id 61463 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/61463 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Article Titre Ouverture d'une ambassade ivoirienne à Ryad : merci au FPI...! Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/277 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/29 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/46178 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/46238 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/55 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/48249 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 1992-11-17 Identifiant iwac-article-0007534 Source https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/821 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Contenu L'établissement des relations diplomatiques entre la Côte d'Ivoire et le Royaume d'Arabie saoudite constitue, à n'en point douter, une éclatante victoire pour le Front populaire ivoirien. Nous publions, ci-après, quelques réactions de fidèles musulmans qui rendent à César... Merci au FPI...! Dans la livraison du mercredi 11 novembre 1992 de Fraternité Matin, M. Komara, fonctionnaire à la retraite, s'étonne qu'une certaine presse écrive "sans honte" que la Côte d'Ivoire a aujourd'hui établi des relations diplomatiques avec l'Arabie Saoudite. Dans son ardeur militante à défendre les couleurs du PDCI, M. Komara n'a pas fait preuve de discernement. En effet, la pression du FPI a été pour beaucoup dans la décision du gouvernement. Et cela, pour plusieurs raisons. Depuis l'introduction du multipartisme, le parti au pouvoir s'est illustré par le pillage systématique des idées du FPI. C'est donc à juste titre que les responsables de ce parti déclarent parfois qu'ils ne sont pas les "conseillers du PDCI". Nous avons tous connu le PDCI, parti-Etat, avec comme structure, le Secrétariat général, le Bureau politique, le Comité directeur et, plus tard, le Comité exécutif. Or, dès le premier congrès qui a suivi celui du FPI, l'ancien parti unique s'est doté de secrétaires nationaux, d'un Comité central et, plus tard, de mouvements de jeunes et de femmes, comme au FPI ! Il ne s'est pas arrêté en si "bon" chemin. Au niveau du programme de gouvernement, l'œuvre de récupération a continué. Ceux qui ont pris la peine de lire les PROPOSITIONS POUR GOUVERNER LA CÔTE D'IVOIRE (du FPI) ou d'écouter M. Laurent Gbagbo lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 1990 savent que le Front populaire ivoirien proposait la suppression du premier Bac, cet inutile goulot d'étranglement. Le PDCI n'a rien fait d'autre que de prendre tranquillement cette idée à son compte, au lendemain de ces élections. Mais, comme le gouvernement n'a pas pris en compte les mesures d'accompagnement prévues par le FPI, il s'est vite retrouvé, deux ans plus tard, avec un autre goulot d'étranglement : plus de 10 000 bacheliers aux portes de l'université ! Le parti au pouvoir a également récupéré, sans vergogne, la politique de régionalisation prônée par le parti de M. Gbagbo. Hélas, au lieu des pôles de développement que prévoit le FPI, il s'est contenté de régions sans âme, qui font la promotion de quelques "préfets de région" pratiquement désœuvrés ! On pourrait multiplier à loisir ces exemples de pillages qui sont la preuve qu'après 32 ans de pouvoir sans partage, le parti du bélier de Yamoussoukro est fatigué. Il est manifestement à court d'imagination. C'est dans ce contexte de tricherie forcenée que le leader du FPI promettait, au cours d'une visite à Odienné et à Touba, en août 1991, l'établissement de relations diplomatiques avec Ryad, en cas d'accession au pouvoir. Ce point avait d'ailleurs été évoqué lors de la campagne présidentielle de 1990. Devant le risque de perdre la sympathie de nombreux musulmans, le parti au pouvoir n'a eu d'autres ressources que de recourir à la vieille méthode de tricheur impénitent. À cet effet, M. Essy Amara recevait précipitamment M. Abou Drahamane Sangaré, Secrétaire national chargé des Relations extérieures, pour lui signifier que le PDCI étudiait déjà (sans doute depuis trente ans !!) la possibilité de l'établissement de relations diplomatiques avec l'Arabie Saoudite. Depuis lors, rien de nouveau du côté du pouvoir. Au cours de l'émission "À la Une" du jeudi 5 novembre, M. Gbagbo est donc revenu sur ce problème qui lui tient manifestement à cœur. Moins de 24 heures après cette émission, l'établissement des relations diplomatiques avec Ryad devenait une réalité. Dans ces conditions, il est difficile de ne pas parler de l'influence décisive du Front populaire ivoirien dans cette ouverture diplomatique. Il est évident que n'étant pas aux affaires, ce parti ne peut poser d'acte de gouvernement. C'est la règle du jeu... républicain. On nous parle du bâtisseur de mosquées. Mais celui qui construit des mosquées à coups de millions et se garde de faciliter le pèlerinage à la Mecque fait preuve d'une générosité suspecte. Les musulmans de bonne foi ne sont pas dupes, comme M. Komara voudrait nous le faire croire. Même si on n'aime pas le lièvre, il faut reconnaître en toute honnêteté qu'il court vite ! Sachons rendre à César ce qui est à César... Philippe Djangoné-Bi Des musulmans en prière pour Laurent Gbagbo Samedi dernier, les musulmans du quartier Tolakouadiokro ont formulé des prières en faveur de M. Laurent Gbagbo. Ceci en guise de remerciements pour l'ouverture, sur insistance de son parti, de l'ambassade de notre pays en Arabie Saoudite. Durant la nuit du samedi 14 au dimanche 15 novembre dernier, les musulmans de Tolakouadiokro, près de Bouaké, réunis au domicile de M. Diomandé Kanvally, secrétaire général d'un comité de base dudit quartier, sont restés en prière de 20 h 30 à 2 heures. Sous la conduite de MM. Fofana Lama, Dagnogo Yamessa, Haïdara Moriba et Sylla Mamadou, les 4 imams du quartier, tous ont émis des vœux de bénédiction à l'endroit de M. Laurent Gbagbo du Front populaire ivoirien. Grands bénéficiaires de la nomination d'un ambassadeur ivoirien en Arabie Saoudite, ils se souviennent encore de la tournée de Laurent Gbagbo dans les départements de Touba et d'Odienné, du 24 au 31 août 1991. Commentant toutes les peines que rencontrent les Ivoiriens effectuant leur pèlerinage à la Mecque, le Secrétaire général du FPI a dit : "Certes, nous ne sommes pas au pouvoir. Mais nous irons, en votre nom, rencontrer les autorités pour leur parler de la nécessité d'ouvrir une ambassade ivoirienne en Arabie Saoudite. Ceci, pour vous accorder les mêmes facilités qu'ont les chrétiens pour se rendre à Rome ou à Jérusalem". En Côte d'Ivoire, on les oblige à obtenir un visa pour se rendre à la Mecque, qu'à partir des autres pays frères, principalement le Sénégal. Ce qui rend leur billet d'avion beaucoup plus cher et leur voyage, hasardeux et pénible du fait de l'absence à Djeddah, de la moindre autorité pouvant prendre soin d'eux. On affirme même que nombreux parmi les pèlerins ivoiriens reviennent sans avoir pu visiter le lieu saint. Laurent Gbagbo revenu du Grand Nord, le FPI s'est mis à la tâche pour sensibiliser les autorités. D'abord, M. Abou Drahamane Sangaré, secrétaire national chargé des Relations extérieures, rendra visite au ministre Essy Amara pour lui signifier la vitale nécessité de loger tous les croyants de la Côte d'Ivoire à la même enseigne. D'autres contacts ont suivi. Le vendredi 6 novembre dernier, alors qu'à la veille M. Laurent Gbagbo en parlait encore au cours de l'émission "À la Une", Fraternité-Matin annonçait, en grand titre, qu'un ambassadeur ivoirien venait d'être nommé en Arabie Saoudite. Et beaucoup d'Ivoiriens n'ont pas la mémoire courte. Après donc les prières qui ont duré jusqu'à minuit, les musulmans de Tolakouadiokro ont visionné, trois heures durant, des cassettes vidéo montrant le Secrétaire général du FPI au cours de sa tournée dans le Grand Nord et lors de l'émission "À la Une". Ils ont, de nouveau, entendu Laurent Gbagbo réclamer, avec eux, une ambassade en Arabie Saoudite et même l'enseignement de l'arabe dans certains lycées et collèges. C'est donc plus que jamais convaincus de la justesse des positions du FPI que les musulmans de Tolakouadiokro se sont séparés tard après 3 heures du matin. Paul D. Tayoro REPRÉSENTATION DE LA CÔTE D'IVOIRE À RYAD Rendons à César ce qui est à César Enfin le gouvernement ivoirien s'est décidé à ouvrir une représentation diplomatique en Arabie Saoudite. Quel Ivoirien musulman ne se réjouissait-il pas de cette heureuse décision ? Nous n'avons nullement l'intention d'engager une polémique sur un débat que l'on peut considérer comme clos. Mais, vu que depuis l'annonce de cette nouvelle, certains frères musulmans se font la gorge chaude ; qui en se confondant en remerciements au gouvernement, qui en niant les motivations politiques d'une telle décision. L'honnêteté intellectuelle et l'amour pour la vérité telle que nous l'enseigne le Saint Coran nous obligent à dire notre part de vérité sur ce sujet. N'en déplaise à un certain Komara Abdramane d'Abobo intervenu dans Fraternité-Matin. Tout d'abord, nous voulons attirer l'attention de nos frères musulmans de se débarrasser de la psychose de l'aumône qui fait que l'on considère tout ce que l'on reçoit comme un cadeau offert par une âme charitable, même s'agissant de ce à quoi on a droit. Sachons qu'un État ou un gouvernement n'a pas d'amis, il n'a que des intérêts. Et toutes ses décisions, heureuses ou malheureuses, sont toujours liées à un intérêt. C'est pourquoi nous ne voyons pas d'intérêt que des musulmans se croient obligés de remercier le gouvernement pour l'ouverture d'une ambassade en Arabie Saoudite. Tout au plus, il n'a fait que combler un vide et mettre fin à une injustice à l'égard de la communauté musulmane ivoirienne, injustice qui n'avait que trop duré. Quant à M. Komara Abdramane d'Abobo, il a des bonnets du FPI à associer le nom du leader du FPI à cet heureux événement. Nous ne pouvons pas l'empêcher de penser ainsi. C'est son droit. Mais nous voulons lui dire tout simplement que s'il est bon musulman, il doit aimer la vérité qui est celle-ci : Depuis trente-deux ans de souveraineté, notre pays qui s'est toujours targué d'être ouvert à tous les autres n'avait jamais ouvert une ambassade en Arabie Saoudite. Alors que la communauté musulmane représente au moins 40 % de la population ivoirienne. Pourquoi c'est seulement en 1992 que le gouvernement a senti subitement la nécessité de cette ambassade ? La réponse est toute simple. Souvenons-nous que c'est lors de sa tournée dans le Nord-Ouest (Séguéla, Touba, Odienné) que les populations entièrement musulmanes de ces trois départements ont exprimé au leader du FPI leur souhait de voir une représentation diplomatique de notre pays à Ryad. Vu le calvaire des pèlerins ivoiriens lors des pèlerinages. Le Secrétaire général en avait pris bonne note et avait promis de saisir le gouvernement sur ce sujet. Ce qu'il a fait en homme de parole. Si un an plus tard les vœux des musulmans ont été réalisés, il est injuste de ne pas reconnaître la contribution de M. Laurent Gbagbo dans sa réalisation, tout comme il n'est pas honnête de dire que cela était déjà programmé par le gouvernement. Mais ce qui est juste, c'est que M. Komara semble lier cette décision à l'historique émission "À la Une" du 5 novembre dernier. Or le leader du FPI n'a pas attendu cette émission pour attirer l'attention du gouvernement sur cette injustice à l'égard des musulmans. Toutefois, nous avons relevé un élément nouveau de l'émission à l'endroit de la communauté musulmane de Côte d'Ivoire. C'est que la première fois, un homme politique non musulman a reconnu et dit publiquement que la communauté musulmane était la plus nombreuse du pays. Alors que depuis trente-deux ans toutes les statistiques, tous les recensements ont toujours gardé le silence sur cette réalité bien visible. De quoi avait-on peur ? Cessons donc de prendre tout comme un cadeau et rendons à César ce qui est à César. Un collectif de communautés islamiques, Abidjan Nombre de pages 2 Pages 1 5 --