In Burkina Faso, for many populations, the birth of twins obligate their mother to a ritual of presentation of the children, in which people give them some offerings. The aim of this paper is to discuss the way the practice has evolved in a begging of mothers of twins around mosques in urban contexts. Ouagadougou was the fieldwork for our observations of begging places. The results show how women give priority to mosques as a destination of their mobility, linked with a begging that doesn't depend on religious practices but that reshapes the moral economy of the gift at a local level.
The mosque, a place of worship for Muslims, started in Medina, Saudi Arabia. Then it became widespread around the world : Asia, Africa, Europe and America…..Its architecture was influenced by the different cultures, organization and religions of the people who adopted it. In Burkina Faso as well as in other countries, the mosque came with Islam. As far as Moogo is concerned Islam was introduced by the Yarce, Silmi – Moose (Fulani- Moose) and Fulani. The building of a mosque was thus related to several aspects : landowner and traditional chief's authorization as well as colonial and / or national administration permission. In Ouagadougou, several types of mosque exist, the architectural style is determined by the means the Muslims have when they decide to build. The mosque is managed by several persons : The Imam, the Muezzin, the caretakers and the treasurer, etc. Initially, the mosque was made for religious practice, but now it plays an educational, social and economic role in society.
Recent work on NGOs has shed light on the growing presence of religious groups, particularly those of Christian and Muslim faith. The literature reveals that as important actors of humanitarian aid, religious NGOs have a notable influence on global development policies. Relying on ethnographic studies carried out in Burkina Faso in 2010 and 2011, this article proposes to analyse the relationship between humanitarian aid and proselytism within diverse Christian and Muslim NGOs. The participation of these NGOs in professionalizing structures is influenced by their reliance on volunteer work and militant actions. Catholic NGOs appear to succeed best.
La situation sécuritaire dans le Sahel central est à ce point dégradée que la menace djihadiste déborde désormais sur la partie nord des pays côtiers d'Afrique de l'Ouest. Les régions de l'Est et des Cascades au Burkina Faso ou celles de Sikasso et de Kayes au Mali constituent des bases arrière permettant aux groupes djihadistes – et principalement à la Jama'at Nasr al-Islam wal Muslimin (JNIM) pour l'instant – de s'étendre au Bénin, en Côte d'Ivoire, et dans une moindre mesure au Togo, au Ghana, au Sénégal et en Guinée. Cette excroissance territoriale djihadiste va progressivement donner naissance à des foyers djihadistes de plus en plus endogènes dans ces États, composés de recrues locales et qui se nourrissent des fragilités propres aux territoires où ils se développent : tensions d'accès aux ressources, stigmatisation communautaire potentiellement exacerbée par des groupes d'autodéfense, existence de réseaux criminels prompts à se « djihadiser ». La propagation de l'idéologie djihadiste depuis le Sahel central au-delà des frontières sud constitue le moteur permettant d'exploiter et de transformer les frustrations et les injustices qui découlent de ces situations de fragilité. Comme au Sahel central où les autorités ont pris trop tardivement conscience de cette réalité. Pour les pays côtiers d'Afrique de l'Ouest, où la menace reste encore contenue en intensité et limitée géographiquement, il est encore temps de prévenir une dégradation de la situation sécuritaire. Pour cela, les autorités de ces États doivent aligner des réponses civiles et militaires qui soient adaptées à la nature de la menace et qui réduisent de façon radicale l'ampleur de ces fragilités.
En Afrique, depuis une trentaine d'années, les organisations musulmanes ont pris pied dans l'espace public et sont parvenues à faire émerger un nouveau champ politique qui se définit moins sur un plan institutionnel que par ce que font politiquement les gens. Alors que les pouvoirs d'État, convertis au libéralisme, opèrent une sorte de transfert de la raison politique vers la sphère économique, les sociétés procèdent en parallèle au transfert de cette même raison vers une sphère religieuse, où chacun peut agir politiquement sans que cela soit perçu comme tel.
La redéfinition en cours des espaces de l'agir public à travers une éthique islamique est précisément ce dont traite cet ouvrage. D'un réenchantement à l'autre, de celui du religieux à celui du politique, l'islam comme espace d'affirmation d'une identité africaine permet de relire les mémoires, les réveils et les populismes du continent. Entre conservatisme et postmodernité, foi et citoyenneté, éthique et action publique, islam politique et islamisation du politique, les politiques de l'islam en Afrique proposent de mettre en place une guidance démocratique de l'État et de la société, sous l'égide du gouvernement d'Allah.
Le projet que les premiers missionnaires avaient élaboré pour le Sahel au début du XXe siècle était de convertir les musulmans et de transformer la société selon un modèle pluriel dans lequel le christianisme occupera une grande place. A partir de 1961, une nouvelle génération de missionnaires arrive. À l'opposé de leurs devanciers qui entreprenaient l'apostolat en « terre d'islam » selon le modèle prophétique, elle prône une ouverture et, à la faveur du Concile Vatican II, le dialogue entre chrétiens et musulmans, sur la base de la reconnaissance réciproque et de l'entraide. La pastorale du dialogue de l'Eglise fut réceptive dans la société islamo-peule de Dori qui, pour faire face à la famine en 1969, s'est tournée vers la Mission catholique pour demander de l'aide. Le dialogue qui s'ouvre en 1969 procède donc de la conjonction d'intérêts entre une majorité musulmane en quête d'aide et une minorité catholique en quête de reconnaissance. Il est matérialisé, institutionnalisé par une organisation intercommunautaire : l'Union fraternelle des Croyants (UFC). L'organisation prit de l'importance au fil des ans, et suppléa au déficit de l'Etat dans le secteur de la solidarité et du développement local. Ce travail que nous présentons a pour objet l'analyse des transformations doctrinales sur les positions des cadres musulmans face au christianisme et leur impact sur les rapports entre musulmans et chrétiens dans le Sahel burkinabè. Nous interrogerons le discours et le comportement de ces leaders musulmans au sujet de la pluralité religieuse et ethnique, et de la reconnaissance du christianisme. Nous portons un intérêt aux relations entre musulmans et chrétiens sur le plan religieux et culturel ainsi que sur la relation entre islam et modernité. Le dialogue a conduit à une entente entre leaders religieux sur l'acceptation du pluralisme social, culturel et religieux et la mise en synergie des efforts de toutes les parties qui s'engagent ensemble dans le développement du Sahel.
Burkina Faso is ranked among "low human development" countries (UNPD) whereas it comes first for cotton production in Africa. For ten centuries until the colonial period, cotton growing and cotton transformation were closely linked, contributing to the regional and continental development. In fact, cotton was in the heart of a political, economic and religious system brought by muslim worshipers and muslim traders coming from North of Africa. This muslim history appeared by focusing on the most productive cotton area of the country, the area of Bwamu, proving that it was involved in a continental historical process. Historical ties were revealed by building the monographs of five villages. They proved that bwa people was connected to muslim political entities and muslim historical figures.
Au Burkina Faso, on rencontre aujourd'hui fréquemment des personnes dont le parcours religieux est composé d'expériences multiples. Par exemple, des hommes convertis à l'islam lors d'une migration qui reprennent, pour un temps, les coutumes ancestrales afin d'effectuer les funérailles du père. Ou des femmes, nées dans une famille catholique, qui se marient avec un musulman et adoptent sa religion, puis se tournent vers le protestantisme évangélique à la suite d'une maladie prolongée.
Cette mobilité religieuse est ici abordée par une approche centrée sur l'acteur et une description du pluralisme religieux dans la région du Yatenga à partir des années 1960.
The coming of the Internet causes evolutions in the relation to media of religious communities. There is an external will of visibility thanks to the use of Internet as a means of communication and as a mode of presence. On the basis of the example of the Fraternal Union of Believers of Dori in Burkina Faso, our contribution analyses the appropriation of Internet by interreligious actors to come out of their isolation and to play the role of religious peacemaker in the world. The case of UFC shows that if religious people appropriate the Web, the interreligious movement can be mobilized to promote social and political objectives in African public spheres.
This thesis investigates the complexities, dilemma and potential of French-Arabic schools in Burkina Faso under the name of Ecoles Franco-Arabes (EFAs) which provide schooling for more than 8% percent of school children nationally. However, on one hand, EFAs’ values and certificates are not officially recognised because they are not “French” enough. On the other hand, while a few EFAs wholeheartedly embrace French and are doing better than some public schools in State certificate exams, most EFAs neglect or reject French, as a strategy for Arabic to be officially recognised or simply because French is considered a neo-colonial or anti-Islamic language. More importantly, most research participants said they consider EFA the better choice between traditional Qur’anic schooling and secular education. To analyse the possible causes of this situation and the educational potential of EFAs, this research was conducted in fifteen schools in five of the seven most EFA populated regions of the country over a period of eight months. Research activities included in-depth interviews in four languages including Moore, Diula, French and Arabic, field observation, participation in teaching and various activities, and a thorough analysis of the schools’ teaching programs in Arabic. The data and analysis show that, unlike in the most recent literature, EFAs consider their value not as prioritising technological progress, though this is not excluded, but as combatting “non-Islamic” (i.e. French) ideologies trying to control the Muslim mind. As such, EFAs try to instil what they consider adab or good conduct or choices of educational contents that must be both “Islamic” and contemporary at the same time. This led to a diversity of viewpoints in interpreting the concept EFA, teaching practices, schools’ regulations and life, and motivations in joining EFAs. Added to this are the tensions surrounding the lack of recognition of the school certificates, tensions between the parties involved with EFAs including parents, school owners, learners, foreign sponsors and education authorities. Therefore, this thesis argues that EFAs are in an adab (good conduct/choice) dilemma of how to keep an authentic Islamic profile while embracing French as a necessity to meet both the “Islamic” and formal educational needs of their Muslim constituents who must also be good Burkinabe citizens. By analysing these complexities, dilemmas, and what EFAs consider to be their values and challenges, the thesis also argues that the schools can play a significant role in religion and development because most research participants considered the EFA educational concept as a bridge between traditional Qur’anic and secular education. Moreover, considering that 60% of Burkinabe are Muslims, the importance of identity politics and the increase and rural nature of EFAs, the schools are here to stay and may have great potential. This includes improving on the low literacy rate, promoting social cohesion against current and future socio-religious and political tensions, and spreading their spirit of entrepreneurialism against that of elite and bureaucracy of formal education. However, this can only become a reality if educational reforms understand and take into account these complexities, priorities and dilemmas of EFAs by giving them a sense of belonging in the socio-professional space.