id 77036 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/77036 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Article Titre Le poison de la démocratie : la religion Créateur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/76881 Cheikh T. Gaye Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/57943 Le Jour Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Frédérick Madore Date 2000-03-24 Type https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/67396 Article de presse Identifiant iwac-article-0011972 Source https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/821 Centre de Recherche et d'Action pour la Paix Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Français Droits In Copyright - Educational Use Permitted Contenu Le poison de la démocratie : la religion Après moult lectures de l'article de M. Demba Ndiaye (Sud-Quotidien), votre correspondant de Dakar, paru le samedi le 20 mars 1999 titré «Mariage de Raison», j'ai jugé nécessaire d'exposer mon opinion sur le refus de reconnaissance du Parti pour la libération et le développement de l'islam (PLDI). L'histoire a retenu et auréolé les grands érudits incontestés que l'humanité a légués au pays de la «Teranga». El hadji Omar Tall, disparu dans les falaises de Bandiagara, Cheikh. A Bamba au règne légendaire et aux pérégrinations immortelles et El hadji Malick Sy qui a marqué son époque par l'enseignement coranique. Nul doute qu'au Sénégal, le marabout est considéré comme le deuxième prophète. De Touba à Tivaoune passant par Ndiassane, Yoff, Thiéna-ba, Keur Baye Niass, les cérémonies religieuses s'organisent souvent pour se rappeler les œuvres de ces érudits. Le marabout a toujours servi de pont pour relier l'homme à son Tout-puissant et donner la quiétude à ce dernier dans ce bas-monde et dans l'au-delà (...). Le Sénégal demeure un pays laïc, le restera et fait de la laïcité la base fondamentale de ses institutions. C'est pour cette raison que l'œuvre de Abdoul Aziz Sy a été fortement appréciée et saluée, et a joué un rôle déterminant pour le rapprochement des religions et des confréries. Ces érudits incontestés ont pendant leurs époques, préparé leurs disciples et adeptes à s'unir et à vivre dans la solidarité avec une étroite collaboration, mais toujours dans le respect scrupuleux des appartenances religieuses. Au Sénégal, le musulman, le chrétien et l'animiste sont confondus et indissociables. Depuis que la cloche du pluralisme a sonné, tous les jeux sont permis dans la récréation. A l'heure où l'Afrique doit cicatriser ses plaies, en trouvant une thérapie aux rébellions, mutineries, non-respects des institutions républicaines, à la guerre religieuse en Algérie, divers paramètres sont à mesurer pour trouver des solutions à tous ces goulets d'étranglement qui entravent le développement de ce continent. Notamment la création d'un parti islamique constitue un exemple patent. L'Etat ne s'est pas trompé en refusant la reconnaissance du PLDI dont à sa tête le marabout Moustapha Sy. Ces puits de science dont leurs fils et petits fils doivent s'inscrire sur les chemins déjà tracés, c'est-à-dire considérer le pouvoir comme la lanterne rouge de leurs soucis et montrer leur sagacité d'antan dans les divers projets que compte réaliser la nation sénégalaise. Ces derniers doivent s'armer d'un sens viscéral du dépassement de la quête acharnée du pouvoir. Le mensonge étant la rançon de la politique, le marabout devra a priori éviter de tenir des laïus qui compromettront sa personnalité et celle de ses descendants. Bien qu'il faille déclamer l'incompétence de nos dirigeants, la mauvaise gouvernance de l'Etat matérialisée par une paupérisation de la population, un chômage exacerbé par la privatisation des sociétés, etc. il est important de prendre en considération ces multiples variables afin de mieux jeter un regard lucide et d'agir avec souplesse pour mieux gouverner ce pays qui a perdu son brio économique, politique et social. Car répéter les événements atroces du 16 février 1993 constituera une entrave à l'épanouissement des citoyens. Le sang versé est celui qui arrose nos veines. L'alternance dans la démocratie ne peut que se concrétiser dans la paix. Quoi qu'il en soit, la religion empoisonne la démocratie. Si maintenant son action se veut la libération et le développement de l'islam au Sénégal, d'autres voies sont bien présentes à emprunter pour la réalisation de cette noble entreprise. N'oublions seulement pas, chacun a sa place dans l'Etat, les vaches bien gardées comme la chauve-souris qui ne visionne que la nuit pour vaquer à sa progéniture. Cheikh T. Gaye 24 63 68 / 24 68 70 Nombre de pages 1 Description courte L'auteur soutient le refus de reconnaissance du Parti pour la libération et le développement de l'islam (PLDI) au Sénégal, affirmant que la religion « empoisonne la démocratie » lorsqu'elle s'immisce dans la politique. Il rappelle que le Sénégal est un pays laïc, malgré l'influence historique des marabouts qui ont traditionnellement œuvré pour l'unité et la coexistence religieuse. Le texte appelle les leaders religieux à se concentrer sur leur rôle spirituel et social plutôt que sur la quête du pouvoir politique. --