ses affaires commençaient à prospérer et il avait déjà des associés dans son commerce. Certains orientalistes ont avancé que le Prophète s'est lié avec Khadîdja uniquement par cupidité et soif d'argent. Ce qui est complètement faux car Khadîdja était une femme intelligente et elle n'a accepté qu Al Maoulid Mag N° 10 du 08/09 Mars 2009 RELIGION après avoir bien jugé et testé le Prophète pendant plus de deux années. Alors je dis à nos filles aujourd'hui, ne vous lancez pas dans le mariage sous l'attrait des seules manières ou de l'apparence mais prenez bien soin de bien juger vos futurs époux. Le mariage du prophète et de Khadîdja a donc réussi parce qu'il a réuni ces conditions : • Même rang social, • Maturité du Prophète malgré l'écart d'âge, • Le Prophète pourvoyait aux besoins du foyer, • Khadîdja s'était bien assurée qu'il n'était pas animé par la cupidité mais qu'il était un homme capable de fonder un foyer. Ce mariage a donc duré 25 ans durant lesquels ils ont eu six enfants; quatre filles et deux garçons. Les filles étaient : Zeinab, Rouqaya, Oum Koulthoum et Fatima Zahrae. Les garçons étaient : Al-Kacem et Abdullah. Ils vécurent heureux, liés d'un amour qui n'a pas d'égal dans l'histoire, et qui n'a rien à envier aux célèbres histoires. De notre temps, parce que le Prophète a gardé intact son amour pour son épouse longtemps après sa mort. Le jour de la conquête de la Mecque, on avait vu le Prophète s'asseoir avec une vieille femme bavardant avec elle avec grande animation. Aicha lui demanda qui pouvait être la femme qui recevait tant d'honneurs du Prophète, il lui répondit que c'était une amie de Khadija. Sagesses soufies Kharaqani : “Un aveugle des yeux vaut mieux qu’un aveugle du cœur.” Hassan al Basri : “Fais ton jeûne de ce monde, fais ton déjeuner de la mort et fuis les hommes comme tu fuirais les bêtes.” Dhul-Nun Al Misri : “L'ascèse consiste à s'alléger de trois fardeaux : les passions, les biens matériels et les relations. Au-delà des passions on trouve la sérénité. Dans le détachement, on devient riche. Ne pas compter sur ses relations les fait se mettre à notre service." Le sermon de vendredi Un jour, les habitants d'un petit village décidèrent de nommer Nasruddin imam de leur mosquée. Le vendredi, il vint donc faire son premier prêche, et Celui-ci était tellement clair, tellement prenant et tellement bien tourné, que chacun en fut impressionné, et vint le féliciter après l'office. Le vendredi suivant, il monta de nouveau en chaire, et refit très exactement le même discours. Les habitants se demandèrent dans quelle mesure il avait oublié leur avoir déjà fait ce prêche, mais ils n'osèrent pas lui demander. Par contre, quand il refit une nouvelle fois le même le vendredi suivant, ils vinrent en délégation lui expliquer ce fait, et lui demander quand il passerait à autre chose. Sa réponse fut des plus simples : "Je passerai à autre chose dès que vous aurez mis en pratique ce que je viens de vous dire." Khadîdja. Alors elle lui dit : De quoi avez-vous parlé ? Il lui répondit : De la belle époque de Khadîdja ! Ce bonheur n'a été troublé que par la mort de leurs deux garçons. Encore une fois, le Prophète est affligé par la mort. Le mariage du prophète a réussi parce que le messager s'est avéré un parfait époux et un bon père. Deux garçons moururent alors qu'ils avaient trois et quatre ans. Une peine qui devait inculquer au Prophète l'aspect éphémère de la vie, une peine qui devait forger dans la douleur et le chagrin celui qui allait porter le message vers l'humanité, et pour cela il devait être pleinement prédisposé à affronter les malheurs et les aléas de la vie. Il perdit successivement son père, sa mère, son grand-père, ses deux fils. Des malheurs qui ont rapetissé la vie à ses yeux au point qu'il dit un jour à son oncle : "Par Allah mon oncle, si on me mettait le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche pour que j'abandonne cette cause, je ne le ferai pas jusqu'à ce que Allah la fasse triompher ou que je périsse." Alors prenons exemple sur le Prophète, vivons pour notre cause, vivons pour l'idée, vivons pour le bien, vivons pour l'Islam. Que la vie soit minuscule à nos yeux. Et là aussi nous saisissons un sens très profond; Allah a fait que nous trouvions dans l'histoire de la mort des enfants du Prophète un exemple de réconfort pour tous les parents qui sont affligés par la mort de leur enfant. Pour que nous comprenions que parfois Allah nous refuse certaines choses pour mieux nous donner. Car il se peut que tu perdes un enfant qui aurait grandi dans le mauvais chemin s'il avait survécu et que sa mort te fera gagner le paradis grâce à ta résignation et ta louange à Allah. Le mariage a donc réussi et le Prophète s'est avéré un parfait époux et un bon père. Cela est-il suffisant pour sa préparation ? Non, le Prophète sera destiné à porter un message à toute l'humanité et il devait donc être humain, il devait vouer un amour à tous les hommes sans distinction. Et cette humanité devait surgir avant la révélation pour qu'elle ne soit pas assimilée à un sentiment pour ses coreligionnaires. A ce propos, je vais vous conter une histoire, sans pareille. Un jour, une femme, Sa'da Bent Ta'laba, était en chemin de son village vers un autre village voisin avec son fils, Zayd Ibn Haritha. A mi-chemin, une tribu ennemie la surprit et lui ravit son fils pour le vendre à la Mecque comme esclave. Il se trouva que celui qui l'acheta était un neveu de Khadîdja et qui entreprit de le lui offrir comme cadeau, car cela était d'usage en ce temps-là en Arabie. Khadîdja à son tour offrit l'esclave au Prophète. Zayd était encore petit et il ne cessait de pleurer à cause de la séparation avec sa mère. Mais savait-il que c'était le meilleur jour de sa vie ? N'est-ce pas que nous disions que peut-être Allah nous prive de certaines choses pour nous récompenser par la suite sans limites ? Zayd s'est établi donc dans la maison du Prophète comme serviteur. Mais ses parents ne s'étaient pas remis de la perte de leur enfant, et son père était tellement affligé qu'il écrivit un poème dans lequel il pleurait la souffrance qu'il endurait et entreprit de chercher son fils. Anas Ibn Malek avait dit : le Prophète est entré à Médine un lundi et toute Médine s’est illuminée par sa présence, et il est mort un lundi et toute Médine s'est assombrie par son absence. fils partout en Arabie. Des pèlerins venus à la Mecque lui apprirent que son fils s'y trouvait, chez un homme qui s'appelait Mohamed Ibn Abdallah de Qoraïche. Alors il emprunta de l'argent pour racheter son fils et partit à la Mecque. Arrivé chez le Prophète, il le pria de lui rendre son fils en contrepartie d'une grande somme d'argent qu'il lui proposa. Le Prophète tout humain qu'il était lui proposa une autre façon de régler le litige. Il lui dit : "Appelons Zayd et demanderons-lui de choisir entre partir avec vous ou rester à mes côtés. S'il choisit de partir je vous le concéderai sans argent, et s'il choisit de rester chez moi, alors je ne suis pas quelqu'un qui se sépare de ceux qui l'aiment." Le Prophète fit venir Zayd et lui soumit la proposition qu'il avait faite à ses parents. À la surprise de son père, Zayd choisit de rester aux côtés du Prophète et dit à son père, qui n'en revenait pas que son fils ait choisi la servitude plutôt que de partir avec lui : "J'ai trouvé auprès de cet homme une miséricorde qui n'a pas d'égale sur terre ! " Le Prophète prit Zayd par la main, se dirigea vers la Ka'ba et annonça à toute la Mecque que Zayd était désormais son fils à part entière. Le Prophète a jusque-là surmonté toutes les épreuves; il avait réussi dans son métier de commerçant, il avait acquis la connaissance des autres peuples et l'art de la guerre et de la paix, il était un père de famille exemplaire et il était plein d'humanité envers les hommes. Mais était-il tout à fait prêt ? Avait-il acquis l'art de guider les hommes, de bâtir le consensus autour de lui ? Et plus important encore, il fallait un témoignage de Qoraïche de la grandeur de cet homme. Pour cela il lui fallait une préparation pour qu'il acquière les qualités de chef et de leader. A cette époque le Prophète avait 35 ans. Qoraïche avait décidé de reconstruire la Ka'ba qui s'est ébranlée par la suite d'une inondation. Pour ce faire, les Quraychites ont décidé de n'investir que l'argent d'origine licite! Malgré l'égarement dans lequel ils étaient, leur instinct de bien les a guidés à épargner tout ce qui est illicite et impropre dans cette construction toute particulière. Car le sentiment qui distingue le bien du mal est inné en chaque homme. Qoraïche avait su que tout bien acquis dans le mal et la turpitude n'était pas propre, alors que beaucoup aujourd'hui vivent avec de l'argent illicite sans scrupule ni crainte! La construction de la Ka'ba était un grand honneur pour les tribus de Qoraïche. Toutes les tribus se sont partagées cette noble tâche, chacune de son côté. Arrivés à la pose de la pierre noire, chaque tribu voulut s'attribuer cet honneur ce qui provoqua un grand conflit qui a failli dégénérer en guerre. Trois jours durant ils ne savaient pas comment régler le différend. Alors Al-Walid ibn Al-Moughira leur proposa d'attendre et d'accepter le jugement du premier homme qui apparaîtrait au détour du chemin menant à la... Ka'ba. Ce fut le Prophète qui apparut le premier. Alors les cris de joie fusèrent, car Qoraïche connaissait la rectitude et la loyauté du Prophète. Là se révélèrent les aptitudes à diriger et à commander du Prophète. Qu'avait-il fait ? Il enleva sa cape et la mit par terre loin de la Ka'ba et prit la pierre noire et la déposa dessus. Il demanda aux chefs des tribus de la prendre chacun de son côté et de porter la pierre jusqu'à la Ka'ba. Il avait pris soin de poser la pierre le plus loin possible pour qu'ils dépensent leur énergie en route. Arrivés enfin à la Ka'ba, il prit la pierre et la déposa à sa place. Par Allah, je sens grandir l'amour du Prophète dans mon cœur. Anas Ibn Malek avait dit : le Prophète est entré à Médine un lundi et toute Médine s’est illuminée par sa présence, et il est mort un lundi et toute Médine s'est assombrie par son absence. Tout était préparé pour l'apparition du Prophète et tout contribuait à cela. Un monde, une Arabie, et toute la terre qui étaient en quête d'un réformateur. Le Prophète a été préparé. Pour cette grande mission. Demain, nous verrons l’ultime préparation; la préparation spirituelle. Nous parlerons de Ghar Hir’a et de la révélation. L’ONG Valorisation des Ressources Naturelles (VRN-Goro Bani) Agréée par arrêté n°225/MI/DGAPJ/DLP du 28 Juin 2005. Siège national sis à N’dounga tassora-Commune rurale de N'dounga, département de Kollo-Région de Tillabery BP: 2192 Niamey Cell: 00(227) 96 75 29 09 E-mail: gorobani@yahoo.fr Les objectifs de l’ONG: - Contribuer à rehausser la productivité des terres agricoles en produits potagers et maraîchers - Vulgariser les moyens techniques peu onéreux et moins nocifs de production et de conservation des produits agricoles - Contribuer à préserver l’environnement par la plantation de gommiers source de revenu pour les paysans Al Maoulid Mag N° 10 du 08/09 Mars 2009 Leïlatul Mawlid Nuit du maoulid pays. Selon la célébration de l'anniversaire de la naissance du prophète Mouhamed (psl) se fête de différentes manières. Mohammed est né à La Mecque, en 570 ap. J.C. La célébration de sa naissance n'était pas à l’ordre du jour de son vivant. Au XIème siècle, cette fête fut instituée en Égypte par les Fatimides en souvenir du prophète. Pour des raisons purement idéologiques, certains la considèrent aujourd’hui comme une innovation blâmable. N’empêche, le maoulid est devenu de nos jours une fête nationale dans la plupart des pays arabes. Généralement, le maoulid se fête par des chants à l'honneur du prophète bien-aimé dans des endroits très décorés, dans certains milieux par des processions, des conférences et des récits sur la vie du Prophète. En Algérie et en Afrique Noire, c’est une grande fête populaire qui anime de gaieté, de lumières et de chants tout un quartier jusqu'à l’aube. Mawlid : Fête de la naissance du prophète Mohammed. Les différents noms de la fête du maoulid : - Aid al Mouloud, Fête du Mouloud au Maghreb et en Afrique, - Mawlid ennabaoui ou mawlid nabawi en Algérie, - Mawlid an Nabi, Milad al-Nabi en Égypte. Mevlid Kandili (la naissance du prophète) en Turquie. - Gammou yonanti bi au Sénégal - Maoulid, mavlid ou mawlid dans d’autres pays. Quelques dates à venir des fêtes du Maoulid: - 19 mars 2008, 8 mars 2009, 25 fév 2010, 15 fév 2011, 4 fév 2012 La fête de Maoulid dans le temps Autrefois, la Mecque, mère des villes, que le Prophète (?) comme un lieu où l'invocation Le Mawlid à la Mecque selon les historiens musulmans La célébration du lieu de naissance du Prophète (s) en mosquée par la mère des caliphes al-Hadi et Haroun al-Rachid. Dieu la bénisse et l'honore, est le chef de file des autres villes islamiques dans la célébration du Mawlid comme dans la célébration d'autres événements. Dans son livre Akhbar Makka, Vol. 2, p. 166, l’historien mecquois du 3e siècle, al-Azraqi mentionne que la maison (dou'a) est exaucée les nuits du lundi. Il est cité dans le Chifa' al-Gharam d'al-Fassi, Vol. 1, p. 199, et ailleurs. Les historiens du 7e siècle Aboul Abbas al-Azafi et son fils Aboul Qassim al-Azafi ont écrit dans leur... Kitab ad-dourr al-mounaamr où le Prophète (s) est né (mawlid al-nabi) est comme l'un des nombreux lieux de la Mecque où il est recommandé de faire la prière. Selon les pieux pèlerins et les voyageurs, au jour du Mawlid à la Mecque, aucune activité n'est entreprise; ni achat, ni vente. Maoulid Mag N°10 du 08/09 Mars 2009 Le Mawlid dans le Coran: Réjouissez-vous du Prophète (s), dit en substance le saint Coran. Se réjouir à cause de la venue du Prophète (s) à l'humanité est une obligation ordonnée par Allah dans le Coran comme suit: "De la grâce d'Allah et de Sa miséricorde qu'ils se réjouissent donc!" (Younus 10:58). Cet ordre fut révélé parce que la joie rend le cœur reconnaissant de la miséricorde d'Allah. Et y a-t-il plus grande miséricorde de la part de Dieu que de nous envoyer le Prophète (s), auquel Il s'adresse en ces termes: "Nous ne t'avons envoyé que par miséricorde pour les univers" (Les prophètes 21:107). Du fait que le Prophète (s) a été envoyé comme une miséricorde à toute l'humanité, il incombe non seulement aux Musulmans, mais à tous les êtres vivants de se réjouir de sa personne. Malheureusement, aujourd'hui, certains Musulmans sont les premiers à rejeter cet ordre divin. Dieu dit: Invoquez les bénédictions sur le Prophète (s). L'anniversaire du Prophète (s) nous encourage à invoquer les bénédictions d'Allah sur lui et à faire ses éloges, ce qui est une obligation qui nous incombe selon l'ordre d'Allah dans le verset: 'Allah et ses anges envoient les bénédictions sur le Prophète. O croyants! invoquez sur lui les bénédictions et les meilleures salutations!' (al-Ahzab 33:56). 'Les meilleures salutations,’ ce sont les salutations pleines de respect et d'amour, pleines de louanges et d'admiration pour le haut rang du Prophète (s) et de son message. Se réunir dans le but de se rappeler le Prophète (s) nous amène à invoquer les prières sur lui et à le louer comme Allah le demande. Quelqu'un oserait-il nier l'obligation qu'Allah nous impose? Le témoignage suivant consolide les témoignages de trois autorités du 10e siècle: L'historien Ibn Zuhayra dans son livre al-Jamic al-Latif fi fal Makka wa ahliha, p. 326; le Hafiz Ibn Hajar al-Haythami dans son livre Kitab al-Mawlid ach-Charif al-Mucaam, et l'historien an-Nahrawali dans al-Iclam bi-aclam Bayt Allah al-Haram, p. 205. Le 12 de Rabi al-awwal de chaque année, après la prière de Maghrib, les quatre qadis de la Mecque (représentant les Quatre Écoles) et de nombreux groupes comprenant les fouqaha' (juristes) et les fouala' (notables) de la Mecque, les cheikhs, les enseignants des zawiya et leurs élèves, les rou'assa' (magistrats) et les savants (moutacammamin), sortent ensemble de la mosquée et visitent le lieu de naissance du Prophète (s), récitant dhikr et tahlil (LA ILAHA). ILLALLAH). Les maisons sur le parcours sont illuminées par de nombreuses lanternes et bougies, et les gens sortent pour se mêler au cortège. Tous se revêtent de leurs plus beaux habits et amènent leurs enfants. Une fois le lieu atteint, un sermon spécial est prononcé pour l'occasion de sa naissance mentionnant les miracles (karamat) qui eurent lieu en ce jour. Ensuite la douca' pour le sultan (le Caliphe), l'Emir de la Mecque et le qadi Chafici est récitée et tous prient humblement. Peu de temps avant la prière de l'icha', tout le groupe retourne au lieu de naissance du Prophète (s) à la grande mosquée qui déborde de gens. Tous s'asseyent en rang au pied du Maqam Ibrahim, dans la mosquée, un prêcheur prononce d'abord le tamid (AL HAMDOULILLAH) et le tahlil, et at-Tabari, distribue de la nourriture. Le prêcheur parle des vertus du Prophète (s) ainsi que des enseignements à travers le saint Coran. La récompense qu'on obtient quand on exécute un ordre divin, et la lumière divine que cette récompense apporte au cœur sont inestimables! Notons que le verset mentionne le pluriel: 'Allah et ses anges envoient...' en assemblée. Il est donc incorrect de dire qu'invoquer les prières sur le Prophète (s) et faire ses éloges doit se faire individuellement. Une fois de plus, fait une douca' pour le Sultan, l'Emir, et le qadi Chafici. Après cela, l'appel pour la prière du clcha' est fait. La prière achevée, le groupe se disperse. Une description similaire est donnée par al-Diyarbakri (ob. 960) dans son Ta'rikh al-Khamis. Le Mawlid dans le monde Pour ou contre sa célébration? Aujourd'hui dans tous les pays musulmans les fidèles, caricatures contre le prophète aidant, célèbrent l'anniversaire du Messager (s). Cela peut se voir en Egypte, en Syrie, au Liban, en Jordanie, en Palestine, en Iraq, au Koweit, en Afghanistan, aux Emirats, en Arabie Saoudite (non officiellement mais dans la majorité des familles), au Soudan, au Yémen, en Libye, en Algérie, au Maroc, en Tunisie, en Mauritanie, à Djibouti, en Somalie, en Turquie, au Pakistan, en Inde, au Sri Lanka, en Iran, en Azerbaïdjan. En Ouzbékistan, au Turkestan, en Bosnie, en Indonésie, en Malaisie, au Brunei, à Singapour, et dans la plupart des pays d'Afrique noire où vivent des communautés musulmanes. C'est une fête nationale dans la plupart des pays arabes. Tous ces pays, ou nations d'islam, célèbrent ce grand évènement. Comment alors une minorité peut-elle aujourd'hui traiter le maoulid de haram sans produire la moindre preuve convaincante? Et qui sont-ils ces "savants" anti-Mawlid, en comparaison aux Houffaz (savants de hadiths) et les savants de la communauté dont Abou Chama, ’Asqalani, Souyouti, Sakhawi, Haythami, Chawkani, et al-Qari, lesquels déclarèrent tous le Mawlid comme une action louable? On ne comprend pas ces 'Salafites' lorsqu'ils rejettent ce que le plus strict de leurs savants, Ibn Taymiyya, avait permis de célébrer, fut-ce sous certaines conditions et qu'Ibn al-Jawzi et Ibn Kathir encouragèrent chacun en rédigeant un livret intitulé Mawlid et composé de poèmes et de passages tirés de leur Sunna. 08/09 Mars 2009 bibo:numPages 20 -- o:id 11354 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/11354 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2218 o:media/o:id 31975 32056 32057 32058 32059 32060 32061 32062 32063 32064 32065 32066 32067 32068 32069 32070 32071 32072 32073 32074 32075 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/ce2de1a44edf62ede3357066ae9430fef8d0af31.pdf https://islam.zmo.de/files/original/4928cc4406329aff39e566f07313737e9e4b866c.tiff https://islam.zmo.de/files/original/d54ada3a3c9accdf4d2f25d91235fc374e4b2f2a.tiff https://islam.zmo.de/files/original/330df2737829935db5975118512b0ce1f08a8c56.tiff https://islam.zmo.de/files/original/db7f0fc466e9574eef25b054eef62864cee3c583.tiff https://islam.zmo.de/files/original/c6db9a0840c0821673532d114b58e82cf35fe90e.tiff https://islam.zmo.de/files/original/9f94f1057977ca51480e4e9f1ab9de98be15c5c3.tiff https://islam.zmo.de/files/original/0f779c07ddf0dc79d9eec520a42a97372e7eb59a.tiff https://islam.zmo.de/files/original/b8d1972101a1ddb660a9da454942bd7ee1353a35.tiff https://islam.zmo.de/files/original/850359874f959ab2dc9eab0ad6221dc6699b577d.tiff https://islam.zmo.de/files/original/8e4da793b8b0df92796155743ef446e3ad0cee80.tiff https://islam.zmo.de/files/original/8a42b7feb3e635e1c89624884a16f8d9ef69e5e0.tiff https://islam.zmo.de/files/original/8377d9e943964eb7fde12cd05aa5a9e87488a5aa.tiff https://islam.zmo.de/files/original/df0a49493b593ed81ab3d3285565dac6897fc523.tiff https://islam.zmo.de/files/original/ef22bf311020e5fcb732c0d40cf48f1a1a2e99a7.tiff https://islam.zmo.de/files/original/aab625e1147428c9b802bfd39948bb0983227e00.tiff https://islam.zmo.de/files/original/a8d9927e7120419a1e179ae71cc382f553561dca.tiff https://islam.zmo.de/files/original/15d8aabf3314f9eb0f11241ce9e854e6c1a04c45.tiff https://islam.zmo.de/files/original/fa81eefe48eab0d688b421e0382d40f409ab346c.tiff https://islam.zmo.de/files/original/8eaf179252602d53f5c05936d1b744e23beb146a.tiff https://islam.zmo.de/files/original/781f534af0d826218b625dc64a847ed4f4eba224.tiff dcterms:title Al Maoulid Magazine #09 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2218 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2008-03-18 dcterms:identifier iwac-issue-0000198 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1284 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable bibo:content Danqrossé/Cameroun: 10 personnes converties à l'islam par l'imam Hassne Cissé Page 7 N° 09 du 18 Mars 2008 (55e maoulid à Kiota) Tarif \ Tel (22/) 96 59 00 62 500 FCFA / E-mail: almaoulidinfo@yahoo.fr Le prophète Mouhamed: un illustre modèle Maoulid: la commémoration de la naissance Honorée disparus: Cheikh Chouab Ali Page 12-13 Un village sorti de néant Page 20 RI Maoulid (RuamouE) AGENCE DAR AL KHEIR • Pour le Hadj et la Oumra Après une opération Hadj 2008 des plus réussies, Dar al Kheir pour le Hadj et la Oumra, sis au quartier Kalley-Est, à côté de la pharmacie Kalley-Est, est toujours à votre disposition pour les pèlerinages futurs. NOS CORRESPONDANTS DANS LES RÉGIONS Siège Kalley-Est: Elh Boureima Abdou; 93 93 77 85 / 21 79 77 85 / 20 74 38 41 Grand marché: Elh Moctar Oumarou Tapha; 93 93 42 11 / 20 73 56 08 Elh Adamou Mouhamed; 93 92 60 40 / 96 56 27 42 Yantala: Elh Youssouf Beidou: 21 79 48 73 / 96 96 48 73 / 93 22 00 66 Zinder: Abdourrazak Chaïbou; 96 53 46 96 Dosso: Amadou yacouba: .....96 88 70 06 ou Hadi: ...96 88 75 07 Maradi: Mallam Noura Oumarou Ladan: .....21 41 31 04 / 96 97 13 19 AMANA STORES Pour toutes vos pièces détachées d’origine, toutes marques! Sis à Wadata, place toummo et Any Koara (227) 20 73 49 44 / 21 79 49 44 Cel: 93 92 74 88 / 96 96 93 20 Al maoulid Mag N°09 du 18 Mars 2008 (55e maoulid de Kiota) Al maoulid RUBRIQUE 3 Le maoulid comme facteur de développement Commencé il y a 55 ans, sous une petite paillote, avec une poignée de pionniers s’éclairant un soir à la lueur d’une lampe tempête, le maoulid de Kiota a pris, aujourd'hui, une dimension internationale. Voilà une flamme d’amour née avant même la République, et qui a pu traverser la moitié du siècle en battant, sans cesse, son propre record en termes de rayonnement, sans jamais faiblir ni s'interrompre un temps soit peu. Pourtant, dès ses débuts, le maoulid avait, déjà, de farouches adversaires qui, comme aujourd’hui encore, cherchaient par tous les moyens à le stopper. Leurs attaques, motivées par des raisons purement idéologiques, n’avaient réussi jusque-là à produire sur son évolution que l'effet d’un feu de paille! Car aujourd'hui, la fièvre du maoulid n’a pas gagné que des villages mais elle a aussi conquis des villes imprenables, jadis assiégées par ses adversaires, comme Lomé, Dubaï, Koweit City, Jakarta, etc. Le maoulid a de même gagné à sa cause de grandes figures sunnites comme le mufti de la Chaîne Al Jazeera, Cheikh Youssouf Mouhamed Al Qardawi ou le franco-suisse Tariq Ramadan. Si les pèlerinages ont fait de La Mecque et de Médine ce qu’elles sont aujourd'hui, le maoulid, pour sa part, a permis la renaissance de cités nouvelles comme Kiota, Koussa, Tchida, Kotchiri, Tondigamey, et de nouvelles villes en chantier comme Bani Kossey (sur l'axe Tchida-Balleyara) ou Marouberi (sur l'axe Dar es Salam-Kofo). À l'origine de la modernisation de ces villes, l’idée d’offrir à l’événement annuel un meilleur cadre, ce qui a motivé les populations à déménager de leurs sites ancestraux pour s’installer sur des ax routiers souvent stratégiques, en prenant soin de se doter, le plus souvent, de certaines commodités d’une ville moderne. Et c'est ainsi que, chaque édition de maoulid apportant son lot de nouvelles infrastructures, des cités mieux loties, ont fini par émerger du néant avec voie bitumée, électricité, châteaux d’eau, centre de soin, jardins d'enfants, collèges, lycées, centres téléphoniques etc. A cet égard, le modèle de Kiota est en train de faire école. Si le maoulid construit et mobilise tant, c'est bien en raison de sa justesse et du fort attachement des musulmans à leurs valeurs islamiques et à leur messager, le prophète Mouhamed (psi). Et surtout parce qu’il « est une œuvre d'Allah, et toute œuvre faite pour Allah perdure quoiqu’il arrive » comme l'avait dit feu Cheikh Aboubacar Hachem (Que Dieu l’agrée). - Soufisme vu par les grands savants.......p.5 - Maoulid ou l’expression d’un islam tranquille....p.6 - 1251 personnes converties à l’islam par Cheikh Hassane Cissé..........p.7 - Mouhamed, un illustre modèle....p.8 - La commémoration d'une naissance honorée.......P.10 - Hommage à nos grands disparus........P.12-13 - Baye Niasse dans les archives coloniales,.......P.14-19 - Une coalition franco-britannique contre Baye Niasse....P.16 - La goutte d'eau qui fit déborder le vase..........P.17 - Sen Konkédjé, un village sorti de néant!........p.20 Par delà son objectif culturel et historique, cet événement reste, entre autres, un instrument ingénieux du système de prosélytisme (Da'wa) mis en place par feu Cheikh Aboubacar. En effet, à travers cette fête, il ne s'agit pas seulement d’attirer les foules pour chanter les louanges du prophète toute une nuit, mais plutôt de leur faire écouter le message de l’islam dans son authenticité et avec une bonne restitution de son contenu spirituel, tout ce qui fait de lui une religion de tolérance et de paix. Ainsi, en cinquante-cinq ans d’existence, le maoulid a été l’une suite page 4 Al maoulid Mag N°09 du 18 Mars 2008 (55e maoulid de Kiota) Des grandes portes d'entrée en islam pour des centaines de gens qui quittaient, en cette occasion solennelle, leur ancienne croyance au profit de l’islam. Il s'agit, le plus souvent, d’adeptes d'autres divinités, des gens qui ne viennent pas seulement du Niger et des pays voisins, mais aussi de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Cameroun, du Togo, du Burkina et même parfois d'Europe. En cette année 2008, le maoulid est attendu pour marquer, d’une pierre blanche, une nouvelle étape de sa glorieuse histoire en ouvrant l’ère de la science et de la réflexion. Il est question non seulement d'attribuer à chaque édition un thème scientifique en rapport aux préoccupations, non politiques, des musulmans. Ce qui confère à l'événement des dimensions à la fois culturelles, académiques et religieuses. Aussi, le maoulid sera appelé à devenir, désormais, le lieu de lancement de grands projets islamiques communautaires, et un haut lieu de compétition en récitation coranique (ou Moussaabaka) et autres concours en chants et poèmes qui seraient dédiés au prophète. Si le maoulid aborde ce nouveau programme avec une thématique sur la paix, c’est bien, en raison du contexte actuel marqué par la crise sécuritaire du Nord. C’est une façon de rendre à l’islam son visage humain si dénaturé par des intégristes en tous genres de par le monde. Et aussi cela traduit une volonté de confirmer un des rôles clés du maoulid : celui de régulateur social, en ce qu'il puise ses solutions directement du Coran et de la Sunnah. Car la conception coranique de résolution des crises dit justement : “En cas de conflits, remettez-vous à Dieu et à son prophète”. Fini donc le sempiternel tiraillement sur le dualisme stérile dans lequel certains extrémistes religieux voulaient, de manière pernicieuse, enfermer le débat! Au sujet du maoulid, il va être question, désormais, d’aller plus en profondeur des sujets en posant les bonnes questions : Comment le prophète avait-il réglé les problèmes brûlants de son temps? Quels enseignements faudrait-il y tirer par rapport aux préoccupations actuelles de la Ummah islamique? Comment concilier cette même Ummah islamique avec elle-même et avec le monde extérieur ? Par quels mécanismes, la communauté musulmane pourrait-elle apporter sa contribution au développement national et à la paix ? Voilà, entre autres, désormais bien balisé, le terrain du débat autour du maoulid. Cette nouvelle vision, qui souligne bien une certaine maturité, traduit simplement une logique de modernité dans la continuité ! Boubé Kountché Directeur de publication Elh Barham Cheikh Comité de rédaction: Dr. Zakarya Med Rabany Mamadou Taybou Issa Dr. Abdoul Lawi Cheikh Mohamed Mamoudou Elh Barham Cheikh Impression INN 2000 exemplaires Périodique islamique d’information et de formation N°009 - 2008 Bp: 12065 Niamey Niger Tel. 96 59 00 62 E-mail: almaoulidinfo@yahoo.fr Cette grande fête religieuse ne fait pas que recharger positivement le cœur et l’esprit du croyant, elle participe aussi et surtout dans la transformation positive de son environnement par ce qu’elle occasionne, tous les ans, la création d'importantes infrastructures communautaires. Et, à défaut, suscite au moins leur réfection tous azimuts. De telle sorte qu’il s’est créé au fil des ans, un réflexe naturel chez les populations consistant à mener, à la veille du maoulid, de grands travaux et autres opérations d’assainissement à l’intérieur des maisons et dans les rues, et qui se traduisaient par le curage des puits, la construction de nouvelles maisons ou des hangars ainsi que la réfection des édifices communautaires, etc. Dès lors, ses retombées pour la municipalité et pour l’économie locale paraissent évidentes. Elles sautent aux yeux surtout à travers la forte spéculation foncière qui se crée et le branle-bas général constatés, à l’occasion, chez les transporteurs et chez les opérateurs économiques en tous genres, et qui viennent de partout. Si le phénomène du maoulid continue de capter l’attention, c’est en raison de sa conformité avec la morale islamique et les aspirations des peuples à l'amour, à la solidarité et au progrès. Alors que, de l'autre côté, le discours intégriste sur son supposé « caractère erroné » ne propose, en retour, rien de concret ! Si le maoulid n’existait pas, il fallait bien le créer pour la raison la plus petite et la plus évidente qui soit; il crée, au moins, de l'ambiance ! Al maoulid Mag No 09 du 18 Mars 2008 (55e maoulid de Kiota) Al maoulid (Soufisme) Soufisme vu par les grands savants 1-L'Imam Malik a dit : Celui qui pratique le soufisme sans le Fiqh est un hérétique (zindîq). Celui qui pratique le Fiqh sans le soufisme est un pervers (fâsiq). Et celui qui unit les deux est le parfait réalisé (tahqîq). 2-L'Imam Shafi' a dit : J’ai fréquenté des soufis et j'ai tiré profit de ce (compagnonnage) à travers trois de leurs paroles : * Le temps est comme une épée, si tu ne le coupes pas, il te coupe. * Si tu n'occupes pas ton âme avec la vérité, elle t'occupe avec l'erreur (ce qui est vain). * Le manque de protection (une totale indigence ou pauvreté). Il a dit aussi : "J'ai aimé trois choses de votre religion : le fait de ne pas imposer ce qui est (trop) difficile, que les gens se réunissent dans la douceur (l’amabilité), la suivance (l'imitation) de la voie des gens de tassawwuf." 3- L'Imam Ahmed, avant la compagnie des soufis, a dit à son fils : "Oh ! mon fils, sois avec ceux qui étudient le Hadith, et loin des assemblées de ceux qui se nomment soufis. Car parmi eux, certains ignorent les principes de la religion." Alors, il fut le compagnon de Hamza Al Bagdadi, le soufi; et il connut les états spirituels des initiés et il dit à son fils : "Sois dans les assemblées de ceux qui sont soufis (al qawm), car par leur fréquentation la science, la vigilance intérieure (al mourâqabah), l'humilité (al khashiyah), le renoncement (al zuhd), et l'aspiration spirituelle augmentent." On a rapporté que l'Imam Ahmed Ibn Hanbal a dit des soufis : "Ne sais-tu pas que parmi les groupes, le meilleur est le leur ?" On a dit : "Mais, ils font le samâ (chants) et..." connaissent l'extase (al wajd, al jadb), il a dit : "Ils appellent à se réjouir en Allah..." Quant à Abu Hamid el Ghazali, la preuve de l'islam, il a rapporté dans son ouvrage "Al Munqidh min al-Dalal" sur les soufis, leurs conduites, leurs voies et les moyens d'aller vers Allah, ce qui suit : "Sache avec certitude que les soufis suivent tout particulièrement la voie d'Allah ; leur conduite est parfaite, leur voie droite, leurs caractères purs et vertueux, que l'on additionne donc la raison des raisonnables, la sagesse des sages, la science des docteurs de la loi ! Peut-on alors améliorer leur conduite ou leurs caractères ? Sûrement pas ! Car tout ce qui en eux bouge ou repose, extérieur ou intérieur, s'allume à la flamme de la prophétie dans sa niche. Et il n'est d'autre lumière, sur la face de la terre plus pure et plus claire que cette lumière..." Que dire d'une voie où la purification consiste, avant tout, à nettoyer le cœur de tout ce qui n'est pas Allah, qui débute par l'état de sacralisation qui ouvre la prière, par la fusion du cœur dans la mention d'Allah (bi-zikr Allah), et qui s'achève par le total anéantissement en Allah (al-fanâ bi-l'koulliya fi Allah). 5 - Le très grand savant, le célèbre commentateur du Coran, l'imam Fakhr-ud-din al-Razi a dit dans son livre sur les fondements de la séparation entre les musulmans et les associateurs (al-mushrikin) ; au chapitre concernant les états spirituels des soufis : "Sache que parmi les nombreuses sectes qui se séparent de la communauté, il ne faut pas mentionner les soufis, c'est là une faute (une erreur) car il ressort de leurs paroles que la voie de la connaissance d'Allah est une purification et un dépouillement de toutes les attaches mondaines et grossières... c'est une excellente voie...". Il a dit aussi : "Les gens du Tassawwuf s'occupent à la méditation et à épurer l'âme de ses attaches corporelles." 6 - Le très versé dans les sciences ésotériques et exotériques, l'humble, le parfait, l'héritier du Sceau Muhammadien Aboul Abass Cheikh Ahmad Tijane disait: "Le soufisme consiste en se conformer aux ordres et laisser les interdits". Le très versé dans les sciences ésotériques et exotériques, l'humble, le parfait, l'héritier du Sceau Muhammadien Abou Ishaq Cheikh Ibrahima Niass al Kawlakhi connu sous Baye Niass disait: "Le soufisme consiste en 4 choses : - la dévotion (al ibada) - la science (al ilmu) - l'ascétisme (az-zuhd) - la connaissance divine (ma'rifa)". Al maoulid Mag N°09 du 18 Mars 2008 (55e maoulid de Kiota) Cette année le maoulid est placé sous le sceau de la paix. Le thème général, est d'ailleurs intitulé "L'islam, une religion de paix et de miséricorde". Le maoulid devient ainsi un grand moment de communication, de réflexion et d'apprentissage pour des milliers de croyants de tous horizons. Le maoulid est un rendez-vous où les fidèles viennent s'abreuver à la source muhammadienne, cette université du prophète où sont enseignées les nobles lois de l’islam, ainsi que la morale de notre prophète bien-aimé. En un demi-siècle, le maoulid n'a jamais causé ou connu de remous d’ordre politico-religieux, il n'a jamais occasionné des mouvements d'humeur, des dégâts matériels ou des pertes en vies humaines pour quelque raison que ce soit. Le maoulid n'adresse pas d’invectives à l'endroit d’un pouvoir, d'un groupe ou d'un individu. Ce qui ne l'empêche pas d'ordonner le bien et de déconseiller fortement le mal. Ici, il est surtout question de magnifier les nobles sentiments humains à la lumière de ceux du prophète, et non de réveiller les sentiments ou les instincts primaires de l'homme. Alors que le maoulid est une institution autonome, et qu'il est doté d'une capacité extraordinaire de mobilisation, il a toujours eu pour vocation de promouvoir la paix, la fraternité et la tranquillité sociale. À cet égard, aucun autre forum au monde ne saurait être mieux indiqué pour parler de la paix mieux que le maoulid. À l'heure où des imposteurs citent le prophète pour porter atteinte à la paix et à la fraternité entre Musulmans, le maoulid, lui, évoque le même prophète pour justement semer les graines de la paix et de l’amour, et battre en brèche leurs diaboliques desseins. Comment peut-il en être autrement quand, au cœur de tout l’édifice du maoulid, on ne trouve qu’une seule et unique préoccupation : le prophète Mouhamed ! C'est par son souci constant d'honorer l'injonction coranique “Obéissez à Allah et à son prophète..." que le maoulid a pu rester l’un des derniers vestiges d’un islam de paix et de tranquillité ! Barham Cheikh islam tranquille Al maoulid Mag N°09 du 18 Mars 2008 (55e maoulid de Kiota) DONGROSSÉ CAMEROUN : Société par l’imam Cheikh Hassane Cissé Personnes converties à l’islam ! DONGROSSÉ, samedi, 22 février 2008. 1251 personnes se convertissent à l'Islam vendredi, 22 février 2008 : Imam Hassan CISSE confirme. Dans la Région de Marwa au Nord du Cameroun, 1251 ont embrassé, en une séance, la Religion d'Allah. Cette conversion collective est le fruit des prêches qu'a tenus Cheikh Hassan. CISSE, Imam de la Grande Mosquée de Médina-Baye, lors de son séjour dans la Ville de Dongrossé du 21 au 23 février 2008. Le lieu de rassemblement de cette nième conversion massive a refusé du monde qui venait assister à l'islamisation de cinq grands chefs coutumiers dont le plus célèbre est Chef "YANDANDI". À l'occasion et désormais, ces chefs porteront le titre de "EMIR" au sein de leurs communautés respectives. Des délégations venues du Tchad et du Nigeria ont assisté à cette cérémonie solennelle. Plus particulièrement, la délégation tchadienne s'est distinguée par la présence de très hauts gradés de l'armée venus convoyer les populations riveraines malgré le couvre-feu instauré dans ce pays. Il est à noter que Dongrossé est distante de 50 km du Tchad et que l'Imam Hassan CISSE avait converti, dans celui-là, 1400 Tchadiens dont 883 personnes en une seule réunion. C'était, en juillet 2006, à Pala, à 560 km de Ndjaména vers la frontière camerounaise. Ainsi, Cheikh Hassan CISSE ne cesse de répondre aux invitations et aux sollicitudes des communautés qui trouvent en lui un excellent communicateur religieux et un interlocuteur philanthropique privilégié. Par cette "Tournée 2008", l'Imam de Médina-Baye reprend son bâton de pèlerin et porte la Parole d'Allah - l'Exalté et du Prophète - paix et salut sur lui, vers les coins et recoins du Monde notamment ceux de l'Afrique et perpétue l'œuvre de son vénéré grand-père, Cheikh AL-lslam, EL-Hadj Ibrahim NIASS. CISSE Djéry. Al maoulid Mag N°09 du 18 Mars 2008 (55e maoulid de Kiota) Religion Le Prophète Mohammed, un illustre modèle S’adressant au Prophète Mohammad, paix et bénédictions de Dieu sur lui, Allah le Très Haut s’exprime en ces termes : “Et tu es certes d’une moralité éminente.” (Sourate Al-Qalam, verset 4) “En effet vous avez dans le Prophète un excellent modèle, pour quiconque espère en Allah et au Jour dernier et invoque Allah fréquemment.” (Sourate Al Ahzâb, verset 21) Muhammad : un homme d'exception L’exceptionnalité du Prophète tient à ce qu’il ne fut pas seulement une grande figure de son temps mais une grande figure pour tous les temps et pour tous les peuples, indépendamment des considérations de races, de couleurs, de nationalités ou de situations géographiques. Son exemple valait pour les Arabes du septième siècle comme il vaut pour l’humanité actuelle, en ce début de vingt et unième siècle. Il constitue un excellent modèle pour riches et pauvres, jeunes et vieux, gouvernants et gouvernés, pour les gens doués d’une grande intelligence comme pour les esprits communs. Allah a fait de lui Son Envoyé pour toute l’humanité : “Dis :” O hommes ! je suis pour vous tous le Messager d’Allah, à Qui appartient la Royauté des cieux et de la terre. Pas de divinité à part Lui. Il donne la vie, Il donne la mort. Croyez donc en Allah, en son Messager, le Prophète illettré qui croit en Allah et en Ses paroles. Et suivez-le afin que vous soyez bien guidés.” (Sourate Al-A’râf, verset 158) Le Prophète, paix et bénédictions de Dieu sur lui, mettait en pratique Ce qu’il prêchait. Il a appliqué méticuleusement les préceptes du Coran, Parole d’Allah qui lui avait été révélée, à chaque instant et dans chaque détail de sa vie. C’est ainsi que sa vie fut le reflet de la Parole Divine. Il devint le Coran en personne, son incarnation et même, pour parler par métaphore : “la Parole divine en chair et en os”. Un hadith en témoigne : Sa'îd Ibn Hishâm s’adressa ainsi à Â’ishah, l’épouse du Prophète, que Dieu l’agrée : “Parle-moi du caractère du Prophète, paix et bénédictions de Dieu sur lui”. “Son caractère, répondit-elle, c’était le Coran.” (Musnad Ahmad) Quelques qualités du Prophète La moralité du Prophète ne se réduisait pas à quelques traits de bonne mœurs mais recouvrait une grande diversité d’éléments et d’aspects de sa vie. Bon, compatissant, aimant, généreux et humble, il était également fort, courageux, éloquent, sage et d’une grande perspicacité. S’il fut un grand planificateur, un éminent organisateur et penseur, il fut aussi un homme empli de foi, de confiance. et de piété envers Allah. Son implication active au sein de sa famille et de sa communauté ne lui faisait aucunement négliger ses prières, son jeûne et son dévouement à Allah. En vérité, nul ne priait autant que lui. Exemplaire comme enseignant, prêcheur, Imam, chef, homme d’État, juge, commandeur des armées, il l’était aussi comme époux, père, grand-père, comme homme d’affaires, voisin et ami. Avant de recevoir l’honneur de la Mission Prophétique (Nubuwwah), il était connu parmi les Mecquois pour être “As-Sadiq Al-Amîn”, la personne la plus véridique, la plus honnête et la plus digne de confiance ; caractère qu’il conserva tout au long de sa vie. Il n’a jamais failli à une promesse ou à un engagement. Ses ennemis eux-mêmes ne pouvaient le taxer de malhonnêteté. Il faisait montre de la plus grande humilité qui soit. C’était son habitude de se mêler aux pauvres et de s’asseoir parmi eux, faisant cesser l’usage de ceux qui restaient debout en sa présence. Toute place disponible dans une assemblée, quelle qu’elle fût, le satisfaisait, jamais il ne cherchait le surplomb ou la mise en avant, il pouvait ainsi arriver que les visiteurs ne sachent pas qui des personnes réunies était le Prophète. Ainsi, lorsqu’à la tête d’une grande armée victorieuse, il entra à La Mecque, ce fut en faisant la démonstration d’une humilité exceptionnelle, son front touchait la selle de son chameau ! Muhammad : une Miséricorde pour l’Humanité Il était la personne la plus miséricordieuse du monde. Allah dit de Lui qu’il est “une miséricorde pour les mondes". (Sourate Al-Anbiyâ, verset 107) Il exerçait cette qualité auprès de sa famille, de ses partisans, de ses amis mais aussi de ses ennemis. En bénéficiaient également jeunes et vieux, humains comme animaux. Ceux qui le persécutèrent à la Mecque, tuant ses proches et ses compagnons faits prisonniers lors des défaites, eurent eux-mêmes droit à son pardon. La constance constituait une donnée primordiale de son comportement moral. Après avoir déterminé une pratique saine ou une voie bénéfique, il s’y tenait et l’observait à jamais, répétant volontiers que : “L’action la plus aimée d’Allah est celle qui est accomplie régulièrement, même si elle n’est que peu de chose." (Al-Bukhâri, n°5983). Al maoulid Mag N°09 du 18 Mars 2008 (55e maoulid de Kiota) Al maoulid Société Sen Konkédjé : Un village sorti de néant! En 1981, Sen Konkédjé, n'était qu'une forêt vierge nichée sur le flanc Nord de la réserve forestière de la TAPOA, aujourd’hui c’est un gros village, une ville en devenir. Situé à 120 km de Niamey, dans la commune rurale de Tammou, le village est entièrement bâti en banco, autour de la Grande Mosquée et de la maison de Cheikh Daouda Kokaina, le fondateur du village. Aujourd’hui sa Mosquée et son Mausolée, tous deux flambants neufs, sont au centre des attractions de la localité. Sen Konkédjé compte aussi une école classique française de 4 classes et une dizaine d’écoles coraniques traditionnelles ainsi que des points d’eau modernes. Sa population est estimée à environ 2500 hbts. Konkédjé a également donné naissance à plusieurs autres villages qui lui sont restés rattachés administrativement et spirituellement. Sen Konkédjé est assurément l’une de ces nouvelles cités islamiques en gestation au Niger. La localité a déjà eu la visite du Khalife Cheikh Moussa et de nombreuses personnalités en 2006, lors des obsèques du grand marabout de Kokaina. À l’époque, la localité était fortement enclavée, mais aujourd’hui une voie latéritique est passée à trois km de là, contribuant à désenclaver fortement cette zone qui en a trop besoin. En 1981, lorsque Cheikh Daouda Kokaina exprima à Cheikh Aboubacar Hachem son désir d’aller chercher des nouvelles terres vierges pour l’agriculture dans le « Gourma », le Cheikh de Kiota lui dit : « Je te donne trois conseils : Retourne informer ton chef de canton (celui de Tondi Kandia), ensuite de ton projet ton sous-préfet (celui de Ouallam) et enfin le chef de l’État (Kountché). » Cheikh Daouda obéit à la lettre et obtint sans encombre l'agrément de toutes ces autorités. Personnalités mais le chef de l’État lui aurait même écrit par anticipation une sorte d’autorisation d’exploitation des terres qu’il aurait trouvée. Ce papier, qui était accompagné d'une lettre au sous-préfet de Say, demandait à celui-ci de tout mettre en œuvre pour accéder à la demande du marabout. C’est ainsi que de larges terres furent données au Cheikh dans la région de Tammou où le chef de canton de l'époque fut le premier à donner de ses propres terres. Kountché qui luttait farouchement à l’époque pour la souveraineté alimentaire, et qui approuvait l’engagement. L’association pour la promotion et le développement de l’islam APDI Regain d’activités à Dosso! L’association pour la promotion et le développement de l’islam APDI est l’une des associations dont les actions contribuent à l’épanouissement de toutes les couches sociales de notre pays dans le cadre de la solidarité islamique. Cette association fondée par feu Cheikh Abdourrazak Koussa (Magaria) est représentée sur l’ensemble du territoire national jusque dans des villages et campements. Elle organise des écoles islamiques (coraniques et théologiques) pour les enfants, les femmes et les hommes. Sous la direction d’éminents Cheikhs comme Cheikh Mallam Rabiou, Cheikh Harouna, Nouhou Sirfidey ou Elh Illiassou, la section APDI de Dosso a inauguré, depuis un an, les séances de prêches ou Ziara qui sont tenues régulièrement un mercredi sur deux dans les différentes Mosquées de la commune urbaine de Dosso. L’objectif de ces séances de prêches est la promotion de l'islam avec des arguments se basant essentiellement sur le coran et la sounnah. Allah dit dans le saint coran : Oh ! croyants, craignez Dieu comme Il mérite d’être craint, et ne mourrez pas sans vous être résignés à la volonté de Dieu. Attachez-vous tous fortement aux câbles de Dieu et ment naturel et sans réserve des grands marabouts en faveur de l’agriculture, demandait régulièrement des nouvelles du marabout et des résultats de ses récoltes. Aujourd’hui Sén Konkédjé n’est pas seulement une localité agricole, Mais c’est surtout un grand centre religieux qui a déjà à son actif plusieurs convertis à l’islam. La Mosquée flambant neuve et le Mausolée du Cheikh. Cheikh Daouda. Le Khalife actuel ne vous séparez jamais ; et souvenez-vous de ses bienfaits, ennemis que vous étiez, Il a réuni vos cœurs et que par les effets de sa grâce, vous êtes tous devenus frères. Vous étiez au bord de l’abîme du feu et il vous en a retirés. C’est ainsi qu’Il vous fait voir ses signes afin que vous vous guidiez. Afin que vous deveniez un peuple appelant les autres au bien, ordonnant les bonnes actions et interdisant les mauvaises ; les hommes qui agiront ainsi seront les gagnants. Al Imran S,3 V(102-104). Selon Boukhary et Muslim, rapporté par Abdallah Ibn Oumar, le prophète Mouhamad a dit : Il m'a été ordonné de combattre jusqu'à ce que les gens acceptent qu'il n'y ait de divinité digne d'adoration en dehors d'Allah et que Mouhamad soit reconnu comme son messager et que tout le monde fasse correctement l'aumône de la Zakat... Contribution de HASSANE GARDIO et ABDOU ADAMOU Al maoulid Mag N°09 du 18 Mars 2008 (55e maoulid de Kiota) Al IBopulid Société La commémoration de la naissance honorée La louange est à Allah Celui Qui nous a fait la grâce de l’apparition du maître de l'humanité, la fierté de Rabifah et de Moudar et que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté soient accordées à notre maître Mouhammad, celui pour lequel la lune s’est fendue, celui que la pierre a salué et à l’appel duquel l’arbre s'est déplacé. Que Allah magnifie le degré du rang de Mouhammad et qu’Il lui accorde un mérite élevé. Dans le Livre exempt de contradiction, Il dit à Sa création ce qui signifie : « .... Invoquez Allah et demandez qu’Il l’élève encore davantage en degré ». En ces jours revient à nous un heureux souvenir, le souvenir de la naissance du Bien-aimé de Allah, la meilleure des créatures, notre maître Mouhammad. Quelle occasion éminente que les musulmans fêtent dans les orients de la Terre et ses occidents, par remerciement envers Allah ta'ala pour avoir fait apparaître notre maître Mouhammad à ce bas-monde. La célébration de la naissance (Mawlid) du Prophète compte parmi les bonnes innovations. Cette pratique n’existait pas à l’époque du Prophète ni à l’époque qui l’a suivie. Mais elle fut innovée aux débuts du septième siècle de l’hégire. Le premier à l’avoir innovée fut le roi de 'Irbil. Il était savant, pieux, courageux et il est surnommé Al-Moudhaffar. Il réunit pour cela beaucoup de savants, parmi lesquels il y avait des gens du hadith et des soufis véridiques. Les savants des orients de la terre et de ses occidents l’ont approuvé. Il y a parmi eux le Hafidh ‘Ahmad Ibn Hajar Al-‘Asqalaniyy et son élève le Hafidh As-Sakhawiyy ainsi que le Hafidh As-Souyoutiyy et d’autres. Le Hafidh As-Sakhawiyy a cité dans son livre Al-Fatawa que la commémoration du Mawlid a été innovée après les trois premiers siècles. Par la suite, les gens de l’Islam dans les grandes villes des différents pays n’ont pas cessé de commémorer. le Mawlid, de donner les différentes sortes d’aumônes durant ses nuits, et de s’appliquer à la lecture de l’histoire de sa noble naissance, et tous les mérites largement répandus rejaillissaient sur eux grâce à ses bénédictions. Le Hafidh As-Suyuti [Al-Hawi lil-Fatawa, 1/189-197] a une lettre qu’il a appelée Housnou l-Ma^ad fi AAmali l-Mawlid (Le bon objectif dans l'accomplissement du Mawlid), il a dit ce qui signifie : « La question a été posée sur le fait de commémorer la naissance honorée au mois de Rabi^ou l-Awwal, quel est son jugement du point de vue de la Loi de l'Islam ? Est-ce une chose louable ou blâmable ? Est-ce que celui qui le commémore a des récom- penses ? » La suivante : la commémoration de la naissance (Mawlid) à l'origine consiste en le rassemblement des gens, la récitation de ce qu’il est possible de réciter du Coran, la narration des nouvelles rapportées au sujet du début de l'histoire du Prophète et ce qui est advenu comme signes à sa naissance, à la suite de quoi il leur est présenté de la nourriture. nourriture qu'ils consomment puis partent sans rien ajouter à cela, ceci compte parmi les bonnes innovations pour laquelle celui qui l'aura fait sera récompensé, et ce, pour ce que cela comporte comme glorification du degré du Prophète, et comme manifestation de joie et de réjouissance pour sa noble naissance. Le premier à l'innover fut le gouverneur de 'Irbil, le roi Al-Moudhaffar Abou Sa^d Koukabri Ibnou Zayn ad-Din 'Ali Ibnou Baktakin qui était l'un des rois glorieux et des grands généreux et il a laissé de bonnes traces et c'est lui qui avait édifié la mosquée Al-Moudhaffariyy au pied de la montagne de Qustul. Fin de citation. Société Ibnou Kathir [Al-Bidayah wa n-Nihayah, 3/136] a dit dans son livre d’histoire : « Il organisait - il vise le roi Al-Moudhaffar - le Mawlid honoré au mois de Rabi' al-Awwal et le fêtait par une festivité grandiose. Il était magnanime, courageux, brave, sage, savant et juste, que Allah lui fasse miséricorde et qu'Il honore pour lui sa demeure dans l'au-delà. Il a dit : le chaykh Abou l-Khattab Ibnou Dahyah a composé pour lui un livre sur la naissance du Prophète qu'il a intitulé : At-Tanwij fi Mawlidi l-Bachiri n-Nadhir ; il l'a récompensé pour cela de mille dinars. L'époque de son règne s'est prolongée jusqu'à ce qu'il meurt alors qu'il faisait le siège des croisés dans la ville de ^Akka en l'an six-cent-trente et il était alors louable de conduite et de fond de cœur ». Fin de citation. Le descendant de Ibnou l-Jawziyy cite dans Mir'atou z-Zaman que les notables parmi les savants et les soufis [Al-Hawi li l-Fatawa, 1/190] assistaient à la fête chez lui à l’occasion du Mawlid. Ibnou Khillikan [Wafayatou l-'A'yan, 3/449] a dit dans la biographie du Hafidh Ibnou Dahyah : « Il faisait partie des notables, des savants et des plus réputés des gens qui ont un mérite, il est venu du Maghreb et il est entré au pays du Cham et de l'Irak. Il est passé par ‘Irbil en l'an six cent quatre ; il a trouvé son roi glorieux Moudhaffirou d-Dîn Ibnou Zayni d-Dîn attachant une attention particulière au Mawlid du Prophète, il a écrit pour lui le livre At-Tanwir fi Mawlidi l-Bachir n-Nadhir et il le lui a récité personnellement. Le roi l'a récompensé de mille dinars ». Fin de citation. As-Souyouti a dit : « L'Imam des Hafidh, Abou l-Fadl ‘Ahmad ibnou Hajar a trouvé à la commémoration du Mawlid, une origine - des arguments en sa faveur - à partir de la Sounnah et je lui ai trouvé moi-même une deuxième origine... » Fin de citation. A partir de cela, il est devenu clair que la commémoration de la naissance du Prophète (Mawlid) est une bonne innovation ; il n’y a donc pas à la blâmer sous aucun rapport. Bien au contraire, elle est digne d’être nommée une bonne tradition (sounnah hasanah) parce qu’elle fait partie des choses englobées par la parole du Messager de Allah : (man sanna fi l-'islami sounnatan hasanatan falahou 'ajrouha wa 'ajrou man 'amila biha ba'dahou min ghayri an yanqusa min 'oujourihim chay). Ce qui signifie : « Celui qui instaure dans l’Islam une bonne sounnah en aura la récompense et une récompense chaque fois que quelqu’un fera cet acte après lui, sans qu’il leur soit diminué quoi que ce soit de leurs récompenses » [rapporté par Mouslim]. (Celui qui instaure dans l’Islam une mauvaise tradition, il se chargera de son péché et il sera chargé d’un péché chaque fois que quelqu’un la refait après lui sans que rien ne soit diminué de leurs péchés). Même si ce hadith a été énoncé dans une circonstance précise qui est la suivante : un groupe de gens, qui ont été réduits à la misère, sont venus au Messager de Allah, habillés de vêtements rayés, déchirés par leur milieu. Le Messager ordonna qu’on leur fasse l’aumône. Il s'est alors amassé pour eux beaucoup de bien. Le Messager de Allah se réjouit de cela et dit en effet, ce qui est pris en compte, c’est la généralité du terme et non le caractère spécifique de la circonstance pour laquelle le hadith a été énoncé, comme cela est établi chez les savants. spécialistes de la science des fondements (al-'ousoul). Celui qui le nie refuse effectivement la vérité. La moisson du maoulid 2008 Cassettes audio et vidéo, brochures, journaux, magazines ou livres en français et arabe, le maoulid est l'occasion d’un foisonnement de création intellectuelle et culturelle. Cette année encore de magnifiques bandes enregistrées et des bouquins sur le thème de l’année sont mis à votre disposition. Profitez du moment du maoulid pour vous recharger spirituellement et surtout intellectuellement. Quelques publications de cette année Bouquins... la revue arabe et quelques cassettes enregistrées Al maoulid Mag N°09 du 18 Mars 2008 (55e maoulid de Kiota) Hommage à nos grands Cheikh Chouaïb Ali Le Dimanche 21 octobre vers 17 heures nous a quittés cheikh Chouaïb Ali. C’était un grand moment d’émotion au sein de la Ummah islamique que la disparition brusque de cette éminente figure islamique. Homme de Dieu dans tout le sens du terme, il aura vécu par et pour la foi. musulmane. Pour l’accompagner dans sa dernière demeure, de nombreuses foules s’étaient massées autour de sa Zawiya où avait eu lieu son enterrement le lendemain du décès. C’était en présence de l’émissaire du Khalife de Kaolack, Macky Niasse venu promptement à cet effet. Notre vénéré Cheikh ne nous a pas quittés enfin de compte puisqu’il nous laisse son fils, Sidi Ibrahima Ali comme continuateur de son œuvre. Aujourd’hui, le magnifique Mausolée bâti par son fils continuera à perpétuer la mémoire de ce grand homme de Dieu. Paix à son âme! Ammine! Cheikh Choualb AH: La dernière photo connue de lui. Elle a été prise le vendredi 15, soit deux jours avant sa mort. Al maoulid Mag N'-09 du 18 Mars 2008 (55e maoulid de Kiota 13 fljjnooulid. Figure (AGE SES FIGURES C’était le samedi 29 juillet, vers 20 heures, que le grand marabout de Koussa (Zinder) nous a quittés. Abderrazak bin Ahmed nous a quittés suite à une longue maladie. Né en 1932 à Garin mallam, dans le Damagaram, il fit ses études dans plusieurs villes. comme Zinder, Gouré, ou Kano avant de partir brièvement pour l'Égypte. Grand érudit et homme des lettres, Cheikh Abderrazak a à son actif plusieurs ouvrages de renom qu’il avait écrits sous forme de poèmes ou de prose sur le soufisme. Comme partout dans les grandes zawiyas, il a laissé un continuateur digne de ce nom en la personne de Seydi Ali Cissé. Al maoulid Mag N°09 du 18 Mars 2008 (55e maoulid de Kiota) Dossier 14 BAYE NIASSE dans les archives coloniales Dossier réalisé par Ousmane Kane Il ne serait pas exagéré de dire qu'Ibrahim Niasse est l'une des personnalités musulmanes ayant le plus intrigué l'administration coloniale en AOF, de la fin des années 1940 à l'indépendance. Tout en proclamant à chaque fois qu'il se rendait à l'étranger sa loyauté à la France et en prenant notamment soin de rendre des visites de courtoisie aux consulats français, il a toujours gardé une relative autonomie vis-à-vis de l'administration coloniale. Celle-ci n'était certes pas dupe de ses proclamations de loyalisme, mais dans la mesure où il a toujours pris soin de ne pas s'opposer à elle, et parce qu'il avait une importante clientèle dans toute l'Afrique Occidentale, cette dernière n'a jamais jugé opportun de l'arrêter ou de le déporter comme elle l'a fait pour Hamallah ou Amadou Bamba. Al maoulid Mag 109 du 18 Mars 2008 (55e maoulid de Kiota) De nombreux témoignages dans ce sens se trouvent dans différents rapports du Bureau des Affaires Politiques du Gouvernement général de l'AOF au ministère de la France d'Outre-mer, qui se trouvent aux Archives du ministère de la France d'Outre-mer basées à Aix-en-Provence. Il convient de noter que sur les dossiers personnels des chefs religieux musulmans de l'AOF figurant dans le dossier 5 du carton 2258 conservés dans ces archives, celui d'Ibrahim Niasse était le plus volumineux. Il est constitué en partie de rapports spéciaux de surveillance, et des rapports généraux sur l'islam en Afrique de l'Ouest. La sous-chemise d'Ibrahim Niasse fait plus de cent Bien que son père fut connu des autorités coloniales, Ibrahim Niasse n'a attiré l'attention de celles-ci qu'à partir de la fin des années 1940, plus exactement à partir de 1948. Une correspondance abondante entre le ministère de la France d'Outre-mer et le gouvernement général conseillant une surveillance vigilante d'Ibrahim Niasse se trouve dans cette sous-chemise. Plusieurs raisons poussaient les autorités coloniales à la méfiance. D'abord, du fait qu'Abdoulaye Niasse avait toujours gardé ses distances vis-à-vis de l'administration coloniale et n'avait à proprement parler jamais eu sa confiance, cette dernière gardera toujours un préjugé défavorable pour ses successeurs. Ensuite, la diffusion du mouvement d'Ibrahim Niasse s'est faite dans une période relativement courte, entre 1948 et le début des années 1950, période pendant laquelle, nous le savons, étaient formulées des demandes d'émancipation dans les colonies, ainsi qu'un mouvement de panarabisme et panislamisme en provenance des pays arabes. dont l'administration coloniale craignait qu'il n'ait d'écho dans les colonies au sud du Sahara. Par ailleurs, Ibrahim Niasse gardait ses distances par rapport au gouvernement général. Plusieurs rapports d'administrateurs témoignent dans ce sens dont nous citerons les suivants : "Cet homme qui n'a jamais demandé au gouvernement le moindre soutien officiel, la moindre lettre d'introduction, a manifesté récemment le désir de voir le gouvernement local se faire représenter au prochain Mawlud à Kaolack". Dans le même ordre d'idées : "Contrairement à ses collègues, grands marabouts, voyageurs et quêteurs, il est bon de noter qu'Ibrahim Niasse n'a jamais demandé aucune recommandation ni aucune facilité aux autorités administratives, en échange de ses proclamations de loyalisme". Cheikh Ibrahima Niasse: Grand homme de culture et grand voyageur. Il mourut à Londres le 26 juillet 1975 à 75 ans avec 75 livres écrits, 75 fois La Mecque, beaucoup d’enfants. Al maoulid Mag N°09 du 18 Mars 2008 (55e maoulid de Kiota) Dossier 16 UNE COALITION FRANCO-BRITANNIQUE CONTRE BAYE NIASSE En mars 1952, soit un an après qu'Ibrahim Niasse eut fait sa première apparition publique au Nord-Nigeria et eut été "ovationné par une foule délirante venue de 300 à 400 kilomètres à la ronde", le commandant Mangin, alors chef du service des affaires musulmanes de l'AOF, avait effectué une mission au Nigeria. Dans son rapport, il faisait en ces termes état de la popularité d'Ibrahim Niasse : Si l'on demande aux musulmans à Kumasi, à Accra, à Lagos, à Porto-Novo, à Ibadan, à Zinder ou dans le Nord du Nigeria, quel grand personnage religieux ils connaissent, tous vous répondent d'une seule voix "Ibrahima Kaolacki". Peu d’entre eux l'ont vu cependant car il n'a fait que de deux brefs séjours à Kano et une seule escale entre deux avions à Lagos et à Accra. Rien dans le rapport ne permet de dire que l'objectif de la visite de Mangin était de faire le point sur le mouvement d'Ibrahim Niasse. Toutefois, il y a peu de doute que la Diffusion du mouvement en Afrique de l'Ouest préoccupait suffisamment les Français pour justifier à la fois un voyage du chef des services musulmans de l'AOF et la recherche d'une coopération franco-britannique pour suivre son mouvement et d'autres mouvements de plus près, comme le prouve le rapport suivant : Ce n'est pas sans inquiétude que l'on voit un homme exercer sur des masses considérables et sans cesse croissantes une attraction poussée fréquemment jusqu'à l'anthropolâtrie et les encadrer dans une organisation qu'il tient bien en main. Personnage d'une grande intelligence, très lettré dont le loyalisme qu'il manifeste à chaque occasion à notre égard n'est peut-être pas à toute épreuve, mais qu'il y a intérêt à ménager, Cheikh Ibrahim Niasse représente une des composantes essentielles des forces islamiques en AOF où son influence se développe continuellement au Sénégal, au Soudan et sur tout au Niger. Il convient donc, tout en nous employant à entretenir son loyalisme à l'égard de la France, de... suivre son action avec vigilance. Nous avons donc, Français et Britanniques, intérêt à poursuivre et à rendre plus complets nos échanges d'informations sur les activités du Cheikh Ibrahim Niasse et sur le développement de la force de la Tijaniyya qu'il représente. Cette note de cinq pages consacrées essentiellement à Ibrahim Niasse est confortée par de nombreuses autres dans le même sens, y compris celle-ci : L'influence extraordinaire que le Marabout sénégalais Ibrahim Niasse de Kaolack a acquise en quelques années au Nigeria, en Gold Coast, et à un moindre degré en Gambie, mériterait d'être suivie de près conjointement par les Britanniques et par nous-mêmes. La discrétion avec laquelle il a mené son action d'organisation de la Confrérie Tijania dans ces régions, la réserve dont il fait preuve vis-à-vis des administrations coloniales, la passion qu'il a mise au cours de la dernière campagne électorale au Sénégal - à soutenir le thème de la "Défense de l'islam" constituent, du point de vue de ses relations Avec nous, un passif que ne peuvent compenser les exhortations qu'il fait publiquement à ses fidèles d'avoir à obéir aux autorités européennes dont ils dépendent. L'administration coloniale britannique en Afrique occidentale nourrissait une âme. Maoulid Mag N°09 du 18 Mars 2008 (55e maoulid de Kiota) Dossier 17 LA GOUTTE D’EAU QUI FIT DÉBORDER LE VASE ET BAYE NIASSE SORTIT DE SON SILENCE Même si d'une manière générale, la stratégie d'Ibrahim Niasse vis-à-vis de l'administration coloniale était de cultiver le consensus, en janvier 1960, il a fait exception à cette règle. Des déclarations de Monseigneur Lefebvre, futur chef de file de l'église intégriste, avaient suscité une grande polémique et poussé Ibrahim Niasse à adopter des positions anticléricales et anticoloniales. Dans la France catholique du 18 décembre 1959, Monseigneur Lefebvre déclarait que : "On a lancé des phrases qui portent à la révolution : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le droit à l'indépendance..." La mainmise de la Russie ou de la Chine sur l'Afrique devient de jour en jour une réalité ! Chose inattendue pour ceux qui connaissent mal l’Islam : ce sont les pays à majorité musulmane qui se détachent le plus rapidement de l'Occident et font appel aux méthodes communistes, assez semblables à celles de l'islam : fanatisme, collectivisme, esclavage vis-à-vis des faibles, sont dans la tradition de l'islam. Cette déclaration provoqua une vive émotion au sein de la communauté musulmane. Ibrahim Niasse adressa le 5 janvier 1960 une lettre ouverte à Monseigneur Lefebvre, qui se trouvait être un pamphlet très controversé. Il récusa le fait que la liberté, l'égalité et la fraternité aient été réalisées en Europe en citant un auteur occidental qui dénonce les droits et privilèges dont continuaient à bénéficier nobles, aristocrates, hommes d'église en Occident et s'en prit à l'église en ces termes : Les travailleurs pauvres et les paysans malheureux paient des impôts de plus en plus lourds, tandis que les prêtres paresseux et oisifs voient leurs biens augmenter à leur profit au point que chacun d'eux détient une richesse beaucoup plus considérable que celle d'un milliard de ses concitoyens réunis, malgré le tapage que font ces privilégiés autour de l'équité, la justice et l'égalité. Il accusa l'église de vivre en s'enrichissant sur le dos des travailleurs. L'église "dont l'œuvre éducative, fit valoir Ibrahim Niasse, n'atteint pas le dixième des efforts déployés par les musulmans dans la plus grande partie de l’Afrique pour éduquer les masses". Il dénonça également le colonisateur et promit une libération prochaine du joug colonial : "quant à la servitude des Africains, voici la question que je pose à ce sujet : ce sont les quelques Européens chrétiens, envahisseurs et colonisateurs de l'Africain, qui ont essayé de les asservir, ou est-ce le contraire ? Ce vingtième siècle est parcouru par un courant de liberté et de nationalisme que rien ne saurait arrêter, par conséquent tous les pays seront gouvernés par leur population..., l'ère du gouvernement d'un pays par des étrangers est à jamais révolue. Donc l'Afrique aux Africains !". Même si Ibrahim Niasse avait participé en 1952 au mouvement de la "Défense de l'islam qui fut le thème principal du Congrès socialiste de 1952", ce dont les administrateurs coloniaux semblent lui avoir tenu rigueur à l'exception de l'épisode Lefebvre, il a toujours fait montre, à l'instar des autres chefs religieux musulmans sénégalais de volonté de coexistence pacifique. De même la réaction vigoureuse à l'encontre de Monseigneur Lefebvre ne signifie point qu'il soit un anti-chrétien notoire. Dans ses archives personnelles de Kaolack, on trouve une correspondance datée des années 1970 entre Ibrahim Niasse et différentes autorités catholiques, notamment l'ancien Nonce apostolique d'Afrique occidentale Mario Oliveri, mais aussi avec le Cardinal Marella qui présidait le Secrétariat du Vatican chargé des relations avec les non-chrétiens. Dans une lettre adressée au Nonce apostolique du Sénégal, Ibrahim Niasse ne disait-il pas : En 1971 déjà, j'avais salué les efforts renouvelés de Sa Sainteté le Pape Paul VI vers la rencontre des religions révélées. A mon humble avis cette attitude n'est point une innovation pour un musulman éclairé, car le Coran nous dit : " Oui, ceux qui ont cru et ceux qui se sont judaïsés, et les Nazaréens et les Sabéens, quiconque a cru en Dieu et au Jour dernier et fait œuvre bonne, pour ceux-là, leur récompense est auprès de leur Seigneur. Sur eux, nulle crainte, et point ne seront affligés ". Al maoulid Mag N°09 du 18 Mars 2008 (55e maoulid de Kiota) 18 III maoulid (suite page précédente) méfiance tant vis-à-vis des mouvements de réforme au sein de la Tijaniyya que vis-à-vis du mouvement d'Ibrahim Niasse. En 1925, un rapport en ce sens incitait à la vigilance à leur égard : Spécial vigilance with regard to Tijani must not be relaxed. It is not the ordinary spread of the Tijani creed so much as the reactionary scheming of pretended revivalists that might rightly cause appréhension... Attempts at reform lead to passionate discussions, excite religious feeling, awaken fanaticism and sometimes provoke bitter conflict. They have also the specially undesirable effect of recalling the minds of the sectaries to the original Moroccan conceptions. These tendencies are moreover especially dangerous in that the doctrine and the simplified rites attract the youthful element with its inclination to disorderly behavior and its susceptibility to the influence of the hotbeds of pan-Islamic fanaticism. En ce qui concerne l'administration britannique, elle se méfiait d'Ibrahim Niasse autant que l'administration française. Mais la forte popularité d'Ibrahim Niasse ainsi que le parrainage des autorités émirales sur lesquelles, rappelons-le, les Britanniques s'appuyaient pour gouverner le Nord-Nigeria, jouèrent en sa faveur. Le témoignage suivant est illustratif à cet égard : Les autorités britanniques sont très inquiètes de la prochaine venue d'Ibrahim Niasse au Nigeria (de 1957). Elles seraient fort Désireuses de s'opposer à ce déplacement, mais n'osent le faire en raison du respect que lui porte l'Emir de Kano, et de la popularité extrême dont il jouit dans la Northern Région. Cheikh Ibrahima Niasse, le fin stratège Ibrahim Niasse a toujours su manipuler l’administration coloniale avec habileté. Sans jamais attaquer la France pendant la période coloniale, il était tout à fait évident qu'il avait des sympathies panarabes et panislamiques et son propre objectif. Son indépendance, associée à son érudition et sa célébrité, lui valurent la plus grande hostilité de l'administration coloniale, qui, si l'on en juge par les rapports, ne supportait pas de voir qu'un Africain puisse avoir autant de soutien et remette ainsi en cause son projet hégémonique. De nombreux rapports ne se limitaient pas seulement à donner des faits sur Ibrahim Niasse ou à les analyser, mais s'employaient véritablement à le discréditer, véhiculant à dessein de fausses informations sur lui. Les rapports sont nombreux, dans la sous-chemise. Ibrahim Niasse, le traitant de marabout affairiste, affilié à la SFIO, mais en réalité opportuniste, individu à la filiation détestable, soufi de mauvaise foi, moralité douteuse. La liste est très longue de qualificatifs péjoratifs et nous invitons les chercheurs à une lecture particulièrement critique des archives coloniales sur Ibrahim Niasse. Selon Mervya Hiskett, le mouvement de Ibrahim Niasse était celui qui comptait le plus de disciples en Afrique de l'Ouest à la fin de l'époque coloniale. Non seulement de nombreux musulmans y avaient adhéré, mais par son biais, des animistes et des chrétiens se convertissaient en masse à l'islam. En outre, ce mouvement était devenu le rival le plus sérieux des églises chrétiennes en pleine expansion à la fin de la conquête coloniale. Ce mouvement nous semble avoir été dans une large mesure une revanche des jeunes. Que ce soit les Haidara de Ségou, les cadets de la famille de Muhammad al-Hafiz, des Idaw Ali du Trarza, les Sakho du Futa Toro, les Saïga au Nigeria, les jeunes constituèrent souvent les porteurs idéologiques et les relais du mouvement d'Ibrahim Niasse dans leurs différents pays. L'attrait de ce mouvement s'explique en grande partie par le fait qu’il prônait une plus grande démocratisation du sacré. L'impact de ce mouvement en Afrique n'a été jusqu'ici étudié que partiellement et beaucoup reste à faire. Nous sommes relativement mieux informés sur ce mouvement au Nigeria et au Sénégal qu'ailleurs. Des études sont en cours sur son impact sur la Mauritanie, mais très peu de choses ont été écrites sur les autres pays d'Afrique, comme le Ghana, le Burkina, le Tchad, le Niger, le Soudan nilotique où le mouvement d'Ibrahim Niasse continue d'être très dynamique et où, nous l'espérons, de nouvelles études seront menées dans le futur. Le temps des marabouts, des "grands marabouts", est aujourd'hui révolu. Sous la domination française, l'islam a fait, en Afrique de l'Ouest, l'un des plus grands bonds en avant de sa longue histoire. Il est également devenu Un élément identitaire majeur des sociétés soudano-sahéliennes qui s'étendent du Sénégal au lac Tchad. Il y a donc là un héritage important à évaluer. Retourner vers ce passé proche et mal connu ne procède pas d'une quelconque nostalgie mais vise à répondre aux interrogations des historiens et des nouvelles générations d'Afrique. Le temps des marabouts est aussi celui de la coopération entre les élites musulmanes et les autorités coloniales. Cette enquête, fondée sur les recherches de spécialistes de trois continents, montre comment ce qui s'est noué entre les uns et les autres est infiniment plus diversifié et nuancé que les concepts trop limités de "résistance/collaboration" pourraient le laisser penser. Cette étude vise donc à dépasser les simplifications et les non-dits, voire les tabous, pour restituer, dans toute leur complexité, les itinéraires et les stratégies d'individus. Al maoulid Mag N°09 du 18 Mars 2008 (55e maoulid de Kiota) groupes et de sociétés se réclamant de l'islam pendant les trois ou quatre générations de l'ère coloniale. Cet ouvrage est le fruit d'un colloque tenu à Aix-en-Provence en septembre 1994, avec le soutien du National Endowment for the Humanities (Washington), de la Michigan State University et de l'Université de Provence. This volume explores the relations of Muslim societies and colonial authorities in French West Africa. Based on a 1994 workshop sponsored by the National Endowment for the Humanities, Michigan State University and the Université de Provence, it examines these relations across the different regions and periods of French colonial rule and invites comparison with northern Nigeria under British rule. It looks at the dilemmas which Muslims faced at conquest and colonial rule by non-African and non-Muslim, and at marabouts and their constituencies, among them those who accommodated more or less with the colonial order and those who kept their distance from it in different ways. ROBINSON est professeur d'histoire et d'études africaines à la Michigan State University, spécialiste de la Sénégambie, et auteur de The Holy War of Umar Tal, (Oxford, 1988), traduit en français sous le titre La guerre sainte d'al-Hajj Umar (Karthala, 1988). Jean-Louis TRIAUD est professeur d'histoire de l'Afrique à l'Université de Provence, auteur de La Légende noire de la Sanûsiyya: Une confrérie musulmane sous le regard français, 1840-1930 (MSH, Paris, et IRE-MAM, 1995) et directeur de la revue annuelle Islam et Sociétés au sud du Sahara. Cheikh Ibrahima Niasse: Homme d'ouverture et de dialogue. La magnifique Mosquée de Kaolack (ci-contre) qui attend sa cérémonie d'inauguration après des travaux de réfection ayant duré plus d'une décennie. Al maoulid Mag N°09 du 18 Mars 2008 (55e maoulid de Kiota) JUS KALYPPO IMITA 50 ans KALYPPO Des jus succulents et variés Équipements électriques nouvelle génération Magasins sis à «Tex-Zabarkancote Lycée Koara Contact: Bu: 20 73 55 80 heures de service 96 96 06 10 heures hors services Mêmes adresses Sté FABA-FALA Bl C’est aussi des pièces détachées toutes marques Al maoulid May N 09 du 19 Mars 2008 155e maoulid de Kiota bibo:issue 9 bibo:numPages 20 --