id 8428 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8428 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Article Titre Maouloud 87 à Ramatoulaye : le 1er office de Cheick Aboubacar Maïga II Créateur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1041 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/947 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1179 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1181 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/573 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2201 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 1987-11-09 Identifiant iwac-article-0003926 Source https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/416 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé Cette année encore, la coutume a été respectée à Ramatoulaye. Pour le Maouloud 87, les fidèles ont afflué des quatre coins du pays et même, d'au-delà nos frontières. Des délégations sont arrivées du Mali, du Niger, du Ghana, de la Côte d'Ivoire, de la Mauritanie, présence remarquée aussi, celle d'une délégation de l'ambassade de Libye à Ouaga. De nos provinces, plus d'une trentaine d'Imams se sont déplacés vers cette Mecque burkinabè. Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/377 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/387 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/319 Contenu Cette année encore, la coutume a été respectée à Ramatoulaye. Pour le Maouloud 87, les fidèles ont afflué des quatre coins du pays et même, d'au-delà nos frontières. Des délégations sont arrivées du Mali, du Niger, du Ghana, de la Côte d'Ivoire, de la Mauritanie, présence remarquée aussi, celle d'une délégation de l'ambassade de Libye à Ouaga. De nos provinces, plus d'une trentaine d'Imams se sont déplacés vers cette Mecque burkinabè. Cette année, ils étaient probablement plus nombreux à se rendre à ce sanctuaire spirituel soit motivés et convaincus de leur foi en la communauté Tidjania mais aussi, peut-être, par curiosité ; pour voir et être les premiers "témoins-acteurs" du premier Maouloud officié par son excellence Cheick Aboubacar Maïga II ; héritier de cette lourde charge religieuse de feu son père, Cheick Sidi Mohamed Maïga décédé en février 1987 à l'âge de 63 ans. Inutile de revenir longuement sur le sens, la portée de cette commémoration de la date anniversaire de la naissance du prophète Mahomed. De la tombée de la nuit à 4 heures du matin, un million de fidèles a arrosé la cité religieuse de choeurs, de commentaires de sunnat et d'extraits du livre saint de l'Islam. Plus d'une dizaine d'heures d'incantation et d'hommage à celui dont le nom est toujours couplé à celui du Tout-puissant. Afin, bien sûr, de rappeler et d'inculquer aux Mahomettants qu'ils doivent se conformer en toute circonstance aux prescriptions du coran et aux sunnat pour se garantir l'éternité dans l'au-delà. Pendant cette longue veillée, l'homme le plus attendu, le plus anxieux aussi avant l'heure H, fut le nouveau Cheick, Aboubacar Maïga II, troisième Khalife à la direction de la communauté Tidjania du Burkina. Pour son 1er Maouloud, il a prêché 45 minutes et dit des bénédictions pour ses disciples, les autorités locales et nationales et pour le peuple burkinabè. Il nous a confié qu'un mois avant le Maouloud, il ne dormait plus ; mais, malgré la fatigue, il nous a dit dès que nous nous sommes retirés pour un peu de repos qu'il ne peut pas fermer l'oeil. Il est dépassé par le succès de ce Maouloud. Cette révélation d'un proche du Cheick traduit bien l'émotion, l'angoisse puis la joie avec lesquelles son excellence a dû aborder affronter, puis réussi, sa première apparition au milieu d'un million de ses disciples. Naturellement ceci n'est pas un succès personnel mais simplement un signe que sa communauté n'affluait pas dans la pittoresque contrée pour un homme, (son père ou son grand père furent-ils Khalife !) mais pour leur foi au Tïdjanisme. Le Maouloud 87 a connu selon notre interlocuteur, une affluence, un succès inespéré, voire, inégale. De quoi perdre, son sommeil ! Un signe manifeste que la flamme allumée au tréfond de chaque Tidjania par grand père Aboubacar Maïga I au début des années 20 et entretenue méticuleusement depuis, reste vivace ; signe donc que la communauté se développe davantage chaque année et gagne au fil des jours un intérêt croissant. Ramatoulaye : Une fourmilière humaine A 25 km au Nord-Ouest de Ouahigouya, Ramatoulaye. Une petite cité fondée par Cheik Aboubacar Maïga I (grand père de l'actuel Cheick, Aboubacar Maïga II) au début des années 20. D'une architecture traditionnelle, elle est faite d'une dense concentration de bâtiments en argile regroupés en vastes concessions multisectionnées. Probablement pour des comodités religieuses. Au centre de cette agglomération se dresse une mosquée. Elle paraît trop grande à priori pour l'étranger ; ce, au regard de la dimension de la ville. C'est pourtant, le contraire ; vu la densité de Ramatoulaye et le fanatisme de ces milliers d'habitants. Et c'est enfin, méconnaître la renommée et la solidarité internationaliste dont jouit la communauté Tidjania du Burkina. Autant d'éléments qui ont fait de ce petit coin perdu dans le Yatenga, un célèbre sanctuaire de l'Islam où chaque année, des centaines de milliers de fidèles effectuent une sorte de pélérinage (pour conviction, pour leur foi, par curiosité ou pour de simples intérêts lucratifs) à l'occasion surtout, de la journée du Maouloud. La commémoration du jour de naissance du prophète donne lieu à une veillée de prêche qui aura réuni cette année près d'un million de pratiquants à Ramatoulaye. A l'occasion, le couvre-feu y a été suspendu ; toutes les autorités et structures provinciales y étaient présentes ou représentées. Selon les habitués de ce rite islamique, 72 heures avant le jour J et deux jours après les manifestations du Maouloud, Ramatoulaye devient un centre de grandes activités. Outre les milliers de musulmans qui arrivent de partout pour recevoir des bénédictions du Khalife, des milliers de commerçants font le déplacement. Ce rassemblement peu ordinaire transforme toute la cité islamique en grand marché, toutes les ruelles qui conduisent à la place de la mosquée en rues piétonnières ; de véritables fourmilières humaines. Qu'y trouve-t-on ? La réponse tient plutôt en une autre question : Que n'y trouverait-on pas ? Surtout pas la photo du Cheick. On en fait des affaires. Notamment par les actifs Yoruba qui y jouent les premiers rôles valablement concurrencés par les nôtres dans les domaines de l'alimentation et de la boisson. Bref même si ce n'est pas pour les raisons religieuses, Ramatoulaye mérite d'être visitée le jour du Maouloud pour y vivre cette séquence d'animation dont elle a seule le secret. Texte : Hamado OUANGRAOUA Photos : Félix YELKOUNI --