id 5050 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/5050 Modèle de ressource Thesis and dissertation Classe de ressource bibo:Thesis Titre Fresh contact dans la jeunesse religieuse autour du cinquantenaire de l'indépendance du Burkina Faso (2010) Editeur Université du Québec à Montréal Date 2013 Type https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8649 Identifiant https://www.wikidata.org/wiki/Q113524201 Q113524201 iwac-reference-0000562 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Résumé Cette thèse part de l'articulation entre jeunesse et religion pour étudier les réactions des jeunes membres d'associations catholiques, évangéliques et musulmans de Ouagadougou par rapport au cinquantenaire de l'indépendance du Burkina Faso en 2010. Cet événement constitue un site privilégié d'observation du processus de fresh contact, par lequel les nouvelles générations relisent le bagage culturel de leur société à l'aune des enjeux contemporains, chez des jeunes impliqués dans des mouvements religieux, qui sont amenés à transposer leurs réflexions et aspirations dans la société burkinabè plus large. Dans un contexte historique marqué par la profonde rupture causée par la révolution sankariste (1983-1987) et caractérisé depuis 1987 par un ordre politique semi autoritaire au sein duquel s'impose le modèle néolibéral, la prise en compte du détail des parcours de vie à laquelle nous invite la notion de fresh contact s'avère indispensable pour comprendre l'importance du facteur générationnel sur les attitudes face à un événement de l'ordre du cinquantenaire de l'indépendance. Cette question générationnelle s'affirme dans trois axes. En premier lieu, elle s'incarne dans des réflexions mémorielles, qui font émerger une tension entre attitudes nostalgiques et anti nostalgiques. D'une part, certains jeunes, en particulier ceux ayant connu la révolution étant enfants, témoignent d'une forte nostalgie pour cette période et s'approprient une mémoire révolutionnaire dans une logique d'opposition au pouvoir actuel. D'autre part, une forte tendance anti nostalgique se fait voir chez une large part de la jeunesse religieuse, en particulier chez les plus jeunes n'ayant pas connu la révolution, et qui dans l'ensemble se sont détournés du cinquantenaire dans une attitude de rejet du passé, en lien étroit avec certaines positions théologiques de rupture radicale avec l'héritage culturel local. Le cinquantenaire de l'indépendance ouvre également sur la question de l'appartenance nationale des jeunes. Cette identité nationale est globalement forte au Burkina Faso, mais est appropriée de différentes façons par les jeunes membres des associations religieuses. Plusieurs jeunes militants religieux intègrent les symboles et principes nationaux, largement diffusés et popularisés par la révolution, au sein des activités religieuses, créant les contours d'un patriotisme religieux, principalement dans certaines associations islamiques et catholiques. Par contre, ces initiatives se heurtent à la popularité de tendances religieuses fermement implantées dans une citoyenneté culturelle globalisante, tournant le dos aux symboles nationaux et prônant une appartenance confessionnelle primordiale. Troisièmement, ces réflexions sur le cinquantenaire soulèvent la question de la moralisation de la société. Cette idée de moralisation est partie intégrante du mouvement de renouveau religieux qui mobilise ces jeunes. Elle est également fortement présente dans le débat public burkinabè, notamment à cause de son association étroite avec le projet sankariste, qui se posait en grande partie comme un renouveau moral du pays. Enfin, elle refait surface depuis quelques années sous la forme des politiques de bonne gouvernance. Dans les associations religieuses de jeunes autour du cinquantenaire de l'indépendance, la moralisation a émergé au sein de deux cadres opposés. Le premier, inspiré par la mémoire sankariste, se réclamait d'une lecture idéalisée des économies morales populaires, selon laquelle le capitalisme aurait perverti l'éthique redistributive traditionnelle. Le second, inscrit dans les discours néolibéraux, prônait au contraire des économies spirituelles selon lesquelles certaines valeurs religieuses seraient arrimées au service du développement économique entendu suivant les principes néolibéraux. Alors que les organisations pentecôtistes jouent un rôle moteur dans cette diffusion des économies spirituelle, elles tendent à se répandre dans l'ensemble des communautés, sous l'impulsion des plus jeunes nés et grandis à l'ère néolibérale. Cette thèse se veut par ailleurs une initiative pour relancer les réflexions sur la question des classes sociales en Afrique contemporaine. Il importe en effet de recouper l'analyse générationnelle avec une prise en compte des enjeux de classes sociales, dans la mesure où le profil des membres d'associations religieuses de jeunes au centre de cette étude est loin de représenter celui de l'ensemble de la société. Dans l'ensemble, ces associations sont animées par des jeunes relativement aisés et hautement scolarisés, se revendiquant du statut historiquement favorisé d'intellectuel. Dans un contexte où ce statut se trouve dévalorisé par les discours néolibéraux et le blocage des perspectives d'emploi dans la fonction publique, l'adoption croissante des économies spirituelles par les jeunes militants religieux signale une volonté de reconversion des jeunes intellectuels vers des profils plus socialement valorisés, notamment celui d'entrepreneur. Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/546 Provenance Montréal Liste des auteurs https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/859 Liste des rédacteurs https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1294 Nombre de pages 442 --