id 73691 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/73691 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Article Titre Femmes : les musulmans sont beaucoup trop exigeants Créateur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/73492 Edouard Kouadio Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/36 Femmes https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/25 Mariage https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/76035 Famille https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/107 Polygamie https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/13908 Éducation Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/15845 Le Patriote Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Frédérick Madore Date 1992-05-26 Type https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/67396 Article de presse Identifiant iwac-article-0010800 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Français Droits In Copyright - Educational Use Permitted Contenu Dans le cadre de notre chapitre sur le mariage traditionnel et ses conséquences sur la vie du coupe, et la conjointe en particulier, nous avons rencontré une femme musulmane. Elle se nomme C. Assétou et est institutrice. Elle apporte sa contribution au débat en s'inspirant de sa propre expérience. Patriote Express : Madame, pouvez-vous nous parler du mariage en milieu musulman ? C. Assétou : D’abord, je vous parlerai des étapes importantes qu’on traverse, avant d’aboutir au mariage proprement dit. En général, c’est l’homme qui vient voir l’oncle de la fille pour lui signifier qu’il a l’intention de «s’afficher de manière définitive» avec sa nièce. C’est l'oncle qui, à son tour, va exiger du prétendant les premières noix de colas. Elles vont servir à annoncer la nouvelle aux parents de la jeune fille. Après cette étape, on fait une autre demande de colas qui vont servir à divulguer la nouvelle au niveau de la grande famille à travers la ville, et même à travers le pays, aux amis et connaissances. Ce sont les deuxièmes noix de colas. Cela peut varier entre un et plusieurs paniers. C'est là que certains avancent que c’est coûteux, car cela dépend de la famille, des moyens, et de la manière dont elle envisage d’organiser la chose. Des femmes d’un certain âge sont chargées de faire la sélection des colas et d’en faire la répartition un jeudi ou un vendredi. On y ajoute de l’argent (dans des paquets qu’on envoie partout où la famille connaît quelqu’un). Tout le monde ainsi informé, on arrête une date. Après cette étape, il y a l’envole des dernières colas, qui consiste en une prise de décision, allant dans le sens de la “récupération” de la femme. Ici la future mariée est gardée dans une maison close, avec les jeunes filles de sa génération. Les femmes chantent et dansent pour entretenir l’ambiance. On lui met du henné aux pieds. Si c’est une femme qui ne travaille pas, les cérémonies débutent un mardi, pour atteindre le moment crucial qui et le jeudi ou le vendredi. Ce jour-là, des femmes bien choisies lui font sa toilette. C’est l’étape la plus importante. Après l'avoir lavée, ce sont ces femmes qui l’ont lavée qui gardent, comme leur propriété, les effets de toilette. On lui met un voile avec de nouveaux vêtements. Et elle doit garder le voile jusqu’à ce qu'elle sorte de la chambre. Le dernier jour, ce sont les festivités, avec un griot pour chanter les louanges de la famille. Une marraine est désignée pour enseigner les règles élémentaires de la religion à la jeune mariée : comment faire l’ablution, la prière etc... C’est là qu’elle est autorisée à sortir. Ce jour-là, après la danse, on fait sortir tout ce que la mariée a eu comme cadeaux, parce que dans les préparatifs le mari aura donné de l'argent pour acheter la vaisselle. Patriote Express : Les dépenses ne sont-elles pas excessives ? C. Assétou : Cela dépend des familles et des moyens comme je l’ai déjà dit. C’est aussi une histoire d’honneur du prétendant et de sa famille. Il veut qu’on dise après qu'il a fait des choses extraordinaires lors de son mariage. Sinon, l’excès n’est pas obligé. Il faut un minimum. Patriote Express : Au fait qu'exige t-on ? C. Assétou : Au minimum, on exige 12 complets de pagnes de qualité supérieure. Mais l’homme, pour une question d’honneur, peut dire, moi, au lieu de 12 complets je vais en acheter 24. Je donne au moins 500.000 F. à 1 million pour acheter les ustensiles de ma femme. Après les pagnes et ustensiles, on demande un boubou riche pour le père de la jeune femme, un autre pour la mère, et en plus, l’homme doit faire un don en argent pour acheter les bijoux de sa femme. Cela représente la dote même. Avant, les cérémonies pouvaient durer une semaine. Aujourd’hui cela doit faire au moins 4 jours. Elle peut sortir un samedi. On l’accompagne chez son mari et puis c’est fini. Il faut souligner que dans des familles aisées, l’homme n'est pas seul à faire les dépenses. Les parents de la mariée peuvent participer aux dépenses. Patriote Express : Quelles sont les lois qui régissent le vécu quotidien de la musulmane surtout au foyer ? C. Assétou : Au foyer, la musulmane se doit d'être soumise. La femme doit être docile, attentionnée envers ses enfants, et s’occuper de la maison. Le bien-être de la famille lui incombe. Patriote Express : Est-ce que l'intellectuelle que vous êtes avec votre profession et les lois musulmanes, vous réussissez à vous gérer ? C. Assétou : Pour une bonne musulmane, je crois qu’il ne devrait pas y avoir de problème. En tout cas, à mon niveau, je réussis à concilier aisément le tout. Parce qu’après le travail, il faut regagner la maison. Patriote Express : L'homme musulman, se sent-il à son aise avec une femme musulmane Intellectuelle et libérée ? Quelles sont les critiques que les hommes musulmans vous font? C. Assétou : C’est vrai, Il y a quelques fois des problèmes. Les hommes musulmans sont beaucoup trop exigeants. Je peux prendre sur ce chapitre, mon propre exemple. Quand il y a un problème à la maison, qu’on demande à mon mari, il dit automatiquement que je ne suis pas du tout soumise. Mais quand on lui demande le genre de soumission qu’il attend de moi, il n’arrive pas à définir clairement ce qu'il veut. Ou bien, quand il a quelque chose à dire, il dit que je fais passer mon job, ma famille c’est- à-dire, mes parents, avant mon foyer. Voici une forme d’exigence qui est, à mon sens, excessive. Alors qu’en réalité, je travaille. Il lui arrive souvent de demander des choses impossibles. De vouloir manger des plats que je n’ai ni le temps, ni la force nécessaire de confectionner, car fatiguée par les journées de travail. Il refuse même de manger quelques fois, quand c’est le domestique qui prépare. Moi, je pense qu’il doit comprendre. Savoir faire la part des choses. Sinon, en fait, il ne devrait pas avoir de problème. La femme doit jouer pleinement son rôle. Elle doit être soumise à son mari. Mais s’il y a des exigences professionnelles qui l’empêchent d’assurer complètent cette règle religieuse, le mari se doit de la comprendre. Quelques fois d’ailleurs, ce sont de fausses querelles. Car, quand il s’avère que la femme qui se trouve à la maison ne répond plus à leur attente, ils trouvent des procédés pour chercher une deuxième, une troisième et même une quatrième femme. Dès qu’il y a un petit problème, ils se montrent autoritaires, très exigeants. Ils ont envie de s’affirmer, de dominer, pour écraser la femme. Propos recueillis par KOUADIO EDOUARD Nombre de pages 1 Description courte C. Assétou, une institutrice musulmane, détaille les étapes et les coutumes du mariage traditionnel musulman, incluant les demandes préliminaires avec des noix de cola, les dépenses significatives (dot, pagnes, ustensiles) et les rituels spécifiques. Elle aborde le rôle de la femme au foyer, caractérisé par la soumission et la gestion domestique. C. Assétou partage également son expérience des défis rencontrés par les femmes musulmanes intellectuelles, soulignant l'exigence des maris, leur désir de domination et la tendance à chercher d'autres épouses sous de faux prétextes, tout en affirmant réussir à concilier sa vie professionnelle et familiale. --