id 65659 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/65659 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Article Titre 415 martyrs en devenir Créateur Adama Ouattara Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/59 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/39797 Date 1993-04 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Est une partie de https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/44766 Contenu 415 martyrs en devenir Par Ouattara Adama Après que le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) et le Jihad islamique aient revendiqué l'enlèvement du sergent-chef des gardes-frontières Nissim Toledano, retrouvé égorgé en Cisjordanie occupée, Israël a décidé de bannir temporairement 415 "fondamentalistes" palestiniens et de les expulser vers le Liban. Une énième résolution des Nations-Unies n'a pu contraindre l'Etat hébreu à mieux respecter les droits de l'Homme. Et cela fait des mois que ces hommes luttent contre le froid... sous l'œil des caméras et donc du monde entier. Sacrifiés sur l'autel des calculs politiques, ces Innocents risquent de mourir de froid et de faim dans les montagnes du sud Liban. Ici, ils font leur prière du matin. C'EST sous la pression de la Syrie que les dirigeants de Beyrouth ont refusé aux 415 l'accès au territoire libanais, et ceci, pour bien faire voir au monde la barbarie d'Israël. Du coup, ceux qu'on a appelé les "fondamentalistes" se sont retrouvés coincés à la frontière entre les lignes de l'armée libanaise et celles de Tsahal. Et depuis, le Liban laisse passer les équipes de télévision mais bloque les convois de ravitaillement. Résultat : Israël perd en quelques jours la sympathie qu'il avait reconquise avec la victoire du parti travailliste aux élections de juillet 1992. Itzhak Rabin parle de « Complot médiatique international » parce que la télévision a diffusé partout dans le monde les images tristes et révoltantes du calvaire vécu par ces malheureux en passe de devenir des martyrs. Dans les coulisses, la Syrie continue de négocier avec Tel-Aviv la restitution éventuelle d'une partie du nord du plateau du Golan. Quant aux soldats norvégiens de la Force d'interposition de l'ONU, ils campent à quelques kilomètres des tentes des bannis palestiniens. Ainsi vont les tensions internationales en cette fin de siècle, et de ce côté-là de la planète, mais a-t-on le droit de laisser mourir ces hommes ? Une résolution de l'ONU - encore une autre ! - visant à contraindre Israël à permettre le retour des palestiniens est restée lettre morte. Le gouvernement Rabin a tout au plus accepté d'en laisser rentrer quelques-uns qui auraient été expulsés par erreur, ce qui a évidemment été rejeté par les concernés par solidarité avec les autres. Ce refus d'obtempérer aux résolutions de l'ONU est révélateur d'un certain nombre de choses. D'abord, cela met à nu l'incapacité de cette organisation à faire appliquer ses décisions si celles-ci heurtent la sensibilité de l'Amérique. Cette continuelle perte d'autorité entame sa crédibilité et conforte ceux qui pensent que la "Maison de Verre" est dépassée et qu'une révision de ses structures et même de son fonctionnement s'impose. Doit-on dans ce cas être surpris que le Nigéria et l'Inde demandent à bénéficier aussi du droit de véto ? La "Palestine" n'est pas le Koweït, et Israël n'est pas l'Irak, une autre raison pour ne pas fermer les yeux sur le sort de ces centaines de pères de famille et de responsables expulsés de chez eux. Israël n'est pas à un acte de rébellion près devant les décisions de la communauté internationale mais encore une fois on ne voit pas ceux qui parlent d'Apartheid au Soudan, ou d'"intégristes" en Egypte. On continuera de tuer - longtemps encore ? - des palestiniens parce qu'ils veulent récupérer leur terre sans que les occidentaux ne montent sur leurs grands chevaux, c'est pourquoi il est impératif que l'Organisation de la Conférence Islamique en particulier et tous les musulmans en général se donnent la main pour un nouvel ordre mondial fait de plus de justice et d'équité. Farouk Kaddoumi, le chef de la diplomatie de l'OLP était pour la reprise des négociations de paix avec l'Etat juif lancées à Madrid (Espagne) en octobre 1991, alors que le chef de la centrale palestinienne, Yasser Arafat posait une condition : revenir sur les expulsions. La situation des expulsés qui était lamentable déjà au départ se détériore davantage chaque jour qui passe. Nous ne pouvons pas permettre qu'ils meurent dans ces conditions, c'est pourquoi nous joignons nos prières à celles de tous nos frères à travers le monde. Vivement qu'une issue heureuse soit trouvée à cette situation pour que ces frères ne deviennent pas des martyrs mais puissent regagner rapidement leurs foyers. Numéro 14 Nombre de pages 1 Pages 7 --