o:id 10558 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/10558 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2204 o:media/o:id 10578 19225 19226 19227 19228 19229 19230 19231 19232 19233 19234 19235 19236 19237 19238 19239 19240 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/c499e0f49684a0e777e05c77dfcd5adeb78d9131.pdf https://islam.zmo.de/files/original/b9240249ea659f55002e486f6198dc9d015ecc19.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/76bf0a62daa7eba1df8e6e56e861b0d2bb17a5c3.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/d2e5624fd3a6e4edc2b7d2134902a2aaa5662461.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/0eb5d0e0abe32dbc895ff87b4d87b95be519d65b.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/a74a9342bc0d83edbb00549da01f25d2caba3a5e.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/9bcfe4a88cdf500a176afa664dae8bb166a5a2af.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/4fd93355c3abbee94a6e3d6f5f21d97cfe6e70d4.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/a552d4e1b73566074072684085ea03b9649dbfb1.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/b01e6fe2a288449816ac7e39cf09446d4ef3c5e3.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/10ef2789367f6da03505fc43b7a66400603f40e5.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/9c77fe226b7ef872e123275c319cf0b6d84a0be0.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/298cf5d879181f2083bc0d8fad5f4c91e320ffb6.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/3f8d2e2dad4e34dd6a75637bedff4eec57bc9194.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/e912f2c62b07add0696ee99fcac8c1d923e25a3b.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/14f966ae448b9b357707a79967eb89403a450d2d.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/cea3ac64ee8ba602ef797c90de8e44997e358482.jp2 dcterms:title Le vrai visage de l'islam #14 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/10 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/54 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/668 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1063 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/5 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1124 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/571 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/582 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/81 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/85 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/87 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/91 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2204 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2014-04-05 dcterms:identifier iwac-issue-0000162 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Mensuel islamique d'information dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/321 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/407 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/443 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/550 bibo:content Le vrai visage de l'islam Si Dieu l'avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 Mensuel d’information islamique - N° 014 du 05 avril au 05 mai 2014 LE TRAVAIL L’autre manière d’adorer Allah VILLAGE DE KINDIBO DANS LE GOURCY Un fils fait don d’une mosquée de vendredi VICTOR HUGO CHANTE LE PROPHETE DE L’ISLAM L’an neuf de l’hégire NOS INVOCATIONS Pourquoi ne sont-elles pas exaucées? INGRATITUDE ENVERS LES PARENTS Une histoire vécue ARAMA LAAFIA Bientôt une fédération des associations islamiques pour une caravane médicale et sociale LE VOILE À L’ÉCOLE LA RESPONSABILITÉ ISLAMIQUE Une conférence islamique pour élucider la question DU CHEF DE FAMILLE Le cheikh Ismaël Derra tranche sur la question vie de couple : Des techniques pour éviter le chaos Éditorial ARAMA LAAFIA Bientôt une fédération des associations islamiques pour une caravane médicale et sociale LE VOILE À L’ÉCOLE Une conférence islamique pour élucider la question LA RESPONSABILITÉ ISLAMIQUE DU CHEF DE FAMILLE Le cheikh Ismaël Derra tranche sur la question - VIE DE COUPLE : Des techniques pour éviter le chaos - LE TRAVAIL L’autre manière d’adorer Allah - VILLAGE DE KINDIBO DANS LE GOURCY Un fils fait don d'une mosquée de vendredi - VICTOR HUGO CHANTE LE PROPHÈTE DE L’ISLAM L’an neuf de l’hégire - NOS INVOCATIONS Pourquoi ne sont-elles pas exaucées ? - INGRATITUDE ENVERS LES PARENTS LE TRAVAIL L’autre manière d’adorer Allah, le vrai visage de l'islam Pat RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10-01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Tiendrebéogo Ousmane Équipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane, Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba, Zoungrana Ablassé, Nébié Zakaria, Guigma Arounan, Nana Moumouni Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60 « Arbeit macht frei ». Entendez par cette assertion nationaliste allemande du 20e siècle : « par le travail, la liberté ». C’est d’ailleurs l’opinion occidentale la mieux partagée sur la notion de « travail ». Une action, un rythme, une fatigue donc, mais qui libère parce qu’il rapporte de quoi se délivrer d’un certain nombre de besoins humains. Ici au Burkina Faso, en Afrique comme dans le reste du monde, le travail reste un moyen de toucher un appointement, de gagner de quoi assouvir ses besoins obligés et accessoires. Mais il s’agit aussi, semble-t-il, de la chose la moins partagée sous nos cieux. Avoir du travail se révèle en effet être un réel parcours de combattants. Les taux de chômage démontrent que la majorité de nos concitoyens sont sans emploi, qu’ils soient jeunes ou d’âge avancé. Plusieurs raisons seraient à l’origine de cette situation, mais celles qui attirent notre attention aujourd’hui sont la fainéantise et le fait de se couvrir d’oisiveté. pour se consacrer à l'adoration ». Il est fort fréquent de rencontrer chez nous, dans les milieux islamiques, ces catégories de personnes, jonchant les mosquées et les pourtours de lieux de culte pour, disent-ils, « adorer exclusivement Allah » ou pour « s’adonner à la mendicité ». Ces pratiques sont le fait d’ignorants mais aussi de personnes malintentionnées, usant de l’islam pour se consacrer à la quête de la bonne charité des musulmans. L’Islam réprouve ces attitudes. Elle considère comme acte de culte et d’adoration toute activité, tout travail que le croyant est amené à exercer pour ses besoins personnels, pour sa famille ainsi que pour sa communauté. L’Islam sanctifie donc le travail et réprouve l’oisiveté. Il encourage toute activité intellectuelle ou manuelle. Il incite à la recherche des moyens de subsistance par les voies licites et légitimes. C’est pour conforter cette position que le prophète (slws) a dit : « vous êtes tous des bergers et tout berger est responsable de son troupeau. ». Par Extension, cela signifie que tout vrai musulman est celui qui lutte et qui affronte les difficultés de la vie pour se nourrir et nourrir sa famille. Par plusieurs ouvrages d’inspiration islamique, il ressort que « le musulman authentique est celui qui contribue au progrès, au développement de la société islamique soit au moyen de son travail manuel ou intellectuel, soit par son activité professionnelle, artisanale ou commerciale ». Il n’est nul besoin d’en rajouter sur le caractère obligatoire, sur l’« incontournabilité » du travail pour le musulman. Quand le musulman déroge à cette règle pendant qu’il est physiquement apte à mener des activités, il se met en situation où c’est autrui qui subvient à ses besoins. Là aussi, l’Islam condamne avec la dernière énergie. C’est d’ailleurs une chose contre laquelle le Prophète - paix et bénédictions sur lui - s’est fermement insurgé : le recours à la charité. Selon lui, le recours entame la dignité et l’honneur, en dehors de toute nécessité qui pousserait l’individu à. tendre la main. Au Serviteur d’Allah - paix et bénédictions sur lui - d’ajouter : “Celui qui tend la main sans être dans le besoin est comme celui qui empoigne des braises.” Il dit aussi : “Celui qui tend la main pour s'enrichir hérite d'une balafre au visage le Jour de la Résurrection et mange des braises de la Géhenne. Libre à chacun de se servir peu ou prou.” Il dit également : “Nul n'aura de cesse de tendre la main jusqu'à ce qu'il comparaisse devant Dieu sans la moindre chair au visage.” De plus, Mohammad - paix et bénédictions sur lui - réprouve le mépris que certains manifestent envers certains travaux et métiers. Ainsi enseigne-t-il à ses compagnons que la dignité réside dans le travail quel qu’il soit et que le déshonneur et la perte de la face consistent à quémander l’assistance d’autrui : “Mieux vaut pour l'un d’entre vous de prendre une corde et de ramasser une cordée de bois qu'il transportera sur son dos, puis qu'il vendra, de sorte que Dieu lui épargne le déshonneur de tendre la main à...” Untel, qui lui fera l'aumône ou la lui refusera. Ici notre messager en appelle à la préservation de notre dignité par quelque métier que ce soit : agriculture, commerce, industrie, artisanat,... Rien n’est à rejeter sous des prétextes infondés sauf s’il s’agit d’une activité illicite, ou que cela contribue ou soit associé à l’illicite. Le musulman peut exercer une fonction, que cela soit pour le compte du gouvernement, pour le compte d’un organisme, ou pour un particulier, tant qu’il est capable d’honorer les responsabilités de son travail et de s’acquitter des devoirs qui sont les siens. Il n’est pas permis pour un musulman de postuler pour un travail dont il n’est pas digne, notamment dans les postes administratifs et judiciaires. Sur ce dernier point, Abû Hurayrah - que Dieu l’agrée - rapporta que le Prophète - paix et bénédictions sur lui - a dit : "Malheur aux princes, malheur aux chefs, malheur aux trésoriers. Il est des gens qui, le Jour de la Résurrection, souhaiteront être suspendus aux étoiles par... les cheveux, entre les cieux et la terre, plutôt que d’avoir pris une responsabilité dont ils n'étaient pas dignes. Le message est clair : Musulman n’est pas égal à oisif, fainéant ou mendiant. Ceux qui choisissent ces rengaines pour quotidien surfent sur les vagues de l’enfer, convolent avec le vice. Ceci est une interpellation pour tous les musulmans, pour tous ceux qui, pour une raison ou une autre, refusent de travailler, de se décarcasser pour trouver au bout du compte leur pain. Uthman Nabyouré Pour vos critiques et suggestions veuillez contacter RACHID-PRODUCTION sous l’adresse : rachidproduction@yahoo.com guigma.haroun@yahoo.fr 01 BP 2481 Ouaga 01 Cél. : 76 93 60 93 - 79 91 05 66 Page 2 Le vrai visage de l’islam - N°014 du 05 avril au 05 mai 2014 Société Comprendre l’Unicité de Dieu Ce récit que nous avons choisi de publier indique l’incapacité de l’homme à se satisfaire en dehors de se fier à Dieu. Il est hautement instructif. Il vint à moi, les cheveux éparpillés, une chaîne autour du cou, un bracelet au poignet. Sa chemise largement ouverte découvrait la moitié de sa poitrine. Il avait une petite voiture « sport » dont le magnétophone diffusait une musique assourdissante. Il vint à moi, donc, et me demanda : « Tu es bien un tel ». Oui, répondis-je. Est-ce que tu me permets de prendre un peu de ton temps, pour discuter un moment avec toi ? VICTOR HUGO CHANTE LE PROPHÈTE DE L’ISLAM L’an neuf de l’hégire Comme s’il pressentait que son heure était proche, Grave, il ne faisait plus à personne une reproche ; Il marchait en rendant aux passants leur salut ; On le voyait vieillir chaque jour, quoiqu’il eût À peine vingt poils blancs à sa barbe encore noire ; Il s’arrêtait parfois pour voir les chameaux boire, Se souvenant du temps qu’il était chamelier. Il semblait avoir vu l’Eden, l’âge d’amour, Les temps antérieurs, l’ère immémoriale. Il avait le front haut, la joue impériale, Le sourcil chauve, l’œil profond et diligent, Le cou pareil au col d’une amphore d’argent, L’air d’un Noé qui sait le secret du déluge. Si des hommes venaient le consulter, ce juge laissait l’un affirmer, l’autre rire et nier, écoutait en silence et parlait le dernier. Sa bouche était toujours en train d’une prière ; il mangeait peu, serrant sur son ventre une pierre ; il s’occupait de lui-même à traire ses brebis ; il s’asseyait à terre et cousait ses habits. Il jeûnait plus longtemps qu’autrui les jours de jeûne, quoique il perdît sa force et qu’il ne fût plus jeune. À soixante-trois ans une fièvre le prit. Il relut le Coran de sa main même écrit, puis il remit au fils de Séid la bannière, en lui disant : “Je touche à mon aube dernière. Il n’est pas d’autre Dieu que Dieu. Combats pour lui.” Et son œil, voilé d’ombre, avait ce morne ennui d’un vieil aigle forcé d’abandonner son aire. Il vint à la mosquée à son heure ordinaire, appuyé sur Ali le peuple le suivant ; et l’étendard sacré se déployait au vent. Si dans l’obscurité du cercueil solitaire chaque faute engendre un ver de terre. Fils, le damné renaît au fond du froid caveau pour être par. Les vers dévorés de nouveau ; Toujours sa chair revit, jusqu’à ce que la peine, Finie, ouvre à son vol l’immensité sereine. Fils, je suis le champ vil des sublimes combats. Bien sûr, à ton aise. Je t’envie, me dit-il, pour le grand bonheur que tu possèdes et la grande tranquillité d’esprit que vous autres avez. Nous avons tout essayé pour être heureux : les femmes, la drogue, la liberté de toute contrainte religieuse, les fêtes… tout… absolument tout. Ceci, cependant, n’a fait qu’augmenter notre irritation et notre inquiétude. Je lui répondis : Et qu’est-ce qui t’empêche de suivre le droit chemin ? Qu’est-ce qui peut bien t’empêcher de faire tes ablutions et de prier ? Tantôt l’homme d’en haut, tantôt l’homme d’en bas, Et le mal dans ma bouche avec le bien alterne Comme dans le désert le sable et la citerne ; Ce qui n’empêche pas que je n’aie, ô croyants ! Tenu tête dans l’ombre aux Anges effrayants Qui voudraient replonger l’homme dans les ténèbres ; J’ai parfois dans mes poings tordu leurs bras funèbres ; Souvent, comme Jacob, j’ai la nuit, pas à pas, Lutté contre quelqu’un que je ne voyais pas ; Mais les hommes surtout ont fait saigner ma vie ; Ils ont jeté sur moi leur haine et leur envie, Et, comme je sentais en moi la vérité, Je les ai combattus, mais sans être irrité, Et, pendant le combat je criais : laissez faire ! Je suis le seul, nu, sanglant, blessé ; je le préfère. Qu’ils frappent sur moi tous ! Que tout leur soit permis ! Quand même, se ruant sur moi, mes ennemis Auraient, pour m’attaquer dans cette voie étroite, Le soleil à leur gauche et la lune à leur droite, Ils ne me feraient point reculer ! C’est ainsi Qu’après avoir lutté quarante ans, me voici Arrivé sur le bord de la tombe profonde, Et j’ai devant moi Allah, derrière moi le monde. Quant à vous qui m’avez dans l’épreuve suivi, Comme les Grecs Hermès et les Hébreux Lévi, Vous avez bien souffert, mais vous verrez l’aurore. Après la froide nuit, vous verrez l’aube éclore ; Peuple, n’en doutez pas ; celui qui prodigua Les lions aux ravins du Jebbel-Kronnega, Les perles à la mer et les astres à l’ombre, peut bien donner un peu de joie à l’homme sombre.” Il ajouta : “Croyez, veillez ; courbez le front. Ceux qui ne sont ni bons ni mauvais resteront sur le mur qui sépare Éden d’avec l’abîme, étant trop noirs pour Dieu, mais trop blancs pour le crime ; presque personne n’est assez pur de péchés pour ton créateur. Qu’est-ce qui t’empêche de te purifier intérieurement et de te libérer définitivement de ces péchés qui t’asservissent et t’écrasent ? Réfléchis un peu. S’il t’arrivait de mourir avec toutes ces mauvaises actions sur la conscience, quelle mauvaise fin tu aurais. Je n’ai pas pu, me dit-il, à chaque fois que j’ai essayé, j’ai pitoyablement échoué. Si on te disait qu’un tel jus de fruit était agréable, tu resterais dans le doute, jusqu’à ce que tu l’expérimentes. N’est-ce pas ? Pour ne pas mériter un châtiment ; tâchez, là, pâle, il s’écria, se tournant vers la foule : “Peuple, le jour s’éteint, l’homme passe et s’écroule ; la... Poussière et la nuit, c’est nous. Dieu seul est grand. Peuple, je suis l’aveugle et suis l’ignorant. Sans Dieu, je serais vil plus que la bête immonde.” Un cheikh lui dit : “Ô chef des vrais croyants ! Le monde, sitôt qu’il t’entendit, en ta parole crut ; le jour où tu naquis, une étoile apparut, et trois tours du palais de Chosroès tombèrent.” Lui, reprit : “Sur ma mort, les Anges délibèrent ; l’heure arrive. Écoutez. Si j’ai de l’un de vous mal parlé, qu’il se lève, ô peuple, et devant tous qu’il m’insulte et m’outrage avant que je m’échappe ; si j’ai frappé quelqu’un, que celui-là me frappe.” Et, tranquille, il tendit aux passants son bâton. Une vieille, tondant la laine d’un mouton, assise sur un seuil, lui cria : “Dieu t’assiste !” Il semblait regarder quelque vision triste, et songeait ; tout à coup, pensif, il dit : “Voilà, vous tous, je suis un mot dans la bouche d’Allah ; je suis cendre comme homme et feu comme prophète. J’ai complété d’Issa la lumière imparfaite. Je suis la force, enfants ; Jésus fut la... Douceur. Le soleil a toujours l’aube pour précurseur. Jésus m’a précédé, mais il n’est pas la Cause. Il est né d’une Vierge aspirant une rose. Moi, comme être vivant, retenez bien ceci, je ne suis qu’un limon par les vices noirci ; j’ai de tous les péchés subi l’approche étrange ; ma chair a plus d’affront qu’un chemin n’a de fange, et mon corps par le mal est tout déshonoré ; ô vous tous, je serais bien vite dévoré en priant, que vos corps touchent partout la terre ; l’enfer ne brûlera dans son fatal mystère que ce qui n’aura point touché la cendre, et c’est vrai, répondit-il. Est-ce que tu as expérimenté la prière que tu as laissée pendant toutes ces années ? As-tu pensé à toute la quiétude et au bonheur qu’elle peut te procurer ? Et as-tu, une fois, écouté les paroles divines, quand Allah dit : « Prenez aide dans la patience et la prière. Elle est certainement bien lourde sauf pour ceux qui la font avec recueillement » ? Coran 1/45. Le prophète (psl) avait coutume, quand les problèmes devenaient pesants pour... lui, de dire : « soulage-nous avec elle, ô Bilal ». Il voulait dire la prière. Essaie de faire l’expérience et tu verras. Il me quitta en balbutiant : « j’essayerai incha’Allah ». Tiré du document « les histoires vécues de Abd al Hamid Jassem al Bilali ». Dieu, à qui baise la terre obscure, ouvre un ciel bleu ; Soyez hospitaliers ; soyez saints ; soyez justes ; Là-haut sont les fruits purs dans les arbres augustes, Les chevaux sellés d’or, et, pour fuir aux sept dieux, Les chars vivants ayant des foudres pour essieux ; Chaque houri, sereine, incorruptible, heureuse, Habite un pavillon fait d’une perle creuse ; Le Gehennam attend les réprouvés ; malheur ! Ils auront des souliers de feu dont la chaleur Fera bouillir leur tête ainsi qu’une chaudière. La face des élus sera charmante et fière. Il s’arrêta, donnant audience à l’espoir. Puis, poursuivant sa marche à pas lents, il reprit : “O vivants ! Je répète à tous que voici l’heure Où je vais me cacher dans une autre demeure ; Donc, hâtez-vous. Il faut, le moment... est venu, Que je sois dénoncé par ceux qui m’ont connu, Et que, si j’ai des torts, on me crache aux visages.” La foule s’écartait muette à son passage. Il se lava la barbe au puits d’Aboufléia. Un homme réclama trois drachmes, qu’il paya, disant : “Mieux vaut payer ici que dans la tombe.” L’œil du peuple était doux comme un œil de colombe en le regardant, cet homme auguste, son appui ; tous pleuraient ; quand, plus tard, il fut rentré chez lui, beaucoup restèrent là sans fermer la paupière, et passèrent la nuit couchée sur une pierre. Le lendemain matin, voyant l’aube arriver : “Aboubékre, dit-il, je ne puis me lever, tu vas prendre le livre et faire la prière.” Et sa femme Aïcha se tenait en arrière ; il écoutait pendant qu’Aboubékre lisait, et souvent à voix basse achevait le verset ; et l’on pleurait pendant qu’il priait de la sorte. Et l’Ange de la mort, vers le soir, à la porte apparut, demandant qu’on lui permît d’entrer. “Qu’il entre.” On vit alors son regard s’éclairer de la même clarté qu’au jour de sa. Naissance ; Et l’Ange lui dit : “Dieu désire ta présence.” - “Bien”, dit-il. Un frisson sur les tempes courut, un souffle ouvrit sa lèvre, et Mahomet mourut. Victor Hugo, le 15 janvier 1858. Le vrai visage de l’islam - N°014 du 05 avril au 05 mai 2014 Page 3 On peut se tromper NOS INVOCATIONS Pourquoi ne sont-elles pas exaucées ? Assalamou aleykoum. L’invocation est un acte d’adoration en Islam. De fait, pour qu’elle produise l’effet escompté, le respect d’un certain nombre de conditionnalités est exigé. Au détour d’une question qui lui a été posée, le Sheyk Outhéimin, qu’Allah étende sa miséricorde sur lui, relate les préalables et les conditions à remplir pour qu’Allah exauce les invocations de son serviteur. Question : Comment se fait-il que des gens fassent des invocations et qu’elles ne soient pas exaucées ? Alors qu’Allah - qu’Il soit exalté et glorifié - dit : « Invoquez-moi, je vous répondrai. » Réponse : La louange est à Allah, Seigneur des mondes, et que les éloges et le salut d’Allah soient sur Muhammad, sa... famille et ses compagnons. Et je demande à Allah pour moi et pour mes frères musulmans la réussite dans la droiture de la croyance, des paroles et des actes. Allah dit : « Et votre Seigneur dit : « Invoquez-Moi, Je vous répondrai. Ceux qui, par orgueil, se refusent à M’adorer entreront bientôt en Enfer, humiliés. » (s40 v60) Celui qui pose la question dit qu’il a invoqué Allah et Allah ne l’a pas exaucé. Cette réalité pose problème avec ce noble verset où Allah a promis qu’Il exaucerait celui qui l’invoque. Et Allah ne trahit pas Ses promesses. La réponse à cela est que l’exaucement possède des conditions qu’il faut respecter. Ces conditions sont : Première condition : La sincérité (Al-Ikhlâs) envers Allah. La personne doit être sincère dans son invocation et doit se tourner vers Allah avec un cœur présent, étant véridique dans son recours à Allah, sachant qu’Allah est capable d’exaucer les invocations, espérant l’exaucement de la part d’Allah. Deuxième condition : Que la personne ressente au moment de son Invocation qu’il a un grand besoin d’Allah, et même qu’il est dans la plus grande nécessité d’Allah. Et qu’Allah seul est Celui qui exauce les invocations de celui qui est dans le besoin s’il L’invoque, et dissipe les malheurs. Par contre, si la personne invoque Allah en ressentant qu’elle peut se passer de Lui (Allah), et qu’elle n’est pas dans la grande nécessité d’Allah, et L’invoque seulement comme cela, par habitude, alors, celui-ci n’est pas digne d’être exaucé. Troisième condition : Qu’il s’abstienne de la nourriture illicite. Car la nourriture illicite est une barrière entre la personne et l’exaucement, comme est rapporté dans un hadith sahih : le prophète (salallahu ‘alayhi wa sallam) a dit : « Allah est bon et n’accepte que ce qui est bon. Et Allah a prescrit aux croyants ce qu’il a prescrit aux Envoyés. Allah dit : « Ô les croyants ! Mangez des (nourritures) licites que Nous vous avons attribuées. Et remerciez Allah, si c’est Lui que vous adorez. » (s2 v172) Et Allah dit : « Ô Messagers ! Mangez de ce « Qui est permis et bon et faites du bien » (s23 v51). Puis le prophète (salallahu ‘alayhi wa sallam) mentionna le cas de l’homme qui, prolongeant son voyage, tout ébouriffé et poussiéreux, tend les mains vers le Ciel (s’écriant) : « Ya Rabbi ! Ya Rabbi ! » (Ô mon Seigneur ! ô mon Seigneur !), alors que sa nourriture est illicite, sa boisson illicite, ses vêtements illicites et qu’il s’est nourri de choses illicites. Comment serait-il exaucé ? Donc le prophète (salallahu ‘alayhi wa sallam) a exclu que soit exaucé cet homme qui a réalisé les causes apparentes par lesquelles on demande l’exaucement et qui sont : Premièrement : Le fait de lever les mains vers le Ciel, c’est-à-dire vers Allah. Car Allah est au Ciel, au-dessus du Trône. Et tendre les mains vers Allah fait partie des causes de l’exaucement comme il est rapporté dans le hadith rapporté par l’Imam Ahmad dans son Musnad : « Allah est Hayyun (pudique, gêné) et Noble. Il est gêné, lorsque Son serviteur lève les mains vers Lui, de les laisser vides ». Deuxièmement : Cet homme a invoqué Allah par le nom « Rabb » (Seigneur-maître) : « Ya Rabbi ! Ya Rabbi ! ». Et le rapprochement (l’imploration) d’Allah par ce nom fait partie des causes de l’exaucement. Car le Rabb est le Créateur, le Souverain, le Gérant de toutes les choses. Entre Ses mains sont les clés (les trésors) des cieux et de la terre. C’est pour cela que tu trouves que la plupart des invocations citées dans le Noble Coran contiennent ce nom : « Seigneur (Rabb) ! Nous avons entendu l’appel de celui qui a appelé ainsi à la foi : ‹Croyez en votre Seigneur› et dès lors nous avons cru. Seigneur (Rabb) ! donne-nous nos péchés, efface de nous nos méfaits, et place-nous, à notre mort, avec les gens de bien. Seigneur (Rabb) ! Donne-nous ce que Tu nous as promis par Tes messagers. Et ne nous humilie pas au Jour de la Résurrection. Car Toi, Tu ne manques pas à Ta promesse. Leur Seigneur les a alors exaucés (disant) : « En vérité, Je ne laisse pas perdre le bien que quiconque parmi vous a fait, homme ou femme, car vous êtes les uns des autres. » (s3 v193-195) Et le rapprochement (l’imploration) d’Allah par ce nom fait partie des causes de l’exaucement. Troisièmement : Cet homme était en voyage. Et le voyage, le plus souvent, est parmi les causes de l’exaucement. Car l’individu, en voyage, ressent qu’il est dans le besoin et dans la nécessité d’Allah, plus que s’il était installé avec sa famille. Et il est ébouriffé et poussiéreux comme s’il ne se préoccupait pas de sa personne. C’est comme si la chose la plus importante pour lui était qu’il se tourne vers Allah et l’invoque quel que soit l’état dans lequel il se trouve. Qu’il soit ébouriffé et poussiéreux, ou qu’il soit dans l’aisance. Et le désordre (dans ses cheveux) et la poussière ont une conséquence dans l’exaucement. Comme il est rapporté dans le hadith du prophète (salallahu). « Apportez-moi toute personne ébouriffée, poussiéreuse, exposée au soleil, de toutes parts ». Ces causes de l’exaucement n’ont servi à rien. Cela, car sa nourriture est illicite, ses vêtements sont illicites et qu’il s’est nourri de choses illicites. Le prophète (salallahu ‘alayhi wa sallam) a dit : « Comment serait-il exaucé ? ». Donc ces conditions d’exaucement, si elles ne sont pas remplies, alors l’exaucement apparaît éloigné (difficile). Et si elles sont remplies et qu’Allah n’a pas exaucé celui qui invoque, alors cela est pour une sagesse qu’Allah connaît, et que ne connaît pas celui qui invoque. Et il se peut que vous aimiez quelque chose et qu’elle soit un mal pour vous. Et si ces conditions sont remplies et qu’Allah n’exauce pas l’invocation, c’est soit qu’Allah repousse de lui un mal plus grand, ou qu’Il la préserve pour lui, pour le Jour du Jugement et Il l’acquittera de sa récompense qui sera alors multipliée. Car cette personne qui a invoqué en respectant les conditions et qui... n’a pas été exaucée, et dont aucun mal plus grand n’a été détourné de lui, il se peut qu’elle ait accompli les causes et que la réponse à son invocation ait été empêchée par une sagesse. Il lui sera alors donné deux récompenses : une fois pour son invocation, et une fois pour le malheur de ne pas avoir été exaucé. Allah lui garde auprès de Lui quelque chose de plus grand et de plus parfait. Et il est aussi important que la personne ne trouve pas longue la réponse à son invocation. Cela fait aussi partie de ce qui empêche l’exaucement comme il est rapporté dans le hadith : le prophète (salal-lahu ‘alayhiwasallam) a dit : « Chacun de vous est exaucé tant qu’il ne se montre pas impatient ». On lui dit : « Comment se montre-t-il impatient ô messager d’Allah ? ». Il répondit : « En disant : j’ai invoqué, j’ai invoqué et j’ai invoqué et je n’ai pas été exaucé ». Il ne faut donc pas que la personne trouve longue la réponse à son invocation et qu’il soit déçu et délaisse l’invocation. Au contraire, qu’il persiste. dans l’invocation. Car toute invocation que tu fais à Allah est une adoration qui te rapproche d’Allah et qui augmente ta récompense. Donc à toi, ô frère, d’invoquer Allah dans toutes tes affaires, générales et particulières, les plus difficiles et les plus aisées. Et si l’invocation n’était seulement qu’adoration d’Allah, il serait digne pour la personne de veiller à elle. Et Allah est celui qui accorde le succès. Par Ousmane TIENDREBEOGO Page 4 Le vrai visage de l’islam - N°014 du 05 avril au 05 mai 2014 [ On peut se tromper ] LE VOILE À L'ÉCOLE Une conférence islamique pour élucider la question Cette question a été soumise au représentant du MATDS à la demande des organisateurs de la conférence où une réponse succincte fut justement apportée pour étancher la curiosité des musulmans venus d’horizons divers. Le Burkina Faso est reconnu pour être un État laïc et de droit ; des gens se permettent de s’arroger des pouvoirs pour décider d’une situation alors qu’aucune loi du pays ne leur autorise cela. Ce Le comportement est très souvent porteur de mésentente et peut être même, à la limite, une source de conflit pour les honnêtes citoyens, si on n’y prend garde. Le théologien a fait comprendre que les écoles et lycées doivent être des lieux d’éducation et de morale et ils ne devraient pas se limiter à l’instruction. Il a rappelé le bien-fondé de la législation du voile en Islam. Le port du voile est une obligation pour toute fille en âge de la puberté. C’est pour le bien de la société et surtout pour éviter que le chemin de la débandade se libéralise, que le voile a été instauré. La femme est source de convoitise ; sans le voile, elle est source de tentation pour les hommes. D’ailleurs, s’est plaint le conférencier, ce n’est pas parce que la fille est voilée qu’elle n’est pas apte à réussir son cursus. En dehors de cet aspect, elle sera à l’abri du harcèlement des garçons qui ne voient pas l’importance des études sinon que de vouloir jouer avec elle. Le Dr Kindo s’étonne que des filles, à la limite de la nudité, soient acceptées dans DR Mohammad Kindo à droite Monsieur Zidwemba Lamine les salles au détriment de celles qui s’habillent décemment. Il poursuit son intervention en situant le besoin pour les musulmans de s’impliquer davantage et de s’informer auprès du gouvernement afin de savoir s’il y a une loi interdisant le voile dans notre pays. Si tel est le cas, les musulmans peuvent ne pas aller à l’encontre de la loi. Et cela relève de Dieu. « Au contraire, s’il n’y a pas de loi l’interdisant, il ne serait pas juste qu’un enseignant empêche une fille de suivre son cours parce qu’elle porte le voile », a laissé entendre Dr Kindo. Nous sommes dans un État laïc, la liberté devrait être offerte à toutes les religions de s’exprimer. Aucune loi n’interdit le voile au Burkina. Monsieur Lamine Zidwemba, qui a pris la parole au nom du ministère des enseignements supérieurs et celui de la sécurité, a déclaré qu’aucune loi au Burkina Faso n’interdit le port du voile dans les établissements publics. Il a fait... comprendre également qu’il soumettra la doléance des musulmans au plus haut sommet des trois ministères, notamment le ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité, celui de l’éducation nationale, et enfin celui des enseignements secondaire et supérieur. Le directeur du comité d’organisation de la conférence, Issouf Ouédraogo, a rappelé que désormais des démarches seront entreprises pour tenter de mettre fin à cette triste réalité. Il a rappelé également les lycées dans lesquels il est interdit aux élèves de porter leur voile. Il y a le lycée départemental de Dapelogo, l’Université de Ouagadougou, l’ex-centre Austro-burkinabè. A.G INGRATITUDE ENVERS LES PARENTS Une histoire vécue ! Si nous avons choisi de publier cette histoire vécue, c’est pour qu’elle ait un impact dans la vie de tout un chacun. Il est extraordinaire ce récit. Il s’adresse précisément à la jeunesse d’aujourd’hui. Un jeune en âge de mariage demanda avec insistance à son père de le marier avec la jeune fille de... l’université qu’il avait connue. Le père, quant à lui, n’était pas très content de cette union. Il savait que cette jeune fille était de très mauvaise souche et que son caractère était des plus mauvais. Mais sous l’insistance pressante de son fils, le bon père finit par céder, et le mariage eut lieu. Le fils demanda à son père de lui acheter une maison pour abriter sa jeune épouse, mais le vieil homme lui proposa plutôt d’acheter une grande maison, où ils pourraient habiter tous et rester ainsi ensemble. Ce qui fut fait. Après un temps très court, la mère du jeune homme mourut. Le père n’avait ainsi plus personne pour veiller sur lui et, très vite, son état se dégrada car il avait environ la soixantaine. Le mauvais fils passait désormais à côté de son vieux papa et lui jetait les restes de nourriture, comme il le ferait pour un vulgaire. Très vite, les saletés envahirent le pauvre logis du vieux solitaire. Il n’avait plus personne pour nettoyer sa chambre. Il fut assailli par une multitude de maladies, qui ont trouvé en lui une cible facile. Il suppliait son fils de l’amener en consultation chez un médecin, mais le mauvais garçon refusait et restait sourd aux supplications de son géniteur. La femme commença bientôt à demander à son mari de chasser le vieux et de prendre ainsi la maison. Elle prétextait que le vieux sentait mauvais et qu’il n’était pas hygiénique de vivre avec lui. Par une nuit très froide, il entra dans la chambre de son père. Le vieux était secoué par une très forte quinte de toux, qui faisait craquer ses misérables côtes affaiblies par la faim et les maladies. Il lui asséna quelques coups et, l’enveloppant dans une couverture, il le jeta dans la rue. Quand les hommes sortirent de la prière de l’aube, ils furent surpris par cette couverture dans laquelle était enroulé un être humain. Quand ils la déplièrent, ils trouvèrent que le vieil homme était mort, lacéré par le froid implacable. Sa bouche et son nez saignaient. Quand la police fit l’enquête, elle découvrit très vite le coupable. On lui fit un procès et il fut condamné à vingt ans de prison ferme. Sa femme était enceinte au moment où il fut admis en prison. Quand il eut purgé sa peine, son épouse l’attendait à la porte de la prison avec son fils âgé désormais d’une vingtaine d’années. Le jeune garçon était au volant d’une voiture et, sur ordre de sa mère, il alla à la rencontre de son père. Le garçon, qui était très content de voir son père qu’il n’avait jamais vu, se trompa et appuya sur l’accélérateur au lieu du frein. Le prisonnier fut écrasé par la propre voiture de son fils. Quand le jeune homme se précipita hors de la voiture pour voir ce qui était arrivé à son père, il le trouva mort entre les roues du véhicule, saignant du nez et de la bouche, exactement l’image de la mort subie par son grand-père. Ceci est une histoire réelle. Une histoire parmi tant d’autres qui se passent chaque jour et qui viennent confirmer les dires du prophète (psi). « Deux voies ont les conséquences immédiates : l'injustice et le mauvais traitement des parents. » Tout ce que les enfants feront de mal à leurs père et mère, ils le subiront de leurs propres enfants, ici-bas et inévitablement dans l’au-delà. Nous dédions cette histoire à tous ceux qui ont pris comme voie de maltraiter ceux qui leur ont donné naissance. Qu’Allah nous facilite la compréhension ! Le vrai visage de l’islam - N°014 du 05 avril au 05 mai 2014 Page 5 La Musulmane VIE DE COUPLE Des techniques pour éviter le chaos La femme doit être le pivot et le socle d’un foyer. La vie de couple, c’est connu, a ses exigences. De plus en plus, les divorces deviennent fréquents dans la société musulmane. La plupart des divorces sont les conséquences de l’ignorance des exigences de la vie de couple. C’est pourquoi, sans être exhaustif, nous proposons de jeter un regard sur quelques aspects indispensables pour la pérennité du couple. Le dialogue Il ne peut y avoir une bonne entente dans votre foyer que par la communication. Tenez-vous bien, car cette première recommandation dépend des autres aspects de la... Vie du couple. Les hommes de nature n’aiment pas les femmes très timides, mais ils détestent à jamais les épouses passives, qui ne savent pas à quel moment parler ou à quel moment se taire. Adopter un dialogue de juste milieu est très nécessaire pour la stabilité du couple. Lorsqu’il n’y a pas d’inspiration ou quand le climat sollicite le calme, taisez-vous. Surtout, faites l’économie de la parole quand cela n’est pas nécessaire. La communication joue un rôle irremplaçable dans la cohésion du couple. C’est à travers elle que le couple peut arriver le plus tôt possible à enrayer les orages. La propreté et le décor. Voilà une autre astuce indispensable pour semer la bonne humeur dans le foyer. L’une des qualités d’une bonne épouse, c’est aussi sa capacité à veiller constamment sur la propreté de la maison. LA FEMME DANS L’ISLAM. Pas un être méprisable ou inférieur. Assalamou aleykoum. À l’instar du monde entier, le Burkina Faso célèbre la femme le 8 mars prochain. Entre hommages et réflexions, tout sera traité au. féminin. Voyons la place que le Coran et plus globalement l’Islam donnent au sujet dans les différents aspects de la vie. Nous vous proposons de ce fait un bref aperçu du savant émérite, Mohammed Ben Jamil Zainou. L’Islam ne considère pas la femme comme un être méprisable ou inférieur à l’homme. Au contraire, il a mis fin à ce dédain vis-à-vis de la femme en déclarant qu’elle est la moitié du genre humain. Elle a des droits comme l’homme, des devoirs conformes à ses capacités et à sa nature. Quant à l’homme, il a des caractéristiques spécifiques comme la virilité, la force physique, la patience, ce qui lui permet de la protéger, de la défendre et de la prendre en charge. Tout comme l’homme, la femme en Islam jouit du droit de faire des transactions, du droit de vendre, d’acheter, d’être propriétaire, etc. Le Très Haut (Exalté) a dit dans le Coran qu’il nous a créés d’un mâle et d’une femelle, et les seuls critères qui font prévaloir une personne sur une autre sont l’œuvre salutaire. La femme doit aussi savoir. s’embellir pour son homme. La propreté corporelle ne doit, en aucun cas, être négligée. Ça paraît banal, mais très souvent cette astuce est reléguée au second plan. L’Islam a conseillé une tenue pour la femme quand elle est chez elle et une autre quand elle sort de chez elle. Savoir faire cette distinction importe beaucoup. Changer souvent l’emplacement des objets décoratifs dans le salon est aussi important. Sans oublier connaître votre époux. Ce n’est pas donné. Mais à force de vivre ensemble, on finit par savoir plus ou moins les forces, les faiblesses, les goûts de son homme. C’est une qualité essentielle. Cela permet d’anticiper les désirs de son époux. Cette maîtrise permettra aussi à la femme de travailler à changer, un tant soit peu, son homme. Éviter d’être une donneuse de leçons. Les hommes sont de nature répulsive lorsqu’il s’agit d’accepter les vérités et la piété. Le Très Haut (Exalté) a dit : « O hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations. et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand Connaisseur». [Sourate 49 - Verset 13] L’Islam incite les femmes à s’instruire : Selon Abou Sa’id Al Khoudri, une femme vint dire au Prophète : « O Messager d’Allah ! Les hommes se sont réservés à eux seuls tes hadiths. Laisse donc pour nous l’une de tes journées pour nous enseigner ce qu’Allah t’a appris ». Il lui dit : « Réunissez-vous tel jour ». Elles se réunirent, n’ayant pas de leurs épouses. La femme ne doit pas perdre de vue cette réalité. Il faut attendre nécessairement le bon moment pour faire passer son message. Certainement, que votre mari fera le bon choix. Savoir choisir ses amies. Beaucoup de couples ont volé à l’éclat par le fait des conseils extérieurs venant de la part des amis. Toute épouse doit être vigilante envers celle sur qui elle porte sa confiance. Imiter celles qui ont réussi et qui font bonne figure dans leur vie de couple, voilà qui est. Utile. Les couples se ressemblent mais chaque couple a sa particularité et sa manière d’aborder les choses. Vouloir opérer une transposition systématique des expériences extérieures dans son foyer conduit souvent au désastre. Tout époux musulman préfère voir son épouse en compagnie de celle qui s’implique dans la religion. Anticipez souvent l’acte sexuel. Les rapports sexuels, contrairement à ce qu’on peut penser, constituent l’une des causes courantes du divorce. L’insatisfaction... et le Prophète vint à elles et leur enseigna ce qu’Allah lui avait appris. Puis il leur dit : « Chacune d’entre vous qui sera précédée dans l’autre monde par trois de ses enfants trouvera en eux un écran contre le Feu ». L’une d’elles lui demanda : « Et s’ils ne sont que deux ? » Il dit : « Même s’ils ne sont que deux. » [Rapporté par Al Boukhari et Moslim] La parité homme-femme dans le Coran est un aspect de la valorisation de la femme. Le Très Haut (Exalté) a dit : « Les musulmans et musulmanes, croyants et croyantes, obéissants et obéissantes, loyaux et loyales, endurants et endurantes, pieux et pieuses, donneurs et donneuses d’aumône, jeûneurs et jeûneuses, gardiens de leur sexualité, cela conduit à des conséquences énormes. Tel l’adultère et même le divorce. Bien entendu, c’est une responsabilité partagée. Autant l’homme se doit d’être entreprenant dans l’acte sexuel, autant la femme également doit faire des efforts. Il appartient à chacun de développer tout ce qui est en son pouvoir pour garantir une sexualité épanouie à l’autre dans la limite de la permission de la religion. Toutefois, la femme doit encore jouer son rôle d’anticipation pour prouver à son époux qu’elle est là pour lui. Autres aspects. Réussir sa vie de couple est à la fois un exercice aisé et compliqué. Cela nécessite des qualités, un don de soi. On croirait l’Islam à la traîne sur les bonnes manières à adopter pour l’épanouissement du couple. La vie de couple est un domaine complexe. Tout ce qui peut être fait pour prouver à l’autre qu’on a de l’affection. Pour elle est admis en Islam pourvu que ça ne contredise pas les règles du Coran et de la Sunna. Arounan GUIGMA, chasteté et gardiennes, invocateurs souvent d’Allah et invocatrices : Allah a préparé pour eux un pardon et une énorme récompense. » [Sourate 33 - Verset 35] Dans le Coran, le Très Haut (Exalté) n’a pas mis de sourate qui porte comme titre « Les Hommes », mais Il a mis (Exalté) la Sourate « Les Femmes ». Cela prouve que la femme jouit d’une attention particulière. Cette sourate offre un discours polythématique : celui de la femme, de la famille, de l’état et de la société. Mais tous ces thèmes s’expriment sous le signe prédominant de la femme et de ses droits, d’où le titre de la Sourate. Un aperçu des thèmes évoqués dans cette sourate : Allah (Exalté) a créé la femme d’une côte de l’homme, et des deux, Il (Exalté) a fait répandre les hommes et les femmes. Le Très Haut (Exalté) a dit : « Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être, et a créé de celui-ci son épouse, et qui de... Ces deux-là ont fait répandre (sur la terre) beaucoup d’hommes et de femmes. Craignez Allah au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes, Allah vous observe parfaitement. Page 6 Le vrai visage de l’islam - N°014 du 05 avril au 05 mai 2014 La Musulmane [Sourate 4 - Verset 1] Ce verset fait partie de la profession de foi que le Prophète disait avant d’entamer un discours. Voilà pourquoi les prédicateurs et les imams doivent faire de même. - Le devoir de sauvegarder les droits des femmes orphelines. Le Très Haut (Exalté) a dit : « Si vous craignez de n’être pas justes envers les orphelins… Il est permis d’épouser deux, trois, ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, mais, si vous craignez de n’être pas justes avec celles-ci, alors une seule, ou des esclaves que vous possédez. Cela, afin de ne pas faire d’injustice (ou afin de ne pas aggraver votre charge de famille) ». [Sourate 4 - Verset 3] ‘Orwa Ibn Az-Zoubeir questionna ‘Aïcha [Qu’Allah soit]. satisfaite d’elle] à propos des paroles divines suivantes : « Si vous craignez de n’être pas justes envers les orphelins ». Elle répondit : “O fils de ma sœur, il s’agit de la femme orpheline qui vit sous le toit de son tuteur et devient son associée dans ses biens, et qu’ensuite il est séduit par son argent et sa beauté et désire l’épouser sans lui donner la dot qu’elle mérite, c’est-à-dire moins que ce que quelqu’un d’autre peut lui donner. Il leur a donc été interdit de les épouser sauf s’ils sont équitables envers elles et appliquent la vraie Sunna dans le don de la dot. Mais s’ils craignent de n’être pas équitables, alors qu’ils épousent ce qui leur plaira d’entre les femmes en dehors d’elles.” De même, ‘Orwa rapporte que ‘Aïcha [Qu’Allah soit satisfait d’elle] a dit : “…puis les gens ont consulté le Messager d’Allah au sujet des femmes orphelines après la descente de ce verset (le verset ci-dessus) et Allah révéla : « Et ils te consultent à propos de ce qui a été décrété au sujet des femmes » [Sourate 4 - Verset 127] Aïcha [Qu’Allah soit satisfait d’elle] ajouta la suite de ce verset : “Quand vous avez, plus ou moins, envie de les épouser” signifie que si on n’a pas envie d’épouser l’orpheline parce qu’elle est pauvre et moins belle, il nous est donc réprouvé d’épouser celle qui nous a séduit par son argent et sa beauté, sauf si nous sommes équitables… “ - Se contenter d’une seule femme si l’on craint de ne pas être équitable. Le Très Haut (Exalté) a dit : « mais si vous craignez de n’être pas justes avec celles-ci, alors une seule, ou des esclaves que vous possédez (référence faite aux temps où l’esclavage était encore pratiqué) » [Sourate 4 - Verset 3] - La femme a droit à l’héritage : Le Très Haut (Exalté) a dit : « Aux hommes revient une part de ce qu’ont laissé les père et mère ainsi que les proches ; et aux femmes une part de ce qu’ont laissé les père et mère ainsi que les proches, que ce soit peu ou beaucoup : une part fixée » [Sourate 4 - Verset 7]. Pendant la jahiliyya, par contre, seuls les hommes. avaient droit à l’héritage. La part de l’héritage de l’homme est supérieure à celle de la femme : Allah (Exalté) a dit : « Voici ce qu’Allah vous enjoint au sujet de vos enfants : au fils, une part équivalente à celle de deux filles » [Sourate 4 - Verset 11]. Car c’est à l’homme de dépenser pour sa famille, et c’est lui qui donne la dot à la femme. Ibn Abbas a dit : “Auparavant, les biens du défunt passaient à ses garçons. Aux parents (du défunt) revenait ce qu’il y avait dans le testament fait en leur faveur, puis Allah a abrogé ce qu’il a voulu abroger de tout cela. Il a donné à l’homme l’équivalent de la part de deux femmes. Les père et mère du défunt ont droit, chacun d’eux, au sixième ou au tiers de la succession. L’épouse a droit au quart ou au huitième, le mari a droit à la moitié ou au quart.” [Rapporté par Al Boukhari]. L’homme donne la dot à la femme comme convenue entre les deux parties. Le Très Haut (Exalté) a dit : « Et donnez aux épouses leur mahr de bonne grâce. Si de bon gré elles vous en... abandonnent quelque chose, disposez-en alors à votre aise et de bon cœur ». [Sourate 4 - Verset 4] Ibn Abbas a dit : “Il est réprouvé de fixer une dot sans la donner. Le mari doit donner la dot de bonne grâce. Si de bon gré elle en abandonne quelque chose au mari après la fixation, alors il peut en disposer à son aise.” - Le devoir du mari de bien se conduire à l’égard de son épouse. Le Très Haut (Exalté) a dit : « Et comportez-vous convenablement envers elles » [Sourate 4 - Verset 19]. Le Messager d’Allah a dit : “Les meilleurs d’entre vous sont les meilleurs avec leurs femmes, et je suis d’entre vous le meilleur avec les miennes“ [Rapporté par At-Tirmidhi, qualifié d’authentique par Al Albani]. - Au mari de bien traiter sa femme même au cas où il a de l’aversion envers elle. Le Très Haut (Exalté) a dit : « Si vous avez de l’aversion envers elles durant la vie commune, il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose où Allah a déposé un grand bien » [Sourate 4 - Verset 19]. Cela signifie que si vous les retenez avec patience malgré l’aversion qu’elles vous inspirent, ceci vous apporterait beaucoup de bien dans ce monde et dans l’au-delà. Le Messager d’Allah a dit : “Qu’un croyant ne déteste pas une croyante. Si l’un de ses côtés lui déplaît ; elle lui plaira par un autre.” [Rapporté par Moslim] Il est interdit de reprendre la dot après la séparation des deux conjoints. Allah (Exalté) a dit : « Si vous voulez substituer une épouse à une autre, et que vous ayez donné à l’une d’elles un qintar, n’en reprenez rien. Quoi ! Le reprendriez-vous par injustice et péché manifeste ? » [Sourate 4 - Verset 20] Donc si quelqu’un veut se séparer de sa femme et se marier avec une autre, il ne lui appartient pas de reprendre sa dot même si elle vaut mille pièces d’or. Et Allah (Exalté) a ajouté : « Comment oseriez-vous le reprendre, après que l’union la plus intime vous ait associés l’un à l’autre et qu’elles aient obtenu de vous un engagement solennel ? » [Sourate 4 - Verset 21] Dans le prêche du pèlerinage d’adieu, le Prophète a dit : “Recommandez-vous de faire du bien aux femmes, Allah vous les a confiées en dépôts et vous a permis de les approcher” [Rapporté par Moslim]. Mohammad Ben Jamil Zainou. Rassemblés par Ousmane Tiendrébéogo. INFORMATIQUE/BUSINESS INFORMATICIEN-FORMATEUR IMPORT/EXPORT VÉHICULES ET ORDINATEURS TOUTE SÉRIE LOCATION DE VÉHICULES Tél : 70303901/78176228/76625918/50420549 - e-mail : oalmalick@gmail.com Le vrai visage de l’islam - N°014 du 05 avril au 05 mai 2014 Page 7 Faits et gestes APS ED « Association pour la Promotion Sociale des Enfants Démunis » Située à l’ouest du mur de l’école publique Naaba Wanksé au quartier Baskuy, cette structure œuvre dans la sécurité, l’alphabétisation, l’éducation, les soins et la formation des enfants en difficulté. (Témoignages donnés par le Président Monsieur Malick Ouedraogo). Lancement officiel des premières journées le Samedi 29 mars 2014, cérémonie déroulée sous le Haut Parrainage de Mohamed Boly, fonctionnaire international et partenaire de la... BIB « UBA » En tout temps et en tout lieu, l’enfant a toujours été au centre des préoccupations dans toutes les sociétés. Comme l’ont toujours souligné nos dirigeants et concepteurs, le développement d’un pays ou d’une nation est tributaire de ses moyens de développement de base tels que l’éducation, l’agriculture et la santé de sa population. Et pour paraphraser l’UNICEF dans son volet « éducation des enfants dans le monde », il a été dit ceci : les enfants ont le droit de grandir dans des milieux sûrs tels que les familles, les écoles, les institutions formelles, les centres de jeunes dans lesquels ils peuvent acquérir et développer les compétences essentielles pour faire face aux problèmes de la vie. Mais il a été constaté que beaucoup d’enfants de ce pays demeurent toujours en marge de ces droits si chers et si fragiles qui pourtant leur sont destinés. Nous nous sommes beaucoup préoccupés de cette catégorie d’enfants après maintes interrogations : que deviennent les enfants après l’ère des rues ? Que Que deviennent les enfants qui n’ont pas pu achever leur cycle scolaire ? Que deviennent les talibés (mendiants) quand ils vont dépasser l’âge de la boîte ? Que deviennent ces enfants qui ont abandonné les cours au profit des activités dites faramineuses dans les sites aurifères ? Tant de questions restent en suspens. Qui sont ces enfants oubliés, tantôt marginalisés, tantôt oubliés ? Ce sont simplement les enfants vivant dans la rue, les talibés et beaucoup d’autres enfants qu’on ne pourra citer. Sous l’inspiration à la contribution au développement économique et social durable, nous, regroupés dans une structure associative dénommée « Association pour la Promotion Sociale des Enfants Démunis (APSED) », avons fixé les objectifs suivants : repêcher tous les enfants en difficulté ; soutenir et sauver ces enfants ; promouvoir leur bien-être ; soigner, nourrir, éduquer et former tous les enfants démunis. C’est en essayant d’apporter des réponses à ces interrogations que l’APSED a instauré ces solides attributions regroupées. en quatre actions suivantes : Sécuriser - Soigner - Nourrir - Éduquer en formant. Pour le volet sécurisation, il s’agit simplement d’aller au secours des enfants concernés, soit en se déplaçant sur leur site, soit en les envoyant au site de l’association pour leur faire bénéficier de nos prestations. Concernant les soins, il y a d’abord les soins psychologiques qui sont assurés par un agent de santé. Parlant de l’action nourrir, l’association œuvre pour assurer un besoin minimum vital à tous ses pensionnaires en leur garantissant un repas régulier. Quant au dernier volet, c’est-à-dire l’éducation et la formation, c’est d’ailleurs ce qui a motivé la création de cette structure, car c’est l’outil de combat de l’APSED. L’alphabétisation et l’orientation, plus le placement des jeunes. Je précise qu’alphabétiser, c’est apprendre à lire et à écrire. En ce qui concerne la formation, elle se base sur l’orientation et le conseil envers les enfants défavorisés en les plaçant dans des ateliers de formation favorables aux. Besoins locaux à savoir ce qu’il faut apprendre par la main (la mécanique, la couture, la coiffure, le jardinage,....). Nous assurons par la suite leur suivi et conseil jusqu’à ce qu’ils deviennent autonomes. Ces épreuves sont toutes à la charge de l’association. Donc chers partenaires, venez à notre secours car le bénévolat a beau faire des projections lointaines, s’il n’est pas encouragé, il perd ses pédales. Que disent alors nos perspectives ? Parlant de nos perspectives, l’APSED projette de réaliser : - créer un centre d’étude et de formation, - couvrir tout le territoire national, - assister tous les élèves des foyers coraniques en leur octroyant une alphabétisation en français. Sans être trop encombrant, nous lançons un appel doux aux partenaires, y compris l’État burkinabé bien sûr, de bien vouloir accepter dans notre lutte contre le trafic d’enfants et des jeunes, la lutte contre la pauvreté et le sous-emploi en général. Merci à nos partenaires directs qui sont notre grand parrain, le sieur Boly. Fonctionnaire international partenaire à la BIB « UBA », la SONATUR (Société Nationale d’Aménagement des Terrains Urbains) qui nous ont tenu compagnie jusqu’à l’heure même que nous écrivons ces lignes ; on continuera de leur témoigner notre reconnaissance. Merci aussi à tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont témoigné leur effort de support. Merci aux majestés les sieurs LAARLE et Wogog-dog-Naaba, merci à nos enfants très courageux et dynamiques, merci à toute cette population témoin. Contacts : 70 30 39 01 / 76 62 59 18. E-mail : apsed_asso@yahoo.fr Page 8 Le vrai visage de l’islam - N°014 du 05 avril au 05 mai 2014 Faits et gestes ASSOCIATION POUR LA SOLIDARITE, LA PAIX ET LE DEVELOPPEMENT Un don aux volontaires adjoints de sécurité pour marquer le top de départ de ses activités Dans l’arrondissement n°10 de Ouagadougou, le samedi 22 mars dernier, il régnait une ambiance particulière. Et pour cause, l’Association pour la solidarité, la paix et le développement (ASPD) y procédait au lancement officiel. de ses activités. À l’occasion de ladite cérémonie, les membres de l’association ont fait parler leur cœur à travers un don de matériel de travail aux volontaires adjoints de sécurité de la ville de Ouagadougou. Ils entendent, par ce geste, saluer les efforts de ces braves femmes et hommes en faveur de la sécurité routière dans notre pays. Remise symbolique du don par le président de l'ASPD. Une vue du matériel. Placée sous le patronage de Ras-mané Ouangrawa, représentant le ministre de l’Administration territoriale et de la sécurité, l’Association pour la solidarité, la paix et le développement (l’ASPD) a procédé au lancement officiel de ses activités le samedi 22 mars 2014 dans l’arrondissement n°10. Dans le but de marquer son engagement pour le développement du Burkina Faso, elle a procédé à un don de matériels d’une valeur totale de huit cent vingt mille (820 000) Francs CFA aux volontaires adjoints de sécurité de la ville de Ouagadougou. Ce don est composé essentiellement de deux cents (200) sifflets. Cent (100) gilets et cent (100) panneaux-stop. Les membres de l’ASPD disent reconnaître les sacrifices faits par ceux-ci pour la sécurité routière, et, parfois, au prix de leur vie. Pour eux, la sécurité routière est un gage de développement humain. Par conséquent, aucun développement n’est possible sans un capital humain sain et serviable. Alors, il est important d’encourager ceux qui luttent jours et nuits pour réduire les accidents, aide à préserver des vies humaines. Selon ces membres, l’ASPD compte faire de la promotion de l’élevage et de l’agriculture son cheval de bataille. « Ainsi, nous voulons promouvoir (...) l’élevage et l'agriculture au Burkina Faso », a dit le président, Abasse Compaoré. Le représentant du ministre a salué le geste des membres de l’ASPD. « Le domaine dans lequel vous intervenez est utile et salutaire pour le développement de notre pays », a-t-il signifié. Basile Kaboré, maire de l’arrondissement n°10, était présent à la cérémonie comme pour prouver sa reconnaissance à cette initiative. citoyenne de l’ASPD. Aussi, il n’a pas manqué d’encourager ces jeunes acteurs de la société civile qui sont le moteur du développement local sur qui, son conseil Monsieur le ministre de l’Administration Territoriale et de la Sécurité, patron de la présente cérémonie, Camarades membres de l’Association pour la Solidarité, la Paix et le Développement, Mesdames, messieurs, C’est avec une très forte émotion que je prends la parole pour vous souhaiter la bienvenue au lancement officiel de nos activités. C’est un grand honneur que vous nous signifiez ; nous allons œuvrer à toujours mériter cette confiance que vous placez en nous. L’Association pour la Solidarité, la Paix et le Développement en abrégé (ASPD) n’est pas une association de plus au Burkina Faso. Car, l’acte que nous allons poser, ce soir, a valeur de symboles. En effet, notre association a pour objectif principal de contribuer au développement du Burkina Faso. Ainsi, nous voulons par notre apport combien modeste, promouvoir la solidarité et la cohésion. L’élevage et l’agriculture au Burkina Faso. Notre association veut également œuvrer à donner la chance à tous les enfants burkinabè d’avoir accès à l’école et à un enseignement de qualité. Cela doit se réaliser dans un contexte de libre accès aux soins et aux médicaments. Sans être exhaustif, notre objectif est de compter. Saluant le don de l’ASPD à l’endroit des Adjoints de sécurité, le maire, Basile Kaboré, a invité tous les acteurs de la vie associative à soutenir ceux-ci. « Nous allons travailler de manière à ce que toutes les autres associations aient une voix. Discours du président de l'ASPD : l'association veut promouvoir l’épanouissement de tous les burkinabè et la valorisation du patrimoine culturel de notre pays. Monsieur le ministre de l’Administration Territoriale et de la Sécurité, patron de la présente cérémonie, vous avez devant vous des hommes et des femmes qui ont toujours su jouer avec patriotisme et dévouement leur rôle de citoyens responsables, qui veulent apporter leur pierre à l’édification de notre cher pays. Faso. C’est pourquoi, nous voulons, pour commencer nos activités, apporter notre soutien aux Voix, pensée vers tout ce qui contribuera au développement de notre pays » a-t-il conclu. Les autorités coutumières et religieuses ont salué l’action de l’ASPD de par leur présence à la cérémonie. Fako SOMA (Stagiaire) et les volontaires Adjoints de Sécurité, qui travaillent nuit et jour pour accompagner les Burkinabè au quotidien. Nous savons tous comment il n’est pas aisé de traverser une route aux heures de pointe ici à Ouagadougou. C’est pourquoi nous avons trouvé des gilets, des panneaux de stop et des sifflets pour les accompagner dans leur noble mission. Ce don est modeste, mais il est l’expression de notre cœur. Nous n’allons pas faire l’épilogue des activités que nous avons planifiées, car notre présence effective sur le terrain et nos actes vont convaincre les populations burkinabè de notre bonne foi. Nous disons un grand merci à tous ceux qui nous ont fait confiance. Merci au ministre de l’Administration. Territoriale et de la Sécurité qui a cru en nous et qui a accepté de faire le déplacement. Merci à tous les membres de l’Association qui ont accepté de mettre la main dans la poche pour les dons de ce soir. Merci au maire de l’arrondissement pour ses conseils et son soutien multiforme. Nous invitons les uns et les autres à adhérer à notre association, pour qu’ensemble, nous accompagnions l’État pour le développement de notre cher Pays. Je vous remercie ! Le vrai visage de l’islam - N°014 du 05 avril au 05 mai 2014 Page 9 Ma prière Les caractéristiques d’un cœur sain Nous vous publions en intégralité le sermon de l’Imam Mahmoud Ouédraogo donné le 28 mars 2014 à la grande mosquée sunnite. La pertinence du thème mérite qu’on s’y attarde et que chacun de nous fasse son auto-jugement avant le vrai jugement du Jour dernier. Toutes nos louanges sont à Allah. Nous le louons, nous implorons son secours. Nous cherchons refuge auprès de Lui contre le mal de nos âmes et les conséquences de nos mauvaises actions. Celui Qu’Allah guide, nul ne peut l’égarer et celui qu’il laisse dans l’égarement ne saura trouver de guide en dehors de lui. J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’être adorée si ce n’est Allah. Et j’atteste que Mohammad (Paix et salut de Dieu sur lui) est son envoyé. Que sa paix et sa grâce se déversent sur lui, sa sainte famille, ses fidèles compagnons et sur tous ceux qui suivront leurs exemples jusqu’au jour du jugement dernier. Le sujet du présent sermon porte sur les caractéristiques d’un cœur sain en Islam. Chers frères et sœurs dans la foi, on peut classer le cœur de l’homme en trois catégories : un cœur sain, un cœur mort et un cœur malade. Le cœur sain, c’est celui qui sera préservé du châtiment d’Allah le jour de la résurrection. Allah dit à propos, je cite : « Le jour où ni les biens ni les enfants ne seront d’aucune utilité, sauf celui qui vient vers Allah avec un cœur sain ». Sourate la Consultation au verset 81. Le cœur sain est celui qui fait de l’amour d’Allah et de son prophète sa première... Préoccupation. C’est un cœur qui, quand il aime, il aime que pour Allah. Et quand il déteste, il ne déteste que par Allah. On dit qu’un cœur est mort, quand il ne connaît pas son Seigneur, encore moins l’adorer. C’est un cœur qui trouve satisfaction dans la désobéissance d’Allah (gloire et pureté à Lui). Le propriétaire d’un tel cœur n’accorde aucune priorité à la volonté d’Allah. Seul lui incombe la satisfaction de ses propres désirs. La religion vient au second plan. À ce propos, Allah nous interpelle : « N’as-tu pas vu celui qui prend sa passion pour sa divinité ? ». L’HEURE DU REPAS Prier ou manger ? C’est une question qui taraude l’esprit de certaines personnes. Le repas est servi et il est l’heure de la prière, que faut-il faire ? Selon un Hadith clairement établi, Aïcha (qu’Allah l’agrée) dit : (…) J’ai entendu le Prophète Muhammad (psl) dire : “Point de prière lorsque le repas est servi, ni lorsqu’on ressent un besoin pressant.” Rapporté par (Sahîh Mouslim). Le cœur malade est ce cœur qui est à cheval entre. le cœur sain et le cœur mort. Il lui arrive donc de désobéir à Allah, comme il lui arrive également de respecter les ordres d’Allah. C’est un cœur qui fonctionne selon les tempéraments. Tantôt il s’adonne au bien et devient du coup le plus tendre envers Dieu et envers Son appel. Tantôt il devient dur et se laisse aller dans des actes de désobéissance. Pour éviter d’avoir un tel cœur, chaque croyant sincère dans sa foi doit méditer, réfléchir et se demander : quelle est la voie pour que mon cœur devienne sain ? La réponse à cette question nous amène à énumérer les caractéristiques d’un cœur saint. Premièrement, le cœur sain est sans cesse dans le rappel d’Allah. Le propriétaire d’un tel cœur ne trouve satisfaction que lorsqu’il est en adoration. Sa nourriture est le rappel et l’obéissance à Allah. Aucun cœur ne s’est attendri pour Dieu sans que son porteur ne soit un pionnier dans la voie des bonnes œuvres, prêt à faire les actes de dévotion qui procurent l’agrément divin. Dès qu’on lui rappelle Allah, il s’en rappelle et dès qu’on l’éclaire, il s’éclaircit et devient clairvoyant. La tendresse n’a jamais pénétré un cœur sans que celui-ci ne s’apaise au souvenir et au rappel de Dieu et sans que la langue de son porteur ne devienne passionnée de gratitude vis-à-vis de Dieu. Deuxièmement : le propriétaire d’un cœur sain n’a de cesse d’utiliser ses membres dans l’adoration d’Allah. Nul cœur ne s’est attendri pour Dieu sans que son porteur ne s’éloigne de la désobéissance à Dieu. Ainsi, le cœur tendre est un cœur qui s’emplit d’humilité devant la grandeur de Dieu et devant la crainte de Son courroux. Les membres du propriétaire d’un tel cœur ne connaissent pas la paresse dans la recherche de l’agrément d’Allah. Les Savants ont établi à partir de ce Hadith qu’il est déconseillé (makroûh) d’accomplir la prière rituelle pendant que le repas est déjà servi. La même règle s’applique lorsqu’on ressent le besoin pressant de faire ses besoins quand l’heure de la prière sonne. Il est évident en effet que, Hadith du prophète où il passait des nuits en prière à tel point que ses pieds se fendillaient. Quand on lui demanda pourquoi tant de souffrances alors que ses péchés passés et à venir sont pardonnés, il répondit : « Ne vais-je pas être un serviteur reconnaissant ? » Troisièmement : le cœur sain trouve toute une satisfaction pleine et entière dans la prière. Quand il entre en prière, rien ne peut perturber sa concentration. Après avoir entendu les versets du Saint Coran, le cœur d’une telle personne se transforme en une véritable terre fertile, humide, tendre et flexible, prête à accueillir l’amour et l’obéissance à Dieu. Le prophète a dit à cet effet : « Fais-nous vivre à travers la prière, ô Bilal. » Quatrièmement : pour le propriétaire d’un cœur sain, le temps a une valeur inestimable. Plus que de l’argent, son temps, c’est la vie. C’est pourquoi chaque instant est utilisé à sa juste valeur pour avoir des bénédictions de la part d’Allah. Il ne se laisse pas aller dans des futilités. Il est toujours en quête. de bonnes actions. Cinquièmement : Le propriétaire d’un cœur sain, chers frères dans la foi, est plus préoccupé par la justesse des actes qu’il pose que par les actes eux-mêmes. Parce que l’essentiel en Islam, c’est moins la quantité des actes, que leur justesse. La justesse d’un acte dans notre religion se mesure par le fait que cet acte, non seulement est voué à Dieu seul, mais ensuite qu’il est conforme à l’enseignement du Prophète Mohammad (SAW). Dans ses œuvres, il est préoccupé par l’agrément de son acte. Celui qui a un cœur sain évite de tomber dans l’ostentation et dans la suffisance. Dans de telles conditions, il est difficile de prier avec toute la concentration et la dévotion requises. La grande majorité des savants (dont ceux des quatre écoles les plus connues) est cependant d’avis que, malgré le fait que l’accomplissement de la salât soit déconseillé. Sixièmement : Lorsque le propriétaire d’un cœur sain vient à rater une bonne action, il est plus triste que quand il s’agit des choses mondaines. Parce qu’il est convaincu que tout ce qui est lié à cette vie est éphémère. On peut citer par exemple, la prière en groupe. Quand une telle personne vient à manquer la prière en groupe, elle sait qu’elle a raté quelque chose de très valeureux. Celui qui effectue la prière en groupe a 27 bénédictions, tandis que celui qui l’effectue seul n’a qu’une seule bénédiction. Celui qui a un cœur sain ne s’adonne jamais à ce commerce infructueux. Septièmement : Pour le propriétaire d’un cœur sain, les affaires religieuses viennent longtemps avant celles de sa vie terrestre. La religion occupe une place primordiale dans son vécu quotidien. C’est pourquoi il ne se lasse pas de rechercher la science pour mieux adorer Allah. Selon Ali Ibn Abi Tâlib, (Qu’Allah l’agrée) a dit : « Celui qui fait de la religion la première de ses préoccupations, Allah s’en chargera de la gestion de ses affaires mondaines. Celui qui améliore son intérieur, Allah s’en chargera de son extérieur. Celui qui améliore ses relations avec Allah, Allah. « Améliorera ses relations avec ses semblables ». D’après Abdallah Ibn Mas’oud, celui qui veut savoir s’il porte l’amour d’Allah dans son cœur, qu’il mesure son attachement au Coran. Parce que le Coran est la parole d’Allah. Chers frères et sœurs, voici ainsi relatées quelques caractéristiques d’un cœur sain. Qu’Allah purifie nos cœurs. Toute personne qui se retrouve dans ces caractéristiques, qu’elle loue Allah et qu’Allah le préserve davantage. Quant à ceux dont les cœurs sont morts, on demande à Allah de revivifier les cœurs. Mais pour cela, il leur faut délaisser le suivi de leurs passions pour se conformer aux injonctions d’Allah. Quant à ceux dont les cœurs sont malades, qu’Allah guérisse leur cœur. Il leur faut pour cela se repentir d’un repentir sincère et se départir de tout acte de désobéissance à Allah. Qu’Allah nous assiste. Dans ce genre de situations, si quelqu’un le fait quand même, sa prière sera valide (même si, selon certains, il est mieux de répéter cette salât par la suite); une minorité de... Savants (les dhôhirites) ont cependant émis l’opinion qu’une telle prière ne sera pas valide. Il est à noter enfin que si l’heure prescrite pour la salât est sur le point de se terminer et qu’on risque de ne plus pouvoir prier à l’heure, il est beaucoup mieux de s’activer pour la prière avant toute chose. Dieu est parfaitement savant ! Le vrai visage de l’islam - N°014 du 05 avril au 05 mai 2014 Culture LA RESPONSABILITÉ ISLAMIQUE DU CHEF DE FAMILLE Le cheikh Ismaël Derra tranche sur la question. Les organisateurs de la conférence dont le thème a porté sur le verset 66 de la sourate 6 du Saint Coran : « Ô vous qui avez cru ! Préservez vos personnes et vos familles, d’un feu dont le combustible sera les gens et les pierres, surveillé par des anges rudes, durs, ne désobéissant jamais à Allah en ce qu’il leur commande et faisant strictement ce qu’on leur ordonne », ont estimé que la morale islamique est en déliquescence dans la société. Dans la plupart des familles, les gens ne sont Musulmans que par le nom. Pour situer les responsabilités et inviter chacun à revoir sa copie, appel a été fait au jeune prédicateur populaire, Ismaël Derra. La conférence a eu lieu à Tanghin. Ils sont venus massivement de tous les horizons de la cité Ouagalaise pour s’informer sur la question de l’éducation islamique de la famille. Le Cheikh Ismaël Derra entama son intervention sur le verset interpellateur de la sourate (L’interdiction 66V6) qui dit ceci : « Ô vous qui avez cru ! Préservez vos personnes et vos familles, d’un feu dont le combustible sera les gens et les pierres, surveillé par des anges rudes, durs, ne désobéissant jamais à Allah en ce qu’il leur commande et faisant strictement ce qu’on leur ordonne ». Cette injonction divine met en garde les chefs de famille sur la responsabilité qu’ils ont vis-à-vis d’eux-mêmes et de leurs familles. Dans la première partie de son intervention, le Cheikh s’est beaucoup appesanti sur les caractéristiques de l’enfer, histoire de permettre à chacun de prendre. La mesure de la situation. Le châtiment de Dieu est éternel et assez pénible. C’est une mauvaise destination qui comporte des endroits affreux et horribles. C’est une situation inéluctable à condition de s’adonner à Dieu dans la bienfaisance, dit-il. C’est un purgatoire pour toute personne ayant une mauvaise conduite et errant dans la débauche et l’abandon des pratiques de l’Islam. Le châtiment de Dieu est une réalité, qui est un endroit aussi odieux dont seul Dieu connaît les limites de ses profondeurs. Après avoir retenu l’attention des musulmans sur les réalités et différents aspects du châtiment divin, le Cheikh aborda la question qui doit permettre à tout un chacun d’éviter ce lieu affreux et détestable. En d’autres termes, l’éducation de la famille entière doit se faire sur des valeurs islamiques. L’obligation, tel que le précise le verset, incombe en premier lieu au chef de famille, qui doit être celui qui donne l’exemple aux autres membres, en s’acquittant des devoirs que Dieu lui a assignés, comme les cinq prières prescrites, le jeûne du mois de ramadan, le prélèvement de l’aumône et enfin le pèlerinage à la Mecque. En dehors de ces prescriptions, il y a qu'il faut assister les gens dans la bonté. Faire ce qui est bien et ordonner la justice d’autant plus qu’il faut blâmer le mal et le repousser pour toujours. Tout responsable doit réfléchir, assumer pleinement ce rôle. Le Cheikh Derra appuie ses arguments par le propos du prophète (psl) qui stipule ceci : « Vous êtes tous des bergers et on demandera compte à tout berger de la gestion de sa bergerie ». Le chef de famille doit mettre en exécution les enseignements du Coran et de la vie du prophète (psl) en pratique et veiller à ce que les autres membres de sa famille puissent en faire autant. Le Cheikh s’est étendu en long et en large sur l’importance de s’accrocher aux valeurs du Coran et de la Sunna. Rester ferme au credo de l’unicité divine et veiller à ce que femmes et enfants en fassent de même. Avant la fin de son exposé, le Cheikh a énuméré de Nombreux moyens devant permettre aux chefs de famille de se prémunir de l’enfer de même que leur famille. Reportage/ AROUNAN. G CERFI Désormais une section à Bagaré Le 06 février 2014, avec la bénédiction de la coordination provinciale du Passoré, les fonctionnaires du département de Bagaré ont mis en place une représentation du CERFI (Cercle d’études de recherche et de formation islamiques). Cette nécessité de se retrouver, de se connaître, a pour objectif de raffermir la foi de chacun. Les musulmans fonctionnaires sont venus nombreux pour l’occasion. À l’ordre du jour de cette rencontre, installation d’une section du CERFI à Bagaré, mise en place d’un programme d’activités et divers. Ainsi, séance tenante, un bureau a été mis en place. Motivé par la formation de ses membres et partant des musulmans de toute la zone, un programme d’activités a été décidé de commun accord. Bureau : Secrétaire général : Ouédraogo Sou-maila Secrétaire général adjoint : Sana Sou-maila Trésorier : Zorom Inoussa Responsable à l’information : Bella Moussa Responsable à la mobilisation féminine : Dianda Korotoumou Responsable à la formation : Younga Amidon Responsable à l’organisation : Traoré Séni Responsable chargé des relations extérieures : Nana Moumouni □ Par Moumouni NANA Le vrai visage de l’islam - N°014 du 05 avril au 05 mai 2014 Page 11 < Nos pieux prédécesseurs OMAR IBN ABDELAZIZ Le cinquième calife bien guidé de l’Islam Après le règne des quatre califes bien guidés, l’ère islamique mit une assez longue période pour connaître le règne d’un calife droit, rigoureux sur sa gestion et épris d’un sens élevé de la justice. Omar Ibn Abdelaziz, c’est de lui qu’il s’agit, fut le huitième calife omeyyade et le cinquième des califes « bien dirigés » de l’Islam. Il est né en 680 ou en 682 (l’an 61 du calendrier musulman) à Médine, et mort à Damas l’an 720 (an 102 de l’hégire). Il est l’arrière-petit-fils de Umar Ibn Al-Khattāb, deuxième calife dit bien guidé. Des sources rapportent que lors du règne de Umar Ibn Al-Khattāb, Pendant une de ses sorties nocturnes afin d’enquêter sur l’état de son peuple, il aperçoit une laitière qui refuse de vendre du lait frelaté comme le lui ordonne sa mère. Peu après, il convoque la jeune fille et sa mère et leur fait savoir ce qu’il entend. En récompense, il offre à la jeune fille d’épouser son fils Āim. Elle accepte, et de cette union naît Laylā, mère de Umar Ibn Abd Al-Azīz. Quant à son père, Abd Al-Azīz, il est respectivement le fils et le frère des califes omeyyades Marwān Ier et Abd Al-Malik. Découvrons la vie de ce grand calife. Sa jeunesse Umar grandit à Médine. À la mort de son père, il est rappelé à Damas par le calife Abd Al-Malik, qui le marie à sa fille Fātima. Sous Al-Walīd Ier, Umar est nommé gouverneur de Médine. Contrairement à la majorité des gouverneurs, il forme un conseil avec lequel il administre la province. Son mandat est si remarquable qu’il n’y a pratiquement plus de plaintes envoyées à Damas. Sa réputation se répand à travers le Califat, si bien que de nombreux Réfugiés affluent d’Irak pour fuir les exactions et les brutalités d’Al-Adjadj ibn Yūsuf Aaqafiyy. Ce dernier, furieux d’apprendre cette nouvelle, incite Al-Walīd Ier à révoquer Umar de son poste. Le calife finit par céder à la demande d’Al-Adjadj, au grand dam de la population de Médine. Le successeur d’Al-Walīd Ier, Sulaymān, approuvant son cousin Umar, qui continue à vivre à Médine, finit par le désigner comme successeur. Umar, peu intéressé, n’accepte qu’à contrecœur de devenir calife, après avoir vainement tenté de dissuader Sulaymān. Nomination d’Omar Ibn Abdelaziz. À la fin de son règne vers l’année 717 (an 99 du calendrier musulman), Sulaymān tomba malade. Sous le conseil du savant Rajè Elkindi, il désigna dans son testament Omar comme successeur. Dès que ce dernier a appris qu’il est devenu le calife, il alla à la mosquée des Omeyades de Damas et, tout ému, il prononça son premier discours. « Que celui qui veut devenir calife et me libérer de ce fardeau le devienne ! » cria-t-il. Mais tous les gens présents... À la mosquée, le clamaient. Ils l’aimaient comme jamais des sujets n’aimaient leur roi. C’était la lueur d’une nouvelle ère qui s’annonçait, un rayon de soleil qui éclairerait leurs chemins et qui renouerait avec la justice qu’auraient reconnue les gens pendant le règne des califes « bien dirigés ». Ce jour-là, Omar, le prince omeyyade très riche, qui a passé toute sa jeunesse dans le luxe, va se métamorphoser. Ce jour-là, on a offert la vie à Omar, on lui a offert le pouvoir et la richesse : il devient le maître d’un empire qui s’étendait sur les quatre coins du monde, de l’Espagne au Pakistan, passant par l’Afrique du Nord, la Syrie, la Palestine, la péninsule Arabique et l’Iran. Mais ce jour-là, Omar décida de refuser le luxe, décida de vivre comme un mystique, un moine, tout en restant un homme d’action qui agit pour le bien de ses sujets et qui passe tout son temps à résoudre leurs tracas. Califat. À son arrivée, il commença alors par rendre à la caisse de l’empire tout l’argent qu’il possédait, tous ses vêtements. de luxe, tous les bijoux de sa femme. Il quitta le palais royal pour habiter dans une petite chambre comme celle où vivaient les pauvres et les veuves de son empire. Dès le premier jour de son règne, il commença par changer les gouverneurs injustes et déposséder toute la famille royale des biens qu’elle avait acquis injustement. Il rendit ainsi tous ces biens à leurs propriétaires. Un jour, l’un de ces anciens gouverneurs (Ibn Al-Mouha-leb) rendit visite à Omar et lui apporta des cadeaux de valeur inestimable, croyant qu’il gagnerait ainsi le cœur du roi. Mais ce dernier prit tous ces cadeaux, les mit dans la caisse de l’empire et le questionna sur l’origine de cet argent : ce calife a toujours voulu combattre la corruption au sein de son empire. Ibn Abdelaziz, dès son arrivée au pouvoir, a éradiqué les privilèges en commençant par sa famille. Chaque citoyen de l’empire, qu’il soit prince ou paysan, pauvre ou riche, a les mêmes droits et les mêmes devoirs. Les actions sociales du calife omeyyade étaient multiples. Il ordonna les constructions d’autoberges gratuites tout le long des routes. Il ordonna à ses gouverneurs de subvenir aux besoins des pauvres et ceci en donnant à chaque personne un salaire qui lui permettrait de vivre dignement. Il construisit des centres de soin et paya pour chaque personne non voyante et chaque malade de l’empire une personne qui l’aiderait dans le quotidien. Pendant ces deux années de règne, les riches de l’empire ne pouvaient plus trouver de pauvres pour leur donner l’aumône, une telle justice sociale était possible dans cet empire très riche qui s’étendait sur les quatre continents. Il fallait juste un Omar, un homme qui pense aux plus démunis, à ces gens qui peuvent tant donner s’ils ont la chance d’être aidés. Un jour, raconte sa femme Fatima, je suis rentrée dans la chambre du calife. Alors, je l’ai vu en train de pleurer. Je lui ai demandé ce qui n’allait pas. Il répondit alors : « Fatima, j’ai eu la responsabilité de gouverner le peuple du prophète Mohammed (que la bénédiction... et la paix soient sur lui), j’ai songé alors au pauvre affamé, au malade perdu, à celui qui ne possède rien, à celui qui est injustement traité, à l’étranger, au prisonnier, au pauvre qui possède une grande famille. Je me suis rappelé que Dieu me questionnera sur tous ces individus et que celui qui défendrait leurs intérêts était le prophète que la bénédiction et la paix soient sur lui. J’ai eu peur que je n’aurai aucun argument devant lui, je suis devenu triste et j’ai pleuré. Omar Ibn Abdelaziz était généreux, humble, pieux, comme l’affirmait tous ceux qui l’ont côtoyé. Il a agi aussi pour créer une société de savoir. Il ordonna que tous les savants soient gracieusement payés pour qu’ils se consacrent entièrement à leurs messages. Il donna des aides à tous ceux qui partaient en quête du savoir. Il proposa sous le conseil des oulémas de rassembler les Hadiths (paroles du prophète que la bénédiction et la paix soient sur lui) de peur qu’ils ne disparaissent ou qu’ils subissent des modifications. Il a voulu une société de savoir, pieuse où les riches et pauvres vivaient en harmonie. Il donnait toujours l’exemple : Omar, qui pouvait dormir dans la soie, se couvrir d’or et manger les délices du monde, a décidé de vivre simplement. Il mangeait du pain, des légumes, il avait deux vêtements simples et vivait dans une chambre. Il a voulu ainsi renouer avec le temps du prophète et des califes « bien dirigés ». Il montra aussi à ses sujets que de peu on pouvait vivre mais aussi que de peu on pouvait agir pour le bien de l’humanité. Omar, sans qu’il s’en rende compte, était un vrai démocrate. Les premiers jours de son règne, il envoya des lettres aux oulémas les plus pieux de l’empire demandant leurs conseils. Il constitua ainsi une assemblée de dix savants qu’il consulta avant chaque action. Rares sont les rois aussi puissants qui prenaient en compte les avis des savants et de leurs sujets. En effet, dans plusieurs de ses discours, Omar affirmait qu’il n’était qu’une simple personne – lui, le grand calife – qu’il pouvait. Se tromper et perdre le droit chemin. Il rajoutait que c’était du devoir de ces sujets de le conseiller et de le guider. C’était le principe fondateur de l’islam qui est Achoura qui l’animait. Encore une fois, la justice de ce calife voulait que tous les « citoyens » soient impliqués dans le progrès et la réussite de la société. Il est devenu le symbole de la justice, de la bonté et de l’humilité. Tout l’empire musulman a respiré le bonheur, la joie et l’harmonie pendant son règne de deux ans et demi. Il renoua avec l’époque du prophète, que la bénédiction et la paix soient sur lui, et des califes « bien dirigés », et il donna l’espoir d’un monde meilleur. Mort. Peu apprécié par la noblesse en raison de ses réformes en faveur du peuple, Umar serait mort empoisonné, ses opposants ayant soudoyé un serviteur afin qu’il mette du poison dans un repas. Sur son lit de mort, il apprend la nouvelle, gracie le coupable et met l’argent qu’il reçoit du paiement punitif dans le trésor public. Il meurt à Alep, probablement le 10. février 720. Son cousin Yazīd II, autre fils de Abd Al-Malik, lui succède. Rassemblés par O.T Page 12 Le vrai visage de l’islam - N°014 du 05 avril au 05 mai 2014 Actualité L’ENGAGEMENT POLITIQUE DU MUSULMAN Ne pas perdre de vue l’essentiel Les remous de ces derniers temps dans le landerneau politique ont fait tache d’huile dans le pays des Hommes dits intègres. L’on a constaté à quel point le commun des Burkinabè est intéressé à la chose politique. Jadis réservé à une certaine classe, désormais, nul ne veut se laisser conter la donne politique. Les musulmans, jeunes comme adultes, aujourd’hui plus qu’hier, ne se font pas prier pour montrer qu’ils sont pieds joints dans le combat politique. On a pu l’expérimenter lors des marches et contre-marches organisées par les partis politiques ces derniers temps. Ils se sont certainement approprié ce dicton qui dit que nul ne peut échapper à la politique, car même si on ne la fait pas, c’est elle qui va nous faire. Qu’à cela ne tienne, le musulman en politique, reste Toujours musulman. Il ne doit pas perdre de vue les principes et valeurs de l’Islam. La politique, sous nos tropiques, on le sait, est encore un jeu de dupes. Ils sont peu ceux qui y vont pour l’intérêt général. L’histoire récente et même lointaine le démontre assez précisément. Les uns et les autres ont du mal à aller au-delà de leurs intérêts égoïstes. La politique chez nous, c’est le lieu de la démagogie par excellence. Le mensonge est encore, malheureusement, une stratégie politique. Les injures et autres invectives ont encore pignon sur rue. Et c’est peu dire. Cette triste réalité, le musulman qui s’engage en politique se doit de la savoir. Dans son adhésion politique, il est obligatoire pour lui de prendre la bonne mesure de la situation. C’est dire qu’il faut éviter de s’aligner derrière un individu qui ne prendra guère en compte les affaires de la masse. Quel que soit le parti politique auquel il est militant, le musulman doit s’astreindre à bien jouer son rôle. Celui de défendre la vérité, notamment. Le bien-être social et la justice. Le musulman est musulman partout. En politique comme à la mosquée. Il ne pourrait prétexter de la politique pour se dérober de l’obligation à la vérité, à la justice. Il est véridique où qu’il soit. Parce que la vérité conduit au bien et le bien conduit au paradis. Il doit éviter le mensonge parce qu’il conduit au mal et le mal conduit en enfer. L’Islam exige au musulman de prôner les valeurs morales et la justice. Il ne peut se permettre le double langage. La substance humaine et sociale de l’Islam dans sa justice doit s’exercer partout et en tout temps. La crainte de Dieu doit être omniprésente et constante. Dieu nous dit dans le Coran : « Ne sais-tu pas qu’Allah sait ce qui se passe dans les cieux comme sur la terre ? Nul n’est aparté à trois dont il ne soit le quatrième, ni à cinq dont il ne soit le sixième ; il n’est de réunion plus ou moins nombreuse sans qu’il ne soit avec ses participants où qu’ils se retrouvent, puis il leur rappellera quelles étaient leurs œuvres au jour... » du jugement, car Dieu est Omniscient ! ». Coran 58V7 Chers musulmans, ce verset qui désigne la parole du Dieu Tout-Puissant exige que nous fassions la campagne de la vertu à la surface de la terre. Le musulman ne doit craindre qu’Allah ; il fait le bien pour lui. Le musulman ne doit pas faire partie de ceux qui sèment le désordre sur la terre. Avoir des appartenances sociales, associatives et politiques relève du choix discrétionnaire de tout citoyen et il est libre dans ses choix et engagements. Il ne faut cependant pas perdre de vue que dès qu’on s’engage pour une entreprise quelconque, il y a le droit divin qu’il faut impérativement respecter. Ce droit est de suivre la voie de la vérité afin de construire un monde meilleur dans la reconnaissance d’Allah. En définitive, c’est dire aux musulmans de toujours prendre pour directive les exigences du Coran et de la Sunna du noble prophète (psl). L’on n’a guère besoin de vivre dans un État islamique pour appliquer la loi de l’Islam, car la Charia commence par soi-même. Bien qu’étant militant d’un parti, refusons la corruption, le vol, le mensonge, les inégalités sociales et autres méfaits. Le musulman, tel que le prônent le Coran et la tradition, se doit d’être un modèle partout où il se trouve. Quand il entreprend un acte, il l’accomplit avec perfection. C’est en cela qu’il pourra impacter positivement ses semblables. Il doit toujours se montrer intransigeant sur des directives qui ne prennent pas en compte l’intérêt général ou qui violeraient le droit des individus. Puisse Allah nous assister dans nos actions de tous les jours ! AROUMAN GUIGMA Culture L’AMOUR DU PROCHAIN Un moyen pour avoir le paradis Ce n’est un secret pour personne. Des maux qui minent la vie des musulmans de nos jours, on compte en bonne place l’individualisme. Se sacrifier pour les autres, tel que le faisaient le prophète et ses compagnons, est aujourd’hui presque inexistant. Des versets et des hadiths nous le rappellent sans cesse. Malheureusement, des actions tardent encore à venir. Et Pourtant, « vous ne serez véritablement croyant si vous n’aimez pas pour votre frère ce que vous aimez pour vous-mêmes », nous a dit le prophète Mohammad (Paix et Salut de Dieu sur lui). Si nous promenons notre regard à travers la société, il y a de quoi s’en mordre le doigt et de se poser la question sur la réalité de l’amour d’autrui prôné par le Coran et le prophète (PSL). Une société où chacun n’a de préoccupation que pour sa propre personne ne peut jamais atteindre l’équilibre, chose indispensable pour une vraie cohésion. C’est pourquoi l’Islam n’a de cesse d’éduquer ses adeptes à l’amour du prochain. L’Islam, tel qu'enseigné par le prophète, est celui où le musulman a le don du sacrifice dans son sang. Très souvent, il étanche la soif d’autrui tout en mourant de soif. D’ailleurs, « N’est pas des nôtres celui qui dort le ventre plein pendant que son voisin meurt de faim », a dit clairement notre prophète. Allah dans le Coran à la sourate 59 verset 9 dit : « Ils donnent la préférence aux autres, fussent-ils eux-mêmes dans la gêne. Bien heureux sont ceux qui se gardent de l’avarice. On a comme l’impression que cette injonction et ses semblables sont dépassées. Beaucoup de gens n’en ont cure. C’est déplorable. Un grand arbre vit le jour et produit beaucoup de fruits pour que les musulmans en consomment et soient à l’image de cet arbre et surtout qu’ils l’entretiennent. Le prophète (psl) fut cet arbre, il légua ses enseignements et sa vie aux musulmans pour qu’ils en fassent bon usage. Ses compagnons et les prédécesseurs ont respecté et entretenu son idéal. Mais les musulmans contemporains laissent pourrir ces fruits et ils ont même abandonné l’arbre au profit d’autres personnes qui en tirent profit. La fraternité et l’amour d’autrui enseignés par le Coran et le prophète sont devenus des valeurs de l’histoire. À l’époque du prophète (psl), toutes les personnes vivant avec lui et à sa proximité ont profité largement de sa noblesse, de sa générosité et de sa justice. Ces compagnons ont tous rendu leur société prospère et vivable. Dans la conspiration des ennemis contre le prophète, ces derniers décidèrent de le contraindre définitivement au silence. Le prophète eut vent de cette décision, à son tour, il décida de quitter la Mecque sous l’ordre de Dieu. Il devait trouver quelqu’un pour prendre sa place sur son lit parce qu’il voulait que sa sortie passe inaperçue. Ce fut son jeune cousin Ali qui consentit à sa demande et le substitua sur son lit tout en offrant sa vie pour la défense d’une cause juste. La bataille de Yarmouk a mis en exergue la grandeur des compagnons du prophète Mohammed (psl), quant à leur compréhension de l’Islam sur la question de l’amour d’autrui. On nous compte très souvent ce récit qui ne manque pas de charme. Au cours de cette bataille, un homme du nom de Houzaifa Al Adawi partit à la recherche de l’un de ses cousins. Il emporta de l’eau avec lui dans l’espoir de le désaltérer s’il le trouvait toujours vivant. Quand il le retrouva, il lui demanda : « Veux-tu boire ? ». Il lui fit signe que oui. Non loin de son cousin, il y avait un autre homme qui gémissait. Son cousin lui fit signe d’aller vers ce dernier et il s’exécuta ; arrivé là-bas, il reconnut cette personne, c’était Hicham Ben el As. « Veux-tu boire, l’interrogea-t-il ? » Un autre, l’ayant entendu, poussa un cri. Hicham lui fit signe d’aller à lui, ce qu’il fit et quand il arriva à celui-ci, cet homme était déjà mort. Il revint à Hicham qui était lui aussi mort ; il continua vers son cousin qui avait trépassé à son tour. L’histoire de l’Islam nous rapporte le récit de 30 personnes ayant pris part à une réunion pendant une nuit chez un certain Abou Hassan Al Antaki. À l’heure du dîner, il se rendit compte que le nombre de morceaux de pain était insuffisant pour les trente personnes. Ils décidèrent de couper le pain et d’éteindre la lampe afin de manger. À la fin du repas, le pain n’avait pas été touché, car chaque convive voulait laisser sa part à son voisin. Si les musulmans du Burkina Faso mettaient en pratique l’esprit d’amour. d’autrui qui animait ces premiers musulmans, on arriverait à bout, un tant soit peu, de la pauvreté et des inégalités sociales. En guise de conclusion, si nous changeons notre approche à l’endroit des gens qui nous entourent, ce changement suppose qu’on devienne altruiste et qu’on ait l’amour d’autrui en soi, notamment pour nos voisins, notre famille, nos parents, nos frères en Islam, nos frères dans l’humanité. Puisse Allah nous faciliter la compréhension ! Le vrai visage de l’islam - N°014 du 05 avril au 05 mai 2014 Page 13 On peut se tromper ISLAM Les sources de la preuve ! La preuve ou le dalîl est ce qui permet d’arriver à un règlement recherché, par l’observation intellectuelle. C’est le fondement de toute pratique religieuse. Autrement dit, le musulman ne devrait ou ne saurait s’engager dans l’accomplissement d’une pratique sans questionner l’une des deux sources de la législation sur la licéité ou non de l’acte dont il s’apprête à poser. Le Coran et la Sunna. Mais aux côtés de ces preuves traditionnelles, l’on compte également le consensus et l’analogie. Dans un monde où l’Islam se démarque aussi par sa forme plurielle et pluraliste, le musulman devait avoir ce réflexe de toujours se référer à la règle de droit, pour ne pas rendre vaine son œuvre. L’effort d’interprétation (ijtihad) ne peut s’effectuer qu’à partir d’une preuve textuelle, car la législation ne peut pas reposer uniquement sur la réflexion. Et les preuves textuelles nécessitent des capacités intellectuelles et de réflexion afin de les comprendre. C’est pourquoi, dans une démarche purement jurisprudentielle, nous vous proposons un rappel succinct des principes et règles de ces quatre sources de loi en Islam. Bien avant de rentrer dans le vif du sujet, il est important d’établir l’ordre de la prise en compte des preuves dans la législation islamique. L’Envoyé de Dieu -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit à Mou’adh -qu’Allah l’agrée- quand il l’a expédié au Yémen : « À quoi référerez-vous dans vos jugements ? » - « Au Livre de Dieu ». - “Et si tu n’y trouves pas ce que tu cherches ?” - “Je me référerai donc à la Sounna de l’Envoyé de Dieu.” - “Et si tu n’y trouves pas ce que tu veux ?” - “Je me référerai donc à mon opinion.” L’Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) lui tapa alors sur la poitrine, en disant : “Que la louange soit à Dieu qui a guidé le messager de l’Envoyé de Dieu à ce qui satisfait l’Envoyé de Dieu.” Abou Dawoud. Ibn Qayyim - qu’Allah lui fasse Miséricorde - a dit : « ‘Omar a dit à Shurayh - qu’Allah les agrée - : « Recherche ce qui t’apparaît clairement du Coran, et ne pose alors pas de question à quelqu’un à ce sujet. Et ce qui ne t’apparaît pas du Coran, suis à son sujet les Hadîths du Messager de Dieu. Et ce qui ne t’apparaît pas des Hadîths, fais un effort de raisonnement personnel. » Le Coran, la Sunna, comme Ijma’ des Sahabah (consensus des compagnons), et Qiyâs (déduction analogique) sont les quatre sources de l’Islam, qui sont acceptées par la quasi-totalité des érudits. a) Le Coran Première source en Islam, le Coran est la parole exclusive d’Allah (SWA). Première source, la croyance à tout ce qu’il contient comme message relève des piliers de la foi du musulman. b) La sounna Le terme [As-sounna] a plusieurs fois été cité dans les hadiths. Mais à l’origine, elle signifie la règle de conduite et la voie. Du point de vue de la religion, elle désigne tout ce que le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a donné comme ordre, interdit et conseil par la parole ou l’acte tant que cela n’est pas mentionné par le Coran. Ainsi, en parlant des sources législatives, nous dirons : Le Livre et la Sounnah. C’est-à-dire le Coran et le hadith. On peut évaluer entre 2000 et 3000 le nombre de hadiths traitant de droit. Les hadiths faibles Dans l’histoire de la religion, plusieurs paroles ont été attribuées, à tort, au Prophète, soit par inadvertance, soit de façon volontaire. A priori, aucune pratique religieuse ne doit avoir pour source un hadith faible. Mais toutefois, si certaines conditions sont remplies, il est toléré. L’usage d’un hadith faible. Les conditions à remplir pour qu’il soit permis de se baser sur des hadiths faibles sont de trois sortes : - Il y a une unanimité sur ceci : le plus faible ne doit pas être le plus fort. Ceci exclut les hadiths individuellement collectionnés par les menteurs ou ceux accusés de mensonge, et ceux qui font des erreurs scandaleuses. - Qu’il y ait pour cela une base légale générale. Ceci exclut ce qui est inventé et qui n’a pas de base légale de départ. - Que l’un ne pense pas, pendant qu’il l’utilise comme fondement de base, qu’il a été établi comme vrai. Ceci est dans l’ordre de ne pas attribuer au Prophète des mots qu’il n’a pas dits. c) Le consensus – [Al-Ijma’] C’est l’unanimité des savants sur une question de jurisprudence après la mort du Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam-. Allah le Très-Haut a dit : « Celui qui suivra une autre route que celle des Croyants, Nous le chargerons de ce dont il s’est chargé. Nous lui ferons affronter la Géhenne, et quel détestable devenir. » (Sourate 4, verset 115). Il obéit à des règles très strictes : Le principe de conformité : bien entendu, s’appuyant sur les deux premières sources (Coran et Sunna), il ne peut être en contradiction avec elles. Le principe d’unanimité : une seule voix autorisée suffit pour rompre un consensus au moment de sa formulation. Le principe d’irrévocabilité : une fois celui-ci exprimé, on ne peut revenir sur le consensus explicite. d) L’analogie [Al-Qiyās] C’est la liaison du statut d’un point où il n’y a pas de texte par un autre où il y a un texte, du fait de leur ressemblance. La signification linguistique de Qiyās est la mesure. En tant que terme juridique, Qiyās est le prolongement d’une décision du Shah d’un cas d’origine à un nouveau cas en raison de l’équivalence des causes sous-jacentes (‘ila). Exemple de Qiyās : « Ô vous qui avez cru ! Quand on appelle à la Salat du jour du Vendredi, accourez à l’invocation d’Allah et laissez tout négoce. Cela est bien meilleur pour vous, si vous saviez ! Puis quand la Salat est... achevée, dispersez-vous sur la terre, et recherchez [quelque effet] de la grâce d’Allah, et invoquez beaucoup Allah afin que vous réussissiez. » (Sourate 62, verset 9-10) Le verset mentionne que, lorsque l’appel à la prière est fait, on doit se dégager de tout commerce mondain. Le verset ne mentionne pas l’arrêt d’actes comme manger, se reposer, ou autre différent de la conduite des affaires. Le verset mentionne que lorsque la prière est terminée, dispersez-vous et demandez la grâce d’Allah. Cela signifie qu’il y a une raison de quitter le commerce, car le cas échéant, nous serions préoccupés et nous oublierions la prière. L’application de Qiyâs pour cet exemple serait pour toute autre activité en dehors du commerce. Par conséquent, travailler, jouer, manger, etc. sont interdits durant le temps de Juma’a parce que toutes ces activités empêchent les musulmans d’accomplir la prière de Juma’a. Le Dalil est le Coran et la Sunna, car le Qiyâs doit se faire sur la base d’un verset ou d’un hadith. Lorsqu’un texte mentionne une raison pour une règle, l’extension de cette règle à toute question ayant la même raison, est considérée comme une autre application pour le texte du verset ou du hadith. Il existe des directives et des exigences spécifiques pour le Qiyâs dans les livres de Ousul al fiqh. Parmi ces directives est qu’il ne devrait y avoir aucune décision existante dans le Coran, la Sunna, et le Ijma’ comme Sahabah - qu’Allah les agrée - pour le nouveau cas à juger. Exemple : Est-ce que la femme doit enlever le vernis à ongles avant d’effectuer le Wudhu (ablution) ? Certains prétendent qu’elle n’a pas à enlever le vernis à ongles pour faire le Wudhu, et ils le justifient en faisant le Qiyâs sur la performance du Masah (l’essuyage sur les chaussettes). Le Qiyâs ne peut pas être effectué dans cette situation parce que le verset concernant le Wudhu affirme explicitement l’ordre de laver toutes les parties des mains, et le vernis empêche l’eau d’atteindre les ongles. Dans le cas du Masah (massage sur les chaussettes)... Chaussettes), le texte n’est pas présenté avec une raison légale et ne peut être étendu à d’autres choses. Ainsi, le Qiyâs ne peut être pratiqué pour ce cas. Parmi les autres conditions requises pour le Qiyâs, il est nécessaire que la règle d’origine provienne du Coran, de la Sunna, et de l'Ijma’ des Sahabah - qu’Allah les agrée - et non d’un autre Qiyâs. En outre, les textes du Coran, la Sunna, et l'Ijma’ des Sahabah - qu’Allah les agrée - doivent justifier la décision. Nous ne pouvons pas utiliser notre intellect pour arriver à une cause. Après cet exposé, l’on retiendra que le musulman doit faire l’effort de baser ses actes d’adoration sur une « preuve ». Plus on est cramponné à la preuve, moins on tombe dans les innovations religieuses, lesquelles nous ont été défendues par l’Envoyé de Dieu (SAW). Puisse Allah nous faciliter la compréhension. Rassemblés par Ousmane TIENDREBEOGO Page 14 Le vrai visage de l’islam - N°014 du 05 avril au 05 mai 2014 Initiative ARAHMA LAAFIA Bientôt une fédération des Associations islamiques pour une caravane médicale et sociale Le président de la FACEM-B, en la personne d’El Hadj Alassane Kouanda, et ARAHMA LAAFIA sont les principaux promoteurs d’une structure capable de répondre aux besoins sanitaires et médicaux des populations au Burkina Faso. En cela, ils ont décidé de lancer une caravane médicale et sociale. Pour ce faire, une fédération des associations islamiques sera mise en place. Trois rencontres préparatoires et d’autres séances ont été tenues sous l’égide du président Kouanda afin que, dans les jours à venir, les populations du Burkina Faso puissent bénéficier des services d'ARAHMA LAAFIA, dans des volets très variés de la santé. Cette caravane médicale va sillonner les différentes villes du Burkina Faso dans le but de leur apporter des soins nécessaires. C’est une caravane qui sera à proximité des populations. Cet homme d’affaires infatigable, président de la FACEM-B (Fondation des acteurs économiques musulmans au Burkina Faso), est connu du milieu des... affaires et du milieu des musulmans. Après avoir constaté la précarité sanitaire de nos populations et le besoin croissant des malades, manquant du minimum pour se soigner, El Hadj Kouanda Alassane, dans sa vision, est à l’origine de cette initiative. Pour ce faire, il fait appel à une association « ARAHMA » de jeunes médecins et infirmiers évoluant déjà dans le domaine de la santé et le journal « Le Vrai Visage de l’Islam ». Ces trois structures, sous sa supervision, convinrent de travailler ensemble afin de pouvoir établir les jalons de cette grande association dénommée désormais ARAMA LAAFIA. Ce projet sera piloté par la fédération des associations islamiques et autres associations se reconnaissant dans les statuts et règlement intérieur de ARAHMA LAAFIA. D’autres rencontres sont en vue pour le lancement de ARAHMA LAAFIA et le début de ses activités. A.G Ensemble pour un Islam décomplexé au Burkina Faso. Par la grâce d’Allah, désormais, vous pouvez consulter votre mensuel d’information islamique "Le Vrai Visage de l’Islam". Visage de l’Islam" sur votre site favori : WWW.BISSMILLAHI-BF.ORG/ Le vrai visage de l’islam - N°014 du 05 avril au 05 mai 2014 Page 15 Faits et gestes Les fidèles musulmans de Kindibo, village de la commune rurale de Tougo situé à quelques encablures de Gourcy, la capitale du Zandoma, ont désormais une mosquée de vendredi. L’inauguration dudit édifice est intervenue le vendredi 14 mars dernier. En rappel, ce lieu de culte est un don de El Hadj Abdul Karim Ouédraogo, homme d’affaires et fils de la localité. C’était en présence d’un grand nombre d’invités de différents rangs venus de divers horizons ainsi que de la forte présence des fils et filles de Kindibo sans exception. La cérémonie d’inauguration de la mosquée de vendredi a été placée sous la présidence de sa majesté Naaba Kiba, Roi du Yatenga, et le parrainage de l’Ambassadeur du royaume d’Arabie Saoudite au Burkina, qui ont tous fait le déplacement de Kindibo. Étaient également présents, le gouverneur de la région du Nord, El Hadj Khalil Bara et... Biens d’autres personnalités. Comme il est de coutume, c’est avec la série d’allocutions que la cérémonie a démarré, puis s’en est suivie la coupure du ruban pour permettre aux fidèles d’entrer dans l’enceinte de la maison de Dieu pour y célébrer la toute première grande prière du vendredi. C’est au Dr Mohammad Kindo que l’honneur a été fait d’officier cette prière inaugurale et de faire le sermon. Quant à ceux qui ont livré des messages, outre le donateur, Abdoul Karim Ouédraogo dit « Karim Dhilma », on peut citer pêle-mêle Dr Kindo au titre des Ulémas et savants musulmans, l’imam de Kindibo, le président du comité d’organisation, Sam Issaka, le chef de Kindibo, le président de la Fédération des associations islamiques du Burkina, El Hadj Adama Nikiéma et sa majesté Naaba Kiba. Le donateur a prêché pour le rassemblement, la solidarité et l’entente entre tous les fils. Une vue du joyau offert à la population de Kindibo. VILLAGE DE KINDIBO DANS LE GOURCY. Un fils fait don d’une mosquée de vendredi. Abdul Karim. Ouédraogo, le donateur, a fait le tour de ce symbole qu’est la mosquée. Il a laissé entendre que cette mosquée qu’il offre devrait unir et non diviser les musulmans qui ont en partage les mêmes valeurs cardinales et constituent une unique communauté aux yeux de l’Islam. À sa suite, tous les intervenants n’ont pas manqué d’appeler à la cohésion sociale entre fidèles musulmans, mais aussi entre tous les habitants de la localité sans distinction. Après la prière du vendredi, la population et les invités se sont retrouvés à différents endroits pour partager un repas offert par le donateur. C’est après quoi que les différentes délégations ont repris le chemin du retour sous le vrombissement et les klaxons des cars et autres véhicules des particuliers qui avaient convoyé une foule des grands jours à Kindibo. Il n’y a plus que l’évocation de Dieu qui était sur toutes les lèvres. Al Hamdoulilahi, par la grâce d’ALLAH, la fête fut belle ! D’imminentes personnalités étaient présentes à la cérémonie d’ouverture de la mosquée de vendredi. Kindibo. Propos après la cérémonie Le donateur (Abdoul Karim O.) : « J’ai toujours caressé le rêve de réaliser un lieu commun et surtout un lieu de prière. Si dans une localité, les habitants sont mieux sensibilisés par rapport à la religion, ils vont mieux s’aimer les uns les autres. La mosquée est un lieu où les gens se rencontrent au minimum 5 fois par jour, cela fera tomber beaucoup de suspicions, beaucoup de méfiance. Et c’est l’objectif que poursuit l’islam. Une grande mosquée comme celle-ci leur permettra de rencontrer beaucoup d’autres musulmans venus d’autres horizons et cela leur permettra de mieux comprendre l’Islam et de suivre la sunna du prophète. Je suis très comblé. Les gens se sont mobilisés pour soutenir le projet. Je suis très satisfait et cela est une preuve que l’islam avance et est en bonne marche pour conquérir de nouveaux horizons. Chez nous, les gens sont musulmans depuis la nuit des temps, mais cela reste à parfaire. À travers cette mosquée, il y a un travail qui sera fait pour qu’ils... » améliorent leur façon de pratiquer l’islam. Vos prochains projets pour ce village ? Mon village compte environ 5000 habitants, mais il n’y a pas un seul CSPS. Je compte en faire un pour mes parents. On a une école primaire qui date de beaucoup d’années et qui sort beaucoup de certifiés, mais nous n’avons pas encore un collège. Je prie Dieu qu’il me donne les moyens pour réaliser un collège. Le coût du joyau ? Généralement, quand j’agis sur le sentier d’Allah, je n’aime pas évoquer les montants investis. Je suis de cette nature que quand j’entreprends une œuvre, je mets du sien pour réaliser quelque chose de solide, de somme pour moi seul. Je remercie tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce projet depuis le début de l’œuvre en 2011. Je prie Dieu de les récompenser à la hauteur de leurs efforts. Son Excellence l’Ambassadeur d’Arabie Saoudite au Burkina (parrain) : « Je me sens très honoré par cette invitation. J’ai accepté de venir jusqu’ici pour deux raisons. D’abord parce que notre religion, l’islam... Demande qu’on réponde favorable à l’invitation du frère. Ensuite, je viens participer à la première prière du vendredi dans cette nouvelle mosquée car cela est plein de sens et de bienfaits. Je félicite le donateur qui a financé de sa propre poche la construction de cette maison de Dieu. En effet, l’Arabie Saoudite n’a pas apporté d’aide à la construction de cette mosquée ; c’est l’œuvre d’un Burkinabè. Je demande à Allah d’accorder sa miséricorde au donateur pour son initiative qui contribue à la promotion de la religion et que Dieu bénisse cette mosquée et tous ceux-là qui vont en faire usage. Je souhaite que la paix règne au Burkina Faso avec le Président, son excellence, Blaise Compaoré à sa résidence. Permettez-moi de garder cette tête. Page 16 Le vrai visage de l’islam - N°014 du 05 avril au 05 mai 2014 bibo:issue 14 bibo:numPages 16 -- o:id 10563 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/10563 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2204 o:media/o:id 10583 19306 19307 19308 19309 19310 19311 19312 19313 19314 19315 19316 19317 19318 19319 19320 19321 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/b9a25e3cc430778fcd143350effb8d163e92b50b.pdf https://islam.zmo.de/files/original/90a249f95f21bb3aff9a3197a292158a8faacac0.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/d01250cc0e62498bb3880db666b3df3ef6087edc.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/dd1e3e181c67fc5bd8dfd5c193d5beae31b6c84d.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/ec660dd59c33ee437956043741ba09f9845da83f.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/bc3f2c791bf30d1ead6f592298b60773867969f8.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/b2aa7fea6ccd77525d6397a108588708ff33b6ba.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/01c5a0bc92c3934d1db4917c2d17c9249d88e6b0.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/9d8702fa6bc148f9e7eca5632951a17573403751.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/48c8ddcc5437aeead33ae10148da9e2ddf52b500.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/73e09c16f7abc3c7f7c2a0c109607adc9fd1c89c.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/c0d552bfe934ed24fb5506b1d07d691f45c2460e.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/41b60f1423bb978631e9f126eb538a01fd4e7b99.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/db8b2108fe9cb5e5a60ac5f6d75f8685b5d6d6e3.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/1792c4856f3147c3592d7fc6cc5db1edb3caf1bc.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/3f5383ebf9f42a2a36aca28aecfa1bf0abe52b5e.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/4e011dce236cffa4248e112c5995ad210cc837a0.jp2 dcterms:title Le vrai visage de l'islam #10 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/10 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/740 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/60 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/707 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/29 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/84 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/85 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/87 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2204 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2013-12-05 dcterms:identifier iwac-issue-0000167 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Mensuel islamique d'information dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/284 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/442 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/443 bibo:content Le vrai visage de l’islam Si Dieu avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 Mensuel d’information islamique - N° 010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014 Et si on vivait réellement notre religion ? DÉSORDRE DANS LES CIMETIÈRES Questions-réponses sur les menstrues et lochies LA PERSONNE ÂGÉE Quel traitement ? INSECURITÉ À OUAGADOUGOU La liste des zones dangereuses EL HADJ MOHAMADINANA (SONACOF) Un entrepreneur, une vision, une foi. Un manque de considération pour nos morts. ENTRETIEN AVEC EL HADJ MAZOUBA ADAMA “J’étais protestant, et je suis revenu à l'Islam.” MADAME HADJA KABORE “Le jour d’Arafat est unique dans l'histoire de l’islam.” Le Remède contre la tristesse et la dépression. Editorial Sommaire * EL HADJ MOHAMADINANA (SONACOF) Un entrepreneur, une vision, une foi. * ENTRETIEN AVEC EL HADJ MAZOUBA ADAMA “J’étais protestant, et je suis revenu à l’Islam.” * MADAME HADJA KABORE “Le jour d’Arafat est unique dans l’histoire de l’Islam.” * Et si on vivait réellement. Notre religion ? DESORDRE DANS LES CIMETIÈRES Un manque de considération pour nos morts PURIFICATION Questions-réponses sur les menstrues et lochies LA PERSONNE ÂGÉE Quel traitement ? INSECURITÉ À OUAGADOUGOU La liste des zones dangereuses Le remède contre la tristesse et la dépression Et si on vivait réellement notre religion ? SECOURS ISLAMIQUE À ARBINDA Des puits à grand diamètre pour la population RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10 - 01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Tiendrebéogo Ousmane Équipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane, Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba, Zoungrana Ablassé, Nébié Zakaria, Guigma Arounan, Nana Moumouni Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60 L’Islam, cette religion de paix, a-t-on dit, va au-delà de l’aspect cultuel. Il ne se limite pas seulement à accomplir cinq prières quotidiennes, à observer le jeûne du mois de Ramadan, à prélever la Zakât, à se rendre à la Mecque pour le Hadj. L’Islam surpasse tout cela. Il est une civilisation. Donc un ensemble de caractères propres à la vie culturelle et matérielle d’une société humaine. Il devrait parvenir dans le même ordre d’idée à adoucir, à polir le caractère de ses adeptes, à façonner les manières de ses membres. C’est en lui que les uns et les autres devraient tirer leur mode de vie. Chacun pour ce qui le concerne, devrait réussir à se mouler dans l’idéal islamique. Il ne s’agit pas bien entendu d’un renoncement aux valeurs culturelles et traditionnelles des sociétés auxquelles nous appartenons. Non. L’Islam commande un savant dosage entre nos propres références culturelles et ce qu’il nous apporte. Il prône l’abandon des us et coutumes contraires à sa philosophie, qui est la recherche du bien. ici-bas et dans l’au-delà, pour tous les habitants de la terre. C’est du reste la rhétorique que nos leaders, nos savants religieux nous ont toujours apportée comme enseignement. Mais entre la théorie et la pratique, le fossé est grand, pour ne pas dire très abyssal. De plus en plus, la valeur civilisationnelle de notre religion semble, si elle n’est pas reléguée au second plan, être ignorée par les musulmans eux-mêmes. Les pratiques sont loin d’être le reflet du discours. Pourtant, pour couper court aux dérives, et dans le but de faciliter le suivi, le texte islamique est l’un des plus achevés. La législation, non seulement abonde, en plus du fait qu’elle n’a pas omis de légiférer dans les aspects bénins. Le Coran et la tradition du prophète, qui sont les sources privilégiées de notre religion, ont mis chaque chose à sa place. Certainement dans l’esprit de nous faciliter le suivi. Mais afin qu’il n’y ait pas d’échappatoire pour les réfractaires. L’islam, et nous prenons le soin de peser nos mots, présente l’un des codes les plus complets. « Nous n’avons rien omis dans le livre », précise le Coran. Les droits du voisin, musulman ou non ; le droit du voyageur, du prisonnier ; les droits des parents, musulmans ou non ; les droits de la femme, de l’enfant, et de l’homme. Les droits et devoirs de ceux qui détiennent l’autorité et ceux des assujettis. Les attitudes face aux différentes circonstances telles que, avant de dormir, au réveil, avant de sortir de chez soi et en rentrant chez soi. Les règles du manger, du boire, de l’habillement, du voyage. Même le comportement au lit entre l’homme et sa femme est légiféré. Lequel donc des bienfaits de notre Seigneur, nierons-nous ? Mais cette belle législation est loyalement écartée par nous musulmans. Pire, nous avons même du dédain pour elle. La conséquence, nous nous plaisons dans la civilisation occidentale, laquelle est aux antipodes des valeurs morales de notre religion. Nous préférons les tares de la civilisation européenne aux valeurs de notre religion. Le prophète nous avait déjà prévenus. « Vous suivrez scrupuleusement les traditions de ceux qui vous ont précédés », a-t-il dit à ses compagnons. « Qui dirent-ils ? » étonnés. « Les juifs et les chrétiens », répondit le messager de Dieu. Encore une fois, un retour aux sources est nécessaire. Mais avant, il nous faut apprendre pour connaître. Et connaître pour appliquer. Puisse Allah nous faciliter la compréhension. Abou Waqass Pour vos critiques et suggestions veuillez contacter RACHID-PRODUCTION sous l’adresse : rachidproduction@yahoo.com guigma.haroun@yahoo.fr 01 BP 2481 Ouaga 01 Cél. : 76 93 60 93 - 79 91 05 66 Page 2 Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014 Société INSECURITE A OUAGADOUGOU La liste des zones dangereuses Les délinquants ont fait de certaines zones de la ville de Ouagadougou leurs terrains d’opération de prédilection. Le but est d’amplifier leurs chances de réussite dans leurs activités. Ces zones propices sont entre autres les espaces vides, les alentours des gares, de l’aéroport, de certains ponts et rues, et les alentours des canaux d’évacuation des eaux de pluie. Il existe bel et bien des zones criminogènes dans la ville de Ouagadougou que les spécialistes de la sécurité ont pu identifier. Une identification qui facilitera la tâche des équipes d’intervention. Ainsi, à titre d’exemple, les zones dites « rouges » sont les suivantes : - Le cimetière de Toéybin, derrière Ouaga-inter (arrondissement n°5, secteur n°24) ; - Le site de l’ASECNA secteur n°05, dans l’arrondissement 1) ; - Le cimetière de Dag-noen (arrondissement 05 secteur n°23) ; - Le pont reliant Rimkiéta à Tampouy et le côté sud de l’école Rimkiéta (arrondissement 03, secteur n°14) ; - La zone d’activité de ZACA dans l’ar- LA PERSONNE ÂGÉE Quel traitement ? Il arrive que l’on soit grisé par la vie que nous menons avec tous les accessoires qui la rendent confortable. Consciencieusement, certains se rappellent leur jeunesse comme si ce n’était qu’hier. Et aujourd’hui, ils sont dans la tranche de la vieillesse. Tant que l’on vivra, l’on deviendra un jour une vieille personne, bon gré, mal gré. La formule qui constitue un remède à cette étape de la vie de l’être humain reste l’affirmation de notre qualité d’homme sur cette terre pour que les hommes aient une bonne pensée à notre égard. La vieillesse, c’est la « triste » période de la vie. Elle est souvent et même, de plus en plus, marquée par de multiples difficultés. C’est la période de la solitude, de la marginalisation, en un mot, du rejet de la société. Sous d’autres cieux, à un certain âge, les vieilles personnes sont placées dans des structures instituées uniquement pour s’occuper d’elles, à l’instar des maisons d’asile. Ceux qui, dans une certaine dynamique, traitent leurs géniteurs de façon exécrable jusqu’à prendre des dispositions pour les placer dans des centres d’accueil afin de s’en débarrasser indirectement, manquent de justesse dans leur prise de décision assurément. L’histoire et le présent ont montré que les Africains ne savent pas copier. Ils sont Promptés à arborer, à importer « sans taxe ni douane » tout ce qui vient de l’Occidental. Tout ce qui s’opère comme changement en Europe, socialement, politiquement, culturellement, trouve son répondant dans le système géopolitique africain. Naturellement, la vieillesse est une source de bénédiction et de prospérité pour nos familles et le reste de la société. Le prophète (saw) a dit ceci : « Le pire de vos morts, c’est la mort de vos jeunes ». Cette pensée du noble prophète a promu : - Rondissement 01, secteur n°04 ; - Le pont de Cissin (Arrondissement 06, secteur n°25) ; - Le marché du théâtre populaire et alentours (Arrondissement 01, secteur n°05) ; - Le jardin potager du canal de Ouaga 2000 et alentours du palais Omnisport de Ouaga 2000 (Arrondissement 12, secteur n°53) ; - Le cimetière de Toudoubwego et alentours de l’Hôtel Silmandé (Arrondissement 04, secteur n°20) ; - L’espace vert, la gare de Tampouy, le long des rails, le CMA Paul VI (Arrondissement 03, secteur n°13) ; - Le stade du 4 août et alentours. (Arrondissement 2, secteur n°7) ; - Les alentours du camp militaire 11-72, la vieillesse au rang de la bénédiction divine et surtout si cette longévité s’est procédée dans la bienfaisance et la culture des vertus pour les autres et pour soi-même. Le prophète dit également : « La meilleure vieillesse est celle qui s’est faite dans la bienfaisance. Et la mauvaise vieillesse est celle aussi qui s’est faite dans la malfaisance ». La personne âgée doit être traitée avec toute la considération qui s’y impose, sans considération de religion, de famille, encore moins de nationalité. Respecter la vieille personne, c’est respecter Dieu qui donne à qui Il veut la chance d’atteindre l’âge de la vieillesse. Le musulman doit voir en cela la lecture parfaite du dessein de Dieu. Pourquoi ne restons-nous pas éternellement jeunes ? Un individu, aussi apprécié soit-il par tout le monde pour sa forme physique, finira par perdre sa valeur. Au fur et à mesure qu’il prendra de l’âge, la beauté éclatante finira par céder. Place à la laideur. Le Coran a fait mention de cela : « Certes, nous avons créé l’Homme dans la plus harmonieuse des formes, puis nous l’avons ramené au plus bas de l’échelle ». Sourate 95, versets 4 et 5. Cimetière et la réserve du château d’eau de Karpala (Arrondissement 11, secteur n°51) ; La route de Komsilga, quartier Nagrin (Arrondissement 7, secteurs 30 et 31) ; Le côté ouest du musée national (Arrondissement 5, secteur n°22) ; Le cimetière de Tabtenga (Arrondissement 10, secteur n°45) ; Le Rond-point des Nations Unies (Arrondissement 2, secteur n°10) ; Dans toutes ces zones citées, les activités criminelles peuvent se résumer au racolage, au vol d’engins, aux agressions physiques, aux abattages clandestins des animaux, à la consommation de stupéfiants, au vol à l’arraché, aux agressions. Tous et autant que nous sommes, nous sommes nés bébés, frêles, avons grandi et mûri et nous finirons à coup sûr par devenir vieux, fragiles. Ceci est un scénario prévu par le Tout-Puissant. Les sociétés actuelles ont peu. d’égard pour les personnes âgées. Surtout quand celles-ci sont éprouvées par l’absence d’une descendance. À ce titre, le Coran interpelle les progénitures par une mise en garde à l’égard de leurs parents devenus vieux. La parole d’Allah leur interdit de se moquer d’eux, de leur désobéir, et de les traiter de façon crasseuse : « Nous avons recommandé à l’homme (de prendre soin de) ses deux parents. Sa mère l’a porté (endurant) fatigue sur fatigue et il aura fallu deux ans pour le sevrer !... » (Coran, 31:14) Dieu a dit : Et ton Seigneur a décrété : “N’adorez que Lui ; et marquez de la bonté envers les père et mère : si l’un d’eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis point : “Fi !” et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses. Et par miséricorde, abaisse pour eux l’aile de l’humilité, et dis : “Ô mon Seigneur, fais-leur, à tous deux, miséricorde puisqu’ils m’ont élevé lorsque j’étais tout petit”. (Coran, 17:23-24) sexuelles, aux attaques à mains armées. Pour Freiner la criminalité dans la ville de Ouagadougou, les spécialistes des questions sécuritaires ont fait des recommandations. Ce sont l’intensification de l’éclairage public dans la ville de Ouagadougou, surtout dans les zones obscures ; la multiplication des patrouilles de contrôle et de dissuasion dans les zones dites criminogènes à des heures tardives et, au besoin, réprimer les occupants ; l’interdiction de dépôt d’ordures dans les cimetières afin de promouvoir leur assainissement ; la poursuite de la construction des clôtures des cimetières ; et enfin, la sensibilisation des populations via les médias à éviter ces zones aux heures tardives. Des recommandations qui, si elles sont mises en œuvre, permettront de mettre hors d’état de nuire ces délinquants qui troublent le sommeil et la quiétude des citoyens. Direction de la communication et de la presse ministérielle Source : MATS Comment les musulmans traitent-ils les personnes âgées ? L’effort consenti pour prendre soin de ses parents au soir de leur vie est considéré comme un honneur et une bénédiction, et aussi comme une occasion d’ascension spirituelle. En Islam, il n’est pas suffisant de seulement prier pour nos parents. Les mères sont particulièrement honorées. Quand les parents musulmans atteignent un âge avancé, ils sont traités avec compassion, gentillesse et désintéressement. En Islam, servir ses parents est le deuxième devoir après la prière. Il est considéré comme méprisable le fait de manifester de l’irritation envers les personnes âgées. Dieu a dit : « Et ton Seigneur a décrété : “N’adorez que Lui ; et marquez de la bonté envers les père et mère : si l’un d’eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis point : “Fi !” et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses. Et par miséricorde, abaisse pour eux l’aile de l’humilité, et dis : “Ô mon Seigneur, fais-leur, à tous deux, miséricorde puisqu’ils m’ont élevé lorsque j’étais tout petit”. (Coran, 17:23-24) Comment les personnes âgées sont vues en Occident ? Cette idée qui consiste à trouver une structure qui s’occupera de nos vieilles personnes est strictement dépourvue de l’idéal que l’Islam institue comme protection à leur égard. C’est un système égoïste et capitaliste qui oriente tout vers la gestion du temps. L’homme, dans la considération matérialiste de l’Occidental, n’est rien d’autre qu’une machine à production. Voyons-en un peu selon le rapport du « RVCD », le réseau sur le vieillissement et les changements démographiques, ce qu’il en est réellement. La mission du RVCD est d’assurer une observation continue de l’environnement, du vieillissement et des changements démographiques au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde pour en faire une analyse pertinente à la prise de décision stratégique et favoriser le partage et le transfert de connaissances entre les intervenants appelés à travailler dans ce domaine. âgées et dépendance « L’augmentation du vieillissement de la population n’est plus à démontrer, notamment dans la société occidentale, et particulièrement en France. Le nombre de personnes ayant des incapacités a doublé, nous dit-on. Est-ce une chance pour la société comme se réjouissent les uns, est-ce un poids ou un fardeau comme le craignent les économistes, est-ce tout court une donnée à envisager pour faire en sorte que chacun ait sa place dans la société ? Mais pendant que s’allonge la durée de vie, plusieurs phénomènes s’entrecroisent et s’entremêlent ; d’une manière générale, grâce aux bénéfices des années d’après-guerre, les gens vieillissent plus longtemps et mieux ; l’alimentation, les conditions de vie, la médecine, la diminution de la pénibilité au travail, tout cela concourt à de meilleurs états de santé, à une transformation de l’apparition de la dépendance ; mais pendant le même temps, ceux qui deviennent dépendants vieillissent plus longtemps en situation de dépendance. Temps, plus la durée de vie augmente, plus il y a de chances (ou de risques) pour que les hommes et les femmes vieillissant (les femmes surtout) aient une maladie d’Alzheimer ; 800 000 cas recensés ; bien plus, nous disent des experts, faute de diagnostic précoce, la maladie d’Alzheimer touche et touchera les plus vieux d’entre nous au cours de leur parcours de vie. Mais comme tout cela ne va pas tout seul, il se trouve que les gens ne vieillissent pas, ni de la même façon, ni aussi longtemps les uns que les autres ; cela dépend du niveau scolaire, du niveau de vie. Cela dépend également de la pénibilité au travail : face au vieillissement, nous ne sommes pas tous égaux ; le niveau des ressources en rajoute et on devient plus dépendant lorsqu’on a les ressources les plus faibles. Et puis, il y a les maladies : les maladies cardio-vasculaires, les cancers, touchent les hommes et les femmes âgés relativement tôt dans leur vie. Cet état de fait laisse des traces (hémiplégie) ou « aide à mourir ». Les aidants. familiaux sont au rendez-vous ; quelles que soient les approches, quelles que soient les études, tout concourt à pointer la présence, voire l’omniprésence des aidants familiaux, que les personnes soient âgées, adultes, handicapées, ou enfants malades ou handicapés. Ces aidants (que l’on appelle également des aidants naturels) sont lourdement mis à contribution. L’enquête HID (Handicap Incapacité Dépendance) a mis en évidence le rôle déterminant joué par l’entourage proche des personnes se trouvant en situation de handicap, quel que soit leur âge. En population générale, plus de 5 millions de personnes déclarent bénéficier de l’aide régulière d’une autre personne, qu’elle soit un membre de la famille ou qu’elle appartienne à son entourage. Pour les personnes âgées de plus de 60 ans, elles sont plus de 3 millions à bénéficier d’une aide d’un proche, le recours à une aide augmentant corrélativement avec l’âge. Tous ces chiffres nous racontent que la moitié des personnes ayant besoin d’aide sont exclusivement. aidées par leur famille et que par ailleurs sur l’autre moitié, 8 personnes sur 10 sont aidées par une aide professionnelle et un membre de l’entourage ; seules 2 personnes sur 10 n’ont pas d’aide de leur entourage, soit qu’il n’ait jamais existé, soit qu’il n’existe plus. Ces aidants familiaux apportent une aide avec des conséquences importantes sur leur vie personnelle. Presque la moitié d’entre eux sont immobilisés au point de ne plus pouvoir partir en vacances ou prendre leurs distances. Pour certains, il a fallu réaménager le travail, pour d’autres abandonner l’activité professionnelle. Les conjoints s’occupant d’un époux ou d’une épouse atteint de la maladie d’Alzheimer s’exposent par ailleurs à des risques de fatigue, de maladie et de surmortalité. Le libre choix du mode et du lieu de vie des personnes âgées est proclamé par tous. Encore faut-il que ce choix existe. Encore faut-il que l’évaluation de la situation avec la participation active de la personne et de son entourage ait été mise en œuvre. Encore faut-il que soit clarifiée l’offre de service correspondant aux besoins et aux attentes. En l’état actuel de la situation, une offre diffuse existe, inégalement répartie sur le territoire entre domicile et institution ; entre pénurie et concurrence, toutes les situations sont au rendez-vous. Les lois portant sur la décentralisation (loi du 13 août 2004), sur l’organisation sociale et médico-sociale (loi du 2 janvier 2002), sur l’égalité des droits et des chances, la citoyenneté et la participation (loi du 11 février 2005) sont censées penser une organisation territoriale permettant à terme l’exercice du libre choix, si tant est que les contraintes inhérentes à la dépendance soient compatibles avec les notions de choix et de liberté qui, à un certain niveau, sont redondantes. Services publics, services privés, entreprises à but lucratif existent, se développent, se font concurrence ; au milieu de tout cela, entre croyances sur les valeurs de la concurrence et foi dans une organisation territoriale, du. Chemin reste à parcourir pour permettre à chacun de trouver, quel que soit son lieu de résidence, le où, le quand, le comment, il va vivre ses vieux jours. Il faut soigner, aider et accompagner les personnes âgées en situation de besoin d’aide, celles qu’on appelle dépendantes, car elles dépendent d’un autre pour les actes de la vie quotidienne et les soins, un autre qui fait, qui aide à faire ou qui stimule, pour qu’au quotidien cette vie ait un sens. Il faut former à organiser, à gérer, à planifier, mais aussi à soigner, à aider, à accompagner la vie, la maladie, le handicap, la fin de vie. Cela demande des moyens considérables. Pendant le même temps, nous devons rester vigilants car toutes les personnes âgées ne sont pas logées à la même enseigne. Ça dépend de leur lieu d’habitation, de leurs ressources, de leur régime d’appartenance. Une croyance bien chevillée au corps nous enseigne que les besoins les plus lourds sont les plus légitimes, mais les besoins les plus légers sont aussi des besoins. Ils nécessitent à hauteur de besoins une prise en compte et une prise en charge adaptées à la légèreté de la charge en soins et en aide. Pendant le même temps, le regard sur les vieux évolue peu. La canicule aurait dû, aurait pu, nous enseigner que les citoyens âgés sont des citoyens tout court ; partir plus tôt, partir plus tard, est-ce bien important puisqu’on est vieux ? Trouver un lit de spécialités pour une vieille personne hospitalisée en urgence, cela relève du casse-tête. Trouver un chirurgien pour opérer, reconstruire et rééduquer, ce n’est pas une évidence. Appareiller, adapter ou aménager le logement, est-ce bien nécessaire quand on est vieux ? Et puis, les vieux coûtent chers. Lorsque l’on regarde la presse, les grands titres traitent du problème des vieux, du coût de la retraite, du poids des prestations sociales. Les choix politiques ont porté sur la décentralisation. Comment l’État va-t-il s’assurer de l’équité et de l’égalité de traitement lorsque chacun pour sa part vote ses budgets, définit ses Priorités, aménage les textes, pour le bien de tous, pour le meilleur et pour le pire ? Les valeurs liées à la solidarité nationale en prennent un coup ; bien que tout soit possible au niveau local ! Tout cela mérite, mériterait une réflexion en amont sur une organisation sociétale capable de repérer puis d’organiser des réponses de manière adaptée. Par rapport à ce constat et malgré les incantations réitérées, le rapport aussi célèbre que volatile, la place des vieilles personnes dans la société mérite et mériterait débat. Cette place s’entend comme une place citoyenne, cette place s’entend sans les stigmates de l’âge ; une place tout simplement, pas une place réservée, pas le droit à une place. C’est que les vieilles personnes ont des choses à dire, ont des choses à faire. Comment se permettent-elles d’être présentes dans les lieux citoyens de la vie, dans les lieux de convivialité, dans les lieux d’échanges ; comment leur permet-on d’accéder à ces places sans regard condescendant, sans regard hostile ? Intégrer les vieux comme tout un chacun, les considérer comme des personnes d’un certain âge, tout simplement, cela reste à construire dans les quartiers, les villes et les villages. Être vieux n’est pas un privilège, être vieux ne donne pas des droits, ce juste milieu, ce regard sociétal, cela reste à construire de l’école jusqu’à toutes les strates de la société et la position de chaque individu. Entre droit et devoir, il s’agit de restituer à chacun la légitimité de sa place et de sa parole en fonction de ce qu’il sait, de ce qu’il peut, dans un champ clarifié de compétences dans tous les sens du terme. Proposer cela, c’est mettre le pied à l’étrier pour qu’il y ait une chance que cela puisse se réaliser. A. Guigma « Être libre, ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres ». Nelson Mandela « La maladie ne se guérit point en prononçant le nom du... » médicament, mais en prenant le médicament ». Thomas Sankara « Si tu crains une chose et qu'elle t'arrive, l'intensité de la crainte que tu en as eue est pire que ce que tu as craint ». Ali Ibn Abu Talib « La fidélité est dans la vie sentimentale ce qu'est la fixité des idées dans la vie intellectuelle : un aveu de faillite ». Oscar Wilde « Quand le passé n'éclaire plus l’avenir, l'esprit marche dans les ténèbres. » Alexis de Tocqueville Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014 Société PERTES DES VALEURS Ce qu’il convient de faire ? Comprenons par valeurs, les principes moraux que nous estimons bons et importants, comme le pardon, l’honnêteté, l’amour, le respect de la vie, la liberté, l’amour, le respect de l’intimité de l’autre et de sa personne. Malheureusement, ces valeurs sont en perte de vitesse ; elles sont même en voie de disparition très avancée. Cela engendre à coup sûr des risques pour toute la société. De nos jours, dans la société Burkinabé, interrogeons les jeunes et adultes sur leur conception des valeurs morales. On reste sur sa soif de constater qu’ils réfléchissent si peu aux questions morales et surtout qu’ils n’ont pas grande chose à dire. Pour certains, ces mots restent des concepts d’autres époques. Un jeune homme aurait déclaré un jour : « Je ne me pose pas souvent la question de savoir si quelque chose est bien ou mal ; l'essentiel pour moi, c'est que je puisse joindre les deux bouts ». En fait, beaucoup de jeunes et très souvent même certains adultes ont cette manière de voir les choses. Le cœur humain est certes capable d’amour et de compassion, mais il est aussi « traître » et peut être mauvais. C’est pourquoi le Coran nous dit : « ... l’âme est très incitatrice au mal, à moins que mon Seigneur, par miséricorde, [ne la préserve du péché]. Mon Seigneur est certes Pardonneur et très Miséricordieux ». (Sllv53) Cet état d’esprit transparaît dans l’évolution des mœurs aujourd’hui, une tendance que le Coran avait augurée il y a. plus de 1435 ans. Il annonçait que vers la fin des temps, les gens seraient égoïstes, assoiffés d’espèces sonnantes et trébuchantes, avares. Bref, Dieu nous avait mis en garde contre toutes ces tares. Dieu n’a guère créé cette vie pour qu’elle nous soit invivable. En créant ce monde, le Sage y a promu des valeurs qui devraient le rendre prospère et vivable. Nonobstant cela, le Coran a manifestement promis une meilleure vie à nos sociétés si les habitants de la terre faisaient leurs ces valeurs, parmi lesquelles l’amour du prochain : “Aucun d’entre vous n’est croyant tant que vous n'aimerez pas pour votre frère ce que vous aimez pour vous-mêmes.” Cette recommandation seule suffit, en termes de civisme, pour bâtir une société d’amour, de prospérité, où tout le monde trouvera son compte. Ce hadith, dans une certaine mesure, tire la sonnette d’alarme et nous invite à nous départir de l’égoïsme... Malheureusement, on se rend compte que beaucoup de nos frères foulent au pied cette règle. « L’amour est bon et patient. Il n’est pas jaloux, il ne se vante pas d’orgueil, n’agit pas de façon inconvenante. Il ne recherche pas ses propres intérêts et ne s’irrite pas. Il ne se réjouit pas de l’injustice, mais se réjouit avec la vérité. Il supporte tout et endure », avait dit un sage. Pour la majorité des cas, nos sociétés sont en déficit de valeurs morales. Pour ce qui concerne les musulmans, on le dit et on le redit, cela est inadmissible : « La vertu ne consiste pas à tourner le visage vers l’Orient ou l’Occident mais elle consiste à croire en Dieu, au jour dernier, à ses anges, à ses écritures et à ses prophètes ; à donner en dépit de sa cupidité du bien à ses proches, aux orphelins, aux indigents, aux voyageurs, aux mendiants ou en vue de racheter des esclaves ; à accomplir la prière, à acquitter l’aumône prescrite, à tenir les engagements conclus, à faire montre de constance dans l’adversité et la maladie et lors des combats. Ceux-là (qui se comportent ainsi) auront témoigné de leur sincérité et de leur crainte (de Dieu). Coran 2 V 177. A. Guigma [On peut se tromper] DÉSORDRE DANS LES CIMETIÈRES Un manque de considération pour nos morts. Les morts ne sont pas morts, ils sont dans un autre monde. Dans une autre dimension qui excède l’entendement de l’homme. Le rythme effréné de notre système de vie nous conduit à avoir des attitudes indécentes lors des inhumations. La plupart des cimetières sont pratiquement laissés pour compte. Ils sont des dépotoirs où l’on déverse des déchets. Pour certains, c’est un endroit maudit où l’on peut se rendre pour faire des pratiques sataniques. Les spéculations superstitieuses vont bon train en ce sens. L’attitude des Ouagavillois, eux qui se disent pourtant civilisés, est paradoxale. Quand on voit comment les uns et les autres traitent leurs morts et leur lieu de « repos », on peut s’en convaincre. Tous et autant que nous sommes, sommes convaincus qu’un jour viendra où notre demeure se déportera dans les cimetières. N’est-il pas judicieux que nous prenions soin des « demeures » ? de nos devanciers ? Nous pensons que oui. Pour le musulman, le respect des morts et des tombes ne se pose vraiment pas au regard des recommandations et de la tradition prophétique à cet effet. Le prophète (saw) dit : « Lorsque le fils d’Adam meurt, ses œuvres sont interrompues, à l’exception de trois : une connaissance profitable aux gens après sa mort ; une réalisation dont les gens en tirent bénéfice ; un fils bienveillant implorant Dieu pour lui ». Il est recommandé aux musulmans de visiter les tombes. La visite des tombes Le prophète (saw) a recommandé la visite des tombes de nos frères disparus. Pratiquons la culture de visite aux cimetières en guise de souvenirs à leur égard. Cela nous permettra également de faire des invocations pour eux. Relevant la tradition du messager de Dieu (saw), les sources authentiques apportent la preuve que ce grand prophète rendait visite aux morts et en a fait un élément important dans le cheminement du musulman. Un jour, il passait auprès de deux tombes, et s’arrêta et déposa des feuilles d’arbres sur les tombes en question. Il confessa à ses compagnons : « Que les deux locataires de ces deux tombes subissent une punition divine [...] Il planta entre les deux tombes une branche. Et dit : « tant que les feuilles de ces arbres vont demeurer sur ces tombes, leur punition sera atténuée ». Ceci est une preuve de plus, pour qu’on implore le pardon de Dieu pour nos défunts. Très souvent, certains ne rendent pas visite aux morts pour des raisons plus ou moins diverses. L’on peut citer entre autres : des souvenirs douloureux, la peur injustifiée, la négligence, etc. L’Islam encourage également le nettoyage des cimetières. Voici une des pratiques du noble prophète (saw), qui, après tout enterrement, aplanissait la tombe et la rendait agréable au regard. De telles pratiques doivent être perpétuées. Le prophète (SAW) est allé jusqu’à interdire le fait de s’asseoir sur une tombe. Cette injonction est foulée au pied par beaucoup de fidèles lors des... Enterrements. Du désordre dans les cimetières de Ouagadougou À l’occasion des enterrements dans les cimetières de Ouagadougou, nous avons à maintes reprises été stupéfaits du désordre qui règne dans les cimetières et du peu d’égard que les gens ont pour les morts. La dernière fois, nous avons constaté que dans les cimetières, lors des enterrements, les gens se plaisent à discuter et à débattre de tout. Les cimetières ne font plus peur. Dommage ! De gauche à droite, l’on constate des ordures déversées sur les tombeaux. Triste ! Partageons les responsabilités La sécurité des cimetières et leur propreté incombent en premier lieu aux autorités municipales. Il faut que les maires des communes jouent pleinement leur rôle et fassent de l’entretien des cimetières une de leurs priorités. Un tel projet avait été entrepris par l’ancien maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, mais foulé au pied par les populations qui avaient mal compris l’idée de l’édile. Même si la pilule semble difficile à avaler, il faut impérativement... Trouver une solution qui parvienne à l’assainissement des cimetières. Bobo Dioulasso est un exemple ! Depuis quelques années, la commune de Bobo a réglementé ce domaine. Ainsi, pour inhumer leur parent dans le cimetière municipal, les familles doivent débourser 25 000 francs CFA. Dans la capitale Ouagadougou, la plupart des cimetières sont pleins et très souvent les objets ayant servi pour enterrer les morts jonchent dans les cours avoisinant les cimetières. Véritablement, que les conseils municipaux prennent ce problème à bras-le-corps. A. GUIGMA Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014 Page 5 La Musulmane PURIFICATION Questions-réponses sur les menstrues et lochies Afin de vous permettre de mieux cerner les contours de ce sujet, aussi complexe, qu’est le jugement sur les menstrues et lochies, nous vous proposons des avis donnés par l’éminent savant Ibn Baz sur de multiples questions à lui soumises. Le jeu en vaut la chandelle. Q : Quand la femme constate un saignement, mais... n’est pas certaine s’il s’agit du sang des menstrues ou pas, son jeûne est-il valide ? R : Oui, son jeûne est valide car la règle générale est l’absence des menstrues jusqu’à leur apparition et leur identification de manière sûre. Q : Quel est l’avis religieux sur le jeûne observé par une femme indisposée ou accouchée, et si elles retardent la compensation jusqu’au prochain Ramadan, qu’est-ce qu’il leur incombe ? R : La femme indisposée et l’accouchée doivent rompre le jeûne pendant les menstrues et les lochies, il ne leur est pas permis de jeûner ni de prier dans cet état, et même si elles prient ou jeûnent, cela ne sera pas valide et elles compenseront le jeûne et non la prière, vu qu’il est confirmé d’après `A’îcha (Qu’Allah soit satisfait d’elle) qu’on lui demanda si la femme indisposée compense le jeûne et la prière manqués ? Elle dit : On nous ordonnait de nous acquitter du jeûne, et non de refaire la prière. Rapporté par Al-Boukhârî et Mouslim. Les ulémas (qu’Allah leur fasse miséricorde) sont unanimes sur Ce que `A’îcha (Qu’Allah soit satisfait d’elle) a mentionné sur l’obligation de compenser le jeûne et non la prière pour ce qui est de la femme indisposée et l’accouchée. C’est une marque de miséricorde d’Allah, Gloire et Pureté à Lui, et une façon de leur faciliter les choses, car la prière se répète cinq fois par jour et les remplacer peut leur causer des difficultés. Quant au jeûne, il n’est obligatoire qu’une seule fois l’an, il s’agit du jeûne de Ramadan. Il n’y a donc pas de gêne quant à le compenser. Celle qui retarde la compensation jusqu’au prochain Ramadan sans aucune excuse légale, elle doit se repentir auprès d’Allah, compenser le jeûne manqué et nourrir le pauvre pour chaque jour manqué. Il en est de même du malade et du voyageur qui retardent la compensation jusqu’au prochain Ramadan sans aucune excuse légale, les deux compensent le jeûne, se repentent et nourrissent le pauvre pour chaque jour manqué. Mais si la maladie ou le voyage se prolongent jusqu’au prochain Ramadan, ils doivent tout. simplement compenser le jeûne sans nourrir le pauvre et ce, après avoir recouvré la santé pour le malade et après le retour du voyage pour le voyageur. Q : Je suis une jeune fille, j’ai eu mes premières menstrues à 14 ans et j’avais honte d’informer ma mère. Après le Ramadan, je n’ai pas compensé les jours manqués. Il y a déjà 11 ans que cela a eu lieu, quel en est l’avis religieux ? Aujourd’hui je suis mariée. Mes menstrues n’étaient pas régulières, elles venaient un mois et s’arrêtaient pendant trois ou quatre mois. En fait, je ne me rappelle plus si j’ai eu les menstrues pendant tous les Ramadans quand j’étais jeune fille ou non. Que faire ? R : Tu dois compenser le jeûne de tous les jours que tu n’as pas jeûnés après que tu as eu tes menstrues. En plus, tu dois te repentir, implorer le pardon d’Allah et nourrir le pauvre en lui donnant un Sâ’ et demi, soit un kilogramme et demi de la nourriture la plus prisée du pays, pour chaque jour manqué. On peut le donner à quelques pauvres. En plus, quand la femme... devenir pubère, elle est soumise aux prescriptions divines, la prière et le jeûne lui sont obligatoires même si elle n’a pas encore quinze ans. Q: Quel est l’avis religieux si une femme indisposée se purifie avant l’aube et se lave? R: Son jeûne est valide si elle est certaine d’être pure avant l’apparition de l’aube. L’important c’est que la femme soit certaine d’être pure car certaines femmes croient être pures quand elles ne le sont pas. C’est pourquoi les femmes venaient montrer le coton à `A’îcha (Qu’Allah soit satisfait d’elle) comme signe de pureté, mais elle leur disait : Ne vous précipitez pas quand vous n’êtes pas complètement pures. La femme doit prendre son temps jusqu’à ce qu’elle soit certaine d’être pure. Lorsqu’elle devient pure, elle doit formuler l’intention du jeûne même si elle ne se lave qu’après l’apparition de l’aube. Mais elle doit se hâter de se laver en vue d’accomplir la prière à temps. Il nous est parvenu que certaines femmes qui se trouvent en état de pureté avant ou après. L’apparition de l’aube retarde le bain après l’apparition de l’aube, arguant qu’elles veulent que le bain soit bien accompli. Ceci est une erreur à ne pas commettre ni pendant le Ramadan ni pendant un autre mois, car il lui incombe de se hâter de se laver afin de prier à temps. Par ailleurs, elle doit se limiter au bain obligatoire afin d’accomplir la prière, et il n’y a pas de mal qu’elle se purifie plus après le lever du soleil. La femme en état d’impureté majeure est similaire à la femme indisposée, car elle peut se laver après le lever du soleil; elle n’aura pas commis de péché et son jeûne sera valide. De même, si l’homme en état d’impureté majeure ne se lave qu’après le lever du soleil, il n’a pas commis de péché et son jeûne est valide, car il est authentiquement rapporté d’après le Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) que si l’aube le rattrapait quand il était en état d’impureté majeure, il se levait et se lavait après l’apparition de l’aube. Allah est l’Omniscient. Q: Si une femme a ses menstrues Un peu après le coucher du soleil, quel est l’avis religieux sur son jeûne ? R : Notre réponse est que son jeûne est valide, même si elle a ressenti les symptômes des menstrues avant le coucher du soleil, tels que la douleur, mais ne voit les menstrues qu’après le coucher du soleil. Son jeûne est valide parce que c’est l’écoulement du sang qui corrompt le jeûne et non sa sensation. Q : La compensation du jeûne manqué est-elle obligatoire si la femme a ses menstrues après la prière de Maghrib ou avant la prière mais après la rupture du jeûne ? R : Elle n’a pas à compenser le jeûne si son jeûne est complet et qu’elle a eu ses menstrues après le coucher du soleil. Que cela ait lieu avant la prière ou après, elle n’aura pas à compenser le jeûne. Prière et salut sur notre Prophète Mohammad et sa famille. Q : Une questionneuse dit dans la deuxième question : Avant les menstrues, je sécrète un liquide de couleur brune pendant cinq jours et après cela, survient le sang naturel qui s’écoule pendant huit jours après les cinq. Premiers jours. Elle dit qu’elle prie pendant ces cinq jours et veut savoir si elle doit jeûner et prier pendant ces jours ou non. Informez-nous qu’Allah vous aide ! R : Si l’écoulement du liquide brun pendant cinq jours est séparé du sang des menstrues, il ne peut pas être considéré comme les menstrues. Vous devez donc pendant ces jours prier et jeûner et faire les ablutions pour chaque prière, car ce liquide est considéré comme les urines et non comme les menstrues. Par conséquent, il n’empêche pas la prière ni le jeûne, cependant, il impose les ablutions à tout moment jusqu’à son interruption comme le sang de la métrorragie. Mais, si ces jours sont reliés aux menstrues, ils seront comptés comme les menstrues, vous ne devez donc pas prier durant ces jours ni jeûner. Il en est de même lorsque les matières troubles et des taches jaunes surviennent après la pureté, elles ne peuvent pas être considérées comme les menstrues, bien plus, c’est la métrorragie. Vous devez vous purifier de cela à tout moment, faire les... ablutions, prier et jeûner. Cela n’est pas considéré comme menstrues et vous êtes licite pour votre époux, suivant la parole de Omm `Attiyya (Qu’Allah soit satisfait d’elle) : Nous ne tenions pas compte des écoulements troubles et jaunâtres une fois devenues pures après les règles. Rapporté par Al-Boukhârî dans son Sahîh et Abou Dâwoud, et les termes sont de lui. Et Omm `Attiyya fait partie des femmes compagnes vertueuses ayant rapporté plusieurs hadiths d’après le Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) (Qu’Allah soit satisfait d’elle). Qu’Allah vous accorde la réussite. Q: La Moustahâda est-elle licite à son époux? R: La Moustahâda est celle qui a un écoulement de sang qui ne peut être considéré comme les menstrues ou les lochies. Elle a le même avis religieux que les femmes pures. Elle jeûne et prie, est licite pour son époux et fait les ablutions pour chaque prière comme les gens toujours en état d’impureté mineure causée par les urines, le pet ou autre. Toutefois, elle doit se préserver avec du coton ou... Un truc semblable afin que le sang ne souille pas son corps et ses vêtements comme le témoignent les hadiths authentiques rapportés d’après le Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam). Q: Est-il permis à la femme accouchée de jeûner, de prier et de faire le pèlerinage avant quarante jours si elle devient pure? R: Oui, il est permis qu’elle jeûne, effectue le grand et le petit pèlerinage. Il est permis à son époux d’avoir des rapports avec elle si elle devient pure après quarante jours. Mais si elle devient pure après vingt jours, elle doit se laver, prier et jeûner et il sera licite à son époux d’avoir des rapports avec elle. Ce qu’il est rapporté d’après `Othmân ibn Abî Al-`Ass que cela est blâmable est interprété comme un acte blâmable plus proche du licite. Par ailleurs, c’est un Idjtihâd (effort personnel) de sa part, (Qu’Allah lui fasse miséricorde), qui n’est sous-tendu par aucune preuve. Page 6 Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014 La Musulmane La réponse juste est qu’il n’y a aucun mal si l’accouchée devient pure avant quarante jours. Son état de pureté est valide. Mais si après, il y a écoulement de sang pendant les quarante jours, on doit considérer cela comme des lochies qui s’écoulent pendant la période de quarante jours. Cependant, son précédent jeûne en état de pureté, sa prière et son Hadj sont valides. Elle ne doit refaire aucun de ceux-là puisqu’elle les a accomplis en état de pureté. Q: Chez beaucoup de gens, quand la femme accouche, elle reste pendant quarante jours sans prier ni jeûner même si elle est pure. Quel en est l’avis religieux ? R: Les lochies empêchent la prière, le jeûne et les rapports charnels comme les menstrues. Les lochies, c’est le sang qui s’écoule à cause de l’accouchement. Tant que la femme voit le sang pendant quarante jours, elle ne doit ni prier ni jeûner, et il n’est pas permis à son époux d’avoir des rapports avec elle jusqu’à ce qu’elle devienne pure au bout de quarante jours. Si le sang continue à s’écouler jusqu’à quarante jours, Elle doit se laver au bout de quarante jours car les lochies ne vont pas au-delà de quarante jours selon l’avis authentique. Elle doit donc se laver, prier et avoir des rapports avec son époux, et se préserver du sang avec du coton ou autre chose semblable afin qu’il ne tache pas ses vêtements et son corps. Ce sang aura le même jugement que celui du sang de la métrorragie qui n’empêche pas la prière, ni le jeûne, ni les rapports charnels. Toutefois, elle doit faire des ablutions pour chaque prière. Mais si elle devient pure avant quarante jours, elle doit prier, jeûner et avoir des rapports avec son époux tant qu’elle est pure, même si quelques jours seulement se sont écoulés des quarante fixés. Si le sang se remet et s’écoule pendant ces quarante jours, elle ne doit ni prier, ni jeûner, ni avoir des rapports avec son époux jusqu’à ce qu’elle devienne pure au bout de quarante jours. La prière accomplie pendant les jours de pureté et le jeûne observé pendant ces jours sont valides et elle n’est pas tenue de. Refaire le jeûne. Q : Si une femme devient pure pendant une semaine et jeûne quelques jours du Ramadan avec les musulmans et que le sang se remet à s’écouler, doit-elle rompre le jeûne dans ce cas ? Est-elle tenue de compenser les jours durant lesquels elle a observé le jeûne et les jours où elle l’a rompu ? R : Si une femme devient pure pendant quarante jours et jeûne quelques jours, et qu’après le sang se remet à s’écouler avant expiration des quarante jours, son jeûne est authentique, mais elle doit abandonner la prière et le jeûne pendant les jours où le sang s’est remis à s’écouler car ce sont les lochies. Elle doit attendre d’être pure au bout de quarante jours, et après expiration des quarante jours, elle doit se laver même si elle n’est pas pure car le délai de quarante jours marque la fin des lochies selon l’avis le plus authentique des Oulémas. Après cela, elle doit faire les ablutions à l’heure de chaque prière jusqu’à ce que le sang cesse de s’écouler comme le Prophète (Salla Allah 'Alaihi Wa Sallam) l’a. ordonné à la Moustahâda. Son époux peut avoir des rapports avec elle même si elle n’est pas pure car le sang qui s’écoule dans cette situation est un sang corrompu qui n’empêche pas la prière ni le jeûne et n’empêche pas l’homme d’avoir des rapports avec son épouse. Mais si le sang coïncide avec ses menstrues et qu’au bout de quarante jours, elle doit délaisser la prière et le jeûne et considérer cela comme les menstrues. Qu’Allah vous accorde la réussite. Q : Si l’accouchée devient pure avant quarante jours, doit-elle jeûner et prier ou non ? Si après cela elle a ses menstrues, doit-elle rompre le jeûne ? Si elle devient pure pour une seconde fois, doit-elle jeûner et prier ou non ? R : Quand une accouchée devient pure avant quarante jours, elle doit se laver, prier, jeûner le Ramadan et avoir des rapports avec son époux. Si après, le sang se remet à s’écouler avant expiration des quarante jours, elle doit laisser la prière et le jeûne et deviendra illicite à son époux selon l’avis le plus authentique des. Oulémas. Elle sera considérée comme une accouchée jusqu’à ce qu’elle devienne pure ou arrive au terme des quarante jours. Mais si elle devient pure avant quarante jours ou en tout début des quarante jours, elle doit se laver, jeûner et avoir des rapports avec son époux. Mais si le sang s’écoule au-delà de quarante jours, ce sang est corrompu et par conséquent, elle ne doit pas délaisser la prière ni le jeûne. Elle doit jeûner pendant le Ramadan et avoir des rapports charnels comme la Moustahâda. Mais, elle doit se purifier les voies naturelles et se préserver avec ce qui peut atténuer le sang tel que le coton. Elle doit également faire les ablutions à l’heure de chaque prière car le Prophète (Salla Allah 'Alaihi Wa Sallam) a ordonné cela à la Moustahâda sauf si les menstrues surviennent, dans ce cas, elle doit délaisser la prière. Q: Certaines femmes prennent des pilules pendant le mois de Ramadan sans interruption afin de ne pas avoir les menstrues et ce pour ne pas rompre le jeûne pendant un seul jour du. Ramadan. Cet acte est-il valide ? R : Je n’y vois aucun mal si cela ne leur nuit pas, je n’y connais aucun inconvénient car elles y tirent un grand profit en jeûnant avec les gens pour ne pas avoir à compenser après. Q : Est-ce que la femme qui a ses menstrues et celle qui vient d’accoucher peuvent lire ou réciter le Coran en cas de nécessité, notamment si elles sont étudiantes ou enseignantes par exemple ? R : Il n’y a aucun péché à ce qu’une femme qui a ses menstrues ou qui vient d’accoucher lise ou récite du Coran en cas de nécessité, comme c’est le cas d’une étudiante ou d’une enseignante par exemple, qui doit réciter son chapitre quotidien du Coran. Quant à la récitation et la lecture du Coran avec l’intention d’acquérir la récompense de la psalmodie, il vaut mieux qu’elle l’évite car beaucoup de savants, voire la grande majorité d’entre eux, pensent qu’il n’est pas licite que la femme qui a ses menstrues lise le Coran. Par Ousmane TIENDREBEOGO Initiative INFORMIiïlQUE/BUSINESS INFORMATICIEN-FORMATEUR IMPORT/EXPORT VÉHICULES ET ORDINATEURS TOUTE SÉRIE LOCATION DE VÉHICULES Tél : 70303901/78176228/76625918/50420549 - e-mail : oalmalick@gmail.com Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014 Page 7 Culture MADAME HADJA KABORE “Le jour d'Arafat est unique dans l'histoire de l’Islam” En cette année de 2013, notre mère, Madame Kaboré, a effectué pour la première fois le voyage sur la Mecque afin d’accomplir le cinquième pilier de l’Islam. De retour des lieux sacrés, « Le vrai visage de l’Islam » a passé quelques instants à ses côtés et en voici ses confidences. Comment est venue l’idée de votre voyage pour la maison Sacrée ? Sincèrement, je loue Allah le Tout-Haut, je prie et salue le prophète Muhammad (saw). Sinon, je n’avais pas en tête cette année de faire le pèlerinage. C’est mon aîné, Bouba-car, qui m’a demandé ma CNIB, c’est là qu’il a été m’inscrire au Hadj. Donc, c’est lui qui a effectué le premier versement et son frère Abd Rahman a fait le reste. C’est ainsi qu’ils ont géré mon billet et mon transport pour que je puisse faire ce voyage. Pour cela, je prie Dieu pour qu’il les bénisse, et qu’ils aient également ce même geste de la part des enfants, que Dieu leur bénisse davantage. Que pouvez-vous nous dire sur votre présence à Médine ? Nous sommes arrivés à Médine où nous avons passé six jours. C’est ainsi que nous avons pu visiter la tombe du prophète (psl) et celles de ses deux compagnons après avoir effectué deux rak'ates. Ce que j’aimerais souligner, c’est que lorsque vous voyez la tombe du prophète (saw), cela vous inspire la grandeur de Dieu et à l’instant même vous comprendrez que Dieu n’a pas d’associé. Nous avons prié et demandé le pardon d’Allah sur le noble prophète. Dès que l’on a ouvert la porte pour qu’on ait accès à l’intérieur de la Mosquée, c’était autre chose, vu la foule de fidèles qui s’empressait de prier, et les uns priaient sur les autres, et c’est merveilleux. Nous avons aussi visité le cimetière des 70 martyrs de la bataille de Badr. Après le cap de Médine, Nous nous sommes rendus à la Mecque. De là-bas, nous avons été faire le Tawâf (la circumambulation autour de la Kaaba), et l’étape de Safâ et de Marwâ. À chaque fois, nous adressions des prières à l’endroit de nos parents, de nos voisins, de nos familles et bien d’autres invocations. Madame Hadja Kaboré : “Que Dieu raffermisse notre fraternité.” L’embarquement a eu lieu aux environs de 13 heures, et c’est à ce moment-là que l’avion est arrivé. Notre mécontentement, c’est que ce que disent les délégués à la radio, une fois arrivés à la Mecque, ils ne s’exécutent pas. Au lieu de nous instruire de faire ceci et cela, ce sont plutôt d’autres personnes qui le font, et c’est compliqué vu que chacun était dans une autre occupation. L’étape d’Arafat ? Le jour d’Arafat est unique dans l’histoire de l’Islam. Pour ne pas raconter des choses qui risquent de s’avérer fausses par émotion, c’est un jour où l’on a l’impression de vivre le rassemblement devant Dieu selon le Coran. Même les journalistes ne peuvent pas expliquer avec exactitude la grandeur d’un tel jour. individu, en fonction de ce qui va se passer à Arafat, qui n’est pas épris par la crainte sincère de Dieu, ne le craindra jamais. C’est un jour où l’on va tout voir. Quelles étaient vos impressions, une fois sur le sol saoudien ? C’était pratiquement de l’euphorie. Quand nous avons été hébergés et conduits par la suite à la Mosquée sainte, nous avons commencé à remercier Dieu sans avoir à faire nos ablutions. Les jets de pierres ? Lorsque nous avons quitté Médine, nous sommes arrivés à Muzdalifah et ensuite à Mina, avant de procéder au lancement des pierres. À ce niveau, nous remercions énormément Dieu, en vue des innovations qui ont été opérées pour parer à d’éventuelles bousculades. La disparition des pèlerins ? On ne peut pas ne pas se perdre dans une telle ambiance. À tout déplacement, l’on peut se perdre facilement. Nous avons reçu des cartes des délégués et des numéros de nos hôtels ; si quelqu’un se perdait, il était rapidement retrouvé. Qu’avez-vous à dire concernant les rituels du pèlerinage ? Ce que je peux... Ajouter à ce niveau, c’est toujours les délégués, ils se sont mis devant nous, mais personne ne nous a dit de faire quelque chose. Donc, toutes les formules en rapport avec les différentes étapes du Hadji, nous les avons récitées avec les Savants. Ensuite, nous prions Dieu afin qu’il nous permette de nous purifier à tout moment et de nous maintenir dans l’état d’esprit d’un pèlerin. Votre sentiment d’une nouvelle Hadja ? Je suis revenue en bonne santé, retrouver les voisins, familles et connaissances sans grand problème. Je remercie Dieu pour cela, qu’il raffermisse la fraternité entre nous. Des prières à l’endroit de vos enfants ? Je prie Dieu pour tous mes voisins, les musulmans de notre quartier, les amis de mes enfants, qui m’ont tous accompagnée pour que je prenne mon vol. À mon retour, ils étaient tous là pour m’accueillir. Pour ainsi dire, je les remercie tous sans exception. Propos recueillis par Nana M. Le Hadj des années précédentes était lié à des problèmes. Quelle lecture faites-vous de... L’organisation de cette année ? Nous remercions Dieu pour l’organisation de cette année, sinon, de Médine à la Mecque, nous n’avons pas vu un délégué nous dire de faire ceci ou cela. Par contre, ce sont les jeunes étudiants burkinabé résidant en Arabie Saoudite que nous avons payés pour qu’ils nous conduisent aux endroits où il fallait faire des Dou’a et autres invocations. Votre départ de Ouagadougou ? Il n’y a pas eu d’imperfection à signaler, à l’aéroport, on a été conduit à la salle d’embarquement. Votre Mensuel d’information islamique à ne pas manquer ! Page 8 Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014 Culture « DOUA » DE PÉLERINAGE El Hadj Adama Mazouba accueilli à Arbinda La journée du samedi 8 novembre 2013 était la date choisie par la plupart des pèlerins burkinabé pour rendre grâce à Allah (gloire et pureté à lui), qui par son infinie bonté leur a permis d’effectuer le voyage sacré à sa demeure (la Kaaba). Ce pèlerinage s’est terminé dans de bonnes conditions, pour une fois. va-t-on dire. Nous avons communié avec certains de ses illustres, notamment aux côtés d’El Hadj Mazouba Adama et son frère Oussein Mazouba. El Hadj Moussa Cissé (à gauche) et El Hadj Adama Mazouba (milieu). Une vue des convives à la cérémonie du doua. Natif du village d’Ourounda à Ar-binda, bien qu’étant né dans une famille musulmane ancrée dans la foi, Adama Mazouba avait entre-temps opté pour le protestantisme, où il avait appris la Bible et fréquenté l’église. Il était dévoué pour la cause du protestantisme d’autant plus qu’il était compté parmi ces bons fidèles. Les bonnes choses concourent selon l’ordre de Dieu. Par sa volonté, Adama Mazouba revint sur la religion de ses géniteurs. Mais il ne s’agit guère d’un retour à l’aveuglette, mais plutôt d’un retour empreint d’une conviction sincère en un Dieu Unique. D’une autre manière, la vigueur et la force qui amenaient ce monsieur à servir le protestantisme se voient transposées sur le terrain de l’Islam. Comme quoi « les meilleurs dans l’idolâtrie sont... » « Encore les meilleurs lorsqu’ils se convertissent à l’Islam ». Les musulmans de la mosquée située au quartier Baskuy, où il s’acquitte de ses prières prescrites, ne diront pas le contraire. Ce gestionnaire en pharmacie s’investit corps et âme pour la promotion de l’Islam. Allah (gloire et pureté à Lui) a ouvert à ce frère le chemin de la Mecque en cette année 2013. Donc, de retour du voyage sacré, qui était consacré à remplir les rites du cinquième pilier de l’Islam, votre mensuel d’information l’accompagna au village dans le cadre du « Doua », afin de remercier le Tout-Puissant d’avoir permis que ce pèlerinage soit effectué dans de bonnes conditions. Les personnes présentes à cette cérémonie, dont beaucoup sont venues de la capitale, ont bénéficié des prières et invocations des nouveaux pèlerins, notamment El Hadji Adama Mazouba et El Hadji Ousseini Mazouba, l’autre pèlerin qui n’est que le frère aîné de notre nouveau converti. Qu’Allah raffermisse d’avantage cette fraternité familiale ainsi que leur... foi en Islam. A. GUIGMA Les fidèles musulmans venus soutenir la famille Mazouba El Hadj Moussa Cissé pendant son allocution. Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014 Page 9 Culture ENTRETIEN AVEC EL HADJI MAZOUBA ADAMA “J’étais protestant, et je suis revenu à l’Islam” À l’issue de la cérémonie de retour de la Mecque, nous avons eu un entretien avec le nouveau converti. Ces échanges ont porté sur les moments forts du pèlerinage aux lieux sacrés. Nous voyons que c’est votre première fois de faire le hadj, comment est venue l’idée ? Ce n’est pas un voyage que j’ai préparé, c’est la volonté de Dieu. J’étais protestant, et je suis revenu à l’Islam. Ce retour à l’Islam a été un élément fédérateur au sein de ma famille parce que tout le monde est musulman. Et c’est ainsi qu’un de mes amis a décidé de payer le Hadj pour moi. J’ai vécu ce voyage avec beaucoup de profondeur spirituelle. Dès que vous avez appris que vous alliez faire ce voyage, quels étaient vos sentiments ? Il faut obéir. à la volonté de Dieu. Il n’y a pas de hasard dans la foi en Dieu. Le hadj est une obligation pour tout musulman qui a les moyens, et même si vous n’avez pas les moyens et que l’on vous fait les faveurs de faire ce voyage sacré, il faut rendre grâce à Dieu. Si l’occasion se présentait, il faudrait le faire parce qu’on ne sait pas de quoi demain sera fait. J’ai obéi à la volonté d’Allah et je sais que tout ce qui m’arrive n’est pas le fruit du hasard. C’est Dieu qui veut que j’aille rendre visite à Sa maison. J’ai quitté chez moi en me confiant à Lui et à chaque fois que je fais face à une difficulté, je me remets à Lui. Ce parcours du pèlerinage m’a vraiment édifié et j’ai constaté que la main de Dieu était dans ce voyage. Quelle lecture faites-vous de l’organisation du hadj 2013 ? Je peux dire que le hadj de cette année a été bien organisé, même si je n’ai pas fait d’autres hadj. Lorsqu’on va voir la succession des différents vols, on peut dire qu’il y a eu une meilleure organisation cette année. Tous les Les programmes ont été respectés, les gens ont effectué le voyage. Ils sont revenus sans problème. C’est une avancée significative. Maintenant, au niveau de la Mecque et de Médine, il y a une différence concernant les agences. Certaines mettent leurs pèlerins à l’aise par rapport à d’autres. Il y a certaines agences qui sont débordées parce qu’elles ont beaucoup de pèlerins à gérer. Il y a des agences que je félicite et je leur tire mon chapeau parce que j’avais des parents qui étaient à leur niveau et ils ont été bien traités. Me concernant, les choses se sont bien déroulées sauf que nous n’avons pas été informés à l’avance de la fermeture de la route de Médine le 03 octobre, nous avons passé toute la journée à l’aéroport de Djeddah. On a encore payé nos billets pour aller à Médine vers 15 h parce que c’est le Hadj que nous voulons effectuer. El Hadji Mazouba Adama. À votre arrivée en Arabie Saoudite, quelles ont été vos premières impressions ? Nous savons que l’Arabie Saoudite est un pays où il ne pleut qu’une ou... Deux fois dans l’année, mais tout de suite, vous êtes frappés par l’abondance de l’eau. La chose la plus remarquable, c’est l’abondance de l’eau et il paraît que lorsque vous creusez à trois, quatre mètres, il y a de l’eau. Moi, qui viens d’un pays sahélien, je sais de quoi je parle. Je vois l’importance de l’eau dans la vie de l’homme. Les habitants n’ont pas de problème d’eau quelle que soit la hauteur des immeubles. Donc, c’est la première chose qui m’a épaté. La deuxième chose, c’est notre arrivée à la Kaaba. Vu tout ce monde et l’expression de foi et la tolérance des pèlerins. Les gens se piétinent et se bousculent en se demandant pardon. Vous voyez que les gens sont venus pour accomplir le Hadj. La place que la Kaaba occupe dans la religion musulmane et même dans l’histoire des cultures. La voir en face et l’approcher, ça ne peut être qu’un sentiment qu’on ne peut pas expliquer. Quels sont les moments forts du pèlerinage ? Il y a trois étapes importantes qui font le pèlerinage, la visite de la Mosquée du... prophète (saw), l’affluence des fidèles dans ce lieu, la tombe du prophète ainsi que de ses deux compagnons, l’entretien et le décor de la Mosquée, c’est extraordinaire. Nous avons été à la montagne de Uhud, et au cimetière des 70 martyrs. Quand vous voyez que ce sont ces gens qui ont sacrifié leur vie pour l’Islam et vu le niveau que cette religion a atteint aujourd’hui, cela vous touche. La deuxième étape, c’est la Mecque. Déjà, nous avons pris le « Ihram » à la sortie de Médine. Malgré que nous soyons pour la première fois de notre Hadj, Dieu a facilité le voyage de Médine à la Mecque. Arrivés, nous avons été hébergés par une agence qui n’était pas la nôtre. Nous avons été bien traités jusqu’à l’arrivée des gens de notre agence. On a été conduits à notre hôtel et on est descendus pour faire la Oumra. Nous avons été guidés par El Hadj Zoungrana Amidou, un prêcheur et érudit qui nous a aidés à faire tous les rituels. On a effectué la prière à « Makôma Ibrahim » et on est allé faire le « Safa » et « Marwa ». C’est lui qui nous a assistés à faire tout. Toutes les peurs et appréhensions que nous ressentions, Dieu les a facilitées pour nous. Vous aviez dit entre temps que l’étape de Mina était la plus difficile ? C’est la troisième étape, c’est là où on se prépare pour le Hadj en se mettant en « Ihram ». La formule de « labaika » signifie que l’on est prêt pour le Hadj. C’est sous les tentes que vous êtes hébergés, et on a passé toute la journée à Mina. C’est dans la soirée qu’on nous a dit de nous préparer pour Arafat. Et Arafat ? Arafat, c’est le pèlerinage comme l’a indiqué le prophète (SAW) en désignant un périmètre, où tout pèlerin se trouvant dans cet espace a le Hadj. C’est toutes sortes de prières que nous avons adressées à Allah pour nos familles, nos connaissances et pour nous-mêmes. Des méditations également sur la grandeur de ce jour unique et d’autres aspects de la spiritualité avant de se replier sur Muzdalifah. Que pouvez-vous dire sur l’organisation du Hadj en Arabie Saoudite ? Les Saoudiens ont mis en... Place une organisation qui est en collaboration avec nos agences de voyage. Ce sont des agents qui s’occupent des problèmes administratifs de l’organisation avec les différentes agences. Tous les pays sont concernés par le système mis en place par le pays d’accueil. Moi, je dis à nos agences d’informer les pèlerins sur ce qui va se passer sur les lieux. Toutes les personnes qui se rendent au Hadj doivent recevoir un badge, c’est très important, qu’elles partent par vol régulier ou pas, le badge est essentiel. Sinon, arrivés là-bas, on vous récupère votre passeport. Cependant, rien n’est indicatif chez vous, l’on ne pourra pas vous identifier si vous n’avez pas de badge. Donc, qu’ils donnent des badges aux pèlerins, c’est très important qu’ils les informent que leurs passeports leur seront retirés et que ce n’est qu’à leur retour qu’on les leur rendra. Il faut aussi insister beaucoup sur le côté de la santé, parce que de nombreuses personnes tombent malades. Ils doivent tous les jours ou tous les deux jours faire le suivi de leur état de santé. tour des pèlerins afin de voir leur santé. Souvent, des gens sont malades tant que leurs voisins n’avertissent pas, c’est compliqué. On a eu des cas très compliqués parce que le personnel médical n’a pas été informé à temps. Votre mot pour finir : En tant que musulman, je prie Dieu qu’il nous guide et qu’il raffermisse notre foi. Qu’il nous permette de faire les choses en temps opportun. Quand Dieu vous appelle pour une mission, il faut être prêt. Que Dieu nous donne la santé et à notre famille, les fidèles musulmans et tout le Burkina afin que les gens puissent s’assister et s’entraider mutuellement. Qu’Allah bénisse notre cher pays. A.G Page 10 Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014 Culture Le Remède contre la tristesse et la dépression Dans le Coran et la Sunna se trouvent réunis à la fois les moyens préventifs et les traitements curatifs qui permettent de lutter contre la tristesse et la déprime. C’est là une preuve de l’immense miséricorde de Dieu à notre égard. Dieu dit « Nous faisons descendre du Coran, ce qui est une guérison et une miséricorde pour les croyants. » Sourate Al Isra, verset 82. 1. La compréhension du dogme Le dogme est à la fois un moyen préventif et curatif de soigner la tristesse et la dépression. Le dogme influence en effet beaucoup les sentiments d’une personne et ses réactions. Et dans les paragraphes suivants, nous vous proposons de découvrir comment. A/ Le destin. La croyance au destin, qu’il soit favorable ou défavorable, fait partie du dogme islamique. La foi musulmane interdit donc par essence les grandes tristesses. Comme nous le prouve cette parole du prophète à Ibn Abbas : « Ô jeune homme, je vais t’enseigner quelques préceptes : observe les commandements de Dieu, tu le trouveras devant toi. Lorsque tu as à demander quelque chose, demande à Dieu. Lorsque tu as à implorer assistance, implore assistance auprès de Dieu. Sache que si la communauté est d’accord à l’unanimité pour te faire quelque bien, cela ne te profitera que dans la mesure où Dieu te... » l’aurait assigné et si elle est d’accord à l’unanimité pour te causer du tort, tu n’en pâtiras en rien sinon dans la mesure où Dieu en aurait ainsi décidé à ton encontre. Certes les plumes sont levées et l’encre des feuillets a séché. Donc, si le croyant est convaincu que toute chose est déjà écrite et que les événements qui nous arrivent ne sont la manifestation de la volonté de Dieu, pourquoi sombrerait-il dans l’inquiétude ou la tristesse ? B/ Le jour dernier et la mort. Lorsque le croyant subit des coups durs dans sa vie, il ne doit donc pas trop s’en attrister, mais se rappeler du hadith du prophète : « Si ce bas-monde valait auprès d’Allah le poids d’une aile de moustique, il n’aurait pas consenti au non-croyant une seule gorgée d’eau. » Rapporté par Tirmidhi. On a dit à Jésus : Apprenez-nous une seule chose pour avoir la satisfaction d’Allah. Il a dit : « Méprisez la vie sur terre et Allah vous aimera. » Selon Ibn Omar, le Messager de Dieu le saisit une fois par l’épaule et lui dit : « Sois dans ce... bas-monde comme un étranger ou comme quelqu’un de passage ». Le fils de ‘Omar disait : « Quand tu es au soir, n’attends pas le matin et quand tu es au matin, n’attends pas le soir. Prends de ta bonne santé pour ta maladie et de ta vie pour ta mort ». Rapporté par Al Boukhâri. Se souvenir de la mort et aller aux enterrements secouent l’être humain et le rappellent à l’ordre, pour qu’il rétablisse des priorités dans sa vie. « Souvenez-vous de celle qui ruine les plaisirs. » Comme le prophète (saw) nous l’a dit. De prime abord, vous pourriez croire que ces propos sont lugubres, mais c’est un fait, lorsque le croyant se rappelle qu’il va mourir, il subit un choc qui le réveille, son attachement à la vie terrestre diminue, il se rappelle alors de sa propre mort et s’interroge sur le sens de sa vie, sur comment la mener... C/ La croyance aux noms de Dieu et à ses attributs. La foi aux noms et attributs divins doit avoir des effets dans la vie du musulman. Ainsi, le croyant qui sait que Dieu est Sage, doit savoir que Tout ce qu’Il lui a destiné contient une sagesse, qu’il soit à mesure de la comprendre ou non. Tout en sachant que la sagesse d’un évènement peut lui être révélée clairement, partiellement ou lui rester totalement inconnue. D/ Les principes du musulman face aux problèmes et à la tristesse. Ces principes propres aux musulmans doivent être inscrits en lettres d’or. Ils font partie du dogme islamique. Ceux qui ne les comprennent pas passeront assurément leur vie à se plaindre. Ibn Taymiya a dit : Quoi qu’il puisse arriver au croyant, c’est un bien venant d’Allah. Sa vie est un bienfait perpétuel que la situation dans laquelle il évolue lui plaise ou non. Un croyant doit croire que tout problème est un signe de l’amour de Dieu. « Lorsque Dieu aime un serviteur, Il le met à l’épreuve. S’il fait preuve de patience, Il le rapproche de Lui. S’il en est satisfait, Il en fait un de Ses bien-aimés ». Rapporté par At-Tirmidhi et Ibn Majah. Le croyant sait également que sa mise à l’épreuve dépend du degré de sa foi, comme Le dit le prophète : « Ceux qui sont les plus éprouvés sont les prophètes, puis les plus exemplaires d’entre les croyants et ainsi de suite. L’homme est éprouvé selon sa foi, plus elle est solide, plus les épreuves seront difficiles. » Plus la foi est grande donc, et plus l’épreuve est difficile et vice-versa. Le prophète (psl) nous a conseillé : « Le croyant fort est meilleur et plus aimé de Dieu que le croyant faible. Mais le bien existe chez les deux. Cherche alors ce qui t’est utile, demande à Dieu le secours et n’agis pas comme un impuissant, et lorsqu’un mal t’arrive, ne te mets pas à dire : Si j’avais fait ainsi et ainsi, mais dis plutôt : C’est Dieu qui a prédestiné et a fait ce qu’il a voulu. Car le « Si » permet à Satan d’intervenir. » Le musulman est convaincu qu’à chaque fois qu’il rencontre un problème, il sera récompensé, à condition de faire preuve d’endurance : « Tout mal qui atteint le musulman, s’agit-il d’une lassitude, d’une maladie ou d’une angoisse, même d’une piqûre d’épine, lui vaut de la... » part de Dieu une rémission de ses péchés. » Bukhari et Muslim Enfin le prophète a dit : « L’affaire du croyant est étonnante, tout ce qui lui arrive est un bien pour lui. S’il lui arrive une chose qui le réjouit et qu’il remercie, c’est un bien pour lui ; et s’il lui arrive un mal et qu’il patiente, c’est un bien pour lui. Et ceci n’est possible que pour le croyant. » Rapporté par Mouslim. Sachant cela, le croyant sera plus tranquille, comptera plus sur Dieu et se confiera à son destin. L’endurance apporte aux croyants une grande récompense de Dieu. 2. Traitement de la déprime et de la tristesse par la piété et les bonnes œuvres. La piété c’est l’obéissance à Dieu. Les bonnes œuvres sont par exemple : croire en Dieu et ses prophètes, faire sa prière à l’heure, s’occuper d’un orphelin, être bon avec son voisin, aimer ses frères et sœurs... Cependant, selon le Coran, un acte ne peut être bon que s’il est fait avec de la foi et accompli en conformité avec les enseignements d’Allah et de Son Messager. La crainte de Dieu et les bonnes œuvres sont, sans aucun doute, un moyen de prévention efficace. Dieu dit : « Quiconque, mâle ou femelle, fait une bonne œuvre tout en étant croyant, Nous lui ferons vivre une bonne vie. Et Nous les récompenserons, certes, en fonction des meilleures de leurs actions. » Sourate an Nahl, verset 97. La bonne attitude assure une place dans l’au-delà, mais elle garantit par la grâce d’Allah une vie heureuse en ce monde. Car ceux qui sont vraiment sincères dans leur bonté, honnêtes et justes dans leurs échanges vivent une vie meilleure sur cette terre. Ils profitent et récoltent les fruits de leurs bons comportements, ce qui ne peut être le cas pour ceux qui n’ont pas ces vertus. Cette paix intérieure et cette bonne conscience sont refusées aux orgueilleux. Dieu dit dans un hadith Qudsi : « Mon serviteur ne se rapproche pas de Moi par quelque chose qui M’est agréable, en plus de ce que Je lui ai prescrit, comme il se rapproche avec des œuvres surérogatoires. Il ne cessera de se rapprocher de Moi. » jusqu’à ce que je l’aime. Et lorsque je l’aimerai, je serai l’ouïe avec laquelle il entend, la vue avec laquelle il voit, la main avec laquelle il empoigne et le pied avec lequel il marche ». Rapporté par Al Bukhari. La bonne vie, c’est d’avoir la paix intérieure peu importe ce qui nous arrive. 3. Invocations, supplications et prières. Plus le serviteur devient pieux, mieux il atteint des degrés élevés de spiritualité. À travers les épreuves, l’adorateur demande l’aide de Son Seigneur. Cela est l’une des miséricordes contenues dans l’épreuve. En réalité, dans l’imploration sincère du serviteur, se trouve le trésor de l’adoration. Le prophète (prière et salut sur lui) a dit : « Rien n’est plus méritoire auprès d’Allah que l’invocation ». Et encore : « Il n’y a pas sur terre un musulman qui invoque Allah sans qu’Allah ne lui donne ce qu’il demande ou ne repousse un malheur qui devait lui arriver, tant qu’il ne demande pas un péché ou de rompre les liens de parenté ». Un homme dit : « Nous augmenterons nos... « Invocations alors ! » Il dit : « Allah est encore plus Généreux » (At-Tirmidhi). D’après un hadith rapporté par Salman Al-Farisi, le destin ne pourrait être repoussé que par les invocations : « Le destin ne pourra être repoussé que par l’invocation, et la vie ne pourra être prolongée que par l’invocation » (Tirmidhi). Il y a deux genres d’invocations, les préventives et les curatives. Exemple d’invocations préventives : « O Allah, je cherche refuge auprès de Toi contre l’angoisse et la tristesse, l’impuissance et la paresse, la lâcheté et l’avarice, le fardeau des dettes et la prédominance des hommes. » Lorsque le prophète (psl) éprouva de la peine face aux paroles blessantes des Qurayshites, Dieu lui révéla : « Et Nous savons certes que ta poitrine se serre, à cause de ce qu’ils disent. Glorifie donc Ton Seigneur par Sa louange et sois de ceux qui se prosternent ; Et adore ton Seigneur jusqu’à ce que te vienne la certitude (la mort). » (Sourate 15, V. 97, 98, 99) La prière sur le prophète (psl) est aussi un moyen. par lequel Allah soulage la détresse de Son serviteur. La prière nous aide à endurer les problèmes et les souffrances. C’est une source de réconfort, comme le prophète (psl) le disait à Bilal : « O Bilal, appelle à la prière, que nous nous soulagions par elle. » Abou Daoud. Il ne faut cependant pas oublier qu’il s’agit d’invoquer Allah, Le Seul et Unique Dieu, sans intermédiaire. Deuxièmement, le serviteur doit obéir à son Seigneur et il ne doit pas manger, ni gagner sa vie, ni se vêtir de tout ce qui est illicite. Pour invoquer Dieu, il est meilleur de le louer par ses plus beaux noms, de prier sur le prophète, de se diriger vers la Qibla, d’être humble, sincère et d’insister sans hausser la voix. L’invocation peut se faire à tout moment, mais il faut savoir que les meilleurs moments pour invoquer Dieu sont durant la prosternation, pendant le jeûne, à Arafat, quand on est angoissé, opprimé, en voyage, le vendredi avant le coucher du soleil, et le dernier tiers de la nuit… 4- L’espoir Selon Abou Hourayra, le Messager de Dieu a dit : « Dieu glorifié et honoré a dit : « Je suis conforme à l’idée que Mon esclave se fait de Moi. Je suis avec lui là où il M’évoque ». Rapporté par Muslim. Anas a dit : « J’ai entendu le Messager de Dieu dire : « Dieu le Très-Haut a dit : « O fils d’Adam ! Tant que tu M’implores et que tu espères en Moi, Je t’absoudrai sans tenir compte de tous tes péchés. O fils d’Adam ! Si tu viens à Moi avec la contenance de la terre comme péchés et que tu Me rencontres sans M’associer à quoi que ce soit, Je t’apporterai sa contenance comme absolution ». Rapporté par Attirmidhi : « Seigneur ! Accorde-nous belle part ici-bas, et belle part aussi dans l’au-delà ; et protège-nous du châtiment du Feu ! ». Sources : La tristesse et la déprime à la lumière du Coran et de la Sunna du docteur Abdallah Khatar, Revitalisation des sciences de la religion, d’Al Ghazali. Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014, Page 11. Nos pieux prédécesseurs. A LA DÉCOUVERTE DE NOS GRANDS HOMMES Abou. Bakr Assidik, l’ami intime de l’Envoyé de Dieu Il est indéniable que de nos jours, très peu de musulmans sont bien informés sur la vie des premiers grands hommes de cette grande religion. Nous nous proposons de vous faire découvrir un petit pan de la vie de ces individus en commençant par celle des sahabas, puis s’en suivra celle des tâbi’in et ainsi de suite. Plaise à Dieu que cela réveille en nous l’amour de ces gens. Son nom et sa généalogie Il se nomme ‘Abdoullah Ibn Abi Qouhafa ‘Othman Ibn ‘Amir. Abou Bakr était le septième dans la descendance de Taym, le fils de Mourra, le septième ancêtre du Prophète. Le clan auquel il appartenait se dénommait Banû Taym du nom de Taym. Le nom originel d’Abou Bakr avait été ‘Abdul Ka’bah. Il s’appelait également ‘Atîq. Sa mère n’avait aucun fils survivant, et lorsqu’elle avait mis au monde Abou Bakr, elle l’amena au temple et s’exclama : “Ô déité ! Si celui-ci est immunisé contre la mort, alors donne-le-moi”. Sa naissance Il est né environ trois ans après l’année de l’éléphant. Avant sa conversion, il faisait partie des notables du peuple de Qouraych et comptait parmi leurs savants, il était aimé parmi eux. Sa conversion à l’Islam (-13 H. ; 37 ans) Abôu Dardâ a rapporté que le Messager d’Allâh a dit : “N’allez-vous pas laisser tranquille mon compagnon ! N’allez-vous pas cesser, et laisser tranquille mon compagnon ! Lorsque je vous ai dit : “Ô peuple, je suis le Messager d’Allâh auprès de vous ! Vous m’avez répondu : “Menteur !”, sauf Abou Bakr qui, lui, m’a cru !”. (al-Boukhâri) Le Prophète a dit : “Quand j’ai invité les gens à embrasser l’Islam, tous ont pris un temps de réflexion et d’hésitation, excepté Abou Bakr : il ne s’est pas retenu, et n’a pas hésité !” (Ibn Ishaq) ‘Alî Ibn Abî Tâlib a rapporté qu’Abou Bakr a été le premier homme musulman. (Ibn ‘Asâkir) Son émigration vers Médine en compagnie du Prophète. Dès que le départ du Prophète fut signalé, les Qorayshites se lancèrent sur ses traces et aboutirent à l’entrée d’une grotte où le Prophète et son compagnon. Abou Bakr s’étaient réfugiés... Allâh troubla les Qurayshites : les traces de pas menaient bien à cette grotte mais visiblement, elle n’était pas fréquentée. Plus bas, dans la grotte, Abou Bakr dit à son ami Muhammad : “Si l’un d’eux regarde sous ses pieds, il nous verra...” Et le Prophète de répondre : “Que penses-tu de deux [personnes] dont Allah est le troisième ?” Quand ils furent débarrassés de leurs poursuivants, le Prophète et Abou Bakr retrouvèrent leur guide Abdullâh Ibn Uraïqit et le berger d’Abou Bakr, ‘Âmir Ibn Fuhaïrah, et continuèrent leur route. Ils passèrent à proximité de la tente d’une femme qu’on appelait Oum Ma’bad Al-Khozâ’iyyah. Les voyageurs étaient alors à bout de vivres. Ils demandèrent à Oum Ma’bad de leur vendre de quoi tenir le reste du trajet. Mais la femme, gênée, leur dit : “Par Allah, si j’avais de quoi vous donner, je vous l’aurais donné gratuitement”. Le Prophète vit dans un coin une chèvre frêle. “Et cette chèvre ?”, demanda le Prophète. “Elle est frêle comme tu le vois.” répondit la femme. Le Prophète lui demanda d’approcher la chèvre. Alors, le Prophète posa sa main sur la chèvre qui subitement prit des forces. Puis, il toucha son pis qui se remplit de lait. Le Prophète prit du lait de la chèvre et commença par donner à ses compagnons. Ensuite, il en donna à Oum Ma’bad, il remplit un bol destiné à Abou Ma’bad et il finit par en boire à son tour. Les voyageurs suivirent leur chemin. Quand Abou Ma’bad fut de retour, il s’étonna à la vue du bol de lait car il savait que leur chèvre ne donnait pas de lait. Alors, Oum Ma’bad lui décrivit le Prophète et lui raconta ce qu’il fit. Il lui dit : “C’est l’homme que Qoraïsh poursuit pour l’assassiner”. Oum Ma’bad et Abou Ma’bad embrassèrent l’Islam. Récit de la mort du Prophète et discours d’Abou Bakr (11 H ; 61 ans) ‘Orwa Ibn Zoubayr, qu’Allâh les agrée, rapporte : Abou Bakr revint alors du Sonh sur sa monture et s’arrêta devant la porte de la mosquée. Il vint, affligé et attristé, et demanda la permission d’entrer dans la maison de sa fille Aïcha et elle l’autorisa à entrer. Il entra, le Messager d’Allah était mort sur son lit et ses femmes étaient autour. Elles voilèrent leurs visages et se cachèrent d’Abou Bakr sauf Aïcha. Il découvrit le visage du Messager d’Allah et se pencha sur lui en l’embrassant et en pleurant. Il dit : “Ce que prétend Ibn Al-Khattab est faux. Le Messager d’Allah est bien mort, par celui qui tient mon âme dans sa main ! Miséricorde d’Allah sur toi, Ô Messager d’Allah ! Tu es si bon, vivant et mort.” Puis il le couvrit de son habit et sortit rapidement à la mosquée. Il passa au-dessus des épaules des gens et arriva au minbar. En le voyant venir, ‘Omar s’assit. Abou Bakr se leva à côté du minbar et appela les musulmans. Ils s’assirent et écoutèrent. Abou Bakr prononça l’attestation de foi et fit une introduction très touchante. Puis il reprit : “Allah puissant et glorieux a annoncé à son Prophète sa mort alors qu’il était vivant et parmi vous, de même qu’il vous a annoncé votre mort. La mort est une vérité et il ne restera aucun parmi vous sauf Allah puissant et glorieux. Allah élevé a dit : {Mouhammad n’est qu’un messager - des messagers avant lui sont passés. S’il mourait, donc, ou s’il était tué, retourneriez-vous sur vos pas ? Quiconque retourne sur ses pas ne nuira en rien à Allah; et Allah récompensera bientôt les reconnaissants} (3/144). - Ce verset est dans le Coran ?, s’exclama ‘Omar. Par Allah ! Je ne savais pas avant ce jour que ce verset avait été révélé. - Et Allah élevé, continua Abou Bakr, a dit à Mouhammad, prière et paix sur lui : {En vérité tu mourras et ils mourront aussi} (39/30). Allah élevé dit aussi : {Tout ce qui est sur elle doit périr. Seule subsistera la face de ton Seigneur plein de majesté et de noblesse} (55/26-27). Il dit encore : {Toute âme goûtera la mort. Mais c’est seulement au jour de la résurrection que vous recevrez votre entière rétribution} (3/185). Allah a fait vivre Mouhammad et l’a gardé jusqu’à ce qu’il établisse grâce à lui la religion d’Allah. Mouhammad a fait triompher la volonté d’Allah, il a transmis la religion d’Allah et a combattu pour la cause d’Allah, puis il est mort en accomplissant cela. Il vous a laissés sur la voie; quiconque périra aura déjà reçu la preuve et le remède. Celui dont le Seigneur est Allah, Allah est vivant et ne meurt pas, et celui qui adorait Muhammad et le considérait comme un dieu, alors son dieu est mort. Musulmans! Soyez pieux envers Allah! Tenez à votre religion! Placez votre confiance en votre Seigneur! La religion d’Allah est inébranlable et la parole d’Allah est complète. Allah aidera celui qui l’aide et il fera triompher sa religion. Le livre d’Allah est parmi nous; il est la lumière et le remède; par lui, Allah a guidé Muhammad, prière et paix sur lui; il contient le licite et l’illicite. Par Allah! Peu nous importe les créatures qui se coalisent contre nous! Nos sabres sont dégainés, nous ne les avons pas encore déposés, et nous combattrons ceux qui nous contredisent comme nous avons combattu avec le Messager d’Allah, prière et paix. sur lui. Pour cela que personne ne se lance dans la perdition ! Puis les mouhajirins partirent avec lui voir le Messager d’Allah, prière et paix sur lui. Discussion au sujet du califat dans la cour Ibn ‘Abbâs, qu’Allah les agrée, rapporte : ‘Omar raconta : voilà ce qui s’est passé quand le Messager d’Allah mourut. On vint nous dire que les ansars s’étaient réunis dans la cour des Banou Sa’ida pour prêter serment à Saâd Ibn ‘Oubèda, qu’Allah l’agrée. Je me suis levé précipitamment ainsi qu’Abou Bakr et Abou ‘Oubeyda Ibn Al-jarrah, qu’Allah les agrée. Nous craignîmes qu’ils ne causent un tort à l’Islam et nous partîmes les rejoindre. Nous rencontrâmes deux hommes véridiques des ansars : ‘Ouwaym Ibn Sa’ida et Maâan Ibn Âadiy, qu’Allah les agrée. Ils demandèrent : “Où allez-vous ?” Nous répondîmes : “Rejoindre votre tribu, à cause de ce qu’ils préparent”. Ils proposèrent : “Retournez, car ils ne vous désobéiront pas et ne feront pas une chose que vous désapprouvez”. Mais nous insistâmes pour partir. Je me mis à arranger des paroles que je voulais dire jusqu’à ce que nous arrivâmes. Ils étaient autour de Saâd Ibn ‘Oubèda qui était malade et couché sur un lit. Quand nous entrâmes, ils prirent la parole et dirent : “Ô mouhajirins! Un émir des nôtres et un des vôtres!” Houbèb Ibn Almondhir dit : “C’est moi le stratège et le politicien hors pair! Par Allah! Si vous voulez, nous rallumerons la guerre!” Abou Bakr dit : “Doucement”. Je voulus parler mais il dit : “Écoute, ‘Omar!” Il loua Allâh et le félicita puis dit : “Ô ansars! Par Allah! Nous ne nions pas vos vertus, ni votre valeur dans l’Islam, ni nos devoirs envers vous. Mais vous savez bien que cette tribu, Qouraych, tient une place parmi les Arabes qu’aucune autre tribu ne possède, et que les Arabes ne se soumettront qu’à un homme d’entre eux. Nous serons donc les souverains et vous les ministres. Soyez pieux envers Allah! N’ébranlez pas l’Islam et ne soyez pas les premiers à causer du tort à l’Islam. Je vous propose un de ces deux hommes (moi et Abou ‘Oubeyda). lequel choisirez-vous, vous pourrez lui faire confiance”. Par Allah! Il avait dit tout ce que je voulais dire, à part cette dernière parole. Par Allah! Je préfère être tué et être ressuscité, puis être tué encore et revivre, sans avoir commis de péché, plutôt que d’être le chef d’un groupe contenant Abou Bakr. Puis je dis : “Ô ansars! Ô musulmans! La personne qui mérite le plus la place du Messager d’Allah après lui est le {Deuxième de deux quand ils étaient dans la grotte} (9/40) : Abou Bakr qui a de loin dépassé tous les autres”. Puis je pris sa main et un homme des ansars me précéda et tapa sur sa main avant moi. Puis les gens se suivirent et on laissa Saâd Ibn ‘Oubèda. La compilation du Coran à l’époque d’Abou Bakr. Zayd Ibn Thâbit raconte : “‘Omar était motivé à cause du nombre important de Huffadh (personnes ayant mémorisé le Coran) décédés. Déjà, à l’époque du Prophète, environ soixante-dix. d’entre eux avaient déjà été faits martyrs à Bi’r Ma’ouna. Et plus tard, à l’époque d’Abou Bakr, une expédition à Yamama contre les apostats coûta la vie à un nombre identique de houffadh (en l’an 12 de l’hégire). Tout ceci fit réfléchir ‘Omar qui essaya de convaincre Abou Bakr avec succès. (Al-Boukhâri) Lorsque ‘Omar lui pria de porter une attention particulière à ce projet, il lui répondit : “Comment puis-je accomplir une chose que le Prophète n’a jamais faite ?” Cependant, lorsqu’il réalisa la sagesse et le besoin d’entreprendre un tel acte, il se résolut à le faire et soutint Zayd qui était lui-même hésitant. C’est pour cette raison qu’Abou Bakr s’est adressé à lui en ces termes : “Tu es un jeune homme intelligent. Nous ne doutons pas de ton intégrité. De plus, tu écrivais les versets révélés au Prophète.” Son empoisonnement par les juifs de Khaybar. Tabari a rapporté dans son Tarikh qu’Abou Bakr avait été invité à un repas par un des principaux chefs de la communauté juive de Khaybar ; le calife se... trouvait à table avec Al Harith Ibn Khalada, qui était le médecin réputé des Arabes et on leur présenta un plat de riz. Abou Bakr en mangea une bouchée, Al Harith en prit de même une bouchée mais la rejeta aussitôt en s’écriant : “Il y a dans ce riz un poison qui tue au bout d’une année !” Sa mort (13 H ; 63 ans) Sa maladie survint le lundi sept du mois de Joumâdâ en l’an 13 de l’Hégire, dura 15 jours, et il mourut le mardi à l’heure de la prière du soir, huit jours avant la fin du mois. La mort de Abou Bakr As-Siddiq eut lieu la treizième année, la nuit du mardi précédant les sept derniers jours du mois de Joumâda Al-’Akhirah, à l’âge de soixante-trois ans. Son califat dura deux ans, trois mois et treize jours (ou sept jours de moins). Ce qu’Abou Bakr dit au moment de sa mort à ‘Abdarrahmân Ibn ‘Awf ‘Abdarrahmân Ibn ‘Awf rapporte : Abou Bakr, As-Siddiq me dit au moment de sa mort : “Je ne regrette rien à part trois choses que j’ai faites, et j’aurais voulu ne pas les avoir faites, et trois autres choses. que je n’ai pas faites, et j’aurais voulu les avoir faites, et trois autres choses que j’aurais voulu demander au Messager d’Allah, prière et paix sur lui”. Parmi ces choses, il dit : “J’aurais voulu, le jour de la cour des Banou Sa’ida, lancer le califat à l’un de ces deux hommes : Abou ‘Oubayda ou ‘Omar. Il aurait été émir et j’aurais été ministre”. Il dit aussi : “J’aurais voulu, quand j’ai envoyé Khalid au Châm, envoyer ‘Omar en Irak. J’aurais ainsi étendu mes mains à droite et à gauche dans la voie d’Allah. Quant aux trois que j’aurais voulu demander au Messager d’Allah, j’aurais voulu lui demander à qui doit revenir le califat, ainsi personne ne le disputera au calife. J’aurais aussi voulu lui demander si les Ansâr y ont droit. J’aurais enfin voulu le questionner sur l’héritage de la tante maternelle et de la nièce par la sœur, car j’ai un doute là-dessus”. Le lavage de son corps et son enterrement Sa femme Asma Bint ‘Oumaïss et son fils ‘Abd Arrahman se chargèrent du lavage rituel de son corps. Selon At-Tabari ‘Omar Ibn Al Khattab ordonna qu’on l’enterra immédiatement. Il fut enterré à côté de la tombe du Prophète d’Allah dans la chambre personnelle (chouqqa) du Messager d’Allah. ‘Omar, Talha et ‘Abd Arrahman (le fils d’Abou Bakr) descendirent dans la tombe et y placèrent le corps. Sa description physique : Il était blanc de visage, le corps fin, les favoris non fournis, le front proéminent. Ses mérites : Le Messager d’Allah a dit : “S’il m’avait été permis d’avoir pour ami intime quelqu’un d’autre que Allah, cela aurait été Abou Bakr. Seulement il est mon frère et mon compagnon”. (al-Boukhâri) Le Messager d’Allah a dit : “Certes, Abou Bakr, tu seras le premier individu de ma communauté à entrer au Paradis !”. (Abou Dawoud et Al Hakim) FAMILLE DE L’ILLUSTRE Père : ‘Uthmân Ibn Amîr Abî Quhâfah Mère : Umm Ul Khayr Salmah Épouse : Qutaylah Bint ‘Abd Il ‘Uzzah (qu’il a divorcée) Fille : Asmâ° Bint Abî Bakr Fils : ‘Abdu Llâh Ibn Abî Bakr Épouse : Umm Rûmmân Bint ‘Âmir Al Kinâniyyah Fils : ‘Abd Ur Rahmân Ibn Abî Bakr Fille : ‘Âïshah Épouse : Asmâ° Bint Umays al-Khath’amiyyah (d’abord épouse de Ja’far Ibn Abî Tâlib, puis après le décès d'Abu Bakr, épouse de ‘Alî Ibn Abî Tâlib) Fils : Muhammad Ibn Abî Bakr Épouse : Habîbah Bint Khârijah Al Khazrajiyyah Fille : Umm Kulthum Bint Abî Bakr. Par Abou Waqâss Faits et gestes SECOURS ISLAMIQUE À ARBINDA Des puits à grand diamètre pour la population C’est au village de Ourondou et autres villages environnants que l’Organisation du Secours islamique a fait honneur en abrégeant les problèmes dont faisaient l’objet les habitants de ces différentes localités par la réalisation de grands puits. Cette œuvre de l’ONG Secours islamique remonte à 2006 et 2009. Les populations avaient bénéficié de 17 puits de cette ONG. Cette réalisation est venue à point nommé et au bon endroit. Nous sommes sans ignorer que le Sahel fait face à un problème d’eau, non seulement pour les hommes mais aussi pour les animaux. Fini donc le calvaire pour s’abreuver et abreuver les bêtes. Les populations tiennent à ces Puits comme à la prunelle de leurs yeux, c’est pourquoi beaucoup d’efforts sont consentis pour leur entretien. À notre passage dans ce département le 8 novembre 2013, nous avons rencontré une population qui ne tarit pas d’éloges aux initiateurs de ce projet. À GUIGMA Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014 Page 13 Ma prière LA PRIÈRE DU VOYAGEUR [SALAT AL-MOUSAFIR] Regroupement et raccourcissement La prière du voyageur, comme son nom l’indique, est celle accomplie par un non-sédentaire. Elle a un régime spécifique et, bien entendu, a des règles particulières. Institution Allah a dit : {Et quand vous parcourez la terre, ce n’est pas un péché pour vous de raccourcir la Salat, si vous craignez que les mécréants ne vous mettent à l’épreuve, car les mécréants demeurent pour vous un ennemi déclaré.} (4/101). Ya’la ibn Oumaya a dit : “J’ai demandé à ‘Omar ibn al-Khattâb : “Vois-tu le fait que les gens raccourcissent tous leur prière alors que dans le verset Allah dit : {si vous... Craignez que les mécréants ne vous mettent à l’épreuve, et aujourd’hui on n’a plus peur ? ‘Omar a dit : “Je me suis étonné de la même chose que toi, j’ai donc demandé cela au Prophète qui a dit : “C’est une aumône qu’Allah vous a faite, acceptez donc cette aumône”. (al-Boukhâri, Mouslim, Abou Dâwoud, at-Tirmidhi). Parmi ceux qui ont dit que raccourcir la prière pendant le voyage est une obligation, il y a : ‘Omar, ‘Ali, Ibn Mas’oud, Ibn ‘Abbas, Ibn ‘Omar, Jâbir, et c’est aussi l’école Hanafite. Pour l’école Malikite, c’est une sounna très importante [Mouakkada]. Pour les écoles Hanbalite et Chafi’ite, le fait de raccourcir la prière est seulement mieux que de la faire en 4 unités. Distance à partir de laquelle la prière est raccourcie : Anas ibn Mâlik a dit : “Quand le Prophète faisait un voyage d’une distance de 3 miles (4.8 km) ou 3 [Farâsikh] (4.4 km), il faisait 2 unités de prière”. (Mouslim, Ahmad, Abou Dâwoud, al-Bayhaqi). La plus courte distance évoquée où le Prophète a raccourci sa prière est de 1 mile (1.6 km). km). (Abou Chayba avec une chaîne authentique) Sortir de la ville où l’on habite Anas a dit : “J’ai prié az-Zouhr avec le Prophète 4 unités à Médine et 2 unités à Al-Halîfa”. (al-Boukhâri, Mouslim, Abou Dâwoud, at-Tirmidhi) Ibn Al-Moundhir a dit : “À ma connaissance, le Prophète n’a raccourci la prière qu’une fois sorti de la ville d’où il résidait”. Quelques Salafs ont dit que la prière peut être raccourcie dans sa ville dès que l’on a l’intention de voyager. Halte pendant le voyage Les imams Mâlik, ach-Châfi’i, et Ahmad ont dit que si la personne compte rester 4 jours ou plus dans un endroit, elle doit compléter sa prière ; si elle compte rester moins, alors elle la raccourcit. Sa’id ibn Al-Mou-sayib a dit : “Si tu restes 4 (jours), alors prie 4 (unités)”. Il est rapporté que c’est également l’avis de ‘Omar, son fils, et Ibn ‘Abbas. Abou Hanîfa a dit que si la personne compte rester 15 jours ou plus, elle complète la prière, sinon elle la raccourcit. Ali ibn Abou Tâlib a dit : “Si la personne réside 10 jours alors... elle complète (sa prière)”. Ibn ‘Abbas a dit: “Le Prophète est resté dans un de ses voyages en un même lieu pendant 17 jours en raccourcissant la prière. Alors si nous résidons 17 jours, nous raccourcissons, et quand nous résidons plus, nous complétons la prière”. (al-Boukhâri). Jâbir a dit: “Le Prophète est resté à Tabouk 20 jours en raccourcissant la prière”. (Ahmad). Ibn Al-Qayim a dit: “Le Prophète est resté à Toubouk 20 jours en raccourcissant la prière, et il n’a pas dit à sa communauté de ne pas raccourcir la prière s’ils résident plus que cette durée”. Aïcha a dit: “La prière est raccourcie tant que l’on ne dépose pas ses bagages”. Ibn al-Moundhir a dit: “Les savants sont unanimes que le voyageur doit raccourcir la prière s’il ne sait pas quand il repart, même si cela doit durer 1 an”. Prières surrogatoires pendant le voyage Ibn ‘Omar, en voyant des gens faire des prières surrogatoires pendant le voyage, a dit: “Si je devais faire des prières surrogatoires, j’aurais déjà complété celles qui sont... obligatoires. Ô neveu, j’ai accompagné le Prophète et il n’a jamais fait plus de 2 unités en voyage jusqu’à Allah le Très-haut lui reprit son âme, de même qu’Abou Bakr, Omar ibn al-Khattâb, et Othman ibn ‘Affân ; {En effet, vous avez dans le Messager d’Allah un excellent modèle [à suivre]} (33/21)”. (al-Boukhâri). Al-Hasan a dit : “Les compagnons du Prophète faisaient des prières surérogatoires avant et après celles obligatoires en plein voyage”. Ceci voudrait dire, comme l’a dit Ibn Qoudâma, qu’il n’y a pas de mal à les faire. Regrouper les prières dans le voyage Selon Mou’âdh : “Le jour de Tabouk, quand le soleil commençait à descendre, le Prophète a regroupé az-Zouhr et al-’Asr, pour al-Maghrib de la même façon avec al-’Icha”. (Abou Dâwoud et at-Tirmidhi qui dit bon). Mouslim a dit : “On regroupe la prière de az-Zouhr avec al-’Asr, et al-Maghrib avec al-’Icha”. L’intention de raccourcir la prière n’est pas nécessaire avant celle-ci s’il est derrière l’imam. Autres causes de regroupement des prières Pendant le Hajj à ‘Arafât et Mouzdalifa : Selon Abou Ayyoub, le Prophète a dit lors de son pèlerinage : “Al-Maghrib et Al-’Icha se feront à Mouzdalifa”. C’est l’avis de tous les savants, car c’est la pratique du Prophète. Jours de pluie : Il est rapporté par al-Boukhâri et Al-Athram que le Prophète a regroupé les prières d’al-Maghrib et al-’Icha par nuit de pluie. Ach-Châfi’i a dit qu’il est permis pour le résident de regrouper la prière de az-Zouhr et al-’Asr, ainsi que al-Maghrib et al-’Icha par temps de pluie en faisant le regroupement à la première heure. Mâlik a dit qu’il est permis de regrouper à la mosquée les prières de al-Maghrib et al-’Icha s’il pleut et qu’il fait très sombre et que le chemin de la mosquée est rempli de boue. Il a dit que regrouper les prières de az-Zouhr et al-Maghrib était réprouvé. Dans l’école de Ibn Hanbal, il est permis de rassembler les prières de al-Maghrib et al-’Icha seulement à l’heure d’une de ces deux prières ; ceci pour cause de neige, grêle, pluie forte... cela bien sûr pour celui. qui doit se rendre à la mosquée. Maladie : Ahmad, Al-Qâdi Houssayn, Al-Khattâbi ont permis au malade qui souffre de regrouper ses prières car cela est plus dur à supporter que la pluie. Crainte pour son argent : Ibn Taymiya a dit : “L’école la plus souple dans le rassemblement des prières est celle d’Ahmad ; il a autorisé le regroupement en cas d’empêchement comme l’a rapporté An-Nasâi. Il a dit également : cela est aussi permis pour le cuisinier, le boulanger ou autre qui craint pour son argent”. Besoin divers : Ibn ‘Abbas a dit : “Le Prophète a une fois rassemblé az-Zouhr avec al-’Asr, et al-Maghrib avec al-’Icha, à Médine sans cause de peur ni pluie”. Il lui fut demandé qu’est-ce qu’il en déduit, il dit : “Ceci pour enlever la difficulté à sa communauté”. (Mouslim) ‘Abdoullah ibn Chaqiq a dit : “Ibn ‘Abbas nous fit un jour un sermon après la prière de al-’Asr jusqu’à ce que le soleil se couche et qu’apparaissent les étoiles... les gens ont commencé à dire : “la prière, la prière”. Un homme se leva alors et dit : “La prière, la prière”! Ibn ‘Abbas dit alors: “Est-ce que tu vas m’apprendre la sounna? J’ai vu le Prophète rassembler az-Zouhr avec al-’Asr, et al-Maghrib avec al-’Icha”. J’ai alors eu un doute et je suis parti me renseigner auprès de Abou Hourayra qui me confirma ses propos”. (Mouslim) Prière de retour d’un voyage La préférence de faire 2 unités de prière à la mosquée quand on est de retour d’un voyage. Selon Ka’b Ibn Màlek, le Messager de Dieu, quand il rentrait d’un voyage, commençait par visiter la mosquée et y faire deux unités de prière. (al-Boukhâri, Mouslim) La prière en bateau, train ou avion La prière est valable dans un bateau et ce, que le bateau soit immobile dans l’eau ou en mouvement. Si le bateau est arrêté, il est stable et fixe, et on prie à bord de façon normale. On est tenu dans ce cas d’accomplir l’inclinaison et la prosternation; on doit également s’orienter vers la Qiblah et vérifier les autres conditions de la prière. Si le bateau est en mouvement et si l’on peut atteindre la côte. sans difficulté pour prier et retourner au bateau, la prière est effectuée sur la côte. Si cela s’avère impossible ou difficile, alors on prie dans le bateau. L’orant se tiendra debout dans sa prière s’il le peut, à défaut, il accomplira la prière en position assise. Au début de sa prière, il s’orientera vers la Qiblah. Si le bateau tourne, l’orant ajustera sa position et s’orientera vers la Qiblah autant que possible. Si toutefois, cet ajustement de l’orientation s’avère impossible ou très éprouvant, il continuera sa prière dans la direction qu’il a prise au tout début et n’aura pas à refaire sa prière. Les règles sont les mêmes pour la prière dans le train ou l’avion. L’orant qui voyage dans le train entame sa prière en s’orientant vers la Qiblah. Si le train dévie ou tourne, et si l’orant en a conscience et peut ajuster son orientation, alors il se réorientera au mieux vers la Qiblah. Si toutefois cela s’avère difficile, il accomplira sa prière comme il peut, sans se réorienter pendant la prière. L’avion, il peut prier debout ou assis, sans être contraint à se réorienter vers la Qiblah pendant la prière tant que cela n’est pas facile. « Certes, Dieu veut la facilité pour vous. Et Il ne veut point la difficulté pour vous. » [Sourate 2-185]. Rassemblés par O.T Page 14 Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014 Entretien EL HADJ MOHAMADI NANA (SONACOF) Un entrepreneur, une vision, une fin Le vrai visage de l’Islam : Comment les Burkinabè peuvent-ils vous connaître ? El Hadj Mohamadi Nana : Louange à Allah, Seigneur des Mondes que nous remercions énormément. Que la paix et le salut soient sur notre Prophète Mohammad (salla Allahu alayhi wa salam), sa famille, ses compagnons honorables et tous ceux qui ont suivi au mieux leur chemin jusqu’au Jour du Jugement. Nous implorons Allah qu’il nous accorde la sincérité dans la parole et l’action. Je remercie également « le vrai visage de l’Islam » pour ce qu’il fait pour l’Islam et les musulmans. Moi, c’est Nana Mohamadi, marié, père. D’un enfant, je suis le gérant d’une alimentation de la place, une entreprise familiale. Vous êtes promoteur d’un nouveau site musulman « le forum pour un islam décomplexé au Burkina Faso ». Pouvons-nous avoir plus d’informations ? Pensez-vous que les musulmans burkinabé sont complexés ? Gloire au Seigneur le Très Haut, je vous remercie de nous donner la parole pour donner les raisons qui m’ont poussée à créer ce site. À l’origine, nous avions la ferme volonté de créer un cadre dynamique d’échanges autour de notre religion. Un cadre où les jeunes musulmans se sentiraient à leur aise pour discuter et consolider leur foi. Échangeant avec des frères musulmans, nous sommes parvenus à la conclusion que pour toucher un maximum de jeunes musulmans burkinabé, il est opportun de passer par internet, qui est un médium moderne, qui rapproche et rassemble un nombre important d’usagers du monde entier. Aujourd’hui, vous conviendrez avec moi qu’il est beaucoup plus aisé de porter un message à la jeunesse en passant par. Les réseaux sociaux qu’à travers un communiqué radiophonique. Nos réflexions ont abouti à l’idée de créer un site internet alternatif, avec des embranchements sur les réseaux sociaux dynamiques de l’heure. Avec l’aide d’Allah, qui nous a inspirés et soutenus dans les difficultés de réalisation, nous avons créé biss-millahi-bf.org. Dès le mois de juillet de cette année, nous avons commencé à l’animer. www.Bissmillahi-bf.org est le nom que nous avons choisi pour le site parce qu’au commencement de toute chose était Allah, parce que nous ne pouvons rien faire sans passer par « Bismillah », le Nom d’Allah. Le cadre, nous l’avions désormais, mais il a fallu lui donner un nom. Ensemble, nous avons convenu qu’il s’appelle « Forum pour un Islam décomplexé au Burkina Faso ». El Hadj Mohamadi Nana Pourquoi ? Pour deux raisons : - La première raison est qu’il faut que les musulmans burkinabé vivent leur foi, pleinement. Vivre pleinement sa foi, c’est consacrer sa vie à Allah, c’est respecter et suivre le Qur’ân, les hadiths. du Prophète (salla Allahu alayhi wa salam) ainsi que les enseignements de nos pieux prédécesseurs. Pour ce faire, bissmillahi-bf.org dédiera ses lignes à la diffusion d’une information islamique qui puisse guider, Incha’Allah, nos internautes dans la pratique quotidienne de leur foi. La deuxième raison est que nous avons souhaité que nos frères et sœurs musulmans portent l’islam sur eux, en tout temps et en tout lieu, pratiquent leur religion comme il se doit et où qu’ils soient sans se soucier du regard des autres, sans se gêner de ce qu’en pense leur environnement non musulman, sans se laisser déliter par une certaine diabolisation de l’Islam orchestrée par des esprits malveillants. Pourquoi la création d’un site ? Vous auriez dû construire une mosquée ? Pour le moment, c’est ce que nous avons, un client payant ses produits, pu, par la grâce d’Allah, réaliser. Incha’Allah, nous parviendrons un jour à en construire. Je crois intimement que c’est Allah qui est à la base de toute chose. Pour l’instant, c’est Ce qu’Il nous a inspiré, et Il inspire certainement d’autres comme moi dans d’autres réalisations. Vous aussi, Le Vrai visage de l’Islam, avez été inspiré par Allah. Que Sa Toute Magnificence nous guide et nous conforte. Des problèmes liés à la création ? Nous glorifions Allah. Son soutien nous a été considérable. Bien au contraire, Allah a facilité au point que nous soyons étonnés de certaines avancées. Nous ne cesserons d’implorer Sa Magnanimité. Que proposez-vous comme rubriques sur ce forum ? Bissmillahi-bf.org propose un nombre important de rubriques qui ambitionnent de revenir sur différents aspects de la foi religieuse, les fondements de l’Islam. Vous y retrouverez : les principes de l’Islam représentés par les cinq (5) piliers de l’Islam, une rubrique consacrée à Allah, une sur le Qur’ân, une autre sur le Prophète Muhammad (salla Allahu alayhi wa salam), sur les pratiques cultuelles. Bref, il y a des rubriques consacrées à tout ce qui honore cette belle religion et le musulman. Étant donné que le domaine de la science légiférée est très vaste. Nous avons essayé d’être un peu vastes, en nous basant sur le Livre d’Allah et la sunna authentique de notre noble messager, selon la compréhension de nos savants prédécesseurs, et cela avec sagesse et clairvoyance. Loin de tous types d’exagération et d’extrémisme, comme notre Seigneur nous l’a ordonné lorsqu’il dit : « Par la sagesse et la bonne exhortation, appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon. » [Qur’ân 16 :125]. Nous ne prétendons pas pour autant avoir atteint la perfection, car elle fait partie des choses qu’Allah s’est réservé à Lui-même. Au contraire, ce n’est que le modeste effort des personnes faillibles. Toute chose correcte que contient ce site provient d’Allah ; toute erreur ne provient que de notre propre personne et du diable, et Allah et Son Messager en sont innocents. Qu’Allah accorde la miséricorde à toute personne qui nous indique nos erreurs par la critique objective et constructive. Toutes Ces rubriques visent à améliorer la connaissance et la pratique de notre foi religieuse. Comme Allah l’a si bien dit : « Car le rappel profite au croyant ». Qur’ân 51 :55. Dans le domaine de l’information, nous remarquons que les musulmans ne sont pas trop présents. Qu’est-ce qui peut expliquer cela ? C’est une question pertinente. Soyez-en récompensé par Allah. Dans ce domaine effectivement, les musulmans n’étaient pas très présents. Cela peut s’expliquer par le fait, semble-t-il, que le monde occidental a été le premier à embrayer le monde de la communication. Mais vous savez, rien ne sert de courir, il faut partir à point. Cette dernière décennie a vu la naissance de médiums très sérieux et appréciés qui portent la marque de l’Islam. Prenez l’exemple de la Télévision Al Jazeera. Elle bat le pion à bien d’autres télévisions planétaires qui ont vu le jour bien avant sa création. Aujourd’hui, elle fait la fierté du monde arabe et des musulmans. Au Burkina Faso, nous étions en marge des médias et subissions le Joug des médias dits laïques ou de tradition chrétienne. Mais de plus en plus, nous y venons avec plus d’ardeur. En Allah, nous plaçons toute notre confiance et espérons qu’avec le peu de moyens dont nous disposons, nous parviendrons à des résultats retentissants. Ce n’est pas la masse qui compte et le prophète Mohammad (salla Allahu alayhi wa salam) a su nous démontrer que la victoire n’était pas tributaire du nombre de combattants. Allah pourvoira pour le musulman. Le Burkina compte trois radios et une télévision d’obédience musulmane, mais certains se plaignent d’un prosélytisme au sein de ces organes. Qu’en dites-vous? Ces chaînes de radios et télévisions, si elles sont islamiques, c’est qu’elles servent de canaux à la transmission du message du prophète (salla Allahu alayhi wa salam) et à l’anoblissement de la foi des musulmans burkinabés, et pourquoi pas à la conversion des Burkinabés non musulmans. Musulmans. À mon humble avis, elles ont leur place dans le paysage médiatique au Burkina Faso. Car soucieux de montrer aux gens que notre belle religion appelle au bon comportement et au respect aussi bien envers le musulman que le non-musulman, chose malheureusement souvent incomprise ou négligée. Pour une avancée de la qualité de nos médias en termes de professionnalisme, qu’est-ce qui, selon vous, doit être fait ? Ce sont deux très bonnes questions. D’abord, il faut savoir que les médias, quel que soit l’esprit qui sous-tend leur fonctionnement, doivent être gérés par des professionnels. Pour que qualitativement les choses avancent au sein des structures médiatiques islamiques, il faut surtout employer des gens habilités à faire tel travail dans telle branche de métier. Mais tout cela ne peut être fait sans la consultation permanente des savants du livre. Pour le cas de bissmillahi-bf.org, nous avons des administrateurs bien au fait de l’Islam qui encadrent nos publications et veillent à ce qu’il y ait le Moins de dérapages possibles. Mais avant, il faut la plume aiguisée d’un journaliste pour porter de manière professionnelle le message aux lecteurs. En dehors du site web, vous gérez une grande surface bien connue nommée SONACOF. Comment alliez-vous ces deux activités ? El Hadj Mohamadi Nana, le promoteur du site www.bissmillah-bf.org : En vérité, mon travail au quotidien pour l’alimentation est très submergeant, mais grâce à Allah, je sais me ménager et aménager mon temps pour m’occuper le plus possible du site et de ses relents sur les réseaux sociaux. Dans ces deux entreprises, il y a beaucoup de sollicitations. À la boutique, les clients m’interpellent pour telle ou telle autre sollicitation, pendant que sur le site, les visiteurs, incessamment, demandent des conseils ou attendent de nouvelles publications. Désormais, je suis obligé, et il me plaît, de gérer ainsi mon quotidien. Votre rapport à l’Islam ? Masha’Allah. L’islam, en fait, est un attribut. Celui qui le possède est musulman, de quelque race. communauté, pays ou clan qu’il vienne. Je suis une créature d’Allah et je lui suis soumis. C’est ainsi que je définirai mon rapport à l’Islam. Selon le Qur’ân, il s’est trouvé de tous temps et parmi tous les peuples des hommes bons et vertueux qui possédaient cet attribut. Ils étaient et sont de bons Musulmans. Ceci nous amène tout naturellement à poser cette question : que signifie le mot “islam” ? Qu’est-ce qu’un Musulman ? Islam est un mot arabe qui signifie soumission, obéissance. En tant que religion, l’islam prêche la soumission et l’obéissance totale à Allah. C’est pourquoi on l’appelle l’islam. Que représente le Qur’ân pour vous ? Gloire à Allah le Sublime. Le Saint Qur’ân est la lettre ou le dernier message d’Allah à l’Humanité toute entière afin qu’elle y puise son code de vie en vue de réaliser son bonheur terrestre et céleste. Le Qur’ân est donc la miséricorde d’Allah à l’intention de tous les êtres depuis l’avènement du Prophète Muhammad, prière et salut d’Allah sur lui, jusqu’à la fin du monde. Il est un guide pour ceux qui cherchent la bonne voie, une lumière pour ceux qui marchent vers Allah. Quiconque s’accroche donc au Saint Qur’ân ne sera jamais égaré ni malheureux. Il n’aura rien à craindre et ne sera point affligé ici-bas et dans la vie future. Son apprentissage, sa récitation, son enseignement ont beaucoup de mérite. Sa récitation est la meilleure chose que notre langue puisse prononcer. Il est obligatoire, très important et même capital pour tout musulman d’apprendre le Saint Qur’ân ainsi qu’à ses enfants. Car il est la base essentielle de la foi musulmane. Qu’Allah facilite. D’aucuns disent que l’Islam c’est la violence. Qu’en dites-vous ? Je me sens musulman à chaque instant et incha’Allah je le demeurerai au jour de la résurrection. Mais pas un seul jour je ne me suis senti violent ou n’ai eu envie d’exprimer de la violence, car nulle part Allah et son prophète ne l’ont exigé en règle pour bâtir l’Islam. Je ramène tous ceux qui le pensent et ceux qui le disent à la définition même du terme. Islam. Nous sommes fondamentalement la religion de la paix. Qu’Allah nous protège. Votre dernier mot ? Avant tout, je remercierai Allah, le Très-Haut, pour avoir permis cette rencontre entre « Le vrai visage de l’Islam » et « biss-millahi-bf.org ». Je vous remercie pour l’occasion que vous m’avez offerte de rendre grâce à Allah, le Tout Miséricordieux. Je remercie beaucoup mes parents qui ont su, par la grâce d’Allah, m’éduquer sur la voie de l’Islam. Je remercie également nos docteurs et houstaz qui ne cessent de nous apprendre et nous éclairer sur cette belle religion. Je m’en vais souhaiter longue vie à vous et votre journal tout en espérant une collaboration fructueuse entre nos deux structures. Qu’Allah fasse de nous de bons musulmans, en raffermissant notre Foi, nous maintenant ainsi dans la Voie Droite. Enfin, Allah sait mieux et que les éloges et la paix d’Allah soient sur notre Prophète Muhammad, sur sa famille, ses compagnons. Gloire au Seigneur, le Seigneur de la Puissance. Il est au-dessus de ce. Qu'ils décrivent ! Et paix sur les Messagers, et louange à Allah, Seigneur de l'univers ! Vue de face de la SONACOF sur l’avenue allant vers la gare de l’Est. Une vue intérieure de SONACOF. Page 16 Le vrai visage de l’islam - N°010 du 05 décembre 2013 au 05 janvier 2014. bibo:issue 10 bibo:numPages 16 -- o:id 10564 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/10564 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2204 o:media/o:id 10584 19322 19323 19324 19325 19326 19327 19328 19329 19330 19331 19332 19333 19334 19335 19336 19337 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/75268473f85eb3c7b20ce18ae718efc6e08dfa7a.pdf https://islam.zmo.de/files/original/13ca6618df0c21df5249516d7c9e6ee292ca1ead.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/d4fd3652048feeb40b9efb98d72d89de612a9d81.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/127492c221d0dc8c7adc8c7e4b394bb731b2d8f4.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/7de1ae6ff80a4c11a0d708b28ca826b72a9b588f.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/f517f91eaf66cac71c961a82d8f48a40c463db99.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/519be701708d5d07a69ce3de50d97dfca37fa422.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/d3a24035bca05d1d9cabaacd45f957eddf945b55.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/df955625d00548660b03ee140fc4a9628528c9ae.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/8d092b04f593e81a621e359d4cec72df4b7a212d.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/01b84efa81692e5b584d204fb016621f5cc6d63d.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/a3a82e59be06f9e69b166212577667a6abb5c107.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/401f5944ac42219cf3d14f83e3963b04c7717fd0.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/272b9d8a66e931664def9ff135219a591a2f9a86.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/2b2fdc78b79abfc538cca04ae21169a33a5d7a20.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/395fe4da031f4c34ffc2d59947f0874b925e480b.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/5fe52f8075e1a347cfacd6a2dd05092eb9b283fc.jp2 dcterms:title Le vrai visage de l'islam #7 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/616 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/626 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/36 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/5 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1099 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/29 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/723 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/909 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/41 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/733 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/569 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/576 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/582 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/83 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/84 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/85 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/87 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2204 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2013-09-05 dcterms:identifier iwac-issue-0000168 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Mensuel islamique d'information dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/284 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/442 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/541 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/443 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/550 bibo:content Le vrai visage de l'islam Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 Mensuel d’information islamique - N° 007 du 05 septembre au 05 octobre 2013 Prix : 300 F CFA Prière pour la paix et la cohésion sociales organisée par l’association des Muezzins du Burkina Faso. Déclaration de son altesse, le Roi Abdallah Ben Abdullaziz Al-Saoud, Roi du Royaume de l'Arabie Saoudite sur les évènements en Egypte. L’aspect du voile Le pire ennemi des droits de la femme musulmane n’est pas l’Islam : c’est l’ignorance. Le lycée musulman Averroès, meilleur lycée de France. Editorial ; Somma Prière pour la paix et la cohésion sociales organisée par l’association des Muezzins du Burkina Faso. Déclaration de son altesse, le Roi Abdallah Ben Abdullaziz Al-Saoud, Roi du Royaume de l’Arabie Saoudite sur les évènements en Egypte. L’aspect du voile Le pire ennemi des droits de la femme musulmane n’est pas l’Islam : c’est. L’ignorance Jihad "Les musulmans doivent travailler à donner l'envie de leur religion aux autres par les actes" HADJ 2013 La fin de la galère « du pèlerin burkinabè ? Le lycée musulman Averroès, meilleur lycée de France, le mi-visage de l’islam. Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10-01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Traoré Harouna Arouna Équipe de rédaction : Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba, Zoungrana Ablassé, Nébié Zakaria, Guigma Arounan, Nana Moumouni, Ouédraogo Aboubacar, Tiendrebéogo Ousmane Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60 L’Islam par amour et pour amour Dans un monde confus aux appétits voraces, Le retour aux revivifiantes sources originelles de la tolérance, de la paix et de l'amour est devenu un impératif catégorique pour un véritable développement humain et une véritable symphonie de la vraie fraternité. Notre Afrique a besoin de paix et d’amour pour avancer afin de sortir ses fils et filles de leurs problèmes quotidiens. C’est dans cette vision que s’inscrit notre journal. Ce journal est une initiative de Rachid Production. Rachid Production est au service de l’Islam et des peuples africains. « Le vrai visage de l’Islam » est un mensuel musulman de promotion de la tolérance religieuse du XXIe siècle qui présente l’Islam et les musulmans à l’image de la tolérance et de l’amour que cette religion enseigne depuis ses origines. Il est donc un outil de promotion de la vision optimiste de l’autre révélée par le Coran, expérimentateur triomphant de la première société multiconfessionnelle de Médine qui vécut les grâces, la tolérance et la cohabitation harmonieuse des trois grandes religions monothéistes. révélées au monde. La charte universelle des droits de l’Homme n’est qu’une des facettes de l’enseignement de tolérance en Islam, notamment en ses articles 3 et 4 et même son préambule. En effet, selon un des principes cardinaux de l’UNESCO, la déclaration de ce principe stipule : « la tolérance est le respect, l’acceptation et l’appréciation de la richesse et la diversité des cultures de notre monde, de nos modes d’expression et de nos manières d’exprimer notre qualité d’être humain ». « Le vrai visage de l’Islam » soulève également les questions liées à la vie, à la société, à la politique... Naturellement, les questions sont minutieusement abordées à la lumière exclusive du Coran (livre sacré) et des dires (enseignements) du Prophète (PSL) de l’Islam, de l’amour que cette religion apporte aux gens, quelle que soit leur origine. Pour vos critiques et suggestions, veuillez contacter RACHID-PRODUCTION sous l’adresse : rachidproduction@yahoo.com, guigma.haroun@yahoo.fr. Cél. : 76 93 60 93 - 79 91 05 66 01 BP 2481 Ouaga 01. appartenance religieuse, ethnique, raciale, etc. Donc, « le vrai visage de l’Islam », c’est l’Islam par amour et pour amour. Puisse Dieu, le tout miséricordieux, bénir ce Oui vibrant aux harmonies écrasantes. Vous, chers lecteurs et lectrices (au-delà de vos préoccupations matérielles spiritualisées), recevez l’électrochoc d’un amour qui fera que partout où l’homme rencontre l’homme, il trouve son frère qui lui porte secours. H. Arounan Guigma Page 2 Le vrai visage de l’islam - N°07 du 05 septembre au 05 octobre 2013 La musulmane L’aspect du voile Le pire ennemi des droits de la femme musulmane n’est pas l’Islam : c’est l’ignorance. Une des remarques dont nous donnons le droit d’en faire une interpellation, c’est la conscience individuelle du voile de la musulmane. Cette analyse paraît évidente sur le plan du cheminement personnel. Beaucoup parmi nos parents, ayant compris l’obligation du port du voile, imposent à leurs enfants de s’en vêtir sans qu’elles n’en comprennent le sens. Nombreuses sont ces filles et femmes qui sont dans le voile, sans savoir exactement son caractère moral. « ...Pour elles, c’est une affaire de femmes musulmanes ». Que cela soit lié à une conviction et à une conscience morale n’est pas nécessaire. Il arrive même que celle qui porte le voile ne prie pas et que son cœur n’est pas ouvert à la dimension intime de la foi. D’une autre manière, pour se faire apprécier par certaines personnes ou dans un certain milieu, le voile devient un recours indispensable. La preuve en est que lors des baptêmes, des funérailles, et autres événements islamiques, celles que nous connaissions hostiles au voile, le portent à de telles occasions ou mettent des semblants de foulards afin d’échapper aux regards hostiles ou de ne pas être la risée des gens. Devons-nous enseigner un Islam sans conscience et sans morale en prise avec notre société ? Les apparences sont sauves : à qui les verra, de l’intérieur, elles apparaissent comme de bonnes musulmanes. La formation et l’éducation : Il est à noter que des filles ou Des femmes portent le voile et ne prient pas, ou qu’elles le portent rien que pour échapper aux préjugés des milieux musulmans, parce qu’elles le refusent, mais elles sont obligées. C’est tout simplement que cette attitude révèle de nombreuses failles liées à la formation et à l’éducation. Il faut qu’on se pose ces questions : pourquoi le voile ; son intérêt personnel et social ? La formation doit aller autour de ces interrogations, suivie d’une éducation qui suppose bien former et à long terme. Tous les principes fondateurs de l’Islam sont précédés de la formation et de l’éducation. Quant au voile, son imposition date de la quinzième année de la révélation ; quinze ans, qui furent pour les premières filles et femmes musulmanes autant d’années de connaissance, d’approfondissement et surtout d’intense vie spirituelle. Ceci étant, imposer le port du voile d’entrée de jeu sans aucune formation et éducation, c’est un acte d’ignorance parfois, mais surtout de paresse intellectuelle et de démission. Pour certaines. Femmes, il s’agirait soit d’obéir aveuglement dans l’indiscipline, soit de se révolter dans la transgression... Le vrai visage de l’Islam, de son crédo et dans son orientation qu’il veut de la femme et de la jeune fille musulmane, dans le domaine du voile, c’est de forger leurs esprits à comprendre que porter le voile ne signifie guère un enfermement ou un repli sur soi, s’il est porté librement. Il doit exprimer la volonté de la présence morale et exigeante sur le plan de l’activité sociale. Il marque une limite à proximité de laquelle l’homme comprend que la femme — a fortiori celle qui est socialement active — est un être devant Dieu qui impose le respect de son intimité avant toute inclination à la séduction par ses apparences. Dieu sait mieux ! Arounan Guigma Erratum Dans cette rubrique : « la musulmane » du numéro précédent n° 006 du 05 août au 05 septembre, il s’est glissée une erreur : la femme en état de couches est exemptée de prier et de jeûner. Les jours ultérieurs, elle doit rembourser le... jeûne et non les prières. Ma prière Fautes relatives à la prière du voyageur Accomplir la prière intégralement en cas de voyage. Ne pas écourter la prière en voyage, soit l’accomplir intégralement, est contraire aux enseignements du prophète (saw) et à sa pratique telle que rapportée dans la tradition authentique. Aïcha, l’épouse du prophète (saw), dit : « la prière fut prescrite comportant deux rakats chacune, aussi bien en sédentarité qu'en voyage. La prière en voyage fut maintenue à deux rakats, tandis que celle des sédentaires fut augmentée en nombre de rakats ». D’après Aïcha encore : Au début de sa prescription, la prière comportait deux rakats chacune. Le nombre des rakats fut maintenu pour la prière en cas de voyage, mais complété pour la prière des sédentaires (deux rakats de plus). Opinion des Savants : L'imam Al-Nawawi dit : « les Ulémas divergent sur le raccourcissement de la prière en voyage. As-Safi, Mâlik ibn Anas et la majorité des Ulémas affirment qu’il est également loisible de la raccourcir. ou de l’accomplir intégralement, néanmoins le raccourcissement est préférable. Nous disons quant à nous que le raccourcissement est meilleur. En effet, s’ils se valent, l’avis correct largement établi est que le raccourcissement vaut mieux. Abu Hanifa et beaucoup d’autres juristes soutiennent que le raccourcissement est obligatoire et qu’il n’est pas permis de l’accomplir sous sa forme intégrale quand on est en voyage. Ils avancent comme argument le hadith susmentionné ainsi que le fait que le prophète (saw) et ses compagnons la raccourcissaient plus souvent. Ibn Qayyim dit : « le prophète (saw) raccourcissait la prière à quatre rakats, en l’accomplissant en deux depuis son départ de Médine pour la Mecque, jusqu’à son retour. Il n’a jamais été rapporté dans la tradition qu’il avait accompli intégralement une prière à quatre rakats au cours de ses voyages. Suite page 4 Le vrai visage de l’islam - N°07 du 05 septembre au 05 octobre 2013 Page 3 Ma prière Suite de la page 3 Le raccourcissement et le Regroupement des prières avant de quitter le lieu de résidence Cette faute courante consiste à commencer à raccourcir la prière avant de quitter son lieu de résidence. L’Imam Al-Nawawi dit : « Le seuil à partir duquel on raccourcit la prière commence au moment où l’on quitte le cadre bâti du lieu de résidence, ou le campement, si on habite dans les tentes. Les chefs des quatre grandes écoles juridiques de l’Islam ainsi que Ishaq posent la condition de dépasser les limites du lieu de résidence du côté où l’on prend le départ. Donc, on ne doit raccourcir la prière avant de quitter les constructions du village ou de la cité par où l’on sort. Prière du voyageur sous la direction du sédentaire Beaucoup de fidèles en voyage commettent la faute de prier sous la direction d’un sédentaire ou d’un autre voyageur qui accomplit intégralement sa prière, et de le suivre. Car ainsi, on néglige la sunna du raccourcissement de la prière qui fut pratiquée par le prophète (saw). Dieu seul sait mieux. Arounan.G Faits et gestes Prière pour la paix et la cohésion sociales organisée par l'association des Muezzins du Burkina Faso Trois ans déjà que l’association des muezzins Saïd Bilal du Burkina existe. Elle organise chaque année une journée de lecture du Saint Coran pour invoquer Allah afin que la paix et la cohésion sociales, socle d’un développement durable, soient confortées au pays des Hommes intègres. Cette année encore, ladite association de 300 membres a sacrifié à la tradition. En effet, c’est le dimanche 01 septembre 2013 que l’activité s’est déroulée au quartier Larlé. Elle a connu la participation de 200 muezzins venus de El Hadj Derra Mamadi, président de l’Association des Muezzins du Burkina. Un lecteur du Coran a été fait pour demander la bénédiction de Dieu. Le président de l’association a indiqué que la présente cérémonie a pour but de prier pour la paix et la cohésion sociales dans notre pays. Après, le premier responsable des Muezzins, El Haji Sanfo Ousseini, a procédé au lancement des activités de la journée. Cérémonie. Il a été indiqué que le thème est très important surtout pour le Muezzin qui est le premier à se rendre à la mosquée pour l’appel à la prière. Donc, sans la paix, celui-ci ne saurait y aller et le reste de la communauté également. C’est pourquoi cette rencontre de prière semble très importante à leurs yeux, habitants du quartier. D’entrée de jeu, et cela comme d’habitude, une lecture du Burkina. Elle a reçu le soutien des autorités religieuses et politiques et de l’ensemble des chefs coutumiers conviés, suite à el hadji Mamadi Derra, Nana Moumouni. Des lecteurs Page 4 Le vrai visage de l’islam - N°07 du 05 septembre au 05 octobre 2013 Actualité HADJ 2013. La fin de la gâtèrent pèlerin burkinabè ? Dans tout au plus deux mois, les pèlerins du monde entier et du Burkina Faso se rendront en terre sainte de l’islam pour l’accomplissement du 5e pilier de l’islam, le pèlerinage ou hajj. L’observance de ce pilier pour les candidats burkinabè s’apparentait à une mission impossible, tant il fallait braver. des difficultés de tout genre, à tous les niveaux du trajet, au départ, à l’arrivée comme au retour. Du côté des agences de voyage comme de l’avionneur, les choses n’ont jamais été au beau fixe. Maintes fois, les pèlerins à Ouagadougou comme à Bobo Dioulasso, squattaient les aéroports, au point que d’autres pour finir regagnaient leurs domiciles remettant ce voyage unique en son genre aux calendes grecques. Pour ceux qui réussissaient à prendre le vol, cela n’était pas non plus un signe de la fin de la galère. Il fallait encore faire face à l’épreuve de l’indisponibilité des lieux d’hébergement. Que dire de cette épineuse question et jamais totalement résolue de l’alimentation. On n’oubliera pas comme il a été révélé lors de la dernière édition des erreurs de visa qui ont conduit certains à être privés de leur liberté d’aller et venir en terre d’Arabie. Après le hajj, les pèlerins burkinabè ont souvent été contraints de battre des pèlerins à la Mecque. Mahamadi Ouédraogo, président du Comité de suivi du Pèlerinage le macadam pour rentrer en possession de leurs bagages. Les éditions du hajj en terre des Hommes intègres se suivent et se ressemblent, avait-on fini par conclure. Le ministre des affaires étrangères et de la Coopération régionale, Djibrill Yipènè Bassolet, a reconnu cette triste réalité lors d’une rencontre avec les autorités saoudiennes sur cette question en Arabie Saoudite le 26 mai 2013 : « Nous avons un certain nombre d’éléments qui montrent que le Hadj burkinabè n'est vraiment pas à l'image de ce que le pays donne à la communauté internationale et à l’Arabie Saoudite. » Mais, toutes ces péripéties, nous croyions bien, relèveront désormais du passé. Loin d’une affirmation gratuite, l’espoir d’un hajj où le pèlerin burkinabè « se sent à l'aise » est désormais permis. Tant tous les acteurs, les compagnies de voyage, les compagnies de transport, sans oublier l’État, semblent décidés à écrire une nouvelle page de l’organisation du pèlerinage pour les fidèles musulmans du Burkina Faso. Un comité de Suivi du hajj pour relever le défi Plusieurs recettes ont été concoctées par l’État pour réussir l’organisation du hadj. La dernière, c’est bien la création du comité national de suivi du pèlerinage. Ce comité est conduit par Mahamadi Ouédraogo à la tête de 17 membres. Élu pour un mandat de trois ans renouvelables une fois, les missions de ce comité, si elles sont assumées avec responsabilité, permettront à n’en pas douter de relooker l’image de l’organisation du hajj sous nos tropiques. « Il a pour mission de contrôler, de superviser les activités des agences de voyage et de transport officiel du pèlerinage et d’assurer la formation des encadreurs des pèlerins », de l’avis de son premier responsable. Ce comité est à pied d’œuvre et les résultats à mi-parcours rassurent les futurs pèlerins de l’organisation d’un hadj sans trop de couac. Au total, douze agences de voyages ont été autorisées à faire le recrutement des pèlerins. Lesquelles agences ont été réparties en quatre lots dont les têtes de groupes sont Sana. Voyage, Zahra voyage, Golf tour et Africa voyage avec des quotas de 1320, 903, 1079, 1078 pèlerins. La liste des pèlerins est arrêtée depuis le 15 août 2013. La seule tache noire du processus, c’est bien le rejet des deux compagnies de transport, à savoir Ethiopian Airlines et Colomb Airlines, qui étaient censées convoyer les pèlerins. Mais nous osons croire que le Comité s’attèlera à remonter rapidement la pente, afin de pouvoir respecter le deadline des premiers vols prévus pour le 20 septembre. À côté de ces exploits, le comité de suivi a lancé son site web www.comitehadj.gov.bf le 21 août 2013. « Ce site répond à un souci de transparence et de visibilité des activités que nous menons. Il permettra aux fidèles de connaître quelles sont les agences de voyages agréées et de connaître le nombre de pèlerins, ce qui nous permettra de maîtriser les effectifs », propos de Mahamadi Ouédraogo au lancement du site. Souhaitons et prions Dieu le Tout-Puissant afin que le Comité national de suivi du pèlerinage puisse. réussir cette lourde et exaltante mission que de permettre aux pèlerins d’accomplir un hajj sans angoisse. Car cela participe également de la bonne exécution des rites et de l’exaucement de ce pilier. Ousmane Tiendrebéogo Le vrai visage de l’islam - N°07 du 05 septembre au 05 octobre 2013 Page 5 Culture AJMDS À la découverte d’une Association Oumar Zoungrana, vice-président du mouvement sunnite, a invité les membres de l’AJMDS à poursuivre... Louange à ALLAH, seigneur de l’univers, unique et sans associé, auprès de qui nous cherchons refuge contre Satan. Que Sa paix et Sa bénédiction soient sur le noble des Prophètes, sa famille, ses compagnons et tous ceux qui lui auront emboîté le pas jusqu’au jour du jugement dernier. PRÉSENTATION DE L’AJMDS L’association des Jeunes Musulmans pour un Développement Solidaire, membre de la Fédération des Associations Islamiques au Burkina Faso (FAIB), ambitionne d’instaurer une relation privilégiée entre les jeunes musulmans et les acteurs confirmés du... monde islamique sunnite afin d’enrichir l’orientation résolument pratique de l’Islam et entre les acteurs du monde musulman, un dialogue entre expérience, expertise et connaissance. L’AJMDS, dont les objectifs suivent ci-dessous, a pour mission principale la promotion de l'islam sunnite, la consolidation et la stimulation de la fraternité au sein des Jeunes Musulmans au Burkina. Elle a pour objectifs : - Promouvoir l’islam au sein des jeunes ; - Regrouper les jeunes musulmans dans un cadre de concertation et d’échange ; - Travailler à améliorer les conditions de vie des Jeunes Musulmans ; - Sensibiliser et informer les jeunes musulmans sur toutes les questions les concernant ; - Regrouper les jeunes musulmans dans un étroit sentiment de fraternité islamique ; - Défendre les intérêts moraux, matériels et religieux des jeunes musulmans et travailler à l’épanouissement de la jeunesse musulmane ; - Promouvoir des activités de solidarité, d’entraide, de sensibilisation et d’éducation ; - Contribuer à lutter contre les maux. qui compromettent l’épanouissement de la jeunesse en campagne et en ville. Elle s’est fixée un certain nombre d’activités en vue d’atteindre ses objectifs. Ses activités s’inscrivent dans le cadre d’une vaste politique de promotion de l’Islam, de l’épanouissement et de l’alphabétisation de la jeunesse musulmane et de trouver une réponse à leurs préoccupations pour leur permettre de vivre leur foi islamique selon la sounnah du Prophète Mohammed (SAW). Ses principales activités sont axées sur les projets sociaux, les conférences, les causeries-débats, les grands débats, les visites touristiques, aux imams, responsables religieux et coutumiers, aux veuves et aux orphelinats, les séminaires de formation, les colonies de vacances, etc. OPÉRATION FORMATION ET ÉDUCATION MUSULMANE POUR TOUS (F.E.I.T) VOLET ÉDUCATION DES ENFANTS Les relations entre parents et enfants ont beaucoup changé ces dernières décennies. Celles-ci ont touché malheureusement beaucoup de foyers musulmans et les conséquences en sont très graves. car une fois que la relation parents/enfants est altérée et touchée par la mésentente et le manque de respect, c’est toute la communauté musulmane qui est touchée et ce sont les générations futures qui vont en payer le prix. L’éducation des enfants est quelque chose de complexe qui demande patience et savoir-faire. Certains enfants demandent que l’on agisse avec eux avec douceur, et si l’on fait le contraire, ils s’obstineront. D’autres enfants demandent qu’on soit plus sévère avec eux, mais il ne faut pas que cette sévérité dépasse les limites de ce qui est tolérable. Si on dépasse ces limites, cela conduira l’enfant à s’obstiner et ne pas écouter les ordres de ses parents. Nous demandons à Allah qu’Il nous accorde une bonne éducation (de nos enfants), et c’est une grande responsabilité qui pèse sur les épaules des parents. Allah dit : « O vous les croyants, protégez-vous, ainsi que vos familles d'un feu dont le combustible sera les hommes et les pierres. ». ‘Abdullah ibn Omar rapporte que le prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit : « Chacun de vous est un berger et chacun de vous est responsable de son troupeau. L’imam est un berger et il est responsable de son troupeau. L’homme est un berger dans sa famille et il est responsable de son troupeau. La femme est une bergère dans la maison de son époux et elle est responsable de son troupeau. Le serviteur est un berger qui a charge des biens de son maître et il est responsable de son troupeau. Ainsi, chacun d’entre vous est un berger et chacun est responsable de son troupeau. » (Bukhari et Muslim). Les parents doivent nécessairement s’entraider dans l’éducation de leurs enfants. Et si l’un néglige sa responsabilité, il y aura un manque d’un côté, sauf si Allah veut (qu’il en soit autrement). Si les parents veulent élever leurs enfants, qu’ils leur donnent une éducation islamique, qu’ils leur apprennent le Qur’an et la sunna. Parmi les choses qui élèvent les parents dans L’au-delà, s’ils sont musulmans, est l’invocation de l’enfant pieux pour eux, comme il est rapporté par l’imam Muslim d’après Abu Hurayra. Le prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit : « Lorsque le fils d’Adam meurt, des œuvres s’arrêtent, sauf pour trois d’entre elles : une aumône continue, une science dont les gens profitent, un enfant pieux qui invoque pour lui. » Abu Hurayra rapporte que le prophète (salallahu ‘alayhi wa-salam) a dit : « On élèvera le rang du serviteur pieux au paradis et il dira : O Seigneur, comment pourrais-je avoir cela ? On lui dira : grâce à la demande de pardon de ton enfant pour toi. » (Sahih Al-Musnad). Si les parents et les enfants sont pieux, mais que ces derniers n’atteignent pas le niveau de leurs parents, Allah les élèvera au niveau de leurs parents. Allah dit : « Ceux qui auront cru et que leurs descendants auront suivis dans la foi, Nous ferons que leurs descendants les rejoignent. Et Nous ne diminuerons... » En rien le mérite de leurs œuvres, chacun (n’ayant pour lui) que ce qu’il aura acquis » (At-Tur 21). L’enfant peut être un bienfait pour ses parents, en leur obéissant, en étant bon avec eux, et c’est ce que les pieux demandent à leur Seigneur, comme Allah dit : « Et ceux qui disent : “Seigneur, fais de nos épouses et nos enfants la réjouissance de nos yeux et fais de nous des guides pour les pieux.” » L’éducation des enfants se veut être la résultante d’une synergie d’actions ; chacun doit s’y investir pour l’avenir de ses enfants afin qu’ils soient la fierté de l’islam dans ce bas monde et dans l’au-delà. On ne saurait terminer sans évoquer ce hadith du Prophète (SAW) qui dit : « La meilleure chose que les parents puissent offrir à leurs enfants est une bonne éducation. » rapporté par Tirmidhi. INFORMATION : Pour toute information relative à la création des sites de formation pour enfants, appeler aux numéros suivants : (+226) 70 13 51 40 / 70 11 83 10 / 70 71 49 17. Email : ajmdsbf@yahoo.fr. Site web : www.ajmds.wcbou.net Offre de service L’atelier Radiateur Plus se veut une innovation dans les réponses tant attendues aux questions persistantes de suivi-maintenance de vos véhicules. Disposant de près de dix (10) ans d’expérience dans l’entretien, les changements de faisceaux et la soudure de vos radiateurs auto, véhicules et engins toutes marques, notre atelier s’est forgé une notoriété de référence, lui procurant les meilleures distinctions de la place en termes de qualité de service. Par la présente, nous venons nous porter garant de la bonne performance des radiateurs de votre parc automobile. Outre les diagnostics, entretien, lavage et soudure de vos pièces, nous assurons un service après réparation de suivi et d’appui conseil qui installe nos résultats dans la durée. Radiateur Plus est situé à la Zone une de Ouagadougou, derrière le marché. Arrivée à la pédiatrie Charles de Gaulle, vous prenez à votre droite jusqu’à la station Total. Vous tournez maintenant à gauche, arrivé au marché (Zone une), vous. Tournez juste après le feu à gauche et vous avez votre atelier Radiateur Plus à une centaine de mètres. Ou contactez le 78 16 49 37. Le vrai visage de l’islam - N°07 du 05 septembre au 05 octobre 2013 Page 7 Comprendre l’autre IDENTITE : NOM COMPLET : Association pour la Promotion de la Santé en Milieu Rural SIGLE : APSMR TYPE : D’ONG/ASSOCIATION : Nationale DATE DE CREATION : 15 juillet 2004 N° RECEPISSE : N° 2004-711/MATD/SG/DGLPAP/DOA-SOC, Dernière reconnaissance Vision, mission et objectifs de l'APSMR Vision : Notre vision est de faciliter l’accès aux soins de santé des populations rurales afin d’améliorer la situation de la santé en milieu rural. L’association collabore avec les services de santé des zones de ses projets. Mission : Promouvoir la santé humaine comme facteur de développement humain durable. L’offre de services diversifiés aux communautés vulnérables grâce à des mécanismes de prise en charge communautaires et de sensibilisation sur la santé. L’APSMR poursuit, entre autres objectifs : - Renforcer les mécanismes de participation citoyenne pour la bonne gouvernance locale dans le secteur de la santé ; - Promouvoir le développement sanitaire par l’amélioration de l’offre et des services minimum y relatifs ; - Contribuer au renforcement des capacités des organisations de la société civile en matière de contrôle citoyen de l’action publique ; Site d’orpaillage à Boulkon N° : 2013-00228/ MATD/DGLPAP/DOASOC. ADRESSE DU SIEGE SOCIAL : Boîte postale 01 BP : 2184 Ouagadougou 01 Ville (localité) : Ouagadougou, secteur 22 Pays : Burkina Faso Fax : Téléphone : +226 78164937 / 70309349 Mail : apsm_rural@yahoo.fr - Développer toute initiative contribuant à la satisfaction des besoins sociaux de base des communautés vulnérables. L’APSMR se donne pour objectifs de rechercher le mieux-être social, économique et culturel des groupes vulnérables, de lutter contre les inégalités sociales pour promouvoir un développement humain juste et équitable au sein des communautés du Burkina Faso et travailler à. L’émergence des groupements ou coopératives capables d’impulser un développement durable. Zones d’intervention Secteurs d’intervention : Santé (sensibilisation ; soins d’urgences) Formation et Emploi (Activités Génératrices de Revenus). Autres domaines d’intervention : - meilleure fréquentation des services de santé par les femmes et jeunes filles - Adhésion des communautés à l’utilisation des médicaments essentiels génériques (MEG) - Amélioration de la gouvernance sanitaire locale L’APSMR sensibilise sur le VIH-sida dans les sites d’orpaillages. OBJECTIF GENERAL : Promouvoir une stratégie globale de sensibilisation et d’offre sanitaire pour satisfaire d’une part aux besoins d’utilisation optimum des services de santé offerts par le Ministère de la Santé du Burkina Faso, et d’autre part, rapprocher davantage les populations des collectivités des services de soins. L’option majeure est d’informer et communiquer avec les populations sur les moyens de prévention des maladies, mais aussi de les outiller sur les... services et soins à leur portée et qui sont gratuits. L’amélioration de l’offre et des services de santé, la disponibilité de produits de traitement sont des ambitions pour l’APSMR. STRATÉGIES D’INTERVENTION : Pour l’APSMR, les questions sanitaires ne sauraient être du seul ressort de l’État. Dans un pays à faible taux d’instruction et d’alphabétisation, l’appréhension des questions sanitaires, surtout en termes de fréquentation et d’utilisation des services de santé, relève d’un niveau de compréhension qui présente des insuffisances si l’on s’en tient aux normes requises. Le président Tiemtoré et les membres pour un reboisement du jatropha. Pour ce faire, les stratégies de l’APSMR reposent sur des dynamiques de prise en charge communautaire des questions de santé qui mettent l’accent sur l’implication des volontaires dans le changement de comportement pour l’utilisation optimum des services de santé. Ainsi, la responsabilisation des utilisateurs des services de santé dans la mobilisation communautaire pour la. Fréquentation et l’utilisation des centres et services de santé est la priorité absolue. L’APSMR privilégie ainsi la formation de volontaires communautaires en matière de prise en charge communautaire et de promotion de la santé reproductive saine et responsable, qui, à leur tour, se chargent de contribuer à la promotion des MEG, des services offerts aux plans qualitatifs et quantitatifs, et partant la fréquentation des services de santé, notamment par les femmes et les jeunes filles. Le coup de cœur de l’APSMR ! - Partenaire(s) financier(s) Depuis sa création en 2004, l’APSMR peine à trouver des partenaires financiers qui, dans une synergie d’action, lui permettent de mener à bien ses activités sur l’ensemble du territoire national. C’est pour cela que le président M. Tiemtoré et l’ensemble des membres du bureau lancent un appel aux bonnes volontés, des particuliers ou ceux du public, à soutenir ses actions. - Partenaire(s) institutionnel(s) Cette interpellation est valable pour les institutions de l’État. Les organisations non gouvernementales et autres associations de prendre à cœur l’appel de l’APSMR afin qu’elle puisse atteindre ses objectifs. Page 8 Le vrai visage de l’islam - N°07 du 05 septembre au 05 octobre 2013 Nouvelles du Monde États-Unis : Un lycée facilite l’accomplissement de la prière pour ses élèves Un lycée public américain, situé dans le comté de Prince George, dans le Maryland, a pris l’initiative de faciliter l’accomplissement de la prière pour ses élèves de confession musulmane. La directrice du lycée Parkdale (PHS) a affirmé pour le Washington Post, être « heureuse » pour la façon dont ils ont été capables de traiter ce point [...] Un lycée public américain, situé dans le comté de Prince George, dans le Maryland, a pris l’initiative de faciliter l’accomplissement de la prière pour ses élèves de confession musulmane. La directrice du lycée Parkdale (PHS) a affirmé pour le Washington Post, être « heureuse » pour la façon dont ils ont été capables de traiter ce point sans pour autant qu’il. devienne un problème. Pour obtenir cet arrangement de la direction, les lycéens doivent cependant remplir deux conditions : une permission de leurs parents, et des notes convenables. La dernière condition est vue comme un moyen d’encourager les élèves à bien travailler, pour pouvoir se permettre de s’absenter à l’heure de la prière. Déjà 10 étudiants ont obtenu le feu vert pour s’absenter et faire leurs prières dans les temps. La direction et le corps enseignant ne tiendront pas en compte de ces absences. Aux États-Unis, les accommodations pour les pratiques religieuses dans les établissements d’enseignement publics dépendent de la loi de l’État fédéral. Le directeur du Projet de l’Éducation pour la liberté de religion, Charles Haynes, réticent à ce type de décision, a affirmé que « certains États ont adopté des lois visant à traiter tout le monde de la même façon et de ne pas donner des arrangements spécifiques pour des raisons religieuses ». Maroc : Interdiction du hijab au lycée français Descartes, un mal. Pour un bien L’interdiction du hijab au sein des établissements scolaires publics est pratiquée dans tous les lycées de France métropolitaine ainsi qu’au sein des lycées français à l’étranger. Une interdiction qui s’exerce jusqu’au Maroc où une étudiante marocaine s’est vue refuser le port du hijab. Interdiction de porter le hijab L’interdiction du hijab au sein des établissements scolaires publics votée en 2004 est pratiquée dans tous les lycées de France métropolitaine ainsi qu’au sein des lycées français à l’étranger. Une interdiction qui s’exerce jusqu’au Maroc où une étudiante marocaine s’est vue refuser le port du hijab lors d’un concours d’entrée à la prépa d’une grande école. Depuis 4 mois, Yasmina, étudiante en terminale, porte le hijab. Afin d’intégrer une prépa HEC, elle s’inscrit au concours des classes préparatoires en économie au Lycée français Descartes de Rabat. Sa candidature ainsi que celle de son amie sont acceptées. Yasmina travaille, se prépare, mais quelques jours avant la date de l’épreuve, elle... apprend qu’elle devra retirer son hijab au lycée, loi d’interdiction française oblige. Comme le rapporte Slate Afrique, l’affaire a fait le buzz. Dans une interview donnée au site communautaire marocain mamfakinch.com, Yasmina s’est dite choquée : « Je ne comprends pas que l’on applique la loi française sur le sol d’un pays a priori islamique. La loi française devrait s’arrêter aux frontières de la France. Nous devrions être libres de porter le voile ou pas sur notre sol. » Un mal pour un bien. Le 11 avril, jour du concours, malgré les incitations de ses amis pour qu’elle retire son hijab, Yasmina ne s’est pas présentée au lycée Descartes pour l’épreuve, pas question pour elle de retirer son hijab. Elle motive sa position : « Si je dois l’enlever pour passer l’épreuve, autant l’enlever une fois pour toutes. Le voile est une obligation religieuse. De plus, je me dis que si demain je suis acceptée dans une école en France, je serai sans doute obligée d’enlever mon voile. Ce qui me pousse à considérer des... solutions alternatives. Il n’y a pas que la France. Heureusement, d’autres options s’offrent à moi. Concernant la loi de 2004 interdisant le port du hijab, Yasmina commente le texte en ces mots : « J’assimile cette loi à du racisme. C’est une injustice ; une « non-démocratie ». Une démocratie est censée respecter toutes les croyances. Tant que je ne viole pas la liberté des autres, je devrais avoir le droit de porter mon voile ? » A priori, on pourrait penser que cette interdiction est un mal et effectivement elle l’est, mais elle cache aussi un bien. D’une manière générale, se diriger vers une école laïque alors que l’on vit dans un pays musulman est absurde et risqué. Il existe au Maroc suffisamment d’écoles connues et reconnues pour éviter de scolariser ses enfants à l’école laïque française. Meurs, drogues, alcool, insécurité, grèves… l’éducation nationale française est en perte de vitesse, Yasmina n’a rien perdu. Le vrai visage de l’islam - N°07 du 05 septembre au 05 octobre 2013 Page 9. Monde Le lycée musulman Averroès, meilleur lycée de France Selon le palmarès 2013 des lycées de France, établi par Le Parisien, le lycée Averroès est le meilleur lycée de France. Le Parisien vient de publier son classement 2013 des meilleurs lycées de France. Le quotidien a établi son palmarès à partir des indicateurs de résultats des lycées consultables sur le site de l’Éducation nationale. Ces données, dont tout le monde peut prendre connaissance, concernent les résultats au baccalauréat 2012. En rendant publiques ces informations, l’Éducation nationale tient à fournir un outil permettant de comprendre les résultats des élèves en rapport avec les établissements dont ils sont issus. L’objectif de ces indicateurs est double, peut-on lire sur le site de l’Éducation nationale : - rendre compte des résultats du service public national d’éducation, - fournir aux responsables et aux enseignants des lycées des éléments de réflexion pour les aider à améliorer l’efficacité de leurs actions. Ces indicateurs permettent en outre aux parents de se faire une idée de la qualité du lycée dans lequel leurs enfants sont scolarisés ou, ce qui est moins avouable, d’éviter tel lycée pour choisir tel autre. Selon le Parisien, qui a établi son palmarès des lycées « à partir des chiffres de l’Éducation nationale », le meilleur lycée de France est le lycée musulman Averroes devant les prestigieux lycées Henri-IV et Louis-le-Grand. Le Point classe aussi : Voici le détail des résultats. Sur le site Web de l’Éducation nationale, on peut lire qu’« un élève qui est entré en seconde dans ce lycée a eu 99 % de chances d’obtenir le baccalauréat dans l’établissement ». Comme tout classement, ces résultats, tout comme la méthode employée, seront certainement critiqués et contestés. D’aucuns avanceront qu’il faudrait aussi se pencher sur les conditions d’admission, puisque l’on sait que certains établissements se débrouillent pour avoir le moins de « déchets » possible ou font passer en candidat libre les élèves les moins susceptibles d’obtenir le baccalauréat. Le magazine Le Point propose aussi son propre classement, dans lequel le lycée Averroès arrive en tête. Votre Mensuel d’information islamique à ne pas manquer ! PALMARÈS DES LYCÉES DÉCOUVREZ LE CLASSEMENT DES LYCÉES DANS VOTRE RÉGION, DÉPARTEMENT. Dans le palmarès de l'Express, le lycée Averroès est en revanche en cinquième position au niveau national sur 1 996 établissements et 1er pour le département du Nord sur 75 lycées. Classement L’Express des meilleurs lycées de France. Quant au Monde, il place le lycée privé musulman en deuxième position. Classement Le Monde. Premier ou cinquième, la performance est remarquable. Ouvert en 2003 avec seulement 12 élèves, le lycée Averroès en compte aujourd’hui 330. En 2008, l’établissement passe sous contrat avec l’État ; ce qui permet à Averroès de voir le salaire de ses enseignants entièrement pris en charge. L’instar de ce qui se fait dans l’enseignement catholique. Longtemps préoccupée par la construction de mosquées, la communauté musulmane s’organise depuis une dizaine d’années pour avoir ses propres établissements. Nous en avons recensé à ce jour vingt-trois dans toute la France : cette liste n’est pas exhaustive. Le vrai visage de l’islam - N°07 du 05 septembre au 05 octobre 2013 Politique Déclaration de Son Altesse, le Roi Abdallah Ben Abdulaziz Al-Saoud, Roi du Royaume de l’Arabie Saoudite sur les événements en Égypte. Le serviteur des deux saintes Mosquées, le Roi Abdullah Ben Abdulaziz Al-Saoud, Roi de l’Arabie Saoudite, dans cette déclaration, exhorte les autorités égyptiennes et le monde arabe et musulman à se dresser contre toute tentative de déstabilisation de l’Égypte, pays qui occupe une place prépondérante dans l’histoire de la Al-Ouma. Djeddah, 9 Shawal 1434 H - 16 août 2013. Le serviteur des deux saintes Mosquées, le Roi Abdullah Ben Abdulaziz Al-Saoud, sur les événements qui se déroulent. En République Arabe d’Égypte a déclaré, en disant : « Nous avons suivi, avec grande tristesse, les événements qui se passent dans notre deuxième pays, la République Arabe d’Égypte, pays frère, dont se réjouit chaque ennemi hostile à la stabilité et à la sécurité de l’Égypte et de son peuple ; et ils blessent au même moment chaque personne soucieuse de la stabilité et de l’unité de l’Égypte, qui est aujourd’hui exposée à une tentative vouée à l’échec, s’il plaît à Dieu. Cette déstabilisation porte atteinte à son unité et à sa stabilité, de la part des ignorants ou des inconscients qui ne se rendent pas compte de ce que les ennemis complotent. J’exhorte les hommes de l’Égypte, des pays arabes et musulmans, les éminents savants, les intellectuels, les hommes de la conscience, de l’esprit et de la plume, à se lever comme un seul homme, et un seul cœur contre toute personne qui tente de déstabiliser un pays qui occupe, dans l’histoire de la... nation Islamique et arabe, une place prépondérante. Ils ne doivent pas garder le silence et être indifférents à ce qui se passe en Égypte. (Car : Celui qui reste silencieux devant la vérité est un diable muet) dit-on. Le monde entier doit savoir que le gouvernement et le peuple d’Arabie Saoudite se tiennent aux côtés de leurs frères en Égypte, contre le terrorisme, l’illusion et les troubles, et face à tous ceux qui tentent de porter atteinte aux affaires intérieures de l’Égypte qui, dans sa détermination, sa force et dans son droit légitime, s'il plaît à Dieu, réussira à dissuader et à faire échouer tout ce qui induit en erreur les gens ordinaires, nos frères en Égypte. Que tous ceux qui s’ingèrent dans ses affaires intérieures sachent qu’ils sont en train de mettre le feu aux poudres et soutiennent le terrorisme qu’ils prétendent combattre, tout en espérant qu’ils vont revenir à la raison avant qu’il ne soit trop tard, car l’Égypte, pays de l’Islam et de l’arabité, a une histoire glorieuse qui ne se modifiera pas. par la position ou la parole de telle ou de telle personne, et elle est capable grâce à Dieu de traverser le désert et arriver à bon port. Ce jour-là, ceux-ci se rendront compte qu’ils ont commis une erreur, c’est le jour où le regret ne servira pas. Qu’Allah, à qui nous faisons confiance, nous bénisse tous » (fin) Déclaration de Son Altesse Royale le Prince Saoud Al-Faisal, le ministre saoudien des Affaires étrangères, sur la situation en Égypte. Djeddah, le 12 Shawal 1434H - le 19 août 2013. Son Altesse Royale, le Prince Saoud Al-Faisal, le ministre des Affaires étrangères, a déclaré que l’objectif de sa visite à Paris et sa rencontre avec Son Excellence Monsieur le Président François Hollande, le dimanche 18 août 2013, est de discuter avec ses amis français sur la situation qui prévaut actuellement en Égypte ; afin d’unifier les visions sur ce qui s’y passe comme événements, basés sur des faits réels et non sur des hypothèses. Son Altesse a déclaré que : « la réalité de ce que l’Égypte vit aujourd’hui, reflète la volonté exprimée par trente millions d’Égyptiens le 30 juin dernier. Le prince Saoud Al-Faisal, le ministre saoudien des Affaires étrangères, sur la situation en Égypte, exprime ainsi leur volonté d’organiser une élection présidentielle anticipée comme conséquence réelle de la détérioration des conditions économiques, politiques et sociales, ce qui a conduit à la réunion de tous les dirigeants et les forces politiques et sociales pour annoncer une nouvelle feuille de route susceptible de mettre l’Égypte sur la voie de la paix et de la justice, après le refus de la précédente présidence de répondre aux revendications de millions de populations égyptiennes. Cette feuille de route préconise une modification de la constitution et la tenue d’élections présidentielles et législatives à des dates précises, impliquant toutes les forces politiques. Son Altesse a ajouté que le soulèvement de trente millions d’Égyptiens ne peut pas, en aucune manière, être décrit comme un coup d’État militaire, car un coup d’État. militaire se fait sous le couvert de l’obscurantisme. En plus, celui qui est à la tête du pouvoir présidentiel civil en Égypte agit en conformité avec la constitution égyptienne. Il a noté que : l’Arabie Saoudite observe avec un profond regret ce qui se passe en Égypte. Les événements et le développement de la situation sont devenus, dans une certaine mesure, ce que nous voyons aujourd’hui ressemblant à une guerre dans les rues, la destruction de biens publics et privés, terrorisant ainsi la sécurité des citoyens, et engendrant la perte de vies des personnes innocentes, ainsi que la mise à feu des sièges des gouvernorats de l’Égypte entière par une bande d’individus qui refusent de répondre à la volonté du peuple égyptien. Ils rejettent toutes les initiatives de réconciliation lancées par le cheikh d’Al-Azhar, ainsi que les appels multiples des pays arabes et internationaux. entamé un sit-in dans les différentes places de l’Égypte, en paralysant le mouvement de la vie dans les zones environnantes, en terrorisant la population, en stockant des armes et des munitions et en utilisant des femmes et des enfants comme boucliers humains dans le but de gagner la sympathie de l’opinion publique. Ces personnes ont continué leur sit-in de plus de quarante jours, ce qui est incompatible avec ce qu’ils prétendent, c’est-à-dire un sit-in de la paix, et il est contraire - en même temps - à toutes les lois internationales concernant la liberté d’expression et des droits de l’homme qui interdisent et criminalisent le terrorisme contre les citoyens et les attaques contre les biens par la force des armes. Paralysant ainsi la vie, et ce qui est contraire aux principes de la démocratie ou des droits de l’homme. « Il faut noter ici un autre fait ; c’est la tentative du gouvernement égyptien d’une manière pacifique de disperser ces sit-in et par la négociation, mais - malheureusement - ces efforts ont été. accueillis par un entêtement et un rejet catégorique, et même des fois par la violence en utilisant des armes et des cocktails Molotov contre les éléments de la police. Selon lui, malgré la grande taille de ces sit-in dans chacun des deux places Rabia Al-Dawiya et place d’Al-Nahda (la renaissance), il est important de rendre hommage au travail accompli par le gouvernement égyptien et sa capacité à disperser ces sit-in en un temps record avec les moindres dégâts. Et ce que je dis n’est pas une hypothèse, mais je me base sur la réalité des événements qui ont été enregistrés en audio et en vidéo. Il a expliqué que ce que nous voyons aujourd’hui, malheureusement, sont des actes de vandalisme que mènent les opposants contre les mosquées, des églises, des installations militaires, des commissariats de police et tout en terrorisant des personnes innocentes, et en essayant de transformer la crise en une guerre de rues. Cette activité anarchique qui vient à un moment où le Sinaï subit des actes. Terroristes, confirmant que l’origine est la même chose, en causant la douleur et la tristesse. Cela n’est pas acceptable par des règlements et les lois nationaux et internationaux. Cette situation est incompatible avec les manifestations soi-disant pacifiques et elle est contraire à toutes les lois du monde qui interdisent totalement et sans équivoque des manifestations armées, où toute menace contre la sécurité des citoyens. Et il a affirmé que : « nous voyons aujourd’hui – malheureusement, que les positions internationales ont pris une tournure étrange en ignorant ces réalités irréfutables et en se basant sur des faits généraux, comme si elles voulaient couvrir les actes criminels perpétrés par ces détracteurs qui brûlent l’Égypte et tuent ses habitants paisibles. Et ces mêmes individus encouragent à persister dans cette pratique ». Il a ajouté que : « malheureusement, nous croyons que la position internationale sur les événements actuels en Égypte est tout à fait contraire à leurs attitudes à l’égard des... » événements en Syrie, qui ont causé la mort de plus de cent mille Syriens et détruit la Syrie totalement, sans que nous n’entendions le moindre souffle de la part de la communauté internationale, qui pourtant prône le respect des droits de l’homme selon ses intérêts et ses désirs. Le prince a affirmé que ces attitudes, si elles persistent, nous ne les oublierons pas au Royaume d’Arabie Saoudite, et le monde arabe et musulman ne les oubliera pas non plus. Cette époque sera qualifiée comme une époque dans laquelle les droits ont été bafoués et les auteurs de cette violation avancent des justifications sans fondement et inacceptables par l’esprit ou rejetées par la conscience. Et nous ne considérons pas l’attitude de ceux qui ignorent ces faits et courent derrière les propagandes et les mensonges comme des gens animés de bonne foi ou de sottise, mais nous les prendrons comme des positions hostiles aux intérêts des nations arabes et islamiques et à leur stabilité. L’Égypte ne doit pas souffrir du mal, et le Royaume d’Arabie Saoudite et la nation arabe ne peuvent pas rester indifférents et silencieux vis-à-vis de cette situation, car c’est une nation - s’il plaît à Dieu - qui restera forte par sa foi, ses peuples et ses potentialités. Il a dit : « Que tous les pays qui ont pris ces positions négatives envers l’Égypte, que le feu ne brûlera pas l’Égypte seulement, mais il touchera quiconque contribue d’une manière ou d’une autre ou encourage les actions de troubles que traverse l’Égypte aujourd’hui ». Il a déclaré que le Royaume d’Arabie Saoudite fait part de son étonnement par rapport aux positions internationales qui ont été exprimées d’une manière mitigée sur la situation en Égypte, qui semble enclin à être du côté de ceux qui essaient d’utiliser le peuple égyptien comme un outil d’action politique. Il a ajouté que sur ces positions internationales négatives envers l’Égypte, il était nécessaire que l’Arabie Saoudite se lève d’une manière digne et légitime à côté de l’Égypte qui est considérée comme le pays le... plus important et le plus grand du monde arabe. Et l’Arabie Saoudite n’accepte pas que son destin dépende de la décision prise sur la base des estimations erronées, et c’est pour cela qu’à ce sujet, le serviteur des deux saintes Mosquées - qu’Allah le protège - a adressé le vendredi dernier un message fort, clair et explicite, découlant de son essence islamique, ce qui fait qu’il a été toujours à côté du droit, sans se préoccuper des intérêts ou des gains éphémères. Ce que l’Arabie Saoudite demande au peuple égyptien et au monde arabe et musulman, c’est de rester debout comme un seul homme et de faire preuve de clairvoyance et de sagesse pour préserver la sécurité et la stabilité de l’Égypte. Il a souligné - que Dieu le protège - que ce qui se passe en Égypte, c’est le terrorisme, qui ne fait rien de bon et qui doit être combattu et traité avec toute la force et la détermination. À défaut de cela, le terrorisme permettra d’atteindre ce qui a été comploté contre l’Égypte et sa stabilité. Il a appelé - que Dieu le protège - à... protège la non-ingérence dans les affaires intérieures de l’Égypte, et de laisser la résolution de cette question à son peuple et à ses dirigeants, car ce sont eux qui connaissent le mieux les affaires de leur pays. Il a conclu son discours en disant : « Je rassure tous que le Royaume d’Arabie Saoudite, sa direction, son gouvernement et son peuple restent et resteront toujours debout à côté de l’Égypte, et les peuples arabes ne toléreront pas - quelle que soit la situation - que la communauté internationale hypothèque son destin ou joue avec sa sécurité et sa stabilité. J’espère que la communauté internationale appréhendera le contenu du message du serviteur des deux Saintes Mosquées, qui affirme que le Royaume d’Arabie Saoudite est sérieux dans sa démarche et n’épargnera aucun effort en vue de soutenir le peuple égyptien et d’assurer sa sécurité et sa stabilité. En ce qui concerne ceux qui ont annoncé déjà l’arrêt de leurs aides destinées à l’Égypte ou menacent de les suspendre, nous leur disons que le monde. Arabe et musulman est riche de ses fils et de son potentiel, et ne retardera pas à donner un coup de main à l’Égypte, car nous avons un destin commun et un seul but. Étant donné que vous vivez dans un climat de sécurité et de stabilité, il ne faudra pas que vous nous en priviez nous aussi. Courrier reçu par « le vrai visage de l’Islam », de l’Ambassadeur du Royaume d’Arabie Saoudite au Burkina Faso, du 22 août 2013. Page 12 Le vrai visage de l’islam - N°07 du 05 septembre au 05 octobre 2013 On peut se tromper Jihad Ce qu’en pensent des Ouagalais Issa Sawadogo / Muezzin à la Mosquée Baskuy, sous secteur C Il existe plusieurs types de jihad ; dans la religion musulmane, il symbolise l’appel vers l’islam. Il est toute activité qui consiste à faire avancer la foi en Dieu. Dans la vie de tous les jours, il désigne le travail, l’honnêteté, l’éducation des enfants et bien d’autres choses qui rentrent dans le cadre de la dignité de l’homme. Par contre, toute autre démarche par la force afin d’imposer la foi... n’est le jihad. Sawadogo Fatimata/élève Le Jihad, c’est les différentes batailles entre les incrédules et les croyants à l’époque du prophète (psl), afin que les adorateurs des idoles viennent à la croyance en Dieu-Unique. Belem Mahamadi/ Directeur-Beolgo Sarl Pour ma compréhension de cette notion, le Jihad, c’est d’être juste envers Dieu et de cheminer dans l’enseignement du Coran. Je fais le Jihad dans ma maison pour mieux éduquer mes enfants et être juste à l’endroit de mon épouse. Le Jihad m’interdit de fréquenter certaines personnes qui passent leur temps à boire, à cautionner le mal, l’adultère… Donc, le Jihad, c’est m’isoler de toute chose nuisible et être en règle avec ma personne et les autres. Par ailleurs, ce que je pense des individus qui prennent les armes et explosent des églises au nom du Jihad, c’est qu’ils sont mentalement malades. Que Dieu nous guide dans le chemin droit, et qu’il ramène les Jihadistes armés dans le bon raisonnement. Mr. Ouedraogo Bachirou, enseignant En tant que simple Musulman pratiquant sans une connaissance du Coran, je peux dire que le « Jihad » tel qu’il était à l’époque du prophète (saw), ne peut plus se faire à notre ère. Je justifie mon point de vue par le fait qu’à cette période du messager, les batailles dans le cadre du Jihad opposaient deux camps, qui luttaient pour leur propre survie et pour l’instauration de leur religion. Alors que cette situation n’est plus d’actualité. Karambiri Salif / maître coranique Abdoul Karim Kaboré Même le travail, c’est le Jihad. Ceux qui pensent que le Jihad c’est la force font fausse route. Dasmane Guinko Pour moi, le Jihad n’a pas sa raison d’être aujourd’hui, car nous sommes dans un monde d’idées, de sensibilisation et de compréhension. L’Islam doit pouvoir être imposé par la sensibilisation et non par la force. Les musulmans doivent travailler à donner l’envie de leur religion aux autres par les actes. Ceux qui brandissent les armes pour vouloir imposer l’Islam poursuivent des intérêts personnels. Le Jihad, c’est un effort. pour une cause noble. Ceux qui tuent au nom de Dieu ne sont que des criminels avérés. Kaboré Harouna Jihad veut dire littéralement effort. Dans le sens islamique, c’est combattre ses penchants négatifs pour se conformer aux autres injonctions divines et se mettre sur le chemin de Dieu. Le but premier du Jihad a été défensif et non offensif. Ensuite, quand il s’est agi d’étendre territorialement l’Islam, les populations des territoires conquis n’étaient pas obligées de se convertir, mais devaient payer la Zijya (une sorte d’impôt) pour leur sécurité. Je marque mon désaccord avec les mouvements qui veulent tuer pour imposer l’Islam, car les actes seulement suffisent à faire rayonner notre religion. Kouraogo Abdoulaye Ma conception du Jihad, c’est que c’est une prescription divine. C’est Dieu lui-même qui l’a imposé aux musulmans. Mais il faut comprendre que c’est un effort que chaque musulman doit. faire pour faire avancer l’Islam. C’est donc un combat personnel qui impose à chacun de combattre ses passions pour être un bon musulman. En ce qui me concerne, je fais des efforts pour m’inscrire dans cette dynamique. Dans la communauté, j’essaie de poser des actes de solidarité, d’enseignement et autres dans le cadre associatif de l’AEEMB. Je lance un appel aux musulmans à travailler dans la solidarité, la compassion pour être un exemple. Zongo Moussa Ma conception, c’est que le Jihad est un effort de combat sur le sentier de Dieu. Mais c’est un combat personnel pour la recherche de la connaissance et pour poser autour de soi des actes exemplaires. Chaque musulman doit rechercher l’idéal islamique. Dans la communauté, il y a des problèmes qui demeurent, car chacun, au lieu de poursuivre cet idéal, se livre à des querelles inutiles, ce qui ne fait pas avancer l’Islam. On se livre à des critiques en oubliant l’essentiel. J’appelle les musulmans à se départir de ces critiques inutiles et à travailler pour le Rayonnement de notre chère religion. Konombo Aboubacar Je ne connais pas grand-chose du Jihad. Au temps du prophète (saw), c’était une guerre noble, car elle était contrôlée. Il y a une confusion aujourd’hui, car il suffit d’un conflit entre un musulman et un non-musulman pour que le musulman invoque le Jihad. Actuellement, le combat des mouvements rebelles est dû à un but politique et personnel. Pour le Mali et l’Égypte où il y a plus de 80 % de musulmans, on se pose la question de savoir contre qui ils combattent ? La guerre ne peut plus attirer une personne à devenir musulman. C’est le comportement du musulman qui doit convaincre autrui à se convertir. Réalisé par Nana Moumouni et A. Guigma La notion du Jihad Après avoir entendu ces citoyens à travers ce micro-trottoir sur leur compréhension du Jihad, nous estimons qu’il nous revient de fournir une explication afin d’éclaircir davantage les populations sur la nécessité d’une telle compréhension. De la guerre sainte : nous avons entendu et assisté impuissants. Face à des montées de violences, des mobilisations fanatiques des gens qualifiés de « fous de Dieu ». De nos jours, la gangrène du Jihad fait peur aux vrais musulmans et terrorise le reste de l’humanité. Comment donc l’une des plus belles notions, les plus fondamentales de l’Islam, en est-elle venue à exprimer une de ses caractéristiques les plus sombres ? Comment un concept fort de la plus intense des spiritualités est-il devenu le symbole le plus négatif de l’expression religieuse ? Si on ressasse les évènements de l’histoire récente, elle a certes sa part de responsabilité, mais la distorsion remonte à une date avancée du Moyen Âge. Pour emprunter l’idée du savant Tariq Ramadan : la compréhension d’un certain nombre de notions islamiques s’est bornée, très tôt, à l’exercice de la pure comparaison : il y a eu les croisades, il y a eu l’expansion musulmane ; il y a eu les saintes croisades, les « guerres saintes », le fameux Jihad. Du jour d’aujourd’hui, si l’Occident et ceux qui aspirent à l’occidental ont... heureusement dépassé le stade primitif de la guerre religieuse, de la croisade ; les spectateurs sont bien forcés de constater que le monde musulman est bien en retard aujourd’hui, puisque partout l’on voit des groupes, des mouvements, des partis et des gouvernements en appeler au Jihad, à la lutte armée, à la violence politique. Du regard de tout un chacun qu’il soit musulman ou chrétien ou athée, cette propagande forcée, d’une manière symbolique, nous paraît moyenâgeuse et obscurantiste. De façon explicite : en Afrique de l’est, les shébabs réclament la sharia au nom de la force. Au Nigeria, le nord du pays est plus ou moins séparé du sud, le groupe Boko Haram, avec son idéologie, rejette l’occident et l’occidentalisation. Bien avant les élections au Mali qui ont vu la victoire d'Ibrahim Boubacar Keita, le nord du pays fut traumatisé par des groupes armés au nom du Jihad à l’image du Mujao et autres. L’Afghanistan, le Pakistan, la liste est exhaustive. Il faut revenir à la source de cette notion et chercher à mieux comprendre sa portée spirituelle et dynamique. Le « Jihad », c’est l’expression la plus réalisée d’une foi qui cherche à exprimer l’équilibre et l’harmonie : il nous faut dire un mot ici de sa portée individuelle, de sa dimension « internationale » et enfin, puisque c’est le sujet qui nous occupe et nous préoccupe tous, c.-à-d., son actualisation sociale. Page 14 Le vrai visage de l’islam - N°07 du 05 septembre au 05 octobre 2013 On peut se tromper La paix intérieure (du cœur) Quel être humain pourrait affirmer, au cœur de son intimité, ne pas connaître la violence : parfois l’agressivité, parfois la haine, parfois l’excitation d’instinct, parfois la colère. La maîtrise de soi, la sérénité, le respect de l’autre, la douceur ne sont pas naturels, mais s’acquièrent au prix d’un effort personnel permanent. Toutes les littératures sont pleines, depuis toujours, de la traduction de cette tension qui tantôt s’apaise, tantôt agite, tantôt déchire l’intimité des hommes. De la Bhagavad Gita à la Torah et aux Évangiles, Dostoevski à Baudelaire, l’horizon humain reste le même. « Par l’âme et par celui qui l’a harmonisée ; en lui inspirant licence ou bien piété ! A d’ores et déjà réussi celui qui l’a purifiée, tandis que celui qui l’a enfouie (dans la souillure) a assurément échoué ». Coran : 91 v 7-10. Vu ce verset, nous alléguons qu’il y a deux chemins et ils s’appréhendent de façon à la fois plus vive et plus morale avec le souvenir de Dieu et la vie de l’au-delà. Notre vie est cette épreuve de l’équilibre pour les hommes capables du meilleur comme du pire. Nous sommes ici à proximité de l’essence de la notion de « Jihad » qui ne peut se comprendre qu’au regard de la conception de l’homme qui la sous-entend. La tension est naturelle, le conflit de l’intimité est proprement humain et l’homme chemine et se réalise dans et par l’effort qu’il fournit pour donner force et présence à l’inclination de son être la moins violente, la moins colérique, la moins agressive. Il lutte au quotidien contre les forces les plus. négatives de son être : Il sait que son humanité sera au prix de leur maîtrise. Cet effort intime, cette lutte entre les « populations » de l’intériorité est la traduction littérale et figurée « la mieux appropriée » du mot Jihad. L’intention ici n’est pas de réduire le Jihad à la dimension personnelle (Jihad an-nafs), mais très clairement de revenir à l’expression de la réalité la plus immédiate : le Jihad est à l’humanité de l’homme ce que l’instinct est au comportement de l’animal. Être pour l’homme, c’est être responsable et cette responsabilité est utilisée au choix qui devrait toujours chercher à exprimer la bonté, le respect de soi et d’autrui. Choisir dans la vie : c’est dans la réalité des conflits intérieurs, se déterminer pour la paix du cœur. Ce propos du prophète (saw) est dans un hadith, dont on peut tirer un enseignement tant son sens et sa portée sont confirmés par d’autres traditions. Au retour d’une expédition qui avait opposé les musulmans à leurs ennemis, le prophète (saw) aurait caractérisé la guerre comme étant un « petit Jihad » en comparaison du « grand Jihad » qu’est l’effort de purification interne, de spiritualisation de l’être devant le créateur. La vie est cette épreuve, et la force spirituelle est signifiée par le choix du bien, de la bonne action pour soi et pour autrui. La réalité des conflits. Le penseur Tariq Ramadan renchérit dans son document que la révélation présente la diversité comme un choix du créateur, c’est la même affirmation que nous avons faite dans la publication n°001 du « Vrai visage de l’Islam ». « (…) si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté, mais il en est ainsi afin de vous éprouver en ce qu’il vous a donné. Rivalisez donc de bonté (…) ». Coran : 5 v 48 Ainsi, en même temps qu’elle est le fait d’un choix, la diversité s’avère être une épreuve pour les hommes : la gestion des différences est présentée comme un défi qu’ils doivent relever de la même façon d’ailleurs que chacun doit relever le défi de ses tensions intérieures. La grandeur des hommes sera fonction de leur choix et le Coran oriente ce dernier par l’aspiration à une rivalité dans le bien. On trouve dans un autre verset l’idée que la finalité de la diversité des nations et des tribus trouve son sens dans le fait de chercher à s’entre-connaître. La diversité, la pluralité peuvent être le moyen d’une élévation de l’homme, elles devraient l’être ; mais il serait naïf de ne pas tenir compte de la réalité des conflits. Ils existent, et la révélation nous informe qu’ils sont nécessaires à la préservation de l’harmonie et de la justice parmi les hommes : « (…) si Dieu ne repoussait pas certains hommes par d’autres, la terre serait corrompue, mais Dieu est celui qui dispense la grâce aux mondes ». Coran : 21 v. 25 Ainsi, la diversité et les conflits qui en résultent sont inhérents à la création : l’homme relève le défi de son humanité, non pas dans le refus de la pluralité et des divergences, mais bien dans leur gestion. C’est sa conscience, nourrie par les principes de justice et d’éthique, qui doit le guider pour défendre les droits de chaque communauté comme de chaque individu. C’est bien ce qu’ajoute ce verset au sens du précédent : « …si Dieu ne repoussait point certains hommes par d’autres, les ermitages seraient démolis ainsi que les synagogues et les oratoires et les mosquées, où le nom de Dieu est fréquemment invoqué… » Coran : 22v40. On notera avec intérêt que les oratoires sont mentionnés avant les mosquées et qu’il s’agit très bien de l’expression de leur inviolabilité en même temps que du respect dû aux autres adeptes des différentes religions. La formulation est on ne peut plus claire : « si ton Seigneur l’avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre croiraient. Est-ce à toi de contraindre les gens jusqu’à ce qu’ils soient croyants ? ». Coran : 10v99. De ces allégations du Coran, que nous croyons en tant que musulmans, au vu de l’actualité et même de la réalité dans notre Burkina Faso, nous avons tout de suite l’impression que quelqu’un ne respecte pas quelqu’un, dans un langage. péjoratif. Certes, il y a un manque de respect quelque part. N’ayons pas froid aux yeux, certains musulmans mettent en défi Dieu dans ses propos ; sinon on ne comprendrait pas pourquoi des églises, des lieux de culte sont pris pour cibles lors des troubles religieux et politiques. Un catholique ou un protestant est un mécréant pour certains musulmans qui n’ont pas encore accepté les exigences de ces deux versets. (À suivre, prochain numéro) Arounan.G Le vrai visage de l’islam - N°07 du 05 septembre au 05 octobre 2013 Page 15 Découverte Tous Ces fruits mènent à l'OR1O Promo Spéciale RAMADAN Du 08 Juin au 07 Août Ayez 1 PACK de 24 CANETTES et gagnez 1 BOÎTE de Met auprès de nos 20 alimentations partenaires Liste des alimentations partenaires Bon Samaritain. Ouaga 2000 - Bon Samaritain. Patte d'oie - Bon Samaritain. Ouidi - Surface. Zogona - Wend-Panga. Patte d'oie Le Privilège 2. Kalgondé - Le Levant. Wemtenga - Boutirama Plus. Wemtenga - SONACOF. Dassasgho - Alimentation de Cissin Faso Market. Kossodo - INOP. Cissin - COGENOF. Samandin - Alimentation de l'Espoir. Tampouy - Rayon d’ongounghin 2 Boutiques. Katr Yaar - Pegde Wende. Sans Yiri - Zam (Kayai - Bon Samaritain (Bobo) Page 16 Le vrai visage de l’islam - N°07 du 05 septembre au 05 octobre 2013 bibo:issue 7 bibo:numPages 16 -- o:id 10567 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/10567 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2204 o:media/o:id 10587 19370 19371 19372 19373 19374 19375 19376 19377 19378 19379 19380 19381 19382 19383 19384 19385 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/293f86d68f92acb0712b572b1ce17033404cb98f.pdf https://islam.zmo.de/files/original/478d00f18f7d7625a3696f1543fb5b5704954331.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/003bf35900d13a4b3ec83828e031ba4e0cc91543.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/af26d1c66a946d074b3fb5a1feb722f426ec2d8c.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/50c8e8080af33e45a3778378bc1a09a9981dfbb6.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/056fd4bfd02bab7026ed48dbb35f2d73e47a8cc6.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/0979893165c6fa6ef68e76750ae64688c137a6a1.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/bc172998664762ec777436643efb13c5b547e029.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/3a88ebb3d11f8122a2567d7e29acab2a2ed8e557.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/640a0bf25d772ed4ede3186861cb2868fb06b2bc.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/b97816862e4cd28adb215cb6a4de0e85c92c9cb9.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/7d77cfa409ce07fba9cb331c91a945bd1ad3841b.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/50594390cb234294f7ab1bed6b27eed4cbca6f5c.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/3f7594933fa6f5b3cd068804764be07828b4ae76.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/b84beb9c9236f8517afe8995b4082d165a5a8a83.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/682163bc58e9c8c806f44a3ab5766b9f5f074b47.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/c8d371dce1db03f83153d727c2dc6cf6a8d9c584.jp2 dcterms:title Le vrai visage de l'islam #16 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/626 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/632 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/55 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1124 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1125 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/707 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/748 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/725 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/572 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/574 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/576 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/582 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/124 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/80 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/85 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/87 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2204 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2014-06-05 dcterms:identifier iwac-issue-0000171 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Mensuel islamique d'information dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/279 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/284 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/304 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/311 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/386 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/397 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/351 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/442 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/541 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/443 bibo:content Le vrai visage de l’islam Si Dieu avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 Mensuel d’information islamique - N° 016 du 05 juin au 05 juillet 2014 Prix : 300 F CFA ACCIDENTS DE CIRCULATION AU BURKINA FASO À qui la faute, Dieu ou les hommes ? P.2 DE COULIBALY SAMSON À CHAMSOU-DINE Un converti raconte sa rencontre avec l’Islam P.6 AGENCE DES MUSULMANS D’AFRIQUE OU DIRECT AID Koumba Boly visite les chantiers P.11 BOUM DES ASSOCIATIONS ISLAMIQUES La nécessité d’un leadership PURIFICATION DE LA FEMME Les lochies et leurs règles P.4 INTERNATIONAL ISLAMIC RELIEF ORGANISATION À MENTAO Des tonnes de vivres pour les réfugiés maliens, encore et toujours P.14-15 & 16 CLOTURE DU SEMINAIRE DE BITTOU La cohésion P.12 des musulmans au centre des interventions RAMADAN À NOS PORTES Astuces pour bien accueillir ce mois béni P.8 P.6 couple musulman : Comment maintenir la flamme d’amour ? P.3 Editorial Sommai ACCIDENTS DE CIRCULATION AU BURKINA FASO À qui la faute, Dieu ou les hommes ? Les accidents sur nos Les accidents de circulation sont récurrents. Chaque semaine, chaque mois contient son lot de décès par suite d’accidents de circulation. 2011, 2012, 2014, récemment à la date du lundi 14 avril où des vies ont également été arrachées à notre affection et à celle de leur famille sur la route de Lomé. À chaque accident, le bilan est très lourd. Finalement, comment venir à bout de ce phénomène ? La question qu’on se pose surtout, c’est de savoir à qui imputer finalement la responsabilité de ces accidents ? À Dieu pour parler de façon vulgaire ou à l’homme ? DE COULIBALY SAMSON À CHAMSOU-DINE Un converti raconte sa rencontre avec l’Islam INTERNATIONAL ISLAMIC RELIEF ORGANISATION À MENTAO Des tonnes de vivres pour les réfugiés maliens, encore et toujours CLOTURE DU SÉMINAIRE DE BITTOU La cohésion des musulmans au centre des interventions COUPLE MUSULMAN Comment maintenir la flamme d’amour ? ACCIDENTS DE CIRCULATION AU BURKINA FASO À qui la faute, Dieu ou les hommes ? PURIFICATION DE LA FEMME Les lochies et leurs règles AGENCE DES MUSULMANS D’AFRIQUE OU DIRECT AID Koumba Boly visite les chantiers BOUM DES ASSOCIATIONS ISLAMIQUES La nécessité d’un leadership RAMADAN A NOS PORTES Astuces pour bien accueillir ce mois béni RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10 - 01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Tiendrebéogo Ousmane Équipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane, Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba, Zoungrana Ablassé, Nébié Zakaria, Guigma Arounan, Nana Moumouni Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60 Il fait partie de la foi du musulman que rien ne peut se passer sans la volonté de Dieu. Tout ce qui se passe sur terre, dans les mers ou dans les cieux, par le fait de l’homme ou d’autres créatures ne se réalise que par la volonté divine. volonté de Dieu d’une manière générale. Cela fait partie de la croyance au destin. Faudra-t-il comprendre par action prédestinée, dans notre cas, une cruauté de l’Être suprême envers sa créature ? Assurément non. Dieu est Miséricorde et plein de compassion envers ses créatures. Maintenant, il ressort que le monde est régi par une loi, celle de la responsabilité. Celle de la volonté. Par son infinie bonté et sa sagesse infinie, Dieu sait le début et la fin d’une action. À l’instar d’un accident mortel. Avant le départ du car, Allah maîtrise le contour du voyage et les conséquences qui lui seront liées. Ceci étant, si nous fabriquons un véhicule sous l’inspiration divine, nous codifions des règles pour la maintenance de cet engin ainsi que pour la sécurité des usagers. La responsabilité de l’homme en matière de circulation. Voyons, si l’on foule au pied les règles que nous-mêmes avons mises en place pour notre sécurité et les règles codifiées pour assurer la sécurité des usagers et que de ce fait surviennent des... Accidents, à qui la faute ? Est-ce Dieu ou nous ? Quand on voit l’envie avec laquelle les gens foulent au pied les règles élémentaires de la circulation routière, on n’en revient pas. Tout le monde est pressé à telle enseigne que l’on ne respecte plus les consignes de la circulation. Les feux tricolores sont brûlés, les sens interdits empruntés, les surcharges, la conduite en état d’ébriété, la vitesse et le mauvais état des routes et des engins viennent compléter le reste. C’est un désordre total que ce qui se passe sur nos tronçons. Jusqu’à quand continuerons-nous d’accuser le bon Dieu ? C’est comme si c’était Dieu qui leur exigeait de faire de la vitesse, de ne pas respecter les feux tricolores et autres consignes ayant trait à la sécurité routière. Encore que pour le musulman, le respect de ces règles lui vaut des bénédictions pour avoir obéi à l’autorité. En bon musulman, on ne peut pas vouloir respecter les commandements de l’Islam et, au même moment, fouler au pied les règles qui régissent notre système. Sécuritaire en matière de la circulation. Le civisme rime avec l’Islam. Tant que des lois ne sont pas contre l’expression de notre foi, il y a lieu d’être en conformité avec cette loi. C’est même une obligation religieuse. De ce fait, disons qu’entre le domaine divin portant sur l’immuabilité du destin et celui de l’homme portant sur sa volonté et sa responsabilité, il y a une nuance à faire : « …Telles sont les normes établies par Dieu ; Quiconque les transgresse se fait du tort à lui-même… » a dit Allah dans la sourate 65V1 pour mettre en garde ses créatures qui enfreignent les règles. C’est le lieu ici de mettre chacun face à ses responsabilités, les usagers, les autorités, les compagnies de transport… La foi n’exclut pas la prudence. Un bon musulman est celui qui est prudent dans ses décisions et actions. Car l’Islam combat le désordre et l’anarchie dans le domaine du culte comme dans celui des relations extérieures. Pour vos critiques et suggestions, veuillez contacter RACHID-PRODUCTION. l’adresse : rachidproduction@yahoo.com guigma.haroun@yahoo.fr 01 BP 2481 Ouaga 01 Cél. : 76 93 60 93 - 79 91 05 66 Page 2 Le vrai visage de l’islam - N°016 du 05 juin au 05 juillet 2014 On peut se tromper COUPLE MUSULMAN Comment maintenir la flamme d’amour ? La dernière fois, nous avions abordé la vie de couple portant sur le comportement de la musulmane envers son époux. Dans le souci d’équilibrer notre article afin d’apporter une harmonie dans le couple musulman, nous abordons ici l’état d’esprit et la conduite du chef de famille en Islam. Pour réussir une vie de famille épanouie dans la foi, le musulman se doit de se respecter et de respecter son épouse. Pour ce faire, le musulman doit comprendre que son épouse ne lui est pas inférieure, encore moins celle qui doit être vue comme son ennemi. En tant qu’une partie de lui, car étant créée avec sa côte gauche, l’homme doit savoir qu’il doit y avoir une relation de complémentarité entre lui et sa moitié. Le premier élément à prendre en compte, c’est de Veiller à choisir celle qu’on pense être à la hauteur de nos attentes. Le choix de l’époux est l’un des éléments les plus importants dans l’histoire d’un couple. Il faut être avec la personne avec laquelle l’on est à même de se sentir bien. Le prophète l’a recommandé : « Celle qui, quand tu la regardes, elle te plaît… ». Le verset coranique le précise : « Nous avons créé de vous vos épouses » pour renforcer l’idée de partenariat dans la vie du couple. L’écoute et la compréhension : Le musulman, en tant qu’époux, doit être en réalité celui qui privilégie l’écoute au sein du couple. Il doit appréhender à chaque moment les situations avec beaucoup de recul et de vigilance. C’est pourquoi il doit au préalable écouter son épouse. Le chef de famille doit être toujours disposé à écouter son épouse et surtout s’astreindre à la comprendre. Écouter son épouse n’est pas de l’insubordination, encore moins un signe de faiblesse dans le foyer. La communication reste capitale pour la bonne marche d’un couple et pour l’aider à... s’épanouir quelles que soient les secousses qu’il traverse. Malheureusement, le dialogue n’est pas la chose la mieux partagée dans certains couples musulmans. Après l’écoute, l’attention. Il faut que l’épouse sente que son époux lui est attentionné. Pour l’autre moitié du ciel, l’attention venant de son époux vaut de l’or. Le matériel, à savoir les espèces sonnantes et trébuchantes, est essentiel, mais ne suffit pas pour réussir sa vie de couple. D’autres pensent encore que le chef de famille ne doit pas se rabaisser pour prendre l’avis de son épouse. La consulter pour ses affaires serait un signe de faiblesse et d’aliénation. Ce sont là des compréhensions erronées et éhontées qui ne résistent à aucune analyse. En effet, la vie à deux est faite de partage, de complémentarité, d’où ici le terme « couple ». La place des compliments. Le musulman doit apprendre à complimenter sa femme afin de raviver l’amour et de lui donner confiance. Dire à sa femme : « je t’aime ; tu es bien habillée ; tu sens bon ; tu es de plus en... « Plus belle… » n’est pas un crime si ce n’est le fait que cela crée un climat propice pour l’épanouissement du couple. Savoir reconnaître les mérites de son épouse est un autre aspect très important. Sa cuisine, l’entretien de la maison, les soins apportés aux enfants. « Le meilleur d’entre vous, c’est celui qui est meilleur envers son épouse, je suis le meilleur de vous », a dit le Prophète (SAW). L’épouse ne peut pas être parfaite à 100 %. Si elle possède des défauts, assurément elle aura des qualités. Le chef de famille doit savoir prendre en compte ses qualités et négliger ses défauts, sinon l’aider à ce qu’elle puisse s’améliorer. N’abusez pas sexuellement de vos épouses. Les relations intimes sont la base et le fondement d’une vie de couple. Cependant, elles doivent se faire dans les règles de l’art. Si dans la vie du musulman, les astuces citées plus haut sont négligées, il va de soi que leurs effets pervers réagissent dans la vie du couple. Le hadith du... prophète selon lequel toute femme qui se refuse à son mari au lit est maudite par les anges de Dieu doit être mis dans son contexte. Ce propos prophétique exige à la femme musulmane qui bénéficie d’un bon traitement et qui reçoit ses droits émanant de son mari de ne pas lui tourner le dos quand il a besoin d’elle. L’Islam combat l’adultère, il défend le fait pour un couple d’avoir un comportement qui peut l’y conduire. Ce hadith ne veut pas absolument dire que l’avis de son épouse est à négliger. Il peut arriver que l’épouse soit indisposée parce qu’elle est extrêmement épuisée, qu’elle soit malade ou qu’elle ait un malaise quelconque. De toute façon, les relations au lit doivent se faire de gaieté de cœur sans aucune pression. D’autres refusent catégoriquement de discuter afin de trouver les voies et moyens pour réussir leur sexualité. Ils trouvent que c’est un tabou. Notre meilleur modèle, le Prophète Mohammed (SAW) traitait bien ses épouses en matière de relation conjugale. Il fut rapporté que le prophète lavait des fois les dessous de ses épouses. Il arrivait aussi que le messager de Dieu prenne une douche avec son épouse Aïcha (qu’Allah l’agrée). Combien de musulmans perpétuent ces pratiques ? La vie sexuelle, comme tout domaine d’ailleurs, a ses secrets qu’il faut apprendre. L’Islam nous a légué toute une batterie de mesures afin que les musulmans réussissent leur vie de couple. Il nous appartient de nous adresser aux spécialistes du domaine pour en savoir davantage. Le célèbre livre de l’Imam Ismaël Tiendrebeogo intitulé « La sexualité du couple » est très instructif en la matière. Le musulman doit comprendre que la beauté de son épouse s’entretient. C’est un aspect que beaucoup des nôtres négligent. En tant qu’époux, on oublie cet aspect mais seulement après plusieurs enfantements, les dames ne sont plus belles à voir. Ce qui pousse d’autres hommes à la polygamie. Soyez de véritables époux et protecteurs de vos épouses ! La polygamie est une pratique permise mais assortie de conditions, tenant à une aisance sur le plan matériel et à une équité entre les épouses. Mises à part ces deux conditions, la vie familiale peut être transformée en un véritable calvaire. L’iniquité entraîne la frustration. Il n’est pas rare de constater dans certains couples des comportements qui frisent le ridicule. Comme le fait de proférer des injures à l’endroit de sa moitié ou de la tourner en raillerie devant des étrangers ou devant ses enfants. Il arrive malheureusement de voir que dans les familles l’on en vient souvent aux mains. Cela est déplorable et aux antipodes de l’enseignement de l’Islam et du comportement de notre prophète. Le chef de famille se doit de maîtriser sa colère et de trouver une parade à chaque fois qu’il sent le climat devenu délétère. Le chef de famille doit être suffisamment sage pour faire la part des choses lorsqu’il reçoit tel ou tel conseil de ses amis. Les appliquer sans tenir compte de son contexte particulier peut précipiter le couple dans un abîme profond. Puisse Allah nous en éloigner ! Amîn 1 AROUNAN.G Ensemble pour un Islam décomplexé au Burkina Faso Par la grâce d’Allah, désormais, vous pouvez consulter votre mensuel d’information islamique « Le vrai visage de l’Islam » sur votre site favori : WWW.BISSMILLAHI-BF.ORG/ De la bonne nouvelle Le vrai visage de l’islam - N°016 du 05 juin au 05 juillet 2014 Page 3 La Musulmane PURIFICATION DE LA FEMME Les lochies et leurs règles Les lochies sont un sang qui s’écoule de l’utérus à cause d’un accouchement, soit au cours de cet accouchement, soit avant, soit après, avec abondance. Les jurisconsultes ont divergé sur le fait de savoir si ce sang a une limite dans son minimum ou son maximum. Ibn Taymiyya a dit à ce sujet : « Les lochies n’ont pas de limite dans leur minimum ou leur maximum. S’il arrive qu’une femme voie le sang s’écouler plus de quarante, soixante ou soixante-dix jours, puis s’arrêter, ce sera du sang de lochies, mais s’il se poursuit, ce sera le sang d’une maladie. Dès lors, la période de quarante jours est celle qui est admise généralement. par la tradition. De ce qui précède, si l’écoulement du sang d’une femme dépasse la durée de quarante jours et qu’elle a un cycle menstruel qui intervient avec son interruption ou qu’apparaissent les signes de la proximité de son interruption, elle attend jusqu’à ce qu’il cesse, sinon elle se lave au terme des quarante jours, car c’est la période admise généralement, sauf si cela coïncide avec le moment de son cycle menstruel ; auquel cas, elle se considère en période de menstrues jusqu’à ce que se termine la période des menstrues. Si le sang cesse après cela, il convient de considérer cela comme son cycle menstruel auquel elle doit se référer à l’avenir ; mais s’il se poursuit, elle doit se considérer comme atteinte de métrorragie et astreinte aux règles de la métrorragie précédente ; et si elle se purifie avec l’interruption du sang, elle se considère comme purifiée même si c’est avant les quarante jours, et elle se lave, prie, jeûne et a des rapports charnels avec son époux, sauf si l’interruption est. inférieure à un jour ; auquel cas, elle n’a aucune règle juridique. En outre, on ne peut attester de l’existence des lochies que lorsque la femme met au monde ce qui a l’apparence d’une créature humaine. En effet, si elle met au monde un petit fœtus qui n’a pas l’apparence d’une créature humaine, son sang ne peut être considéré comme du sang de lochies mais comme celui d’un vaisseau sanguin et, partant, la règle à laquelle elle sera soumise sera celle de la métrorragie. La durée minimale qui permet d’attester l’existence d’un fœtus est de quatre-vingts jours à partir du début de la grossesse et la durée maximale est de quatre-vingt-dix jours. Ibn Taymiyya a dit : « Lorsqu’elle voit du sang en abondance avant cette durée, elle ne lui accorde pas d’importance, mais si elle le voit après cette durée, elle doit cesser de prier et de jeûner ; ensuite, si elle trouve, après l’accouchement, que la chose est contraire à ce qui est apparent, elle rattrape ce qu’elle n’a pas fait, et si rien ne se confirme, elle continue à se. Soumettre à la règle apparente sans rattraper quoi que ce soit. Les implications des lochies. La première : la période de viduité qui est prise en considération en vertu du divorce et non des lochies, dans la mesure où le divorce a lieu avant l’accouchement, la période de viduité prend fin avec cet accouchement et non avec les lochies, bien que le divorce après l’accouchement implique le retour du cycle menstruel. La deuxième : on doit déduire de la durée de la période par laquelle un époux fait le serment de ne plus avoir de rapports charnels avec son épouse définitivement ou pendant une période momentanée dépassant les quatre mois, la durée du cycle menstruel et non celle des lochies. Il y a lieu de préciser que lorsqu’un époux fait un tel serment et que son épouse lui demande d’honorer ses devoirs conjugaux, celui-ci doit s’astreindre à une durée de quatre mois à partir de son serment, à l’issue de laquelle il doit soit reprendre ses relations conjugales ou se séparer de son épouse à la demande de cette dernière. Dernière. Au cours de cette période, si la femme est atteinte de lochies, ces dernières ne seront pas comprises dans cette durée et celle-ci sera ajoutée à la période des quatre mois en fonction de leur durée. Ce ne sera pas le cas, cependant, pour le cycle menstruel qui sera déduit de cette durée. La troisième : La puberté de la femme est déterminée par la survenance du cycle menstruel et non par les lochies, car la femme ne peut tomber enceinte sans pertes de sang ; par conséquent, la puberté s’obtient par la perte de sang préalable à la grossesse. La quatrième : Lorsque le sang des menstrues cesse puis revient régulièrement, il doit être considéré comme étant une menstruation avec certitude, comme par exemple lorsque le cycle menstruel d’une femme est de huit jours et qu’elle voit le sang menstruel quatre jours puis ce sang cesse durant deux jours avant de reprendre le septième et huitième jour. Ce sang est considéré comme faisant partie de ses. menstrues avec certitude et doit être soumis aux règles de la menstruation. Par contre, lorsque le sang des lochies cesse avant quarante jours puis reprend durant cette période, un doute subsiste là-dessus et, par conséquent, il est permis à la femme de prier et de jeûner le jeûne obligatoire en son temps, mais il lui est interdit ce qui est interdit à la femme en état de menstrues, sauf les actes obligatoires que cette dernière est tenue de rattraper. Telle est l’opinion la plus connue chez les jurisconsultes han-balites. Il reste que l’opinion la plus juste est que lorsque le sang reprend dans une période où il peut être considéré comme des lochies, il sera considéré comme tel, sinon il sera considéré comme du sang menstruel, sauf s’il persiste longtemps ; auquel cas, il sera considéré comme relevant des lochies : « Si elle voit le sang après deux ou trois jours, c’est-à-dire après son interruption, ce sang sera considéré comme des lochies. » Ibn Taymiyya a dit de son côté : « Aucun doute ne doit subsister au sujet des sangs en fonction des circonstances, mais le doute est une chose relative au sujet de laquelle les gens divergent en fonction de leurs connaissances et de leur entendement. Or, le Coran et la Sunna sont clairs à tous points de vue, puisque Allah n’a imposé à personne de jeûner deux fois ou de faire des circumambulations deux fois, sauf s’il y a une lacune dans le premier jeûne ou la première circumambulation qu’on ne peut compenser qu’avec un rattrapage. Par contre, ce que l’homme a les capacités d’accomplir comme actes d’obligation, en fonction de ses possibilités, sa conscience est libre par rapport à cela, comme a dit le Très Haut : (Allah n’impose à l’homme une chose qui soit au-dessus de ses moyens.) (S2, V286) Et de Sa parole : (Craignez donc Allah autant que vous le pouvez.) (S64, V16) La cinquième : La différence entre les menstrues et les lochies. En effet, lorsqu’une femme est en état de menstrues, une fois qu’elle s'est purifiée avant la fin de son cycle, il est permis à son époux. d’avoir des relations charnelles avec elle, sans aucune appréhension. Par contre, en cas de lochies, lorsque la femme se purifie avant les quarante jours, il est répréhensible pour son époux d’avoir des rapports charnels avec elle, selon l’opinion la plus connue. Cependant, le plus juste est qu’il ne lui est pas répréhensible d’avoir des rapports charnels avec elle. C’est l’opinion de la majorité des jurisconsultes. Source : « Fiqh Ous salat de la femme » Page 4 Le vrai visage de l’islam - N°016 du 05 juin au 05 juillet 2014 Société LE JOUR DU JUGEMENT DERNIER Un jour inéluctable Elles sont nombreuses les personnes qui croient ou doutent de l’avènement d’un jour où Dieu lui-même jugera ses créatures. C’est ce qui explique les crimes et autres formes de cruauté que les fils d’Adam perpètrent sur la terre. Quand on voit comment les mosquées se remplissent de fidèles musulmans et que pendant ce temps des hommes, femmes et enfants croupissent dans une misère indescriptible, on se demande parfois, où se trouve. L'importance de la foi ? Le sang est versé injustement à chaque instant. Les infractions à la loi de Dieu sont les choses les mieux partagées. La religion de Dieu est instrumentalisée pour servir à des fins inavouées. Les gens ont-ils oublié le Grand jour du jugement ? Tout porte à croire à cela. Dans le lot, il y a un premier groupe d’individus qui ne croit pas à la résurrection et au jugement divin. Il y a aussi un groupe composé d’individus qui doutent de la réalité du jugement dernier. La terre de Dieu est corrompue par les maux qui la minent. Les hommes fabriquent des produits de consommation nuisibles à leur propre santé et cela se fait sous la bannière de la richesse. Des armes sont fabriquées et vendues à des pays pauvres pour qu’ils s’entretuent au profit de multinationales. Les nations les plus fortes sont celles qui plient les plus faibles à la subordination économique et politique, et cela au péril d’innocentes personnes. Les guerres sont des occasions. ASSOCIATIONS DES MUEZZINS SEYD BILAL DU BURKINA FASO Don de vivres à une cinquantaine de veuves Les Muezzins du Burkina apportent leur contribution aux personnes vulnérables. Ils ont procédé à la distribution de dons le 04 mai 2014 à leur siège à Ouagadougou. Créée pour venir en aide à ses membres et aux problèmes liés à la société, l’Association des musulmans Seyd Bilal du Burkina Faso reste fidèle à ses objectifs. C’est dans cette dynamique qu’elle a choisi la date du 04 mai 2014 pour faire une remise de vivres, notamment du riz, à une cinquantaine de veuves. En rappel, l’association Seyd Bilal fait allusion au tout premier muezzin qui a occupé ce poste de muezzin à la Mosquée de Quba et plus tard à la Mosquée du prophète (psl) à Médine. Pour ces Muezzins, c’est rendre hommage à ce premier muezzin et travailler également pour faire la promotion de l’Islam. Dans ces propos, le président de l’association, Mohammed Derra, nous dit que ces mêmes pays cherchent à pouvoir vendre des armes afin de se remplir les caisses. Pendant ces périodes de guerre, des femmes sont... Victimes d’abus sexuels. Des enfants deviennent orphelins. D’une autre manière, la promotion de la morale dans les familles, les services, dans la vie sociale et politique tend à disparaître. Ce sont de nouveaux systèmes qui régentent la vie actuelle sous la protection des grandes instances internationales comme, entre autres : l’homosexualité, la prostitution… Tout le malheur que le monde actuel traverse est le résultat de ce que les hommes ont fait. L’être humain s’obstine à faire le mal pour son propre ego. Le pire, c’est de donner ses impressions sur leur geste : « Nous nous réjouissons de savoir que ces vivres soulageront, un tant soit peu, la souffrance des destinataires. Nous aurions bien voulu faire plus que cela, mais nos moyens sont limités ». Après la remise de vivres, le cap est mis sur le reste des activités inscrites dans le programme annuel de l’association des muezzins. Il s’agit, entre autres, de la mise en place des démembrements de la structure dans les autres villes du Burkina Faso. Elle Profite pour lancer un appel à toutes les bonnes volontés de lui venir en aide afin qu’elle puisse mener à bien ses activités. NANA, que l’on aime jouir de ces acquis en admirant du coin des regards d’autres personnes croupir dans la misère. Lorsque l’on observe, les États investissent plus dans l’armement que dans la lutte contre les problèmes sociaux. Dans une telle attitude, le recours à la spiritualité reste une nécessité. Mais comment ? Quand des hommes supposés être proches de Dieu sont cités par les médias en tant que pédophiles et homosexuels. D’autres sont cités en tant que terroristes. C’est encore eux qui incitent les gens à avoir une vie modeste tandis qu’ils construisent des habitats cossus et s’exhibent dans le luxe tout en clamant le mérite d’une vie rustique. La 17e édition des prix Galian a connu son dénouement le vendredi 23 mai 2014 à la Salle des Banquets de Ouaga 2000. Sur les 304 œuvres en compétition, seulement une quarantaine. D’œuvres ont été récompensées dans les prix spéciaux et officiels. Notre confrère et frère en Islam, Abdoul Moumini Ouedraogo, chef des programmes de Ridwane FM, a été distingué par le prix spécial du Ministère de la Justice, Garde des Sceaux, pour son magazine « Le temps de s’arrêter 61V2 : O vous qui avez cru, pourquoi dites-vous des choses que vous ne faites ? ». Tout ce constat rend vraie l’idée selon laquelle les gens ne croient pas sincèrement au jugement de Dieu, ils ne pensent pas à une autre vie en dehors de celle-là. Le jour du jugement dernier ne relève pas de l’ordre de la légende ou du mensonge. La réponse de Dieu à ce sujet, c’est que le jugement viendra sans aucun doute. C’est Dieu lui seul qui maîtrise l’heure concernant la fin définitive de toute existence. Ce qui est certain, c’est que le jugement nous surprendra. De la même manière que l’on ne peut pas s’empêcher de mourir, c’est ainsi que l’on ne pourra s’empêcher de comparaître devant le Grand Tribunal. Tous les dossiers pendants dans les... Tribunaux de ce monde vont être jugés au grand jour devant le tribunal divin. Dieu rendra justice à toute créature lésée dans ses droits. Et quiconque aura fait le bien, fût-ce du poids d’un atome, le verra. Et celui qui aura fait le mal, fût-ce du poids d’un atome, le verra également. « Allah n’est-il pas le plus sage des juges ? » AROUNAN.G Moumini Ouédraogo recevant son prix des mains du ministre de la Justice. Diffusé sur Ridwane FM le 19 juillet 2013, le numéro primé portait sur le thème : Jeunesse, mariage et divorce. L’objectif de ce prix était de récompenser l’œuvre qui aura de manière pertinente abordé des questions juridiques ou judiciaires et aura contribué le plus à la promotion et à l’accessibilité de la justice. Vivement que d’autres prix viennent rehausser encore plus l’image des médias islamiques burkinabè qui ne cessent de se multiplier. La direction Le vrai visage de l’islam - N°016 du 05 juin au 05 juillet 2014 Page 5 Culture BOUM DES ASSOCIATIONS ISLAMIQUES La nécessité d’un. Leadership L’avenir de l’Islam au Burkina Faso et des musulmans se trouve dans l’union des efforts des fils et filles de ce pays. À cela, il faut ajouter une organisation conséquente assortie d’un leadership en phase avec les enjeux du moment. À l’heure de l’éclosion des associations islamiques sur toute l’étendue du territoire, cette nécessité s’impose de plus en plus. Lorsque l’on jette un regard dans les écritures, notamment le Coran et la tradition du prophète (psl), qui sont les références normatives de l’Islam, le prophète (psl) et ses compagnons, surtout les 1400 personnes qui ont prêté allégeance au messager de Dieu sous l’arbre, sont restés fidèles aux engagements qu’ils ont pris de toujours soutenir la religion de Dieu et son Prophète. DE COULIBALY SAMSON À CHAMSOU-DINE Un converti raconte sa rencontre avec l’Islam. Ce fut sur les antennes de la radio Iqra 96.1 de Karasamba, fondateur de la ligue burkinabé à la lecture et à la mémorisation du saint Coran et défenseur de l’Islam, que Coulibaly Samson exposa le... cheminement qui l’a conduit à l’Islam. La conversion de ce monsieur est le fruit d’une quête de longue date qui se concrétisa en ce jour béni du 25 mai 2014. Sans faux-fuyant, il nous relate les raisons qui l’ont poussé à choisir la religion musulmane. Tout commença après la prière d’Icha (celle de 19 h 30), lorsque Kara-Samba reçut un appel venant d’un auditeur. Au cours du court entretien qu’il a eu avec l’intéressé, celui-ci dévoila son intention de devenir musulman. Il fut convenu qu’il passe au plateau de la radio pour rendre témoignage de son désir ardent d’embrasser l’Islam. Chose promise, chose due. Le monsieur arriva à la radio et c’est alors qu’il nous fit comprendre ses motivations les plus profondes. Lisez plutôt. Je m’appelle Coulibaly Samson. Je suis de Banfora et je réside à Ouaga depuis très longtemps, depuis 1999 pour être exact. Ce parcours est vraiment très long jusqu’à ce que je me retrouve devant vous ce soir. Je tiens à ce que vous m’écoutiez sérieusement. Je ne croyais pas que les Choses allaient prendre cette tournure. Mais j’avoue devant tout le monde que c’est la foi en Dieu unique qui s’exprime, ce n’est pas ma personne. Il y a longtemps que je gardais cette envie de faire partir des musulmans et de suivre la foi. Je voulais l’Islam mais je ne savais pas comment m’y prendre, c’était pénible pour moi vu que j’étais ignorant. Ce courage est venu par la radio IQRA avec les paroles tendres de Karasamba. C’est là que je me décidai à faire le pas, j’ai retrouvé la radio et j’ai demandé son numéro parce qu’il n’était pas présent. J’ai appelé pendant trois jours sans gain de cause et c’est aujourd’hui que je suis parvenu à l’avoir, tout de suite je lui ai expliqué mon intention. Maintenant, c’est vous dire que de conseil en conseil, d’une quête à une autre. Elles étaient toutes unies comme un seul corps pour le credo de l’Islam sans aucune division, encore moins des séparations. En ce XXIe siècle, l’on entend tous les noms ayant trait à la religion de Dieu et de son prophète. Rien qu’au Burkina Faso, l’on compte des centaines d’associations musulmanes défenseurs de l’Islam. Ce qui, a priori, est une chose noble dans la mesure où CHAMSOU-DINE, le nouveau converti qui nous parle mais nous n’entendons pas. Je suis autre, ma décision est prise et elle est ferme. Je vais devenir musulman. Ce choix n’est influencé par aucun motif, ni par le désir de vouloir marier une femme, ni une cause inavouée. Cette foi est sincère et pure, vous qui m’écoutez à ces instants. J’entends souvent des gens se convertir pour des raisons autres, mais pour moi c’est la foi. Cela vient du profond de moi ; dans son domaine, je fais de mon mieux pour soutenir la religion d’Allah. Pourvu que chacun ait à l’idée que cette communauté est une seule, et que l’intérêt de la communauté prime sur tout. Il aurait fallu, pour parfaire cette donne, qu’il y ait un leadership qui définisse et oriente les uns et les autres tout en prônant la sauvegarde de l’intérêt de tous les musulmans. Ce leadership reste encore mal défini. Ma maman, la voix que j’ai entendue à la radio IQRA venant de Kara-samba, c’est ce monsieur qui va me convertir, quel que soit le jour ou l’heure de sa disponibilité. C’est là qu’elle me recommanda de le joindre à la radio. J’aimerais donner des détails afin que les gens comprennent que ce n’est pas du hasard. La voix de Dieu est bien là, venue à Ouagadougou en 1999 pour chercher du travail, et j’avais une grande sœur protestante très acharnée dans sa foi. Elle nous a tous embarqués dans le protestantisme. À mon niveau, j’avais un livre islamique écrit en français et c’est ainsi que j’appris modestement comment faire les ablutions et certaines petites sourates. Ce livret m’a permis de comprendre, heureusement, une vue de l’esprit. Le prophète (psl) recommande à tout groupe de trois personnes croyantes de désigner un responsable, sinon Satan sera leur chef. Avec plusieurs tendances et associations au nom d’une même foi, si on n’y prend garde, le laxisme et la course aux intérêts égoïstes prendront le dessus. Ce sera la communauté toute entière qui en pâtira. Il y a de ce fait urgence et nécessité qu’il y ait un cadre de dialogue, de concertation entre les associations pour accorder les violons sur l’essentiel. Ce rôle est dévolu à la FAIB. Mais ce n’est un secret pour personne, elle n’a pas les moyens de sa politique. Qu’est-ce qui cloche en réalité ? Laxisme ou égocentrisme ? Ignorance ou absence d’ambitions ? Réponde qui peut. J'avais des ablutions et je les pratiquais à une heure et deux heures du matin à l’insu de ma grande sœur. Mais je ne savais pas comment s’arrêter, faire l’inclinaison, la prosternation, je m’asseyais seulement comme les musulmans ayant les pieds pliés. J’ai donc arrêté. C’est dans cet état d’esprit que j’ai parlé à Dieu pour qu’il me fasse musulman, quel que soit le temps que cela va prendre avant que je ne meure. Un jour, je me suis adressé à Dieu et lui ai demandé un boulot. J’ai même ajouté que s’il accédait à ma demande, je deviendrais musulman. Effectivement, j’ai gagné un boulot mais je ne... Je ne suis pas devenu musulman. Plusieurs fois, j’ai changé de boulot sans tenir ma promesse. Dieu a lavé mon dos, c’était désormais à moi de laver ma face. Mais plus les jours passaient, plus je voulais devenir musulman. Ça vient du fond de moi et je remercie Dieu pour cela. Donc, c’est à l’issue de ce résumé de témoignage de monsieur Coulibaly Samson en direct sur la Radio « la voix du saint Coran » qu’il prononça les deux attestations de la foi musulmane, lui ouvrant grandement la porte de l’Islam. Monsieur Coulibaly expliqua la signification de son nom Samson qui voudrait dire : « soleil d’espérance ». Un nom qui se concilie à celui que Ka-rasamba a proposé au nouveau converti : « Chamsou-Dine » qui signifie « le soleil de Dieu ». Les auditeurs ont appelé sur les ondes de la Radio Iqra pour faire des invocations au nouveau converti. Nous demandons à Allah d’agréer sa conversion et de nous guider tous sur sa religion. A.G Page 6 Le vrai visage de l’islam - N°016 du 05 juin au 05 juillet 2014 Culture ISLAM Les catégories de péchés Allah (SWA) a dans sa sagesse infinie subdivisé les péchés en capitaux ou majeurs (kabâ’ir) et en péchés véniels ou mineurs (saghâ’ir). Les héritiers des prophètes, pour ne pas dire les savants, les ont dénombrés pour mieux faciliter leur assimilation par le commun des mortels. « Ceux qui évitent les plus grands péchés ainsi que les turpitudes et qui ne commettent que des fautes légères. Certes, le pardon de Ton Seigneur est immense. » Sourate 53, l’Étoile, An-Najm, verset 32. Il dit également : « Si vous évitez les grands péchés qui vous sont interdits, Nous effacerons vos méfaits de votre compte, et Nous vous ferons entrer en un Lieu honorable. » Sourate 4, les Femmes, An-Nisâ’, verset 31. Les savants ont divergé au sujet du nombre et de la nature des péchés majeurs. Abû Tâlib Al-Makkî a mentionné dix-sept péchés tirés de la Sunnah. Ils se déclinent comme suit : Quatre dans le cœur : associer d’autres divinités à Dieu, persister dans la transgression de la loi de Dieu, désespérer de la Miséricorde de Dieu, ne pas craindre le châtiment de Dieu en pensant qu’Il ne sévira pas contre les transgressions dans ce monde. Quatre par la langue : porter faux témoignage, accuser injustement d’adultère une personne vertueuse et chaste, pratiquer la magie, mentir sous serment afin de s’emparer d’un bien ou afin d’avantager une personne qui est dans le tort. Trois liés au ventre : boire le vin ou toute autre boisson qui provoque la perte de la raison, dépenser à son propre profit l’argent des orphelins, vivre d’un argent issu de l’usure, laquelle est strictement interdite. Deux sont liés au sexe : commettre la fornication et la sodomie. Deux concernent les mains : tuer et voler. Un concerne les pieds : fuir l’ennemi au cours d’une bataille ; il n’est en effet pas permis de fuir devant un ennemi au plus deux fois plus nombreux. Un concerne le corps tout entier : l’ingratitude envers les parents, qui se manifeste lorsqu’une personne désobéit à ses parents et n’accomplit pas ses devoirs envers eux, ou envers. L’un d’eux, en termes de respect, de soins et de subvention à leurs besoins, qu’il s’agisse de besoins financiers ou affectifs. Tel est le point de vue d’Abû Tâlib Al-Makkî. Celui-ci n’a néanmoins pas classifié les péchés qu’il mentionne en péchés majeurs ou mineurs. Transformation d’un péché mineur en majeur. Prendre à la légère un péché mineur et persister à le commettre sciemment le rend certainement aussi lourd de conséquences qu’un péché dit majeur. Dieu a précisément loué ceux qui ne persistent pas dans la désobéissance (3 : 133-135) : « 133. Et concourez au pardon de votre Seigneur, et à un Paradis large comme les cieux et la terre, préparé pour les pieux, [...] 135. et pour ceux qui, s’ils ont commis quelque turpitude ou causé quelque préjudice à leurs propres âmes (en désobéissant à Allah), se souviennent d’Allah et demandent pardon pour leurs péchés — et qui est-ce qui pardonne les péchés sinon Allah ? — et qui ne persistent pas sciemment dans le mal qu’ils ont fait. » A contrario, un retour à Dieu. et une pénitence sincère efface un grand péché. Commettre sans cesse un péché dit mineur peut être plus grave que de commettre une fois un péché majeur. En effet, le plus grand mal c’est de prendre l’habitude de commettre le mal sans éprouver la moindre crainte de Dieu. D’ailleurs, le Prophète met l’accent sur l’effet de la constance sur la valeur d’une œuvre : « les meilleures actions sont les plus pérennes, même si elles ne sont pas d’une grande envergure ». Comme la valeur d’une bonne œuvre est multipliée lorsqu’elle est faite dans la durée, le poids du péché est multiplié lorsqu’il est commis de façon permanente ou répétitive. C’est pourquoi les pieux n’étaient jamais satisfaits de leurs bonnes œuvres et voyaient en chacun de leurs péchés une montagne sur le point de s’effondrer sur eux. Telle est la crainte du châtiment de Dieu. Les hypocrites, eux, trouvent leurs péchés, même les pires, aussi insignifiants qu’une mouche qui vint se déposer sur leurs visages puis reprit son vol... De plus, la crainte de la La conséquence des péchés est plus grande chez des savants pieux que chez les pieux au savoir limité. Le savoir contribue à la connaissance de Dieu ainsi qu’à la connaissance des péchés et de leurs conséquences. De même, la crainte de celui qui sait est supérieure à celle de l’ignorant qui, par son ignorance, ne mesure ni ses actes, ni ses mots, ni leurs conséquences. Il s’ensuit logiquement que le péché est d’autant plus grave que celui qui le commet sait pertinemment qu’il enfreint la loi divine. Pire encore, c’est de commettre le péché et n’éprouver aucune honte à le rendre public ou à l’afficher. Comme celui qui annonce haut et fort un péché pour se féliciter de l’avoir commis ! « J’ai ruiné le commerce d’un tel ! » « J’ai insulté tel autre ! ». Ceux-ci oublient que Dieu les laisse œuvrer, mais qu’un jour ils devront rendre compte du plus insignifiant de leurs mots et gestes. Au lieu de se repentir à Dieu, Qui n’a pas dévoilé les péchés qu’ils commettent secrètement, ils annoncent avec négligence leurs. péchés. Ils ont commis un péché, voilà un premier péché, ils l’ont rendu public, voilà un deuxième, ils séduisent ceux qui les écoutent et embellissent à leurs yeux le mal, voilà un troisième péché... « Celui qui établit une mauvaise pratique porte son péché et le péché de ceux qui l’ont suivi, sans que cela n’ôte quelque chose aux péchés de ceux qui l’ont suivi », nous apprend le Prophète Mohammad — paix et bénédictions sur lui —. Il en va de même pour celui qui est à l’origine d’une pratique louable. Telle est l’équité de l’islam. Par AW Le vrai visage de l’islam - N°016 du 05 juin au 05 juillet 2014 Page 7 Culture RAMADAN À NOS PORTES Astuces pour bien accueillir ce mois béni Allah le Très Haut dit (sens du verset) : « (Ces jours sont) le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc, quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il jeûne ! Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu’il jeûne un... nombre égal d’autres jours. - Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous, afin que vous en complétiez le nombre et que vous proclamiez la grandeur d’Allah pour vous avoir guidés, et afin que vous soyez reconnaissants ! » (Coran 2/185). Ce mois béni est une grande occasion pour le bien, la pratique cultuelle, la dévotion et l’obéissance (à Allah). Mais encore faudra-t-il savoir se préparer pour l’accueillir. Ramadan est un mois important, une belle occasion, un mois au cours duquel les bonnes œuvres sont décuplées, les mauvaises aggravées, les portes du paradis ouvertes et les portes de l’enfer fermées. Allah y agrée le repentir des auteurs de péchés et de mauvaises actions. C’est un mois dont le début est miséricorde, le milieu pardon et la fin affranchissement de l’Enfer. La préparation du Ramadan commence par un examen de conscience pour constater sa propre négligence dans la réalisation des exigences des deux attestations et dans l’accomplissement des obligations et l’abandon. des sources de plaisir inutile ou suspect. Le fidèle doit évaluer sa conduite afin que le Ramadan marque une accélération de sa progression dans la foi. Car celle-ci peut augmenter ou diminuer ; l’obéissance l’augmente et la désobéissance l’affaiblit. L’obéissance commence par la réalisation de la vraie servitude envers Allah Seul. Cela est marqué par la croyance ferme qu’Allah est le Seul qui mérite vraiment d’être adoré. Et puis on Lui consacre toute forme d’adoration sans rien Lui associer en cela. L’on doit aussi être convaincu que ce qui nous arrive ne pourrait pas ne pas nous arriver et ce qui nous a ratés ne pourrait pas nous frapper puisque tout est prédéterminé. Nous nous abstenons de tout ce qui s’oppose à la réalisation des deux attestations de foi et nous évitons d’introduire des innovations dans la religion et réaffirmons notre alliance et notre désaveu ; nous nous allions avec les croyants et déclarons notre hostilité aux infidèles et hypocrites. Nous éprouvons de la joie quand les musulmans. remportent une victoire contre leurs ennemis et nous suivons l’exemple du Prophète (SAW) et ses Compagnons et appliquons Sa Sunna et celle des califes bien guidés qui lui ont succédé. Nous aimons la Sunna et ceux qui l’appliquent et nous la défendons partout et toujours. Ensuite, nous faisons notre propre examen de conscience pour la négligence que nous manifestons dans les pratiques rituelles comme l’accomplissement des prières en groupe, le rappel d’Allah, le Puissant et Majestueux, le respect des droits du voisin, des proches et des autres musulmans. Il en est de même de notre laxisme relatif à la recommandation du bien, à l’interdiction du mal, à la recommandation mutuelle de la vérité, à la persévérance en cela, à la persistance dans l’abandon des mauvais actes et dans l’accomplissement des actes cultuels et l’endurance des décrets d’Allah, le Puissant et Majestueux. L’examen de conscience doit encore concerner les actes de désobéissance et l’acharnement aux plaisirs. Il s’agit alors de cesser tout acte. de désobéissance majeure ou vénielle ; qu’il soit accompli à l’aide de l’œil comme un regard porté sur un objet interdit ou par l’oreille comme l’écoute de la musique ou par le pied comme la marche vers ce qu’Allah le Puissant et Majestueux n’agrée pas ou par les mains comme leur usage contraire à l’agrément d’Allah ou par la bouche comme la consommation de ce qu’Allah a rendu illicite comme le fruit de l’usure ou de la corruption ou d’autres revenus qui entrent dans la rubrique : spoliation des biens d’autrui. Quelques aspects à prendre en compte : 1. Le repentir sincère Il est obligatoire en tout temps mais l’est davantage pour celui qui va entrer dans un mois béni et très important. Celui-là doit s’empresser à se repentir devant son Maître pour ses péchés et de liquider les droits qu’il doit à ses semblables afin d’entrer dans le mois béni pour s’occuper des actes cultuels le cœur sain et tranquille. Le Très-Haut a dit : « Et repentez-vous tous devant Allah, Ô croyants, afin que vous récoltiez le succès. » (Coran, 24:31). D’après al-Agharr ibn Yassar (P.A.a), le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) a dit : « Ô gens, repentez-vous devant Allah, car moi-même je le fais cent fois par jour. » (Rapporté par Mouslim). 2. L’invocation Il a été rapporté que certains ancêtres pieux invoquaient Allah six mois avant le mois afin qu’Il leur permette d’y assister, comme ils l’invoquaient pendant cinq mois après l’écoulement du mois afin qu’Il agrée leur jeûne. Aussi, le musulman doit-il invoquer son Maître Très-Haut pour qu’Il lui permette de vivre dans le bien-être physique et spirituel jusqu’à l’arrivée du mois de Ramadan. Il doit encore L’invoquer pour qu’Il l’assiste à Lui obéir au cours du mois et accepte ses actes. 3. Éprouver de la joie à l’approche de ce mois important Le fait d’atteindre le mois fait partie des grands bienfaits qu’Allah accorde au fidèle musulman. En effet, Ramadan est une occasion de bien faire. On y ouvre les portes du paradis et y ferme les portes de l’enfer. C’est le mois du Coran et des... Expéditions décisives dans notre religion. Allah Très Haut dit : « Dis : [Ceci provient] de la grâce d’Allah et de Sa miséricorde ; Voilà de quoi ils devraient se réjouir. C’est bien mieux que tout ce qu’ils amassent » (Coran, 10:58). 4. S’acquitter du jeûne obligatoire. D’après Abou Salamah : « J’ai entendu Aïcha (P.A.a) dire : il m’arrivait d’avoir à rattraper le jeûne et de ne pouvoir le faire qu’en Chaabane. » (rapporté par al-Boukhari, 1849 et par Mouslim, 1146). Al-Hafidz ibn Hadjar (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit : « On déduit de son souci de rattraper le jeûne en Chaabane qu’il n’est pas permis de retarder le rattrapage jusqu’à l’arrivée du prochain Ramadan. » Fateh al-Bari (4/191). 1. S’instruire pour connaître les dispositions qui régissent le jeûne et le mérite du Ramadan. 2. S’empresser à terminer les occupations qui pourraient détourner le musulman des pratiques cultuelles au cours du Ramadan. 3. S’asseoir avec les membres de la famille tels l’épouse et les enfants pour leur expliquer les... Dispositions concernant le jeûne et encourager les plus petits à jeûner. 4. Préparer des livres qu’on pourrait lire à la maison ou offrir à l’imam afin qu’il les enseigne au public en Ramadan. 5. Jeûner en Chaabane pour bien se préparer au jeûne du Ramadan. D’après Aïcha (P.A.a) : « Le Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) jeûnait au point que nous nous disions qu’il ne romprait plus son jeûne, puis il y mettait fin de sorte que nous nous disions qu’il n’allait plus jeûner. Je ne l’ai jamais vu jeûner un mois entier en dehors du Ramadan. Je ne l’ai jamais vu jeûner aussi fréquemment qu’en Chaabane. » (rapporté par al-Boukhari, 1868 et par Mouslim, 1156). D’après Oussama ibn Zayd : « J’ai dit, ô Messager d’Allah ! Je ne te vois pas jeûner au cours d’un mois comme tu le fais en Chaabane ? Il dit : « C’est un mois situé entre Rajab et Ramadan, mois auquel on ne fait pas attention. On y présente les œuvres au Maître de l’univers. J’aime qu’on présente mes œuvres alors que j’observe le jeûne. » (rapporté par an-Nasai, 2357 et jugé bon par al-Albani dans Sahih an-Nasai. Dans ce hadith, on explique la raison pour laquelle on jeûne en Chaabane, à savoir que c’est le mois au cours duquel on présente les œuvres (à Allah). Les ulémas ont cité d’autres raisons, à savoir que ce jeûne est comme la prière surérogatoire qui précède la prière obligatoire. La première prépare l’âme et l’excite à se livrer à accomplir l’obligation. Il en est de même du jeûne de Chaabane qui précède celui du Ramadan. 5. La lecture du Coran Salam ibn Kouhayl dit : « on disait que le mois de Chaabane est le mois des lecteurs du Coran ». Amr ibn Quays avait l’habitude, à l’arrivée de Chaabane, de fermer sa boutique et de se consacrer à la lecture du Coran. Abou Bakr al-Balkhi dit : « Le mois de Rajab est le mois de la culture de la terre. Le mois de Chaabane est celui de l’irrigation et le mois de Ramadan est celui du moissonnage ». Il ajoute : « le mois de Rajab est comme le vent et le mois de Chaabane comme le nuage et le mois de Ramadan comme la... pluie. Celui qui ne plante ni ne cultive en Rajab et n’arrose pas en Chaabane, comment celui-là pouvait-il récolter en Ramadan. Voilà que Rajab s’est écoulé... Que vas-tu faire en Chaabane ? Si tu veux profiter du Ramadan, voilà l’état de ton prophète et l’état des ancêtres pieux au cours de ce mois béni… Quelle est ta position par rapport à ces actions et grades ? » Par Abu Waqâss Page 8 Le vrai visage de l’islam - N°016 du 05 juin au 05 juillet 2014 Nos pieux prédécesseurs Les larmes du calife Haroun Les gens appelaient Sufiyân Ibn Sa‘id At-Thawrî - qu’Allâh lui fasse Miséricorde - « Le chef des croyants dans le hadith ». Il naquit en l’an quatre-vingt-dix-sept. Il partit de Koufa à Bassra en l’an cent cinquante-cinq. Il mourut à Bassra en l’an cent soixante et un. Il était le savant de la communauté, son dévot et son ascète. Ses qualités étaient nombreuses. L’Imam Ibn Balbân ainsi qu’Al Ghazali - qu’Allâh leur fasse Miséricorde - et d’autres qu’eux ont rapporté que lorsque Ar-Rachîd - qu’Allâh lui fasse... Miséricorde devint calife, tous les savants, accompagnés de leur famille, vinrent lui rendre visite, excepté Sufiyân At-Thawrî qui ne lui rendit pas visite, et ce, alors qu’il y avait des liens d’amitié entre eux. Partons à la découverte d’une conversion de deux dévots. Cette attitude blessa Ar-Rachîd qui lui adressa alors une lettre dans laquelle il lui dit : « Au Nom d’Allah le Clément le Miséricordieux, De la part du serviteur d’Allah, Hârun, le chef des croyants à son frère en Allah Sufiyân Ibn Sa‘id At-Thawrî. Tu sais qu’Allah subhana wa ta‘ala a lié les croyants par des liens de fraternité. Quant à moi, je te considère comme mon frère en Allah, et pour cette fraternité, je n’ai pas rompu les liens d’amitié que j’ai pour toi. J’ai en moi une grande amitié pour toi et je suis à ton entière disposition. S’il n’y avait pas les responsabilités dont Allah subhana wa ta‘ala m’a chargé, je serais venu à toi, même à quatre pattes, et ce, en raison de l’amour que j’ai pour toi dans mon cœur. Sache, ô Abu ‘Abdallah. Qu’il n’y a pas un de nos frères à tous les deux qui ne soit venu me rendre visite et me féliciter pour les fonctions qui m’ont été confiées. J’ai ouvert la trésorerie et je leur ai donné des cadeaux magnifiques, ce qui m’a fait plaisir et qui m’a réjouit. J’ai trouvé que tu as tardé à venir me voir, et c’est pour cette raison que je t’écris cette lettre pour t’informer du désir ardent de te voir que j’éprouve envers toi. Oh Abu ‘Abdallah ! tu connais les hadiths qui ont été rapportés au sujet du fait de rendre visite au croyant et d’entretenir les liens avec lui, alors dès que ma lettre te parviendra, empresse-toi de venir à moi ! Puis, il remit la lettre à ‘Ibâd Atalquânî -qu’Allâh lui fasse Miséricorde- et lui ordonna de la lui transmettre et d’observer attentivement tous ses faits et gestes, petits et grands, afin de l’en informer. ‘Ibâd a dit : « Je partis avec la lettre à Koufa et je trouvai Sufiyân -qu’Allâh lui fasse Miséricorde-, dans sa mosquée ». Lorsqu’il me vit de loin, il se leva et dit : « Je recherche protection auprès d’Allah, Celui qui entend, Le Grand Savant, contre le diable, le maudit ! O Allah, je recherche protection auprès de Toi, contre la personne qui frappe à la porte, excepté si elle vient avec du bien ! Je descendis de mon cheval à la porte de la mosquée, Sufiyân se leva et se mit à prier, alors que ce n’était pas le moment de la prière. J’entrai et je donnai le salut, mais aucune personne présente dans l’assemblée ne leva la tête vers moi. Je restai debout et aucune d’entre elles ne me proposa de m’asseoir. Face à leur air imposant, je fus pris de tremblements. Je lui lançai alors la lettre. Lorsqu’il vit la lettre, il se mit à trembler et s’en éloigna comme si c’était un serpent qui venait à lui, et ce, alors qu’il se trouvait à l’endroit où il faisait la prière. Il se mit en position de génuflexion, se prosterna et salua. Ensuite, il mit sa main dans sa manche et prit la lettre et la retourna, puis il la lança à la personne qui se trouvait derrière lui et dit : « Que l’un... » d’entre vous la lise, car je demande pardon à Allah, de toucher une chose qu’un tyran a touchée de ses mains ». ‘Ibâd ajouta : « L’un d’eux tendit sa main vers Sufiyân alors qu’il tremblait, comme si c’était un serpent qui le mordait, puis il la lut. Ensuite Sufiyân émit un sourire d’étonnement ». Lorsqu’il termina de la lire, il lui dit : « Retournez-là et écrivez à ce tyran derrière sa lettre, car s’il s’est procuré le papier de la lettre d’une manière licite, il sera récompensé pour celle-ci, par contre, s’il se l’est procuré d’une manière illicite, alors il se fera brûler avec, et rien de ce qu’un tyran a touché avec sa main et qui peut pervertir notre religiosité ne restera auprès de nous ». On lui dit alors : « Que devons-nous écrire ? ». Il répondit : « Écrivez : Au Nom d’Allah le Clément le Miséricordieux, de la part du serviteur et du pécheur Sufiyân, à l’attention du serviteur berné par l’espoir de vivre longtemps, Hârun, celui à qui la douceur de la foi, ainsi que le plaisir de la lecture du Coran. ont été enlevés. Je t’écris afin de t’informer que j’ai coupé les liens avec toi et que j’ai rompu l’amitié que j’avais pour toi. Tu as fait de moi un témoin contre toi, et ce, car tu as reconnu toi-même, dans ta lettre, que tu as assailli la trésorerie des musulmans, et que tu as dépensé et gaspillé à tort ; sache que je témoigne contre toi, moi et mes frères qui ont assisté à la lecture de ta lettre, et nous allons nous servir de ce témoignage auprès du Juge Juste. Ô Hârun ! Tu as assailli la trésorerie des musulmans sans leur consentement ; les nouveaux venus à l’Islam, ainsi que ceux qui s’occupent d’eux et qui se trouvent sur la terre d’Allah, les combattants pour la cause d’Allah et les orphelins t’ont-ils agréé pour ton acte ? Ceux qui connaissent le Coran par cœur et les gens de science, c’est-à-dire ceux qui mettent cette dernière en pratique, t’ont-ils agréé pour cet acte ? Les orphelins et les veuves t’ont-ils agréé pour cet acte ? Les gens parmi tes sujets t’ont-ils agréé pour cela ? Alors ô Hârun ! Serre ta ceinture et prépare les réponses que tu vas donner lors de ton interrogatoire et arme-toi de patience pour les malheurs que tu vas subir. Et sache que tu vas te tenir debout entre les mains du Juge Juste, alors crains Allah pour toi-même, et ce, si t’ont été ôtés la douceur de la science et de l’ascétisme, les plaisirs du Coran et le fait de t’asseoir avec les bienfaisants, et que tu as accepté pour toi-même d’être un tyran et d’être pour les tyrans un chef. Ô Hârun ! Tu t’es assis sur le trône et tu t’es habillé de moelleux ; tu as baissé les rideaux devant ta porte et tu t’es assimilé au Maître du monde avec ton planton ; ensuite, tu as mis devant ta porte tes soldats tyrans, qui oppriment les gens et qui ne sont pas justes ; ils boivent du vin et ils punissent ceux qui boivent le vin, ils commettent l’adultère et ils punissent celui qui commet l’adultère, ils volent et ils coupent la main du voleur, ils tuent et ils punissent celui qui tue. Ces jugements devraient tout d’abord s’appliquer à toi et à... Eux, avant qu’ils ne soient appliqués sur les gens. Ô Hârun ! Quel sera ton état demain lorsque l’on criera auprès d’Allah : « Rassemblez les injustes et leurs épouses » [Coran 37 : 22], « Où sont les tyrans et leurs aides ? » Et que l’on te mettra devant Allah subhana wa ta‘ala alors que tes deux mains seront attachées à ton cou. Seules ta justice et ton équité pourront les détacher. Les tyrans seront autour de toi, et toi tu seras leur chef pour les guider vers l’enfer. C’est comme si je te voyais, alors que tu es attaché par une courte corde au cou et que tu endures les souffrances. Tu vois tes bonnes actions dans la balance des autres personnes, et les mauvaises actions des autres personnes s’ajoutent aux tiennes dans ta balance, tu vis malheur sur malheur et ténèbres sur ténèbres. Alors, Ô Hârun ! Crains Allah subhana wa ta‘ala en ce qui concerne tes sujets, et prends soin de la communauté de Mohammad -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallam-. Sache que ce que tu possèdes ira à autre que toi, et il en est de... même pour la vie terrestre qui se déplace d’une personne à l’autre. Certaines personnes font des provisions qui leur seront utiles, d’autres personnes perdent leur vie terrestre et perdront leur vie de l’au-delà. Fais attention et prends garde de m’écrire après cette fois, car je ne te répondrai pas et reçois mes salutations. Ensuite, il jeta la lettre ouverte sans la plier et sans la signer. Je la pris et je me dirigeai vers le marché de Kouffa, alors que le sermon avait produit en moi un grand effet. Je poussai un cri en disant : « Ô habitants de Kouffa ! Qui désire acheter un homme qui fuit Allah pour se diriger vers Allah ? » Ils vinrent à moi avec les dinars et les dirhams, je leur dis alors : « Je n’ai pas besoin d’argent, mais j’ai besoin d’un manteau de laine rêche et d’une cape en coton. Je pris cela et j’ôtai les vêtements que je portais sur moi avec lesquels je me présentais devant le chef des croyants. » Je me mis à conduire un cheval de charge jusqu’à ce que j’arrive devant la porte de Hârun. Qu’Allâh lui fasse Miséricorde, le chef des croyants, et ce, en marchant pieds nus. Ceux qui étaient devant la porte se moquèrent de moi, puis ils demandèrent la permission pour me permettre d’entrer. Lorsque Hârun me vit dans cet état, il se leva puis se rassit, puis il se leva et se mit à se frapper la tête et le visage, puis il appela au malheur et à la guerre et dit : « Le messager a gagné, alors que l’expéditeur a perdu ; que m’importe les biens de la vie terrestre, alors que la royauté va m’être prise rapidement ? ». Je lui lançai le courrier ouvert de la même manière qu’il me fut remis. Il se mit à le lire, alors que les larmes coulaient sur ses joues et qu’il sanglotait. Certaines personnes présentes dans son assemblée s’exclamèrent : « Ô chef des croyants ! Sufiyân a fait preuve de manque de respect envers toi, alors pourquoi ne pas envoyer quelqu’un lui mettre des chaînes lourdes et l’emprisonner, afin qu’il serve de leçon pour autrui ! ». Hârun dit alors : « Laissez Sufiyân ! Ô adorateurs de la... Vie terrestre ! Car le prétentieux est celui que vous avez trompé ; par Allah, le malheureux est celui avec qui vous vous asseyez ! Sufiyân est une communauté à lui tout seul. » Ar-Rachîd - qu’Allah lui fasse Miséricorde - conserva la lettre de Sufiyân - qu’Allah lui fasse Miséricorde - et il ne cessa de la lire après chaque prière et il pleurait, et ce, jusqu’à ce qu’il mourut. Rassemblés par Abu Waqâss. Source : L’histoire des Compagnons et des Pieux Prédécesseurs. Le vrai visage de l’islam - N°016 du 05 juin au 05 juillet 2014 Page 9 Actualité BOKO HARAM Une menace pour l’islam et la paix De mémoire d’homme, jamais une secte islamiste n’a réussi autant à faire parler d’elle sur le continent noir, si ce n’est Boko Haram. Cette secte, symbole du malheur et de la désolation par essence et par excellence, Boko Haram a certainement ravi la vedette à Al Qaïda au Maghreb islamique, cette autre secte, tristement célèbre. Boko Haram a franchi le Rubicon par le rapt au Nigeria de plus de 200 filles, jeunes filles dont L’âge varie entre 12 et 17 ans au sein de leur lycée. Ce groupe dont on connaît mieux la cruauté de ses actes que les idéaux qu’il défend, avance des arguments pour légitimer ses actes au nom de l’Islam. Sic. Au jour d’aujourd’hui, nul ne connaît encore ses modes opératoires. Sans oublier qu’en fondant ses agissements sur notre noble religion, elle réussit sadiquement à gagner le cœur de certains musulmans. C’est dégueulasse ! De quel Islam Boko Haram parle-t-elle ? Ce n’est sans doute pas l’Islam prêché par notre noble prophète au VIIe siècle qui prône la paix, l’amour de tous les fils d’Adam de manière générale, la sacralisation du sang, de la dignité, de l’honneur des êtres humains. Certainement pas ! S’il y a encore des musulmans qui croient au fantasme de ce groupe, qu’ils reviennent à la raison, et sachent que nulle part dans l’Islam, la violence, les assassinats n’ont été vénérés. Ayons à l’esprit que cette secte est hors-la-loi. Les actes de cette secte sont contraires à l’esprit, à la lettre et à la... morale islamique. C’est pourquoi le combat à mener contre Boko Haram doit venir d’abord des musulmans. L’action des musulmans s’impose. L’Islam est une religion basée sur le Coran et la Sunna et la bonne compréhension des pieux prédécesseurs. Boko Haram veut faire croire au monde entier qu’elle puise la source de ces agissements funestes dans le Livre d’Allah et dans la Sunna du prophète. Elle veut faire croire que la propagation de la violence, ces autres pratiques immorales aux antipodes de l’Islam, sont voulues par la loi islamique. Alors que le Coran nous incite au bien et nous met en garde contre la perpétration du mal sur la terre d’Allah. Il nous dit même que celui qui fait vivre un fils d’Adam, c’est comme si cette personne avait fait vivre tout le genre humain. Et que celui qui cause la mort à un fils d’Adam, c’est comme si cette personne avait causé la mort à tous les habitants de la terre, tellement son péché est énorme. À combien de personnes innocentes Boko Haram a-t-elle ôté injustement la vie depuis sa... Naissance en 2003 ? Dieu nous met en garde de ne pas semer le désordre sur terre. Combien de fois Boko Haram a causé la désolation, la destruction ? Ce n’est certainement pas le jihad pratiqué par le Prophète et ses compagnons que Boko Haram dit vouloir perpétuer. Si on s’en tient au simple fait que le jihad contenait des règles strictes comme le fait de ne s’attaquer qu’aux soldats et d’épargner les femmes, les vieilles personnes, les enfants, ceux qui restent dans leurs demeures et même d’épargner les animaux, les arbres…, on se rend compte que Boko Haram a certainement d’autres aspirations loin de l’Islam qui motivent ces actes. L’enseignement vrai que le Prophète nous a légué nous dit que le musulman est celui dont les gens sont à l’abri de son mal. Il ne cause du tort ni par ses actes ni par les paroles qu’il prononce. Nous savons également que le Coran commande aux musulmans de prendre le Prophète (psl) pour modèle de vie. Le Prophète avait mis sa communauté en garde contre toute innovation. Hétérodoxe, car celle-ci est égarement et tout égarement conduit à l’enfer. Aucun verset coranique ou hadith ne peut se constituer comme une justification des actes de Boko Haram. C’est pour cela que le prophète (psl) dit ceci : « Celui qui institue une pratique qui ne figure pas parmi les nôtres, on lui renvoie son acte ». Le Coran incite à s’éloigner des gens pervers et associateurs. Le silence et encore moins le laxisme ne sauront résoudre les problèmes. Les musulmans doivent dénoncer publiquement, à travers des conférences et autres canaux, cette secte, les croyances qu’elle véhicule, leur éloignement du livre d’Allah et les dangers qu’ils représentent pour l’Islam. Après les musulmans, la responsabilité aux Africains. Les Africains se sont démarqués par leur passivité. L’on prend connaissance de ce qui se passe comme transgression de la dignité humaine, on hausse la tête et ça s’arrête là. Pourtant Boko Haram a un background qui justifie que l’on mette tout en marche pour mettre fin à ses agissements : Le 22 décembre 2003, première offensive de la secte contre les forces de sécurité. LA RÉACTION DES MUSULMANS AMÉRICAINS À BOKO HARAM Islam pour libérer, pas pour servir. Comme on aime le dire à travers notre philosophie de l’Islam vrai et sincère, tout musulman ayant dans son cœur le souci de sa foi se doit de réagir face à des situations diaboliques et sataniques dans lesquelles le nom de l’Islam est mis au-devant de la scène. C’est ainsi que les musulmans Noirs Américains ne se sont pas fait attendre dans l’offensive contre cette secte qui se nomme Boko Haram. En guise de rappel, c’est elle qui enleva les filles dans leur internat du 14 au 15 avril. Le motif de l’enlèvement de ces jeunes lycéennes est de les traduire en esclavage et de marier de force la plupart d’entre elles. C’est pour cette raison, qu’elle soit sadique et diabolique, que les Noirs. Juillet 2009, les forces de l’ordre affrontent les activistes de la secte pendant cinq jours. Bilan : 700 morts dont 300 activistes. C’est dans cette attaque que le Fondateur Mohamed Yusuf, théologien, étudiant de l’Arabie Saoudite, trouva la mort. En juillet 2011, l’actuel leader Abouba-car Shekau se proclama chef de la secte. Il y eut une escalade de violence qui fit des milliers de morts. En août 2011, attentat de Boko Haram contre le siège des Nations Unies à Abuja : 32 morts. En mai 2013, l’état d’urgence est instauré dans le nord-est du Nigeria. L’armée bombarde des villages suspectés d’abriter des membres de Boko Haram. En réponse, la secte ravage des villages soupçonnés de soutenir l’armée et, tout récemment, le rapt des filles, sans oublier que chaque jour que Dieu fait a son lot de tueries, d’attentats meurtriers… Le constat est plus qu’amer. Pour éviter à l’Islam de telles accusations, il nous faut améliorer nos comportements et enseigner le vrai Islam. Cet Islam, fondé sur le Coran, la sunna et basé sur la bonne compréhension, sinon l’Islam ne cessera d’être victime de tels illuminés comme la secte Boko Haram, ce groupe terroriste, narcotrafiquant. A. Guigma américains, ayant Vu l’Islam comme une source de résistance à la ségrégation raciale de l’homme blanc, le voient déshonoré en cet acte d’Aboubacar Sekau, le leader de cette secte. Pour ces Américains noirs, l’Islam les a libérés, ils ont retrouvé le sens de la dignité avec cette religion musulmane. Elle qui fit comprendre que tous les êtres humains sont égaux. À voir que c’est le contraire qui est enseigné par ces activistes de Boko Haram, ils sont consternés et ils appellent ces personnes à rendre les filles à leurs parents et à stopper leur barbarie à l’encontre des innocentes populations. Source : AFP Page 10 Le vrai visage de l’islam - N°016 du 05 juin au 05 juillet 2014 Initiative AGENCE DES MUSULMANS D’AFRIQUE OU DIRECT AID Koumba Boly visite les chantiers L’Agence des musulmans d’Afrique (AMA), devenue Direct Aid, convia la ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation, Koumba Boly, le 25 avril 2014 afin de lui faire constater de visu les travaux déjà abattus par l’ONG et les perspectives en cours. Cette La tournée s’est déroulée essentiellement au sein du centre de « l’AMA » au quartier Zone 1 ex-secteur 28. De la bibliothèque scientifique en passant par la maternité et le centre de santé, sans oublier le Centre professionnel de formation au tissage, à la couture..., rien ne fut négligé. Koumba Boly fut également désignée comme marraine du séminaire de formation des directeurs d’écoles de l’AMA sous le thème « rôle et place du directeur d’école ». En ce jour du 25 avril 2014, l’AMA décida de mettre au parfum les premiers responsables de leur pays d’accueil de l’évolution de leurs activités au Burkina Faso. C’est la ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation, Koumba Boly, qui fut la vedette de cette journée. Des propos tenus par le représentant du Directeur général de l’AMA venu du Koweït pour cette occasion, on retiendra que le début de l’installation de l’ONG au Burkina Faso date de 1986. Elle a signé une convention avec l’État le 29 janvier 1988. L’agence des musulmans d’Afrique, aujourd’hui, Direct Aid/AMA, reconnue en 2004 par l’État du Burkina Faso pour ses actions en faveur des populations depuis plus de deux décennies, a reçu une médaille de Chevalier de l’ordre de mérite. « Le but de notre ONG, c’est de servir les communautés africaines surtout le monde rural sans aucune distinction quelconque, de contribuer à l’amélioration du niveau de vie des populations et de mettre l’accent sur l’éducation en tant que moyen efficace d’insertion sociale », a dit le représentant du DG. Direct Aid intervient au pays des hommes intègres dans les domaines tels que l’hydraulique par la réalisation des puits à grands diamètres et des forages, l’éducation et l’alphabétisation par la construction et la gestion des écoles, des centres d’alphabétisation et l’octroi d’aides sous forme de bourses aux élèves et étudiants. Il est ressorti de son discours que la santé des populations est une priorité pour l’ONG. En effet, l’AMA a construit et gère des centres médicaux à Ouagadougou, à Bobo-Dioulasso, à Fada N’Gourma et. à Pô. Il en est de même du volet protection sociale. À ce niveau, elle a construit des centres socio-éducatifs composés essentiellement d’orphelinats et des centres de formation en métiers dans quatre régions du Burkina. En dehors de ces efforts investis, l’AMA aujourd’hui Direct AID, excelle dans le volet de distribution de vivres pendant les périodes de soudure et de famine, l’assistance des familles nécessiteuses et le secours d’urgence en cas de calamités naturelles. L’ONG agit dans le domaine de l’enseignement primaire depuis la rentrée scolaire 1995-1996 jusqu’à nos jours. Elle possède 11 écoles primaires et un collège d’enseignement général. Plus de 2537 élèves fréquentent ces écoles. À cela, il faut ajouter que de 2008 à 2013, l’ONG a investi plus de 87 millions de francs CFA dans le domaine de l’éducation. Lors de cette importante rencontre, l’ONG a rassuré la première responsable de l’éducation de sa réponse positive sur le souhait de l’État burkinabé de compter l’ONG parmi ses partenaires dans sa. politique de développement humain durable afin de contribuer, un tant soit peu, à l’atteinte des objectifs de la SCADD. Après ce discours, la ministre a été invitée à découvrir les nouvelles initiatives de l’AMA. La bibliothèque scientifique fut le premier point de chute. Tour à tour, elle visita les centres de formation professionnelle, la maternité et le centre médical. Avant de prendre congé de ses hôtes, Koumba Boly a tenu à leur traduire toute la reconnaissance de l’État. « Je voudrais simplement dire Al-Hamdoulillâhi... ce que j’ai vu ce matin est extraordinaire et je ne pouvais imaginer qu’au Burkina il y a un îlot de paix, un espace où on donne le savoir, bref où on forge les futurs bâtisseurs de ce pays », a-t-elle dit. Elle a salué le fait que l’ONG ait jeté son dévolu sur les couches démunies, à savoir les orphelins et enfants vulnérables. « Le Burkina a fait un bond extraordinaire en matière de taux de scolarisation avec plus de 82 %. Les 20 % qui restent à combler sont constitués de ce type de... public, à savoir des enfants handicapés, des enfants de familles pauvres, des enfants nécessiteux que vous avez décidé d'accueillir dans vos différents centres. Au nom du gouvernement du Burkina Faso, je vous remercie », a-t-elle terminé. Juste après le départ de la ministre, un séminaire de 48 heures ouvrait ses portes où les directeurs d’école de l’AMA ont été outillés sur comment assumer pleinement leur rôle au sein des écoles de l’ONG. Z. ABLASSE Le vrai visage de l’islam - N°016 du 05 juin au 05 juillet 2014 Page 11 Faits et gestes CLOTURE DU SEMINAIRE DE BITTOU La cohésion des musulmans au centre des interventions Du vendredi 15 au 17 mai 2014, s’est tenu à Bittou un séminaire de formation islamique sous l’égide du Mouvement sunnite. Avec pour objectif de faire comprendre le vrai message de l’Islam, la cérémonie de clôture a été ponctuée d’interventions riches en enseignements. D’éminentes personnalités religieuses, à l’instar du Dr Mohammad Kindo et du Dr Ahmad Sawadogo, et des autorités administratives, ont rehaussé de leur présence cette cérémonie. Les populations de Bittou et environnantes sont venues massivement pour profiter des formations dispensées au cours du séminaire tenu du 15 au 17 mai 2014. C’est ainsi que nous avons vu succéder sur la chaire les différents intervenants, à l’instar du représentant du bureau du Mouvement Sunnite à Pouytenga. Ce dernier a tenu à remercier les fidèles pour leur mobilisation avant de remercier également les illustres hôtes venus de Ouagadougou. Il fut succédé par le Dr Mohammad Kindo. Pour le Savant, ce n’est pas la première fois qu’il y a de telles activités dans la localité. Il invite les musulmans de Bittou à fournir beaucoup plus d’efforts pour leur cohésion car sans cohésion, de telles initiatives ne peuvent pas avoir lieu. « Nous voyons que le travail abattu par des bureaux est appréciable. Mais nous ne devons pas dormir sur nos lauriers car beaucoup de défis restent à relever », a-t-il insisté. Il a par ailleurs prêché l’unification des musulmans à l’idéal de L’enseignement du prophète. Il a aussi prêché le bon comportement. « Tachez de répondre au mal par le bien, quel qu’en soient les raisons. Si parmi les musulmans il y a des frères qui commettent des erreurs, nous devons les encourager à faire le bien au lieu de nous mettre à l’écart pour dénigrer et diffamer des personnes. Cela n’est pas l’Islam que nous a enseigné le Prophète », a-t-il renchéri. Rendez-vous a été pris pour l’année prochaine. OUEDRAOGO.S Page 12 Le vrai visage de l’islam - N°016 du 05 juin au 05 juillet 2014 Faits et gestes SHARJAH CHARITY INTERNATIONAL ET L’ASSOCIATION DE BIENFAISANCE RAHMA Des sacs de riz et des cartons de macaroni pour les habitants de Baskuy. Les difficultés de la vie quotidienne ne laissent guère indifférents les responsables de ces deux grandes associations, notamment Sharjah Charity International et Rahma pour la bienfaisance. Contre vents et marées, elles sont encore venues à l’aide des habitants du quartier de Baskuy, un quartier de la ville de Ouagadougou. Deux mosquées. De cette zone furent bénéficiaires des dons composés de sacs de riz et de cartons de macaroni. C’était le 25 mai 2014. Les fidèles musulmans de ces deux lieux de culte se virent soulager par le don afin qu’ils puissent étancher un tant soit peu la canicule du moment. Pour ce faire, un sac de 25 kg et un sachet de macaroni étaient remis à quatre ménages. C’est au total 75 sacs de riz et 70 sachets de macaroni distribués d’un montant de 680 000 FCFA environ. Les raisons avancées par les bienfaiteurs sont le fait que leurs associations poursuivent comme objectifs le soulagement des populations les plus vulnérables en temps de soudure et de crise. A. Zoungrana, Le vrai visage de l’islam - N°016 du 05 juin au 05 juillet 2014, Page 13. Faits et gestes INTERNATIONAL ISLAMIC RELIEF ORGANISATION A MENTAO Des tonnes de vivres pour les réfugiés maliens, encore et toujours. « Secours islamique » est une ONG qu’on présente plus sur le territoire burkinabè. Cette organisation non gouvernementale dont le siège se trouve à Djeddah en Arabie Saoudite, créée pour apporter une aide constante aux pays en difficultés et aux personnes les plus défavorisées, est toujours restée fidèle à sa devise. C’est pour cette raison que le mercredi 14 mai 2014, elle a décidé de voler au secours des réfugiés maliens vivant à Mentao, un site situé dans la province du Soum. Ce sont des tonnes de vivres qui ont été distribuées aux hommes, femmes et enfants démunis présents sur le site. La cérémonie de remise a vu la présence de l’Ambassadeur de l’Arabie Saoudite, du Haut-commissaire de la province du Soum, du 1er adjoint au maire de la commune de Djibo, et de personnalités de marque. Son Excellence et le Cadi en échange. Le Cadi recevant son présent. L’année dernière à la même période, l’ONG « Secours islamique » avait procédé à la distribution de plus de 150 tonnes de vivres aux réfugiés sur ce même site de Mentao. Cette année encore, c’est avec le même motif : « Soutenons les familles réfugiées au site de Mentao », qu’elle s’est rendue dans cette... localité du Burkina Faso. La délégation des donateurs, avec à sa tête l’ambassadeur de l’Arabie Saoudite, a effectué une visite de courtoisie aux fidèles musulmans à la grande Mosquée. Ces personnes furent enchantées de recevoir des hôtes marqués venus spécialement pour elles. Il faut noter également la présence du Cheikh Geulgoji qui a d’ailleurs reçu des présents des mains des hôtes. L’Organisation entama son programme de distribution avec certains villages de Djibo dans la province du Soum, le 13 mai, avant la grande rencontre avec les réfugiés du site de Mentao. Cette rencontre à l’endroit des villageois a vu la distribution de 800 bidons (thermos) pour permettre à ces bénéficiaires de contenir de l’eau. Le mercredi 14 mai, un nouveau jour, les donateurs au Haut-Commissariat, Son Excellence, ont échangé avec le Haut-Commissaire pour les personnes bénéficiaires des vivres sur le site de Mentao. D’abord, comme le souhaite la tradition, les donateurs de l’ONG ont fait une incursion au Haut-commissariat de la province du Soum où l’ambassadeur du Royaume de l’Arabie Saoudite eut un échange très chaleureux avec le haut-commissaire à la personne de Mohammed Da. Cet échange s’est porté sur l’attachement du Royaume Saoudien aux peuples du Burkina Faso à travers la coopération bilatérale qui existe entre les deux pays. Le Burkina Faso, dans son attachement pour la résolution de crise dans le monde, avec Djibril Bassolé, membre de l’Organisation de Conférence Islamique (OCI). Tout naturellement, le Haut-commissaire a traduit toute sa reconnaissance à son excellence le Dr. Zahir et aux donateurs pour leurs disponibilités et leurs constants soutiens aux réfugiés. L’équipe poursuit son chemin en direction des sites hébergeant ces réfugiés d’infortune. C’est aux environs de 10h30 que la cérémonie débuta avec l’allocution du 1er adjoint au maire de Djibo, en la personne de Dicko Issa Idrissa. Dans son introduction, Page 14 Le vrai visage de l’islam - N°016 du 05 juin au 05 juillet 2014 : Faits et gestes. tion, son discours tout en remerciant Son Excellence, les donateurs, les chefs de bases au site de Mentao et autres responsables. Il a tenu à remercier ces personnes précitées au nom du conseil municipal pour la remise des vivres qui rentre en droite ligne dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. Il termina ses propos par encourager les donateurs à évoluer dans ce sens pour l’épanouissement des réfugiés. La parole fut donnée au porte-parole des réfugiés, M. Miftah, qui relata les difficultés que vivent leurs familles sur le site avant de traduire toute l’importance que représente à leurs yeux ce don. Le chef du bureau HCR, M. Biaise Antoine Rodriguez, n’a pas caché sa joie face à la délégation. Il fit comprendre dans son intervention que IIRO, entendez par là l’ONG, a été l’un des plus gros donateurs avec 150 tonnes de riz, du mil, du sucre en 2013. Et que le don de cette année qui consiste en 200 tonnes de petits mils et 50 tonnes de riz sera distribué aux 11 600 réfugiés répartis en 3 494. Familles est inestimable. Il a pro- Des bénéficiaires recevant des thermos de 10 litres mis aux responsables de l’ONG que les biens iront aux véritables bénéficiaires avant d’exposer la technique de distribution. Cette technique, selon le chargé de la distribution, se divise en deux étapes. La première, c’est le contrôle de l’identité de chaque bénéficiaire à travers les documents en sa possession. Ces deux documents sont la carte de ration et l’attestation. Après vérification de ces deux pièces, on calcule la quantité des vivres dont il a besoin et ensuite l’on passe à la phase de la distribution proprement dite. Ainsi, le riz par taille qui est de 2,5 kg a été remis à un individu d’un ménage. Donc, à un ménage composé de deux individus, il leur revient 5 kg de riz. Même calcul pour le petit mil dont 9,5 kg par taille pour un individu d’un ménage et 19 kg pour un ménage de deux individus. Pour ce faire, les agents du HCR isolèrent un groupe de bénéficiaires pour procéder à la distribution symbolique sous la. supervision des donateurs et des autorités en place. L’allocution du Haut-commissaire : « Son excellence le Dr. Zahir Al Anzi, ambassadeur de l'Arabie Saoudite au Burkina Faso ; El Hadj Cissé Moussa, représentant de VONG basée à Ouagadougou, donateur ; M. le premier adjoint au maire de la commune de Djibo ; Messieurs les membres de la délégation de IIRO ; Messieurs les chefs de base des ONG du site de Mentao ; Mesdames et Messieurs les représentants des réfugiés de Mentao ; Cadi Guelgoji, représentant la communauté musulmane du Soum ; autorités politiques, administratives, militaires et paramilitaires ; autorités coutumières et religieuses ; Mesdames et Messieurs les responsables d'associations ; distingués invités venus d’ici et d’ailleurs ; très chers réfugiés maliens ; populations de Mentao, Mesdames et Messieurs. Suite page 12 Le vrai visage de l’islam - N°016 du 05 juin au 05 juillet 2014 Page 15 Faits et gestes Suite de la page 11 Il y a des moments que le silence vaut mieux que la parole ; surtout en cette... Circonstance de joie. C'est le cas du haut-commissaire que je suis, parce que très comblé. C'est le cas, j'en suis sûr, de la population du site de Mentaou, très enthousiasmée par cette donation provenant de l'ONG du secours d'urgence. Aussi, les seuls mots qui me parviennent du fond du cœur, c'est merci et enfin merci aux généreux donateurs. Qu'il me soit permis d'exprimer ma profonde gratitude au représentant de l'ONG, un vaillant fils de la province du Soum ; ...dans cet même ordre d'idée, je dis merci à son excellence l'ambassadeur du Royaume de l'Arabie Saoudite et à la délégation qui l'accompagne. Depuis l'arrivée de nos frères maliens, son excellence a multiplié des efforts pour soulager un tant soit peu ces hommes et ces femmes en difficultés. Je voudrais par la même occasion traduire mes sentiments d'amitié et de reconnaissance à toutes celles et à tous ceux qui nous ont fait l'honneur de se joindre à nous pour l'heureuse circonstance. L'Organisation Islamique du secours d'urgence a encore laissé. parler son cœur, composé de 200 tonnes de petits mil, 50 tonnes de riz ; ce don qu'elle offre aux réfugiés du site de Mentao et aux populations hôtes vient à point nommé. En effet, au moment où les ressources se font de plus en plus rares, ajouté à la période de soudure, ce don vient combler de fortes attentes et conjurer surtout le spectre de la disette qu'on ne pouvait éviter autrement. Je salue à sa juste valeur l'initiative de l'ONG précitée. Au nom des réfugiés et hôtes, je lui adresse toute ma satisfaction, qu'Allah le Tout-Puissant vous ramène auprès de vos familles en toute santé. Impressions des autorités à l’issue de la cérémonie Son Excellence Dr. Zahir, Ambassadeur de l’Arabie Saoudite : Je suis très heureux et je remercie notamment le Haut-commissaire du Soum de même que toutes ces personnes présentes à cette cérémonie. Je remercie le bon Dieu qui nous a permis de venir en aide aux frères maliens réfugiés au Burkina Faso. La demande est toujours là. L’Arabie Saoudite est disposée à amener. L’aide où il est nécessaire. Comme vous le savez, l’ONG est une structure saoudienne, une entité de la Ligue islamique qui regroupe tous les pays musulmans. Donc, c’est un honneur pour nous de reprendre pour la deuxième fois ce geste de partage. Par la grâce d’Allah, les populations peuvent nous faire confiance. Le Royaume reste disposé à les accompagner. Quelques personnes de ressources se succédèrent dans la même dynamique, à savoir, des remerciements à l’endroit de l’ONG, donateurs. Le Haut-commissaire : Je suis très satisfait et même comblé. Vous n’êtes pas sans savoir que la période est critique. La famine, la disette frappent à nos portes. Ce don vient combler les attentes. Il conjure ce spectre. Je réitère mes vifs remerciements aux donateurs et que cela puisse se reproduire tous les ans. Le représentant du HCR sur le site de Mentao a vivement souhaité que ce soit au Mali que la prochaine rencontre se tienne. Que ce souhait soit exaucé. Le 1er adjoint au maire de Djibo : C’est de bonnes impressions. Comme je le disais, l’ONG est venue distribuer des vivres aux réfugiés de Mentao qui sont nos hôtes. Ils se trouvaient vraiment dans le besoin. Ce qui compte, c’est le geste, chose qui nous va droit au cœur. Au nom du conseil municipal, je remercie les donateurs. Nous souhaitons longue vie aux donateurs, afin qu’ils continuent d’œuvrer dans ce sens. El Hadj Cissé Moussa, représentant de IIRO, a déclaré : « D’abord, ce sont nos frères en humanité. Comme ils sont cruellement dans le besoin et que notre ONG s’inscrit dans cette philosophie, on ne pouvait qu’apporter notre aide à ces personnes par la grâce d’Allah. Ce don se compose de 200 tonnes de petits mil et de 50 tonnes de riz. Il est destiné à l’ensemble des réfugiés. Aujourd’hui, c’est la distribution symbolique et le reste sera géré par le HCR. Ce n’est pas la première fois que ce don a lieu, et InchAllah, ce ne sera pas la dernière fois non plus. L’année dernière, nous étions présents et nous serons toujours avec eux jusqu’à leur retour au Mali. » La journée d’hier, nous avons procédé... à une distribution de bidons (thermos) pouvant contenir 10 litres d’eau. Comme c’est une zone sahélienne, l’eau est quasiment une question quotidienne. Avec ce geste, on soulage un tant soit peu la demande des habitants. Page 16 Le vrai visage de l’islam - N°016 du 05 juin au 05 juillet 2014 bibo:issue 16 bibo:numPages 16 -- o:id 10590 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/10590 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2204 o:media/o:id 10610 19418 19419 19420 19421 19422 19423 19424 19425 19426 19427 19428 19429 19430 19431 19432 19433 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/6ade406a3bb7caf6c9c1b1e9a5fef1a045f219a0.pdf https://islam.zmo.de/files/original/fc0cbf61b565752c86f86aa512e38362af294028.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/184eb17f4f2814d1c1434343207011e350ce4919.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/8afccd29dc1264ecc477b992cd3e0d678c5b3f1a.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/1a35d0bc525a4d277c2da370440a0aa5dcfb9c20.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/07aaca1728fb5f5cb4fd553ddf1fc17f22cc0a15.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/885b9cf1e3c90d478323aca450a5f4bf28dca1f5.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/31bd35c5765c1079b0653f4b312980c1487b2753.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/cdb80fe19044c34c71b7daab481009c7db4ac136.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/022d5ee12537841e828356075d127117e18f6b76.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/9143ee7aff47aa0c0c4d442dac0fe021cff8b05d.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/32de788aa6e18fbbd7e5b780c7a4f9820a272886.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/c6895bc9ab530f8a0f8e71b1c0092810c6c0f855.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/a52696cdc167608a4c3bf1abebcbfa8374d60eab.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/3e976a52993eb28c619891680b0d9f55303c0b3d.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/05e42d1109ca1d84469b1f5db013f0ebb18cf488.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/7d8d5a8b363417f8c202ad0fd5e14a8481ffd818.jp2 dcterms:title Le vrai visage de l'islam #21 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/954 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/55 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1124 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/707 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1166 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/68 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/572 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/582 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/125 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/124 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/83 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/85 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/87 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/137 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2204 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2014-12-05 dcterms:identifier iwac-issue-0000174 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Mensuel islamique d'information dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/284 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/304 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/400 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/405 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/329 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/350 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/397 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/408 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/327 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/319 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/443 bibo:content L’Autre le vrai visage de l'islam Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 Mensuel d’information islamique - N° 021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015. Prix : 300 P CPA LE SALUT DE L'HUMANITE Une quête permanente du musulman CLIMAT SOCIOPOLITIQUE Juste mettre de côté les intérêts égoïstes EL HADJ OMAR TAPSOBA DU MPP « Les musulmans ont un rôle important à jouer dans la vie politique au Faso. » VIE POLITIQUE NATIONALE La FAIS muette comme toujours. PEINE CAPITALE DES ASSASSINS EN ISLAM Les conditions indispensables « La masturbation est-elle autorisée en islam ? » SERMON DU DR MUHAMMAD KINDO SUR LA SITUATION NATIONALE Une sortie jugée hybride IIRO MM6 243 boeufs aux habitants du Sahel et aux réfugiés Editorial LE SALUT DE L’HUMANITE Une quête permanente du musulman Le but de l’Islam est d’apporter au monde entier ce qu’il n’a pas encore. Le prophète (PSL) a été envoyé pour sauver l’humanité de la perversité et de la méchanceté. Il a accompli sa mission avec courage et succès. Désormais, c’est à nous que revient la responsabilité de poursuivre ce qu’il a commencé. Le salut des autres a toujours été le souci du messager d’Allah. Leur venir en aide, voilà ce à quoi il s’est toujours battu. Qu’ils soient des musulmans ou non. Au fil du temps, les choses ont changé dans le mauvais sens. Les musulmans, nombre d’entre nous, ne nous soucions pas de comment parvenir à amener les autres sur notre foi religieuse. Au contraire, nous les tournons en raillerie, nous ne nous préoccupons pas de leur sort. Ce qui est aux antipodes des textes et de l’esprit de notre religion. Le prophète (psl) de l’Islam conditionne l’acquisition de la foi vraie à l’amour de son prochain comme soi-même. Le croyant doit aimer son frère comme sa personne. Tout bon croyant doit également aimer tout individu humain quel qu’il soit à l’image de l’amour qu’il porte sur sa personne. Nous sommes tous dans une situation où nous recherchons l’agrément de Dieu. Cependant, certains ont eu la chance d’être guidés sur le chemin droit parce qu’ils ont été illuminés par la guidance de Dieu. D’autres, par contre, n’ont pas encore eu cette chance d’être guidés sur le droit chemin. Nous sommes cependant tous des fils d’Adam et nous vivons sur la même terre et sommes tous égaux en tant qu’êtres humains. C’est dire que ceux qui n’ont pas encore eu l’écho de l’Islam méritent notre attention afin qu’eux aussi retrouvent le chemin de la foi. Cela suppose qu’ils n’ont pas encore entendu les paroles qui les rassurent ou qu’ils n’ont pas encore été témoins des comportements venant des musulmans qui adoucissent leur cœur et l’orientent vers l’Islam. De toute évidence, voir des honnêtes et dignes personnes à côté de la plaque de la foi devrait nous plonger dans un sentiment de culpabilité ou du moins de tristesse. Si Dieu m’a guidé et illuminé mon chemin pour que je puisse avoir le salut un jour alors que rien ne l’y obligeait, je me dois de vouloir la même grâce pour tous ceux qui sont encore de l’autre côté. de la foi. Le musulman doit être à l’image d’un médecin conscient, avec comme souci premier le fait de voir ses patients recouvrer la santé. Dès lors qu’un patient vient à trépasser, il se jette la responsabilité, bien qu’en ne l’étant pas, et bien qu’en ayant utilisé tous les moyens à sa disposition pour parvenir à sauver son patient. Le musulman envers les autres, c’est aussi cela : ce sentiment de culpabilité permanente envers les non-musulmans. Il se doit de se reprocher le fait que les autres soient toujours dans l’égarement. En revanche, si nous allons repousser les gens parce qu’ils ne sont pas musulmans ou qu’ils sont des pécheurs, comment ces personnes auront-elles la chance de se convertir ? Comment sauront-elles que vous voulez leur administrer des remèdes efficaces à même de les guérir convenablement ? Ayons pitié des autres et ne nous réjouissons guère de l’égarement des gens, encore moins de leur péché. Le jour où tous prendront conscience de ce défi, ils sauront que le jihad est éternel, notamment pour sa... Personne, pour son voisin, son épouse, pour toute personne qu’il croisera sur son chemin. Ce monde est un champ comportant d’énormes épreuves pour les humains. L’Islam est la solution à toutes ces épreuves. Il nous appartient en tant que musulmans, d’aborder tous ces individus avec amour et la conviction d’apporter un changement dans leur existence. Comme des médecins à l’égard des patients, nous devons aller vers ces gens avec le remède qu’il faut. Les musulmans ne doivent pas se mettre en colère parce que les gens pèchent, ils devraient plutôt s’attrister parce qu’ils n’arrivent pas à se faire comprendre. Nous devons mettre l’accent sur notre manière de nous conduire. Le pire de tous, c’est vraiment de se moquer des autres, rire de leurs défauts. Cela est la preuve de notre insouciance et de notre manque de foi. AROUNAN.G RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/C'ÀO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10-01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Tiendrebéogo Ousmane Tél. : 76 00 73 34 Équipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba Zoungrana Ablassé Nébié Zakaria - Guigma Arounan Nana Moumouni Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60 Pour vos critiques et suggestions, veuillez contacter Rachid-production sous l’adresse : rachidproduction@yahoo.com ; guigma.haroun@yahoo.fr 01 BP 2481 Ouaga 01 Cél. : 76 93 60 93 - 79 91 05 66 Le vrai visage de l'islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015 Culture Comment perçoit-on les rêves en islam ? Quelle importance faut-il donner aux rêves ? Peut-on les faire interpréter ? Je fais souvent des rêves prémonitoires et je voudrais savoir comment l’islam explique ce phénomène. Il faut tout d'abord savoir que, d'après les sources musulmanes, les rêves sont de plusieurs types. Le Prophète (sur lui la paix) a dit : "Le rêve est de trois sortes : - le rêve où l'homme converse avec son âme ; - le rêve qui cause de l'effroi ("tahzîn"), provenant du diable ; - et le rêve véridique" (rapporté par at-Tirmidhi n° 2280). 1) "Le rêve où l'homme converse avec son âme" décrit ce que la psychanalyse contemporaine connaît bien : les messages du subconscient humain. L’homme voit en rêve ce qui, pendant l’état de veille, l’a marqué. L’homme voit également en rêve ce qu'il essaie de refouler, et ce genre de rêves peut lui révéler une part de ses désirs inavoués. 2) "Le rêve qui cause de l'effroi, provenant du diable" est le cauchemar. Il est provoqué, selon les mots du Prophète, par le démon, qui trouve là un moyen supplémentaire pour troubler l’homme. On ne doit accorder, selon l'enseignement du Prophète, aucune importance à ce genre de rêves, et c’est pourquoi cela ne sert à rien de le raconter. Ainsi, à un homme venu lui raconter qu'il avait vu en rêve que sa tête... s’en allait et qu'il essayait de la rattraper, le Prophète dit : "Lorsque le diable se joue de toi dans ton rêve, ne le raconte pas" (rapporté par Muslim, n° 2268). Si on fait de tels rêves, il faut, entre autres, demander à Dieu Sa protection contre le démon et ne le raconter à personne (rapporté par al-Bukhârî et Muslim). Pour ces deux types de rêves (rêve pur et psychique et cauchemar), il n’y a pas d’interprétation religieuse (ta'bîr) (Hujjat ullâh il-bâligha, tome 2 p. 531). Seul "le rêve véridique" est sujet à interprétation religieuse. Ce type de rêve est constitué : - du rêve qui contient une indication venant réellement de Dieu, - du rêve prémonitoire, - du rêve télépathique, - etc. En aucun cas, il ne s'agit de se fonder sur un rêve pour en vouloir à quelqu’un (parce qu'en rêve on aurait vu à son sujet quelque chose de déplaisant), ni pour établir ce qui est interdit, permis ou obligatoire (bref pas pour établir des règles - ahkâm). Prendre ce genre de rêve en compte veut dire que l'on peut en tenir compte dans la mesure où il nous donnerait une indication supplémentaire, dans tous les cas ne contredisant aucun principe établi. Le "rêve véridique" n'est pas synonyme de la bonne nouvelle ("bushrâ"). Il peut effectivement être une bonne nouvelle ("bushrâ") et être agréable. Mais constitue aussi un "rêve véridique" le rêve qui est vrai mais est déplaisant, parce qu'il constitue un avertissement venant de Dieu ("indhâr") ou un reproche ("mu'âtaba") (Fat'h ul-bârî, tome 12 p. 465). Le Prophète lui-même a vu un rêve véridique qui lui a été déplaisant (il s'agissait d’un événement futur ; il a raconté : "Alors que je dormais, (...), j’ai vu qu’on a placé devant moi deux bracelets en or ; cela m'a été déplaisant. On m'a donné la permission de souffler sur eux ; je l'ai fait et ils se sont envolés." Le Prophète a ensuite interprété ce rêve comme étant l’annonce des deux imposteurs qui devaient apparaître de son vivant : l'un au Yémen et l’autre à al-Yamama (rapporté par al-Bukhârî, n° 4118). Mais Même quand il est déplaisant, le rêve véridique reste différent du cauchemar (le type de rêve n° 3, plus haut évoqué), ce dernier ne constituant qu'une scène d'effroi et d'affliction, à l'exemple de ces rêves où le donneur se voit en train d'essayer de fuir ou de hurler. Comment l'islam explique-t-il les rêves prémonitoires ? Pendant le sommeil, l’âme se trouve dans un état différent de celui où elle se trouve pendant l’état de veille, conformément à ce que Dieu en a dit dans le Coran : "Dieu prend les âmes au moment de leur mort, ainsi que l'âme qui n'est pas morte pendant son sommeil. Il garde alors celle au sujet de laquelle Il a décrété la mort et renvoie l'autre jusqu’à un terme fixé..." (Coran). Après notre mort, nous irons dans le monde de l’étape (al-barzakh), mais pour le moment, nous vivons dans le monde que nous connaissons (ad-dunyâ). Or Dieu a créé une dimension où les actions que l'on fait prennent forme et où ce qui va arriver dans ce monde y prend d'abord forme également. C'est ce que Shâh... Waliyyullâh a nommé "‘âlam ul-mithâl" ("le monde de la représentation") (Hujjat ullâh il-bâligha, tome 1 pp. 51-56). C'est bien pourquoi une fois, le Prophète Muhammad (sur lui la paix), à qui Dieu montrait parfois en état de veille aussi certaines des choses de ce monde de la représentation, dit à ses Compagnons : "Voyez-vous ce que je vois ? Je vois les troubles (fitan) tomber dans vos maisons comme la pluie" (rapporté par al-Bukhârî et Muslim). Or, il arrive parfois à certaines personnes que leur âme, pendant leur sommeil, voit certaines de ces choses se déroulant dans ce monde de la représentation ("‘âlam ul-mithâl"). C'est l'origine des rêves prémonitoires. Le Prophète a ainsi vu en rêve l'apparition des deux imposteurs (comme nous l'avons vu plus haut). Il a aussi eu un rêve, alors qu’il était encore à La Mecque, qu’il émigrerait vers une terre où se trouvaient des dattiers, mais il avait cru qu’il s'agissait de la ville de al-Yamâma ou de celle de Hajar ; les faits lui montrèrent ensuite qu'il était en. fait question de la ville de Yathrib, celle qui devait ensuite s'appeler Médine (rapporté par al-Bukhârî et Muslim). Un autre type de rêve véridique est celui où l'on voit la représentation d'un acte, vertueux ou mauvais. Il s’agit apparemment, ici encore, du fait que l'âme ou le dormeur a pu accéder à la représentation ("’âlam ul-mithâl"). Umm al-'Alâ vint ainsi raconter au Prophète qu'elle avait vu en rêve que ’Uthmân ibn Maz'ûn, décédé, avait une source qui coulait. Le Prophète dit : "C'est son actif qui continue pour lui" (rapporté par al-Bukhârî, n° 6615). ’Uthmân avait fait un acte vertueux dont les effets continuent sur terre après la mort (voir Fat’h ul-bârî, commentaire de ce Hadîth). Le Prophète lui-même avait, un matin, raconté à ses Compagnons avoir fait un rêve où il avait vu deux anges l'emmener avec eux et où, au cours d'un voyage, il avait vu différentes personnes subir différents types de punitions : il y avait celui qui, durant sa vie, prêtait à intérêt, celui qui, durant... Sa vie faisait courir des rumeurs, etc. (rapporté par al-Bukhârî, n° 1320, etc.). Interprétation des rêves. Nous avons déjà dit que le "rêve véridique" était à interpréter. L'interprétation des rêves est une science, et le Prophète a dit qu'il ne fallait pas interpréter les rêves n'importe comment (voir Fat’h ul-bârî, tome 12 pp. 539-541). L'interprétation repose sur la compréhension du symbolisme : quelle chose vue dans le rêve représente quelle chose ? Certains symbolismes sont universels, tandis que d'autres sont régionaux, liés aux cultures (voir Hujjat ullâh il-bâligha, tome I p. 263). Avertissement : Que certains rêves soient véridiques ne devrait pas pousser des musulmans et musulmanes à accorder une importance excessive aux rêves ; il en est ainsi qui considèrent chacun de leurs rêves comme étant "véridique" (prémonitoire ou autre), qui vivent ainsi dans un monde quasi-virtuel et qui parfois s’angoissent pour des causes bien légères. Wallâhu a'lam (Dieu sait mieux). O • Par Oumou Djamil Extrait du livre de l'imam Ibn Abî Bakr Ibn Qayyïm al-Jawziya Ensemble pour un Islam décomplexé au Burkina Faso Par la grâce d’Allah, désormais, vous pouvez consulter votre mensuel d’information islamique “le vrai visage de l'Islam” sur votre site favori : WWW.BISSMILLAHI-BF.ORG/ Petite nouvelle ! Le vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015 Page 3 Les dangers pour le savant Dans Al Amâli du Cheikh Azz Ed-Dine Ibn Abd-Es-Salâml -qu’Allah lui fasse Miséricorde-, on retrouve le passage suivant : « Alors que certains gouverneurs de l’Etat lui écrivaient pour l’inciter à rencontrer le roi et à lui rendre visite afin d’honorer son rang et d’écrire à ses ennemis, le Cheikh -qu’Allah soit Satisfait de lui- eut la réaction suivante : « J’ai étudié la science pour être un ambassadeur entre Allah et sa création, penses-tu que je vais me rendre à la porte de ces gens ? » Al Qarâfî -qu’Allah lui fasse Miséricorde- dit : « Il souligna -qu’Allah soit Satisfait de lui- le fait que... Celui qui porte cette science, qui est un rapporteur de la part d’Allah à Ses serviteurs, a reçu un tel honneur qu’il n’est pas convenable pour lui de faire cela. » Ibn Al Hâdjdj dans Al Madkhal a dit : Il convient au savant, il lui incombe même, de ne pas se rendre chez les fils de la dounya, car il est plus convenable pour un savant que les gens soient à sa porte que l’inverse. Il n’y a pas d’argument valable dans le fait qu'il ait peur d’un ennemi ou d’un envieux ou quelqu’un de semblable parmi ceux dont il craint les nuisances, ni qu’il espère par là repousser une chose qu'il redoute, ni qu’il y espère une cause pour satisfaire les besoins des musulmans, apportant ainsi un intérêt et repoussant un mal, car ceci ne constitue pas une excuse qui lui servira (devant Allah). Pour ce qui est du premier argument : c’est parce que s’il fait cela par convoitise de l’âme, son action ne sera pas bénie. Et s’il a peur de ce qu’il a cité, ceci est encore pire que la convoitise de l’âme et il se peut que celui chez qui... Il se rend par intérêt lui inflige une punition avant peine capitale des assassins en Islam. Les conditions indispensables Bonjour. J’ai lu dans les journaux que certains pays musulmans appliquaient la peine capitale pour les meurtriers. Après avoir effectué des recherches, je me suis aperçue que le Coran mentionne en effet cette peine, en tant que talion. Comment expliquez-vous la présence de cette peine dans le livre de l'Islam alors que, à en croire vos articles, l'Islam serait une religion belle et humaniste ? J'ai lu différents articles de votre site, mais je n'ai rien trouvé à ce sujet. Pourriez-vous me renseigner s’il vous plaît ? Réponse : Bonjour à vous. Je voudrais tout d'abord souligner que je n'aborde ce point que parce que vous me questionnez à son sujet. Et si vous le faites, c'est parce que vous voulez comprendre un aspect du contenu du Coran qui vous trouble, comme peut-être d’autres personnes. Nous musulmans n'avons rien à cacher et c'est donc de bonne grâce que je vais humblement apporter des... éléments de réponse. L’heure. Quant au deuxième argument : Il commet là une chose assurément proscrite à cause d’une chose à éviter et dont l’anticipation dans le futur n'est que présumée. Il se peut que cela arrive comme il se peut que cela n’arrive pas. Il se doit alors sur le moment de ne pas commettre ce qui est blâmable par la législation. Au contraire, contribuer à satisfaire ses besoins et ceux des musulmans se réalise en boycottant les portes de ces gens, en plaçant sa confiance en Allah Soubhânah et en s’en remettant à Lui, car c’est Lui Soubhânah qui satisfait les besoins et qui dissipe les craintes. C’est Lui qui assujettit les cœurs des créatures et qui les dirige vers ce qu’Il veut, comme Il veut. D’ailleurs, Allah dit : « Et si tu avais dépensé tous les trésors de la terre, tu n’aurais pas pu unir leurs cœurs. Seul Allah les a unis ». (Sourate 8, Verset 63.) Allah a donc cité ceci pour exposer ce Je voudrais également souligner que nous parlons bien de la présence d'un verset donné dans le Coran. La présence d'un verset et l'application de son contenu sont deux choses : l'application de cette catégorie de versets n'est ainsi pas possible en terre non-musulmane. C'est vrai, le principe de la peine capitale pour le meurtrier est mentionné dans le texte du Coran (qui est, rappelons-le, explicité par les textes de la Sunna). Cependant, la peine capitale qu'évoquent le Coran et la Sunna n'a rien à voir avec celle qu'ont connue des pays européens dans le passé, ou que connaissent aujourd'hui encore les États-Unis. D'après les textes des sources musulmanes eux-mêmes, cette peine est inapplicable au meurtrier si n'importe laquelle des quatre conditions suivantes est absente : 1) Que la famille de la victime réclame l'application de la peine capitale : Ce point est souvent passé sous silence par ceux qui ont à cœur de critiquer l'Islam, et pourtant il est essentiel. En effet, l'application de cette peine dépend de la volonté de la famille de la victime, comme l'a accordé Son Prophète -sallâ Allahû ‘aleyhi wa sallam-. Si le savant suivait le modèle du Prophète -sallâ Allahû ‘aleyhi wa sallam-. ‘aleyhi wa sallam - et grâce à la bénédiction qu’il y a dans le fait de le suivre - sallâ Allahû ‘aleyhi wa sallam - il serait à l’abri de se rendre chez ces gens-là comme le font certaines personnes, ce qui représente un poison fatal. Pour certains contemporains, leur va-et-vient aux portes du sultan est une humilité de leur part ou a pour but de les guider (les sultans) vers le bien et d'autres choses parmi celles qui leur viennent à l’esprit, et ceci est courant. Chose que les premiers avaient réprouvée prenant l’exemple du témoin et du juge. Lorsque le témoin fiable se rend souvent chez le juge, cela constitue un délit de sa part et son témoignage n'est plus recevable. Une personne à qui je fais confiance m’a raconté qu’il a connu un savant qui a dit que l'application de la peine capitale au meurtrier n'est pas systématique. La police et les tribunaux peuvent - et doivent - établir qui est le coupable. Mais l'application de la peine capitale sur celui-ci ne dépend pas de la volonté des policiers ou des juges, mais de celle des proches de la victime (sauf les cas où le meurtrier est muhârib, comme l'a rappelé Ibn Taymiyya : MF 28/310). Encore faut-il qu'en plus de cette demande de la part des proches de la victime, les trois autres conditions que nous allons voir soient présentes, sinon, la peine capitale n'est pas non plus applicable, le seul recours étant le paiement, par le meurtrier, d'un dédommagement (diya). Et au cas où ces trois conditions sont présentes mais que les proches de la victime ne demandent pas l'application du talion, c'est alors le tribunal qui peut condamner le meurtrier à une peine comme un emprisonnement, etc. Le Coran, que vous avez cité dans votre question, dit : "Celui à qui son frère aura pardonné quelque chose, alors (on lui fera) une requête convenable." Le paiement du seigneur dans une école et sa subvention lui fut supprimée, de même que pour ses élèves. Ces derniers lui dirent : « Se pourrait-il que vous alliez voir untel ? » Mais il répondit : « Par Allah j’ai honte devant mon Seigneur. » qu’un homme de mon âge se mette à mentir devant untel ». « Comment cela ? », lui demandèrent-ils. Il répondit : « Chaque matin, je me lève en répétant : « Ô Allah, il n’est personne qui puisse faire obstacle au don que tu as octroyé et nul ne peut faire don d’une chose que tu as refusé d’accorder. Vous voulez que je dise cela et qu’ensuite je me mette debout entre les mains d’une créature pour lui demander ce don ? Non, par Allah je ne le ferai pas ». Le savant est plus à même d’avoir confiance en Allah en ce qui concerne le don et son retrait, et il n’a pas d’excuse dans le fait de demander (pour subvenir aux besoins de) sa famille car s’il délaisse cela par crainte pour son noble rang, Allah ne lui fera pas perdre son intention. Il lui octroiera (ce don) ou lui ouvrira une autre source de revenus du monde de l’invisible qui sera meilleure que celle-ci. Il l’aidera et satisfera son besoin comme Il veut, de la manière qu’Il souhaite. Enfin, celui qui a renoncé à une chose pour Allah, Allah la lui remplacera. parce qu'il est meilleur provenant de là où il ne s’y attend pas. Source : Ce que les premiers érudits ont relaté concernant le fait de se rendre chez le Sultan. □ dédommagement], et (il s’en) acquittera de bonne grâce. Ceci est un allègement et une miséricorde de la part de votre Seigneur..." (Coran 2/178). Dans le même ordre d'idées, le Prophète a dit : "Celui dont (un proche) a été tué, ou celui qui a été blessé, a le choix entre trois possibilités : soit il demande la loi du talion, soit il pardonne, soit il prend le dédommagement financier (diya)..." (rapporté par Abû Dâoûd, n° 4496, une version voisine est rapportée par Ibn Mâja, n° 2623). Ces proches de la victime n'ont pas le droit de se faire justice eux-mêmes, et ils doivent donc porter plainte et préciser leur requête (talion ou dédommagement financier) auprès du tribunal compétent. Celui-ci établira les culpabilités et statuera en fonction à la fois de la requête et de la présence ou, au contraire, de l'absence des conditions suivantes. 2) Qu'il y Ait des preuves irréfutables de la culpabilité : Une simple présomption n'est pas suffisante pour établir la culpabilité. Celle-ci ne peut être établie que sur la base d'une preuve irréfutable ("bayyina"), par exemple un témoignage remplissant les strictes conditions voulues, ou l'ADN aujourd'hui, etc. (au sujet de ce qui constitue une "bayyina", se référer à l’ouvrage de Ibn ul-Qayyim, At-Turuq ul-hukmiyya). La présence d'indices réels mais insuffisants (par exemple lawth) fait - mais cela d'après un des avis existants entre les mujtahidûn - que le seul recours possible est non pas le talion mais le dédommagement financier (diya), par l'intermédiaire de la formule de la qassâma (selon une des interprétations de ce en quoi consiste cette dernière). Qu'il soit prouvé qu'il y avait intention de tuer : Le fait d'avoir établi les preuves irréfutables à propos de l'identité du meurtrier ne suffit. Il faut qu'il soit également prouvé qu’il avait l'intention de tuer. Le droit musulman distingue à ce sujet, sur la base de Hadîths, trois catégories principales de meurtres : le meurtre avec intention de donner la mort (al-qatl ul-'amad), les coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner (al-qatl shib'h ul-'amad), et les coups et blessures involontaires (ou administrés par erreur, suite à une méprise) ayant entraîné la mort (al-qatl ul-khata’). Seule la première de ces catégories rend possible (sous réserve de présence des autres conditions) l'application de la peine capitale. Or, le simple fait que l'objet ayant entraîné la mort soit un objet qui n'est généralement pas employé pour tuer rend impossible l'inculpation sous le chef de cette première catégorie, et le seul recours est alors le dédommagement financier (diya). Et même dans le cas où l’objet ayant causé la mort est un objet généralement employé pour tuer, il faut encore établir les circonstances exactes du... Meurtre : il peut arriver, soulignent les juristes, que lors d'une partie de chasse, un coup visant un animal ait mortellement blessé un homme, ce qui fait entrer l’homicide sous le chef de la troisième catégorie citée ci-dessus, et rend donc impossible l'application de la peine capitale. Ici encore, le seul recours possible est alors le dédommagement financier (diya). 4) Qu’il n'y ait pas de circonstances atténuantes : Enfin, la présence de circonstances atténuantes rend caduque l’application de la peine capitale malgré la présence des trois conditions précédentes. Ainsi en est-il du cas de légitime défense, évoqué explicitement par le Prophète (rapporté par Muslim, n° 140). De nombreux autres cas ont été pris en compte par des juristes et ont été évoqués dans les ouvrages du droit musulman, conformément au principe juridique bien connu "Al-hudûd wal-qisâs tandari'u bi-shubuhât" : "Les peines et le talion sont caducs dès qu'un doute est présent". L’accusé profite du bénéfice du doute, qui fait encore. Une fois que le seul recours possible est le dédommagement financier (diya). Très bien, me direz-vous, mais pourquoi, malgré ces conditions pointues, l'Islam n'a-t-il pas complètement fermé la porte à la peine capitale ? Voici la réponse, sous forme d'une histoire vraie : je connais une personne qui est de confession musulmane en même temps que de nationalité française. Cette personne m’a raconté que, alors qu’elle habitait un pays dit du Tiers-Monde, elle y avait un ami français non-musulman avec qui il lui arrivait de discuter de choses et d’autres, et qui lui disait parfois que pour lui, il était incompréhensible que le Coran évoque seulement la peine capitale, et que le caractère humaniste de l'islam était donc plus que douteux. Cette personne lui répondait en lui expliquant dans les grandes lignes ce que nous venons de voir, à savoir que les conditions pour l'application de cette peine sont pointilleuses, et que de toute façon tout dépend de la demande des proches de la victime et non de la volonté du... tribunal seul. "Voilà donc bien la tradition de vengeance propre aux habitants du désert où est né l'islam ! Nous humanistes sommes beaucoup trop évolués pour nous laisser aller à ce genre de sentiment de vengeance de l'Antiquité", lui répondait invariablement cet ami. Un jour, me raconte cette personne de ma connaissance, je rencontre cet ami après l'avoir perdu de vue depuis quelques mois. Son air abattu me frappe. Je n'en laisse pour autant rien paraître et engage la conversation. Au fil de celle-ci, il me raconte le malheur qui lui est arrivé : un homme a violé sa fille (moins de dix ans) puis l'a tuée en lui fracassant le crâne contre un rocher. Il me raconte également : "Lorsque j’ai su qui était le meurtrier - car il avait été confondu - et lorsque j'ai vu les policiers l'embarquer, je me suis précipité sur lui. Si les policiers ne m'avaient pas maîtrisé, j'aurais fini par l'étrangler tellement j'étais fou de rage. Et je ne sais pas si je pourrai me maîtriser si je le vois de nouveau et s'il est à..." portée de mes mains... Violenter et tuer une gamine même pas âgée de dix ans, qui était adorable et jouait sur mes genoux, que j'ai élevée avec amour !" Je lui dis alors : "N'était-ce pas toi qui me disait que tu es trop évolué pour te laisser aller à des sentiments de vengeance ? - Oui, mais je n’avais encore jamais imaginé ce que représente un tel malheur", me répond-il. Cet homme est donc passé d'un extrême à l'autre : hier il critiquait la seule autorisation, donnée en terre musulmane au proche de la victime, de pouvoir demander aux pouvoirs publics l’application de la peine capitale, application qui en plus est restreinte par les nombreuses autres conditions citées plus haut. Aujourd'hui, il déclare qu'en tant que proche de la victime, il ne peut pas se retenir face au meurtrier de sa fille. Humain, trop humain. C'est pour éviter les excès qui, en pareille circonstance, se produisent plus souvent qu'on ne pense et qui sont justement humains, trop humains, que le texte coranique, malgré les strictes... Conditions nécessaires pour l'éventualité d’une peine capitale, n'a pas totalement fermé cette porte. Cependant, malgré tout, l'islam recommande le pardon plutôt que la demande du talion. Il est en effet demandé à la famille de donner préférence au pardon (le pardon complet ou, au moins, le recours au dédommagement) plutôt que de demander l'application du talion. Le Compagnon Anas rapporte : "Chaque fois qu'un cas, où le talion était applicable, était présenté au Prophète, il recommandait (aux proches de choisir) le pardon" (rapporté par Abû Dâoûd, n° 4497). Synthèse de la réponse : L'islam n'entend pas appliquer de façon systématique la peine capitale au meurtrier : il ne l'envisage que sur la demande des proches de la victime (qui ne peuvent pas se faire justice eux-mêmes). Même en cas d'une telle demande, l’Islam rend nécessaire la présence de nombreuses conditions pour que cette application puisse être faite par le pouvoir exécutif. Enfin, l’islam recommande aux proches de pardonner plutôt que de demander. aux tribunaux l’application de la peine : "Celui qui pardonne cela, ce sera une cause de pardon pour ses (propres) péchés" (Coran 5/45). "Chaque fois qu'un cas, où le talion était applicable, était présenté au Prophète, il recommandait (aux proches de choisir) le pardon" (rapporté par Abû Dâoûd, n° 4497). Wallâhu A’lam (Dieu sait mieux). Voilà deux ans que le mensuel d’informations islamiques est dans vos kiosques. En deux ans, nous avons reçu des critiques, des suggestions dans le but d’améliorer le contenu de votre journal pour vous satisfaire davantage. Nous vous sommes très reconnaissants pour cette marque d’attention et de confiance. À Allah, qu’il plaise de vous en récompenser par le bien. Toujours dans cette dynamique d’amélioration, il nous plaît de porter à votre connaissance du changement très prochain de la dénomination de votre journal. Désormais, le Vrai visage de l’Islam s'appellera Journal « L’Autre Regard ». Outre ce changement, et ayant pris acte de vos suggestions, le contenu également va connaître une légère modification. C’est le lieu ici de réitérer nos remerciements à tous les lecteurs et de vous prier de continuer de nous apporter vos critiques et suggestions. La Direction Le vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015 Page 5 Entretien DR SAID MUHAMMAD OUEDRAOGO « Il faut de la sagesse et de la concertation pour sortir de la crise » Le Dr. Saïd Muhammad Ouédraogo, diplômé de la grande université sunnite « Al Azhar ». Avec lui, il a été question de son cursus universitaire et des grandes questions portant sur l’Islam et sur la situation nationale. Sans détour, il a répondu à nos questions. Qui est le Dr Saïd Muhammad Ouédraogo ? Les louanges sont à Allah et son salut et ses bénédictions sont également sur son noble prophète (PSL). Avant tout propos, je vous remercie d’avoir effectué ce déplacement au nom de l’Islam. Nous vous remercions car le prophète (PSL) a dit que celui qui n’est pas reconnaissant envers son prochain ne le sera pas envers Dieu. Mon nom est Saïd Mohammad Ouédraogo, fils de El Hadj Idriss Ouédraogo, et mon grand-père se nommait El Hadj Moussa Ouédraogo. Parlez-nous de vos débuts en tant qu'élève. J’ai commencé à apprendre la religion quand j’avais trois ans dans le Majliss fondé par mon père pour enseigner l’Islam aux gens. Il était le grand Imam de Téma. J’ai mémorisé beaucoup de sourates avant l’âge de six ans. C’est en 1982 que j’ai débuté mon cursus dans une Mé-dersa lorsque mon père a pris la décision de réformer son Majliss. Il le transforma en Medersa en fonction de l’évolution du monde. Car les savants de la jurisprudence ont dit que la religion s’adapte en tout lieu et à tout moment. Quand les portes de cette école furent ouvertes, je fus le premier élève inscrit dans l'école. En 1987, je suis allé à Raïatoullahi pour poursuivre. En 1990, j’ai obtenu mon CEP et mon BEPC en 1994. À cette époque, il n’y avait pas de classe de second cycle. Je me suis donc retrouvé enseignant à Sekba, un village du Yatenga, à la demande. du directeur Abdoul Aziz Maïga et du Cheick Aboubacar Maïga Sâni. Mais le besoin de poursuivre mes études était fort. Ainsi, en 1996, je suis venu à Ouagadougou pour m’inscrire au lycée du Cheick Doucouré à Hamdalaye. En 2000, je suis allé encore à Ramatoullahi pour faire la première et la terminale. C’est là que j’ai eu mon Baccalauréat la même année. Et la suite ? À ma terminale, à trois mois du Bac, j’ai passé un concours pour une bourse égyptienne et je fus le seul à être retenu. Après l’obtention de cette bourse, j’ai fait mes papiers et nous avons pris notre vol le 6 septembre, pour atterrir au Caire le 7 septembre 2000. La coutume dans les universités exige aux élèves expatriés de faire un test de niveau. Chose qui demande une préparation d’une année. D’abord, nos Bac ne sont pas reconnus, il fallait obtenir le bac égyptien avant l’accès à l’université. À notre niveau, nous avons passé ces examens de l’oral à la composition et toutes les matières ont été l’objet de questions. Après mon succès à cet... Examen, je suis allé en terminale pour six mois. Après avoir bataillé dur, j’ai été parmi les cinq premiers de ma classe, ce qui a étonné plus d’un. Maintenant, vous êtes étudiant ? Oui, c’est en 2001 que je suis allé en fac. On m’a proposé une quarantaine de branches. J’ai fait le choix des études islamiques, notamment les fondements de la religion musulmane, y compris ceux d’autres religions. Après deux ans dans cette filière, j’ai opté pour la compréhension du Coran (Tafsir), sanctionnée en 2004 par une licence. Dans la même année, j’ai effectué le pèlerinage. En 2005, je suis revenu au pays où j’ai eu un grave accident à Ouagadougou. Finalement, je suis reparti en Égypte en 2008. Et c’est en 2011 que j’ai obtenu mon doctorat. Quels conseils avez-vous pour de nouveaux étudiants qui aspirent à poursuivre leurs études à l’extérieur ? Le prophète (psi) dit que la religion est l’honnêteté. Ce qui veut dire qu’on doit être honnête quand on veut faire des études. Il a aussi dit que les actes ne valent que par... L’intention. Il faut que les futurs étudiants aient à l’esprit qu’ils doivent purifier leur intention pour la recherche du savoir et c’est en cela qu’ils y parviendront. À cela, s’ajoute la crainte de Dieu. Si ces conditions sont réunies, ils verront qu’Allah facilitera le reste des choses et ils pourront avoir un vrai bagage en matière de savoir. Comme vous connaissez bien l’Égypte, parlez-nous un peu des frères musulmans ? Ce sont des questions qui doivent intéresser tout musulman. Le prophète (psi) dit que le musulman qui ne fait pas des préoccupations des autres musulmans les siennes n’est pas un bon musulman. Tout musulman, quel qu’il soit, où qu’il soit, qui souffre de problème, cela doit être ressenti par le reste des musulmans. Le prophète (psi) dit également que les musulmans sont comparables à un seul corps où lorsqu’un organe va mal, c’est l’ensemble du corps qui en souffre. C’est pour dire que les frères musulmans sont nos frères en Islam. Ce qui a pu bien leur arriver nous touche également. Qu'il faut savoir d’eux, c’est que les Frères musulmans sont de véritables savants. Ce sont des gens qui appliquent la religion. En Égypte, les grands médecins, professeurs et les riches proviennent des Frères musulmans. Ils étaient également pour la prise en charge gratuite des étudiants. Qu’est-ce qui explique le revers qu’ils vivent actuellement, selon vous ? C’est l’attachement ferme à leur idéologie, qui diverge avec la vision des autres partis, qui explique cela. Ils disent que c’est un devoir que les responsables du pays soient des musulmans convaincus et, en cela, il faudrait faire de la politique pour conquérir la magistrature suprême. Par contre, d’autres trouvent cela facultatif. Ils comptabilisent 81 ans dans leur engagement en politique, avec pour fondateur Hassan El Banna, et leur grand savant est Sayed El Koutoubi. Tous ces leaders ont été mis à mort. Le pays a évolué dans cette dynamique jusqu’à l’avènement du printemps arabe en 2011, consécutif au départ du président Hosni Moubarak et à la prise du... pouvoir par l'armée. Après les élections, Mohammed Morsi, un frère musulman, a été élu brillamment. Ce dernier est reconnu comme un grand savant puisqu’il enseignait même aux États-Unis. Le vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015 Entretien Mais, qu’est-ce qui peut expliquer la chute de ce grand parti, vieux de 80 ans ? D’abord, les promesses de campagne faites aux populations. Maintenant, arrivés au pouvoir, les frères se sont précipités dans leur engagement et ont dévoilé tout de suite leur intention. Ils ont manqué de patience et de stratégie pour employer la procédure normale pour implanter l’Islam. Vous évoquez leur impatience, que voulez-vous nous faire comprendre ? Le peuple égyptien, pendant trente ans, a acquis des réflexes. Quand les frères sont arrivés, ils ont voulu appliquer la justice sur les grands du régime Moubarak en les mettant en prison. Ils ont voulu faire restituer tout de suite au peuple son droit. Ils ont voulu aller vite dans l’application de la Charia. Il y eut beaucoup de restrictions, trop de divergences et le peuple a trouvé que c’était de trop. C’est cela qui explique la chute de Morsi. À vous comprendre, les divergences sont sources de problèmes. Dans notre contexte burkinabè, que pensez-vous des divergences en matière de tendance, notamment celles que nous connaissons ? Vous voulez parler des tendances comme la Communauté musulmane, le Mouvement sunnite, la Tidjania et bien d’autres ? À ma connaissance, la religion auprès d’Allah est bel et bien l’Islam et ceux qui le pratiquent sont appelés des musulmans. À l’époque du prophète (PSL), nous ne l’avons pas vu désigner des gens sunnites, frères musulmans, chiites, ou que sais-je encore. Je suis contre le fait qu’on étiquette les musulmans. Soit on est musulman, soit on ne l’est pas du tout. Les musulmans de la génération du prophète étaient unis à l’idéal de l’Islam si bien qu’ils ont émergé et fait propager la religion d’Allah. À notre niveau, chaque groupe ou association estime qu’il est le... meilleur et mérite le paradis plus que l’autre. Cette considération n’est pas digne d’un musulman. De nos jours, nous avons un défi à relever, celui de l’union des musulmans dans la solidarité. Sinon, les apparences ne font pas de nous des musulmans. Les associations doivent œuvrer pour converger vers un seul Islam. Ce travail incombe aux savants qui doivent s’entendre et défendre l’Islam au lieu de se mettre à défendre leur groupe d’appartenance. Le calife Haroun Rachid disait de s’entendre sur les questions où l’on peut s’entendre et de se pardonner sur celles qui divisent. Aujourd’hui, on a l’impression que les leaders musulmans sont à la traîne par rapport aux infrastructures sociales, à l’entraide, etc. C’est une remarque pertinente, mais comme nous ne sommes pas bien organisés, cela fait que notre nombre est insignifiant et nous sommes incapables de réaliser des projets d’intérêt commun pour le peuple et pour nous-mêmes. En Égypte, par exemple, chaque mosquée a une clinique ou un centre de santé, plus grand et mieux équipé. Et dès qu’on annonce par exemple le besoin d’achat d’appareil médical à coût considérable, en l’espace de quelques jours, on revient annoncer que l’appareil a été acheté. En revanche, si vous donnez de votre argent et que ce n’est pas sûr que cet argent arrivera à bon port, ça pose problème. Dans nos mosquées, on veut être les seuls à tout gérer. L’on confond toutes les fonctions. Pour que les musulmans réalisent ensemble des infrastructures et autres lieux d’intérêt commun, il faut que nous soyons organisés et qu’on arrive à répartir les rôles et surtout qu’on s’assume. Comment rester un bon exemple ? Un bon musulman doit s’occuper de sa personne. Les fautes des autres ne doivent pas être sa préoccupation. Le bon musulman, dans un monde comme le nôtre, doit s’examiner afin de faire un effort dans tous les domaines, du culte aux affaires mondaines, pour que Dieu soit satisfait de lui. Comment être un bon époux en Islam ? C’est de mettre en pratique les enseignements de l’Islam. Un bon Époux, c’est celui qui est bon avec son épouse. Maintenant, si vous épousez plusieurs femmes alors que vous êtes dépourvu de moyens, il y a problème. Cela est valable pour les enfants. L’on est un bon époux quand on est bon envers son (ses) épouse(s) et ses enfants, parce que ces derniers sont bien éduqués et bénéficient de bons traitements. Il a été dit que les moyens, c’est Dieu qui les donne, donc par conséquent, avoir plusieurs épouses et enfants n’est pas un problème, c’est à Dieu que revient leur subsistance ! Le calife Oumar disait de se prémunir des besoins avant de se confier à Dieu. Cela veut dire que quand vous avez un projet, il faut créer les conditions de réalisation et de réussite de ce projet. Vous n’allez pas créer un projet en restant les bras croisés pour dire qu’Allah va le faire fonctionner dans l’efficacité. Dieu a également doté l’homme d’un cerveau pour qu’il réfléchisse et planifie ses projets. Pour revenir sur la question de l’épouse, Dieu recommande d’épouser les femmes qui... vous plaisent et limite le nombre à quatre. Si vous craignez d’être partial entre les femmes, il faut vous contenter d’une seule épouse. Le prophète (psi) recommande également à ceux qui ont la possibilité de se marier... Il s’agit d’une question de moyen quand on parle de possibilité. La possibilité ici fait référence à un lieu pour dormir, l’entretien, la subsistance... Pour rester sur la question, le constat est réel, les musulmans font beaucoup d'enfants et ce n’est pas sûr qu’ils aient des moyens pour s’occuper correctement d’eux, notamment les questions liées aux frais de scolarité, de leur problème de santé pour ne citer que ceux-là. Quand on évoque ces questions, d’aucuns trouvent qu’on est dépourvu de Tawhid (foi). Dieu n’impose une charge à l’homme que selon sa capacité. Parlant d’enfants, il faut tenir compte de la santé de la mère, de l’enfant et de quoi ils vont vivre. Si vous faites beaucoup d’enfants alors que vous n’avez pas les moyens de vous occuper d’eux, vous risquez d’avoir un péché aux yeux. d’Allah. De votre retour de l’Égypte, quelles sont vos occupations ? Je fais toujours la navette entre l’Égypte et le Burkina Faso dans le cadre de l’appel à l’Islam et je gère d’autres activités. Nous construisons des mosquées et nous avons déjà érigé plus de 20 mosquées au pays. Ce sont de grandes mosquées d’environ 200 mètres carrés. C’est seulement au Burkina Faso ? Nous avons deux grandes mosquées au Togo et une de 400 mètres carrés au Ghana et une autre au Tchad. Pour revenir aux pays, nous avons construit des medersas et nous avons en charge plus de quarante enseignants. Par ailleurs, pendant la fête de Tabaski, nous immolons des bœufs pour que tout le monde gagne. C’est pareil pour le mois de ramadan pendant lequel nous donnons des vivres aux gens. Le jour de rupture, nous distribuons des habits. Chez moi, à Téma, nous construisons des écoles. Nous avons commandé une machine de 2 000 000 de nos francs pour confectionner les livres scolaires. Quels sont vos appuis ? Je travaille avec des amis. Sinon Nous n’avons pas de soutien au niveau extérieur. Quelles sont vos nouvelles perspectives ? Je suis préoccupé pour la construction de centres de santé. Ma deuxième préoccupation, c’est de pouvoir entretenir les imams, les payer chaque fin de mois dans nos différentes mosquées. Quelle lecture faites-vous de la situation nationale si tendue ? Ce que nous demandons aux dignitaires politiques, religieux, intellectuels, coutumiers, c’est qu’ils sachent qu’ils sont les garants du dépôt que Dieu leur a confié. Si un malheur arrivait dans ce pays, ils sont responsables. Les populations portent sur leur tête un canari d’eau ; s’il s’explose, l’eau versera sur tout le monde. Il faut que nos autorités gèrent cette crise avec sagesse dans la concertation et le dialogue. Par Arouna Guigma Le vrai visage de l'islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015 Page 7 Le sermon du mois SERMON DU DR MUHAMMAD KINDO SUR LA SITUATION NATIONALE Les moments qu’ont vécus les Burkinabè ont suscité non seulement Des réactions de la part des politiques, des acteurs de la société civile mais aussi des religieux. Dans le sillage des musulmans, c’est le sermon du Dr Mohammed Kindo du vendredi 24 octobre 2014 à la grande Mosquée du Mouvement sunnite, qui aurait retenu l’attention des uns et des autres. Pour une fois, son discours n’a pas été suivi par bon nombre comme d’habitude. Beaucoup n’ont pas compris le sens de ce sermon qui décourageait les fidèles à se lever pour prendre leur destin en main. Le sermon a jeté un flou quant à l’attitude que doit avoir un musulman dans de telles circonstances. À l'occasion de cette Khoutba, le Dr Kindo, actualité oblige, est revenu sur la situation nationale. Il est revenu sur les remous et les marches organisées ces derniers temps pour dire non à la politique du pouvoir de la 4e république. Citant le Coran, le Dr a affirmé que trois conditions prédestinent la destruction d'un peuple. Primo, lorsqu'un peuple n’est pas reconnaissant envers les bienfaits d'Allah sur lui et fait de la... Désobéissance et la mécréance sont son sport favori. Cette attitude attire la colère d’Allah qui peut laisser s’abattre sur lui un malheur. Secundo, quand un peuple dans son aise et dans sa sûreté exige un changement alors qu’il est pourvu de quoi maintenir son équilibre dans la société, notamment les bienfaits comme la santé, la paix, la prospérité et bien d'autres, à l’image des fils d'Israël qui exigèrent que Moïse demande à son Dieu de leur accorder quelque chose de meilleur. Cette attitude également peut entraîner le déchaînement de la colère d’Allah. Tertio, le troisième facteur est lié à la mauvaise gouvernance. Lorsque les détenteurs du pouvoir se plaisent dans l'injustice et la corruption, disposent de tout alors que le reste du peuple ploie sous la misère, la destruction peut également advenir. Dans son discours, le Dr a semblé faire comprendre que le Burkina Taso est un havre de paix, de stabilité, choses qui sont des bienfaits d'Allah. Le Dr a poussé le baluchon jusqu’à aller dire que le peuple se Contente de cela pour éviter le désordre comme tout vécu les cils d’Israël. Le Dr a affirmé que rien ne prouve que d’autres prétendants au pouvoir pourraient faire mieux. L’Imam a dit désapprouver l’attitude des jeunes manifestants, situant leur responsabilité dans les désagréments que cela peut causer aux personnes innocentes. Cette manière de voir les choses n’est pas partagée par bon nombre de fidèles qui ont assisté à ce sermon, laissant libre cours aux commentaires. Les uns ont reproché le fait que le Dr n’ait pas mis l’accent sur le fait qu’au Burkina, les populations vivent une misère des plus crasses. Le pouvoir et les biens sont détenus par une minorité qui dispose de tout alors que la grande majorité manque de tout. Ils sont nombreux au Burkina ceux qui n’arrivent pas à assurer deux repas par jour. Ils sont nombreux ceux qui n'arrivent pas à se soigner convenablement. Ils se comptent par milliers les Burkinabè qui n'arrivent pas à assurer une éducation digne de ce nom à leurs enfants. C’est cela le... Hic. Sans être un savant, la situation des Burkinabè est celle de la troisième catégorie qui peut engendrer la colère d’Allah. La mal gouvernance, la corruption, les pillages des deniers publics, l’impunité ont toujours caractérisé le régime de Blaise Compaoré. Autre chose, le Burkina Faso a choisi la démocratie comme mode de gouvernance. Il y a des règles à cela. La justice voudrait qu’on respecte les règles qui ont été établies à cet effet. Chez nous, on veut que chacun accepte qu’on lui mette la corde au cou, qu’il accepte également qu’on le tire. Les dirigeants de ce pays ont accepté la démocratie ; ils doivent donc respecter les règles. Le contraire amène des révoltes, car l’injustice appelle toujours la violence. Le musulman est avant tout un citoyen ; idem vivant sous un régime démocratique, comment doit-il faire face à cette injustice ? C'est cela toute la question. Et si le fait de marcher, bien entendu dans le calme et dans le respect des biens d'autrui, peut apporter le changement, le musulman... devra-t-il participer ou pas ? Pour finir, il serait mieux que les religieux acceptent de mettre les hommes politiques face à leurs responsabilités en tant que garants d’un dépôt. De toute façon, avons-nous appris, Allah ne change pas l'état d’un peuple, si ce dernier ne change pas ce qui est en lui. O Par Arouna Guigma Modules Coût à l'atelier Le vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015 INFORMATIQUE / BUSINESS - FORMATION-CREATION DE SITE-CONSEIL-AUDIT-SECRETARIAT PUBLIC Formation intense en informatique répartie en Modules (M) : M1 ; M2 ; M3 ; M4 M1 : initiation de base, maîtrise du clavier, internet M2 : base bureautique (Word, Excel, Internet) M3 : Base bureautique, PowerPoint ou Publisher Formation Approfondie Tabou La masturbation est-elle autorisée en islam ? Mon frère, je voudrais savoir quelle est la position de Notre religion au sujet de la masturbation. Réponse : Pour l'Islam, la sexualité et tout ce qui y a trait font partie de la nature humaine, et il n’y a pas de tabou lié à ce sujet. Par contre, il y a en Islam, au sujet de la façon de vivre la sexualité comme au sujet de la façon de vivre toute chose, des limites à respecter. Pour l'Islam, l’instinct sexuel ne doit pas être refoulé et considéré en soi comme une mauvaise chose. Mais il ne doit pas non plus être flatté sans cesse. Il doit être orienté. C’est pourquoi les sources musulmanes, (Coran et Hadîths), enseignent que le cadre matrimonial est le seul cadre autorisé pour vivre sa sexualité (voir Coran 23/5-6). L’avantage de cette mesure, c'est que l'instinct sexuel est de la sorte orienté et sert de levier à la fondation de familles. Un des objectifs d’un jeune musulman devrait donc être de chercher à gagner sa vie honnêtement pour pouvoir fonder un foyer. Quant à celui qui ne le peut pas, un autre verset s'adresse à lui en ces termes : "Et que ceux... qui n'ont pas de quoi se marier cherchent à rester chastes jusqu'à ce que Dieu les enrichisse par Sa Grâce" (Coran 24/33). Car "ceux qui cherchent [la satisfaction de l'instinct sexuel au-delà de cela [le cadre matrimonial], eux sont ceux qui dépassent" (Coran 23/7). Or, la masturbation relève justement de ce qui est "au-delà du cadre permis" par les sources musulmanes, et, en tant que telle, est interdite. Au cas où un jeune homme n'a pas les moyens de se marier et ressent une très forte poussée de l'instinct, le Prophète Muhammad (sur lui la paix) lui a enseigné de faire des jeûnes (rapporté par al-Bukhârî). Un tel jeune homme devrait également s’occuper à des activités permises (sport autorisé, art autorisé, etc.), qui lui permettraient de penser à autre chose (cela sans pour autant faire de refoulement psychologique, car si l’instinct sexuel doit se vivre dans l'intimité et avec pudeur, il n’en est pas moins quelque chose de naturel dont il ne faut pas avoir honte de l'existence en soi). Cela devrait lui permettre de "rester chaste jusqu'à ce que Dieu l'enrichisse par Sa Grâce", comme énoncé dans le verset mentionné plus haut. Malgré tout cela, il peut arriver qu’un jeune homme ressente une poussée de l'instinct telle qu'il "n'en puisse plus" et qu'il craigne de tomber dans la fornication (az-zinâ, relation sexuelle hors du cadre permis). Dans ce cas et en dernier recours, face à deux maux (la fornication et la masturbation), certains ulémas musulmans sont d'avis qu'il peut être amené à avoir recours au moindre mal (cf. Al-halâl wal-harâm, al-Qardhâwî, p. 153, et aussi Majmû' ul-fatâwâ 34/230), et ce, seulement s'il y a risque réel pour lui de tomber dans la fornication. C'est ce qui est connu en droit musulman comme "akhaffu-dh-dhararayn" (le moins grave de deux maux). Soulignons-le : cela reste quelque chose du dernier recours uniquement, et seulement si le jeune n'a vraiment pas les moyens de fonder un foyer et qu'il craint vraiment de tomber dans un mal plus grave. La question qui se pose ici est : Pratiqué dans ce cas du dernier recours, l'acte de masturbation reste-t-il quand même interdit, ou bien, à cause de la nécessité existante, devient-il alors autorisé ? Ibn Taymiyya (Majmû’ ul-fatâwâ 34/230) a rapporté à ce sujet les deux avis existant chez les ulémas : - l'avis disant que cela reste quand même un acte interdit mais que l'on n'y aura recours que pour ne pas tomber dans un mal plus grand ; cet avis signifie qu'il faudra demander pardon à Dieu. Il faut veiller cependant à ne pas faire ici non plus de refoulement psychologique. Le meilleur moyen d'éviter un tel refoulement est justement de s'en ouvrir à Dieu et de Lui en parler longuement. Car c'est bien à partir des Paroles de Dieu et de celles de Son Messager que les savants musulmans ont extrait les principes et les règles détaillées du droit musulman. Pourquoi donc, ne pas en parler à Dieu ? C'est Lui qui sait, c'est Lui qui pardonne - Il est Miséricordieux - pour ce qui relève des devoirs qu'on a envers Lui, et non pas les hommes. pas de confession à des hommes en Islam). ; - l'avis disant que, dans ce cas uniquement, cet acte devient permis ; cet avis signifie - c'est évident - que l'on n'aura pas fait là quelque chose d'interdit. Cependant, dans ce cas, où un jeune ne verrait pas d'autre possibilité que ce recours, il devrait rester discret sur ses pratiques, sans faire pour autant un refoulement psychologique. Le savant hanafite Ibn Abidiîn ash-Shâmî a relaté l'avis selon lequel "il est à espérer qu'il n'y aura pas de péché" si quelqu'un le fait parce qu'il subit une forte poussée de l'instinct" (cf. Radd ul-muhtâr 3/371). * Wallâhu A'Iam (Dieu sait mieux). Seconde question : Vous avez répondu à cette question à propos de cette pratique sexuelle chez les hommes. Je voudrais savoir ce qu’il en est chez les femmes. Est-ce que les avis juridiques sont pareils pour l'homme et la femme ou y a-t-il une différence ? Merci. - Réponse : Nous aimerions tout d'abord souligner que tout au long de cet article, il n'a pas été développé l'idée. Qu’au regard de l'Islam, la masturbation serait une "pratique sexuelle" parmi tant d'autres ; il a été au contraire dit que, au regard des avis des ulémas - avis fondés sur les sources musulmanes - il s'agit en temps normal de quelque chose d’interdit ; et qu’en cas de dernier recours, il y a divergence d'avis quant au fait de savoir si cela reste quand même interdit ou si cela est permis à cause de la nécessité. Cela étant rappelé, nous n'avons pas trouvé d'avis faisant la distinction entre l'homme et la femme à ce sujet. Les mêmes règles s'appliquent apparemment à la femme comme à l'homme à ce propos. Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux). Simplement, si, souvent, ce sont des hommes qui posent cette question et que la réponse leur est donnée à eux, c'est parce que la testostérone, hormone du désir, est beaucoup plus présente chez l'homme que chez la femme. Voici ce qu'on peut lire à ce sujet : "Sous son influence, 91 % des garçons ont recours à la masturbation. Le taux de testostérone est 20 fois moins élevé chez... Les filles, ce qui explique que moins de 50 % d'entre elles s’adonnent à cette pratique" (Ça m’intéresse, juillet 1997, p. 58). Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux). À l’occasion de la cérémonie de remise de dons aux plus démunis, et la remise d’attestations de 160 élèves en fin de formation en informatique et 30 élèves admis au certificat d’Étude Primaire Élémentaire (CEPE) qui a eu lieu le samedi 15 novembre 2014 à partir de 8 h 00 mn au sein de l’Institut Aorèma sis au secteur 14 arrondissement 3, nonsin, Ouagadougou, le Cheick Adama Aorèma OUEDRAOGO, Officier de l’Ordre National, Fondateur des Écoles et Lycées Aorèma, très touché par les marques de sympathie de tout un chacun, remercie du fond du cœur tous ceux qui de près ou de loin ont participé moralement, matériellement et financièrement à cette cérémonie. Les remerciements vont particulièrement à : El Hadj SAWADOGO Souleymane KAL-SAKA, Fondateur des Lycées CFCPK, Parrain de la cérémonie, El Hadj Saydou PAFADNAM, PDG de Burkina Or Métal, El Hadj OUEDRAOGO. Noufou ONOUF El Hadj OUEDRAOGO Hamidou Carreaux El Hadj ZIDA Aboubacar Sidnaba El Hadj OUEDRAOGO Adama Palm Beach El Hadj OUEDRAOGO Amadé Bangrin COMMUNIQUE El Hadj OUEDRAOGO Adama STAF El Hadj Abdourahmane CRS El Hadj Ahmad Aorèma El Hadj OUEDRAOGO Amadé Bingo El Hadj Ali YAOGO El Hadj Adama DERMA El Hadj Moussa BASSIA El Hadj Ali PAFADNAM El Hadj OUEDRAOGO Youssouf Panga El Hadj SAWADOGO Mali Gourga El Hadj OUEDRAOGO Issa DERRE El Hadj OUEDRAOGO Amadé TITAO El Hadj Salif Nabiga El Hadj Houssen KANAZOE El Hadj Soulaïmane Idrissa Hadja Habibou BADINI Cheick Idrissa SANFO Cheick OUEDRAOGO Moudjahid Cheick OUEDRAOGO Mohamad Roba Cheick Abdoul Karim MAÏGA Cheick Moctar OUEDRAOGO Cheick Zakaria KANAZOE Cheick LABAS Guiro Ousîaz Ahmad BELEM KOMBI Naaba Madama la Directrice de l’Ecole Nogmikme “A” Monsieur OUEDRAOGO Salam MPP Monsieur TAPSOBA Ousmane à Ziniaré Monsieur Yacouba KINDO à Nonsin Monsieur OUEDRAOGO Amidou LONAB Monsieur Amado PAFADNAM Monsieur OUEDRAOGO Boukaré à Nonsin Madame MADRE et ses compagnons Monsieur TARBAGDO Abdrahmane Monsieur Housseini Aorèma Monsieur OUEDRAOGO Abdrahmane MPP Alpha ROUANDA Ablassé Alpha OUEDRAOGO Alassane BARELGO Monsieur Karim Zaïroua Monsieur KABORE Boubacar Zabre Silga Monsieur TINTA Aboubacar, Secrétaire Général Monsieur OUEDRAOGO Abdoulaye à Cissin Monsieur OUEDRAOGO Boukaré Soutougou Madame ZAMPALIGRE née WELGO Sako Madame ZALLE Mariam Imam El Hadj Abdourahmane SORE Imam Ahmad OUEDRAOGO Imam El Hadj Hamid CONGO Imam Salif OUEDRAOGO Pagbe Naba Mariam SANKARA Le Journal « le Pays » La Radio SAVANE FM Délégation de Bobo Dioulasso, Ziniaré, puahigouya, Aorèma, Boussé, Kombisri, Youba, Koupela, Titao, Tenkodogo. La Famille Bangbatimbo La Famille GUIRO, ZOUGMORE, PORGO, MINOUNGOU. La Famille BARRY à KOSSODO La Famille BARRY à Cissin Le personnel de l’Institut et du lycée privé Aorèma Les fidèles musulmans de la Mosquée Aorèma Les voisins et voisines de nonsin Les restauratrices. Les Organisateurs Ils s’excusent auprès de tous ceux dont les noms n’ont pas été cités. Que le tout Puissant vous récompense au centuple. Le vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015 Page 9 Société VIE POLITIQUE NATIONALE La FAIB muette comme toujours Depuis les événements du 30 et 31 octobre qui ont vu la démission de l'ex-président Blaise Compaoré, la mise en place d'un organe de transition avec tout ce qui a eu autour comme concertation des différents acteurs de la société, notamment politiciens, les OSC, les religieux et coutumiers, la FAIB est passée presque inaperçue. Encore une fois, nous, musulmans, avons manqué de rentrer dans l'histoire. Certains musulmans se sentent frustrés parce que les musulmans ne se sont pas faits sentir lors des derniers événements de notre pays. Pas de déclaration ni rien de la part de l’instance faîtière, la FAIB. Ils se posent la question aujourd’hui : pourquoi nous, musulmans, ne pesons-nous pas lourd dans l’échiquier politique ? La raison est toute simple : le refus de s’assumer. Nous, musulmans, je parle des dirigeants, plus précisément. Avions dormi sur nos lauriers jusqu’à ce que la vérité et la justice nous surprennent. Les derniers événements en sont une illustration. Ayant cru que le régime déchu était superpuissant et éternel, nos leaders ont fermé les yeux et ont craint de dénoncer les errements comme l’ont fait les autres confessions qui l’ont fait avec brio. Comparaison n’est pas raison, certes, mais quand les choses sont assez claires, il faut accepter de voir la vérité en face. Des vaillants fils et filles ont pris leur destin en main, mettant en péril leur vie pour défendre leur honneur en disant non au projet de loi portant modification de l'article 37. Des gens ont perdu leur vie et beaucoup d’entre eux sont sortis blessés. Cet effort a conduit au départ de Blaise Compaoré. Malheureusement, les musulmans n’ont pas vu les choses venir. La maladie ne se guérit point en prononçant le nom du médicament, mais « Être libre, ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la... liberté des autres ». Nelson Mandela en prenant le médicament ». Thomas Sankara ou du moins n’ont pas voulu voir les choses venir, jusqu’à la dernière minute personne comme leaders n’a osé prendre position pour le peuple afin de lui galvaniser dans sa quête de l’instauration de l’intégrité de la parole, qui est la non révision de l’article 37. Nous l’espérons, ce sera un vent nouveau qui soufflera sur le nouveau Burkina, inchAllah. Ce pays nous appartient à tous, si certains s’excluent des décisions de la nation ils n’auront que leurs yeux pour pleurer. Aujourd’hui, nos leaders sont sidérés de voir que malgré notre nombre, l’on ne pèse pas plus lourd. Le nombre élevé de nos riches et de nos intellectuels ne permet pas encore aux musulmans d’être les véritables maîtres du jeu, comme on l’aurait souhaité. Pour arriver à faire partir du concert des affaires et avoir une force considérable à même d’imposer notre vision des choses, il faut que nous, musulmans, acceptions de reconnaître nos erreurs et au même. Moment d’afficher une volonté réelle de revendiquer la place qui nous revient de droit afin de mériter le respect de nos fidèles et du reste de la population. Longtemps et toujours les musulmans ont investi la mosquée, oubliant le monde politique comme si les deux ne pouvaient pas faire bon ménage. Toujours et depuis son avènement, l’islam n’a jamais séparé la religion de la vie mondaine. Les deux sont pratiquement imbriqués. « Cherche la vie présente mais n'oublie pas ta part dans l'au-delà », encourage le Coran. Ce tir, il faut le rectifier si nous voulons compter dans ce pays. Autre tir à rectifier, l’égoïsme et l’égocentrisme. Notre religion est farouchement contre ces défauts. Tant que les uns décideront de ne penser qu’à eux seuls, à leurs seules affaires, oubliant les autres, il n’y aura jamais de développement pour tous. Le prophète Mohammed (SAW) nous a pourtant dit que celui qui ne fait pas des affaires de la communauté ses propres affaires, ne fait pas partie de nous. Quid de la télévision Al Houda ? qui trime à jouer pleinement son rôle. Autre écueil, qu’il faut que nous dépassions, c’est bien les débats tendancieux. Les musulmans de notre pays sont idéologiquement divisés pour des raisons d’appréciation de la loi islamique. C’est d’ailleurs la cause la plus fondamentale dans la faiblesse de cette communauté au Burkina Faso. À l’heure où les autres ont compris l’unité d’action dans la divergence et font corps pour aller à la conquête de leurs intérêts mondains, nous, musulmans, préférons la voie individuelle, vouant aux gémonies les autres. Les catholiques du monde se reconnaissent au Vatican et s’astreignent à respecter corps et âme ses principes idéologiques, politiques, etc. Le Vatican impose le respect. Les protestants, nonobstant le fait qu’ils soient minoritaires dans ce monde, sont ceux qui le dirigent. Leur force ne fait aucun doute dans le concert des nations. Le Burkina Faso en est une illustration parfaite. Quant aux musulmans, l’on se pose la question de savoir qui est leur leadership ? Pourtant là encore, le prophète nous a mis en garde que quand trois individus se retrouvent, ils se doivent de désigner un dirigeant, au risque de voir Satan constituer leur leader. Les musulmans sont presque deux milliards. Ils n’ont pas de leader. Est-ce l’accomplissement du hadith que nous vivons ? Il est important d’y réfléchir. Sans leader, ils se sont toujours laissés dirigés par les grandes puissances, les États-Unis, et l’Union européenne. Mais comme le dit l’adage populaire, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Pour commencer, il faut revivifier la FAIB. Oui, elle ne joue vraiment pas son rôle. Son trophée de guerre, ce sont ses commissions lune. Il faut véritablement revoir de fond en comble les missions de cette structure et mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Si le défi de la FAIB, c’est de résister au temps, reconnaissons qu’elle est passée à côté de la plaque. Il faut imprimer une vision à la FAIB. Si vision il y en a, ceux qui l’ont créé ne sont pas dupés, il faut. travailler à y parvenir. Les potentialités, ce n’est pas ce qui manque à cette communauté. Nous avons des intellectuels dans tous les domaines. Notre communauté regorge de nantis, des hommes suffisamment riches. Les autres aussi n’ont pas plus que ça. Qu’est-ce qui nous manque alors ? De la volonté, oui de la volonté. Mais aussi de la conviction. Par Arouna Guigma L’orgueil, un péché capital en islam : « Si tu crains une chose et qu’elle t'arrive, l'intensité de la crainte que tu en as eue est pire que ce que tu as craint. » Ali Ibn Abu Talib « La fidélité est dans la vie sentimentale ce qu'est la fixité des idées dans la vie intellectuelle : un aveu de faillite. » Oscar Wilde « Quand le passé n'éclaire plus l'avenir, l'esprit marche dans les ténèbres. » Alexis de Tocqueville Être musulman ce n’est pas un mot vain, c’est un comportement et un état d’esprit. L’Islam ne serait pas utile si ce qu’il propose n’était pas meilleur comme système de vie. Le style de vie de l’Islam doit façonner le musulman. Cela dans tous les domaines de son existence. L’on ne peut vouloir être musulman en fonction des situations ou des circonstances. L’on ne peut être un bon musulman en refoulant la vérité ou en se croyant supérieur aux autres du point de vue de la foi. L’orgueil reste un péché impardonnable et méprisable dans le jugement de l’Islam. C’est pour conjurer un tel comportement que le prophète (PSL) dit ceci : « Quiconque meurt ayant dans son cœur l'orgueil comparable à la dimension d’un atome ne rentre pas au paradis ». Qu’est-ce que l’orgueil ? « C’est le refus de la vérité et le mépris des gens », a dit Rassouloullâh (SAW). Que Dieu nous éloigne de l’orgueil. Le vrai visage de l'islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015 Interview EL HADJ OMAR TAPSOBA DU MPP Les musulmans ont un rôle important à jouer dans la vie politique au Faso. El Hadj Omar Tapsoba est un musulman pratiquant et militant de parti politique. Il est au Mouvement du peuple pour le progrès. L’homme se réjouit de son Engagement en politique. Pour lui, c’est presque un devoir pour le croyant musulman de faire de la politique. Dans l’interview qu’il nous a accordée, il revient sur le sens de son engagement et se prononce sur la communauté musulmane dans son entièreté. Quelle peut être la tâche d’un musulman dans un parti politique ? La tâche d’un musulman dans un parti politique est immense. Le musulman, avant tout, est un citoyen et qui parle de citoyen dit obligation de s’intéresser aux affaires de la vie de la nation. Donc, par conséquent, le musulman a le droit de faire des aspirations du pays les siennes, raison pour laquelle nous sommes engagés au MPP. C’est pour faire la promotion de nos convictions en fonction des aspirations profondes du peuple burkinabé. Le musulman dans un parti politique vient apporter la lumière de sa foi pour que les choses avancent positivement. Est-ce vraiment compatible, le musulman et la politique sous nos cieux ? Tout à fait, c’est une question d’organisation. Quand nous sommes en réunion du parti, une... fois que l’heure de la prière, les musulmans interrompent afin de s’acquitter de ce devoir divin. Il n'y a aucune dichotomie. Il faut savoir faire la part des choses. Cela est valable dans tous les domaines de l’organisation. Le MPP (Mouvement du peuple pour le progrès) avait ses ténors dans le parti de la majorité. Comment se fait-il qu’après 27 ans avec le CDP, les caciques se retirent pour créer un nouveau parti ? C’est une question assez pertinente, sinon les leaders du MPP sont des hommes politiques de gros calibres, ils sont avertis. Ils connaissent les contours de la vie politique au Burkina Faso. Il est bien vrai qu’ils ont soutenu le président Compaoré à s’implanter, mais à un moment donné, le président n’a pas respecté ses engagements. Les leaders du MPP ont vu ces problèmes que nous avions vécus. L’ex-président avait été prévenu. Malheureusement, les choses n’ont pas été respectées. Le président n’a jamais respecté les propositions qu’on lui soumettait, ce qui a prévalu au départ de nos leaders. Depuis les démissions, la plupart des gens n’avait pas foi à la sincérité de vos leaders. On croyait à un deal entre eux et le président. Nous pensons que les gens avaient raison. Il a fallu notre ténacité dans la sincérité jusqu’à ces marches qui finalement ont emporté le régime Compaoré. Pour nous, il fallait travailler afin que les populations comprennent que nous sommes effectivement venus pour le changement. Il était de notre devoir, nos leaders et nous-mêmes, de travailler pour nous distinguer de l’ex-président. Pour la simple raison que nous avions vu clair dans le jeu du régime passé, qui tentait par tous les moyens de se frayer un chemin pour un pouvoir à vie. C’était anti-démocratique. Et quand les démissions sont venues, vous avez vu, les passeports de nos leaders ont été retirés et ce fut la chasse aux sorcières. Nous avons tous été victimes de ces démissions car on ne pouvait plus avoir des marchés de l’État. Notre seul péché était notre engagement en tant que militants au MPP. Nous sommes. Dans une phase de transition. Comment le MPP voit-il la suite ? Nous sommes un parti responsable et républicain. Nous sommes pour la bonne marche des choses. Nous sommes pour une véritable démocratie dans notre pays. C’est pour cette raison que nous disons que la démission du président Biaise est le résultat de la lutte de tout le peuple burkinabé. On se réjouit au MPP parce que le changement et l’alternance sont désormais une réalité. La transition, nous la souhaitons paisible afin que nous puissions aboutir à des élections justes, transparentes et démocratiques. C’est notre vœu ultime. La marche du 30 octobre 2014 a fait des dégâts et surtout des pertes en vies humaines. Quelle est votre appréciation ? Nous déplorons les pertes en vies humaines, les nombreux blessés, les pillages et saccages. Maintenant, il faut savoir que l’objectif des marches était de dire non au projet de loi portant modification de l’article 37 et bien entendu, par la suite, la demande du départ du président à cause des victimes. enregistrées. Dans cette dynamique, il y a aussi ces personnes qu’on ne pouvait pas contrôler qui ont passé leur temps à piller et saccager. Nous déplorons vraiment les pertes en vie humaine et nous présentons nos condoléances les plus sincères aux familles éplorées. Nous saluons de passage l’armée, qui a été républicaine dans la gestion de ces moments douloureux quand elle a refusé de tirer sur le peuple. Nous avons vu et constaté qu’il s’agissait bien d’une insurrection populaire. D’une autre manière, c’est le peuple qui s’est fâché et a fait partir le président. Le prochain président aura du pain sur la planche ? Bien sûr, c’est même un impératif, quand le peuple prend son pouvoir comme ce qui s'est passé, on doit lui renvoyer la balle. Nous demandons seulement qu’il y ait des élections libres, justes et transparentes afin que ce même peuple puisse se prononcer. Le prochain président devra en tenir compte. Votre parti ira à la conquête du pouvoir d’État à l’issue de la transition ? Ah oui ! Nous avons créé ce Parti pour aller à la conquête du pouvoir. Vous êtes nombreux en tant que musulmans dans le MPP. Vous savez que l’Islam donne de l’importance à la parole donnée. Alors qu’en politique, ce n’est pas toujours le cas. Quand vous voyez nos leaders, ils ne sont pas là pour piller le pays. Au contraire, c’est pour un Burkina prospère et exemplaire et, en tant que musulman dans ce parti, nous faisons une interpellation. Il y aura plus de transparence quand on aura la gestion des affaires, notamment la question de l’or. Nous allons tenir nos engagements. La jeunesse a été l’élément catalyseur pour le départ de l’ex-président. Comment vous voyez son devenir, notamment la question de l’emploi de la jeunesse ? C’est vous dire justement que nous avons affaire à une nouvelle jeunesse responsable et très ouverte. Si nous avons vraiment le pouvoir, l’accent sera mis sur la jeunesse et la femme. Si vous suivez nos activités au sein du parti, la jeunesse est toujours au centre. C’est pour dire que nos responsables sont avertis. Donc, ils seront à pieds d’œuvre pour ne pas tomber dans le même piège que le CDP. Beaucoup d’entre ces jeunes aspirent à l’auto-emploi. Le système de la 4e République n’était pas assez regardant quant à la question de l’auto-emploi. C’est avec nos techniciens que cette question sera réglée afin qu’il y ait des propositions prometteuses. Nous sommes un grand parti et nous avons des partenaires, du travail sera fait pour la question de l’auto-emploi. Ce serait hasardeux de me prononcer pour le moment, attendons d’être dans les affaires pour y réagir. C’est une question assez technique, mais une fois au pouvoir, les choses vont être mieux élaborées afin que les gens puissent se lancer dans l’entrepreneuriat et améliorer la situation pour ceux qui y sont déjà. Quelle compréhension faites-vous de l’Islam et quel appel faites-vous à l’endroit des musulmans engagés dans des partis politiques ? D’abord, c’est de dire à nos frères et sœurs musulmans de ne pas être frustrés. Déjà, être musulman c’est une fierté. C’est un choix de Dieu et il faut s’en réjouir. Bien sûr que je respecte les frères d’autres religions. Mais je tiens à dire qu’au Burkina, nous, musulmans, avons besoin de beaucoup d’organisation. Cela y va de notre crédibilité. Tant que nous ne sommes pas organisés, il sera difficile de se faire entendre. Mais dès lors que nous sommes structurés, les gens viendront vers nous afin que nous composions avec eux. Aujourd’hui, si nous sommes invités dans les rencontres, c’est parce que les gens se sentent obligés d’y faire comme nous sommes composante de la société, sinon c’est la pagaille à notre sein. Que peut être la solution ? Il faut qu’on travaille pour faire comprendre à nos responsables que cette pagaille ne doit pas continuer. Il faut qu’ils comprennent que la religion ne peut plus demeurer dans l’état où elle se trouve. On a besoin de tout le monde et chacun à sa place. Si nous sommes réellement organisés, les gens vont mettre la main à la pâte afin que les choses bougent. Avec notre nombre, on n’aura pas de problème. d’argent si les gens sont rassurés que leur argent ira à la caisse pour servir la communauté. C’est la structuration qui peut donner corps à tout ça. Travaillons à faire émerger une nouvelle génération dans la confiance et la responsabilité. Les choses vont radicalement changer. C’est une grande partie de la jeunesse musulmane qui a également pris part aux côtés des autres manifestants pour changer les choses. Cela suppose que les choses sont en train de changer au niveau de la religion musulmane ? Bien sûr, aujourd’hui c’est la jeunesse qui dicte son mot et on ne peut fonctionner sans elle. Dans toutes les couches sociales, il faut qu’il y ait la jeunesse. Avec la technologie, les jeunes sont informés, moi, qui suis assis, je n'ai pas lu le Coran, mais à travers l'internet j’apprends et je me forme en islam comme si je me déplaçais dans les pays musulmans. Les étudiants musulmans se forment plus avec les voies des technologies. Ils savent la vérité et ce que l’Islam veut dire en matière d’organisation. Il Il faut forcément conjuguer avec cette jeunesse, donner leur des postes de responsabilité. Les jeunes sont au centre de tout. Entretien réalisé par Arouna Guigma Le vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015 Page 11 La maladie et la mort du Prophète Muhammad Nos pieux prédécesseurs, qu’Allah l’agrée. Le jour où ton père est mort, j’aurais aimé mourir ce jour-là et ne pas rester en vie après lui. Je reconnais ton mérite et ta dignité. Si je t’ai privé d’hériter du Sceau des envoyés. De plus, il a été le premier des hommes à avoir embrassé l’Islam. Il a été, de surcroît, de toutes les batailles menées par son beau-père. À l’an XI de l’Hégire, le père de Fâtima, qu’Allah l’agrée, se plaignit d’un mal qui lui faisait souffrir. Au cours desquelles, il fit preuve de l’Envoyé d’Allah, sallâ-l-Lahû. Les membres de la Maison et les musulmans pensaient que ce n’était qu’un mauvais moment à passer et, ensuite, tout rentrerait dans l’ordre. Personne ne se doutait que cette maladie... allait l’entraîner vers la mort. Mais Fâtima -qu’Allâh l’agrée- sentit qu’un incendie brûlait son cœur. Elle se rappela le moment où elle se rendit chez son père -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- qui se trouvait dans la chambre de ‘Aïsha -qu’Allâh l’agrée-. Après que son père -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm-, affaibli par sa maladie, l’eût embrassée et fît asseoir à sa droite, il -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- lui fit comprendre que sa vie avait atteint son terme. Elle -qu’Allâh l’agrée- éclata en sanglots et pour la consoler, il -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- lui dit : « Tu seras la première des membres de ma Maison qui me rejoindra dans la tombe. » Il -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- ajouta : « N'accepteras-tu pas d’être la Sayyida de cette Communauté ? » Fâtima -qu’Allâh l’agrée- sourit et rit même de cette nouvelle. ‘Aïsha -qu’Allâh l’agrée-, qui rapporta cette scène, dit qu’elle n’avait jamais vu une joie aussi proche de la tristesse. Elle avait alors demandé à Fâtima -qu’Allâh l’agrée- la raison de ce changement brusque d’humeur. Celle-ci lui avait répondu sur le moment qu’elle ne pouvait pas dévoiler un secret que le Prophète - sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm - lui avait confié. Après quoi, elle se rendit chez elle, tranquillisée de l’amélioration de la santé de son père. Quelques jours après, elle apprit que la maladie de son père - sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm - s’était empirée. La peur se mêla à l’angoisse. Aussi se précipita-t-elle chez lui, sentant une douleur au cœur, comme si cet organe allait se détacher de sa poitrine et tomber par terre. En arrivant, elle l’aperçut, armé de résistance, allant d'une de ses épouses à l’autre - qu’Allah les agrée - jusqu’au moment où arriva le tour de Maymouna - qu’Allah l’agrée. Il demanda à cette dernière de demeurer chez ‘Aïsha - qu’Allah l’agrée - pendant la période de sa maladie. De son côté, Fâtima - qu’Allah l’agrée - entoura son père de toute son attention, ne cessant pas. d’implorer Allah de renforcer son courage et sa patience. Fâtima -qu’Allah l’agrée- sentit que l’état de son père empirait quand elle le vit prendre de l’eau de sa main et la renverser lentement sur sa tête. Elle l’entendit lui dire de ne pas être triste après sa mort. Quelques temps après, l’Envoyé d’Allah -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- quitta ce monde, laissant les musulmans et les êtres les plus chers de sa famille. Fâtima -qu’Allah l’agrée- s’évanouit. Elle ne sortit complètement de son évanouissement qu’après le serment d’allégeance prêté à Abû Bakr -qu’Allah l’agrée-, soit 48 heures après la mort de son père. Elle alla se recueillir sur sa tombe et revint à la maison où elle fut accueillie par Anas Ibn Mâlik -qu’Allah l’agrée-, le serviteur de l’Envoyé d’Allah -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm-. Celui-ci ne pouvait que lui demander de se montrer patiente à la suite de cette perte qui a endeuillé toute la Communauté musulmane. Elle lui répondit : « Comment ton cœur t’a-t-il permis de préférer un autre à lui ? » « Permis d’abandonner à la terre le cadavre de l’Envoyé d’Allah ? » Mâlik -qu’Allah l’agrée- éclata en sanglots. Il ne pouvait pas contenir ses larmes alors qu’il conseillait la patience à d’autres. Entre-temps, ‘Alî -qu’Allah l’agrée- arriva et lui fit part que beaucoup de musulmans déclaraient que le califat aurait dû lui revenir. C’est qu’il a été élevé par le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm-. Il était le fils de son oncle paternel et le mari de sa fille. En outre, il y avait dans al-Hassan -qu’Allah l’agrée- et al-Husayn -qu’Allah l’agrée- l’odeur d’un grand courage. Il est également à signaler qu’en arrivant à Médine, le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a donné à chaque Muhâjir un frère parmi les Ansârs. Quant à lui, il a pris ‘Alî -qu’Allah l’agrée- pour frère. À un moment donné, il a dit, s’adressant à son beau-fils : « Tu es pour moi ce qu’Aaron était pour Moïse. Et : Toi, tu es de moi, et moi je suis de toi. » Cependant, les décisions s’étaient précipitées. Non seulement, l’Islam... n’avait jamais prescrit que le califat devait être héréditaire, mais il était trop tard pour revenir sur le premier serment d’allégeance accordé à Abû Bakr -qu’Allah l’agrée-. Ce fut ce que des Compagnons avaient dit à Fâtima -qu’Allah l’agrée- : « Ô fille de l’Envoyé d’Allah ! Notre serment d’allégeance a été donné à Abû Bakr -qu’Allah l’agrée-. Si ton mari, fils de ton oncle paternel, s’était présenté plus tôt à nous, nous n’au- » Mais ‘Alî -qu’Allah l’agrée- avait répondu à cet argument : « Devais-je abandonner l’Envoyé d’Allah -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- dans sa maison sans l’enterrer et sortir pour disputer le pouvoir à d’autres ? » Abû Bakr -qu’Allah l’agrée- demanda à ‘Umar -qu’Allah l’agrée- de l’accompagner chez Fâtima -qu’Allah l’agrée- afin de la convaincre d’accepter le fait accompli, d’autant plus qu’en sa qualité de premier calife de l’Is-lâm, il lui avait refusé d’hériter de son père, partant du principe qu’on n’hérite pas des prophètes. Arrivé sur les lieux, Abû Bakr -qu’Allah l’agrée- prit la parole en disant : « ô bien-aimé de l’Envoyé d’Allah ! Par Allah ! Ta parenté à l’Envoyé d’Allah est meilleure, pour moi, que ma parenté. Mon affection pour toi est plus forte que celle que je porte à ma fille ‘Aïsha -qu’Allah l’agrée-, c’est parce que je l’ai entendu dire, parlant des prophètes : « Personne n’hérite de nous. Ce que nous possédons doit être distribué en aumônes ». Il ne semble pas que les historiens aient mentionné que Fâtima -qu’Allah l’agrée- s’efforça par la suite de revendiquer ce qui lui apparaissait comme son bien. Par contre, ils signalent qu’elle s’isola dans sa tristesse et son deuil, pleurant la mort de son père. Il ne lui restait plus qu’à le rejoindre ainsi qu’il le lui avait annoncé quelques temps avant d’aller à la rencontre de son Créateur. Ce fut ainsi que le lundi, le deuxième jour du mois de ramadan, an XI, Fâtima -qu’Allah l’agrée- embrassa les membres de sa famille, emplissant ses yeux de larmes chaudes. Puis, elle appela Umm Râfi’. -Qu’Allah l’agrée-, la protégée de son père, lui dit, d’une voix basse, à peine perceptible, de lui préparer de l’eau. Elle se lava ainsi qu’elle le faisait elle-même auparavant, vêtit des habits neufs, remplaçant ceux du deuil qu’elle portait, puis elle dit à Umm Râfi’ -qu’Allah l’agrée- de poser sa literie au milieu de la chambre. Elle s’allongea, ferma les yeux et s’endormit. Ce fut ainsi qu’elle mourut. ‘Alî -qu’Allah l’agrée- l’ensevelit en pleurant et l’enterra dans le cimetière al-Bâqî’. Il lui fit ses adieux et retourna, l’air abattu, dans cette maison devenue lugubre depuis la disparition de son épouse. Ainsi, les événements du monde évoluent et changent, mais Fâtima -qu’Allah l’agrée- « la mère de son père », remplit encore la vie à travers ses enfants et la famille de l’Envoyé d’Allah -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallâm-. Source : Ash-Shifâ’ bita'rif Hu-qûqi al-Mustafâ. > I r 4 Culture FOI DU MUSULMAN ' les dix-huit fondements du tawhid Le tawhid est ce qu’il y a de plus fondamental dans la religion. musulmane. C’est le pilier de tous les autres piliers. De la compréhension dépend la félicité du croyant ici-bas et dans l’au-delà. De sa négligence dépend également l’échec du croyant ici-bas et dans l’au-delà. Nous vous publions là les dix-huit fondements élaborés par les hommes de science. Nul doute que le tawhid va au-delà du Premier : Qu’Allah existe depuis toujours, qu’il est Unique et n’a pas d’associé dans la royauté, ni d’assistant, ni d'opposant, ni de conseiller, ni d’incitateur ou de protecteur. Il n’a pas non plus d’intercesseur, sauf avec Sa Volonté. Deuxième : Qu’il n’a ni parents, ni enfant. Il n’a ni similaire, ni ressemblant ; quel que soit la forme établie envers lui, et il n’a pas d’épouse. Troisième : Il se suffit à lui-même. Il ne mange pas, ne boit pas et n’a nul besoin de quoi que ce soit de ce dont ont besoin ses créatures, quel que soit la forme. Quatrième : Il ne change pas et n’est pas affecté par les changements, tels que la vieillesse, la maladie, le sommeil, la Somnolence, l’oubli, le regret, la crainte, l’inquiétude, la tristesse ou autre. Cinquième : Aucune de ses créatures ne peut lui ressembler ou rien ne lui ressemble, ni dans son être, ni dans ses attributs ou actes. Sixième : Il ne se trouve dans rien de ses créatures, tout comme rien de ses créatures ne se trouve dans son être. Il est, avec son être, complètement séparé de ses créatures et ses créatures sont aussi séparées de Lui. Septième : Il est plus Immense que tout le reste, plus grand que tout ce qui existe, il est au-dessus de tout et élevé au-dessus de tout, alors qu’il n’existe rien au-dessus de lui. Huitième : Il est capable de faire ce qu’il veut et personne ne peut l’empêcher dans ce qu’il veut faire ; il fait ce qu’il veut. Neuvième : Il sait tout. Il connaît le secret et le caché. Il sait ce qui s’est passé et ce qui va se passer et comment se serait passé ce qui ne s’est pas passé. Pas une feuille ne tombe sans qu’il ne le sache. Il n’existe aucune graine dans les ténèbres de la terre. rien de frais ou de sec, rien de mobile ou d’immobile, sans qu’il connaisse sa réalité. Dixième : Il entend et voit toute chose. Il entend toute voix, indistinctement des langues et la diversité des besoins. Il voit la marche d'une fourmi noire sur une pierre noire dans les ténèbres de la nuit. Son ouïe englobe toutes les voix. Sa vue englobe tout. Sa science englobe toutes les informations. Sa Puissance englobe tout. Sa Volonté se réalise sur toutes ses créatures. Sa Miséricorde a englobé toutes ses créatures. Et son Trône déborde la terre et les cieux. Onzième : Il est le témoin (toujours présent) et n’est jamais absent. Personne ne va le remplacer ou hériter dans sa royauté. Il n’a pas besoin de quelqu’un qui lui ferait part des besoins de ses créatures. Ni pour l’aider ou demander sa sensibilité envers les créatures et demander sa miséricorde pour eux. Douzième : Il existe depuis toujours et pour toujours. Il ne disparaîtra pas, il ne se perdra pas, il ne disparaîtra pas, il ne mourra pas. Treizième : Il parle, ordonne et interdit. Il ne dit que la vérité, guide sur le chemin droit, envoie les Messagers, révèle les Livres. Il cerne toutes les âmes et sait qui a mérité le bien ou le mal. Il récompense le bienfaiteur pour son bien et punit le malfaiteur pour son mal. Quatorzième : Il est sincère dans sa promesse et ses nouvelles. Personne n’est plus véridique que lui et ne pourra pas l’être dans ses paroles. Il ne trahira pas ce qu’Il a promis. Quinzième : Il est le refuge pour tout le monde, dans tous les sens du refuge. Il est impossible qu’une contradiction apparaisse dans Son refuge. Seizième : Il est le saint, la paix et purifié de tout manque, faiblesse ou déficit. Dix-septième : Il est parfait et la perfection générale dans toutes les formes lui appartient. Dix-huitième : Il est la justice qui ne fera pas d’injustice ou ne dépassera pas la limite. Les serviteurs ne craignent pas qu’Il leur fasse une injustice. Ceci fait objet d’unanimité chez tous les Messagers et dans toutes les Révélations. Ceci est clair, toujours en vigueur et il est impossible que la Chari'ah vienne avec quelque chose qui s’y oppose, ni informe de quelque chose qui s’y oppose. Par A W Source: Minhadj At-Ta’ssiss wa Takdiss, pages 80-83, Fatawa Nadj-diyyah ; la réalité du Tawhid, ses piliers, ce qu’il implique et ses types, 6ème thème. DJIHAD les véritables émotions. Le djihad est assimilé à la guerre. Cette définition « occidentale » réduit le champ du mot et pire, dénature sa principale acception. Étymologiquement, le terme djihad signifie effort. Nous vous présentons les différentes catégories de djihad en islam selon, principalement les recherches du savant Ibn Qayyim. Si on connaît le jihad, on sait qu’il en existe quatre catégories : 1- Le jihad de l’âme. 2- Le jihad contre le diable (shaytan). 3- Le jihad contre les mécréants. 4- Le jihad contre les hypocrites. Le jihad de l’âme se subdivise lui-même en quatre catégories : 1- Le jihad de l’âme qui consiste en ce qu’on s’efforce de lui inculquer la Guidance et la religion de la. Vérité, en dehors desquelles elle n’a ni salut, ni félicité, ni dans cette vie ni dans l’au-delà. Tant qu’elle manque à son accomplissement, elle est affligée dans les deux demeures [ici-bas et dans l’au-delà]. 2- Le jihadde l’âme qui consiste en ce que les actes soient conformes à la religion après en avoir pris connaissance. Sinon, la simple connaissance non suivie des actes, même si elle ne lui nuit pas, ne lui est bénéfique en rien. 3- Le jihadde l’âme qui consiste à prêcher la religion (dawa) et à l’enseigner à qui ne la connaît pas. Sinon, on fait partie de ceux qui taisent ce qu’Allah a révélé comme Guidance et comme preuves. Ainsi, les actes [accomplis conformément à la religion alors qu’on s’abstient de les prêcher], même s’ils ne nuisent pas, ne sauveront pas pour autant du châtiment d’Allah. 4- Le jihadde l’âme qui consiste à patienter devant les difficultés de la prédication (da'wa) pour Allah, les tourments de la vie terrestre, et à supporter tout cela pour Allah. Si ces quatre conditions sont... remplies, alors l’individu fait partie des élus du Seigneur (rabbaniyyoun). Les pieux prédécesseurs (salafs) sont unanimes autour du fait que le savant ne mérite pas d’être nommé élu du Seigneur (rabbani) tant qu’il ne connaît pas la Vérité, n’agit pas conformément à elle, et ne l’enseigne pas. Ainsi, celui qui connaît, enseigne et agit est qualifié de majestueux dans le royaume des cieux. Quant au jihad contre le diable (Shaytan), il se subdivise en deux catégories : 1- Le jihad contre le diable (shaytan) qui consiste à repousser les ambiguïtés qui peuvent se présenter au serviteur ('abd) et les doutes qui assaillent la foi. 2- Le jihad contre le diable (shaytan) qui consiste à repousser les désirs corrompus et les passions qu’il rencontre. La première forme de jihad est immédiatement suivie de la certitude. La deuxième forme de jihad est immédiatement suivie de la patience. Allah -Ta'âlâ- a dit : « Et Nous avons désigné parmi eux des dirigeants qui guidaient (les gens) par Notre ordre aussi longtemps. qu’ils enduraient et croyaient fermement en Nos versets. » (Sourate 32, verset 24). Il a informé que la conduite de la religion ne s’obtient que par la patience et la certitude. La patience repousse les passions et les souhaits corrompus, tandis que la certitude repousse les doutes et les ambiguïtés. Le jihad contre les infidèles et les hypocrites se subdivise en quatre catégories : 1- Par le cœur. 2- Par la langue. 3- Par les biens matériels. 4- Par l’âme. Le jihad contre les infidèles ne se fait plus spécialement par la main et n’a lieu que lorsque les croyants sont persécutés dans leur foi. Quant au jihad contre les hypocrites, il se fait par la langue. La question mérite d’être posée. Le climat sociopolitique est des plus crispés en ces temps-ci. La succession du président du Faso au palais de Kosyam est au centre de tous les débats, mais aussi au centre de toutes les inquiétudes. Nul ne... sait ce que demain nous réserve comme surprise agréable ou désagréable. L’article 37, le célébrissime article de notre constitution, l’article le plus connu de notre loi fondamentale et le plus révisé de l'histoire constitutionnelle du Burkina, est l’épicentre de cette crise sociopolitique. D’un côté, le parti au pouvoir et ses acolytes, de l’autre, le Chef de file de l’opposition politique, chaque camp s’arcboutant sur ce qu’il pense être ses intérêts et déterminé à ne pas lâcher prise. À côté de ces antagonistes, il y a le Front républicain, qui se voudrait un peu à califourchon de ces deux forces, mais à voir au fond, il n’en est rien. On peut à toute aise mettre le Front républicain dans le même sac que la majorité. Le respect de la constitution du Burkina, voilà la source de cette pomme de discorde. Chaque camp interprétant cette notion de respect en fonction de ses intérêts. Selon ce fameux article 37, le président du Faso est éligible deux fois. La même loi fondamentale prévoit également les conditions de sa révision. Pour l’opposition, respecter la constitution, gage qu’avait pris le président du Faso en tant que Chef de l’État, c’est de se retirer purement et simplement après épuisement de ses cartes. Pour la majorité, il ne faut pas fermer une porte restée ouverte par la loi. En respectant le processus prévu pour sauter le verrou de cet article dans le but de permettre au président de se présenter derechef, le président du Faso respecte la CLIMAT SOCIOPOLITIQUE, de côté les intérêts égoïstes constitutionnels. Alors, chaque camp avait investi l’espace public pour démontrer à l’opinion publique nationale mais surtout internationale, qu’il détient le plus de Burkinabè acquis à sa cause. Des marches et des meetings dans les stades, aucun résultat concret ne fut obtenu. Chaque camp se targue toujours d’avoir le monopole de la rue. Retour à la case départ en quelque sorte. Avec beaucoup de temps perdu. Pour sauver le Burkina d’une crise dont il n’a vraiment pas besoin, le président du Faso, après la tentative de Solutionnement vite échouée par l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo, prit la décision de convoquer les deux forces à un dialogue. Le 23 septembre, date de la prise de contact avec les antagonistes, plus d’un avait cru enfin à une résolution pacifique de la crise. C’était sans compter la détermination des uns et des autres à ne pas lâcher prise. Aussitôt engagé, il a fallu seulement quatre rounds pour voir ce dialogue entonner le chant du cygne. Le motif selon le CFOP, la suite à donner aux points non consensuels. Plus que cela, l’opposition pointe du doigt la mauvaise foi du camp d’en face. Car à la question de savoir ce qu’il en sera des points non consensuels, qui sont d’ailleurs les points les plus essentiels, la majorité propose de s'en référer au grand sachem. Jamais, rétorque l’opposition, car il est le principal concerné dans ce dialogue et refuse qu’il soit en même temps juge et partie. Pour la majorité, le bouc émissaire, c’est bien le CFOP, dont la détermination de ne pas aller loin. C'est été perçu dès le départ. Pour lui, n’a convoqué 1er président du Faso à appeler qui que ce soit à un dialogue. S'il a décidé de le faire, eh bien, c’est parce qu’il est animé d’une bonne volonté. Ce dialogue clos, le peuple est encore dans l’impasse. Tout semble indiquer l’imminence d’un référendum. Ce qu’il faut souhaiter, c’est vraiment interpeller ces deux camps de savoir raison gardée mais surtout de savoir mettre le peuple au-dessus de ses intérêts. Encore une fois, le Burkina Faso n’a pas besoin d’une crise sociopolitique. Déjà, ils sont nombreux à souffrir le martyr dans ce contexte de vie chère généralisée. Le panier de la ménagère ne fait que s’amenuiser comme une peau de chagrin. Nous vivons une rentrée scolaire des plus chaotiques. Après le capharnaüm que le système LMD - précipité - a plongé l’université de Ouagadougou, il faut craindre que les mêmes démons ne sèment le désordre dans le secondaire. S’il faut ajouter à cela une crise sociopolitique dont on sait toujours quand ça... Commence mais jamais quand la hache de guerre sera enterrée, il faut véritablement craindre le pire pour le peuple burkinabè. Mais l’espoir est quand même permis. Pour peu que les politiques sachent mettre l’intérêt de tous au-dessus de leurs intérêts égoïstes. Il faut prier pour la paix pour ce beau peuple. Les sermons tors de l'aïd et Kébir avaient déjà véritablement évoqué le mal qu’un manque de compromis entre les politiques pourra causer au Burkina. Mais à peine si cet appel a été entendu. Qu’Allah illumine le Burkina d’une paix durable. Puisse-t-il inspirer les politiques des choix qui mettent en avant l’intérêt de tous les burkinabè au détriment de leurs intérêts égoïstes. La rédaction LA ‘AQIQA’ OU LE BAPTÊME DU NOUVEAU-NÉ Les règles à suivre ! La ‘Aqiqa’ est le nom que porte la bête à sacrifier à l’occasion de la naissance. Son jugement : La ‘Aqiqa’ est obligatoire pour celui qui met au monde un nouveau-né, pour le garçon deux bêtes égales, et une bête pour la fille : d’après Salman Ibn-Âmir El-Dabiy. J’ai entendu le messager d’Allah (paix et salut sur lui) dire : « Pour chaque nouveau-né, une 'Aqiqa' ; faites donc couler du sang pour lui, et ôtez-lui les impuretés ». Aïcha (qu’Allah l’agrée) a dit : « Le messager d'Allah (paix et salut sur lui) nous a ordonné de sacrifier deux bêles pour le garçon et une bête pour la fille ». D’après El-Hassan Ibn-Samoura, le prophète (paix et salut sur lui) a dit : « À chaque nouveau-né est tributaire de sa 'Aqiqa' qui est sacrifiée le septième jour. Son crâne est aussi rasé et un nom lui est donné ce jour-là ». Son moment : la sounna est de faire le sacrifice le septième jour de la naissance de l’enfant. Si ce n’est pas possible, alors le quatorzième jour, sinon, le vingt et unième jour. Selon Bourayda, le prophète (paix et salut sur lui) a dit : « La 'Aqiqa' est immolée le septième jour, ou le quatorzième jour, ou le vingt et unième ». Ce qui est méritoire de faire pour le nouveau-né : il est méritoire de faire son 'tahnik' ; ceci consiste à bien mâchouiller une datte, puis... de lui en essuyer sur la gencive. Il est établi dans El-Boukhâri et Mouslim que Abou-Moussa (qu’Allah l’agrée) a dit : « J’ai eu la naissance d'un garçon que je l'ai emmené au prophète (paix et salut sur lui), il l'a alors nommé Ibrahim et a fait son "tahnik" avec une datte. » El-Boukhâri a rajouté : « Et lui a fait des invocations pour le bénir. » Il faut lui raser le crâne le septième jour, et donner une aumône équivalente au poids des cheveux en argent. D’après El-Hassan Ibn-Samoura, le prophète (paix et salut sur lui) a dit : « Chaque nouveau-né est tributaire de sa 'Aqiqa, qui est sacrifiée le septième jour. Son crâne est aussi rasé et un nom lui est donné ce jour-là. » Selon Abou-Râfi’, le prophète (paix et salut sur lui) a dit à sa fille Fatima lorsqu’elle a accouché de Hassan : « Rase-lui son crâne et fais une aumône en donnant aux pauvres l’équivalent du poids de ses cheveux en argent. » Le circoncire le septième jour : pour ce qui a été rapporté par El-Mou’jam el-saghir, selon Jâbir : « Le prophète... » (paix et salut sur lui) a sacrifié des "Aqiqa" pour Hassan et Hussein, et les a circoncis le septième jour. EI-Tabarâni a aussi rapporté dans El-awsat, que Ibn-Abbâs a dit : « Sept choses font partie de la sounna concernant le nouveau-né et son septième jour : un nom lui est donné, il est circoncis et les impuretés lui sont ôtées, son oreille est percée, une "aqiqa" est immolée, son crâne est rasé, il est essuyé avec le sang de sa aqiqa, et le poids de ses cheveux en or ou argent est donné comme aumône. » El-Albâni a cité ce hadith dans Tamâm el-minna. Ces deux hadiths qui sont faibles se renforcent entre eux, car ils sont rapportés par des chemins différents et leurs chaînes de transmission ne comportent aucun accusé. Le vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015. Faits et gestes INTERNATIONAL ISLAMIC RELIEF ORGANISATION 243 bœufs aux habitants du Sahel et aux réfugiés maliens pour mieux fêter l'Aïd el-Kébir. Les habitants du Sahel étaient en fête le... Samedi 4 octobre. La Ligue mondiale islamique a abattu pour eux 243 bœufs à l’occasion de la fête de Tabaski le samedi 4 octobre 2014. L’objectif, comme on peut l’imaginer, était de permettre aux habitants et aux réfugiés maliens de commémorer comme il se doit la fête de l’Eid El Kébir. Les mots manquaient à ces habitants pour traduire leur gratitude à l’endroit de Secours islamique. Les habitants de Orossaba, Borogendé, Bâni, Boguel-sawa, Kouroufayel, de la ville de Djibo, etc. sont ceux qui ont eu droit à cette importante offrande de la part de Secours islamique. Cette ONG a véritablement pris au sérieux la question du Sahel. Cela fait la énième fois qu’elle s’y rend pour apporter son soutien à ses habitants. Lors de leur dernière opération de don de vivres aux réfugiés, les donateurs avaient émis leur disponibilité à soutenir les populations du Soum et les réfugiés en particulier. Elle a promis aux populations qu’elle fera tout ce qui lui est possible pour les secourir en temps opportun. En cette période. De fête, elle ne s’est pas faite prier pour voler au secours, comme son nom l’indique, aux habitants en situation de nécessité. Ainsi, le 4 octobre, jour de la fête du mouton, elle a procédé à l’immolation de 243 bœufs. « Notre souci, c’est d’arriver à faire en sorte que dans chaque famille, la fête se passe bien. Nous voulons mettre les familles à l’abri du besoin de la viande. En islam, les jours de fête sont des jours de partage, d’entraide. Ceux qui ont le nécessaire doivent faire en sorte que ceux qui sont dans le besoin puissent fêter comme eux. C’est pourquoi nous avons décidé de faire ce geste à l'endroit des habitants du Sahel et des réfugiés, car leur situation est plus critique », selon l’un des responsables de cette opération grandeur nature. En fait de don, c’en a été une, car chaque habitant a eu une part suffisante pour s’occuper de sa famille. En file indienne, hommes, femmes, enfants, même les personnes âgées, tout. Un chacun a pu avoir de quoi suffire pour la fête. À côté de ces habitants, il y a aussi le cas des réfugiés. Chacun des camps des réfugiés a eu sa part. Chaque camp a une carcasse. L’immolation et le partage se sont effectués en présence des donateurs. Il faut souligner que tous les 243 bœufs n’ont pas été distribués uniquement aux habitants du Sahel. Les donateurs ont eu le cœur très large. 67 bœufs ont été acheminés sur la capitale Ouagadougou pour être distribués aux personnes les plus défavorisées, dont l’association des vieilles femmes de Tangbin « Delwendé » et bien d’autres associations. En rappel de la philosophie de l'IRRO, c’est de venir urgemment en aide aux personnes nécessiteuses dans des moments critiques comme la famine, les catastrophes naturelles, à l’image des cérémonies de dons de vivres de centaines de tonnes aux réfugiés maliens sur le site de Mentao ces deux dernières années. Ce don de viande n’est pas la fin des opérations, bien au contraire. Secours islamique continuera à apporter. Son soutien aux populations, selon ses représentants à cette cérémonie de don. Du côté des habitants, la satisfaction était totale. Ils n’ont pas manqué de remercier l’ONG et de saluer cette action à sa juste valeur. Rendez-vous a été pris pour la prochaine fois. GUIGMAAROUNAN Page 15 Faits et gestes Page 16 Le vrai visage de l'islam • N 21 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015 bibo:issue 21 bibo:numPages 16 -- o:id 10591 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/10591 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2204 o:media/o:id 10611 19434 19435 19436 19437 19438 19439 19440 19441 19442 19443 19444 19445 19446 19447 19448 19449 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/a71269b8c601f56f559bccfb0fdcbfc9fecd1f25.pdf https://islam.zmo.de/files/original/1ac9ecf4c6e2c9e2f0d330f0f39f88d9f6676670.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/7756c28b809fe5226d0a732fcd1f665f7f291b0e.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/81f70083ff627a85473c6e61fbe7a6addd979f1b.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/32b9762fb2651dbc3ade73461efac47257c39c23.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/f3bc5d9bd016076a890ade53f7f35316ab89452d.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/c29d4a0a71fc69e856ae26f790284fa3d42a5dd5.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/0b21432db18515e0922ad0ebcb42d941764892ea.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/66db726046ebb2ab3aa5534c2c33dae7b8bdd062.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/b164c52c93b4d25a7329b80bb44df5f5c081a7b1.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/eb795c880e6176cf5f9f7af17a9d37dd0a653cdc.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/80155d66d9f8cedef455559438cfd8447bc86c6e.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/5342d47728db15e55e3f07b1150841e43003aa82.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/189737e8cd22ae2c0d60210f8c93ccd923793faf.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/e64c0748d6662f9f5711223a5feff519a74d3483.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/2e5c86394420dbcc44e6ae37a12ade85b143008f.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/f5572f6126abaeed96c4df366ed7d65f0307a46a.jp2 dcterms:title Le vrai visage de l'islam #13 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/10 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/56 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/582 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/583 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/81 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/85 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/87 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2204 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2014-03-05 dcterms:identifier iwac-issue-0000175 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Mensuel islamique d'information dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/284 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/327 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/443 bibo:content Le vrai visage de l'islam Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 Mensuel d’information islamique - N° 013 du 05 mars au 05 avril 2014 Prix : 300 F CFA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME UN ENTREPRENEUR, UNE VISION, UNE FOI Mohammed Zébré, fondateur du complexe « La Relève » LES CONSEILS DES CAS SOCIAUX Le talon d’Achille LE JUGEMENT SUR LA MÉCREANCE Un colloque pour élucider la question. Djibrill Bassolé en visite de travail en Arabie Saoudite. De la libération à la libération EXCISION, DÉPIGMENTATION ET ISLAM P.2 du Cheikh Abdoul Fathah Mahmoudou PRISE EN CHARGE des musulmans au Burkina P.3 SCIENCES RELIGIEUSES L’essentiel sur le destin et le libre-arbitre Les paroles en or de Hasan Al Basü Les règles du maquillage de la femme en Islam. Éditorial Sommaire * UN ENTREPRENEUR, UNE VISION, UNE FOI Mohammed Zébré, fondateur du complexe « La Relève » * LE JUGEMENT SUR LA MÉCREANCE Un colloque pour élucider la question * Djibrill Bassolé en visite de travail en Arabie Saoudite * Les règles du maquillage de la femme en Islam * JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME De la libération à la libération * EXCISION, DÉPIGMENTATION ET ISLAM Les conseils du Cheikh Abdoul Fathah Mahmoudou * * PRISE EN CHARGE DES CAS SOCIAUX Le talon d’Achille des musulmans au Burkina ! * * Spécificités et vertus du vendredi JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME De la libération à la libération * * Les paroles en or de Hasan Al Basri * RÉCEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10 - 01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Tiendrebéogo Ousmane Équipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane, Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba, Zoungrana Ablassé, Nébié Zakaria, Guigma Arounan, Nana Moumouni Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 Le 08 mars de chaque année, le monde entier est appelé à reconnaître les mérites de la femme. Plus que les autres jours, elle nous invite à célébrer l’autre moitié du ciel. À dire vrai, la femme mérite plus d’un jour. Tous les jours, tous les instants, il importe que l’on reconnaisse son honneur, sa contribution pour l’équilibre de l’humanité. Ailleurs et avant l’avènement de notre religion, et aujourd’hui encore dans certaines contrées, la femme n’était pas plus qu’une laissée-pour-compte. Réduite à sa plus simple expression, entre la femme et l’esclave, la différence était négligeable. Tout était mis en œuvre pour éviter sa perpétuation dans l’univers. L’on a en mémoire ce triste sort qui lui était réservé à sa naissance. Cueillie dès sa naissance et enterrée vivante, elle l’était. « Si une femelle était annoncée à l’un d’entre eux, son visage s’assombrissait de douleur, et il se cachait des autres tellement la nouvelle était terrible ; devait-il la garder dans la honte ou l’enfouir dans la terre ? » Quel bien mauvais jugement de leur part ! », nous rappelle le livre saint à la Sourate Les abeilles aux versets (58-59). Dans certaines confessions religieuses, la femme est maudite pour avoir incité l’homme à pécher dans le jardin d’Éden. Dans d’autres, on s’interrogeait encore si elle pouvait bénéficier du statut d’un être humain. L’Islam, à son avènement, a réparé cette injustice en lui accordant un statut qui sied à son Être. Il lui a fait don de droits équivalents à ses devoirs. Dans certains endroits, elle bénéficie des mêmes droits que l’homme. Véritables moitiés, la femme et l’homme sont considérés comme des collaborateurs, mais c’est à l’homme que Dieu donna le commandement. “Ô gens ! Nous vous avons créé à partir d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des peuples et des tribus afin que vous vous connaissiez. Certes, le plus noble d’entre vous, c’est le plus pieux, Allah est Savant et Connaisseur » (Coran, sourate 49, verset 13). Sur le plan de la piété filiale, la femme occupe un rang. supérieur à l’homme au point où le prophète Mohammad (SAW) nous dit dans un hadith authentique : « Le paradis de l’homme se trouve au pied de sa mère ». Que reste-t-il encore pour anoblir cette créature d’Allah ? Ainsi, l’Islam libéra la femme. Les lois modernes aussi l’ont libérée. Mais malheureusement, au fil des ans, l’on sent un retour à la case départ. Contrairement à la loi de Dieu, les lois modernes ont fait de la femme pas plus qu’une vulgaire marchandise et un simple jouet entre « les mains des hommes dans le monde du travail, dans les galeries marchandes, dans les défilés de mode, dans les revues et journaux ». La femme libre aux yeux de ces contempteurs, c’est celle dont la capacité à se libérer de la religion est sans borne. Aujourd’hui, nos mères, nos sœurs comparativement aux lois d’Allah, ont vendu leur âme au diable. Obnubilées par la mode, elles confondent ostentatoirement liberté et libertinage, émancipation et exhibition. Vendable et achetable, la femme l’est. Impudique, son sport favori. Consiste aujourd’hui à étaler au grand jour ce qu’elle a de plus sacré, son corps. Sacrée au départ, la désacralisation de cette belle créature est bien en marche. Mère de toute l’humanité, la chute de la femme dans les fossés de l’immoralité a de facto entraîné la déconfiture de la société. On se demande d’ailleurs l’intérêt de lui dédier une journée internationale, laquelle n’a de cesse contribué à l’émanciper de la religion et de sa nature véritable. Nous cherchons refuge auprès d’Allah. Il n’y a que l’Islam et les musulmans pour rétablir le vrai visage de la femme. Car libérée des tyrans, la femme s’est ensuite libérée de sa sainte nature. Ousmane TIENDREBEOGO Pour vos critiques et suggestions, veuillez contacter RACHID-PRODUCTION sous l’adresse : rachidproduction@yahoo.com, guigma.haroun@yahoo.fr, 01 BP 2481 Ouaga 01, Cél. : 76 93 60 93 - 79 91 05 66 Page 2 Le vrai visage de l’islam - N°013 du 05 mars au 05 avril 2014 Société PRISE EN CHARGE DES CAS SOCIAUX Le talon d’Achille des musulmans au Burkina ! Les musulmans dans notre pays, on nous l’a toujours dit, sont les plus nombreux. Plus de 60 % de la population burkinabè est musulmane. (Sic). Quand on entre cependant dans le fond, que de désolation et de désillusion. On peine à mesurer véritablement l’ombre de cette « masse » sur le terrain. Presque sur tous les plans, nous sommes toujours à la traîne. Bien sûr, cela a une histoire. La pénétration de l’Islam au Burkina a été réalisée bien après celle d’autres confessions. Notre système éducatif est d’ailleurs d’inspiration catholico-gréco-romaine. Y compris nos sources de droit, qui sont d’inspiration germano-romanesque. Le retard des musulmans par rapport aux autres peut trouver une justification de ce fait. Mais jusqu’à quand allons-nous continuer à l’entretenir, ce retard ? Jusqu’à quand les musulmans se résoudront-ils à vaincre cet attentisme ? Jusqu’à quand… Aujourd’hui, dans les deux capitales du Burkina, pas un jour sans un prêche qui rassemble des dizaines de centaines de musulmans. Avec radio. Confessionnelle et télévision, des prêcheurs font de leur mieux pour rappeler aux fidèles ce que Dieu attend d’eux. Des écrits existent. Des conférences audio comme vidéo sont légion. Des prêcheurs chevronnés aussi. Mais la réalité est toute autre. Les musulmans que nous sommes restent impuissants face à des problèmes sérieux. Exemple : on se met en colère quand nos femmes musulmanes fréquentent d’autres lieux de culte ou assistent à des séances de prière d’autres personnes qui ne sont pas musulmanes. Les musulmans avertis ne s’en remettent pas quand ils voient des familles entières « récupérées » par des membres d’autres confessions religieuses. Cela, à juste raison. Mais là n’est pas la question. Que faisons-nous pour éviter que de telles situations arrivent ? Posons-nous sincèrement la question : n’avons-nous pas poussé nos femmes et filles entre les mains de ces personnes ? Qu’est-ce qui, à la limite, conduit ces femmes dans ces lieux ? La nécessité de survie et la recherche de la compassion. sociale. Parce que les autres ont une organisation qui leur permet de prévoir et de prendre en charge ces cas sociaux. Parce que chez eux, les prêches, ils y croient et les mettent en pratique. Les musulmans manquent encore de l’audace, quant à la prise en charge des cas sociaux. Dans bien des familles musulmanes, le décès de l’époux sonne le glas de tous les espoirs des autres membres de la famille. Rarement de telles familles ont pu compter sur la Communauté pour s’en sortir. Généralement, après les douas dont la preuve reste encore à être établie, les fidèles se payent le luxe d’oublier la bonne dame et ses enfants qui sont généralement assez nombreux. N’ayant pas reçu une éducation religieuse capable de leur procurer une foi à toute épreuve, ces familles, et Allah seul sait combien elles sont nombreuses, finissent par échoir aux autres confessions. Pendant ce temps, nous nous complaisons dans des critiques et des incriminations acerbes sans actions concrètes. Ce qui est consternant, c’est que les musulmans. Ne manquent pas de moyens pour conjurer ce problème et bien d’autres. Car pour le faire, il faut des moyens financiers. Et ces moyens, Allah les en a gratifiés. À jeter le regard sur l’échiquier des hommes d’affaires burkinabè, sans réfléchir, on constate l’affluence des musulmans. C’est dire que ce préalable est garanti. Il faut aussi de l’organisation. C’est peut-être le talon d’Achille des Musulmans au Burkina, comparable à un géant au pied d’argile. Ce monde que nous vivons ne tolère plus la médiocrité et l’attentisme. Il faut donc aller au-delà des émotions pour laisser transparaître le vrai visage de l’Islam. A. Guigma SPIRITUALITÉ Le véritable ascétisme [az-Zuhd] en Islam Qu’est-ce que l’ascétisme ? Sache que l’ascétisme [az-Zuhd] dans ce bas-monde est un comportement respectable qui fait partie des stations des itinérants [as-Sâli-kîn]. L’ascétisme consiste à détourner nos désirs d’une chose vers ce qui est meilleur, à condition que ce dont on se détourne soit quelque chose de souhaitable [de bon]. Car celui qui se détourne d’une chose qu’on ne désire pas et qui n’est pas recherchée pour elle-même, ne s’appelle pas « Ascète » [Zâhid]. Comme pour celui qui ne renonce qu’au sable [at-Tourâb], il ne s’appelle pas « Ascète ». Il est certes habituel que le nom « Ascète » [Zâhid] soit spécifiquement réservé à celui qui délaisse ce bas monde [ad-Douniyyâh]. Mais celui qui délaisse tout ce qui est autre qu’Allâh - Ta’âla, est lui l’ascète parfait [az-Zâhid al-Kâmil], tandis que celui qui délaisse le bas monde tout en désirant le paradis et ses joies, est ascète lui aussi, mais à un degré moindre que le premier. Sache que l’ascétisme ne consiste pas à délaisser l’argent et à le dépenser par charité et avec force pour attirer les cœurs [al-Qalb]. Certes, l’ascétisme consiste à délaisser le bas monde [ad-Douniyyâh] parce qu’on connaît ses caractéristiques infâmes en comparaison à la nature précieuse de la vie future [al-Âkhira]. De là, celui qui comprend que le bas monde est semblable à la neige qui fond et que la vie de... L’au-delà est comparable aux pierres précieuses qui durent, ressent un grand désir de l’échanger avec l’autre monde. Ceci est prouvé dans les paroles d’Allâh Ta’âla : « Dis : « La jouissance d'ici-bas est éphémère, mais la vie future est meilleure pour quiconque est pieux. Et on ne vous lésera pas, fût-ce d’un brin de noyau de datte. » [Sourate 3, verset 77] « Tout ce que vous possédez s’épuisera, tandis que ce qui est auprès d’Allâh durera. » [Sourate 16, verset 96] Et les bienfaits de l’ascétisme sont aussi mentionnés dans ces dires d’Allâh Ta’âla : « Et ne tends point les yeux vers ce dont Nous avons donné jouissance temporaire à certains groupes d’entre eux, comme décor de la vie présente, afin de les éprouver par cela. » [Sourate 20, verset 131] Le Prophète -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallam- a dit : « À celui qui se lève le matin plein des soucis du bas monde, Allâh disperse son affaire, éparpille son occupation, place sa pauvreté entre ses yeux, et il n’aura, des biens du bas monde, que ce qui lui est destiné. » prédestiné. À celui qui se lève le matin en n’ayant pour souci la vie future, Allah rassemble pour lui son souci, préserve pour lui son occupation, place sa richesse dans son cœur, et le bas monde viendra malgré lui vers cet homme. » [Rapporté par Ahmad, et Ibn Mâdja, et authentifié par al-Albânî.] Al-Hassan al-Basrî -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « Les gens ressusciteront nus [le Jour Dernier] à l’exception des gens de l’ascétisme [Ahl az-Zuhd]. » Il -qu’Allah lui fasse Miséricorde- disait aussi : « Certains hommes ont honoré le bas monde et il les a crucifiés sur un morceau de tourment en bois. Aussi, méprisez-le, car il ne se régale jamais que lorsqu’il est méprisé. » Al-Fudhayl [Ibn ’Iyâdh] -qu’Allah lui fasse Miséricorde- a dit : « Tout le mal a été placé dans une pièce et sa clef [Miftah] fut l’amour du bas monde. Tout le bien a été placé dans une pièce et sa clef fut le délaissement de ce bas monde. » Quelques-uns des Anciens [Salaf] disaient : « L’ascétisme [az-Zuhd] dans ce bas-monde apaise. le cœur et le corps et l’attachement à lui multiplie les soucis [al-Hamm] et les tristesses [al-Huzn]. » Source : Kitâb « Mukhtasar Minhâj al-Qâsidîn » Le vrai visage de l’islam - N°013 du 05 mars au 05 avril 2014 Page 3 On peut se tromper. Allons au-delà des préjugés. Force est de constater que malgré la présence de l’Islam au Burkina Faso, des musulmans vivent toujours sous le joug du communautarisme tendanciel, et autres considérations discriminatoires. « Dis-moi de quelle association tu es, et je te dirai les mosquées et les savants que tu fréquentes », ainsi pourrait-on caricaturer cette triste réalité. L’objet tant recherché par le noble des prophètes Muhammad (psl) est de ramener le commun des mortels à une seule spiritualité : celle qui converge à la croyance en l’unicité de l’Etre suprême. Le messager de Dieu a enduré treize bonnes années à l’enseignement du Tawhid à ses compagnons afin qu’ils puissent se débarrasser des préjugés d’autres divinités et autres considérations que Dieu. Il a mis Dieu au centre de tout. Il a combattu le polythéisme pendant son ministère. En effet, la vision prophétique voit le succès de l’Islam dans la cohésion et la fraternité sincère. L’unicité de Dieu ne peut être effective à la surface de la terre que si les musulmans s’acceptent et qu’ils vont au-delà des considérations matérielles. Malheureusement, en ce 21e siècle, il existe toujours des individus, d’office d’obédience musulmane, qui se cramponnent à l’idéal matérialiste et raciste. Pourquoi tant d’associations au nom de l’Islam avec des identités où des musulmans se reconnaissent tout de suite quand on prononce le nom de leur association ou de leur prédicateur ? Nous savons également que ce fut la question des préjugés qui amena les Blancs et les Juifs à discuter à propos du personnage d’Abraham sur sa lignée et son appartenance religieuse, et c’est encore Dieu qui revient à la rescousse de la vérité. Le Coran le souligne ainsi : « Ibrahîm n’était ni Juif ni Chrétien mais il était un pur monothéiste soumis (musulman) à... » Dieu et n’était pas d’entre les associateurs ». S3 V67 C’est dire que les appartenances associatives et personnelles au nom de l’Islam ne relèvent que de notre propre effort qui, lorsque cela est bien conduit, mérite des privilèges auprès d’Allah. Mais si cela est source de marginalisation et de division, cependant, l’on est très loin de l’idéal du Coran et du prophète. Lequel idéal reste la soumission stricte et formelle à l’unicité de Dieu. Le prophète (psl) dit : « Il vous incombe de rester fermes à ma sounnah et la sunnah de mes prédécesseurs, les bien guidés… » Rapporté par Thirmidhi et Abou Daoud. Dès que nous tournons le dos aux sources en nous cramponnant aux humeurs des uns et des autres, lourde sera notre tâche de parvenir à un Islam fort. Encore faudrait-il qu’on mette en relief cette autre interprétation divine qui stipule ceci : « Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos épouses, vos clans, les biens que vous gagnez, le négoce dont vous craignez le déclin et leurs demeures qui sont agréables, vous sont plus chers que Dieu et son Messager et la lutte dans le sentier d’Allah, alors attendez que Dieu fasse venir son ordre (l’accomplissement de la menace). Et Dieu ne guide pas les gens pervers ! ». S9V24 C’est un verset qui réduit les musulmans sur le même pied d’égalité et qui met au-devant de la scène Dieu, son prophète, l’effort sur le sentier d’Allah en dépit de la famille, des ethnies, des appartenances associatives et politiques. Il faut savoir raison garder. L’appartenance à une association quelconque ou tendance, si vous voulez, ne saurait être la preuve de sa proximité avec Dieu. L’essentiel, c’est de toujours s’arranger à ce que notre pratique religieuse trouve son fondement dans le Coran et la Sunna. C’est seulement sur ces aspects que nous serons considérés aux yeux d’Allah comme croyants et persévérants. « Hommes, nous vous avons créés d’un homme et d’une femme et Nous vous avons établis en peuples et en tribus pour que vous appreniez à vous connaître. Le plus noble d’entre vous est, au « Regard de Dieu, le plus pieux, et Dieu est Savant et bien informé », nous dit Allah à la sourate 49 au verset 13. Conformons-nous à la volonté totale d’Allah, qui a fait surgir l’Islam pour qu’il soit un système qui rassemble les individus autour d’un même idéal. De grâce, tirons des leçons des enseignements du Coran et de la Sunnah du prophète afin d’aller au-delà des préjugés. L’attribut contraire ne fera que nous affaiblir davantage alors que beaucoup de défis attendent d’être relevés. Par AROUNAN.G Culture SCIENCES RELIGIEUSES L’essentiel sur le destin et le libre arbitre Le destin est incontestablement l’un des sujets les plus complexes en Islam. L’un des articles de la foi, le dernier d’ailleurs, la croyance au destin, bon comme mauvais, est une exigence religieuse sans laquelle la foi du musulman demeure incomplète sinon inexistante. Pour lever les équivoques, nous vous proposons ce résumé fait par l’éminent savant, Al Bay-haqi, sur ce sujet. Du Qadha et du Qadar, on peut mentionner brièvement les principes suivants accompagnés de quelques arguments sur lesquels ils reposent : 1. Sur la signification du Qadha (décret) et du Qadar (arrêt) : Par ces deux termes, on entend que par Sa science, Dieu - qu’Il soit exalté - connaît déjà, avant sa venue à l’existence, tout être créé et dont Il a voulu son existence. Il l’a existencié conformément à ce qu’Il a arrêté pour lui et Il a voulu ce qui émanera de cet être en sachant que ni les actes de l’homme, ni toute autre chose n’y sont soustraites ; peu importe d’ailleurs qu’il s’agisse d’actes bons ou mauvais relevant de l’obéissance ou de la désobéissance ; de même que n’y est pas soustrait tout ce qui arrive à l’homme et tout ce qui se produit dans l’univers comme événement. Tout ceci relève de la foi. C’est par ce biais que se réalise l’exigence de la foi relative au décret et à l’arrêt. Ce qui vient d’être donné en haut comme définition succincte du sens du décret et de l’arrêt se fonde sur des principes irréfutables et indiscutables quant à leur signification. 2. La Science Divine La science de Dieu - exalté soit-Il - a précédé les choses avant leur existence. De même, la science divine connaît ce qui adviendra de ces choses après leur venue à l’être ainsi que ce qui émanera d’elles. Il va de soi que la science divine embrasse l’homme et tout ce qui se produit dans son existence. Il existe d’innombrables preuves à ce sujet, tirées du Coran Munificent, notamment dans le verset suivant : « Il a les clefs de l’inconnaissable qui ne sont connues que par Lui. Il sait ce qui est sur la terre ferme et dans la mer. Nulle feuille ne tombe sans qu’Il ne le sache. Il n’existe ni graine dans les ténèbres de la terre ni brin vert ni brin desséché qui ne soient consignés dans un écrit explicité. » (Coran, 6/59) La science de Dieu - qu’Il soit exalté - embrasse également le non manifeste et son devenir s’il venait à l’être. En effet, Dieu - qu’Il soit exalté - a dit : « Si Dieu avait reconnu en eux quelque bien, Il les aurait fait entendre. Mais même s’Il les avait... fait entendre, ils se seraient détournés et se seraient écartés. » (Coran, 8/23) 3. Dieu est le Créateur de toutes choses Dieu est le Créateur qui détient seul le pouvoir de créer et de produire à partir de rien. En effet, Il est le Créateur de toute chose sans exception. Car pour toute chose devenue existante après avoir été de l’ordre du néant, c’est Dieu qui l’a créée, y compris naturellement tous les actes de l’homme. Comme ces actes étaient inexistants avant de devenir effectifs, ils sont nécessairement inclus dans la Parole divine : « Dieu est le Créateur de toute chose. » (Coran, 39/62) C’est dire que celui qui introduit une exception au sein de cette généralisation ne fait qu’instituer un autre créateur à côté de Dieu. Or cela, c’est du polythéisme ; les preuves attestant ce principe sont nombreuses dans le Saint Coran. Nous citerons quelques versets en ce sens : - « C’est Lui, votre Seigneur. Le Créateur de toute chose. Point de dieu si ce n’est Lui. » (Coran, 6/102) 4. Le caractère général de la volonté de Dieu Le troisième principe, c’est le caractère général de la volonté de Dieu. Car rien n’advient dans l’univers sans la volonté de Dieu. C’est-à-dire que Dieu a voulu l’arrivée de ce qui est produit et n’a pas fait exception ni des actes de l’homme, ni d’autre chose. Ainsi, ce que Dieu veut est, et ce que Dieu ne veut pas ne l’est pas. Il existe beaucoup de versets coraniques qui attestent ce principe. Citons quelques-uns : - « Si Dieu avait voulu, ils ne l’eussent point fait. » (Coran, 6/137) Ce caractère général de la volonté divine embrasse aussi bien la guidance (al-hidaya) que l’égarement (al-dhalal), la croyance (al-iman) ou l’associationnisme (al-Shirk) - en effet Dieu a dit : « Si ton Seigneur avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre, en totalité, auraient cru. » (Coran, 10/99) 5. La responsabilité de l’homme quant à ses actes Bien que Dieu soit le Créateur des choses, dont les actes de l’homme font partie, et que ce que veut Dieu est et ce qu’Il ne veut pas n’est pas, l’homme est responsable de ses actes et il en sera rétribué. Ceci constitue le quatrième principe. La connaissance de ce principe est déduite nécessairement de la foi. En effet, l’un des fondements de la foi consiste à croire au jour du jugement où les hommes seront dirigés, après avoir rendu les comptes au jour de la résurrection, soit vers le Paradis soit vers l’Enfer. Aussi, il n’y a pas lieu de mentionner les preuves qui attestent ce principe et tout ce qui s’y rapporte car elles sont connues même par les gens du commun et des écoliers. 6. L’impossibilité d’injustice pour Dieu Le cinquième principe porte sur l’impossibilité d’injustice pour Dieu. En effet, Dieu est totalement exempt d’injustice et tous Ses actes sont de la justice et de la miséricorde. Dieu a dit : Le vrai visage de l’islam - N°013 du 05 mars au 05 avril 2014 Culture - « Je ne saurais être injuste envers les serviteurs. » (Coran, 50/29) 7. Personne ne peut opposer d’argument au décret divin (al qadar) Le décret (al qadar) ne peut servir d’argument à quiconque pour se dérober à sa responsabilité. Dieu a dit : « Dis : À Dieu appartient l’argument décisif. S’Il l’avait voulu, Il vous aurait dirigés tous. » (Coran, 6/149) En réalité, ce principe est nécessairement évident au regard de la religion ! Car si le décret constituait un argument pour quiconque, Dieu n’aurait pu châtier personne. Aussi, comme la rétribution est effective et le châtiment est réel pour les mécréants conformément à leur responsabilité, tel que nous l’avions développé dans le cinquième principe, opposer le décret comme argument pour se décharger de la responsabilité et annuler la rétribution est une objection nulle et non avenue. 8. On ne L’interroge pas sur ce qu’Il fait Le septième principe c’est qu’on n’interroge pas Dieu sur ce qu’Il fait, sur ce qu’Il crée et sur ce qu’Il veut d’une interrogation ayant le caractère d’une objection et d’une interpellation. La preuve en est Sa Parole : « Il ne Lui est pas demandé compte de ce qu’Il fait alors qu’Il leur est demandé. » compte. » (Coran, 21/23). En réalité, ce principe est clair et évident parce que celui qui interroge autrui et l’interpelle, il le fait en tant que son supérieur ou parce que celui qui est interrogé a fait preuve d’ignorance ou de manquement ou d’abus. Or toutes les causes qui justifient les interrogations, les objections et les interpellations sont inexistantes à l’endroit de Dieu. En effet, Dieu est l’Omniscient, le Sage auquel il est impossible d’attribuer l’ignorance ou le manquement. Car, Il régit les affaires des créatures par Sa sagesse qu’on ne peut absolument pas embrasser. On n’en connaît d’ailleurs qu’une part infime. Puisque même les Anges rapprochés n’ont pu discerner la sagesse divine à propos de la création de l’homme et de l’octroi du vicariat sur la terre au fils d’Adam. Par ailleurs, comme Dieu est le Seigneur et le Roi de toute chose et que tout ce qui est autre que Lui est soumis et assujetti à Dieu, on ne peut concevoir que Dieu puisse être sous le contrôle ou la direction de quiconque. que quelqu’un puisse commander Dieu. Car Dieu est trop sublime par rapport à ces considérations. Du reste, Dieu est le créateur et le Seigneur effectif de toute chose. Ce qu’Il ordonne dans le monde et ce qu’Il fait relève de son pouvoir exclusif de disposer de Ses possessions comme Il veut. S’il en est ainsi, il devient impossible qu’on puisse L’interroger, L’interpeller ou Lui objecter quoi que ce soit. Lier les causes aux effets. Le huitième principe consiste en ceci : Ce que Dieu a décrété et arrêté, à propos des actes de l’homme et de ses états, il l’a fait selon des causes. Or la liaison entre les causes et les effets est une Sunna divine qui régit tous les existants. C’est une loi générale qui les régit et il n’y a rien dans ce bas monde et dans la vie future qui n’advienne sans cause. D’ailleurs, le Saint Coran fait allusion à cette loi dans plusieurs versets, notamment lorsque Dieu dit : « En l’eau que Dieu fait descendre du ciel par laquelle Il fait revivre la terre après sa mort. » (Coran, 2/164) Ainsi, il a fait descendre l’eau comme cause de la revivification de la terre. Il en va de même lorsque Dieu dit : « Nous y faisons descendre de l’eau par laquelle Nous faisons sortir toutes sortes de fruits. » (Coran, 7/57) En effet, les choses que Dieu a créées, Il les a créées selon des causes qu’Il a déterminées. Donc Dieu est le créateur de la cause et de son effet. Dieu a dit : « Ce Paradis vous a été donné en apanage pour prix de ce que vous faisiez. » (Coran, 7/43) Ainsi, les œuvres sont une cause pour l’accès au paradis. Mais les causes sont cependant multiples et variées. Il y a celles que tout homme reconnaît par sa nature innée. Comme l’accouplement qui est la cause de la procréation, comme la semence qui est la cause de la moisson, comme le manger qui est la cause du rassasiement, comme la boisson qui est la cause de l’étanchement de la soif. Il y a d’autres causes que certaines personnes discutent, comme le fait de suivre la loi de Dieu qui est une cause du bonheur dans ce bas monde et dans la vie. Future, le fait d’ignorer cette loi religieuse est une cause de malheur dans ce bas-monde et dans la vie future, ou l’invocation (ad-doua’) qui est une cause pour éloigner le mal et obtenir ce qui est demandé. Il y a aussi des causes qui échappent à beaucoup de monde, comme les causes des événements sociaux et tout ce qui arrive aux nations : la prospérité, les humiliations, le progrès, le sous-développement, l’essor, les épreuves, le déclin, les défaites, les victoires, etc. Ces événements ont leurs causes qui impliquent ces résultats, lesquels ne peuvent manquer lorsque leurs causes interviennent. Elles ressemblent aux causes naturelles comme l’eau qui peut être tantôt liquide tantôt solide ou la pluie qui tombe. Ce sont des événements qui ont leurs causes déterminées par Dieu. Lorsque ces causes interviennent, ces événements se produisent. Toute la différence entre eux et les événements sociaux, c’est que les causes des premiers sont précises de sorte qu’on peut prévoir la plupart de ces événements. lorsqu’on connaît leurs causes. Quant aux autres, à savoir les événements sociaux, leurs causes sont extrêmement nombreuses et enchevêtrées, et il est difficile de prévoir avec exactitude leurs effets dans le temps, même si on peut affirmer qu’ils se produiront à un moment ou à un autre. Il reste que la loi religieuse nous a indiqué dans de nombreux textes scripturaires l’efficience de cette loi générale : celle des causes et de leurs effets, et ce n’est pas le lieu ici de les mentionner en détail, car notre dessein est d’en donner les principes. Recourir aux causes et aux moyens. Croire au décret (al qadar) ne dispense pas de recourir aux causes et aux moyens et n’invite pas à l’inaction et à la paresse comme beaucoup d’ignorants le prétendent. Au contraire, il invite à y recourir, comme nous aurons l’occasion de le développer par la suite. Il suffit de rappeler ici ce que nous avons dit dans le huitième principe, à savoir que ce que Dieu a déterminé, Il l’a déterminé selon des causes. Donc toutes les Causes et tous leurs effets relèvent des déterminations de Dieu. Aussi, nous devons y recourir pour obtenir des résultats en fonction des liens qui existent entre les causes et leurs effets. D’ailleurs, le fait de s’abstenir du recours aux causes, c’est au fond, se détourner de la loi de Dieu, la contester et la déprécier. Parce que la loi religieuse en Islam a fait de la foi et des bonnes œuvres des causes, en faisant dépendre d’elles des résultats comme la félicité, le bonheur, le succès, l’agrément de Dieu et l’entrée au Paradis, au même titre qu’elle a fait de l’impiété, des actes de désobéissance et de l’opposition à la loi religieuse des causes dont dépendent des résultats comme le malheur, le courroux divin et l’entrée en Enfer. Aussi, celui qui se détourne de ces causes se dépouille de la foi; il ne lui sert à rien de prétendre fallacieusement : « Ce qui a été décrété se produira, peu importe mon recours ou non aux causes ! » Ceci parce que Dieu a promis le succès en recourant à des causes précises. Donc, Il faut y recourir. Celui qui veut obtenir ces effets sans leurs causes est semblable à celui qui veut des enfants sans se marier. Toutefois, on doit savoir ici que recourir aux causes et aux moyens ne signifie pas que le cœur doit s’y attacher et croire que ces causes aboutiront inéluctablement à leurs résultats. Car dans toutes les créations, il n’y a aucune cause qui conduit inéluctablement à son effet. Car il faut l’intervention d’autres causes et l’élimination de certains empêchements pour que la cause conduise à son effet. C’est pourquoi le cœur doit s’appuyer uniquement sur Dieu pour obtenir l’effet, non sur les simples recours à la cause. Objections et réponses. On dira peut-être par objection aux principes évoqués que les actes de l’homme s’effectuent selon sa volonté et son libre choix. Dieu a dit : « Quiconque le veut, qu’il soit croyant et quiconque le veut, qu’il soit infidèle. » (Coran, 18/29) Donc la volonté de l’homme a un effet sur la production de l’acte. C’est pourquoi les actes de L’homme lui sont attribués et il doit en répondre et être sanctionné pour ses actes. Dieu a dit : La preuve en est que le fou ne répond pas de ses actes parce qu’ils ne procèdent pas de lui par une volonté effective. Par conséquent, le fait de dire que les actes de l’homme sont créés par Dieu et produits selon la volonté divine ne s’accorde pas avec les réalités que nous venons d’évoquer. La réponse à cette objection consiste en ceci : L’homme accomplit réellement ses actes et il possède une volonté réelle et non pas figurée. Mais sa volonté est créée par Dieu. Elle est donc la cause de la production de l’acte de l’homme. Or Dieu est le créateur de la cause et de son effet et le fait que l’homme agisse avec sa volonté ne fait sortir son acte du cadre naturel de la création des choses par Dieu. Ainsi, les vaisseaux sont fabriqués de la main de l’homme. Mais Dieu en est leur créateur comme Il est le créateur de la main de l’homme et de sa volonté : « Nous avons créé pour eux semblables vaisseaux sur quoi ils... montent. » (Coran, 36/42) C’est-à-dire les vaisseaux. De même, les maisons sont fabriquées par l’homme. Pourtant, Dieu en est le créateur : « Dieu vous a procuré, dans vos maisons, un lieu habitable, Il vous a procuré, dans les peaux des bêtes, des maisons (tentes) que vous trouvez légères le jour où vous vous déplacez et le jour où vous vous fixez. » (Coran, 16/80) Donc, la volonté de l’homme a un effet dans la production de l’acte en tant qu’elle est une cause, mais elle n’a pas d’effet au plan de la Création de l’acte lui-même et de sa réalisation effective. Car il n’y a pas dans l’existence une cause parfaite qui implique l’existence inéluctable de l’acte. Donc, même si le législateur distingue entre ce qu’Il crée comme actes de l’homme où intervient la médiation de sa volonté et ce qu’Il crée sans la médiation de sa volonté, comme dans le cas des actes de l’homme endormi et du dément, cette distinction n’implique pas que les actes de l’homme raisonnable et libre dans son choix soient soustraits au cadre. général de la création des choses par Dieu. Parce que ce caractère général de la création divine est un principe catégorique contre lequel on ne peut pas concevoir un opposé ni imaginer qu’il puisse souffrir d’une exception quelconque. Notre reconnaissance d’une telle distinction ne doit pas se faire au détriment du caractère général et absolu de la création divine, ni ne doit porter atteinte à ce caractère absolu en y introduisant une exception. Tout le secret de la question réside dans le fait que la volonté de l’homme est créée. En effet, il s’agit d’une volonté appropriée à la créature. Il est inconcevable qu’elle soit absolue. Au contraire, comme le reste des créatures, elle a besoin de s’appuyer sur la volonté de Dieu et de Son libre vouloir absolu. Une autre objection à réfuter : On pourrait également faire l’objection suivante : Si Dieu veut la désobéissance de l’homme et ne veut pas son obéissance comme Il l’a voulu des autres créatures ? La réponse à cette objection est la suivante : Nous avons souligné que la guidance, l’égarement, l’obéissance et la désobéissance procèdent de la volonté de Dieu. Ceci constitue un principe catégorique. Nous avons indiqué également que la responsabilité de l’homme pour ses actes est également un principe catégorique. Or les données catégoriques ne souffrent d’aucune contradiction, même si elles nous paraissent à nous comme une contradiction. Donc, il nous suffit de nous en tenir à ces données catégoriques et d’y croire absolument et sans exception. Il nous suffit de dire ici que la question du décret (qadar) et de l’arrêt (qadha) se rapporte aux attributs divins comme la science, la sagesse, le pouvoir de créer et la volonté. Ainsi, de même que nous sommes incapables d’embrasser les attributs divins, de même nous sommes impuissants à embrasser le mystère du décret divin. Or le mystère du décret divin, c’est que Dieu a égaré, a guidé, a rendu malheureux, a rendu heureux, a fait mourir, a fait vivre, etc. Parmi les manifestations de Sa volonté en l’homme et malgré cela, L’homme est responsable de ses actes autant qu’ils procèdent de lui par la médiation de sa volonté et de sa puissance. Rassemblés par Abu Waqâss Le vrai visage de l’islam - N°013 du 05 mars au 05 avril 2014 Page 5 Culture EXCISION, DÉPIGMENTATION ET ISLAM Les conseils du Cheikh Abdoul Fathah Mahmoudou Nous avons, pour vous, rencontré pour la seconde fois, notre frère, le Cheikh Abdoul Fathah Mahmoudou du Niger en séjour au Burkina. Cette fois-ci, nous avons abordé avec lui les questions d’excision et de dépigmentation à la lumière de l’Islam. Vous êtes au Burkina Faso, cela fait déjà quelque temps. Comment trouvez-vous ce pays en matière d’hospitalité ? Le Niger n’est pas si différent du Burkina Faso. Nous sommes fortement musulmans, mais le Burkina Faso jusque-là reste un pays hospitalier et les frères sont chaleureux. Cela est très touchant. Pouvons-nous avoir quelques similitudes entre le peuple du Niger et celui du Burkina Faso ? Il y a beaucoup d’aspects qui se joignent. Nous sommes tous Africains. Travaillons et sauvegardons notre fraternité africaine. L’excision est-elle une pratique ancestrale ou religieuse ? Elle est une pratique à la fois ancestrale et religieuse. Nos grands-parents pratiquaient l’excision selon leurs coutumes. Ils disent répondre à des exigences coutumières. Chez nous aussi, en Islam, il y a des traces de l’excision même si elle n’est pas encouragée. Mais je précise, d’emblée, que l’excision « islamique » n’a rien à voir avec celle que nous connaissons, en termes de cruauté et de douleurs. Nous voyons dans les Hadiths que le prophète (psl) dit à Oum Atiyya comment il faut pratiquer l’excision. Elle ne consistait pas à couper une partie de la femme comme le font nos vieilles mères. Et aujourd’hui, il est difficile de la pratiquer de la manière dont le prophète l’a enseignée. Le prophète (psl) dit : « Quiconque auquel on donne une tâche, qu’il la fasse bien et parfaitement ». La question ici, c’est : est-ce que l’excision est faite dans les règles de l’art ? Je dis non. Tant d’interrogations. Réunies, nous ramènent au Coran qui nous dit que lorsque nous ne pouvons pas bien faire une chose, abstenons-nous-en. Et pourquoi l’excision ? J’ai vu dans d’autres documents et j’ai également entendu que l’excision a pour but d’atténuer les ardeurs de la femme. Donc, on coupe le clitoris en profondeur et la femme ne ressent plus le besoin de ce qu’on appelle sexualité ; elle devient indifférente à la chose. Pour qu’elle reste chaste ; est-ce, à ce moment, du bien qu’on fait ou c’est du mal ? Je vais revenir à l’Islam qui nous dit que quatre éléments font partie des délices de ce monde : manger, boire, dormir et la circulation des énergies. Pourquoi faudrait-il empêcher une personne d’exprimer ses désirs ? L’Islam est venu pour proposer une meilleure vie. Que ce soit les hommes ou les femmes, nous sommes virils les uns et les autres. Si aujourd’hui, des gens peuvent manger un seul plat, il y a ceux qui vont excéder ce nombre pour être satisfaits. Certains, quand ils dorment, tant qu’on ne les réveille pas, ils... Ne pourront se réveiller eux-mêmes à l’heure ; c’est ainsi aussi pour la sexualité. Les gens n’ont pas les mêmes performances au niveau des rapports intimes. Pouvons-nous avoir des preuves plausibles émanant du Coran qui légalisent cette pratique ? Non, pas à ma connaissance, je n’ai pas encore vu. Mais il y a des hadiths qui mentionnent la question, comme je vous l’ai dit plus haut. Mais le prophète a rappelé à la vieille femme de ne pas en abuser de peur de priver la femme de ses droits. De quels droits parlez-vous ? Le droit à des relations sexuelles épanouies. Des médecins approuvent qu’elle puisse être une source de malheur pour les femmes, notamment au moment des rapports sexuels où elles ne sentent pas le même plaisir que l’homme. Ça rejoint les versets du Coran et non pas mes propres idées ou mes explications à moi. Sinon on revient toujours au verset 195 de la sourate 2. Que dit Dieu en substance ? « Ne vous donnez pas la mort. Ne vous détruisez pas avec vos propres mains ». Il continue en disant : « Et faites du bien car Dieu aime les bienfaisants. Votre Mensuel d’information islamique à ne pas manquer ! Dans la surate 4, verset 19, Dieu dit : « Ne vous donnez pas la mort, Dieu a toujours été miséricordieux à votre égard ». Si nous pensons que nous pratiquons l’excision au nom de la religion et que l’on n’arrive pas à l’exercer dans les règles de l’art, ramenons-nous à la parole de Dieu : « On ne vous a pas apporté cette religion pour vous faire souffrir ». Vu que c’est une pratique qui regorge de problèmes, n’est-ce pas mieux qu’on l’interdise ? Mais exactement, c’est ce que nous sommes en train de dire. Si toutefois on n’arrive pas à respecter la pratique comme le dit le prophète (psi), le Coran a déjà tranché. On ne peut que respecter l’esprit dans lequel le messager de Dieu nous a entretenus, c.-à-d., de faire le bien. L’islam ne saurait enseigner un principe qui fait plus de mal que de bien. Jamais ! Les conséquences de l’excision aujourd’hui sont incalculables. Nous n’encourageons pas les frères à la... Pratiquer. De toute façon, tous ceux qui la pratiquent le font traditionnellement. Autant l’abandonner une bonne fois. Aujourd’hui, il n’y a aucun bien à la faire. À présent, parlons de la dépigmentation. Le prophète (psl) dit : « L'homme est l'édifice de Dieu et maudit soit celui qui le détruit ». Donc, changer son teint noir en teint clair, c’est contredire Dieu dans son choix. C’est le contredire dans sa sagesse. Il a voulu de nous noirs et nous refusons de devenir blancs ou clairs. Dans un autre hadith à caractère divin : « Dieu dit : c'est moi Dieu, il n'y a pas un autre digne d'adoration que moi. Quiconque refuse d’être reconnaissant envers mes bienfaits et qui refuse d'accepter ma volonté, qu’il quitte mes cieux ». C’est un péché du point de vue de la loi islamique. Quelles sont les causes de cette pratique, de votre point de vue ? Est-ce que les femmes ne la pratiquent pas pour plaire à leur mari ? Ou pour ressembler aux Blancs ? Les mécaniciens disent que ce n’est pas la carrosserie qui fait un... véhicule ; c’est plutôt son moteur. Par conséquent, nos femmes doivent comprendre que ce n’est pas la beauté physique qui fait d’elles de vraies femmes, c’est la beauté intérieure, la noblesse du cœur. C’est la bonne éducation qui fera d’elles les meilleures auprès de leurs maris. Mais, c’est vrai qu’il y a des hommes qui le désirent. Mais en tant que musulman, cela est déplorable. On dit que l’ignorance est misère. L’enseignement islamique dit que nous provenons tous d’Adam et celui-ci provient de la terre. Dieu nous informe qu’il n’y a pas de supériorité entre les Noirs et les Blancs et toute autre couleur. Le baromètre ici pour reconnaître la supériorité, c’est la foi en Dieu. Malheureusement, c’est la sous-estimation et le complexe qui conduisent à se frotter pour changer son teint. Voyons-en un autre hadith à caractère divin qui dit ceci : « Mon fidèle, mon fidèle, tu veux quelque chose alors que je te veux une autre ; si tu refuses mon vouloir, je te ferai souffrir dans ce que je veux et c’est mon. désir qui va finalement s’imposer ». En nous opposant à Dieu, c’est nous qui allons souffrir. Regardez ce que ces personnes qui frottent ces produits endurent comme peine, sans ignorer les conséquences sanitaires que cela comporte. Qu’avez-vous à leur prodiguer comme conseils ? C’est de revenir à l’Islam et apprendre. C’est parce qu’elles manquent de clairvoyance qu’elles se fatiguent dans ces choses inutiles. Mais si elles apprennent l’Islam et se contentent de ce qu’Allah a fait pour elles, elles verront ce qui leur sera réservé le jour dernier. Interview réalisée par A.G Page 6 Le vrai visage de l’islam - N°013 du 05 mars au 05 avril 2014 La Musulmane Les règles du maquillage de la femme en islam Dans cette rubrique, nous vous proposons des questions-réponses sur les règles du maquillage de la femme musulmane. Puisse Allah nous faciliter la compréhension. La femme qui se maquille et se parfume puis sort de chez elle Q : Quel est l’avis de l’islam concernant la femme qui se parfume et se maquille, puis sort directement pour se rendre à son école ? Quel genre de parure (Zîna) la femme musulmane a-t-elle le droit de montrer aux autres femmes ? R : Il est interdit pour la femme de sortir parfumée pour se rendre au marché car le Prophète, sur lui la prière et le salut d’Allah, a dit : « Lorsque la femme se parfume et passe à côté d’une assemblée, elle est considérée comme telle », c’est-à-dire fornicateur, en raison de la séduction qu’elle peut causer. À cette occasion, je voudrais attirer l’attention des femmes sur celles qui apportent du parfum pendant les nuits du mois de Ramadan et en donnent aux autres, de telle sorte qu’elles quittent la mosquée parfumée. Or le Prophète, sur lui la prière et le salut d’Allah, a dit : « Que toute femme qui touche à un parfum n’assiste pas à la prière al-Ishâ avec nous. » Par contre, il n’y a pas de mal à apporter de l’encens pour parfumer la mosquée. Q : Il existe des cils artificiels que l’on pose sur leurs cils naturels pour les allonger. Ils sont posés partiellement sur La partie courte des cils. On peut les enlever, tout comme le maquillage, après l’occasion pour laquelle on les a placés. Quel est le verdict concernant ceci ? Veuillez nous répondre, qu’Allah vous récompense. R : Les cils sont les poils qu’Allah le Très-Haut a créés afin de protéger les yeux des poussières et des impuretés. Pour cette raison, ils se trouvent déjà chez le nouveau-né et la plupart des animaux en possèdent aussi. Ces poils sont des poils permanents qui n’augmentent, ni ne diminuent de taille, mais, s’ils sont épilés, ils repoussent aussitôt. Parfois, certaines personnes souffrent des paupières et leurs cils doivent alors être épilés afin de diminuer leur douleur. Étant donné ce que vous dites, mon avis est qu’il n’est pas permis de poser les cils en question, car ceci équivaut à utiliser les poils d’autrui et on rapporte dans un hadith authentique que le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a maudit celles qui posent des faux cheveux et celles qui demandent à ce qu’on leur fasse. Ceci concerne aussi les cils : il n’est pas permis de leur ajouter des cils, ni de monter de faux cils, si les cils naturels sont trop courts. La femme doit accepter ce qu’Allah lui a destiné, et délaisser la tromperie et la beauté « empruntée » ou la beauté artificielle. D’autre part, quiconque s’attribue ce qu’il ne possède pas réellement est comme celui qui revêt des habits usurpés à autrui. Allah est le Plus Savant, et la prière et le salut sont sur Muhammad, ses proches et ses Compagnons. Q : Est-il permis à la femme de se teinter les cheveux en noir ? Il n’est pas permis à la femme et à autre qu’elle de teindre ses cheveux blancs en noir, d’après la parole du prophète (que la prière et le salut d’Allah soient sur lui) : « Changez ces cheveux blancs et écartez-vous de la couleur noire » (Authentifié par Mouslim). Quant à la teinte par une autre couleur que le noir, il n’y a pas de mal, comme le Henné mélangé au Katame donnant une couleur qui n’est pas noire mais entre le noir et le rouge. Q : Il est apparu Récemment, une nouvelle façon de se noircir les paupières, comme avec le khôl, et de dessiner les lèvres, au moyen d’un tatouage temporaire qui peut rester de six à douze mois. Ceci remplace le khôl traditionnel et le mascara. Quelle est la position de l’islam sur cela ? Veuillez nous répondre, qu’Allah vous récompense. Ceci n’est pas permis, car il est concerné par l’interdiction du tatouage. Le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a maudit celles qui se tatouent ou tatouent les autres. Ce tatouage qui délimite les lèvres et les yeux et qui dure de six mois à une année, puis qui est renouvelé pour la même durée lorsqu’il s’efface, ressemble au tatouage permanent. Quant au khôl, c’est un remède pour les yeux. Sa couleur est soit noire, soit grise ; on le met sur les cils et les paupières afin de prévenir l’œil de la conjonctivite ou des autres maladies. Il est aussi utilisé par les femmes à des fins esthétiques, c’est-à-dire pour s’embellir de la façon autorisée par la religion. Quant à la délimitation des... lèvres au moyen de ce tatouage temporaire, cela n’est pas permis à mon avis. Et la femme doit s’éloigner des choses douteuses. Allah est le Plus Savant, et la prière et le salut sont sur Muhammad, ses proches et ses Compagnons. Q : Est-il permis de mettre du henné les jours de menstrues sur les cheveux, les mains, et les pieds ? Oui, c’est permis. Et c’est d’Allah que vient le succès, que la prière d’Allah et son salut soient sur notre prophète Mohamed, sa famille et ses compagnons. Est-il permis de se teindre les cheveux en évitant le noir, en brun ou en blond ? En principe, cela est autorisé, sauf si cette teinture consiste à imiter les impies ou les femmes débauchées ; auquel cas cela est interdit. Q : Est-ce que les choses suivantes sont interdites en islam : Les bonnes odeurs, le parfum, le vernis à ongles, et le fait de laisser pousser ses ongles ? Premièrement : Le prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) se parfumait, et c’était une chose qu’il aimait, et il a conseillé à sa Communauté de se parfumer le jour du vendredi, c’est donc conseillé à tous. Mais par contre, il ne convient pas à la femme de se parfumer de telle façon à ce que l’on sente son odeur lorsqu’elle sort à la mosquée ou au marché, car ceci a été interdit. Deuxièmement : Le vernis à ongles est permis, mais le délaisser est préférable, et il est obligatoire de l’enlever lors des ablutions et des grandes ablutions, car il empêche l’eau de toucher la peau. Troisièmement : Le fait de laisser pousser les ongles est interdit, parce que le prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a ordonné de les diminuer. Le laps de temps entre chaque “coupe” : couper les ongles, tailler les moustaches, épiler les aisselles et raser le pubis, est au maximum de quarante nuits. Et c’est d’Allah que vient le succès, que la prière d’Allah et son salut soient sur notre prophète Mohamed, sa famille et ses compagnons. Q: Quelle est la règle concernant une femme qui porte une perruque afin de plaire à son mari? Réponse : Chaque L'épouse doit plaire à son mari et vice versa, ce qui permet de renforcer les liens et les sentiments qui existent entre eux. Cependant, les méthodes pour se plaire mutuellement doivent rester à l’intérieur des limites imposées par la shari’a. Le port de la perruque a commencé chez les femmes non musulmanes et est devenu bientôt un moyen pour elles de plaire. Si une femme musulmane en porte une afin de s’embellir, même si c’est juste pour son mari, elle imite les femmes incroyantes et le prophète a interdit cela. Il dit : “Celui qui imite un peuple en fait partie.” De plus, c’est la même règle pour les mèches artificielles que l’on rajoute aux vrais cheveux. Le prophète a interdit cet acte et a maudit celui ou celle qui agit ainsi. Et à Allah appartient toute réussite, et puisse Allah envoyer Ses prières et salutations sur le prophète, sa famille et ses compagnons. Q : Quelle est la règle concernant le fait de mettre des bracelets autour des chevilles afin de s’embellir? Réponse : Il est permis de porter des bracelets. autour des chevilles pour être belle. Cependant, on ne doit pas les faire bouger en présence d’un homme non-mahram pour ne pas l’alerter sur le fait que l’on porte des bijoux. Allah dit : “Et qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs parures.” (Sourate 24 verset 31). Ces Fatwas sont émises par des savants comme le cheikh ‘Abdullah ibn ‘Abdir-Rahmân Ibn Jibrîn. Ibn Baz … Ensemble pour un Islam décomplexé au Burkina Faso. Par la grâce d’Allah, désormais, vous pouvez consulter votre mensuel d’information islamique "Le vrai visage de l’Islam" sur votre site favori : WWW.BISSMILLAHI-BF.ORG/ P& ^J^mne nouvelle. Le vrai visage de l’islam - N°013 du 05 mars au 05 avril 2014 Page 7 Initiative LE JUGEMENT SUR LA MÉCRÉANCE Un colloque pour élucider la question. Le Mouvement Sunnite du Burkina Faso a une fois de plus réuni les fidèles musulmans autour des savants de renommée théologique afin qu'une lumière soit faite sur un thème religieux d’actualité, « La mécréance » ou Al Kufr en arabe. Les participants sont massivement venus de Bobo Dioulasso et de Ouagadougou pour cette occasion à ne pas rater. C’était le 09/02/2014 à la grande Mosquée de Zangoetin. C’est autour de cette question, plus que vague dans sa notion, que les quatre Oulémas, tous de nationalité burkinabé, notamment le Dr. Mohammad Ishâq Kindo, le Dr. Ahmad Sawadogo, le Dr. Karambiri Mohammad de Bobo et le Cheik Assane Soré, ont partagé avec le public présent leur compréhension pour permettre au commun des Musulmans de se faire une idée sur la notion du terme « Kufr ». Le constat est, comme l’a soulevé le Dr. Ahmad Sawadogo, que la plupart des gens estiment que les Sunnites ont la latitude de rendre les gens mécréants. Raison pour laquelle cette conférence a été organisée pour mettre les points sur les i. Le décor fut planté par le premier conférencier, le Cheik Assane Soré, qui s’est largement étendu sur la genèse de cette problématique. Ceci dit, les principes sur lesquels l’on doit s’appuyer pour accuser d’autres. Musulmans de Kufr ont été développés. Dire de quelqu’un qu’il est un Kâfir sans preuve ni appui est une des premières Bid'a (innovation). Les Savants ont convenu que ceux qui commencèrent pour la première fois dans l’islam à dire des gens qu’ils sont mécréants furent les Khawarij. Selon le Cheikh Soré, les Khawarij sont une secte née de l’opposition entre Muawiyya et le calife Ali. La problématique ici est que les gens de Muawiyya ont rendu Ali et ses partisans mécréants, parce que pour eux, le Calife n’a pas jugé les choses en fonction du livre d’Allah. Pour les Khawarij, toute personne qui transgresse la loi religieuse est un mécréant. À ce sujet, ils ont taxé plusieurs compagnons du prophète de mécréants. Ce que nous pouvons retenir de cette brillante intervention du Cheikh Soré, c’est que la mécréance est l’apanage des tendances en Islam comme le Chiisme, le Qadariyya, le Mutazilite et bien d’autres, qui dans leur langage rendent d’autres musulmans mécréants. Le Dr. Muhammad Karambiri est revenu sur la Définition de la notion en deux sens, la grande mécréance et la petite mécréance. La grande mécréance consiste à renier Dieu et son prophète ou les principes de la foi en ayant un attachement ferme à sa renégation. La petite mécréance consiste à pécher en commettant les actes figurant dans la liste des grands péchés. Le Dr. Muhammad Kindo, quant à lui, s’est étendu sur certains versets pour expliciter la mécréance tout en se basant sur d’autres termes ayant trait à la mécréance comme l’associationnisme, l’injustice, le fait de délaisser certains principes et l’hypocrisie. En conclusion, c’est dire que ce colloque a éclairé la lanterne des participants sur la considération et l’appréciation du terme « Kufr ». Les fidèles ont bien compris qu’il faut impérativement peser les mots pour indexer un autre musulman de mécréant. Cela suppose que les preuves doivent être tangibles et ce n’est pas l’affaire du musulman lambda. Les conférenciers ont mis en garde les fidèles qui se plaisent à utiliser ce terme, car il Ne revient pas aux créatures de juger en la matière. Par AROUNAN GUIGMA Page 8 Le vrai visage de l’islam - N°013 du 05 mars au 05 avril 2014 Actualité Djibrill Bassolé en visite de travail en Arabie Saoudite Le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Djibrill Bassolé, était du 2 au 5 février 2014 en Arabie Saoudite. D’après ce communiqué de presse émanant de ses services, il a été reçu par le Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), le Dr Iyad Ben Amani Madani, puis a eu des échanges avec le président du Conseil d’administration de l’Etablissement des Mutawifs pour les pèlerins des pays africains non arabes, M. Abdul Wahid Bourhan Saiffudine. Djibrill Bassolé a été reçu par le nouveau Secrétaire Général de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), le Dr Iyad Ben Amani Madani, sous la double casquette du Chef de la diplomatie burkinabè et d’Envoyé spécial de l’OCI pour le Mali et le Sahel. Au cours de l’audience, le Dr Madani a témoigné sa reconnaissance au Président du Faso pour le soutien du Burkina lors de son élection à la tête de l’Organisation. Il a aussi souhaité recueillir les conseils du Président Compaoré à travers sa vision des problèmes du monde en général, et de ceux touchant la Oumma Islamique en particulier. En réponse, le Chef de la diplomatie burkinabè a transmis au Secrétaire Général de l’OCI les vœux de succès du Président du Faso dans sa nouvelle mission. Il lui a ensuite décliné la vision qu’a le Chef de l’Etat burkinabè du rôle de l’OCI, et qui s’articule autour du renforcement du multilatéralisme, la lutte contre les inégalités et pour la promotion d’un développement harmonieux et durable, ainsi que l’édification de la paix et du dialogue entre les civilisations. Cette vision, précisera Djibrill Bassolé, repose sur les principes qui fondent la diplomatie burkinabè et son action sur la scène internationale. Ces principes sont, notamment, la lutte permanente contre les inégalités, la foi au multilatéralisme comme voie. Idéale pour la résolution des problèmes dans le monde. Quelle contribution de l’OCI pour un monde meilleur ? Le Burkina Faso souhaite alors que l’OCI s’adapte à l’évolution du monde. Qu’elle travaille à créer une véritable communauté de destin entre les peuples qui la composent, une communauté fondée sur des valeurs partagées, régie par de nobles principes humanistes et conduite par des acteurs engagés au service de leurs peuples. L’Organisation en la matière doit avoir la volonté de proposer au reste du monde, avec la juste fierté de ce qui fonde son action, un modèle de développement, une vision complète du développement qui ne se résume pas à la seule satisfaction des besoins matériels. Unique organisation dans son genre, l’Organisation de la Coopération Islamique doit offrir un socle solide à la coopération internationale, aux politiques de développement et au dialogue des cultures et des civilisations, avec la conviction que l’équité, la justice sociale et la solidarité contribuent à l’efficacité. économique à long terme et à la paix. Le Dr Iyad Madani s’est réjoui que, sur des sujets d’une importance capitale pour la définition de futures actions, les analyses du Burkina Faso convergent avec celles de l’OCI. Rapport d’étape sur le Mali et le Sahel. Djibrill Bassolé, en tant qu’envoyé spécial du Secrétaire général de l’OCI pour le Mali et le Sahel, a fait au Dr Madani un rapport d’étape. Ce rapport a passé en revue les étapes ayant conduit à la signature de l’Accord de Ouagadougou le 18 juin 2013 entre le Gouvernement de transition du Mali et les mouvements armés du Nord Mali, dont l’OCI est aussi signataire. Il a, en outre, mis en exergue les principales décisions de l’Accord qui ont permis, entre autres, l’organisation de l’élection présidentielle sur toute l’étendue du territoire malien les 28 juillet et 11 août 2013. L’Envoyé spécial s’est également appesanti sur les perspectives, car beaucoup reste à faire, particulièrement en ce qui concerne les pourparlers inclusifs qui doivent permettre de. discuter des questions relatives notamment à l’organisation administrative et institutionnelle du Mali, à la réorganisation de ses forces de défense et de sécurité, à l’amélioration de la gouvernance administrative, politique et économique, au retour des réfugiés et déplacés et à la réconciliation nationale tels que définis dans l’Accord de Ouagadougou. À cette étape du processus, Djibrill Bassolé a souligné avec force la contribution essentielle que l’organisation pourrait apporter sur les plans politique, financier et humanitaire, aux côtés des autres partenaires en vue de l’atteinte des objectifs de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel. Le Secrétaire Général de l’OCI a remercié son envoyé spécial et lui a réitéré ses félicitations pour tous ses efforts et les succès obtenus. Il l’a encouragé à redoubler d’efforts car le chemin pour aboutir à une paix durable est encore long. Le Hadj 2014 au programme. Le Hadj 2014 était au programme du séjour saoudien du Ministre d’État. Ainsi, il a reçu M. Abdul Wahid Bourhan Saiffudine, président du Conseil d’administration de l’Etablissement des Mutawifs pour les pèlerins des pays africains non arabes. Cette structure relevant du Ministère saoudien du Hadj est le principal interlocuteur des missions du Hadj de tous les pays africains au sud du Sahara. Abdul Wahid Bourhan Saiffudine et le Ministre d’Etat ont fait le point sur le déroulement du Hadj 2013 et évoqué les dispositions pour le déroulement du Hadj 2014. Le président du Conseil d’administration de l’Etablissement des Mutawifs a, d’entrée, félicité le Burkina pour l’amélioration significative constatée dans l’organisation du dernier pèlerinage. Il a attribué ce succès aux choix pertinents du Gouvernement burkinabè en matière de transporteur aérien et de restauration des pèlerins à Mina. M. Abdul Wahid Bourhan a tenu, toutefois, à relever certaines défaillances et à proposer des pistes de solutions. L’une des principales défaillances tient au trop grand nombre de sites d’hébergement des pèlerins. Il recommande de ce fait le regroupement des pèlerins sur un ou deux sites et pour lesquels les contrats doivent être signés dans les meilleurs délais, compte tenu de la rareté des immeubles due aux destructions de certains quartiers proches de la Kaaba. Une autre source de préoccupation tient à la qualité de l’encadrement des pèlerins, à l’hygiène souvent très douteuse des repas vendus aux pèlerins sur les sites d’hébergement. Le Ministre d’Etat, tout en remerciant notre partenaire saoudien pour l’implication de son établissement dans la réussite du pèlerinage, a pris bonne note des informations fournies, des suggestions faites et l’a assuré de la ferme volonté du gouvernement et particulièrement de l’engagement résolu du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Sécurité, à poursuivre l’amélioration de l’organisation du Hadj au Burkina Faso. Une délégation de la compagnie aérienne saoudienne NAS AIR CHARTER conduite par son Chief Executive Officer, M. Dato Abdul Nasser Abu Kassim a rendu une visite. de courtoisie au Ministre d’Etat. Les responsables de la compagnie qui ont assuré le transport des pèlerins burkinabè lors du Hadj 2013 ont remercié le Gouvernement du Burkina Faso pour leur avoir fait confiance et ont émis le vœu de voir cette confiance renouvelée pour les prochaines éditions. Dans cette perspective, ils ont salué l’excellent esprit de collaboration et la disponibilité permanente de leurs partenaires burkinabè et ont attiré l’attention sur la nécessité d’une signature rapide du contrat de transport pour permettre d’avoir les meilleurs créneaux pour les vols. Ils ont, en outre, évoqué la difficile gestion des bagages des pèlerins lors des vols retour et ont appelé à des solutions correctives énergiques. Le Ministre Bassolé a, au nom du Gouvernement, félicité NAS AIR pour le succès du transport des pèlerins au Hadj 2013. DCPM-MAECR Le vrai visage de l’islam - N°013 du 05 mars au 05 avril 2014 Page 9 Ma Prière Spécificités et vertus du vendredi L’Imam As Souyouti dans un de ses livres s’est Évertué à recenser les spécificités et les vertus du Vendredi. Nous vous proposons quelques-unes. Spécificité 1 : C’est le jour de fête de cette communauté. Ibn Mâjah - qu’Allah l’agrée - rapporte selon Ibn `Abbâs - qu’Allah l’agrée - que le Messager de Dieu, paix et bénédictions de Dieu sur lui, a dit : “Ce jour est un jour de fête que Dieu a établi pour les musulmans. Celui qui va à la prière du vendredi, qu’il fasse ses grandes ablutions (ghusl), s’il possède du parfum (tîb) qu’il en mette, et je vous recommande le siwâk.” Spécificité 2 : Jeûner seulement le jour du Vendredi est déconseillé. Al-Bukhârî et Muslim rapportent selon Abû Hurayrah - qu’Allah l’agrée - que le Messager de Dieu, paix et bénédictions de Dieu sur lui, dit : “Que l’un de vous ne jeûne pas le jour du vendredi, à moins qu’il n’ait jeûné avant ou ne compte jeûner après.” Muslim rapporte selon Abû Hurayrah - qu’Allah l’agrée - que le Prophète - paix et bénédictions de Dieu sur lui - a dit : “Ne privilégiez pas la nuit de la veille du vendredi. Spécifiquement, par un qiyâm, par rapport aux autres nuits. Et ne privilégiez pas le jour du vendredi, spécifiquement, par un jeûne, par rapport aux autres jours, à moins que ce soit un jeûne que l’un de vous doit accomplir pour quelque raison. Spécificité 3 : Il est déconseillé de privilégier sa veille, spécifiquement, par un qiyâm. Et ce, en raison du hadîth précité. Spécificité 4 : Récitation de la sourate As-Sajdah et Al-Insân le matin. Les deux Shouyoukhs Al-Bukhârî et Muslim ont rapporté que Abû Hurayrah - qu’Allah l’agrée - a dit : “Le vendredi, à la prière du fajr (l’aube), le Messager de Dieu - paix et bénédictions de Dieu sur lui - récitait la sourate “Alif, Lâm, Mîm. Révélation” [sourate 32, la Prosternation, As-Sajdah] et la sourate “S’est-il écoulé pour l’homme ?” [sourate 76, l’Être humain, Al-Insân]. On dit que la sagesse sous-tendant la récitation de ces deux sourates c’est de mettre en valeur les mentions qu’elles font de la création d’Adam et les états du Jour du Jugement, car cela a lieu le... Vendredi. Spécificité 5 : La prière du subh le jour du vendredi est la meilleure des prières auprès d’Allah. Sa`îd Ibn Mansûr - qu’Allah lui fasse Miséricorde - rapporte dans As-Sunan qu’Ibn `Umar - qu’Allah l’agrée - dit : « Un vendredi matin, il ne vit pas Humrân à la mosquée. Quand il le retrouva, il lui dit : “Qu’est-ce qui t’a occupé au point de ne pas prier la prière du matin à la mosquée ? Ne sais-tu pas que la prière la plus considérée auprès d’Allah, Le Très Haut, est la prière en congrégation du vendredi matin ?“ » Spécificité 6 : La prière du vendredi. C’est une prière rendue spéciale par le fait qu’elle est composée de deux rak`ât (cycles de prière) seulement, alors que pour tous les autres jours, la prière du dhuhr est accomplie et compte quatre rak`ât. Spécificité 7 : La prière du vendredi équivaut à un pèlerinage. Al-Hârith Ibn Abî Usâmah, dans son Mus-nad, rapporte, selon Ibn `Abbâs - qu’Allah l’agrée - que le Prophète - paix et bénédictions de Dieu sur lui - a dit : “La prière du vendredi est le... pèlerinage des pauvres.” Spécificité 8 : La prière du vendredi est caractérisée par une lecture du Coran à voix haute, alors que toute autre prière diurne se fait à voix basse. Spécificité 9 : Récitation de sourate Al-Jumu`ah et Al-Munâfiqûn. Muslim a rapporté que Abû Hurayrah - qu’Allah l’agrée - a dit : “J’ai entendu le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, réciter, dans la prière du vendredi, la sourate Al-Jumu`ah (62) et la sourate ‘Quand les hypocrites viennent à toi’ [Sourate 62, Al-Munâfiqûn.]” Spécificité 10 : La prière de vendredi doit être accomplie en congrégation. Spécificité 11 : La prière du Vendredi a été rendue particulière par la volonté qu’a eue le Prophète - paix et bénédictions de Dieu sur lui - de brûler celui qui l’abandonne. Al-Hâkim rapporte selon Ibn Mas`ûd, - qu’Allah l’agrée - que le Prophète - paix et bénédictions de Dieu sur lui - dit un jour à propos de ceux qui abandonnent la prière du Vendredi : “J’ai vraiment eu l’intention de donner l’ordre à un homme de prendre ma... place comme Imam, puis d’aller brûler la demeure de ceux qui abandonnent la prière du Vendredi, avec ses occupants”. Spécificité 12 : Allah scelle le cœur de quiconque abandonne la prière du Vendredi. Muslim rapporte qu’Ibn `Umar et Abû Hurayrah - qu’Allah l’agrée - ont tous deux dit que le Prophète - paix et bénédictions de Dieu sur lui - a menacé : “Que cessent ceux qui abandonnent la prière en congrégation, ou alors Allah scellera leur cœur et ils deviendront des gens négligents !”. Spécificité 13 : le sermon. Selon les deux Sheikhs (Al-Bukhârî & Muslim), d’après Abû Hurayrah, le Messager de Dieu - paix et bénédictions de Dieu sur lui - a dit : “Si, le jour du Vendredi, tu dis à ton voisin “écoute attentivement” pendant que l’Imâm prêche, alors tu auras ainsi prononcé une futilité”. Selon Muslim, d’après Abû Hurayrah - qu’Allah l’agrée - le Messager de Dieu - paix et bénédictions de Dieu sur lui - a dit : “Le jour du Vendredi, quiconque accomplit les ablutions convenablement, puis vient à la mosquée, écoute... attentivement [le sermon], ses péchés commis entre deux vendredis consécutifs seront pardonnés, ainsi que les péchés de trois jours supplémentaires. Et quiconque touche (dans le sens s’amuse avec) les cailloux [pendant le sermon], il aura certainement fait une chose futile”. Spécificité 14 : Interdiction de l’ihtibâ’ lors du sermon Explication : L’ihtibâ’ ou hubwah : désigne le fait de ramener les genoux vers la poitrine, les jambes étant rapprochées du ventre, en position assise. Abû Dawûd a rapporté, ainsi qu’At-Tirmidhî, qui qualifia le hadîth de hasan (bon), Al-Hâkim qui le qualifia de sahîh (authentique), et Ibn Mâjah selon Mu`âdh Ibn Anas - qu’Allah l’agrée - : “Le Messager de Dieu a interdit l’ihtibâ’ le Vendredi pendant que l’Imâm donne le sermon”. Spécificité 16 : Négation du caractère blâmable de la prière surérogatoire le midi Abû Dâwûd rapporte selon Abû Qatâdah - qu’Allah l’agrée - que le Messager de Dieu - paix et bénédiction de Dieu sur lui - a jugé blâmable (kariha) la prière au milieu de la journée, sauf le jour du vendredi. Et il a dit : « L’Enfer est attisé, sauf le vendredi. » Spécificité 17 : Il est recommandé de faire les ablutions majeures (Ghusl) pour le vendredi. Les deux Sheikhs [Boukhari, Mouslim] rapportent selon Ibn `Omar - qu’Allah l’agrée - que le Messager de Dieu - paix et bénédiction de Dieu sur lui - a dit : “Que celui qui se rend à la prière du vendredi, fasse les ablutions majeures (ghusl).” Spécificité 18 : Un rapport intime a une récompense double. Al-Bayhaqî rapporte dans Ash-Shu`ab, avec une chaîne de garants faibles, selon Abû Hurayrah - qu’Allah l’agrée - que le Messager de Dieu - paix et bénédiction de Dieu sur lui - a dit : “L’un de vous ne peut-il pas avoir un rapport intime avec son épouse, chaque vendredi ? Il a en cela deux rétributions, celle de ses ablutions majeures et celle des ablutions majeures de son épouse.” Spécificité 19 : Recommandation d’user du siwâk et de se parfumer. Les deux Sheikhs rapportent, selon Abû Sa`îd Al-Khudrî - qu’Allah l’agrée - que le Messager de Dieu - paix et bénédiction de Dieu sur lui - a dit : “Les ablutions majeures sont obligatoires le vendredi pour toute personne pubère. Elle doit aussi se nettoyer les dents et se parfumer, si possible.” Spécificités 20 : recommandation de s’embaumer, de se couper les ongles et de se raser. Al-Hâkim rapporte selon Ibn `Abbâs - qu’Allah l’agrée - que le Messager de Dieu - paix et bénédiction de Dieu sur lui - a dit un jour de vendredi : “Ô gens ! Lorsque ce jour arrive (c’est-à-dire le vendredi), faites vos grandes ablutions et que chacun use du meilleur parfum ou du baume qu’il possède.” Al-Bazzâr rapporte, ainsi qu’At-Tabarânî dans Al-Awsat et Al-Bayhaqî dans Shu`ab Al-Imân, que le Messager de Dieu - paix et bénédiction de Dieu sur lui - coupait ses ongles et sa moustache avant d’aller à la prière. Spécificité 21 : il est recommandé de porter ses plus beaux habits. Ahmad, Abû Dâwûd et Al-Hâkim rapportent selon Abû Sa`îd et Abû Hurayrah - qu’Allah les agrée - que le Messager de Dieu - paix et bénédiction de Dieu sur lui - a dit... Lui a dit : “Quiconque fait ses ablutions majeures le vendredi, nettoie ses dents, met du parfum s’il en possède, porte ses plus beaux habits, puis sort de chez lui, arrive à la mosquée où il s’installe sans enjamber les cous des gens, puis prie ce que Dieu lui permettra de prier, et écoute l’Imam lorsqu’il délivrera son sermon, ce sera pour lui une expiation pour ses péchés commis entre ce vendredi et le vendredi précédent.” Spécificité 21 : Encenser la mosquée. Az-Zubayr Ibn Bakkâr, dans Akhbâr Al-Madînah, rapporte, selon un hadîth mursal d’Al-Hasan Ibn Al-Hasan Ibn `Alî - qu’Allah l’agrée - que le Prophète - paix et bénédiction de Dieu sur lui - ordonna d’encenser la mosquée le Vendredi. Spécificité 22 : Il est préférable de ne pas attendre la fraîcheur pour accomplir la prière du vendredi. Al-Bukhârî rapporte selon Anas que lorsqu’il faisait très chaud, le Prophète - paix et bénédiction d’Allah sur lui - attendait la fraîcheur pour accomplir les prières, sauf la prière du vendredi. Spécificité 23 : Retarder le repas et la sieste après la prière Al-Bukhârî et Muslim rapportent que Sahl Ibn Sa`d -qu’Allah l’agrée- a dit : “Nous ne faisions la sieste et ne prenions notre repas qu’après la prière du vendredi.” Page 10 Le vrai visage de l’islam - N°013 du 05 mars au 05 avril 2014 Ma Prière Spécificité 24 : Récompense multipliée pour celui qui se rend à la mosquée pour la prière du vendredi : chacun de ses pas vaut la récompense d’une année. Ahmad, Abu Dâwûd, An-Nasâ’î, Ibn Mâjah, At-Tirmidhî et Al-Hâkim rapportent que Aws Ibn Aws At-Thaqafî -qu’Allah l’agrée- a dit : “J’ai entendu le Prophète -paix et bénédiction d’Allah sur lui- dire : “Quiconque a des relations intimes avec son épouse, fait les grandes ablutions, puis part tôt pour la prière du vendredi, s’y rendant avec empressement et en marchant, sans utiliser de monture, puis s’approche de l’imam, écoute attentivement et silencieusement le sermon, verra chacun de ses pas valoir le jeûne et la prière nocturne d’une année.” Spécificité 25 : Pour la Prière du vendredi, on fait deux appels à la prière. Spécificité qu’elle partage avec la prière de l’aube uniquement. Selon Al-Bukhârî, As-Sâ’ib ibn Yazîd - qu’Allah l’agrée - a dit : “À l’époque du Prophète - paix et bénédiction d’Allah sur lui, de Abû Bakr et de `Umar, nous faisions un seul appel à la prière, lorsque l’imam s’asseyait sur le mimbar. Puis à l’époque de `Uthmân, comme les musulmans étaient devenus très nombreux, un deuxième appel a été ajouté. Il se faisait à Az-Zawrâ’ [un lieu situé dans le marché de Médine]. Les choses sont restées telles quelles depuis.” Spécificité 41 : Réciter les sourates Al-Jumu`ah et Al-Munâfiqûn pendant la prière de la nuit, la nuit du vendredi en raison du hadîth susmentionné. Spécificité 42 : Interdiction de constituer des cercles avant la prière. Abû Dâwûd rapporte selon `Amr Ibn Shu`ayb - qu’Allah l’agrée -, d’après son père, d’après son grand-père que le Prophète - paix et bénédictions sur lui - interdit la constitution de cercles avant la prière du vendredi. Al-Bayhaqî dit : « Il est détestable de constituer des cercles à l’intérieur de la mosquée si la congrégation est nombreuse et la mosquée petite, si bien que cela empêche les orants de prier. » Spécificité 26 : Du caractère illicite de partir en voyage avant la prière. Ad-Daynûrî rapporte aussi, au sujet de la compagnie, à propos de Sa`îd Ibn Al-Musayyib - qu’Allah l’agrée - : « Un homme vint lui faire ses adieux le vendredi. Il lui dit alors : “Ne t’empresse pas de partir jusqu’à ce que tu aies prié.” » Spécificité 27 : L’absolution des péchés y survient. Ibn Mâjah rapporte selon Abû Hurayrah - qu’Allah l’agrée - que le Messager d’Allâh - paix et bénédictions sur lui - dit : « Les péchés, du vendredi au vendredi suivant, sont absous sauf si des péchés majeurs sont commis. » Spécificité 28 : L’immunité contre le châtiment de la tombe pour celui qui décède le jour ou la nuit du vendredi. Abû Ya`lâ rapporte d’après Anas - qu’Allah l’agrée - que le Messager d’Allâh - paix et bénédictions sur lui - dit : « Quiconque décède... » « Un vendredi sera à l’abri du châtiment de la tombe. » Spécificité 29 : L’immunité contre l’épreuve de la tombe pour celui qui décède le jour ou la nuit du vendredi, si bien qu’il n’y subit pas d’interrogatoire. D’après le récit rapporté et jugé bon par At-Tirmidhî et d’après Al-Bayhaqî, Ibn Abî Ad-Dunyâ et d’autres, selon Ibn `Amr - qu’Allah l’agrée - le Messager d’Allâh - paix et bénédictions sur lui - dit : « Nul musulman ne mourra la nuit du vendredi ou le jour du vendredi sans qu’Allâh ne le préserve de l’épreuve de la tombe. », et dans une variante : « sans qu’il ne soit exempté de l’épreuve de la tombe » ou encore « sans qu’il ne soit protégé des examinateurs de la tombe ». Spécificité 31 : Le vendredi est le souverain des jours. Muslim rapporte d’après Abû Hurayrah - qu’Allah l’agrée - que le Prophète - paix et bénédictions sur lui - dit : « Le vendredi est le meilleur jour où se lève le soleil, Adam y fut créé, il y fut admis au Paradis, il y fut extradé sur Terre, et l’Heure ne surviendra qu’un vendredi. » Spécificité 32 : Il est le jour du supplément. Al-Âjurrî rapporta également dans Ar-Ru’yah d’après Abû Hurayrah -qu’Allah l’agrée- que le Messager d’Allâh — paix et bénédictions sur lui — dit : « Lorsque les habitants du paradis y sont admis, on les installe à la hauteur de leurs œuvres. Puis, lorsque l’équivalent du jour du vendredi arrive, ils sont autorisés à rendre visite (à Allâh). Alors, Allâh leur dévoile son Trône, et Se montre pour eux dans l’un des jardins du Paradis. On dispose à leur intention des chaires de lumière, des chaires de perles, des chaires en émeraude, des chaires en or, des chaires en argent. Le plus bas d’entre eux — et personne d’entre eux n’est bas — s’installe sur des bancs en musc et en camphre, et ils n’envient guère ceux qui sont installés sur des sièges. » Spécificité 33 : Il est mentionné dans le Coran. Il a la particularité d’être cité dans le Coran : « Si l’on appelle à la prière le jour du vendredi », [Sourate 62, Al-Jumu`ah, verset 9]. Spécificité 34 : Il est un. privilège de cette communauté Les deux Shouyukhs rapportèrent d’après Abû Hurayrah -qu’Allah l’agrée- qu’il entendit le Messager d’Allâh — paix et bénédictions sur lui — dire : « Nous sommes les derniers et serons les premiers le jour de la résurrection. Alors que nos prédécesseurs ont reçu leur Livre avant nous, Allâh leur assigna un jour et voici qu’ils ont divergé à son sujet. Mais Allâh nous l’a indiqué de sorte que nous devançions les autres. Le (jour des) juifs arrive demain et celui des chrétiens après-demain. » Spécificité 35 : Il est le jour du pardon Ibn `Adiyy rapporta, ainsi qu’At-Tabarânî dans Al-Awsat selon une bonne chaîne de narrateurs, d’après Anas -qu’Allah l’agrée- que le Messager d’Allâh — paix et bénédictions sur lui — dit : « Allâh — Exalté soit-Il — ne laisse point un musulman un jour de vendredi sans lui avoir pardonné. » Spécificité 36 : Il est le jour de l’affranchissement Al-Bukhârî rapporta dans son Târîkh, ainsi qu’Abû Ya`lâ, d’après Anas -qu’Allah l’agrée- que le Messager d’Allâh — Paix et bénédictions sur lui — dit : « Le jour et la nuit du vendredi comportent vingt-quatre heures, pas une heure ne passe sans qu’Allah n’affranchisse six cents personnes de l’Enfer alors qu’ils le méritaient. » Rassemblés par A.W. Extrait du Livre de l’Imâm Jalâl Ad-Dîn As-Souyûtî. Ressources INFORMATIQUE/BUSINESS INFORMATICIEN-FORMATEUR IMPORT/EXPORT VÉHICULES ET ORDINATEURS TOUTE SÉRIE LOCATION DE VÉHICULES Tél : 70303901/78176228/76625918/50420549 - e-mail : oalmalick@gmail.com Le vrai visage de l’islam - N°013 du 05 mars au 05 avril 2014 Page 11 Nos pieux prédécesseurs ALI IBN ABI TALIB La citadelle de la science religieuse Le Khalif Ali est le dernier des quatre khalifes bien guidés de l’Islam. Cet homme, gendre du prophète, a des mérites qui dépassent l’entendement. Le premier enfant à se convertir à cette noble religion, grand savant, combattant émérite, connaître sa biographie ne peut qu’être bénéfique pour le croyant. Sa généalogie Il est, Ali ben Abi Talib ben Abdel Moutalib ben Hicham ben Abdel. Manaf ben Qoçaï ben Kilab ben Moura ben Ka’b ben Louay ben Gha’lib ben Fahr ben Malik ben Nadar ben Kinana ben Khazima ben Madrak ben Ilyès ben Madar ben Nazar ben Ma’d ben ‘Adnan. Ali est né le 15 Rajab 600 après Jésus -Issa-. Sa mère lui a donné le nom de Haydara, le lion, ce même nom attribué à son père Abi Talib, avant lui, et qu’il commua en Ali. Il était le cadet, puisque l’aîné était Dja’far, ensuite vînt ‘Aqil et Talib... Il est le cousin germain du Prophète d’Allah. Son père, Abou Talib, était l’un des chefs les plus redoutés et les plus respectés, c’est le frère d’Abdallah, père de Mohammed, prophète d’Allah. Il a élevé ce dernier après la mort de ses parents et celle de son père (et grand-père du Messager d’Allah), Abdel Moutalib. Il l’emmena avec lui en Syrie pour l’initier au négoce. Il a toujours pris la défense de son neveu contre les Quraysh, jusqu’à sa mort. Le prénom de la mère de Ali était Fatima bent Assad ben Hachim, issue de la même famille que son époux. Les autres membres de la famille de l’illustre : Conjoint : Fatima Zahra, Oumm al-Banin, Khawlat bint Ja’far, Oumama bint Zaynab Enfant(s) : Hassan, Hussein, Muhammad ibn al-Hanafiya, Abbas, Abdullah, Awn, Hilal, Ibrahim, Ja’far, Jamani, Joumâna, Khadîja, Maymoûna, Mouhammed (al-akbar), Mouhammed (al-aswat), Mouna, Nafîsa, Omar, Oumama, Oumm al-Kîrâm, Oumm Hani, Oumm Ja’far, Oumm Koulthoum (as-soughrâ), Oumm Salama, Othmân (al-akbar), Othmân (al-asghar), Ramla (as-soughrâ), Salma, Zaynab (as-soughrâ). Conversion : Il s’est converti à l’Islam un jour après la révélation, alors qu’il était âgé de neuf ans. Il a grandi dans la maison de la prophétie n’ayant jamais connu la vie païenne de ses ancêtres, ni celle de ses contemporains. Élevé par le Messager d’Allah en personne, il ne l’a jamais quitté, vivant d’une façon permanente à ses côtés. L’Envoyé d’Allah l’aimait tellement que, au mois de Ramadan, 19 mois exactement après l’Hégire, il lui maria sa fille bien-aimée, Fatima Zahra. Sa physionomie : Ali était brun de peau, de Taille moyenne, ayant de grands yeux noirs, qu’il soulignait avec du Kohl, une belle barbe, qu’il n’a jamais teint. Il était chauve, bien portant avec de larges épaules, des bras et avant-bras musclés et vigoureux. On rapporte que lors d’un combat, il souleva un cavalier de dessus sa monture et le jeta à terre. C’était un sportif accompli avec une démarche rapide. Il était d’un caractère plaisant, toujours aimable. Valeureux guerrier sans peur et sans reproche. Ali et les expéditions Il fut présent dans toutes les expéditions conduites par le messager d’Allah à l’exception de celle de Tabouk, aux frontières de l’Arabie. Il fut investi d’une mission de confiance, celle de veiller sur la famille du Messager d’Allah et la sienne à Médine. Le Prophète d’Allah lui dit : « Est-ce que tu ne veux pas être pour moi ce que Aaron était pour son frère Moïse ? Sache qu’il n’y aura plus de Prophète après moi. » [Rapporté par Ahmed et Tirmidhi] Lors de la bataille de Badr, Ali, lorsque le Messager d’Allah lui ordonna de... relever le défi des Qoreich, en tuant du premier coup son adversaire, l’homme qui haïssait le plus l’Envoyé d’Allah, Al Walid ben ‘Otba. Ali n’avait peur de rien, même pas de la mort. Lors de la bataille de Ouhoud, Ali, grâce à sa bravoure, protégea le Prophète d’Allah de sa personne. Il fut criblé de flèches ennemies. Il gisait avec plus de seize blessures sur son corps. Ali et la Justice En matière de justice, il était la référence personnifiée. Le Calife Omar ben Al Khat-tab se référait à lui lors des cas très difficiles et litigieux. Il arriva à Omar d’adresser à Allah cette supplication : « Ô Allah ! fais en sorte que je ne sois pas confronté à un cas litigieux si Abou Al Hassan n’est pas présent. » [Rapporté par Sa’id ben Al Moussayb] Lors de son califat, Omar ben Al Khattab disait : « Je jure par Allah que c’est toujours toi, ô Ali, qui me dis la vérité sur ce que je dois faire. » On rapporte qu’un jour, Omar fut confronté à un cas litigieux et difficile, en présence de Ali. Omar notifia un verdict. Erroné, Ali intervint et le corrigea. S’étant rendu compte de son erreur de jugement, Omar s’écria : « Si ce n’est l’intervention équitable d’Ali, Omar aurait été perdu. » Ali et la science L’instruction que le Messager d’Allah avait prodiguée à Ali lui a permis d’acquérir une immense érudition. Sa promiscuité d’avec l’Envoyé d’Allah lui a procuré une maîtrise et une certaine prépondérance dans son raisonnement. Il était très éloquent. Il a rapporté plus de cinq cent quatre-vingt-dix-sept hadiths du Messager d’Allah. Selon Abou Houreira, le Messager d’Allah a dit : « Je suis la citadelle de la Science, Ali est sa porte d’accès » [Rapporté par Mouslim, Ibn Madja, Al Bazar et Tabarani]. Ali a dit : « Si vous interrogez le Coran, il ne vous répondra pas. Mais, je vais vous renseigner sur lui : il contient la science de l’avenir et les chroniques du passé. Il est la thérapeutique de vos maux et l’institution qui vous unit. » Ali Ben Abi Talib dit un jour à Koumil : « Koumil, le savoir est de loin préférable à... » l’argent. Car, le savoir veille sur toi, mais par contre, tu veilles sur l’argent. Le savoir est un maître. L’argent est condamné, puisqu’il diminue à la dépense et le savoir augmente lorsqu’il est partagé. Il disait également : « Le savant est mieux que le jeûneur, que l’homme qui prie et que le combattant dans la voie d’Allah. Lorsqu’un savant vient à mourir, une brèche se crée en Islam que ne peut colmater qu’un autre savant qui lui succédera. » Ali était un homme illustre, ses avis dans différents domaines tels que : la jurisprudence, la Chari’a, la morale, le savoir-vivre, la doctrine, les belles lettres ainsi que la politique, font autorité à tel point qu’il était considéré comme le meilleur spécialiste des questions judiciaires et de leur compréhensibilité. Abdallah ibn Mas’oud a dit : « Ali est l’homme le plus savant de toute Médine en matière de jurisprudence. » [Rapporté par Ben Assakir] Aïcha, mère des Croyants, en parlant d’Ali ben Abi Talib, a dit : « Il est le plus savant et le plus instruit de... la Sunna du Messager d’Allah.» [Rapporté par Al Hakim] Ali et le Califat Le jour de l’assassinat du Calife ‘Othman ibnou ‘Affan, Ali ne se trouvait pas à Médine, comme le rapporte son fils Mohammed ben Al Hanafiya : « Nous étions mon père et moi loin de Médine, lorsque ‘Othman bnou ‘Affan fut assassiné. Mon père était horrifié, et considérablement affligé par sa mort. Il se retira chez lui, et ne voulait voir personne. À ce moment-là, les Compagnons du Messager d’Allah arrivèrent en délégation, lui proposant le califat, car la communauté avait besoin d’un Imam. Et parmi eux, il n’y avait pas quelqu’un d’aussi habile que lui à veiller sur les intérêts des Musulmans. Il leur répondit qu’il préférait être le conseiller du futur Calife plutôt que le dirigeant. Ils avaient tellement insisté à lui prêter allégeance qu’il finit par accepter, mais à la condition qu’elle soit faite à la mosquée et en présence de tous les Musulmans de Médine. C’est ainsi qu’il fut nommé Calife. Lorsqu’il transféra sa capitale à Koufa (en Irak), les habitants lui proposèrent de s’installer dans le palais, il refusa le faste et préféra l’humilité pour se rapprocher davantage d’Allah, sans oublier les pauvres et les nécessiteux. Il était partout, surveillant l’éthique des Musulmans, la qualité des marchandises sur les marchés, veillant également à ce que les transactions se fassent selon les normes de la loi islamique, et les droits des gens respectés. Un jour qu’il surveillait la qualité des marchandises, un marchand lui demanda : « Ô Émir des Croyants ! Implore Allah afin que mon commerce soit florissant. » Ali lui répondit : « As-tu appris les formalités du commerce ? » - « Est-ce bien nécessaire, Imam ? » - « Malheur à toi ! Il faut au préalable avoir compris la Loi d’Allah avant de se consacrer au commerce. Tu n’es pas sans savoir que le marchand ignorant ces lois se trouvera confronté à l’usure ! » Il va sans dire que le savoir d’Ali ben Abi Talib est légendaire comme sa piété, sa bravoure et son éloquence. Il était tout simplement. exceptionnel. L’imam Ahmed ben Hanbal disait de lui : « Aucun des Compagnons du Messager d’Allah n’a bénéficié des valeurs octroyées à Ali. » [Rapporté par Al Hakim] Et Omar ben Abdel Aziz d’ajouter : « Ali ben Abi Talib était l’homme qui avait totalement renoncé au monde d’ici-bas. » Le 19 Ramadan de la 4e année Hégirienne, il fut assassiné, alors qu’il se rendait sans armes à la mosquée pour la prière du Sobh. Ali ben Abi Talib s’éteignit à la suite de ses blessures, quelques jours après l’attentat perpétré contre lui, le 23e jour du mois de Ramadan, à l’âge de soixante ans. La durée de son Califat fut de cinq ans et neuf mois. Qu’Allah bénisse Ali ben Abi Talib. Amine. Page 12 Le vrai visage de l’islam - N°013 du 05 mars au 05 avril 2014 Sagesse du mois Les paroles en or de Hasan Al Basri On rapporte que Umar ibn al Khattâb - qu’Allah l’agrée - allumait le feu, en approchait sa main puis disait : « Regarde, ô fils d’al Khattâb, quelle est ta patience face au feu ? Et quelle force as-tu à la colère d’Allah ? » Puis il cherchait protection auprès d’Allah contre l’Enfer. Si telle est la peur de Umar, qu’Allah l’agrée, alors qu’il fait partie de ceux à qui le Paradis a été promis, alors ô vous les gens ! Comment pouvez-vous vous habiller ? N’êtes-vous pas étonnés de celui qui se divertit et qui est distrait, qui se moque et qui joue, alors qu’il marche entre le Paradis et l’Enfer sans savoir dans lequel des deux il entrera ? On m’a rapporté qu’un compagnon, qu’Allah l’agrée, disait : Parmi les signes de l’Heure, c’est qu’il y aura sur terre des gouverneurs débauchés, des ministres menteurs, des hommes de confiance traîtres, des savants dévergondés et des responsables de tribus injustes, et je crains bien qu’il s’agisse de l’époque que nous vivons. Comme est étonnant le fils d’Adam ! Deux anges sont au-dessus de sa tête, sa langue leur sert de crayon, sa salive d’encre, et lui, malgré cela, il parle de ce qui ne le regarde pas. Le terme qui figure dans ce qui est imprimé est : “Être en sécurité”. Ô fils d’Adam ! Tu Aimes-te faire rappeler tes bonnes actions et tu hais te faire rappeler les mauvaises actions, tu blâmes les autres en te basant sur le doute, tandis que pour ce qui te concerne, tu es dans la certitude, tout en sachant que deux anges sont chargés de toi et qu’ils enregistrent, à ton encontre, tes paroles et tes actes. Ô fils d’Adam ! L’intelligent est celui que ni les efforts de la nuit n’empêchent de faire des efforts la journée ; la peur accompagne son cœur, et ce, jusqu’à ce que son Seigneur lui fasse miséricorde. La friandise que les compagnons du Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, trouvaient agréable était le pain de blé ; qu’avez-vous ô serviteurs d’Allah ! à rechercher la bonne monture, à trouver les vêtements souples et colorier les plats. Puis il [Al-Hassan] dit : Malheur à vous ! N’avez-vous pas honte de la longue période durant laquelle vous n’avez pas eu honte, pourquoi ne seriez-vous pas comme vos pieux prédécesseurs ? Qu’Allah fasse miséricorde à celui qui reste seul avec le Livre. d’Allah, et qui s’y compare, et qui, s’il se trouve conforme à lui, loue son Seigneur et Lui demande davantage de Ses mérites, et qui, s’il ne se trouve pas conforme à lui, se repent, revient et retourne aussitôt vers son Seigneur. Il y avait, dans le passé, celui qui lisait le Coran et qui en lisait une sourate durant toute la nuit, et au petit matin, cela apparaissait sur son visage; tandis qu’aujourd’hui, l’un d’entre vous lit le Coran sans qu’il ne dépasse sa luette, alors qu’Allah tabaraka wa ta`ala dit : « [Voici] un Livre béni que Nous avons fait descendre vers toi, afin qu’ils méditent sur ses versets et que les doués d’intelligence réfléchissent ! » [Sourate 38 : Verset 29] Par Allah ! Ce n’est pas d’apprendre par cœur ses lettres et de négliger ses prescriptions qui sont demandés. L’un d’entre vous dira : « J’ai lu le Coran et je n’ai pas omis une seule lettre. » Par Allah ! Il ment ! En fait, il l’a omis tout entier; je jure par Allah, que ce ne sont là ni des lecteurs, ni des savants et ni des... Sages et d’ailleurs, depuis quand les savants disent-ils cela ? Ô fils d’Adam ! La foi ce n’est ni une parure, ni un souhait, mais c’est ce qui est établi dans le cœur et que les actes concrétisent. Ô fils d’Adam ! Comme tu es faible et comme est grande ton inattention ! Tu critiques les gens pour leurs péchés et tu oublies les tiens ! Tu vois le brin de paille dans l’œil de ton frère et tu ne vois pas le tronc qui est étalé dans ton œil ! Comme tu es injuste et comme est grande ton injustice ! Ô fils d’Adam ! Tu n’es qu’un invité, et l’invité est de passage, il est une chose empruntée et la chose appartient à Allah ta’ala. Qu’Allah fasse miséricorde à ceux qui ont observé avec l’œil de la vérité et qui ont désiré la demeure éternelle ! Quiconque vénère le dirham, Dieu le rabaisse. Le paradis n’a jamais été aussi embelli pour une communauté comme il l’a été pour cette communauté, et pourtant tu ne lui trouves pas d’amoureux. On relate que lorsque Omar Ibn Abd Al-Azîz -qu’Allah l’agrée- devint calife, il écrivit à l’Imâm Al-Hasan : « Je suis éprouvé par cette responsabilité, conseille-moi des gens qui m’aideront à l’honorer ». Al-Hasan lui répondit : « Quant aux enfants d’ici-bas [i.e. les gens qui préfèrent la vie ici-bas], tu n’en veux pas, et quant à ceux de l’au-delà [ceux qui espèrent la vie de l’au-delà], ils ne veulent pas de toi [i.e. ils sont occupés par leur salut]. Cherche donc secours auprès de Dieu. » Nous badinons, mais qui sait ? Peut-être que Dieu a regardé une partie de nos œuvres et a dit : « Je n’en agrée aucune ». Malheur à toi, fils d’Adam ! Combats-tu Dieu ? Quiconque désobéit à Dieu, il Le combat ! Par Dieu ! J’ai vu des vétérans de Badr. Leurs vêtements étaient pour la plupart de laine. Si vous les aviez vus, vous auriez dit qu’ils avaient perdu la raison, et s’ils avaient vu les meilleurs parmi vous, ils auraient dit : « Ces gens ne cherchent pas de part dans l’au-delà. » Et s’ils avaient vu les pires, ils auraient dit : « Ces gens ne croient pas au Jour du Jugement. » J’ai vu des hommes pour qui le monde avait moins de valeur que la poussière sous leurs pieds. J’ai connu des hommes qui, revenant le soir chez eux et ne possédant que leur propre repas, auraient dit : « Je ne dois pas manger tout cela. Je dois en donner une partie pour l’amour de Dieu. » Je ne dirige mon regard, je ne bouge ma langue, je ne saisis de ma main et je ne lève mon pied qu’après m’être posé la question suivante : est-ce que je vais agir pour faire une bonne action ou un péché ? S’il s’agit d’une œuvre pie, je m’avance et je m’engage dans l’action concernée et s’il s’agit d’un péché, je recule. Le croyant est un prisonnier de la vie terrestre qui s’empresse de se libérer, il ne sera en paix qu’après avoir rencontré son Seigneur. J’ai vécu à l’époque de personnes à qui le licite était proposé et qui disaient : je n’en ai pas besoin, j’ai peur qu’il nous pervertisse. J’ai vécu à l’époque de personnes où pas une d’entre elles n’avait plus de droit sur son dinar ou sur son dirham que ne l’avait son frère musulman. Le vrai visage de l’islam - N°013 du 05 mars au 05 avril 2014 Page 13 Faits et gestes ASSOCIATION LES AMIS DU ROI MOHAMMED VI AU BURKINA Sept fidèles musulmans achèvent la lecture du Coran Le samedi 1er mars 2014, la mobilisation était au rendez-vous au siège de l’Association Les amis du Roi Mohammed VI au Burkina. Des membres de l’association, parents et amis sont venus féliciter sept désormais lecteurs du Saint Coran. Le doua de fin de lecture a eu lieu au siège de l’association situé dans la résidence de Feu Oumarou Kanazoé. Le président Cheikh Ahmadou Ouédraogo, président de l’association, brandissant son attestation de fin de lecture. Les fidèles venus nombreux pour l’occasion. Parrainée par Moumouni Kanazoé, cette cérémonie a consacré la fin de la lecture du Saint Coran de sept fidèles musulmans. Avant de rentrer dans le vif du sujet, un doua a été fait en la mémoire de celui qui fut le Consul du Maroc au Burkina jusqu’à sa mort, le père fondateur de l’Association Les amis du Roi Mohammed VI au Burkina, Feu El. Hadj Oumarou Kanazoé, pour ne pas le nommer. L’association Les amis du Roi Mohammed VI au Burkina poursuit deux objectifs principaux. Il s’agit d’une double promotion, celle relative à l’amitié entre les peuples Burkinabè et Marocains et celle de l’islam. Créée il y a de cela une dizaine d’années, l’apprentissage du Coran occupe un volet important dans les activités de l’association. « De façon permanente, nous avons ouvert une formation en lecture du Coran. Et ce n’est pas la première fois, et ce ne sera pas la dernière qu’une telle cérémonie est organisée par notre association », a dit le président de l’association, Cheikh Ahmadou Ouédraogo. Tous ceux qui ont eu le privilège d’être admis au parloir, à commencer par le parrain, ont rappelé la nécessité pour tout musulman de faire du Coran son compagnon de tous les jours. Ce qui passe obligatoirement par sa lecture et l’application de ses injonctions. Ils ont rappelé les bénédictions que le musulman acquiert dans la... Lecture du Saint Coran. « Une seule lettre lue vaut dix bénédictions, que dire si on arrive à lire une page et ensuite tout le Coran », a rappelé le président de l’association, par ailleurs porte-parole de la présente promotion, pour inviter l’assistance à apprendre à lire le Coran. Par O. T Propos de quelques nouveaux lecteurs : Cheikh Hamadou Ouédraogo, président de l’Association Les amis du Roi Mohammed VI : C’est un plaisir pour moi de parvenir à la lecture du Coran. En ce moment, il m’est difficile de traduire la satisfaction qui m’anime. À plus de 50 ans, Dieu m’a facilité la lecture de sa parole, et cela, je lui rends grâce infiniment. C’est aussi le lieu pour moi d’inviter les musulmans, jeunes comme personnes âgées, à venir apprendre la lecture de ce livre saint. J’ai mis moins de deux ans, et cela est possible pour tout musulman, pourvu qu’on ait la volonté. Madame Aminata Komi : J’ai décidé d’apprendre à lire le Coran pour mieux pratiquer la religion. Avant, non seulement il y avait des versets qu’on... Récitait mal et en plus de cela, on était à quelques sourates. Mais avec cette science que je viens d’acquérir, je pourrais apprendre toutes les sourates que je veux. Cela va apporter un plus à ma relation avec Allah. Ce n’est pas aussi compliqué comme on le croyait. J’invite tous ceux qui ne savent pas lire le Coran à apprendre. Avec la persévérance, on parvient à lire, non seulement pour mieux prier, sans compter les bénédictions qu’il y a dans la lecture. J’ai mis en gros un an et quatre mois pour parvenir à la lecture. Madame Salamata Sawadogo/Bagré. J’ai 60 ans. Pour moi, il n’y a rien au-dessus du Coran en termes d’adoration. C’est notre livre de référence, c’est notre guide. Si j’ai aussi décidé d’apprendre à lire, ce n’est rien d’autre que pour préparer la vie après la mort. C’est d’abord mon mari qui m’a initié à la lecture du Coran. Par la volonté de Dieu, il n’est plus de ce monde, mais moi, j’ai décidé de continuer. Je suis persuadée qu’il sera satisfait de moi comme il l’a toujours été. demande à Dieu de le récompenser pour m’avoir galvanisée à apprendre à lire le Coran. Qu’il nous réunisse tous dans son paradis. Page 14 Le vrai visage de l’islam - N°013 du 05 mars au 05 avril 2014 Entretien UN ENTREPRENEUR, UNE VISION, UNE FOI Mohammed Zébré, fondateur du complexe « La Relève » Au jour d’aujourd’hui, s’il y a bien un domaine dans lequel les musulmans sont à la traîne, c’est bien le domaine de l’enseignement. Jadis, les enfants musulmans étaient inscrits dans les écoles médersa. Mais au sortir de ces écoles, que de désolation car les enfants ne peuvent profiter de leurs diplômes pour leur insertion professionnelle. Les conduire aussi dans les écoles classiques ou confessionnelles, pour la plupart protestantes et catholiques, c’est courir le risque de les voir dévoyés de leur identité religieuse. Que faire ? La seule parade, c’est celle de posséder des établissements où, et l’enseignement classique, et l’enseignement islamique peuvent être dispensés aux élèves. Ce défi, le lycée privé « La Relève » Relève du fondateur Mohammed Zébré est en passe de le relever. Promoteur d’une chaîne d’établissements qui allient éducation laïque et islamique, il nous a plu de le rencontrer pour en savoir davantage sur le contenu du programme de ce type d’enseignement. Parlez-nous de votre complexe. C’est un établissement privé qui fait dans l’enseignement général, y compris une éducation islamique. Au cycle primaire, nous suivons exactement le programme établi par le ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation. À côté de cela, nous avons un autre programme particulier consacré à éduquer et à former les élèves sur les principes de la religion musulmane. Cela permet aux parents musulmans de ne plus se casser la tête, vu qu’ils peuvent envoyer leurs enfants à notre niveau et ils bénéficieront certes d’un enseignement général à 100 % et d’une éducation musulmane équilibrée. D’où vous est venu le déclic de créer un complexe de ce genre ? C’était un souci pour moi de voir que les enfants musulmans n’ont pas un lieu. où ils peuvent s’épanouir et avoir les rudiments de base concernant l’apprentissage de l’Islam et l’enseignement classique. C’est ainsi que j’ai vu l’importance d’une telle initiative. Un autre argument, les confessions autres que la nôtre ont des écoles, des lycées qui apprennent aux élèves et enfants les études modernes et leur inculquent leur foi religieuse. Donc, je me suis dit que nous pouvons également réaliser ce genre d’initiative. Voilà comment le complexe scolaire « Relève » a vu le jour. Nous souhaitons que cela puisse se réaliser dans tout le Burkina Faso, nous sommes déjà prêts pour ouvrir les portes d’un complexe à Bobo Dioulasso, l’année prochaine. Certainement que la réalisation d’un projet d’une telle envergure ne fut pas une sinécure ? Justement, nous avons vécu d’énormes difficultés. C’est comme toute activité d’ailleurs ; les débuts sont laborieux. J’ai vu ce local et j’ai demandé l’appui d’El Hadj Youssouf Kanazoé qui a bien voulu m’accompagner. C’est ainsi qu’il nous a soutenus sur Tous les plans. Je lui transmets mon salut au passage. Le Lycée « La relève », il en existe combien à Ouagadougou ? Nous avons une maternelle et une primaire à Tanghin face à Arb-yaar, et également au château de Marcoussis et enfin une à Karpala. Nous avons un cycle secondaire à Tampouy qui porte le nom de « Omar Ibn Khattâb ». Un éclaircissement au niveau de la maternelle ? Cette année, nous avons un effectif de plus de quatre-vingts enfants, filles comme garçons. Qu’avez-vous comme programme au niveau de la maternelle et au primaire ? C’est le même programme qui est enseigné dans toutes les maternelles. Donc, tous les matins, il y a le français de 7h30 à 12h pour le primaire et de 7h30 à 11h30 pour la maternelle. À la descente, c.-à-d., après 11h30 pour les enfants de la maternelle, eux ils restent pour être restaurés et se reposer jusqu’à 14h. Cela leur permet d’effectuer la prière de Zouhr. L’éducation musulmane commence à 15h et s’arrête à 16h pour la maternelle. C’est l’heure à laquelle les parents viennent chercher leurs enfants. Ce programme d’éducation se déroule tous les jours sauf les jeudis. Les jeudis, il y a une éducation islamique de 10h à 11h30. Les samedis, nous n’avons pas cours. Y a-t-il des exigences et particularités quant à l’admission des enfants au sein de votre complexe ? Nous exigeons que les enfants aient trois ans pour qu’on puisse les accepter à la maternelle. Au niveau du primaire, il faut qu’ils atteignent six ans et au secondaire qu’ils aient le diplôme de base qui est le CEP (certificat d’études primaires). En dehors de cela, ni la religion ni d'autres considérations ne constituent une particularité, sauf que tous les élèves sont soumis au même programme classique, comme religieux. Donc vous acceptez les autres enfants non musulmans ? Tout à fait, avec plaisir. C’est vrai qu’il y a des enfants chrétiens au sein de nos établissements, qui suivent le programme d’éducation. Classique mais à l’heure de l’éducation islamique, ils s’en abstiennent, un choix que nous respectons. Mais certains apprennent le civisme et autre éducation islamique bien que n’étant pas musulmans et cela ne dérange pas leurs parents. Le complexe existe depuis combien de temps ? Nous sommes à notre deuxième année. Mais je vous assure que l’affluence est pressente. C’est comme si on n’était pas à deux ans de fonctionnement. Depuis la première année, les gens ont adhéré à l’idée. Après deux bonnes années d’expériences, quel bilan faites-vous ? C’est la satisfaction au niveau de l’encadrement pour les enfants car ils arrivent à suivre normalement le programme. Au niveau islamique, c’est le même constat. Si on prend un exemple sur les invocations islamiques portant sur les formules ayant trait à la nourriture, à l’accès aux toilettes, à la prière, des parents viennent souvent témoigner sur le comportement de leurs enfants. Un jour, une mère nous a confié ceci : « Avant de manger, mon enfant attrape ma main en... » me demandant si j'ai dit la formule Bismillah...». Une autre fille a attrapé le pagne de sa mère à l’accès des toilettes pour lui demander si elle a prononcé la formule d’accès aux toilettes. Vu cela, nous sommes galvanisés dans notre ardeur au travail. Quel appel avez-vous à l’endroit des parents ? Nous leur disons de faire confiance à la qualité de l’enseignement et de faire confiance à nos encadreurs. Nous profitons de votre canal pour dire aux parents qui souhaitent avoir un bon enseignement pour leurs enfants de les envoyer sans hésitation car ils ne seront guère déçus. C’est vrai aussi qu’il y a des contributions mensuelles pour la restauration. Nous demandons aux parents de nous comprendre et de nous envoyer leurs enfants qui vont apprendre et rester se restaurer, se reposer et prier avec les encadreurs. C’est pour que ces enfants soient de futurs leaders et de véritables religieux. Votre mot de la fin ? Concernant la maternelle comme l’avions dit, toute activité requiert des difficultés à tous les niveaux. niveaux, notamment la scolarité, le problème de la restauration, du goûter. C’est une obligation d’avoir un goûter pour les enfants à dix heures. Avec plus de quatre-vingt enfants, ce n’est pas chose facile. Raison pour laquelle nous demandons que les parents soient compréhensifs. Il faut qu’ils voient l’intérêt de leurs enfants et non la charge financière qui leur revient. Enfin, j’aimerais dire également à ceux qui ont des locaux, des terrains où ils veulent qu’on réalise de telles initiatives, qu’ils peuvent nous joindre afin qu’on puisse réfléchir ensemble pour que cela soit une réalité. Page 16 Le vrai visage de l’islam - N°013 du 05 mars au 05 avril 2014 bibo:issue 13 bibo:numPages 16 -- o:id 10592 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/10592 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2204 o:media/o:id 10612 19450 19451 19452 19453 19454 19455 19456 19457 19458 19459 19460 19461 19462 19463 19464 19465 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/b50380e3924c8e1592e266c123954233c9de4f90.pdf https://islam.zmo.de/files/original/118e1b29070046ac8399f2f56435cbbb53c37a94.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/8034819442466bf042036b224743a63e7bb121d5.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/eb3a0d3c4775ad8c31baccf48680a049185e3b7a.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/482576f044004804c5d1590c03df7ebda6342527.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/3c1ac46ca5c81637723be04295e5237b2af59cc4.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/83c7551b5d7644cd664e68010619476c63cde3f5.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/dab39987e79c16c6349984d9fd5a4016f2014dd3.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/7c2c5abfef9e5ac61c14190fc229b075cdb36675.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/8b9f6cd2b4b3e54242044808bc1d1d9817ebb2f6.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/56b10ec5157f015d6763ed2a548d6c2960f74063.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/bf9c6a2881798ee3d610322cf28d326dd0e71103.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/1f112eac9e4689a6d87cf53d17d2a42c9d7329a9.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/a7d4b55c6638b8f702c846d73ac3a3bd022a4c47.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/768b5b9d25d17a01ec85ec41bf483aa49e28d857.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/249d1c8e7cc6f272549a6b637723c5a7056deaa2.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/98d11ac2fb7d0e321b9d2a01a453e838b6eee7d6.jp2 dcterms:title Le vrai visage de l'islam #20 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/10 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/980 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/632 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/55 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/5 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/725 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/569 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/571 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/125 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/124 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/80 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/81 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/83 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/84 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/85 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/87 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/89 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2204 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2014-10-05 dcterms:identifier iwac-issue-0000176 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Mensuel islamique d'information dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/284 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/304 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/377 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/329 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/407 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/443 bibo:content « L’Autre Regard » Le prochain nom de votre journal Le vrai visage de l’islam Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 Lire page 4 Mensuel d’information islamique - N° 020 du 05 octobre au 05 novembre 2014 CLIMAT SOCIOPOLITIQUE Juste mettre de côté les intérêts égoïstes AU COIN DU BONHEUR Ils ont dit oui devant Dieu et les hommes ALCOOLISME ET SES EFFETS PERVERS SUR LA SOCIETE N’est-il pas temps d’agir ? P.10 Prix : 300 F CFA IMAM ABDALLAH OUEDRAOGO PROLIFÉRATION DE LA PROSTITUTION AU BURKINA Il faut s’attaquer à la racine du mal P.11 DJIHAD Les véritables acceptions P.4 « Les considérations ethniques n’ont rien à voir avec le mariage islamique » P.6-7 OUMMA Les causes de la désunion et quelques remèdes P.5 ADAMA SORO « Toutes les races ou ethnies deviennent le même corps avec l’islam » P.12-13 SHARJAH CHARITY P.15-16 Des bœufs pour des familles déshéritées P.9 Relations intimes : Les principes à respecter par tout musulman Éditorial CLIMAT SOCIOPOLITIQUE Juste Mettre de côté les intérêts égoïstes, le vrai visage de l’islam. Si Dieu avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté, S5v48. La question mérite d’être posée. Le climat socio-politique est des plus crispés en ces temps-ci. La succession du président du Faso au palais de Kosyam est au centre de tous les débats, mais aussi au centre de toutes les inquiétudes. Nul ne sait ce que demain nous réserve comme surprise agréable ou désagréable. L’article 37, le célébrissime article de notre constitution, l’article le plus connu de notre loi fondamentale et le plus révisé de l’histoire constitutionnelle du Burkina, est l’épicentre de cette crise sociopolitique. D’un côté, le parti au pouvoir et ses acolytes, de l’autre, le Chef de file de l’opposition politique, chaque camp s’arcboutant sur ce qu’il pense être ses intérêts et déterminé à ne pas lâcher prise. À côté de ces antagonistes, il y a le Front républicain, qui se voudrait un peu à califourchon de ces deux forces, mais à voir au fond, il n’en... Est rien. On peut à toute aise mettre le Front républicain dans le même sac que la majorité. Le respect de la constitution du Burkina ; voilà la source de cette pomme de discorde. Chaque camp interprétant cette notion de respect en fonction de ses intérêts. Selon ce fameux article 37, le président du Faso est éligible deux fois. La même loi fondamentale prévoit également les conditions de sa révision. Pour l’opposition, respecter la constitution, gage qu’avait pris le président du Faso en tant que Chef de l’État, c’est de se retirer purement et simplement après épuisement de ses cartes. Pour la majorité, il ne faut pas fermer une porte restée ouverte par la loi. En respectant le processus prévu pour sauter le verrou de cet article dans le but de permettre au président de se présenter derechef, le président du Faso respecte la constitution. Alors, chaque camp avait investi l’espace public pour démontrer à l’opinion publique nationale mais surtout internationale, qu’il détient le plus de Burkinabè acquis à sa cause. Des marches et des meetings dans les stades, aucun résultat concret ne fut obtenu. Chaque camp se targue toujours d’avoir le monopole de la rue. Retour à la case départ en quelque sorte. Avec beaucoup de temps perdu. Pour sauver le Burkina d’une crise dont il n’a vraiment pas besoin, le président du Faso, après la tentative de solutionnement vite échouée par l’ancien président Jean Baptiste Ouédraogo, prit la décision de convoquer les deux forces à un dialogue. Le 23 septembre, date de la prise de contact avec les antagonistes, plus d’un avait cru enfin à une résolution pacifique de la crise. C’était sans y compter la détermination des uns et des autres à ne pas lâcher prise. Aussitôt engagé, il a fallu seulement quatre rounds pour voir ce dialogue entonner le chant du cygne. Le motif selon le CFOP : la suite à donner aux points non consensuels. Plus que cela, l’opposition pointe du doigt la mauvaise foi du camp d’en face. Car à la question de savoir ce qu’il en sera des points non consensuels, qui sont... D’ailleurs, les points les plus essentiels, la majorité propose de s’en référer au grand sachem. Jamais, rétorque l’opposition, car il est le principal concerné dans ce dialogue et refuse qu’il soit en même temps juge et partie. Pour la majorité, le bouc émissaire, c’est bien le CFOP, dont la détermination de ne pas aller loin dans ce dialogue a été perçue dès le départ. Pour elle, nul n’a contraint le président du Faso à appeler qui que ce soit à un dialogue. S’il a décidé de le faire, eh bien, c’est parce qu’il est animé d’une bonne volonté. Ce dialogue clos, le peuple est encore dans l’impasse. Tout semble indiquer l’imminence d’un référendum. Ce qu’il faut souhaiter, c’est vraiment interpeller ces deux camps de savoir raison gardée, mais surtout de savoir mettre le peuple au-dessus de ses intérêts. Encore une fois, le Burkina Faso n’a pas besoin d’une crise sociopolitique. Déjà, ils sont nombreux à souffrir le martyr dans ce contexte de vie chère généralisée. Le panier de la ménagère ne fait que... s’amenuiser comme une peau de chagrin. Nous vivons une rentrée scolaire des plus chaotiques. Après le capharnaüm que le système LMD -précipité- a plongé l’université de Ouagadougou, il faut craindre que les mêmes démons ne sèment le désordre dans le secondaire. S’il faut ajouter à cela une crise sociopolitique dont on sait toujours quand ça commence mais jamais quand la hache de guerre sera enterrée, il faut véritablement craindre le pire pour le peuple burkinabè. Mais l’espoir est quand même permis. Pour peu que les politiques sachent mettre l’intérêt de tous au-dessus de leurs intérêts égoïstes. Il faut prier pour la paix pour ce beau peuple. Les sermons lors de l’aïd el Kébir avaient déjà véritablement évoqué le mal qu’un manque de compromis entre les politiques pourrait causer au Burkina. Mais à peine si cet appel a été entendu. Qu’Allah illumine le Burkina d’une paix durable. Puisse-t-il inspirer les politiques des choix qui mettent en avant l’intérêt de tous les Burkinabè au détriment de leurs intérêts. égoïstes La rédaction / Prix : 300 F CFA RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10-01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Tiendrebéogo Ousmane Tél. : 76 00 73 34 Équipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba Zoungrana Ablassé Nébié Zakaria Guigma Arounan Nana Moumouni Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60 Pour vos critiques et suggestions, veuillez contacter RACHID-PRODUCTION sous l’adresse : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr 01 BP 2481 Ouaga 01 Cél. : 76 93 60 93 - 79 91 05 66 Page 2 Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014 Ma prière Un trésor à rechercher constamment La prière contient une saveur dont seules les Plus chanceux parmi les créatures d’Allah bénéficient. Elle est un trésor pour le cœur du musulman. Constamment, chacun de nous doit fournir des efforts pour trouver ce trésor caché dans la prière. Pour cette raison, le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : « On m’a fait aimer dans votre bas-monde les femmes et le parfum, et on a mis dans la prière ma plus grande réjouissance ». La plus grande réjouissance est au-dessus de l’amour, et ce n’est pas à travers toutes les choses que l’on aime que nous l’atteignons. Ceci à cause de ce qui s’y trouve comme confidentialité avec le seul auprès duquel se tranquillisent les cœurs et s’apaisent les âmes. Le bien-être se trouve dans l’invocation, l’humilité, le rabaissement et particulièrement au moment de la prosternation. En effet, c’est dans cette position que l’adorateur est le plus proche de son Seigneur. Comme le disait le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- au muezzin : « Ô Bilal ! Repose-nous avec la prière ! » La personne aimant vraiment Allah. trouve son repos et sa réjouissance dans la prière. Alors que l’inconscient et celui qui s’est détourné n’ont rien de tout cela. Bien au contraire, la prière est un poids énorme et très difficile pour eux. Et la prière qu’ils préfèrent est la plus courte et la plus rapide ; ceux-là n’ont aucune réjouissance dans la prière et leurs cœurs ne se reposent pas par elle. Il faut savoir que la prière avec laquelle on atteint la plus grande réjouissance et avec laquelle le cœur se repose est celle qui regroupe les six points suivants : Premier point : La sincérité. Ce point consiste à ce que le seul motif qui incite et pousse le serviteur à faire la prière soit l’espoir en Allah, l’amour porté à Son égard, la sollicitation de Sa satisfaction, l’affection envers Lui, le fait de vouloir se rapprocher de Lui, l’application de Ses ordres. De telle sorte que le motif ne soit nullement un bien de ce bas-monde ; bien au contraire, le serviteur prie en recherchant le visage de son Seigneur (le Plus-Haut) et son amour. craignant Son châtiment et en espérant Son pardon et Sa récompense. Deuxième point : La véracité et la loyauté Ce point consiste à consacrer son cœur à Allah dans la prière, en mettant toutes ses capacités pour rencontrer Allah en accomplissant celle-ci. En dédiant tout son cœur à la prière, en l’accomplissant de la meilleure manière et le plus parfaitement aussi bien en apparence que dans le caché. En effet, la prière a une partie apparente et une partie cachée. Sa partie apparente est l’ensemble des gestes que l’on voit et les paroles que l’on entend. Alors que sa partie cachée est le fait de se recueillir, de surveiller ses actes, de consacrer son cœur à Allah, et de s’adonner totalement à Lui. De sorte que le cœur ne se détourne pas de Lui dans la prière. Donc, la partie cachée de la prière est son âme, et sa partie apparente est son corps. Et si l’âme manque à la prière, elle sera semblable à un cadavre. Troisième point : Le suivi du prophète Ce point consiste à ce que le prieur fasse tout son possible. Pour suivre le prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- et qu’il prie comme le prophète. Qu’il se détourne de tout ce que les gens ont innové dans la prière, comme ajout ou diminution, ainsi que de toute chose qui n’a pas été rapportée comme venant du prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) ou de l’un de ses compagnons. Cela, sans se pencher sur les propos de ceux qui délaissent la parole du prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- et sa sunna en disant : « Nous, nous suivons l’école d’un tel. » Quatrième point : La perfection (Al ihsan) Ce point consiste à faire preuve de vigilance, que le serviteur adore Allah comme s’il le voyait. Ce point ne se réalise qu’après avoir complété sa foi en Allah, en ses noms et en ses attributs. Qu’il atteste qu’Allah -ta’ala- est au-dessus des cieux, établi sur Son trône, en train de parler pour ordonner et interdire, en train de diriger les affaires de Ses créatures. Comme s’il attestait l’ordre d’Allah descendant et remontant vers Lui. Comme s’il voyait les œuvres des serviteurs présentées à Allah ainsi que leurs âmes lors de leur mort. Le serviteur témoigne de tout cela avec son cœur ainsi qu’il témoigne des Noms et Attributs d’Allah. « Al ihsan » est la base de toutes les œuvres du cœur. En effet, ihsan oblige la pudeur, la vénération, l’admiration, la crainte, l’amour, le repentir, la confiance, l’humilité, le rabaissement à Son égard (qu’Il soit glorifié) en coupant court aux doutes et aux insufflations de l’âme en consacrant le cœur et les préoccupations à Allah. Le rapprochement du serviteur à Allah se fera en fonction de son « ihsan ». Et par ceci, les prières se différencient à tel point qu’il arrive que la distance entre la prière de deux hommes soit aussi grande que celle qu’il y a entre les cieux et la terre, tandis qu’ils se tiennent debout, s’inclinent et se prosternent exactement de la même manière. Cinquième point : La faveur. Il consiste à témoigner que toute la faveur vient d’Allah -ta’ala-, celui qui a mis le serviteur debout à tel. endroit, qui l’a préparé et qui lui a permis de se mettre debout avec son cœur et son corps pour Sa dévotion. Et sans Allah -ta’ala- il n’y aurait rien eu de tout cela. Comme le soulignent ces vers que les compagnons récitaient devant le prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- : Par Allah, sans Allah nous n’aurions pas été guidés et nous n’aurions ni donné l’aumône ni prié. Et Allah -ta’ala- a dit : « Ils te rappellent leur conversion à l’Islam comme si c’était une faveur de leur part. Dis : « Ne me rappelez pas votre conversion à l’Islam comme une faveur. C’est tout au contraire une faveur dont Allah vous a comblé en vous dirigeant vers la foi, si toutefois vous êtes véridiques. » (Sourate ‘Les appartements’ verset 17). Et Allah a aussi dit : « Dis fasse que j’accomplisse assidûment la prière ainsi qu’une partie de ma descendance. » (Sourate ‘Ibrahim’ verset 40.) Donc, la faveur est à Allah seul pour avoir rendu Son serviteur obéissant. Et ceci est l’un de Ses plus immenses bienfaits sur Son serviteur. Allah - ta’ala - a dit : « Et tout ce que vous avez comme bienfait provient d’Allah. » (Sourate ‘Les abeilles’ verset 53). Et Il a aussi dit : « Mais Allah vous a fait aimer la foi et l’a embellie dans vos cœurs et vous a fait détester la mécréance, la perversité et la désobéissance. Ceux-là sont les biens dirigés. » (Sourate ‘Les appartements’ verset 7). Ce point est l’un des plus importants et des plus utiles pour le serviteur. Plus il revivifie son unicité envers Son Seigneur, plus ce point chez lui sera complet. Parmi les choses profitables de la reconnaissance de la faveur d’Allah, c’est qu’elle s’interpose entre le cœur et la vanité et la fierté provoquée par l’adoration. Ainsi, quand le serviteur témoigne qu’Allah - ta’ala - est celui à qui revient la faveur, celui qui a permis et guidé à la réalisation de l’acte, ce témoignage le détournera de l’ostentation, de la fierté et de l’orgueil. Sixième point : Le manquement Certes, même si le serviteur a fait tous ses efforts et tout son possible, il aura quand... même un manquement. Le droit d’Allah sur lui est supérieur à ce qu’il a fait. Ce qu’il doit présenter comme obéissance, adoration et servitude doit être largement supérieur à cela. Et si les serviteurs des rois ainsi que leurs esclaves les servent en les vénérant, les honorant, les respectant, leur donnant de la considération, ayant de la pudeur à leur égard, en ayant peur d’eux et en les craignant, en étant loyaux, de telle sorte qu’ils consacrent à leurs rois leurs cœurs et leurs membres, alors, qu’en est-il si c’est le Roi des rois et le Seigneur des cieux et de la terre ? Le serviteur a plus besoin qu’Allah lui excuse son adoration et lui pardonne pour son manquement dans celle-ci que de demander une récompense pour son adoration. Et même s’il adore Allah comme il se doit, il n’aura fait que son devoir de serviteur. L’action du serviteur et son dévouement sont ses devoirs en tant que serviteur d’Allah et s’Il le récompensait, ceci ne serait que par pure bienfaisance, faveur et charité et ne fait en aucun. C'est partie des droits du serviteur. Par ceci, nous comprenons la parole du prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- : « Personne d’entre vous n’entrera au paradis par ses œuvres. » Ils (les compagnons) dirent alors : « Pas même toi ? Ô messager d’Allah ! » Il répondit : « Pas même moi, sauf si Allah me comble de Sa miséricorde et de Sa bienfaisance. » Anas Ibn Malik -qu’Allah l’agrée- a dit : « On sortira au serviteur, le jour du jugement dernier, trois registres : un registre pour ses bonnes œuvres, un autre pour ses péchés et un autre pour les bienfaits qu’Allah lui a donnés. Le Seigneur (qu’Il soit exalté) dira alors à ses bienfaits : « Prenez vos droits dans les bonnes œuvres de mon serviteur. » Alors le plus petit des bienfaits se lèvera et prendra toutes les bonnes œuvres du serviteur et il dira : « Par ta puissance, je n’ai toujours pas pris mon droit. » Si Allah veut faire miséricorde à son serviteur, il lui fait don de ses bienfaits, lui pardonne ses péchés, et lui multiplie ses bonnes actions. Puisse. Allah nous a facilité la compréhension Par Oumou Djamil Extrait du livre de l’imam Ibn Abî Bakr Ibn Qayyîm al-Jawziya Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014 Page 3 Culture LA ‘AQIQA OU LE BAPTÊME DU NOUVEAU-NÉ Les règles à suivre ! La ‘Aqiqa’ est le nom que porte la bête à sacrifier à l’occasion de la naissance. Son jugement La ‘Aqiqa’ est obligatoire pour celui qui met au monde un nouveau-né, pour le garçon deux bêtes égales, et une bête pour la fille : d’après Salman Ibn-Amir El-Dabiy : j’ai entendu le messager d’Allah (paix et salut sur lui) dire : « Pour chaque nouveau-né, une Aqiqa, faites donc couler du sang pour lui, et ôtez-lui les impuretés ». Aïcha (qu’Allah l’agrée) a dit : « Le messager d’Allah (paix et salut sur lui) nous a ordonné de sacrifier deux bêtes pour le garçon et une bête pour la fille ». D’après El-Hassan Ibn-Samoura, le prophète (paix et salut sur lui) a dit : « Chaque nouveau-né... DJIHAD Les véritables acceptions Le djihad est assimilé à la guerre. Cette définition « occidentale » réduit le champ du mot et pire, dénature sa principale acception. Étymologiquement, le terme djihad signifie effort. Nous vous présentons les différentes catégories de djihad en islam selon, principalement, les recherches du savant Ibn Qayyim. Si on connaît le djihad, on sait qu’il en existe quatre catégories : 1. Le djihad de l’âme. 2. Le djihad contre le diable (shaytan). 3. Le djihad contre les mécréants. 4. Le djihad contre les hypocrites. Le djihad de l’âme se subdivise lui-même en quatre catégories : 1. Le djihad de l’âme qui consiste en ce qu’on s’efforce de lui inculquer la Guidance et la religion de la Vérité, en dehors desquelles elle n’a ni salut, ni félicité, ni dans cette vie ni dans l’au-delà. Tant qu’elle manque à son accomplissement, elle est affligée dans les deux demeures [ici-bas et dans l’au-delà]. 2. Le djihad de l’âme qui consiste en ce que les actes soient conformes à la religion après en avoir pris connaissance. Sinon, la âme est tributaire de sa Aqiqa. Sacrifiée le septième jour, son crâne est aussi rasé et un nom lui est donné ce jour-là. Son moment, la sounna, est de faire le sacrifice le septième jour de la naissance de l’enfant. Si ce n’est pas possible, alors le quatorzième jour, sinon, le vingt et unième jour. Selon Bourayda, le prophète (paix et salut sur lui) a dit : « La ‘Aqiqa’ est immolée le septième jour, ou le quatorzième jour, ou le vingt et unième. » Ce qui est méritoire de faire pour le nouveau-né, il est méritoire de faire son ‘tahnik’ : ceci consiste à bien mâchouiller une datte, puis de lui en essuyer sur la gencive. Il est établi que la simple connaissance, non suivie des actes, même si elle ne lui nuit pas, ne lui est bénéfique en rien. Le jihad de l’âme consiste à prêcher la religion (da wa) et à l’enseigner à qui ne la connaît pas. Sinon, on fait partie de ceux qui taisent ce qu’Allah a révélé comme guidance et comme preuves. Ainsi, les actes accomplis conformément à la religion alors qu’on s’abstient de la prêcher, même s’ils ne nuisent pas, ne sont d’aucune utilité. pas, ne sauveront pas pour autant du châtiment d’Allah. 4- Le jihad de l’âme qui consiste à patienter devant les difficultés de la prédication (da‘wa) pour Allah, les tourments de la vie terrestre, et à supporter tout cela pour Allah. Si ces quatre conditions sont remplies, alors l’individu fait partie des élus du Seigneur. Il est dit dans El-Boukhâri et Mouslim que Abou-Moussa (qu’Allah l’agrée) a dit : « J’ai eu la naissance d'un garçon que j'ai emmené au prophète (paix et salut sur lui), il l'a alors nommé Ibrahim et a fait son ‘tahnik' avec une datte ». El-Boukhâri a rajouté : « Et lui a fait des invocations pour le bénir ». Il faut lui raser le crâne le septième jour, et donner une aumône équivalente au poids des cheveux en argent. D’après El-Hassan Ibn-Samoura, le prophète (paix et salut sur lui) a dit : « Chaque nouveau-né est tributaire de sa ‘Aqiqa', qui est sacrifiée le septième jour. Son crâne est aussi rasé et un nom lui est donné ce jour-là ». Selon Abou-Râfi’, le prophète (paix et salut sur lui) a dit à sa fille Fatima lorsqu’elle a accouché de Hassan : « rase-lui son crâne (rabbaniyyoun). Les pieux prédécesseurs (salafs) sont unanimes autour du fait que le savant ne mérite pas d’être nommé élu du Seigneur (rabbani) tant qu’il ne connaît pas la Vérité, n’agit pas conformément à elle, et ne l’enseigne pas. Ainsi, celui qui connaît, enseigne et agit est qualifié de majestueux dans le royaume des deux. Quant au jihad contre le diable (Shaytan), il se subdivise en deux catégories : 1- Le jihad contre le diable (shaytan) qui consiste à repousser les ambiguïtés qui peuvent se présenter au serviteur (‘abd) et les doutes qui assaillent la foi. 2- Le jihad contre le diable (shaytan) qui consiste à repousser les désirs corrompus et les passions qu’il rencontre. La première forme de jihad est immédiate et fait une aumône en donnant aux pauvres l'équivalent du poids de ses cheveux en argent. Le circoncire le septième jour : pour ce qui a été rapporté par El-Mou’jam el-saghir, selon Jâbir : « le prophète (paix ». et salut sur lui) a sacrifié des ‘Aqiqa pour Hassan et Hussein, et les a circoncis le septième jour ». El-Tabarâni a aussi rapporté dans El-awsat, que Ibn-Abbâs a dit : « Sept choses font partie de la sounna concernant le nouveau-né et son septième jour : un nom lui est donné, il est circoncis et les impuretés lui sont ôtées, son oreille est percée, une ‘aqiqa est immolée, son crâne est rasé, il est essuyé avec le sang de sa ‘aqiqa, et le poids de ses cheveux en or ou argent est donné comme aumône. ». El-Albâni a cité ce hadith dans Tamâm el-minna. Ces deux hadiths qui sont faibles se renforcent entre eux, car ils sont rapportés par des chemins différents et leurs chaînes de transmission ne comportent aucun accusé de ment suivie de la certitude. La deuxième forme de jihad est immédiatement suivie de la patience. Allah -Ta‘âlâ- a dit : « Et Nous avons désigné parmi eux des dirigeants qui guidaient (les gens) par Notre ordre aussi longtemps qu’ils enduraient et croyaient fermement en Nos versets. » (Sourate 32, verset 24). Il a informé que la conduite de la religion ne s’obtient que par la patience et la certitude. La patience repousse les passions et les souhaits corrompus, tandis que la certitude repousse les doutes et les ambiguïtés. Le jihad contre les infidèles et les hypocrites se subdivise en quatre catégories : 1- Par le cœur. 2- Par la langue. 3- Par les biens matériels. 4- Par l’âme. Le jihad contre les infidèles ne se fait plus spécialement par la main et n’a lieu que lorsque les croyants sont persécutés dans leur foi. Quant au jihad contre les hypocrites, il se fait par la langue. L’Autre Regard Le prochain nom de votre journal. Voilà deux ans que le mensuel d’informations islamiques est dans vos kiosques. En deux ans, nous avons reçu des critiques, des suggestions dans le but d’améliorer le contenu de votre journal pour vous satisfaire davantage. Nous vous sommes très reconnaissants pour cette marque d’attention et de confiance. À Allah, qu’Il plaise de vous en récompenser par. Le bien. Toujours dans cette dynamique d’amélioration, il nous plaît de porter à votre connaissance le changement très prochain de la dénomination de votre journal. Désormais, le Vrai Visage de l’Islam s’appellera Journal « L’Autre Regard ». Outre ce changement, et ayant pris acte de vos suggestions, le contenu également va connaître une légère modification. C’est le lieu ici de réitérer nos remerciements à tous les lecteurs et de vous prier de continuer de nous apporter vos critiques et suggestions. La Direction Page 4 Le Vrai Visage de l’Islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014 Culture OUMMA Les causes de la désunion et quelques remèdes Ceci est un texte du savant Ibn Taymiyya sur les causes de la divergence ainsi que les solutions pour y mettre fin. Allah dit : « Ceux qui ont reçu le Livre n’ont divergé que par jalousie les uns envers les autres et par esprit de rivalité (baghyan), après que le savoir leur fut parvenu », nous informant ainsi que leurs divergences sont apparues après que leur fut. parvenue la connaissance, laquelle leur indiquait très clairement ce dont ils devaient se garder. En effet, Allah ne laisse pas un peuple s’égarer après les avoir guidés, excepté après leur avoir dit ce qu’ils devaient éviter. Allah nous informe également que la raison de leur mésentente n’est que jalousie mutuelle et inimitié. « Al-Baghy » signifie dépasser les limites - comme l’a indiqué Ibn Omar dans son commentaire du verset, « l’arrogance et la jalousie » - suite à des Ijtihaads différents qui ont été émis sans s’appuyer sur le savoir. Cependant, le terme al-Baghy ne renvoie pas à la divergence - celle-ci permise - qui surgit entre les savants, car al-Baghy est soit la négligence ou l’omission de la vérité, soit le fait de dépasser les limites. On dépasse les limites quand on abandonne ce qui est obligatoire, ou bien quand on réalise ce qui est interdit, et il va sans dire que la division et la désunion en sont les conséquences logiques. On trouve un exemple de ce qui précède dans ce qu’Allah dit à À propos des Gens du Livre : « Et de ceux qui disent : ‹Nous sommes chrétiens›, Nous avons pris leur engagement. Mais ils ont oublié une partie de ce qui leur a été rappelé. Nous avons donc suscité entre eux l’inimitié et la haine jusqu’au Jour de la Résurrection. » [Sourate Al-Maidah 5:14]. Ainsi, Il nous informe que c’est dans leur oubli même (ou leur abandon) d’une partie du Message - et l’on entend par là le fait de délaisser une partie de ce qui leur avait été commandé - que réside la cause de leur inimitié et de leur haine. C’est précisément ce qui se produit parmi les adhérents à notre religion, les différents partis qui sont en désaccord sur leurs principes et dans de nombreuses choses secondaires - lesquelles sont présentes chez les savants comme chez les simples croyants - à un tel point que cela nous rappelle les deux peuples dont l’un dit de l’autre : « Ceux-là n’ont aucun fondement. ». Tel est ce que l’on trouve d’une part chez les juristes, qui retiennent l’aspect externe de la religion, d’autre. part chez ceux qui empruntent la voie du soufisme (tassawuf) et s’attachent à son aspect interne; chacun d’entre eux renie la voie de l’autre en affirmant que ses adeptes ne font pas partie du Peuple de la religion, ou bien ils entrent en opposition, tout comme s’opposent ceux qui considèrent l’autre comme étant hors de la religion. Ainsi surgissent entre eux l’inimitié et la haine. Ceci se produit parce qu'Allah a ordonné que l’on purifie le cœur, tout comme Il a ordonné que l’on purifie le corps. Ces deux aspects de la purification font partie de la religion qu'Allah a commandée et rendue obligatoire. Allah dit : « Allah ne veut pas vous imposer quelque gêne, mais Il veut vous purifier et parfaire sur vous Son bienfait. Peut-être serez-vous reconnaissants » [Sourate Al-Maidah 5:61] « On y trouve (dans la mosquée) des gens qui aiment bien se purifier, et Allah aime ceux qui se purifient » [At-Tawbah 9:108] « Car Allah aime ceux qui se repentent, et Il aime ceux qui se purifient » [Sourate Al-Baqarah]. 2:222] « Prélève de leurs biens une Sadaqa par laquelle tu les purifies et les bénis » [Sourate At-Tawbah 9:103] « Voilà ceux dont Allah n’a point voulu purifier les cœurs » [Sourate Al-Maidah 5:41] « Les associateurs ne sont qu’impureté » [Sourate At-Tawbah 9:28]. Ainsi, il apparaît que le souci de nombreux juristes et celui du croyant ne concerne que la purification corporelle ; leur préoccupation et leurs agissements transgressent les exigences de la Shariah. En outre, ils abandonnent ce qui leur a été commandé et recommandé concernant la purification du cœur et ne comprennent la purification que dans son sens corporel. Par ailleurs, beaucoup de soufis ne sont préoccupés que par la purification du cœur, ce qui les conduit à transgresser les exigences de la Shariah dans leur souci et leurs agissements. Avec cela, ils abandonnent ce qui leur a été commandé et recommandé concernant la purification corporelle. C’est ainsi que le premier groupe est extrême dans son gaspillage de l’eau, et par sa tendance à considérer comme impur ce qui ne l’est pas, se tenant éloigné également de ce qui n’a pas été interdit par la religion, cependant que leurs cœurs renferment diverses nuances de jalousie, d’arrogance et de haine envers leurs frères. Il y a ici une ressemblance évidente avec les Juifs. Quant à l’autre groupe, son extrémisme le conduit à la négligence; à force de tant de zèle à vouloir préserver le cœur, il en vient à ignorer le savoir obligatoire de ce qui, justement, permettait de préserver le cœur en l’empêchant de désirer le mal. C’est ainsi qu’ils ne font pas la différence entre, d’une part, empêcher le cœur de désirer le mal, d’autre part le préserver par sa propre connaissance du mal et la connaissance de ce qu’on lui a commandé. À cette négligence et à cette ignorance, il faut ajouter le fait qu’ils ne se préservent pas de ce qui est impur, établissant ainsi la purification obligatoire de la même manière que les Chrétiens. L’inimitié, donc, a surgi entre ces deux groupes car ils ont abandonné une partie. de ce qu’on leur a ordonné et aussi à cause de l’exercice de leur « Baghy », soit par l’ignorance délibérée ou l’omission de la vérité, soit par l’inimitié et l’oppression. « Al-Baghy » surgit parfois entre les gens, ou bien quelquefois lorsqu’il est question des droits d’Allah - le terme sous-entend ces deux possibilités. C’est pourquoi Allah dit : « par jalousie les uns envers les autres et par haine », car chaque groupe faisait preuve de « Baghy » envers l’autre en ne reconnaissant pas les droits de ce dernier et en lui témoignant son inimitié ouvertement. Allah dit : « Et ceux à qui le Livre a été donné ne se sont divisés qu’après que la preuve leur fut venue » [Sourate Al-Bayyinah 98:4]. « Les gens formaient (à l’origine) une seule communauté (croyante). Puis, (après leurs divergences), Allah envoya des prophètes comme annonciateurs et avertisseurs; et Il fit descendre avec eux le Livre contenant la vérité, pour régler parmi les gens leurs divergences. Mais, ce sont ceux-là mêmes à qui il avait été apporté, qui se mirent à en disputer, après que les preuves leur furent venues, par esprit de rivalité ! » [Sourate Al-Baqarah 2:213]. « Ceux qui émiettent leur religion et se divisent en sectes, de ceux-là tu n’es responsable en rien » [Sourate Al-Anam 6:159]. « Revenez repentants vers Lui ; craignez-Le, accomplissez la Salat et ne soyez pas parmi les associateurs, parmi ceux qui ont divisé leur religion et sont devenus des sectes, chaque parti exultant de ce qu’il détenait » [Sourate Ar-Rum 30:31-32]. Cela s’explique par le fait que chacune des divisions parmi les polythéistes vénérait le dieu dicté par ses propres désirs, quel qu’il fût, et Allah dit : « ce à quoi vous appelez les polythéistes leur est pénible ». « Ô Messagers ! Mangez de ce qui est permis et agréable et faites du bien. Car Je sais parfaitement ce que vous faites. Cette communauté, la vôtre, est une seule communauté, tandis que Je suis votre Seigneur. Craignez-Moi donc. Mais ils se sont divisés en sectes, chaque secte exultant de ce qu’elle détenait. » [Sourate Al-Muminun 23: 51-53]. Enfin, il apparaît que l’unité ne peut se réaliser qu’en prenant en compte la religion dans son ensemble et en agissant d’après la totalité de ses enseignements ; telle est l’adoration du Dieu Unique sans aucun associé, comme Il l’a ordonné, une adoration qui s’exprime à la fois intérieurement et extérieurement. La désunion résulte d’une part de l’abandon d’une partie de ce qui a été commandé au serviteur, d’autre part du sentiment de « al-Baghy ». Les fruits de l’unité sont les suivants : la compassion et le plaisir d’Allah, sa bonté qu’Il répand sur Ses serviteurs, le bonheur dans ce monde et dans l’au-delà et, enfin, des visages illuminés (au Jour du Jugement). Par contre, les fruits de la désunion sont les suivants : le châtiment d’Allah, sa malédiction et des visages sombres - or, le Messager - sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallam - a renié de telles personnes. Que le consensus soit une preuve définitive est démontré en partie par ce qui précède car, lorsque l’on s’unit, cela implique une obéissance unanime à Allah et par conséquent la bénédiction de Sa Compassion. Or, on ne peut obéir à Allah et obtenir Sa Compassion à travers une action qu’Il n’a pas commandée, que ce soit dans la croyance, la parole, ou bien l’action. En effet, s’il devait jamais y avoir une parole ou une action sur laquelle il y ait consensus et qui n’ait pas été commandée par Allah, alors il n’y aurait pas ici obéissance à Allah, et ce ne serait pas non plus un moyen pour obtenir Sa Compassion. C’est sur ce principe qu’Abou Bakr al-Aziz se fonde au début de son ouvrage intitulé «at-Tanbih». Source : Majmou‘ Al-Fatawa, volume 1, page 14-17. Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014 Page 5 Entretien IMAM ABDALLAH OUEDRAOGO « Les considérations ethniques n’ont rien à voir avec le mariage islamique » Le Cheikh Ouédraogo Abdallah, imam de la Mosquée Nouroullahi de la Patte d’Oie, nous parle ici du mariage en islam. Dans l’entretien que nous avons eu avec lui, il a été question de la Place du mariage en islam, de son importance. Nous avons également abordé la question du divorce en islam, même si on ne se marie pas pour divorcer. Le cheikh a prodigué de sages conseils aux jeunes couples. C’est un entretien digne d’intérêt à lire. Que signifie le mariage en islam ? Nous demandons protection auprès d’Allah contre le diable banni. Nous louons Allah, pureté et gloire à Lui. Nous l’implorons également de prier sur le prophète (psl), sur sa famille et ses compagnons. Le mariage en islam est une pratique qui permet au musulman de mieux vivre sa vie d’ici-bas pour mieux préparer celle de l’au-delà. C’est l’union entre deux croyants, un homme et une femme, sur la base de la foi dans le but d’augmenter leur foi en Dieu. De ce fait, il est fortement recommandé de se marier en islam. Peut-on dire qu’il est une obligation à l’instar des cinq prières quotidiennes ou le jeûne de Ramadan ? Pas du tout. Dieu demandera compte à tout musulman ayant négligé ou délaissé la prière ou le jeûne. Contrairement au... Mariage, si le musulman qui choisit de ne pas se marier ne tombe pas dans la fornication, la perversion et autres, Dieu ne lui demandera pas compte. Quant à celui qui refuse de se marier et qui tombe dans l’interdit, là, Dieu lui demandera compte. L’islam reconnaît-il les autres types de mariage ? Le mariage coutumier est accepté et validé si cela respecte la tradition. Ce qui est différent de celui qui vole une femme et qui ne suit pas les règles. Le mariage célébré dans les autres religions est aussi accepté. Ces types de mariage sont valides. Si ces derniers venaient à devenir musulmans, ils n’auraient plus à se remarier. Un chrétien qui se marie à l’église, une fois, n’a pas besoin de se remarier s’il se convertit à l’islam. Est-il possible de faire le choix de vivre sans femme selon la charia ? Il est possible comme je l’ai déjà développé. Mais cela ne fait pas l’honneur du musulman. Il est très déconseillé de le faire. Quelle peut être la morale du mariage ? C’est de vivre selon les règles établies par Allah. Tout en contribuant à la pérennisation de l’espèce humaine, il y a la sauvegarde des mœurs et l’équilibre qu’il procure en matière d’épanouissement dans la vie de l’homme en général et celle du musulman en particulier. De nos jours, on remarque que les jeunes préfèrent avoir des relations entre eux avant de s’engager. C’est abominable. Tout ceci dénote de l’ignorance de la religion. Il est formellement interdit en islam d’avoir des relations intimes avec une femme avant de l’épouser. En réalité, cette manière de faire pénalise même les femmes. Elles deviennent des objets que les hommes essaient afin de voir s’il y a convenance. C’est un grand péché pour un musulman de vouloir connaître intimement son épouse avant le mariage. On ne va pas aussi prendre une femme qu’on ne connaît pas. Il y a ce que l’Islam demande : faire un bon choix. L’islam a une méthode de jauger les choses pour le mariage. D’abord, c’est la foi (la pratique de la religion) pour ce qui concerne l’homme, et ensuite vient le caractère. Tout homme ayant une foi et un bon caractère peut mériter une musulmane. C’est un propos du prophète (psl). Ici, la foi c’est la compréhension de l’Islam et sa mise en application. Le caractère, c’est la dignité et la justesse dans les choses. Pour le cas de la femme, le prophète (psl) nous a dit ceci : « L’on épouse une femme pour quatre raisons, sa foi, sa beauté, la noblesse de sa famille et sa richesse. Épousez celle qui a la foi si vous ne voulez pas être des perdants ». Sans la foi de la femme, il serait difficile que les choses marchent. C’est pour cette raison que le prophète (psl) recommande celles qui sont religieuses, car elles vous permettront de souffler. Faire le bon choix n’a rien à voir avec des relations intimes du point de vue de l’islam. Pour rester dans le choix de la femme, nos filles sont dans le voile, comment les contempler pour faire le choix ? Dieu a honoré la femme. Le voile est un devoir afin que la femme se couvre du regard des hommes. Toutefois, il est permis de contempler son. Visage, sa forme, sa taille. Faisons les choses dans les règles de l’Islam. L’essentiel, c’est le visage, la taille ainsi que la forme. De nos jours également, même en Islam, le matériel est toujours au centre des mariages. Nous disons que c’est une contradiction très grave. Quand on se dit musulman respectant la sunna, ce sont des choses à bannir. Le seul salut dans nos vies de couple, c’est le recours à la foi. Il n’y a pas que ça. Il y a aussi le cas des ethnies. On trouve des musulmans qui refusent de donner en mariage leur fille parce qu’ils trouvent qu’avec la famille X, il ne peut y avoir de mariage sur le plan ethnique. Cette considération en Islam n’est pas loin de la mécréance. C’est de mépriser en Dieu que de croire à de telles choses. Dieu est clair sur la base de cette question : « Nous vous avons créés d’un homme et d’une femme, ces deux ont répandu sur la terre beaucoup d’hommes et de femmes. Je vous ai fait en tribus, en peuples afin que vous vous connaissiez, et le plus noble d’entre vous... » auprès d’Allah est le plus pieux. Dire qu’une telle famille ne se marie pas à une autre pour des raisons ancestrales n’est pas islamique. Tout musulman étant dans cette considération doit se purifier la foi et se remettre à Dieu. On ne peut pas vouloir vivre pleinement sa foi religieuse musulmane et avoir des considérations anti-islamique. Aujourd’hui également, les mariages islamiques ne sont pas à l’abri des célébrations fastueuses. C’est une innovation qui est devenue une habitude. Les gens sont victimes de leurs propres pratiques. Ils ont ajouté des pratiques qui sont finalement nuisibles pour eux. Le mariage en islam est très simple. Par exemple, quand on voit ces courses aux honneurs pendant les mariages musulmans, c’est déplorable. On a copié les autres. Ce qui revient à abandonner nos propres valeurs. On a perdu beaucoup de valeurs dans la célébration des mariages musulmans. Que dites-vous du mariage imposé ? L’islam interdit ce type de mariage. Quelles sont les règles à observer pour épouser une femme ? Divorcée ou veuve ? Deux éléments à observer. Soit elle est divorcée de son mari, soit elle est veuve. Maintenant, il y a à observer le délai de viduité. S’il s’agit d’une femme divorcée, son délai est de trois mois et dix jours. Celle dont le mari est décédé, il est de quatre mois et dix jours. Une fois cela épuisé, vous pouvez prétendre à elles en respectant les règles canoniques en la matière. Parlez-nous du divorce en islam ? Page 6 Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014 Entretien Divorcer en islam, c’est possible. On peut se marier à quelqu’un qui vous a trompé sur certaines choses dans le contrat. Il y a des cas où la vie devient insupportable, là aussi, il faut le divorce comme solution, sinon il peut y avoir mort d’homme. L’islam n’encourage pas le divorce. Mais il l’a prévu. Cependant, il y a toute une procédure à respecter. Pourquoi l’islam autorise-t-il la polygamie, vue aujourd’hui comme une violence faite aux femmes ? L’islam est une religion réaliste. Vous pouvez ne même pas... Vous marier si vous êtes capable de ne pas désobéir aux ordres d’Allah. Si une seule femme vous suffit et que vous ne serez pas tenté de commettre la fornication, vous pouvez vous contenter d’une seule. Mais l’expérience a démontré que les gens épousent une femme tout en continuant avec des relations extraconjugales. Vu cet état de fait, l’islam ouvre la porte. Mais là encore, il y a des conditions à respecter. Donc, on n’épouse pas plusieurs femmes alors que des conditions ne sont pas réunies. Il faut avoir les moyens matériels de les entretenir, il faut être équitable. Selon la charia, même s’il y a des moyens, on ne doit pas dépasser le nombre quatre. Un musulman qui marie une cinquième femme a franchi la ligne rouge. Des fois, on entend certains dire qu’ils ont prélevé leur première épouse en zakât afin de pouvoir marier une autre, pour ne pas excéder le nombre quatre ? Tout le monde sait que la zakât concerne les biens. L’être humain n’est pas un bien. Ce sont peut-être des individus qui raillent les. principes d’Allah et cela est dangereux pour eux. Ce qu’on peut faire, c’est divorcer pour épouser une autre femme. Chose qu’un musulman digne de ce nom ne peut faire. Pour divorcer, je l’ai déjà dit, on note beaucoup de divorces dans les couples musulmans ? Qu’est-ce qui peut expliquer cela ? Vous savez, il y a plusieurs causes. Souvent, c’est l’insatisfaction sur tous les plans, même sexuel. Il y a aussi le manque de dialogue et de compréhension mutuelle. Tout cela dénote du peu de foi des couples. Des conseils aux couples musulmans pour une vie meilleure ? Ce n’est pas simple de vivre à deux. Il faut le dire. En plus, quand on base tout sur le matériel, ce n’est pas aussi évident. Il faut un minimum de confort certes, mais c’est vraiment en menant une vie conjugale basée sur la foi que les jeunes couples pourront mieux s’apprécier et s’aimer pour la vie. Il faut aussi que chaque couple tire les leçons de ses propres parents en matière de vie commune. C’est important. Il faut éviter de prêter l’oreille à tout bon conseil. Passant. Les jeunes femmes sont sensibles aux ragots. Les jeunes épouses doivent comprendre qu’elles peuvent tout faire pour maintenir leur couple. Il ne sert à rien de vouloir être dur, cherchez plutôt à comprendre votre épouse. Tâchez à ce qu’elle vous comprenne et travaillez ensemble pour votre bonheur et celui de vos enfants. Pour le musulman, c’est au-delà qui reste l’objectif final. C’est dans cette entente dans les épreuves que le paradis s’obtiendra. Votre mot de la fin ? C’est encore une fois vous remercier pour ce que vous faites pour le pays et pour les musulmans en particulier. Dieu sera votre secours, qu’il vous fortifie. Vous faites un travail dont beaucoup ne comprennent pas encore l’importance. Un jour viendra où ils comprendront, InchAllah. Par Arouna Guigma, il y a des conditions. Musulmans. INFORMATIQUE / BUSINESS - FORMATION - CRÉATION DE SITE - CONSEIL - AUDIT - SECRÉTARIAT PUBLIC. Formation intense en informatique répartie en modules (M) : M1 ; M2 ; M3 ; M4. 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Paix et salut sur ce noble envoyé, sur tous les prophètes et messagers, leurs familles, leurs compagnons et sur tous ceux qui... les suivent jusqu’à la fin des temps. Louanges à Allah, qui par sa miséricorde, nous donne à travers le temps et l’espace des occasions et des motifs pour nous souvenir de Lui et nous repentir. C’est ainsi qu’il vient à nous chaque nuit au dernier tiers, chaque vendredi, chaque ramadan, et j’en oublie. Et c’est ainsi qu’il nous offre à travers le hadj et les lieux saints une des manifestations sublimes de son amour pour sa création en général et pour l’espèce humaine qu’il a honorée en particulier. En effet, ces lieux, Makkah al-Mukarramah (La Mecque la Bénie), Madinat al-Munawwarah (Médine la Lumineuse) et Masjid al-Aqsa (la mosquée éloignée) sont des symboles forts qui nous enseignent le sens du retour vers l’essentiel et nous confortent sur l’unicité et la fraternité humaine au-delà des âges, des lieux et des différences de races et de langues qui en sont nées. À travers ces lieux, l’itinérant refait le parcours du Patriarche Ibrahim (AS) et des prophètes qui l’ont suivi, mais il vit aussi l’initiation des prophètes qui l’ont précédé car la Kaaba est la première maison édifiée sur terre pour témoigner de l’Unicité d’Allah. La tradition islamique fait de Arafat le lieu de repentir de nos pères Adam et Ève. Dans le pèlerinage, on a le concentré de tous les actes d’adoration et on vit l’expérience humaine la plus extraordinaire car on y rencontre des gens de tous pays et de toutes conditions, ayant laissé leurs patries lointaines, leurs familles et leurs biens qu’ils chérissent pour venir communier avec d’autres hommes. Une manière on ne peut plus claire de nous rappeler notre lien nécessaire et indispensable avec les autres sans lesquels on n’est rien, car Allah est avec nous où que nous soyons : « où que vous tourniez, vous trouverez la face d’Allah », car il est le maître de l’orient et de l’occident. Avant même qu’il n’y ait le temps et l’espace, Allah était, car Il est le créateur du temps et de l’espace. Le voyage aux lieux saints n’est donc pas un voyage pour rencontrer Allah mais un voyage par Allah pour... rencontrer d’autres hommes et se reconnaître en eux. « Nous vous avons créés d’un homme et d’une femme et nous vous avons répartis en nations et tribus pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous est le plus pieux » (Coran). En soumettant sa personne à une discipline qui respecte les droits d’Allah, qui respecte ses propres droits et qui respecte les droits des autres humains et du reste de la création, le pèlerin renoue avec sa prime nature dans laquelle Allah l’a créée. Et ce faisant, il renaît à la vie et au monde propre comme le jour où sa mère l’a enfanté. Et un tel homme n’a d’autre récompense auprès d’Allah que sa félicité suprême qui est le paradis. C’est le souhait que nous formulons à tous ceux qui ont fait le hadj, car nous avons la conviction que de tels élus ont des invocations exaucées pour eux-mêmes, leurs familles, notre nation et le reste du monde. C’est le lieu pour nous ici de traduire notre compassion aux familles des pèlerins décédés et d’invoquer Allah qu’ils reposent. en paix dans sa terre de prédilection. Qu’Allah ait en charge leurs charges habituelles car c’est pour Lui qu’ils ont voyagé. Vous comprenez pourquoi la réussite de l’organisation du pèlerinage reste toujours pour nous une préoccupation. En plus de ses retombées individuelles et collectives, c’est un devoir de la communauté de s’occuper de ses membres car « le dirigeant d’un groupe est son serviteur » (hadith). La participation de notre pays au hadj ne date pas d’aujourd’hui et les formules expérimentées sont aussi nombreuses. Même si on n’a pas encore la meilleure formule, il est indéniable que des progrès notables ont été faits. C’est l’occasion pour nous de féliciter tous les acteurs grâce auxquels ces acquis ont été engrangés, et parmi eux en bonne place l’État qui, à travers ses administrations impliquées, veille à la sérénité de ses citoyens quand ils sont hors du pays. Nous osons croire que les améliorations vont se poursuivre surtout si des bilans responsables sont faits à la fin de chaque édition. Nous ne pouvons pas passer sous silence certains aspects qui méritent un traitement efficace et diligent : les conditions du transporteur et la gestion du quota alloué à notre pays. Les difficultés liées à l’organisation ne sont que la traduction de l’état de notre communauté musulmane. Forte de 60 % de la population, elle peine à s’organiser et à mener des actions unitaires. Et pourtant, les chantiers ne manquent pas : l’éducation, la santé, le logement, l’emploi des jeunes, la condition de la femme sont autant de secteurs sociaux de base qui demandent notre contribution en tant que communauté porteuse de foi et dotée d’une éthique. On ne peut pas continuer à être fier de 60 % si on ne pèse pas autant dans les actions. Notre devoir de présence sociale et citoyenne doit être un puissant levier pour faire bouger les lignes au niveau de la FAIB, dont nous attendons impatiemment le congrès annoncé et pour lequel nous faisons les meilleures invocations. Il faut souligner ici avec force la responsabilité des savants musulmans, porte-voix quotidiens de la communauté, qui peuvent nous rendre un grand service s’ils prêchaient dans le sens de l’unité comme ils le font abondamment sur d’autres sujets. Frères et sœurs dans la foi, nous célébrons cette fête de Tabaski au moment où notre espoir est grand sur la saison hivernale sur laquelle pesaient beaucoup de craintes. Nous rendons grâce à Allah pour l’allure des choses à l’heure actuelle et nous continuons les invocations pour lui demander de bonnes récoltes. Les autorités de notre pays se doivent de rester vigilantes comme elles l’ont d’ailleurs fait jusque-là, pour anticiper d’éventuels écueils et sécuriser nos populations. Cette fête du souvenir et de remerciement se tient au moment où les élèves et étudiants reprennent le chemin des classes avec pour défis reculer aussi loin que possible les frontières de l’ignorance et positionner notre pays parmi les nations émergentes. Nos prières en un jour pareil vont aux parents d’élèves et aux autorités scolaires qui se plient quotidiennement à tous les sacrifices pour la réussite de ceux dont ils ont la charge. Nous souhaitons une bonne rentrée scolaire et académique à tous les étudiants et élèves, au corps enseignant et nous prions Allah le Tout-Puissant qu’il mette du civisme, de la discipline et de la responsabilité dans leurs actions quotidiennes car nous savons que les changements opérés dans le secteur susciteront certainement des questionnements. Le droit de manifester est reconnu au citoyen mais le faire en s’attaquant aux édifices publics, au patrimoine commun acquis aux prix de dur labeur et de sacrifices pénibles, s’apparente à un délit. « Et ne semez pas le désordre sur la terre après qu’Allah l’ait purifiée ». On ne peut pas crier au manque d’infrastructures tout en s’attaquant au peu qu’on a. Il est vrai que parfois ceux d’en face ne leur facilitent pas la tâche. C’est le lieu pour nous de demander à ceux qui conduisent le continuum et les innovations dans nos universités d’être transparents autant que. possibles, de communiquer et d’associer tous ceux qui ont voix au chapitre pour la réussite de ces projets. En effet, quand un enseignant ou un étudiant a en mémoire la somme requise pour le continuum et celle dégagée par les mesures sociales au profit des universités, il s’attend à ce que l’omelette soit à la taille des œufs cassés. De même, nous appelons les acteurs de l’enseignement islamique à accélérer les procédures de la convention avec l’État et nos personnes ressources sont disponibles pour les y accompagner. Nous réitérons nos remerciements à tous ceux qui ont fait de nos projets éducatifs, comme le collège de l’AEEMB à Nangrin, le centre de santé et les complexes du CERFI dans les régions, une réalité. Du reste, les contributions continuent pour la finition du Centre culturel de l’AEEMB et du lycée de référence au siège national du CERFI. L’encre du savant pèse autant, sinon plus, que le sang du martyr, nous enseigne le hadith. En un jour pareil, plein de repères pour la cohésion et le vivre ensemble. On ne peut occulter notre situation politique nationale où deux camps se regardent en face, décidés à en découdre s’il en fallait. Pour notre part, nous disons notre attachement à la démocratie, car malgré les imperfections que nous lui connaissons, elle reste le meilleur système sous nos tropiques. C’est pourquoi nous félicitons les acteurs de la scène politique nationale pour les récents développements opérés dans le sens du dialogue. Nous osons espérer que chacun y mettra de la sincérité et se soumettra à la loi, car comme l’a dit Montesquieu, « il faut de la discipline dans une république ». Et la règle adoptée devra s’imposer à tous, car qui ne sait pas obéir ne doit pas commander non plus. Nul n’est censé ignorer la loi et nul n’en est au-dessus, mais obéir aussi n’a de sens que si l’ordre donné est juste. La situation actuelle devra interpeller les acteurs politiques, qu’ils se rendent compte du désenchantement des populations et singulièrement du désintérêt de la jeunesse à leur endroit à cause des... promesses non tenues et des engagements non respectés. Plus personne n’a foi aux politiciens et à la politique. Et pourtant, elle est une tâche noble quand on a en mémoire des grands hommes de la taille de Kwame Nkrumah, Nelson Mandela et bien d’autres encore qui, dans un système démocratique en construction, ont su porter les aspirations de leurs peuples. Nous suivons avec attention l’évolution de la situation et nous œuvrerons avec les autres communautés et tous les partisans de la paix pour préserver notre pays du chaos. Notre prophète nous a enseigné ceci : « Celui parmi vous qui assiste à quelque chose de blâmable, de nuisible, qu’il le rectifie, le redresse, le transforme par son action. S’il ne peut pas le faire par l’action, qu’il le redresse par la dénonciation. S’il ne peut pas le faire par la dénonciation, qu’il en compatisse dans son for intérieur par son cœur. » Le Faso n’est pas la chose des seuls politiques et nous en avons tous la garde. Qu’Allah préserve notre cher pays de la violence et de l’incertitude. Frères et sœurs dans la foi, nous célébrons dans la joie cette fête au moment où, dans d’autres pays de la sous-région, les grands Suite Page 10 Page 8 Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014 Tabou RELATIONS INTIMES Les principes à respecter par tout musulman Nous poursuivons la série des rappels sur les questions intimes avec le secret espoir que cela permettra de lever les équivoques et de nous éclairer sur un sujet aussi tabou que celui des relations intimes. Nous vous parlons cette fois-ci des principes généraux à respecter dans tout rapport sexuel. Pour l’islam, la sexualité et tout ce qui y a trait font partie de la nature humaine, et il n’y a pas de tabou qui y serait lié. L’instinct sexuel ne doit donc pas être considéré comme une mauvaise chose en soi. Mais cet instinct ne doit pas non plus être flatté sans cesse. En fait, il doit être canalisé. Et c’est avec l’objectif de fournir à l’être humain cette orientation que l’islam lui offre, au sujet de la façon de Vivre la sexualité comme au sujet de toute chose, des limites à respecter. L’islam enseigne de plus que parler de choses intimes doit se faire avec dignité et en utilisant un langage plein de pudeur, comme l’a fait Dieu quand il dit dans le Coran : «… ne les approchez pas» (Coran 2/222) et «… avant que tous deux ne se touchent l’un et l’autre» (58/3). Les façons de pratiquer les actes non purement cultuels sont laissées à l’appréciation de chaque individu. Seulement, même dans ces actes non purement cultuels, l’islam offre des règles (des obligations, des interdits, des choses qui sont déconseillées, des choses qui sont recommandées) à respecter. Et c’est le respect de ces principes qui inscrit du «culte» et du «religieux» dans ces actes à l’origine non purement cultuels (c’est ce qui est différent avec l’Occident moderne, pour qui le «religieux» – le lien avec Dieu et la référence à Son agrément – est coupé des choses de la vie). C’est ainsi qu’en islam tout devient sacré. Et c’est bien pourquoi le Prophète (sur lui la paix) avait dit à ses compagnons que les relations intimes entre époux sont un acte rapportant récompense auprès de Dieu. À ses compagnons qui s’en étonnaient, il dit que puisque celui qui le faisait dans l’interdit commettait un péché, celui qui le faisait de la façon permise faisait un acte méritant récompense de la part de Dieu (rapporté par Muslim). Nous disions donc que pratiquer les actes non purement cultuels est laissé à l’appréciation de chaque individu. D’ailleurs, au sujet des relations intimes, Dieu a explicitement dit dans le Coran qu’elles pouvaient être faites « comme vous voulez » (2/223). Quelles sont donc les diverses positions à pratiquer, quels préliminaires adopter, tout cela n’est pas spécifié dans les sources de l’islam mais est laissé à l’appréciation de chaque couple, comme le souligne Shâh Waliyyullâh (Hujjat ullâh il-bâligha, tome 2 pp. 356-357). En effet, étant donné que cela relève de ce qui n’est pas purement cultuel (‘âdât), il n’y a pas besoin du fait que le Prophète ait pratiqué telle chose pour qu’on puisse la pratiquer. La règle est donc la permission originelle, à condition bien sûr que soient respectés un certain nombre de règles enseignées par l’islam. Et ces règles sont les suivantes. Tout d’abord, il y a bien évidemment l’obligation, pour les deux partenaires, d’être mariés. Il faut ensuite savoir que la sodomie est strictement interdite (voir les nombreux hadîths du Prophète à ce sujet, notamment le hadîth rapporté par at-Tirmidhî, n° 1164, et par d’autres). Le Prophète a déclaré que celui qui y avait recours serait éloigné de la miséricorde de Dieu (mal’ûn) (Abû Dâoûd, 2162, hassan d’après al-Arna’ût). De nombreuses personnes posent la question de savoir si les fellations et cunnilingus sont autorisés ou pas. Il y a des avis divergents à ce sujet entre les ulémas... Wahba az-Zuhaylî est d’avis que cela n’est pas autorisé (Al-Fiqh ul-islâmî wa adilla-tuh, 4/2641). Pour al-Qardhâwî, en soi, le fait pour les époux de s’embrasser là où ils le veulent n’a. pas été interdit par les sources musulmanes (cf. Fatâwâ mu’âs-sira, 2/353, Tahrîr ul-mar’a, Abû Chuqqa, 6/234, où est cité l’avis de Asbagh sur le sujet). Il faut cependant souligner que la substance que les organes génitaux masculins et féminins sécrètent au moment de l’excitation (on ne parle pas de « al-manî », émis uniquement au moment de l’orgasme, mais de « al-madhî », la substance émise tout au long de l’excitation) est najis et il est donc interdit de l’avaler ; même à considérer le second des deux avis que nous avons vus, la permission ne peut donc être que dans la mesure où le partenaire ne va pas avoir recours à une façon de faire qui l’entraînerait sans qu’il s’en rende compte à absorber cette substance. Il faut également savoir que pendant la période menstruelle, les relations sexuelles sont interdites (Coran 2/222), les étreintes et les jeux amoureux restant cependant tout à fait autorisés alors (les hadîths sont bien connus à ce sujet). Certains ulémas ont émis l’avis que lors de certaines nuits (la première, la quatorzième et la dernière du mois lunaire), il est en soi déconseillé que les époux aient des relations intimes (voir Ihyâ’u ‘ûlûm id-dîn, al-Ghazâlî, 2/80). Cependant, questionné à ce sujet, Ibn Taymiyya dit que cet avis n’a aucun fondement (Majmû’ ul-fatâwâ, 28/29) ; en l’absence de toute autre raison (par exemple la période menstruelle), les relations intimes sont donc en soi permises quand les époux le veulent. Nous voudrions aussi dire que si l’islam est strict en ce qui a trait à l’exposition des corps en public, il n’a en revanche ni interdit ni, d’après l’avis auquel va notre préférence, même déconseillé le fait que les époux soient totalement dévêtus (dans un lieu où personne ne peut les voir) ni le fait que les époux voient totalement leur nudité. En effet, des hadîths interdisant ou déconseillant de se dévêtir totalement au moment des relations ou de voir la nudité de son conjoint(e), aucun n’est authentique d’après certains spécialistes du Hadîth (voir Tahrîr ul-mar’a, Abû). Chuqqa, tome 6 pp. 148-149, et aussi Adâb uz-zafâf, al-Albânî). Il faut également rappeler que les sources musulmanes enseignent que la satisfaction sur le plan intime n’est pas seulement un des droits du mari, mais également un des droits de l’épouse (Tahrîr ul-mar’a, tome 6 pp. 232-233, où est cité le propos de Ibn Taymiyya sur le sujet). Ici, il faut souligner qu’il ne faut pas négliger les préliminaires (at-tajammul et al-mudâ’aba) avant les relations intimes (cf. Zâd ul-Ma’âd, Ibn ul-Qayyim, tome 4 p. 253). Or, ce point doit faire l’objet d’une attention toute particulière de la part du mari, car l’homme et la femme ne vivent pas leur sexualité de la même manière. L’homme considère que les préliminaires sont quelque chose à faire le plus rapidement possible pour passer ensuite à ce que lui considère être l’essentiel. Alors que pour la femme, l’essentiel est chose différente. Bien plus que cela, la femme, pour pouvoir se donner à son mari, doit faire l’objet de l’attention et de la gentillesse de celui-ci. toute la journée. Si le mari estime pouvoir avoir une relation intime avec sa femme malgré le fait qu’il la délaisse tout le temps, il se trompe lourdement. En fait, alors que pour l’homme, la sexualité est beaucoup plus physique, la femme ne peut se donner à son mari que si elle se sent bien avec lui, si elle s’estime en sécurité auprès de lui, si elle y est prête psychologiquement. Le mari doit donc s’efforcer de tenir compte de ce point important. Toujours en ce qui concerne les principes, nous aimerions également rappeler que le Prophète (sur lui la paix) a recommandé qu’on prononce le nom de Dieu avant les relations intimes («Bismillâh, allâhumma jannib’na-sh-shaytâna wa jannib-ish-shaytâna mâ razaqtanâ») (al-Bukhârî et Muslim). Ce fait de prononcer, avant tout acte de bien, le nom de Dieu (par la formule bien connue «Avec le Nom de Dieu») (en sus de la demande de protection contre le diable) permet entre autres de se rappeler qu’il est présent et d’acquérir la bénédiction liée à son nom (puisqu’en Islam, il n’y a pas de prêtre qui accorderait la bénédiction au nom de Dieu). Il faut aussi rappeler que le Prophète a déclaré qu’après des relations intimes, le bain complet (ghusl) est obligatoire sur les deux partenaires avant qu’ils puissent faire une prière (salât) (les hadîths sont bien connus à ce sujet). Enfin, il est interdit que les époux racontent à d’autres personnes des détails de ce qui se passe pendant leurs relations intimes (voir à ce sujet le hadîth rapporté par Muslim, n° 1437, celui rapporté par Abû Dâoûd, n° 2174, et celui rapporté par Ahmad, n° 26301). Comment ne pas finir cet article par le rappel que Dieu lui-même a fait dans le Coran ? Rappel qui repose sur l’idée que si l’instinct sexuel est normal et que si les époux peuvent et doivent vivre une sexualité épanouie (comme ils le veulent tant qu’ils ne transgressent pas une limite fixée par les sources musulmanes), ils ne doivent pas oublier les autres aspects de leur être, et notamment le fait qu’ils doivent aussi vivre une. spiritualité épanouie, et pour cela pratiquer les actes du culte de Dieu (salât, etc.), développer en eux l’amour pour Dieu, la perfection dans l’adoration (al-ihsân) et la perfection dans le monothéisme (at-tawhîd al-kâmil). Et qu’ils doivent également œuvrer, par l’invitation (da’wa) et l’action, pour la réalisation d’un monde plus humain, d’une société plus juste et plus fraternelle. En un mot, le fait de pratiquer ce qui est acte de bien et est cause de plaisir ne doit pas engendrer l’insouciance par rapport à ce qui est acte de bien et qui constitue un devoir... Ce rappel, Dieu l’a fait ainsi : immédiatement après avoir déclaré aux humains que les relations intimes pouvaient être faites « comme vous voulez », Il leur dit : « Et préparez pour vous-mêmes. Et craignez Dieu, et sachez que vous le rencontrerez. Et donne la bonne nouvelle aux croyants » (Coran 2/223). La solution pour pouvoir se réaliser dans des domaines aussi multiples est de faire sien cet enseignement du Prophète (sur lui la paix) : « Un temps. et un temps» (Muslim, 2850). «Un temps» pour les choses de la vie (al-’âdât), vécues d’une part selon les formes que l’on veut mais en respectant les principes enseignés par le Prophète, et d’autre part avec la prononciation du Nom de Dieu et des invocations de circonstances enseignées par le Prophète. «Et un temps» pour les choses purement cultuelles (al-’ibâdât), pratiquées d’une part en respectant les principes enseignés par le Prophète autant qu’en se tenant aux formes qu’il a pratiquées, et d’autre part avec le maximum de présence du cœur. Le tout forme l’adoration de Dieu (‘ibâdatullâh). Wallâhu A’lam (Dieu sait mieux). Par Anas Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014 Page 9 4 Société ALCOOLISME ET SES EFFETS PERVERS SUR LA SOCIETE N’est-il pas temps d’agir ? L’alcoolisme ! Parlons-en. À voir la prolifération des maquis et autres lieux d’alcool qui poussent comme des champignons dans la capitale Ouaga, on ne peut s’empêcher de s’inquiéter de ce que sera cette jeunesse les années à venir. Une jeunesse qui passe le clair de son temps à boire de l’alcool, autorisé comme frelaté ; c’est ce qui se donne à voir dans les coins et recoins de la ville. Malheureusement, rien n’est fait par ceux qui ont en charge la santé publique des Burkinabè pour venir à bout de ce qui s’apparente désormais à un problème social à multiples inconvénients. C’est ce qui est inquiétant et choquant. Si la jeunesse est le fer de lance d’une société et que l’âne met bas pour que son dos se repose, souvent on perd son latin en voyant notre jeunesse faire de l’alcool un bien précieux. Au Burkina, à toutes les heures, les débits d’alcool sont ouverts et accessibles à tous les âges. Les avenues sont bordées de maquis de gauche à droite. Et on y trouve des individus à majorité jeune (c’est ce qui est inquiétant) en train de se doser du soir au petit matin. À côté des boissons alcooliques conventionnées ou autorisées, il faut désormais compter avec les liqueurs frelatées. Au jour d’aujourd’hui, nombreux sont ceux qui se sont abonnés à ces boissons dangereuses pour la vie de l’homme. Depuis la prolifération de cette espèce de boisson, beaucoup de jeunes en ont fait les frais. Au meilleur des cas, ils deviennent des fous errants dans la société, distinguant difficilement le bien du mal. Au pire des cas, cette boisson, qui n’est pas chère, les détruit à petit feu jusqu’à les tuer totalement. Ils sont nombreux ceux qui ont trépassé des suites de la consommation de liqueurs. Nul ne peut comprendre qu’un individu décide de son plein gré d’attenter à sa vie. Les concernés disent consommer cette boisson pour endormir leur réalité quotidienne. Sic. À tort ou à raison, il appartient à l’État, le garant de tous ceux qui vivent sur le sol burkinabé, de prendre des mesures. Suite de la page 8 : les regroupements sont interdits à cause de l’épidémie à fièvre Ebola. Nous savons gré à nos autorités sanitaires et administratives des précautions déjà prises et nous exhortons les populations à faire preuve de compréhension et de collaboration. Nous prions Allah. Qu’il daigne verser sa miséricorde dans les régions touchées afin de juguler le mal. D’autres pays d’ici et d’ailleurs sont touchés par une maladie plus grave encore : la violence, surtout quand elle est légitimée par des soi-disant religieux. Je veux parler essentiellement de Boko Haram, de l’État Islamique et d’autres groupes apparentés. L’islam est une miséricorde pour le monde entier ; ceci étant, il honore la raison humaine et tolère « le penser autrement », et le Coran nous enseigne qu’il n’y a pas de contrainte en matière de foi. Les actions de violence et les crimes à l’endroit de non-combattants, l’assassinat de populations innocentes, l’expulsion et la déportation sans raison de personnes d’autres foi, comme les Yazidis en Irak, sont aux antipodes des enseignements de notre foi. Comme dans tous les films de science-fiction, les monstres qu’on fabrique finissent par échapper à leur maître, de trouver les moyens les meilleurs pour stopper non seulement l’ouverture à tout bout de champ des bars et maquis. Mais surtout de mener une lutte responsable contre la vente des liqueurs. L’État ne saurait laisser des individus mus par leurs intérêts pécuniaires contribuer à gâcher l’avenir de ceux sur qui la nation doit compter demain. Dans certains pays qui ont pris à bras-le-corps cette problématique, des mesures contraignantes ont été érigées au grand dam des partisans d’un libéralisme béat qui commande de laisser chacun faire ce qu’il veut de sa vie comme si celle-ci n’était pas qu’un dépôt. Ainsi, des pays ont édicté des heures d’ouverture et de fermeture des bars et débits de boissons. D’autres ont érigé des mesures assez fortes à même de décourager les candidats à l’ouverture de ces débits de boisson. Comparaison n’est pas raison, mais nos autorités gagneraient à s’inspirer de ces exemples pour protéger la jeunesse de ce pays. Déjà en France, le code de santé publique ne tergiverse pas sur la question. En droit pénal français, l’ivresse publique et manifeste (IPM) est une infraction prévue par le code de la. santé publique réprimant géniteur. Il est ainsi de ceux qui ont créé et armé les groupes armés pour servir leurs intérêts. Le problème pour nous est que ces monstres s’attaquent aveuglément et ne font pas de quartier. Notre propos ici est de dénoncer de tels agissements, de nous en démarquer et d’en souligner le caractère très contagieux auprès des jeunes dans des sociétés où est entretenue l’injustice. L’injustice et l’exploitation des hommes sont des terreaux fertiles pour les graines de l’intolérance et de la violence, qu’elles soient d’origines religieuses, ethniques, politiques ou autres. Nos pensées en un jour pareil vont aux populations du Mali, de la Syrie, de Centrafrique, de Palestine, et à tous ceux qui souffrent du fait que d’autres les ont privés de leur liberté. Que la normalité revienne vivement dans ces contrées. Frères et sœurs dans la foi, la fête de Tabaski, en célébrant la fin du hadj, célèbre surtout la figure emblématique d’Ibrahim, qui reste pour nous une référence sur plusieurs aspects. Plans : 1 - Sa quête d’Allah qui le fait sortir des préjugés de son peuple pour le conduire vers l’Unique. Une leçon pour nous qui vivons une ère de matérialisation effrénée où la tendance est à exclure Dieu de notre quotidien. Une responsabilité aussi des religieux. L’état d’ébriété sur la voie publique. Cette loi ne sanctionne pas un niveau d’alcool, mais un état alcoolique qui représente un risque pour d’autres personnes ou pour la personne ivre elle-même, et qui crée un trouble à l’ordre public. Cette disposition, de par la loi du 23 janvier 1873, a été reprise à l’article L. 76 du Code des débits de boissons, puis dans le Code de la santé publique. La loi française pose le principe général de la répression de l’ivresse dans les lieux publics, citant notamment des lieux particulièrement sujets à la manifestation de cas d’ivresse publique : « rues, chemins, places, cafés, cabarets ». Il faut ajouter à cela le conducteur du véhicule. Une ivresse manifeste est une ivresse notable et certaine. La jurisprudence a déterminé, de façon indicative, les contours de cette qualification : haleine sentant fortement l’alcool, propos incohérents, démarche titubante, perte d’équilibre, yeux vitreux, etc. Aux États-Unis, la consommation d’alcool est interdite aux moins de 18 ans et les prises sont contrôlées. Dès lors que le serveur constate que le preneur est en état d’ébriété, il ne le sert plus. La conscience qui ne sont pas aussi là où les populations les attendent le plus. Son hospitalité proverbiale fait qu’il voit dans tout homme une manifestation de la volonté d’Allah qui l’oblige à l’accueillir, à l’héberger, bref à l’accompagner afin qu’il connaisse Allah. La résultante pour nous est de vivre avec les hommes tout en étant avec Allah et de voir dans nos différences le dessein du Très-Haut de nous mettre en saine compétition. « Dieu ne vous interdit pas, dit le Coran, d’avoir de bonnes relations et d’être justes avec ceux qui ne vous combattent pas en matière de foi et ne vous expulsent pas de vos patries ». « Si Dieu... » l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté……» En la matière, notre pays peut s’enorgueillir d’abriter une centaine de langues et d’ethnies qui vivent en symbiose depuis des siècles. Et les diverses confessions religieuses ont la lourde charge de perpétuer cette tradition si c’est vrai qu’elles émanent de Dieu. C’est pourquoi ce jour de fête devra être un jour de partage ; le moaga dit de ne pas lapider le bœuf avec de la bouse. Donnons la viande à ceux qui n’ont pas sacrifié aujourd’hui, en priorité les indigents mais aussi nos voisins et amis d’autre foi qui ne festoient aujourd’hui, plutôt qu’à ceux de veille même s’il reste encore des lacunes. Le combat contre l’alcoolisme mérite vraiment d’être mené. L’alcoolique ne met pas seulement en danger sa propre personne. Par sa faute, il constitue un danger pour la société toute entière. Combien de fois des accidents de la route ont été causés par des conducteurs en état d’ébriété ? Les fêtes de fin d’année en sont un exemple illustratif à ce. Propos. Pour ce qui est du musulman, le Coran a interdit l’alcool et toute matière enivrante, il y a plus de quatorze siècles. Dieu, le créateur et le Tout-savant, connaissant parfaitement l’être humain qu’il a créé, lui a formellement interdit de s’approcher de l’alcool. Le prophète (psl) réconfortera la position du Coran en proclamant : « Toute matière enivrante est illicite ». Ainsi, le Coran entend rappeler à l’alcoolique que son corps n’est pas sa propriété. Il n’en est que le dépositaire. À ce titre, il ne lui est pas permis de porter atteinte à une chose qui ne lui appartient pas. Le jour de la reddition des comptes, il viendra rendre compte de la gestion qu’il a faite de son corps. C’est toute la philosophie de cette interdiction. Sans oublier que sous le prisme de l’alcool, il peut porter atteinte à la personne d’autrui. Une des causes du grand banditisme par l’effet de courage qu’elles créent chez les consommateurs, les liqueurs sont à bannir de nos sociétés. Au-delà même des lois, des religions, L’intérêt social commande que chacun de nous et l’État en premier, sorte le grand jeu pour combattre l’alcool et l’alcoolisme. AROUNAN GUIGMA ceux qui en ont déjà. Pour les plus âgés que nous qui ont connu le temps où le Kibsa était à la limite une fête nationale, nous avons beaucoup reculé pensant que nous avons maintenant compris la religion. Soubhannallah. Enfin, dans le sacrifice d’Ibrahim, nous avons une leçon pour les classes politiques de tous les temps. Au-delà de l’aspect matériel, il y a dans l’histoire du sacrifice une leçon de gouvernance. Celle d’un guide confronté à choisir entre la mission et les intérêts de la famille, c’est-à-dire son fils unique qui devrait assurer son avenir politique après lui. Il choisit d’exécuter la mission dut-il y perdre le fruit de son cœur et la prunelle de ses yeux. Tel fut Ibrahim, l’icône que nous célébrons aujourd’hui. Revisitons son histoire dans la Bible et le Coran afin qu’elle éclaire notre vie et notre nation. Qu’Allah bénisse et préserve le Burkina Faso. Qu’il accueille en lui les dignes fils et filles de la nation que nous avons perdus cette année et tout récemment. Qu’il donne de la droiture à nos juges et magistrats, qu’il donne de la justice à nos dirigeants, de la pudeur à nos filles, de l’ambition à notre jeunesse et le succès à notre peuple, et qu’il nous guide tous sur le droit chemin. Bonne fête à tous. Page 10 Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014 Société PROLIFÉRATION DE LA PROSTITUTION AU BURKINA Il faut s’attaquer à la racine du mal Des fois, certaines pratiques tendent à devenir licites aux yeux de tout le monde tant elles arrivent à s’enraciner dans leur vécu. Au fil du temps, on tente même de les légitimer. Tel est le cas de la prostitution. Considérée comme le plus vieux métier du monde, ce qui n’est pas vrai, aujourd’hui les uns et les autres tentent de relativiser la question de la prostitution. C’est un mal nécessaire, diront certains, car source de stabilité dans la société. Pour d’autres, celles qui s’y... situation parce qu’elles n’ont pas d’autres alternatives. Plutôt que de guérir le mal, c’est la solution de l’esquive qui semble prendre le dessus. C’est une pratique qui prend de l’ampleur. La nuit tombée, on peut le constater, de nombreuses filles de 14 à 25 ans, voire même plus, déferlent dans les rues pour monnayer leurs services. Sans les citer, des quartiers ont ravi la palme d’or de cette pratique nauséabonde. Les élèves et étudiantes, à ce qu’on dit, occupent une place importante dans cet univers de la prostitution. Jadis, vu son caractère indigne, elle était réservée aux seules expatriées. De nos jours, la concurrence est rude entre les filles burkinabè et celles venues d’ailleurs. De véritables entreprises sont créées et d’autres en gestation pour accompagner cette sale besogne. Les proxénètes sont devenus de plus en plus nombreux. Les entreprises et les chambres de passe aussi. Les causes de l’exercice de ce métier se résument au manque d’emploi. Alors, résultat, on s’adonne à la situation. Commercialisation de ce qu’on a de plus cher à la recherche de quelques pièces. Accepter la prostitution sur la base de cet argumentaire revient donc à légitimer toutes les pratiques aux antipodes de la morale et de la méritocratie, comme le vol, les braquages, les détournements de fonds… La fin ne doit pas justifier les moyens. Pour ce qui est des expatriées, notamment les Nigérianes, beaucoup sont victimes de la mauvaise foi de leurs compatriotes qui leur promettent ciel et terre une fois au Burkina Faso. Dès leur descente d’avion, le rêve se transforme en une réalité bien triste car elles doivent alimenter les usines de prostitution. Toutes innocentes, elles se mettent face à la réalité de l’épreuve. Le proxénétisme est un délit dans la loi burkinabè. Les autorités chargées de faire respecter la loi n’ignorent pas cet état de fait. Pourtant, se refusent-elles à faire en sorte que force reste à la loi. Les entreprises de prostitution sont connues. A-t-on besoin d’être expert en renseignements généraux pour les... Dénicher ? Alors, pour lutter contre ce phénomène, il faut mettre fin à ce qui ressemble à une complicité ou à un laissez-faire qui contribue à donner de beaux jours à cette pratique. L’autre silence qu’on justifie mal, c’est aussi le silence des ministères de la Femme et des Droits humains. Y a-t-il violence sur la femme plus que cette pratique de la prostitution où la fille de 15 ans vend son corps à des vieillards pour gagner de quoi satisfaire ses besoins alimentaires, si on en croit leurs thèses ? Si l’engagement contre la prostitution était aussi fort que celui fait contre la polygamie subitement devenue, elle, une violence contre la femme, assurément on n’en serait pas là aujourd’hui avec des centaines de filles de joie dans la seule ville de Ouagadougou. Il est temps de développer des programmes de récupération de ces êtres à travers des offres d’apprentissage de métiers et des activités rémunératrices. Il est vrai que vu son ampleur aujourd’hui, il serait utopique de vouloir l’éradiquer tout de suite. suite et maintenant. Mais Votre Mensuel d’information islamique à ne pas manquer ! Dans le combat contre la prostitution, la récupération d’une seule âme est une victoire pour la société et pour les bonnes mœurs. Un autre moyen, c’est de mettre l’accent sur l’éducation des enfants. La démission des parents de leur premier devoir envers leurs progénitures accouche aussi de la prostitution. Chaque parent devra parvenir à inculquer à ses enfants que même dans la pauvreté, il faut rester digne. Mais il faudra avoir du temps pour eux. Chose que les parents n’ont pas. La société d’aujourd’hui est tout simplement victime de l’incapacité et de l’irresponsabilité des géniteurs. Et l’Islam dans tout ça ? Si on part de l’idée qu’à tous les niveaux, chacun devra apporter sa contribution à l’éradication de ce phénomène, on se demande où sont les musulmans dans ce combat ? La prostitution, du point de vue de l’Islam, est un grand péché. Ce qui signifie que la personne qui rencontre Dieu sans s’être repentie peut encourir une sanction de la part de ce dernier. Toutefois, elle ne rend pas de nul effet la foi de la personne qui s’adonne à cette pratique. Ainsi, pour rester dans le langage coranique, parmi les prostitués, il y a nos frères et sœurs, il est donc de notre devoir de les sauver. Car quiconque est témoin d’un acte répréhensible, il lui est obligatoire d’y mettre fin par l’action, par la parole ou par la réprobation intérieure. Inutile de dire que dans ce cas de figure, on a plus besoin d’actes que de la réprobation tacite. Il faut donc agir. Ignorer ces personnes est une erreur monumentale. Les regarder comme des pécheurs, et non comme des personnes en danger qui ont besoin de notre aide, est aussi une erreur. Elles ont besoin qu’on les remette sur la bonne droite. Le prophète de l’Islam (psl) est une miséricorde pour l’humanité. Il faut aujourd’hui que les musulmans que nous sommes parvenions à tirer ces gens des ténèbres vers la lumière de la foi. C’est une responsabilité collective. Ce qui signifie que si un groupe D’entre les musulmans ne fait rien pour lutter contre, la responsabilité de tout musulman est engagée. Le Dieu de l’Islam est accueillant au repentir. Il faut travailler à conduire ses prostituées sur la voie du repentir. Cela devra faire partie des objectifs des innombrables associations musulmanes. Sans donner de recettes, nous pensons qu’il faut agir et vite pour éviter que la prostitution fasse de nouvelles victimes. Il faut véritablement mettre l’accent sur la formation spirituelle des parents qui, eux, doivent veiller scrupuleusement à l’éducation religieuse et spirituelle de leurs enfants. Qu’Allah nous guide tous sur le droit chemin. Par la grâce d’Allah, désormais, vous pouvez consulter votre mensuel d’information islamique "Le vrai visage de l’Islam" sur votre site favori : WWW.BISSMILLAHI-BF.ORG/ Ensemble pour un Islam décomplexé au Burkina Faso. Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014 Page 11 Entretien ADAMA SORO « Toutes les races ou ethnies deviennent le même corps avec l’islam » Nous remercions Allah pour avoir facilité notre rencontre avec El Hadj Adama Soro, le mercredi 1er octobre 2014 à son domicile sis à Nonsin. Un grand savant du Tafsir, du Coran et de l’Islam. Avec lui, il a été question de l’Islam et de la vie des musulmans. Pouvez-vous nous décliner votre identité ? Je loue Allah et je l’implore de prier sur le prophète Muhammad (psl), sa famille, ses compagnons. Je suis El Hadj Adama Soro, je suis né à Tchib-Tigya à environ 25 km de Ouahigouya. Le nom Tchib-Tigya a été donné à cette localité par notre grand-père, faisant référence à un lac où tous ceux qui y cultivaient étaient satisfaits des récoltes. Par conséquent, les orphelins mangeaient à leur faim. C’est pour cette raison que l’appellation Tchib-Tigya a été donnée à notre village. Parlez-nous de vos études. islamiques ? Depuis que je suis enfant, je côtoie les Cheikh et maîtres. Le maître chez qui j’ai prononcé le tout premier verset n’est plus. Disons que j’ai terminé la lecture du Coran en neuf mois dans le village de Saan. Mais celui avec qui j’ai étudié les Kitâb, lui, vit toujours, il est venu me rendre visite la dernière fois. J’ai suivi mon oncle pour la Côte d’Ivoire avec l’ambition d’y faire fortune. Malheureusement, les choses n’allaient pas pour moi parce que j’avais l’esprit dans les études islamiques. El Hadj Issa Sawadogo, c’est lui qui m’a hébergé, un fortuné dans le temps, et il m’a toujours donné ce que je voulais dans le respect. J’ai manifesté le désir de retourner en Haute Volta pour continuer dans la recherche du savoir islamique. Il m’a remis 2500 F, c’est avec cette somme que j’ai quitté la Côte d’Ivoire pour rejoindre le pays. Mon oncle est revenu me chercher avant que je prenne le car, il m’a donné 60 000 F, marque de sa satisfaction à mon égard. J’ai repris la route pour Bobo. J’ai même acheté un vélo à 6000 F et je suis rentré au village aider la famille pour la récolte. L’année qui a suivi, j’ai repris les études. La suite ? C’est à Djibo, plus précisément à Sin, chez El Hadj Ahmad Ouedraogo que j’ai découvert les Kittâb, accédant au savoir de l’Islam. Il est toujours vivant, c’est avec lui que j’ai acquis beaucoup de connaissances. J’ai fait environ 9 ans où j’ai eu ce que Dieu m’a offert. Nos anciens Savants ont dit que chacun craint Dieu en fonction de sa connaissance. Mon maître m’a donné sa jeune sœur en mariage. Parlez-nous un peu du début de l’Islam au Yatenga ? Je n’ai pas été témoin du début de l’Islam au Yatenga. Je ne suis pas vieux à tel enseigne que j’aie pu voir l’arrivée de l’Islam au Yatenga, je ne peux que me fonder sur l’histoire de nos cheikhs. D’abord, il y eut un Savant à Kélla, du nom d’Ali. À notre naissance, ce village était déjà peuplé de musulmans. Il y a le quartier de Rahma-toullahi, notre grand-père cheikh Abouba-car 1er, était bien connu et il donna naissance à. Aboubacar Maiga Saani. Ouahigouya est une grande ville islamique ; nous sommes les Soro Yarssé. L’Islam est un peu notre culture. Il y a plusieurs villages qui sont islamisés depuis des lustres. C’est dire que l’on ne peut pas dire avec exactitude le début de l’Islam dans cette partie du Burkina, mais nous sommes sûrs que l’Islam est très ancien dans nos villages. Vous êtes un ancien dans le Tafsir. Quelle compréhension pouvons-nous avoir sur le Tafsir ? Le Tafsir, c’est le discernement dans une compréhension toute simple d’un profane du Coran. Un exemple tout fait : voilà un enfant qui apparaît dans une chambre et un connaissant se met à dire le nom de l’enfant, son âge, le village dans lequel il est né et tout ce qui est relatif à l’enfant. En ce moment, tout le monde sait que celui qui raconte l’histoire de l’identité de l’enfant le connaît parfaitement ainsi que l’enfant lui-même. Le Tafsir est à l’image de cette connaissance. Maintenant, il y a plusieurs méthodes pour accéder à la connaissance du Tafsir. notamment par les écoles supérieures islamiques ou par l’initiation auprès des Savants du Tafsir. D’aucuns disent que l’Islam est une religion importée, qu’elle est pour les Arabes. Quelle lecture faites-vous de cela ? Je ne sais pas sur quelle base ces personnes s’appuient pour faire de telles affirmations. Nous sommes des élèves des Majliss. Nous ne sommes pas allés chez les Arabes, encore moins faire une université quelconque ; mais sur la question, nous nous fondons sur le Coran. C’est l’archange Gabriel qui a révélé le Coran au prophète (psl) ; maintenant il se trouve qu’il est un Mecquois et de surcroît un Arabe. Un exemple tout simple : quand quelqu’un revenait de la Côte d’Ivoire à l’époque, s’il arrivait avec un vélo, c’est sa famille qui était la première à être informée de la nouvelle. Le lendemain, tout le monde s’en rendait compte quand il faisait un tour avec son vélo. C’est la même chose pour le cas de l’Islam, son point de chute fut la Mecque avant sa propagation dans le monde. En effet, ce qu’il... Il ne faut pas confondre l’Islam et la coutume arabe ; nous avons nos coutumes, ils ont également les leurs. Donc, ici, c’est l’Islam que nous épousons et rien d’autre. La soumission au Coran aboutit au paradis et non à devenir un arabe. L’un des versets du Coran dit ceci : « Les Djinns et les humains sont créés pour adorer Dieu Unique ». Il faut que les gens arrêtent de tergiverser sur des allégations qui n’ont aucune importance. Peut-on concilier l’Islam à nos cultures africaines ? Dans ma pensée, si l’on demande de faire des pratiques culturelles africaines, cela est différent des pratiques cultuelles de l’Islam. Quand des Peulh célèbrent leur coutume, les Mossis croisent les bras pour observer puisqu’ils ne s’y connaissent pas. Et vice-versa. Maintenant, la religion est une coutume générale s’adressant à tous les humains sans distinction aucune. Aucun verset n’émet le contraire. Cependant, on ne peut guère dire que l’imam étant un Peulh, il ne dirigera pas la prière. Non, toutes les races ou... ethnies deviennent le même corps avec l’islam. Quelle différence existe-t-il entre la Sunna, la Tidjania, et autres tendances de l’Oumma musulmane ? J’aime que les choses soient claires et concises ; l’Islam reste un et unique, maintenant, il se trouve qu’il y a des appréhensions diverses. Le jour du jugement, toutes ces considérations vont disparaître, l’on parlera de l’Islam. Et le paradis, c’est Dieu qui l’offre par la voie de l’Islam. Le port de la barbe est-il une obligation ? À mon niveau, je dis toujours qu’il faut veiller sur le bon usage et la bonne pratique. Si vous portez la barbe et au même moment vous négligez les pratiques cultuelles prescrites à l’instar de la prière quotidienne, le port de la barbe ne vous servira à rien, mais quant à celui qui ne porte pas la barbe et s’acquitte correctement des pratiques cultuelles prescrites, il sera le bienvenu auprès d’Allah. Gardons l’œil sur la bonne pratique en Islam, c’est l’essentiel. Prenons un exemple sur un musulman qui porte la barbe et qui ne sait pas effectuer la prière de Zuhr « 12H45 ou 13H30 », il a respecté une pratique d’une moindre importance par rapport à celle que Dieu a rendue impérative. L’habillement du musulman ? Mon analyse sur le port de la barbe est valable pour l’habillement du musulman. Tout bon musulman et intègre doit s’habiller décemment. Si on porte des accoutrements indignes du port d’un Burkinbila, c’est de la bassesse. À l’image de ce qu’on voit aujourd’hui au niveau de la jeunesse. Ça donne des vertiges de voir que nos enfants s’habillent laissant les fesses dehors, portant des habits semblables aux femmes. Cela n’est pas digne d’un musulman. Maintenant quand on respecte la tenue en fonction de l’enseignement islamique, il serait plus méritant que notre comportement reflète l’intention de notre accoutrement musulman. On voit des musulmans raccourcir le pantalon et continuer à être des escrocs ou qui bradent d’un revers de main la bonne conduite en matière de caractère. Quant à la femme musulmane, il est impératif qu’elle... se cache des regards, qu’elle soit celle qui baisse son regard devant les hommes et qu’elle affiche à tout moment. Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014 Entretien sa maternité devant les hommes; nos mamans, quand elles étaient en marche sur une voie en file indienne et croisaient les hommes, elles se mettaient à côté de la voie pour que les hommes passent en signe de respect. Lorsque les maris parlaient, elles se taisaient pour écouter même si elles avaient raison, elles ne haussaient pas non plus le ton. C’est la société ancienne, le meilleur système de vie, que l’on est en train de regretter aujourd’hui. Maintenant, en Islam, la chose doit être plus respectée. Malheureusement, malgré leur couverture sous le hijab, l’on a l’impression que ce ne sont pas des musulmanes. Un comportement qui enlève la morale du voile ou du hijab. Le Burkina Faso est un pays laïc, doté d’une constitution républicaine. Le comportement des musulmans dans une telle société où les lois ne sont Pas islamiques ? Le pays dans lequel l’on est né, c’est comme si vous empruntiez un avion, à l’intérieur duquel il y a un malfaiteur, vous n’allez pas souhaiter que l’avion tombe. Cela est à l’exemple de notre pays. Nous disons aux musulmans d’œuvrer dans le sens de maintenir la paix sociale, de faire en sorte que notre spiritualité ne heurte pas les lois de la République. L’islam dont nous avons hérité du prophète (psl) dispose d’un état d’esprit capable de vivre en tout lieu et à tout moment. Nous avons des parents chrétiens, notamment catholiques et protestants. Comment vivre en harmonie avec eux ? Dieu dit dans le Coran qu’au-dessus de tout homme détenant la science, il y a un autre que lui. En Islam, il y a trois types de voisinage. D’abord, c’est le voisin avec qui vous ne partagez pas la même religion ni la même famille (ethnie). C’est le voisin avec qui vous êtes de la même religion mais pas de la même famille. Enfin, c’est le voisin avec qui vous partagez la même religion et la même famille. revient au musulman de veiller à la sauvegarde de ce voisinage dans toutes les difficultés. Le voisinage s’étend jusqu’à d’autres dimensions où il faut faire en sorte que l’harmonie et la cohésion règnent. On a l’impression qu’il manque énormément de solidarité dans le milieu musulman. Ce que l’on peut faire, c’est de prier pour nos personnes nanties afin qu’elles puissent soutenir et se mettre dans le concert de la solidarité. Nous espérons que les mentalités vont changer avec le temps. Déjà, quand l’on regarde le pèlerinage de cette année, il y a plus de cinq mille pèlerins et nous savons que beaucoup d’entre eux ne sont pas allés avec leurs propres moyens. Donc pour cela, nous prions pour nos frères afin qu’il y ait plus de solidarité. Que pouvons-nous comprendre par innovation hétérodoxe ? Moi, je ne sais pas ce que ça veut dire. Dieu dit dans le Coran de se surpasser dans la bonne pratique afin de mériter le Paradis. L’innovation dans cet esprit, je ne sais pas trop ce que cela signifie. C’est Dieu seul. qui sait la pratique exaucée à celle rejetée. Je vous dis une chose, la meilleure façon d’atteindre Dieu, c’est d’être intègre et loyal et d’éviter l’injustice à l’égard des hommes. Un autre exemple, c’est quand un chauffeur se met sur une voie bien bitumée et tout droit. Il se dit que c’est une voie sécurisée conduisant à son aise. Il se met à négliger les règles de la conduite et à se permettre le sommeil, il a toutes les chances de se retrouver dans le ravin. Par contre, si un autre chauffeur se trouve sur une voie compliquée par son état ; il s’astreint à faire prévaloir la prudence et la patience, il a également une forte chance d’arriver à bon port avec un grand soulagement. Islam et terrorisme ? Je n’ai pas trop d’informations sur le sujet ; mais l’Islam, c’est la crainte de Dieu et le pardon dans la patience. Le pardon et la violence ne font pas bon ménage. À l’ère du Jihad, après les affrontements entre les musulmans et les ennemis, c’est l’entente qui s’établissait entre eux. Ils faisaient le commerce. Ensemble. Des musulmans tués par d’autres musulmans, je n’ai pas encore vu cette prescription. Vivons à l’image du prophète (psl) à qui un jour quelqu’un est venu à Médine rendre visite. Le prophète demanda à ce dernier s’il avait nourri son chameau, le monsieur répondit par la négative et le prophète lui trouva de quoi nourrir la bête avant d’entamer la conversation ; un signe de miséricorde et de pitié pour la créature de Dieu. Quels conseils pour la jeunesse musulmane ? Je conseille à la jeunesse de s’adonner à la recherche de la connaissance de Dieu et d’être sincère en islam sans arrogance ni zèle. De nos jours, les jeunes sont également tentés par le matérialisme de ce bas monde, chose qui n’existait pas à notre temps. C’est la patience et la modestie dans la crainte de Dieu qui pourront les conduire dans l’Islam véridique et vers une fin heureuse. On ne peut pas finir sans dire un mot sur la situation nationale. Le président du Faso a appelé à un dialogue avec l’opposition. Quelle appréciation ? Faites-vous de cela ? C’est une bonne initiative et comme je l’ai dit tantôt, c’est la paix que nous cherchons et prions Dieu pour qu’il y ait une issue favorable. Votre mot de la fin ? Dieu est le seul soutien, nous lui demandons de vous soutenir dans cette belle œuvre pleine d’embûches et d’obstacles. Puisse Allah vous élever en degré afin que tous ceux qui travaillent pour le journal prospèrent et aient un lendemain meilleur dans l’au-delà, InchAllah. Culture FOI DU MUSULMAN Les dix-huit fondements du tawhid Le tawhid est ce qu’il y a de plus fondamental dans la religion musulmane. C’est le pilier de tous les autres piliers. De sa compréhension dépend la félicité du croyant ici-bas et dans l’au-delà. De sa négligence, dépend également l’échec du croyant ici-bas et dans l’au-delà. Nous vous publions là, les dix-huit fondements élaborés par les hommes de science. Nul doute que le tawhid va au-delà de cela. Premier : Qu’Allah existe depuis toujours, qu’il est Unique et n’a pas d’associé dans la royauté, ni. d’assistant, ni d’opposant, ni de conseiller, ni d’incitateur ou de protecteur. Il n’a pas non plus d’intercesseur, sauf avec Sa Volonté. Deuxième : Qu’il n’a ni parents, ni enfant. Il n’a ni similaire, ni ressemblant, quel que soit la forme établie envers lui, et il n’a pas d’épouse. Troisième : Il se suffit à lui-même. Il ne mange pas, ne boit pas et n’a nul besoin de quoi que ce soit de ce dont ont besoin ses créatures, quel que soit la forme. Quatrième : Il ne change pas et n’est pas affecté par les changements, tels que la vieillesse, la maladie, le sommeil, la somnolence, l’oubli, le regret, la crainte, l’inquiétude, la tristesse ou autre. Cinquième : Aucune de ses créatures ne peut lui ressembler ou rien ne lui ressemble, ni dans son être, ni dans ses attributs ou actes. Sixième : Il ne se trouve dans rien de ses créatures, tout comme rien de ses créatures ne se trouve dans son être. Il est, avec son être, complètement séparé de ses créatures et ses créatures sont aussi séparées de Lui. Septième : Il est Plus immense que tout le reste, plus grand que tout ce qui existe, il est au-dessus de tout et élevé au-dessus de tout, alors qu’il n’existe rien au-dessus de lui. Huitième : Il est capable de faire ce qu’il veut et personne ne peut l’empêcher dans ce qu’il veut faire ; il fait ce qu’il veut. Neuvième : Il sait tout. Il connaît le secret et le caché. Il sait ce qui s’est passé et ce qui va se passer et comment se serait passé ce qui ne s’est pas passé. Pas une feuille ne tombe sans qu’il ne le sache. Il n’existe aucune graine dans les ténèbres de la terre, rien de frais ou de sec, rien de mobile ou d’immobile, sans qu’il connaisse sa réalité. Dixième : Il entend et voit toute chose. Il entend toute voix, indistinctement des langues et la diversité des besoins. Il voit la marche d’une fourmi noire sur une pierre noire dans les ténèbres de la nuit. Son ouïe englobe toutes les voix. Sa vue englobe tout. Sa science englobe toutes les informations. Sa puissance englobe tout. Sa volonté se réalise sur toutes. Ses Créatures. Sa Miséricorde a englobé toutes Ses créatures. Et Son Trône déborde la terre et les cieux. Onzième : Il est le témoin (toujours présent) et n’est jamais absent. Personne ne va le remplacer ou hériter dans sa royauté. Il n’a pas besoin de quelqu’un qui lui ferait part des besoins de ses créatures. Ni pour l’aider ou demander sa sensibilité envers les créatures et demander sa miséricorde pour eux. Douzième : Il existe depuis toujours et pour toujours. Il ne disparaîtra pas, il ne se perdra pas, il ne mourra pas. Treizième : Il parle, ordonne et interdit. Il ne dit que la vérité, guide sur le chemin droit, envoie les Messagers, révèle les Livres. Il cerne toutes les âmes et sait qui a mérité le bien ou le mal. Il récompense le bienfaiteur pour son bien et punit le malfaiteur pour son mal. Quatorzième : Il est sincère dans sa promesse et ses nouvelles. Personne n’est plus véridique que lui et ne pourra pas l’être dans ses paroles. Il ne trahira pas ce qu’Il a promis. Quinzième. Il est le refuge pour tout le monde, dans tous les sens du refuge. Il est impossible qu’une contradiction apparaisse dans Son refuge. Seizième : Il est le saint, la paix et purifié de tout manque, faiblesse ou déficit. Dix-septième : Il est parfait et la perfection générale dans toutes les formes lui appartient. Dix-huitième : Il est la justice qui ne fera pas d’injustice ou ne dépassera pas la limite. Les serviteurs ne craignent pas qu’Il leur fasse une injustice. Ceci fait objet d’unanimité chez tous les Messagers et dans toutes les Révélations. Ceci est clair, toujours en vigueur et il est impossible que la Chari‘ah vienne avec quelque chose qui s’y oppose, ni informe de quelque chose qui s’y oppose. Par A W Source : Minhadj At-Ta’ssiss wa Takdiss, pages 80-83. Fatawa Nadjdiyyah ; la réalité du Tawhid, ses piliers, ce qu’il implique et ses types, 6ème thème. Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014 Page 13 du bonheur ! Ils ont dit oui devant Dieu et les hommes. Au-delà de L’union de l’homme et de la femme, deux familles de la communauté islamique de la ville de Ouagadougou s’unissaient le 25 septembre dernier. Les familles Sawadogo et Sana ont respectivement permis à leur fils et fille de poser un acte de la Sunna du Prophète Mahomet (SAW). Cet instant très apprécié de la religion musulmane aura été l’occasion pour beaucoup de fidèles et frères en islam de se retrouver au sein de la grande mosquée de Paspanga. Lisez plutôt ! La loi est établie dans le Coran recommandant le mariage ; le prophète en a fait sa pratique et affirme dans un des hadiths : « Ô vous, la jeunesse, celui d'entre vous qui a les moyens qu'il se marie ». Il dit également : « Le mariage est ma sunna, celui qui la délaisse ne fait pas partie de nous ». C’est conscient de ces enseignements que les responsables des deux familles n’ont à aucun moment voulu obstruer la voie à la réalisation de l’intention qu’ont prise Abdoul Moumin et Asseto. La solennité de l’évènement était telle que le roi Yaarga de Sânkuissin. A lui effectué le déplacement avec ses dignitaires pour voir leur fille et petite-fille s’unir à une autre famille qu’ils ont agréée. Le chef n’a pas manqué de manifester sa satisfaction vis-à-vis de cette union. La famille de la nouvelle mariée, en apparence, serait la plus comblée de l’événement heureux. Pour cause, elle affirme que cette union est un signal fort qui serait la raison pour laquelle le roi se serait déplacé. C’est après la prière de 15H30 que la mosquée refusa du monde pour la célébration du mariage. Bien plus que les deux familles, ce mariage a été le lieu de convergence de plusieurs autorités religieuses. Comme cela se fait à l’accoutumée, les personnalités distinguées de l’assemblée ont de bonne foi prodigué des conseils aux nouveaux mariés et chacun a conclu son intervention par des invocations à l’endroit de ce jeune couple. El Hadj Issaka Soré, de sa voix de rossignol, a émerveillé l’assemblée de ses jolis couplets et vers. C’est au Cheikh Mussa Sana qu’est revenu le nouveau marié. roi Yaarga de Sânkuissin Le père de la jeune mariée a l’honneur de prononcer le discours du mariage. À la suite de quoi, il a tenu à faire des recommandations aux nouveaux mariés. De là, nous avons recueilli les impressions du marié et du père de la mariée. « Je remercie Dieu, c'est un sentiment de joie et de réconfort pour moi et ma famille, c'est un honneur pour la famille Sana, le roi s'est déplacé avec sa suite pour que cela soit un succès, vraiment nous en remercions Dieu. Nous apprécions et remercions tous ceux qui ont pu apporter un soutien quelconque », tels sont les propos du père de la mariée. « Je suis ému. C'est un sentiment de joie qui m'anime et je remercie infiniment Allah pour cela. Merci à tout le monde », s’exprime l’heureux marié. NANA MOUMOUNI Page 14 Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014 Faits et gestes BASSINKO L’association pour la solidarité, la bienfaisance et la piété (ASBP) prêche la piété. Le président Ahmad Kiendrebeogo, président de L’Association pour la solidarité, la bienfaisance et la piété et ses membres étaient dans la cité de Bassinko pour transmettre le message de l’Islam. Au départ, la dénomination de l’association était : « Association des jeunes musulmans de Dapoya ». Son objectif était d'apporter le message de l’islam aux habitants de Dapoya. À son sein, elle comptait des élèves, des étudiants mais aussi des commerçants. Au fil du temps, il y eut la nécessité de toucher d’autres quartiers que Dapoya. Alors, les membres procédèrent au changement de l’ancienne dénomination. Elle adopta le nom de « L’Association des jeunes Dâ-ites ». L’association ne put réaliser les objectifs escomptés car beaucoup de ses membres avaient quitté le Burkina pour poursuivre des études ailleurs. À leur retour, ils ont tenu à remettre leur association sur les rails. C’est Mohammed Derra, qui n’est plus de ce monde, qui fut à la base de cette résurrection. Ils ont choisi pour dénomination « l’Association pour la solidarité, la bienfaisance et la piété ». Pour président El Hadj Ahmad Kiendrebeogo. Elle compte en son sein des imams et des prêcheurs. Elle effectue des sorties de prédication dans les quartiers à l’image de celle qu’ont bénéficié les habitants de Bassinko. Espérons que cette fois-ci rien ne vienne perturber l’élan de cette association. Bon vent à l’ASPB. Par Moumouni NANA SHARJAH CHARITY Des bœufs pour des familles déshéritées Sharjah Charity International, basée aux Émirats Arabes Unis, en collaboration avec l’association Rahma pour la bienfaisance, ont fait des heureux musulmans à l’occasion de l’Aïd El Kebir. 56 bœufs au total ont été abattus afin de permettre aux musulmans de bien fêter la Tabaski. Pour mieux réussir la répartition de la donation, 48 familles et plus de dix mosquées et des associations ont été choisies pour être les heureux bénéficiaires dans la capitale Ouagadougou et également des familles dans la ville de Djibo. Lisez plutôt ! Toutes les occasions sont bonnes pour Sharjah Charity International et Rahma pour la bienfaisance de rester. Dans leur dynamique de bienfaiteurs à travers la donation en vue de soutenir des familles, l’on se rappelle très bien qu’elles ont, de par le passé, fait des dons de nature diverse à l’endroit des populations nécessiteuses. En cette année 2014, à l’occasion de la Tabaski, les donateurs se sont rendus dans le village de Saabtenga, sur la route de Ouahigouya, au sein de la ferme abritant l’association Rahma pour l’abattage des bêtes afin de distribuer la viande aux musulmans. C’est là que la viande a été partagée à plusieurs familles dans toute la ville de Ouagadougou. C’est après avoir opéré un choix minutieux que 48 familles ont été désignées pour recevoir ce don. Des mosquées, au nombre de 10, ont également été choisies pour recevoir chacune une carcasse de bœuf, notamment la communauté musulmane du Burkina Faso, la grande Mosquée de Hamdalaye, la Mosquée du quartier Patte d’Oie, quatre Mosquées à Larlé, deux Mosquées du village de Saabtenga, la Mosquée de Bandé n°2, et la Mosquée de Cheikh Al Watta. Toujours Dans la ville de Ouagadougou, des associations méritant une aide particulière n’ont pas été mises à l’écart de ce partage. Ce sont entre autres, l’association des handicapés comptant plus de 148 personnes et celle du Centre Del-wendé de Tanghin avec plus de 259 femmes. Les donateurs ont jugé nécessaire de donner une part importante de viande aux personnes infirmes et aux vieilles femmes laissées, car la Tabaski est une fête où tout le monde doit être heureux. Dans le village de Saabtenga, des fidèles après la prière sont entrés en possession de sachets contenant de la viande et plus d’une centaine de personnes en ont bénéficié. Des travailleurs et autres personnes se trouvant sur le site de l’abattage ont également eu leur part du gâteau. De l’autre côté, c’est dans la province du Soum à Djibo que s’est déroulée la deuxième phase de l’abattage avec 10 bœufs, où ce sont principalement... Les responsables religieux, hommes et femmes, qui ont largement bénéficié de ce don. En rappel, la Tabaski est un jour de sacrifice en mémoire du Prophète Abraham (Ibrahim) qui, se soumettant à la volonté Divine, accepta d’offrir son fils Ismail à Dieu en guise d’adoration. Allah substitua cet enfant par un bélier. Cette histoire remarquable dans sa dimension de soumission à Allah fut retenue par le Prophète Mohammad (psl) comme un bon exemple et un rappel en l’honneur d’Ibrahim (paix sur lui). Cet acte symbolique est un moment très fort en Islam dont tout musulman ayant les moyens doit s’acquitter. C’est dans le respect de cette recommandation que Sarjah Charity International et Rahma pour la bienfaisance n’ont ménagé aucun effort pour soutenir les musulmans du Burkina dans la célébration de cette fête de Tabaski. NANA MOUMOUNI Page 16 Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014 bibo:issue 20 bibo:numPages 16 -- o:id 10593 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/10593 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2204 o:media/o:id 10613 19466 19467 19468 19469 19470 19471 19472 19473 19474 19475 19476 19477 19478 19479 19480 19481 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/39df1cf67c5fd38309568a5050c13967ede29a8a.pdf https://islam.zmo.de/files/original/246e9af206ea46018085c67149b996fcd56ad3cc.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/a5f7b500780d98c95a622e4cce0ca67d13dbaaf3.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/c3c2d430a98e823718bb9f6afb37b752e1903f60.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/e6b3bfdbbb4f28e5e3d54832f688f22cf36dc46f.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/fa49659b1841ee2f6c08480cf0fe10b878586322.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/c7692a431373785caea6a5c7e5c61078e61c81e6.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/4a1f80cbe21490a7596a4fc941b275db15b5a5d2.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/0838cd47fe6d1773e809e2d04fa20a9fb6bc4a06.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/d014bed5392dde794e031075ea4a6051269cdae6.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/5abb69d9630c472bd16f9d77299e67d36f40a5c0.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/fae3c7428381b0ae4f74d5d1f2eae84cac7e46a1.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/686647bb388213e342275c810df3c241170dbc5d.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/3f044a65ac1998f020627744afde57f0717064c4.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/990274351d9471f5b7f4cccd945c36a4a69c62ac.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/88915e83f83c622c884971616db8b19e5e971295.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/791c95f669cff275325aacecf0170c356f4125c6.jp2 dcterms:title Le vrai visage de l'islam #19 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/632 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/56 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/5 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/697 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/707 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/748 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/724 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/569 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/88 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/571 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/576 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/582 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/83 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/85 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/87 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/480 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2204 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2014-09-05 dcterms:identifier iwac-issue-0000177 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Mensuel islamique d'information dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/284 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/349 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/401 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/443 bibo:content « Le Regard » Lire page 12 Le prochain nom de votre journal Le vrai visage de l’islam Si Dieu avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 Mensuel d’information islamique - N° 019 du 05 septembre au 05 octobre 2014 Prix : 300 F CFA L’EDUCATION DES ENFANTS MUSULMANS Parlons-en ! P.2 VILLAGE DE BOULKON Du matériel sanitaire pour les habitants P.10 JURISPRUDENCE La signification de l’innovation P.5 SAIDOU DEME, DIRECTEUR GENERAL DE ART TECHNOLOGY LE SERMON DU MOIS Le viatique du candidat au hadj P.13 « Refuser de payer son personnel est une chose qui conduit à la faillite » SEMINAIRE DE FORMATION DES ENSEIGNANTS DU CERFI La contribution de l’enseignant musulman en débat P.12 DR PARE YAHYA Ou le parcours d’un grand savant encore inconnu ? P.6-7 AMADO BOUDA, MUSULMAN CONVERTI P.8-9 « Un musulman qui ne connaît rien du Coran est une coquille vide » Sexualité du couple : Y a-t-il des interdits particuliers la nuit de noces ? P.1 < Editorial > L’EDUCATION DES ENFANTS MUSULMANS Parlons-en ! Parmi Les énormes défis que les musulmans au Burkina se doivent de relever, il y a bien celui de l’éducation scolaire des enfants. Le retard des musulmans dans bien de domaines se justifierait par leur blackout légendaire d’antan sur le système éducatif envoyé par l’homme blanc. Mais cette attitude n’était pas sans raison valable. On le sait tous, le colonisateur avait fait de son École un moyen de pression, le canal sûr pour dévoyer les fils de musulmans de leur religion. Les musulmans à l’époque étaient pris, pour ainsi dire, entre le marteau de faire risquer la foi religieuse de leur enfant et l’enclume de leur fermer la porte à l’instruction. En clair, ils devaient choisir entre le bas-monde et l’au-delà. Pour un croyant, le choix est vite fait. Les parents ont donc tourné le dos à l’École du Blanc. Si à l’époque ce choix se justifiait, avouons qu’aujourd’hui les choses ont évolué. Il y a donc nécessité à changer le fusil d’épaule. Les musulmans d’aujourd’hui ont un double défi. Celui d’avoir parmi eux des Cadres qui ont fini avec l’école du Blanc et des cadres qui ont fini avec l’école musulmane. Les musulmans aujourd’hui, qu’ils le veuillent ou non, doivent avoir à leur sein des doctes de la chose religieuse et des doctes de la chose mondaine. Cela suppose que soit relevé le défi de la qualité de l’éducation. À l’orée de la rentrée scolaire, plus d’un parent se préoccupe de l’établissement dans lequel il devra inscrire son enfant. Existerait-il des écoles qui excellent à la fois dans l’enseignement religieux et dans celui laïc, que la question ne se poserait plus. Mais hélas. Néanmoins, il faut noter la naissance ces derniers temps des écoles qui ont réussi cet exploit. Mais combien sont-elles ? Il y a donc urgence que les leaders de cette communauté acceptent de crever l’abcès pour résoudre à court terme cette équation. Car aujourd’hui encore, ils sont nombreux ces jeunes musulmans qui ont perdu leur foi par le fait de l’éducation occidentale. Saluons de passage ce travail de récupération titanesque abattu par. L’Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB) et le Cercle d’étude, de recherches et de formation islamique (CERFI). La naissance de ces associations a contribué, et Dieu seul sait combien, à remettre sur les rails beaucoup d’enfants musulmans partis à l’école du Blanc. Mais il reste encore à faire. Parmi les pistes de solutionnement de cette problématique, il y a la nécessité de reformer le programme scolaire de la médersa. L’école médersa aujourd’hui semble être la voie qui conduit tout droit au chômage. À la fin de leur cursus, le déficit de langue et de diplôme ne facilite pas l’insertion professionnelle des jeunes. Il faut impérativement adjoindre à ces programmes un programme de l’école classique pour permettre aux enfants de ne pas être déconnectés du monde dans lequel ils vivent. Cette tâche n’est vraiment pas la mer à boire. Pour y parvenir, il faut de la bonne foi, de la volonté et de l’engagement. La Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) devrait se saisir de cette question. En attendant, il incombe à tout parent de se donner tous les moyens pour réussir une éducation aussi bien religieuse que laïque aux enfants. Trouver un programme alternatif en dehors des horaires de cours pour enseigner aux enfants leur religion est une obligation. Donnons l’occasion à nos enfants de chercher le bas-monde sans perdre l’au-delà. C’est une obligation religieuse, car le meilleur cadeau qu’un père puisse donner à son enfant, c’est une bonne éducation, a dit notre prophète. LA REDACTION RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10 - 01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Tiendrebéogo Ousmane Equipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane, Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba, Zoungrana Ablassé, Nébié Zakaria, Guigma Arounan, Nana Moumouni Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60 Pour vos critiques et suggestions, veuillez contacter RACHID-PRODUCTION sous l’adresse : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr 01 BP 2481 Ouaga 01 Cél. : 76 93 60 93 - 79 91 05 66 Page 2 Le vrai visage de l’islam - N°019 du 05 septembre au 05 octobre 2014 Ma prière Les avantages du Dhikr d’Allah Ibn al-Qayyim al-Jawziyya a dit [dans son livre Al-wâbil assayib minal kalâm at-tayyab] à propos des avantages du dhikr : « Il y a dans le dhikr plus de cent avantages ». Nous vous publions dans cette édition une partie de ces avantages. Qu’Allah mette dans nos cœurs l’amour du dhikr. 1 - Il chasse Satan, le réprime et le brise. 2 - Il entraîne l’agrément de Dieu. 3 - Il élimine les soucis et les angoisses du cœur. 4 - Il apporte au cœur la joie et l’allégresse. 5 - Il illumine le visage et le cœur. 6 - Il fortifie le cœur et le corps. 7 - Il attire la subsistance. 8 - Il revêt l’invocateur de respect, de douceur et d’aspect agréable. Il fait acquérir l’amour qui est l’esprit de l’Islam, le moteur de la religion et l’axe du bonheur et du salut. Dieu a suscité une cause à chaque chose et celle de l’amour (de Dieu) est inscrite dans la continuité de la pratique du dhikr. Celui qui veut gagner l’Amour de Dieu doit Le mentionner souvent. C’est que le dhikr est la porte de l’amour, son plus grand symbole et sa voie la plus droite. Il fait acquérir à l’invocateur l’autocensure (l’auto-observation) et le fait de s’introduire dans la porte qui mène au degré de l’ihssan (la perfection). Ainsi, il adorera Dieu comme s’il Le voyait. Il n’y a donc à l’insouciant aucune autre issue vers le rang de l’ihssan que celle du dhikr, de la même manière que celui qui demeure assis ne pourra jamais rejoindre sa maison qu’en marchant. Il fait obtenir la qualité de « la remise confiante à Dieu dans toutes ses affaires », c’est-à-dire le retour à Dieu. Et celui qui se retourne souvent vers Dieu. Au moyen du dhikr, verra son cœur se tourner vers Dieu en toutes circonstances. Dieu devient ainsi son refuge et asile, son Protecteur contre les calamités et les malheurs de la vie. Il héritera une place rapprochée de Dieu. Ainsi, en fonction de l’ampleur de son dhikr se situe sa position par rapport à Dieu. C’est dire que plus son dhikr est abondant, plus il se trouve dans la proximité de Dieu et plus son insouciance s’accroît, plus son éloignement s’accentue. Il lui ouvre une des plus grandes portes de la connaissance. C’est-à-dire que son savoir grandira au fur et à mesure que ses invocations se multiplieront. Il lui procure le respect mêlé de crainte de son Seigneur, Sa magnificence en raison de l’emprise que le dhikr a sur son cœur, et de sa présence constante avec Dieu. C’est le contraire de l’insouciance dont le voile du respect mêlé de crainte est trop épais dans son cœur. Il lui procure la mention que Dieu fera de lui, comme l’indique ce verset : « Souvenez-vous de Moi et je Me... » « Souviendrai de vous » (Coran, 2/152). S’il n’y avait que cela comme bienfaits du dhikr, cela suffirait comme mérite et noblesse. Le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a rapporté ce que son Seigneur a dit : « Celui qui se souvient de Moi en lui-même, Je Me souviendrai de lui en Moi-Même. Celui qui se souvient de Moi dans une assemblée, Je Me souviendrai de lui dans une assemblée meilleure. » [Cité par Bukhârî] Il réconforte la vie même du cœur. J’ai entendu le chaykh al-islâm Ibn Taymiyya dire : « Le dhikr est au cœur ce que l’eau est au poisson. Quel serait l’état du poisson s’il quittait l’eau ? » Il évacue la rouille du cœur. Chaque chose a sa rouille et celle du cœur, c’est l’insouciance et les passions irréfléchies ; et son polissage se fait par le dhikr, le repentir et la demande du pardon à Dieu. Il efface les fautes et les élimine complètement. Il compte au nombre des plus grandes œuvres et celles-ci chassent inévitablement les mauvaises actions. Il détruit. L’appréhension (al wah-chat) qui sépare l’adorateur de son Seigneur. C’est qu’entre l’insouciant et Dieu, il y a une cloison (appréhension) qui ne peut être effacée que par le dhikr. Lorsque le serviteur fait la connaissance de Dieu à travers son dhikr pendant les jours heureux, il le connaîtra aussi pendant les jours sombres. En effet, lorsque le serviteur obéissant, qui invoque Dieu, est gagné par l’adversité ou demande à Dieu de satisfaire un de ses besoins, les anges disent : « Ô Seigneur ! C’est une voix connue d’un serviteur connu ». Par contre, quand l’insouciant appelle Dieu et lui demande quelque chose, les anges disent : « Ô Seigneur ! C’est une voix inconnue qui provient d’un serviteur inconnu. » Il sauve du châtiment de Dieu, comme l’a indiqué Mu’âdh : « Il n’y a pas meilleur salut vis-à-vis du châtiment de Dieu que le dhikr de Dieu. » [Cité par Tirmidhi.] C’est la cause qui fait descendre la sérénité (sakîna), celle de la manifestation de la miséricorde et l’attirance des anges autour. des invocateurs, comme nous en a informé l’Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -. Il occupe la langue, et de ce fait celle-ci ne commet pas de calomnie et médisance, ni de mensonge, ni turpitude ni de vaines choses. C’est que l’homme est obligé de parler. Donc s’il n’occupe pas sa langue à invoquer Dieu et à rappeler Ses prescriptions qu’il met en pratique, il lui donne toute la latitude pour verser dans le langage prohibé. Or, il n’y a pas de voie plus salutaire pour se débarrasser de toutes les formes d’insanité, que le dhikr. Les témoignages et les expériences le prouvent. En effet, celui qui habitue sa langue à invoquer Dieu, il la protège dès lors de ce qui est vain et des propos malsains. Par contre, celui dont la langue omet le dhikr, il se laisse aller à la malfaisance et à l’immoralité. Il n’y a de force et de puissance qu’en Dieu. Les assemblées du dhikr sont aussi celles des anges. Quant à celles des paroles oiseuses et de la dissipation d’esprit, elles relèvent du domaine des démons. Que le serviteur opte pour ce qui lui convient. Son choix l’accompagnera toute sa vie et ira avec lui dans la vie dernière. 25 - L’invocateur éprouvera du bonheur avec son dhikr. La même sensation sera ressentie par celui qui prendra place à ses côtés. C’est là l’homme béni, là où il se trouvera. Quant à l’insouciant, son absence d’esprit et ses paroles inutiles le rendront malheureux. Celui qui le côtoiera souffrira des mêmes effets. 26 - Le dhikr préserve le dhakir des regrets du jour du jugement. C’est parce que la participation à toute assemblée, où le Seigneur n’est pas invoqué, sera source de regret et de désolation dans le jour du jugement. 27 - Pour les larmes versées (lors du dhikr) à l’abri de tous les regards, Dieu mettra son serviteur à l’ombre de Son Trône pendant la grosse chaleur du Jour de la résurrection. 28 - Se préoccuper du dhikr procure à l’évocateur une faveur de la part de Dieu, meilleure que celle qu’Il donne aux demandeurs. Selon Omar Ibn al-Khattâb, l’Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : « Dieu dit : À celui qui est occupé par la lecture du Coran et par Mon dhikr, Je lui donne plus que ce que Je donne aux demandeurs. » Le dhikr est la plus facile des pratiques cultuelles mais il compte au nombre des plus magnifiques et des plus profitables. C’est que le mouvement des lèvres est plus aisé que celui des membres. Alors que si quelqu’un se met à bouger un de ces membres nuit et jour comme le dhakir (l’invocateur) bouge sa langue, cela l’épuiserait et le fatiguerait, et il lui serait impossible de continuer. Il constitue la pépinière du Paradis. Tirmidhi a rapporté ce bon témoignage de ‘Abd Allâh Ibn Mas`ûd : « L’Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : « J’ai rencontré, au cours de mon ascension nocturne, Ibrâhîm al-khalîl qui m’a dit : « Ô Mohammad ! Transmets mon Salam (mes salutations) à ta Communauté. Apprends-leur que la terre du Paradis est pure (tayyibah), que son eau est d’une agréable saveur. qu’elle est formée de terrains encaissés et que les plantes de sa pépinière sont : Gloire à Dieu ! (subhana Allah) Louange à Dieu ! (alhamdou lil-lah) Il n’y a de dieu que Dieu (la ilaha illa Allah) et Dieu est le plus grand (Allahu akbar). » » A suivre … Le vrai visage de l’islam - N°019 du 05 septembre au 05 octobre 2014 Page 3 4 Culture SCIENCES ISLAMIQUES La différence entre « islâm » et « îmân », « muslim » et « mu’min » ? Quelle est la différence entre « islâm » et « îmân » ? Tout « muslim » est-il aussi « mu’min » ou certains ne le sont-ils pas ? La réponse avec le Cheikh Anas. En fait, il faut, pour répondre à cette question, distinguer plusieurs cas de figure quant à l’utilisation de ces termes... A) Lorsque les deux termes sont employés en coordination, alors ce que chacun d’eux indique est totalement distinct de ce que l’autre indique (humâ mutabâyinân) : C’est ainsi que, dans le Hadîthu Jibrîl, le Prophète a défini le islâm comme « le fait que tu témoignes qu’il n’est pas de divinité en dehors de Dieu et que... Muhammad est le Messager de Dieu, que tu accomplisses la prière, que tu donnes la zakât, que tu jeûnes pendant le ramadan, et que tu accomplisses le pèlerinage à la Maison si tu peux t’y rendre. Alors qu’il a défini le îmân comme : « le fait que tu croies en Dieu, en Ses anges, en Ses Livres, en Ses Envoyés, en le Jour dernier, et que tu croies en le destin, que le bien et le mal viennent de Dieu ». Le fait est que le sens littéral de « îmân » est « le fait de croire » (at-tasdîq), tandis que celui de « islâm » est « le fait de se conformer extérieurement » (al-istis-lâm wa-l-inqiyâd uz-zâhir) (cf. Shar’h Muslim, an-Nawawî, 1/145, 148). Ces deux sens réapparaissent quand les deux termes sont employés en coordination, l’un à côté de l’autre : ce que chacun désigne est alors différent de ce que l’autre désigne. « Îmân » renvoie alors aux croyances, qui sont intérieures et expriment ce en quoi on croit, et « islâm » aux actions, qui sont extérieures et constituent l’expression de sa soumission. Ceci entraîne que tout «Mu’min» est aussi «muslim», mais que tout «muslim» n’est pas forcément «mu’min» (baynahumâ ‘umûm wa khussûs mutlaqan) ; nous allons le voir en B.a, ci-dessous... B) Lorsque l’un ou l’autre de ces termes est employé seul : Il y a alors deux cas : B.a et B.b… B.a) Soit le terme est employé avec la nuance de son sens littéral : dans ce cas, ce que désigne le terme «islâm» est distinct de ce que désigne le terme «îmân» (humâ mutabâyinân) (comme en A, ci-dessus), de sorte que tout «mu’min» soit aussi «muslim», mais que tout «muslim» ne soit pas forcément «mu’min» (baynahumâ ‘umûm wa khussûs mutlaqan). En effet, parfois, même employés seuls (donc hors cas A), les termes «islâm» et «îmân» gardent ainsi une trace de leur sens littéral : la «îmân» est ce qui se trouve dans le cœur, tandis que «islâm» fait référence à l’extérieur uniquement. Étant donné qu’on ne peut témoigner, à propos d’un homme, que de ce qu’il dit et fait apparemment, et non de ce qui se trouve dans son cœur, on peut donc témoigner que Quelqu’un est «muslim», mais non du fait qu’il est «mu’min». Le terme «mu’min» désigne donc celui qui croit parfaitement en son cœur. Mais le terme «muslim», lui, n’est plus considéré que dans sa littéralité – celui qui, dans le regard des hommes, est entré en islam – et non plus son sens complet – celui qui est véritablement en islam, corps et cœur (sens que l’on va voir en B.b). C’est une fois cette nuance assimilée que l’on pourra comprendre le propos suivant : le Prophète privilégiait certaines personnes dans le partage de certaines recettes [d’après une interprétation, il s’agissait du khums, et il y a la possibilité de partager celui-ci en fonction de la maslaha] ; Sa’d ibn Abî Waqqâs, qui était présent, ne comprit pas que le Prophète donnait en réalité à ceux qui étaient encore faibles dans leur foi, afin de gagner davantage leur cœur, et crut que tous les musulmans y avaient droit ; ayant remarqué que le Prophète n’avait rien donné à Ju’ayl, un musulman des premiers temps, il lui demanda pourquoi il. ne lui donnait rien, argumentant : «Je pense bien qu’il est mu’min». Le Prophète lui dit : «Ne dis pas «mu’min», mais plutôt : «muslim»». Le même propos se répéta plusieurs fois entre Sa’d et le Prophète. Puis ce dernier lui dit : «Sa’d, je donne à des personnes alors que ce sont d’autres qui me sont plus chères, de crainte que les premières tombent dans la géhenne» (Fat’h ul-bârî 1/109). Ce qui nous intéresse ici est ce propos du Prophète : «Ne dis pas «mu’min», mais plutôt : «muslim»» : on note que Sa’d n’avait pas utilisé les deux termes «mu’min» et «muslim» côte à côte (comme dans le hadîth que nous avons vu en A, plus haut) : il n’avait employé que le mot «mu’min» ; malgré tout, le Prophète lui dit de ne pas utiliser le terme «mu’min» mais de lui préférer le terme «muslim». Le premier est donc général, le second plus particulier : toute personne véritablement «mu’min» est aussi qualifiée de «muslim», tandis que certains «muslim» ne sont pas qualifiés de «mu’min», puisque soit ils ne croient pas du tout. Dans leur cœur, soit leur foi n’est pas complète dans leur cœur (nous allons le voir ci-après). Un verset du Coran dit : « Des bédouins ont dit : « Nous avons îmân ». Dis(-leur) : « Vous n’avez pas la îmân, mais dites (plutôt) : « Nous sommes en islâm ». La îmân n’a pas encore pénétré dans vos cœurs. » » (Coran 49/14). Ici encore, les bédouins avaient employé le terme « îmân » seul, et on n’est donc pas dans le cas A. Alors, que signifient ces versets qui disent à ces bédouins qu’ils n’ont pas la îmân mais sont seulement en islâm : veulent-ils dire qu’ils sont des hypocrites, dont la conversion à l’islam n’est qu’apparente, ou signifient-ils autre chose ? – Pour al-Bukhârî, ces bédouins étaient des hypocrites, musulmans de l’extérieur seulement et dont le cœur était dépourvu de foi (cf. Sahîh ul-Bukhârî, kitâb ul-îmân, bâb n° 19) : le verset leur a donc demandé de dire simplement : « Nous sommes en islâm ». En effet, les hypocrites – considérés en tant que tels – sont nommés « muslims », mais ne sont pas « mu’min ». (Cependant, nous ne pouvons affirmer, à propos d’un musulman précis, que son cœur est totalement dépourvu de la «îmân» tant qu’il n’exprime pas ceci par une parole ou par un geste non équivoque). Ibn Taymiyya écrit : «Les ulémas sont d’accord à dire que le nom «muslim» extérieur est attribué aux hypocrites, car ils se sont soumis extérieurement et ont effectué ce qu’ils ont effectué d’actions extérieures : prière, aumône, pèlerinage, effort ; cela comme le Prophète leur appliquait les règles de l’islam extérieur. (Les ulémas) sont d’accord à dire que celui (d’entre les hypocrites) qui n’a rien de la «îmân» avec lui, il est comme l’a dit Dieu le Très-Haut : «Les hypocrites seront dans le degré le plus bas du Feu»» (Majmû’ ul-fatâwâ 7/350). «(...) Même les hypocrites qui cachent leur nifâq, les musulmans accompliront sur eux la prière funéraire et ils recevront le bain funéraire (musulman) ; les règles extérieures de l’islam auront cours sur eux, comme c’était le cas des hypocrites à l’époque du Messager de. Dieu, sur lui soit la prière et la paix. Même s’il est vrai que celui qui connaît d’une personne qu’elle est hypocrite, il ne lui est permis d’accomplir la prière funéraire sur elle, comme il a été interdit au Prophète d’accomplir la prière funéraire sur celui dont il connaissait l’hypocrisie. Quant à celui dont on a des doutes quant à son état [réel], il est permis d’accomplir la prière funéraire sur lui du moment qu’il est apparemment en islam, comme le Prophète l’a accomplie sur celui à propos de qui cela ne lui avait pas été interdit et dont il ne connaissait pas l’hypocrisie (...). Mais la prière funéraire accomplie par le Prophète et les mu’min sur un hypocrite ne servira à rien à celui-ci (...) (Majmû’ ul-fatâwâ 24/287-288). Pour Ibn Kathîr, par contre, les bédouins dont il est question dans le verset suscité (49/14) «n’étaient pas des hypocrites». Dès lors, puisqu’un autre verset dit des hypocrites qu’ils «... ont dit avec leur bouche : «Nous avons apporté foi», alors que leur cœur n’a pas... apporté foi...» (Coran 5/41), ces bédouins avaient réellement apporté foi. Mais ce que ce verset 49/14 dit est que ces bédouins possédaient uniquement le minimum de foi dans leur cœur et que la foi ne s’y était pas encore suffisamment développée et profondément enracinée (cf. Tafsîr Ibn Kathîr). C’est cela dont il est question ici : «Vous n’avez pas la îmân» signifie : «Vous n’avez pas encore la îmân complète», comme l’a d’ailleurs dit explicitement la suite du verset : «La îmân n’a pas encore pénétré dans vos cœurs». On voit que, d’après cette interprétation, le terme «îmân», employé de façon inconditionnelle (mutlaqan), désigne «la îmân complète». Il s’agit d’un degré. Le vrai visage de l’islam - N°019 du 05 septembre au 05 octobre 2014 Culture JURISPRUDENCE La signification de l’innovation La Bid’a (innovation en religion) est toute croyance, ou parole ou bien action inventée après la mort du Prophète (psl) réalisée dans le but d’adorer ou de se rapprocher d’Allah, et qui ne repose sur aucune. preuve tirée du Coran ou de la Sunnah. Le prophète Mohammed (SAW) a mis en garde toute sa communauté contre l’innovation. L’innovation est de 5 types et toutes ces innovations sont un égarement, mais certaines sont pires que d’autres : 1. Al-Bid’a I’tiqadiya : Il s’agit de l’innovation relative à la croyance. C’est donc toute croyance qui contredit le Coran et la Sunnah (comme la croyance des Jahmites, Mou’tazila..) 2. Al-Bid’a Lafhidiya : Il s’agit de l’innovation relative à la parole. C’est donc toute parole qu’une personne prononce dans le but d’adorer Allah mais qui contredit le Coran et la Sunnah. Ces bédouins ne l’avaient pas encore atteint. Ibn Taymiyya écrit ainsi de la posture de l’orthodoxie sunnite à propos du croyant qui fait des péchés qu’elle « ne retire pas de façon inconditionnelle le nom [îmân] et ne l’attribue pas de façon inconditionnelle ; (mais) nous disons : « Il est mu’min à la foi incomplète » ou « mu’min faisant des péchés » ou « mu’min par sa îmân, fâssiq par sa kabîra » » (Majmû’ ul-fa-tâwâ 7/673). Il en est de même du terme «mu’min» : An-Nawawî écrit : «L’approbation («tasdîq») constitue [avec l’adhésion – «iltizâm»] le premier degré de la foi ; ceci implique pour la personne qu’elle est entrée dans la foi, mais non pas qu’elle en ait nécessairement réalisé tous les degrés ; tant qu’on est à ce stade on n’est pas appelé «mu’min» de façon inconditionnelle» (Shar’h Muslim, 1/147), car cela désigne : «le mu’min parfait». Ceci concerne les termes «îmân» et «mu’min». Par contre, on peut employer seuls les noms «islâm» et «muslim» sans qu’ils désignent «l’islâm complet» et le «muslim parfait» (car il faut savoir que si, comme nous venons de le voir, le nom «islâm» désigne parfois «la conversion et la pratique extérieures» seulement, il désigne aussi, d’autres fois, «l’islâm complet» et englobe alors également la foi et la pratique intérieure : nous allons le voir. 3. Al-Bid’a Badaniya : Il s’agit de l’innovation relative à l’action du corps. C’est donc toute action du corps effectuée. dans le but d’adorer Allah mais qui contredit le Coran et la Sunnah. 4. Al-Bid’a Maliya : Il s’agit de l’innovation relative aux biens. C’est donc tout bien (argent...) que la personne dépense dans le but d’adorer Allah dans une chose qui contredit le Coran et la Sunnah. 5. Al-Bid’a Tarkiya : C’est lorsqu’une personne délaisse une chose en religion ou bien une chose permise (Moubah) dans le but d’adorer Allah, comme le fait de délaisser le ma- immédiatement, en B.b.). B.b) soit chacun de ces deux termes est employé pour désigner son sens complet : dans ce cas, chacun de ces deux termes, « islâm » et « îmân », désigne la même chose que ce que l’autre désigne (humâ mutassâwiyân). Un verset coranique dit ainsi : « Ils te font la faveur qu’ils sont entrés en islâm. Dis : « Ne faites pas la faveur sur moi de votre islâm ; mais plutôt Dieu vous fait la faveur de vous avoir guidé vers la îmân, si vous êtes véridiques » » (49/17). Un autre verset dit : « Nous avons fait sortir les mu’minûn qui s’y trouvaient. Nous n’y trouvâmes alors rien qu’une maisonnée de muslimûn» (51/35). (Voir entre autres Al-Muhallâ, mas’ala n° 75.) Un autre verset encore dit : «Le «dîn» auprès de Dieu est l’islam» (Coran 3/151). Il s'agit ici de la question de manger de la viande dans l’intention d’adorer Allah par cet abandon. Donc nous pouvons diviser l’innovation en 2 catégories : 1) Koubra (grande innovation) 2) Soughra (petite innovation). On peut également diviser l’innovation de la manière suivante : 1) Moukafira (l’innovation qui constitue une mécréance) 2) Moufassiqa (l’innovation qui ne constitue pas une mécréance). Quand il est dit que l’adhésion à l’islam sera la cause du salut dans l’au-delà, il ne s’agit sûrement pas d’un islam prononcé du bout des lèvres sans que ne l’accompagne aucune foi dans le cœur ; il s’agit, tout au contraire, de l’islam complet – c’est-à-dire de corps et de cœur – ; dès lors, cela revient à la même chose que «îmân». Parfois encore, les termes «îmân» et «islâm» sont à appréhender dans un sens figuré : Le terme « îmân » peut ainsi désigner : « la forte empreinte de la foi », ou : « de nombreux musulmans ». Ainsi, une interprétation du Hadîth « Le îmân se réfugiera à Médine » (al-Bukhârî 1777, Muslim 147) est qu’il y est question de l’époque où surviendront de grandes difficultés. Ou enfin de cette façon : 1) Moukhrij Minal Milat (l’innovation qui fait sortir de l’islam...) 2) Ghayr Moukhrij Minal Milat (l’innovation qui ne fait pas sortir de l’islam). Pour résumer : Al-Bid’a Koubra (la grande innovation) est aussi appelée Moukafira (innovation qui constitue une mécréance) et Bid’a Moukhrij Mina Milat (l’innovation qui fait sortir la personne de l’islam). Cette catégorie d’innovations fait sortir son auteur de l’islam. Quant à Bid’a Soughra (la petite innovation), elle est aussi appelée Bid’a Moulfassiqa ou encore Bid’a Ghayr Moukhrij Minal Milat (l’innovation qui ne fait pas sortir de l’islam). Cette catégorie d’innovation ne fait pas sortir son auteur de l’islam. Par Salif Sanfo Source : Qawloul Moufid Fi Addilati Tawhid. – Il est possible que le terme « îmân » désigne ici « l’empreinte de la îmân » : c’est-à-dire qu’en ces temps-là, dans les pays musulmans aussi, la foi aura une très faible empreinte, et elle n’aura d’empreinte conséquente qu’à Médine. – D’après ‘Alî al-qârî, le terme « îmân » signifie ici : « les gens de la îmân » (cf. Mirqât ul-mafâtîh 1/234). Quelle que soit l’interprétation reconnue, il est à noter en passant que le lieu ici concerné pourrait être non pas seulement Médine mais aussi ses environs, c’est-à-dire la Mecque ainsi que la région où se situent ces deux cités ; ceci correspondrait alors à l’autre hadîth où on lit : « Le « dîn » se réfugiera au Hedjaz » (at-Tirmidhî 2630) (cf. Mirqât ul-mafâtîh 1/234, 246). (Cliquez ici.) Pareillement, le terme « islâm » peut signifier parfois : « l’ensemble des musulmans ». C’est avec ce sens qu’il se comprend dans cette parole de Sa’d ibn Abî Waqqâs : « J’ai été pendant sept jours le tiers de l’islâm » (al-Bukhârî 3521) ; il voulait dire : « le tiers des musulmans alors. « Existant », c’est-à-dire que, selon sa connaissance, ou en tant que parmi les hommes majeurs et libres, il était l’une des trois seules personnes à avoir alors embrassé l’islam. Wallâhu A’lam (Dieu sait mieux). Rassemblé par Ali T. Le vrai visage de l’islam - N°019 du 05 septembre au 05 octobre 2014 Page 5 Entretien DR PARE YAHYA Ou le parcours d’un grand savant encore inconnu ? Le vrai visage de l’Islam reçoit pour vous l’éminent savant, spécialisé en islam scientifique. Après 20 ans d’études en République Arabe Syrienne, Dr. Paré Yahya, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a regagné son pays natal afin de faire bénéficier de son savoir les musulmans et, partant, les populations burkinabé. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, nous avons revisité son parcours scolaire et estudiantin. Nous vous présentons le premier Africain diplômé de la Syrie en étude comparée, notamment sur l’adéquation sciences et Coran. Le VVI : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Dr Paré : Je loue Allah (pureté et gloire à lui), Créateur des cieux et de la terre ; détenteur des choses visibles et cachées. Je prie également sur le prophète (psl), sur sa famille et ses compagnons, qu’Allah les agrée. J’adresse le salut musulman à tous les lecteurs du journal. Je suis Docteur Paré Yahya, appelé en Samo Lawamangui, fils de Hamid. Je suis né dans la province du Nayala. À l’âge de six ans, il y a eu un recrutement obligatoire des enfants pour l’école primaire de la région. J’ai été parmi ces élèves où j’ai fini le primaire en 1970. C’est la même année que j’ai commencé les études primaires en arabe. En trois ans, j’ai obtenu mon certificat d’études primaires en arabe. Et la troisième année, j’ai commencé à enseigner en tant que maître. Expliquez-nous un peu l’obtention de votre certificat arabe en trois ans ? Quand j’étais au CP1, le maître trouvait que mon niveau était un peu au-dessus des autres. Il m’a fait passer directement en classe de CE1. La deuxième année fut la classe de CE2. La troisième année fut la classe de CM1, là aussi. L’enseignant m’a fait passer en classe de CM2 après la première composition. Le maître a trouvé que je pouvais prendre part au certificat. C’est ainsi que j’ai obtenu mon certificat d’études primaires en 1973. Et la suite ? L’on a voulu que je sois un maître. J’ai refusé parce que mon âge ne me permettait pas d’enseigner ; j’étais très jeune. J’avais envie de continuer. Je me suis retrouvé à Ouaga pour le secondaire à la Medersa centrale en 1974. Beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Je n’ai pas pu bien étudier comme je voulais. Qu’est-ce qui s’est passé ? Il y avait des bourses égyptiennes à l’époque. En cette année, j’étais le troisième burkinabé à avoir été désigné pour une bourse. Malheureusement, c’est quelqu’un d’autre qui a pris ma place, chose qui m’a découragé pour la suite. Parce que j’ai abandonné les études juste l’année qui a suivi. J’ai fait deux ans sans étudier et en 1977, j’ai entrepris un voyage sur la Côte d’Ivoire, je suis revenu au Burkina avant de repartir pour le Togo et le Cameroun. J’étais devenu un aventurier. Mais l’aventure ne me convenait toujours pas, il y avait un manque. J’ai eu un peu d’argent et je me suis marié quand j’avais 21 ans. Je me suis retrouvé à Bobo où j’étais devenu couturier. Mais je disais à ma femme que je voulais reprendre mes études. J’ai été mis sur les rails des études par un ami de longue date qui a été étonné de me voir tailleur et marié. On a décidé ensemble que je parte à l’extérieur poursuivre. Je suis rentré à Tougan pour une année d’études auprès d’un savant, histoire de renouer avec les études. Un peu après, j’ai pris un vol pour la Syrie sans bourse, en 1982. Votre cursus estudiantin ? Arrivé en Syrie, je ne comprenais pas la langue, mon arabe ne me permettait pas de m’en sortir. Je me suis inscrit dans un institut « Fath Islami ». Je vous dis qu’on m’a demandé mon nom en arabe sans que je puisse répondre. C’est un Malien, du nom de Coulibaly, qui comprenait très bien l’arabe, qui a donné mon nom à l’enseignant. En classe, je ne comprenais pas. grand-chose à cause de la langue, c’est encore mon frère Coulibaly qui m’expliquait les cours. Malgré tout, je suis passé en classe supérieure tandis que Coulibaly redoublait. Nonobstant cela, mon ami ne m’a pas lâché, il a continué à m’encadrer l’année qui a suivi. Donc, il a été patient avec moi avant que je ne commence à comprendre mieux la langue. Qu’est-ce qui peut expliquer que votre encadreur redouble tandis que vous passez en classe supérieure ? Je crois que ce sont les matières scientifiques qui m’ont fait profiter et mon ami Coulibaly n’aimait pas trop ces matières. Par conséquent, je suis le premier burkinabé à finir mes études à « l’Institut Fath islami » couronné d’un diplôme après 7 ans. Quel a été la suite ? Notre établissement était privé ; et le règlement interdisait aux sortants de continuer leur cursus dans les établissements supérieurs publics. Mais il y avait une représentation en Égypte ; c’est ainsi que l’institut payait mon billet d’avion chaque année pour que j’aille poursuivre mes études. Études en Égypte y compris toutes les charges possibles ; ma famille, bien qu’elle soit restée en Syrie, était également prise en charge par l’institut. Cela a duré 7 ans jusqu’à la création en Syrie d’une succursale de l’université Al-Azhar, à Damas. Je suis retourné dans cette université en Syrie après l’obtention d’un diplôme en Tafsīr (exégèse du Coran). J’ai fait le magistère. Et après le magistère ? Parlant un peu le français, j’ai travaillé à l’ambassade de France comme interprète pour les Français qui arrivaient de France. Ce fut dans les années 1991 jusqu’à mon départ de la Syrie. Le plus grand profit que j’ai obtenu, c’est à travers un journal « Science et la Vie », où les idées scientifiques étaient détaillées. À chaque fois, de nouvelles idées paraissaient dans ce journal. À mon niveau, je voyais des versets coraniques en parfaite adéquation avec ces idées scientifiques, d’où mes recherches et mon engouement pour la science. Le déclic est donc parti de là ? Dès lors que je me suis décidé à faire des... Recherches, il fallait un diplôme pour attester ma compréhension du Coran par les faits scientifiques. Si bien que cela n’a pas été chose facile puisque mes professeurs ont failli même me rejeter. Et pendant ma soutenance, presque tout le monde était contre moi. Tout simplement parce que je disais des choses que les Arabes ne comprenaient pas, notamment quand j’ai dit qu’il y aura un tremblement de terre dans la région arabique. Tous ces dires, c’est pendant votre soutenance ? Oh que si, devant mes grands professeurs. Bien que certains fussent contre ce que je disais, j’ai été fait docteur en Sciences Islamiques. Quelle différence y a-t-il entre un doctorat en sciences islamiques et les autres ? Mon doctorat est différent des autres parce qu’il expérimente, il approuve et sent les choses de la vie par le Coran en conformité avec la science classique, tandis que les autres doctorats, quels qu’en soient les domaines, restent. littéraires « Dire ce qui a été dit et ça s’arrête là ». Malgré ce diplôme, les Burkinabè ne vous connaissent pas. Vous passez inaperçu et ce travail gigantesque ne profite pas au francophone. Cela a commencé depuis. J’ai traduit ma thèse en français que j’ai envoyée au CERFI pour correction depuis la Syrie en fin 2001 début 2002. Je n’ai pas eu de suite. Votre thèse en arabe faite en livre a-t-elle été publiée afin que les gens prennent connaissance de vos analyses scientifiques ? Bien sûr, mais en Syrie. L’État syrien, après avoir reconnu que c’est un document de valeur, donna l’ordre pour sa publication. J’ai été reçu par le premier ministre de l’époque, en la personne de Mahmoud Zohri. Au ministère de l’information, il est ressorti que je suis le premier africain en Syrie à éditer un document de ce genre, un livre scientifique. La Syrie est un pays que vous connaissez bien, aujourd’hui en instabilité politique ? Avez-vous un commentaire à faire ? C’est très simple : ils se sont détournés du rappel de Dieu. Maintenant, il se trouve qu’ils ont abandonné l’Islam pour s’accrocher à la vision matérialiste et impérialiste du monde. Pourquoi ces États se disant musulmans s’entretuent ? Ces États musulmans vont continuer à s’entretuer s’ils ne reviennent pas à l’Islam par les actes. D’aucuns disent que c’est un conflit irano-saoudien ou chiite-sunnite ? C’est une question de leadership, mais je trouve que c’est aussi une question d’ignorance des textes religieux. Ils se tuent pour avoir l’hégémonie idéologique parce que chacun estime qu’il détient la vérité. Et étant les puissances de la région, chacune d’elle veut avoir un contrôle sur le reste des pays musulmans. Dieu est clair dans le Coran : « Appelle les gens dans le chemin d’Allah avec sagesse et une bonne exhortation… » Le combat aujourd’hui doit se faire par les arguments intellectuels et de la manière la plus courtoise possible. L’un ou l’autre doit pouvoir être à l’exemple du Coran ou du prophète (psl), ne pas semer le désordre partout. Le sunnite dit que Tout ce que le prophète (psl) a fait, il se contente de ça et en fait son mode de vie, tandis que le Chiite exige qu’il faut rétablir la vérité sur le Calife Ali, étant donné que son droit a été bafoué. Est-il permis de se tuer en tant que musulmans ? C’est même interdit ; le bon musulman ne fait pas de mal à une fourmi, n’en parlons pas de tuer un être humain. Nous exhortons tout le monde à faire confiance à l’Islam, c’est une religion d’amour et de paix. De nos jours, il y a un groupe de djihadistes en Syrie et en Irak qui veut installer un Califat où ils ont chassé des minorités yazidies et autres chrétiens de l’Irak, beaucoup ont été tués. Ils ne sont pas à l’exemple du prophète (psl). Le prophète n’a jamais combattu quelqu’un parce que la personne ne pense pas comme lui. Que faut-il aux musulmans pour redevenir maîtres du monde comme ils ont été par le passé ? Il faut impérativement que les musulmans reviennent sur le vrai Islam. Comment voyez-vous nos savants au Burkina, docteurs ou pas ; sont-ils... Scientifiques ou littéraires ? À mon sens, ils sont presque tous littéraires comme dans les pays arabes. Qu’ils le veuillent ou pas, l’avenir de l’Islam est dans la science. Il y a ceux qui trouvent qu’il faut prier et s’adonner aux œuvres islamiques parce que le monde n’est qu’éphémère. Par conséquent, vouloir faire des études pour devenir physicien ou pilote n’est pas important ? C’est leur droit de penser ainsi. Moi, je ne vois pas les choses de la sorte. Mes deux filles ont fait la médecine et elles officient aujourd’hui à l’hôpital Yalgado et dans les cliniques, mais elles sont bien musulmanes et ont une bonne compréhension de l’Islam. L’Islam encourage vivement le travail intellectuel comme tout autre travail professionnel. Avez-vous quelque chose à ajouter ? C’est de remercier votre Journal et vous remercier également. Qu’Allah soit satisfait de votre persévérance. Entretien réalisé par AROUNAN GUIGMA Le vrai visage de l’islam - N°019 du 05 septembre au 05 octobre 2014 Page 7 AMADO BOUDA, MUSULMAN CONVERTI « Un musulman qui ne connaît rien du Coran est comme une coquille vide. » La Ligue burkinabè pour la lecture et la mémorisation du Saint Coran (LIBULMESCO) est une association qu’on ne présente plus. Pionnière dans le domaine de la vulgarisation du livre saint, elle est animée par des gens bien dévoués à la cause de l’Islam. En plus de l’emblématique « Kara-samba », il y a Amado Bouda. Animiste de naissance et aujourd’hui musulman convaincu, au service de l’islam. Nous l’avons rencontré pour parler de lui et de la LIBULMESCO. Par Arounan Guigma Le VVI : Comment êtes-vous devenu musulman ? Amado Bouda : Je suis né à Poa. J’y ai fait mes études primaires. Je suis le fils d’un petit chef de village du département de Poa. Juste après l’entrée en sixième, je suis allé au lycée départemental de Koudougou. C’est là que j’ai découvert l’islam. En avril 1989, je me suis converti. Ce fut également la période de naissance de l’AEEMB, j’ai commencé à y militer. J’ai été le président de section au niveau du... Lycée départemental de Koudougou. Juste après le Baccalauréat, je suis venu à l’Université de Ouagadougou. À vous entendre, vous n’étiez pas musulman. Parlez-vous de votre vie antérieure à l’Islam et ce qui a motivé votre conversion ? Je disais tantôt que mon père est le chef du village de Bogo, faisant partie du département de Poa. Comme tout fils d’animiste, on a fait tout ce qui devait être fait : les fétiches, scruter l’avenir par les cauris, je m’y connais un peu. Maintenant, à mon entrée en sixième, comme Dieu sait la destinée de tout un chacun, il a fait en sorte que la famille qui devait m’accueillir fût musulmane à travers la personne de l’Imam Ousmane Zongo, qui est un oncle à moi. Dans la force divine, lors d’un ramadan empreint de ferveur où tout le monde s’affairait à prier Dieu, je trouvai cela mystérieux et je lui fis part de mon intention de me convertir. Au lycée, quand j’ai vu une affiche de l’AEEMB, je me suis dit, voilà une structure où je peux militer et apprendre quelque chose. C’est au Contact de cette association que j’ai commencé à comprendre réellement l’Islam. Ma foi a été raffermie au contact de l’AEEMB puis du CERFI et je leur rends hommage. Vous ne vous êtes pas limité au simple apprentissage puisque, aujourd’hui, vous dispensez un enseignement en Islam. Dieu est grand. Tout d’abord, l’être humain doit remercier Dieu pour le choix qu’il lui a permis. La même soirée de ma conversion, je suis allé à la mosquée avec mon oncle qui était d’ailleurs l’imam. Il récitait des versets dont je ne connaissais ni ne comprenais la signification. Déjà à l’école, j’avais un esprit scientifique de l’Islam très poussé. Je me suis dit que prier c’est parler avec Dieu. Comment se fait-il que je prie et que je ne sache pas ce que je dis ? Cette question, je me la suis toujours posée jusqu’au jour où j’ai vu l’affiche du CERFI concernant l’apprentissage à travers des cours d’arabe au lycée. J’ai saisi cette occasion et chaque jeudi j’y apprenais avec ce très bon professeur, en la personne de monsieur. Poussy, qui était officiellement employé au lycée municipal de Koudougou. Ce fut un très bon professeur à qui je rends hommage. J’ai donc appris le Coran et je le partage avec les autres. Pour l’enseignement du Coran, cela a débuté dans les années 1999-2000. À cette époque, j’ai connu la famille Diawara par l’intermédiaire de leur fille Seki Diawara et avec cette famille très pieuse, j’ai continué à enseigner le Coran jusqu’à l’arrivée de Karasamba. Son arrivée a renforcé l’amour du Coran dans mon cœur. Quel est le rapport qui vous lie à la famille Diawara et à la Libulmesco ? Comme je le disais tantôt, toute chose relève du sabab (cause), et le sabab ici, c’est la famille Diawara et le Coran par l’entremise d’un frère cerfiste qui m’a mis en contact avec la sœur Seki Diawara, une des filles de Papy (ndlr : Dr Diawara) qui souhaitait lire le Coran. Entre-temps, nous fûmes obligés d’arrêter. Puis un jour, elle me fit savoir que son père souhaiterait qu’on poursuive la lecture du Coran. C’est ainsi que j’ai commencé jusqu’à l’arrivée de Karasamba et Papy m'a recommandé d’aider Karasamba dans cette belle œuvre. Je considère Papy comme père et je profite de votre tribune pour le saluer. Je prie Dieu pour lui afin que les choses se perfectionnent afin que la Libulmesco s’institutionnalise. Comment est née l’idée de la Libulmesco ? Je peux dire qu’il y a des gens qui sont mieux situés pour évoquer la naissance de la Libulmesco ; il s’agit, bien entendu, de Karasamba et Papy Diawara. On lisait dans un cadre informel jusqu’à l’arrivée de Karasamba où l’on a ouvert grandement les portes pour accueillir plus de monde. Tout est parti de là. Qu’est-ce qui se fait exactement au sein de la Libulmesco ? Comme son nom l’indique, c’est la Ligue burkinabé à la lecture et à la mémorisation du saint Coran. C’est un lieu d’encadrement de l’Islam. C’est beaucoup plus qu’une école. Si j’avais été au parfum des choses dès le début, j’aurais préféré une école. Il y a également le Tafsir du Cheick Démé en période de ramadan. Personnellement, je pense qu’il faut que l’on aille au-delà de ces activités. Pour un profane, quelle importance y a-t-il à apprendre à lire le Coran ? Le Coran, c’est le livre des musulmans, révélé par Dieu au prophète Mohammed (SAW). Tout musulman doit l’apprendre et en avoir une bonne compréhension. Un musulman sans le Coran, c’est comme une coquille vide. Pouvons-nous savoir quelle différence existe-t-il entre l’initiation à la lecture du Coran, la psalmodie et l’exégèse du Coran ? À l’époque du prophète (SAW), ses compagnons étaient en majorité des Arabes, donc ils comprenaient la langue du Coran. Parmi eux, il y avait ceux qui lisaient et ceux qui ne savaient pas lire. Le deuxième groupe apprenait le Coran de la bouche du prophète (SAW) : non seulement sa lecture mais sa compréhension. De nos jours, par la volonté de Dieu, l’Islam existe partout dans le monde. C’est dire que l’Islam est allé au contact des gens non... arabes. Pour apprendre le Coran, il faut s’alphabétiser en arabe, qui est l’initiation. Cette initiation va vous permettre de lire le Coran. Ensuite viendra l’étape du Tajwid (ou la psalmodie), où on apprendra réellement à l’élève la diction du prophète (psl). Cette méthode vous permet de prononcer avec exactitude la diction. L’exégèse, c’est l’apprentissage du sens apparent et caché des versets du Coran. La prière dans une autre langue que la sienne est-elle propice pour faciliter la communication avec l’Être suprême ? Je l’ai dit, il ne faut pas qu’on fasse cette erreur de vouloir lire le Coran dans une autre langue lors de la prière. Le fait que nous priions dans la langue de révélation du Coran a été un instrument de préservation efficace du Coran. De cette manière, quand je dis au cours de la prière « Bismillâhir-Rahmânir-Rahîm », c’est exactement la manière dont le prophète (psl) l’a récité. Le musulman doit être fier d’appartenir à une communauté où le livre de référence a été préservé à. La syllabe prête. Maintenant, il lui faut apprendre à comprendre son livre. Il lui faut se battre pour avoir une maîtrise parfaite de la grammaire arabe, du vocabulaire afin de comprendre ce livre. Ceux qui ont la volonté vont s’inscrire à des instituts spécialisés pour arriver à une compréhension du livre saint de l’Islam. L’arabe est une langue comme le français, le chinois. Il faut l’apprendre. Je reviens pour dire qu’à la Libulmesco, tous les âges sont concernés par les cours de lecture du saint Coran. Mais à notre niveau, nous avons un autre programme pour la jeunesse, notamment des cours de samedi qui regroupent les jeunes qui veulent parfaire leur connaissance du Coran. Sinon, la plupart du temps, ce sont les personnes adultes qui n’ont pas eu à apprendre à leur jeune âge qui viennent beaucoup. De la création à nos jours, peut-on avoir une idée sur le nombre d’élèves inscrits au sein de la Libulmesco et le nombre de ceux qui ont déjà obtenu des parchemins sur le Coran ? Je préfère que l’on renvoie cette. Statistique à Karasamba, c’est lui qui pourra fournir plus d’informations concernant la question. Seulement, le constat est que depuis la création de la structure, on peut compter des milliers de personnes passées par la Libulmesco. Pourquoi ne pas vous organiser en tant qu’enseignants afin d’attirer l’attention des gens sur vos conditions souvent dérisoires ? Votre remarque est juste. La communauté devrait les prendre en charge. Prendre en charge consiste à revaloriser leur métier, penser à mieux les former. Votre Mensuel d’information islamique à ne pas manquer ! Je pense que la communauté devrait penser à organiser des séminaires, des stages ou à regrouper des enseignants du Coran afin d’échanger avec eux. Par ailleurs, les enseignants ont compris que c’est un sacrifice, le prophète (psl) a souffert rien que pour le Coran. Souvent, ces maîtres coraniques ont des problèmes liés au carburant. Imaginez un enseignant qui, après avoir encadré des élèves qui ont des poches bien lourdes, se retrouve sans. Carburant. Quels sont les faveurs et les avantages de celui qui apprend à lire le Coran ? Dieu dit qu’il a envoyé ce livre qui est une explication à toute chose. La compréhension profonde de ce livre permet de justifier l’ambiguïté dont fait l’objet notre monde. Le Coran est un remède contre les turpitudes de cette vie. En dehors de cet aspect, lorsqu’un apprenant prononce une lettre d’un mot du Coran, il a dix bénédictions comme mérite. Imaginons sa lecture en entier, c’est extraordinaire. Le Coran fait du musulman un bon citoyen. Avec le Coran, l’on est gagnant. C’est de la même manière que je réponds à la question sur la non-violence de l’Islam ; maintenant, si des gens sont violents, les causes sont ailleurs. J’interpelle les enseignants du Coran de ne pas seulement se limiter à enseigner la lecture du Coran aux apprenants. Mais ils doivent aussi leur enseigner la compréhension des versets et leur contexte de révélation. Presque l’ensemble des fidèles dans une mosquée ne comprennent pas ce que dit l’Imam. pendant la prière. Donc, il y a beaucoup à faire. Qu’est-ce qui fait que les musulmans refusent d’être à l’image du prophète (psl), un homme d’amour, de tolérance, de compassion et de justice ? L’une de nos préoccupations, c’est que dans nos pays africains, notamment au Burkina Faso, les armes ne sortent pas, mais l’on a l’impression qu’il y a plusieurs sortes d’islam étant donné que les musulmans se marginalisent entre eux. Chaque musulman doit s’approprier la vraie connaissance de ce livre pour mieux comprendre, avoir une bonne compréhension des choses. N’oubliez pas que le Coran reste à l’usage du malfaiteur comme du bienfaiteur et chacun l’utilise pour ses fins. Par Arounan Guigma Le vrai visage de l’islam - N°019 du 05 septembre au 05 octobre 2014 Page 9 Faits et gestes VILLAGE DE BOULKON Du matériel sanitaire pour les habitants L’Association pour la promotion de la santé en milieu rural (APSMR), depuis sa création, ne ménage aucun effort pour venir en aide aux populations nécessiteuses des zones les plus reculées du Burkina Faso. Le samedi 30 août 2014, ce sont les habitants du village de Boulkon, dans la commune d'Arbolé, qui ont accueilli les membres de cette association. Ils sont venus recevoir des conseils ayant trait à la propreté sanitaire et des mesures de prévention contre le paludisme. L’association leur a également fait don de kits et de médicaments. Les activités de l’Association pour la promotion de la santé en milieu rural ont débuté le vendredi 29 août 2014. Les membres ont organisé une journée de salubrité, qui a permis de rendre propres les locaux du dispensaire. La journée du samedi a été consacrée à la remise d’un kit de deux cartons contenant des produits pharmaceutiques contre le paludisme, deux lits d’hospitalisation et des accessoires sanitaires. Ils ont aussi remis du matériel de propreté, qui consistera à rendre sains les locaux de la maternité et du dispensaire. Pour le président Oumar Tiemtoré, en ce jour 30 août 2014, « l’APSMR renoue avec ses principes qui sont d’œuvrer pour la santé des populations ». Il a tenu à saluer Sa Majesté le roi Karfo, le président de l’APSMR Oumar Tiemtoré, maire de la commune d’Arbinda et ses conseillers municipaux, le premier responsable du centre de santé et ses collaborateurs, les religieux et les populations ainsi que les villages environnants. « Ce n’est qu’une partie remise, le meilleur est à venir », a-t-il promis. À leur tour, les habitants par leurs autorités ont tenu à saluer l’acte posé par l’APSMR. Le représentant de Sa Majesté le roi Karfo, les autorités municipales et religieuses ont tous salué les heureux donateurs pour leur saine vision. Avant de prendre congé des habitants, ils ont procédé à une visite des locaux de la maternité. Aux imperfections constatées sur les lieux, le président de l’association a promis d’apporter les corrections appropriées. Par AG Page 10 Le vrai visage de l’islam - N°019 du 05 septembre au 05 octobre 2014 Faits et gestes SOLIDARITÉ El Hadj Démé fait don de verres correcteurs à deux associations El Hadj Démé est le directeur d’Art Technology, une entreprise située à Bilbalogo, côté sud du mur du lycée Marien N’Gouabi. De ses relations extérieures, celui-ci a reçu des verres correcteurs de seconde main. Philanthrope qu’il est, il a décidé de remettre ces verres correcteurs à l’Association Arahma et à Secours islamique afin qu’elles les distribuent aux nécessiteux. La fondation Arahma, connue pour ses caravanes au profit des plus pauvres, et Secours médical islamique sont connus pour leur investissement dans la promotion de la condition sanitaire des populations. C’est au vu et au su de leurs engagements que le premier responsable d’Art Technology a décidé de leur offrir 166 verres correcteurs pour qu’ils soient remis à ceux qui sont réellement dans le besoin. « Nous sommes très heureux de cette remise et nous remercions El Hadj Démé pour cette considération, vu qu’il y a tant d’associations et que son choix s’est porté sur nous. C’est un sentiment de joie. Nous allons faire en sorte que ces verres soient mis entre... » « Les mains de qui de droit » a promis le président de l'Association pour la Solidarité, la Paix et le Développement. Des plants sous terre Les militants de l’Association pour la Solidarité, la Paix et le Développement ont procédé à un reboisement dans l’arrondissement 10 de Ouagadougou. Nous vous livrons le contenu du message du président dudit association. Excellence Monsieur le ministre d’État chargé des affaires à la présidence du Faso et secrétaire exécutif national du CDP, parrain de la cérémonie, Monsieur le maire de l’arrondissement 10 de la ville de Ouagadougou, co-parrain de la cérémonie. Camarades membres de l’Association pour la Solidarité, la Paix et le Développement, Mesdames, Messieurs, Depuis un certain temps, il est de plus en plus question de reboisement tout azimut. C’est la nouvelle donne à laquelle nous sommes habitués à chaque saison hivernale. Nous nous réjouissons de cette prise de conscience des uns et des autres à reverdir le Burkina. L’Association pour la Solidarité, la Paix et le Développement, Développement (ASPD) est heureuse de faire partie des personnalités morales et physiques qui pensent que « celui qui plante un arbre avant de mourir n’a pas vécu inutilement ». Cette activité est la deuxième après la remise de matériel aux volontaires adjoints de sécurité depuis la création de notre association et nous avons trouvé qu’il est de bon ton de penser à la conservation et à la protection de l’environnement par cette plantation d’arbres. Nous avons choisi cette activité parce que l’expansion de la ville de Ouagadougou, chacun ARHAMA. Boukari Kouanda, un des membres, laissa le secrétaire de Secours islamique remercier El Hadj Démé et voulant un logement, est la principale cause locale de déboisement de la flore dans notre pays. À cela, nous ajoutons la coupe abusive du bois et la divagation des animaux. C’est pourquoi il est impératif de travailler à redonner un poumon à la ville de Ouagadougou. Cela pour résorber, un tant soit peu, les gaz à effet de serre qui polluent notre environnement. Nous avons Décidé de planter 150 arbres tout le long de cette avenue Arzouma OUEDRAOGO. Notre action est infime, nous le savons, mais nous voulons par ce simple geste inviter la population burkinabè, prise individuellement, à poser l’acte utile en plantant un arbre. Toute chose qui contribuera à faire reculer le désert et à aérer notre espace de vie. Car, le reboisement consiste simplement à remettre des plants d’arbres sur un terrain qui a été déboisé. C’est une opération qui consiste à restaurer ou créer des zones boisées ou des forêts qui ont été supprimées. Excellence Monsieur le ministre d’Etat chargé des affaires à la présidence du Faso, le donateur, El Hadj Démé Allah, qui est le facilitateur de tout, a remercié les deux associations pour avoir compris l’esprit de son geste. Tout en souhaitant une bonne collaboration, il a remercié la société Optique 2000 qui est le donateur depuis l’Europe. Par A.G. et secrétaire exécutif national du CDP, parrain de la cérémonie. Monsieur le maire de l’arrondissement 10 de la ville de Ouagadougou, co-parrain de la cérémonie, camarades membres de l’Association pour la Solidarité, la Paix et le Développement, mesdames, messieurs, Si les hommes coupent des arbres, c’est souvent pour répondre à un besoin de court terme, notamment l’amélioration de leurs conditions de vie. En replantant des arbres, ils redonnent la vie et améliorent leurs conditions de vie sur le long terme. Il faut donc éviter que les jeunes arbres plantés soient une nouvelle fois coupés à cause notamment des difficultés socio-économiques des populations locales. Nous demandons aux populations riveraines de nous aider à protéger les jeunes arbres pour qu’ils grandissent et profitent à la population tout entière. Nous ne pouvons pas terminer notre mot sans dire un grand merci à la population qui a accepté que nous puissions planter des arbres ici. Nous disons merci au maire de l’arrondissement 10, monsieur. Basile KABORE qui est notre co-parrain. Il a déterminé le terrain pour nous et nous a aidés avec les plants. Nous disons enfin un grand merci au ministre d’État, monsieur Assimi KOUANDA, Secrétaire Exécutif du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP). Nous souhaitons que les arbres que nous allons planter aujourd’hui vivent avec l’aide des populations riveraines et puissent profiter aux générations futures. Je vous remercie. Le vrai visage de l’islam - N°019 du 05 septembre au 05 octobre 2014 Page 11 Faits et gestes SEMINAIRE DE FORMATION DES ENSEIGNANTS DU CERFI La contribution de l’enseignant musulman en débat C’est sous le thème : « Les 25 ans du CERFI, quelle contribution de l’enseignant musulman » que les enseignants venus de divers horizons du Burkina Faso se sont retrouvés. L’occasion était bien choisie pour faire le bilan de l’apport des enseignants dans le combat contre l’ignorance au Burkina. Au total, 305 enseignants ont répondu présent à l’appel. En rappel, le Cercle d’études et de Recherches en formation islamique (CERFI) a fêté ses 25 ans d’existence cette année. Saisissant cette occasion, la cellule des enseignants musulmans, en tant que cellule technique du CERFI, chargée de la formation, est en train de réfléchir sur le rôle qu’elle a joué durant ces 25 ans. « Quelle a été la contribution de la cellule en matière de formation et quelle doit être sa contribution dans les années à venir ? », voilà la grande équation que les enseignants ont résolue, selon l’imam Abdoul Aziz Kabré, conseiller pédagogique et secrétaire permanent de la cellule des enseignants musulmans. Les objectifs de ce séminaire étaient d’abord de mobiliser les enseignants musulmans pour la cause de l’Islam de façon générale, puis qu’ils soient fiers d’être musulmans et travaillent pour la promotion de cette religion. « Nous voulons les outiller nécessairement pour qu’ils soient effectivement capables de jouer leur rôle de formateurs », a ajouté l’imam Abdoul Aziz Kabré. Si l’enseignant n’a pas de moralité, il va enseigner des choses qui ne sont pas bénéfiques aux enfants, a-t-il poursuivi. Il faut donc les outiller pour que leur enseignement soit correct et utile. Le séminaire était aussi une occasion de retrouvailles entre les enseignants. « Nous avons des personnes venues de tous les coins du Burkina. Donc avec ce frottement, il y aura une fraternisation entre les uns et les autres ; c’est ce que nous recherchons », a dit l’imam Abdoul Aziz Kabré. La cellule qui est un bureau de quatre membres dit avoir atteint ses objectifs car, comme convenu, 305 enseignants ont effectivement pris part à ce séminaire. Par AG « Le Regard » Le prochain nom de votre journal Voilà deux ans que le mensuel d’informations islamiques est dans vos kiosques. En deux ans, nous avons reçu des critiques, des suggestions dans le but d’améliorer le contenu de votre journal pour vous satisfaire davantage. Nous vous sommes très reconnaissants pour cette marque d’attention et de confiance. À Allah, qu’il plaise de vous en récompenser par le bien. Toujours dans cette dynamique d’amélioration, il nous plaît de porter à votre connaissance le changement très prochain de la dénomination de votre journal. Désormais, le Vrai Visage de l’Islam s’appellera Journal « Le Regard ». Outre ce changement, et ayant pris acte de vos suggestions, le contenu également va connaître une légère modification. C’est le lieu ici de réitérer nos remerciements à tous les lecteurs et de vous prier de continuer de nous apporter vos critiques et suggestions. La Direction Page 12 Le Vrai Visage de l’Islam - N°019 du 05 septembre au 05 octobre 2014 Le sermon du mois Le viatique du candidat au hadj Nous vous proposons ce que nous supposons être le meilleur sermon du mois. Nous vous préposerons désormais le sermon qui a le plus cadré avec l’actualité. Pour ce numéro, nous vous proposons le sermon de l’Imam Ouédraogo Abdallah, Imam de la mosquée Nouroullah située à la Patte d’Oie. Nous louons Allah (Pureté et gloire à Lui) et prions sur le prophète (psl), sur sa famille et ses compagnons. Allah a fait de nous des musulmans, ceux qui lui sont exclusivement soumis dans sa volonté. Cela est une grâce de sa part. J’atteste qu’il n’y a de dieu qui mérite d’être adoré sauf Allah et j’atteste également que Mohammad est son serviteur et son envoyé. Allah a institué le pèlerinage pour les musulmans comme le cinquième pilier de la foi en Islam. Il est obligatoire pour tous les musulmans remplissant les conditions de son accomplissement, notamment les moyens financiers et physiques nécessaires pour effectuer le déplacement et de quoi mettre sa famille à l’abri du besoin pendant son séjour en terre sainte. Avant d’effectuer le hadj proprement dit, le fidèle musulman doit s’assurer d’avoir posé un certain nombre d’actes. Il peut enlever des millions pour le voyage, il n’est pas compliqué d’enlever 50 000 F pour un maître pour un apprentissage. Sixièmement, le pèlerin qui part au hadj pour le pèlerinage doit se consacrer exclusivement aux rites plutôt que de poursuivre les choses mondaines. Aller au pèlerinage. signifie se consacrer aux affaires cultuelles du hadj. Il serait malheureux que ce voyage spirituel se transforme. Il doit se repentir de ses péchés. Ceux qui commettent des actes répréhensibles doivent définitivement arrêter de s’adonner à ces pratiques avant le pèlerinage. Ce repentir signifie prendre une résolution ferme de ne plus revenir sur les mauvaises actions. Deuxièmement, le candidat au hadj doit s’acquitter de ses dettes. On ne doit pas aller au hadj en ayant des dettes. Troisièmement, c’est de chercher le pardon et l’agrément de nos géniteurs s’ils sont vivants. Quatrièmement, c’est l’accord et l’agrément que la femme doit avoir de son mari avant d’effectuer le hadj. Cinquièmement, c’est d’avoir une bonne maîtrise des rites afin de pouvoir exécuter les rituels du hadj. Septièmement, le candidat au hadj doit bien formuler son intention. Il doit éviter toute chose qui peut impacter négativement son hadj. Déjà en islam, le vol est interdit. Il l’est encore. Plus s’il a lieu à la Mecque et pendant le pèlerinage. Huitièmement, il est recommandé à un pèlerin de faire beaucoup d’invocations pour sa personne, sa famille et son pays d’origine. Sur le sol du pèlerinage, toutes les bonnes actions sont multipliées. Le pèlerin se doit d’être conscient et d’en profiter au maximum. Le prophète (psl) a dit : « Celui qui effectue quarante prières dans ma Mosquée, il sera éloigné du feu de l’enfer et il sera également écrit qu’il est un fils du paradis pendant qu’il est sur terre ». C’est pourquoi les pèlerins passent huit jours à la Mecque pour pouvoir bénéficier de ces quarante prières. Le prophète (psl) dit également : « Celui qui prie une seule prière dans ma mosquée, c’est comme s’il avait effectué cent mille prières ailleurs ». Le prophète (psl) recommanda également aux musulmans de lui rendre visite à Médine ainsi qu’à ses compagnons. Celui qui prie sur lui, Dieu lui rendra son souffle afin qu’il réponde à cette personne et il sera son témoin le jour de la résurrection. Nous Prions Allah, chers musulmans, afin que le pèlerinage soit un succès. Que les fidèles puissent effectuer le voyage dans de bonnes conditions et qu’ils retournent auprès de leurs familles en paix. Qu’Allah nous préserve contre les maux qui minent nos sociétés, à l’instar de la maladie à virus Ebola et des différents troubles susceptibles de menacer la stabilité et la quiétude des musulmans et du reste des populations. Retranscrit par Arounan GUIGMA De la bonne nouvelle ! Par la grâce d’Allah, désormais, vous pouvez consulter votre mensuel d’information islamique « Le vrai visage de l’Islam » sur votre site favori : WWW.BISSMILLAHI-BF.ORG/ Ensemble pour un Islam décomplexé au Burkina Faso Le vrai visage de l’islam - N°019 du 05 septembre au 05 octobre 2014 Page 13 Faits et gestes IVE ÉDITION DU CONCOURS NATIONAL DE MUEZZINS Radio Ridwane revalorise le rôle des muezzins Le dimanche 7 septembre 2014, les muezzins étaient nombreux dans les locaux de la radio Ridwane FM pour assister à la remise des prix aux lauréats de la IVe édition du concours national des muezzins. Comme eux, les auditeurs et auditrices de la 100.3 FM n’ont pas voulu se faire conter l’événement. Les muezzins ont vu leur travail d’appel quotidien du Hazan récompensé. Par Mouaz Ibn WARISS L’honneur est revenu à Abdoul Moumouni Ouédraogo, président du comité d’organisation, de présenter le contexte et les objectifs de ce concours national des muezzins. « …Tout d’abord, par ma voix, le comité d’organisation vous exprime ses sincères remerciements pour votre présence en ces lieux. Le concours national des muezzins vise à promouvoir, valoriser et à relever les niveaux des muezzins », a-t-il annoncé. En rappel, le concours est à sa IVe édition. L’édition présente a enregistré au total 68 candidats venus non seulement de grandes villes du pays mais aussi de provinces lointaines. Après la phase de présélection, vingt candidats ont concouru. À l’issue de cette confrontation, trois candidats ont convaincu les membres du jury. « Faut-il le souligner, notre tâche n’a pas été aussi facile. Les candidats se sont distingués sur le fil de cheveux », a reconnu Mahi Yaogo. Lorsque la parole est revenue au directeur de la radio Ridwane FM, il s’est réjoui de la mobilisation qui s’est faite autour de cette activité et a tenu à remercier tous les invités pour leur présence qui témoigne, selon lui, du sens de leur reconnaissance des efforts et du sacrifice des muezzins. « Cette activité vise à promouvoir et à valoriser la fonction de muezzins dans les mosquées et est ouverte à tous les muezzins de la ville de Ouagadougou et des villages environnants qui reçoivent nos programmes », a rappelé Tahéré Ouédraogo. Joignant sa voix à celle du président d’organisation, le directeur de la 100.3 a tenu à remercier le parrain attitré du concours, à savoir Cheick Aboubacar Siddiq Tao. « Nous tenons particulièrement à remercier le parrain et le promoteur de la manifestation, qui a bien voulu mettre à la disposition des lauréats divers lots », poursuit Tahéré Ouédraogo. Ce dernier s’est dit fier et honorer de s’associer à cette activité. Il dit trouver dans ce concours, un espace de reconnaissance et d’encouragement de toute la communauté à l’endroit des muezzins. « Tout en vous souhaitant la bienvenue à cette noble activité (…), mes remerciements vont aussi aux organisateurs qui m’ont vivement honoré en me choisissant comme parrain de la quatrième édition du concours national des muezzins », a confié Cheick Aboubacar Siddiq Tao. Et au parrain d’encourager les organisateurs à continuer cette belle initiative qui permet de rendre honneur à ces « braves et dévoués croyants ». C’est en cela qu’il trouve qu’Emmanuel Kant a eu raison de dire que « ce n’est pas parce que c’est difficile qu’on ne doit pas oser, mais c’est parce qu’on n’ose pas que c’est difficile ». La cérémonie s’est clôturée avec la remise des prix aux lauréats qui étaient tous heureux. Certains Oulema comme Dr. Nabaloum étaient de l’assemblée. Sofiane Tapsoba s’est honoré d’être désigné comme le grand lauréat en recevant ses lots de la main du... parrain Aboubacar Siddiq Tao. SEXUALITÉ DU COUPLE Y a-t-il des interdits particuliers la nuit de noces ? Nous poursuivons la série des rappels liés à la sexualité du couple. Dans le présent article, nous restons dans le cadre de la nuit des noces pour évoquer les comportements à avoir. Je me pose plein de questions à propos de la nuit de noces. J’ai entendu beaucoup de choses – des interdits le plus souvent – et j’aimerais savoir concrètement comment cela se passe, car je n’ai personne de fiable à qui le demander. Réponse : Je voudrais tout d’abord rappeler qu’il n’y a pas de sujet tabou en islam. Dans le passé, d’illustres ulémas comme as-Suyûtî, Ibn Hazm ou al-Ghazâlî, sommités en matière de science du Coran et des Hadîths, auteurs d’ouvrages sur le Coran, les Hadîths, le droit, la spiritualité, etc. qui font aujourd’hui encore référence, ont eux-mêmes laissé des écrits sur la sexualité. D’ailleurs, n’est-ce pas Dieu qui a créé l’homme et a voulu qu’il ait une âme comme un corps ? Ne nous a-t-Il pas donné des directives pour notre vie sur terre, avec toutes les composantes de celle-ci ? Ce qu’il faut cependant, lorsqu’on aborde ce genre de sujets, c’est de rester dans le cadre du permis et d’utiliser un langage plein de pudeur. Je vous invite à lire sur le site l’article traitant des règles à respecter lors des relations intimes. Tout ce qui y est écrit est aussi valable pour la nuit de noces, pour laquelle il n’y a pas, contrairement à ce qu’on vous a dit, d’interdits spéciaux en islam. Par contre, il y a alors, en plus de ce qui est relaté dans l’article sus-cité, quelques points supplémentaires à observer : 1) Le Prophète a recommandé que le nouveau marié prenne entre ses doigts les cheveux du front de son épouse et adresse l’invocation suivante à Dieu : « O Dieu, je Te demande le bien qu’il y a en elle et le bien de son être comme Tu l’as créé. Et je cherche refuge en Toi contre le mal qu’il peut y avoir et le mal de son être comme Tu l’as créé. » (Cette invocation signifie que nous demandons à Dieu de nous Accorder le bien qu’il a placé en toute personne, et de nous préserver par exemple des petits défauts que toute personne possède. Des Compagnons du Prophète tels que Abû Dharr, Hudhayfa, et Ibn Mas’ûd, ont également recommandé que les nouveaux mariés, lorsqu’ils se retrouvent entre eux, fassent une prière (salât) de deux rak’as, puis qu’ils invoquent (du’â) Dieu en Lui demandant de leur accorder Sa bénédiction. De plus, Ibn Mas’ûd a recommandé de faire cette invocation après la prière des deux cycles : « O Dieu, accorde-moi ta bénédiction à propos de mon épouse et accorde-lui ta bénédiction à mon propos. O Dieu, garde-nous unis tant que tu nous unis dans le bien, et sépare-nous si tu nous sépares pour le bien. » Il faut que le nouveau marié soit particulièrement attentionné et galant vis-à-vis de son épouse, en lui offrant par exemple une petite collation ou autre. Ces trois points particuliers à la nuit de noces sont visibles, avec leurs références et les formules des invocations en arabe, dans Adâb. uz-zafâf (pp. 19-25). Le troisième point doit être l’objet d’une attention toute particulière de la part du nouveau marié. En effet, l’homme et la femme ne vivent pas leur sexualité exactement de la même manière : l’homme considère que les préliminaires sont quelque chose à faire le plus rapidement possible pour passer ensuite à ce que lui considère être l’essentiel ; alors que pour la femme, tout est essentiel, et surtout les préliminaires. Pour l’homme, la sexualité est beaucoup plus physique ; tandis qu’une femme ne peut se donner à son mari que si elle se sent bien avec lui, si elle s’estime en sécurité auprès de lui, si elle y est prête psychologiquement. Le mari doit donc s’efforcer d’apporter une attention particulière sur ce point. Cela est valable tout le temps, mais plus encore pour la nuit de noces, où il est normal que, ne se connaissant pas bien, on éprouve encore l’un et l’autre une certaine timidité. Le nouveau marié doit donc faire attention à ne pas vouloir aller vite, il doit faire preuve de galanterie, il doit ne pas oublier que la femme aime le romantisme. Attention aux gestes précipités, que la nouvelle mariée pourrait mal interpréter ; il faut laisser les choses venir en leur temps. On s’est mariés avec l’intention de rester ensemble toute sa vie, et il y a donc tout le restant de sa vie devant soi. Patience, donc. Et si l’épouse n’avait auparavant jamais connu de mari et qu’il s’agit de la première fois, alors le mari devrait être encore plus patient, doux et attentionné. Car cette première fois causera à la nouvelle mariée une certaine douleur, et le mari devrait faire de son mieux pour que son épouse passe cette étape avec le moins de douleur possible. (Il faut se renseigner au sujet de ce point auprès d’amis que l’on sait être dignes de confiance, honnêtes et sérieux.) Par Cheikh Anas Wallâhu A’lam (Dieu sait mieux). Page 14 Le vrai visage de l’islam - N°019 du 05 septembre au 05 octobre 2014 Une entrepreneur, une vision, une foi J SAIDOU DEME, DIRECTEUR GENERAL DE ART TECHNOLOGY « Refuser de payer son personnel, est une chose qui contraint à la faillite » El Hadj Démé Saidou, est le Président fondateur de Art Technology. Directeur général de cette société, pour être plus précis, le fidèle musulman qui allie savoir-faire et savoir-être. Pétri d’expériences dans le domaine de la maintenance bureautique, nous l’avons rencontré pour partager avec vous les secrets de son succès. Le VVI : Qu’entendez-vous par entreprendre ? El Hadj Saïdou Démé : Entreprendre dans le domaine de l’entreprise, c’est savoir bien gérer le bien de l’entreprise et savoir bien gérer le personnel. C’est une tâche qui demande beaucoup de courage. Le plus délicat c’est la gestion humaine, étant donné que chacun vient avec son esprit et qu’il faut savoir gérer. Il y a des personnes de bonne foi et d’autres qui en ont peu. La question de l’honnêteté se pose. On voit que votre structure porte la dénomination de Art Technology. Pourquoi une telle appellation ? Nous sommes dans un domaine technique notamment la Maintenance. Nous avons débuté dans ce domaine, raison pour laquelle nous avons opté pour le terme Technology et l’Art, comme vous le savez, c’est la maîtrise. Pouvons-nous savoir exactement ce que vous faites comme maintenance ? Nous sommes dans la maintenance bureautique spécifiquement, mais nous nous intéressons également à d’autres domaines. Parlant de maintenance bureautique, nous exerçons particulièrement dans la réparation des copieurs. Nous sommes également dans la vente. Apparemment, votre entreprise connaît du succès ? Je remercie Dieu pour cela et je l’accepte. Mais sachez que le début n’a pas été du tout facile. Nous sommes allés d’un point zéro pour atteindre ce que nous sommes actuellement. Au tout début, la société a commencé avec une seule personne, notamment ma modeste personne. Je faisais la maintenance de gauche à droite, ensuite je me suis associé à un employé et ainsi de suite jusqu’à me lancer dans la commercialisation des appareils technologiques. Les louanges reviennent à Dieu. Beaucoup, les entrepreneurs burkinabè n’ont pas d’ambitions. Ils se contentent du peu qu’ils ont. Je pense que ce n’est pas le cas, entreprendre ne dépend pas d’une seule personne, il y a plusieurs facteurs qui sont en jeu. Pour promouvoir l’entrepreneuriat, c’est d’abord les relations, notamment avec la banque, et se doter d’un personnel qualifié afin que l’entreprise prenne un envol, quel que soit le contexte. Si nos entrepreneurs se limitent à ce qu’ils ont, c’est parce qu’ils n’ont pas un soutien véritable. D’abord, il faut savoir qu’entreprendre nécessite l’obtention d’argent et dès que cela fait défaut, c’est compliqué. Les banques ne sont pas toujours faciles. Prenons un exemple tout simple : vous venez de débuter en commerce, il faut qu’un proche vous vienne en aide ou une personne extérieure. Dans le cas contraire, vous êtes obligé de trouver les fonds quelque part et si cela n’aboutit pas, il serait compliqué d’avancer. Entreprendre, c’est avoir les moyens, c’est-à-dire de quoi entreprendre. C’est aller. à la banque qui va vous demander un PUH et si vous n’avez pas ce PUH ? S’il s’avère que vous ne pouvez pas obtenir les garanties exigées par la banque, vous serez obligé de vous rabattre sur la famille. Si ce créneau ne marche pas, c’est de vous battre pour que les fenêtres s’ouvrent ailleurs. On n’entreprend pas avec zéro franc. D’autres croient, par contre, que c’est en privant son personnel de ses droits et en refusant de payer ses impôts qu’une entreprise peut prendre une croissance économique. Je pense que c’est un peu difficile de brimer ses employés ou de se dérober à la fiscalité pour avancer. Si vous le faites, il y a toujours des traces et si on vous attrape vous revenez à la case départ. C’est dire qu’un entrepreneur avisé et convaincu n’a rien à gagner en se comportant de la sorte ; c’est juste pour un temps. Il y a des bilans à faire, chose qui ne vous permettra pas de vous dérober des agents des impôts pour toujours. Brimer également ces employés est un mauvais choix. Je crois que payer son Le personnel ne peut conduire une entreprise à la faillite, bien au contraire. Quel peut être le rôle d’un DG dans une boîte comme Art Technology ? C’est d’organiser les différents programmes et la position des uns et des autres avec les tâches qui leur reviennent. Trouver la clientèle et lancer les différentes commandes. Le gouvernement, dans les récentes mesures dites sociales, a fixé des conditions pour pouvoir bénéficier de prêts. Quelle lecture faites-vous de cette politique ? C’est une bonne initiative pour le gouvernement et aussi pour ceux qui vont en bénéficier. Mais je n’ai pas encore vu quelque chose de concret où un gouvernement distribue de l’argent. Je ne pourrai pas dire que ça ne va pas se faire, mais ce serait une première si cela aboutissait. À notre niveau, le gouvernement ne nous a pas soutenus. On a l’impression que l’employabilité des jeunes n’est pas une préoccupation majeure du gouvernement ? Toute entreprise a sa capacité et je prends le gouvernement comme une entreprise qui ne peut pas. employeur tout le monde. C’est difficile ; le gouvernement ne peut pas prendre des gens qui ne vont pas travailler et toucher des salaires par mois. C’est en fonction du besoin que le gouvernement doit prendre. Ce que moi, j’ai à donner comme conseil, c’est que tout un chacun est appelé à entreprendre parce que le gouvernement ne pourra pas prendre tout le monde, même ailleurs, c’est le cas. D’aucuns croient plus à la bureaucratie qu’à l’auto-emploi. C’est bien pour eux de s’intéresser à la bureaucratie, une chose est de sortir avec les diplômes, une autre chose est d’avoir de l’expérience. Il y a des stages à faire afin d’acquérir beaucoup d’expériences, on ne brûle pas les étapes. C’est une question de procédure. Qu’est-ce qu’il faut pour que cette jeunesse ait confiance à l’auto-emploi ? Il y a aussi cette question de manque de bénéfice si le projet aboutit réellement. Suite page 16 Le vrai visage de l’islam - N°019 du 05 septembre au 05 octobre 2014 Page 15 entrepreneur, une vision, une foi Suite de la page 15 avec les différentes banques afin qu’il y ait des crédits à taux vraiment faibles pour ceux qui veulent entreprendre. Maintenant, si le gouvernement ne joue pas au facilitateur en faveur de ces jeunes diplômés, ils vont toujours se rabattre à son niveau. Il faut un créneau sûr pour la jeunesse, sinon il y aura toujours des frustrations. Depuis la création de Art Technology, combien de jeunes ont pu bénéficier de votre expertise ? Nous sommes 22 personnes à travailler pour la société et ce n’est pas seulement la maintenance et la vente. Nous formons les El Hadj Saïdou Démé, PDG de Art Technology l’Islam au Burkina Faso. La CMBF (Communauté musulmane du Burkina Faso) : Elle a beaucoup œuvré en tant qu’association mère ; elle a également des initiatives en vue. Nous prions Dieu, afin que toutes ces structures aient plus de facilité et de ressources nécessaires pour avancer. Le Mouvement Sunnite : Le mouvement se bat. Ses responsables sont plus dans le Regroupement des jeunes, notamment intellectuels et commerçants. Beaucoup de gens y adhèrent à cause de leur abnégation. Je salue leur manière de procéder. Jeunes à la maintenance. Pour ceux qui n’ont pas les moyens de se payer une formation en maintenance bureautique, Art Technology les reçoit. On a formé plusieurs personnes qui, de nos jours, subviennent à leurs besoins et à ceux de leur famille. Nous savons que vous êtes un musulman pratiquant. Parlez-nous de votre compréhension de cette grande religion ? L’Islam pour moi, c’est mettre tout le monde au même niveau de prospérité économique et sociale. C’est de permettre aux hommes de réussir leur vie sur terre. C’est la facilitation de la vie de l’être humain dans tous les domaines. L’Islam nous permet d’avoir moins de souci. En définitive, l’Islam, c’est la vie. D’aucuns trouvent qu’il est extrêmement pénible de concilier entrepreneuriat et bonne pratique de la religion ? Moi, je pense que les deux vont ensemble. Êtes-vous un converti ou né musulman ? Je suis né musulman ainsi que Dieu l’a voulu ! Comment vivez-vous la foi en famille ? On s’organise comme tout musulman selon les enseignements de l’Islam. On a aussi un œil vigilant sur l’éducation des enfants. Quelle lecture faites-vous de la violence religieuse à l’image de Boko Haram qui le fait si bien ? Jusqu’à preuve du contraire, ces gens qui font la violence au nom de l’Islam n’ont pas montré du doigt un verset dans le Coran qui les oblige à avoir le comportement qu’ils ont. Sinon, nos responsables religieux ont toujours démontré le contraire par des versets interdisant la violence. Maintenant, il faut que ces personnes qui font de la violence leur pilier religieux au nom de l’Islam nous apportent des arguments coraniques. En réalité, il n’y a pas une trace de source de violence dans notre religion. Dans notre pays, la plupart des leaders musulmans reconnaissent qu’il y a un problème d’organisation. Une grande communauté, mais qui reste très faible et fragile. Votre question est pertinente. Il faut que Les responsables religieux se concertent afin de trouver une solution aux divergences. Il faut qu’ils soient des modèles pour le reste de la communauté. Mais si les dignitaires sont divisés, les fidèles vont se diviser. Il faut forcément un leadership, sinon on aura toujours des problèmes. Pensez-vous que les séminaires religieux peuvent être un tremplin dans ce sens ? Je pense que c’est une bonne chose. Maintenant, il faudra que les séminaires concernent les musulmans de tous les bords. Les séminaristes ainsi que les panélistes. Donner l’impression que ce n’est que l’affaire d’un groupe n’est pas plausible à mon sens. Il faut inclure surtout les chefs religieux des autres associations. Nous allons terminer cette partie par vous demandant votre appréciation sur : Les CERFI/AEEMB : Ce sont deux associations très importantes puisqu’elles ont œuvré pour les musulmans qui étaient autrefois dans l’obscurité. Je pense que si elles persévèrent dans cette lancée, on aura plus de musulmans intellectuels et dévoués. Pour la cause de Si on vous demandait de dire quelques mots à votre collègue non musulman afin de le convaincre sur l’importance de l’Islam ? Je lui ferais comprendre que l’Islam lui permettra de bien organiser sa vie, d’être débarrassé des problèmes d’inquiétude et d’être plus relaxe. Depuis un certain temps, le pays vit des contestations politiques entre le pouvoir et l’opposition. Une situation qui inquiète plus d’un dans notre cher pays. Quelle est votre lecture de la chose ? La politique ce n’est pas mon fort. Je demande à ces politiciens de s’entendre pour que l’on ne vive pas des problèmes, à l’instar d’autres pays comme la Côte d’Ivoire. Au Burkina, nous sommes tous frères. Faire en sorte qu’il y ait une issue favorable, c’est cela que je souhaite. Dans le souci d’une stabilité durable, que peuvent faire les musulmans ? C’est de ne pas prendre parti, à voir également ce qui est juste et donner des conseils. Il faut que les dignitaires religieux trouvent des mots justes à l’endroit de la population. Page 16 Le vrai visage de l’islam - N°019 du 05 septembre au 05 octobre 2014 bibo:issue 19 bibo:numPages 16 -- o:id 10594 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/10594 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2204 o:media/o:id 10614 19482 19483 19484 19485 19486 19487 19488 19489 19490 19491 19492 19493 19494 19495 19496 19497 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/45f588e5948fd281095d1e5c2a4a9d03d2104fa4.pdf https://islam.zmo.de/files/original/a4e9664551eae5d191e02d81371fd87c5a087afe.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/43b488fe8e013adbd0f8e510f85a1c6d0feb0bca.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/32cc4b922ab29026c65e3c7cbed5114a5ab21719.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/a9e971670a0ada3b03e3eb5dfa3bb0baf40e98e7.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/6354c307399c257f833bcbaf3780d6a2920dd38f.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/fe790dc5ef8bf6cd88741905f98f37ee38f27510.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/9282ad80c90f691dbc82c2fced087862b91b670e.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/1a97485e98f5a8fca19966ddc5caad204387077a.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/783b2d95ab935e347a6b6784017049a4f4176a37.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/02965413de551de4b8043a3dbca1183b79f971ad.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/12ce091c0770ffe932d109f91bbf2ada21372a8e.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/420dcc200c976ec83adc3b59fbfd8ce2c3758a04.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/b4278b425437bfa372d6279ea97a580a811729c3.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/0d0e02852021e748f21f6c702a52a22ccd1914d8.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/8a8b5ed70c27b357ad698d5eefb0617525861880.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/a6f1ed8e19b48df78ccb22fb379353f0af4d8120.jp2 dcterms:title Le vrai visage de l'islam #8 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/740 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/54 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/5 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/28 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1124 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/68 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/117 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/569 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/571 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/572 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/576 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/582 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/83 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/84 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/85 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2204 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2013-10-05 dcterms:identifier iwac-issue-0000178 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Mensuel islamique d'information dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/284 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/349 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/277 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/408 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/351 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/414 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/319 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/541 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/443 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/550 bibo:content Le mai visage de l'islam. Si Dieu avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 Mensuel d’information islamique - N° 008 du 05 octobre au 05 novembre 2013 Prix : 300 F CFA Obabiyi Aishah Aiibola, élue Miss Musulmane 2013 À LA RENCONTRE DE M. DOUMI MOHAMED Un entrepreneur, une vision, une foi L’ABLUTION DU MALADE Comment se fait-elle ? IMAMAT La femme peut-elle devenir Imam ? LES BURKINABÉ ET LE SÉNAT Pourquoi la division des musulmans ? LA POLYGAMIE EST-ELLE UN FREIN À L’INFIDÉLITÉ ? Ce qu’en pensent les Ouagalais WWW.BISSMILLAH-BF.ORG Un nouveau site pour la promotion de l’islam FÊTE NATIONALE DE L’ARABIE SAOUDITE Célébration réussie au Burkina Le musulman et la viande de porc Éditorial Sommaire LES BURKINABÉ ET LE SÉNAT Pourquoi la division des musulmans ? LA POLYGAMIE EST-ELLE UN FREIN À L’INFIDÉLITÉ ? Ce qu’en pensent les Ouagalais FÊTE NATIONALE DE L’ARABIE SAOUDITE Célébration réussie au Burkina À LA RENCONTRE DE M. DOUMI MOHAMED entrepreneur, une vision, une foi IMAMAT La femme peut-elle devenir Imam ? L’ABLUTION DU MALADE L’ablution du malade WWW.BISSMILLAH-BF.ORG Un nouveau site pour la promotion de l’islam Le musulman et la viande de porc Ubabiyi Aishah Aiibola, le vrai visage de l'islam Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10-01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Tiendrebéogo Ousmane Équipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane, Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba, Zoungrana Ablassé, Nébié Zakaria, Guigma Arounan, Nana Moumouni Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60 LUTTE CONTRE LE TERRORISME La seule voie du Salut. Aujourd’hui plus que hier, l’Islam est à la croisée des chemins. Les musulmans, non les « islamistes », ont fait porter à l’Islam tous les péchés d’Israël. Tout se passe comme si « la violence est le premier pilier de l’Islam ». Pour Boko Haram du Nigéria, en passant par les Chebabs de la Somalie, sans oublier leur figure de proue, Al-Qaïda et ses ramifications, l’Islam se conjugue aux massacres. Bien plus, le salut ici-bas et dans l’au-delà dépend du nombre « d’infidèles » que chaque membre arrivera à faire passer de vie à trépas. « Tuer pour plaire à Allah », voilà leur slogan inique, endoctriné à leurs fidèles. L’attaque du centre commercial de Nairobi au Kenya le samedi 21 septembre 2013 est venue témoigner, pour ceux qui les sous-estimaient encore, de la remarquable capacité de nuire des islamistes. Dans ce climat de terreur généralisée, dure, dure est désormais la mission des savants et prédicateurs musulmans de faire consommer l’idée selon laquelle l’Islam signifie Paix, qu’il appelle à la Paix. et que la violence constitue l’opposé de la paix. Cette réalité, triste d’ailleurs, est d’autant plus visible du fait du fossé sans cesse abyssal entre les discours et les faits, entre le dit, l’écrit et le vécu, au sein de la grande famille des musulmans. Comment recadrer l’Islam à sa véritable nature ? Comment remontrer aux musulmans et au reste du monde « le vrai visage de l’Islam » ? Voilà le défi que doivent relever les musulmans d’ici et d’ailleurs. Il sera fastidieux d’arriver à bout d’un tel défi si le Coran et la tradition du prophète n’inspirent pas au quotidien les actes et discours des fidèles musulmans. Ce qui recommande l’enseignement du vrai Islam qui a pour maître mot, la crainte de Dieu, la tolérance, l’acceptation de la divergence de vue, l’amour et la miséricorde envers toutes les créatures d’Allah. n’est pas le Coran qui dira le contraire : « Si Dieu avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté », Sourate 5, verset 48. Ce qui remet l’enseignement de l’Islam et la question de l’ignorance au cœur des débats. Tant que la désinformation sera de mise, la pratique culturelle de l’Islam aura toujours pignon sur rue, « les islamistes » auront toujours des cœurs à gagner. Pour tout dire, c’est le combat contre l’ignorance qu’il faut remporter. En dehors de cela, c’est un combat perdu d’avance. Ousmane Tiendrebéogo Page 2 Le vrai visage de l’islam - N°08 du 05 octobre au 05 novembre 2013 La musulmane IMAMAT La femme peut-elle devenir Imam ? La femme peut diriger la prière pour des femmes. Elle se met au milieu d’elles. On rapporte que Oum Waraka ben Naoufal avait obtenu la permission du prophète (saw) de demander à un muezzin d’appeler à la prière chez elle et de présider à la prière de sa maisonnée. Hadith rapporté par Abou Daoud. Ceci est une facilité pour nos mères et sœurs en Islam de prendre acte. qu’elles peuvent désigner une d’entre elles qui a plus de connaissances pour présider leur prière en groupe pendant les voyages, les événements circonstanciels où des hommes se font rares, c.-à-d., qu’il n’y a même pas un jeune garçon qui a atteint la puberté. Sinon, si un jeune majeur musulman se trouve parmi elles, c’est lui qui dirige la prière et les femmes se mettent derrière. Si celui-ci n’existe pas, cependant, entre femmes, elles ont l’exigence de se désigner une imam, qui va se mettre au milieu d’elles où les orteils de celle-ci dépassent un peu les autres. Baraka Bin Tha’laba, (communément connue sous le nom de Um Ayman) une femme pas comme les autres ! Bien que n’ayant pas de lien du sang avec l’envoyé de Dieu, nous faisons figurer cette noble femme dans sa famille, car elle fut sa nourrice et demeura très proche de lui toute sa vie durant. D’ailleurs, il dit à son sujet : « Um Ayman est ma mère après ma mère ! ». Éthiopienne d’origine, cette femme fut achetée comme esclave par Abdallah, le père du Prophète. Après sa mort et celle de Amina, la mère du Messager (saw), Um Ayman demeura aux côtés du jeune enfant alors qu’il était chez son grand-père, Abd Al Muttalib. Ensuite, après la mort de ce dernier, lorsque l’enfant fut pris en charge par son oncle Abu Tâlib, elle resta auprès de lui. Enfin, après que Muhammad eut épousé Khadija, on la trouve encore auprès de lui ! Il l’affranchit après son mariage avec Khadija. Alors qu’il était petit enfant et orphelin, elle le combla de son affection et veilla sur lui en suivant les recommandations que lui faisait Abd Al-Muttalib. Celui-ci aimait énormément son petit-fils et s’inquiétait pour lui. Il insistait beaucoup pour qu’elle ne le laisse pas s’éloigner trop loin de la maison. Le vieil homme disait souvent ses paroles : « Laissez mon petit-fils, car par Dieu, je sais qu’il est appelé à un avenir glorieux ». Le jeune enfant aimait beaucoup son grand-père. Um Ayman nous a rapporté que le jour où il quitta ce monde, l’enfant éprouva un vrai chagrin : « j’ai Vu, ce jour-là, le messager de Dieu (saw) pleurer derrière le lit de son grand-père. Mais la providence divine veillait déjà sur cet enfant. Un jour, le Coran le soulignera : « Ne t’a-t-il pas trouvé orphelin quand il t’a recueilli » (Coran 93v6). Um Ayman fut témoin des nombreux événements extraordinaires qui jalonnèrent la vie de Muhammad, enfant, adolescent puis adulte. C’est ainsi qu’elle a pu nous rapporter : « Je n’ai jamais vu le Messager de Dieu (saw) se plaindre de la faim ni de soif. Lorsqu’il sortait le matin, il buvait de l’eau de Zam-Zam. À son retour, nous lui demandions s’il voulait manger et il nous répondait : « Je n’ai pas faim ». Après le mariage du prophète avec Khadija, Um Ayman épousa Ubayd ibn Zayd Al Khazradji, dont elle eut un enfant, Ayman. Il fut l’un des compagnons du prophète (saw) et mourut martyr à Hunayn. Lorsque les premières révélations parvinrent à l’envoyé de Dieu et qu’il commença à transmettre le message, Um Ayman fut parmi les premières à adhérer à l’Islam, ainsi que le... Raconte l’historien Ibn Al-Athir dans son ouvrage Asad Al Ghâba. Il fut d’autant plus facile à Um Ayman de croire en ce message qu’elle avait une confiance totale en celui qu’elle avait vu grandir et devenir un homme aimé et apprécié de tous. Rappelons qu’avant la révélation, ses concitoyens le désignaient sous le nom de « Al-Amîn ». Par contre, son époux, Ubayd ibn Zayd, refusa de la suivre sur le chemin de la foi et ils se séparèrent. Quelque temps plus tard, elle devint l’épouse de Zayd ibn Hârithâ, que le prophète (saw) avait acheté comme esclave et qu’il traita comme son fils. Il avait refusé de repartir avec son père venu le racheter, préférant rester auprès de l’envoyé de Dieu. De leur union naquit un garçon qu’ils nommèrent Usama. Um Ayman fit partie du groupe de musulmans qui avaient émigré en Abyssinie (Éthiopie) pour fuir les persécutions dont étaient victimes les premiers convertis. À son retour, elle fit donc partie de ces fidèles dont le prophète (saw) a vanté les mérites de leurs deux émigrations. À propos de son émigration vers Médine, il est rapporté que, durant sa traversée du désert, elle était en état de jeûne et tenaillée par la soif ! Elle regarda autour d’elle dans l’espoir d’apercevoir une caravane, et vit une outre descendre vers elle, accrochée à des plumes blanches ! Elle but de cette eau jusqu’à n’en plus pouvoir. Elle dira plus tard : « Depuis ce jour, la soif ne m’a jamais tenaillé. Je me suis opposée à la soif par le jeûne, même lors des journées les plus caniculaires, et jamais je n’en fus éprouvée ! » L’historien du Soufisme, Abû Nu'aym, a évoqué cet évènement en faisant ce commentaire, dans son livre Hulyat Al-Awliya (la parure des saints) : « Um Ayman, l’émigrante à pieds, la jeûneuse pénitente, l’évocatrice en pleurs, celle à qui fut servie une eau sans serveur, une eau divine qui lui donna bien-être et suffisance. » Certes, de tels évènements ne peuvent être vécus que par des personnes à la spiritualité élevée, et ayant atteint un haut degré de certitude. Le miracle de l’eau se produisit également au profit d’une autre des nobles femmes de cette époque. Tout en ayant voué sa personne à la vie ascétique et à la contemplation, Um Ayman ne s’était pas pour autant retirée du monde. La vie monacale n’existe pas en Islam. Elle fut très active et participa à plusieurs batailles contre les ennemis de l’Islam, soignant les blessés, donnant à boire aux combattants. On nous rapporte qu’elle se trouvait avec les combattants de Uhud, puis à Khaybar, à Hunayn et encore dans d’autres hauts lieux où la bravoure des musulmans s’exerça avec succès contre leurs ennemis. L’envoyé de Dieu demeura très familier avec elle. An Nawaî a rapporté qu’il disait : « Elle est ma mère après ma mère ! » Il disait également : « Elle est tout ce qui reste de ma famille ». (Al Isâba fi tamyîz as-sahâba) Dans un autre récit, Aïcha raconte que le prophète (saw) était en train de boire en présence de Um Ayman. Elle lui demanda : « Donne-moi à boire, ô Messager de Dieu ! » Aïcha rapporte : « Je lui dis : ’ Tu dis cela à... l’envoyé de Dieu ? Et Um Ayman répondit : « Je l’ai servi plus que cela ! » Le prophète (saw) ajouta : « Elle a raison », et il lui donna à boire. Telles furent les relations d’affection qui existèrent entre le prophète et Um Ayman. La disparition du prophète (saw) bouleversa Um Ayman. Elle fut plus accablée encore que pour la disparition de son mari, Zayd, et de son fils Ayman. Ibn Sa’ad a rapporté qu’elle le pleura longuement et composa, en son honneur, des poèmes élogieux. Les compagnons continuèrent de montrer leur attachement et leur considération à Um Ayman. On rapporte que lorsqu’il était calife, Abu Bakr appelait souvent Umar et lui disait : « Allons rendre visite à Um Ayman comme le faisait l’envoyé de Dieu ». Et, lorsqu’elle les voyait, elle éclatait en larmes au souvenir des jours bénis où le prophète (saw) était encore parmi eux. Cinq mois seulement après la disparition du prophète (saw), Um Ayman rendit l’âme à son tour et rejoignit, dans la félicité éternelle, le Messager et ceux des compagnons. qui l’avait précédé. On nous rapporte que tous les compagnons, qui avaient pour elle une grande considération, désignant ses enfants et petits-enfants sous le nom des « bien-aimés du Messager de Dieu ». Que Dieu soit satisfait de Um Ayman et de sa descendance. Se référer au document « Les premières femmes de l’Islam, de Abou Oussama et Malika Dif ». Arounan GUIGMA, Le vrai visage de l’islam - N°08 du 05 octobre au 05 novembre 2013, Page 3. Ma prière L’ABLUTION DU MALADE Comment se fait-elle ? Un autre aspect de la facilité accordée par Allah aux croyants consiste à permettre à la personne portant un plâtre de passer les mains mouillées dessus, au lieu de le laver à l’eau. Au cas où la personne aurait une blessure ou une entorse et qu’elle est obligée de l’entourer d’un bandage de crainte que cette blessure ne s’infecte ou que l’entorse ne s’aggrave, elle dispose de la même permission. Passer les mains mouillées sur le bandage en guise d’ablution. Rappelons toutefois que le bandage ne doit pas couvrir des endroits. Sains du membre. Si la blessure est légère, mais risque quand même de s’infecter au contact de l’eau, il est permis de passer les mains souillées dessus au lieu de laver les membres à l’eau. Il est aussi permis de chauffer l’eau ou la refroidir si nécessaire ou d’y ajouter une substance (à condition qu’elle ne change pas sa nature, comme le sel ou autre produit similaire), cela dans le cas où un tel procédé permettrait de laver le membre blessé sans envenimer la blessure. À l’évidence, quand la blessure est guérie, le bandage ou le plâtre est enlevé, la permission d’essuyer avec les mains mouillées devient caduque et on doit laver le membre comme il se doit. Pour en finir avec cette question, nous rappelons la règle suivante : si la maladie justifie qu’on déroge à la règle d’utiliser l’eau, il en est de même pour le risque d’augmenter la souffrance ou la crainte de retarder la guérison. La prière du malade : La personne malade peut être capable de faire un mouvement de la prière mais pas un. autre. Ce mouvement peut être obligatoire ou recommandé. C’est pourquoi nous présentons les détails suivants : La personne malade capable de se tenir debout doit le faire en priant. Celle qui a besoin de s’appuyer sur un mur ou un bâton peut faire de même en accomplissant la prière. Celle qui endure la station debout momentanément, puis doit s’asseoir, commence la prière debout puis s’assoit dès qu’elle se fatigue. Celui qui prie debout, s’il est chez lui, mais ne peut le faire en prière collective, a le choix entre prier à la mosquée et s’asseoir quand il se sent fatigué ou prier chez lui. Certains jurisconsultes préfèrent ce dernier choix, car respecter un acte obligatoire de la prière est prioritaire à faire la prière collective. La personne malade qui peut se tenir debout pendant la prière, mais ne peut ni s’incliner ni se prosterner, doit quand même se mettre debout, puis faire symboliquement la prosternation, puis s’asseoir et faire symboliquement la prosternation. Un autre avis juridique donne à une telle personne le choix : ou bien elle s’assoit et fait l’inclinaison et la prosternation symboliquement, sans se mettre debout ; ou bien elle reste debout tout au long de la prière, fait symboliquement l’inclinaison et la prosternation, sans s’assoir. Le vrai visage de l’islam Si Dieu avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 Votre Mensuel d’information islamique à ne pas manquer ! L’incapacité de se mettre debout peut être effective (comme ne pas pouvoir se lever) ou potentielle (comme craindre la souffrance, l’étourdissement, l’aggravation de la maladie, avoir de l’incontinence urinaire en station debout ou émettre des gaz sans arrêt...). La personne dont la maladie permet de faire la prière assise, mais l’empêche de s’incliner et de se prosterner, peut s’incliner et se prosterner symboliquement par des mouvements plus ou moins profonds, selon qu’il s’agit de l’inclinaison ou de la prosternation. Elle n’est pas obligée de mettre devant elle un objet élevé qui lui facilite la. Prosternation car une permission lui est accordée (se prosterner symboliquement). Elle doit faire son maximum pour baisser la tête. La personne incapable de s’asseoir effectivement, ou par ordre du médecin, peut se coucher sur le côté droit ou gauche, tourner sa face vers la Qibla, puis faire l’inclinaison et la prosternation symboliquement, à condition que le mouvement de la tête pour se prosterner soit plus profond que celui fait pour s’incliner. Si cette personne ne peut se mettre ni sur un côté ni sur l’autre, elle se met sur le dos et se dirige vers la Qibla, met un coussin sous la tête pour soulever sa face vers la Qibla et faire sa prière symboliquement. La personne alitée qui ne peut faire un geste symbolisant l’inclinaison et la prosternation peut se satisfaire de faire les mouvements avec les yeux. Dans ce cas, l’intention lui suffit. Tant que la personne malade jouit de la raison, elle est tenue d’accomplir son devoir de prière, mais si elle devient inconsciente, elle en est dispensée. Celui qui commence la prière alors qu’il est en bonne santé puis la maladie s’empare de lui, finit sa prière comme il le peut. Celui qui commence la prière, malade en station assise, puis se sent mieux au cours de cette prière, doit finir de manière normale, sinon elle est nulle. La grâce et la miséricorde de Dieu veulent qu’il accorde à la personne malade, priant assise ou couchée, la même récompense que la personne saine qui prie comme il se doit. (Se conférer au document sur les règles de la prière de Hassan Ayyûb) Arounan GUIGMA Page 4 Le vrai visage de l’islam - N°08 du 05 octobre au 05 novembre 2013 Actualité LES BURKINABÉ ET LE SÉNAT Pourquoi la division des musulmans La question du Sénat est une parfaite opportunité pour les Burkinabé et les musulmans en particulier de se faire une idée claire sur leur incapacité de se mettre d’accord. Durant ces derniers mois, nous avons assisté à tous ces remous de part et d’autre. Les uns sont pour et les autres contre. On a l’impression d’assister à un combat de Gladiateurs où il nous faut forcément un vainqueur, ici quelqu’un doit mourir, soient ceux qui trouvent leur compte dans le Sénat ou ceux qui ne voient guère son importance pour un pays comme le nôtre, aux ressources limitées. Dans un pays, il existe toutes les formes d’institution, d’organe, et même que les gens sont bien différents. C’est pour cette raison que nous avons des chrétiens, d’une aspiration spirituelle différente des musulmans ; quand on va prendre au sein de la chrétienté, il y a plusieurs tendances ; chez les musulmans, c’est le même constat. Les traditionalistes ou les coutumiers, la pluralité à ce niveau rejoint les autres entités précitées. Dans la société civile, c’est là où se trouvent tous les enjeux, vu qu’il existe des organisations civiles dénuées de toute appartenance spirituelle et coutumière, mais qui s’affichent pour la protection des valeurs des citoyens. Par ailleurs, les politiques, constitués par le parti au pouvoir, l’opposition, quand bien même qu’au sein du parti majoritaire, L’unanimité fait défaut, ainsi qu’au sein de l’opposition d’une manière globale. Notons que cette pluralité dans notre société reflète visiblement le dessein d’un pays démocratique, où toutes les considérations peuvent s’exprimer librement et s’exercer dans leur cadre d’activité, sans qu’il y ait de problèmes majeurs. Le pays des hommes intègres souffre ces derniers temps, puisque la question du sénat a occupé tout le monde. Mais disons que la population est dans son droit de se plaindre, parce qu’elle a besoin de plus important que l’institution d’une deuxième chambre. Les hommes religieux, qui sont les personnes morales, ont laissé tomber le voile qui imposait le respect du peuple à leur égard sous prétexte qu’ils ont fait des prises de position inconfortables. Des milliers de musulmans se sont sentis frustrés dans ce pays, parce que ceux qui sont censés les représenter ont fermé l’œil pour faire le spectacle, puisque la déclaration du secrétaire général à la sortie de la rencontre avec le président du... Faso a tourné les musulmans en ridicule, des altercations, des débats sans queue ni tête ont émaillé les marchés, les mosquées, les kiosques et autres endroits publics. La fédération a mis en mal la jeunesse musulmane ; c’est elle qui a pris part aux différentes marches, notamment celle du 28 juillet. Ces derniers, dans les conversations, ont failli en venir aux mains. La direction du « vrai visage de l’Islam », après les déclarations des religieux notamment, catholiques, protestants et musulmans, tire son analyse très simplement ; le journal rappelle qu’il travaille pour les Burkinabé et les musulmans en particulier afin que nous puissions tous vivre en parfaite cohésion et en toute sécurité. Cette expression selon laquelle, … « …les musulmans sont d’accord pour le sénat …ils représentent 60% de la population, les musulmans trouvent leur intérêt dans le sénat… » Ces paroles ont sonné comme un coup de massue pour bon nombre de personnes ; certains se disent, comme nous ne sommes pas musulmans, la fédération se. tape notre part existentielle dans ce pays. Certains non musulmans se croisent également les bras se disant que les musulmans ont dit qu’ils sont 60% de la population ; ce qui est suffisant pour le président pour instituer son sénat, parce que les musulmans seuls sont majoritaires et de surcroît ils trouveraient leur intérêt dans cette deuxième chambre. Jusqu’à présent, on ne voit pas quel intérêt les musulmans peuvent y en avoir en dehors du cas de figure où ils auraient au-delà de 50 sénateurs pour avoir la majorité. Le pays n’a pas besoin de ce genre de déclaration, du moment qu’il est laïc. Certainement que des amendements vont être effectués pour que, dans le futur, on évite de telles attitudes frisant l’amalgame et qui peuvent être source de tensions diverses. Le sermon du Docteur Kindo contre la fédération des associations islamiques au Burkina Faso. L’imam Kindo, dans son sermon du vendredi 20 août 2013, a fustigé la Fédération des associations islamiques, dont les représentants ont été reçus par. Le président du Faso, dans le cadre de la concertation pour la mise en place du Sénat, a évoqué la situation des musulmans. Comme nous l’avons dit plus haut, les musulmans sont divisés : après le communiqué conjoint du CERFI (Centre de recherche et de formation islamiques) et de l’AEEMB (Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina), c’est au tour de l’éminent théologien, le docteur Muhammad Kindo, de plonger le couteau dans la plaie en ce qui concerne le désaccord des musulmans. Le docteur a visiblement critiqué l’attitude de la FAIB, « la fédération des associations islamiques du Burkina ». Il l’a condamnée et a, en même temps, affiché la conduite que l’Islam institue face à une telle situation qui regorge énormément d’enjeux. Pour monsieur Kindo, dans les déclarations de son sermon du vendredi dernier, la FAIB n’a pas encore de musulmans, ou d’une autre manière, elle n’a pas de groupe de musulmans sincères. Les musulmans sont respectés par Dieu, mais ils n’ont pas su être reconnaissants. Tous les problèmes ont leur solutionnement dans... L’Islam, qu’ils soient politique, religieux, social, etc. … Les musulmans sont 60 % de la population, ils sont obligés de cheminer pour le bien-être de tous ; sinon il n’y a pas de musulmans dans la fédération, soyons sincères. Aidons nos dirigeants dans cette FAIB à être justes, parce qu’ils ne le sont pas. Pour que toute parole qui doit sortir par leur canal soit reconnue et acceptée par l’ensemble des musulmans… Les musulmans doivent être courageux dans leurs démarches et ne pas suivre leurs passions, comme les intérêts matériels. L’exemple ici est qu’il y a des gens qui invoquent Dieu pour ce bas monde, mais il ne faut pas que nous soyons de ceux qui s’inscrivent dans cette logique. Shûrâ ou concertation ? À la lumière du Coran, on se pose réellement la question de savoir si M. Compaoré Souleymane, secrétaire général de la FAIB, et les autres représentants ont respecté les rencontres préalables qui ont eu lieu entre les différentes associations qui forment la FAIB ; logiquement, les choses n’ont pas été. respectées à la règle, pour la simple raison que le CERFI et l’AEEMB se désengagent de leur appartenance dans les déclarations du secrétaire général. Les déclarations sont personnelles ou se résument à un groupe d’individus, sinon le prédicateur Kindo n’allait pas déverser sa colère sur la fédération à un tel point qu’il juge qu’il n’y a pas de musulmans sincères dans cette fédération, l’organe représentatif des musulmans. Suite page 6 Le vrai visage de l’islam - N°08 du 05 octobre au 05 novembre 2013 Page 5 Actualité Suite de la page 5 Quelle compréhension pouvons-nous avoir du terme Shûrâ ou concertation ? Dieu est le propriétaire des cieux et de la terre, il a indiqué les normes morales de l’action et les orientations générales de leur réalisation : à charge aux gérants, à tous les hommes, en tout temps, de convoquer l’ensemble des qualités de leur humanité, leur intelligence et leur raison pour donner corps à cet enseignement. Dieu ici n’étouffe pas, il éveille et stimule ; mais on ne saurait se passer. de son autorité. D’une autre manière, Dieu n’exige rien de l’homme contre son humanité ; il doit penser, agir, entreprendre et gérer selon sa nature mais toujours dans la reconnaissance des droits de Dieu. Cette reconnaissance peut prendre des formes multiples, selon le lieu ou l’époque, mais elle restera nourrie par l’interprétation des sources dont nul ne peut revendiquer le monopole de la compréhension. La recherche et les sciences expérimentales et humaines se sont développées au nom de la religion et de la foi, et non contre elles. Bien au contraire, Dieu exigeait de l’individu humain, en tant que gérant, qu’il cherchât à comprendre et à agir toujours davantage : sa liberté ne devait pas être l’expression d’une opposition, mais le témoignage d’une responsabilité portée admise devant le créateur. Il ne saurait y avoir d’autorité dogmatique qui nierait, de la même façon, la responsabilité de l’homme devant Dieu. Par conséquent, la voie est entre ces deux extrêmes et le principe d’organisation de la Shûrâ. Cet enfant de cette conception de l’homme. Il est une révélation, il est un envoyé : ce sont deux sources qui traduisent aux hommes les exigences de Dieu propriétaire qui, en matière d’organisation politique comme dans tout autre domaine, ne s’arrêtent pas aux détails. La gestion incombe aux hommes qui devront lire, interpréter, discuter, se consulter, s’opposer et enfin, élaborer un projet dont on peut dire qu’il est une mise à l’épreuve de leur liberté. Cette épreuve, si elle est vécue dans le constant rappel des exigences divines, de reconnaissance, de respect et de justice, traduit le sens de la rabâniyya (le lien avec Dieu). À notre avis, une organisation islamique est en opposition parfaite avec une idée théocratique telle qu’elle veut prendre une décision toute seule, sans la participation effective de l’ensemble de tous ceux qui composent cet organe. Le lien ne peut pas s’établir avec Dieu, surtout au nom de toute une communauté pour une décision aussi importante que le Sénat, sans une discussion. Pluraliste, sans recherche de solutions historiquement et géographiquement appropriées pour se projeter dans le futur. La rabbanya fait épouser, autour du Tawhid (le principe de l’unicité de Dieu), l’unicité de la mémoire de Dieu et la multiplicité des regards sur les affaires du monde, et du Burkina Faso, en particulier. Dans nos rencontres, c’est Dieu, le prophète (saw), les textes... des interprétations, des opinions et la délibération. Nos dirigeants musulmans, dans leur gestion des affaires religieuses et publiques notamment, dans leur version de la prise de décisions politiques dans la pluralité, doivent dégager quatre éléments qui trouvent leur pendant dans le projet démocratique et qui sont même parmi ses fondements les plus essentiels : le choix du peuple, la liberté d’opinion, l’alternance, l’État de droit. La direction du Vrai visage de l’Islam Découverte Offre de service d’atelier Radiateur Plus se veut une innovation dans les réponses tant attendues aux questions persistantes de. Suivi-maintenance de vos véhicules. L'atelier en question. Disposant de près de dix (10) ans d’expérience dans l’entretien, les changements de faisceaux et la soudure de vos radiateurs auto, véhicules et engins toutes marques, notre atelier s’est forgé une notoriété de référence, lui procurant les meilleures distinctions de la place en termes de qualité de service. Par la présente, nous venons nous porter garant de la bonne performance des radiateurs de votre parc automobile. Outre les diagnostics, entretien, lavage et soudure de vos pièces, nous assurons un service après réparation de suivi et d’appui conseil qui installe nos résultats dans la durée. Radiateur Plus est situé derrière le marché du quartier “Zone une” de Ouagadougou à une centaine de mètres après le prochain feu à gauche. Contact : 78 16 4937 Page 6 Le vrai visage de l’islam - N°08 du 05 octobre au 05 novembre 2013 Culture Une mosquée flambante neuve à Bingo La coupure du ruban. De fidèles musulmans dans l’enceinte de la mosquée. Son représentant a félicité les musulmans de Bingo et leur a demandé de faire de la mosquée de Bingo et, partant, du pays des Hommes intègres. Après les discours des invités, le vendredi 16 août 2013, les habitants musulmans de Bingo se sont parés des plus beaux vêtements pour la circonstance, et c’était l’inauguration de la grande mosquée de la commune de Bingo. Ce joyau qui se dresse à côté de la voie ferrée et de la Mairie est l’œuvre d’une personne humble qui a voulu garder l’anonymat avec le souhait du dévouement sunnite au Burkina Faso. Débutée aux environs de 12 heures, la cérémonie a été ponctuée par des allocutions de personnalités diverses, dont le représentant du Maire, du Préfet, du président du mouvement sunnite et d'autres. Le Parrain, Monsieur Hyppolyte Djinderé, Directeur Général de Diamond Ciment, dont il y a lieu de souligner que c’est un chrétien qui a accepté de parrainer l’ouverture d’une mosquée, par la voie de la nouvelle mosquée de vendredi, un lieu de prêche, de bénédiction et bien sûr. de prière pour la prospérité des filles et fils de sommités musulmanes, place a été faite à la prière du vendredi dans la nouvelle mosquée qui a une capacité de 1 500 places ; suite à la coupure du ruban symbolique par Madame le Préfet du département de Bingo. Cette journée a été conduite avec enthousiasme et ferveur. L’Imam du jour a insisté sur la nécessité d’entretenir la mosquée et d’en faire un lieu de cohésion sociale et de paix. La prière terminée, il a été planté un arbre pour faire de la mosquée un lieu où il fera bon vivre. Enfin, pour clore en beauté l’heureux événement, il a été demandé à tous les participants, venus de Bobo, Ouaga, Koudougou et villages environnants, de prendre place pour une réception. Le musulman et la viande de porc. De nos jours, il y a un phénomène qui, pour le musulman, semble normal : c’est le fait pour lui de manger la viande de porc. Le jeune musulman, pour son manque de connaissance ou pour sa mauvaise foi, raconte à qui veut l’entendre qu’il n’est pas interdit au... musulman de manger le porc. Nous apportons un démenti à cela ; mais comme d’habitude, nous nous référons à la source de l’interdiction. Certaines personnes l’affirment sans preuves ; peut-être parce que certains musulmans qui pensent connaître l’Islam en mangent ou leur ont dit que ce n’est pas interdit. Les personnes incultes ou musulmanes de mauvaise foi ou encore ignorantes qui en consomment veulent ou tentent de justifier leur péché en citant le Coran. Par contre, la sourate 2 verset 173 stipule que : « Certes, il vous est interdit la chair d’une bête morte, le sang, la viande de porc et ce sur quoi on a évoqué un autre qu’Allah ». Que ceux qui en mangent se rassurent qu’il n’y a pas d’autorisation expresse de la part du Saint Coran pour cette viande. À notre avis, Dieu est miséricordieux et ceux qui n’avaient pas la vérité et qui l’ont eue doivent comprendre et abdiquer. La religion musulmane se suffit à elle-même, tant en enseignement qu’en bénédiction pour notre bien-être. Nous vous remercions de Bien vouloir passer un temps, aussi petit soit-il, pour nous lire. QUE LA MAIN DE DIEU NOUS GUIDE. AMIN. NANA MOUMOUNI Le vrai visage de l’islam - N°08 du 05 octobre au 05 novembre 2013 Page 7 Comprendre l’autre À LA RENCONTRE DE M. DOUMI MOHAMED Un entrepreneur, une vision, une foi « Le vrai visage de l’Islam » éprouve le plaisir de vous rapporter les échos sur les personnalités musulmanes : leur vie professionnelle, leurs perspectives et leur foi. C’est pour cela que le mensuel islamique reçoit pour vous l’ambassadeur de la paix, M. Doumi Mohamed. Entreprise : Comment les Burkinabé peuvent-ils vous connaître ? Je me nomme Mohamed Doumi, ambassadeur pour la paix universelle, président de la fédération Assalam internationale, installée dans 17 pays. Cette fédération travaille pour la paix dans nos différents pays. Vous êtes promoteur d’un grand restaurant, où les gens peuvent avoir des plats sains et excellents. Comment se nomme déjà votre restaurant ? C’est le fast-food international, consommation sans... Alcool ; c’est un cadre d’affaires et les familles, les amis, les ministères, la gendarmerie, les institutions privées et publiques ont fait confiance à notre restaurant. C’est la qualité que nous offrons aux clients. Il y a plus de quarante commerçants qui nous livrent des produits frais et ingrédients afin que nous puissions ressortir des plats divers. Pourquoi un restaurant et non pas la construction de bâtiments ou une boutique où on vend le divers ? C’est pour faciliter la vie des gens, des fonctionnaires et faire utile à la société et être mieux intégré dans les affaires. Des problèmes liés à la création ? Dès le début, j’ai vécu des périodes difficiles, vu que j’étais à proximité de Airtel ; quand bien même je suis autorisé à exercer mon boulot, des individus sont venus saccager mon lieu de travail, mais j’ai été dédommagé par la suite. C’est suite à cela que je suis délocalisé au carrefour de l’hôtel Indépendance. Que proposez-vous comme plats aux... clients ? Votre personnel ? Vingt personnes travaillent au compte de ce restaurant ; dix sont logées chez moi et les autres sont ailleurs. Cela me donne l’opportunité de parler de mon futur projet à Nioko 2, où je suis en train de réaliser un jardin pour amuser les enfants et faire plaisir aux parents ; il va employer 60 travailleurs, « c’est le jardin de la paix mondiale ». Donc, ici on peut parler de consommation halal ? Bien sûr qu’on peut parler de consommation halal, Dieu aime la propreté et la justice, parce qu’il faut être juste à l’endroit de la clientèle afin qu’elle soit mieux servie et dans la propreté. Dans quelle ambiance ils travaillent ? Une très bonne ambiance, vu qu’ils ont reçu une bonne éducation et sont formés à exercer parfaitement leur travail. Une Vision : Ambassadeur de la paix, ça veut dire quoi ? Il faut arriver à franchir plusieurs étapes pour mériter le titre d'Ambassadeur de la paix, notamment la compréhension du Coran, de la Bible, des religions, des systèmes politiques et... philosophiques. De là, on acquiert une sagesse exceptionnelle qui nous permettra de participer à la construction de ce monde. Il faut arriver à compatir aux problèmes des autres, à les comprendre et à y remédier. La différence des cultures, des traditions, des religions est prise en compte. Voilà un peu ce qui m’a valu cette appellation. Nous voyons que vous avez reçu des prix et des distinctions ; parlez-nous de ces moments forts ? J’ai créé plusieurs associations et organisations ; en cela, la fédération Assalam pour la paix universelle appartient à un corps, et ce corps est reconnu par le conseil économique et social des Nations Unies. J’ai fait des démarches pour la création de cette grande association, j’ai obtenu l’agrément du président du Faso, du ministre de l’Intérieur à l’époque. Nous jouons à la facilitation pendant les troubles, les observations pendant les élections. Nous sommes reconnus par les ONG. On a fait nos preuves au Bénin, au Togo... par exemple à Loumbila, nous avons offre une aide aux femmes et aux orphelins. On demande des aides afin de venir à notre tour aux autres. Aujourd’hui, le Burkina Faso vit un moment à polémique, à cause de la question du Sénat. La population et l’opposition politique ainsi que les organisations de la société civile ont marché au mois de juillet pour afficher leur désaccord à l’institutionnalisation de cette deuxième chambre. Quelle lecture avez-vous faite de cela ? C’est une question délicate ; la Constitution prévoit cette deuxième chambre. L’opposition dont vous parlez était où au moment du CCRP ? Le gouvernement a invité tout le monde : les opposants, la société civile, les religieux, les chefs coutumiers et autres personnes ressources. J’ai un mot à dire aux opposants : avec 60 partis on veut aller où ? Par contre au Ghana, pour créer un parti, il faut. Page 8 Le vrai visage de l’islam - N°08 du 05 octobre au 05 novembre 2013 [Comprendre l’autre] Le restaurant “Paix universelle",... situé côté Ouest de l'Hôtel Azalaï Indépendance. s’y mettre parce que les conditions sont très élevées. Ou encore en France, il n’y a que quatre ou cinq partis politiques, mais ici au Burkina, les gens créent des partis pour bénéficier de l’argent de l’État. En visite à Yamoussoukro, le président du Faso avait dit que ni en France ni aux États-Unis les marches n’ont changé une loi ; et aujourd’hui il a instruit son premier ministre pour un travail en vue de l’opérationnalisation du Sénat. Pourquoi une telle attitude ? Le président n’a jamais fermé les portes de négociations, elles restent toujours ouvertes, étant donné qu’il faut renforcer la bonne gouvernance, la démocratie. C’est pour cela qu’on crée le Sénat afin qu’il soit un cadre de contrôle des lois. Dans cette même lancée, l’Église catholique avait pris une position selon laquelle elle n’était pas d’accord pour le Sénat, en tout cas pas pour maintenant. Même suite à sa rencontre avec le président, elle aurait dit qu’elle n’a pas changé d’avis. Les protestants ont maintenu leur position. D’abord, les Les catholiques n’ont pas le droit de siéger dans un Sénat parce que cela est contre les principes du Vatican ; ils ne sont pas autorisés. Ils peuvent participer à des rencontres d’observation pour la paix, la cohésion et non pas siéger. Quant aux protestants, je crois bien qu’ils vont finir par accepter la mise en place du Sénat. La fédération des musulmans a coupé court avec le doute, parce qu’elle est d’accord pour le Sénat par la voix de son porte-parole. Les musulmans sont libres pour faire leur choix. M. Compaoré Souleymane a déclaré que les musulmans ont leur intérêt dans le Sénat. En quoi consiste cet intérêt, selon vous ? Je suis parfaitement d’accord qu’une erreur s’est glissée dans les propos de Souleymane Compaoré, mais c’est une chose qui devait se régler entre musulmans. Ce sont les 400 millions de subventions pour le pèlerinage qui constituent et incitent à de tels propos ? L’État soutient tout le monde ; il aide les écoles catholiques et protestantes ; ce n’est pas seulement les musulmans, les preuves sont là. Quelles preuves ? Les preuves qui montrent que les catholiques et les protestants aussi perçoivent les subventions de l’État. Suite à cela, l’AEEMB et le CERFI ont passé un communiqué, selon lequel, ils ne se reconnaissent pas dans les propos de M. Compaoré. De ce constat, peut-on dire que la politique a divisé les musulmans ? Les musulmans sont des frères, ils ne doivent pas se diviser ; au contraire, ils doivent plutôt se concerter pour une meilleure entente. Nous voyons clairement que les musulmans ont abandonné leurs frères chrétiens ? Je vois que les gens veulent en faire un problème, alors que ça ne vaut pas le coup ; les musulmans et les chrétiens doivent se donner la main pour la paix dans ce pays. Pour revenir à vous, peut-on savoir votre position sur le Sénat ? Je suis pour la majorité. La majorité, à ce qu’on sache, c’est les manifestants qui sont allés contre le Sénat, et dans les radios c’est également le non qui est majoritaire ? Je suis pour le Sénat. Quel message avez-vous ? Pour le peuple et le président sur cette question qui divise ? Mon message pour le président, c’est dans la même lancée qu’il s’est engagé, c.-à-d. la concertation ; et je profite pour dire également aux populations de tirer leçon sur les pays en crise, pour ne pas qu’on vive ces mêmes situations. Les jihadistes sont à l’affût des troubles de ce genre pour s’infiltrer afin de prendre possession du pays. La foi en Dieu : Votre rapport à l’Islam ? L’Islam c’est la religion de justice, de paix et de cohésion sociale ; c’est ainsi que j’ai compris cette grande religion. Que représente le Coran pour vous ? C’est le dernier livre saint de Dieu après la Bible ; il dessine la vie des hommes de la manière la plus juste et pratique. D’aucuns disent que l’Islam c’est la violence ? Ce sont les étrangers qui infiltrent les musulmans, et après, ce sont les problèmes. Lorsque nous prenons Ben Laden, certains groupes jihadistes, ils sont au solde de l’Occident et d’autres organisations fantoches. Au Kenya, l’attentat au centre... Commercial est une des preuves que les étrangers sont pour le cautionnement du terrorisme et de l’extrémisme. Le terme Islam signifie quoi ? La paix du cœur. Votre dernier mot ? Que Dieu bénisse ce beau pays, qu’il nous protège et je vous remercie énormément. Interview réalisée par Arounan GUIGMA Le vrai visage de l’islam - N°08 du 05 octobre au 05 novembre 2013 Page 9 Nouvelles du monde : MISS MUSULMANE La réponse de l’islam au concours de Miss Monde 2011 Le titre de “Miss Musulmane du monde”, décerné pour la première fois mercredi en Indonésie, se veut une réponse de l’islam au concours de Miss Monde, dont la tenue dans le même pays suscite l’ire des radicaux. Récitation du Coran, défilé en voile islamique, séances de prières : les “Miss Musulmanes” répondent aux Miss Monde. Tandis que la finale de Miss Monde 2013 se déroulera le 28 septembre en Indonésie, la première élection internationale de “Miss Musulmane” qui s’est tenue mercredi 18 septembre à Jakarta, sonne comme une réplique au concours de beauté. qui a fêté ses 60 ans en 2011. “Ce que je recherche, c’est une personnalité forte, quelqu’un qui aide sa communauté et prouve que la beauté n’est pas que corporelle”, a expliqué la juge malaisienne Jameyah Sheriff, experte en pédagogie, peu avant de désigner la première tenante du titre “Muslimah World“, ou “Musulmanes du Monde” parmi vingt femmes d’Iran, de Malaisie, du Brunei, du Nigeria, du Bangladesh et d’Indonésie. Trois jours de stage spirituel, un voyage à la Mecque en cadeau. Pour cette première édition internationale, après un concours similaire en 2011 et 2012 mais réservé aux Indonésiennes, plus de 500 femmes ont été passées au crible de la piété islamique, devant notamment raconter ce qui les a poussées à porter le hijab (voile islamique), une condition sine qua non de leur participation. Vingt d’entre elles ont été choisies pour la finale en Indonésie, où elles ont effectué trois jours de stage spirituel, se levant à 03h30 pour la prière du matin puis les récitations du Coran. “Nous voulons tout “Simplement montrer au monde que l’islam, c’est beau”, explique Obabiyi Ai-shah Ajibola, une Nigériane de 21 ans qui a remporté le concours, doté notamment d’un voyage à La Mecque. “Nous voulons montrer au monde qu’une musulmane qui a du talent peut être belle, et que le hijab n’empêche aucune activité“, a encore ajouté la gagnante, experte des rapports entre les femmes et l’islam au Nigeria. Le poids et la taille des candidates sont indiqués sur le site Internet de la compétition. Les Miss Monde interdites de défiler en maillot de bain. Le concours “Muslimah World” est malgré tout centré sur la beauté, admettent les organisateurs, quand bien même, ici, la beauté ne doit pas être simplement physique. Le poids et la taille des candidates sont indiqués sur le site Internet de la compétition, qui est parrainée par une marque de maquillage halal. Mais la comparaison s’arrête là avec les “Miss Monde”, dont la finale aura lieu samedi 28 septembre, non loin de Nusa Dua, station huppée de l’île. indonésienne de Bali. Obabiyi Aishah Ajibola, élue Miss Musulmane 2013, est couronnée par Miss Musulmane d’Indonésie 2012. En effet, la venue des “reines de beauté“ en Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde avec 240 millions d’habitants, ne cesse de faire polémique. Les manifestations d’islamistes se sont multipliées ces derniers jours, poussant les autorités à ordonner le déménagement de la finale, qui devait se tenir près de Jakarta. La cérémonie de clôture est désormais prévue à Bali, une île à majorité hindouiste, et non musulmane comme le reste du pays, qui ne s’embarrasse pas des hordes de touristes occidentaux à moitié nus lézardant sur ses plages de sable fin. Les Miss Monde ont également dû renoncer à tenir un défilé de candidates en maillots de bain, après avoir été qualifiées de “concours de prostituées” par des islamistes. Les ambassades de Grande-Bretagne, des États-Unis et d’Australie en Indonésie ont d’ailleurs lancé un avertissement évoquant une possible menace terroriste contre le Concours de beauté à Bali. Un concours pour “lutter contre l’image négative de l’islam”. À des lieues du bling-bling et des paillettes de Bali, la cérémonie de clôture des “Muslimah” a eu lieu dans un centre commercial bien sobre de la capitale indonésienne Jakarta, où seules quelques lanternes marocaines avaient été installées pour l’occasion. L’heureuse gagnante n’a cependant pas renié une tradition bien courue parmi les Miss, s’effondrant en larmes en entendant son nom prononcé par les juges. Mais, à la différence de ses concurrentes ou rivales des Miss Monde, la pieuse Obabiyi Aishah Ajibola s’est aussitôt agenouillée pour réciter des prières remerciant Allah. Fondatrice du concours, Mme Shanti, une présentatrice de la télé indonésienne qui avait été licenciée en 2006 pour avoir refusé de retirer son hijab, explique avoir eu l’idée des “Miss Musulmanes” après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Elle voulait ainsi lutter contre l’image négative qu’avait alors l’islam. “Nous sommes la réponse. “De l’islam à Miss Monde”, déclare-t-elle fièrement. La fondatrice ne se joint cependant pas aux appels des islamistes à faire annuler les Miss Monde, qui ne sont d’ailleurs pas majoritaires en Indonésie, où la pratique de l’islam est largement modérée et le port du voile relativement peu répandu. “Nous préférons montrer à nos filles qu’elles ont le choix entre Miss Monde et Miss Musulmanes”. Dans notre grande tolérance légendaire, disons que l’élection de dames excellentes sous coutumes musulmanes n’est pas absurde. Nous pouvons exporter nos coutumes concernant l’accoutrement féminin, les tenant pour universellement bonnes pour l’humanité entière, ou accepter les coutumes vestimentaires d’autres nations et confessions, ou les adopter comme nos propres coutumes... Source : le Net Page 10 Le vrai visage de l’islam - N°08 du 05 octobre au 05 novembre 2013 Nouvelles du monde KENYA L’attentat des shebab au centre commercial Westgate Mail Le Westgate Mail, immense centre commercial de la capitale kényane, a été attaqué le 21 septembre par un commando islamiste. Les islamistes shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont revendiqué cette attaque. Depuis que l’armée kényane a envoyé ses hommes fin 2011 à la poursuite des islamistes shebab en Somalie, la crainte d’un attentat terroriste planait au-dessus de Nairobi. À l’heure actuelle, la prise d’otages a toujours lieu et le centre commercial est encerclé. On dénombre 59 morts et 175 blessés selon un bilan provisoire. Le Westgate Mall n’a pas été choisi par hasard par les terroristes qui ont perpétré l’attentat. En effet, le luxueux centre commercial inauguré en 2007 est situé au cœur d’un quartier d’affaires. C’est ici que vivent de nombreux expatriés qui travaillent pour l’ONU ou des ONG présentes sur le territoire, mais également une partie de la classe moyenne kényane. Autant de monde qui avait décidé de faire du shopping ce samedi au Westgate Mall... Les clients du centre commercial ont tenté de fuir dès les premiers coups de feu. Deux Françaises ont péri lors de l’attaque du centre commercial de Nairobi, une mère et sa fille qui ont été abattues sur le parking. Pour le moment, les forces israéliennes sont toujours dans le bâtiment de quatre étages pour tenter d’arrêter la dizaine de terroristes encore à l’intérieur. Le bâtiment est encerclé par des véhicules de police mais également par des hélicoptères. Le Westgate Mall est un immense labyrinthe, ce qui complique énormément le travail des policiers. Une trentaine d’otages se trouvent également encore dans le bâtiment. Source : le Net. C’est la réalité, pas une blague. La crainte de Dieu ou de l’homme. Le sujet semble sans importance et pourtant aujourd’hui, l’homme a tendance à se comporter comme si son prochain est son créateur, en un mot, il a peur de son semblable et non de Dieu. Alors que Dieu, en tant que créateur, nous voit, du fait de son omniprésence. Aborder cette problématique pour nous, c’est lever l’équivoque sur un certain nombre de choses qui semblent essentielles à nos yeux. Nous nous excusons auprès de ceux qui. Se sentiront vexés, c’est en toute neutralité que nous brandissons notre plume dans ce domaine. La crainte du Bon Dieu est exigée de tout être humain dans tout ce qu’il entreprend. Que ce soit en politique, en religion ou même dans la société, la crainte de Dieu doit émailler nos actes. En craignant Dieu, nous agissons avec humilité et modestie et non avec orgueil et grandeur, car Dieu seul est grand. Le prophète (saw) lui-même ou les Prophètes eux-mêmes étaient des hommes humbles et modestes. Celui qui craint Dieu aura la grâce. La règle, de nos jours, semble être la grandeur, et l’égoïsme, l’orgueil, « le m’as-tu vu ? », etc. L’homme est devenu un être d’apparence ; cette apparence imbibe tous ses actes. Ainsi, lorsqu’il pose un acte, il veut que les autres sachent que c’est lui qui a fait ça, il se bat pour plaire aux autres et non à Dieu. À titre illustratif, à la sortie de nos chers lieux de prière (mosquées), l’on voit des musulmans entourés par des enfants pour recevoir des pièces d’argent. Des pièces d’argent, de même ceux qui font des dons à leurs prochains, le font souvent à la présence des caméras, juste pour que la presse en fasse écho. Alors que nous devons donner avec la main droite sans que la main gauche ne voie. Il n’est pas rare de voir un musulman qui boit de l’alcool en cachette. Quand vous lui posez la question sur la raison de sa cachette, vous vous rendrez compte qu’il se cache parce qu’il est musulman, cela n’est pas nécessaire car Dieu est omniprésent et omniscient. Également, la fornication et l’adultère sont des péchés auxquels se livrent des musulmans pour la simple raison qu’ils sont musulmans et que les autres ne doivent pas en douter ; cela n’est pas nécessaire car Dieu est omniprésent et omniscient. La crainte des hommes fait que des sœurs ou des femmes se voilent pour paraître aux yeux des hommes comme de bonnes musulmanes alors qu’elles peuvent ne pas être sincères dans leur intention. Attention, il y a des hommes ou des frères qui arborent des boubous et des pantalons sautés. qui portent la barbe pour paraître musulmans alors que dans leurs activités, ils sont pires que ceux qui ne portent ni barbe ni ne raccourcissent leur pantalon. Excusez-nous, mais quelqu’un m’a dit qu’il préfère les filles qui se voilent pour la simple raison qu’elles aiment se cacher tandis qu’avec les autres, il n’y a pas lieu à cachette. Donc, tu dois pouvoir l’envoyer en boîte, ou au maquis, etc. Ce qui lui fait dépenser. Pour certaines personnes (musulmans), la zakat est un refuge. Ils prennent le temps d’organiser la magouille, de piller les autres en spéculant sur les prix des biens et services en foulant au pied les règles commerciales. Les vendredis et le mois de ramadan, ils font des sacrifices, ça aussi en public pour se faire passer comme de grands musulmans. Ils accomplissent la zakat avec l’argent qu’ils ont amassé dans l’impiété. L’argent ou les biens utilisés pour la zakat doit avoir été obtenu dans la piété. L’égrenage de ces actes ne saurait se faire sans évoquer le mariage. En effet, c’est Un simple refuge pour certains. Pour d’autres, un bon musulman doit avoir quatre femmes. Là encore, il y a un problème, dans la mesure où l’adultère continue de régner en maître même avec souvent les quatre femmes. La dissipation de la crainte d’Allah a certainement des causes. Ces causes, pour nous, sont de deux ordres : l’éducation et l’ignorance. La part éducative de ce phénomène est liée à la famille. Cette institution fondamentale de notre société a démissionné. Les enfants sont éduqués par la télévision, l’entourage et Internet. Ce qui fait que les chefs de famille de demain sont inaptes à apporter une plus-value à la société. Que dire de leur progéniture ? Tel père, tel fils. Les mass médias, acquis à la cause de l’Occident, ne rapportent que les stigmates de la civilisation occidentale, civilisation dans laquelle liberté rime avec libertinage, source de désinvolture. Dans le même temps, nos valeurs, c’est-à-dire le respect des parents, de ceux qui sont âgés, que ce soit le respect de l’autre, L’humilité, la modestie, etc., sont oubliées. Quant à l’ignorance, ses sources remontent aussi à la société. Nous ne connaissons pas et refusons de connaître, voire penser à connaître. Mais tout cela est dû au manque de modestie et d’humilité. Pourquoi craindre son prochain au détriment de Dieu ? Nous ne pensons pas avoir épuisé le sujet, mais pensons avoir apporté notre point de vue. Certainement que des personnes mieux nanties que nous en connaissances pourront mieux faire. En ce qui nous concerne, nous nous excusons énormément auprès de ceux qui se sentiront visés. Que la miséricorde et la sagesse de Dieu nous accompagnent ! Dieu sait mieux. NANA Moumouni Le vrai visage de l’islam - N°08 du 05 octobre au 05 novembre 2013 Page 11 Initiative L’ATELIER DE SOUDURE TÉGAWENDÉ “Un savoir-faire pour la réussite de vos travaux de tout genre” Désormais, pour tous vos travaux de confection d’ouvertures métalliques et de fabrication de ferme, montage et tôlage, faites appel à l’atelier de soudure Té-gawendé. savoir-faire pour la réussite de vos travaux de tout genre. Dix-huit bonnes années d’expérience au service des populations. Pour en savoir davantage, « le vrai visage de l’Islam » a pu arracher quelques mots du président directeur général de l’entreprise, en la personne de Kaboré Séni. Pouvez-vous nous expliquer votre amour pour ce travail de soudure ? Quand j’ai quitté la Côte d’Ivoire pour le Burkina, j’avais vivement envie d’exercer une activité professionnelle ; cependant, je n’ai pas pensé à la soudure. C’est sur place que mon géniteur m’a mis dans un atelier de soudure pour mon apprentissage. Dès lors que je me suis forgé une place chez mon patron, tout le monde avait confiance en moi. Des gens qui sortaient pour leurs travaux sur les chantiers me prenaient comme apprenti, parce qu’ils aimaient mon travail. Donc, d’une étape à une autre, rapidement, j’ai énormément appris au bout de trois ans. C’est ainsi que j’ai aimé la soudure. Aujourd’hui, vous êtes installé à votre propre compte avec du personnel. Le PDG, M. Séni Kaboré. Comment cela est-il arrivé ? C’est progressivement que les choses ont évolué afin que l’entreprise soit une réalité. D’abord, chez mon patron, je cherchais déjà des équipements avec ce que j’avais comme salaire. Puis en même temps, je tissais des relations. Donc, c’est grâce à ces relations et ces matériels acquis, il y a longtemps, que l’entreprise fonctionne aujourd’hui. Comment se passe le travail ? Ça se passe très bien. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans le travail ? Le premier des problèmes, c’est de donner un délai d’exécution, où on ne pourra guère terminer les travaux. Il faut éviter cela. Parce qu’il y a des gens qui sont très exigeants. Il y a des gens qui veulent qu’on fasse bien leurs travaux et à temps. Maintenant, si on leur demande une avance, ils ne sont pas capables de débourser la somme demandée ; cela pose énormément de problèmes. Pouvez-vous être un peu plus clair ? En cela, il y a deux cas de figure que nous vivons : primo, certaines personnes donnent. L’avance pour le travail dans l’intention de solder le reste une fois le travail fini. Seconde, très souvent, si le client voit que le reliquat est énorme, il traîne les pieds pour récupérer son travail et cela nous pénalise. Donc par expérience, nous ne prenons pas du travail parce que nous sommes en manque. Qu’est-ce qui vous amène à dire cela ? C’est tout simple : certains professionnels prennent des avances pour des marchés alors qu’ils savent pertinemment que le travail va traîner ; ils le prennent quand même et cela joue sur leur crédibilité. Qu’avez-vous à dire aux clients qui veulent un travail bien fait ? Qu’ils soient raisonnables dans leur démarche ; nous vivons ces attitudes tous les jours, puisqu’il y a des gens qui vont faire le tour des ateliers de soudure pour obtenir le prix le plus abordable tout en sachant que ce qu’ils proposent est dérisoire pour un travail bien fait. Et c’est pour cela que nous avons des problèmes par-ci par-là. Quelle assurance les gens peuvent avoir s’ils vous... Confient un travail ? Nous demandons à tous ceux qui veulent un travail de qualité de passer à l’atelier de Soudure Tégawendé ; ils ne seront jamais déçus, si ce n’est que la satisfaction. Indication : L’atelier de soudure Tégawendé est localisé sur l’avenue Dr Doucouré, non loin de la cour de Wogodogo de Naaba. Un apprenti en pleine activité. Des couvertures métalliques. Page 12 Le vrai visage de l’islam - N°08 du 05 octobre au 05 novembre 2013 Faits et gestes ; WWW.BISSMILLAH-BF.ORG Un nouveau site pour la promotion de l’islam Au nom d’Allah, Le Miséricordieux, Le Très Miséricordieux. Nouveau ! www.bissmillah-bf.org Louange à Allah ; que les éloges et la paix soient sur notre maître, notre Prophète et bien-aimé, le Messager d’Allah... Nous remercions Allah, Le Tout-Puissant, de nous avoir donné la force, les moyens et l’intelligence de créer ce site internet, lieu d’apprentissage, d’information et d’échanges sur la religion du Prophète (Pssl). Les temps changent, le modernisme s’impose à tout mais la Religion forte de sa dimension spirituelle doit rester fidèle à ses préceptes. Elle ne bougera pas d’un iota pour faire plaisir à l’évolution contre-morale qui roue de coups mortels le bon sens et la Raison. Si la modernité n’a aucune influence sur notre religion (contrairement à d’autres qui s’adaptent aux contorsions du temps), le musulman, ouvert à tout ce qui honore l’humanité, se doit d’utiliser les outils modernes de communication pour donner plus de voix à sa foi, pour convertir les non-musulmans. www.bissmillahi-bf.org s’inscrit dans cette veine. Il entend apporter sa touche dans l’édification d’une forteresse communicationnelle qui dit NON aux mensonges, contre-vérités et accusations portées contre l’islam et ses adeptes. Un site comme les autres Les sites d’informations, de formation et d’échanges sur l’islam participent d’une plus large couverture au plan mondial de la Parole du Prophète Muhammad (Pssl), à la connaissance de l’islam et la conversion des internautes de toutes les régions de la. planète. Bissmillah-bf.org adhère à ces objectifs et ambitionne aller au-delà, c’est-à-dire, faire de l’internaute un acteur principal, incontournable de l’encrage de la religion musulmane au Burkina Faso et un digne héritier des valeurs charnières de l’islam. Bissmillah-bf.org Bouée de sauvetage Une bonne partie de la population burkinabé (de récents chiffres parlent de plus de 60%) est de confession musulmane, mais une majorité de jeunes musulmans, absolument infectés par les abus d’une certaine « liberté » ou « laïcité », et profitant de la facilité dont dispose une société qui ne croit pas à l’existence de la vie après la mort, ont totalement fui la religion, refusent tacitement de la pratiquer et violent au quotidien les enseignements et la morale. Ce site est un phare, une lanterne pour tous ceux qui ont égaré en cours de navigation leurs boussoles, et qui souhaitent vivement retrouver le large. En d’autres termes, bissmillah-bf.org tend la main à nos frères et sœurs qui, pour une raison ou une autre, se sont séparés de la grande famille islamique. Bissmillahi ! Bissmillah est un instrument d’information sur le monde et sur l’islam en particulier. Par son biais, tout visiteur aura la chance de parcourir des livres et de lire des articles traitant de l’islam et de ses principes. Par Bissmillah, l’internaute a le choix de visiter par plusieurs liens des sites de même nature et d’aller à la rencontre de ses semblables du monde entier. Bissmillah est un forum alternatif, offrant à son visiteur la possibilité de faire des contributions sur la place et le rôle de l’islam au Burkina Faso et dans le monde. Ce site est enfin un creuset de connaissances : des administrateurs bien au fait de la religion veilleront à répondre au mieux aux questions des visiteurs et équilibreront les dissensions qui peuvent naître de leurs commentaires. Et, bissmillah-bf.org veut présenter la religion musulmane comme elle est et le musulman dans tous ses états. Il a pour ambition de sauter les caricatures et les interprétations. négatives qui pèsent sur la pratique islamique. Ce site veut imprégner la société burkinabé dans la beauté de la parole d’Allah ainsi que les enseignements du Prophète (BPSL) et lui démontrer que la religion du Prophète Mohammad (PSSL) est ouverte à toutes les âmes qui craignent Allah. Gloire à Allah, paix et bénédictions au Prophète Mohammad (BPSL). Qu’Allah bénisse chacun de nous et donne longue vie à bissmillah-bforg. Qu’Allah fasse de nous de bons musulmans, en raffermissant notre Foi, nous maintenant ainsi dans la Voie Droite. Amîne. Louange à Allah, Seigneur des Mondes jusqu’à Sa Pleine Satisfaction. Amîne. Subhana Rabbika Rabbi Al-'Izzati 'Amma Yaffïina Wa Salamun 'Alâ Al-Mursalïna Wa Al-Hamdu Lillâhi Rabbi Al-'Âlamîna [S37 As-Saffat (Les Rangées), V180-181-182]. Informations et partage El Hadj Mohamadi Nana. GSM: +226 70 28 52 51/78 85 11 92/70 73 27 47/75 55 00 07. Le vrai visage de l’islam - N°( du 05 octobre au 05 novembre 2013 Page 13. On peut se tromper. LA POLYGAMIE EST-ELLE UN FREIN À L’INFIDÉLITÉ ? Qu’en pensent les Ouagalais ? Katherine Pour moi, il est des gens qui ont plusieurs femmes ; malgré cela, ils sont au dehors avec d’autres femmes. Même s’ils se marient encore à des femmes plus belles, ils continueraient à être infidèles. La polygamie n’est guère un frein à l’infidélité, celui qui est habitué à sortir, même s’il marie plus de dix femmes, il Cissé Idrissa va sortir encore. D’une manière, dès qu’on s’habitue aux maquis et aux balades nocturnes, on va commettre l’infidélité. Congo Abdoul Karim La polygamie ne freine pas l’infidélité. Il est des gens de nature qui adorent les femmes. Un infidèle ne tient pas compte du nombre de femmes. Il arrive qu’on trouve un individu, qu’il soit musulman ou non, qui est polygame, mais qui passe tout son temps à tromper ses épouses avec des partenaires plus vilaines et moins bien que celles qui sont dans le foyer. Ramdé Hamidou Selon moi, la polygamie, c’est le fait de contracter un mariage avec plusieurs femmes. La polygamie est préférable à la monogamie. Elle permet au mari d’avoir plusieurs femmes avec lesquelles il peut discuter pour une vision constructive. Elle peut être un frein à l’infidélité, car normalement l’homme a eu l’occasion de rassembler tous ses goûts à son domicile et ne doit plus sortir chercher. Coulibaly Sié Joseph, Université de Ouagadougou Selon moi, la polygamie c’est le fait pour un homme de prendre plus d’une femme. Elle ne peut être un frein à l’infidélité du moment où il y a des gens qui ont plusieurs femmes et ont des enfants au dehors. Elle pose assez de problèmes dans certaines familles, surtout au décès du conjoint. Les enfants se livrent à des querelles ; il en est de même pour les épouses. Et même avant le décès, il peut y avoir des problèmes, car l’homme est incapable de les aimer de la même façon, ce qui peut être source de frustrations. Ouédraogo Issouf, Université de Ouagadougou Je pense que la polygamie, c’est quand un homme peut contracter un mariage avec plus d’une femme. Pour les musulmans, c’est une bonne chose ; mais Pour moi, c’est mauvais, car elle peut être source de mésentente. Il y a des familles polygames qui n’ont pas de problèmes ; par contre, chez d’autres, ce sont des problèmes à n’en pas finir. Donc, en définitive, la polygamie ne peut être un frein à l’infidélité, car l’homme aime découvrir plusieurs femmes et lorsqu’il aura connu les nouvelles conquêtes, il va encore chercher à conquérir de nouvelles. Analyse sur la question : La polygamie est-elle un frein à l’infidélité ? Pour répondre à cette question fâcheuse, nous devons d’abord comprendre son concept dans la religion musulmane, l’analyser afin de voir si elle est capable d’empêcher les hommes de tomber dans la tromperie de leurs épouses auxquelles autrefois ils ont affirmé leur amour et leur fidélité. Que signifie la polygamie en Islam ? La polygamie est un type de mariage dans lequel un homme est uni à plus d’une femme. Elle était une pratique observée par les Africains bien avant l’implantation de l’Islam dans le continent, raison pour laquelle, dans une... famille africaine, un frère pouvait hériter de la femme de son frère défunt ; il est des cas où un chef de famille pouvait avoir plusieurs femmes. Épouser plusieurs femmes était une pratique partagée par plusieurs peuples et cultures. Quand on dit polygamie, elle se présente sous deux formes : l’une dans laquelle un homme épouse plus d’une femme, et l’autre, la polyandrie, dans laquelle une femme épouse plus d’un homme. En Islam, la polygamie est permise mais limitée, en toute conformité avec la sourate 4 verset 3 ; quant à la polyandrie, elle est totalement interdite. L’objectif recherché après la polygamie : il faut que les lecteurs comprennent que le but de cet article n’est pas de porter des commentaires sur le mariage, encore moins de faire un débat sur la polygamie ; ici, nous voulons ressortir des éléments qui nous permettront de bien voir si le mariage avec plus d’une femme peut stopper les hommes d’entretenir des relations illicites. Nous assistons de plus en plus à des pratiques qui nous font dire que les Les hommes ne se marient plus aux femmes dans le but d’avoir des enfants ou de vivre heureux dans la foi et l’égalité. Le constat amer aujourd’hui, c’est que ce sont les hommes mariés à une ou plusieurs épouses que l’on aperçoit en train de courir après des femmes qui ne sont pas les leurs. On a quelques fois eu écho de rumeurs, selon lesquelles des musulmans qui ont déjà quatre femmes sortent et trompent leurs épouses ; le pire des cas, certains prélèvent leur première épouse en zakât, sous prétexte qu’il faut la placer dans une demeure où elle pourrait avoir tout ce dont elle a besoin selon son consentement préalable. Tous ces comportements sont contraires aux enseignements du Coran. Tout musulman qui se trouve dans l’un ou l’autre est en infraction. La polygamie n’est admise que pour assouvir nos considérations humaines, personnelles et aussi sociales. Imaginons un individu qui épouse une femme qui est parfaitement une bonne épouse étant donné qu’elle lui donne des enfants, répond à ses besoins, se comporte comme. une bonne épouse et une bonne mère ; pourquoi le monsieur s’insurge à prendre une autre femme tout en créant des situations afin de pouvoir justifier le bien-fondé de son projet ? Des imams, des cheikhs vont venir asseoir la bonne dame pour lui parler du Coran qui permet à l’homme de prendre jusqu’à quatre femmes ; elle sera obligée d’abdiquer puisque ce sont les recommandations de l’Islam. Soyons certains que ce monsieur, après ce premier pas, va vouloir dépasser le quota établi par le Coran si les moyens à sa disposition le lui permettent. L’instinct de l’individu mâle le pousse tout le temps à vouloir découvrir les femmes ; l’homme ne peut guère se séparer des femmes tant qu’il ne prend pas conscience qu’il ne pourra jamais finir les belles femmes : les minces, les grosses, les intellectuelles, les soumises, les noires, les claires… si ce n’est la mort. C’est même le jour de sa mort que les plus belles filles naissent pour amuser le monde. L’adage populaire « L’homme est un éternel insatisfait ». L’Islam, conscient de Cette faiblesse de l’homme lui impose une limite de quatre femmes, quand bien même épouser deux femmes nécessite un parfait équilibre entre les deux. Si l’on voit qu’on ne peut pas rester juste envers les deux, mieux vaut se contenter d’une seule. De tous les livres, seul le Coran exige la monogamie à toute personne incapable de gérer deux épouses. Dans aucun autre livre religieux, que ce soit le Véda, le Ramayana, le Mahabharata, le Gita, le Talmud ou la Bible, nous ne trouvons pas de restriction quant au nombre d’épouses. Selon ces écritures, un homme peut épouser autant de femmes qu’il le souhaite. Ce n’est que bien plus tard que les prêtres hindous et l’Église chrétienne ont restreint le nombre de femmes à une. Selon les manuscrits anciens, plusieurs personnalités hindoues ont eu plusieurs épouses. Le roi Dashrat, père de Rama, a eu plus d’une épouse. Krishna en a également eu plusieurs. Il était permis aux premiers chrétiens d’avoir autant d’épouses qu’ils le souhaitaient, puisque la Bible ne fait... mention d’aucune restriction à cet égard. Mais il y a de cela quelques siècles, l’Église a restreint le nombre d’épouses à une. La polygamie est permise dans le judaïsme. Selon la loi talmudique, Abraham a eu trois femmes et Salomon, des centaines. La pratique de la polygamie s’est perpétuée jusqu’au moment où Rabbi Gershom ben Yehudah (960 à 1030 de notre ère) a émis un décret contre elle. Les communautés juives sépharades qui vivent dans les pays musulmans ont perpétué cette pratique jusqu’à aussi tard que 1950, année où une loi du rabbin en chef d’Israël le leur interdit. Note intéressante : Selon le recensement de 1975, en Inde, les hindous sont plus polygames que les musulmans. Le rapport du “Comité sur le statut de la femme en Islam”, publié en 1975, mentionne, aux pages 66 et 67, que le pourcentage de mariages polygames entre 1951 et 1961 était de 5,06 % chez les hindous et de 4,31 % chez les musulmans. Selon la loi indienne, seuls les hommes musulmans ont le droit d’avoir plus d’une femme. Il est illégal pour tout non-musulman, en Inde, d’avoir plus d’une femme. Malgré cela, les hindous sont plus nombreux à contracter un mariage polygame que les musulmans. Par le passé, il n’existait pas de restriction, pour les hindous, quant au nombre de femmes qu’ils pouvaient épouser. Ce n’est qu’en 1954, lorsque la Loi sur le mariage hindou fut adoptée, qu’il devint illégal, pour un hindou, d’avoir plus d’une épouse. Ce qui fait qu’aujourd’hui, c’est la loi indienne qui interdit à l’homme d’avoir plus d’une femme (et non les écritures hindoues). Voyons maintenant pourquoi l’Islam permet à l’homme d’avoir plus d’une femme. Que dire de cette injonction du prophète à l’encontre de Ghailan Thakhafi qui avait épousé dix femmes ; mais quand il est devenu musulman, le prophète (saw) l’intima de choisir quatre d’entre elles et de quitter les autres (Châfi, Thirmidhi, Ibn Maja…). L’Islam est une religion du juste milieu, raison. pour laquelle il permet de vivre pleinement sa vie d’ici-bas tout en restant responsable et juste, il veut faire comprendre à l’homme que cette vie n’est pas faite seulement de femmes, sinon il permettrait à tout le monde d’en faire usage à volonté. Retenons ici que la préférence aveugle d’un époux pour une de ses épouses aux dépens de l’autre entraînera la chute de l’homme au jour de la résurrection, propos du prophète (saw), parce que l’époux viendra devant Dieu en traînant une partie de son corps pendu ; se référer au document de Ibn Hibân et El Hakim, et les Ahl Sunnan. Dieu lui-même nous donne cet éclaircissement, qui indique que l’homme ne peut jamais être impartial avec ses épouses. « Vous ne pouvez être parfaitement équitable à l’égard de chacune de vos femmes, même si vous en avez le désir. Ne soyez donc pas trop partiaux ». (s4v129) La polygamie n’est donc pas une règle, mais une exception. Beaucoup de gens croient, à tort, qu’il est obligatoire pour un musulman d’épouser plus d’une femme. En gros, Il y a en Islam cinq catégories de choses à faire et à ne pas faire : (1) ‘Fard’ i.e. obligatoire ; (2) ‘Moustahab’ i.e. recommandé ou encouragé ; (3) ‘Moubah’ i.e. permis ou acceptable ; (4) ‘Makrouh’ i.e. non recommandé ou déconseillé ; (5) ‘Haraam’ i.e. interdit. La polygamie fait partie de ce qui est permis. Nul ne peut affirmer qu’un musulman qui a deux, trois ou quatre femmes est un meilleur musulman que celui qui n’en a qu’une. L’espérance de vie des femmes est supérieure à celle des hommes : il y a à peu près autant de naissances de garçons que de filles. Mais le système immunitaire de la fille est plus fort que celui du garçon, ce qui fait que la fille arrive à mieux combattre les microbes et les maladies que le garçon. C’est pour cette raison qu’au cours de la petite enfance, il y a plus de décès chez les garçons que chez les filles. Il y a plus de femmes que d’hommes dans le monde : durant les guerres, plus d’hommes que de femmes sont tués. Aussi, il y a plus d’hommes que de femmes qui... meurent de maladies ou dans des accidents. L’espérance de vie des femmes est supérieure à celle des hommes et il y a toujours, dans le monde, plus de veuves que de veufs. Aux États-Unis, il y a 7,8 millions de femmes de plus que d’hommes. À New York seulement, il y a un million de femmes de plus que d’hommes, et parmi ces derniers, un tiers sont gays, c'est-à-dire sodomites. Dans tous les États-Unis, il y a plus de vingt-cinq millions de gays. Ces hommes, évidemment, ne souhaitent pas épouser des femmes. En Grande-Bretagne, il y a quatre millions de femmes de plus que d’hommes. En Allemagne, ce sont cinq millions de plus et en Russie, neuf millions. Dieu seul sait combien d’autres millions de femmes en plus il y a dans le monde. Contraindre chaque homme à n’épouser qu’une femme n’est pas réaliste : même si chaque homme épousait une femme, il y aurait toujours plus de trente millions de femmes sans mari aux États-Unis (si l’on tient compte du fait que ce pays compte plus de vingt-cinq millions de gays). Il y aurait plus de quatre millions de femmes en Grande-Bretagne, cinq millions en Allemagne et neuf millions en Russie qui seraient incapables de se trouver un mari. Imaginez que ma sœur soit l’une de ces femmes célibataires vivant aux États-Unis ou supposez que votre propre sœur soit l’une d’elles. Les deux seules options qui s’offrent à elle sont soit d’épouser un homme qui est déjà marié, soit de devenir une femme “publique”. Il n’y a pas d’autre option. Et toute femme chaste optera certainement pour la première solution. La plupart des femmes n’aimeraient pas partager leur mari avec d’autres femmes. Mais en islam, lorsque cela devient vraiment nécessaire, les musulmanes en accord avec leur foi pourraient supporter une perte personnelle pour éviter que d’autres sœurs musulmanes deviennent des femmes délaissées dont n’importe qui pourrait abuser. Il est préférable d’épouser un homme marié plutôt que de devenir une femme « publique ». Dans la société occidentale, il est courant pour un homme d’avoir des maîtresses et/ou plusieurs affaires extra-conjugales. Dans ces cas, la femme impliquée mène une vie déshonorante et instable. Ironiquement, cette même société est incapable d’admettre qu’un homme choisisse la polygamie, dans laquelle les femmes conservent une position digne et honorable dans la société et mènent une vie stable. Par conséquent, les deux seules options qui s’offrent à une femme incapable de trouver un mari sont d’épouser un homme marié ou de devenir une femme “publique”. L’Islam préfère donner aux femmes une position honorable en permettant la polygamie et en interdisant la débauche. Il y a plusieurs autres raisons pour lesquelles l’Islam a permis la polygamie limitée, mais c’est d’abord et avant tout pour protéger la chasteté de la femme. La polygamie est-elle un frein à l’infidélité ? Malgré l’autorisation de l’Islam d’épouser jusqu’à quatre femmes pour une raison ou pour une autre, certains hommes dérogent à la règle, en entretenant des relations au dehors. Donc, si nous analysons la permissibilité de la Polygamie en Islam, c’est d’aider le musulman à contenir ses ardeurs et maîtriser sa vie sexuelle dans un cadre bien déterminé dans la foi. Tant que notre foi n’est pas un facteur qui nous empêche d’aller dehors, ce ne sera jamais la polygamie. Certaines femmes poussent leur mari à aller voir ailleurs, pour la simple raison que, une fois qu’elles se trouvent au foyer, tous les signes séducteurs qui avaient amené les hommes vers elles disparaissent. Elles commencent à se délaisser en s’habillant mal ; elles ne tiennent plus compte de leur toilette, elles ne font plus attention à leur façon de s’asseoir, de marcher, de parler, de rire. Celles qui n’exercent pas un travail professionnel passent tout leur temps chez les voisines, soit à suivre les télénovelas ou à causer de choses inutiles. Les femmes doivent toujours se vendre, valoriser et varier leurs qualités et leur personne. Elles doivent être créatives et entreprenantes afin de pouvoir museler leur époux à la maison. Certains hommes contribuent au... laisser aller de leurs épouses ; cela se justifie par le manque des responsabilités exigées par l’Islam, comme l’entretien de la femme, la cajoler, l’aimer pour toujours. Si vous aviez aimé une femme pour sa forme, sa beauté et son intelligence, il faut travailler à maintenir cet acquis. Si vous épousez votre femme et une année plus tard, vous l’abandonnez à son propre chef, certainement que cette belle forme que vous adoriez autrefois va prendre un coup ; ce qui sera un prétexte pour chercher une autre femme, et à la suite entretenir d’autres relations illégales. Enfin, il faut dire que la foi en Dieu est le seul recours qui pourrait maintenir l’amour entre les couples musulmans et contenir les ardeurs des hommes dans la vie conjugale. Même si l’Islam permettait de prendre plus de dix femmes, certains musulmans trouveraient des moyens pour sortir en quête d’autres. Les pays qui ont autorisé la polygamie dans le monde : - Afghanistan - Qatar - Congo - Sénégal - Djibouti - Sierra Leone - Égypte - Somalie Émirats Arabes Unis - Soudan - Syrie - Gabon - Tanzanie - Gambie - Tchad - Inde - Tunisie (avant - Indonésie le 01/01/1957) - Irak - Togo - Iran - Yémen - Jordanie - Zaïre - Koweït - Zambie - Liban - Algérie - Liberia - Bahreïn - Libye - Bangladesh - Malaisie - Bénin - Mali - Birmanie - Maroc - Burkina Faso - Mauritanie - Cameroun - Niger - République Centrafricaine - Oman - Comores - Ouganda - Pakistan. Le vrai visage de l’islam - N°08 du 05 octobre au 05 novembre 2013 Page 15 Découverte FÊTE NATIONALE DE L’ARABIE SAOUDITE Célébration réussie au Burkina Le Royaume Saoudien souffle ses 83 bougies qui marquent une fête nationale ; quatre-vingt-trois années de développement, de prospérité, de rassemblement des peuples autour de la paix. C’est pour cette raison que son excellence Dahir Ben Mootish Alenaze, l’ambassadeur accrédité auprès du Burkina, a tenu à remercier le peuple burkinabé en conviant les premiers responsables et les autres institutions diplomatiques à prendre part à la cérémonie. marquant la fête nationale de son pays. C’est avec le même respect que le « vrai visage de l’Islam » fut également convié ; et c’est ainsi que nous nous sommes joints aux responsables religieux, aux opérateurs économiques, aux diplomates et autres personnalités afin de trinquer dans le bonheur à l’occasion de la fête nationale du Royaume d’Arabie Saoudite. Aux environs de vingt heures, les deux hymnes nationaux ont retenti dans la salle de réception de cet hôtel luxueux de Ouaga 2000 « Laïco ». Son Excellence l’ambassadeur introduit son allocution, dans laquelle il a tenu à rappeler la coopération qui lie les deux pays, notamment dans le domaine de l’accompagnement de projets au Burkina par le Royaume et également la diplomatie burkinabé reconnue pour son apport en matière de paix. Le diplomate saoudien a salué l’ambassadeur du Royaume de l’Arabie Saoudite. Des chefs coutumiers étaient présents à la cérémonie. La coupure du gâteau d’anniversaire a eu lieu grâce à la médiation du président Compaoré qui a abouti à un accord politique. Mali. Monsieur Dahir a rappelé les exploits diplomatiques du ministre des Affaires étrangères Jibrill Bassolet. M. Koanda (à droite). Les convives en pleine conversation. Docteur Doucouré en compagnie d’un diplomate saoudien. Page 16 Le vrai visage de l’islam - N°08 du 05 octobre au 05 novembre 2013 bibo:issue 8 bibo:numPages 16 -- o:id 10595 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/10595 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2204 o:media/o:id 10615 19498 19499 19500 19501 19502 19503 19504 19505 19506 19507 19508 19509 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/efb9145f9facdc9f9b6ee1553bddcda43c328b2f.pdf https://islam.zmo.de/files/original/6a123a03293caff0ff976cdd83d7832c225b929f.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/1a69b98c54ffedef2e6561f336d37b0d35b75356.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/f6ffcf86579f74dcb454ab83ba90ffabf374aa92.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/2414dfa2df7e19d2e3814399f0687a9fd422bb47.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/7a2427f400b56a991e72afef13093f83cbb2fa9f.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/ecb7d2f4b7b9c2edddf9bc0c1dbb811386af2764.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/f446e3947c32004bf2a8603d9962931cc5758530.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/abb966816f992300bb601ca8d2228a772d5f6961.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/b619e9d97d6c95a473d724d44ed42bb661deaca7.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/b228814ada032d8a24bbfe552c1bf65aeb0983e5.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/8b79a4719005e12669313c992636241037545dee.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/4bdfa0341ec8cb043176c632bb50ba1277ddcd33.jp2 dcterms:title Le vrai visage de l'islam #15 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/960 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/55 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1046 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/5 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/707 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/572 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/578 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/582 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/125 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/124 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/84 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/85 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/87 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/89 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2204 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2014-05-05 dcterms:identifier iwac-issue-0000179 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Mensuel islamique d'information dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/295 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/405 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/443 bibo:content Mensuel d’information islamique - N° 015 du 05 mai au 05 juin 2014 Prix : 300 F CFA Des soins et des produits à porter de tous COMMUNAUTÉ DES MUSULMANS DU BURKINA A quand un véritable leadership ? TELEPHONE PORTABLE Savoir en tirer profit ! CENTRE MÉDICAL ISLAMIQUE DE LA PATTE D’OIE ADAMA SAKANDE, PRÉSIDENT PAR INTERIM DE LA COMMUNAUTÉ MUSULMANE « La Fai B n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière » « Il faut que les musulmans du Burkina soient très engagés » Les différentes catégories d’eau et leur statut en Islam LE SUPPORTER MUSULMAN Quelques aspects à prendre en compte SEMINAIRE ISLAMIQUE PROVINCIAL DE GANZOURGOU 2014 IVE ÉDITION Le mouvement sunnite invite les fidèles à se pencher sur la spiritualité et la vie en société. L’ESSUYAGE SUR LES CHAUSSONS : Les règles à suivre ! Éditorial ADAMA SAKANDE, PRÉSIDENT PAR INTERIM DE LA COMMUNAUTÉ MUSULMANE « La Fai B n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière » « Il faut que les musulmans du Burkina soient très engagés » ISLAMIQUE PROVINCIAL DE GANZOURGOU 2014 IVE ÉDITION Le mouvement sunnite invite les fidèles à se pencher sur la spiritualité et la vie en société. * COMMUNAUTÉ DES MUSULMANS DU BURKINA À quand un véritable leadership ? * TÉLÉPHONE PORTABLE Savoir en tirer profit ! * CENTRE MÉDICAL ISLAMIQUE DE LA PATTE D’OIE Des soins et des produits à porter de tous * Les différentes catégories d’eau et leur statut en Islam * LE SUPPORTER MUSULMAN Quelques aspects à prendre en compte COMMUNAUTÉ DES MUSULMANS DU BURKINA À quand un véritable leadership ? Nous vivons dans une république laïque où les affaires religieuses n’incombent qu’aux religieux eux-mêmes. Il est laissé libre cours à chaque communauté de s’organiser comme bon lui semble pourvu que cela n’attente pas aux lois de la république. L’organisation, comme on peut le constater, reste encore un vœu pieux dans notre communauté musulmane. Nous brillons, après des centaines d’années de pénétration de l’Islam au Burkina, par notre manque de cohésion. Les querelles Intestines ont encore pignon sur rue dans la grande communauté musulmane. Chacun est dans son coin, observant les autres à distance. L’appartenance à un bord ou à une tendance est toujours un critère d’appréciation dans cette oumma. Quand bien même on assiste à une explosion des associations islamiques. À quand l’avènement d’un véritable leadership de la Oumma islamique du Burkina ? L’ESSUYAGE SUR LES CHAUSSONS Les règles à suivre ! RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10-01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Tiendrebéogo Ousmane Équipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane, Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba, Zoungrana Ablassé, Nébié Zakaria, Guigma Arounan, Nana Moumouni Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60 La communauté musulmane au Burkina est sans conteste un géant aux pieds d’argile. Les musulmans sont les plus nombreux, mais ce nombre ne produit pas, jusqu’à présent, la force escomptée. Les raisons, nul ne les ignore. Résultat : on observe la dispersion des forces. L’union fait la force, la désunion la disperse et la plombe. Ce faisant, chacun est dans son milieu où il évolue, ne souhaitant pas que l’on le dérange. Au pire des cas, il ne se sent pas intéressé par ce qui se passe de l’autre côté. Pourtant, il est un principe religieux qui veut que l’affaire des musulmans, sans considération de leur bord, de leur couleur, intéresse les autres musulmans. Pour ce manque de cohésion et de leadership, tout le monde s’arroge le droit de docte et prétend lancer des avis sur les questions canoniques de l’Islam. Le manque de leadership est la cause de la naissance et de la perpétuation de pratiques aux antipodes de l’Islam. C’est comme s’il y a deux islams : un islam pour les autres, et un islam pour... Nous. Ce manque de leadership fait que les problèmes de la communauté, aussi négligeables soient-ils, ne trouvent pas de solution. La naissance de la FAIB (la fédération des associations islamiques au Burkina Faso) comme structure mère et instance décisionnelle des musulmans avait été perçue comme salvatrice. Mais très vite, les fruits ne vont pas porter les promesses des fleurs. Son rôle phare se résume à des communiqués sur le croissant lunaire de début et fin de Ramadan. Si ce n’est sur la date de la fête de la Tabaski. Une fédération qui peine à jouer le rôle pour lequel elle a été conçue. Comme chaque association, membre de la FAIB, consent que l’instance s’affiche d’une manière sporadique, chacune se replie sur elle-même afin de ne pas perdre de vue ses propres objectifs. Dans certains pays non loin de chez nous, de pareilles instances ont réussi à harmoniser les heures de prières et les communiqués. Ailleurs, ces genres de structures regorgent d’un comité de savants, actif, qui produit des Fatwas à chaque fois que de besoin. Ce genre de structure devait se saisir de la question de la suite à donner aux élèves des écoles médersa en fin de cycle. Les questions des veuves, des orphelins, de la collecte de la zakat et de sa distribution... Ce genre de structure donne son point de vue sur les questions d’intérêt national qui touchent à la vie de tous, surtout quand cela enfreint frontalement les principes de la religion musulmane. Loin de nous l’idée de donner des leçons aux responsables de cette structure faitière. Mais la FAIB, pour le moment, doit encore prouver ce pourquoi elle a été créée. On ne pourra guère exister en rangs dispersés ! Nos leaders se doivent de se concerter et de mettre en avant le bien-être des musulmans et celui de l’Islam. Pour cheminer ensemble, il importe que chacun fasse l’économie de ses intérêts égoïstes et mette en avant l’intérêt de la religion et des musulmans. Cela suppose que l’on s’accorde sur l’obligation de prendre comme seules références pour nos affaires. religieuses le Coran et la Sunna. C’est ce qui doit unir en réalité. En dehors de ces deux canaux, on ne pourrait qu’être désuni. C’est aussi simple. Ce n’est pas parce que la liberté est donnée à toute association musulmane de s’exprimer qu’il faut le faire sans tenir compte des textes normatifs, notamment le Coran et la Sunna du prophète (psi). Il faut qu’il y ait un travail hiérarchisé où les clivages ne vont pas constituer un problème. L’histoire des tendances qui n’a que trop duré doit prendre fin. Mais encore faut-il que les gens aient pour références les sources de l’Islam et que chacun joue la carte de la sincérité vis-à-vis d’Allah, de son livre, de son prophète, des musulmans et de leur responsable. Ne soyons pas à l’image de ce peuple uni de corps mais dont les cœurs sont divisés. Soyons ceux qui se cramponnent au câble d’Allah, qui ne se divisent pas. AROUNAN.G Pour vos critiques et suggestions, veuillez contacter RACHID-PRODUCTION sous l’adresse : rachidproduction@yahoo.com guigma.haroun@yahoo.fr 01 BP 2481 Ouaga 01 Cél. : 76 93 60 93 - 79 91 05 66 Page 2 Le vrai visage de l’islam - N°015 du 05 mai au 05 juin 2014 On peut se tromper TELEPHONE PORTABLE Savoir en tirer profit Le téléphone portable est aujourd’hui un outil incontournable. Il est évident qu’il est un apport dans la facilitation communicationnelle entre les hommes. Il réduit les distances. Mais comme toute création de l’esprit de l’homme païen, il comporte beaucoup de risques que le musulman doit s’employer à éviter. De la manière dont le portable a contribué au rapprochement des individus, il a de la même manière contribué à forger de véritables hypocrites dans nos sociétés africaines. Entre autres aspects relevant de l’ordre de l’hypocrisie. Le mensonge : Nombreux sont ceux qui ont dit des choses qui ne sont pas vraies parce qu’on est très loin de notre interlocuteur. Le hic ici, c’est qu’on le fait avec une certaine aisance, sans gêne, aucune. Il a beaucoup forgé l’esprit des hommes d’aujourd’hui à ne pas dire la vérité. Comme le fait de dire « je suis présentement à tel endroit » alors qu’il n’en est rien. Il immortalise de mauvais souvenirs pour toute la vie : au niveau de la jeunesse, ce problème est récurrent. C’est la période des émotions et des sensations. Combien de fois avons-nous envoyé des clichés peu islamiques à nos amis et, par la suite, on a souhaité les effacer ? Partant du principe de l’Islam, le musulman ne fouine pas dans les affaires privées d’autrui. On entend par autrui son partenaire dans le foyer. Donc, il est interdit à l’homme de prendre le téléphone portable de sa femme afin d’en savoir le contenu des appels et SMS, que ce soit en son absence ou en sa présence. La seule voie permettant au conjoint de jeter un regard dans le portable de son partenaire, c’est une entente à l’avance. Il est de ces cas où des hommes mariés ont découvert des messages douteux envoyés à leur femme ou vice-versa. Sans chercher à comprendre quoi que ce soit, ils ont décidé du divorce. Ces exemples sont légion. On n’oubliera pas qu’avec ces Portables, nombreux sont ceux qui sont tombés dans les regards des films obscènes ou l’écoute de la musique interdite. Un perturbateur de la prière La prière constitue un moment de recueillement pour le fidèle. Dès qu’un portable sonne au cours de la prière, il vous déstabilise dans votre concentration et celle des autres. Nonobstant le fait qu’avant l’entrée en prière, les imams font l’effort de rappeler aux fidèles d’éteindre leur portable ou de le mettre sous un mode qui ne dérange personne, ils sont encore nombreux ceux des nôtres qui laissent leur portable sonner pendant la prière. La musique, c’est connu, est interdite en islam. Mais à entendre certains titres des artistes-musiciens retentir dans les mosquées, ça donne froid au dos. Qu’Allah nous guide pour son utilisation. AROUNAN GUIGMA SUPPORTER MUSULMAN Quelques aspects à prendre en compte En termes de loisirs, le football est incontestablement ce qui rassemble le plus de monde. Plus qu’un loisir, le football est aujourd’hui le lieu de Déchaînement des passions. Des matchs des championnats européens en passant par la Ligue des champions, c’est un monde fou qui est toujours déterminé à ne pas manquer une seule occasion. Dans ce monde fou, il y a des musulmans. Quoi de plus normal. Mais le Burkina, partout où il passe et partout où il se trouve, doit observer des règles d’éthique et de morale islamique. Le supporter n’en fait pas exception. Nous nous donnons le devoir de rappeler quelques-unes de ces règles. Le bon côté du football. L’Islam fait de l’équilibre du corps et de l’esprit son cheval de bataille. Le Coran incite les croyants à s’armer de force afin de faire face à l’ennemi au moment venu. Pour un équilibre spirituel, la pratique du sport est essentielle. Si l’organisme se porte mal, il sera pénible d’effectuer des inclinaisons et des prosternations pour Allah. Sur la base purement physique, le football est encouragé en Islam. Le côté néfaste. Le pari : De plus en plus, le football ainsi que d’autres sports sont en train de devenir. De véritables usines de jeux de hasard par le biais des paris. Quand on sait que la jurisprudence islamique compare le pari à l’usure, il y a de quoi s’inquiéter. Le Wincomparator ou le calendrier de comparateur est ce qui permet, du côté de l’Europe, d’engager les paris sur les différents sports. Mais néanmoins, les responsables trouvent que les jeux d’argent et de hasard sont interdits aux mineurs. Ils demandent aux parieurs de ne pas miser des sommes d’argent supérieures à ce qu’ils peuvent perdre. Et enfin, ils reconnaissent que parier comporte des risques comme l’endettement et la dépendance. Ici, lors des grands derbys, il n’est pas rare de voir des supporters parier avec des sommes d’argent à l’appui sur l’issue d’un match. Cela est strictement interdit. La négligence de la prière lors des matchs est le plus grand des maux que connaissent les inconditionnels du ballon rond. Quand il faut choisir entre l’heure de la prière et un match, malheureusement, beaucoup de croyants optent pour le second. Soubhaanallah ! La prière sera la première épreuve à laquelle l’on sera soumis le jour dernier. La prière est une prescription à des heures fixes. Le football est loin d’être un fait justificatif pour reporter l’heure de la prière de son temps. Mais le constat est tout autre. Les supporters ont érigé à proximité des maisons de diffusion des matchs, couramment appelés « canal », des lieux de prière. Et c’est pendant les mi-temps que les gens effectuent les prières, que cela concorde ou non avec les heures des prières. On a vu des fois où, à cause des matchs, la prière a été précipitée. Certains supporters ont poussé l’outrecuidance jusqu’à aller demander aux imams d’accélérer la prière parce que les Étalons jouaient. Que vaut la prière si elle est faite avec empressement et sans recueillement ? Les insultes et les injures ! Parmi les caractéristiques des croyants, il y a qu’ils s’éloignent des injures, de la médisance, des paroles obscènes… Ayant déjà assisté aux séances de rencontre dans les vidéoclubs et autres salles de projection, il faut dire que beaucoup, sous l’effet de la passion, négligent ces choses. Alors qu’il suffit pour un homme d’insulter ses géniteurs en insultant le géniteur de son prochain. Quand on sait que le fait d’injurier son géniteur fait partie des grands péchés, on devrait réfléchir par deux fois. Par conséquent, adoptons un esprit très responsable pendant les matchs. Ne perdons pas de vue notre islamité et notre intégrité pendant les périodes de distraction. Gardons à l’esprit que nous sommes musulmans et hommes intègres, qui sommes beaucoup astreints au sens de responsabilité. Il serait très incongru de proclamer haut et fort notre attachement à l’Islam vrai et sincère puis, à la moindre occasion, tomber bas en se laissant emporter par la passion au point de fouler au pied les injonctions d’Allah. A.G. Le vrai visage de l’islam - N°015 du 05 mai au 05 juin 2014 Page 3 LA MUSULMANE LA POLYGAMIE Une source d’équilibre social ? La polygamie est une option de mariage qui donne droit à un époux de contracter un mariage avec au moins deux femmes sans que le premier mariage ne soit dissous. Elle est la forme opposée à la monogamie. Nous défendons la pureté et l’honneur de notre famille en évitant les relations extraconjugales pouvant engendrer de nombreux inconvénients. À l’origine, elle ne devrait pas être une cause de la dislocation des familles. Parmi les systèmes familiaux, la polygamie est l’un des plus controversés. Très souvent, on attribue cette option du mariage à l’Islam et cela à juste raison, mais avec beaucoup de mépris. Ce qui est très regrettable. C’est à cet égard que quelques remarques méritent d’être prises en compte pour éclairer l’opinion. Aussi, faut-il le rappeler, la polygamie n’est pas l’apanage de l’Islam, car elle a existé sous des formes pires que celle proposée par l’Islam. Mais l’intérêt de cette question est à rechercher dans les facteurs naturels et sociaux qui rendent parfois la polygamie plus que nécessaire. Un regard objectif sur les conditions de la polygamie selon L’Islam permet de s’apercevoir que les pratiques de certains polygames musulmans sont contraires aux principes de leur religion. La polygamie : une nécessité naturelle et sociale ? Il n’est plus nécessaire de perdre le temps à démontrer que le nombre des femmes est plus important que celui des hommes non seulement dans la population mondiale mais aussi parmi celle de notre pays. Le nombre des femmes qui aspirent au mariage est aussi supérieur à celui des hommes susceptibles de se marier. Une autre question se pose en dehors de cette donne, à savoir la disparité entre la femme et l’homme relativement à leur nature respective. En effet, s’il faut considérer l’âge de la fécondité, le constat suivant se présente : primo, l’âge du mariage, ou la puberté, commence dans la plupart des cas plus tôt chez les jeunes filles que chez les garçons. Secundo, la faculté de procréation des femmes s’arrête après un certain temps sauf dans des cas rarissimes. Pourtant, cette situation n’est pas encore le cas chez l’homme. Ainsi Donc, la polygamie peut se présenter comme une nécessité au regard de ce qui précède comme facteurs naturels s’imposant à l’Homme comme un déterminisme absolu. Enfin, si nous considérons l’aspect social, les cas de décès qui endeuillent les familles à cause du retour à Dieu d’un époux. Si un choix se posait aux veuves de se remarier ou de rester célibataires avec leurs enfants, elles seraient assez lucides en choisissant la première option qui leur redonnerait leur dignité plutôt que de rester à la merci de toute tentation, exception faite de celles qui ont atteint la ménopause. La polygamie antérieure à l’Islam. La polygamie existait chez les Juifs, les Arabes d’avant l’Islam, les Persans et bien d’autres peuples. Ce que l’Islam y a apporté n’est que des restrictions pour une vie familiale épanouie et heureuse en tenant compte du bonheur de la femme. C’est à ce titre que dans son ouvrage « Histoire de la civilisation », Will Durant affirme ceci : « les ecclésiastiques ont pensé, au moyen âge, que la polygamie... » avait été une innovation du Prophète de l'Islam. Mais tel n'est pas le cas. Comme nous l'avons vu, elle avait été pratiquée dans la plupart des sociétés primitives. Certains personnes, et à dessein, ont critiqué cette pratique comme l’une des faiblesses des enseignements de l’Islam. Mais très vite, ils ont été contredits par leurs savants et grands penseurs qui ont su refuser d’immerger dans l’ignorance pour donner un sens à leur honnêteté intellectuelle. C’est d’ailleurs le cas de l’historien français Gustave Le Bon s’insurgeant contre cette idée de ses contemporains, a pu écrire ceci : « Je ne crois pas qu'on puisse nier que dans la pratique véritable, la monogamie n'existait pas dans notre société (l'Europe). Je me demande comment et pourquoi la polygamie légalisée de l'Orient serait inférieure à la polygamie clandestine de l'Occident ». Si une étude sincère se porte sur la vie des couples mariés et non mariés, le constat des infidélités et des vies. Amoureuses officieuses sont légions dans nos sociétés comme dans celle qui nous a acculturisés par une assimilation semblable à une domination culturelle qui ne dit pas son nom. Considérant cette situation, voyons ce que recommande en la matière l’Islam. La polygamie selon l’Islam À y regarder avec perspicacité, la polygamie serait une miséricorde pour le genre humain. Comme dans bien des domaines, venant d’un Législateur Parfait et désintéressé de ce monde, la polygamie est codifiée dans le Coran mais avec un dispositif protecteur des droits de la femme. C’est ainsi que la polygamie est soumise à des conditions pour éviter qu’elle ne soit perçue comme un fardeau pour l’Homme. L’Islam autorise la polygamie sous trois conditions fondamentales. La préservation de l’harmonie et la cordialité familiale. Votre mensuel d’information islamique à ne pas manquer ! Le nombre des épouses ne doit pas dépasser quatre. La sagesse Divine nous le recommande car, au-delà de cette limite, nous ne pourrons pas respecter la... condition qui suit et qui est la plus importante. Assurer un traitement équitable à l’égard de toutes les épouses. La base légale dans la charia nous est donnée par le Saint Coran en ces termes : « Épousez, comme il vous plaira, deux, trois, ou quatre femmes. Mais si vous craignez de n'être pas équitable, prenez une seule femme » (Sourate al-Nisa, V 3). Si la polygamie a existé dans beaucoup de sociétés avant l’Islam, c’est cette religion qui l’a restreinte. L’équité entre les femmes est une condition à l’autorisation de la polygamie. L’objectif fondamental de la vie conjugale est le bonheur des membres de la famille, l’amour et la bienveillance réciproque entre le mari et la femme. Il peut sembler que la meilleure forme de mariage soit la monogamie, c’est pourquoi le recours à la polygamie ne peut être que dans des cas exceptionnels où l’homme cherche à fuir l’infidélité et la débauche. L’équité dont il est fait mention exige un traitement égalitaire dans les droits et les devoirs. Aussi, l’époux polygame. devrait satisfaire les besoins matériels et moraux de ses épouses de manière équitable. Le vrai visage de l’islam - N°015 du 05 mai au 05 juin 2014 La Musulmane TELEVISION ET TELENOVELAS Ce que nos sœurs doivent savoir L’Afrique est reconnue pour être un continent de consommation par excellence. Tout ce qui vient d’ailleurs est consommé sans arrière-pensée. Les doctrines politiques, les produits commerciaux et les manières de s’habiller, de penser… Les télénovelas ont fini de changer les habitudes de bon nombre d’Africains, à commencer par nos sœurs. Le drame, c’est que les musulmanes, en dépit de leur riche culture, se sont laissées entraîner dans la danse. À quand la prise de conscience ? Les films qui passent sur nos écrans, je veux parler des feuilletons, et qui sont les plus prisés, sont ceux qui viennent de l’Occident, notamment du Brésil, du Mexique, et d’autres pays de l’Asie. Avec toujours une intrigue qui accroche les femmes, les thèmes tournent autour de l’amour avec ce que cela contient comme. débâcle, trahison, mensonge… Ce sont pour ces peuples de véritables canaux pour faire passer leur manière de penser le monde, de s’habiller… Et au regard de ce qui se passe sous nos tropiques, on peut dire sans se tromper que la mayonnaise a pris. Elles sont nombreuses, certaines de nos sœurs qui veulent tenter les expériences vécues dans ces feuilletons. C’est ce qui est choquant. Des feuilletons aux heures de prière ! Pour mieux éprouver nos sœurs, Allah a voulu que ces feuilletons se passent aux heures de prière. Beaucoup mettent en stand-by leur prière jusqu’à la fin de ces feuilletons. Il arrive que certaines veuillent prier pendant que la télévision est allumée pour ne pas manquer un iota de ce qui se passe. En dehors des prières, d’autres responsabilités de la vie du foyer sont mises à mal comme la cuisine, l’époux… Le mauvais message de ces télénovelas ! À Nollywood (industrie nigériane de cinéma), ce sont les histoires de sorcellerie, de comment tuer pour avoir de l’argent et cela donne cette impression qu’on ne peut être riche sans tricherie et sans sorcellerie. C’est pratiquement le message que les télénovelas veulent nous faire comprendre. Chaque peuple veut faire avaler ses désidératas aux autres peuples. Pour dire vrai, ces films ont façonné la plupart de nos sœurs et nos mères. D’où nous sont venus la dépigmentation, les habillements à moitié nus, l’arrogance des filles si ce n’est de ces feuilletons ? La responsabilité du chef de famille musulman. De nos jours, nul ne saura interdire aux musulmans de se procurer un poste téléviseur tellement les avantages sont nombreux. Inutile d’en énumérer ici. Cependant, la télévision est un couteau à double tranchant. Il faut savoir mettre en exergue son bon côté. Ce qui n’est pas du donné. Quiconque décide de s’en procurer doit comprendre la responsabilité qui est la sienne en termes de régulation pour faire passer ce qui est licite et interdire ce qui est illicite. Cela est de la responsabilité du chef de famille, qui doit œuvrer à préserver sa propre. Personne et sa famille d’un feu dont le combustible sera les hommes et des pierres, pour ne pas citer le Coran. Chaque chef de famille viendra le jour de la résurrection faire le point de comment il a géré sa famille ; c’est quelque chose à ne pas perdre de vue. Il faut absolument faire l’économie de ces télénovelas pour la simple raison qu’il n’y a pas de morale ou de valeurs à apprendre dans ces films. Éduquons nos filles conformément aux principes islamiques, dès leur bas âge, si nous voulons leur éviter le mal de ce siècle. L’islam contient déjà tout ce qui est nécessaire pour le bien-être de l’homme sur cette terre et dans l’autre monde. Inculquons cela à nos familles. Ce qui pose la question de l’éducation islamique qui est en perte de vitesse. L’islam dépasse le cadre d’une simple religion. C’est un mode de vie, c’est une civilisation. S’il nous faut copier chez les autres, nous devons prendre ce qui est moralement bon. Et non échanger nos valeurs contre des tares. Il vaut mieux prévenir que guérir. La prévention commence au bas âge en inculquant des valeurs islamiques à nos enfants. Sinon, nous les jetons en pâture dans les griffes de la télévision avec tout ce qu’elle contient comme danger pour leur vie ici-bas et dans l’au-delà. AR.G Ma prière LE CROISEMENT DES BRAS PENDANT LA PRIÈRE Un pan de la Sunnah du prophète L’Islam est une religion de variété dans la pratique cultuelle. Mais en cela, il faut comprendre lesquelles des pratiques relèvent sincèrement du prophète (PSL). Comme le croisement des bras ou le relâchement. Au Burkina Faso, à l’instar d’autres pays de la planète, les musulmans, au cours de leurs prières, adoptent plusieurs façons de positionner les bras : on peut souligner au-dessus du nombril, le côté droit, ou sur la poitrine. Et s’ajoutent à cela ceux qui étendent les leurs. Ceci étant, quelle est la position la plus légale selon la tradition du prophète et les recommandations faites par les grandes écoles orthodoxes en Islam ? C’est un sujet qu’on croirait de peu d’importance. Priori. Mais quand on sait, la science aussi minime soit-elle, est un bien perdu du musulman et qu’il la prenne où il la trouve, tout ce qui est lié à la religion est à dispenser avec tout le sérieux que cela mérite. Cela dit, la question du croisement des bras dans la prière vise à augmenter le recueillement et le rabaissement du fidèle vis-à-vis d’Allah. Il est loin d’être un acte fortuit. Dans un hadith authentique, le prophète (PSL) a indiqué à son compagnon Ibn Mas-oud comment croiser les bras ; lui-même (PSL) le faisait et il est un bel exemple à suivre pour chaque croyant. Il a exigé que chaque fidèle effectue la prière comme lui il en a fait. Si le fait qu'Ibn Mas-oud en posant la paume de la main gauche sur la droite n’avait pas de logique et n’avait aucune importance, le prophète (PSL) allait tout de suite l’interdire. Heureusement, comme il fait partie de la prière et l’embellit dans sa noblesse, le prophète lui a montré la bonne manière de le faire. Dans un autre hadith, il est rapporté selon Ibn... Abbas (que Dieu agrée le père et le fils), le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : “Nous les Prophètes avons reçu l’ordre de rompre notre jeûne à la première heure, de retarder notre repas du matin (pendant le jeûne) jusqu’à la dernière heure, et de poser nos mains droites sur nos mains gauches pendant la prière“. (Ibn Hibbân dans As-Sahîh, Ad-Diya) Des écoles juridiques ont épilogué sur la question : Les Hanafites : Le croisement est autorisé par la sounnah mais il n’est pas obligatoire. Il est préférable pour un homme de mettre la paume de sa main droite sur le dos de sa main gauche, au-dessous de son nombril, et pour la femme, qu’elle mette ses deux mains sur sa poitrine. Pour comprendre cette grande école de pensée musulmane, le croisement des bras au cours de la prière prescrite ou surérogatoire est une pratique du Prophète (psl), sauf qu’il n’est pas une obligation. Du même coup, les Hanafites adoptent le croisement des bras au-dessous du nombril pour tout musulman et sur la... poitrine pour la musulmane. Les Shaféites : Le croisement fait partie de la sounna pour aussi bien l’homme que la femme. Il est préférable pour l’homme de mettre la paume de sa main droite sur le dos de sa gauche, sous la poitrine et au-dessus du nombril, vers le côté gauche. Les penseurs de cette école concèdent l’idée du croisement des bras dont la pratique remonte au prophète (psl). Maintenant à leur niveau, il est souhaitable que ce croisement s’effectue entre la poitrine et le nombril dirigé vers le côté gauche. Les Hanbalites : Pour eux, c’est une sounna, et il est préférable de mettre la paume de la main droite sur le dos de la gauche, et qu’il faut la mettre sous le nombril. Les Malékites : Pour eux, le croisement est toléré, mais les bras tendus sont obligatoires durant les prières obligatoires. (Je doute de la dernière partie) Abdel Karim Ibn Abi Al-Moukhareq a dit : « Ce qu’on a retenu des... » Paroles prophétiques : « Si tu n’as pas honte, fais ce L’ESSUYAGE SUR LES CHAUSSONS. Les règles à suivre ! Dans un passage du Coran, notamment à la sourate 6 au verset 5, Allah (le Très-Haut) dit : « Passez les mains mouillées sur vos têtes et vos pieds jusqu’aux chevilles ». Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : “Quand l’un de vous a fait ses ablutions et chaussé ses chaussons [Khoufs], il lui est permis d’essuyer pardessus sans les enlever, à moins qu’il ne soit en état d’impureté majeure”. (Ad-Darqoutni, Al-Hâkim). Ainsi, il est permis d’essuyer sur les chaussons, mais cette permission est assortie de règles et de principes. Pour bénéficier de cette largesse de la charia qui consiste à essuyer les chaussons ou les chaussures sans avoir à les enlever, il faut au préalable : - Se chausser de chaussures, chaussons (ou chaussettes) qui vont jusqu’aux chevilles ; - Se chausser en état de pureté. Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit à Moughira qui voulut lui enlever ses... chaussures lors de ses ablutions : “laisse-les car je les ai mises en état de pureté”. (Al-Boukhâri, Mouslim, Ahmad) Ne pas dépasser le délai réglementaire qui est de 72 heures pour le voyageur et de 24 heures pour le résident. ‘Ali (que Dieu l’agrée) a dit : “le Prophète a accordé trois jours (et trois nuits) pour le voyageur, et un jour (et une nuit) pour le résident“. En cela, il faut dire que le délai commence après le 1er essuyage. Al-Awza’i et Abou Thawr ont dit : “Le délai fixé commence au 1er essuyage qui a lieu après la 1ère rupture des ablutions“. (Ahmad, Abou Dâwoud) Abou ‘Othman Nahdi a dit : “J’étais présent quand Sa’d et Ibn ‘Omar se disputaient de ce que tu voudras”, comme : poser la main sur l’autre pendant la prière, (la droite sur la gauche), de hâter à rompre le jeûne ; et de retarder de prendre « le souhour ». (378) Abou Hazem Ibn Dinar a rapporté que Sahl Ibn Sa’d a dit : « on ordonnait aux gens de placer la main droite sur vant ‘Omar concernant la question de l’essuyage sur les khoufs. Ainsi ‘Omar a dit : “Il peut essuyer sur eux jusqu’à la même heure (du 1er essuyage) pour un jour et une nuit.” (‘Abd Ar-Razzâq. Al-Albâni a dit : authentique selon les conditions de Al-Boukhâri et Mouslim.) Ce qui ne fait pas partie des conditions pour pouvoir s’essuyer les pieds : avoir des chaussures ou chaussettes sans trou. Soufyan ath-Thawri (que Dieu lui fasse miséricorde) a dit : “Massez ce qui enveloppe votre pied ! Les bottes des Emigrés et des Auxiliaires n’étaient que rapiécées.” (‘Abd Ar-Razzaq et Al-Bayhaqi.) Ibn Taymiya (que Dieu lui fasse miséricorde) dit : “Le Messager ayant donné un ordre et n’ayant pas émis la condition de l’absence de défaut, il faut considérer l’ordre comme absolu et ne pas le restreindre en l’absence d’un argument légal. Les termes employés signifient que toute botte portée par les gens pour marcher peut faire l’objet du dit massage, même si elle est perforée ou trouée.” Au bras gauche pendant la prière. Hadith tiré du Mouwatta : Cela dit, croiser ou non les bras, Le sujet est loin d’être un baromètre pour mesurer la foi de quelqu’un. Toutefois, celui qui fait du suivisme du prophète son crédo doit savoir qu’il a, durant toutes ses prières, croisé une mesure ne s’applique à la perforation ou au trou, en l’absence d’un argument. C’est l’avis d’Ishaq, d’Ibn Al-Moubarak, d’Ibn Uyayna et d’Abou Thawr”. (Fatawas 21/174) Que celles-ci ne soient pas transparentes. An-Nawawi (que Dieu lui fasse miséricorde) a dit : “Le porteur d’une botte transparente avec laquelle il lui est possible de marcher peut masser le dessus, même si la peau est visible sous la botte”. (al-Madjmou’, 1/502) Manière de s’essuyer les pieds. Il est suffisant de s’essuyer seulement la partie supérieure des pieds, en effet ‘Ali (que Dieu l’agrée) a dit : “Si la religion dépendait de notre raisonnement, on aurait essuyé le dessous des chaussons, et non le dessus”. (Abou Dâwoud) Al Moughira (que Dieu l’agrée) a dit : « Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) essuyait sur ses bottines, il posa sa main. droite sur sa bottine droite, et sa main gauche sur sa bottine gauche, et il essuya la partie supérieure d’un geste. Les hanafites disent que l’essuyage doit se faire sur les bras. Ceux à qui Dieu n’a pas facilité l’observance de cette injonction, il faut tout simplement demander à Dieu de leur en faciliter le respect. Quant à ceux qui arrivent déjà à le faire, que Dieu les garde sur cette lancée. A.G. ter sur la partie supérieure équivalente à la largeur de trois doigts sur une longueur équivalente au plus petit doigt des mains. Les chafi’ites disent que l’obligation consiste à essuyer n’importe quelle partie de la bottine. L’obligation est accomplie même si les doigts ont seulement touché le haut de la bottine, au-delà de cela il s’agit d’un acte sunna. Détails à retenir : il faut aussi retenir que le fait d’enlever ses chaussures après l’essuyage n’annule pas ses ablutions. Selon Al-Albâni (que Dieu lui fasse miséricorde), il est rapporté de manière authentique que ‘Ali Ibn Abou Tâlib (que Dieu l’agrée) a perdu. Une fois ses ablutions, il les a ensuite refaites en essuyant sur ses chaussures. Puis il les a enlevées et a prié sans elles. Ibn Taymiya a dit : “Les ablutions de celui qui a essuyé sur les khoufs ou le turban ne sont pas annulées quand il enlève n’importe lequel de ces deux vêtements. Elles ne sont pas non plus annulées par le terme de son délai fixé, et il n’est pas obligé d’essuyer sa tête ni de laver ses pieds. C’est l’avis d’Al-Hasan Al-Basri. Cet avis fait l’analogie avec le rasage des cheveux qui sont essuyés, selon l’avis correct de l’école hanbalite et l’avis de la majorité des savants.” L’analogie avec le rasage des cheveux est que si quelqu’un fait ses ablutions en s’essuyant les cheveux puis il se rase la tête, cet homme n’aura pas à refaire ses ablutions bien que les cheveux qu’il a essuyés ne soient plus sur sa tête ! □ Par Ousmane TIENDREBEOGO Page 6 Le vrai visage de l’islam - N°015 du 05 mai au 05 juin 2014 Initiative SEMINAIRE ISLAMIQUE DE FORMATION VI EDITION L’éducation au cœur des Conférences Il s’est tenu du 17 au 20 avril 2014 dans la grande mosquée du Mouvement sunnite de Ziniaré, la 6e édition du séminaire de formation islamique. Durant quatre jours, les participants venus de divers horizons ont bénéficié des prédications se rapportant à plusieurs sujets avec pour objectif d’approfondir leurs connaissances religieuses. Le thème central de la présente édition : « L’éducation islamique et son impact sur l’individu et la société », vise à rappeler les vertus cardinales du message de l’islam. Les cérémonies d’ouverture et de clôture ont connu la présence d’imminentes personnalités, en l’occurrence, le Président du Conseil régional, président de la cérémonie, le Haut commissaire de la province d’Oubritenga, le Vice-président du Bureau exécutif national du Mouvement sunnite, Oumar Zoungrana. La cérémonie d’ouverture de la sixième édition du séminaire islamique de formation a été riche en allocutions. À l’unanimité, les intervenants ont reconnu la pertinence et la justesse du thème. de la présente édition. « L’éducation islamique et son impact sur l’individu et la société » est un thème qui vise à rappeler aux participants le chemin tracé par l’islam pour permettre à l’individu de vivre en parfaite harmonie avec lui-même, son seigneur, sa famille et l’ensemble de la société islamique. Le président du comité d’organisation, El Hadj Mahmoud Ouédraogo, par ailleurs président de l’Association des musulmans ressortissants de la province d’Oubritenga, a salué la présence des autorités administratives et religieuses pour être les témoins privilégiés de la cérémonie d’ouverture. Il s’est appesanti sur le thème, un thème d’actualité lourd et large en signification et en expression dont la pertinence ne souffre d’aucun débat. Il a par ailleurs invité tout un chacun à être assidu aux travaux afin de bien restituer le contenu des différentes communications à la communauté des musulmans dont ils sont les porte-paroles. Plusieurs savants ont défilé dans la ville de Ziniaré pour faire passer. le message de l’Islam. On citera le Dr Moussa Nabaloum, le Cheikh Ismaël Derra, le Cheikh Hassan Soré, Ouztaz Yacoub Compaoré, le Cheikh Aboubacar Yonogo, le Cheikh Abdourahmane Guelbéogo… Les thèmes qui ont été abordés étaient tout aussi riches que d’actualité. Les annulatifs de l’Islam, les droits et devoirs du couple musulman, le sens du tawhid, les principes de l’éducation en islam, la morale islamique… autant de sujets que les 1000 participants ont eu plaisir à déguster. Les participants sont venus des quatre coins de la province d’Oubritenga et des provinces de la région du Plateau central essentiellement. À la clôture, les organisateurs ont insisté sur la nécessité pour les séminaristes de mettre en pratique les enseignements reçus et de les transmettre dans leur mosquée respective. Une vue des fidèles musulmans à la conférence. Le présidium à la cérémonie de clôture. MOSQUÉE BLANCHE DE ZOGONA. Les conférences ont repris. On se rappelle que cette mosquée blanche située sur l’avenue Babanguida. Rassemblait les musulmans les derniers dimanches autour des Savants afin de mettre la lumière sur les sujets qui intéressent la communauté. Depuis un certain temps, elle avait observé un temps de réflexion afin de mieux orienter ces activités. Après cette pause, les conférences ont repris. Vous êtes tous conviés à vous y rendre pour renforcer votre culture islamique, gage d’un développement spirituel et social. Le vrai visage de l’islam - N°015 du 05 mai au 05 juin 2014 Page 7 Initiative LE CENTRE MEDICAL ISLAMIQUE DE LA PATTE D’OIE Des soins et des produits à la portée de tous Le centre médical islamique de la Patte d’Oie est l’œuvre de l’ONG « l’organisation internationale du secours Islamique ». Situé face à Ouagar-inter, depuis son institution il y a des années, ce centre n’a de cesse d’apporter sa contribution pour le bien-être des populations. Avec un personnel qualifié, ce centre voulu par l’ONG, est un véritable soulagement pour les patients. Avec des examens réduits, ce centre entre en droite ligne. des œuvres sociales de l’ONG « Secours Islamique ». Vivement que d’autres ONG emboîtent le pas du « Secours Islamique » pour le bonheur des hommes et femmes du Burkina. Zoungrana Culture Les différentes catégories d’eau et leur statut en Islam L’eau est incontournable dans la base d’adoration du musulman. Que ce soit celle utilisée pour les ablutions ou pour la consommation, la charia a prévu des règles qu’il importe de maîtriser. Nous commencerons par mentionner les catégories d’eaux pures avant d’aborder celles impures. L’eau pure et purifiante L’eau de pluie, la neige et la grêle. Dieu (le Très-Haut) a dit : « et du ciel Il fit descendre de l’eau sur vous afin de vous en purifier » (8/11). Abou Hourayra (que Dieu l’agrée) a dit : “Quand le Prophète commençait une prière, il se taisait un court instant avant la lecture de la Fâtiha. Je lui ai dit : “Je sacrifierai pour toi mon père et ma mère! Que dis-tu dans ton silence entre le Takbîr et la lecture de la Fâtiha”? Il dit : “Je dis : “Ô Dieu, éloigne-moi. de mes péchés comme tu as éloigné l’orient de l’occident. Ô Dieu, lave-moi de mes péchés comme on lave le vêtement blanc de ses saletés. Ô Dieu, lave-moi de mes péchés par l’eau, la pluie et la grêle”. (Al-Boukhâri, Mouslim, les compagnons des sounan sauf At-Tirmidhi) -L’eau de mer Abou Hourayra (que Dieu l’agrée) a dit : “Un homme a demandé au Prophète : “Ô Prophète, nous voyageons souvent dans la mer et nous n’emportons avec nous que très peu d’eau; si nous faisons les ablutions avec, nous aurons soif. Pouvons-nous faire nos ablutions avec l’eau de la mer ?”. Le Prophète a répondu : “Elle est pure et purifiante; les animaux marins trouvés morts sont licites”“. (Rapporté par les cinq, authentifié par Al-Albâni) -L’eau de Zamzam ‘Ali (que Dieu l’agrée) rapporte : “Le Prophète a demandé un récipient d’eau de Zamzam, il en a bu et a fait les ablutions avec“. (Ahmad) -L’eau ayant déjà servi -L’eau qui a été mélangée à une petite quantité de chose pure D’après la parole du Prophète (paix et bénédiction de Dieu) sur lui) adressée aux femmes qui lavaient le corps de sa fille décédée : “Lavez-la 3 fois ou 5 fois ou plus si vous le désirez, avec de l’eau et du lotus. Au dernier lavage, ajoutez du camphre ou un peu de camphre”. (Al-Boukhâri, Mouslim) Cette eau est pure. Elle reste purifiante si ce qui s’est introduit dans cette eau n’a pas changé sa qualité de sorte qu’on ne puisse l’appeler “eau”, mais “eau savonneuse” par exemple. Elle ne sera plus purifiante dans le cas contraire. -L’eau qui a été touchée par une faible quantité d’impureté. Abou Sa’d (que Dieu l’agrée) a dit : “On a posé la question suivante au Prophète : “Pouvons-nous faire nos ablutions avec l’eau du puits de Buda’a, dans lequel sont jetés menstrues, cadavres de chiens et autres pourritures”? Le Prophète répondit : “L’eau est purificatrice, rien ne la souille”“. (Authentifié par Al-Albâni) Si cette impureté a changé le goût, la couleur, ou l’odeur de l’eau, alors l’eau est devenue ni purifiante, ni pure. Si elle n’a changé aucune de ces trois. Qualités, elle reste pure et purifiante, et ce quelle qu’en soit la quantité. C’est entre autres l’avis de Ibn ‘Abbas, Abou Hourayra (que Dieu l’agrée), Hassan Al-Basri, ‘Ikrima, et Mâlik. Ce qui reste dans le récipient après que l’homme a bu : Aïcha (que Dieu l’agrée) a dit : “Je buvais du récipient alors que j’avais mes règles; le Prophète buvait derrière moi et mettait sa bouche à l’endroit où je l’avais mise”. (Mouslim) Elle est pure, qu’elle soit du musulman ou du mécréant, de celui qui est en état d’impureté rituelle (jounoub) ou de la femme en période de menstrues. Ce qui reste dans le récipient après que la bête que l’on peut manger ait bu : elle est pure. Abou Bakr Ibn Al-Moundhir a dit : “Les savants sont unanimes sur le fait que l’on peut boire et faire ses ablutions dans le récipient où a bu la bête que l’on peut manger”. Ce qui reste dans le récipient après que le chat ait bu : le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit en parlant de la salive du chat : “Il ne s’agit pas d’une impureté“. (Rapporté par les cinq) Les eaux pures mais non purifiantes Ces eaux sont pures : c’est-à-dire qu’elles n’ôtent pas l’état de pureté, mais non purifiantes : c’est-à-dire qu’elles ne peuvent servir à se purifier. L’eau qui a été mélangée à une grande quantité de chose pure comme le savon ou autre. Cette eau est pure. Elle reste purifiante si ce qui s’est introduit dans cette eau n’a pas changé sa qualité de sorte qu’on ne peut l’appeler par eau, mais par une eau savonneuse par exemple. Elle ne sera plus purifiante dans le cas contraire. Les eaux impures Ces eaux sont des impuretés. Ce qui reste dans le récipient après que le chien ou le porc ait bu. Abou Hourayra (que Dieu l’agrée) rapporte que le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a dit : “Si un chien boit dans l’un de vos récipients, lavez-le sept fois”. (Al-Boukhâri, Mouslim) Il a dit aussi : “Pour rendre pur le récipient dans lequel a bu un chien, il faut le laver sept fois : la première avec du sable”. (Ahmad, Mouslim) Quant au porc, cela est dû. à son caractère immonde et son impureté générale. L’eau qui a été mélangée à une grande quantité d’impureté. Si cette impureté a changé le goût, la couleur, ou l’odeur de l’eau, alors l’eau est devenue ni purifiante, ni pure. Si elle n’a changé aucune de ces trois qualités, elle reste pure et purifiante, et ce quelle qu’en soit la quantité. C’est entre autres l’avis de Ibn ‘Abbas, Abou Hourayra (que Dieu l’agrée), Hassan Al-Basri, ‘Ikrima, et Mâlik. Le vrai visage de l’islam - N°015 du 05 mai au 05 juin 2014 Nos pieux prédécesseurs VIE DES SAHABAS Les dix heureux élus du paradis avant leur mort D’après Said Ibn Zayd, le prophète SAW a dit : “Dix sont dans le Paradis : le Prophète est dans le Paradis, Abou Bakr est dans le Paradis, Omar est dans le Paradis, Othmane est dans le Paradis, Ali est dans le Paradis, Talha est dans le Paradis, Zoubeïr ibn Al-Awam est dans le Paradis, Abou Obeida Ibn al Djarrah est dans le Paradis, Abderrahmane Ibn Awf est dans le Paradis et le dixième je ne veux pas vous... le dire”. Ils ont insisté pour le savoir en lui demandant par deux fois : “qui est-ce ?”. La première fois il s’est tu et la deuxième fois il a répondu : “C’est Said Ibn Zayd“. Rapporté par Tirmidhi et Abou Dawoud. Nous vous proposons succinctement la biographie de ces illustres compagnons. La connaissance de la biographie de nos pieux prédécesseurs augmente notre amour à leur égard. Meilleurs exemples pour la communauté, c’est aussi une manière pour nous de tenter de cheminer sur leurs traces afin de bénéficier du Paradis d’Allah. Abû Bakr As-Siddîq Trois ans après la naissance du Prophète — paix et bénédictions sur lui —, vers 573 E.C., La Mecque vit naître « le meilleur homme sur terre hormis les prophètes ». À l’époque préislamique, Abû Bakr était surnommé « `Abd Al-Ka`bah » (le serviteur de la Ka`bah). Ce n’est qu’après l’avènement de l’islam que le Prophète — paix et bénédictions sur lui — lui donna le nom de `Abd Allâh (le serviteur d’Allah) et le surnomma « Al-`Atîq » (l’affranchi, l’épargné) car il expliqua à son sujet : « Abû Bakr est celui qu’Allah affranchit du feu ». L’on rapporte également qu’il fut surnommé de la sorte en raison de sa beauté et de ses vertus qui, parmi les Qurayshites, le distinguaient ainsi que ses ancêtres. Son surnom Abû Bakr provient du fait qu’il était souvent le premier à proposer et à entreprendre des œuvres de bienfaisance. Il fut plus tard surnommé « As-Siddîq » (Le Véridique) pour avoir résolument cru à l’évènement d’Al-Isrâ’ wal-Mi`râj (Le voyage nocturne et l’Ascension) alors que d’autres Compagnons mirent du temps avant d’y adhérer. Omar Ibn Al-Khattab est né à La Mecque vers 581, soit 13 ans après l’année de l’éléphant. Doté d’une stature physique imposante, taillé comme un roc et possédant une très forte personnalité, il faisait partie des jeunes Mecquois les plus en vue et, malgré son niveau intellectuel très élevé, il était un des « loubards » de la ville auquel il ne fallait pas trop se frotter. Une fois converti trois années après la révélation à À l’âge de 27 ans, il devient l’un des plus fidèles lieutenants de Mohamed (saws). Omar était surtout célèbre pour son sens de la justice. On le surnomma ‘’El-Farouk’’, c’est-à-dire celui qui a séparé le juste de l’injuste. C’est bien lui qui a lancé le premier décret des droits de l’homme en disant sa célèbre phrase : De quel droit faites-vous des hommes vos esclaves alors que leurs mères les ont engendrés libres… Voilà ce que disait notre prophète (saw) au sujet d’Omar : “Il y avait dans les communautés qui vous ont précédés des hommes inspirés de Dieu. S’il y a un tel homme dans ma nation, c’est bien Omar“. (Al Boukhâri n°3282 et Mouslim n°2389) “S’il devait y avoir un Prophète après moi, ça aurait été Omar”. (At-Tirmidhi et Ahmad) 3 - Othmane Ibn Affane Il fut le troisième calife de l’Islam après Abou Bakr et Omar. Il était caractérisé par une pudeur qu’on ne retrouvait pas chez beaucoup de gens à son époque. À l’avènement de l’Islam, lorsqu’Abou Bakr vint lui parler de l’Islam, il se convertit. immédiatement. Il épousa la fille du prophète (Salla Allah Alayhi wa Sallam) Roquiya, puis après la mort de Roquiya, il épousa sa sœur Oum Koulthoum. Il fut parmi les premiers émigrants vers Al Habacha et dépensa beaucoup pour la cause de l’Islam. Ibn Ishaq raconte dans sa biographie ceci : « il y avait une importante rencontre qui devait regrouper tous les grands dirigeants de la Mecque ; lorsqu’ils se rendirent compte qu’Ousmane n’était pas présent, ils renvoyèrent la rencontre jusqu’à ce qu’Ousmane soit présent ». Cela montrait à quel point Ousmane était considéré par les siens. Il fut assassiné pendant son Califat et cela après qu’un complot fut mis en place par les ennemis de l’Islam. Ali Ibn Abi Talib Ali est né le 15 Rajab 600 après Jésus -Issa. Sa mère lui a donné le nom de Haydara, le lion, ce même nom attribué à son père Abi Talib, avant lui, et qu’il commua en Ali. Il est le cousin germain du Prophète d’Allah. Il fut le quatrième Calife et gendre du prophète (Salla Allah Alayhi wa Sallam), le Mari de Fatima. C’est le premier à se convertir à l’Islam parmi les jeunes. Il participa à plusieurs batailles aux côtés du prophète (SAW). Il a rapporté plus de cinq cent quatre-vingt-dix-sept hadiths du messager d’Allah. Selon Abou Houreira, le Messager d’Allah a dit : « Je suis la citadelle de la Science, Ali est sa porte d’accès. » Rapporté par Mouslim. Ali fut assassiné par un membre de la secte Kharijite. 5- Abderrahmane ibn Aouf. Abderrahmane Ibn Aouf naquit à la Mecque et fut le huitième parmi les premiers à se convertir à l’Islam, l’un des dix promis au paradis et l’un des six choisis par Omar Ibn Khatab durant son califat, pour former le conseil de consultation (Majliss echoura). Il faisait partie des musulmans ayant fui en Abyssinie après les persécutions des Kouraichites sur les premiers convertis et de ceux qui, plus tard, émigrèrent de la Mecque vers Médine (el mou-hadjirinne). Abderrahmane a eu un honneur dont il n’avait jamais rêvé et dont personne d’autre avant lui n’avait pu bénéficier. Il a été le premier qui a mené une prière avec le prophète derrière lui. Comment ? Lors d’une bataille, à l’heure de la prière, les musulmans le choisirent pour mener et guider la prière en l’absence du Prophète. Juste après la première rakaat, le Prophète (saw) arriva, rejoignit ses compagnons dans la prière et effectua la salat derrière Abderrahmane. Après la mort du Prophète (saw), les dépenses des épouses de ce dernier ainsi que leurs charges matérielles étaient entièrement financées par Abderrahmane. C’était pour lui une façon de rester fidèle au prophète. 6-Sa’d ibn Abi Waqqâs Son nom est Sa’d Ibn Malek Az-Zouhri. Son grand-père, Ohayb Ibn Manaf, est l’oncle paternel d’Amina, la mère du Messager. Le Prophète a dit de lui : “C’est mon oncle (maternel) ! Que quelqu’un me présente son oncle“. Il avait embrassé l’Islam à l’âge de 17 ans. Sa conversion était précoce. En parlant de lui-même, il disait : “Un jour était venu, où je représentais le tiers des musulmans !” Il voulait dire qu’il était parmi les 3 premiers qui se convertirent à l’Islam. Quand ‘Omar le Prince des Croyants fut poignardé, il choisit six hommes parmi les Compagnons du Messager afin qu’on choisisse le nouveau Calife. Il a dit que son choix devait porter sur l’un des six hommes dont le Messager était satisfait d’eux. Parmi eux, il y avait Sa’d Ibn Abi Waqas. ‘Ali Ibn Abi Talib a dit : “Je n’ai jamais entendu le Messager donner en rançon ses père et mère à quiconque sauf à Sa’d. Je l’ai entendu dire le jour de Ouhôud : “Tire, Sa’d, que je te donne rançon père et mère.” Alors le Messager d’Allah l’avait vu faire quelque chose qui lui plut beaucoup. Il invoqua pour lui Allah en ces mots : « Grand Allah ! Dirige son tir et exauce ses invocations ». Ainsi, il était le plus adroit des compagnons. Il mourut en l’an cinquante-quatre de l’hégire. 7- Zoubeyr Ibn Al A’ouam Il est le fils de la tante du prophète (SAW). Il s’est converti à l’Islam à l’âge de quinze ans. Il prit pour épouse Asma, la fille de Abou Bakr. Il prit part à toutes les batailles avec le prophète (Paix). et salut d’Allah sur lui) et on l’appelait l’apôtre du prophète. Lors de la bataille du chameau contre Ali, ce dernier lui parla tête à tête et en secret. Il décida de retourner chez lui mais il fut suivi et assassiné par traîtrise par un homme qui s’appelle Ibn Jarmoud. 8-Abou Oubeyda Ibn Al Jarah Il émigra avec les premiers Mouhajirines vers l'Habacha puis il revint à la Mecque avant de repartir de nouveau vers Médine. Il participa à toutes les batailles. Le calife Omar le désigna comme chef d’armée à plusieurs occasions. Il mourut lors de l’épidémie de peste en Syrie. 9- Talha Ibn Oubeid Allah Il fut parmi les premiers à être torturé pour l’Islam. Il participa aussi à plusieurs batailles avec le prophète. Lors de la bataille d’Ouhoud, il fut atteint de plus de soixante-dix fois et son pouce fut coupé. Il faisait beaucoup l’aumône. Ali a dit que ses oreilles ont entendu de la bouche du Prophète : “Talha et Zoubayr seront mes voisins au Paradis“. (At-Tirmidhi). Lors de la fitna entre les musulmans, il fut tué dans La bataille du chameau (36 H). 10 - Said Ibn Zaid - Said Ibn Zaid est le fils de l’oncle d’Omar. Il fut également parmi les premiers à répondre à l’appel de l’Islam. On dit de lui que pendant la Jahiliya, il était monothéiste et ne s’est jamais prosterné à une divinité païenne. Il mourut à Médine en l’an 51 de l’hégire. Le vrai visage de l’islam - N°015 du 05 mai au 05 juin 2014 Page 9 Faits et gestes SEMINAIRE ISLAMIQUE PROVINCIAL DE GANZOURGOU 2014 IVÉ ÉDITION Le mouvement sunnite invite les fidèles à se pencher sur la spiritualité et la vie en société. Sous la présidence du président du Mouvement Sunnite du Burkina Faso et le parrainage d’El Hadj Soumaïla Nana, il s’est tenu à Nédogo, une commune rurale située dans le Ganzourgou, du 1er au 3 mai 2014 un séminaire de formation islamique afin d’enrichir les connaissances et les pratiques religieuses de cette localité et de ses environs. Quatrième du genre, le thème a porté sur la spiritualité et la vie quotidienne. La cérémonie d’ouverture a vu la présence. du Haut Commissaire de la province, du patron de la Gendarmerie de la localité, du maire de la commune et de bien d’autres autorités administratives et coutumières. Elhadj Souleymane Zidwemba, le Haut Commissaire, Sibiri Ouédraogo, Sa Majesté Naaba Kadré, M. le Maire de la commune de Nedogo. À l’ouverture, d’éminentes personnalités se sont succédé à la tribune pour saluer cette initiative. Le premier intervenant, notamment le représentant de la communauté musulmane de Nédogo, s’est réjoui de la tenue régulière de ce cadre qui contribue à fortifier la foi des musulmans de la localité. Il sera suivi par le représentant du Mouvement Sunnite, qui abonda dans le même sens. L’honneur est revenu à Sa Majesté Naaba Kadré de remercier les organisateurs de ce séminaire. Il a par ailleurs demandé à tous les musulmans de prier pour le Burkina Faso. Le représentant du parrain a d’abord salué la présence des autorités locales, notamment le Haut Commissaire et les autorités coutumières de Nedogo. Il s’est réjoui de la grande Mobilisation de la population à cette quatrième édition, preuve que le message de l’Islam est en train d’être compris. Les autorités locales, le maire et le Haut Commissaire ont également salué la tenue de ce séminaire. « L’homme a deux types de nourriture, dira le Haut Commissaire, celle qui va nourrir le corps matériel et la nourriture de l’esprit, qui est notamment spirituelle. La meilleure nourriture dans ce cas de figure reste celle de l’esprit. Ce qui fera de toi un homme béni devant tes semblables dans ce bas-monde et dans l’au-delà, Dieu t’apportera le salut. » Des thèmes liés à la foi, à la Sunna, à la spiritualité, aux relations sociales ont été développés par des savants de renom. Quelques appréciations des participants venus de Ouaga : El Hadj Mohammad Nana, PDG du site bissmillahi-bf.org, a déclaré : « Je remercie Allah (gloire et pureté à lui) et le salut soit sur le prophète (psl), sur sa famille et ses compagnons. Nous sommes très heureux du début de ce séminaire, vu qu’il apportera une bonne formation aux... » Habitants de la localité. C’est une propagation de l’Islam vrai dans le bon sens du terme. Donc, durant ces trois jours, les gens vont sortir aguerris des rudiments les permettant de grandir en spiritualité et en vie quotidienne. El Hadj Souleymane Kaboré, PDG Faso Habillement. Pour ma part et en tant que fils de la localité, le séminaire est le bienvenu. Pour le moment, on n’a pas encore de difficultés énormes empêchant l’organisation de telles initiatives. L’objet d’une telle démarche, c’est d’apporter à la population la connaissance spirituelle et la gestion de leur vie quotidienne. Issa Kaboré, séminariste. Ce que nous pensons de ce séminaire, c’est de remercier d’abord le Tout-Puissant et implorer son salut sur le prophète. Vu déjà la présence des autorités et autres personnalités, cela témoigne de l’importance du séminaire. Nous prions Dieu qu’il soit un cadre de formation pour les musulmans. Par Muhammad Ouédraogo. C’est une démarche pour propager la religion de Dieu. Pour amener les gens vers l’Islam et... former davantage ceux qui sont déjà musulmans. Pour nous, il faut rebâtir avec une telle initiative. Que Dieu récompense tout un chacun. Page 10 Le vrai visage de l’islam - N°015 du 05 mai au 05 juin 2014 Entretien ADAMA SAKANDE, PRÉSIDENT PAR INTÉRIM DE LA COMMUNAUTÉ MUSULMANE « Il faut que les musulmans du Burkina soient très engagés » Nous avons rencontré le président par intérim de la Communauté musulmane, Adama Sakandé. Grand défenseur de la Oumma des musulmans devant l’éternel, nous avons abordé des questions qui touchent essentiellement à la marche de la Communauté musulmane du Burkina, à la Fédération des associations islamiques (FAIB). Lisez plutôt ! Permettez à nos lecteurs de connaître davantage Adama Sakandé. Gloire et pureté à Allah, avant de me présenter, je tiens à remercier votre journal et vous-même pour l’intérêt que vous portez à la communauté musulmane à travers ma propre personne. Sinon, je suis El Hadj Adama Sakandé, j’ai été le vice-président de la CMBF depuis le mandat de El Hadj. Oumarou Kana-zoé en 2004. On a fait le premier mandat ensemble, malheureusement avec la volonté d’Allah, notre président nous a quittés prématurément. Qu’Allah lui pardonne ses péchés et l’agrée dans son paradis. Donc, selon les textes de la CMBF avant le terme du mandat d’el hadj Kanazoé, le bureau qu’il avait mis en place peut conduire les affaires jusqu’au bout. Après la disparition du vieux, nous avons convenu avec l’ensemble de nos sections dans les 45 provinces de garder le statu quo et de respecter ce que les textes disent, qui est que le bureau actuel conduit les affaires jusqu’en 2015 où un congrès aura lieu pour mettre en place un nouveau bureau. Depuis le décès du vieux, j’assure l’intérim de la CMBF et j’essaie d’avancer comme je peux. Quelle fonction vous occupez dans le bureau de la FAIB ? La communauté musulmane est membre fondateur de la fédération. Elle participe aux activités de cette fédération à plusieurs niveaux, au niveau du présidium et au niveau du secrétariat et aux autres. démembrements. Après la disparition de notre président qui était le président statutaire de la fédération, l’ensemble des associations constituant la FAIB a décidé, compte tenu du poids qui pesait sur el hadj Oumarou Kanazoé, vu que ce n’est pas facile et qu’il n’est pas non plus aisé de trouver quelqu’un pour le remplacer, l’ensemble des associations a convenu de constituer le présidium. En tant que président intérimaire de la CMBF, je fais partie de ce présidium puisque j’en suis membre et je participe aux activités au nom de la CMBF. Au présidium, comme convenu, la présidence est tournante tous les trois mois. Vous avez parlé tantôt de quatre associations constituant la FAIB, pouvons-nous connaître leur nom ? Il s’agit de la communauté musulmane (CMBF), du Mouvement Sunnite (MS), de la communauté de la Tidjania et l’Idjtihâd Is- El hadj Sakandé Adama lami. Par conséquent, ce sont les responsables de ces quatre grosses associations qui sont les membres du présidium. Que représente la fonction de l’Imam en Islam en tant que président intérimaire de la CMBF ? C’est une question qui, historiquement, s’explique. Le prophète (psl), lorsqu’il reçut le message de Dieu lui demandant de conduire la communauté, devint le messager. L’imam est le guide de la communauté. Après sa disparition, la même communauté s’est réunie pour trouver un calife, c’est-à-dire un successeur ; c’est un terme qui signifie celui qui vient après ou celui qui succède. Cependant, le calife remplissait les mêmes fonctions pratiques que le prophète, sauf qu’il ne recevait pas la révélation. Il faisait appliquer l’enseignement du Coran et de la vie du prophète et était l’imam de la communauté. Il s’est trouvé que le prophète a confié la direction de l’imamat à des personnes dans certaines localités à son époque. Donc, pour conclure sur cette question, c’est dire que l’imam est la personne chargée de diriger spirituellement la communauté, d’officier à la prière, aux cérémonies et aux actes cultuels qui sont liés à la communauté. C’est la compréhension de L’Imamat dans le monde sunnite, c.-à-d., des adeptes des quatre grandes écoles juridiques à savoir les Hanafites, Hambalites, les Chafi'ites et les Malikites. Mais dans le monde chiite, l’Imam a un autre rôle, il est considéré un peu comme ce qu’ont été les califes. Jusqu’à présent, c’est cette compréhension qu’ils ont de l’Imam qui est considérée comme un guide spirituel, le premier responsable de la communauté qui officie les actes religieux et qui oriente la vie de la communauté. Maintenant, quand on voit la compréhension que les gens font de l’Imamat avec l’évolution, il y a une séparation qui s’est faite entre le responsable suprême des musulmans dont l’appellation a changé de calife à émir de la communauté avec Oumar Bin Khattâb. Ensuite, cette appellation a pris une certaine importance puisque l’émir déléguait une partie de ses prérogatives, qui est de diriger la prière, à un imam qu’il installait dans certaines localités, qui était son représentant. C’est un peu cette compréhension qui est arrivée chez... Nous ici. Quand vous regardez dans notre pays à travers nos associations, il y a un bureau et un président, mais le volet spirituel est délégué à un Imam. Le président joue le rôle sur le plan administratif et politique. Dans nos statuts, l’Imam est sous l’autorité du président selon le système d’organisation et c’est ainsi que ça marche. Vu la définition et l’explication que vous faites de l’Imam, c’est une tâche assez noble. Malheureusement, dans la société et le reste des musulmans, l’Imam n’est pas suffisamment respecté. C’est une remarque très pertinente, sinon l’Imam c’est la personne qu’il faut respecter. Nos sociétés sont à l’image des sociétés matérialistes où, de plus en plus, les gens pensent plus au matériel qu’au spirituel. Sinon, islamiquement, l’Imam c’est la personne la plus importante de la communauté. Un président est plus en vue parce qu’il est chargé des affaires administratives, mais l’Imam reste spirituellement le plus important. Les gens ont mal compris ; souvent ceux qui s’occupent de ces. Les questions sont matériellement moins nantis et, comme de plus en plus, c’est la capacité financière d’un homme par ce qu’il peut réaliser et ce qu’il possède comme biens qui détermine sa valeur, voilà que les gens n’accordent pas d’importance à l’Imam. Dans nos associations aussi, un travail n’a pas été fait pour mettre en évidence le rôle de l’Imam. Quand vous observez, on ne fait pas participer l’Imam dans les prises de décisions et autres aspects très importants. C’est le bureau, c’est l’administration, on gère davantage nos choses d’une manière profane. Pourtant, c’est l’Imam qui doit être la personne de référence aussi bien spirituelle que dans bien des choses. L’Imam doit être d’un niveau très élevé, d’une morale irréprochable, et socialement la personne qui peut être un recours pour des personnes en difficulté. Mais il est important que la communauté, vu la fonction de l’Imam, le mette dans des conditions matérielles et financières très indépendantes afin qu’il n’ait pas besoin de se rabaisser pour. avoir sa pitance de survie, ou un moyen de déplacement et bien d’autres. C’est un devoir de toute la communauté. Maintenant dans nos sociétés actuelles, on veut que l’Imam soit d’un niveau intellectuel très élevé, d’un niveau social irréprochable et en même temps, on ne veut pas créer les conditions pour lui. Voyons-en : on veut qu’il nous gère la prière, les problèmes de foyer, les cérémonies de baptême, de mariage, de décès sans rien prévoir pour lui. Par contre, les Imams aussi doivent tout faire pour ne pas se laisser emporter par certains privilèges aux dépens de leur dignité. L’Imam ne peut pas non plus vouloir assumer la responsabilité de l’Imamat et en même temps vouloir être un homme d’affaires ou un grand commis de l’État pour rouler dans les grosses caisses. On a parlé de la fonction de l’Imam et les difficultés qui l’entourent. Pour le cas du Muezzin, c’est encore pire. C’est très regrettable de le faire comme constat. Justement dans le milieu musulman, nous sommes les premiers à ne pas accorder. d’importance à la fonction du muezzin. Le prophète (psl) dit au jour dernier, ceux qui seront les plus prisés et en vue, ce sont les muezzins, ce ne sont ni les présidents ni les Imams. Pourtant, ce propos du prophète devrait nous amener à réfléchir et à accorder plus de crédit aux muezzins. Malheureusement, ce sont les plus banalisés, les plus marginalisés. Ce sont eux qui reçoivent les mauvais sacrifices et qui sont envoyés dans les baptêmes jugés modestes. Pourtant, c’est eux qui nous rappellent et nous indiquent le temps de la prière pendant que nous sommes dans nos occupations. Tout à fait, ils nous appellent à la prière très tôt le matin d’aller à la rencontre de Dieu, c.-à-d. vers le salut. Ces personnes, si nous ne leur donnons pas de la valeur, c’est comme si l’acte auquel ils nous appellent n’a pas d’importance pour nous. Dans ce domaine, il faut que nos responsables religieux et Prédicateurs travaillent dans leurs prêches et sermons pour changer cet état d’esprit. Le muezzin est spirituellement plus avantageux que l’Imam et il a moins de charge que les autres responsables aux yeux de Dieu. En Côte d’Ivoire, les Imams sont respectés et les institutions sont en marche. Pouvons-nous avoir l’expérience de réussite ivoirienne au Burkina Faso ? J’ai eu beaucoup d’occasions où je me suis frotté avec mes frères ivoiriens. J’ai vu le travail qu’ils abattent et ils viennent souvent ici et on échange. Il faut dire que les frères ivoiriens sont partis d’un engagement personnel et individuel pour servir et c’est pour cela qu’ils ont atteint ce niveau remarquable. J’ai eu la chance de discuter avec le regretté Tidjane Bâ, qui m’a expliqué leur début quand il est revenu de l’Université Islamique de Zaitoune en Tunisie. En Côte d’Ivoire, ils se sont mis au service de l’Islam avec des moyens modestes qu’ils avaient avant les grands moyens d’aujourd’hui. Imaginez que ce fut quelqu’un qui se déplaçait à moto pour aller enseigner la religion aux musulmans sans contrepartie, c’est donc son engagement personnel qui a contribué à asseoir la crédibilité de l’Islam ivoirien. Puisqu’il a montré la voie aux autres comme les Cheikh Fofana, les Cissé, les Guiguiba. Donc, c’est une génération qui a fait le travail sur le terrain. Les frères ivoiriens, en matière de réussite dans l’organisation islamique, constituent un modèle en Afrique noire et je le dis avec conviction. Ils ont réussi à intégrer les arabophones dans la société ainsi que les francophones. Mais le fondement de leur réussite s’explique aussi bien par leur engagement individuel que collectif dès le départ. J’ai connu des Imams qui marchaient à pied pour joindre les Mosquées… Je ne fais pas leur publicité, mais pour construire une Mosquée, les gens utilisaient des parapluies pour diriger la prière. La Mosquée du Plateau a commencé ainsi. Comme Dieu nous dit dans le Coran, si vous soutenez Allah, il vous soutiendra… Par conséquent, si nous voulons Nous, Burkinabé, “vivons notre Islam sans complaisance ni complexe”. Pour atteindre ce niveau, ou être au même niveau que nos frères ivoiriens, il faut que nous soyons très engagés. Il faut que ceux qui ont la connaissance l’expriment dans les cadres islamiques. Il faut se mettre au service de la communauté sans rien attendre en retour. Le prophète pouvait passer deux mois sans qu’il n’y ait de la nourriture dans sa cour, mais cela ne l’a pas dissuadé d’abandonner l’Islam. Les grandes réussites se font dans le sacrifice. Les frères ivoiriens ont enduré pendant plus de trente ans et les résultats tombent aujourd’hui. Revenons à la FAIB. Qu’est-ce qui est prévu pour venir en aide aux Imams, aux muezzins et autres prédicateurs ? S’il y a un constat amer à faire, c’est l’inorganisation de notre communauté dans sa globalité. Je pense que cela est de notre responsabilité individuelle et collective. L’Islam est une religion bien organisée, le Coran est un livre bien parfait dans sa structuration. Le prophète et ses compagnons. étaient très rigoureux dans l’organisation de la société musulmane. Très stricts dans ce qu’ils posent comme actes. Ils ont travaillé en fonction d’un programme, chose qui a permis en un temps record de propager l’Islam de partout dans le monde, surtout dans les trois continents. Malheureusement, lorsqu’on convoque une réunion, les retards, c’est nous, le non-respect d’un programme, c’est nous, le manque de respect de la hiérarchie, c’est encore nous. Voilà les tares de notre communauté. Des fois, quand tu veux critiquer, on te dit que c’est une histoire de musulmans, on banalise la chose comme si c’était normal. Comme si désordre égalait musulman. Ce n’est pas pour rien que Dieu a établi les prières dans les heures bien fixées : c’est pour amener le musulman à être rigoureux et pratique. Sinon, on a évolué vers une fédération, qui est une structure faitière et qui a pour ambition de regrouper l’ensemble des associations islamiques pour en faire une seule structure et avoir un seul représentant qui va répondre. devant tout interlocuteur et assumer les questions et décisions de la Umma. Les tares que j’ai citées restent encore entre nous ; ce qui fait que la FAIB n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière. C’est pourquoi les gens ne voient pas de résultats, ils ne voient pas de réalisations parce qu’ils ont fondé beaucoup d’espoir là-dessus. Mais je dis aux musulmans de ne pas être déçus ; le fait que cette structure existe est un grand acquis qu’il faut travailler à améliorer. On a aussi affaire à des humains qui ont emmagasiné certaines tares pendant beaucoup d’années. On ne peut pas les changer du jour au lendemain. Dieu lui-même a dit qu’il ne change pas l’état d’une nation tant qu’elle ne se change pas elle-même. Si nous ne travaillons pas à changer nos tares, il est évident qu’on ne pourra pas avancer. Il y a un travail de conscientisation, de sensibilisation afin de ramener les gens à comprendre le bien-fondé d’une telle structure et à se débarrasser des actes qui ne sont pas islamiques. L’exemple doit être donné par nos prêcheurs et autres responsables. Aidons les gens à être en règle. Si vous êtes prêcheurs, vous fixez une heure pour un rendez-vous et vous ne respectez pas votre engagement, que voulez-vous que les gens deviennent ? Donc, si on est organisé, on peut beaucoup faire pour la communauté. Mais on a tendance à attendre de l’autre, il faut plutôt voir ce que l’on peut faire pour la communauté au lieu d’attendre tout d’elle. Ce qu’il faut comprendre est que ceux qui peuvent apporter beaucoup à l’organisation de la communauté ne s’investissent pas, les cadres musulmans, les opérateurs économiques, en dehors de venir faire la prière et après le salut final, chacun se cherche. Justement, nous sommes une communauté qui compte le plus d’opérateurs économiques et autres fortunés, tandis qu’elle compte également plus de personnes pauvres dans la société. Je fais le même constat, mais je ne pense pas que ce soit la faute des opérateurs économiques en tant que tels. Pourquoi dites-vous cela ? Parce qu’ils... n’ont pas reçu une formation ou un exemple les incitant à investir pour la communauté. Quand vous constatez un opérateur économique qui essaie d’aider, toute la communauté se rabat sur lui, ce qui rend difficile la prise en charge de cette communauté. Souvent, lorsqu’ils demandent à un opérateur économique, c’est pour des besoins immédiats et de consommation. On aurait pu demander à ces opérateurs économiques de créer des conditions de travail pour la communauté. Les gens ont besoin de travailler afin d’être indépendants. Donc, je souhaite que ces riches orientent leurs zakats dans ce sens au lieu de les donner comme des calmants ou des paracétamols. Si on réunit ces zakats, on peut créer des activités professionnelles. Parlez un peu d’El Hadj Oumarou Kana-zoé ? Personnellement, je vous dirais que ce fut un homme exceptionnel. Comme quelqu’un l’a dit, il y a cinquante ans, on n’a pas eu quelqu’un comme lui et on mettra encore peut-être cinquante ans pour avoir une personne de sa trame. Pour avoir été à son École, je retiens de lui un grand homme qui se soucie d’apporter quelque chose à autrui, voilà ce qui le caractérise. Le vieux a toujours répondu dans l’immédiat aux urgences formulées par les gens. C’est pour dire qu’il a laissé un héritage et qu’on doit s’inspirer de lui. Beaucoup de gens avaient les moyens mais il était difficile de leur accéder. Le vieux était une école de bienfaits. Quelles méthodes nos prédicateurs doivent emprunter pour convaincre les gens à respecter les préceptes de l’Islam ? Nos prédicateurs doivent comprendre que l’Islam est spirituel et qu’il s’accompagne d’actes. La vie du prophète (psl) était faite d’actes pour soutenir ce qu’il disait dans la parole. Dieu dit que c’est avec le rappel que les cœurs se tranquillisent. On a besoin d’expliquer aux gens que l’Islam c’est la religion de spiritualité. C’est pour dire que l’Islam c’est l’acte joint à la parole. Les savants qui aiment dire, écoutez ce que nous disons et ne faites pas ce que nous faisons, ceci relève de l’ordre de. L’hypocrisie. Les gens aiment l’Islam et ont peur de se lancer parce qu’ils veulent vivre comme les Occidentaux ou autres personnes se disant civilisées ? Il ne faut pas que les gens soient complexés, il faut qu’ils croient en Dieu. Et éviter de juger la valeur en fonction d’une considération d’autrui. Se référer à d’autres peuples et civilisations pour asseoir la crédibilité de sa foi pose un problème. Mieux vaut appliquer les critères musulmans que de vouloir adopter des critères étrangers. Si on est complexé, c’est parce qu’on ne fait pas confiance à notre religion et notre modèle, le prophète Mohammed (SAW). Si vous pensez que porter le jean serré ou ôter le voile, c’est ça être à la mode, c’est une mauvaise analyse. Vivons notre Islam sans complaisance ni complexe. Page 12 Le vrai visage de l’islam - N°015 du 05 mai au 05 juin 2014 bibo:issue 15 bibo:numPages 12 -- o:id 10597 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/10597 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2204 o:media/o:id 10617 19526 19527 19528 19529 19530 19531 19532 19533 19534 19535 19536 19537 19538 19539 19540 19541 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/9826e1262240f28ba4eda109d8300b846e74d146.pdf https://islam.zmo.de/files/original/ec1dc7622ce7f4170ac1f278e86ba68a87440a8d.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/f3e4d1cb521e47f93096d8d330ebc9d23cc150d9.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/f7603ae186a8e6ac7c0baffca1959e207961133d.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/c9f75d525decf8acabd43b7908bf5ca52b7bbc95.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/06f2ad50f200c23c4fedefd82a50ecb5645ec117.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/1589ce21f0bc1b095b24ac44153d6f3a26e53991.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/f1922e4a485185111bef46614724780b42173e7d.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/e8ac858d33c5b67f312642a6508977792e891ecc.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/8bee5a299af55e92316ce0f2d28f4019ec49c067.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/94debc1c059f489c7c6b858c37f8243a1d8c5463.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/ed49dce9fbb2890c91c789d54c91a02942b2245b.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/09d5c4b2780443e7e8c9c16fbd5b5a2001fbc01f.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/8a1ca8424c0569755da3b1b7838990714d1b6b0c.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/c3daa7a40a495c8511423a03d887fab3daa579d8.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/fdde00e9e89cf9a067b93b1fc5d3f06d7055028b.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/ef2e38127958f8f820ffd6a7c4fb98fff06186a5.jp2 dcterms:title Le vrai visage de l'islam #17 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/944 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/954 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/581 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/433 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1063 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/578 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/582 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/124 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/85 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/480 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/12891 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2204 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2014-07-05 dcterms:identifier iwac-issue-0000181 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Mensuel islamique d'information dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/443 bibo:content 5 DERNIÈRE DÉCADE LA RETRAITE SPIRITUELLE OU LE I’TIKAF Conditions et règles à respecter ! RAMADAN 1435 À l’école de la vie ! VALIDITÉ DU JEÛNE Distinguer ce qui annule de ce qui n’annule pas JEÛNE DE RAMADAN Historique et mérites d’un pilier CHEIKH ISMAËL DERRA HAUSSE DES PRIX PENDANT RAMADAN C'est la preuve que ces commerçants n'ont pas en eux la miséricorde encore moins l'amour. OUAGADOUGOU CAPITALE POUR LA CULTURE ISLAMIQUE Sous le signe du dialogue interreligieux ÉDITORIAL RAMADAN 1435 À l’école de la vie ! HAUSSE DES PRIX PENDANT RAMADAN C'est la preuve que ces commerçants n'ont pas en eux la miséricorde encore moins l'amour. CHEIKH ISMAËL DERRA OUAGADOUGOU CAPITALE POUR LA CULTURE ISLAMIQUE Sous le signe du dialogue interreligieux FÊTE DE L'INDÉPENDANCE DE L'ÉGYPTE Les Égyptiens du Burkina n'étaient pas en reste RAMADAN 1435 À l'école de la vie ! JEÛNE DE RAMADAN Historique et mérites d’un pilier DERNIÈRE DÉCADE DU MOIS DE RAMADAN Gagner à tout prix la nuit du destin VALIDITÉ DU JEÛNE Distinguer ce qui annule de ce qui n'annule pas LA RETRAITE SPIRITUELLE OU LE I'TIKAF Conditions et régies à respecter ! RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10-01 BP2481 Ouaga01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Tiendrebéogo Ousmane Équipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane, Ouédraogo Ahmad dit Karamssatnba, Zoungrana Ablassé, Ncbie Zakaria, Guigma Arounan, Nana Moumouni Montage : Déouracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction17@yahoo.com ou guigma.lkiroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPE : 79 87 61 60 Depuis le 28 juin dernier, les musulmans à travers le monde entier sont entrés en plein dans le jeûne du Ramadan. Mois de partage, d'abstinence, de dévotion, tous et chacun cherchent à atteindre à travers. L’observation du jeûne « la piété » qui est le but ultime du jeûne et sa raison d’être. Les mosquées s'emplissent. Le Coran se lit régulièrement. Les prières observées à la lettre et les rappels et sessions de Tafsir du Coran bien suivis. Bref, chacun met les moyens pour atteindre réellement la piété. « Ô vous qui portez la foi, il vous a été prescrit le jeûne comme il en a été pour ceux qui vous ont précédés afin que vous atteigniez la piété ». Sourate 2, verset 185. La piété étant cette conscience permanente de l’ombre de Dieu sur l'humain, l’empêchant de commettre l'interdit. Cela dit, le jeûne du Ramadan a une finalité qu'il convient à tout jeûneur de ne pas perdre de vue. Parce que de l'idée qu’on se fait de cette finalité dépend notre attachement aux principes régissant l'observation du jeûne et de ce qu'on fera des acquis une fois le mois terminé. Ainsi, il ne s'agit pas de jeûner pour jeûner. Non. Il s’agit de jeûner parce que le jeûne est le moyen le mieux indiqué pour nous permettre d’atteindre cette. quiétude interne qui polit nos liens avec Allah et avec nos semblables. Ces 30 jours d’abstinence doivent réussir le pari de nous éduquer, de nous façonner, de nous aider à renaître. Le Ramadan est cette école où l’on enseigne le pardon. « Quand vous jeûnez, si quelqu'un profère à votre endroit des propos désobligeants, contentez-vous de dire : Je jeûne, je jeûne », a recommandé le prophète. Le Ramadan est une école où l’on enseigne la générosité. Rassouloullah était toujours généreux, nous a-t-on appris dans les traditions prophétiques. Cette générosité devient encore plus abondante pendant le mois de Ramadan. Le Ramadan est une école où l’on exalte les nobles caractères. C’est une école où l’on apprend à contrôler et à soigner son langage. Celui qui ne peut pas s'abstenir de dire des paroles obscènes et d'en faire usage. Pour vos critiques et suggestions, veuillez contacter RACHID-PRODUCTION sous l’adresse : rachidproduction@yahoo.com, guigma.harouri@yahoo.fr, 01 BP 2481 Ouaga 01, Cél. : 76 93 60 93 - 79 91 05 66. Allah n'a point besoin qu'il s’abstienne de boire ou de manger, nous a mis en garde notre messager. À l'école du Ramadan, on enseigne la maîtrise de soi. On apprend à l'élève à dompter et à maîtriser ses instincts. Ainsi, il est interdit d'avoir des rapports sexuels ainsi que tout ce qui a lien avec les rapports sexuels de près ou de loin, du lever au coucher du soleil durant un mois. Quelle école que celle du mois de Ramadan ! Bien observée, la société toute entière devrait bénéficier d’êtres humains de type nouveau à l’issue du mois de Ramadan. Des êtres « équilibrés », conscients de la présence permanente du regard de Dieu sur eux. Des êtres qui savent voler au secours de leur semblable. Des êtres chez qui le pauvre et le nécessiteux suscitent compassion et miséricorde. Malheureusement, bien souvent, l’on semble passer à côté de l'objectif. La fin du Ramadan sonne le plus souvent le glas des efforts spirituels. La commission de l’interdit devient l'une des plus aisées. Ce qui était interdit au cours du mois de Ramadan ne... L’est plus. L’on renoue avec ses anciennes habitudes mises en veilleuse durant le mois du jeûne. Retour à la case départ. Un Dieu pour Ramadan qui suscite crainte et respect. Et un autre Dieu pour les autres mois dont on a que faire de ses interdictions et mises en garde ; c'est le cirque qu’on a l'impression de vivre. Cet effritement instantané des acquis du Ramadan, si on peut parler ainsi, est étonnant et inquiétant. À quoi sert le Ramadan, si on ne peut atteindre la piété ? À Dieu, qu’il plaise que notre réforme spirituelle pendant Ramadan soit pleine et entière et illumine nos instants pour toujours. Amiin. La Rédaction Le vrai visage de l’islam - N°017 du 05 juillet au 05 août 2014 CÉLÉBRATION DE L’AID EL FITR Reconnaissance ou ingratitude Le croyant doit comprendre que tout ce qu’il a pu œuvrer comme bienfaits est auprès d’Allah, il ne doit guère les dilapider en renouant avec les mauvaises habitudes et les péchés. C’est l’état d’esprit qu’il faut avoir quand on sort du mois de Ramadan. Ne pas perdre. De vue, l’essentiel est le véritable combat du musulman à la sortie du jeûne. Il est malheureux de constater que c’est à compter du jour de la fête que certains musulmans hypothèquent leurs trente jours de pénitence pour des choses mondaines en s’adonnant aux actes et comportements réprouvés par l’Islam. Le Ramadan est le tremplin des bonnes œuvres et dès lors que le croyant fait un cumul de bonnes pratiques dans la préservation de ses organes de sens contre les interdits, notamment la médisance, l'hypocrisie, les mauvaises fréquentations et autres comportements illicites, ces hasanats sont multipliés auprès d’Allah. Il doit se maintenir dans cet état d'esprit pour ne plus revenir dans les mauvaises actions. Le Ramadan a permis de rompre avec le mensonge, de rendre visite aux parents, d’arrêter l’adultère, d’être généreux et de se surpasser dans les pratiques cultuelles à l’instar de la prière en communauté, la lecture du Coran et les prières nocturnes. C’est un acquis considérable qui mérite d’être. conservé avec la rigueur. Les dilapider dès le premier jour de la sortie de ce jeûne qui est la fête de la rupture ou l’Aïd el-Fitr est regrettable. Savoir que ce qui était interdit pendant Ramadan le reste en ce jour de jouissance importe beaucoup. Il est en effet très important de comprendre que pendant la jouissance festive, que l'on ne doit pas se laisser aller à l'illicite comme acheter des boissons alcooliques et autres produits prohibés par l’Islam. La fête de Ramadan n'appelle pas au désordre. Elle n'est pas un justificatif pour laisser libre cours à ses instincts au point de permettre la pratique du haram dans toute sa laideur. Comme on peut le constater sous le couvert de la fête, les croyants deviennent subitement permissifs de certains actes prohibés par l’Islam. Et cela à tous les niveaux. De l’achat et de la distribution des boissons alcooliques en passant par la promiscuité homme-femme. Des vêtements extravagants à la musique interdite et aux soirées dansantes, bref, tout se passe comme si tout. était désormais permis. Non. L’islam n’interdit guère l’expression de la joie. Loin s’en faut. Il la régente et définit son cadre. Les festivités musulmanes se différencient d’autres fêtes sur la base de sa sainteté, de sa décence et d’autres comportements liés à la spiritualité. Rappelons aux musulmans que la fête reste spirituelle comme toute autre pratique du musulman est spirituelle. En tant que meilleure communauté, comme le dit notre Livre saint, les musulmans se devraient de donner l’exemple. La fête n’est qu’un moyen pour être reconnaissant envers Dieu qui nous a accordé un mois béni. Le remerciant en plongeant dans la désobéissance à Lui n’est rien d’autre que de l’ingratitude. L’islam a un code moral qu’il convient de respecter à tout instant et à tout moment. Le musulman doit en être fier. Il ne doit pas être complexé de la législation que lui a recommandée le Seigneur de l’Univers. Il appartient à chaque chef de famille d’inculquer cela aux membres de sa famille. Cela y va de sa responsabilité. Que Dire du gaspillage le jour de fête, là, c’est également le comble. On gagnerait tous à revoir notre célébration de l'Aïd El Fitr. Sinon, ça ressemblerait plus à un déni de la grâce du Tout Miséricordieux qu’à autre chose. O Rédaction On peut se tromper. JEUNE DE RAMADAN Cas de la femme enceinte et de celle qui allaite QUESTION : Quand est-il de la femme enceinte ou celle qui allaite qui, tout en étant forte, active et résistante au jeûne, s’abstient de l’observer sans excuse, quel est le jugement sur cela ? Concernant la femme enceinte qui craint les effets du jeûne sur elle-même ou sur son enfant, et s’en abstient pour cette raison. Quel est le jugement ? Il n'est pas permis à la femme enceinte ni à celle qui allaite de ne pas observer le jeûne du Ramadan, si ce n'est pour une excuse valable. Si elle s'en abstient, il est obligatoire pour elle d’effectuer un jeûne de rattrapage [une compensation], sur la base de la parole d’Allâh -Ta’âla : « Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un... » nombre égal d’autres jours » Le sens à cela est le malade. Si leur excuse consiste dans leur peur des effets du jeûne sur leur enfant, elles devront, selon l’avis de certains des gens de science, procéder en plus du jeûne de rattrapage à un don de nourriture au profit d’un pauvre pour chaque jour de jeûne non jeûné. La nourriture peut être du blé, du riz, des dattes ou d'autres aliments consommés par les gens. Certains savants disent : elles peuvent se contenter du jeûne de rattrapage dans tous les cas. Car l'obligation du don de nourriture ne repose sur aucune preuve tirée du Livre et de la Sounnah. Le principe de base est que l’on est déchargé de son application jusqu’à la levée d’une preuve. C’est l’avis de l’imam Abu Hanîfa (rahimahullâh), qui s’avère être le plus solide. La femme enceinte ne se situe que dans deux cas : Le premier de ces cas : elle n’a aucune excuse à ne pas jeûner. Le deuxième de ces cas : est celui d’une femme enceinte incapable de jeûner soit pour une grossesse avancée, soit pour une. faiblesse physique ou pour une autre raison. Dans ce cas, elle ne doit pas observer le jeûne. Elle doit éviter le jeûne si son fœtus risque d’en être affecté. Si elle cesse le jeûne, elle devient comme tous ceux qui sont autorisés à ne pas l’observer pour une excuse valable ; elle devra procéder à un jeûne de rattrapage en l’absence d'une excuse. Quand elle aura accouché et recouvré sa propreté rituelle, elle devra effectuer le jeûne de rattrapage [à titre de compensation]. Mais l’excuse liée à la conception de l’enfant est parfois suivie par l’excuse due à son allaitement. Car celui-ci nécessite que la mère se nourrisse bien, et particulièrement au cours des longues journées de l’été marquées par une chaleur ardente. En effet, elle a alors besoin de s’abstenir de jeûner pour pouvoir allaiter son enfant. Nous disons à celle qui se trouve dans ce cas : Rompez. Mais quand vous n’avez plus d’excuse, vous devrez procéder au rattrapage des jours non jeûnés. Certains des Gens de science ont dit que si la femme Une enceinte qui allaite s'abstient de jeûner parce qu’elle craint pour son enfant en jeûnant, sans qu’elle craigne pour elle-même ; elle doit compenser ce jeûne en nourrissant un pauvre pour chaque jour de jeûne non jeûné. Le vrai visage de l’islam - N°017 du 05 juillet au 05 août 2014 Page 3 Société JEUNE DE RAMADAN Historique et mérites d’un pilier Le jeûne du mois de Ramadan a une histoire qu’il convient à tout joueur de savoir. Il possède d’innombrables mérites dont la connaissance apporte plus de ferveur au jeûneur. Le jeûne de Ramadan, à l’instar de beaucoup de prescriptions, n’a pas toujours été régi par les règles que nous connaissons maintenant. Au tout début, quand le Prophète (saw) arriva à Médine, l’obligation consistait juste à jeûner trois jours de chaque mois, en plus du jeûne d’Achoura. Il a fallu l’an 2 de l'hégire, dans le mois de Cha’bân, pour que le jeûne de Ramadan soit prescrit par le verset 183 de la sourate 2 qui dit : « Oh vous qui avez cru ! Le jeûne vous a été prescrit comme il a... » été prescrit à ceux d'avant vous, afin que vous atteigniez la piété. Mais, on avait le choix, entre jeûner et nourrir un pauvre. Dieu dit : « ...Quiconque est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d'autres jours. Quant à ceux qui peuvent jeûner et décident de ne pas jeûner, une compensation consiste à nourrir un pauvre. Quiconque fait plus volontairement, c'est dans son bien, mais il est encore mieux pour vous de jeûner si vous saviez. » Sourate 2 Verset 184. Après quelque temps, Dieu rendit le jeûne de Ramadan obligatoire pour toute personne pouvant le supporter. Dieu dit : « Le mois de Ramadan pendant lequel le Coran a été révélé comme guide pour les gens, et preuve claire de la bonne direction et du discernement. Donc, celui d'entre vous qui est présent durant ce mois, qu'il jeûne. Quant au malade et au voyageur d'entre vous, ils devront jeûner un nombre égal d'autres jours. Allah veut pour vous la facilité et non la difficulté, afin que vous complétiez le nombre et que vous proclamiez. » La grandeur d'Allah pour vous avoir guidé, et afin que vous soyez reconnaissants ». Sourate 2, Verset 185. La compensation fut donc interdite à toute personne pouvant jeûner, et permise seulement au vieillard, à la femme enceinte, à la nourrice et au malade n’espérant pas la guérison. Mais, il restait encore une dernière étape pour que le jeûne soit tel qu’il est aujourd’hui. En effet, le jeûneur n’avait pas la possibilité de manger, de boire et de copuler, que du coucher du soleil jusqu'à ce qu'il dorme. Une fois qu’il dort, même s’il se réveille avant Fajr, il lui était interdit tous ces actes, et ce jusqu’à la nuit prochaine. Ainsi donc, par miséricorde pour nous, Dieu révéla : « Il vous est désormais permis, la nuit du jeûne, d'avoir des rapports avec vos femmes car elles sont un vêtement pour vous et vous un vêtement pour elles. Dieu sait que, clandestinement, vous aviez des rapports avec elles, mais il vous pardonne cela et vous fait grâce. Maintenant cohabitez avec elles et recherchez ce que Dieu... Vous a prescrit : mangez et buvez jusqu'à ce que se distingue pour vous le fil blanc du jour du fil noir de la nuit. Ensuite, accomplissez le jeûne jusqu'à la nuit et ne vous approchez pas d'elles alors que vous êtes en retraite spirituelle dans les mosquées. Voici donc les prescriptions d'Allah, ne les approchez pas. C'est ainsi qu'Allah expose aux hommes ses enseignements afin qu'ils aient la crainte. » Sourate 2, Verset 187. Par ce verset, le jeûne eut sa forme définitive et finale. Mérites du jeûne de Ramadan Le jeûne de Ramadan, en dehors de son caractère obligatoire, est une occasion que Dieu offre aux musulmans, afin de se rapprocher de lui davantage et de récolter ainsi le succès. Voici quelques hadiths du Prophète (saw), dans lesquels il incite au jeûne en général et particulièrement à celui de Ramadan : Dieu seul connaît les récompenses du jeûneur. D'après Abou Hourayra (ra), le Pro... Le vrai visage de l'islam : Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 Votre Mensuel d'information islamique à ne pas manquer ! Le vrai visage de l'islam - N°017 du 05 juillet au 05 août 2014 Le Prophète (saw) a dit : « Dieu a dit : « Toutes tes œuvres du fils d'Adam sont à lui, sauf le jeûne, il est à Moi et c'est Moi qui en donne la récompense »... Par celui qui tient l'âme de Muhammad dans sa main, l'haleine de la bouche du jeûneur est plus aimée auprès de Dieu le jour de la résurrection que l'odeur du musc. Le jeûneur a deux jouissances : quand il rompt le jeûne, il s'en réjouit et quand il rencontrera son Seigneur, il sera fier de son jeûne. » Rapporté par Boukhâry et Mouslim. Le Prophète (saw) dit : « Toutes les bonnes œuvres du fils d'Adam sont multipliées par un coefficient allant de dix (10) à sept cents (700) et Dieu dit : « sauf le jeûne, c'est Moi qui en donne la récompense ». Rapporté par Boukhâry et Mouslim et celle-ci est la variante de Mouslim. Le jeûne efface les péchés et éloigne de l’enfer. D’après Abou Hourayra (ra), le Prophète (saw) a dit : « Quiconque... » jeûne Ramadan avec foi et espérance (de sa récompense), ses péchés antérieurs seront pardonnés ». Rapporté par Boukhâry et Mouslim. D’après Abou Hourayra (ra) encore, le Prophète (saw) a dit : « Un serviteur (d’Allah) ne jeûne jamais un jour pour Allah, sans que par ce jeûne Allah n'éloigne sa face du Feu, d'une distance équivalente à celle de soixante-dix années de marche ». Rapporté par Boukhâry et Mouslim. Les jeûneurs ont une porte qui leur est exclusivement réservée, ce qui est synonyme de leur haut rang dans le paradis. D’après Sahl ibn Sa’d (ra), le Prophète (saw) a dit : « Dans le paradis, se trouve une porte appelée Ar-rayyân, par laquelle entreront exclusivement les jeûneurs, et nul autre qu'eux n'y entrera. On dira : « Où sont les jeûneurs ? ». Ils se tiendront donc debout (et y entreront) et nul n’y entrera à part eux. Quand ils y entreront, on la fermera... ». Rapporté par Boukhâry et Mouslim. Le Ramadan renferme une nuit meilleure que mille nuits. Dieu dit : « Nous l'avons (le Coran) révélé. En la nuit du destin. Qui te dira ce qu'est la nuit du destin ? La nuit du destin est meilleure que mille mois... » Sourate 97 Versets 1-3. Ramadan est l’une des cordes qu'Allah tend à ses serviteurs pour qu’ils se rachètent et Il les y aide en attachant les démons. D’après Abou Hourayra (ra), le Prophète (saw) a dit : « Quand vient le mois de Ramadan, les portes du ciel sont ouvertes, celles de l'enfer fermées et les démons sont attachés ». (Boukhâry et Mouslim) Les sagesses dans l'institution du jeûne Dans l’institution du jeûne de Ramadan, se cachent sagesses et bienfaits innombrables, dont entre autres : 1. Le délaissement des attitudes et comportements malsains et sataniques. 2. Il conduit à l'ascétisme et à l’aspiration vers l’au-delà. 3. Le jeûne remplit les cœurs de miséricorde à l'endroit des pauvres, car le jeûneur, goûtant à la faim et à la soif, se fait une idée de leur situation. 4. Il purifie le ventre et permet à l’estomac de se reposer au moins un douzième du mois. Source : Le jardin du jeûneur. Rassemblés. par Abou Waqâss VALIDITÉ DU JEÛNE Distinguer ce qui annule de ce qui n’annule pas. Sa femme, sans rapport sexuel, il lui dit non. Ensuite, un homme âgé lui posa la même question, et il lui répondit oui. 5. Les ventouses Chers musulmans, afin de pouvoir réussir dans la mesure du possible notre jeûne, il nous incombe de faire énormément attention à nos actes et comportements. C’est notre façon d’agir qui risque de compromettre notre pénitence envers Dieu. Par contre, il est aisé de sortir spirituellement grand si l’on s’attelait à respecter les enseignements ayant trait au jeûne à l’instar de la parole d’Allah. Dire qu’un acte annule le jeûne nécessite obligatoirement qu'on apporte un texte clair pour étayer cela. Ceci dit, les actes annulatifs sont au nombre de six : 1. Manger et boire. Ceci fait l’objet d’un consensus et les preuves se trouvent dans certains textes cités plus haut. 2. Se faire vomir, soit en introduisant la main au fond de la gorge ou en prenant des vomitifs intentionnellement. D’après Abou Hourayra le Prophète (saw) a dit : « Celui qui est vaincu par le vomissement n'est pas tenu de rembourser. Mais celui qui se fait lui-même vomir, qu'il rembourse ». Rapporté par Abou Daoud, At-Tirmidhi, Ibn Mâdja... 3. Le rapport sexuel Le rapport sexuel annule le jeûne à l’unanimité de tous les musulmans. L’auteur de cet acte doit l'expier en af- Il dit : « Non ». Le Prophète se tut donc. Alors que nous étions ainsi, on amena au Prophète un panier de dattes et il dit : « Où est le questionneur ? ». Il répondit : « Me voici ». Il lui dit : « Prends ce panier et fais-en aumône ». L'homme demanda : « À plus pauvre que moi, Oh Messager d'Allah ? Par Dieu ! Entre les deux extrémités de Médine, il n'y a pas une famille plus pauvre que la mienne ». Le Messager rit donc jusqu'à ce qu'apparaissent ses dents et dit : « Nourris-en donc ta famille ». Rapporté par Boukhâry et Mouslim. 4. Prendre l'intention de rompre son jeûne Quand le jeûneur décide d’annuler son jeûne, son jeûne est annulé qu’il ait mangé ou pas, car Chaque personne n’a que la valeur de son intention, comme l’a dit le Prophète (saw). De la même manière que l’entrée en jeûne ne nécessite que l’intention, c’est ainsi que son annulation aussi n’en dépend pas. Il existe des actes que les gens considèrent comme annulatifs, mais qui ne le sont pas en réalité. 1. Se lever le matin en état de janaba ou faire un rêve érotique. D’après Aïcha et Oum Salama (ra) : « L'aube trouvait souvent le Prophète (saw) en état d'impureté majeure suite à un rapport sexuel, ensuite il se lavait et jeûnait ». Rapporté par Aïboukharî et Mouslim. 2. Verser de l’eau sur soi pour se rafraîchir. Un compagnon du Prophète dit : « J'ai vu le Prophète (saw) verser de l’eau sur sa tête alors qu’il jeûnait à cause de la soif et de la chaleur ». Rapporté par Abou Daoud. 3. Goûter un plat. Ibn Abbâs dit : « Il n’y a pas de mal à goûter le vinaigre ou le thé quand on jeûne, tant que cela n'arrive pas à la gorge ». Dans un premier temps, les ventouses étaient interdites et faisaient partie des annulatifs du jeûne. Prophète (saw) disait : « Celui qui fait la ventouse et celui qui la subit ont tous rompu leurs jeûnes ». Rapporté par Abou Daoud. At-tirmidhiy... Mais ensuite l’interdiction fut levée. Abou Sa’id Alkhoudriy (ra) dit : « Le Prophète a fait une faveur au jeûneur en ce qui concerne la ventouse ». Rapporté par Annassâ’iy, Albayha-quiy. Subir une perfusion, le khôl et se parfumer. Cheikh Al Albâniy dit : « La vérité c'est que le khôl ne rompt pas le jeûne, il est semblable au cure-dents, dont l'utilisation est permise à tout moment voulu, contrairement à ce que montre le hadith faible qui est la cause réelle empêchant les gens de prendre ce qui est juste ». Ensuite il dit : « De ce qui précède nous pouvons tirer la réponse à une question très posée, qui n'est autre que la perfusion. L'avis que nous privilégions est qu'elle ne rompt pas le jeûne sauf celle qui est nutritive ». Par Arouna Guigma, franchissant un esclave s’il est dans l’incapacité, jeûner deux mois consécutifs, s’il est toujours dans... L’incapacité, il nourrit soixante pauvres. Abou Hourayra (ra) raconte : « Nous étions assis auprès du Prophète (saw), quand lui vint un homme qui dit : « Oh Messager de Dieu ! Je suis perdu ». Il lui demanda : « Qu’y a-t-il ? ». Il dit : « J'ai couché avec ma femme alors que j'étais en état de jeûne ». Le Messager lui dit : « Peux-tu affranchir un esclave ? ». Il dit : « Non ». Il lui demanda : « Peux-tu jeûner deux mois successifs ? ». Il dit : « Non ». Il lui demanda encore : « Peux-tu nourrir soixante (60) pauvres ? ». 5. Les menstruations et lochies Quand la femme voit ses menstrues ou lochies avant la rupture, son jeûne est annulé à l’unanimité des musulmans, et elle doit le rembourser. Les preuves ont été citées plus haut. 6. L’apostasie Dieu dit : « Si tu m’associais quoi que ce soit, tes actions deviendraient vaines... ». Les actes qui n’annulent pas le jeûne Nous nous contenterons juste de citer. Rapporté par Ibn Abi Chayba. 4. Embrasser sa femme Aïcha dit : « Le Prophète (saw) ». m'embrassait alors qu'il jeûnait et moi aussi ». Rapporté par Abou Daoud. Mais quand les attouchements peuvent conduire au rapport sexuel, il est déconseillé ou interdit selon les cas. Abou Hourayra (ra) rapporte qu’un jeune demanda au Prophète (saw) s’il pouvait jouir de sa femme pendant le jeûne. Bonne nouvelle ! Par la grâce d’Allah, désormais, vous pouvez consulter votre mensuel d’information islamique "Le vrai visage de l’Islam" sur votre site favori : WWW.BISSMILLAHI-BF.ORG/ Ensemble pour un Islam décomplexé au Burkina Faso. Le vrai visage de l’Islam - N°017 du 05 Juillet au 05 août 2014 Page 5 Société PRIÈRE DU RAMADAN Le tarâwih et le qiyâmoulayl La prière nocturne a été plus d’une fois dans le Coran et dans les hadiths exaltée. « Est-ce que celui qui, aux heures de la nuit, reste en dévotion, prosterné et debout, prenant garde à l'au-delà et espérant la miséricorde de son Seigneur... (est-il égal à celui qui ne le fait pas ? Sourate 39 Verset 9. Nous disons mille fois non. D’après Abou Hourayra, le Prophète (saw) nous incitait à prier les nuits de Ramadan sans nous le rendre obligatoire et il disait : « Quiconque prie pendant Ramadan avec foi et espérance, ses péchés antérieurs seront pardonnés ». Rapporté par Al-Boukhâri et Mouslim. Elle doit être accomplie avec quiétude et sérénité car ce qui compte, ce n’est pas le nombre mais la qualité. Le tarâwih, lire sa légalité de ce hadith. Aïcha (ra) raconte : « Le Prophète (saw) pria une nuit dans la mosquée et certains le suivirent. La nuit suivante, il pria encore et les gens furent encore plus nombreux. Ils se réunirent la 3e ou 4e nuit et le Prophète ne sortit pas. Le matin, il dit : « J'ai certes vu ce que vous avez fait (la nuit passée), mais ce qui m'a empêché de sortir, c'est ma crainte qu'on ne vous le rende obligatoire. Cela s'est passé pendant Ramadan ». Rapporté par Al-Boukhâri et Mouslim. Les gens continuèrent de prier par groupe après la mort du Prophète. Mais le Tarawih, tel que nous le voyons, a été appliqué sous le califat d'Omar (ra) qui a réuni les fidèles derrière un seul imam. Abdourrahman Ibn Abd al-Qâriy raconte : « Je sortis avec Oumar, une nuit de Ramadan vers la mosquée, alors que les gens priaient en petit groupe. Certains priaient seuls et d'autres avaient derrière eux une dizaine de personnes. Oumar (ra) dit : "Si je réunissais tous ceux-là derrière un seul imam, ce serait mieux." » Il décida d'une et les réunit derrière Oubey Ibn Ru'h. Une autre nuit, je sortis avec lui alors que les gens priaient derrière un seul imam. Oumar (ra) dit donc : « Quelle bonne innovation ! ». Rapporté par Boukhâri. Le nombre de rakats varie d’une à onze (11) ou treize (13) rakats. D'après Aïcha (ra), « Le Prophète (saw) ne dépassait jamais 11 rakats dans Ramadan comme hors de Ramadan ». Rapporté par Boukhâri et Mouslim. Quand Oumar (ra) réunit les gens pour cette prière, il ordonna qu’on fasse 11 rakats. Sâ'ib ibn Yazid dit : « Oumar ordonna à Oubey ibn Ka'b et Tumim... » Addariy de diriger la prière en faisant 11 rakats. L'imam lisait des sourates avant un nombre de versets inférieur ou égal à 100, au point que nous tous appuyions sur des cannes... Nous ne nous dispersions qu'à l'apparition de l'aurore ». Rapporté par Malik. Prier 13 rakats en commençant par 2 légères rakats. Zayd ibn Khalid (ra) dit : « Je suivais attentivement la prière du Prophète (saw). Il pria 2 légères rakats. Puis il pria 2 très longues rakats, puis deux rakats moins longues, puis deux moins longues, puis deux moins longues, puis deux moins longues. Ensuite, il fit le witr. Ce qui fait donc 13 rakats ». Rapporté par Mouslim et Abou Awâna. Accomplir 13 rakats : 4 fois 2 rakats et 5 rakats de witr en ne s’asseyant que dans la dernière rakat. Aïcha dit : « Le Prophète (saw) se couchait. Quand il se réveillait, il se curait, faisait ses ablutions et accomplissait 8 rakats et à chaque 2 rakats il s'asseyait et faisait un salam. Ensuite, il faisait 5 rakats en ne s'asseyant et ne faisant le salam que dans... la dernière ». Rapporté par Ahmad Mouslim et Abou Awâna. 3. Prier 11 rakates en faisant 5 fois 2 rakates et un witr d’une rakate. D’après Aïcha : « Le Prophète (saw) accomplissait entre Icha et Fajr 8 rakates en faisant le salam à chaque 2 rakates avec un witr ». Rapporté par Ahmad, Mouslim et Abou Awâna. 4. Prier 11 rakates : 2 x 4 rakates puis 3 rakates de witr. Rapporté par Al-Boukhâri et Mouslim de Aïcha. 5. Prier 11 rakates : 7 rakates en ne s’asseyant que dans le sixième, faire la tahiyya et la prière sur le Prophète (saw), sans faire le salam, se redresser, faire une rakate et faire le salam. Ensuite faire deux rakates en étant assis. Rapporté par Mouslim, Abou Awâna, Abou Daoud... 6. Faire comme précédemment, mais en faisant 6 rakates au lieu de 8. Abou Mâlik dit : « Il est souhaité de faire une petite pause à chaque quatre rakates à l'unanimité des jurisconsultes, car c'est ce qui a été hérité des prédécesseurs ». Le witr et le qounout Le witr désigne la prière, à rakats impaires, se faisant après celle... d’Icha. C’est l’une des prières surérogatoires les plus recommandées. L’essentiel est que le nombre soit impair, mais il est préférable qu’on n’excède pas onze (11) rakats. On rapporte en effet que le Prophète (saw) a prié le witr en faisant une (1) rakat, trois (3) rakats, cinq (5) rakats, sept (7) ou neuf (9). Les sourates que le Prophète (saw) lisait dans le witr. Le Prophète (saw) lisait dans la première rakat la sourate 87, dans la deuxième rakat la sourate 109 et dans la troisième rakat la sourate 112. Rapporté par Nassâ’i et Hâkim. Souvent, il ajoutait les sourates 113 et 114. Rapporté par Tirmidhy et Hâkim. Une fois, il lit une centaine de versets de la sourate 4. Rapporté par Ahmad et Annassâ’i. Le qounout. Le qounout est l’invocation faite souvent dans la prière du witr, lors de la station debout, avant ou après le roukou’. Elle est aussi légiférée dans les prières obligatoires suite à un événement tel qu’un malheur qui a touché les musulmans ou à l’approche d’un examen. La sounna est de faire. Le qounout dans le witr avant le roukou’ et dans les prières obligatoires après le roukou’. D’après Oubay ibn Ka’b (ra), le Prophète (saw) fit son qounout dans le witr avant le roukou’. Rapporté par Abou Daoud, Cheikh Al Albâni dit : « Mais il n’y a pas de mal à le faire après... ». Formule du qounout : Hassan ibn Ali (ra) dit : « Le Prophète (saw) m'enseigna des propos à dire dans le witr : "Seigneur, guide-moi sur le droit chemin avec ceux que Tu as guidés, pardonne-moi comme Tu as pardonné, fais-moi partie de ceux que Tu protèges, bénis-moi de ce que Tu m'as accordé et préserve-moi du mal que Tu as prescrit, en vérité c'est Toi qui prescris et nul ne Te prescrit. Ne sera pas humilié celui que Tu as protégé, et ne sera jamais puissant celui dont Tu es l'ennemi. Bénis et exalté sois-Tu, O notre Maître." » Rapporté par Abou Daoud, Tirmidhiy, Ibn Mâdja, Nassâ’i, Ahmad, Al Bayhaqiy... Pendant le qounout, l'imam ainsi que les ma’moûm lèvent leurs mains. Quand l’imam fait les invocations, les ma’moûm disent... Âmîn. Il est rapporté que le Prophète (saw), quand il faisait le qounout, levait ses mains, et ceux qui étaient derrière lui disaient Amîn. Quant au fait de s’essuyer les mains sur le visage après le qounout, cela n’a pas de fondements, cela ne remonte ni au Prophète ni à ses compagnons. Le Qiyâmoullayl Le qiyâmoullayl est toute prière surérogatoire accomplie entre Icha et Fajr. Le Tarâwih est le qiyâmoullayl accompli pendant les nuits de Ramadan. Certains pensent à tort que le Tarâwih est la prière d’après Icha, et le qiyâm est celle d'après minuit. Par Oumou Djamil Le vrai visage de l’islam - N°017 du 05 juillet au 05 août 2014 JEUNE DU RAMADAN Son pilier et ses actes sunnatiques Linguistiquement, “siyâm“ ou “sawm“ signifie s’abstenir de faire quelque chose. Dans la législation islamique, c’est le fait de s’abstenir de toute chose pouvant rompre le jeûne, de l’aube jusqu’au coucher du soleil, avec l’intention de se rapprocher de Dieu. Jeûner, c’est une chose et jeûner. En conformité avec les règles établies à cet effet, en est une autre. Comme tout autre acte religieux, connaître la science qui entoure l’obligation d’observer le siyûm est une obligation religieuse. Raison pour laquelle, il nous plaît de revenir sur quelques aspects du jeûne pour rappeler son pilier et ses sounnans. Le seul pilier du jeûne est de s’abstenir de manger, de boire, de copuler et de tout ce qui peut rompre le jeûne, de l’aube jusqu’au coucher du soleil. Dieu dit : « Maintenant cohabitez avec elles et recherchez ce que Dieu vous a prescrit : mangez et buvez jusqu'à ce que se distingue pour vous le fil blanc du jour du fil noir de la nuit. Ensuite accomplissez le jeûne jusqu'à la nuit... ». Sourate 2, verset 187. Néanmoins, celui qui pose un de ces actes par oubli, par ignorance, ou bien pensant que le soleil s'est couché ou qu’il ne s’est pas encore levé, son jeûne n'est pas rompu. Il arrête l'acte et continue son jeûne. D’après Hou-rayra, le Prophète (saw) a dit : « Quiconque oublie et mange ou boit... » Pendant qu'il jeûne, qu'il continue son jeûne car c'est Allah qui l'a nourri et abreuvé. Rapporté par Al-Boukhâriy et Mouslim. Les sounnas du jeûne. D'après Anas, le Prophète (saw) a dit : « Prenez le sahour, car le sahour est une bénédiction ». Rapporté par Al-Boukhâriy et Mouslim. Sa quantité importe peu. Le Prophète (saw) dit : « Faites le sahour ne serait-ce que par une gorgée d'eau ». Rapporté par Ahmad et Ibn Hibbân. Il est également recommandé de le retarder. D’après Anas, Zayd ibn Thâbit a dit : « Nous avons pris le sahour avec le Prophète (saw), puis nous avons tenu pour la prière ». Je (Anas) l’interrogeai : « Combien de temps y a-t-il eu entre l'azan et le sahour ? ». Il répondit : « La durée nécessaire pour la lecture de cinquante versets ». Rapporté par Al-Boukhâriy et Mouslim. Néanmoins, quand en mangeant, on entend l'azan, on continue à manger jusqu’à satisfaire ses besoins. D’après Abou Hurayra, le Prophète (saw) a dit : « Quand l'un d'entre vous entend l'azan alors que le récipient... » est dans sa main, qu’il ne le dépose qu’après avoir fini ». Rapporté par Abou Daoud et Alhâkim, authentifié par Al Albâoiy. 2. Précipiter la rupture D’après Sahl ibn Sa’d (ra), le Prophète (saw) a dit : « Les gens ne cesseront d'être bien tant qu'ils précipiteront la rupture ». Rapporté par Alboukhâriy et Mouslim. Abdoullah ibn abi Awfa raconte : « Nous étions en voyage avec le Prophète (saw). Quand le soleil se cacha, le Prophète dit à quelqu'un : « Untel, lève-toi et prépare-nous ». La personne dit au Prophète : « Si seulement tu attendais qu’il fasse plus "soir" ». Le Prophète lui dit : « Descends et prépare-nous » à trois reprises. Il descendit donc et leur prépara. Le Prophète (saw) but et dit : « Quand vous voyez la nuit de par-là, c'est que le jeûneur a déjà rompu ». Rapporté par Alboukhâriy et Mouslim. Ibn Khouzayma dit concernant la phrase quand vous... déjà rompu : « Le hadith est une information, mais il est synonyme d’un ordre... » 3. Rompre si possible le jeûne avec de grosses dattes ou des Dattes simples, si non avec de l’eau. Anas (ra) a dit : « Le Messager de Dieu rompait son jeûne avec des dattes mûres avant la prière. S'il n'en trouvait pas, il se contentait de quelques petites dattes, sinon, il buvait quelques gorgées d'eau ». Rapporté par Abou Daoud et At-Tirmidhiy. Authentifié par Al-Albâni dans Sahihou Abi Daoud (2065). 4. Dire l’invocation de la rupture. D’après Ibn Oumar, le Prophète en rompant son jeûne disait : « La soif est étanchée, les veines sont humectées, et la récompense, s'il plaît à Dieu, est confirmée ». Rapporté par Abou Daoud. 5. La bonté, la lecture du Coran ou son enseignement. Ibn Abbâs rapporte : « Le Prophète était le plus bon des hommes et il l’était encore plus pendant Ramadan quand il rencontrait Jibril (saw). En effet, il le rencontrait chaque nuit de Ramadan, et le Prophète (saw) lui récitait le Coran (pour une révision). Quand Jibril le rencontrait, il était plus généreux que le vent envoyé (porteur de pluies) ». Rapporté par Al-Boukhâriy et Mouslim. 6. S’éloigner. des péchés Les péchés anéantissent les mérites du jeûne. D’après Abou Hourayra (ra), le Prophète (saw) a dit : « Il se pourrait que quelqu'un jeûne et qu'il n'ait comme récompense que la faim ». Rapporté par Ibn Mâdja et Alhâkim. Authentifié par Al Albâni. Le Prophète (saw) dit : « Quiconque ne s'abstient pas du mensonge et d'œuvrer en pur mensonge, Dieu n’a que faire de son jeûne ». Rapporté par Alboukhâriy et Abou Daoud. D’après Abou Hourayra (ra), le Prophète (saw) a dit : « Quand l'un de vous jeûne, qu’il ne dise pas des grossièretés et n'élève pas la voix. Si quelqu'un l'insulte ou le provoque, qu'il dise : « Je jeûne » ». Rapporté par Alboukhâriy, Mouslim. Par O. T. Le vrai visage de l’islam - N°017 du 05 juillet au 05 août 2014 Interview 1 ; HAUSSE DES PRIX PENDANT RAMADAN C’est la preuve que ces commerçants n’ont pas en eux la miséricorde, encore moins l’amour d’Allah », Cheikh Ismaël Derra. Nous avons, en cette période de jeûne, eu un entretien avec l’un des prédicateurs parmi les plus en... Vogue au Burkina Faso, le Cheikh Ismaël Derra pour ne pas le nommer. Avec lui, il a été question de l’importance de ce mois pour le musulman, sa place et ce qu’il implique. Le VVI : Vos impressions sur le mois de Ramadan en vue ? CH : Nous remercions énormément Dieu pour la grâce de nous maintenir en parfaite santé puisqu’il y a des gens qui ont jeûné le Ramadan de l'année dernière et qui n’auront pas la chance pour celui de cette année étant donné qu’ils ne sont plus de ce monde. Pour cela, nous louons Dieu pour ses bienfaits sur nous et nous prions également sur le prophète (psl). On se souhaite déjà un bon Ramadan, et souhaitons à chaque musulman une santé de fer afin de pouvoir rechercher les bienfaits qui se trouvent dans ce mois béni. D’où vient le caractère obligatoire du jeûne de Ramadan ? Le jeûne de Ramadan est une obligation divine sur ses serviteurs depuis les deux années qui ont suivi l'immigration du prophète (psl) dans le mois de Chaaban. Le verset qui rend le jeûne obligatoire vient de la... sourate 2 du Coran où les croyants sont interpellés à s’adonner au jeûne. C’est une grosse obligation parce qu’il fait partie des cinq piliers de l’Islam. Donc, tous les savants en Islam reconnaissent que le jeûne de Ramadan est une obligation divine. L’oulé personne désapprouvant son caractère obligatoire est un mécréant. Maintenant, celui qui reconnaît qu’il est un ordre de Dieu mais ne s’en acquitte pas commet un grave péché. Quel type de personne doit jeûner ? Tout musulman majeur doit jeûner ; la majorité suppose que l’on a atteint l’âge auquel l'Islam impose les pratiques cultuelles au musulman, si toutefois ce dernier n’a pas perdu sa raison ou n’est pas une personne sotte. Par contre, le jeûne n’est pas obligatoire pour celui qui est malade ou qui est en voyage. Le malade va s'abstenir de jeûner afin de se soigner, ainsi que le voyageur. Les nombres de jours qu’ils n’ont pas jeûné vont être remboursés plus tard. Une femme dans ses périodes de menstrues s’abstient de jeûner, celle qui est enceinte. ou celle qui allaite un bébé. Il y a une facilité de remboursement. En dehors de ces cas, le jeûne reste une pratique obligatoire pour tout musulman. Il y a des incertitudes à l’approche du mois de Ramadan pour ce qui concerne la question du croissant lunaire, chose qui fait bien souvent qu’il y a des disputes au sein de la Communauté. Qu’est-ce qui explique cela ? Cela est un problème d’organisation qu’il faut bien régler avant, sinon les populations devraient être sensibilisées un mois avant la date du jeûne. Il faudrait également faire comprendre aux responsables religieux dans les différentes provinces que l’intérêt commun est prioritaire. Donc, se coordonner sur un choix reste la meilleure chose à faire dans ce cas de figure. Il y a une commission chargée de cette question, maintenant, il faut que les gens obéissent à ce que cette commission va dire. Donc, il y a un travail qui est abattu par les démembrements de cette commission. Si elle apporte à la connaissance des fidèles par les médias le jour de jeûne que les gens acceptent. Malheureusement, tu vas trouver des villages, pas loin de Ouagadougou, qui refusent de s’en remettre à la décision de la commission. Comment comprendre qu’à l’approche du mois de ramadan, le prix de certains produits flambe à l’instar du sucre, alors que ces commerçants sont musulmans ? Ceci prouve que ceux qui montent les prix ont plus de souci concernant leurs affaires mondaines que l’Islam. Ils n’ont pas en eux la miséricorde, encore moins l'amour de Dieu. Pour quelqu’un qui connaît la valeur d’un tel mois, les prix devraient considérablement baisser comme dans d’autres pays où ils baissent les prix des produits les plus consommés jusqu’à 50 %. Pour ces personnes, c'est un mois béni, où il faut partager afin de pouvoir bénéficier des bénédictions. Mais à notre niveau, l’on stocke les produits avant le ramadan pour les vendre cher. Tout musulman exerçant dans le commerce des aliments et autres produits doit être raisonnable en cette période car les gens souffrent de manque de. Moyens ; il y a des familles tant que l’on ne leur donne pas, elles n’ont rien pour jeûner. Toute situation où les gens peinent à cause de la cherté des produits, Dieu enlève sa baraka. Le prophète (psl) a maudit toute personne qui stocke ses marchandises en attendant la période qu'elle estime pouvoir les vendre cher. Revenons sur le jeûne à proprement parler. En quoi cela consiste exactement ? On entend par jeûne, l’abstention de boire, de manger, de rapports intimes de l'aube jusqu'au coucher du soleil. Le jeûne consiste également à faire attention à tous ses organes. Mais avant, il convient de purifier son intention. Dans cette démarche, on doit comprendre que ce n'est pas le fait de délaisser seulement la nourriture et la boisson qui constitue le jeûne. Si vous observez cet enseignement et que vous passez tout votre temps à calomnier et à offenser les gens, c’est comme si vous n’aviez pas jeûné en réalité. Il en est de même pour celui qui jeûne. avec de l’illicite ou qui rompt avec de l’illicite, ce jeûne ne peut être recevable. Quels sont les actes à promouvoir dans ce mois ? C'est un mois des bonnes œuvres ; ce qu’il faut retenir dans cette catégorie d'actions à promouvoir, c’est le jeûne lui-même, c'est la base avant toute bonne pratique. Il y a les prières surérogatoires pendant tout le long de Ramadan à l’image des dix rakats après la prière prescrite de Icha ou les autres prières nocturnes que l’on peut observer individuellement. La lecture du Coran est très recommandée dans ce mois puisqu'il y fut révélé. Les dons et offrandes, surtout à l’endroit de ses proches parents, sont aussi à promouvoir. Le prophète (psl) était plus généreux dans le mois de Ramadan que les autres mois. Il y a également la Oumra à la Mecque durant ce mois qui équivaut à un pèlerinage. Sans ignorer la retraite spirituelle pendant les dix derniers jours. Un autre pan des pratiques, c’est la nuit du destin qui nécessite un effort pendant la dernière décade afin de pouvoir. Avoir les mérites de cette fameuse nuit qui équivaut à mille mois d’adoration et aussi la visite aux parents. Il peut arriver que le jeûneur se retrouve souffrant d’une maladie. Dans ce cas de figure, il peut faire de la perfusion, la piqûre ou même une prise de sang. La piqûre ne rompt pas le jeûne ; mais la perfusion est interdite ; il y a une autorisation pour la prise de sang. Les femmes qui veulent allaiter ou qui veulent mastiquer la nourriture pour leur bébé peuvent mastiquer de la nourriture sauf qu’elles ne doivent pas l’avaler. Elles peuvent également goûter de la sauce avec attention, surtout en rejetant l’objet goûté. Que dire de la salive ? L’on peut avaler sa salive sans aucune inquiétude et sans problème. Le rapport entre l’épouse et l’époux peut s’approcher ou pas. Quand on est en jeûne, il faut éviter de se frotter pour ne pas tomber dans l’interdit et se voir sanctionné par la loi. Il n’est pas interdit d’avoir des approches légères. C’est aller au-delà de ça qui est illicite. Peut-on savoir des actes qui nécessitent des réparations par expiation ? Il y a les rapports intimes entre l’épouse et l’époux pendant la journée de Ramadan. Ici, les deux vont restituer ce jour et procéder à l’expiation en s’acquittant d’une amende de deux mois consécutifs. C’est comme quelqu’un qui mange pendant la journée de Ramadan, il doit rembourser ce jour et se repentir sincèrement de ne plus refaire cela. Que pouvons-nous savoir sur la zakât al-Fitr ? La zakât al-Fitr consiste à venir en aide aux personnes défaillantes, qui n’ont pas les moyens de fêter comme les autres. Cela se passe quand la fête est proche et avant la prière. Cette zakât al-Fitr incombe aux musulmans qui sont à l’abri du strict minimum. Donc, le but ici, c’est de permettre à tout le monde de bien fêter ; le prophète dit : « Aider à s'en passer de la mendicité ou de la demande d'aide ». Comment se prélève-t-elle ? C’est le chef de famille qui prélève au nom de son épouse, de ses enfants, et de toute personne qui est sous sa charge. L’on requiert. Pour chaque tête, un sa’ qui équivaut à un kg et demi. Ce sont les vivres les plus consommés qui sont enlevés, comme le riz. Quelle est la morale de prélèvement ? La zakât el fitr sert de purificateur pour les œuvres commises durant le mois de Ramadan. Comment préserver nos acquis après Ramadan ? Si notre jeûne est exaucé, nous le sentirons par la perfection et l’endurance dans nos actions. Cela prouve que notre jeûne fut validé. Mais dès lors que l’on rompt avec le jeûne, c’est la reprise automatique de nos anciennes habitudes et mauvaises actions, ce qui signifie que notre jeûne est compromis ou même rejeté. Dans les normes, après le Ramadan, l’on devrait gagner en patience, en croissance spirituelle et abandonner nos actions répréhensibles. Nous remarquons qu’à l’occasion du jeûne de Ramadan, beaucoup de personnes fréquentent les mosquées, et il serait raisonnable que ces dernières continuent de prier dans les mosquées. Tout se passe comme s'il y avait un Dieu pour Ramadan et un autre Dieu pour les autres mois. Comportement à avoir le jour de fête ? La fête en Islam reste spirituelle, raison pour laquelle la journée de la fête s’amorce avec des expressions qui louent Dieu jusqu'aux lieux de prière ainsi qu’au retour. Ne limitons pas la fête au simple fait de boire et de manger, c’est un moment de remerciements et de prières à l'endroit du Tout-Puissant. On voit souvent des musulmans se permettre de fréquenter les maquis ou servir de l’alcool à leurs amis parce qu'ils ne sont pas musulmans ; dans ce cas de figure, c’est de la désobéissance expressive qui remet en cause votre considération du jeûne de Ramadan. Votre bilan de la fin ? Nous prions Dieu de pouvoir bien entamer ce mois béni et de rompre dans les meilleures conditions. Que Dieu nous facilite l’accomplissement des bonnes œuvres dans ce mois et qu’il nous fasse protection et miséricorde durant tout le mois. Nous prions Dieu afin qu’il garde le Burkina Faso de troubles et autres choses désastreuses. Je vous remercie. Le vrai visage de l’islam - N°017 du 05 juillet au 05 août 2014 Page 95. FÊTE DE L’INDÉPENDANCE DE L’ÉGYPTE Les Égyptiens du Burkina n’étaient pas en reste. Le 23 juillet 1952, l'Égypte se libéra du joug de la colonisation pour affirmer sa souveraineté internationale. Depuis lors, cette date rentra dans la mémoire collective des Égyptiens. Ce jeudi 26 juin 2014, les corps diplomatiques étaient bien présents à l’ambassade de l’Égypte au Burkina Faso, y compris les autorités burkinabé, pour célébrer la fête de l’Indépendance avec les frères du pays des Pharaons. Le plus grand pays arabe n’a pas manqué de tenir en haleine ses hôtes sous la fanfare nationale. Ce fut l’occasion pour l’ambassadeur de l’Égypte au Burkina, Hisham Nagi Mohamed, de revenir sur les grandes lignes de la politique du général Al Sissi. Le 23 juillet constitue une date cruciale pour la République arabe d'Égypte. C'est la date qui a vu l'abolition de la monarchie et la fin de la colonisation. « Donc cette date est un changement radical du fait que nous sommes libérés du joug du... » Colonisateur britannique quand on a adopté un régime révolutionnaire et cette fête signifie qu'après l'ère révolutionnaire nous sommes dans un système libéral où il est permis à chaque citoyen de répondre à ses aspirations en toute légalité », a expliqué l’ambassadeur égyptien Hisham Nagi Mohamed. Pour que la fête soit belle, les diplomates d'autres pays, entre autres l'ambassadeur américain et celui d’Arabie Saoudite, étaient bien présents. Il faut noter que cette année la fête de l'Indépendance a été célébrée avant la date officielle qui est le 23 juillet. L’ambassadeur est revenu sur les raisons de cette anticipation : « Nous avons anticipé la fête parce que le 23 juillet nous trouvera en plein ramadan ou même qu'il risque de se confondre à la fête. C'est pour cela que nous avons opté d'avancer la date », s'est-il justifié. Nous vous livrons en intégralité le discours de l'ambassadeur Hisham Nagi Mohamed. « ... je voudrais avec votre permission, commencer mon intervention en adressant mes remerciements et ma... Gratitude à Son Excellence Monsieur Blaise Compaoré, Président du Faso, à l'ensemble des autorités et au peuple frère du Burkina Faso, pour le soutien accordé à l'Égypte pour mener à bien ses activités au sein de l'Union africaine. Aussi souhaiterions-nous, dans ce cadre, travailler à la promotion des relations bilatérales et la coopération sous-régionale, régionale et internationale dans divers domaines entre les pays membres. C'est le lieu pour moi ici de souhaiter à ce pays frère l'atteinte de tout ce qui est à même d'assurer son progrès et son épanouissement dans toutes les sphères, dans la perspective d'un avenir radieux et brillant. Et nos relations bilatérales peuvent y concourir. Chers invités, je m’adresse à vous aujourd’hui au moment où l'Égypte et l'Union africaine ont retrouvé leur cohésion, en ce sens que l'Union africaine a magnifié le rôle joué par l'Égypte dans l'accomplissement de la feuille de route adoptée en toute liberté par le peuple égyptien le 25 janvier 2011 et le 30 juin. 2013. Cette feuille de route s'est articulée autour des points suivants : une consultation populaire sur la Constitution qui s’est déroulée les 14 et 15 janvier dernier. La tenue d’élections présidentielles qui a connu la victoire de Monsieur Abdel Fattah Al-Sissi, devenant ainsi président de la République arabe d’Égypte. La tenue dans un avenir très proche d'une troisième échéance, à savoir les élections législatives. En outre, l'Égypte ne saurait passer sous silence le rôle joué par ses amis durant les événements qu'elle a vécus ainsi que les difficultés économiques qui ont été les siennes et qui ont mis à rude épreuve la sécurité de ses concitoyens, à travers des actes de terrorisme sanglant. De même, elle ne saurait oublier ceux qui n'ont pas appréhendé que ce peuple a des aspirations qui doivent être satisfaites, tout en espérant que ces derniers vont revoir leur position et se conformer à cette nouvelle donne nationale. Mesdames et messieurs, l'Égypte réaffirme sa position de non-ingérence dans les... Affaires internes d’aucun pays, ainsi que sa disponibilité à contribuer à la résolution des problèmes régionaux et internationaux, conformément à la légalité et sur la base des relations fraternelles solides. Elle réaffirme également son engagement à combattre le terrorisme sous toutes ses formes et soutient le dialogue interreligieux à l’image du dialogue enclenché entre l'Université El Azhar et le Vatican. Je voudrais au terme de mon propos, remercier tous ceux qui ont honoré de leur présence cette cérémonie. Le vrai visage de l’islam - N°017 du 05 juillet au 05 août 2014 Faits et gestes OUAGADOUGOU CAPITALE POUR LA CULTURE ISLAMIQUE Sous le signe du dialogue interreligieux, Ouagadougou a abrité les célébrations de l'Organisation Islamique pour l’Éducation, les Sciences et la Culture (ISESCO). Placé sous la présidence du premier ministre Luc Adolphe Tiao, cet évènement majeur de la Culture islamique s’est tenu sous le thème : « Dialogue interreligieux. » feraient « de paix et de cohésion sociale ». D’éminentes personnalités politiques et religieuses, à l’instar des ministres de la Culture, de l’Énergie, de l'Habitat, du Dr Doucouré, du Grand Imam de Ouagadougou, ont honoré de leur présence la cérémonie d’ouverture qui a eu lieu au Palais de la Jeunesse et de la Culture Jean-Pierre Guingané. C’est une vision de l’ISESCO (Organisation Islamique pour l’Éducation, les Sciences et la Culture) de célébrer une telle initiative à travers des capitales. Ce programme est décerné pour une période d’une année par l’ISESCO à plusieurs villes qui représentent trois régions islamiques du monde, à savoir : la région arabe, la région asiatique et la région africaine. C’est dans une telle dynamique que Ouagadougou fut choisie comme capitale de la culture islamique 2014 et cette célébration est placée sous le thème : « Dialogue interreligieux, ferment de paix et de cohésion sociale ». Il s’agit entre autres de montrer les vertus du dialogue entre les sensibilités religieuses. dans un contexte international marqué par l'intolérance religieuse et le déni du droit à la différence. L’organisation d’un tel évènement a un intérêt particulier pour le Burkina, réputé être un pays de culture et de promotion de la paix. Comme annoncé déjà, la célébration fut lancée officiellement par le premier ministre, chef du gouvernement. Lors de son allocution, il est revenu sur l’importance d’une telle initiative qui permettra surtout de faire la lumière sur un certain nombre d’incompréhensions au nom de la religion. Il a tenu à saluer l’ISESCO par le biais de son Directeur Général, le Docteur Abdulaziz Othman Al Twaijri. Le patron de l’ISESCO est revenu également sur les raisons de l’existence de son instance qui prône l’humanité si bien qu'il cita deux versets dont le premier a trait à l'origine des hommes peuplant la terre, qui sont issus d’un même père et d’une même mère, et dont le plus pieux d’entre eux reste celui qui craint Dieu. Le deuxième verset souligne un autre pan de la diversité, concerne la couleur de la peau et les langues, voulu par Dieu pour prouver sa magnificence et ses signes. Les autorités et organisateurs de la cérémonie se sont quittés sur une note de satisfaction. Par Arouna Guigma Le vrai visage de l’islam - N°017 du 05 juillet au 05 août 2014 Page 11 Faits et gestes LA CMBF À LA GRANDE MOSQUÉE DE PASPANGA Une nouvelle démarche pour sensibiliser les fidèles Dans le cadre de sa mission de sensibilisation, d'information et de formation islamique en faveur des fidèles musulmans, une équipe du bureau exécutif de la Communauté musulmane du Burkina Faso était à la mosquée de vendredi de Paspanga (CMBF). Composée de prêcheurs aguerris, elle a sensibilisé les fidèles sur un certain nombre de questions ayant trait à l’Islam. Les fidèles musulmans sont sortis à l'appel du président de la Mosquée en la personne d’Ali Sana, un personnage au cœur de la bonne marche de l’Islam dans son secteur, notamment à travers la gestion de sa Mosquée. Ne ménageant aucun effort pour l’Islam, il accueillit à bras ouverts les prêcheurs de la CMBF. Ces prêcheurs sont venus rappeler l’Islam aux fidèles, car le rappel profite aux croyants. Cette sortie, a expliqué la délégation, s’inscrit dans la nouvelle démarche de la communauté musulmane, former et sensibiliser les musulmans à travers le pays. A.G Culture DERNIERE DECADE DU MOIS DE RAMADAN Gagner à tout prix la nuit du destin. Dieu, dans son infinie bonté, offre aux croyants l’opportunité de cumuler les mérites pour le paradis éternel. Un paradis plus vaste que les cieux et la terre. Il est destiné aux pieux pour avoir engrangé de bonnes actions dans leur vie terrestre. Il a honoré les musulmans d’un pan de ses grâces en leur accordant la nuit du destin. Cette nuit regorge des mérites de plus de mille mois d’adoration. La nuit du destin et son mérite : La nuit du destin est la plus sainte nuit de l’année. Elle vaut mieux que 1000 mois. La préférence de la chercher : Il est préférable de chercher cette nuit dans les dix derniers jours impairs de Ramadan. Car le prophète (psl) s’appliquait à adorer Dieu dans les dix derniers jours pour chercher la fameuse nuit. Il réveillait sa famille afin qu'ils recherchent cette nuit ensemble. Dans quelle nuit sera-t-elle ? Les Ulémas ont des opinions divergentes dans la fixation de la date de la fameuse nuit. Certains voient que c’est la nuit du 21, d'autres voient que c'est la nuit du 23 et ils divergent sur la date de cette nuit. En effet, Imam Ahmad a rapporté selon une authentique chaîne de transmission d’après Ibn Omar (que Dieu l'agrée) : que le messager de Dieu (psl) a dit : « Celui qui veut la chercher qu’il l’attende dans la nuit du 27 ». En effet, Muslim, Ahmad et Abu Daoud ont rapporté un hadith authentifié par Tirmidhi d’après Oubay bin Ka'ab qui a dit : « Je jure par Dieu qu'il n’existe de Dieu que Lui, qu’elle est à Ramadan, et que je jure par Dieu encore, je connais quelle nuit c'est, c'est la nuit où le prophète (psl) nous a ordonnés de prier, c'est la nuit du 27, son signe est le soleil. qui apparaît le matin sans rayon ». Pour se mettre à l’abri des divergences et surtout pour être sûr de l’avoir obtenu, il vaut mieux, comme l’ont conseillé les savants, la chercher dans la dernière décade du mois. Prier et invoquer Dieu dans cette nuit. Bouhary et Muslim ont rapporté d’après Abu Huraira que le prophète (psl) a dit : « Celui qui prie toute la nuit du destin par foi et piété, Dieu pardonnera ses péchés précédents ». Ahmad et Ibn Majah ont rapporté un hadith authentifié par Thirmidhy d’après Aïcha (que Dieu l’agrée) où elle a dit : « Ô Messager de Dieu, voyez-vous si je connais dans quelle nuit sera celle du destin, qu’est-ce que je dirai ? » Il a dit : « Dis : ô Dieu, tu pardonnes et tu aimes le pardon, alors pardonne-moi ». Par AG « Le vrai visage de l’islam - N°017 du 05 juillet au 05 août 2014 -6b- JEUNE DU RAMAD/ Cas du malade et de est-ce que la maladie permet de toujours rompre le jeûne ou est-ce manqué ? Et quelles sont les règles concernant le malade qui rompt son jeûne ? Réponse : Il est important. de savoir que les malades se divisent en trois catégories : La première : Un malade atteint d'une maladie bénigne qui ne lui rend pas le jeûne difficile. Celui-là doit obligatoirement accomplir le jeûne et ne peut le délaisser. La deuxième : Un malade pour qui le jeûne devient difficilement supportable mais qui est atteint d'une maladie temporaire. Celui-là ne jeûne pas mais doit rattraper les jours de jeûne qu'il a manqués après la fin du Ramadan (à n’importe quel moment de l’année mais avant le début du Ramadan suivant). La troisième : Le malade dont on n’espère pas la guérison, par exemple les personnes atteintes de maladies chroniques qui tardent à guérir comme l’épilepsie, le diabète ou encore les anomalies aux reins. Pour être sûr de cela, il faut qu’un médecin digne de confiance dans son domaine lui affirme que le jeûne nuit à sa santé et entraîne des effets secondaires dangereux qui lui nuiront. Cette personne ne jeûne pas et doit nourrir un pauvre pour chaque jour de jeûne manqué. jeûne qu’elle délaisse; pour chaque pauvre, elle donne un Sâ de la nourriture des gens du pays. L’expiation ne doit pas être donnée sous forme d’argent mais en nourriture, cela est préférable. Quel jugement de l'utilisation des piqûres par le jeûneur ? Réponse : Concernant le jeûneur, les piqûres sont de deux catégories : La première : Les piqûres ayant pour but d’alimenter; celles-ci provoquent la rupture du jeûne et le jeûneur doit rattraper le jour où il a utilisé ce genre de piqûres. La seconde : Les piqûres faites pour les soins, celles-là ne provoquent pas la rupture du jeûne qu’elles soient injectées dans les veines ou dans les muscles. Seules les piqûres nutritives rompent le jeûne. Est-ce que le jeûneur peut utiliser les gouttes ou est-ce qu’elles rompent le jeûne ? Réponse : Celui qui utilise les gouttes lorsqu’il jeûne a plusieurs cas : 1. S’il le Ré, il est permis au jeûneur d’utiliser l’inhalateur (contre l’asthme) s’il en a besoin et son jeûne ne s’annule pas pour autant car cela ne ressemble pas. Au fait de manger et de boire et n’entre pas dans leur sens. Quel est le jugement concernant l’utilisation de la piqûre narcotique (anesthésie) ? A-t-elle une incidence sur le jeûne ? Réponse : La piqûre anesthésiante n’influence pas la validité du jeûne. Le jeûne reste valide. Certains jeûneurs peuvent y avoir recours dans le cas où ils veulent arracher une dent, par exemple. Elle n’annule pas le jeûne, mais celui à qui on obstrue ou arrache une dent doit faire attention à ne pas avaler une partie du plombage ou du sang. Le jeûneur peut-il utiliser les suppositoires médicaux ? Réponse : Cela lui est permis car ils n’entrent pas dans la catégorie des aliments et des boissons. Le vieillard incapable de jeûner est de deux catégories : Première catégorie : Le vieil homme sénile qui n’a pas conscience de ceux qui l’entourent. Cet individu ne doit pas de jeûne ni de rattrapage et on ne doit pas payer l’expiation de sa rupture du jeûne car il n’est pas légalement responsable. Deuxième catégorie : Le Vieillard conscient et sensé mais qui ne peut jeûner. Celui-là ne jeûne pas mais il doit s’acquitter de l’expiation qui est de nourrir pour chaque jour de jeûne un pauvre et ce, au nombre des jours de Ramadan, c’est-à-dire trente pauvres. À chacun d’entre eux, il doit donner un demi Sâ de la nourriture des gens du pays. Comment procède celui qui doit l’expiation de nourrir les pauvres ? Réponse : Celui qui doit nourrir des pauvres à cause d’une incapacité à jeûner a le choix entre le fait de préparer un repas et d’y inviter les pauvres selon le nombre de jours qu'il doit, en invitant un pauvre par jour manqué, ou de leur donner des aliments non préparés, à savoir un demi Sâ de la nourriture des gens du pays pour chaque jour manqué. Dans le second cas, il devrait l'accompagner de viande ou autre afin que ce soit vraiment un repas nourrissant pour le pauvre. Le moment de nourrir les pauvres reste le choix de la personne, s'il souhaite au jour le jour, sinon il les nourrit tous le dernier jour. Et il n'est pas... permis de s’acquitter de l’expiation « avant le mois de Ramadan » Par le Shaykh Abu cüiiiar Le vrai visage de l’islam - N°017 du 05 juillet au 05 août 2014 Page 13 Façts et mstes ion Vol les Règles - qui la régissent La rupture du jeûne du dernier jour de Ramadan apporte bonheur aux cœurs des pauvres, en ce jour de fête et de mendier. C’est aussi un moyen pour le jeûneur de se purifier de ses péchés commis lors du jeûne et de colmater les insuffisances. Il a été rapporté que le Prophète (saw) a rendu la zakâtoul fitr obligatoire comme un moyen de purification pour le jeûneur des futilités commises et une nourriture pour les pauvres. Rapporté par Ibn Dâwûd et Ibn Mâdja. Le statut de la zakâtoul fitr est une obligation à l'unanimité. Ibn Oumar (ra) dit : « Le Prophète (saw) a rendu obligatoire la zakâtoul fitr pour tout captif et homme libre, pour l’homme et la femme. » Il ordonna qu'on s'en acquitte avant que les gens ne partent à la prière ». Rapporté par Boukhâry et Mouslim. Un sa'd de dattes, un sa'd de raisins secs ou un sa'd de fromage ». Rapporté par Boukhâriy et Mouslim. Qui sont tenus de s’en acquitter ? Doit s'en acquitter toute personne ayant un sa' de plus, sur son besoin et ses besoins journaliers, ainsi que celui de sa famille. Le chef de famille doit aussi s'en acquitter pour tous ceux qui sont sous sa tutelle même en l'absence de tous liens de parenté. Ibn Oumar (ra) dit : « le Prophète (saw) a rendu obligatoire la zakâtoul fitr pour le petit, l’adulte, l'homme libre et le captif, d'entre ceux dont vous avez la charge ». Rapporté par Dâraqoulniy et Bayhaqy. Le moment du prélèvement. D’après Ibn Oumar (ra) : « Le Prophète (saw) nous a ordonné de nous acquitter de la zakât el fitr avant que les gens ne partent à la mosquée ». Rapporté par Boukhâriy et Mouslim. Cependant, il n’y a pas de mal à s’en acquitter plus tôt. Acquitter un à deux jours avant la fête. D’après Nâff, Ibn Oumar (rapporteur du hadith précédent) la donnait aux ayants-droits, un ou deux jours avant la rupture. Rapporté par Boukhâriy et Mouslim. Il est strictement interdit de le distribuer après la prière. Ibn Abbâs dit : « Le Prophète (saw) nous a rendu la zakâtoul fitr obligatoire... Quiconque s'en acquitte avant la prière, ce sera une zakat agréée, mais quiconque s'en acquitte après, ce ne sera qu'un don d'entre les dons. » Les bénéficiaires de ta zakât al-fitr n’ont droit à la zakat que le pauvre. Ibn Abbâs (ra) dit : « ...et comme nourriture pour les pauvres... ». La quantité exigée est un sa’ d’un des produits utilisés dans la localité, par personne. D'après Abou Sa’îd : « Nous nous acquittons de la zakâtoul fitr par un sa’ de nourriture. » Retrouvez au quotidien votre journal habituel à partir de 7h & 15h. Heure d'abstention et de rupture du mois de Ramadan 2014-1435 publié par le Mouvement Sunnite. et repris par www.islam.br Ville de Ouagadougou Date Abstention Rupture Jour 1 29/06/2014 4h : 26mn 18h : 35mn 2 Dim 30/06/2014 4h : 26mn 18h : 36mn 3 Lun 01/07/2014 4h : 27mn 18h : 36mn 4 Mar 02/07/2014 4h : 27mn 18h : 36mn 5 Mer 03/07/2014 4h : 27mn 18h : 36mn 6 Jeu 04/07/2014 4h : 28mn 18h : 36mn 7 Ven 05/07/2014 4h : 28mn 18h : 36mn 8 Sam 06/07/2014 4h : 28mn 18h : 36mn 9 Dim 07/07/2014 4h : 29mn 18h : 36mn 10 Lun 08/07/2014 4h : 29mn 18h : 36mn 11 Mar 09/07/2014 4h : 30mn 18h : 36mn 12 Mer 10/07/2014 4h : 30mn 18h : 36mn 13 Jeu 11/07/2014 4h : 30mn 18h : 36mn 14 Ven 12/07/2014 4h : 30mn 18h : 36mn 15 Sam 13/07/2014 4h : 31mn 18h : 36mn 16 Dim 14/07/2014 4h : 31mn 18h : 36mn 17 Lun 15/07/2014 4h : 32mn 18h : 36mn 18 Mar 16/07/2014 4h : 32mn 18h : 36mn 19 Mer 17/07/2014 23/Lun 22/07/2014 4h : 34mn et 18h : 35mn 24/Mar 23/07/2014 4h : 35mn et 18h : 35mn 25/Mer 24/07/2014 4h : 35mn et 18h : 35mn 26/Jeu 25/07/2014 4h : 36mn et 18h : 35mn 27/Ven 26/07/2014 4h : 36mn et 18h : 34mn 28/Sam 27/07/2014 4h : 36mn et 18h : 34mn 29/Dim 28/07/2014 4h : 36mn et 18h : 34mn 30/Lun Le vrai visage de l'Islam - N°017 du 05 Juillet au 05 août 2014 Culture: LA RETRAITE SPIRITUELLE OU LE I’TIKAF Conditions et règles à respecter ! Le i’tikaf consiste à se retirer dans une mosquée, avec l'intention de se rapprocher de Dieu. Elle est légale pendant Ramadan comme en dehors du mois de Ramadan. Elle est encore plus méritoire dans le mois de Ramadan. Abou Hourayra dit : « Le Prophète (saw) faisait i’tikaf dix jours pendant chaque Ramadan... » Rapporté par Boukhâry et Ibn Khouzayma. Comme toute pratique religieuse, la retraite spirituelle est assortie de conditions et de règles. Condition de la retraite : L'i’tikaf n’est possible que dans une mosquée où on prie joum'a. Dieu dit : « ...et ne cohabitez pas avec elles. » Alors (puisque vous êtes en retraite dans la mosquée ...). Sourate 2, Verset 187. Aïcha dit : « Il n'y a d'itikaf que dans une mosquée où l'on prie le vendredi ». Rapporté par Al-Bayhaqi et Abou Daoud. Ses annulatifs : certains comportements peuvent rendre nulle et non avenue la retraite spirituelle du fidèle. 1. Le rapport sexuel : Quiconque a un rapport sexuel sciemment, sa retraite est annulée. Dieu dit : « Et ne cohabitez pas avec elle alors que vous êtes en retraite dans les mosquées ». Ibn al-Hajjaj dit : « Ibn al-Afoundhir a recueilli un consensus sur le fait que la cohabitation dans ce verset désigne le rapport sexuel ». Ibn Abbas dit : « Quiconque copule, son itikaf est nul, qu'il le reprenne donc ». Rapporté par Ibn Abi Chayba et Abd al-Razzaq. 2. Le fait de sortir sans raison valable : Aïcha dit : « La somme pour celui qui fuit l'itikaf est de ne pas sortir sauf par contrainte... ». Rapporté par Al-Bayhaqi et Abou Daoud. Elle dit aussi concernant le Prophète : « Il ne rentrait dans la maison que pour un... ». besoin ». Rapporté par Boukhâry et Mouslim Les actes permis Il est permis à celui qui est en retraite de : -Sortir en cas de contrainte. La contrainte par principe lève l’obligation. -Réceptionner une visite et accompagner le visiteur jusqu’à la porte de la mosquée. Safiyya bint I louyay raconte : « Alors que le Prophète (saw) était en i'tikâf dans la mosquée lors des dix derniers jours, je partis lui rendre visite la nuit... je causais avec lui quelque temps, et je me levai pour partir. Il me dit : « Attends, je t'accompagne ». Il se leva avec moi et m'accompagna ». Rapporté par Boukhâry, Mouslim et Abou Daoud qui précise dans sa version : « jusqu'à la porte de la mosquée ». -Faire un isoloir. Aïcha (ra) dit : « Je lui faisais un isoloir... ». Rapporté par Boukhâry et Mouslim. -Toute chose qui n’annule pas la retraite est permise. * En règle générale, il convient de s’éloigner des préoccupations de ce bas-monde. On ne fait donc pendant la retraite pieuse, ni vente, ni achat. De plus, on ne sort pas de la... Mosquée, on ne suit pas de cortège funèbre, on ne visite pas de malade. Quant à ce que font certaines personnes, qui se retirent dans une mosquée puis des invités viennent leur rendre visite au milieu de la nuit, tout cela interrompu de discussions sans aucun intérêt, cela est en contradiction avec le but recherché par la retraite pieuse. Par Ousmane T. Le vrai visage de l’islam - N°017 du 05 juillet au 05 août 2014 INSTITUT ISLAMIQUE AOREMA Une promotion de 60 élèves achève le Coran. Les cérémonies de fin de lecture du Saint Coran sont devenues une coutume à l’Institut Aorèma. Cette année, il n’a pas dérogé à la règle. 60 élèves ont achevé la lecture du livre Saint. Pour dire merci à Allah le Tout-Puissant, le fondateur, le Cheikh Adama Ouedraogo Aorèma, a convié les fidèles musulmans au sein de son institut le vendredi 27 juin 2014. La cérémonie était placée sous la présidence du Dr Aboubacar Doukouré et le parrainage d’Adama Kindo, le PDG de... SOMIKA. D’éminentes personnalités islamiques ont honoré de leur présence la cérémonie. Cette cérémonie de dou'a de fin de lecture était doublée de la fin de l’année scolaire et académique 2013-2014. L’Institut Islamique Aorèma, situé au quartier Nonsin de Ouagadougou, est un institut qu'on ne présente plus. Tant elle a acquis au fil des ans des lettres de noblesse qui se passent de commentaire. Joindre Pacte à la parole, tel semble être sa devise. Former des hommes et des femmes de demain, conscients religieusement et socialement utiles, c'est cela son but. Et ce, depuis la date de sa création en 1985. Ce vendredi 27 juin 2014, 60 élèves ont achevé la lecture du Livre Saint, le Coran. Le fondateur Adama Aorèma revient sur l’importance du Coran et les raisons qui font que son institut attache une attention particulière. « L'importance du Coran dans la vie du musulman est incontestable, défend le Cheikh Aorèma. Pilier fondamental dans l'adoration, doctrine et législation du musulman, le Coran nous guide vers la... bonne direction et les bonnes œuvres. C'est pourquoi nous avons fait de l'enseignement du Coran à nos élèves, notre cheval de bataille. Et incontestablement, les résultats viennent attester cette assertion. « En 2011, nous avons produit 50 lecteurs du Coran, en 2012 et 2013, ils étaient au nombre de 64. Cette année, ils sont 60. C'est notre modeste contribution pour le rayonnement de l'Islam au Burkina et dans le monde entier », précise le Cheikh Aorèma. Tout naturellement, les personnalités présentes ont salué cette performance et cette constance. À commencer par le président de la cérémonie, le Dr Cheikh Aboubacar Doukouré. « L'institut Aorèma est un institut qui fournit beaucoup d'efforts pour l'Islam et les musulmans. Ces résultats l'attestent. En cela, nous pouvons dire que c'est un institut de référence. Ce qui est à mettre au compte du fondateur, le Cheikh Aorèma. » Le représentant du parrain a abondé dans le même sens. « Le parrain me charge de traduire toute sa gratitude au Cheikh Aorèma, fondateur. » de l'institut. Il prie Dieu de le garder longtemps parmi nous afin qu'il puisse continuer à travailler pour l'Islam », a-t-il dit. Le Coran n’est pas la seule corde à l’arc de l’Institut. En plus de l’établissement franco-arabe qu’il contient, il y a aussi l'enseignement classique. Il contient également un Centre de formation en informatique et un Centre de santé. Cette cérémonie a été mise à profit pour faire le bilan de la moisson scolaire. On retiendra que pour ce qui est de l’enseignement arabe, au CEP, sur 27 élèves présentés, 22 ont été admis. Au BEPC arabe, sur 45 présentés, 35 ont été admis. Quant à l’examen du Baccalauréat, 14 ont passé avec brio cet examen sur 19. Pour ce qui concerne l'enseignement classique, l'Institut a enregistré le meilleur taux de succès de la zone. Profitant de la présence des opérateurs économiques musulmans, le fondateur a dévoilé les difficultés que rencontre son institut. Le besoin en infrastructures, en tables bancs et en matières didactiques se fait le plus sentir. On en croit au fondateur. En plus de cet institut, le Cheikh Aorèma est un prédicateur et un conférencier sur des thèmes qui touchent à la religion islamique. Longue vie à cet homme de grande vision et que Dieu nous guide tous sur le droit chemin et nous aide à vivre en conformité avec le Coran et à la tradition du prophète. Par Moumouui Nana Page 16 Le vrai visage de S’estes - N° gi7du05juaffietau05août2014 bibo:issue 17 bibo:numPages 16 -- o:id 10598 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/10598 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2204 o:media/o:id 10618 19542 19543 19544 19545 19546 19547 19548 19549 19550 19551 19552 19553 19554 19555 19556 19557 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/b65d66a9c1afbe780449ecb02c7a141342464726.pdf https://islam.zmo.de/files/original/477026b847e8a95e165047dab7704343b4d18fe3.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/69b57d735daa98699bc3185d10cbf559ad4b3dcd.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/6d4789cddd8e7f1834f8bbf8d0880ed8089cd784.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/baa5e7d46e2ed390d5c50dd4e8cea5502c35b352.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/f35f4db6348da25b719cff21ce7083d166ede4a7.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/7909a96df41d01eaf0c9d8d13979515171888a01.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/88348f3b74d0d4013fa21259148f2b16ea0d2bf9.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/9b705d9f958ccaf2c18dd0d42249f6b140d37bfd.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/b4f1da0e48d5abd5c4e5755eca454b9c801f1bff.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/514f190a8b743a2508dc378e36d54950c0bde1af.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/37dc23f754d018d5cb51e871aa893271caa3b290.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/70c40a41e9deff3263ec2187b39a34a421616c50.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/91c613b4aa357f37feea7b77e5a52590d55f5c9b.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/f6d705e0b95420defa619ac41a9f8f90cb14f041.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/d7fc3a5b8f9a0a3a6d3dbe95e3b7ec89f3f64110.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/67eee174b9f00b601ce20fcca32f44fcfccb5f9a.jp2 dcterms:title Le vrai visage de l'islam #12 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/632 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/55 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/668 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1036 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/697 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1102 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/26 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/725 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/28 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/576 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/125 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/124 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/81 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/84 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/85 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/87 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2204 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2014-02-05 dcterms:identifier iwac-issue-0000182 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Mensuel islamique d'information dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/386 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/319 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/541 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/443 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/550 bibo:content Le vrai visage de l’islam Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 Mensuel d’information islamique - N° 012 du 05 février au 05 mars 2014 PRÉVENTION DES CONFLITS La voie à suivre ! P.2 PAIX AU BURKINA La Facem initie une cérémonie de lecture du Coran P.3 UN ENTREPRENEUR, UNE VISION, UNE FOI El Hadj Soumaïla Nana, “une école” pour les musulmans d’aujourd’hui et de demain P.15 & 16 VILLAGEOIS DE SAAB-TENGA ISLAM ET CONTRACEPTION Quelles méthodes P.4 peut-on utiliser ? PURIFICATION DE LA FEMME MUSULMANE La métrorragie et ses règles P.6 CHEIKH ABDOUL FATHAH MAHMOU- DOU DU NIGER « Il faut revenir à la définition du terme musulman » P.8-9 L’association Rahma et Sharjah Charity Internationale volent au secours des foyers vulnérables P.11 PRIÈRE NAWAFIL Comment Les secrets de la concentration dans la prière Éditorial Sommaire PRÉVENTION DES CONFLITS UN ENTREPRENEUR, UNE VISION, UNE FOI El Hadj Soumaïla Nana, “une école” pour les musulmans d’aujourd’hui et de... demain CHEIKH ABDOUL FATHAH MAHMOUDOU DU NIGER « Il faut revenir à la définition du terme musulman » VILLAGEOIS DE SAAB-TENGA L’association Rahma et Sharjah Charity Internationale volent au secours des foyers vulnérables PRÉVENTIONS DES CONFLITS La voie à suivre ! PAIX AU BURKINA La Facem initie une cérémonie de lecture du Coran ISLAM ET CONTRACEPTION Quelles méthodes peut-on utiliser ? PURIFICATION DE LA FEMME MUSULMANE La métrorragie et ses règles PRIÈRE NAWAFIL Comment répare-t-on les erreurs ? Les secrets de la concentration dans la prière La voie à suivre ! LE MAOULOUD À LA LIBULMESCO La tradition a été respectée RÉCEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10 - 01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Tiendrebéogo Ousmane Équipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane, Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba, Zoungrana Ablassé, Nébié Zakaria, Guigma Arounan, Nana Moumouni Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr. Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60. Le monde reste aujourd’hui encore en proie à de nombreux conflits qui représentent une entrave sérieuse au développement des populations. Pour cette raison, il paraît urgent d’engager un processus de prévention afin de faciliter un développement harmonieux et équitable. La notion de prévention se résume à un ensemble de mesures et d’actions pour éviter le déclenchement d’un conflit qui peut mettre en péril l’équilibre social, politique et économique. Comment prévenir les conflits à caractère religieux en Afrique ? La prévention des conflits est l’une des principales obligations énoncées dans la Charte des Nations Unies et la responsabilité première incombe à cet égard aux gouvernements. Dans la résolution n°1366, adoptée le 30 août 2001, le Conseil de sécurité des Nations Unies se déclare résolu à poursuivre l’objectif de la prévention des conflits armés, en tant que partie intégrante de sa responsabilité principale dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Soulignant que c’est avant tout aux gouvernements qu’il incombe de prévenir les conflits, le Conseil de sécurité rappelle que l’ONU et la communauté internationale peuvent également jouer un rôle important en appuyant les efforts que déploient les gouvernements à cette fin et peuvent les aider à se doter de capacités dans ce domaine. Les États membres, ainsi que les organisations et structures régionales et sous-régionales, doivent concourir à l’élaboration d’une stratégie globale de prévention des conflits. Au jour d’aujourd’hui, le continent africain est en proie à la violence religieuse. Mais comment prévenir un conflit sans en comprendre les causes profondes ? Là est la véritable question. Les conflits prennent une connotation religieuse pour la simple raison que l’immixtion de la politique dans la religion est réelle et Palpable. Partout d’ailleurs, en Afrique, les dirigeants qui parviennent au pouvoir ont comme une obligation morale de protéger les membres de la famille religieuse dont ils sont issus. Ces derniers deviennent des intouchables. Dans la plupart des secteurs d’activités, on voit tout de suite transparaître l’ombre de la religion de l’élu. Cette situation va certainement engendrer une crise. Les membres des autres confessions, laissés pour compte, vont vouloir revenir à la surface afin de faire valoir leurs droits de citoyens. Et la plupart du temps, l’esprit de vengeance l’emporte sur celui de la réflexion et de la raison. Aux yeux et au su du monde entier, des musulmans et des chrétiens s’affrontent sans pitié et sans répit. C’est le cas actuellement en Centrafrique, pour ne citer que celui-là. Un autre conflit qui fait toujours la Une, c’est bien celui de la Syrie. Deux blocs s’opposent et aucun n’est prêt à lâcher prise. Le pouvoir d’obédience chiite et ses acolytes, à l’image de l’Iran, du Hezbollah et de La Russie s’activent très fort pour le maintien du pouvoir en place. De l’autre côté, nous avons la rébellion qui, malgré ses échecs, est plus que jamais motivée à en découdre avec le système Bachar, soutenue dans ce sens par des puissances économiques de la région comme l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie et certains pays occidentaux. En dehors de la religion, plusieurs autres causes sont sources de crises. Une société où le chômage est élevé et où les jeunes se sentent exclus devient un terrain fertile pour l’apparition de groupes politiques et criminels violents. Oubliés et laissés pour compte, ces jeunes sont prêts à tout. Les groupes djihadistes ont toujours su toucher la sensibilité de telles personnes délaissées socialement. La pauvreté jointe à la discrimination ethnique ou régionale est aussi une cause de conflits. Si nous prenons le Nigéria ou la République démocratique du Congo, certains individus estiment qu’il y a beaucoup d’ombres sur les richesses. Le pétrole, le coltan, l’or, le Diamant et autres richesses sont sous le contrôle des régimes et des puissances étrangères. L’autre facteur effarant mais dépendant du premier, c’est la circulation des armes dans ces régions et les trafics de tout genre sous l’œil indiscret des autorités et des puissances exploitatrices. Diviser dans le sang pour mieux tirer profit en échange de la dictature de ces dirigeants. Telle est la règle. Stratégies de prévention contre les crises et pour la préservation de la paix. Indépendamment des États, de nombreux acteurs peuvent contribuer à une action préventive efficace. Ces acteurs vont de l’Organisation des Nations Unies et autres organisations internationales et régionales aux organisations de la société civile. En tout état de cause, sans justice sociale, les crises restent inéluctables. Sans dialogue inter-religieux, les conflits inter-religieux restent inévitables. L’accaparement des richesses par une minorité, l’impunité grandissante et la corruption rampante sont aussi des facteurs précurseurs de. Crise Par A.G Pour vos critiques et suggestions, veuillez contacter RACHID-PRODUCTION sous l’adresse : rachidproduction@yahoo.com, guigma.haroun@yahoo.fr, 01 BP 2481 Ouaga 01, Cél. : 76 93 60 93 - 79 91 05 66 Page 2 Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014 Société PAIX AU BURKINA La Facem initie une cérémonie de lecture du Coran La grande mosquée de Ouagadougou a été le lieu de convergence de fidèles musulmans, de prédicateurs et d’imams, hier jeudi 23 janvier dans la matinée. La raison : la Fédération des acteurs économiques musulmans du Burkina (FACEM-B) a, pour que la paix règne au Faso, initié une cérémonie de lecture de Coran et de bénédictions. La cérémonie s’est déroulée sous la présidence du Cheikh Mahmoud Bandé. Des discours des hommes politiques, des acteurs de la société civile, des religieux et des coutumiers mettent tous en exergue les risques de rupture de la relative paix sociale au Burkina, qui risque de s’aggraver si rien n’est fait. Des solutions pour éviter d’en... Arriver là, chaque communauté y va de sa manière. La FACEM-B a, elle, décidé de recourir au Coran pour implorer la clémence et la miséricorde d’Allah, afin qu’il calme les ardeurs des fils et filles du Burkina, pour que la paix règne au pays des hommes intègres. Pour l’occasion, environ 400 imams, prédicateurs et fidèles musulmans ont effectué le déplacement de la grande mosquée de Ouagadougou. Soumis aux consignes du Cheikh Mahmoud Bandé, responsable des Affaires islamiques dans le bureau de la Communauté musulmane, chacun tenait une brochure du Coran. « Nous avons lu sept fois le Saint Coran en cette matinée pour demander à Allah de veiller sur le Burkina Faso. Dans notre religion, il y a plusieurs formes d’implorer le secours d’Allah. La lecture du Saint Coran est la forme la plus appropriée et la plus efficace. » Ainsi, pour le Cheikh, le texte coranique contient un message de paix. Dans son adresse, il a rappelé la nécessité que les Burkinabè cultivent la paix entre eux. Au Burkina Faso, dira-t-il, nous Nous constituons tous une seule famille, car dans chaque petite famille, il s’y trouve des personnes de tous les bords religieux et politiques. Ce qui fait que nous n’avons aucun intérêt à attiser des sentiments de haine, pouvant détériorer la paix sociale. Le Cheikh Mahmoud Bandé a donné le ton de la lecture. Il a donc loué cette vision de la FACEM-B, représentée par son premier responsable, El Hadj Alassane Kouanda, par ailleurs président de la fédération des petites et moyennes entreprises. Alassane Kouanda ne passera pas par quatre chemins pour appeler les fidèles musulmans présents à cette cérémonie à multiplier les prières pour que Dieu garde le Burkina Faso. Il revient sur les motivations profondes de l’organisation de cette séance de lecture et de bénédictions. « Quand on écoute les acteurs politiques de nos jours, point besoin d’être devin pour... » Savoir que la tension est vive. Que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans les déclarations dans la presse, on sent que les cœurs se surchauffent », dira-t-il. « Allons-nous attendre que la situation se détériore complètement avant de commencer à agir ?, se demande-t-il ». Et la réponse est connue : « Évidemment non », clame-t-il. C’est pourquoi, en tant que structure apolitique regroupant des hommes d’affaires musulmans, des commerçants, etc., la FACEM-B a trouvé dans le Coran l’un des moyens pour parer contre toutes velléités de dégradation du climat social. « C’est aussi le lieu pour nous d’appeler les politiciens, chacun de son côté, à cultiver l’esprit de fair-play. Nous demandons à chacun et ensemble d’éviter de plonger dans des invectives et de mener le débat politique de manière courtoise dans le strict respect de l’autre. Nous sommes conscients que le jeu politique est fait de divergences, mais que chacun évite de cultiver l’inimitié, la haine de l’autre. C’est en faisant attention à tout cela, nous... L’imaginons, que le Burkina Faso pourra continuer à aller de l’avant dans la paix et la sérénité ». Par Ousmane TIENDREBEOGO Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014 Page 3 Société ISLAM ET CONTRACEPTION Quelles méthodes peut-on utiliser ? La contraception est-elle autorisée en islam ? Répondre à cette question à propos de la contraception demande que l’on aborde tout d’abord la fonction que l’islam assigne à la sexualité. À ce sujet, il faut tout d’abord souligner que le mariage est le cadre à l’intérieur duquel les relations sexuelles sont permises. Puis il nous faut aborder la question de savoir comment l’islam perçoit les relations intimes : celles-ci ont-elles comme seul objectif – donc comme seul cadre de permission – la procréation ? On pourrait le penser en lisant ce Hadîth : “Mariez-vous avec une femme qui vous aime et qui enfante : car je serai fier de votre multitude le jour du jugement” (rapporté par Abû Daoud et An-Nassaï). Mais en fait, si la procréation demeure la Finalité de l’existence du désir sexuel, ce n’est qu’un des objectifs que l’islam assigne à la sexualité. À côté de cela, il y a aussi le fait de vivre ce qui fait partie de la nature humaine – le plaisir sexuel – dans le cadre permis. C’est bien pourquoi il existe un autre Hadîth où le Prophète a dit que la sexualité vécue entre les époux était un acte de charité. Les trois objectifs principaux à la sexualité. C’est pourquoi le savant musulman Ibn Qayyim a relevé trois objectifs principaux à la sexualité vécue dans le cadre du mariage : la procréation, le plaisir sexuel, et la pratique de ce qui contribue à l’équilibre humain, sur le plan physiologique (Zâd ul-ma’âd). Il ne faut dès lors pas s’étonner si les sources de l’islam parlent d’une forme de contraception qui avait cours à l’époque du Prophète : le coït interrompu (en arabe : al-’azl). Les causes pour avoir recours à la contraception. Pour le Cheikh Khâlid Saïfullâh, la règle générale à propos de la contraception est qu’elle est normalement à éviter. (mak’rûh). Il ajoute qu’il est des causes qui la rendent interdite, (comme la crainte de la pauvreté, etc.), et il en est d’autres qui la rendent entièrement autorisée (par exemple la présence d’un risque établi d’une détérioration grave de la santé de la femme en cas de grossesse, la présence d’un risque établi de grave malformation de l’enfant à naître, la présence d’une maladie mentale entraînant l’incapacité de la femme à assumer ses devoirs de mère, la volonté d’espacer les naissances pour pouvoir donner aux enfants une meilleure éducation…). Pour Al-Ghazâlî, par contre, la règle générale à propos de la contraception est la permission, tant qu’elle n’est pas entreprise pour une cause interdite, laquelle, par voie d’incidence, rendrait le recours à la contraception interdit aussi. Aussi, selon lui, il n’est pas besoin d’une cause valable pour que la contraception soit permise : il suffit qu’il n’y ait pas de cause interdite. Soulignons ici que s’il faut, d’une part, que le recours à la contraception Soit en soi autorisé comme nous venons de le voir, il faut également et d’autre part que, dans le cadre de cette autorisation, le moyen auquel on a recours soit aussi autorisé… Les moyens contraceptifs auxquels on a recours. Cheikh Khâlid Saïfullâh écrit qu’il serait faux de penser que, dans le cadre des causes valables autorisant la contraception, seules des méthodes de contraception dites “naturelles” telles que le coït interrompu soient autorisées. Au contraire, poursuit-il, on peut, par le biais du raisonnement par analogie, établir le caractère d’autres méthodes contraceptives. Cependant, rappelle-t-il, le raisonnement par analogie n’est valable que s’il tient compte de l’ensemble des principes de l’islam. À analyser les différents moyens contraceptifs existant aujourd’hui, on s’aperçoit qu’ils consistent à avoir recours à un ou plusieurs des moyens suivants : a) soit on empêche les spermatozoïdes de parvenir jusqu’à l’ovule, b) soit on empêche l’ovulation, c) soit on n’empêche pas la fécondation d’un ovule. par un spermatozoïde mais on empêche seulement la nidification de l’œuf, d) soit on supprime le fœtus après la nidification de l’œuf (dans le cas de l’avortement par exemple), e) soit on stérilise définitivement l’homme et/ou la femme. Les moyens contraceptifs interdits : le moyen e : la stérilisation définitive de l’homme ou de la femme (ligature des canaux déférents chez l’homme, des trompes chez la femme, etc.), car le Prophète l’a interdit (al-ikhtisâ’). Le moyen d : l’avortement pour se débarrasser d’une grossesse non désirée. Les moyens contraceptifs à éviter : le moyen c : toute méthode qui n’empêche pas la fécondation d’un ovule par un spermatozoïde mais qui empêche seulement la nidification de l’œuf, car comme Al-Ghazâlî l’a écrit, c’est déjà un premier niveau d’existence ; il s’agit donc d’une méthode qui n’est donc pas vraiment contraceptive (“qui agit avant la formation de l’œuf, contre la conception“) mais qui est contragestive (“qui agit après la formation de l’œuf, contre sa gestation”). seulement). Les moyens contraceptifs permis : Restent en soi permis (dans le cadre des causes autorisant le recours à la contraception) : les moyens a et b : toute méthode qui, à l’instar du coït interrompu (al-’azl), empêche la rencontre de l’ovule et des spermatozoïdes (méthodes naturelles d’abstinence avant, pendant et juste après la période de l’ovulation, préservatif masculin ou féminin, crème spermicide, blocage de l’ovulation, etc.). Khâlid Saïfullâh écrit également qu’il y a une différence entre le fait d’avoir recours à un moyen de contraception de façon individuelle et le fait d’établir ce recours au niveau de toute une société. Le premier, écrit-il, est possible dans le cadre suscité. Le second n’est selon lui pas permis. Synthèse de la réponse : Le musulman et la musulmane gardent comme objectif de mettre au monde le plus grand nombre d’enfants possible, leur intention étant de leur donner une éducation qui sera – avec la permission de Dieu – à même d’en faire des êtres humains agissant pour Dieu. et pour le bien de tous les hommes. Il n’est cependant pas interdit à ce musulman et à cette musulmane d’avoir cet objectif en tant que principe général, tout en maîtrisant leur fécondité. À condition toutefois que cela soit fait dans le cadre de l’éthique musulmane, donc que cela soit fait à la fois pour une cause et par un moyen qui n’entrent en contradiction avec aucun principe des sources musulmanes. Par Abu Waqâss On peut se tromper. Juge-toi avant d’être jugé. Le jour du Jugement dernier arrive inéluctablement. Chaque créature sera confrontée aux actes qu’elle a posés durant son passage éphémère sur cette terre. Pour éviter d’être désagréablement surpris, il est fortement recommandé de se faire une autocritique ainsi que nous l’a enseigné le Qur’an. « … Que chaque âme réfléchisse sur ce qu’elle a posé comme acte pour demain ». Nous présentons un catalogue d’actes qui permettra à chacun de savoir où il en est avec ses devoirs vis-à-vis d’Allah. LA PRIÈRE Suis-je sincère avec Allah dans mes adorations ? Est-ce que je m’acquitte de toutes mes prières à l’heure ? Est-ce que je répète l’adhan avec le muezzin et dis mes invocations après chaque adhan ? Est-ce que je préserve mes prières en groupe ? Suis-je le plus souvent possible au premier rang dans la prière ? Est-ce que je fais la prière avec concentration et dévotion ? Est-ce que j’allonge mes prosternations en insistant sur les invocations dans cette position ? Est-ce que j’augmente mes prières surérogatoires ? Est-ce que j’utilise les autres prières (telles la prière de consultation, la prière du besoin, etc.) ? Est-ce que je me réveille dans le dernier tiers de la nuit pour prier ? Est-ce que je m’acquitte de la prière du Vendredi et me présente tôt à la mosquée ? Est-ce que je fais toutes les Sounnanes du jour du Vendredi ? À LA MOSQUÉE Est-ce que je vais à la mosquée en dehors des heures de travail ? Est-ce que je me comporte dans la mosquée suivant les règles prescrites ? Les plus importantes règles du comportement dans la mosquée : A) Ne pas élever la voix. voix (même si on lit le Coran ou on invoque Dieu) au point de déranger quelqu’un. B) Il n’est pas permis de parler de commerce. C) Il ne faut pas demander ce qu’on a perdu à l’extérieur de la mosquée. D) Je ne rentre pas à la mosquée avec une odeur nauséabonde sur mes affaires. E) Je ne me fais pas accompagner par des enfants qui perturbent les fidèles dans la prière. F) Je dois me diriger vers la qibla et je ne dois pas lui tourner le dos. G) Je ne dois pas croiser mes doigts. Est-ce que je participe à la construction de la mosquée financièrement ou par d’autres moyens ? Page 4 Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014 On peut se tromper Est-ce que je participe au nettoyage de la mosquée ? LE JEUNE Est-ce que je pratique les jeûnes surérogatoires ? LE CORAN Est-ce que je lis une partie déterminée (par exemple 2 hizb pour le terminer tous les mois) du Coran chaque jour ? Est-ce que j’adopte le comportement adéquat avec le Coran ? (les ablutions, se diriger vers la qibla, une bonne Lecture, concentration et la pratique. Est-ce que je dispose d’un programme d’apprentissage du Coran ? Est-ce que je révise ce que j’ai appris afin de ne pas l’oublier ? Est-ce que je lis ces sourates : La Vache, La Famille d’Imran, Le verset du Trône, La Caverne, Ya Sin, La Royauté ? LE SOUVENIR D’ALLAH Est-ce que je me rappelle Allah souvent ? (À la maison, au travail, en voyage, dans la rue, à la mosquée...) Est-ce que j’utilise les invocations connues ? LES INVOCATIONS Est-ce que je pratique le bon comportement vis-à-vis des invocations ? (Choisir les bons moments, se diriger vers la qibla, baisser la voix, se concentrer, le souhait, la crainte, la certitude, souvenir d’Allah, la prière sur le prophète, le repentir et ne pas s’empresser). Est-ce que j’invoque Allah dans les événements importants ? Est-ce que je connais les invocations exaucées ? L’ÉDUCATION SPIRITUELLE Est-ce que je me repens envers Allah souvent ? Est-ce que je connais les conditions nécessaires pour que le repentir soit agréé ? (L’arrêt du péché, le non-retour vers le péché, le regret du péché réalisé) Est-ce que je ressens la crainte de Dieu ? Est-ce que j’espère la miséricorde de Dieu et j’espère le Paradis ? Est-ce que j’ai rempli mon cœur d’amour de Dieu ? Est-ce que j’ai la volonté de m’écarter de tous les actes de désobéissance ? Est-ce que je ressens la gravité des petits péchés ? Est-ce que je pleure de crainte de Dieu, en particulier dans la prière et dans la lecture du Coran ? Est-ce que je multiplie les bonnes actions afin qu’elles effacent les mauvaises ? Est-ce que je me rappelle l’autre monde et la mort souvent et qu’un jour je rentrerai dans ma tombe obscure ? Est-ce que je sais que la foi est bâtie sur la pudeur et suis-je suffisamment pudique vis-à-vis d’Allah afin que je ne lui désobéisse pas ? Est-ce que je patiente avec tous les maux qui m’arrivent ? Est-ce que je me plains de ma situation auprès du Créateur ou des créatures ? LA VIE FAMILIALE Est-ce que je respecte mes parents ? Est-ce que je leur obéis en... Dehors de l’obéissance à Dieu ? Est-ce que je leur fais du bien et je les aide lorsqu’ils sont touchés par des problèmes ? Est-ce que je préserve les liens de parenté en allant visiter ma grande famille même s’ils ont coupé les relations avec moi ? Est-ce que je donne à mon époux/épouse ses droits ? Est-ce que j’arrive à régler les problèmes de couple avec sagesse et le bon comportement ? Est-ce que je donne tous les droits à mes enfants ? Est-ce que je corrige leurs erreurs et suis attentif à leur comportement tout le temps ? BON COMPORTEMENT ET ÉDUCATION Est-ce que mes relations avec les autres se basent sur la douceur et la bonté ou suis-je désagréable avec eux ? Est-ce que je me présente devant les autres avec un visage accueillant ou repoussant ? Est-ce que je sais que le sourire pour mes frères est une sadaqa ? Est-ce que je salue souvent les autres et réponds à leur salut ? Est-ce que je serre la main à mes frères ? Est-ce que je choisis les plus beaux mots avec les autres ? Est-ce que je suis Pointilleux sur la vérité dans les moindres détails ? Est-ce que je sais que le mensonge, même en plaisantant, est interdit ? Est-ce que j’aime pour les autres ce que j’aime pour moi-même ? Est-ce que je déteste pour les autres ce que je déteste pour moi-même ? Est-ce que je défends l’honneur de mon frère lorsqu’il est touché dans son honneur ? Est-ce que je cache les défauts de mon frère et ne les découvre pas devant les gens, même par bonne intention ? Est-ce que je maîtrise ma colère, même si on m’y pousse ? Est-ce que j’accepte les excuses de mon frère lorsqu’il est en retard ou absent, ou n’a pas réalisé ce que je lui ai demandé ? Est-ce que je sais que rire beaucoup tue le cœur ? Est-ce que je fais attention à mes promesses ? Est-ce que je me suis purifié de la jalousie et ne jalouse pas les autres pour les bienfaits que Dieu leur a accordés ? Est-ce que j’évite les mauvaises paroles et les insultes ? Est-ce que j’évite de maudire les musulmans dans toutes les circonstances ? Est-ce que j’évite de maudire ? Le climat, les animaux, et les objets ? Est-ce que j’évite de me moquer de mon frère même pour plaisanter ? Est-ce que je sais qu’éviter ou couper les relations avec mon frère est interdit ? (Je ne peux pas me couper de lui plus de 3 jours.) Est-ce que j’évite la médisance et la calomnie dans toutes mes paroles ? Est-ce que j’évite d’espionner les gens en écoutant leurs sujets personnels ? Est-ce que je sais que le silence est une qualité ? Est-ce que j’évite de tenir des propos vains ? Quel doit être mon comportement dans la rue ? A) Je baisse mon regard. B) Je ne commets pas d’injustice envers les autres. C) Je réponds au salut. D) J’ordonne le bien. E) J’interdis le mal. LES PRINCIPAUX DEVOIRS SOCIAUX Est-ce que je respecte mes voisins et leur suis serviable, même s’ils ne sont pas musulmans ? Est-ce que je réponds à l’invitation de mon frère ? Est-ce que je demande la permission d’entrée avant d’ouvrir sa porte ? Est-ce que je sers mon frère avec tout ce que je peux ? Est-ce que je porte aide aux orphelins et... Aux veuves ? Est-ce que je rends visite aux malades (à la maison ou à l’hôpital) ? LES REVENUS LICITES Est-ce que mon travail me permet de vivre indépendant des autres ? Est-ce que j’évite, dans mon travail, toute chose “douteuse” qui peut m’emmener vers l’illicite ? Est-ce que je vais à mon travail de bonne heure ? Est-ce que j’évite toute tricherie, tromperie au travail ? Est-ce que je fais correctement mon travail ? Est-ce que je ne cache pas les défauts existants dans les produits que je vends ? Est-ce que je prête attention dans l’achat de ma nourriture afin d’éviter les choses illicites ? Est-ce que je me comporte correctement sur les lieux de mon travail ? APPRENTISSAGE ET ENSEIGNEMENT Suis-je convaincu que l’apprentissage de ma religion est une obligation ? Est-ce que je tire mon enseignement des savants ou des livres ? Est-ce que j’utilise ma raison pour comprendre la religion ou est-ce qu’elle est mon seul recours jusqu’à ce que je n’utilise qu’elle en oubliant qu’elle n’est qu’un moyen ? Est-ce que je Respecte les écoles juridiques et leurs imams ainsi que la divergence entre elles, sans que je n’impose mon choix d’avis aux autres ? Est-ce que ma science est suivie par les actions et les actes ou reste-t-elle dans le domaine de la pensée uniquement ? Est-ce que ma science est gardée pour moi ou sert-elle aux autres afin qu’ils en profitent ? LA DA’WA POUR ALLAH Est-ce que je sais qu’inviter les gens à l’Islam en général et en particulier est une obligation ? Est-ce que je suis un bel exemple pour les autres en faisant refléter mes paroles par mes actes ? Est-ce que j’utilise l’exhortation éloquente qui a un impact sur les esprits et les cœurs ? Est-ce que lorsque je prêche pour quelqu’un j’évite de dévoiler ses défauts ? Est-ce que je le conseille souvent et individuellement ? Est-ce que je sais qu’il est interdit de juger les gens en les accusant ou en les excommuniant à partir d’éléments douteux ? Par Abu Waqâss Par la grâce d’Allah, désormais, vous pouvez consulter votre mensuel d’information islamique. Vrai visage de l’Islam sur votre site favori : WWW.BISMILLAH-BF.ORG Pe l^ bonne, nouvelle Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014 Page 5 La Musulmane PURIFICATION DE LA FEMME MUSULMANE La métrorragie et ses règles La métrorragie signifie la poursuite de l’écoulement du sang pour la femme, sans interruption tout le temps ou en s’interrompant pour une courte durée. Dans le premier cas, le sang ne s’arrête jamais de couler. D’après ‘Aïcha, Fâtima bint Abou Habîche a dit au Prophète : « Je n’arrive jamais à me purifier. » Et dans une autre version : « Je suis atteinte de métrorragie et je n’arrive pas à m’en purifier. » Dans le deuxième cas, le sang ne s’arrête que rarement. Dans le hadith de Hamna bint Jahch, celle-ci a dit au Messager d’Allah : « Messager d’Allah, je fais de longues et abondantes métrorragies. » Rapporté par Ahmed et Abou Daoud. Elle est régie par des règles dont il est indispensable pour toute musulmane d’en connaître. Les situations de la femme atteinte de métrorragie. La femme atteinte de métrorragie est soumise à trois conditions : La première : elle doit avoir un cycle menstruel connu avant la métrorragie. Dans un cas pareil, la femme doit se référer à la durée de son cycle menstruel connu, pour distinguer sa période menstruelle et se soumettre à ses règles. Pour le reste, cela sera considéré comme de la métrorragie obéissant aux règles qui la régissent. Par exemple, lorsqu’une femme a l’habitude d’avoir ses règles pendant six jours au début de chaque mois, si elle est atteinte de métrorragie, son cycle pourra s’allonger et se poursuivre au-delà du cycle habituel. D’après Aïcha : « Fatima bint Abou Habîche a dit au Prophète : « Messager d’Allah, je suis atteinte de métrorragie et je n’arrive pas à m’en purifier ! Dois-je m’abstenir de prier ? » « Non, lui répondit-il, cela n’est que du sang qui dégage ; mais abstiens-toi de prier pendant les jours où tu as ton cycle menstruel puis lave-toi et prie. » Rapporté par Al-Boukhari. En outre, dans le Sahih de Mouslim, il est rapporté que le Prophète a dit à Oum Habiba bint Jahch : « Abstiens-toi de prier (et de faire les autres choses dont la femme en menstrues est exemptée) pendant la durée des jours où tu avais ton cycle menstruel, puis lave-toi et prie. » De ce qui précède, la femme atteinte de métrorragie qui connaît son cycle menstruel s’abstient de faire tout ce dont une femme en état de menstrues est exempte, durant les jours de son cycle, puis elle se lave et prie. La deuxième : Elle n’a pas de cycle menstruel connu avant son atteinte de métrorragie, dans la mesure où la métrorragie se poursuit depuis le jour où elle a vu le sang couler d’elle. Dans un cas pareil, cette femme doit faire preuve de distinction. Elle pourra faire la distinction de son cycle menstruel en se référant soit à la noirceur du sang, soit à son épaisseur, soit à l’odeur, des signes qui lui prouvent qu’elle est en état de menstrues. Le reste sera considéré comme relevant de la métrorragie, obéissant aux règles qui la régissent. Par exemple, lorsqu’une Femme voit le sang couler d’elle pour la première fois et se poursuivre, mais elle le voit pendant dix jours devenir noir et le reste du mois rouge, ou elle le voit pendant dix jours devenir épais et le reste du mois plus fluide, ou bien encore elle le voit pendant dix jours avec l’odeur des menstrues et le reste du mois sans odeur. Son cycle menstruel sera celui où le sang sera noir, épais ou avec une odeur. Quant au reste, il sera considéré comme relevant de la métrorragie, en vertu de cette parole du Prophète Fatima bint Habiche : « S’il s’agit du sang des menstrues, il doit avoir la couleur noirâtre identifiable ; auquel cas, abstiens-toi de prier ; mais s’il s’agit d’un autre sang, fais tes ablutions et prie car il ne s’agit que d’un vaisseau sanguin. » Rapporté par Abou Daoud. La troisième : Elle n’a pas de cycle menstruel connu qui lui permette de distinguer dans le sang qui se poursuit ce qui relève des menstrues et ce qui n’en relève pas, puisque le sang qui s’écoule d’elle a un seul aspect. Dans un cas. Pareil, cette femme doit agir comme agissent toutes les femmes, à savoir faire en sorte que le cycle menstruel soit de six ou sept jours chaque mois, et qu’il commence au début du moment où elle avait vu le sang s’écouler d’elle. Le reste sera considéré comme étant de la métrorragie. Par exemple, lorsqu’elle voit le sang pour la première fois au cinquième jour du mois, et que ce sang se poursuit sans qu’elle n’arrive à distinguer nettement le sang des menstrues ni avec la couleur ou autre, son cycle menstruel doit avoir une durée de six ou sept jours, commençant le cinq de chaque mois, en vertu du hadith de bint Jahch qui avait dit au Prophète : « Oh Messager d’Allah, je fais de longues et abondantes métrorragies; peuvent-elles m’empêcher de prier et de jeûner ? » « Je vais te montrer comment faire : tu prends du coton et tu le mets sur l’endroit souillé, car il fait disparaître le sang », lui répondit-il. « C’est plus fort que cela », ajouta-t-elle. « Il s’agit d’un coup de folie du diable », lui répondit-il. astreints-toi à votre mensuel d’information islamique à ne pas manquer ! Une période de menstrues de six ou de sept jours dans la science d’Allah, puis lave-toi et, une fois que tu vois que tu es purifiée, prie les vingt-trois ou vingt-quatre jours et jeûne. » Rapporté par Abou Dâoud et Attir-midhî. En parlant de six ou sept jours, le Prophète ne fait pas allusion au choix mais à l’effort de déduction, c’est-à-dire que la femme doit opter pour ce qui convient à sa situation en se comparant à celle qui lui ressemble corporellement ou qui lui est proche par l’âge ou la parenté ou au cas qui est semblable à son cycle menstruel et autres considérations. La situation de celle qui ressemble au cas de la femme atteinte de métrorragie peut faire survenir à la femme des causes provoquant des hémorragies dans l’utérus, comme une opération dans la matrice ou autres, de deux façons : La première : elle sait qu’elle ne pourra plus avoir ses règles après cette opération, comme lorsqu’il s’agit d’une ablation totale de. L’utérus ou son obstruction, de façon à ce que le sang ne puisse plus s’écouler. Dans un cas pareil, cette femme ne sera pas soumise aux règles de la métrorragie mais sera dans la position de celle qui voit une couleur jaune, trouble ou une humidité après s’être purifiée ; par conséquent, elle ne doit pas s’abstenir de prier ni de jeûner ni d’avoir des rapports charnels ni de laver ce sang ; tout ce qu’elle doit faire, c’est de laver ce sang lors des prières et de placer une étoffe ou autre sur ses parties génitales pour empêcher le sang de couler, puis elle fait ses ablutions au moment de l’arrivée des horaires des prières, si ces prières ont des horaires, comme les cinq prières obligatoires. La deuxième : Elle ne sait pas si elle aura des menstrues après l’opération mais il y a des chances qu’elle ait ses règles. Dans un cas pareil, cette femme est soumise aux règles de la métrorragie. Ceci est confirmé par cette parole du Prophète à l’adresse de Fatima bint Habiche : « Il s’agit d’un vaisseau sanguin et non... » de menstrues ; par conséquent, lorsque le cycle menstruel survient, abstiens-toi de prier.» Ainsi, sa parole : «Lorsque le cycle menstruel survient» indique que la règle de métrorragie à laquelle elle est astreinte, celle dont le cycle menstruel est possible, est une règle d’apparition et de disparition des règles, alors que le sang de celle dont le cycle menstruel n’est pas possible est un sang découlant d’un vaisseau sanguin. Dans toutes les circonstances, elle doit opter pour cela et si c’est la durée de sept jours qui lui convient le plus, elle doit opter pour cette durée. Lorsqu’une femme ménopausée constate des saignements, elle doit interrompre la prière et le jeûne pendant une période équivalente à celle qu’elle connaissait lorsqu’elle avait encore ses règles. En outre, avant l’accomplissement de chaque prière, elle devra renouveler ses ablutions en prenant soin de bien nettoyer son vagin, puis appliquer immédiatement une serviette hygiénique afin de limiter l’écoulement. En raison de cette contrainte, elle pourra regrouper ses prières : zouhr et asr et maghreb et icha’, soit en les reculant soit en les avançant. En revanche, elle n’est pas autorisée à raccourcir ses prières. Wassa-lam Aleykoum Par Oum Djamila Page 6 Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014 Culture Les annulatifs de l’Islam « Nawaqid al Islam » L’Islam est une religion simple et subtile en même temps. On a « les annulatifs de l’islam ». Autrement dit, un acte qu’on pose dans l’Islam qui peut détruire notre foi. Qu’Allah nous en préserve. Sache qu’il y a dix choses qui annulent l’islam : - La première : Le polythéisme dans l’adoration d’Allah ‘azza wa djall. Allah ta‘âlâ a dit : « Certes Allah ne pardonne pas qu’on Lui associe. À part cela, Il pardonne à qui Il veut. » (Sourate 4 verset 48) Et Allah dit : « Quiconque associe à Allah (d’autres divinités), Allah lui interdit le Paradis ; et son refuge sera le Feu. Les injustes n’ont pas de secoureurs » (Sourate 5 verset 72) Cela comprend le fait d’égorger un animal en sacrifice pour Un autre qu’Allah, comme par exemple celui qui sacrifierait pour un djinn ou un tombeau. La deuxième : Celui qui met des intermédiaires entre Allah et lui qu’il invoque, leur demande l’intercession, et en qui il place sa confiance, devient par cela mécréant selon l’unanimité. La troisième : Celui qui ne considère pas les polythéistes comme des mécréants, ou bien qui doute de leur mécréance, ou authentifie leur doctrine, devient mécréant. La quatrième : Celui qui a la conviction qu’une guidée, autre que celle du prophète -salla llahou ‘alayhi wa sallam- est plus parfaite que la sienne, ou qu’un jugement autre que le sien est meilleur, comme ceux qui préfèrent le jugement des tawâghît à son jugement, est un mécréant. La cinquième : Celui qui déteste une chose venue du messager d’Allah est un mécréant, et même s’il la met en application. 1 - Les polythéistes comprennent tous les mécréants. 2 - « Tawâghît » en arabe est le pluriel du mot « tâghoût », c’est un mot qui désigne tout ce dans quoi l’homme. dépasse ses limites envers ce qu’il adore, ce qu’il suit ou ce à quoi il obéit, comme par exemple : Satan, celui qui se fait adorer en dehors d’Allah et qui en est satisfait, les sorciers et ceux qui prétendent connaître l’inconnu, celui qui juge par autre que la loi d’Allah, et tout ce qui contredit la loi islamique. 3 - Cela est prouvé par le verset « C’est parce qu’ils ont détesté ce qu’Allah a fait descendre qu’il a rendu vaines leurs œuvres. » (Sourate 47 verset 9) - La sixième : Celui qui rabaisse une chose faisant partie de la religion, ou de la récompense d’Allah ou du châtiment est un mécréant, cela est prouvé par les versets : « Dis : Était-ce d’Allah, de ses versets et de son Messager que vous vous moquiez ? Ne vous excusez pas, vous êtes certes devenu mécréant après avoir cru » (Sourate 9 versets 65-66) - La septième : La sorcellerie, qui inclut le çarf et le ‘atf, celui qui la pratique ou l’agrée est un mécréant, et cela est prouvé par le verset : « …mais les démons sont mécréants car ils enseignent aux gens la magie ainsi que ce qui est descendu aux deux anges Harout et Marout, à Babylone ; mais ceux-ci n’enseignaient rien à personne, sans qu’ils n’aient dit d’abord : « Nous ne sommes rien qu’une tentation : ne sois pas mécréant », et ils apprennent auprès d’eux ce qui sème la désunion entre l’homme et son épouse. » (Sourate 2 verset 102) - La huitième : Secourir les polythéistes et les aider contre les musulmans, cela est prouvé par le verset : « Ô croyants, ne prenez pas pour alliés les juifs et les chrétiens, ils sont alliés les uns aux autres. Et quiconque d’entre vous les prend pour alliés est alors un des leurs, certes Allah ne guide pas les gens injustes. » (Sourate 5 verset 51) - La neuvième : Celui qui croit au fait que certaines personnes peuvent sortir de la loi islamique de Mouhammad le messager d’Allah, « salla llahou ‘alayhi wa sallam », de la même manière qu’al Khadir pouvait sortir de la loi de Moûssâ (Moïse) ‘alayhi salâm ; est un mécréant. - La dixième : Se détourner de la Religion d’Allah, ne pas l’apprendre ni la pratiquer, et cela est prouvé par le verset : « Qui est plus injuste que celui à qui les versets d’Allah sont rappelés et qui ensuite s’en détourne? Nous nous vengerons certes des criminels. » (Sourate 32, verset 22) Et il n’y a aucune différence concernant ces annulations de l’islam, entre celui qui les commet pour plaisanter, sérieusement, ou par peur, seul celui qui y est contraint est excusé. Chacune de ces annulations fait partie des choses les plus dangereuses, et les plus commises. Il faut donc que le musulman y prenne garde et qu’il n’en ait pas peur pour lui-même. Nous cherchons protection auprès d’Allah contre les causes de sa colère et la douleur de son châtiment. Et Allah demeure Le plus Savant, et Louange à Allah, Seigneur de l’Univers. La contrainte a été définie par les savants comme étant par exemple le cas où les mécréants obligeraient le musulman à apostasier, en lui mettant un sabre sur la nuque par exemple, et que s’il n’apostasie pas, il y a... réellement risque qu’ils mettent leur menace à exécution. Dans ce cas, il lui est permis de faire apparaître la mécréance, mais à condition que dans son cœur il reste serein sur la foi de l’islam. La torture est également considérée comme une contrainte, à condition que dans son cœur il reste serein de la foi. Quant à celui qui est contraint mais que dans son cœur il est serein sur la mécréance, alors c’est un mécréant, même s’il était contraint. Par Abou Waqâss Initiative Tél : 70303901 / 78176228 / 76625918 / 50420549 e-mail : oalmalick@gmail.com Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014 Page 7 Culture CHEIKH ABDOUL FATHAH MAHMOUDOU DU NIGER « Il faut revenir à la définition du terme musulman » Par la grâce d’Allah, le cheikh Abdoul Fathah Mahmoudou, prédicateur musulman, fonctionnaire au ministère nigérien des finances, est au Burkina pour des raisons professionnelles. Nous avons saisi cette occasion pour échanger avec lui sur des questions qui intéressent le monde musulman aujourd’hui. Je Je me nomme Abdoul Fathah Mahmoudou, Nigérien, fonctionnaire au ministère nigérien des Finances, précisément à la Direction générale des impôts. Je suis au Burkina Faso dans le cadre d’une formation. En tant que prédicateur musulman, comment transmettre le message de l’Islam aujourd’hui ? Nous entamons par louer Allah et implorer son salut sur le prophète (psl). Pour voir comment transmettre le message de l’Islam, référons-nous au Coran où il est dit : « Appelle les gens dans le chemin d’Allah par la sagesse et par une bonne exhortation… ». Le Coran nous recommande de poser des exemples évidents. Voyons-en Pharaon (Ramsès II) qui a tué plus de 6000 âmes, le jour où Dieu a décidé d’envoyer Haroun et Moïse pour le rappeler à l’ordre. Qu’est-ce que Dieu a recommandé ? Il leur dit : « Lorsque vous arrivez chez lui, dites-lui des paroles douces afin qu’il se rappelle et qu’il craigne ». Un exemple pour étayer ce que je dis : quand on ne sait pas parler, on peut ne pas faire passer un message. Quand quelqu’un vous dit : j’ai... Rencontré ton père, et un autre vous dit : j’ai rencontré le mari de ta mère. Quelle est la différence entre les deux ? Parmi ces deux qui vous insulte ? Que pensez-vous de l’utilisation des médias ? Tout ce que Dieu a fait pour l’homme, c’est un bienfait. C’est à lui de savoir l’exploiter, soit dans le bon sens ou dans le mauvais. C’est tel qu’Allah nous a créés avec les sens, pourquoi cela ? C’est pour que nous puissions les utiliser pour réussir auprès de lui. Malheureusement, on les utilise à d’autres fins. Au Burkina, l’on a tendance à mettre la construction des mosquées au-dessus de celle des infrastructures comme la santé et autres. Tout revient à la compréhension qu’on fait de l’Islam. Le messager de Dieu dit qu’il a vu un homme se pavaner au paradis pour avoir dégagé ce qui nuit à la circulation. Donc, si dégager des objets nuisibles permet d’avoir le paradis, que dire de ceux qui construisent des routes ? L’eau est la source de vie, il nous est également rapporté, Cheikh Abdoul Fathah Mahmoudou. L’histoire de cette dame qui, pour avoir donné à boire à un chien assoiffé, Dieu lui a absous ses péchés. Construire une maison de passage permet d’avoir l’absolution de nos péchés. Tout ceci pour dire que quiconque érige un lieu de santé, un forage, une route aura les mérites incontestés de Dieu. Dans la même lancée, le prophète (psl) dit que quiconque tâte la tête d’un orphelin, le nombre de cheveux que les doigts auront touchés équivaut au nombre de récompenses que la personne gagne. Il dit que celui qui fait du bien à un orphelin sera son compagnon dans le paradis comme ses deux doigts. Quiconque fait du bien à une veuve, c’est comme un combattant dans le sentier de Dieu. De nos jours, les musulmanes accouchent dans les cliniques et dispensaires construits par des non-musulmans, notamment catholiques et protestants. C’est regrettable. Un savant pakistanais du nom de Salim Farruk dit dans son document que le problème des musulmans est une question d’éducation. Ce monsieur que je ne connais pas a raison. Je vous disais tout à l’heure que l’Islam, ce n’est pas seulement le spirituel mais aussi une façon de vivre. Si Allah nous dit : « Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait surgie sur terre », cela signifie que les musulmans doivent être une référence, ou que tout doit être copié chez eux. Malheureusement, ne connaissant pas qui nous sommes, c’est nous qui copions d’autres personnes. De nos jours, les pays musulmans sont très riches, mais ils restent politiquement faibles. Même dans la sous-région ouest-africaine, les musulmans sont très riches, mais la majorité d’entre eux croupissent dans la pauvreté. Déjà, il faut impérativement savoir que l’Islam prône la solidarité, au point où l’Islam dit : « N’est pas croyant celui qui se gave de nourriture pendant que son voisin meurt de faim. » On ne doit pas posséder de la richesse pendant qu’à côté de nous quelqu’un meurt de faim. C’est ainsi que l’Islam exige du riche de prélever la part des pauvres (la zakât). Cet impôt-là, est-ce que les riches arrivent à le prélever ? S’ils... Le prélèvent en fonction du taux qu’on leur impose, est-ce qu’ils le remettent aux ayants droits ? On dit que le terroriste a un visage musulman ? Moi, je peux vous dire que l’Islam ne connaît pas le terrorisme. Ces termes venant de l’Occident, quand on veut ternir l’image de l’Islam, on lui trouve des mots se terminant par « isme », intégrisme, terrorisme, islamisme, etc. La réalité est qu’il y a des gens qui ont des comportements qui violent des innocentes personnes, au nom de l’Islam ? Il faut revenir à la définition du terme musulman pour comprendre qu’ils ne sont pas musulmans. Le Boko Haram nous donne l’occasion de souligner des cas assez barbares comme le massacre des étudiants, l’explosion d’églises… Quelle lecture faites-vous de ce groupe ? Le nom « Boko Haram » signifie que la langue étrangère est interdite. Pourtant, le prophète (psl) nous dit quiconque apprend la langue d’un peuple est à l’abri de leur mal. Le messager a délégué des gens pour qu’ils aillent apprendre d’autres langues afin de pouvoir. Servir l’Islam. À notre enfance, quand on partait à l’école des blancs, les gens disaient que c’était de la mécréance. Ils avaient leurs raisons, certes. Mais aujourd’hui, c’est dans cette langue que nous faisons la promotion de l’Islam. Par ce nom déjà, on sait qu’ils ne défendent pas la cause de l’Islam. Imaginons que vous êtes en cours de voyage et au cours de ce voyage, vous rencontrez quelqu’un qui parle votre langue, automatiquement vous devenez des frères ? Et c’est l’Islam maintenant qui va vous dire de ne pas apprendre la langue d’autrui et comment on va parler à ceux qui ne comprennent pas l’arabe ? Quand on regarde la situation égyptienne où l’armée est soutenue par l’Arabie Saoudite, on a vu les massacres que cela a engendrés et cela continue aujourd’hui avec les attentats sporadiques. La Syrie, où les rebelles sont soutenus encore par le régime saoudien, entre d’une part, le pouvoir de Bachar El Assad et la République islamique. d’Iran ; un peu partout c’est le même constat, comme l’Irak, l’Afghanistan, le Pakistan et même jusqu’en Afrique ? C’est la preuve qu’ils s’écartent tous de la voie tracée par le Coran et le prophète (psl). Ils n’obéissent ni à Allah ni à son messager. Pourtant, ce sont ces mêmes personnes qui se présentent comme la vraie source de l’Islam ? On peut tromper les hommes mais pas Dieu. Le travail de la femme musulmane anime toujours les débats. Quel est votre avis là-dessus ? L’Islam ne refuse pas à la femme de travailler, surtout un travail qui lui permet d’être femme et d’être mère, c’est ça que l’Islam recommande. Un travail dans lequel la femme ne va pas être déshonorée où elle doit être respectée. Soyez plus précis. La première femme du prophète (psl) était commerçante, chef d’entreprise, elle a engagé des hommes pour travailler pour elle. Au temps du prophète (psl), les femmes partaient à la guerre, elles soignaient les blessés, elles enseignaient le Coran. Quand on prend Aïcha (qu’Allah l’agrée), elle a enseigné les hommes comme les femmes. Donc, pour dire qu’on a besoin des femmes musulmanes dans l’enseignement, dans les hôpitaux, dans les centres de santé. Trouvons-nous juste que ce soit un homme qui accouche une femme, ce n’est pas normal. Nous avons suffisamment de sœurs, elles ont besoin d’une bonne formation pour alléger la tâche au niveau de l’accouchement et autres aspects où c’est la femme qui est mieux placée pour exercer. Parmi les hommes ? On ne refuse pas à la femme musulmane de travailler. Mais l’islam interdit la mixité. Pendant qu’elle se retire avec le être un bon musulman, c’est de savoir vivre avec tout le monde dans le respect mutuel, en conformité avec le sens du terme musulman. Directeur dans le bureau, quelque chose peut se produire dans ce frottement soi-disant professionnel. Le prophète (psl) nous dit clairement que lorsqu’une femme et un homme s’isolent ensemble, c’est le démon qui est leur troisième. C’est pour dire que le travail en milieu homme nécessite beaucoup de prudence et. d’attention, à force de voir et de se frotter régulièrement, l’amour et le désir finiront par naître. Nous préconisons que les femmes travaillent ensemble, qu’elles s’endettent entre elles ; qu’elles évitent au maximum les milieux des hommes parce que l’homme reste ce qu’il est. Peut-elle devenir chef d’entreprise ? Elle peut assumer pleinement le rôle de chef d’entreprise comme la première épouse du prophète (psl), et comme d’autres femmes qui ont su mener des équipes. Présidente d’une république ? La femme ne peut pas assumer les mêmes responsabilités que l’homme même du point de vue mental. Ce n’est pas une question liée à l’intellect mais plutôt à la ténacité mentale. Dans certaines situations, les femmes émotionnellement ne tiennent pas. Pour comprendre, il faut savoir que le cœur de la femme est très émotionnel et tendre, c’est naturel, pendant que celui de l’homme est dur. Donc en définitive sur la question, la musulmane ou la femme ne peut pas devenir présidente. Le voile aujourd’hui est également un sujet d’actualité. Quel est votre point de vue ? Le voile est-il une recommandation divine ? C’est une instruction de Dieu. Sans aucun doute. La femme n’est pas n’importe qui, que quiconque peut contempler à tout moment. Par exemple, il y a des entreprises ou des directions que vous allez voir inscrire « interdit à toute personne étrangère ». Donc, la femme doit être réservée à son mari, à ses enfants et aux membres de sa famille, pas à tout le monde. Elle doit être dans le voile. Chez nous ici, c’est la couleur noire qui est la plus convoitée. Y a-t-il une couleur imposée ? Il n’y a pas de couleur imposée. Le choix reste personnel. Le Coran n’a pas imposé une couleur spécifique. Quelle lecture faites-vous sur le voile intégral ? Le Coran est on ne peut plus clair là-dessus. La femme doit se couvrir tout le corps sauf les endroits apparents. Ces endroits apparents sont le visage, les mains, les pieds. Maintenant, il y a l’interprétation des Oulémas, qui ont convenu que pour apprécier la beauté, c’est par le... Visage. Pour eux, c’est de là que le mal peut provenir. Certaines femmes vous charment par leurs mains et leurs pieds. En la matière, chacun opte pour ce qui le convient. L’essentiel, c’est de dévoiler. Le mariage forcé est toujours de mise dans nos sociétés. On oblige souvent la jeune fille musulmane à se marier à une vieille personne. La personne humaine n’est pas une propriété d’une autre personne que l’on peut disposer comme on veut. Dieu a dit que nous lui appartenons et c’est vers lui que se fera notre retour. On ne peut pas donner sa fille à quelqu’un sans son consentement. Quand on donne sa fille à quelqu’un qu’elle n’aime pas, ils ne pourront pas vivre ensemble. Cet exemple s’est produit à l’époque du prophète où lui-même a donné sa cousine en mariage à un esclave noir affranchi. Comme Zainab ne voulait pas de ce monsieur, le mariage n’a pas marché. Il y a aussi l’histoire de cette jeune fille que son père a donnée en mariage sans consentement, et elle s’est plainte au prophète. Le messager de Dieu a ordonné. d’arrêter ce mariage. La fille a répliqué que si elle a fait, c’est pour cela que l’on sache que la femme a un droit et qu’on ne doit pas la donner en mariage à quelqu’un qu’elle n’aime pas. Donc, c’est dire que si vous n’aimez pas un plat, vous ne pouvez pas le consommer ; si vous n’aimez pas un quartier, vous ne pouvez pas y habiter, et à plus forte raison une personne. Quand il n’y a pas d’amour, ce serait invivable et il y a des conséquences amères liées à ça. Le rapport entre musulmans et chrétiens ? Le prophète a vécu avec des chrétiens et même des animistes, et il y avait un bon rapport entre eux. Pour nous, être un bon musulman, c’est de savoir vivre avec tout le monde dans le respect mutuel, en conformité avec le sens du terme musulman : « celui par qui les gens sont à l’abri de son mal ». Votre dernier mot ? Je souhaite que chacun de nous puisse apprendre l’Islam afin de l’appliquer selon l’orthodoxie. Interview réalisée par A. G Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014 Page 9 Initiative LE MAOULOUD À LA LIBULMESCO La tradition a été respectée. La nuit du 25 janvier fut la date choisie par la Ligue Burkinabé à la lecture et à la mémorisation du Saint Coran (LIBULMESCO) pour célébrer la naissance du prophète (psl), communément connue sous l’appellation de Maouloud. Elle a connu, entre autres, un rappel succinct du docteur Diawara Gaoussou, qui a brossé l’importance d’un tel évènement et le personnage du messager de Dieu, dont n’eût été sa venue, le monde ne connaîtrait guère l’Islam dans ce format. Le conférencier de cette nuit fut le Cheick Démé. Le président du comité d’organisation, Adama Zoun-grana, dans son allocution, a laissé comprendre que même si le Maouloud reste diversement apprécié, il est indispensable que la naissance d’un grand homme comme le prophète (psl) ne passe pas inaperçue. Celui dont Lamartine a fait les éloges pour la justice qu’il a amenée à l’humanité. Cheick Mahmoud Bandé est revenu sur la question de Bid’a. Pour justifier la célébration du Maouloud, il a cité un verset du Coran. dans lequel Dieu dit : « Dieu et ses anges prient sur le prophète, et vous qui portez la foi, priez sur le prophète… ». Après cette mise au point, va-t-on dire, la parole est revenue au Cheick Ab-dour Rahman Demé. Ce savant s’est étendu en long et en large sur les contradictions et les divergences liées à la célébration du Maouloud. Les preuves attestant le bien-fondé d’un tel évènement sont abondantes dans l’histoire de l’Islam et des Savants. Le Cheick a déclaré que le prophète, à son arrivée à Médine, fut accueilli en héros par les hommes, les femmes et les enfants. Toujours selon lui, cent grands savants ont célébré le Maouloud. Il est revenu sur le contenu du terme Bid'a. De gauche vers la droite, Imam Bakayogo, Imam Karabimta, Cheikh Démé, Docteur Diawara Gaoussou, Cheick Mahmoud Bandé a reconnu que les Compagnons orthodoxes avaient leur conception de ce terme ; les imams reconnus en Islam pour leur légitimité concédaient également une divergence sur la question d’innovation. Le Cheikh a invité les musulmans à un débat sincère sur la célébration du Maouloud. La biographie du prophète a constitué l’épine dorsale de son intervention dans laquelle bon nombre de fidèles musulmans ont trouvé leur compte. Par S.O Une vue des fidèles musulmans à la célébration du Maouloud Page 10 Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014 Nos pieux prédécesseurs OUSMANE IBN AFFANE Le généreux, le pudique, le calife, le beau-fils du Prophète Mohammed Le troisième calife de l’Islam après Aboubakr et Oumar, fut Ousmane Ibn Affane. Il a joué un grand rôle dans l’expansion de l’Islam et sa vie est pleine d’enseignements. Son œuvre est si importante qu’elle mérite d’être connue. L’homme à lui seul a plusieurs casquettes. Allons-y à la découverte d’une vie unique en son genre. 1- Ousmane avant l’Islam Avant même d’embrasser l’Islam, Ousmane était respecté de tous et avait des qualités exceptionnelles au point que les gens juraient sur lui. Il était caractérisé par une pudeur qu’on ne retrouvait pas. chez beaucoup de gens à son époque. Il n’a jamais commis un acte de bassesse du temps de l’ère préislamique. Lorsqu’Aboubakr vint lui parler de l’Islam, il se convertit immédiatement. 2- Mérites d’Ousmane Ils sont très nombreux, nous en citerons seulement quelques-uns : Dans un long hadith rapporté par Boukhari, Abou Moussa Al Ash’ari raconte que le prophète (psl) était une fois entré dans un jardin, s’assit sur le bord du puits. Abou Moussa Al Ash’ari resta à la porte quand Aboubakr arriva et demanda à entrer. Le portier en informa le prophète (psl) qui dit : « Dis-lui d’entrer et annonce-lui le Paradis ». Aboubakr entra et s’assit sur le bord du puits, à droite du prophète (psl). Peu de temps après, Oumar tapa à la porte ; le portier en informa le prophète (psl) qui dit : « Dis-lui d’entrer et annonce-lui le Paradis ». Peu de temps après, Ousmane tapa à la porte ; le portier en informa le prophète (psl) qui dit : « Dis-lui d’entrer, annonce-lui le Paradis et qu’une épreuve le touchera ». Ousmane entra, et ayant trouvé que le bord du puits était déjà occupé, s’assit sur le côté d’en face » (Boukhâri, Mouslim). Parmi les mérites d’Ousmane, il fut le seul à se marier avec les deux filles du prophète (psl), à savoir Rokhaya et Oum Kalsoum. Il se faisait appeler aussi l’homme aux deux lumières (Zoun Noûrayn) en référence aux deux filles du prophète (psl). Abd Allah Ibn Omar rapporte que son oncle lui a dit : « Tu sais pourquoi Ousmane est surnommé Zoun Noûrayn ? » Il répondit : « Non ». Il lui dit : « Personne ne s’est marié avec deux filles d’un prophète depuis la création du monde à part Ousmane. C’est pour cela qu’il est surnommé “Zoun Noûrayn” » (Sunan Al Bayhaqi). Selon Aïcha, le prophète (psl) était assis avec une cuisse découverte ; Abou Bakr lui demanda la permission d’entrer et il lui accorda sans changer de position ; ensuite Oumar le lui demanda et il lui accorda sans changer de position ; ensuite lui demanda Ousmane et il recouvrit sa cuisse. Quand ils sont sortis, je lui ai demandé : « Ô Messager d’Allâh, Abou Bakr et Oumar t’ont demandé la permission d’entrer et tu le leur as accordé sans changer ta posture ; mais quand te l’a demandé Ousmane, tu t’es recouvert ? » Il dit : « Ô Âicha, ne devrais-je pas avoir honte d’un homme duquel, par Allah, les anges ont honte de lui ? ». (Ahmad, Boukhâri, Mouslim) 3- Attributs d’Ousmane Ousmane était un homme plein de pudeur. Lorsqu’une femme de son époque avait de la pudeur, on la comparait à Ousmane ; c’est pourquoi le prophète (psl) disait que : « la pudeur fait partie de la foi » (Boukhari). Il était également intelligent, car, du temps de l’ignorance, aucune décision importante n’était prise si Ousmane n’était pas présent. Ibn Ishaq raconte dans sa biographie ceci : « il y avait une importante rencontre qui devait regrouper tous les grands dirigeants de la Mecque ; lorsqu’ils se rendirent compte qu’Ousmane n’était pas présent, ils renvoyèrent la rencontre jusqu’à ce qu’Ousmane soit présent ». Cela montrait à quel point Ousmane était considéré par les... siens. Mais Ousmane n’était pas qu’intelligent ; généreux, il l’était aussi. Les musulmans avaient une fois besoin d’eau lors d’une préparation pour une guerre sainte. Le prophète (psl) demanda qui achèterait pour les musulmans un puits en échange contre le Paradis. Ousmane acheta ce puits et le donna aux musulmans. Grand commerçant de son temps, il revenait parfois de Cham avec beaucoup de marchandises ; les commerçants s’empressaient de lui proposer des prix fort intéressants, certains lui proposaient le double voire le triple de son prix d’achat. Ousmane leur disait : « cette marchandise, je l’ai vendu à Celui qui me le multipliera par dix » ; on lui demanda qui c’était ; il dit : « Allah, Loué Soit-Il » ; et il distribuait toute la marchandise aux musulmans. 4- Son Khalifat Conseil d’élection d’Ousmane Au moment où Oumar venait d’être blessé, il se préoccupa aussitôt de la chose publique et du sort de l’empire musulman. Il fit appeler six personnes qui sont : Ali Ibn Abi Talib, Ousmane Ibn Affane, Abdarahmane Ibn Aouf, Zoubeyr Ibnoul Awam, Talha Ibn Oubeydoullah et Sad Ibn Abi Waqass. Il leur parla ainsi : « C’est à l’un de vous que le pouvoir doit appartenir ; car le prophète (psl) était satisfait de vous au moment de sa mort. C’est vous, les six personnes que j’ai désignées comme membres du conseil, qui devez nommer l’un d’entre vous. En effet, si je me désignais un successeur, j’agirais comme celui qui a été avant moi et meilleur que moi ; et si je n’en désigne pas, je fais comme le meilleur des hommes, le prophète (psl). C’est vous que j’en charge, nommez l’un d’entre vous. Ne dépassez pas la limite de trois jours sans prendre une décision. » Nomination d’Ousmane Après l’enterrement d’Oumar, les membres du conseil se réunirent. Après de longues discussions, Talha décida de soutenir Ousmane, Zoubeyr décida de soutenir Ali et Sad Ibn Abi Waqass décida de soutenir Abdourahmane Ibn Awf. On se retrouva donc finalement avec trois candidats potentiels au lieu de six. Mais comme Oumar avait désigné Abdourahmane Ibn Awf d’assurer l’intérim pendant ces trois jours, ce dernier entra dans toutes les maisons et leur demanda entre Ousmane et Ali, lequel ils choisiraient comme calife. Disposant ainsi de ces statistiques, le troisième jour, après la prière du soir (Icha), il se rendit chez Ali, le sermonna toute la première moitié de la nuit, l’invita, s’il est élu, à craindre Dieu et à appliquer Son livre (la Charia) et la sounnah du prophète (psl), et que si Ousmane était élu, de lui prêter serment et d’accepter de le suivre et de se soumettre à lui. Il se rendit chez Ousmane et demeura chez lui toute la deuxième moitié de la nuit, et fit autant qu’il l’avait fait avec Ali. Une fois la prière de l’aube terminée, Abdourahmane Ibn Awf monta sur la chaire, appela Ali et Ousmane qui vinrent à lui. Il s’adressa à Ali en ces termes : « Ô Ali, j’ai fait le porte-à-porte, et d’après mes statistiques, les gens préfèrent Ousmane ; je te demande, toi et moi, que nous nous soumettions tous deux à Ousmane et lui prêter... « Serment d’allégeance ». Ali fut alors le premier à prêter serment à Ousmane ; puis tous les musulmans vinrent prêter serment à Ousmane. Ousmane devint alors le 3e khalife de l’Islam. Nomination des gouverneurs. Ousmane, une fois élu, nomma des gouverneurs qu’il envoya dans chaque région ; il continua l’œuvre d’Oumar et appliqua la charia convenablement. Il conquit des contrées occidentales telles que l’Afrique et l’Espagne. 5- Mort d’Ousmane. Comme la saison de pèlerinage allait bientôt s’achever, les insurgés craignirent que le calife ne reçoive de l’aide, surtout qu’il avait adressé aux pèlerins une lettre qu’Ibn Abbas était chargé de lire. Ils décidèrent donc d’attaquer la maison du calife. Ils escaladèrent la maison par derrière sans que ceux qui gardaient la maison par devant ne s’en aperçoivent, et ils se précipitèrent dans la chambre du calife, qui venait de faire ses ablutions et de prier deux rak’a, et s’était mis à lire du Coran. Ousmane lisait, chaque veille de Vendredi, l’intégralité du Coran. Dans un seul Rakkat. Mohammad Ibn Abi Bakr fut le premier à se saisir de lui et tira sa barbe ; alors Othman lui dit : « Mon neveu, si ton père était encore vivant, il n’approuverait pas ta conduite ! » Alors Mohammad Ibn Abi Bakr, pris de regret, se retira d’un air contrit. Un autre groupe attaqua le calife, et il fut blessé à la tête. Quand sa femme Nayla voulut s’interposer, elle eut les doigts tranchés. L’un des insurgés nommé Amr Ibn Al-Hamid se jeta sur lui et lui assena neuf coups de poignard ! Lorsque la main d’Ousmane fut coupée, il leur dit : « Vous avez coupé la main qui, pour la première fois, a écrit le Coran ». Il finit par rendre l’âme et devint martyr, confirmant ainsi la parole du prophète (psl) qui, une fois, se tenant sur le mont Ohod en compagnie de Babacar, Oumar et Ousmane, ce mont trembla ; le prophète (psl) dit : « Ô Ohod, tiens-toi tranquille, car sur toi se trouvent le messager de Dieu, le véridique et les deux martyrs » (Boukhari). Tel fut donc Ousmane Ibn Affane, troisième. Khalif de l’Islam. Qu’Allah lui fasse miséricorde. Par A. W. Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014 Page 11 Ma prière Les secrets de la concentration dans la prière Le recueillement est une chose importante, qui se perd très rapidement, et qui est rare. Ils sont très peu nombreux les fidèles musulmans qui arrivent à sentir la saveur de la salat. Pourtant, le recueillement est le cœur de la prière. Une prière accomplie sans concentration perd beaucoup de sa valeur. Pour arriver à accomplir la prière à l’image du prophète et des Sahabas, un certain nombre de préalables doit être réuni. Mérites du recueillement dans la prière Allah a dit : {Certes ont gagné les croyants, ceux qui sont humbles (qui se recueillent) dans leur salat} (23/1) Le Prophète a dit : “Il n’y a pas une personne qui accomplit une prière prescrite en faisant correctement ses ablutions, son recueillement, et son inclinaison sans qu’elle efface ce qui l’a précédé comme péchés tant qu’il ne s’agit pas des grands; et “Ceci tout le temps.” (Mouslim) ‘Ammâr Ibn Yâsir a dit : “J’ai entendu le Prophète dire : “L’homme finit sa prière alors qu’il ne lui a été attribué que le dixième de sa récompense, le neuvième, le huitième, le septième, le sixième, le cinquième, le quart, le tiers, ou la moitié.” (Abou Dâwoud, An-Nasâi, Ibn Hibbân). Selon ‘Afwân : Le Prophète a dit : “Celui qui prie une prière sans penser à quoi que ce soit de ce bas-monde, il ne demandera pas quelque chose à Allâh le Très-Haut sans qu’Il la lui accorde.” Ibn ‘Abbâs a dit : “Deux unités de prière brèves et réfléchies valent mieux qu’une nuit de prières accomplies sans la présence du cœur.” Ibn Al-Qayyim (للا ^محر^) a dit : “Allâh, glorifié, a rattaché le recueillement dans la prière avec le succès, celui qui n’a pas atteint le recueillement dans sa prière n’atteindra pas le succès.” Exhortation au recueillement dans la prière : Allah a dit : {Tenez-vous debout devant Allah, avec humilité.} (2/238) Il a dit également : {Le moment n’est-il pas venu pour ceux...} qui ont cru, que leurs cœurs s’humilient à l’évocation d’Allâh et devant ce qui est descendu de la vérité [le Coran] ? (57/16) Selon Anas, le Prophète a dit : “Quand l’un de vous est en prière, il est en communication privée avec son Seigneur”. Le Prophète a dit : “Prie la prière d’un mourant comme si tu Le voyais (Dieu), car si tu ne Le vois pas, Lui te voit”. (Ahmad, At-Tabarâni, Ibn Mâja, Al-Haythami qui l’authentifie) Préalables à remplir pour une prière recueillie Corriger son intention Allah a dit : {Les hypocrites cherchent à tromper Allah, mais Allâh retourne leur tromperie (contre eux-mêmes). Et lorsqu’ils se lèvent pour la Salat, ils se lèvent avec paresse et par ostentation envers les gens. A peine invoquent-ils Allah.} (4/142) Penser beaucoup à l’au-delà Allah a dit : {Certes, la Salat est une lourde obligation, sauf pour les humbles, qui ont la certitude de rencontrer leur Seigneur (après leur résurrection) et retourner à Lui seul.} (2/45-46) Imaginer que cette prière soit la dernière. Prophète a dit : “Prie la prière d’un mourant comme si tu Le voyais, car si tu ne Le vois pas, Lui te voit“. (Ahmad, At-Tabarâni, Ibn Mâja, Al-Haythami qui l’authentifie) Être prêt avant l’heure, et attendre la prière : “...attendre la salat et refaire les ablutions malgré les désagréments... ceci est le jihad...” Prendre conscience de la valeur de la prière. Il faut être convaincu que l’on a une occasion d’or pour demander à Allâh ce qui nous manque et l’implorer pour sa protection et sa miséricorde. Faire des prières surérogatoires. Chaque salat obligatoire est attachée à une ou plusieurs salat surérogatoires. Se débarrasser de tout ce qui pourrait gêner la concentration : 1. Se débarrasser de la faim 2. Se débarrasser de l’envie d’aller aux toilettes 3. Se débarrasser du sommeil 4. Renouveler ses ablutions 5. Écouter l’appel à la prière et répéter derrière 6. Prier dans un endroit calme et sans choses qui distraient (à la mosquée pour les prières obligatoires) 7. Méditer sur les versets, prendre son temps Ibn Qayyim a dit : “Il est totalement impossible d’atteindre le recueillement en même temps que l’empressement. Mais le recueillement ne s’atteint qu’avec le fait de prendre son temps, et plus on prend son temps, plus on aura de recueillement”. Connaître le sens et apprendre les commentaires du Coran. Allâh (عز وجل) a dit : {Telles sont les paraboles que Nous citons aux gens; cependant, seuls les savants les comprennent.} (Sourate 29/verset 43) Pour méditer sur les versets pendant la prière, il faut bien sûr comprendre ce que l’on récite. L’apprentissage de la langue arabe a donc une place très importante dans la concentration pendant la salat. Voir aussi “Exégèse du Coran par Ibn Kathîr”. La concentration dans la prière présente trois étapes : - L’attention que le serviteur porte à son cœur en le protégeant et le soignant des maladies des passions, des insufflations sataniques et autres pensées qui peuvent annuler la récompense de la prière ou la diminuer. - L’attention qu’il porte à Allah dont il sait qu’Il le Surveille. Il L’adorera ainsi comme s’il Le voyait. L’attention qu’il porte aux sens des paroles d’Allah, aux détails de leur signification et à la soumission à Allah par la prière, de façon à leur donner leur dû en termes de recueillement, de quiétude et autres. En complétant ces trois étapes, le fidèle aura alors parfaitement accompli sa prière, et l’attention qu’Allah lui portera sera proportionnelle à sa concentration. Lorsque le fidèle se met debout pour prier, toute son attention sera portée sur la souveraineté absolue d’Allah et Son immensité. Le fidèle ne s’orientera donc ni à droite, ni à gauche. Lorsqu’il prononce le Takbîr, toute son attention sera portée sur la grandeur d’Allah, Sa Majesté et Son immensité. Lorsqu’il prononce la formule d’ouverture de la prière, il accordera toute son attention à la glorification d’Allah, Son éloge et celle des lumières éclatantes de Son visage, à exempter Allah de tout ce qui ne Lui convient pas, et à Le louer pour Ses attributs et Sa perfection. Lorsqu’il Cherche la protection d’Allah contre Satan le maudit, son attention sera portée sur le fait qu’il vient chercher refuge auprès du soutien inébranlable d’Allah, de Son pouvoir, du secours qu’Il porte à Son serviteur, de la protection qu’Il lui accorde, et de sa défense contre son ennemi. Lorsqu’il récite les paroles d’Allah, son attention portera sur la connaissance d’Allah au travers de Ses paroles, comme s’il Le voyait et L’observait par le biais de Ses paroles, comme l’a affirmé un pieux prédécesseur : « Allah S’est manifesté à Ses serviteurs par le biais de Ses paroles. ». À ce sujet, les gens se divisent en plusieurs catégories, chacun percevant et ressentant les versets d’Allah d’une manière différente. Rassemblés par O T. PRIÈRE NAWAFIL. Comment répare-t-on les erreurs ? Dans notre dernière parution, nous avons traité de la question des réparations des erreurs portant sur les prières prescrites. Cette fois-ci, nous tournons notre regard sur les réparations des prières surérogatoires ou Nawâfila. Six cas. donnent lieu à une réparation différente selon que l’erreur est faite lors d’une prière obligatoire ou lors d’un NAAFILA. La récitation de la Fâtiha : Si on oublie la récitation de la Fâtiha dans une prière obligatoire, la rak'ah est nulle tant qu’on ne l’a pas rattrapée ; si c’est dans une NAAFILA, on répare en faisant deux prosternations avant le salut final. Une erreur dans les 5 cas (2 à 6) ci-après n’entraîne aucune réparation, si la prière est une NAAFILA, alors qu’elle entraîne une réparation si c’est une prière obligatoire. Donc, si au cours d’une prière surérogatoire ou NAAFILA, on oublie de réciter un verset ou une sourate (après la Fâtiha), et qu’on s’en souvient après, aucune réparation n’est due. En général, les Nawâfila sont dites dans la journée à voix basse et sont effectuées par série de deux et de 4 rak'ah, tandis que les Nawâfila de la soirée peuvent être dites à voix haute comme à voix basse. Mais si on récite à haute voix les Nawâfila dans la journée, aucune réparation n’est due. due et vice-versa, etc... Une exception cependant est faite lorsque les erreurs sont relatives aux prières de Chaf’i et Witr ; c-à-d. les trois prières surérogatoires qui concluent la nuit avant le sommeil. Comment réparer une erreur commise au cours de Chaf’i et Witr ? Il y a 4 cas : Le 1er cas sur la prière de Witr : doute sur le nombre de rak'ate ? On a déjà fait les 2 rak'ates de Chaf’i et on est en train d’accomplir la rak'ate de Witr. Au cours de cet acte, on est tout à coup saisi par le doute : en effet, l’on doute si on n’est pas en train de faire une 2ème rak'ate au lieu d’une seule (Witr). À ce niveau, deux possibilités s’offrent à nous : Primo : on termine ladite rak'ate et on met le salut final. La réparation qui s’y impose, c’est que l’on doit faire deux prosternations après ce salut final. ¨ba’ada salam¨ (afin d’annihiler le rajout – au cas où on aurait fait réellement une 2ème rak'ate). Secondo : on termine la rak'ate, avec Le salut final. L’on procède à deux prosternations, « ba’da salam ». Puis on refait une rak'ate (pour éliminer le doute et être sûr d’avoir fait une seule rak'ate pour witr). Le 2ème cas portant sur la prière du Witr : c’est la position de la tachahoud (tahiya). On est soit à la première ou à la troisième rak'ate mais on n’est plus sûr si c’est le tahiyya des deux premières rak'ates, ou celui du witr ? Ici, la solution, on met le salut final. Et on fait deux prosternations. « Ba’da salam ». Puis faire une rak'ate (en guise de witr). Dans ce cas, on considère qu’on était en position tahiya des deux premières rak'ate (donc c’est la thèse de la rak'ate « inférieure » qui joue), puis on ajoute la rak'ate du witr avant de faire deux prosternations après le salut final. 3ème cas : on est en position assise mais on concède un doute si on est : - à la 1ère rak'ate des deux premières rak'ates ? - ou la 2ème rak'ate ? ou s’il s’agit du witr ? La solution ici, c’est que l’on doit considérer qu’on est à la 1ère rak'ate des deux. Premières rak'ates puis on continue la prière. À la fin, on accomplit deux prosternations après le salut final, puis on termine la prière en accomplissant le witr. Le 4ème et dernier cas : on est à la position de la tahiyya du witr. On réalise soudain qu’on avait omis une prosternation lors de la prière des deux premières rak'ates. Que faire ? Réponse : Dans ce cas, on se lève pour effectuer une rak'ate pour compléter la rak'ate du witr et considérer ces 2 rak'ates comme celles du chaf'i, suivi du salut final. La réparation qui s’impose, c’est de faire deux prosternations après ce salut final. On terminera la prière en accomplissant une rak'ate en guise de witr. Réparations dans les autres rites. Les réparations décrites ci-dessus découlent de l’enseignement de l’Imam Mâlick, que Dieu soit satisfait de lui. Les autres écoles présentent quant à elles des nuances voire des différences. En effet : Chez Imam CHAAFI (qu’Allah l’agrée), toute erreur est réparée par Kabla Salam « deux prosternations avant le salut ». Chez Imam ABOU HANIFA (qu’Allah soit satisfait de lui), toute erreur est réparée par Ba’ada Salam « deux prosternations après le salam ». Imam AHMED IBN HANBAL (que Dieu l’agrée), quant à lui, imitait la réparation faite par le Prophète (Paix sur lui) dans les erreurs déjà expliquées et appliquait dans tous les autres cas d’erreurs : Ba’ada Salam. Les 10 cas de nullité de la prière : Certains actes annulent complètement la prière. Ce sont : 1. Rire au cours de la prière (exprès ou pas). 2. Réparer une erreur relative à un acte ou une parole ayant un caractère uniquement recommandé (ex. les arrêts recommandés dans la récitation de la fâtiha). 3. Manger ou boire au cours de la prière. 4. Ajouter quelque chose exprès au cours de la prière. 5. Trop parler au cours de la prière. 6. Souffler pour chasser ou enlever quelque chose. 7. Vomir. 8. Se souvenir d’une prière non faite parmi les 5 dernières. 9. Faire une prosternation ba’ada salam en même temps que l’imam alors qu’il nous reste 1 ou des rak'ates. 10. Oublier. Une prosternation : avant le salut final « Kabla Salam », au-delà de 5 minutes. Rattrapage des prières prescrites (non faites) - 1er cas. Vous n’avez pas fait une ou l’ensemble des 4 prières passées. Dans ce cas, avant d’effectuer la prière en cours, vous devez effectuer ces prières d’abord. Exemple : Il est l’heure de prier Maghrib alors que vous n’avez pas fait ni la prière de Midi, ni celle de l’après-midi. Vous devez faire dans l’ordre : - la prière de midi (Zohr) avec l’intention de la « payer », puis celle de l’après-midi (Asr) avec l’intention de la « payer », - puis celle de Maghrib avec l’intention de l’effectuer à son heure. 2ème cas. Vous devez 5 prières consécutives non faites : Dans ce cas, vous pouvez : - soit les payer d’un trait et dans l’ordre, - soit doubler chaque prière de la journée suivante au fur et à mesure qu’on les exécute : - 2 à midi, - 2 dans l’après-midi, - Etc... Dans ces cas, on effectue la prière « actuelle » et on rattrape par la 2ème. 3ème cas. Si une personne a eu des... périodes de prières non systématiques ou irrégulières, elle doit les effectuer par la suite. Si on ne maîtrise pas la période ou le nombre de prières, on doit considérer une période maximale et « payer » (de manière à écarter définitivement le doute). Durant les périodes de rattrapage, il est interdit d’effectuer des Nawâfila ou prières surérogatoires, même pendant le mois de Ramadan tant qu’on n’a pas tout payé, exception faite des prières de : - Fajr, Chaf-i et Witr, Tabaski et Aid El fitr, salutations de la mosquée (les 2 rak'ates qu’on fait lorsqu’on entre dans une mosquée, en guise de salutation à la mosquée). Par Arounan GUIGMA Source : SIRRADIOU SALIK, Tome 1, Page 128 Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014 Page 13 Faits et gestes VILLAGEOIS DE SAAB-TENGA L’association Rahma et Sharjah Charity Internationale volent au secours des foyers vulnérables. L’association Rahma et Sharjah Charity Internationale font vraiment du bien-être des populations leur cheval de bataille. Le 9 Janvier 2014, c’était autour du village de Saab-tenga de découvrir la générosité et le grand cœur de ces associations. Un partage de vivres aux villageois était au programme. Une vue des vivres. Les villageois... Les donateurs, qui ne sont autres que l’Association Rahma et Sharjah Charity, sont partis d’un constat : la saison des pluies de cette année n’a pas été bonne dans toutes les localités au Burkina Faso par manque de pluie. Les récoltes n’ont pas été à la hauteur des attentes. Même au plateau central, la rareté de la pluie a été constatée. Conséquence, la période de soudure se fait déjà sentir auprès de certains villageois. C’est pour cette raison que les donateurs ont effectué ce don en vivres afin de subvenir à leurs besoins un tant soit peu. Pour permettre à tout le monde de bénéficier de quoi soutenir son ménage, les donateurs ont procédé à un recensement des habitants vulnérables du village. Cette nouvelle manière de procéder vise à identifier les familles sensiblement... très heureuses... Vulnérables. Par ce travail rigoureux, cent soixante foyers ont été identifiés. Les vivres étaient essentiellement constitués de riz, d’huile, de pâtes alimentaires et de sucre. C’est ainsi que chaque ménage a pu bénéficier d’un sac de 25 kg de riz, d’un bidon d’huile d’un litre, de 5 kg de pâtes et d’un paquet de sucre. Le coût total de ce don est estimé à trois millions de nos francs. À l’issue de cette opération de distribution, les bénéficiaires, dans l’ensemble, ont exprimé leur reconnaissance à l’endroit des donateurs, notamment "Sharjah Charity Internationale et l’association Rahma pour la bienfaisance". Mais les donateurs ne comptent pas s’arrêter là. Ils projettent, par la grâce d’Allah, de poursuivre ce geste dans d’autres localités. Par Ablassé ZOUNGRANA. Lesquels se sont vu attribuer des tickets pour qu’ils puissent se rendre au lieu de partage afin d’être identifiés pour rentrer en possession de leur dû. Pour les dons... chacun transportant son don. Page 14 Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014 Entretien UN ENTREPRENEUR, UNE VISION, UNE FOI El Hadj Soumaïla Nana, “une école” pour les musulmans d’aujourd’hui et de demain El Hadj Soumaïla Nana, natif de Nédogo dans le Ganzourgou au début des années 1950, est l’invité de la rubrique ‘’Sagesse du mois’’ que la Rédaction du Vrai visage de l’Islam vous propose en exclusivité. L’homme est un septuagénaire bâti de roc, un opérateur économique, fondateur de la chaîne de superettes ‘’SONACOF’’, mais surtout un serviteur d’Allah. Il revient, dans les lignes qui suivent, sur son enfance, sur les évolutions de notre noble religion au Burkina ainsi que sur ses affaires. Cet entretien réalisé, par la grâce d’Allah et nous lui sommes reconnaissants, est d’une importance capitale pour les jeunes musulmans d’ici et d’ailleurs, d’aujourd’hui et de demain. Par Le vrai visage de l’islam (LVI): Salam aleykoum El Hadj. Parlez-nous de votre enfance. EL Hadj Soumaïla Nana (ESN) : Wa aley-koum Salam wa ramatoulâh wa baraka-touhou. Je remercie tout D’abord Allah le Miséricordieux de m’avoir donné la vie qui a été la mienne. Je lui rends grâce pour la santé qui m’anime et pour l’occasion qui m’est offerte de m’exprimer par le canal de votre journal. Je suis venu au monde dans la commune de Nédogo, située dans la province du Ganzourgou, au Burkina Faso. Mon père a été rappelé à Dieu quand je n’avais que trois ans. En ce moment, il était compliqué de vivre orphelin. Ce ne fut donc pas du tout gai. Mais grâce à Dieu, ma mère, qui était toujours de ce monde, a su me donner un minimum qui me permit de survivre. À l’âge de 13 ans, je débarquai à Ouagadougou chez mon beau-père, celui-là qui épousa selon la tradition, ma mère. Il était revendeur de petit mil au grand marché de Ouagadougou. Ses enfants ayant été conduits, cette même année, à l’école coranique, j’ai été par cette chance envoyé chez le maître coranique, Boukary Tap-soba. À cette époque, il était connu sous le pseudonyme de ‘’Dafin Mooré’’. J’y ai été durant dix longues années ponctuées d’études et de travaux d’intérêt. Avez-vous souvenance de quelques personnes avec lesquelles vous avez passé une partie ou toute votre adolescence ? Bien entendu. De ceux qui sont vivants, je me souviens de Mahamoudou Zagré des Alimentations EZAMA. Il fut de la même promotion que moi à l’école coranique. Nous sommes restés de très bons amis. Il y a aussi Sofienné Nana et Salif Nana qui sont agriculteurs au Ganzourgou. Bon nombre d’entre mes camarades d’enfance ne sont plus de ce monde. Êtes-vous né musulman ? Comme je vous le disais plutôt, j’ai vécu une enfance particulièrement compliquée. On ne s’occupait pas trop de moi. Ce n’est que plus tard, à mon arrivée à Ouagadougou et par la grâce d’Allah, à travers l’école coranique, que je ferai la connaissance de la religion. El Hadj Soumaila Nana. On raconte que l’école coranique de votre temps était bien plus compliquée. Je crois bien que c’est normal. En notre temps, l’école coranique n’était pas payante et les œuvres de bienfaisance à son endroit n’étaient pas aussi. importantes qu’actuellement. C’était donc bien plus difficile. Quand nous mendiions, par exemple, c’était moins pour de l’argent que pour nous alimenter. Nous affûtions nos plus belles voix pour réciter des versets coraniques devant les domiciles afin de gagner de quoi subsister. Nous cultivions aussi à chaque saison pour la vente et pour approvisionner notre grenier. Pour le voyage de notre maître coranique à la Mecque, nous fîmes le déplacement du Ghana où nous dûmes travailler quatre années dans des champs d’igname. L’islam dans les années soixante ; pouvez-vous partager avec nous les souvenirs que vous gardez de cette époque ? Je puis vous dire que l’islam prodiguait des valeurs qui furent fondamentales à son éclosion. Je veux parler du respect entre musulmans et pour les autres communautés. À cette époque, je crois bien, il y avait autant de musulmans que de chrétiens et il n’y avait à Ouagadougou qu’une dizaine de mosquées. De la période de mon école coranique, je crois me souvenir que le grand Imam de Ouagadougou se nommait Bagayan. Je ne me souviens plus de son prénom. Il était reconnu pour le fait qu’il égrenait son chapelet avec la main gauche. La Sunna n’est advenue qu’un peu plus tard, sinon nous ne connaissions que la communauté musulmane et la Tidjania. Cette dernière était essentiellement pratiquée par des Burkinabé issus du Nord (le Yatenga principalement). Les autres communautés affectionnaient beaucoup les musulmans pour les relations qu’ils entretenaient entre eux et pour l’élégance de la pratique islamique. Actuellement, il y a plus de musulmans que de chrétiens, plus de savants de la religion, mais la cohésion entre musulmans et avec les autres communautés semble derrière nous. De nos jours, les jeunes sont beaucoup plus attentifs à la richesse qu’aux valeurs morales. Pourquoi cela, selon vous ? À mon humble avis, c’est la marche du monde qui impose que les jeunes foulent au pied ces valeurs fondamentales. Excusez-moi de le dire si crûment, la bêtise l’emporte de nos jours sur... L’intelligence et l’argent l’emportent sur le bon sens. L’argent est, de plus en plus, au centre de tout. Sans argent, on n’a rien, sans argent, on n’est rien. Vous conviendrez avec moi qu’une société aussi fixée sur la finance n’érige que la frivolité, la corruption et la goinfrerie. Même un enfant de 4 ans ne bouge pas d’un pas sans argent. Cette situation est liée à la marche du monde mais aussi au délaissement de l’éducation familiale par une modernisation subtilement imposée par l’Occident. Les parents ne sont rien d’autres que des observateurs incapables de la ruine des valeurs. De toute évidence, il manque de la fermeté dans les rapports parents-enfants sans laquelle il ne peut y avoir des lendemains meilleurs pour les enfants. Il y en a qui s’en sortiront mais la plupart buteront sur l’échec. Quand on fait un enfant, il faut le dresser très tôt. Il ne faut pas le laisser suivre « le Blanc » et les tournures dégradantes de la modernité. Tout est une question de début. Si on rate le commencement, on a... Toujours du mal à redresser la barre. Sans une bonne éducation, après notre rappel à Dieu, ils souffriront immensément. Que savez-vous sur l’introduction de l’Islam au Burkina Faso ? Selon ce que nous avons appris, dès notre enfance, ce sont les voyageurs qui revenaient, entre autres, du Ghana, du Mali et de la Côte-d’Ivoire qui ont importé l’islam au Burkina Faso. Pour le reste, les relations sociales ont servi à l’élargissement des bases de notre religion. Quelle est la chose qui vous rassure le plus en Islam ? C’est tout simplement la foi en Dieu. La foi inébranlable au Tout-Puissant me rassure et conforte mon existence. De nos jours, les jeunes ne perçoivent plus le mariage de la même manière que les gens de votre génération. Qu’est-ce qui explique cela ? Il est un truisme que de l’affirmer. À notre époque, il n’était pas aisé de trouver une femme avec qui se marier. On pouvait être quatre. (04) ou plus sur une seule femme. Et pour sortir de la mêlée, il fallait faire preuve d’un bon comportement, au niveau social surtout. La jeune fille n’était pas seulement l’enfant de ses parents biologiques. Elle était l’enfant de ses oncles, tantes, grands-parents,…, qui font tous partie du collège qui doit approuver votre mariage avec la fille. Il fallait donc régulièrement rendre une visite de courtoisie à tout ce beau monde pour espérer l’emporter sur les autres prétendants. Une fois que le mariage a lieu, il est d’emblée considéré que vous faites partie de sa famille. Vous devez faire preuve de présence et d’action lors de tous les événements qui émailleront la famille. De nos jours, il y a beaucoup de filles. Les hommes, bien souvent, ne sont intéressés que par ce qu’elles ont d’intime et peuvent les délaisser à tout moment. Les rapports peuvent aussi être basés sur du factice. Par exemple, il nous est donné de voir des hommes qui empruntent des véhicules et autres artifices pour draguer et mettre. sous leurs escarcelles des filles. Une fois que l’union est faite, elles se rendent compte du subterfuge et cherchent la séparation. Pour mon premier mariage, nous étions six (06) sur le coup. J’étais le sixième mais j’ai fini par gagner. Ce ne fut pas un jeu d’enfants. C’était une femme dans tous les sens du terme qui méritait que plusieurs hommes se confrontent pour l’avoir. Pour la deuxième épouse, ce fut également compliqué. Au départ, nous étions cinq (05). Je dis tout ça pour que vous compreniez comment la femme, à cette époque, était respectée. Je n’ai fait souffrir une seule de mes épouses. Disons que je n’ai pas fait d’études classiques et pour certaines affaires commerciales que je menais, il fallait avoir près de moi une personne qui a fait des études et qui, de plus, était très proche, sinon mes secrets seraient à la portée de tous. C’est en ce moment que j’ai décidé de marier ma seconde épouse, une femme formidable et instruite, avec l’approbation de la première. Je vais vous faire une confidence : aucun De mes enfants n’a su qui d’entre les deux était sa mère biologique avant son entrée à l’école primaire. Preuve de la symbiose qui animait et anime toujours ma maisonnée. Combien d’épouses et combien d’enfants avez-vous ? J’ai exactement trois (03) épouses et quinze (15) enfants dont trois (03) filles et douze (12) garçons. Comment parvenez-vous à concilier affaires et vie familiale ? Disons que ma famille m’accompagne dans mes activités commerciales. Vous remarquerez que les grands enfants sont une vue de face de SONACOF avec moi dans mes activités. Ma seconde épouse aussi. Ceux que vous ne voyez pas sont toujours sur les bancs des études. C’est un choix personnel et je l’ai toujours demandé à Dieu. Qu’il fasse en sorte que ma famille se retrouve autour de ce dont il m’a gratifié. Il m’a exaucé en ce sens qu’il a permis à ce que mon premier fils soit au devant de tout. Il y a encore plus merveilleux : le fait que ce fils connaisse Dieu. Toute chose qui anoblit sa vie sur terre, ainsi que celle de ses frères. et sœurs. J’ai toujours pensé que pour la pérennité de mes affaires, il fallait que ma famille soit au parfum de ces arcanes. Parlez-nous de vos débuts dans les affaires. Quel a été le secret de votre réussite ? Disons qu’au tout début, j’ai démarré par une petite table de vente de bonbons et de tabac. J’étais revenu fraîchement de la Côte d’Ivoire d’où j’avais ramené un peu d’argent. Une partie de cette somme me permit d’acquérir un vélo. Le reste, un peu plus de 15 mille francs CFA, servira à cette activité commerciale. C’est chez un commerçant habitant à Tanghin et exerçant à Rood-Woko, du nom de Sinaré Soumaila, que j’achetais de la marchandise pour la revente. Aussi, un frère aîné, qui faisait la navette entre Pouytenga et Ouagadougou pour le commerce de l’huile, me ramenait du savon en poudre que je revendais. Petit à petit, mes affaires se sont confortées et j’ai sollicité un prêt de cinq millions. auprès de la Banque Nationale de Développement (BND). Très malheureusement, au moment où j’ai rassemblé presque cette somme pour aller reverser à la banque, j’ai été victime d’un cambriolage. Il m’a donc fallu retravailler difficilement pour rembourser le prêt et faire prospérer mes affaires. Grâce à Dieu, tout s’est bien déroulé. Le résultat est devant vous. Disons qu’il n’y a pas un grand secret dans la réussite. Il y a tout d’abord la volonté de Dieu et ensuite il y a la volonté qu’on y met. J’ai été éduqué dans de dures conditions et de cette même manière je mets tous mes efforts dans tout ce que j’entreprends par la grâce de Dieu. Quand j’étais en Côte d’Ivoire, j’ai eu la chance d’apprendre quelques rudiments du commerce. Et j’ai appris à travailler certains jours (les vendredis et samedis) 24 heures sur 24. Vous remarquerez aussi que mes enfants travaillent sans un jour de repos dans la semaine. Je suis convaincu que le travail ne tue pas. Ayant travaillé dans de dures conditions (dans des plantations en Côte d’Ivoire), je suis mieux placé pour vous dire que le travail ne tue pas et qu’il est la seule voie du succès. De nos jours, quelques problèmes d’ordre politique assaillent nos populations. Quelles invocations formulez-vous ? Je vous remercie pour cette question. Je ne suis pas un adepte de la politique, mais comme tous, je sais lire les situations quand elles se présentent sous des formes désastreuses. Je prie donc pour nos hommes politiques pour qu’ils s’entendent au mieux et pour le bien de notre pays. Qu’Allah protège notre pays et que tous les fils du pays s’entendent. Des bénédictions pour les musulmans ? Qu’Allah leur montre la juste voie, qu’ils parlent d’une même voix ; qu’Allah les unisse afin qu’ils s’acceptent dans la vérité d’Allah ! Amîn. Page 16 Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014 bibo:issue 12 bibo:numPages 16 -- o:id 10599 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/10599 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2204 o:media/o:id 10619 19558 19559 19560 19561 19562 19563 19564 19565 19566 19567 19568 19569 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/c3d72a89f27e0f6633ab9097d7156d6c37cc2ba2.pdf https://islam.zmo.de/files/original/a3494e8e7f8531a6316d60e8dd377bad6a438d53.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/c54ebb7c35fa6f3bc8c5b8c560f87d7d97a16364.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/99c2c012bb5d9643951130da73514c1d8a51486c.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/0297d7cb354a5db13eff599e337b80e6f6eb6c56.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/dc450a6d28f548ea5ff328c7c1f303adcb798f96.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/9c67ff64fba5545891ae2f3746cddde69383f8a7.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/c5fc2a28291484af3de4e02f0a2515c39771d3dc.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/a51762f3f5ad9981c551b290564e4bfd8b2d72d5.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/67a7c20a55dd831f137e5986acb136fe6e0809df.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/07694d69f403e1e55a69d6fb7c41d683ed837619.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/dd3f8a3c381356c17a1507732e035e0776220ea5.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/e0b8b63c26bd4d0e7022a52a03f34fa3d0c59e2a.jp2 dcterms:title Le vrai visage de l'islam #9 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/632 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/740 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/55 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/697 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/60 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/707 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/725 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/28 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/569 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/125 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/124 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/81 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/84 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/85 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/87 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2204 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2013-11-05 dcterms:identifier iwac-issue-0000183 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Mensuel islamique d'information dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/304 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/309 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/541 bibo:content Le vrai visage de l'islam Si Dieu avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 Mensuel d’information islamique - N° 009 du 05 novembre au 05 décembre 2013. 300 F CFA LES RAPPORTS SOCIAUX Sois bon envers ton voisin, tu seras un (parfait) croyant... MOSQUÉE D'EL HADJI CISSE MOUSSA Quatre jeunes embrassent l’islam L’Union des Musulmans et son impact pour repousser les troubles. LA MAIRIE ET SON PROJET DES HOMOSEXUELS ET DES TRAVAILLEUSES DU SEXE Ce qui devait arriver arriva. NOTRE RESPONSABILITÉ AUJOURD’HUI Un retour à la source Quarante bonnes raisons de prier sur le prophète Éditorial Sommaire NOTRE RESPONSABILITÉ AUJOURD’HUI * L’Union des Musulmans et son impact pour repousser les troubles * Le travail de la Femme en islam et ses conditions * L’AMOUR EXCESSIF DES BIENS MATÉRIELS Un danger pour la spiritualité * LES RAPPORTS SOCIAUX Sois bon envers ton voisin, tu seras un (parfait) croyant... * MOSQUÉE D’EL HADJI CISSE MOUSSA Quatre jeunes embrassent l’islam LA MAIRIE ET SON PROJET DES HOMOSEXUELS ET DES TRAVAILLEUSES DU SEXE Ce qui devait arriver, arriva NOTRE RESPONSABILITE AUJOURD’HUI Un retour à la source Quarante bonnes raisons de prier sur le prophète TABASKI El Hadji Cissé Moussa et ses collaborateurs volent au secours des populations Un retour à la source L’histoire se répète et met régulièrement en scène les mêmes événements, mais à une échelle généralement plus vaste. Vraisemblablement, les hommes traversent une crise existentielle. RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10 - 01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Tiendrebéogo Ousmane Équipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane, Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba, Zoungrana Ablassé, Nébié Zakaria, Guigma Arounan, Nana Moumouni Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60 tentielle. Le monde est divisé sur le plan politique et se déchire dans des conflits d’intérêts économiques. Les guerres, au nom des religions, sèment la désolation et le malheur dans les familles à l’image de la Centrafrique, du Nigeria, de la Somalie, de l’Égypte… Les politiques avec leurs moyens les plus expressifs prennent des orientations de plus en plus égoïstes. Les conditions de vie de la majorité des humains restent misérables. Avec un monde empreint de plus en plus de matérialisme, la fin de ce calvaire n’est pas pour demain. Ce n’est pas du tout étonnant. Plus que jamais, les intérêts égoïstes passent avant ceux de la collectivité. Le « moi » prime sur le « nous ». La règle, malsaine, « chacun pour soi, Dieu pour tous » est plus que jamais mise en pratique. Ce qui étonne et interpelle, c’est le fait que même les musulmans ne font pas exception à cette règle. Cela C'est même inquiétant. La solidarité religieuse, elle-même, bat de l’aile. Ce qui est la preuve que la religion est loin de dicter le quotidien des uns et des autres. Les musulmans aujourd’hui sont véritablement en quête de repères. Pour ne pas dire qu’ils doivent se ressourcer dans les trésors qu’il a plu au Tout-Puissant de leur léguer par l’intermédiaire de son bien-aimé prophète : le Coran et la tradition du prophète. Ces deux sources contiennent tout ce qu’il faut à l’humain pour se rappeler Dieu, le craindre, mais aussi pour se rappeler ses semblables. Se rappeler qu’il a, dans son éphémère passage dans cette vie, l’impérieuse obligation de leur apporter tout ce qui est à sa disposition pour redonner le sourire et la joie de vivre à ses semblables. Défendre des valeurs universelles telles que l’honneur, la dignité, la vie, l’équité, le droit à l’alimentation, à un mieux-être, sans tenir compte de race, de civilisation ou de religion, est et demeure l’affaire du musulman. Se libérer des systèmes qui Exaltant l’individualisme et le cultivant, qui promeut les ségrégations dans toutes leurs facettes et les entretient, est aussi l’un des combats que tout musulman et musulmane doit gagner. Parce que « Vous êtes la meilleure des communautés qu’on ait fait surgir parmi les humains. Vous ordonnez le convenable et vous interdisez le blâmable », a dit le Coran, sourate ... Cette parole divine, loin de jeter des lauriers, est un appel à l’action. C’est une responsabilisation. Un appel à apporter aux autres ce qu’ils n’ont pas : la lumière venue d’Allah. Nous devons la vivre - cette lumière - et la faire profiter à l’humanité toute entière. Notre foi, aujourd’hui plus qu’hier, nous interpelle. C’est par la foi et seulement par elle que nous apporterons de la valeur à un monde sans repère, un monde sous le diktat de l’esprit de l’homme païen. Une fois agissante, ce n’est ni plus ni moins notre responsabilité aujourd’hui. « Le vrai visage de l’Islam » est plus que jamais engagé à vos côtés pour que nous puissions. Tous vivre un Islam sans haine, ni violence. Le véritable Islam. Celui de la piété, de la justesse. Mais aussi celui de la solidarité, de l’amour de l’autre. AROUNAN GUIGMA Pour vos critiques et suggestions, veuillez contacter RACHID-PRODUCTION sous l’adresse : rachidproduction@yahoo.com, guigma.haroun@yahoo.fr, 01 BP 2481 Ouaga 01, Cél. : 76 93 60 93 - 79 91 05 66 Page 2 Le vrai visage de l’islam - N°009 du 05 novembre au 05 décembre 2013 Société L’Union des Musulmans et son impact pour renforcer les troubles. Louange à Allah, le Seigneur des mondes ; Que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur notre Prophète Muhammad, ainsi que sur sa famille et l’ensemble de ses compagnons. Comme vous venez de l’entendre, le thème de cette conférence est sur la manière d’arriver à l’union des musulmans et l’impact de cela pour refouler les fitan et résister aux troubles. Il ne fait aucun doute que les fitan ont secoué la première des créatures, elles ont touché Adam - que la paix soit sur lui - ainsi que son... Épouse, elles ont touché les enfants d’Adam et elles ne cesseront de le faire et de se multiplier vers la fin des temps : Allah - Louange à Lui, Le Très Haut - dit : Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux « Alif, Lâm, Mîm. * Est-ce que les gens pensent qu’on les laissera dire : « Nous croyons ! » sans les éprouver ? * Certes, Nous avons éprouvé ceux qui ont vécu avant eux ; [Ainsi] Allah connaît ceux qui disent la vérité et ceux qui mentent. » [S29. vl/3]. En effet, les fitan se manifestent comme vous venez de l’entendre (pendant la prière) dans la récitation de T imam - qu’Allah lui donne la réussite : « Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, * qui disent, quand un malheur les atteint : « Certes nous sommes à Allah, et c'est à Lui que nous retournerons. * Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde ; et ceux-là sont les bien guidés. » [S02 .155/157]. Allah fait courir les fitan, afin que le croyant véridique dans sa Foi se démarque, celui qui est ferme sur sa religion, celui qui patiente face au mal provenant de l’hypocrite menteur qui s’écarte de sa religion dès l’arrivée des fitan, qui ne patiente pas et qui ne se montre pas ferme : « Il en est parmi les gens qui adorent Allah marginalement. S'il leur arrive un bien, ils s'en tranquillisent, et s'il leur arrive une épreuve, ils détournent leur visage, perdant ainsi (le bien) de l'ici-bas et de l'au-delà. Telle est la perte évidente ! » [S22 .vil]. L’hypocrite ne connaît pas la stabilité à l’apparition des fitan, parce qu’il n’a pas la Foi dans son cœur qui va le rendre ferme, il prétend l’Islam uniquement pour ses intérêts mondains. Dès que les fitan se manifestent, son cas est dévoilé et son secret est découvert. C’est de par la sagesse d’Allah que descendent les fitan pour que l’on puisse faire la distinction entre celui-là et celui-ci, pour que les gens ne puissent pas se montrer sous. Une seule apparence, au point de ne plus faire la distinction entre le croyant sincère et l’hypocrite menteur. Ceci est la Sounna d’Allah - Louange à Lui, Le Très Haut - dans Sa création. Les fitan viennent, se renouvellent et lorsqu’elles font leur apparition, les gens de la Foi et de la vérité demeurent fermes jusqu’à ce qu’elles passent et parvienne à eux le secours d’Allah, jusqu’à ce soit dévoilé l’hypocrite et le menteur qui convoitent des intérêts mondains. L’hypocrite délaisse aussitôt sa religion qu’il laissait apparaître, dès que ces intérêts mondains disparaissent (s’éloignent de lui). Ceci est la sagesse d’Allah - Exalté Soit-Il : « Est-ce que les gens pensent qu'on les laissera dire : « Nous croyons ! » sans les éprouver ? » [S29.v2]. Les fitan se perpétueront et se multiplieront vers la fin des temps, comme l’a révélé le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) : « Hâtez-vous d'accomplir des bonnes œuvres. L’union des musulmans est indispensable pour notre communauté, car il y aura des... troubles aussi noirs qu'une nuit très sombre, où l'homme se réveillera croyant et se retrouvera le soir mécréant, et le soir il est croyant et se réveillera mécréant ; il fera un troc de sa religion contre les biens du bas monde. Les fitan deviendront nombreuses et vers la fin des temps, elles seront aussi noires qu’une nuit très sombre. Toutefois, les causes permettant le salut face aux fitan sont le Livre d’Allah - Louange à Lui, Le Très Haut - et la Sounna de Son Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui), l’union des musulmans sous l’autorité de leurs dirigeants et de leur gouverneur et le rattachement au groupe des musulmans. Parmi les plus grands moyens conduisant à la protection contre les fitan - avec la permission d’Allah - c’est le rattachement au groupe des musulmans et à l’imam (Ndt : celui qui détient le pouvoir) des musulmans, c’est pour cela que lorsqu’Abou Hudhayfa Ibn Al-Yémen (qu’Allah soit satisfait de lui) questionna le Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah sur lui) Au sujet des fitan, il (paix et bénédictions d’Allah sur lui) l’informa du flot des fitan (qui se succéderaient), qu’après le bien (l’Islam), viendrait le mal qui sera suivi du bien qui sera suivi du mal. À la fin du hadith, il (paix et bénédictions d’Allah sur lui) dit : « Des prédicateurs aux portes de l'Enfer. Ceux qui répondent à leur appel vers l'Enfer, ils y jetteront. » Abou Hudhayfa dit : « Que m’ordonnes-tu si je vis jusqu’à vivre cela ? » Il (paix et bénédictions d’Allah sur lui) dit : « Tu t'attaches au Groupe des musulmans et à leur imam. » Il (paix et bénédictions d’Allah sur lui) dit : « Isole-toi de tous ces groupes et ce même si tu mords la racine d'un arbre jusqu'à ce que te vienne la mort alors que tu es dans cet état. » [Rapporté par Al-Boukhari n°3606 et Mouslim n°1847]. Cela montre que le rattachement au groupe des musulmans fait partie des causes qui préviennent des fitan - avec la permission d’Allah (Louange à Lui, Le Très Haut). C’est pour cela qu’Il (Allah) a dit : « Et... » Cramponnez-vous tous ensemble au « Habl » (câble) d'Allah et ne soyez pas divisés; et rappelez-vous le bienfait d'Allah sur vous : lorsque vous étiez ennemis, c'est Lui qui réconcilia vos cœurs. Puis, par Son bienfait, vous êtes devenus frères. Et alors que vous étiez au bord d'un abîme de Feu, c'est Lui qui vous en a sauvés. Ainsi Allah vous montre Ses signes afin que vous soyez bien guidés. * Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable, et interdit le blâmable. Car ce seront eux qui réussiront. * Et ne soyez pas comme ceux qui se sont divisés et se sont mis à disputer, après que les preuves leur furent venues, et ceux-là auront un énorme châtiment. » [S03.V103/105]. Allah - Glorifié Soit-Il - a ordonné de se cramponner à Son « Habl » (câble) qui est le Coran et la Sounna prophétique : « Et cramponnez-vous tous ensemble au « Habl » (câble) d'Allah et ne soyez pas divisés », car la division est un châtiment et l’union est miséricorde. Il (Allah) leur rappelle ensuite l’état dans lequel ils étaient pendant la période de l’ignorance (la jahiliya), avant l’envoi du Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui). En effet, ils vivaient dans l’ignorance, ils étaient divisés, c’étaient des ennemis et des adversaires, ils s’entretuaient, ils se volaient les uns les autres, ils dépouillaient les biens des uns et des autres : voilà ce qu’était leur quotidien pendant la période de l’ignorance. Ils vivaient dans le chaos parce qu’ils n’avaient pas de chef (à leur tête) pour les rassembler, ni de groupe pour les réunir, ils étaient dispersés. Chaque tribu jugeait avec ses propres lois, le plus fort exploitait le plus faible sans que ce dernier ne puisse trouver un quelconque soutien, car il n’y avait pas d’imam ni de gouverneur (à leur tête) chez qui il irait se plaindre. Chaque clan s’attaquait à l’autre, même au sein d’une même tribu, les enfants de l’oncle se faisaient la guerre. Voilà à quoi ressemblait leur société et leur quotidien durant la période de l’ignorance. Ils étaient sur une fausse croyance, ils adoraient les statuettes, les arbres, les tombeaux, les saints, les anges, les prophètes, ils adoraient en dehors d’Allah ce en quoi Il n’a fait descendre aucune preuve. Leur croyance, c’était le polythéisme (Shirk), leur économie, c’était l’anarchie. Ils étaient injustes les uns envers les autres, ils n’avaient pas de ressources financières (pour vivre), leur subsistance était le fruit de leurs incursions qu’ils menaient les uns contre les autres et sur la jalousie que chaque clan nourrissait l’un envers l’autre. En société, ils étaient dispersés, divisés, c’étaient des ennemis et des adversaires. Quant à leur nourriture et leurs boissons, ils se nourrissaient de la bête morte et de sang, ils buvaient les boissons enivrantes (vins), ils pratiquaient l’usure en multipliant démesurément leur capital ; voilà ce qu’était leur situation économique. Ils n’avaient aucune attache pour les réunir, mais lorsqu’Allah envoya Son Prophète Muhammad (paix et bénédictions d’Allah sur lui) et les appela. à l’Islam, à l’abandon du polythéisme (Shirk), à unifier Allah - Exalté Soit-Il - dans l’adoration. Alors certains d’entre eux ont répondu (à l’appel), c’est ainsi que l’union s’établit et qu’il se forma un groupe. Ils se sont regroupés sous l’autorité d’un seul chef, sous l’autorité du Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui) et c’est ainsi qu’Allah paracheva son bienfait sur eux : « et rappelez-vous le bienfait d'Allah sur vous : lorsque vous étiez ennemis, c'est Lui qui réconcilia vos cœurs » [S03.vl03]. Il (paix et bénédictions d’Allah sur lui) les a sortis de l’anarchie, de l’ignorance et du paganisme, pour les faire entrer dans l’Islam avec tout ce que cela renferme comme immense bien. Allah leur a donc rappelé cela, Il (Allah) les a mis en garde contre la désunion et le retour à la discorde qui fait partie de l’ignorance. Il (Allah) leur a commandé de préserver leur unité, leur pays et leur groupe. L’union est donc un bien, tant qu’elle est basée sur la vérité et qu’elle est basée sur la... Religion correcte, cela est effectivement un bien. La division est un châtiment, Allah leur a également rappelé cela et les a mis en garde contre. Dans d’autres versets, Allah - Louange à Lui, Le Très Haut - a montré par quel moyen s’obtient la sécurité après la peur et par quel moyen s’obtient l’apaisement. Il - Louange à Lui, Le Très Haut - dit : « Allah soutient, certes, ceux qui soutiennent (Sa Religion). Allah est assurément Fort et Puissant, » [S22 v.40] ; « ceux qui, si Nous leur donnons la puissance sur terre, accomplissent la Salât, acquittent la Zakât, ordonnent le convenable et interdisent le blâmable. Cependant, l'issue finale de toute chose appartient à Allah. » [S22 v.41] ; « Allah a promis à ceux d'entre vous qui ont cru et fait les bonnes œuvres qu'Il leur donnerait la succession sur terre comme Il l'a donnée à ceux qui les ont précédés. Il donnerait force et suprématie à leur religion qu'Il a agréée pour eux. Il leur changerait leur ancienne peur en sécurité. Ils M'adorent et ne M'associent. rien. » [S24 v.55]. C’est cela qui les a rassemblés, c’est l’adoration d’Allah Seul et le délaissement du polythéisme, c’est la parole : « il n'y a pas de divinité en dehors d'Allah » qui les a rassemblés. Dans un autre verset, Allah dit à Son Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) : « Il a uni leurs cœurs (par la foi). Aurais-tu dépensé tout ce qui est sur terre, tu n'aurais pu unir leurs cœurs ; mais c'est Allah qui les a unis, car Il est Puissant et Sage. » [S08 v.63]. En effet, c’est Lui (Allah) qui a uni leurs cœurs par le Tawhid, par la parole de l’unicité rassemblant l’unicité d’Allah dans la Seigneurie et l’adoration, alors qu’auparavant ils adoraient les statuettes, les arbres... alors qu’ils étaient divisés dans leurs adorations. Ensuite, ils se sont mis à adorer Allah - Glorifié Soit-Il, Celui qui les a créés et qui pourvoit à leur subsistance. Allah - Exalté Soit-Il - les a donc rassemblés par le Tawhid et par le fait d’unifier Allah dans l’adoration et l’abandon du paganisme (Shirk). Innovations et des nouveautés (dans la religion). C’est pour cela que le Messager (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a exhorté (les gens) à ce qu’ils fassent perdurer ce bienfait en disant : « Certes, Allah agrée pour vous trois choses : que vous L'adoriez sans rien Lui associer, que vous vous attachiez tous ensemble au Habl (câble) d'Allah sans vous diviser et que vous conseilliez celui qu'Allah a rendu responsable sur vous. » Source : Sheikh Salih Al-Fawzan Ibn Abdillah Al-Fawzan (Qu’Allah le préserve) Le vrai visage de l’islam - N°009 du 05 novembre au 05 décembre 2013 Page 3 On peut se tromper. L'AMOUR EXCESSIF DES BIENS MATÉRIELS Un danger pour la spiritualité. L'argent permet d’avoir facilement accès au matériel. Dans nos sociétés, des constats ont déjà été faits sur les dégâts occasionnés par le matérialisme. D’après des sources fiables, s’absorber dans des projets matérialistes peut rendre malade - psychiquement, affectivement et même physiquement. Les difficultés liées à notre existence. On fait que l’individu a placé la barre plus haute. Quoi qu’on dise, l’argent de nos jours détermine et dicte bon nombre de choses, pour ne pas dire la quasi-totalité. Quand nous observons au niveau du centre hospitalier Yalgado Ouédraogo, on voit à quel point l’argent peut « décider » la vie de l’homme ou sa mort. Combien de parents ont assisté impuissamment à la mort de leurs patients par manque de moyens financiers. On comprend parfois pourquoi certains individus sont obsédés par cette quête sans merci de l’argent, au point de s’adonner à des scènes obscènes et odieuses. En fin de compte, tous les moyens sont bons pour être riche, pensent-ils. Les braquages, le vol, le crime de sang, bref, la fin doit justifier les moyens. C’est l’argent qui dirige le monde. Quoi que l’on dise, il reste le baron dans la gestion des affaires. Et si l’on va aller plus loin, l’amour de l’argent peut être nuisible à la spiritualité : guerres, crises économiques, troubles sociopolitiques, question de la religion, etc. C’est encore le fameux argent qui est au centre. Il reste que c’est la seule chose incontournable que le XXIe siècle n’ait jamais connue. Et notre prophète Mohammed (Paix et salut sur lui) l’avait déjà dit : « Chaque époque a son épreuve, et l'épreuve de cette époque est l'argent ». La revue Psychology Today a observé que : « la façon dont un couple règle ses querelles d’argent et ses déboires pécuniaires peut laisser augurer la réussite ou l’échec de la relation à long terme ». Il est évident que les conjoints qui accordent trop d’importance à l’argent et aux choses matérielles mettent leur mariage en grand péril. En clair, les querelles d’argent seraient une constante dans la majorité des cas qui conduisent au divorce. Cela dit, nos parents en Afrique, qui ont vingt ans de mariage et même plus, ont su dépasser la problématique de l’argent dans leur vie de couple. Nous n’écartons pas son importance dans leur vie de couple, mais ils n’étaient guère influencés par sa précarité. L’argent n’était guère le début et La fin de toutes choses. Bien sûr, à chaque époque, ses spécificités. C’est totalement le contraire aujourd’hui, à quelques exceptions près. Les couples sont accrochés à l’argent et aux accessoires qui procurent le confort. Ainsi, les esprits sont façonnés si bien que la qualité de leur union peut en prendre un coup. Et bien des fois, des couples se sont disloqués par suite des querelles liées aux biens matériels. Bien des couples ont sacrifié leur vie de couple sur l’autel du matérialisme. La plupart des gens désirent une famille heureuse, une bonne santé, un emploi intéressant et assez d’argent pour vivre confortablement. Avoir ces éléments participe de l’équilibre de l’homme, mais l’obsession de l’argent peut parfois perturber cet équilibre. Combien sont prêts à sacrifier le superflu pour des valeurs plus élevées ? « Je sais que je n'ai pas besoin de ces choses, a admis une jeune femme, mais c'est très difficile de s'en passer ! ». L’Islam prohibe l’amour excessif de l’argent. Initiative Gestion d’un projet associatif, organisation et fonctionnement des instances, rôle et responsabilités des acteurs, communication interne et externe, recherche de partenaires, problèmes généraux et contraintes ont été au cœur de la Journée de formation. L'Association pour la Promotion de l’Entraide Communautaire (APEC) est une organisation ayant pour but de promouvoir la solidarité et les œuvres humanitaires en faveur des couches sociales défavorisées. Elle est le fruit d’une longue réflexion menée par ses fondateurs durant plusieurs années sur la multiplication fulgurante des personnes en situation difficile et sur la façon pratique d’accompagner les populations à la base à se prendre en charge. Reconnue officiellement en février 2012, l’APEC a le mérite de regrouper une pléiade de jeunes venus de différents horizons socio-professionnels pour concrétiser l’enjeu pour l’éducation aux valeurs de solidarité et d’entraide sociale. Dans son plan d’action 2012-2015, les responsables de l’APEC se sont fixé comme orientations stratégiques de : - Renforcer les capacités de l’APEC ; - Mener des actions de promotion de l’APEC ; - Assurer la recherche, le suivi et le renforcement des relations de partenariat ; - Renforcer les capacités des populations vulnérables en matière de droit, santé et création de revenu ; - Améliorer les conditions de vie et d’existence des populations à travers les actions de solidarité ; - Mise en œuvre de projets sociaux de grande portée ; - Promouvoir la décentralisation et le développement local. Dans le cadre de ses activités, l'APEC offre des services de formation pour le renforcement de capacités des associations sœurs. Elle met à la disposition du public des formations sur des thèmes pratiques et opérationnels en matière de maîtrise et de gestion associative. Selon son Président M. SANA Seydou, « Les enjeux liés à l'engagement communautaire exigent que les organisations soient dotées d'outils et d'approches. » pouvant faciliter leur intervention sur le terrain de l'action ». Soucieuse d’accompagner les associations partenaires dans la bonne gouvernance associative, l’APEC a organisé le dimanche 29 septembre dernier au Centre Municipal Polyvalent des Jeunes de Ouagadougou (CMPJO), une journée de formation sur la Gestion administrative et financière des associations au profit de responsables et leaders d’associations. Selon les responsables de l’APEC, cette formation a permis d’entretenir les participants sur la gestion du projet associatif, l’organisation et le fonctionnement des instances, mais aussi de passer en revue le rôle et les responsabilités des acteurs, la communication interne et externe, la recherche de partenaires et enfin de faire un tour d’horizon sur les problèmes généraux et les contraintes que rencontrent les associations avant de proposer des solutions. Plus de trente (30) responsables en provenance de huit (8) associations ont pris part à cette journée de formation qui a été fort bien appréciée. par les participants. La formation a été sanctionnée par la remise d’attestations aux différents participants. Les responsables de l’APEC promettent de continuer dans cette logique d’accompagnement des autres associations car, disent-ils, plusieurs associations rencontrent des difficultés à être efficaces sur le terrain par méconnaissance de leurs prérogatives. C’est pourquoi l’APEC a conçu un programme de formation qui renferme des thèmes que vous pouvez consulter sur son site www.on-gapecbf-e.monsite.com dans le menu formation et développement organisationnel. Les responsables de l’APEC peuvent être joints sur ongapec.bfl2@yahoo.fr. R. G Page 4 Le vrai visage de l’islam - N°009 du 05 novembre au 05 décembre 2013 La Musulmane Le travail de la Femme en islam et ses conditions La femme en Islam a des droits équivalents à ses devoirs. Parmi ses devoirs, il y a le fait que la femme musulmane est responsable de son foyer, de l’éducation de ses enfants, en passant par l’entretien ménager, la cuisine et bien sûr. sa science religieuse. Si les occidentaux pensent que c’est réducteur vis-à-vis de la femme, le fait de l’avoir obligée à sortir pour travailler tout en gardant les mêmes responsabilités à la maison n’est pas plus valorisant. Malheureusement, l’influence de la femme libérée et indépendante à l’image de l’Occident a eu un impact négatif sur la musulmane moderne. Il va de soi que la femme décrite dans les magazines est surtout sujette à de grosses dépressions nerveuses liées à la pression qu’elle subit au quotidien. Et ceci ne rentre pas dans la nature de la femme ni le but de sa vie. Ceci n’est qu’un leurre pour mieux exploiter la femme. Aveuglée par ses passions, elle a abandonné son foyer, mis ses enfants en crèche dès le plus jeune âge, pour travailler, et elle vous répondra qu’il faut travailler car c’est la crise, qu’elle n’a pas le choix. Le féminisme mal placé fait aussi office d’argument pour sortir et travailler. Alors faisons un tour sur les droits de la femme en islam concernant son travail. Et aussi La responsabilité de l’époux si celle-ci est mariée. L’Islam, le libérateur de la femme croyante. L’Islam permet à la femme de posséder son argent et de travailler. Notre noble religion n’a pas attendu le 20ème siècle pour donner ce droit aux femmes. La mère des croyants Khadija qu’Allah l’agrée était elle-même commerçante et le Messager (paix et bénédictions sur lui) travaillait pour elle. On a aussi vu Aïcha qu’Allah l’agrée soigner les blessés au temps de la bataille de Badr. Donc elle participait activement à la vie sociale. Mais aujourd’hui, beaucoup de musulmanes connaissent ce droit et le revendiquent, mais en oublient les conditions. Il est vrai que si elles peuvent sortir de chez elles pour des raisons valables, elles doivent savoir que leur priorité reste leur foyer. Allah nous dit : « Restez dans vos foyers, et ne vous exhibez pas à la manière des femmes avant l'islam » [Sourate Les Coalisées - Verset 33]. Mais si elles travaillent à l’extérieur, elles ne devront pas délaisser leurs devoirs de la maison pour autant. Cela ajoutera une tâche de plus dans sa journée, concilier les tâches ménagères, l’éducation des enfants et la sienne, ça peut être possible mais très difficile. Le Prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Chacun d'entre vous est un berger et chacun de vous est responsable de son troupeau. Le Chef de la Communauté musulmane est un berger et il lui sera demandé compte de son troupeau ; l'homme est le berger des siens et il est responsable de son troupeau, la femme est une bergère dans la demeure de son mari et elle sera responsable de son troupeau ; le serviteur est un berger quant au bien de son maître et il est responsable de son troupeau. » Sahih Al-Bukhari 11-11. Allah dit : « Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l'absence de leurs époux, avec la protection d'Allah. » [Sourate Les Femmes, verset 34]. Si la femme sort, elle devra respecter la tenue légiférée, et l’enlever pour le travail n’est pas une excuse. Au contraire, elle sera jugée. Pour avoir abandonné son obligation, son travail lui sera rendu illicite pour l’abandon de sa tenue (hidjab). « Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît, et qu'elles rabattent leur voile sur leurs poitrines; et qu'elles ne montrent leurs atours qu'à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu'elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu'elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l'on sache ce qu'elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous devant Allah, O croyants, afin que vous récoltiez le succès. » [Sourate la lumière - 31] Ensuite, son travail ne doit pas L’associer directement avec des hommes, car elle est une tentation pour l’homme et ne sera pas à l’abri si elle s’expose à un tel danger. Voyons en Occident le nombre de divorces liés à l’adultère au travail, c’est loin d’être une légende ! Allah dit : « Et n'approchez pas la fornication. En vérité, c'est une turpitude et quel mauvais chemin ! » [Sourate Le Voyage Nocturne - Verset 32]. Le prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Un homme ne s'isole certes pas avec une femme sans que le diable ne soit, avec eux, une tierce personne. » [Rapporté par At-Tirmidhi]. Le prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Je n'ai laissé après moi une tentation pire pour les hommes que les femmes » [Rapporté par Boukhari et Mouslim]. Mais si s’isoler avec un homme est interdit, la mixité dans sa globalité n’en est pas moins permise. Abou Hourayra dit : Le Prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Le premier des rangs occupés par les hommes en est... « Le meilleur et le dernier des rangs occupés par les femmes en est le meilleur » (rapporté par Mouslim, n° 664). La femme ne doit pas essayer de ressembler aux hommes, elle ne doit pas détester son foyer, bien au contraire. Apprécier la vie de la maison s’apprend par une bonne organisation. La femme s’apercevra au final que la maison ne veut pas dire ennui ; la gestion de toutes ses responsabilités rendra ses journées bien remplies. L’importance de la mère dans l’éducation des enfants. Concernant l’éducation des enfants, il va de soi que si la mère est dehors pour travailler, les enfants sont à l’école, la plupart du temps, laïques. Avec l’école musulmane ou à la maison, ils ont au moins des journées bercées au rythme de la prière et du jumu’a, ma sha Allah. Nos enfants sont une amana (un dépôt) et nous serons jugés sur l’éducation qu’ils auront eue. Ils ont besoin de l’amour et de la compassion de leur mère, ainsi que du père qui est aussi à l’image de l’autorité. Cependant, il y a des métiers qui servent à la oummah. (communauté), tel que la médecine. Nous avons très peu d’infirmières musulmanes, femmes médecins, et la communauté en souffre énormément. Le métier d’enseignante est aussi très demandé et très profitable ; cela contribue à l’éducation des enfants et des femmes dans le besoin de s’instruire. Il y a aussi beaucoup de sœurs qui travaillent depuis leur foyer et wa al hamduliLLah, elles sont nombreuses à avoir créé des boutiques ou à confectionner des vêtements islamiques, des accessoires décoratifs. Certaines sont également coiffeuses à domicile ou dans des salons de coiffure où sont mises en valeur des prescriptions islamiques. Enfin, la musulmane, malgré ses diplômes requis durant des années, doit savoir qu’Allah ne l’interrogera pas sur cela mais sur ses œuvres. Elle ne doit pas oublier que placer sa confiance entre les mains d’Allah fait partie de la base même de Sa ‘aqida (croyance). C’est Lui qui accorde la subsistance à Ses serviteurs. Celui qui délaisse une chose pour la recherche unique de la Face d’Allah, Allah (Azawejel) l’a lui remplacera par une chose. Le vrai visage de l’islam - N°009 du 05 novembre au 05 décembre 2013 Page 5 Actualité LA MAIRIE ET SON PROJET DES HOMOSEXUELS ET DES TRAVAILLEUSES DU SEXE Ce qui devait arriver, arriva. L’homosexualité est plus que jamais d’actualité au Burkina. On savait que la question allait se poser tôt ou tard. Mais ce que l’on ne savait pas, par contre, c’est le chemin que cette pratique inhumaine et aberrante allait adopter pour s’introduire au Burkina. Eh bien, désormais le mobile est trouvé. On tente, si ce n’est pas déjà fait d’ailleurs, de faire avaler la pilule de l’homosexualité aux Burkinabè par la voie associative. Et comme d’habitude, le projet a été voilé de « gros mots », tout cela pour flouer l’esprit des honnêtes citoyens, avec des expressions du genre « les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes ». Cette situation abracadabrante est facilitée par un silence de cimetière des plus hautes autorités de ce pays. Dans des pays non loin de nous, À l’image du Sénégal de Macky Sall, le président a dit haut et fort que les homosexuels n’ont pas leur place au pays de la téranga. À cela ne tienne, le Burkina Faso compte plus de quatre mille associations exerçant dans le volet professionnel et social. Combien de ces structures ont eu l’attention de la mairie de Ouagadougou pour qu’on plaide en leur faveur à l’instar du groupe de travail local (GTL) ? Si nous posons notre loupe au chapitre un, à l’article deux, le GTL est un organe communal qui, dans ses attributions, intervient en matière de lutte contre le VIH et les IST dans la commune de Ouagadougou au profit des travailleuses du sexe (TS) et des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH). Un jeu de mots comme nous l’avons déjà dit, pourquoi ne pas couper court avec l’appellation qui sied : « homosexuel ». À l’article 3, au troisième alinéa, il y a qu’on doit accompagner la commune de Ouagadougou dans le plaidoyer et la mobilisation des ressources pour les interventions au... profit des TS et HSH. En termes de facilitation de toute initiative d’intervention en faveur des TS et HSH dans la commune, les choses sont claires ; il y a une machine qui se met en marche pour un projet à long terme. Circonscrire la lutte à Ouagadougou n’est que le début du commencement. Après Ouagadougou, cette association va comme un grand vent étaler ses actions dans les grandes villes. Les prétextes de « soins » aux HSH et TS ne sont que la première étape pour reconnaître des droits aux homosexuels au Burkina. On les voit venir. Les médias ont déjà évoqué la question et les citoyens ont laissé entendre, comme on pouvait s’imaginer, leur colère avec des interprétations à tort ou à raison. Cette attitude a certainement dérangé la mairie qui a même convoqué l’équipe de la radio Femina FM le 21 octobre dernier, notamment l’animateur de « Nekré », Sankara Abdul Junior et la direction de la radio. Pourquoi créer un groupe de travail local alors qu’il existe déjà un Comité national de lutte contre le sida et les... IST ? Le CNLS/IST n’est-il pas une structure suffisamment capable de coordonner des activités visant à lutter contre le VIH/SIDA et les IST au profit de tous les Burkinabé sans distinction aucune ? Maintenant, la spécificité de ce nouveau projet sous la présidence de la mairie, avec un budget avoisinant le milliard (soit 910 876 000 francs F CFA), dont un peu plus d’un demi-milliard (soit 553 741 000 francs F CFA) consacré aux homosexuels et aux prostituées, laisse perplexe. Mais ce n’est pas étonnant. Les Européens ont compris la faiblesse des dirigeants africains. Il suffit de les appâter avec des espèces sonnantes et trébuchantes et leurs désidérata passent comme une lettre à la poste. Les populations du Burkina Faso ont reçu une éducation intrinsèquement africaine et elles crient déjà leur mécontentement contre des agissements voilés visant à introduire lentement et sereinement l’homosexualité dans nos mœurs. Pour ce qui est des prostituées, les dés étaient jetés depuis. Elles bénéficiaient déjà d’une. acceptation tacite, voire expresse. De plus en plus, ça semble rentrer dans les habitudes normales des populations. Nous cherchons protection auprès d’Allah. S’il y a bien des gens qui doivent s’ériger contre ce projet de la mairie, c’est bien les croyants. Eux qui ont la charge d’interdire le blâmable et d’ordonner le convenable. La direction Culture LE FESTIVAL DES ARTS ISLAMIQUES Le GAFCI a réussi son pari. Le groupe d’action, de formation et de culture islamiques (GAFCI) a tenu les spectateurs en haleine par la réussite de l’organisation du festival des arts islamiques dans la soirée du samedi 12 août à la Maison du peuple de Ouagadougou, sous le thème portant sur la promotion de la paix. Vu ce qui s’est produit comme spectacle, nous ne pouvons que tirer le chapeau aux organisateurs de ce festival, notamment le premier responsable, monsieur Moumouni Dabré et ses collaborateurs qui ont été à pied d’œuvre pour que cette dixième édition soit une réalité. TF es spectateurs musulmans et non musulmans dévoués à La cause de la paix et de la tolérance a effectivement fait le déplacement dans l’enceinte de la Maison du peuple, où ils ont vécu des sketches, des chansons mélodieuses louant l’Islam et la paix, produits par les différentes troupes comme la cellule culturelle de l’AEEMB (Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina Faso), le groupe de chorale de la LIBULMESCO, et l’association des jeunes musulmans de Ouidi. Disons que ces différentes prestations ont retenu l’attention du public, puisque les messages véhiculés ont été bien reçus. Pour notre part, nous félicitons le courage et l’abnégation des organisateurs, étant donné que le monde actuel, notamment celui des musulmans, a besoin d’une compréhension interne pour mieux s’orienter vers un destin commun et l’idée d’une tolérance pour la diversité afin de s’ouvrir aux autres, notamment nos coreligionnaires. Que l’amour d’Allah et son assistance divine puissent accompagner le GAFCI dans ses prochaines éditions. ABLASSE ZOUNGRANA Page 6 Le vrai visage de l’islam - N°009 du 05 novembre au 05 décembre 2013 Actualité DRAME DE LAMPEDUSA Des dirigeants africains incapables, face à des Européens insoucieux Depuis plusieurs années, l’Occident est le lieu de prédilection des Africains en quête d’un lendemain meilleur. Qualifié d’Eldorado, l’Europe constitue, aujourd’hui plus qu’hier, l’espoir des jeunes Africains. Rien de normal que de vouloir tenter une aventure afin de « réussir sa vie ». Pendant la première et la seconde guerre mondiales, les Africains qui ont aidé la France n’étaient pas du tout instruits. La majorité d’entre eux ne savait ni lire ni écrire. Mais parvinrent-ils tout de même à protéger la France contre les feux et flammes du nazisme. Les Tirailleurs Sénégalais, comme on les nommait, ont combattu aux côtés de la France, ont contribué activement à la délivrance d’une France qui était presque aux abois. Aucune politique à l’époque n’allait dans le sens de l’immigration. On ne parlait pas non plus d’une « quelconque immigration choisie », comme L’a voulu l’ex-président français Nicolas Sarkozy. C’est vrai, au XXIe siècle, les choses ont beaucoup évolué. Négativement d’ailleurs, en matière de politique de migration. On se remémore les propos du président français Jacques Chirac, qui déclarait : « ... si on ne fait rien en 2050, les Africains inonderont le monde... ». Entre Africains et Européens, c’est clair et évident, ce sont les matières premières qui dictent désormais les rapports. La chaleur humaine compte très peu. Seuls les intérêts définissent les relations et les cohabitations. L’affirmation selon laquelle « la France (l’Europe si on peut le dire ainsi ; Ndlr) n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts », trouve aujourd’hui toute sa plénitude. Si nos frères et sœurs périssent en mer, c’est pour des raisons diverses, certes. Mais il ne fait pas l’ombre d’un doute que leur objectif était loin d’aller jouer les touristes, mais plutôt l’espoir d’un emploi décent et bénéfique. Ne mâchons pas les mots, l’Europe en matière de politique migratoire, ne... donne pas le bon exemple. L’eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit a dénoncé sur France 3 Midi-Pyrénées “la politique aberrante d'immigration” des ministres de l’intérieur de l’Union européenne et a estimé qu’il “faut ouvrir l’Europe” pour éviter que se reproduisent les naufrages d’immigrés clandestins. La preuve en est que malgré le drame de Lampedusa avec 359 cadavres repêchés le 3 octobre dernier, les migrants continuent d’affluer en masse avec, en conséquence, un nouveau naufrage. Une nouvelle embarcation transportant 137 migrants, dont 22 femmes, est arrivée quelques jours après sur cette île italienne, ont rapporté les médias transalpins. Le bateau de douze mètres de long est entré dans le port sans avoir été repéré auparavant. Les réfugiés ont été transférés dans le centre de premier accueil, déjà surpeuplé, où se trouve une partie des survivants des derniers naufrages du 3 octobre et de vendredi. Selon la chaîne Sky-TG24, les immigrants viennent tous d’Afrique subsaharienne. Au cœur de la Nuit, le bateau s’est rangé au vu et au su de tout le monde devant le principal quai du port, où ceux qui le pilotaient ont jeté les amarres. Les naufrages du 3 octobre étaient composés de Syriens et de Palestiniens fuyant la guerre et les troubles dans leurs pays respectifs. Avec la crise ivoirienne, nous avons vu et constaté l’afflux massif de réfugiés ; rien qu’au Liberia, il y a huit cent mille déplacés et c’est ainsi qu’on prend le large si l’occasion s’y prête. Les dictatures, le terrorisme religieux ou interethnique, les régressions socio-économiques, etc. Telles sont les causes de l’immigration sous toutes ses formes. Pour régler ce problème d’immigration illégale afin de conjurer des pertes en vies humaines, il faut que les dirigeants européens comprennent qu’ils doivent revoir leur copie, notamment le partage équitable des ressources naturelles en commençant par le pétrole, le coton, l’or et autres matières premières. Mais surtout mettre fin aux politiques démagogiques consistant à apporter leurs... soutiens aux régimes corrompus. Sur la politique européenne de migration, il n’y a que les dirigeants qui ne se rendent pas compte des errements de cette manière de faire. De plus en plus, ce sont les populations elles-mêmes qui expriment leur ras-le-bol face à cette politique migratoire. À l’image de cette manifestation intervenue à la fin d’un rassemblement de 150 à 200 manifestants, dénonçant les politiques migratoires de l’Union européenne. “Lampedusa : quelle honte !” ou encore “Méditerranée : assez de morts ! Pour une politique européenne ! Liberté de circulation”, pouvait-on lire sur leurs pancartes. Les manifestants ont également observé une minute de silence en hommage aux victimes. Près de 20 000 migrants sont morts en tentant de rallier l’UE au cours des 20 dernières années, selon l’Office des migrations internationales. “Mais qui nous dit qu’il n’y a pas 50 000, 100 000, 200 000 victimes de ces voyages clandestins de la mort ?” s’est interrogée Bernadette Hétier, coprésidente du Mouvement. contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap). L’image de la Méditerranée est, selon elle, “ternie par des guerres disproportionnées entre les vedettes de Frontex (agence de surveillance des frontières européennes) ou d’autres forces de l’Union européenne qui cherchent à arrêter des migrants aux mains nues”. Frontex “échappe au regard du contrôle démocratique des citoyens” et “n’apporte aucune solution malgré des moyens renforcés”, a renchéri Violaine Carrère du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti). À voir de près, l’on se rend compte que les Européens n’ont pas le souci d’avoir une politique migratoire inclusive, de trouver une solution définitive ou même objective, ce sont plutôt les techniques de renforcement des surveillances des côtes qui sont envisagées. Le chef du gouvernement italien, Enrico Letta, ne nous dira pas le contraire. Il a annoncé, lors d’un débat organisé par le quotidien, La Repubblica, l’envoi “d’une mission humanitaire navale et aérienne italienne qui devra faire de la Méditerranée la mer la plus sûre possible”. Il a appelé l’Union européenne à mettre en œuvre “immédiatement” Eurosur, le système de surveillance des frontières de l’UE avec les pays de la Méditerranée, sur la radio française Europe 1. “Je pense qu’avec les instruments qu’on a mis sur la table jusqu’à maintenant, il n’y a pas la possibilité de trouver des solutions efficaces au drame qu’on est en train de vivre”, a-t-il dit, en réitérant son appel pour que le Conseil européen des 24 et 25 octobre se saisisse du sujet. Son appel a d’ailleurs été entendu. En effet, le Parlement européen a donné jeudi son aval à la mise en place en décembre d’Eurosur, un système de surveillance des frontières de l’UE avec les pays de la Méditerranée destiné à prévenir les mouvements de migrants. “On est dans une situation dans laquelle tout ce qui est en train de se passer en Afrique du Nord, en Érythrée, Somalie, Syrie, fait que l’on est devant une urgence réelle”, a ajouté M. Letta. Personnellement, nous Nous ne croyons guère à l’efficacité de toutes ces mesures. Quelles que soient les mesures protectionnistes, cela n’entamera pas la soif ardente des migrants à fouler les sols européens, en dépit du prix à payer. Toutefois, ce n’est pas non plus le lieu de jeter l’anathème sur l’Europe. L’Europe ne peut guère accueillir tous les Africains, eussent-ils à fuir les guerres et la pauvreté. Au grand jamais. La responsabilité incombe d’abord et avant tout aux dirigeants africains. La balle est dans le camp des gouvernants. Quand on passe au peigne fin les causes des migrations en Afrique sub-saharienne, la croissance de la pauvreté pour des raisons de mauvaise gouvernance, le manque d’une réelle volonté politique pouvant sortir les jeunes de l’impasse, sans oublier les conflits, sont illustratifs. La jeunesse africaine n’a pas confiance en ses leaders politiques qui se soucient très peu d’elle. Elle constitue plus de la moitié de la population africaine mais est laissée pour compte dans bon nombre d’États. Les jeunes sortent chaque année diplômés des universités sans opportunité d’emploi. Beaucoup de jeunes dorment sur leurs lauriers, croyant un jour décrocher un bon emploi après leurs études. Jour après jour, année après année, l’enchantement est devenu latent. Les rêves ont volé en éclats. L’avenir est désormais plutôt sombre. La fonction publique, pour prendre l’exemple chez nous, est le seul grand employeur. Beaucoup de jeunes qui fondent leur espoir sur cette fonction publique se retrouvent désabusés et aux abois. Sur près de 500 000 demandeurs d’emplois lors des derniers concours, moins d’un dixième ont été admis. Et les gouvernés et les diplômés se sont rendus à l’évidence que seul l’auto-emploi pourrait constituer une issue à cette triste réalité. Là encore, ne nous voilons pas la face, il reste énormément de choses à faire. Pour les jeunes détenteurs de projets, c’est toujours la croix et la bannière pour rentrer en possession des financements et autres appuis. Les conditions d’obtention sont telles... Suite Pages 8 Le vrai visage de l’islam - N°009 du 05 novembre au 05 décembre 2013 Page 7 Actualité Suite Pages 8 ment draconiennes que très peu de jeunes arrivent à se tirer d’affaires. L’appel d’Ibrahim Boubacar Keïta Après un nouveau naufrage au sud de Malte qui a coûté la vie vendredi 11 octobre 2013 à des dizaines de migrants, le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a appelé samedi 12 octobre à la tenue d’un sommet sur l’émigration “pour conjurer de nouvelles tragédies”. “Si les événements récents au large de Lampedusa sont d’une horreur particulière et inadmissible, c’est — chaque année — un millier de jeunes Africains, dans la force de l’âge, qui terminent leur rêve d’eldorado dans la Méditerranée, dans la mer Rouge ou dans le Sahara”, a affirmé M. Keïta dans une déclaration. “Je voudrais en appeler à un sommet international sur l’émigration, pour un dialogue inclusif entre les pays de départ et les pays d’accueil, et pour que les responsabilités désormais assumées.” Les Africains en quête d’un mieux être même au péril de leur vie. Permettent de conjurer de nouvelles tragédies liées à l’émigration. Le Mali en serait avec toutes les bonnes volontés du monde, y compris et en tête le Souverain pontife (le pape François), l’Union Africaine, les pays de la Méditerranée et l’Europe“, a-t-il déclaré. “Le temps est venu de la réflexion et de l’action profonde, pour résoudre définitivement l’équation de l’émigration, en passe de devenir une des plus grandes crises de notre civilisation”, réflexion pour laquelle les dirigeants africains sont “particulièrement interpellés”, a-t-il ajouté. Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a dit, pour sa part, souhaiter “des mesures qui traitent les causes profondes (de ces naufrages) et qui soient centrées sur la vulnérabilité et le respect des droits de l’homme des migrants”. Nous croyons fermement qu’il faut une concertation au niveau des Nations Unies où l’ensemble des États doit s’impliquer afin de dégager des mesures idoines pour parer à d’éventuelles. tragédies. Il faut véritablement s’attaquer aux racines du mal. Et arrêter de jouer la carte de l’hypocrisie si l’on veut éviter d’éventuels drames au large des côtes italiennes et espagnoles. Arounan Guigma Culture MOSQUÉE D’EL HADJI CISSE MOUSSA Quatre jeunes embrassent l’islam. Les nouveaux convertis à l’islam ont reçu des conseils d’El Hadj Moussa Cissé. Le vendredi 10 octobre 2013, au sein de l’Organisation internationale de secours islamique située au quartier Patte d’Oie, s’est effectuée la conversion de quatre personnes à l’islam. Ils sont jeunes, entre 18 et 28 ans. Ils ont été effleurés par l’amour de l’Islam et voilà qu’ils ont eu l’intime conviction de donner le restant de leur vie à l’Islam sans aucune influence extérieure. Ces nouveaux convertis ont décidé de prononcer la formule « Point de divinité digne d’adoration en dehors d’Allah et Mohammad est son messager… ». C’est dans cette mosquée que la conversion a eu lieu. Étaient présentes à cette cérémonie, El Hadj Cissé Moussa et d’autres. personnes illustres, juste après la prière de vendredi. Les quatre jeunes fraîchement convertis ont été également reçus par le premier responsable de l’ONG pour bénéficier de conseils afin de pouvoir tirer profit de leur conversion. Qu’est-ce qui a bien pu motiver leur conversion à l’islam ? « Rien d’autre en dehors de l’amour de Dieu, mais surtout du contenu du message, clair et limpide de l’islam », nous a répondu l’un d’eux. Joseph, 24 ans, a choisi désormais le nom de Youssouf, dit que « c’est la prière des musulmans » qui l’a amené peu à peu à s’intéresser à l’islam, jusqu’à sa conversion. Antoine, 18 ans, a pris le nom d’Ibrahim ; le troisième converti, qui portait également le nom d’Antoine, 18 ans, quant à lui, a choisi le nom d’Ismail et enfin Lazare, lui, s’appellera désormais Abdoul Aziz. Nous prions Allah, gloire et pureté à Lui, de raffermir la foi de ces jeunes convertis afin qu’ils puissent tirer le meilleur de l’islam et que leur foi leur soit profitable. Le prophète (saw) a dit que : « Toute « La personne convertie à l’Islam se voit laver de ses péchés antérieurs et elle devient innocente comme le jour de sa naissance » hadith ABLASSE ZOUNGRANA Page 8 Le vrai visage de l’islam - N°009 du 05 novembre au 05 décembre 2013 Comprendre l’autre LES RAPPORTS SOCIAUX Sois bon envers ton voisin, tu seras un (parfait) croyant... Bismillâhir Rahmâni Rahîm Chers frères et sœurs musulmans et musulmanes, Être musulman, c’est une triple façon d’être… C’est d’abord et avant toute une façon d’être envers le Créateur ; c’est ensuite une façon d’être envers les créatures, vivantes ou inertes ; c’est enfin une façon d’être envers soi-même. Il y a un Hadith qui présente justement quelques conseils importants concernant chacune de ces trois facettes de la personnalité du musulman. Le premier de ces conseils portait sur l’attitude à avoir envers le Créateur tandis que le second était en rapport avec le lien que le musulman doit entretenir avec les choses de ce monde. Nous allons aujourd’hui nous concentrer sur le troisième. enseignement, qui concerne, lui, une dimension de la façon d’être avec ceux qui nous entourent. Le Prophète Mohammad (saw) dit : “Adopte “al ihsân” envers ton voisin, tu seras un croyant (complet).” Le Messager d’Allah (saw) met ici l’emphase sur l’attitude que le musulman doit adopter à l’égard de son voisin : le terme “djâr” employé ici désigne bien évidemment celui qui habite à proximité, mais également toute personne que nous côtoyons, que ce soit durant le travail, pendant les études, au cours du voyage, etc. En revenant vers l’ensemble des références traitant de ce sujet, il ressort que chacun a, à ce niveau, trois devoirs fondamentaux : Le premier est justement celui qui est souligné dans le présent Hadith, en l’occurrence, le devoir de bienveillance (al ihsân). Le musulman doit ainsi toujours s’efforcer d’adopter une attitude positive et un comportement empreint de bonté envers son voisin, et ce, par exemple, en le traitant avec considération et respect. Abou Houraïra (r) rapporte que le Prophète Mouhammad (saw) a dit : “Celui qui croit en Allah et au Jour Dernier, qu’il honore son voisin.” (Boukhâri et Mouslim) Ho ! En manifestant de la générosité à son égard. À une occasion, le Messager d’Allah (saw) avait exhorté l’un de ses Compagnons, Abou Dharr (r), en ces termes : “Lorsque tu prépares un bouillon, augmentes-y la quantité d’eau puis offres-en un peu à une famille de ton voisinage.” (Mouslim) À une autre occasion, le Prophète (saw) s’était adressé aux musulmanes et leur avait dit : “Qu’aucune femme ne méprise (le cadeau qu’elle peut offrir) à sa voisine, même s’il s’agit (de quelque chose d’aussi insignifiant qu’une patte de mouton.” (Boukhâri et Mouslim) Ho ! Ou encore, en lui apportant l’assistance et le soutien moral ou matériel dont il peut avoir besoin. Anas (r) rapporte que le Prophète (saw) a dit : “N’a pas cru en moi celui qui dort repu tandis que son voisin, à côté de lui, a faim et il est au courant de cela.” (Mousnad Bazzâr – Authentifié par Al Albâni) Il est très important. Il convient de souligner cependant que l’expression du bon comportement envers le voisin doit se faire dans le strict respect des impératifs du droit musulman, notamment en ce qui concerne les limites imposées dans les contacts avec les personnes du sexe opposé. Il est par exemple évident que la façon d’exprimer sa courtoisie ne sera pas du tout la même pour un homme à l’égard d’une voisine qu’à l’égard d’un voisin : les règles au niveau du contact visuel, de la façon de converser, etc. avec chacun d’eux sont bien évidemment différentes et doivent être scrupuleusement respectées. Si je prends la peine d’insister sur ce point, c’est simplement parce que Satan et son allié, notre nafs ammârah (facette de l’égo qui inspire fréquemment le mal), peuvent aisément nous pousser à la transgression à ce niveau, et ce, sous couvert des meilleures intentions, en nous exhortant par exemple à adopter une bienveillance -ihsân- à deux vitesses qui ferait que l’on présente à une voisine un grand salut décoré par notre plus beau. sourire, alors que pour un voisin, on se contente la plupart du temps d’un simple et rapide “bonjour”… - l’on soit pris d’une grande compassion lorsqu’on voit une voisine porter deux sacs et que l’on soit donc toujours prêt à lui proposer son aide, alors que, dans le même temps, si nous voyons un voisin peiner pour transporter quelque chose de bien plus lourd chez lui, on est bien moins prompt à lui venir en aide… - Le second devoir envers le voisin consiste à éviter de faire quoi que ce soit qui puisse lui causer du tort. Le Prophète (saw) a tenu des propos sévères concernant celui qui nuit à son voisin ; il (saw) a dit : “Par Allah ! N’est pas croyant ! Par Allah ! N’est pas croyant ! Par Allah ! N’est pas croyant (...) celui dont le voisin n’est pas à l’abri de ses méfaits.” (Sahîhoul Boukhâri) Cela implique par exemple que l’on soit particulièrement vigilant aux torts que nous faisons à nos voisins ; c’est souvent en raison de la négligence dont on se montre coupable par rapport à ces points (considérés fréquemment comme étant des détails, mais qui, en réalité, sont très importants) que des tensions durables apparaissent entre voisins. Et il faut savoir que les nuisances causées au voisin peuvent avoir des conséquences terribles… Elles peuvent annuler complètement l’effet positif de toutes nos bonnes actions - non obligatoires, comme en témoigne le récit suivant : Abou Houreirah (r) raconte ainsi qu’un homme questionna un jour le Prophète Mouhammad (saw) en ces termes : “(Que penser d’) une telle (qui) est réputée pour son grand nombre de salât (prières), de jeûnes et de dons (surérogatoires), mais elle cause du tort à ses voisins par ses propos….” Le Prophète (saw) répondit : “Elle est dans le Feu !” (Étant donné qu’elle s’efforce, d’un côté, d’accomplir ce qu’il est permis d’abandonner, tandis que, de l’autre côté, elle ne se gêne pas à faire ce qu’il est obligatoire de délaisser…) Il (l’homme) demanda (alors) : “(Et qu’en est-il d’) une telle (autre) qui est (plutôt) connue pour son petit nombre de jeûnes, d’aumônes et de prières. Elle donne (seulement en aumône) des morceaux de fromage. Néanmoins, elle ne cause pas de tort à ses voisins par ses propos.” Le Prophète Mouhammad (saw) dit alors : “Elle est au paradis.” (Étant donné que l’essentiel, dans la pratique du dîn (l’Islam), consiste à faire ce qui est obligatoire et à s’abstenir de ce qui est interdit : et c’est justement ce que fait cette seconde femme. Il n’y a en effet pas vraiment d’intérêt à se focaliser exclusivement sur ce qui est secondaire et à délaisser complètement ce qui est fondamental. (Sahîh Ibnou Hibbân) Par ailleurs, il existe des Ahâdîth (propos du prophète) qui montrent que la gravité de porter atteinte aux droits sacrés d’autrui est encore plus accentuée lorsque c’est le voisin qui en est la victime. Ainsi le Prophète Mouhammad (saw) a dit en ce sens que le fait de faire l’adultère avec la femme de son voisin est dix fois plus grave qu’avec n’importe quelle autre femme. Et voler son voisin est également dix fois plus grave que voler. n’importe qui d’autre. (Sens d’un Hadith rapporté par Miqdâd (r) et authentifié par Al Albâni) Le troisième devoir envers le voisin consiste à s’efforcer de faire preuve de retenue et de supporter avec patience quand celui-ci a une attitude désagréable et se comporte mal envers nous. C’est ce qu’Hasan Al Basri (r) disait : “La bonne compagnie avec les gens du voisinage ne consiste pas (simplement) à s’abstenir de nuire; elle consiste (aussi) à supporter (avec patience) le tort (qui nous est causé).” Ce devoir est certainement le plus difficile des trois… mais c’est aussi celui qui est probablement le plus méritoire. Abou Dharr (r) rapporte que le Prophète Mouhammad (saw) a cité à une occasion trois personnes qu’Allah aime ; et parmi celles-ci, il a mentionné : “L’homme qui a un mauvais voisin qui lui nuit, mais qui fait preuve de patience par rapport au tort qui lui est fait, et ce, jusqu’à ce qu’Allah le mette à l’abri (de ces méfaits) pendant qu’il est encore en vie ou après sa mort.” (Tabarani) Voici Donc ce que nous enseignent nos références par rapport aux bons rapports avec le voisin. Avant de conclure, je tiens à souligner encore deux points : Tout d’abord, le devoir d’al ihsân envers le voisin s’applique bien évidemment quand celui-ci est musulman, mais il doit également être respecté lorsque celui-ci ne partage pas notre foi. On rapporte ainsi au sujet de Abdoullâh Ibn ‘Amr (r) que, lorsqu’on égorgeait un animal pour le faire cuire chez lui, il (r) s’assurait à ce qu’une partie de celui-ci soit offerte à son voisin qui n’était pas musulman, en rappelant les propos suivants du Prophète (saw) : “L’archange Gabriel ou Jibril (la paix sur lui) m’a tellement interpellé au sujet du voisin que j’ai craint que celui-ci soit désigné comme héritier.” Et il faut bien comprendre que, pour que les non-musulmans apprennent à apprécier l’Islam à sa juste valeur, aucun discours ne pourra jamais égaler le respect des différents enseignements que nous avons énumérés ci-dessus. Dans les conditions actuelles, où L’Islam et les musulmans sont constamment dénigrés. On peut disserter ou discourir pendant des heures sur les enseignements altruistes (qui aiment à faire le bien d’autrui), magnanimes (qui ont des sentiments nobles et sont généreux, qui pardonnent) et humanitaires de notre religion avec les non-musulmans, mais si ces qualités sont absentes de notre comportement, notre propos aura bien peu d’effet, étant donné que c’est sur nos actes que nous sommes jugés par ceux qui nous entourent. Cette réflexion que nous menons aujourd’hui sur l’importance des devoirs envers le voisin doit nous rappeler un autre devoir encore plus important : celui du bon comportement envers celle qui est bien plus proche de nous… c’est-à-dire notre épouse. Quand on constate avec quelle insistance le Prophète Mohammad (saw) a exhorté les musulmans à faire preuve d’ihsân (bienfaisance) et à ne pas nuire à celui qui habite à proximité, on peut aisément déduire la bienveillance dont on doit témoigner envers celle qui vit carrément avec nous. Nous… Se montrer désagréable avec elle peut très rapidement transformer sa vie en un véritable calvaire. Pourtant, il faut reconnaître que, dans la vie quotidienne, nous accordons bien moins d’importance au bon comportement envers notre épouse qu’envers les personnes étrangères. On ne voit souvent aucun problème à faire gratuitement des choses qu’elle n’aime pas, qui la dérangent ou qui lui causent du tort… en oubliant que le fait de lui nuire injustement est tout aussi harâm (et représente un péché kabîrah) que porter préjudice à n’importe quel autre musulman. Chers lecteurs, faisons en sorte que l’harmonie règne entre nos voisins et nous, cultivons l’amour et l’entraide du bon voisinage et surtout à l’endroit de nos épouses, nos enfants, nos parents et c’est ainsi que se présente l’Islam vrai et sincère. Dieu est le parfait savant ! Sawadogo Ousmane Le vrai visage de l’islam - N°009 du 05 novembre au 05 décembre 2013 Page 9 On peut se tromper. Suite Pages 4 Le culte voué de nos jours à l’argent est tout... Le moins désolant. Pour beaucoup, l’argent vient avant l’argent et cela est prohibé. Dans les rues, les conversations, les bureaux, les marchés et partout d’ailleurs, c’est l’argent qui est au centre des débats. Que des prières sont bâclées ; que de zikr inachevés parce que les gens ont la tête ailleurs. Le prophète (saw) a dit : « N'eussent été les pauvres, les riches en périraient » (hadith). Le musulman ne devrait pas faire de l’argent le carrefour de son existence jusqu’à délaisser l’essentiel et à outrepasser la limite de la raison pour ne vivre que par l’argent. Devenir riche au détriment des valeurs qui sont les vertus de l’âme, notamment, l’honnêteté, la sagesse, la bonne éducation, le bon comportement est une voie qui mène au péril, si on y prend garde. Nous sommes certains de l’importance de l’argent dans nos sociétés actuelles. Mais en faire tout un problème jusqu’au sacrifice de son honneur, en banalisant la foi en Dieu, en ayant recours aux charlatans, aux marabouts et autres procédures. Divinatoires, à de l’argent est blâmable. REORIENTONS NOTRE EXISTENCE Tout être humain doué de raison en vient, tôt ou tard, à se poser un certain nombre de questions. Sur le sens de sa vie ? Sur la finalité de cette vie ? Sur le comment est-il venu sur cette terre ? Est-ce le fruit du hasard ou existe-t-il une quelconque intervention extérieure ? Sur quoi après cette vie sur terre ? Et la liste de ces questionnements est certainement encore longue. Les hommes aujourd’hui dans leur majorité croient que la réussite suppose seulement l’obtention de la fortune, de la célébrité, des biens matériels... Cela est inquiétant et préoccupant. Il y a quand même une nécessité à relativiser cette question de « richesse » ou de biens matériels. Et de ne pas en faire une fin en soi. « Il est caché en l'homme un trésor si remarquable et merveilleux. Les sages ont estimé que la parfaite sagesse consiste pour lui à se connaître, c.-à-d. à découvrir le mystère secret qui se cache au-dedans de lui ». Sagesse philosophique. La Purification de l’âme ; une richesse non périssable Les difficultés de la vie posent le problème de notre existence sur terre. Maintenant, cela dépend de la conception que nous avons d’elles. Est-elle le fruit du hasard ou est-elle la répondante d’un ordre purement supérieur ? Dans le premier des cas, si nous croyons que notre vie sur terre n’est que « jeu et amusement » comme le dit le Coran, et que nous devons cheminer comme bon nous semble afin de tirer, un tant soit peu, une jouissance quelconque, nous serons loin de réussir notre vie. Alors que si nous partons du concept selon lequel nous évoluons vers un but spirituel et que nous devons graduellement prendre conscience de notre nature spirituelle et l’exprimer à travers nos pensées, nos paroles et nos actions, nous sommes en passe de réussir notre vie. Il paraît impossible d’atteindre un tel objectif si nous n’arrivons pas à purifier notre âme et à la rectifier. Les prophètes et les sages du passé ont constamment encouragé les hommes à se parfaire. Cela suppose l’éveil et l’élévation des vertus de l’âme dans ce qu’elle a de divin en conformité avec la parole d’Allah : « J’ai créé l’homme pour qu’il soit mon lieutenant sur terre » ; s2v30. En d’autres termes, l’homme doit éveiller les vertus de son âme afin de resplendir la surface de la terre de tout ce qui est bien. Les vertus de l’âme qui rendent l’être humain plus riche que la fortune matérielle sont, entre autres, la tolérance, l’humilité, la générosité, la non-violence, la bienveillance... Si tous les hommes poursuivaient la richesse de l’âme et son perfectionnement, et accordaient une importance à cela, la terre ne serait plus un lieu où prédominent encore la misère, l’injustice, l’exclusion, l’oppression et tant d’autres maux. On aurait un monde où chacun aurait confiance en sa personne, un monde où il fait bon vivre. Un monde où chacun recherche non seulement son propre bonheur mais aussi celui de son prochain. Toute personne qui poursuit la purification de son âme est sûre de l’atteindre. Et Quelle belle richesse que la purification de l’âme. « Certes, a réussi celui qui se purifie » ; Sourate 91 verset 9... « Rappelle, car le rappel profite aux croyants » Sourate 51 verset 55, ainsi que l’a dit le Coran. Le premier appel est relatif à la culture des vertus de l’âme comme richesse naturelle et indispensable au bonheur des hommes, tandis que le second tend à l’entretenir et à la perfectionner. « Même si le chemin conduisant à l'âme semble très difficile, encore peut-il être trouvé. Et s'il est parfois difficile à trouver, c'est parce qu'il est trop peu cherché... En cela, tout ce qui est noble est aussi difficile que rare ». Baruch Spinoza (1632-1677), Philosophe. Les biens matériels ne doivent constituer l’essentiel de nos préoccupations. L’Islam n’interdit pas la recherche des biens matériels. Bien au contraire. Ce qu’il interdit, c’est d’en faire une fin de soi au point d’en délaisser l’essentiel. Quelques astuces pour vivre équilibré. Voici des suggestions qui peuvent nous être utiles : Faites Un inventaire des besoins en priorisant les dépenses ; Discuter en famille des priorités ; Acquérez des réflexes « économiques ». AROUNAN GUIGMA WWW.BISSMILLAH-BF.ORG Un nouveau site pour la promotion de l’islam Au nom d’Allah, Le Miséricordieux, Le Très Miséricordieux. Nouveau ! www.bissmillah-bf.org Louange à Allah ; que les éloges et la paix soient sur notre maître, notre Prophète et bien-aimé, le Messager d’Allah... Nous remercions Allah, Le Tout-Puissant, de nous avoir donné la force, les moyens et l’intelligence de créer ce site internet, lieu d’apprentissage, d’information et d’échanges sur la religion du Prophète (Pssl). Les temps changent, le modernisme s’impose à tout, mais la religion, forte de sa dimension spirituelle, doit rester fidèle à ses préceptes. Elle ne bougera pas d’un iota pour faire plaisir à l’évolution contre-morale qui roue de coups mortels le bon sens et la Raison. Si la modernité n’a aucune influence sur notre religion (contrairement à d’autres qui s’adaptent aux contorsions du temps), Le musulman, ouvert à tout ce qui honore l’humanité, se doit d’utiliser les outils modernes de communication pour donner plus de voix à sa foi, pour convertir les non-musulmans. www.bissmillahi-bf.org s’inscrit dans cette veine. Il entend apporter sa touche dans l’édification d’une forteresse communicationnelle qui dit NON aux mensonges, contre-vérités et accusations portées contre l’islam et ses adeptes. Un site comme les autres Les sites d’informations, de formation et d’échanges sur l’islam participent d’une plus large couverture au plan mondial de la Parole du Prophète Muhammad (Pssl), à la connaissance de l’islam et à la conversion des internautes de toutes les régions de la planète. Bissmillah-bf.org adhère à ces objectifs et ambitionne d’aller au-delà, c’est-à-dire, faire de l’internaute un acteur principal, incontournable de l’encrage de la religion musulmane au Burkina Faso et un digne héritier des valeurs charnières de l’islam. Bouée de sauvetage Une bonne partie de la population burkinabé (de récents Chiffres parlent de plus de 60 %) est de confession musulmane, mais une majorité de jeunes musulmans, absolument infectés par les abus d’une certaine « liberté » ou « laïcité », et profitant de la facilité dont dispose une société qui ne croit pas à l’existence de la vie après la mort, ont totalement fui la religion, refusent tacitement de la pratiquer et violent au quotidien les enseignements et la morale. Ce site est un phare, une lanterne pour tous ceux qui ont égaré en cours de navigation leurs boussoles, et qui souhaitent vivement retrouver le large. En d’autres termes, bissmillahi-bf.org tend la main à nos frères et sœurs qui, pour une raison ou une autre, se sont séparés de la grande famille islamique. Informations et partage Bissmillah, est un instrument d’information sur le monde et sur l’islam en particulier. Par son biais, tout visiteur aura la chance de parcourir des livres et de lire des articles traitant de l’islam et de ses principes. Par bissmillah, l’internaute a le choix de visiter par. Plusieurs liens, des sites de même nature et d’aller à la rencontre de ses semblables du monde entier. Bissmillah est un forum alternatif, offrant à son visiteur la possibilité de faire des contributions sur la place et le rôle de l’islam au Burkina Faso et dans le monde. Ce site est enfin un creuset de connaissances : des administrateurs bien au fait de la religion veilleront à répondre au mieux aux questions des visiteurs et équilibreront les dissensions qui peuvent naître de leurs commentaires. Et, Bissmillah-forg veut présenter la religion musulmane comme elle est et le musulman dans tous ses états. Il a pour ambition de sauter les caricatures et les interprétations négatives qui pèsent sur la pratique islamique. Ce site veut imprégner la société burkinabé dans la beauté de la parole d’Allah ainsi que les enseignements du Prophète (BPSL) et lui démontrer que la religion du Prophète Mohammad (PSSL) est ouverte à toutes les âmes qui craignent Allah. Gloire à Allah, paix et bénédictions au Prophète Mohammad. (BPSL) Qu’Allah bénisse chacun de nous et donne longue vie à bissmillah-bf.org. Qu’Allah fasse de nous de bons musulmans, en raffermissant notre Foi, nous maintenant ainsi dans la Voie Droite. Amîne. Louange à Allah, Seigneur des Mondes, jusqu’à Sa Pleine Satisfaction. Subhâna Rabbika Rabbi Al-Izzati Amma Yafifûna Wa Salâmun A la Al-Mursalïna Wa Al-Hamdu Lillâhi Rabbi Al-Âlamîna [S37 As-Saffat (Les Rangées), V180-181-182] El Hadj Mohamadi Nana. GSM: +226 70 28 52 51 / 78 85 11 92 / 70 73 27 47 / 75 55 00 07 - 5 _ j^X>2J Page 10 Le vrai visage de l’islam - N°009 du 05 novembre au 05 décembre 2013 Ma prière LA PRIÈRE SUR LE PROPHÈTE (PRIÈRE ET SALUTATION SUR LUI) Quarante bonnes raisons de prier sur le Prophète. Lorsque l’individu prie sur le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, il se soumet avant tout au commandement du Seigneur. Il s’inspire de son Seigneur bien que Sa Prière sur le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- soit différente de la nôtre ; la Sienne consiste à lui faire les honneurs et les éloges. et la nôtre consiste à prier et à invoquer en sa faveur. Il suit les traces des anges. Il obtient dix prières de la part d’Allah pour chaque prière qu’il prononce. Allah l’élève de dix degrés à chaque fois. Il lui sera inscrit dix récompenses. Il lui sera effacé dix péchés. S’il accompagne sa Prière à ses invocations, elles seront plus favorablement reçues par le Seigneur étant donné que cette fameuse Prière permet de les faire monter au ciel. Sans cela, ses invocations risquent de rester suspendues entre le ciel et la terre. C’est aussi un moyen d’obtenir l’intercession du Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam. C’est un moyen de se faire pardonner les péchés. C’est un moyen par lequel Allah soulage la détresse de Son serviteur. C’est un moyen de se rapprocher de Son Seigneur -salla Allahou ‘alayhi wa salam- le Jour de la Résurrection. La Prière sur le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- se substitue à l’aumône envers les personnes en difficulté. Elle lui permet de mener ses affaires à bien. Elle lui permet de recevoir les Prières d’Allah et celles des anges. Elle lui permet de se purifier et de se mettre en valeur. Elle lui permet de se voir annoncer le Paradis avant sa mort. Elle lui permet de s’épargner les douloureux événements de la Résurrection. Elle lui permet de recevoir en réponse les Prières et les Salutations du Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam-. Elle lui permet de se rappeler les choses qu’il a oubliées. Elle lui permet d’embellir ou de purifier ses assemblées et de faire que celles-ci ne soient pas un sujet de regret le Jour de la Résurrection. Elle permet de repousser la pauvreté. Il s’épargne ainsi de prendre le nom d’avare que mérite toute personne se privant de prier sur le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- au moment où ce dernier est évoqué. Il ne sera pas concerné ainsi par l’invocation destinée contre tous ceux qui s’abstiennent de prier sur lui -salla Allahou ‘alayhi wa salam- à l’écoute de son nom. Elle lui permet de se maintenir sur le chemin du Paradis. Contrairement à celui qui ne prie pas sur lui -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, il s’épargne ainsi des assemblées impures dans lesquelles il n’est consacré aucun éloge ni aucune attention à Allah et à Son Messager. Elle permet de rendre parfait un discours au début duquel les louanges sont consacrées au Seigneur et les prières consacrées au Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam-. Elle lui permet d’acquérir une lumière durant la traversée du Pont jeté au-dessus de la Géhenne (le Sirât). Elle le préserve de la dureté du cœur (ou de l’abandon du Seigneur). Elle lui permet d’entretenir les éloges qu’Allah réserve à l’auteur d’une telle prière et qu’Il communique aux occupants de la terre et des cieux. En priant sur le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, en effet, le serviteur réclame au Très-Haut de lui réserver les éloges et les honneurs. Il mérite par conséquent de jouir relativement en retour de ces éloges en sachant que la récompense est de même nature que les actes. Elle lui rapporte la bénédiction dans ses œuvres, sa durée de vie, et ses différentes affaires. Comme il implore en effet la bénédiction en faveur du Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- et de sa famille, il méritait en retour d’être comblé de la même faveur en sachant que ses propres invocations en faveur du Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- sont automatiquement exaucées et que la récompense est de même nature que les actes. Elle permet d’obtenir la Miséricorde divine qui peut prendre le sens de prière – selon une certaine tendance – bien que selon la meilleure tendance, la prière est un effet de la Miséricorde divine. Quoi qu’il en soit, dans les deux cas, il reçoit cette Miséricorde. Elle lui permet d’entretenir et d’augmenter les sentiments qu’il éprouve vis-à-vis du Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, en sachant que l’amour du Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- est un acte de foi incontournable. Plus l’ « être » est bien-aimé, plus ses qualités et ses caractéristiques attirantes sont évoquées et présentes à l’esprit et plus les sentiments à son égard augmentent. Son souvenir à l’ardeur grandissante anime et envahit tout le cœur. Lorsque ce sentiment n’est pas entretenu, il perd de son intensité. La chose la plus attirante à la vue, c’est de contempler son bien-aimé et la chose la plus attirante au cœur, c’est de se remémorer ses qualités. Ce sentiment intense se manifeste à travers les paroles en faisant incessamment ses éloges. Elle lui permet d’obtenir en retour l’amour du Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- de la même manière qu’elle permet d’entretenir l’amour du Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam-. Elle est un moyen de le guider sur le bon chemin et de vivifier son cœur. Plus il prie sur lui -salla Allahou ‘alayhi wa salam- en effet, plus son cœur se remplit d’amour de sorte qu’il n’éprouve plus aucune réticence vis-à-vis de ses commandements et de ses enseignements qui vont s’imprégner en lui comme l’encre s’imprègne sur une feuille. Ils sont toujours présents avec lui et l’orientent constamment sur le chemin du savoir et du bonheur. Sa clairvoyance et son savoir ainsi accrus le pousseront à prier sur lui - sall Allahou ‘alayhi wa salam - davantage. Toutes les fois qu’il prie sur le Prophète - sall Allahou ‘alayhi wa salam -, son nom lui est transmis par les anges ; cet honneur suffit à lui-même ! Elle permet de lui raffermir le pas au moment de traverser le Sirât. Prier sur le Prophète - sall Allahou ‘alayhi wa salam - est le moindre des droits que nous lui devons. C’est une façon de lui exprimer notre reconnaissance pour tous les bienfaits qu’Allah nous a procurés par son intermédiaire. Bien qu’il soit impossible de lui être pleinement reconnaissant, dans Son infinie Générosité, Allah se contente de peu de la part de Ses serviteurs. Cela implique d’évoquer le Seigneur et de Le remercier pour avoir envoyé un tel Prophète aux hommes. Cette prière implique notamment d’invoquer le Seigneur de récompenser Son Messager à sa juste valeur. Allah nous fait connaître à travers la Révélation Ses Noms et Attributs et Il nous guide sur le chemin qui mène à Son Agrément. Il nous fait connaître également quels agréments nous attendent une fois arrivés au bout de ce chemin et une fois parvenus à Sa rencontre. Ainsi, nous croyons à l’Existence de notre Seigneur, à Son Savoir, à Son écoute, à Sa Puissance, à Sa Volonté, à Ses Attributs et à Sa Parole. Nous avons foi également aux enseignements du Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- qu’Il a envoyé et à qui nous vouons un amour parfait. Ce Prophète que nous aimons et à qui nous croyons nous a fait découvrir ces différents fondements de la foi. Prier sur lui constitue donc l’une des œuvres les plus méritoires. La prière sur le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- est une forme d’invocation en sachant qu’il existe deux sortes d’invocations ; premièrement : le serviteur invoque en sa propre faveur et deuxièmement : il fait les éloges de l’Ami proche et du Bien-Aimé d’Allah. Ainsi, pour plaire à Dieu, il privilégie de prier sur Son. Messager -salla Allahou ‘alayhi wa salam- au dépend de prier pour lui-même. Il préfère plaire à Allah et à Son Messager et se sacrifier que de chercher à résoudre ses propres affaires. En récompense à celui qui Le privilégie à Ses créatures et à ses propres besoins, Allah le privilégie à Ses autres créatures étant donné que la récompense est de même nature que les actes… L’imam Ibnul Qayyim ÉCLIPSE SOLAIRE DU 3 NOVEMBRE 2013 Ce qu’il convient de faire selon l’islam Le dimanche 3 novembre 2013, il se produira au Burkina, l’éclipse totale du soleil sur l’ensemble des 45 provinces, précisément de 11h 27 à 14h 39. En termes clairs, le soleil sera masqué par la lune provoquant cette éclipse solaire. En Islam, il y a des attitudes qu’il convient d’adopter lorsqu’il survient une éclipse lunaire ou solaire. Précisément, il s’agit d’accomplir ce qu’on appelle « la prière de l’éclipse ». Prières de l’éclipse solaire ou lunaire La prière de l’éclipse est accomplie par tout musulman sans distinction à condition de Remplir les conditions de validité de la prière. Le prophète (saw) l’a recommandée lorsqu’il dit : « Le soleil et la lune sont deux signes parmi tant d’autres de Dieu. Ils ne s’éclipsent à la mort ni à la naissance de personne. Quand vous apercevez l’éclipse, priez ! » (Bukhari) Cette prière ressemble à celle des deux grandes fêtes. Elle commence dès l’éclipse de l’un des deux astres jusqu’à sa réapparition. Si l’éclipse survient à la fin de la journée, à un moment où la prière est interdite, on la remplace par l’invocation de Dieu, la demande de pardon, de l’humilité et l’imploration. Comment l’accomplir ? Les musulmans se rassemblent à la mosquée, sans appel à la prière. Il est bon de les y convier en criant : « la prière en assemblée ». L’imam accomplit deux rak'ates, avec deux inclinaisons et deux relèvements chacune. La récitation du Coran y est très prolongée ainsi que l’inclinaison et la prosternation. Si l’éclipse prend fin pendant la prière, on la termine normalement. Il n’y a pas de discours à prononcer. dans cette prière. Mais, il peut exhorter les fidèles et leur rappeler Dieu, ce qui est louable. Les Savants déclarent que la prière de l’éclipse est une sunna requise (très recommandée) aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Abu Awâna va jusqu’à la déclarer obligatoire. Il est préférable d’accomplir cette prière collectivement. On doit également appeler publiquement à la prière en disant : « As solâtu Jâmi-a » (Rassemblement pour la prière). La quasi-totalité des docteurs de la loi sont d’avis qu’elle se fait en deux rak'ates, avec deux inclinaisons à chacune. Ce qu’il ne faut pas faire pendant l’éclipse. La prière de l’éclipse est quasiment inconnue d’une grande partie des musulmans. Pire encore, ceux qui la pratiquent y commettent bon nombre de fautes, voire de transgressions lors du phénomène de l’éclipse au détriment de la sunna (pratique du prophète). Quand l’éclipse se produit, certaines personnes, au lieu de faire la prière de l’éclipse, se livrent aux pratiques d’anciennes traditions qui consistant à taper sur les tambours, les récipients. Généralement, ce sont les enfants qui font de telles pratiques. Il est donc de la responsabilité des parents de profiter de cette occasion pour leur enseigner ce que l’Islam recommande comme pratique. Contrairement à ce que certains pensent, croire à l’avènement d’éclipse ne relève pas du tout du chirk. Ce n’est que la manifestation de l’omnipotence de Dieu. Il faut plutôt saisir l’occasion pour réfléchir à la grandeur de Dieu et augmenter ses bonnes œuvres. La date du 3 novembre 2013 est une véritable opportunité que Dieu offre aux musulmans burkinabé et à tout le monde pour réfléchir sur la grandeur de sa divinité. Et enfin, pour éviter tout désagrément, il est recommandé de porter des lunettes certifiées. AROUNAN GUIGMA Le vrai visage de l’islam - N°009 du 05 novembre au 05 décembre 2013 Page 11 Faits et gestes TABASKI El hadji Cissé Moussa et ses collaborateurs volent au secours des populations Sharjah charity internationale basée aux Émirats Arabes Unis, l’association Rahma, en collaboration avec l’Organisation internationale du Secours Islamique, ont une énième fois fait des populations de Saab-Tenga, de Djibo, de la Patte d’Oie, des personnes heureuses, le jour de la fête de Tabaski. Un troupeau de chèvres immolé pour les habitants de Djibo. Les frères et sœurs alignés pour recevoir leur part. À l’occasion de la fête du sacrifice, communément appelée la fête du mouton, l’organisation d’El Hadji Cissé Moussa, Sharjah Charity Internationale et l’association « Rahma » pour la bienfaisance, ont procédé à une remise de viande de bœuf, de moutons et de chèvres aux musulmans des quartiers Patte d’Oie et Saab-Tenga. Cette activité s’est déroulée pendant la fête de Tabaski. Il faut également souligner que la même action s’est déroulée à Djibo. C’est au total dix bœufs, estimés à deux millions de nos francs, qui ont été abattus à Saab-Tenga. À Djibo, c’est une somme d’environ quatre millions qui a servi à l’achat de centaines de chèvres, abattues pour le... Bonheur des populations. Au total, c’est plus de six millions de nos francs mobilisés pour l’achat des animaux. Pour les donateurs, leur geste vise à permettre aux populations défavorisées d’avoir de quoi rendre la fête belle. Outre cela, ils accomplissent un devoir religieux. De la viande ensachée par au bonheur des fidèles, dit le propos du prophète (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) : « L’homme n'accomplit pas une action de plus agréable à Dieu le jour de la Tabaski que celle d’offrir un sacrifice... » (Ibn Maja et Tirmidhi). « Il vous sera compté pour chaque poil une bonne œuvre », a dit l'envoyé de Dieu (Paix et bénédiction d’Allah sur lui). Il faut également rappeler que ces associations ne sont pas à leur premier acte. Depuis leur création, ces trois associations n’ont de cesse d’offrir de la viande aux musulmans en organisant un abattage commun. Pour ces bienfaits, nous prions Allah (gloire et pureté à lui) de réconforter davantage El Hadji Cissé Moussa, un homme au grand cœur, et ses collaborateurs. Sharjah Charity Internationale et l’association de bienfaisance « Rahma » afin qu’ils puissent venir en réconfort aux populations quand elles en ont besoin. Arounan GUIGMA qui consiste pour les nantis à voler au secours des autres. Ils espèrent donc avoir l’agrément d’Allah, promis à toute personne qui immole une bête le jour de Taïd el Kébîr, comme le des bœufs prêts à être immolés à Saab-Tenga. Chacun a eu sa part aux mains des organisateurs. Page 12 Le vrai visage de l’islam - N°009 du 05 novembre au 05 décembre 2013 bibo:issue 9 bibo:numPages 12 -- o:id 10600 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/10600 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2204 o:media/o:id 10620 19570 19571 19572 19573 19574 19575 19576 19577 19578 19579 19580 19581 19582 19583 19584 19585 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/8519ba200beba783df111005fb8823a4abb8bb45.pdf https://islam.zmo.de/files/original/6742537b9ad0c859d647a8bb13bc978ad15ae309.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/7d14a673c7f47ebd5c0aa9f6a66d1c7a76e2dbc9.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/508f138c4b7493ce5d51ead26d240cae9ec4baa7.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/c8e6da2b05bd614ba55f7c02c9590c75036e9337.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/41f29c69934fff06182794a5958945b2252ff6d9.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/272808375c82d386094f11038844b8d085efe028.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/38daf636c72aab91b12171d8eaa513183d9cc0f6.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/e302751cf7114e0eb2ed7b8ad715adc6b09c037f.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/b7b1f920cddc879ea8bc983d9895a017050bcea0.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/c04b624478b27a63b0ca99ba5efec43f4d703182.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/f5cafd3ec1b610b3327e096c6092f28deff304ec.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/48fbabbe98fcf2f9fbb3a07cd2f3ddc3a02becf8.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/f399b64068170e255c0fb6d3ead46bf24dc248f7.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/e567f362434c538f002fe7fd744072e3ebda42ee.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/9772287eb61dd162122515086d05f02f4683fc4c.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/66487187d7bac10aaf3ed36df67cee6aacab81a4.jp2 dcterms:title Le vrai visage de l'islam #0 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/106 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1036 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/5 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/697 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/576 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/84 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/85 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/87 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2204 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2012-09-09 dcterms:identifier iwac-issue-0000184 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Mensuel islamique d'information dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/408 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/541 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/443 bibo:content Le vrai visage de l'islam « Si Dieu l'avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. » Mensuel islamique d'information • N° 00 du 09 septembre au 09 octobre 2012 PfiK : 300 F CFA L’homme, Ambassadeur légitime de Dieu sur terre. L’homme, ses capacités et ses qualités. La diversité et la variété de la nature. Des forces ignorées et négligées. Entretien avec le docteur Gaoussou Diawara dit Papy. Interview du Cheick Demé - Islam est-elle fière des musulmans ? L’éducation du musulman. Éducation du musulman et non une éducation musulmane. Éditorial LE SOMMAIRE ÉDITORIAL Le vrai visage de l'islam - P. 2 AMOUR DU PROCHAIN L’homme, Ambassadeur légitime de Dieu sur terre. L'homme, ses capacités et ses qualités - P. 3-4-5 DIALOGUE INTER-RACIAL ET RELIGIEUX La diversité et la variété de la nature. Des forces ignorées et négligées - P. 6-7-8-9 CAUSATION Islam est-elle fière des musulmans ? - P. 10-11 POLITIQUE CHARIA - AU NORD DU MALI Les groupes extrémistes. Fiction ou réalité - P. 11-12 LA FAMILLE MUSULMANE L’éducation du musulman Éducation du musulman et non une éducation musulmane ! - P. 13 CULTURE - Interview du Cheick Demé - P. 14 - Entretien avec notre père de référence docteur Gaoussou Diawara - P. 15 HISTOIRE D’UNE VIE Karamogo le protégé de Dieu - P. 16 RECEPISSE Arrêté : N° 2613/P/12/CAO/TGL'PF Siège social : Ouagadougou - secteur 1D 01 BP 2401 OUAGADOUGOU Tel. : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de publication : Guigma Arounan Équipe de Rédaction : - Ouédraogo Ahamad dit karamssamba - Zoungrana Ablassé - Nébié Zakaria - Ouédraogo Moumini Photocomposition : Internet Pub : 76 60 20 10 Le vrai visage de l’islam Dans un monde dévasté aux appétits voraces, le retour aux revivifiantes sources originelles de la tolérance, de la paix et de l’amour est devenu un impératif catégorique pour un véritable développement humain et une véritable symphonie de la fraternité vraie. Notre Afrique a besoin de paix et d’amour pour avancer afin de sortir ses différents fils et filles des problèmes qu'ils vivent. Quotidiennement. C’est dans cette optique que s’inscrit notre journal. Ce journal est une initiative de Rachid Production. Rachid Production est au service de l’islam et des peuples africains. Le vrai visage de l’islam est un mensuel musulman de promotion de la tolérance religieuse du XXIe siècle qui présente l’islam et les musulmans à l’image de la tolérance et de l’amour que cette religion enseigne depuis ses origines. Il est donc un outil de promotion de la vision optimiste de l’autre révélée par le Coran, expérimentateur triomphant de la première société multiconfessionnelle de Médine qui vécut les grâces, la tolérance, et la cohabitation harmonieuse des trois grandes religions monothéistes révélées au monde. La charte universelle des droits de l’homme n’est qu’une des facettes de l'enseignement de l’islam. En effet, selon le principe de l’UNESCO, la déclaration de ce principe stipule : « La tolérance est le respect, l’acceptation et l'appréciation de la richesse et la diversité des cultures de notre monde. » de nos modes d’expressions, et de nos manières d’exprimer notre qualité d’être humain. «Le vrai visage de l'islam» soulève également les questions liées à la vie, la société, la politique... Et naturellement, les questions sont minutieusement abordées à la lumière exclusive du Coran (livre sacré) et des dires (enseignements) du prophète de l’islam. L’amour que cette religion apporte aux gens, quelle que soit leur appartenance religieuse, ethnique, raciale, etc. Donc, «Le vrai visage de l'islam», c’est l’islam par amour et pour amour. Puisse Dieu, le Tout-Miséricordieux, bénir ce «Oui» vibrant aux harmonies écrasantes. Vous, chers lecteurs (par-delà vos préoccupations matérielles et spiritualisées), recevez l’électrochoc d’un amour qui fera que partout où l’homme rencontre l’homme, il trouve son frère qui lui porte secours ! S’il plaît à Dieu, TUNIQUE Guigma Arounan. Pour vos critiques et suggestions, veuillez contacter RACHID-PRODUCTION sous l'adresse : rahidproduction@yahoo.com. juliet_fan2010@hotmail.com Cel : 76 93 60 93 79 91 05 66 01 BP 2481 Ouaga 01 Le vrai visage de l'islam - N° 00 du 09 septembre au 09 octobre 2012 L’Amour du prochain L’homme, Ambassadeur légitime de Dieu sur terre L’homme, ses capacités et ses qualités Les noms dérivés d’amour dans le Coran, il y a Mawada, Habib, Ar-Rahman, Ar-Rahim, qui signifient littéralement celui qui aime et qui fait miséricorde. Dieu ou (Allah) par excellence a aimé l’homme ; et son amour pour lui s’est toujours traduit par sa miséricorde et les bénédictions qu’Il lui apporte tous les jours. Il a aimé l’homme et l’a élevé au-dessus des autres créatures, afin qu’il puisse être le maître du monde, son héritier légitime. Exemple : les cieux, la terre, les océans, la faune, et les bêtes sauvages sont soumis à l’homme. C’est parce que Dieu ou (Allah) a aimé l’être humain plus que toute autre créature sur cette terre qu’Il mit entre ses mains le monde matériel et le monde spirituel. «Nous avons fait honneur aux fils d'Adam, nous les avons... portés sur la terre ferme et sur la mer. Nous leur avons accordé d'excellentes nourritures. Nous leur avons préféré sur beaucoup de ceux que nous avons créés. (sourate 17:70). Une analyse de ce verset révélé par Dieu dans le Saint Coran permet de comprendre la sacralité de la valeur et de la dignité de l’être humain. L'honneur dans la première expression du verset fait état de l’amour que Dieu porte pour l’homme ; cet amour s’est matérialisé par la forme physique qu’Il lui a donnée. Ainsi, Il le confirme dans le chapitre 95, verset 4 du Coran : « Certes, nous avons créé l’homme dans la forme la plus parfaite. » Ensuite, Il lui confère l’intelligence. Cette dernière le distingue des autres créatures et le met à un niveau supérieur. Dans la suite du verset, Dieu nous apprend que : « ... nous avons porté l'homme sur la terre ferme et sur la mer. » Cette expression signifie le pouvoir que Dieu (Allah) a confié à l’homme de maîtriser ce qui est sous la terre et sur la terre : l’exploitation de. diverses richesses enfouies dans le sous-sol, la construction des habitats, de chemins de fer, de navires voguant sur la mer ainsi que des avions, des fusées, des satellites dans l’espace. La dernière expression du même verset : « nous avons préféré l'homme à toute autre créature dans la nature » signifie que l’homme dompte les animaux domestiques et sauvages si bien qu’il les met sous son contrôle. Les bêtes les plus dangereuses sont à sa disposition, même les esprits cachés lui sont subordonnés. À la lumière de ce verset, il apparaît d’une façon certaine que l’amour ou l’honneur que l’être suprême manifeste donc pour l’être humain, il n’y a pas d’exclusivité en la matière : en d’autres termes, Dieu ne parle pas de l’occidental, de l’Africain, de l’Asiatique, du musulman, du chrétien, de l’hindou... il parle plutôt de l’homme. Donc, parlons également comme Dieu : Dieu aime l’homme, sinon il ne serait pas né, de surcroît devenir adulte jusqu’à fonder une famille. Chaque humain a un itinéraire bien tracé sur la surface de la terre. Ceci dit, c’est parce que Dieu a voulu qu’il nous a créés différemment. Cette différence entre nous devrait rapprocher davantage et mettre le boom de l’amour entre nous. Le Coran le confirme : « Si Allah avait voulu, certes il vous aurait fait tous une seule communauté » S5v48. Cela suppose que si Dieu ne trouvait pas d'importance dans nos différences, il nous ferait d’un genre unique : toute la surface de la terre ne serait habitée que par des blancs ou des noirs... Il n’y aurait que des chrétiens ou des juifs ou encore des musulmans. Un avion, un bateau sur la totalité des cinq continents. L’unicité n’est propre qu’à Dieu seul. Nous allons insister sur les capacités et les qualités de l’Homme. D’abord, Dieu préfère l’Homme à l’animal. Il est le plus intelligent sur la surface de la terre. Il est conçu au sein d’une femme en tant que fœtus et il suit une transformation. (étape après étape) afin de devenir un enfant. De l’enfance à l’âge adulte, l’Homme suit une évolution remarquable et même extraordinaire, puisque tout ce qui brille sur la terre est le fruit de son imaginaire. Le Coran nous explique en termes clairs : Il a appris à Adam tous les noms (de toutes choses), puis il les présenta aux anges et dit : « Informez-moi des noms de ceux-là, si vous êtes véridiques » (dans votre prétention que vous êtes plus méritants qu'Adam). Coran 2-31 « Ils dirent : « Gloire à Allah ! Nous n’avons de savoir que ce que tu nous as appris. Certes, c’est toi l’omniscient, le sage » Coran 2-32 Ce verset fait allusion au premier Homme, notre ancêtre Adam, à qui Dieu enseigna la science au point qu’il dépassa les anges en connaissance. Au même moment, il lança un défi portant sur la science entre l’homme et les anges si bien que les êtres façonnés à base de lumière déclinaient leur incompétence et leur déficit de savoir. Coran 2-32 D’entrée de jeu, l’Homme dépasse l’ange s’il transcendait dans. L’excellence. Il dépasse toute autre créature sur la surface de la terre, il n’a pas son égal dans l’univers étant donné qu’il est le représentant de Dieu par essence et par excellence. Le vrai visage de l'islam - N° 00 du 09 septembre au 09 octobre 2012. Le Coran confirme cela : « Allah confia aux anges : « Je vais établir sur la terre un vicaire (khalifa) » - 2v30. Khalifa ou vicaire renferme plusieurs sens comme gouverneur et ambassadeur. Employé comme gouverneur, il désigne celui à qui les pleins pouvoirs ont été donnés pour qu’il dirige avec justice. C’est dans cette acception qu’on peut lire dans la sourate 38, 26 : « O David, gouverne les gens avec justice ». Entendu au sens d’ambassadeur, il désigne celui qui représente la diplomatie divine sur toute la surface de la terre. Ceci dit, ce sont ces deux définitions qui nous intéressent, que ce soit l’une ou l’autre, le savoir est conséquent, on ne gouverne guère dans l’ignorance et surtout quand il s’agit de diplomatie. Donc, la La connaissance est prioritaire dans toute entreprise, celle-là qui ouvre toutes les portes. Elle est le pouvoir absolu, et elle dérive de l’intelligence comme indiqué plus haut. C’est pour cette raison qu’on dit que l’homme est l’animal le plus intelligent. En revanche, on est tous unanimes que l’être humain possède une intelligence capitale et que sa science est inégalée à l’exception de celle d’Allah. - Que ce soit Adam, premier homme. - Que ce soient Abraham ou les douze tribus d’Israël. - Les différents pharaons et leurs mythes. - Les anciens Égyptiens et leurs pyramides. - Jésus, Moïse ou Muhammad. - Les philosophes et leurs thèses, les politiciens les plus honnêtes aux plus véreux. - Les différentes pensées politiques, religieuses, économiques, des plus simples aux plus compliquées. Bref, il s’agit de l’homme indexé dans tous les domaines, nulle autre créature n’a mérité ce don divin (honneur cité plus haut dans le Coran 17-70). C’est l’Homme qui extrait des... Richesses enfouies dans la terre, notamment l’or, le diamant, le coltan, l’uranium, l’aluminium... Par ailleurs, dans les profondeurs des océans, il extrait également des pierres précieuses. Les poissons, des plus petits aux plus grands, ainsi que d’autres merveilles, sont presque à sa disposition. L’être humain a aussi posé ses pieds sur la lune et sur d’autres planètes, où il a placé des satellites pour améliorer sa perception. La médecine moderne, avancée grâce aux recherches approfondies des professeurs et médecins, est également à noter. Des écoles supérieures où l’on enseigne les mathématiques et autres disciplines existent. On ne peut en être plus précis et concis sur les capacités et les valeurs de l’homme. Le vrai visage de l'islam - N° 00 du 09 septembre au 09 octobre 2012 Dialogue interraciales et religieux. La diversité et la variété de la nature. Des forces ignorées et négligées. Aime-moi comme je suis. L’un des maux qui minent nos sociétés actuelles est l'égoïsme. Lorsqu'un individu est égoïste, il est nuisible pour sa personne et son entourage. Entourage. Le « moi » est un signe d’égoïsme qui repousse toute autre considération qui ne bâtit pas l’individu en question, puisque tout seul on ne peut s’épanouir. Le « moi » n’édifie pas une famille, cette dernière commence à partir de deux personnes. Il en est de même pour une société, une nation. C’est pour cette raison que notre existence devient de plus en plus insupportable, à cause de la cupidité, l’insatiabilité, le fanatisme, l’extrémisme. Que dit le Coran à ce propos ? « Ô vous les hommes, nous vous avons créés d’un mâle et d'une femelle. Nous vous avons disposés en peuples, en tribus pour que vous vous connaissiez les uns les autres. Le plus noble d’entre vous auprès d'ALLAH est le plus pieux. » (Coran 49:13) Vu le contenu du verset, Dieu nous interpelle chaque fois qu'il nous reste à vivre dans l'amour des uns et des autres et de s’accepter. Les blancs, les noirs, les jaunes, les rouges dans les cinq continents doivent s’accepter et s’aimer. Qu’on soit musulman, chrétien, Scientifique ou païen, le même devoir nous interpelle : c’est-à-dire la tolérance et l’amour. La diversité et la variété font partie de la beauté et des merveilles de ce monde, et c’est ce qui est expliqué dans le verset précédent. En d’autres termes : « Dans la création des cieux et de la terre, la succession de la nuit et du jour, il y a vraiment des signes pour ceux qui sont doués d'intelligence » (Imran - 190). Parmi ses signes : la création des cieux et de la terre, la diversité des idiomes et de vos couleurs. Il y a vraiment là des signes pour ceux qui réfléchissent (Romain - 22). « Si ton Seigneur l'avait voulu, il aurait rassemblé tous les hommes en une seule communauté, à l'exception de ceux auxquels ton Seigneur a fait miséricorde, et c'est pour cela qu'il les a créés » (Coran - S5V48). Exemple : la couleur - la langue - la physiologie - la croyance - le pays... Le vrai visage de l'islam - N° 00 du 09 septembre au 09 octobre 2012. Dialogues interraciales et religieux. Nous insistons encore. Une fois sur ce fait que la religion ne doit pas être source de troubles - de conflits, de racisme, de rejet... Sinon, toutes les religions monothéistes, en commençant par le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam, enseignent la paix et l’amour du prochain. Une version juive de la paix et d’amour : « Voyez les larmes des opprimés, mais ils n’avaient pas de consolateur. » Ecclésiaste 4.1 ; « ... j’ai vu que toute la peine que l’on se donne et tout le succès que l’on recherche d’une entreprise ne sont motivés que par la jalousie de l’homme vis-à-vis de son prochain. » Ecclésiaste 4.4 ; « L’homme stupide croise les bras et se détruit lui-même. Mieux vaut une poignée pleine de repos que deux poignées pleines de travail et d’activités qui revient à poursuivre le vent. » Ceci dit, pour un bref commentaire portant sur les remarques du roi Salomon à son époque : le verset 4.1 d'Ecclésiaste fait état d’une partie des hommes délaissée et opprimée dans une société donnée. L’oppression ici suppose l’injustice, la famine, la... Marginalisation. Le roi a vu ses gens qui pleurent d’angoisse et de tristesse dans leur quotidien, si bien qu’il n’y a personne pour les venir en aide, d’où le mot consolateur. Dans 4.4 du même chapitre : Très souvent, la recherche du succès, précédée de toutes peines dans une entreprise, n’est motivée que par la jalousie. En d’autres termes, l’objectif c’est de brimer autrui dans ses exploits, qu’on se donne la peine par la simple jalousie. Dans 4.5, toujours dans Ecclésiaste : Des fois, à force de ne vouloir la réussite de son prochain, un homme de mauvais esprit préfère l’égoïsme et la cupidité, même si cela lui détruit. L’homme stupide préfère réussir aux dépens des misères des autres. Ceci étant, pour qu’une nation s’épanouisse dans la paix et l'amour, l’oppression doit disparaître, et dans nos activités, il n’y ait pas de concurrence maladive. Évitons de nuire aux autres. Ce constat du roi Salomon est valable pour le monde d’aujourd’hui. Ce chapitre d’Ecclésiaste est attribué. SUITE PAGE 8 Lp vrai. Visage de l'islam - N° 00 du 09 septembre au 09 octobre 2012 à la tradition du roi Salomon. Il est récité lors de la fête juive des tentes (ou des cabanes, soukhot) ; son contenu est fait d’une réflexion sur le sens de la vie. * Une version chrétienne de la paix et d’amour L’occasion nous est donnée de comprendre que le Christ a vécu toute son existence sur terre à parler de paix et d’amour. En d’autres termes, il a apporté à l’être humain le respect et la dignité par la voie de l’Évangile qui signifie déjà (À vous la bonne parole). Quelques propos illustratifs de sa bonne foi en l’homme : « Je vous exhorte, mes frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à tenir tous un même langage, et à n’avoir point de division parmi vous. Mais d’être unis parfaitement dans un même esprit et dans un même sentiment » (1 Cor 1:10). « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Actes 20:35). Tout est permis, mais tout n’est pas utile ; tout est permis, mais tout n’édifie pas (1 Cor 10:24). « C’est ici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimé. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie à ses amis. Jean 15:12-13 et 17. Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres. Nous qui sommes forts, nous devons supporter les faiblesses de ceux qui ne le sont pas. Et ne pas nous complaire nous-mêmes. Romain 15:1. Les outrages de ceux qui t’insultent sont tombés sur moi. 15:2. *Une version musulmane sur la paix et l’amour Amour entre musulmans : - Cramponnez-vous au fil conducteur d’Allah et ne vous dispersez jamais... (Coran 3:103) - Les croyants sont des frères entre eux. Harmonisez cette fraternité. - Celui qui assiste en cachette son frère musulman, Allah l’assistera au jour des jours. (Hadith) - Deux croyants ne se battent pas par arme ou ne se bagarrent pas, sinon si l’un des deux meurt à la suite, tous les deux auront une destination dans le châtiment. (Bukhari et Muslim) À la lumière de ce verset et de ses hadiths : - D’abord, la parole de Dieu appelle les musulmans à... Rester unis et indivisibles au nom de l’islam. Est-ce ce qui se passe aujourd’hui ? Combien de musulmans sont divisés en Afrique et dans le monde pour des raisons très basses ? - La richesse - l’égoïsme - la jalousie - la xénophobie - et le racisme. Le concepteur de l’Islam trouve et juge bien que les musulmans doivent être frères où qu’ils soient, parce qu’ils sont frères les uns les autres au nom de l’islam. La fraternité en Islam, c’est comme l’amour entre une femme et un homme. L’amour n’est pas fait de paroles et de grincements de dents. Il se manifeste par des actes, la fidélité - des cadeaux - une volonté ferme de se réaliser en tant que couple... Ce qui est valable pour la fraternité en Islam, elle se matérialise aussi par des actes - assistance - entraide - amour... Le vrai visage de l’islam - N° 00 du 09 septembre au 09 octobre 2012 [Dialogue interraciales et religieux] mutuelle. Cette fraternité n’est pas faite seulement de prière - de jeûne... ou d’aller creuser les tombes... Au point que... Le prophète (psl) persiste sur l’entraide et l’assistance d’un individu à son insu... « Si quelqu'un soutient son frère musulman sans que personne s'en aperçoive, le Tout-Puissant agira de la sorte merveilleusement envers lui afin qu'il ait le salut sans que personne ne soit mis au courant ». Le quatrième hadith cité harmonise et fortifie les précédents pour que tout effort entre musulmans ne soit pas vain. Le prophète (psl) met en garde les musulmans de se disputer, de se battre et de se combattre. Que ce soit par la magie noire, que ce soit par la parole, par les armes, ne versez pas le sang entre vous par la sorcellerie, la parole, les armes. « Le plus fort ce n’est pas celui qui terrasse son adversaire, mais celui qui sait vaincre sa colère ». Rapporté par Boukhari. Combien de fois des musulmans s’attaquent verbalement si bien que la haine s’installe ? Combien de fois des musulmans consultent des charlatans et font de la sorcellerie dans le seul but de se nuire ? Combien de fois des musulmans se... Tuent par des armes pour des raisons tribales, ethniques et communautaires au point que le sang coule dans les mosquées ? Couramment, on n’assiste à des explosions dans les mosquées, quand bien même les victimes ne sont que d’autres musulmans ? Le rapport que doit avoir un musulman dans une société mixte : « Ne discutez pas avec les gens du Livre que d'une façon courtoise, sauf ceux d'entre eux qui soient injustes. Dites-leur : nous croyons en ce qui a été descendu vers vous et en ce qui est descendu vers nous, tandis que votre Dieu et le nôtre est le même Dieu unique et c’est lui que nous nous soumettons. » Coran 29:46. Ce verset met les musulmans dans un état d'esprit de cohabitation avec les gens du Livre (notamment juifs et chrétiens). Voici une des paroles du prophète sur le rapport que doit entretenir un musulman vis-à-vis d’un chrétien, d’un juif... Celui qui porte préjudice à un membre de la communauté des gens du Livre, j’en suis son adversaire au jour dernier. Rapporté : (Al-Khatib avec un... excellent isnad) Nous nous appuyons sur la parole du noble messager de l’islam et celle de l’être suprême précitées pour lancer un message fort digne de l’islam et des musulmans pour des sociétés comme les nôtres. La liberté est la chose la plus convoitée par tous, la preuve en est que tous les pays se sont battus pour l’arracher, et que tout individu aspire à cette denrée précieuse. En effet, lorsqu’on examine la parole du prophète (psl) : « celui qui porte préjudice à un membre des gens du livre, il sera son adversaire le jour du jugement », elle s’adresse au musulman qui vivait avec les chrétiens et les juifs à Médine. Le musulman doit être attentif au bien-être de son voisin chrétien ou juif ou même animiste, ce qui suppose aussi leur liberté de culte. Le souci de l’islam de préserver la liberté de foi, le respect des pratiques, la non-ingérence en vue de les empêcher ou les interdire quelles que soient les circonstances, a atteint un degré que si un mécréant demande de l’aide à un musulman et sa protection. Celui-ci est obligé d’y répondre favorablement afin qu’aucun préjudice ne l’atteigne jusqu’à ce qu’il recouvre la paix du cœur. Et c’est une obligation prescrite par Allah. « Si un polythéiste cherche asile auprès de toi, accueille-le pour le permettre d’entendre la parole de Dieu, fais-le parvenir à destination sûre, car ce sont des gens qui ne savent pas. » Le repentir - 6. La sourate 29-46 a également insisté sur le rapport du musulman envers les gens des livres. Un pays comme le Burkina Faso, comme la plupart des pays d’Afrique, les rapports peuvent être souvent tendus sans une issue favorable. En revanche, cela est dû à l’instrumentalisation des écritures, aux récupérations politiques ou même à la mauvaise compréhension des textes de Dieu. Le fait que l’islam désigne les chrétiens et les juifs comme des gens du livre est une filiation qui contient la reconnaissance et l’acceptation des musulmans des livres révélés et des envoyés au sein d’eux. La charia reconnaît également certaines croyances religieuses qui étaient... telles que les sabéens, les samériens, les magûs : Il est rapporté que le calife Umar B. Al-Khattab a été informé que des musulmans ont rencontré des gens qui n’étaient ni juifs ni chrétiens et adoraient le feu. Ces musulmans ne savaient pas comment les traiter et demandèrent au calife de régler ce problème. Ibn Aouf dit : « Traitez-les comme les gens du Livre. » Le vrai visage de l’islam - N° 00 du 09 septembre au 09 octobre 2012 L'Islam est-elle fière des musulmans ? Nous sommes musulmans et nous prions cinq (05) fois par jour, nous faisons le jeûne, nous prélèvons l’aumône, nous faisons même le pèlerinage. Les cinq (05) éléments cités, c’est ça l'islam. Comme le messager (PSL) a dit : L’islam est scellé sur cinq (05) piliers : 1. La profession de la foi en Dieu Unique et en Muhammad (La Chahada) 2. Les cinq (05) prières quotidiennes 3. Le jeûne du mois de Ramadan 4. L'aumône légale (Zakat) 5. Le pèlerinage à la Mecque. Rapporté par : (URA) dans le jardin des vertueux. En d’autres termes, lorsque vous regardez partout au... Burkina Faso, dans les mosquées, devant les commerces, au bord des rues, à chaque heure de prière, le constat est agréable : ces différents lieux sont noirs de monde rien que pour la prière. Et très souvent, on a l’impression que les gens prient sur les voies. Le jeûne aussi est très observé dans notre pays et partout ailleurs pendant le mois de ramadan. Le mois de ramadan est un moment fort pour les musulmans, en vue que les bonnes actions se multiplient, l’on devient humble, généreux, pieux, un croyant exemplaire. Les différentes mosquées retentissent dans la ferveur de la foi dès que la nuit tombe. L’aumône, l'égale : un impôt annuel imposé sur chaque musulman ayant les moyens, où l'islam exige qu’on prélève un pourcentage en fonction des avoirs de chaque croyant. Pour ne pas jouer aux charlatans, nous pensions que les concernés s'exécutent. Le pèlerinage : cinquième et dernier pilier de l'islam, qui mobilise et rassemble les musulmans en un seul lieu (MAKKA), qui a pour but de confirmer l’identité de... La communauté musulmane, de la race humaine, concernant leur origine et leur égalité devant la suprématie d’Allah, là où les pèlerins sont tous dans une même tenue (le Ihrâm) pour implorer la grâce de Dieu. Interrogeons-nous maintenant si l’islam est fier de nous ? Nous avons, à travers l’histoire, l'humiliation et la répression que les premiers musulmans ont vécues durant les premières années du message de Muhammad (psl). « Les émigrés besogneux, qui ont été expulsés de leurs maisons et de leurs biens, tandis qu'ils recherchaient une grâce et un agrément d'Allah, et qu'ils portaient secours à la cause d'Allah et à son messager, ce sont les véridiques » (S59-V8). De nombreux versets dans le Coran ont fait état des souffrances et des moments laborieux que les premières générations musulmanes ont traversés. Donc, c’était de la persécution, des pillages, toutes sortes de violences étaient l'objet, les musulmans si bien qu’ils ont fui, délaissant leurs demeures et leurs biens au profit de l’ennemi. émigrer avec le prophète à Médine. Nous savons aussi que les menaces de l’ennemi de la Mecque et celles qui étaient à Médine défrayaient la chronique, raison pour laquelle Allah institua la ligne d'attaque pour la légitime défense et surtout pour protéger les musulmans afin que ces derniers puissent s’exprimer librement. Et c’est ainsi que le tout premier verset sur le Jihad fut révélé et prit vigueur : « Autorisation est donnée à ceux qui sont attaqués de se défendre parce que vraiment ils sont lésés : et Allah est certes capable de les secourir » (S-22-V39). « Ceux qui ont été expulsés de leurs demeures, contre toute justice, simplement parce qu'ils disaient : « Allah est notre Seigneur » » (S-22-V40). Confirmé par le verset 216 de la sourate 2 : « Le combat (défense) vous a été prescrit alors qu'il vous est désagréable. Or il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose alors qu'elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu'elle vous est mauvaise. C’est Allah qui sait mieux. » que vous ne savez pas. C’est ainsi que les musulmans se sont défendus jusqu'à conquérir la Mecque avec plus de cent mille (100 000) personnes vouées à la cause exclusive d’Allah, sans que personne du rang de l’ennemi ne soit lésé ou tué ce jour de la conquête. En revanche, l’islam nous a atteint par ce messager divin il y a plus de 14 siècles : «Ô Messager, transmets ce qui t'a été descendu de la part de ton Seigneur. Si tu ne le fais pas, alors tu n'aurais pas communiqué son message... » (S5-V67) «Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable, et interdit le blâmable, car ce seront eux qui réussiront» (S3-V104) «Par la sagesse et la bonne exhortation, appelle les gens à la religion d'islam. Et discute avec eux de la meilleure façon ... » (S16-V125) Et enfin, «Nous ne t’avons envoyé qu’à la totalité des hommes ... » (S34-V28) Chers musulmans, lorsque la Mecque fut conquise par le prophète (psl), le Jihad par le combat a pris fin, à l'exception de celui qui se prône par les arguments. éloquents du noble Coran et de la sunna du messager. NB : exception faite des situations où les musulmans sont combattus visiblement pour leur foi, si toutefois ils sont persécutés et tués, ils doivent cependant se défendre, tout en privilégiant le dialogue. Dans le premier verset, il était impératif pour le prophète de transmettre le message, et il l'a fait. Dans le second, Allah nous appelle à être de ceux qui ordonnent le bien et blâment le mal. Nous devons être de ceux qui empêchent les maux qui minent nos sociétés, comme l'escroquerie, l’adultère, le vol, le mensonge, la trahison, la corruption à basse échelle et à dimension élevée, et bien d'autres. Et également être de ceux qui encouragent le bien, comme le travail, le respect de la parole donnée, honorer les parents, entretenir les liens de sang... Dans le troisième, qui désigne les théologiens et Autres prédicateurs en islam, d'être de ceux qui peuvent convaincre autrui par leurs comportements exemplaires et leur éloquence dans la parole divine. Autrement dit, les gens devraient embrasser l’islam à l’image de la tolérance et du crédit que les érudits, les prêcheurs et autres en sont l’objet et non le contraire. Et le quatrième verset de conclure, le message de l’islam doit impérativement atteindre toute l’humanité : hommes, femmes, vieux et jeunes. C’est pour cette raison que nous avons reçu le message de l’islam, ce qui fait de nous des musulmans. Contrairement, il se trouve que l’impression d’aujourd’hui qu'on a est tout à fait désagréable et répulsive. 1. Sur le plan économique, les musulmans au Burkina Faso s'affichent en bonne place. Malheureusement, c’est eux qui comptent plus de pauvres et d’indigents. Ils représentent entre 65 et 70 % de la population, et c’est leur pourcentage qui est également élevé au niveau de l’analphabétisation et de l’abandon des études. Nonobstant, l’impératif de... L’aumône (Zakat), des voisins musulmans dorment ventre vide tandis que le grand commerçant musulman est juste à l'angle. Sur le plan spirituel, un musulman qui laisse sa barbe s’indigne de celui qui se l’enlève. Très souvent, nos prêches ne sont pas objectifs, ils ne solutionnent pas, mais ils blessent et mettent à l'écart d'autres musulmans. Le prophète dit (psl) : « Insulter un musulman est une vilenie et le combattre, c’est de l’athéisme » - « Un musulman ne fait pas peur à un autre musulman ». Rapportés par : Boukhari et Muslim. Donc, de grâce, arrêtons nos attitudes contraignantes et désapprobatrices. Il arrive même qu’on privilégie certaines mosquées à d'autres. Certains oulémas (savants) à d'autres. Pour ne souligner que ces deux exemples, il y a donc matière à réfléchir. NB : Attention, le combat punitif existe également pour dissuader ceux qui essaient de porter préjudice aux musulmans ou à l’Islam. Donc, la défense de l'Islam est un combat autorisé, recommandé et même obligatoire. MALI Les groupes extrémistes : fiction ou réalité ? Chers musulmans, depuis un certain temps jusqu’à maintenant, les populations maliennes vivent les horreurs d'Aqmi, d’Ansar Dine et des rebelles touaregs, même si ces derniers sont défaits par les islamistes radicaux. De l’autre côté du Nigeria, c'est Boko Haram qui terrifie le Nord et tout le pays. Chrétiens et musulmans sont menacés. À l’Est de l'Afrique, en Somalie, ce sont les Chébabs qui briment leurs propres populations et leurs voisins comme l’Ouganda, le Kenya, et d'autres... Ceci dit, toutes ces terreurs au nom de l’islam, il y a urgence en la matière, parce qu’il faut qu’on rétablisse la vérité et faire honneur à l’islam vrai, et ne pas permettre à des groupes tentaculaires obscurantistes de ternir l’image de notre raison d'être : « Islam ». Boko Haram, dont la pensée est réfractaire à tout lien avec l'Occident et l’occidentalisation, c’est leur droit, mais à vouloir persécuter tout le monde pour une adhésion forcée à leur idéologie, cela n’est pas acceptable. L’islam. condamne fermement leur entreprise jusqu'à ce qu'elle chute. Les Chaïbabs, où se conjugue machiavélisme et ignorance spirituelle. La mise est de trop, il faut que ça s'arrête. Les églises ne sont pas faites pour exploser, encore moins les mosquées. Ce qui est aussi valable pour Boko Haram. Pourquoi aller tuer des gens parce qu'ils sont en boîte de nuit ou au maquis ? On n’est pas obligé d'y aller. Si c'est contraire à notre foi, c'est une liberté de ces personnes de fréquenter quoi que ce soit. Le vrai visage de l'islam - N° 00 du 09 septembre au 09 octobre 2012 Politique Le prophète (psi) met en garde les Chaïbabs et Boko Haram à ces propos : « Personne ne doit rester indifférent si quelqu'un se fait tuer arbitrairement, car la malédiction tombe aussi sur celui qui a assisté sans pouvoir le défendre ». Tabarani et El Bhahaki. «Quiconque tue une personne avec laquelle les musulmans ont conclu un traité ne sentira pas l'odeur du paradis, car son odeur se trouve à 40 ans de marche», rapporté : Boukhari et d'autres. Allah dit : «Ne tuez personne injustement», rapporté par Boukhari et Muslim. Soyons très clairs et fermes avec les activités de Boko Haram, des Chaïbabs ou de ceux qui sont au Nord-Mali, de s’abstenir de tuer, ou d’aller se faire exploser dans un commissariat, une église ou quelque soit le lieu. Le prophète (pSL) a désigné cela comme du suicide. Et le suicide ne mène pas au paradis, mais de l’autre côté. Allah le Tout-Haut dit : «Ne vous entre-tuez pas. Dieu est miséricordieux envers vous» (Les Femmes-29). Le prophète dit : «Celui qui commet le suicide sera privé de la grâce de Dieu, il méritera plutôt sa colère», en faisant allusion à un homme qui s’était ouvert la veine à une autre époque et mourut par la suite, et Dieu lui a interdit le paradis. Rapporté : Boukhari et Muslim. La plupart des jeunes gens qui sont enrôlés dans ces... Mouvements extrémistes et radicaux ignorent le but réel de leur combat, d’autres le sont par force. Nous parlons de façon contextuelle, concernant les groupes extrémistes qui sévissent sur le continent africain. Il n’y a pas une raison valable pour enrôler des jeunes en kamikaze, encore moins vouloir établir la charia. La charia n’est rien d’autre que la vie du musulman depuis son sommeil à son entreprise, de là à sa tombe, le respect de tout et de rien (comment se comporter à l’égard d’un animal, de l’environnement, du musulman, du non-musulman…). On n’aura le temps pour un numéro spécial sur la charia. Remontons le temps afin de voir comment, pour s’engager au vrai jihad, il fallait l’accord des parents (géniteurs) et leur assistance. Selon Abdallah Ben Amr, un homme vint au prophète (PS) pour demander l’autorisation de s’engager dans une bataille (jihad). Le prophète l’interrogea sur ses parents, s’ils sont encore vivants ? Il répondit par l’affirmatif. Le messager de Dieu dit au jeune de lutter en... leur nom. Rapporté par Bhuhary et Muslim. Le même Bhuhary rapporte que : un homme vint auprès du prophète pour prêter allégeance pour l’émigration et il a laissé ces deux géniteurs en pleurs. Le prophète a dit au jeune homme : « retourne les rendre heureux. Ceci dit, il y a autant d’hadiths selon lesquels des jeunes gens ont demandé au prophète une autorisation pour aller au combat, et le prophète les a renvoyés pour qu’ils aillent assister leurs parents, de surcroît avoir la permission des deux géniteurs pour s’engager dans les batailles instituées par Dieu à l’époque même du messager (psl). En revanche, ce qui se passe au Nord du Mali et au Nigeria, on veut parler (d’Aqmi-Ansar-Dine-MNLA) côté Malien et Boko-Haram au Nigeria et plus loin encore, les Chaïbabs en Somalie. C’est des centaines de jeunes soldats, civils et souvent même des enfants, enrôlés pour des causes inavouées, là où riment désespoir et obstination. Posons notre regard sur les dires du prophète (psi) déjà cités : Est-ce que ces jeunes... Ont fini de s'occuper de leurs familles ? Est-ce qu’ils ont la permission de leurs parents pour aller tuer des innocentes personnes, poser des bombes, exploser des églises, violer les femmes et les jeunes filles ? Comment se fait-il que pour établir soi-disant un prétendu État islamiste où c'est la loi de l’islam qui prime, ceux-là même qui se battent pour instaurer la Charia, sont des trafiquants d’armes, de drogue, ils pillent les commerçants, ils agressent les femmes et minent les périphéries de leur propre cité, allusion faite à Ansar Dine ? Une chose est sûre, il y a matière à réfléchir. Rappelons que le Mali est un État laïque où cohabitent différentes cultures et confessions. Même si l’islam est majoritaire, il n’y a aucun droit pour un groupe de personnes de s’insurger à vouloir mettre sous Charia la moitié du pays ; comme si l'islam ne pouvait pas cohabiter avec la chrétienté et même l'athéisme. Le Coran nous rappelle à la raison à juste titre : « Tu constateras que les hommes les plus proches des croyants par... » Amitié sont ceux qui disent : oui, nous sommes chrétiens ! Parce qu'on trouve parmi eux des prêtres et des moines qui ne s'enflent pas d'orgueil » (S5-V82) - Pourquoi Ansar-Dine-Aqmi-MNLA ou Boko Haram, tergiversent avec le Coran, comme si c’était eux qui l'avaient révélé. Les successeurs les plus nobles du prophète ont tous respecté cet engagement de protéger les Ahl dhimmis ; par extrapolation (chrétiens et Juifs d'aujourd'hui attachés à leur foi sur les territoires islamiques et même laïques). Il est nécessaire pour nous de nous interroger si l’islam est fier de nos actes ! PAGE 12 Le vrai visage de l'islam - N° 00 du 09 septembre au 09 octobre 2012 Laramille musulmane L’éducation du musulman Éducation du musulman et non une éducation musulmane Nous entendons par éducation du musulman, non seulement une formation de base complète sur l’islam et une instruction générale sur la vie. Beaucoup de musulmans se sont vus bornés par une éducation dite musulmane qui rejette toute autre conception d’autrui. Aujourd'hui, la religion musulmane fait partie d’un grand ensemble. Elle n’est pas la seule au monde, puisqu'elle cohabite avec d’autres religions, d’autres cultures... Une éducation suppose d'inculquer des valeurs fortes, notamment morales, religieuses et civiques, à un enfant. Ici, il s'agit de l’enfant musulman, celui-là qui veut ressembler aux autres enfants par l’épanouissement, la distraction et un suivi constant des parents, tandis que certains prédicateurs ont laissé accroire que leur liberté est limitée. Les enfants ne peuvent pas aller au cinéma, au théâtre, suivre la télévision, écouter de la musique, avoir des jouets en forme d'animaux, c’est un interdit et on s’arrête là. Pour ce numéro, nous allons nous intéresser aux jouets. Un enfant musulman peut-il avoir des jouets pour s’amuser ? Certains ont fait comprendre que les parents ne devraient pas acheter des jouets en forme d'animaux comme des poupées, des chevaux ou des oursons. Ce sont des objets inanimés. Ces derniers font allusion aux hadiths référentiels sur... Les statuts, les images... «Ceux qui fabriquent ces images seront le jour de la résurrection tourmentés. On leur dira : "Faites vivre ce que vous avez créé."» Abou Houraïra rapporte : Le messager de Dieu a dit : «Dieu, exalté soit-Il, a dit : "Qui est plus juste que celui qui essaie de créer comme moi ? Qu'ils créent donc une fourmi, ou qu'ils créent une graine, ou qu'ils créent un grain d'orge !"» Il y a autant d’hadiths qui abondent dans ce sens, ce qui a permis une interdiction stricte et formelle des jouets en images ou façonnés en objets. Pourtant, c’est une question purement et simplement contextuelle. Ces enseignements du prophète (PSL) n’ont pas de rapport avec l’éducation de l’enfant musulman. La preuve en est que l’une des femmes du prophète, Aïcha (qu’Allah l’agrée), a dit : «Je jouais avec des poupées chez le prophète (PSL) et mes amies venaient pour me tenir compagnie dans le jeu, mais chaque fois que le prophète arrivait, elles couraient se cacher parce qu'elles avaient peur de lui. Mais le prophète... (PSL) se réjouissait de leur présence. Rapporté par Boukhari et Muslim. On rapporte que le prophète dit à Aïcha, un jour : « Et ce qui se trouve au milieu des poupées, c’est quoi ? » Elle répondit : « C'est un cheval. » Il lui demanda encore : « Mais qu'est-ce qu'il a de plus, ce cheval ? » Elle répondit : « Ce sont des ailes. » « N’as-tu jamais entendu parler de Salomon, fils de David ? N’avait-il pas un cheval avec des ailes ? » Le prophète (PSL) a ri à gorge déployée. La remarque est qu’Aïcha était très jeune lorsqu'elle se mariait au prophète. L’un des savants, Chaukany, a dit : ce Hadith montre que les jouets pour enfants sont permis. Quant à El Cady Hayad, « les poupées sont permises pour les jeunes filles ». Sauf Malik, qui détestait que l'on achète des jouets à sa fille. Il est en effet évident que les jouets, quelle que soit leur forme, ainsi que certains jeux imagés à l’intention des enfants, leur permissibilité a été relevée par les deux recueils authentiques de l’islam (Boukhari et Muslim), les jouets d’Aïcha. et de ses camarades. Par ailleurs, il a été scientifiquement démontré que les jeux et jouets pour enfants permettent à ces derniers d’avoir un cerveau plus adapté pour mieux assimiler tout ce qu'on leur apprend. Donc, nous interpellons nos parents musulmans à ne pas être durs envers leurs enfants concernant les jouets, étant donné qu'ils sont profitables pour leur distraction et leur culture générale. Annonces publicitaires Pour vos avis et annonces, de tout genre, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou rui.cma.hai@ yahoo.fr ou également à juliet_fun20J0@hotmail.com. Tél :................ Le vrai visage de l'islam - N°.00 du 09 septembre au 09 octobre 2012 Culture Interview du Cheick Demé Notre journal a rencontré le Cheick Demé le dimanche 22-07-012 au sein du cadre de la LIBULMESCO (la ligue Burkinabè à la Lecture et à la mémorisation du saint Coran) où se tiennent les formations islamiques de haut niveau sur l’immeuble du Docteur Gaoussou Diawara. Le Cheick Officie des séances de tafsir chaque mois de Ramadan et aussi certains jours ordinaires, et nous avons eu l’occasion de lui tendre notre micro : Pouvez-vous nous décliner votre identité pour les lecteurs ? - Je me nomme Cheick Démé Abdur-Rahman, mon père se nomme Cheick Tidiane Démé, nous sommes connus depuis les temps coloniaux au Burkina Faso. Votre parcours théologique, où de Cheick ? - J’ai étudié au pays avant d’aller chez les Arabes, j’ai rencontré beaucoup de Cheick ici comme à l’extérieur. Mais au pays, j’avais un grand Cheick qui m’a enseigné l’islam, il s’appelle Cheick Abdoulaye Dao, qui a également enseigné beaucoup d’Arabes. Les pays que j’ai eu à faire figurent l’Égypte, l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis... Nous sommes dans le mois de Ramadan, qu’est-ce que le jeûne ? - C’est un mois béni où Dieu dit que c’est lui qui paie le salaire du jeûneur, contrairement aux jours ordinaires où ce sont les anges qui notent les mérites. Qu’est-ce que c’est que le Coran ? - Le Coran, c’est Dieu puisque c’est sa... Parole et on doit apprendre à connaître Dieu par le biais du Coran. Que signifie le tafsir du Coran ? - Le tafsir du Coran, c’est son commentaire différent de sa traduction, et quand on parle de commenter le Coran, cela suppose que toutes les lettres qu’il contient doivent être mises en évidence pour la compréhension du musulman lambda. Hors de ce cadre enchanteur de la libulmesco et ce mois béni de Ramadan, il vous arrive de tenir le tafsir ? - Je voyage pour des conférences, dès que je suis sur place, j’officie le tafsir dans ce cadre. Quel est le rapport entre vous et le docteur Diawara, connu sous l’appellation (Papy) ? - C'est le Coran qui nous rapproche et qui nous unit. Quelles sont vos prières à son endroit ? - Mr. Diawara, c’est un grand homme qui a un grand cœur et qui œuvre beaucoup pour l’islam, et si on avait beaucoup de musulmans comme lui, l’islam avancerait davantage. Et je prie Dieu pour qu’il le garde longtemps parmi nous et qu’il le bénisse. Un mot à l’endroit de notre journal « Le vrai ». « Visage de l'islam » - Je ne ferai que prier Dieu pour qu’il mette sa bénédiction dans votre entreprise et dès que j’aurai reçu un exemplaire, je donnerai mes impressions. Le vrai visage de l'islam - N° 00 du 09 septembre au 09 octobre 2012. Entretien avec notre père de référence, docteur Gaoussou Diawara. Cher papy, vous n’êtes plus à présenter puisque vous êtes un grand soutien à l’Islam au niveau de Libulniesco (ligue Burkinabè à la lecture et à la mémorisation du saint Coran). La toute première question porte sur le jeûne. Notre père de référence, docteur Gaoussou Diawara (au milieu en lunettes). Papy, le jeûne pour vous, c’est quoi ? - Le jeûne fait partie des cinq piliers de l'Islam et il est capital pour tout musulman de profiter au maximum de ce mois béni de Ramadan, qui consiste à ne pas boire, manger, fumer et également avoir des rapports intimes de l’aube jusqu’au coucher du soleil. Quelle est cette confiance qui vous lie au Coran ? - C’est un don divin, c’est assez. Extraordinaire que je puisse l’exprimer avec des mots, l’amour du Coran m’est venu de Karansamba et sa confirmation du Cheick Demé. Je suis très attaché au Coran et à toute votre famille, en allusion à madame et les enfants. En quelques mots, dites-nous pourquoi tant d’investissement au profit du Coran et de l’Islam ? Je dirais que c’est la démonstration d’un engagement à tenir de tout ce qui pourrait avancer la lecture du Coran, sa mémorisation et l’Islam de façon générale. Je prône l’union des musulmans par ce que je fais, surtout l’organisation des musulmans. Quels conseils avez-vous pour les personnalités, cadres, intellectuels et privilégiés musulmans ? Mes conseils se centralisent sur un seul point à l’endroit de la jeunesse musulmane. Récemment, j'ai été effectuer la prière à la grande mosquée, si bien que j’ai fait un constat qui m’a tout de suite frappé : c’est la présence massive des jeunes de moins de quarante ans à la prière. J’ai été très heureux puisqu’il y a de la relève. Ceci dit, j’attire l’attention. de nos cadres - de nos personnalités - intellectuels et privilégiés de soutenir les jeunes musulmans. Ils ont besoin d'emplois, d’entraide, de formation islamique et surtout de l’entraide qui manque énormément chez nous, musulmans. Aider ces jeunes-là signifierait soutenir l’Islam, car l’avenir de notre grande religion, c’est sa jeunesse. Depuis plusieurs années, vous êtes absolu-. Notre mère titulaire, Madame Diawara Rissalata Ayeva (à gauche) Auditoire du Tafsir (commentaire du Coran) Le vrai visage de l'islam - N° 00 du 09 septembre au 09 octobre 2012 PAGE 15 Histoire (Tune vie) T Karamogo, le protégé de Dieu Chaque jour que Dieu fait, nous vivons des situations, et très souvent, nous pensons que nous sommes les seuls à vivre ces problèmes. Pourtant, nous vivons tous des difficultés à des différences près. « L’Africain » d’aujourd’hui a plusieurs statuts dont la croyance figure en bonne place. Il l’est souvent religieux et c’est un fait. Beaucoup de religieux pensent qu'ils sont exemptés d’un certain nombre de règles de La nature et même celles que nous avons nous-mêmes adoptées dans nos assemblées nationales. (Le respect des principes d’une république) Ceci dit, voilà un karamogo (maître coranique) qui se dit saint et plus proche d'Allah vu qu’il mène une vie irresponsable. Pour Alpha, puisque c’est de lui qu’il s’agit, quand on est karamogo, on est d’emblée un protégé de Dieu. Ce qui fait qu’il ne se soigne contre une maladie quelconque, il ne respecte pas les lois de la république, surtout quand il est en circulation. Lorsque Alpha emprunte une voie, il ne regarde ni à gauche ni à droite, il fonce seulement, l'essentiel c'est d’y arriver. Un jour, il est convié à un baptême musulman et il s’est bien habillé pour la circonstance, il prend sa moto et s'est mis en route. Malheureusement, il renouvelle sa mauvaise habitude d’un homme au-dessus de la loi, puisqu’il ne respecte aucun signe et surtout les feux tricolores. Arrivé à un carrefour, pendant que le feu est rouge. Remarque du mois : Long et dur est le chemin qui mène à l'enfer. Conduit à la lumière Les sept péchés capitaux : - la gourmandise - l’avarice - la colère - l’orgueil - la luxure - l'envie - la paresse Alpha accroît la pression... Et voilà qu’un chauffard comme lui traverse la voie de l’autre côté de la route, brûlant le feu à sa rencontre. Les deux se sont percutés et c’est là que le monsieur vomit sur Alpha. - C'est quel bâtard qui m’a fait vomir mon sopalin, s’indignait le monsieur. - C’est toi qui es bâtard, répliquait Alpha. Le policier qui suivait la scène s’approcha pour calmer les deux bagarreurs. - Qu'est-ce qui se passe ici ? - Ce n'est pas ce salaud de soulard qui a bu son dolo pour me le verser dessus, non seulement c'est lui qui est venu me cogner sur ma droite, disait Karamogo. - Sauf que vous aussi vous n'avez pas respecté le feu, sinon tout cela ne saurait arriver, disait l'agent. - Écoutez, moi je suis un bon citoyen et un Karamogo. - Comme vous discutez, je vous retire votre engin contre une contravention de 6000 F. Cependant, Alpha a négocié sa moto en vain. Deux heures plus tard, Karamogo était tout mouillé de par sa sueur si bien qu’il s’est rabaissé pour pouvoir avoir son engin. En revanche, si Karamogo respectait le Coran, il aurait respecté la vie et les lois de sa république et éviterait le vomissement et serait à l’heure à son baptême. Respecter soi-même, c’est respecter l’autre. Se maîtriser soi-même, c’est maîtriser l’autre. Arounan G. Le vrai visage de l'islam - N° 00 du 09 septembre au 09 octobre 2012 bibo:issue 0 bibo:numPages 16 -- o:id 10602 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/10602 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2204 o:media/o:id 10622 19602 19603 19604 19605 19606 19607 19608 19609 19610 19611 19612 19613 19614 19615 19616 19617 o:media/file https://islam.zmo.de/files/original/e7ad619b28188879894ef9d25c877f116457e6be.pdf https://islam.zmo.de/files/original/60fedb758f9491e8280e42a618e8cefd374062b3.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/75187e2c5d985723681a4daa0a32dc693d5956cb.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/f139abf34ae3cd5692bb283e2f55b207a034c798.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/6fafe0fa00b49168ad0bae2a1da58a0ad60a34f7.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/2f92a0dc81607606d6729074bf59ec920f875ff1.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/6fe5c158247dcca164ea947e74664fb7de2889b2.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/f5f5876ce25a62b8a859e8b7c3ec3fe77b5b8e79.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/a7c29d74ce86d5c846eca0b39392e70405d8a165.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/915176ce0009027196a42a327e1dc456cd49c046.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/79ffd1ab7519667eacf9a8ad5a570d0990af73bd.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/47cf1a9d7bbe869a3845333d0f4ae6adcfbdb9a3.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/b73f5fe18e1768d9a790baa9ee4c8fc7278a406f.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/4e63cc7d13a7a47cc5094270060bfd2ab73d1b5e.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/a0d385c59bb3ed84283f5218a2c1d40ea02a5e73.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/9ea434eec3c7a8e98226f9ffa8ccaa3f2d2d909b.jp2 https://islam.zmo.de/files/original/d6880c29db6760003c6c399bf230c02f6159506a.jp2 dcterms:title Le vrai visage de l'islam #11 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/954 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/958 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/986 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1036 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/433 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1064 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/5 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/697 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/701 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1102 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1124 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1125 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/33 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/582 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/81 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/82 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/84 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/85 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/87 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/89 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2204 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2014-01-05 dcterms:identifier iwac-issue-0000186 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Mensuel islamique d'information dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/284 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/304 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/321 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/377 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/408 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/407 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/351 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/414 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/319 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/443 bibo:content Le vrai visage de l’islam Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 Mensuel d’information islamique - N° 011 du 05 janvier au 05 février 2014 JOINDRE L’ACTE À LA PAROLE Un défi à relever Prix : 300 F CFA UN ENTREPRENEUR, UNE VISION, UNE FOI EL hadj Souleymane Kaboré P.15 & 16 par tous P.2 LES CAUSES DE LA NAISSANCE DES TERRORISTES EN ISLAM Le point de vue du théologien le Dr Ahmad Savadogo P.10 INSTITUT AOREMA Un homme sage à la tête d’un institut de référence P.7 ÉDUCATION DES ENFANTS P.5 La place de la mère CONFRONTATION ENTRE RELIGIEUX EN AFRIQUE La Centrafrique, dernière victime ou à qui le prochain tour ? P.10 MUTUELLE ISLAMIQUE DU BURKINA Pour mieux renforcer les liens de solidarité entre musulmans P.11 CLÔTURE DU VII SEMINAIRE ISLAMIQUE DE OUAHIGOUYA « Les objectifs sont largement atteints » P.12 PRIÈRES QUOTIDIENNES : Les règles de réparation P.9 Éditorial Sommaire UN ENTREPRENEUR, UNE VISION, UNE FOI EL hadj Souleymane Kaboré MUTUELLE ISLAMIQUE DU BURKINA Pour mieux renforcer les liens de solidarité entre musulmans CLOTURE DU VII SEMINAIRE ISLAMIQUE DE OUAHIGOUYA « Les objectifs sont largement atteints » PRIERES QUOTIDIENNES Les règles de réparation JOINDRE L’ACTE À LA PAROLE Un défi à relever par tous EDUCATION DES ENFANTS La place de la mère INSTITUT AOREMA Un homme sage à la tête d’un institut de référence CONFRONTATION ENTRE RELIGIEUX EN AFRIQUE La Centrafrique, dernière victime ou à qui le prochain tour ? LES CAUSES DE LA NAISSANCE DE TERRORISTES EN ISLAM Le point de vue du théologien le Dr Ahmad Savadogo JOINDRE L’ACTE À LA PAROLE Un défi à relever par tous RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10 - 01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Tiendrebéogo Ousmane Équipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane, Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba, Zoungrana Ablassé, Nébié Zakaria, Guigma Arounan, Nana Moumouni Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60 Si le prophète Mohammad (Paix et salut de Dieu sur lui) a réussi à façonner le monde sur les plans spirituel, économique, social et politique, c’est dû à son accrochement et à l’application de ce qu’Allah (SWT) lui a dicté. Le bonheur de sa communauté lui tenait à cœur. Il était véridique dans ses propos, et ses actes étaient le reflet parfait de ce qu’il disait. La mère des croyants, Aïcha, le comparait au Coran, vu son attachement scrupuleux aux textes religieux. Les savants, héritiers du prophète, devaient perpétuer cette image. L’image des hommes au-dessus de la mêlée qui joignent l’acte à la parole. Mais de plus en plus, l’on s’éloigne de cet idéal. Les érudits musulmans devaient être la lumière qui brille pour les gens et pour eux-mêmes. Dépôt de la tradition du prophète, et remplaçant légitime de ce dernier, ils devaient, et c’est ce que le Coran leur demande, faire toujours preuve de probité morale dans tous les actes qu’ils posent. Une chose est de tenir de belles paroles, de dire de bonnes choses, mais une autre est de se comporter d’une manière crédible en respectant ce qui a été enseigné aux gens. L’histoire retient que le comportement de l’homme est plus prompt à faire changer les gens que la parole. « Ô vous qui portez la foi, pourquoi dites-vous des choses que vous ne faites pas… Dieu exècre vous entendre dire ce que vous ne faites ! », nous interpelle le Coran. Le prédicateur musulman et le musulman tout court qui aspire à indiquer le droit chemin aux autres se doit de pratiquer ce qu’il dit. Et non de dire, comme l’on entend souvent : « Écoutez ce que nous disons, mais ne regardez pas nos actes ». Lorsqu’on se lie à Dieu, l’on doit tenir ses engagements. L’alliance avec le créateur n’est rien d’autre que de faire respecter sa volonté sur la surface de la terre. Les Les érudits musulmans sont ceux qui se chargent de transmettre le message divin aux hommes. Par conséquent, ils doivent être de bonne moralité et de bonne conduite. Il leur appartient de travailler afin que leur famille inspire les autres en bien. Ils doivent être les premiers à faire preuve de générosité. Vivons à l’image du prophète Mohammad (saw). Adhérer au modèle du prophète (psl) suppose d’ordonner ce qu’il a exalté comme valeurs et d’éviter ce qu’il a désapprouvé. Cela dans la parole comme dans le comportement. C’est le seul moyen de pouvoir sortir les musulmans de la situation dans laquelle ils se trouvent. Les musulmans aujourd’hui, on a l’impression, veulent « une chose et son contraire ». Ils veulent être les alliés d’Allah ici-bas et dans l’au-delà, mais ne veulent pas accéder aux injonctions d’Allah. Ils veulent avoir le paradis, mais ne veulent pas en payer le prix. (Sic). Ils veulent lutter contre la pauvreté, mais ils ne veulent pas prélever la zakat. De nos jours, demander aux riches musulmans de Prélever correctement la zakat en fonction des règles imposées par la charia revient à prêcher dans le désert. Même quand ils décident de la faire, ils le font de telle sorte que le but recherché, qui est de lutter contre la pauvreté, est battu en brèche. Nous sommes attachés à nos richesses au point de ne pas appliquer les ordres d’Allah. Les riches musulmans sont de plus en plus aphones face aux injonctions coraniques dans ce sens : « Ceux qui distribuent leurs biens jour et nuit, secrètement et en public, trouveront leur récompense près du Seigneur ; toute crainte et tout chagrin leur seront épargnés. » (2v274) ; « Malheur au médisant calomniateur, qui entasse des trésors et se complaît à les compter. Il croit que ses richesses lui procureront l’immortalité. Erreur ! Il sera précipité dans l’enfer. » (S104v1-4) Chers musulmans, astreignons-nous à mettre en pratique les enseignements du Coran, la vie exemplaire du prophète (psl), qui était conforme à la volonté de Dieu. Qu’Allah fortifie notre foi et nous donne les... moyens nécessaires afin de réaliser sa volonté. La Rédaction Pour vos critiques et suggestions, veuillez contacter RACHID-PRODUCTION sous l’adresse : rachidproduction@yahoo.com, guigma.haroun@yahoo.fr, 01 BP 2481 Ouaga 01, Cél. : 76 93 60 93 - 79 91 05 66 Page 2 Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014 On peut se tromper JURISPRUDENCE ISLAMIQUE Quelques principes de base indispensables à tout musulman Du temps du Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, les problèmes de droit étaient réglés directement. Puis, durant la période suivante, les problèmes nouveaux, en nombre limité, étaient résolus sans trop de problème en se référant au Coran et à la Sounna. Mais, au fur et à mesure, le besoin d’une science du droit s’est fait ressentir. Les premiers spécialistes vraiment connus en jurisprudence religieuse vécurent au 1er siècle de l’Hégire, les premières écoles apparaissant au 2ème siècle. Il est important pour tout musulman de s’approprier les règles de base de la jurisprudence. islamique, pour s’assurer de la justesse des actes qu’il pose au quotidien. Les cinq prescriptions (ou jugements) applicables aux actes Les cinq prescriptions sont : l’obligatoire, l’interdit, le préférable, le détestable, le permis. 1- “L’Obligatoire” C’est ce que le législateur a ordonné en l’imposant. Par « Le législateur » il faut entendre Allah ou son prophète. Allah est le législateur suprême, tandis que le messager transmet ce qui provient d’Allah tout en étant un législateur pour les adorateurs d’Allah. On appelle « obligation légale » ou « obligation religieuse » toute obligation formulée par le législateur, par opposition à l’obligation non religieuse formulée par un autre que le législateur, exception faite de l’ordre formulé par un chef. C’est une obligation légale tant qu’elle n’est pas une désobéissance car il nous a été ordonné d’obéir à ceux qui détiennent le commandement. Le terme « En l’imposant » permet de distinguer l’obligatoire du préférable. Il faut donc se méfier des expressions telles que « il faut faire ceci » dans les cercles de discussion religieuse car cette formule exprime l’obligation légale. Les implications de « l’obligatoire » Son auteur est récompensé s’il le fait par obéissance, et il mérite le châtiment s’il le délaisse. S’il ne le fait pas avec l’intention d’obéir à Allah, il ne reçoit pas de récompense. « Il mérite le châtiment », nous n’avons pas dit « il est châtié » car Allah peut très bien lui pardonner. Il mérite le châtiment. Puis, il se peut qu’il soit châtié et il se peut qu’il ne le soit pas. 2- “Le Préférable” C’est ce que le législateur a ordonné sans l’imposer. L’obligatoire et le préférable se distinguent dans la deuxième moitié de la définition. Les cinq prières quotidiennes sont obligatoires, tandis que les deux unités de prières (rak’a) après le zuhr sont préférables. On dit aussi qu’elles sont Sounnah. Le mot Sounnah a plusieurs sens. Dans le langage technique, il désigne le préférable, tandis que le prophète et les compagnons l’utilisaient aussi bien pour Désigner un acte obligatoire qu’un acte préférable. Ex : dans Al Boukhari, d’après Talha Ibn Abdillah Ibn Awf - qu’Allah l’agrée - : « J’ai prié la prière funèbre derrière Ibn Abbass. Il récita la Fatiha à haute voix. Puis il dit : j’ai fait cela afin que vous sachiez que la Fatiha est une Sounnah. » C’est-à-dire que la Fatiha est une obligation. La Sounnah Mou-akkada : Un acte dit sounnah mou-akkada n’est pas une obligation, mais l’insistance du législateur sur ce genre d’acte conduit celui qui ne l’accomplit pas à perdre une grande récompense, sans toutefois commettre un péché. Les implications du préférable : Son auteur est récompensé s’il le fait par obéissance, et il n’est pas châtié s’il le délaisse. Le proscrit : C’est ce que le législateur a interdit d’accomplir en l’imposant. « Ce que le législateur a interdit » : l’interdiction est une demande autoritaire de délaisser une chose. L’implication de l’interdit : Son auteur mérite le châtiment, tandis que s’il le délaisse par obéissance, il sera... récompensé. L’expression « Son auteur mérite le châtiment » est employée pour signifier que le châtiment n’est pas automatique. Allah peut lui pardonner, comme il peut le châtier. L’expression « S’il le délaisse par obéissance » est utilisée pour signaler que s’il le délaisse par habitude et non par obéissance, il ne sera pas récompensé. S’il le délaisse parce qu’il n’a pas pu le faire mais a exprimé son intention, il ne sera pas récompensé et recevra des péchés. 4- “Le Détestable” C’est ce que le législateur a interdit d’accomplir sans toutefois l’imposer. Le prophète nous a interdit de prendre une chose ou de la donner en utilisant la main gauche. Cette interdiction a pour jugement : « Détestable ». C’est-à-dire qu’il est détestable de donner ou de prendre par la main gauche. Tandis que boire et manger de la main gauche est proscrit. L’implication du détestable : Son auteur ne sera pas châtié, tandis que s’il le délaisse par obéissance, il sera récompensé. Il ne faut pas se laisser entraîner par l’absence. de sanction et s’adonner à l’accomplissement d’actes makrouh, car si le législateur a demandé de le délaisser, c’est qu’il y a une raison : la chose détestable peut être un pont vers la chose interdite. Le législateur ne nous a pas imposé son délaissement afin de ne pas charger la communauté. Les petites désobéissances peuvent mener aux grandes qui, à leur tour, peuvent mener au « Koufr » (mécréance). 5- “Le permis” C’est ce sur quoi n’est appliqué aucun ordre ni aucune interdiction de quelque manière que ce soit. La leçon contenue dans l’expression « Aucun ordre » permet d’exclure l’obligatoire et le préférable. « Aucune interdiction » permet d’exclure le proscrit et le détestable. « De quelque manière que ce soit », par opposition aux choses qui sont en elles-mêmes permises mais qui ont fait l’objet d’une interdiction parce qu’elles mènent vers des interdits ou d’un ordre parce qu’elles sont indispensables à l’accomplissement d’une obligation. La règle de base : Les moyens ont les mêmes prescriptions que. leur fin. Cela implique que toute chose menant à un interdit est elle-même interdite. De même pour le détestable. Ex : Je veux vendre mon walkman à une personne sur laquelle je sais pertinemment qu’il écoutera de la musique. La vente du Walkman à cette personne m’est interdite. De même, si c’est un moyen menant à une chose détestable, il est alors lui-même détestable. En lui-même, le Walkman ne fait l’objet d’aucune interdiction de la part du législateur puisqu’il n’existait pas à l’époque du prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam-. Il est donc considéré par défaut comme permis. Mais s’il est utilisé à des fins illégales, il devient illégal. Si un acte obligatoire ne peut être réalisé qu’en passant par un autre acte, alors ce dernier devient obligatoire. De même pour le détestable. Exemple : Il est obligatoire pendant les ablutions que l’eau touche la peau. Frotter énergiquement les bras. Pendant les ablutions est un acte préférable. Mais si la personne qui accomplit les ablutions possède beaucoup de poils et que ceux-ci empêchent l’eau de toucher la peau, alors le frottement devient pour lui obligatoire. Remarque : le législateur n’a pas étayé la prescription de toutes les choses de manière explicite, mais nous a donné des outils qui nous permettent de donner à chaque chose sa prescription religieuse. Ces outils consistent en des règles générales tirées du Coran et de la Sounnah. Ceci est l’explication de la parole d’Allah : « Et nous avons expliqué toute chose de manière détaillée » [17 :12], ainsi que la parole du prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- : « Il ne reste rien de ce qu’Allah vous ait ordonné que je ne vous ai ordonné et il ne reste rien de ce qu’Allah vous a interdit que je ne vous ai interdit ». Donc l’explication se fait tantôt au moyen de règles générales qui s’appliquent à énormément de cas, comme par exemple la parole du prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- : « Toute innovation est égarement : les innovations sont innombrables. C’est la définition générale de l’innovation qui va nous permettre de les reconnaître. Et tantôt au moyen d’une explication directe de la chose qui nous dispense de revenir à ces règles générales. Comme par exemple l’héritage qui est détaillé dans le Coran. Les implications du « permis » Tant que le permis conserve son état « permis », il n’est attaché à aucune récompense, ni à aucun châtiment. « Tant que le permis conserve son état « permis » », c’est-à-dire tant que la chose permise ne fait pas l’objet d’un ordre ou d’une interdiction à cause de l’une des raisons que nous avons évoquées plus haut. « Il n’est attaché à aucune récompense, ni à aucun châtiment. » Si une personne mange sans aucune intention particulière, il ne reçoit alors aucune récompense, ni aucun péché. Mais si son intention est de préserver son corps et de goûter aux bienfaits d’Allah, alors il sera récompensé. Le permis est appelé « Halal ». C’est le terme le plus employé dans le Coran. Résumé des règles - Lorsque le permis est un moyen menant à l’interdit, il devient alors lui-même interdit. - Lorsque le permis est un moyen menant au détestable, il devient alors lui-même détestable. - Lorsque le permis est le seul moyen menant à l’obligatoire, il devient alors lui-même obligatoire. - Lorsque le permis est le seul moyen menant au préférable, il devient alors lui-même préférable. Wassalamou Aley-koum. Par Abou Waqâss Sagesse du mois Sufyan ath-Thawrî -qu'Allah lui fasse Miséricorde- sur son lit de mort recommanda à Ali ibn al-Hasan as-Sullamî -qu'Allah lui fasse Miséricorde- : Sois toujours sincère, garde-toi du mensonge, de la félonie, de l’ostentation et de l’orgueil ; ce sont des défauts qui réduisent à néant les bénéfices acquis par la pratique des bonnes œuvres. En matière de religion, prends pour seul conseiller l’homme qui observe fidèlement la sienne et pour compagnon celui qui te... détourne des vanités terrestres. L’idée de la mort toujours présente à l’esprit, implore souvent le pardon divin et, ta vie durant, songe à ton salut. Prodigue les conseils pieux à qui les sollicite. N’abuse pas de la confiance mise en toi par un croyant, car, dès lors, c’est Allah Lui-même et Son Prophète que tu trahirais. Fuis chicaneries et disputes. Évite ce qui peut donner prise au doute pour te cantonner dans les inébranlables certitudes ; il y va de ta sauvegarde. Ordonne le bien et interdis le mal, tu seras ainsi aimé d’Allah. Mets-toi d’abord en règle avec ta conscience, le Seigneur Se chargera d’établir ta notoriété aux yeux d’autrui. Accepte les excuses quand on te les présente et n’en veuille pas à tes frères en islam. Renoue avec quiconque aura rompu avec toi ; en pardonnant les offenses, tu te hisseras au rang des compagnons des prophètes. Remets-toi à Allah en chaque circonstance, en public comme en privé. Crains-Le comme le mortel. que tu es, appelé à être ressuscité et conduit en troupeau devant le Tout-Puissant. N'oublie pas l’alternative qui t’attend : ou le jardin sublime ou le feu ardent. Page 4 Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014 La musulmane ÉDUCATION DES ENFANTS La place de la mère La mère est considérée comme la véritable éducatrice de ses enfants, car c’est à elle qu’incombe la majeure partie des responsabilités dans ce domaine, tandis que le père se charge de leur procurer leur subsistance. Dans un monde où l’éducation des enfants bat de l’aile, il est important pour nous musulmans, censés être une lumière pour les autres, d’œuvrer à mettre chaque chose à sa place comme nous l’a si bien enseigné notre prophète (Paix et salut d’Allah sur lui) afin de relever le défi de l’éducation. Cette réussite dépend tout d’abord de la personnalité de la mère, de son intelligence et de sa sagesse. LES COMPORTEMENTS ET ACTES À ÉVITER DANS L’ÉDUCATION DES ENFANTS Maudire les enfants. Il est Déplorable de constater aujourd’hui que de nombreuses mères ont pris la très fâcheuse habitude de maudire leurs enfants à la moindre occasion. Pour elles, se répandre en imprécations est une bonne façon de se défouler de leur colère contre leurs enfants, meilleure en tout cas que la punition corporelle. Le Messager (PSL) a évoqué ce penchant des femmes pour les imprécations. Il a dit en effet : « Oh peuple de femmes, faites l’aumône, et implorez beaucoup le pardon d’Allah car j’ai vu que vous formiez la majorité des gens de l’Enfer. » Une femme demanda : « Pourquoi sommes-nous la majorité des gens de l’Enfer ? » Il dit : « Vous aimez lancer des malédictions et vous êtes ingrates envers vos époux. Je n’ai vu aucun être amoindri en intelligence et en religion plus capable que l’une d’entre vous de faire perdre l’esprit à un homme sensé. » Boukhari. Or le fait de proférer des malédictions est illicite et interdit par la religion. Le Prophète a dit : « En vérité, ceux qui maudissent trop souvent ne seront pas témoins. » ni intercesseurs le Jour de la Résurrection » (Muslim). C’est-à-dire qu’ils ne pourront pas intercéder le Jour de la Résurrection pendant que les croyants intercéderont pour leurs frères qui ont mérité le feu de l’Enfer. Les mauvaises invocations contre les enfants : Parmi les autres pratiques répréhensibles en vogue chez certaines mères, il y a cette tendance à proférer constamment de mauvaises invocations contre leurs enfants pour des raisons futiles. Et pourtant, combien parmi elles se voient tristement exaucées ? Cela s’explique par le statut particulier qu’Allah a accordé à l’invocation de la mère. Abu Houreira (RA) rapporte que le Prophète (SAW) a dit : « Trois invocations sont exaucées sans aucun doute : l’invocation de l’opprimé, l’invocation du voyageur et l’invocation des deux parents contre leur fils ». C’est pourquoi le Prophète (SAW) a strictement interdit aux croyants de faire des invocations contre leurs enfants : « Ne faites pas d’invocations contre vous-mêmes, ne faites pas d’invocations contre... Vos enfants, ne faites pas d’invocations contre vos richesses, vous pourriez tomber à une heure où, lorsqu’on demande à Allah, Il vous exauce. L’histoire de Jouraih Al-Abid évoquée dans la biographie du Prophète est une leçon à ce sujet, puisqu’Allah a exaucé l’invocation que sa mère avait faite contre lui alors qu’elle était en colère : en effet, elle l’appelait et il ne répondait pas, parce qu’il était occupé par des actes d’adoration. Lorsqu’il se mit à prier et abandonner sa mère, elle pria : « Ôh Allah, ne lui ôte pas la vie avant qu’il n’ait regardé les faces des prostituées ». Allah exauça son invocation et les Fils d’Israël l’accusèrent d’adultère. Craignez donc Allah, ô mères qui êtes si tendres envers vos enfants, et ne vous empressez pas de faire de mauvaises invocations contre eux. Sinon, vous vous condamnerez vous-mêmes aux soucis et à l’angoisse, mais vos regrets ne vous seront plus d’aucune utilité. La mère douée de raison est celle qui sait évaluer correctement la situation et en tirer les leçons. Conséquences ; prend en considération l’ignorance de ses enfants et leur jeunesse ; ferme les yeux sur leurs erreurs et habitue sa langue à prier pour leur bonheur et leur bien, même en cas de colère, comme le font les croyants : « Seigneur, donne-nous, en nos épouses et nos descendants, la joie des yeux, et fais de nous un guide pour les pieux ». Nos pieux prédécesseurs accordaient une grande importance aux invocations, si bien qu’ils emmenaient leurs enfants chez le Prophète afin qu’il implore Allah en leur faveur. Fait partie de l’invocation en leur faveur, le fait de veiller à leur faire des Rouqyas afin qu’ils ne soient pas atteints par le mauvais œil et autres maux occultes, comme nous l’a enseigné le Prophète qui faisait la Rouqya sur Al Hassan et Al Hussein avec cette invocation : « Je cherche protection auprès des Paroles parfaites d’Allah contre tout démon et être véniel et contre tout œil néfaste ». Se railler des enfants et leur donner des sobriquets qui leur sont néfastes. Autre pratique très... Répandue de nos jours, le fait d’attribuer aux enfants des sobriquets néfastes. Les parents se trouvent en général dans l’une ou l’autre de ces positions : soit ils attribuent eux-mêmes ces sobriquets à leurs enfants ; soit ils acceptent que d’autres le fassent, sans se soucier de l’impact négatif que cela peut avoir sur leurs enfants, d’un point de vue psychologique. Or ces effets négatifs sont bien réels, citons quelques exemples : honte et manque de confiance en soi devant les autres ; mépris de l’enfant devant ses pairs ; développement de la haine et de la rancune entre les enfants ; habitude de prononcer et d’entendre des propos inconvenants. Cela fait partie des comportements qu’Allah a interdits : « Vous qui avez cru ! Qu’un groupe ne se raille pas d’un autre groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu’eux… Et ne vous lancez pas mutuellement des sobriquets ». Sourate 33, verset 11. À force d’entendre son sobriquet, l’enfant prend l’habitude de se railler des autres. Nos pieux prédécesseurs ont en effet Interdit cet acte parce que c’est un péché qui suscite le châtiment d’Allah. Il importe donc, en pareil cas, de changer les sobriquets injurieux par des surnoms. Cette pratique a plusieurs avantages : elle encourage le développement de la personnalité de l’enfant et lui fait sentir qu’il est devenu un homme ; elle constitue un éloge pour l’enfant… C’est ainsi que se comportait le Prophète envers les enfants. Il surnomma Anas : Abu Hamza, et Aïcha : Oummou Abdullah. Il faut également remplacer le nom déplaisant par un beau nom qui présage le bien. LES COMPORTEMENTS ET ACTES À ENCOURAGER DANS L’ÉDUCATION DES ENFANTS L’enseignement à la sincérité et à l’interdiction du mensonge. Dès que les enfants grandissent, les parents commencent à leur enseigner les bonnes manières et les habituent à avoir une attitude digne. Parfois, ils leur dispensent un enseignement proprement dit et d’autres fois, ils les laissent simplement s’imprégner de l’exemple : ainsi les enfants rapportent leurs paroles et les reproduisent. Ainsi, Il est capital de ne pas négliger le mensonge et pour ce faire, il faut que les parents soient véridiques. Aussi, la mère ne doit pas mentir et demander à son fils de mentir en cas de besoin, autrement dit elle sèmera en lui la première graine de ce péché détestable. Le Prophète a en effet dit : « La sincérité conduit au bien et le bien conduit au Paradis. L’homme persistera dans la sincérité au point d’être inscrit auprès d’Allah sous le nom de sincère ». Il a également dit : « Le mensonge est interdit, sauf dans trois cas : un homme qui s’adresse à sa femme pour la satisfaire, le mensonge dans la guerre, le mensonge pour réconcilier les gens » (Tirmizi). Il est de l’intérêt des parents de veiller à ce que leurs enfants soient élevés selon des principes de sincérité et d’honnêteté. Parmi les facteurs qui encouragent le goût pour le mensonge, il y a : le fait que la famille ne réagit pas devant les mensonges de l’enfant car elle le juge trop jeune ; le fait que les parents eux-mêmes se livrent au mensonge et... donnent ainsi le mauvais exemple ; le fait qu’ils sont incapables d’exercer une surveillance permanente sur l’enfant. Le Prophète a expressément interdit de mentir aux enfants en disant : « Qu’aucun de vous ne fasse une promesse à un enfant sans la tenir ». Abu Houreira a dit : « Si quelqu’un dit à son fils ou à son ami : « Tiens » en feignant de vouloir lui donner quelque chose, mais ne le lui donne pas, un mensonge est inscrit contre lui. ». L’éducation et la science Il incombe à la mère d’inspirer à ses enfants l’amour de la science. Elle doit débarrasser leurs esprits de la poussière de l’ignorance afin qu’ils grandissent en ayant un jugement sain et une intelligence vive et puissent se lancer dans les meilleures voies. De toutes les sciences, c’est la science religieuse qui occupe le premier rang, car c’est grâce à elle que l’on éloigne le vice et tous les actes détestables. Il incombe donc à la mère de rester sourde aux plaintes de ses enfants en ce qui concerne les études, même s’ils s’en plaignent. Constamment. Ceux qui ont obtenu gain de cause auprès de leurs familles n’en ont tiré aucun profit par la suite. Il est aussi du devoir de la mère de faire en sorte que ses enfants aiment les savants. Ainsi, elle doit les présenter sous leur meilleur jour, parés de leurs plus nobles qualités, conformément aux paroles d’Allah : « Allah élèvera en degrés ceux d’entre vous qui auront cru et ceux qui auront reçu le savoir. Allah est parfaitement Connaisseur de ce que vous faites ». Quelle mère ne voudrait pas que son fils atteigne le rang des grands érudits tels qu’Ahmad ibn Hanbal, Ach-Chafi, Soufyan At-Tsawri ? Derrière chacun de ces érudits se trouve une mère stricte qui, tout au long de leur enfance, les a exhortés à rechercher la science avec patience et discernement. Une mère qui, au nom de ce noble idéal, a consenti à la pauvreté, à la solitude et à maints autres déplaisirs. Aussi, Allah. ne les a pas déçues : Il a exaucé leurs invocations et a rendu leurs enfants pareils à des lanternes dans l’obscurité. Malheureusement, certaines mères, ignorant l’importance de la science, adoptent des positions contraires : elles obstruent la voie qui mène à la connaissance, à leurs enfants et les remplissent finalement d’amertume et de regrets. L’équité entre les enfants : Le manque d’équité est l’un des plus graves préjudices que les enfants puissent subir de la part de leurs parents, tant sur le plan matériel qu’affectif. Ce type de comportement suscite en effet la rancœur envers les parents et entre les frères et sœurs, de sorte que la famille finit par se disloquer. C’est ainsi que les parents perdent les efforts accumulés pendant de longues années à éduquer et s’occuper de leurs enfants. Il existe un autre groupe de parents qui font preuve de partialité sur le plan affectif. Certes, cela relève du cœur, et on ne peut pas le maîtriser facilement. Si les parents ne peuvent pas se départir de leur préférence marquée, Pour l’un de leurs enfants, il ne faut pas qu’ils la manifestent, car c’est une rude épreuve pour les enfants. Les Anciens aimaient faire preuve d’équité entre leurs enfants, même dans les baisers qu’ils leur donnaient : « Pratiquez l’équité entre vos enfants dans les dons, de la même manière que vous aimez qu’ils pratiquent l’équité entre vous concernant la bienfaisance et la politesse. » Il faut traiter les enfants en suivant l’exemple de ce bédouin, à qui l’on avait demandé : « Lequel de tes enfants aimes-tu le plus ? » Il répondit : « Le plus jeune jusqu’à ce qu’il devienne grand, le malade jusqu’à ce qu’il recouvre sa santé et l’absent jusqu’à ce qu’il revienne. » Faire preuve de compassion envers les enfants et leur manifester de la tendresse : plongée au cœur des vicissitudes de l’existence et des multiples obligations qui pèsent sur elle, il peut arriver que la mère finisse par oublier l’aspect affectif dans ses rapports avec ses enfants et par croire que son rôle se limite à préparer les repas, rester au. chevet des malades, instruire ses enfants et veiller à leurs besoins. Or les baisers, les compliments et autres douces paroles jouent un grand rôle dans le développement affectif des enfants. Il lui sera doux d’en récolter les fruits lorsqu’elle atteindra un âge avancé et aura besoin d’eux. Il incombe donc aux mères de ne pas perdre de vue cet aspect pendant qu’elles vaquent à leurs occupations quotidiennes. Quand le Prophète entendait les pleurs de l’enfant qui réclamait sa mère pendant qu’il faisait la prière, il allégeait alors celle-ci en récitant de courtes sourates. Certains parents croient que les enfants n’ont besoin de compassion et de tendresse que pendant leur enfance. Quand ils deviennent grands, la mère éprouve parfois de la honte à embrasser ses enfants, à leur témoigner son affection ou son anxiété quand ils s’éloignent. L’enseignement de la virilité et du courage aux enfants. Certains pères commettent une erreur en empêchant systématiquement leurs garçons d’assister aux assemblées des hommes, pensant qu’ils n’y comprennent rien. Ainsi, l’enfant grandit, cloîtré à la maison avec ses sœurs, et il n’y a donc pas de grief à lui faire s’il demeure efféminé. D’après Ibn Omar, le Messager d’Allah (SAW) s’exprima en ces termes : « Informez-moi de l’arbre qui est à l’image du musulman, il produit des fruits à tout moment par la volonté de son Seigneur et ses feuilles ne tombent pas » ; Ibn Omar a dit : « J’étais persuadé qu’il s’agissait du palmier, mais je n’osai le dire alors qu’Abu Bakr et Omar étaient présents et n’avaient pas parlé. » Le Prophète dit ensuite : « C’est le palmier ». Lorsque je sortis avec mon père, je dis : « Papa, j’étais persuadé qu’il s’agissait du palmier. » Il dit : « Qu’est-ce qui t’a empêché de le dire ? Si tu l’avais dit, cela aurait été préférable pour moi à ceci et cela. » Je répondis : « Ce qui m’a empêché, c’est que je ne vous ai pas vu parler, ni toi, ni Abu Bakr ; alors, je n’ai pas osé parler. » Rapporté par Boukhari. Ce hadith prouve donc que les enfants peuvent assister. aux assemblées des plus grands. Leur enseigner la modestie et les éloigner du gaspillage. Certaines mères satisfont, par faiblesse, les demandes incessantes de leurs fils, quel que soit le bien matériel qu’ils veulent ! Or, la modération est nécessaire dans ce cas afin que l’esprit de l’enfant apprenne la résignation et ne soit pas insatiable et avide de toute chose qu’il voit. Sinon, il risque de devenir hautain envers les autres enfants et de se vanter de ce qu’il possède. Il est plus convenable pour les parents de l’habituer à la modestie. C’est ainsi que se comportaient nos pieux prédécesseurs avec leurs enfants. Il est indéniable que la liste des astuces pour réussir l’éducation des enfants est loin d’être épuisée. Il appartient à chacun de se référer aux livres d’Allah, aux ahadiths du prophète, et aux paroles des pieux prédécesseurs pour parvenir à éduquer d’une manière convenable les enfants qui sont sous notre charge. Par Abou Waqâss Les conseils de L’Imâm Ibn Qudâma al-Maqdisi Sache que l’enfant est un dépôt pour ses parents. Son cœur est une pierre précieuse encore brute qui accepte toute imprégnation. Si on l’accoutume au bien, il grandira dans son respect, et ses parents ainsi que son Maître d’école se partageront la récompense de l’avoir élevé dans cette voie, et si on l’accoutume au mal, il grandira avec cette tare et celui qui a sa charge en subira les conséquences. Voilà pourquoi il convient de le préserver, de l’éduquer, de l’améliorer, de lui apprendre le bon caractère, de lui éviter la fréquentation de la mauvaise compagnie. Il faut également l’habituer à l’aisance et à la vie dans le raffinement, pour lui éviter de perdre sa vie à les rechercher, une fois devenu adulte. Voilà pourquoi on doit le surveiller dès son plus jeune âge. Ainsi, le père ne doit engager pour son allaitement et sa maternité qu’une femme pieuse qui consomme le licite, car le lait provenant d’une alimentation illicite ne comporte aucune bénédiction. Lorsqu’apparaissent chez lui les signes de la distinction dont en premier. Lieu la pudeur, ce qui constitue une marque d’intelligence et un signe annonciateur de la perfection de l’esprit à l’entrée dans l’âge adulte, on doit s’aider de sa propre pudeur pour son éducation. La première qualité qui prédomine chez lui, c’est le désir immodéré de la nourriture. Il convient donc que ses parents lui apprennent les règles en matière d’alimentation, l’habituent à manger le pain seul à certains moments pour ne pas s’accoutumer aux condiments et afin qu’il ne les considère pas comme quelque chose dont on ne peut se passer. Qu’ils dénigrent devant lui le fait de trop manger en comparant celui qui le fait aux bêtes, lui fassent aimer les vêtements blancs à l’exclusion de ceux qui sont bigarrés en lui montrant que cela est propre aux femmes, et en l’empêchant de fréquenter les enfants accoutumés à l’aisance. Ensuite, ils doivent l’envoyer à l’école élémentaire afin d’apprendre le Qur’ân, le hadîth et les histoires des anciens, pour implanter dans son cœur l’amour des saints et lui faire éviter. L’apprentissage des poèmes sur l’amour libre et sensuel. Lorsque l’enfant manifeste un beau caractère et des actes louables, on doit l’honorer pour cela, le récompenser par ce qui lui fait plaisir et le féliciter en présence des autres. Si parfois il ne respecte pas cette attitude, on ferme les yeux sur son comportement, sans lui révéler son écart. S’il récidive, on lui fait secrètement des reproches et on l’intimide en lui faisant craindre le regard d’autrui. Quoi qu’il en soit, il ne faut pas lui faire beaucoup de reproches car ça l’habitue aux réprimandes. Mais on doit lui parler avec gravité et respect. La mère doit l’intimider par le père. De même, on doit l’empêcher de dormir le jour car cela génère la paresse et l’empêche de dormir la nuit. On doit également lui éviter de dormir sur des lits bas pour favoriser sa croissance. On doit l’habituer à la dureté du sommier, de l’habillement et de la nourriture. On doit l’habituer à la marche, au mouvement et aux exercices physiques pour qu’il ne soit pas gagné. par la paresse. Il convient également de l’empêcher d’être fier devant ses amis d’une chose que possèdent ses parents ou de sa nourriture et de ses vêtements. On doit l’habituer également à honorer celui qui le côtoie et à se montrer humble avec lui. On doit aussi lui interdire de prendre quelque chose à un enfant comme lui, et lui apprendre qu’il y a de la bassesse dans le fait de prendre et de recevoir et de l’élévation dans le fait de donner. On doit également rabaisser en sa présence l’amour de l’or et de l’argent. On doit l’habituer aussi à ne pas cracher là où il est assis, à ne pas se moucher avec les doigts, à ne pas bâiller en présence d’autrui, à ne pas mettre un pied sur l’autre et à ne pas trop parler. On doit l’habituer à ne parler que pour répondre, à bien écouter lorsqu’un adulte parle, à se lever pour lui et à s’asseoir devant lui. On doit lui interdire les propos obscènes et la fréquentation de ceux qui les profèrent, car le principe de la préservation des enfants consiste à les soustraire. aux mauvais compagnons. Il convient de lui permettre, après l’école, de pratiquer des jeux convenables pour se reposer de l’effort de l’apprentissage et de la formation. Il faut aussi qu’on lui apprenne à obéir à ses parents et à son maître d’école, et à les vénérer. Lorsqu’il atteint l’âge de sept ans, on doit lui ordonner de faire la prière et on ne doit pas tolérer ses négligences en matière de propreté pour qu’il s’y habitue. De même, on doit l’intimider pour qu’il évite le mensonge et la trahison. Puis, à l’approche de l’entrée dans l’âge adulte, on le charge des responsabilités. Sache également que les aliments sont des remèdes ; qu’ils ont pour but de donner la force au corps pour se maintenir dans l’obéissance à Dieu, que le bas monde est éphémère, que la mort rompt tous ses plaisirs et ses attraits, qu’elle est attendue à chaque heure et que l’homme raisonnable est celui qui s’approvisionne pour sa vie future. Ainsi, si l’enfant est élevé dans la vertu, tout ceci s’imprime dans son cœur comme les marques des gravures dans la pierre. Source : Mukhtasar Minhâj al-Qâsidîn Page 6 Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014 Culture INSTITUT AOREMA Un homme sage à la tête d’un institut de référence Parmi les écoles franco-arabes de la place, l’Institut Aorèma brille par les succès de ses élèves au fil des années. Quel est le secret de cette gageure ? Nous avons, pour en savoir davantage, rencontré son « géniteur ». Le Vrai visage de l’Islam : Qui est exactement Adama Aorèma ? Je remercie beaucoup Allah et je salue le prophète (prières et bénédictions d’Allah sur lui). Je me nomme Adama Ouédraogo, et les gens m’appellent Adama Aorèma. C’est dans la localité de Yatenga que j’ai vu le jour. Mon père a fait ses études à Takoradi (Ghana), il s’appelait Youssouf Ouédraogo, il fut l’Imam de notre village (Aorèma), il n’est plus. Ma mère, Ouédraogo Rahmata, fut également l’élève de Cheik Doucouré à Djibo, où elle a étudié le Coran et d'autres livres. Comment l’idée de créer un institut Franco-arabe vous est-elle venue ? Les causes de la création de cet institut sont tirées du Coran et de la Sunna. Dans un hadith à caractère divin, Allah nous dit : « Connaissez-moi avant de m’adorer, si vous n’avez pas de connaissance me concernant, comment allez-vous m’adorer ? ». Confirmé par le propos du prophète (psl) qui dit ceci : « Cherchez le savoir même s’il se trouve en Chine ». Il a renchéri également : « Respectez les savants parce qu’auprès de Dieu, ils seront honorés ». Le Coran représente tous les autres livres et se porte en garant de la vérité. Le compagnon du nom d’Ousmane a rapporté du prophète (saw) : « Le meilleur d’entre vous est celui qui a appris le Coran et l’a enseigné aux autres ». Ceci étant, nous avons commencé à enseigner dans une mosquée dans ce secteur 19 en 1985 ; on a eu un non-loti, et on a construit trois classes. Pendant le lotissement, nous avons obtenu une nouvelle parcelle après plusieurs problèmes liés au terrain. Je fus même accusé d’avoir vendu la parcelle de la. Medersa. Pour ne pas rentrer dans les détails, la preuve en est qu’aujourd’hui nous avons obtenu un terrain de 13 624 m². Nous avons commencé par trois classes et un bureau et, à l’heure actuelle, nous avons plusieurs classes. Un centre de formation en informatique, des magasins, un centre de santé divisé en trois dépendances : un dispensaire, une salle de réception et un lieu d’hospitalisation ; sans ignorer la mosquée qui s’agrandit. Êtes-vous satisfait du résultat obtenu au niveau de l’éducation ? Je peux dire oui. Dans notre institut, il s’agit du vrai franco-arabe, ce ne sont pas des paroles en l’air. Chaque classe a un professeur de français et d’arabe. Les élèves participent aux examens du CEP après celui de l’arabe. Depuis leur participation, aucun élève n’a échoué jusqu’à nos jours et cela dure déjà 6 ans. Ils obtiennent également de bons résultats au BEPC et au BAC. Après cela, beaucoup de nos élèves ont réussi aux concours de la douane, de la gendarmerie et bien d’autres. Du moment où notre langue Officielle est le français, nous mettons l’accent sur son apprentissage. Cette année, j’ai reçu l’invitation de deux de mes élèves aux États-Unis, plus précisément à New-York. Cela a été possible grâce à des bourses arabes, puisque les élèves ont continué en Occident pour parfaire leurs études. Ils ont construit des maisons pour que je vienne les inaugurer. En France aussi, un de mes élèves, qui travaille dans une banque, m’a invité pour que je vienne inaugurer sa maison qu’il a finie de construire. Pour cela, on ne finit jamais de remercier Dieu. Au Soudan, nos élèves ont créé une association au nom de l’Institut en guise de souvenirs à l’instar de ceux qui sont en Égypte. Le début de l’enseignement sur l’informatique remonte aux années 2000 ; la plupart des encadreurs sont nos élèves ainsi que les secrétaires. Vous avez fait comprendre que certains de vos élèves ont créé des associations dans les pays arabes comme en Égypte, au Soudan en souvenir à l’Institut Ao-rèma au Burkina. Cela signifie-t-il qu’ils... sont mieux intégrés à la société arabe ? Nos étudiants qui arrivent dans les pays arabes sont bien traités et bénéficient d’autres formations. Ces jeunes ont reçu des bourses d’études, ils sont logés, restaurés. Donc, ceci explique une bonne intégration. Il y a une parfaite différence entre les étudiants des années passées et ceux d’aujourd’hui. L’on ne peut pas dire tout bonnement que les problèmes n’existent guère. Les étudiants ont toujours des problèmes. Une des années, les Arabes m’ont donné 30 bourses pour mes élèves. Toutes les années, on reçoit des bourses en nombre différent. Un élève de notre institut est devenu professeur au Koweït, il y a des ressortissants burkinabé qui sont insérés professionnellement dans les sociétés arabes. Cela témoigne d’une bonne entente, sinon on n’allait pas assister à ce changement. La vie que les Arabes mènent de nos jours relève-t-elle de leur tradition ou de l’Islam ? La vie que les Arabes menaient avant l’avènement de l’Islam n’existe plus actuellement, même si On peut constater encore certains comportements. La majorité des Arabes a tenu ferme au Tawhid et suit la Sunna du prophète (saw). D’un constat global, ils sont en phase avec les enseignements de l’Islam. Ce qui était nuisible dans la période antéislamique est délaissé et ils mènent une vie basée essentiellement sur la religion. À l’instar des Africains avant l’Islam, nous avions de bonnes pratiques léguées par nos parents. Le prophète (psl) a rectifié et purifié la vie des Arabes ; et ses compagnons ont suivi son œuvre. D’aucuns disent que l’Islam est une religion importée. Quelle lecture faites-vous de cela ? Pour répondre à ces personnes, c’est très simple vu qu’elles-mêmes ne respectent pas la coutume de leurs ancêtres. À ce que je sache, nos ancêtres montaient sur les ânes pour leurs déplacements ; mais aujourd’hui, tout le monde veut rouler en voiture ; pourquoi ne pas rester dans les anciennes habitudes ? Elles empruntent des avions. Si importer n’est pas bon, elles n’ont qu’à rejeter tout ce qui vient. D’ailleurs, c’est parce que nous pensons que l’Islam est mieux que l’idolâtrie que nous l’avons préféré à nos us et coutumes. Nous préférons un Dieu, créateur des cieux et de la terre, à de prétendus dieux sculptés par l’homme grâce à la terre et au bois. En revanche, nous n’avons rien importé, on a seulement accepté la religion du Dieu Unique. Que représente le Coran pour vous ? Le Coran, c’est la parole de Dieu, dépourvue de toute ambiguïté ; il est le garant de la vérité. D’aucuns disent que l’Islam, c’est la violence, allusion faite au terrorisme ? Le terrorisme trouve son explication dans les injustices de tout genre. Lorsque les plus forts exploitent les plus faibles, cela donne du loisir à des individus de commettre des crimes qui s’appellent « terrorisme ». Par exemple, dans un village de la Palestine, des soldats israéliens ont obligé des filles musulmanes à se dévêtir afin d’obtenir la liberté de rentrer chez elles. Ces filles ont répondu à leur exigence en se dévêtant devant eux. Malgré cela, elles ont été froidement abattues. Donc, ce sont de tels comportements qui amènent la terreur. Pour mieux en finir avec la violence de tout genre, il faut impérativement lutter contre l’injustice dans tous les domaines. Votre dernier mot ? C’est un sincère remerciement envers Allah, une salutation sur le prophète et en même temps, vous réitérer notre encouragement et vous souhaiter bon vent. Par interview réalisée par A. G. Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014 Page 7 Nos pieux prédécesseurs OMAR IBN AL-KHATTAB Un bel exemple pour toute la communauté Selon Abou Houreira qu’Allah l’agrée, le Messager d’Allah - Que la Paix et la Bénédiction soient sur lui - a dit : « Parmi ceux qui vous ont précédés des fils d’Israël, il y eut des hommes qui n’étaient pas des prophètes, mais auxquels Allah a adressé la parole. S’il devait y en avoir dans ma communauté, ce serait Omar ! » Rapporté par Al-Boukhary. Ce noble hadith à lui seul suffit pour nous faire comprendre qui était cet homme. Mais pour Tirer les leçons de la vie du deuxième calife de l’islam, allons-y le découvrir davantage. Sa généalogie Il est Omar Ibn Al-Khattab Ibn Noufail Ibn Abd Al-Ouzza Ibn Iyah Ibn Abd-Allah Ibn Qourt Ibn Rizah Ibn Adi Ibn Kaâb Ibn Louâay Ibn Ghaâlib Al-Qoreïchi Al-`Adwi. Omar - qu’Allah soit satisfait de lui - a dit pour sa part qu’il était né 4 ans après la grande guerre des mécréants. Donc on peut fixer l’année de sa naissance aux alentours de 581 après Jésus-Christ, que le salut soit sur lui. Son père, Al-Khattab, était l’un des chefs les plus redoutés et les plus respectés, bien qu’il ne soit pas un riche notable. Le prénom de sa mère était Hintima bent Hachim ben Al Moughira des Banou Makhzoum. Il faisait partie des familles les plus illustres du clan des Banou `Adi, qui avaient les charges d’arbitrage, de médiation et d’ambassade, et cela au cours de la période préislamique. Sa vie Étant jeune, Omar faisait paître leur bétail et celui de ses tantes paternelles. Devenu grand, il s’occupa du commerce, Déplacements fréquents au Cham (qui englobait la Jordanie, la Palestine, la Syrie et le Liban). Il n’était pas riche, par contre, sa sévère personnalité inspirait crainte et respect. Il fut un grand sportif réputé pour sa souplesse, cavalier émérite. Il participa à de nombreux tournois de lutte dans la foire d’Okaz. Il faisait partie de l’élite de Qoureich, sachant lire et écrire ; il était ambidextre, ayant une voix résonnante et puissante. Il était très sage et d’une lucidité surprenante. Sa conversion à l’Islam : Omar Ibn al-Khattâb se convertit à l’Islam en 616 ou en 617, trois jours après la conversion de Hamza ibn Abd al-Muttalib. Ibn Ishaq, dans son recueil Sirat An-Nabi (La vie du prophète), rapporte qu’Omar ibn al-Khattâb décida de tuer Muhammad lorsqu’il apprit la conversion de sa sœur Fatima bint al-Khattâb et de son mari à l’islam. Alors qu’il était en chemin, il rencontra son meilleur ami Nou`aym ibn Abdullah qui s’était secrètement converti à l’islam et l’informa de ses intentions. Nou`aym fut surpris et dit : « Tu prétends vouloir éliminer Muhammad, alors que sa propagande a ses supporters au sein même de ta famille ! » et ajouta : « Ta sœur a renié ta religion ! », ceci dans le but de détourner son attention de son objectif premier. Il comprit ce que ceci voulait dire et fit demi-tour pour se rendre chez elle. Au même moment, Khabbâb Ibn al-Arât récitait la sourate Ta-Ha. `Omar ibn al-Khattâb frappa à la porte en hurlant. Khabbâb, le mari de Fâtima, quitta la pièce précipitamment en entendant sa voix. Fâtima cacha le feuillet sous sa draperie et ouvrit la porte. `Omar Ibn al-Khattâb les questionna brièvement sur ce qu’ils faisaient et se rua sur Khabbâb. Fatima intervint pour défendre son mari et avoua leur conversion à l’islam. `Omar ibn al-Khattâb réagit violemment en la frappant au visage avec un objet qu’il avait en main, la faisant saigner abondamment. Elle lui dit : « Ô fils d’al-Khattâb, je me suis soumise à Dieu, fais ce que tu veux ! ». Lorsqu’il découvrit le feuillet, il lui demanda de le lui donner, ce qu’elle refusa arguant qu’il n’était pas digne de le toucher car il n’était pas purifié, mais elle voulait surtout qu’il ne le détruise pas. `Omar ibn al-Khattâb baissa le ton, fit les ablutions et elle finit quand même par lui montrer. La tradition raconte l’émotion qui traversa `Omar ibn al-Khattâb à la lecture des versets et que c’est à ce moment qu’il prononça l’attestation de foi (la chahada). Il voulut ensuite se rendre auprès de Muhammad, qui était dans la maison d’al-Arqam en bas de la colline d’as-Safâ, pour l’informer de sa conversion. Il frappa et Muhammad ordonna que l’on lui ouvre, malgré la réticence des gens présents et les menaces de Hamza. `Omar ibn al-Khattâb les informa alors de sa conversion. Ensuite, `Omar ibn al-Khattâb questionna Muhammad : « Ô prophète de Dieu, sommes-nous sur la Vérité ? » Le Prophète répondit : « Bien sûr ! » Alors `Omar ibn al-Khattâb lui dit : « Dans ce cas, pourquoi se cacher ? » `Omar ibn al-Khattâb raconte : « Nous sommes sortis en deux. groupes, Hamza et moi à la tête de chacun d’eux. Nous sommes entrés dans l’enceinte de la Ka`ba, et quand j’ai regardé du côté des cercles des Quraych, j’ai aperçu sur leur visage une tristesse, comme je n’en ai jamais vue de semblable. Ce jour-là, le Messager de Dieu [...] m’a surnommé al-Fâroûq. Le califat d’Omar : “Ô Croyants ! Vous m’avez désigné, et si je ne prétendrais pas être le meilleur parmi vous et le plus qualifié à votre service, ainsi que tout ce qui touche à vos affaires, je n’aurais jamais consenti à prendre la charge. Car il me suffit à endurer le joug d’attendre le Jour du Jugement Dernier ! Comment puis-je vous garantir vos droits ? Comment dois-je les gérer au mieux et les mettre à exécution convenablement ? Quelle politique devrais-je choisir pour vous gouverner ?” Omar se trouvait dans un état tel qu’il ne pouvait plus se fier ni à sa force de caractère, ni à sa dextérité. À moins qu’Allah - qu’Il soit exalté - ne lui vienne en aide et ne lui porte assistance ! Omar ne faisait rien sans la... Consultation (choura) ligne de conduite pour la gestion de l’État. Il disait : “L’avis d’une personne est comme un fil ténu. Deux avis comme deux fils tressés. Si les points de vue sont nombreux, cela donne une résistante corde.” Il ajouta : “Une quelconque affaire traitée sans consultation (choura) ne ramène rien de bon.” Il ne décidait rien sans la consultation (choura). Il revenait sur sa décision, lorsque la consultation lui prouvait son erreur. Il fut entouré par les plus éminents Compagnons du Messager d’Allah (qu’Allah les agrée), ceux dont la compétence et la notoriété scientifiques étaient reconnues. Omar, un grand stratège, était le grand stratège de l’armée musulmane, organisant les programmes logistiques de l’armée. Il installa pour cela des casernements dans différentes villes avec vivres et chevaux. Il établit à Koufa une caserne pour la logistique avec, en réserve, quatre mille cinq cents à cinq mille chevaux, sous la responsabilité de Salman ben Rabi’a Al-Bahili. Il réorganisa l’armée, en la dotant d’un service administratif. Il fixa la solde et prit en charge les familles des combattants pendant leur absence. Il s’intéressa le plus au moral des combattants et à leur piété. Omar ben Al-Khattâb fut le premier à organiser l’armée musulmane pour la reconstituer en une armée régulière. Il établit le service des soldats qui tenait les registres des noms des militaires, de leur grade et de leur affectation. Il planifia la hiérarchie militaire et les différents pouvoirs. Omar mit sur pied le Conseil de guerre et fixa également la discipline militaire. Il envoya à ses généraux cette “Note de service” : “Vous ne devez en aucun cas maltraiter les guerriers musulmans car vous risquez d’engendrer par votre conduite le désordre et le découragement. Ne les privez pas de leur droit, car vous les rendrez ingrats. Ne les faites pas camper dans des lieux malsains et marécageux, c’est une négligence qui les perdra physiquement !“ Omar ben Al-Khattâb était très strict et très sévère concernant la conduite des Musulmans vis-à-vis des habitants des différentes villes et régions conquises par les Musulmans. Omar, un exemple de justice. Omar mit un service de surveillance des gouverneurs, concerné autant par leur méthode d’administrer que par les richesses qu’ils se procuraient. Il nomma comme vérificateur (wakil) Mohammed ben Maslama. Un homme intègre dont la mission était de rendre compte au Calife de la véracité des plaintes que la population (musulmane ou non) déposait contre son gouverneur. L’exemple de la plainte déposée par un Copte d’Égypte contre le gouverneur `Amr ben Al-`Aç et son fils. Ce fut lors d’une course de chevaux que le fils de `Amr ben Al-`Aç perdit contre un Copte. Il flagella ce dernier et l’emprisonna, en justifiant cette iniquité par son rang, c’est-à-dire “fils de deux nobles.” Le Copte réussit à s’échapper de sa geôle, se rendit à Médine où il exposa son cas à Omar qui rappela de toute urgence `Amr ben Al-`Aç et son fils. S’étant convaincu de l’exactitude des faits, il donna l’ordre au Copte. de se faire justice lui-même en infligeant au “fils des deux nobles” le même châtiment que celui qu’il endura, puis il lui redonna le fouet pour qu’il fasse de même avec le père, ce que le Copte refusa, considérant qu’il avait obtenu satisfaction. C’est à cette occasion qu'Omar ben Al-Khattâb énonça la mémorable allocution : “Depuis quand vous attribuez-vous le droit de réduire en esclavage des hommes, alors que leur mère les a engendrés libres ?” Il libéra tous les esclaves et décréta l’abolition de toute forme d’esclavage en Arabie. Il se réunit annuellement avec ses gouverneurs, durant la période du grand Pèlerinage, pour d’une part, un compte rendu par les gouverneurs et d’autre part, trancher les litiges, si litige, il y avait. Le rigorisme d’Omar en matière de justice était connu de tous. C’est Omar qui sépara le pouvoir exécutif du pouvoir judiciaire. La fonction du juge (cadi) fut totalement indépendante, libre de toute contrainte et d’éventuelles influences des gouverneurs. Pour la surveillance des poids et mesures ainsi que la qualité des marchandises, Omar désigna une femme du nom de Ash-Shifa’, afin d’inspecter, contrôler et supprimer les éventuelles exagérations publiques dans les marchés de Médine. Son parcours en tant que combattant En 624, `Omar participa à la première bataille, la bataille de Badr, qui opposa les musulmans aux Quraych de la Mecque. Il participa aussi à la bataille de Uhud en 625. Dans la deuxième phase de la bataille, lorsque la cavalerie de Khalid ibn al-Walid attaqua les musulmans par l’arrière, des rumeurs se propagèrent comme quoi Mahomet était mort, ce qui mit de nombreux musulmans en déroute. `Omar crut d’abord aussi à ces rumeurs, mais lorsqu’il entendit ensuite que le prophète était encore vivant, il alla le rejoindre à la montagne de Uhud pour préparer la défense de la colline face à l’armée mecquoise qui siégeait en contrebas. Plus tard dans l’année, `Omar participa à une partie de la campagne contre la tribu juive des Banu Nadir. En 627, il participa à la bataille du fossé ainsi qu’à l’expédition contre les Banu Qurayza. En 628, il participa à l’expédition de Hudaybiya et fut l’un des témoins du traité d’Oudaybiya. En 630, `Omar participa à la conquête de la Mecque. La même année, il combattit lors de la bataille de Hunayn ainsi qu’au siège de Taïf. Il participa également à la bataille de Tabouk. `Omar était présent lors du sermon d’adieu du prophète en 631. Ainsi fut Omar le calife juste. Al-Farouq : le séparateur entre le bien et le mal, la justice et l’injustice. Entre l’équité et l’iniquité, la légalité et l’illégalité, l’honneur et le déshonneur, la vertu et le vice, l’honnêteté et la malhonnêteté et enfin entre la dignité et l’indignité. Assassiné par un captif perse, il décède dans le mois de Dhou Al Hijjah de l’an 23H, à 63 ans. Puisse cette vie nous inspirer dans nos actes de tous les jours. Par O. T Page 8 Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014 Ma prière PRIERES QUOTIDIENNES Les règles de réparation Le musulman se distingue par son attachement à l’accomplissement de la prière. Si elle est bien acquittée, il en sera récompensé. Pour cela, il importe pour le musulman de connaître non seulement les règles contenues dans la prière, mais aussi de savoir comment s’y prendre lorsqu’il viendra à commettre une erreur dans l’accomplissement de la prière. Aucun musulman n’est à l’abri d’une erreur au cours de la prière. Et en la matière, le Prophète (Paix sur lui) en a commis 5 fois au cours de sa vie. Les cinq cas d’oubli du Prophète (Paix sur lui) : a) Oubli de la formulation de la Tahiya Dans une prière de 4 rak'ates, le Prophète (psl) a oublié de faire la Tahiya. Il a réparé cet oubli en faisant 2 prosternations avant le salut final (d’où le terme de khabla Salam). b) Oubli de faire 2 rak'ates Toujours dans une prière de 4 rak'ates, le Prophète (psl) a fait le salut final après 2 rak'ates uniquement. Interpellé par un compagnon du nom de Zul-yadaïni, il a réparé cette erreur en complétant par 2 autres rak'ates restantes et en faisant 2. Prosternations après le 2ème salut final, (d’où le terme de ba’ada salam). c) Oubli de la dernière rakate. Dans une prière de 4 rakates, il fit le salut final après la 3ème rakate. Sur un rappel d’un autre compagnon (Talha ibn Oubeydatillah), le Prophète (Psl) qui était sorti de la mosquée est revenu compléter la prière (la 4ème rakate) ; après le salut final, il a fait 2 prosternations. d) Oubli au niveau de la 4ème rakate. Dans une prière de quatre rakates, le Prophète (Paix sur lui) a accompli trois rakates puis est rentré chez lui (chambre attenante à la mosquée). Interpellé, il a complété la prière puis a fait 2 prosternations. e) Rajout d’une rakate. Le Prophète (Psl) a fait une prière de 5 rakates lors d’une prière de quatre rakates. Il a réparé cette erreur en se prosternant 2 fois après le salut final. Les principes de réparation (rite Imam MALICK). Nous choisissons les principes de réparation du rite Malikite, non seulement parce qu’il s’agit du rite le plus répandu en Afrique subsaharienne, mais aussi parce que plus simple à retenir. Dans ce rite, lorsqu’on commet une erreur, le principe est de faire 2 prosternations : 1ère règle soit avant le salut final (Khabla salam) soit après le salut final (Ba’ada salam) selon bien entendu les cas d’erreur. 2ème règle : Dans le rite Malikite (de l’imam Malick, que Dieu lui fasse miséricorde), les omissions involontaires « les oublis par conséquent » sont corrigées par : 2 prosternations AVANT le salut final. Par contre, les rajouts « également involontaires » sont corrigés par : 2 prosternations après le salut final. La réparation des erreurs relatives uniquement aux 8 Sounnas « à caractère renforcé ». 1er cas : Un oubli : omission d’une Sunna recommandée à caractère renforcé. Lorsqu’on se souvient, au cours d’une prière, qu’on a omis une sounna « renforcée » alors qu’on a dépassé l’étape correspondante, que faire ? Exemple : On n’a pas récité le verset après la Fatiha dans une rakate précédente ; ou alors on a oublié de dire Sami Allaahou Limane Ha-midahou ; Ou bien on a dit à voix basse quelque chose qui aurait dû être dit à haute voix ; ou on a oublié de s’asseoir et de faire le Tahiya après la 2ème rak'ate, etc. Dans ces cas, lorsqu’on a dépassé l’étape, on ne revient pas sur l’acte ou la parole ; on continue la prière et au moment de la terminer, on répare l’oubli (on compense en quelque sorte) en faisant : 2 prosternations avant le salut final. 2ème cas : un rajout. Exemples : s’asseoir après une 1ère rak'ate ou une 3e pour réciter le Tachahoud ; dire à haute voix ce qui doit être dit à voix basse, et s’en souvenir après le roukou, « l’inclinaison », etc. On répare en se prosternant 2 fois après le salut final. 3ème cas : omission + rajout au cours d’une même prière. Exemple : au cours d’une même prière (par exemple de 4 rak'ates), on oublie le verset qui suit la Fatiha et on récite un Tachahoud involontaire après la 3ème rak'ate. Dans ces cas, l’omission l’emporte sur le rajout. Comment faire les deux prosternations avant le salut final « qabla Salaam ». Lorsque l’on finit la récitation du tacha-houd (Tahya) de la dernière rak'ah, au lieu de lancer le salut final, on dit « Allahou Akbar » en se prosternant une première fois, on se relève pour s’asseoir, puis on se prosterne une deuxième fois. Après la deuxième prosternation, on refait un autre tahya (le tahya « court ») et enfin on dit le salut final. Comment faire les deux prosternations après le salut final, Ba'ada Salam. Après le salut final, on dit en étant toujours assis : « Allahou Akbar » en se prosternant avec l’intention de rentrer à nouveau dans la prière. On se relève et on reste assis. Puis on refait une deuxième prosternation, puis l’on récite la tahya avant de lancer le salut final. On respecte bien entendu la position assise entre les deux prosternations (comme dans le cas précédent). La réparation des erreurs relatives aux « cas d'obligations ». Lorsqu’on commet une erreur sur les obligations, il faut : non seulement revenir dessus et refaire l’acte (ou dire la parole, si c’est une erreur sur les paroles) ; mais également faire les prosternations de réparation qui sont la plupart du temps des prosternations de l’après-salut final. (car le fait de répéter ou de refaire un acte ou une parole est en fait un rajout dans la prière). Exemple : 1°) On est en position Roukou, on se rend compte qu’on a oublié la récitation de la Faatiha ; il faut se redresser et reprendre la Faatiha et reconstituer à partir de la prière comme si de rien était. Après le salut final, on fait 2 prosternations pour « réparer » le rajout. 2°) On est en position soudjoud : on se souvient n’avoir pas effectué le roukou. Il faut revenir au roukou et continuer à partir de la prière. Après le salut final, on fait deux prosternations. 3°) On n’a pas encore « noué » le roukou, on réalise qu’on a récité la Faatiha à voix basse alors qu’on aurait dû la réciter à haute voix. Dans ce cas, on reprend la récitation de la Faatiha (à voix haute) - Après le salut final, on fait deux prosternations. Si l’erreur concernait non pas la Faatiha mais un verset, dans ce Cas où l'on doit reprendre le verset (ou la sourate) avant de « nouer » le roukou. Mais ici, pas de prosternation après le salut final, car répéter un verset ou une sourate n’est pas considéré comme un rajout, mais plutôt un acte proscrit. C’est-à-dire non recommandé. 4°) On est à la 2ème rak'a (on vient juste de se tenir debout pour la 2ème rak'a), on se rend compte de n’avoir effectué qu’une prosternation (soudjoud) au lieu de deux lors de la 1ère rak'a. On va directement effectuer la 2ème prosternation et on continue à partir de là. Après le salut final, on accomplit deux prosternations. Si par contre (en reprenant les mêmes exemples) : 1) On est en position roukou de la 2ème rak'a, on se souvient qu’on n’a pas récité la Fatiha dans la 1ère rak'a, on doit considérer la 1ère rak'a comme nulle et considérer que la 2ème rak'a est la 1ère rak'a, puis continuer la prière. À la fin, après le salut final, on répare le rajout (qui ici correspond à la 1ère rak'a annulée) par 2 soudjoud après le salut final. On est à la 3ème rakate ; on se souvient n’avoir pas effectué le roukou de la 1ère rakate, on doit considérer : - Que la 1ère rakate est nulle et que la 2ème rakate devient la 1ère rakate et on continue la prière. La réparation se fait par 2 prosternations après le salut final. Lorsque par erreur, on fait le salut final après seulement la 1ère ou la 2ème ou la 3ème rakate (on a par conséquent raccourci la prière), pour la « renouer », il faut se lever pour compléter les rakates qui manquent et, ba’ada salaam, c’est-à-dire deux prosternations après le salut final. Doutes sur le nombre de rakates Lorsque l’on ne se souvient plus du nombre des rakates accomplies, on prend appui sur le nombre inférieur dont on est sûr d’avoir accompli, et on poursuit la prière. On termine la prière en faisant 2 prosternations après le salut final. Remarques importantes * Lorsqu’on doit faire une réparation ba’ada salaam, et qu’on oublie de le faire, la prière n’est pas nulle pour autant. En effet, une réparation ba’ada salaam peut être. Rattrapée même 1 ou 10 ans plus tard. Dès qu’on se rend compte de l’oubli, on fait ses ablutions, on se met en position assise et on effectue les 2 prosternations, et on accomplit la réparation qui sied. Par contre, lorsqu’on doit faire une réparation qabla salaam et qu’on oublie de la faire, il y a 2 cas à distinguer : 1) On s’en souvient juste après le salut final (ou en tout cas dans les cinq (5) minutes au maximum) ; dans ce cas, on remplace la réparation qabla salaam par ba’ada salam. 2) Si on s’en souvient bien après le salut final, c’est-à-dire au-delà des 5 minutes, la prière est dans ce cas nulle, il faut la reprendre en intégralité. Par Arouna GUIGMA Source : SIRRADIOU SALIK, Tome 1, Page 128 Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014 Page 9 Actualité CONFRONTATION ENTRE RELIGIEUX EN AFRIQUE La Centrafrique, dernière victime ou à qui le prochain tour ? Encore une fois, les Africains ont affiché leur incapacité à gérer leurs propres problèmes, laissant des populations. s’entredéchirer. Cette spirale de violence qui sévit entre Musulmans et Chrétiens en Centrafrique est un exemple effarant, s’il n’en est pas de trop. Quand est-ce que le continent noir trouvera, une bonne fois pour toutes, la thérapie aux confrontations à connotations politiques entre les religieux ? Quand des musulmans et des chrétiens se massacrent ! Pour l’Afrique, on a tendance à dire, à contrecœur, que l’histoire se répète. Les Africains ont de la peine à se départir de ces actes et comportements dignes du Moyen Âge, où le quotidien des populations était caractérisé par la force du plus fort avec son corollaire de massacres et de pillages. Aujourd’hui, c’est la Centrafrique, ce pays de l’Afrique centrale, qui nous fait revivre cette histoire… triste. Depuis le renversement du président François Bozizé par Michel Djotodia, un partisan de la Séléka, le pays brille par la désolation et son incapacité à faire face aux urgences qui sont la lutte contre l’extrême misère, l’analphabétisme, le droit à la santé, à L’alimentation, à la vie tout court. Au lieu de s’unir comme un seul corps pour affronter ces mille et une difficultés, les Centrafricains n’ont pas trouvé mieux que de se laisser entraîner dans des conflits religieux. L’absence d’un pouvoir central aidant, Chrétiens et Musulmans se sont rentrés dedans. La suite, on la connaît. Les Musulmans sont ceux qui ont payé le lourd tribut de cet affrontement. Dans ce contexte de psychosée généralisée, l’aéroport de Bangui est devenu un centre de refuge pour les victimes, où l’on parle de plus de cent soixante-mille déplacés. Dans ce tohu-bohu, où l’on prend du plaisir à tuer, à massacrer et à piller, difficile de savoir qui a raison et qui a tort. Entre, dit-on, d’une part une milice musulmane en faveur du président actuel et donc proche de la Séléka et, d’autre part, une milice chrétienne, « Les Anti-Balakas », proche du président évincé Bozizé. Il faut ajouter à cela la difficile cohabitation entre l’armée française, la Misca, le Séléka et les Anti-Balakas. L'armée a été vouée aux gémonies par les musulmans qui disent être lésés. Malgré la présence de l’opération cengariste et ses forces africaines, le sang continue de se verser au nom des ethnies et de l’appartenance religieuse. En attendant une sortie de crise, quelles leçons tirer ? Donner aux religions leur place. Pour une vie en société mixte, l’Islam a déjà précisé les rapports qu’il devrait y avoir entre les différentes communautés et surtout entre musulmans et chrétiens. « Ne discutez avec les gens du livre que de la bonne manière, sauf ceux qui sont injustes ; et dites-leur, nous croyons en ce qui a été descendu vers nous et vers vous. Votre Dieu et le nôtre est le même et c’est à lui que nous sommes soumis », sourate 29 verset 46. C’est dire donc qu’il est interdit à tout musulman de porter préjudice à un chrétien sur la base de sa foi. Le musulman, soucieux du salut de son âme ici-bas et dans l’au-delà, se doit d’avoir pour guide le Saint Coran et la tradition du Prophète Mohammed (Paix et salut). d’Allah sur lui), qui fut un modèle de cohabitation religieuse. Dans la religion chrétienne également où l’on fait le culte de l’amour du prochain, on devrait difficilement arriver à des confrontations entre religieux. C’est dire, d’ores et déjà, que l’apparition et la persistance des conflits à connotations religieuses tirent leur racine ailleurs, ou tout le moins en dehors des textes religieux. Que cela arrive, les raisons sont à rechercher dans le prosélytisme religieux et, pourquoi pas, dans le jeu de politiques véreux. En Afrique, dans la plupart des cas, les confrontations ethnico-religieuses ont toujours été inspirées par une main politique. Le Rwanda en 1994, le Congo récemment avec le pouvoir et le M23, la Côte d’Ivoire en 2002 et même récemment en 2011… Il appartient donc aux religieux, porteurs de paix, de ne pas se laisser endoctriner par des politiciens, pour qui tous les moyens sont bons pour parvenir au pouvoir. Pour ce faire, pour ce qui est du musulman, en tout cas, il se doit d’apprendre. Rigoureusement sa religion et de se cramponner aux hadiths du prophète pour parer à toute tentative de récupération politique. La promotion du dialogue interreligieux est un impératif dans tous les pays. L’Afrique, après 50 ans d’indépendance, continue de tendre la main. L’autre constat, dans cette crise, c’est encore et toujours l’incapacité des Africains à trouver les solutions à leur propre problème. C’est un constat triste et honteux à la fois. Les dirigeants africains ont toujours assisté, de façon impuissante, à ces massacres entre ethnies et entre religieux. L’on se rappelle comme si c’était hier du génocide rwandais. L’Union africaine était quasi-inexistante et même muette comme une carpe au moment où les ethnies Hutu et Tutsi se massacraient à coups de machette. Aucun pays à l’époque n’a pu dépêcher une troupe à Kigali pour s’interposer entre les différents belligérants. La France, soucieuse de ses ressortissants, effectuait un pont aérien entre le Rwanda et la République démocratique du Congo pour le rapatriement de ses ressortissants. Quinze ans après, la réalité n’a pas changé. Avec un continent de cinquante-trois armées, l’on a regardé les chrétiens et musulmans s’entredéchirer. Il a fallu encore que la France se décide à prendre à bras-le-corps ce problème. Comme elle l’avait fait au Mali et au Congo. Nos dirigeants se complaisent toujours dans des discours interminables et dans des condamnations de principe. L’UA doit impérativement venir à bout des groupes extrémistes, des affrontements communautaires et interethniques. Au moment où cette crise n’a pas encore dit son dernier mot, qu’une autre, et non des moindres, éclate de l’autre côté de l’Afrique, précisément au Sud-Soudan. Après seulement deux ans d’existence de cet État, que le président Salva Kiir et son ex-vice-président se livrent un combat sanguinaire. Très vite, ce conflit va prendre une connotation régionale et ethnique et ce sont malheureusement les populations civiles qui vont en pâtir. À quand une Afrique de paix ? À quand la fin des... Massacres au nom des religions ? À quand une armée africaine capable de secourir les Africains ? Par Arounan Guigma Actualité LES CAUSES DE LA NAISSANCE DE TERRORISTES EN ISLAM Le point de vue du théologien le Dr Ahmad Savadogo L’islam, une religion, dit-on, de paix, mais qui de plus en plus se présente sous une facette de la violence. L’islam, c’est ce lot de groupes islamistes de tout acabit dont les disciples sont toujours prêts à vendre leurs âmes pour faucher des vies. Pire même, ils le font avec beaucoup de plaisir, car rassurés d’être accueillis au paradis en martyrs. Comment concilier ces deux entités antinomiques ? Nous sommes allés rencontrer un théologien musulman, en la personne du Docteur Ahmad Savadogo, pour comprendre. Sans langue de bois, et sans faux fuyants, il nous donne sa lecture de la situation. Le Soir : L’islam est défini comme religion de paix, pourtant les événements causés ça et là à travers le monde semblent infirmer cette assertion. Comment comprendre cela ? Docteur Ahmad Savadogo : Au nom de Dieu, le Clément et le Miséricordieux. Louanges à lui, que sa paix et ses bénédictions se déversent sur le dernier prophète Mohammad. Nous remercions le bon Dieu d’avoir fait de nous des musulmans, des Hommes de paix. Pour une fois de plus, et ce n’est vraiment pas de trop de revenir sur la véritable définition de l’Islam pour lever les équivoques. L’Islam puise son nom d’un nom de Dieu qui est la Paix. L’Islam signifie soumission, une soumission censée engendrer la paix. C’est une soumission à la volonté d’un seul être, Allah. C’est une soumission qui évite au musulman d’être manipulé ou d’être instrumentalisé par qui que ce soit, si ce n’est Dieu. La seule soumission à Dieu nous permet d’être pacifique envers ceux qui font la paix avec nous et d’être violent envers ceux qui nous oppriment. Pour matérialiser le sens de ce mot, le prophète de l’Islam a, à son époque, répondu à la violence des Mecquois par la tolérance. Pendant 13 ans, les premiers musulmans ont été victimes de toutes sortes de pressions et d’oppressions à cause uniquement de leur liberté de culte. Sachant et pensant que cette cité va devenir un jour une cité islamique, le prophète n’a pas répondu à la violence par la violence. Il a, même en son temps, émigré pour éviter la violence, bien que la terre de la Mecque soit la propriété de Dieu et que lui, il soit son Envoyé. Et malgré cette immigration, les Mecquois l’ont rejoint à Médine pour l’empêcher de fonder un État musulman et pour attaquer les musulmans. C’est pour... Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014 Faits et gestes MUTUELLE ISLAMIQUE DU BURKINA Pour mieux renforcer les liens de solidarité entre musulmans La Ligue Burkinabè à la lecture et à la mémorisation du Saint Coran (LIBULMESCO) a procédé à la création d’une dénommée Mutuelle islamique du Burkina. Le lancement officiel des activités est intervenu le 24 décembre 2013 à Ouagadougou. Le présidium au lancement officiel, avec le Cheikh Mahmoud Bandé, Ismaël Tiendrébéogo et... Habib Kane. En vérité, Allah ne change pas l’état d’un peuple, tant que les individus qui le composent ne modifient leur conduite, a dit le Coran à la Sourate 13 au verset 11. C’est fort de cet enseignement que les élèves et encadreurs de la Ligue burkinabè de lecture et de mémorisation du Saint Coran (LIBULMESCO) ont créé la Mutuelle islamique du Burkina (MIB). Portée sur les fonts baptismaux le 18 juillet 2013, le lancement officiel des activités du MIB a eu lieu le 24 décembre 2013. C’est au cours d’une soirée de dîner-débat que le président El Hadj Moumouni Ouédraogo a expliqué de long en large les tenants et les aboutissants de cette mutuelle. Bien avant, il nous explique comment l’idée est venue. « Cette mutuelle a vu le jour après la volonté d’Allah, par les efforts de deux hommes que sont le Docteur Diawara et Karanssamba. » Nous nous sommes dit qu’il faut, en plus des cours que nous organisons à l’immeuble Diawara, créer un cadre d’entraide et de renforcement de la fraternité islamique, a-t-il ajouté. poursuivi. Ainsi donc, au premier plan, cette mutuelle vise le renforcement des liens de solidarité entre les fidèles musulmans et la création d’activités religieuses, socioculturelles pour ses membres. Elle vise aussi la réalisation de l’unité économique des musulmans. On note une centaine d’adhérents à la date du 24 décembre 2013. Pour être membre, la satisfaction de deux conditions est exigée. « Il faut être musulman et accepter les principes de gestion islamiques », a dit le président El Hadj Moumouni Ouédraogo. Le droit d’adhésion à la Mutuelle islamique du Burkina s’élève à 60 000 francs CFA, payable en douze mois et non remboursable. La cotisation est annuelle et est fixée à 1 000 francs CFA, payable au plus tard le dix (10) de chaque mois. Au cours de cette soirée de lancement officiel, les participants ont eu droit à des communications. La première, « La stabilité du couple : Quelles solutions de l’Islam », a été abordée par l’Imam Ismaël Tiendrébéogo. La seconde, « La solidarité envers notre prochain », a également été discutée. Une nécessité de l’Islam a été décortiquée par Habib Kane, présentateur de l’émission « Comprendre l’Islam » à la télévision Africable. Encadré : Les objectifs et les missions de la MIB : Offrir des activités et des services religieux, sociaux et culturels à ses membres ; Être à l’écoute des besoins exprimés par les membres dans le domaine de la formation et de l’information islamiques ; Établir des liens de collaboration et d’entraide avec toutes les composantes de la communauté islamique pendant son allocution ; Initier et gérer des activités génératrices de revenus (AGR) par et au profit des membres ; Mettre à la disposition des musulmans des lieux d’enseignement ; Œuvrer à l’établissement d’une solidarité au niveau national et régional ; Créer une maison de solidarité et des centres de loisirs halal ; Établir des partenariats avec des personnes morales ou physiques en vue de faciliter les soins et la prise en charge des membres de la mutuelle et œuvrer à l’ouverture d’un centre sanitaire. Promouvoir la formation pluridisciplinaire et l’insertion des maîtres et élèves coraniques au niveau socioprofessionnel ; Créer une bibliothèque centrale islamique. Par OT Papy Diawara et Habib Kane Les participants venus nombreux pour l’occasion. Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014 Page 11 4 Faits et gestes CLOTURE DU VII SEMINAIRE ISLAMIQUE DE OUAHIGOUYA Les objectifs sont largement atteints. Le septième séminaire islamique de Ouahigouya a refermé ses portes le 29 décembre 2013. Organisé par l’association As Salam des ressortissants du Yatenga, ce séminaire qui avait pour thème « Les maladies dans la société et les solutions de l’islam », a réuni au Lycée Yamwaya près de quatre mille participants. Pour les organisateurs, les objectifs recherchés ont été atteints. C’est devant des autorités locales de premier plan, à l’image du gouverneur de la région du Nord, Khalid Bara, que rendez-vous a été pris pour la huitième édition. Ce septième séminaire, tenu du 25 au 29 décembre. 2013, à l’initiative de l’association As Salam des ressortissants du Yatenga, a porté sur un thème atypique : « Les maladies dans la société et les solutions de l’islam ». Le choix d’un tel thème se justifie, à en croire le Directeur du séminaire, le Pr Ismaïl Sawadogo, par le fait que « l’être humain a besoin nécessairement de ses deux facultés que sont l’esprit et le corps pour pouvoir être utile à lui-même, à sa famille et à sa communauté et au-delà à toute la société, en contribuant comme acteur à part entière ». Il se justifie aussi par le fait que « l’islam est une religion qui régente la vie spirituelle et celle matérielle de l’homme », a ajouté le Docteur Mohammad Kindo, Coordonnateur général du séminaire. L’objectif général de ce séminaire tel que voulu par l’association était de contribuer à la lutte contre les maladies en sensibilisant les musulmans sur les causes, les origines, les conséquences de la maladie et surtout les solutions apportées par l’Islam. Ce séminaire poursuivait aussi L’objectif de former et de renforcer les capacités des imams et des enseignants islamiques à la transmission du savoir sur la lutte contre les maladies selon les voies et moyens préconisés par l’Islam. Enfin, ce séminaire, de l’avis des organisateurs, visait à créer les conditions de renforcement des structures islamiques et de la cohésion entre les musulmans dans la région. Le Coordonnateur général, le Dr Mohammad Kindo, invite les fidèles à mettre en pratique les enseignements reçus. « Ces objectifs ont été largement atteints », a indiqué le Directeur du séminaire. Près de 4000 participants ont été enregistrés. 32 conférences et séances de formation ont été réalisées. D’éminents docteurs et professeurs en sciences de la santé y ont dispensé des cours ou animé des conférences. Entre autres sommités du monde scientifique présentes à ce séminaire, nous pouvons citer le Professeur Adama Traoré, ancien ministre de la Santé. Le Directeur du séminaire, le Pr Ismaël Sawadogo, est satisfait des résultats atteints. qui a abordé la question de la dépigmentation et ses méfaits ; le Professeur Arouna Ouédraogo, Doyen de l’UFR des Sciences de la santé de l’Université de Ouagadougou qui a traité du problème des troubles mentaux. Était aussi présent le Docteur Hamadou Séogo, médecin chef du district sanitaire de Ouahigouya, qui a sensibilisé les participants sur les questions liées à la prévention des maladies. Pour ce qui est des sciences paramédicales, le séminaire a mobilisé le concours de trois tradi-praticiens des provinces de Ouagadougou. Les activités menées au cours de cette édition : - Huit conférences publiques sur le site du séminaire ; - Deux conférences ciblant les femmes ; - Onze séances de formation destinées aux enseignants arabophones ; - Onze séances de formation à l’intention des imams ; - Plusieurs prêches dans la ville de Ouahigouya et dans les villages environnants ; - Des œuvres sociales sous la forme de visites aux malades hospitalisés, aux détenus, aux orphelins et aux aveugles. Les participants. Venus principalement de Bobo-D, de Gourcy, de Ouagadougou... Le président du Mouvement sunnite Adama Nikiéma remettant un présent au gouverneur Khalil Barra pour son accompagnement à la tenue de ce séminaire. Page 12 Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014 Faits et gestes de Ouahigouya. Au niveau des sciences religieuses, là aussi, des savants, et pas des moindres, à l’image des Docteurs Ahmad Sawadogo et Mohammad Kindo… ont édifié les participants. Pour permettre à tous de bénéficier de ses enseignements, des partenariats avec des stations radios de la place ont été noués. À côté de ces activités, les organisateurs ont réalisé des œuvres à caractère social. Ainsi, une opération de don de sang a permis de collecter 215 poches de sang. « Plus du triple de ce nombre aurait pu être atteint, n’eût été la capacité limitée en matière de personnel médical de l’équipe du CNTS », a précisé le Directeur du séminaire. Une visite à la prison civile de Ouahigouya a aussi eu lieu. On ajoute dans Ce registre des visites aux malades du CHR de Ouahigouya, aux aveugles et aux orphelins, a permis de remettre des présents. À côté de tout ceci, il faut ajouter que les participants ont bénéficié d’une formation sur les premiers soins en secourisme et d’opérations gratuites de dépistage sur le diabète et la tension artérielle. Les travaux de ce séminaire, de l’avis du Professeur Ismaël Sawadogo, interpellent les autorités au plus haut niveau afin qu’elles agissent de manière à éradiquer dans notre pays les trois grands fléaux abordés lors de cette édition et dans les deux précédentes : l’ignorance, la pauvreté et la maladie. Le gouverneur de la région du Nord lui-même, El Hadj Khalid Bara, a félicité les organisateurs, non seulement pour le choix d’un tel thème, mais aussi d’avoir pu en quelques jours toucher du doigt les différentes facettes de la maladie. Quant au Coordonnateur général, Dr Mohammad Kindo, la vision du Mouvement sunnite, au-delà de ce séminaire, est d’interpeller les musulmans sur leurs responsabilités. responsabilités à disposer de centres de santé et de personnels qualifiés. « Chose dont la réalisation ne peut être possible que si les musulmans acceptent d’abandonner les querelles intestines pour aller à l’union », a précisé l’érudit. Par Ousmane TIENDREBEOGO Au terme de la cérémonie de clôture, nous avons tendu notre micro à des séminaristes qui ont exprimé leurs sentiments : Issouf Sankara (Gourci) : Je suis entièrement satisfait et je ne regrette pas d’avoir participé à ce séminaire. « Ce séminaire a eu la particularité et le mérite de traiter de deux choses qu’on croirait différentes. La maladie et la foi. Sur le plan de la maladie, à vrai dire, personnellement, j’ai eu des informations sur des sujets dont je ne savais pratiquement rien. Notamment des sujets sur le cancer de la prostate et autres. En plus de cela, j’ai eu des connaissances complémentaires sur ce que j’entendais dire sur le diabète, la dépigmentation... Le message est passé facilement parce que les enseignants composés de Professeurs. et de Docteurs étaient à la hauteur. Sur le plan religieux également, j’ai appris beaucoup de choses très utiles. On a revisité les règles de la lecture du Coran, les notions sur la foi… Je suis entièrement satisfait et je ne regrette pas d’avoir participé à ce séminaire. Issa Kindo (Ouagadougou) : C’était la toute première fois qu’on entendait parler de certaines choses. « J’ai eu la chance de participer à toutes les sept éditions. Mais la présente, en termes de comparaison avec les autres éditions, a vraiment atteint ses objectifs. Les questions traitées ici sur la santé ont beaucoup intéressé parce que c’était la toute première fois qu’on entendait parler de certaines choses. Raison pour laquelle, nous sommes restés concentrés du début à la fin. Les sujets religieux qui ont été abordés nous ont également permis de raffermir davantage notre foi, parce que sans sciences, la foi ne peut augmenter. C’est ainsi que les matins, après le petit déjeuner, on nous mettait en commissions. J’étais dans celui des... Imams, et nous recevions des cours sur la lecture du Coran, la prière et bien d’autres enseignements indispensables pour un imam. Sur le plan des maladies, il faut faire la distinction entre les maladies corporelles et les maladies spirituelles telles que l’orgueil, l’hypocrisie, le mensonge… On nous a montré comment soigner ces maladies, leurs dangers… Je pense que ce séminaire surpasse les précédents en termes de résultats atteints. Ahmad Kindo (Ouahigouya) : Je me suis rendu compte que la compréhension d’un certain nombre de concepts religieux m’échappait. « Je suis à ma première participation. Les connaissances que j’ai acquises pendant ces cinq jours sont inestimables. J’avoue que je serai incapable d’évaluer l’impact que cela aura sur ma pratique religieuse. J’ignorais beaucoup de choses. Je me suis rendu compte que la compréhension d’un certain nombre de concepts religieux m’échappait. Donc, sur le plan purement religieux, je suis entièrement satisfait. Sur le plan des questions liées aux... Maladies, là encore, ma compréhension des choses a changé. Il y a des sujets tels que le diabète, la dépigmentation, les fractures ; tous ces sujets sont venus à point nommés. On nous a également montré comment appliquer la rokia. Je m’en voudrais d’oublier de mentionner la formation en secouriste dont nous avons bénéficié de la part des Sapeurs-pompiers. Je suis enseignant de Medersa de profession. Nous avons été formés sur la pédagogie. Je repars entièrement satisfait et prie Dieu de me donner la force de pouvoir prendre part à la prochaine édition. Abdoul Moumin Sawadogo (Ouahi-gouya) : Pendant ces cinq jours, j’ai vécu la vraie fraternité telle qu'enseignée par le Coran. « J’ai appris beaucoup de choses en termes de connaissances. Je vous assure qu’il y a des informations religieuses que je n’avais pas entendues jusque-là. N’eût été ce séminaire, il y a des notions que je n’allais jamais connaître. Vous imaginez la joie qui m’anime. Et il y a un fait qui a retenu mon attention : pendant ces cinq jours, J’ai vécu la vraie fraternité telle qu’enseignée par le Coran. Dès que quelqu’un te piétine, simultanément, vous vous présentez des excuses. Les gens repartent comme ils sont venus, sans rancunes avec qui que ce soit. Cela m’a véritablement marqué. Ismaël Ouédraogo (Ouahigouya) : Je suis venu chercher la science religieuse, et je crois fermement que je l’ai acquise. « J’ai laissé ma famille pour venir séjourner ici pendant cinq jours. Je repars par la grâce de Dieu, très satisfait. Je suis venu chercher la science religieuse, et je crois fermement que je l’ai acquise. J’ai appris des choses que j’ignorais. J’allais même dire beaucoup de choses. Je suis à ma deuxième participation, mais je fais mention spéciale à la présente édition. Sur toute la chaîne, les encadreurs étaient à la hauteur. Sur le côté religieux comme sur les sujets sur les maladies. Longue vie à ce séminaire. » Boubacar Sidiki (Ouagadougou) : Sur le plan spirituel, on a été également bien édifié. « Ce séminaire nous a appris beaucoup de choses. » choses. En matière de santé préventive, on a beaucoup appris. Aujourd’hui, je sais ce que je dois faire pour me protéger contre des maladies comme le diabète, l’hypertension artérielle… Sur le plan spirituel, à ce niveau, on a été également bien édifié. Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014 Page 13 Société Suite de la Page 10 quoi les premières guerres menées par le prophète se sont toutes déroulées à Médine. Quand il est arrivé à Médine, il a signé des pactes de non-agression avec les Gens du livre. La première fois que le Prophète a eu une bataille contre un autre peuple, il avait envoyé une lettre à un Romain T appelant à embrasser l’Islam. L’émissaire envoyé pour transmettre cette lettre a été exécuté en cours de route. À leur époque, cet acte était synonyme d’une déclaration de guerre. Pour dire encore une fois de plus que l’Islam ne reconnaît pas la violence. Si aujourd’hui les choses ont changé, et que l’Islam semble symboliser la violence, il importe donc d’en savoir. les causes. Justement, qu’est-ce qui explique cet état de fait ? D’abord, il faut retenir que l’islam n’enseigne pas de tendre la joue gauche lorsqu’on reçoit une gifle à la joue droite. Non. L’islam autorise la légitime défense. Là où il y a problème, c’est le fait que les médias que vous êtes ne montrent pas les attaques subies par les musulmans. Les médias se ruent toujours sur la réplique des musulmans et c’est cela qui est porté à la face du monde. On ne présente jamais les causes de l’attaque des musulmans. Mais la défense est diffusée à longueur de journée. Elle porte désormais le nom de « terrorisme ». Cette guerre des médias a même existé au temps du Prophète Mohammed (PSL). Quand il récitait le Coran aux gens, les infidèles recommandaient de faire du bruit pour empêcher que les gens ne cernent le contenu de sa récitation. Il y a donc une injustice dans la diffusion de l’information. Ce qui fait aussi que les choses se présentent de la sorte, c’est qu’à force de subir l’oppression, les gens finissent. par se révolter. Les conseils des Ulémas appelant à la tolérance ne sont plus écoutés. Il y aura nécessairement des individus difficiles à maîtriser qui profiteront de cette situation pour semer le désordre. L’oppression conduit à la violence. Et, en ce moment, les gens n’ont cure des appels à la paix faits par les dignitaires religieux. Je me rappelle que pendant mon séjour au Tchad, j’ai tenté en vain de dissuader un Burkinabè qui se rendait en Irak pour combattre contre l’oppression américaine. Il était dépassé par les événements et les conseils que je lui ai prodigués ne passaient plus. Il y a un Ghanéen qui, à la même période, se rendait en Arabie Saoudite pour, dit-il, combattre. Pour vous dire que les groupes islamistes sont remplis de jeunes frustrés. Quand l’oppression atteint un certain seuil, les gens deviennent incontrôlables. Je me rappelle de cette parole de Kadhafi, qui disait que c’est le terrorisme des Occidentaux et des Américains qui engendre le terrorisme des musulmans. Il faut ajouter également aux causes, le fait qu’il y a des cas où on infiltre même des terroristes dans le camp des musulmans pour ensuite accuser l’Islam de violence. Ce Docteur Ahmad Savadogo n’est pas pour dire que tous les groupes font une sorte de légitime défense, mais la plupart entendent répondre à l’impérialisme occidental. Comme les Shebabs, Al Qaïda et le Hamas ? Pour les Shebabs en Somalie, ce sont les États occidentaux qui les traitent de terroristes. Cela ne doit pas étonner. Toute personne qui résiste à l’oppression occidentale sera appelée terroriste. La lutte de l’ANC était qualifiée de terrorisme. Même Mandela était sur la liste des terroristes des États-Unis jusqu’en 2008. Parce qu’il s’opposait à l’apartheid. La résistance palestinienne aujourd’hui est traitée de terrorisme par Israël et les autres États. Pour dire que quand une personne ou un groupe de personnes s’opposent à l’oppression occidentale, la méthode la plus facile pour emmener le monde entier à te « vomir », c’est de te qualifier de terroriste. Traiter le Hamas et les Shebabs de terroristes n’étonne pas, parce qu’il s’agit d’individus qui combattent contre l’oppression. Pourtant, en la matière, l’humanité n’a pas connu de pires terroristes que l’Occident. La traite négrière, la colonisation, l’assassinat des chefs d’États en Afrique, la création des groupes rebelles, etc., portent les marques des Occidentaux. Y a-t-il plus de terrorisme que cela ? Pour vous donner quelques détails sur les Shebabs, il faut savoir que tout est parti des années 90 quand la Somalie a perdu son président légitime et l’unité du pays. Dès lors, beaucoup de groupes sont apparus, chacun se battant de son côté pour gérer le pays. Il faut aussi retenir que c’est un peuple très conservateur avec près de 100 % de Musulmans. C’est pourquoi, depuis l’Antiquité, le peuple somalien a toujours lutté contre l’occupation britannique. Aujourd’hui, c’est un peuple qui se bat pour imposer sa véritable identité qui est l’islam. C’est un peuple qui a expérimenté le communisme avec son président et... Ayant vu les conséquences, avec la chute de ce dernier, le peuple veut rejeter tout, sauf l’islam. De l’autre côté, on a les Occidentaux qui veulent accepter tous, sauf l’islam. C’est de là qu’est née la contradiction. Depuis longtemps, toutes les fois que l’Occident a lutté pour imposer un gouvernement laïc, le climat s’est détérioré. Il a fallu la naissance des tribunaux islamiques dans la capitale Mogadiscio pour que la paix revienne. Ce qui, en son temps, a diminué sensiblement la corruption, les pillages... Voyant que les tribunaux islamiques gagnaient en notoriété et qu’ils commençaient à être installés dans tout le pays, l’Occident a financé certains pays, notamment l’Éthiopie et le Kenya, à coup de millions pour déstabiliser ces tribunaux. L’opération a été conduite par l’armée éthiopienne. Ce coup de force va engendrer des guérillas à travers le pays contre les soldats. Ce qui va contraindre l’Éthiopie à retirer son armée, pour laisser place aux soldats de l’ONU... Ce sont ces tribunaux islamiques qui portent aujourd’hui le nom « d’Al Shabab » qui signifie « les jeunes ». C’est un groupe de jeunes qui combat pour son identité. Et Al Qaïda ? Personnellement, je ne sais pas ce que cela signifie. Mais ce que je sais, c’est que j’évite de croire à ce que les médias occidentaux nous donnent comme information. Par expérience, il faut éviter de croire tout de suite à ce que l’Occident dit. Elle peut te présenter la paix alors qu’en réalité il y a la guerre. Tout est question de rapport de force. La sincérité aurait commandé à ce qu’on ne tue pas son leader, qu’on le fasse juger pour comprendre ses aspirations profondes. Observer la prison de Guantanamo, pour comprendre qu’il y a du flou dedans. Ceux qu’ils appellent « combattants illégitimes », pourquoi ne les juge-t-on pas ? Des prisonniers qui passent des années et des années sans savoir véritablement pourquoi ils ont été arrêtés. Et quand on en vient à libérer un prisonnier, il est contraint de garder le silence sous peine de retourner en prison. C’est cela la vraie. Injustice. Ces faits créent des tensions et favorisent la naissance de musulmans terroristes. Il y a aussi l’instrumentalisation des faits pour pouvoir occuper les pays. En fonction des États, l’Occident essaie de voir par quel moyen il peut parvenir à s’implanter dans les États. La méthode est simple. Elle consiste à déstabiliser les régimes dans les pays, à insuffler des guerres intestines. Les États africains étant faibles militairement, ils seront obligés de faire appel à l’Occident. Comme ce qui s’est passé au Mali et qui est en train de se passer en Centrafrique. Quand ils investissent les territoires, ils disent toujours être là pour une période donnée. Lorsque ce délai est épuisé, ils entament des discussions avec les dirigeants pour avoir ce qu’on appelle une défense commune. Ce qui va se matérialiser par l’installation d’une base militaire. Quand les États-Unis ont attaqué l’Afghanistan, vous vous rappelez, ils disaient que c’était une histoire de quelques mois. Jusqu’à l’heure où je vous parle, Ils y sont toujours et ce n’est pas pour replier demain. Après, viennent maintenant l’installation des multinationales et la signature des contrats. C’est ce qu’ils ont voulu faire en Libye, et qui n’a pas totalement marché. Si vous ne le savez pas encore, sachez que les pays musulmans dans leur ensemble sont riches. Cette richesse attire les Occidentaux. Tous les moyens sont bons pour pouvoir bénéficier de ces richesses. Tout cela conduit à la révolte. Comment les Musulmans pourront-ils s’en sortir étant donné que les révoltes n’honorent pas l’Islam ? Ce que nous nous conseillons, c’est de ne pas répondre à la provocation. Étant donné que c’est fait à dessein, la solution, c’est de ne pas céder. Ce qui nous permettra d’éviter des bains de sang des jeunes et des savants musulmans. Quand les jeunes se rebellent, tout de suite, on pointe du doigt les savants musulmans. Eux pourtant, enseignent la patience et l’endurance et sont contre les manifestations et les révoltes. Vous avez vu les grands leaders de ce... Monde, ce sont des partisans de la non-violence. Martin Luther King, Gandhi, Nelson Mandela. Tous, ils ont reçu des coups, mais à force de patienter, d’endurer, le monde entier finit par prendre votre défense et par reconnaître votre mérite. Prenons le cas d’Israël, aujourd’hui le monde entier a vu que c’est un État qui viole toutes les conventions, tous les pactes signés. Des organismes prennent volontiers la défense de la Palestine. C’est pourquoi je préconise au Hamas de ne pas riposter. Tôt ou tard, il y aura le bout du tunnel. Nous conseillons également de vivre le vrai Islam, de faire un retour à la source. Cela suffit largement pour lutter contre l’oppression. On est un milliard. Si seulement 500 millions de Musulmans étaient de vrais pratiquants, vous verrez que la situation va changer. Cela va favoriser l’union. À partir de cela, on pourra répondre à la violence par une dernière arme qui est le boycott. Exactement comme ce qui s’est passé en Amérique avec les Noirs au temps de Martin Luther King. Votre mot de la fin ? Je réaffirme le caractère pacifique de cette religion. Je suis sûr que si l’injustice contre les pays musulmans cesse, il y aura moins de groupes terroristes musulmans. J’appelle à un traitement équitable de l’information. Enfin, il faut que les Musulmans se ressaisissent et refusent de céder à la provocation. Par Ousmane TIENDREBEOGO Page 14 Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014 Entretien UN ENTREPRENEUR, UNE VISION, UNE FOI El Hadj Souleymane Kaboré Dans notre rubrique, « un entrepreneur, une vision, une foi », nous avons rencontré notre frère, El Hadj Kaboré Souleymane de Faso Habillement. Avec lui, nous avons échangé sur son parcours. Nous espérons par cela inspirer nos jeunes frères musulmans, qui sont en manque d’emploi. Nous espérons par cette rubrique prouver que le monde des affaires n’est pas un frein à l’expression de la foi. Comment les Burkinabé peuvent-ils vous connaître ? Louange à Allah, Seigneur de l’Univers. Que sa prière et son salut se déverse sur le prophète Mohammad (SAW). Je me nomme El Hadj Kaboré Souleymane de Faso Habillement. Pouvez-vous nous dire ce que vous exercez comme métier ? Je suis dans le domaine de l’habillement. Nous vendons des habits de tout genre avec leurs accessoires. Notre boîte se nomme Faso Habillement. Et pourquoi Faso Habillement ? Ce n’est pas une longue réflexion pour aboutir à ce nom, c’est tout simplement dire que les habits que nous importons sont pour tous les fils et filles du Burkina Faso. C’est ainsi que le nom est venu. Qu’est-ce qui explique cet attachement à la vente des habits, et pourquoi pas autre chose ? Tout de suite, j’ai aimé la vente des habits et je me suis senti bien là-dedans et surtout que c’est un travail qui, progressivement, j’ai compris que c’est mon domaine. Comment avez-vous commencé ce travail et en quelle année ? Quand j’ai quitté l’école, je me suis mis à El Hadj Souleymane Kaboré pour exercer ce métier. Bien entendu d’une façon très modeste étant donné que je l’ai débuté en tant que... vendeur ambulant avec des chaussettes, des tricots et débardeurs. C’est surtout pendant les vacances que je vendais et c’est en 1998 que tout a commencé. Des conseils pour la jeunesse entreprenante ? Il faut être honnête dans la vie, et en la matière dans le travail, il faut être probe et se battre. Avec ces qualités, quelles qu’en soient les difficultés, on y arrivera. Quelle lecture faites-vous concernant l’employabilité des jeunes étudiants qui sortent des universités islamiques et autres lieux de formation ? Dieu a dit dans le Coran qu’il a honoré le fils d’Adam, c’est dire qu’il ne faut pas s’asseoir et croiser les bras, espérant une insertion dans le gouvernement ou de qui que ce soit. Il faut se battre dans la dignité, et vous verrez que vous réussirez. Si Dieu est au centre de votre préoccupation, vous y parviendrez. Des gens font des découvertes qui aident le monde parce qu’ils ont persévéré dans leur lutte sans compter forcément sur les autres. Par conséquent, les jeunes qui sortent de Ces universités islamiques et autres domaines de formation doivent prendre à bras-le-corps leur destin en devenant créatifs et en osant créer des initiatives et surtout être accrochés à leurs idées. Que pouvons-nous faire pour ceux qui ont consacré leur étude à Dieu ? En toute chose, il faut maîtriser la base, sinon, il sera compliqué de s’en sortir. Que nos savants comprennent ainsi que les étudiants que leur but premier n’est pas de s’enrichir, mais plutôt de se fier à Dieu et leur subsistance sera assurée. Le propos du prophète (PSL) sur l’oiseau qui sort le matin dépourvu de toute nourriture et revient le soir ventre plein. C’est dire que nos savants doivent consacrer leur vie à Dieu dans la sincérité et la vérité et cependant Dieu pourvoira à leurs besoins. (Incha Allah). Nous sommes déjà à la troisième partie de notre entretien intitulée : « La foi en Dieu ». Que représente le Coran pour vous ? C’est le livre de Dieu qu’il a envoyé à l’humanité par l’entremise du prophète Muhammad (SAW) afin que les gens... Une vue de face de Faso Habillement Suite Page 16 Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014 Page 15 Entretien Suite de la Page 15 Quelques articles, ... guidés vers le chemin droit. Le Coran pour moi, c’est la vérité sur la terre et je place toute ma confiance en lui. Il ne faut pas recourir aux sources. C’est pour cela qu’il y a de ces disputes qui nous divisent et créent des problèmes. EL Hadj Souleymane Kaboré dans son bureau Des divergences liées aux savants musulmans, de votre point de vue, qu’est-ce qui explique cela ? Cela n’a pas vu le jour aujourd’hui, depuis fort longtemps les musulmans avaient des points de vue divergents sur telle ou telle autre question. Les causes, il y a le peu de connaissance et souvent l’absence de la science. Il y a des gens qui ont peu de connaissances qui affichent un semblant de connaisseur et qui se permettent de donner des avis sur tel ou tel sujet. Quand chacun veut donner sa propre compréhension d’une question donnée, cela peut poser problème. Il y a aussi le fait que les gens ne veulent. Et quelle est la solution à cette divergence ? C’est de revenir à la source, notamment, s’appuyer sur le Coran et la Sunna du prophète (PSL). C’est la seule solution. D’aucuns se portent à discussions sur la question du port de la barbe. Quelle lecture faites-vous sur ceux qui la portent, ainsi que sur ceux qui l’enlèvent ? C’est dire aux barbus d’aborder d’une manière sage et respectueuse ceux qui ne portent pas la barbe. Puisque la question ne se pose pas étant donné que Dieu a distingué les hommes par la barbe et les femmes par les seins. En renchérissant, je dirais également que les grands prophètes ont porté la barbe et c’est une pratique du prophète. Au même moment, c’est dire à ceux qui ne la portent pas de ne pas aussi avoir un autre regard à l’endroit des porteurs de la barbe. Nous pensons qu’ils la porteront au moment venu. Donc, cela ne devrait pas engendrer des problèmes. D’aucuns disent que l’Islam, c’est la violence ? L’Islam est loin de toute. Violence, Dieu a envoyé le prophète pour qu’il soit une miséricorde envers les hommes. Donc, les violences que nous voyons, que ce soit au niveau de la parole, du comportement et autres, sont contraires à l’Islam. Il faut que les musulmans étudient très bien leur religion, afin de comprendre comment le prophète a vécu. Il n’a jamais été violent contre qui ou quoi que ce soit. Votre dernier mot ? C’est réitérer notre remerciement à Dieu (gloire et pureté à lui) et notre salutation sur le noble des prophètes Muhammad. Nous vous remercions également « le vrai visage de l’Islam », d’avoir pensé à nous, que Dieu fortifie votre parcours et qu’il vous protège. Par Arouna GUIGMA ... exposés ... ... aux choix des clients Page 16 Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014 bibo:issue 11 bibo:numPages 16 --