id 62037 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/62037 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Article Titre M. Tehra Asseye (directeur de publication de "L'Essor ivoirien") : "Balla Kéita et Diaby Koweit veulent me tuer" Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/43063 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/46268 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/48249 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 1995-02-03 Identifiant iwac-article-0007641 Source https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/821 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé M. Tehra Asseye, directeur de publication du journal du PDCI, 'L'Essor ivoirien', est inquiet. Inquiet pour ce qui se passe autour de Bédié, à l'intérieur du PDCI, et surtout pour sa vie qui serait constamment menacée. Dans cette interview qu'il nous a accordée, il ne passe pas par quatre chemins pour dire ce qu'il pense des leaders actuels du PDCI, parti qu'il dit soutenir pourtant. Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/269 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/351 Contenu M. Tehra Asseye, directeur de publication du journal du PDCI, 'L'Essor ivoirien', est inquiet. Inquiet pour ce qui se passe autour de Bédié, à l'intérieur du PDCI, et surtout pour sa vie qui serait constamment menacée. Dans cette interview qu'il nous a accordée, il ne passe pas par quatre chemins pour dire ce qu'il pense des leaders actuels du PDCI, parti qu'il dit soutenir pourtant. la Voie : Monsieur, voulez-vous vous présenter à nos lecteurs ? M. Tehra Asseye: Je m’appelle Tehra Asseye. Je suis directeur de publication du journal "L’Essor ivoirien". I.V.: Qu’est-ce qui vous emmène chez nous, ce matin ? T.A.: J’ai des déclarations à faire concernant mon journal et dire certaines choses. D’abord, "L’Essor ivoirien" est un journal d’obédience PDCI. Ce journal que j’ai créé par mes propres moyens, vise à soutenir les actions du président Henri Konan Bédié. Mais, il s’avère qu’au sein du PDCI, il y a des gens qui ne partagent pas mes idées, mes écrits et surtout ma ligne éditoriale. Ils se plaignent du fait que je ne caresse pas les gens dans le sens du poil. Tout a commencé par ce fameux numéro où j’ai exigé la démission du ministre Kakou Guikahué. Cela les a mis dans tous leurs états. J’ai été interpellé par le PDCI-RDA, surtout à Bernard Ehui, Jean-Pierre Ayé et même Laurent Dona-Fologo qui me cherchait. Je me suis senti quelque part culpabilisé puisque je suis un pauvre homme et je suis dans un milieu politique où je peux être assassiné à tout moment. Ce qui est paradoxal, c’est que le parti a approuvé un second article dans lequel j’ai dénoncé le président des rénovateurs qui était au centre d’un scandale financier. I.V.: Que reprochez-vous au Professeur Kakou Guikahué au point de demander sa démission ? T.A.: Je reproche à M. Kakou Guikahué de colporter des contre-vérités. Tout ce qu’il rapporte de ses tournées n’est que mensonge. La preuve, je suis allé à Djédjéopalégnoa, dans le canton Guébié. J’y ai parcouru des kilomètres à pied, sur des routes impraticables par les véhicules. Dans ce village, je me suis rendu compte que les gens sont encore sous le coup de la razzia militaire de 1970, sous le commandement de Quassenan Koné. J’y ai même rencontré un jeune homme qui devait avoir 12 à 13 ans à l’époque. Ce monsieur, devenu fou, se promène encore avec le crâne de son père brûlé sous ses yeux, lors de la descente des militaires. De mes contacts avec les villageois, il ressort que dans la délégation qui était présente chez Bédié, sous la conduite de Guikahué, il n’y avait que 27 Guébiés authentiques. Le chef de délégation, porte-parole du groupe et qui se trouve justement être l’oncle d’un de mes collaborateurs, n’a jamais été Guébié, ni de près, ni de loin. Il y avait aussi dans ce groupe des Burkinabé. Ces derniers ont d’abord été payés pour venir à Abidjan avant d’être transportés gratuitement. Ensuite, beaucoup d’entre ces Burkinabé n’avaient jamais vu Abidjan. Ils ont donc profité de l’occasion pour voir Abidjan une fois et voir Bédié de plus près. Par rapport à cela, je ne peux soutenir Guikahué parce qu’il est PDCI et que j’anime un journal de tendance PDCI. Guikahué trompe Bédié, il trompe le peuple. Je suis tout de même Ivoirien, et je ne peux pas cacher la vérité. Je dis que Kakou Guikahué est un démagogue. I.V.: Et cela vous crée des ennuis… T.A.: Evidemment ! Il faut tout de même noter que certains barons du PDCI ont apprécié ma position. Mais comme Guikahué a des accointances avec Bernard Ehui et Dona-Fologo, je paye les pots cassés de ce qu’ils ont considéré comme un scandale. Mon journal a été rayé de la liste des journaux qui perçoivent une subvention de la part du PDCI… Je reçois des coups de fil émaillés d’injures, de menaces et j’en passe. I.V.: Cette situation n’a-t-elle pas terni vos relations avec votre parti ? T.A.: Cela dépend de quel type de dirigeant il s’agit. Parce que, vous savez, et cela je le dis haut et fort, au PDCI, il y a des gens, des dirigeants qui font la politique du ventre. Ils ne pensent qu’à leur ventre. Et moi, je lutte contre ce comportement qui tue le parti. C’est même pour cela que Diaby Koweit et Balla Kéita veulent ma mort. I.V.: Ah, bon ! Tant que ça… T.A.: Oum ! L’on pourrait même dire que Diaby Koweit et Balla Kéita sont ce qu’on peut appeler des frères siamois. Ils sont tout le temps ensemble, ils partagent les mêmes points de vue. Et pour avoir écrit sur Diaby Koweit et Balla Kéita, cela les a mis dans tous leurs états. Je reçois constamment des coups de fils de menaces de morts. Pour cela, je mets bientôt - je ne suis pas tranquille - sur le marché deux numéros, dont un spécial et un régulier. Pour tout cela, je suis recherché par Balla Kéita et Diaby Koweit. Tout récemment, ils m’ont envoyé chercher par la police, sous prétexte que la maison du parti avait besoin de moi. A-t-on besoin de m’envoyer des policiers pour répondre à des questions concernant le parti ? Je suis peut-être tout, sauf un délinquant. Tout cela, parce que j’avais affirmé, dans le numéro 15 de mon journal, que Diaby Koweit était un danger pour M. Bédié, et que, tout récemment, j’ai encore parlé des vipères autour de M. Bédié. Dans cet article, je m’adressais particulièrement à Balla Keita. Voilà donc toutes sortes de choses qui constituent une bonne raison pour eux de me descendre, de me tuer. Mais quoi qu’il m’arrive, je soutiens ici que Diaby Koweit est un danger et Balla Kéita une vipère pour M. Bédié. I.V.: Monsieur le Directeur de publication, vous avez déjà des problèmes avec votre parti pour avoir dit certaines choses dans votre propre journal. Ne craignez-vous pas d’aggraver la situation en venant vous confier à « la Voie » ? T.A.: « la Voie » est peut-être proche du FPI. Mais moi, je dirais plutôt que c’est un journal qui prône la démocratie. D’ailleurs, lors de notre dernier séminaire qui a regroupé plusieurs journalistes africains, M. Raphaël Lakpé, pour qui j'ai beaucoup d'estime, a convaincu tout le monde. Moi, je ne suis pas un journal indépendant. Notre souci, à "l'Essor ivoirien", est plutôt d'aider le président Bédié à déparasiter le PDCI des brébis gâleuses qui, malheureusement, sont les voix autorisées. Moi, je ne suis pas arrivé au PDCI par hasard. Par conséquent, je ne permettrai jamais à personne de me dicter ma ligne éditoriale. Interview réalisée par Don Fé Nombre de pages 1 Pages 6 --