L’Abbé Pierre après avoir déclaré qu’il «ne fait pas de promesse, mais travaille avec les pauvres à la base» venait de quitter Ouaga avec certains de ses Compagnons. Cependant, il n’y aura pas de répit pour Koudbi Koala qui a activement participé à cette assemblée ordinaire d’EMMAÜS international. Il a rejoint ses amis de Benebnooma à Koudougou pour concocter de bons plans culturels de fin d’année, du 26 au 30 novembre 2003.
« Le mois de carême est un mois ou l’on mange tout ce qui est succulent. On partage avec les autres, ce qui fait qu'on dépense énormément plus que les autres périodes de l'année», déclare El Hadj Adama Dakissaga. Lundi 10 novembre 2003, 17 h 45 mn, heure de rupture du jeûne. Sur la table à manger de El Hadj, dattes, thé à la menthe, pastèque, bouillie, zoom-koom... «Mon Dieu, j’ai jeûné pour toi et avec ton accord, je romps le jeûne. En ta croyance, j’ai confiance. Avec le coucher du soleil, je peux étancher ma soif et par ta volonté tu me récompenseras », est la prière que El Hadj Adama Dakissaga récite avant de rompre son jeûne en mangeant quelques dattes, des fruits et de l’eau ...
Il est écrit dans un des Hadith, parole du prophète que «La mort d’un savant est pire que la disparition d’une tribu d'ignorants.» Le commentateur de Al Ahabar Zamane (1) n’est plus. Maôlim, de son vrai nom Mahamadi Kaboré, était un spécialiste en « Tarih » (histoire en arabe) et en science des génies. Son érudition, pour les tenants de ces sciences était très grande. Môalim a fait ses études au Burkina Faso. Il n’a été dans aucune université arabe, mais il a entrepris des voyages au Mali, au Sénégal, au Soudan, en Egypte et en Arabie Saoudite, pour la quête du savoir.
Après la lecture de notre dossier, vous pourriez avoir un autre regard sur les mendiants et la mendicité. Notre société a évolué et ses mendiants avec. A l’heure du tout professionnel, la mendicité s’est aussi adaptée. L’aumône n’a plus le même sens, même si beaucoup d’entre nous l’ignorent encore. On continue de donner pour se conformer à une prescription sociale et religieuse. Mais celui qui reçoit n’est plus, forcément le destinataire légal. La pauvreté permanente et en progression a fabriqué des «nécessiteux» professionnels. Dans ce domaine aussi, la précarité semble avoir engendré les mêmes adaptations qu’en économie. «L’informel» a été inventé pour ne pas mourir de l’exclusion du «formel ». Nos mendiants ne sont plus seulement des exclus sociaux, mais des exclus économiques. La lutte contre la pauvreté gagnerait à prendre en compte cette nouvelle réalité de nos sociétés.
Ouagadougou est devenue pour les Burkinabè un pôle d’attraction irrésistible. On comprend alors pourquoi ce taux de croissance exponentiel de 9,8% l’an qu’a connu la ville autour des années 80. Même si ce taux s’est par la suite quelque peu affaissé, il est resté autour de 7%, ce qui est encore très élevé. Aujourd’hui, on ne compte pas moins de 2 millions d’habitants dans la ville et ses banlieues, ce qui crée des désagréments sur le centre-ville où convergent quotidiennement des milliers de citadins pour y mener diverses activités.
Le débat sur la succession de Salif Diallo à l’Assemblée nationale nous donne l’occasion de revenir sur une question qui touche à l’unité de la Nation. Il semble qu’une règle non écrite voudrait que les premiers responsables des grandes institutions nationales soient choisis suivant une certaine géopolitique régionale. Salif Diallo étant originaire de la région du Nord, la géopolitique en question aurait voulu que son successeur soit choisi dans cette zone géographique. C’est à ce titre que les noms de personnalités comme Jacob Ouédraogo, Lassané Sawadogo, Bénéwendé Sankara, Mathieu Bébribda Ouédraogo étaient régulièrement cités comme de probables successeurs du président défunt. N’ayant pas épuisé son mandat, l’idée est qu’il faut permettre à un fils de la région de prendre le relais afin de terminer le mandat. Au nom de cette même géopolitique, d’autres revendiquaient pour l’Ouest la possibilité d’accéder au perchoir même s’il s’agit d’un mandat amputé, parce que sur la base des statistiques, le perchoir y a une plus grande vocation : Begnon Koné, Arsène Bongnessan, Maurice Mélégué, Soungalo Ouattara Appolinaire. Evidemment devant ce palmarès, les gens du Nord et d’ailleurs devraient pâlir de jalousie !
Le seul patrimoine culturel immatériel accepté par les musulmans est, à notre connaissance, Allah. Et pour eux, « il n’y a de dieu que Dieu ». Il n’en est pas de même pour les religions animistes, polythéistes.
Mardi 15 octobre. La fête de l’Aid El Kabir (la grande fête) couramment appelée Tabaski a été célébrée sur toute l’étendue du territoire national. Les fidèles sont sortis nombreux pour exécuter les deux unités de prière et prêter une oreille attentive au discours des Imams. L’un des lieux choisis à cet effet est le terrain Dabo Boukary de l’Université de Ouagadougou. Sa particularité est que le koutouba (sermon) est prononcé en français. Bien que l’Imam ait eu le mérite d’évoquer une flopée de points relatifs à la vie nationale et sous régionale, il a passé sous silence la question du sénat, ce qui a laissé certains fidèles sur leur soif.
Blaise tourne tout le monde en bourrique. Il a repris des concertations que ses lieutenants avaient reçues l’instruction de mener. Il avait besoin d’un clash, les musulmans le lui ont offert. La polémique a suivi comme prévue. Mais le problème de fonds lui, il est là. Il n’a pas bougé.
Khalid Mahmood Shahid est le chef missionnaire de la communauté islamique Ahmadiyya au Burkina Faso. Dans l’interview qu’il nous a accordé, il nous entretien sur les fondements de sa communauté. Il jette aussi un regard sur ce qui se passe dans le monde « au nom de l’islam », comportement qu’il fustige. Selon lui, plus qu’une conviction pour défendre l’islam, les djihadistes ignorent tout de la religion islamique et de ses principes directeurs. Le coran et la justice de son point de vue sont des moyens pour amener la paix dans les pays concernés par les attaques intégristes.
Les fidèles musulmans du Burkina Faso ont vécu le mois de Ramadan de cette année dans un contexte d’insécurité alimentaire. Les actes de charité déployés durant tout le mois ont été salutaires pour les ménages et personnes en difficulté. Les associations islamiques ont été dans ce sens les plus entreprenantes. Nous avons rendu visite à certaines d’entre elles afin de mieux cerner l’envergure de cette solidarité.
Le richissime entrepreneur El hadj Oumarou Kanazoé préside depuis le 10 octobre dernier aux destinées de la première et plus grande association musulmane du Burkina. Le choix porté sur Oumarou Kanazoé (OK) met (temporairement ?) fin à la crise qui opposait le président sortant, Aboubacar Sana et certains membres de son bureau exécutif. Si la mauvaise gestion financière semble être le fond de la crise, il ne faudrait pas occulter les querelles nées de la restructuration de la Commission nationale d’organisation du pèlerinage à la Mecque.
La plus grande communauté religieuse du Burkina Faso ne guérit pas de ses querelles intestines. Le dernier étalage public de « ces misères musulmanes » a eu lieu à l’occasion du dernier congrès de la Communauté musulmane en ce début de mois d’octobre. Les mêmes causes et les mêmes hommes pour les mêmes déballages fratricides. Et pourtant, on aurait cru comme disait Thomas Sankara que « les musulmans qui aiment le blanc devaient être aussi blancs à l'intérieur ». Que s’est-il passé réellement ?
L'organisation du hadj, le pèlerinage musulman à la Mecque, oscille depuis des années entre les mains de l'Etat et des associations musulmanes. Ce tango-tango religieux ne fait pas le bonheur des musulmans. Depuis des années, les fidèles de l'Islam éprouvent des difficultés pour accomplir l'une des obligations de leur religion. Le motif, c’est la gestion opaque du pèlerinage. Des escrocs se couvrent du manteau religieux pour faire des affaires sur le dos des pèlerins. Pour atténuer leur calvaire, l'Etat s'est mis dans l'organisation de ce voyage pieux à la Mecque.
L’Islam occupe environ 60% de la population du Burkina. Son importance sociale suscite naturellement des convoitises politiques. La vision que l’on a du dehors de cette religion c’est l’inorganisation qui entoure une de ses activités les plus importantes. le pèlerinage à la Mecque. La pénétration de l’Islam date d’avant la colonisation. C’est depuis ce moment qu’on enregistre les premiers pèlerins de notre pays vers la Mecque. Avec l’indépendance, le flux s’est poursuivi et s’est amplifié pour aboutir à des tentatives d’organisations. La première commission nationale pour le pèlerinage (CNP) a vu le jour en 1979 à l’initiative de la communauté musulmane de Haute Volta (CMHV) qui était la seule association existante.
Et Dieu regarda le tarmac de l'aéroport international de Ouagadougou. Il se rendit compte que depuis dix jours, aucun avion n'était venu chercher les pèlerins burkinabè. Alors, il baissa la tête et... Bref, chaque année, l'organisation du pèlerinage à la Mecque est prise en otage par le spectre de la désorganisation. Les pèlerins burkinabè sont ainsi plongés dans l'engrenage des difficultés connexes à l'accomplissement du 5ème pilier de l'Islam. Dur, dur d'être pèlerin, est-on tenté de croire.
Les musulmans du Burkina ont célébré l’Aïd el Kébir ou la Tabaski le 19 décembre dernier. Sur le campus de Zogona, le sermon de l’imam Tiégo Tiemtoré était principalement axé sur la pagaille enregistrée dans l’organisation du pélérinage à la Mecque.
Les groupes extrémistes violents se réclamant de l’Islam ont réussi à focaliser l’attention des masses médias sur leurs funestes actes et leur vision de la loi islamique. Versus ces apôtres de l’apocalypse, un mouvement islamique mène un djihad qui se passe en dehors des projecteurs médiatiques. Ce groupe mise sur la spiritualité et la dévotion. L’une des caractéristiques fondamentales du mouvement est la « sortie sur le chemin d’Allah pour propager l’Islam ». Il s’agit du mouvement Tabligh. Il s’agit du plus important mouvement de missionnaires musulmans. Il a réussi à étendre ses ramifications dans toutes les sphères de la société Burkinabè. Nous avons enquêté sur ce groupe.
Un temps pour labourer, un temps pour semer et un temps pour récolter. J'ai dit quelque part, que très probablement, si Norbert Zongo n’avait pas été assassiné, je n'aurais jamais connu l'expérience de la presse écrite. Journaliste, formé dans de prestigieuses institutions africaines et nationales de formation des journalistes, j’étais évidemment outillé à exercer dans tous les types de media. Mais j’avais fait le choix de audio-visuel, où Dieu merci, j’excellais. Une carrière, tranquille et prometteuse, m'attendait. Puis survient l’innommable du 13 décembre 1998. C'est ainsi que bascule ma vie.
Cette année, les fêtes se sont enchaînées. Elles ont occasionné une ponction considérable dans les bourses, surtout dans celles des moins nantis. Cela n’a pas empêché les fidèles musulmans de sacrifier à la tradition qui est la célébration de l’Haïd el kébir le 10 janvier dernier. Les deux grands rituels, à savoir la prière et l’immolation du bélier ont été observés. Des plats copieux étaient au rendez-vous dans les familles. Des amis se sont rendus visite, mais les imams dans les sermons après les deux rakats, n’ont pas manqué d’interpeller la communauté sur les grandes questions de l’heure.