id 44754 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/44754 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Issue Titre Plume Libre #02 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/23532 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/43068 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/39797 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 1991-11 Identifiant iwac-issue-0001324 Source https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/39798 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé Mensuel ivoirien d’informations générales Contenu " P-457 LATGALE RECTAN UME Libre MENSUEL IVOIRIEN D'INFORMATIONS GÉNÉRALES P Nov. 1991 Prix : 200F N : 002 TESTERE Dépôt Legal 352ch No LA LES MUSULMANS GROGNE AU PLATEAU GUERRE Les vraies raisons du MASSACRE DUGOLFE TROUBLES SOCIAUX Qui a peur du silence des musulmans ? EDITO-PLUME ISLAM EN FRANCE : LE SENS D'UN CHOIX SOMMAIRE a configuration politique en Côte d'Ivoire n'a pas échappé au traditionnel axe gauche / droite. L'originalité sur la scène politique ivoirienne semble ce-pendant se situer sur un autre plan, celui de la presse écrite et notamment au niveau du choix de la couleur dominante qui ca-ractérise la Une de chaque pu-blication de façon générale. Ainsi, la droite à dominance PDCI a sa presse caractérisée par le vert et la gauche qui a pour locomotive le FPI s'est quant à elle appropriée le bleu. * Plume-libre » c'est enfin le réel désir d'une jeunesse de jouer un rôle prépondérant dans le changement des mentalités et la libération des énergies en veilleuse pour une participation plus dynamique aux choses de la vie nationale et ceci dans tous EDITO-PLUME..... Page 2 La communauté musulmane de France scandalisée par les propos du Secrétaire d'Etat Koffi Yamgnagne Islam en France.. Page 2 PLUME EN LIBERTÉ Les musulmans au Plateau : la grogne !.......... les domaines. Pour la couleur, sans entrer dans les dédales de la mystique. vert et le blanc sont les couleurs il faut simplement retenir que le de l'islam. Le vert, c'est la sain-teté, la renaissance, la fécondité. Pour nous, ce choix du vert traduit un profond désir d'enri-chir le paysage de la communi-cation avec un titre qui sortira des sentiers battus et proposera un plus aux lecteurs. Nous avons également la volonté d'être uti-les à une communauté, particu-lièrement à sa jeunesse ballot-tée, déchirée entre les différents courants idéologiques et politi-ques et qui manque cruellement de modèles identificatoires. Etablit un rendez-vous mensuel qui traverse le temps et les écueils de toutes sortes, être au plus près des aspirations et des besoins de la population et les traduire au mieux, améliorer le contenu et la qualité du jour-nal pour être à la hauteur de l'espoir suscité, telles sont les secrètes ambitions de toute l'équipe de « Plume-Libre » pour vous, chers lecteurs. Nous les réaliserons, Inch-Allah, avec le soutien de tous. Pour l'instant, merci pour l'accueil enthousiaste ré-servé au premier numéro. Suite uite aux déclarations du 10 Octobre dernier du Secrétaire d'Etat français aux affaires sociales et à l'intégration Koffi Yamgnagne sur la nécessité pour l'Islam de France d'accepter le pacte répu-blicain, la séparation del'Eglise et de l'Etat, de renoncer à la polygamie, à la répudiation des femmes ou au port du foulard dans les écoles, il y a eu de vives réactions des organisations islami-ques et civiques françaises. D'abord le mouvement des droits civiques qui s'est déclaré très indigné par les propos de M. Yamgnagne tant sur l'Islam que sur sa conception de l'intégration qui frôle l'assimilation et d'ajouter qu'il n'était pas utile de revenir avec tant de véhémence caricaturale sur des éléments margi-naux tels la polygamie qui alimentent selon le. D. C. nombre de débats sur l'Islam. La seconde organisation à se faire entendre suite à ces propos désobligeants du Secrétaire d'Etat est la Fédération Nationale des Musulmans de France qui s'est dite pour sa part " extrêmement choquée " et rappelle que les musulmans de France respectent déjà dans tous les domaines ce pacte puisqu'il n'y a ni polygamie officialisée en Mairie, ni répudiation, mais divorce dans le cadre des lois en vigueur, ni enfin port du foulard là où les conseils d'établissement ont choisi de l'interdire, et la Fédération de conclure en ces termes : " En voulant interdire purement et simplement tout port du foulard à l'école, M. Yamgnagne va donc bien au delà du cadre légal actuel surtout quand il invite des musulmans de France à rentrer chez eux s'ils ne sont pas d'accord pour le respect de ce pacte ". PAR DEMBELE AL SENI PLUME DANS LE QUOTIDIEN Rentrées à la télé........ Ces bars et maquis aux abords des cités et écoles............................ 4 Évènements sociaux : qui craint le silence des musulmans ? C'est donc à juste titre que certains lecteurs se sont interro-gés sur l'appartenance idéologique de « PLUME-LIBRE eu égard au choix opéré pour la couleur verte. La pertinence de la question nous amène ici à jeter un regard sur le sens d'un choix : celui d'un titre et d'une couleur.. * Plume-libre d'abord l'éloge de l'expression, de la communication à travers son symbole par excellence qu'est la plume. Plume-libre », c'est en-suite une volonté de sortir des carcans (censure et surtout auto-censure) qui emprisonnaient l'opinion musulmane et qui la maintenaient dans la situation inconfortable de communauté sans voix, en mettant à sa dis-position un support où toutes les opinions peuvent librement s'exprimer. c'est ..... 5 PLUME POLITIQUE Peut-on faire confiance aux partis politiques ?... 6 La guerre du Golfe : les vraies raisons du massacre.. 7 " Le retour à la jungle " (poeme).... ... 8 SOUTENEZ VOTRE JOURNAL PLUME Libre INFOS-PLUME...... Page 8 Mouhamed Anafof CARTES DE SÉJOUR : CE QUI NE VA PAS ! GROS PLAN sur les raisons inavouées de cette opération Dans le numéro de Décembre ! ADMINISTRATION Petite Mosquée de la Riviera 08 b. p. 2462 Abidjan08 Tél. : 43-47-58 Demblé Lassana Doumbia Ibrahim Koné Zacharia Sangaré Moussa Yacouba Sylla Koné Issa SECRÉTARIAT DE RÉDACTION Mme Diakité née Salimatou Diallo Dembele Fausséni Gbané Bakary DIRECTEUR TECHNIQUE Doumbia Ibrahim MICRO-COMPOSITION Wattara Adams MAQUETTE COUVERTURE Wattara Adams DIRECTEUR DE PUBLICATION Touré Aliou RÉDACTEUR EN CHEF Dembele Fausséni COMITÉ DE RÉDACTION Dembele Fausséni Bintou Samaké IMPRESSION Imprim-Rapid Tel. : 36-10-18 01 b. p. 7970 Abidjan01 Dépot légal N ° 2732 du 07 Octobre 1991 DISTRIBUTION Le Club des Amis de la Plume 08 b. p. 2462 Abidjan 08 Gbané Bakary PHOTOS Touré Aliou Cissé Kader Fofana Adama Ojekalé Mahmoud PLUME LIBRE / Novembre 1991 / Page 2 MU PLUME EN LIBERTÉ QUO LES MUSULMANS AU PLATEAU : La Grogne ! chitecture embellira davantage cette cité de la perle des lagunes. Cette solution est avanta-geuse car moins coûteuse. Ailleurs, on a investi plus or qui peut le plus peut le moins. Si cette opportunité ne peut être retenue par les autorités, qu'on trouve une solution dans tous les cas au problème. Dans cette perspective, qu'on n'aille pas encore reléguer les musulmans dans les bafonds qui ceinturent la commune du Plateau. L'activité religieuse est comme une activité commer-ciale. Elle s'exerce au lieu même où elle est censée se développer. La mosquée est un centre de sensibilisation et de diffusion des valeurs morales et spirituelles. Elle constitue un moyen de correction des mœurs et de réa-lisation d'une société plus hu-maine et plus juste. Son implantation à proximité du centre des affaires et haut lieu de prise des décision politiques, économiques et sociales du pays ne fera que contribuer efficacement à l'avènement de cet idéal. Les autorités politiques doi-vent aider la communauté mu-sulmane d'Abidjan à réaliser ce vœux et ce ne sera que justice. Si elles ne le font pas, alors elles auront contribué à accen-tuer la grogne qui commence à gagner de plus en plus les mu-sulmans au Plateau. /. L'EXEMPLE N'EST PAS SI LOIN. En effet, il y a quelques an-nées, pour la réalisation d'un grand édifice religieux à la me-sure de la foi des hommes, l'on n'a pas hésité à détruire et à faire déplacer et cela à grands frais plusieurs services publics : pri-son civile, Agence Ivoirienne de Presse, maison de la presse et surtout la préfecture d'Abidjan. Cette haute et majestueuse insti-tution territoriale ne s'est pas encore réveillée de ce transfert de territoire, car confinée depuis dans des locaux dont l'architec-ture n'est pas très loin des SICO BOIS de Yopougon. Ici, Dieu a tout d'un coup fait prévaloir sa prééminence sur César remet-tant en cause le fameux reddite. Nous ne demandons pas nécessairement que des procédures d'expropriation ou de déplacement de services publics soient mises en œuvre pour la construction d'une mosquée au Plateau. Il y a encore des possibilités à explorer. Des surfaces non occu-pées appartenant à l'Etat ou à des personnes privées sont légions. L'Etat doit aider la communauté musulmane à en acquérir la pro-priété. Par exemple, au lieu de transformer toute la surface contigue à l'Hôtel de ville en jardin public où viendra s'ins-taller très tôt la racaille d'Abidjan, on pourrait affecter la partie extrême à la construc-tion d'une mosquée dont l'ar- une mosquée ?. Certes, Il est vrai qu'en Côte d'Ivoire l'inorganisation qui ca-ractérise les musulmans est la cause de biens de désagréments pour l'Islam dans ce pays. Mais là n'est pas la véritable raison de l'absence d'un lieu de prière digne pour les musulmans dans cette commune. Aujourd'hui, des Associations de cadres et intellectuels musulmans exis-tent, prêtes à prendre en main la réalisation de tout projet islami-que de grande envergure. Au Plateau même, un grou-pement a déjà vu le jour qui se bat pour une véritable structuration de l'Islam dans ce quartier. Un imam y a même déjà été nommé (un Imam sans chaire) ! Cette communauté est con-frontée aux durs problèmes de terrain pour batir une mosquée. On me retorquera qu'au Pla-teau, il n'y a plus de place, tout l'espace étant occupé par les différents services et institutions qui concourent au développe-ment de la Côte d'Ivoire. » Reponse trop hâtive et qui dénote de la méconnaissance ou du refus de considérer les faits marquants ayant jalonné la vie religieuse en Côte d'Ivoire. Le lieu de prière des musulmans du Plateau : Quelle misère ! ul ne doute de l'impor-tance de la Commune du Plateau dans la ville d'Abidjan, capitale économique de notre pays. La majeure partie de la po-pulation y travaille chaque jour car elle regroupe l'essentiel des administrations publiques na-tionales ou internationales, les sièges des banques et des gran-des entreprises commerciales. Les musulmans qui y tra-vaillent y passent la majeure partie de leur temps (cinq jours sur sept). Ceux qui transitent uniquement pour des affaires peuvent aussi demeurer dans cette partie de la ville toute la journée, en proie aux tracasse-ries administratives et aux énormes difficultés de transport liées au problème d'urbanisation des pays sous-développés. Bref I on le voit dans un tel contexte, l'obtention d'un lieu de prière s'avère d'une cuisante nécessité pour les musulmans. Mais voilà, depuis toujours, si vous êtes au Plateau et que vous recherchez une mosquée pour accomplir votre prière, (l'acte fondamental qui vous donne droit à l'appelation de musulmans), vous risquez d'er-rer tout le temps sans suite. N lamentable. Pour y faire sa prière, il faut, arriver à se frayer un chemin parmi des antiquaires spécialistes de vente de mas-ques ou d'autres objets symbolesde pratiques animistes. Si vous y réussissez, vous devez encore faire violence sur votre pauvre âme pieuse en ac-ceptant de rencontrer et de de-meurer pendant quelques ins-tants sur le même espace que les * < représentants de l'escroquerie Abidjanaise » et autres « loubards » qui offrent aux pas-sants et aux éternels oisifs leur art, si ce ne sont ces « philoso-phes » qui, faute de ne pouvoir faire éditer « leur dialectique » étalent leur savoir oralement. Quelques buvettes achèvent ce décor en y ajoutant l'assai-sonnement composé de bière africaine et de pastis << Made In CEE ». Vous attérissez enfin sur ce terre-plein en devenir de jar-din public qui sert de lieu de prière principal aux musulmans au Plateau. Lorsque vous commencez votre prière, vous êtes pressé d'en finir tant vous êtes envahi par l'odeur d'une latrine publique mal entretenue installée non loin de là. En somme, il est impossible de faire une prière en commun convenable au Plateau. Ceux qui y travaillent peuvent se réfugier dans leurs bureaux ou magasins s'ils ne font pas l'objet encore d'une intolérance de leurs pa-trons ou autres collègues « anti intégristes, anti fanatiques, anti terroriste, anti barbus, anti, anti... » Bref quelle est la cause d'une telle situation ? Incapacité des musulmans de se construire UN TERRAIN POUR LES MUSULMANS Lorsque la construction d'un édifice religieux a été reconnue « d'utilité publique » selon les termes du droit Administratif, l'on a toujours pu adopter les mesu-res légales » pour sa réalisation. m BOUKA Tchienfola nomal hip Ci-dessous, la majestueuse cathédrale du Plateau ! UNE COMMUNE SANS MOSQUÉE En effet, contrairement à tous les quartiers de la ville d'Abidjan et même des villes de l'intérieur du pays qui regorgent le plus souvent de plusieurs mosquées et d'une multitude d'autres lieux de prières, dans la commune du Plateau, la situation est MILF PLUME LIBRE / Novembre 1991 / Page 31 PLUME DANS LE QUOTIDIEN UAB RENTRÉE À LA TÉLÉ 233 rôle formateur ou éducatif de la télévision et concurrence mal-saine sont les fléaux qui as-sombrissent aujourd'hui le monde de l'audio-visuel en Côte d'Ivoire. LA TÉLÉ AUX ANTIPOLES DE L'ECOLE. La rentrée scolaire coincide avec la rentrée à la télévision. Si d'un côté l'Etat crée les struc-tures à travers l'école pour assu-rer l'éducation des enfants de ce pays, ce même Etat anéantit de l'autre côte cet objectif noble en diffusant par l'intermédiaire de ses organes de presse des émis-sions de portée contraire, sym-bole de sociétés évoluées matériellement mais dégénées sur les plans moral et humain. ... assainir davantage les programmes !! La maison de la télévision... LAD LES PARENTS S'INTERROGENT Que de parents de Côte d'Ivoire ne se sont-ils pas sentis genés devant des images d'une obscénité ahurissante en com- La réponse n'en est pas bien loin. Les couleurs ont été déjà pagnie de leurs enfants ? a période Octobre-No- vembre a été choisie par les res-ponsables des deux chaînes de télévision Ivoirienne pour pro-céder à leur rentrée c'est à dire surtout, le démarrage de nou-velles grilles de programme à l'attention des téléspectateurs. Cette année constitue semble-t- il une année bien particulière au niveau de l'information télévi-sée eu égard à la bataille médiatique initiée par les res-ponsables des deux chaînes. Pourquoi tout ce mouve-ment quant on sait que chaîne I « Ciné Nuit projété à une heure tardive n'était accessible qu'à une élite noctambule. Il fallait toucher la plus grande manne, notamment la plus sensible, celle des jeunes afin de la sensibiliser au mieux sur les dernières parutions de la « high sexual Society. Quand nos responsables com-prendront-ils que la Télé est à la fois un moyen puissant et dangereux dans l'éducation d'un peuple et qu'elle ne peut faire l'objet à un seul instant de la plus petite négligence dans la programmation ? avec ce qui reste encore l'un des éléments forts des valeurs du patri-moine africain, à savoir la pudeur, le respect du corps humain. La demière trouvaille c'est le fameux feuilleton " Santa Barbara " et ses scènes interdites aux moins de dix huit ans annnoncé à coup d'éclat par le responsable de la chaîne I et diffusé à une heure habi-tuellement réservée aux enfants. Le choix du moment se comprend. ou chaîne II ne proposent que le même type d'émission ? Quel sera le résultat de cette émula-tion que l'on voudrait voir se créer au sein des deux équipes de télévision ? La Côte d'Ivoire toute en-tière s'inquiète de la prolifération ces derniers temps de films dont le caractère est en contradiction annoncées : Intensification des émis-sions de nature distractive, ré-duction ou anéantissement du LA DÉLINQUENCE S'APPREND ÉGALEMENT A LA TÉLÉ Hamza CES BARS ET MAQUIS AUX ABORDS DES Tout le peuple ivoirien était en émoi le Dimanche 13 Octo-bre en apprenant le drame qui s'est produit à la cité universi-Laire des 220 logements causant la mort d'un étudiant de l'ENS qui venait de réussir brillament à son CAPES en philosophic. Triste fin pour cet étudiant qui ne méritait pas un tel sort. Ceci pose du coup le pro-blème des maquis et autres dan-cings qui jalonnent les cités universtaires. Du campus à Abobo en passant par Yopou-gon, Vridi Port-Bouet... toutes les cités universitaires ont leurs bars et maquis où les étudiants se retrouvent pour prendre leur pot », qui peut atteindre par mo-ment des casiers de bières (nous n'exagerons pas). La vente de boissons alcoolisées se fait aussi au bord des lycées et collè ges (vous avez bien lu), où les élèves se donnent rendez-vous entre deux cours pour partager une, voire plusieurs bouteilles. CITÉS ET DES ÉCOLES n'entendent pas ou font sem-blant de ne pas entendre ces bruits et pourtant se trouvent frustrées » de leur sommeil dès les premiers appels du muezzin Nous pensons que les auto-rités compétentes doivent faire quleque chose, à savoir inter-dire la vente de boissons alcoo lisées aux abords des lycées et collèges ainsi qu'au sein des ci-tés universitaires. L'on ne doit pas attendre que le pire se pro-duise pour se lancer dans une vaine chasse aux sorcières dou-blée d'une xénophobie qui ne dit pas son nom où très souvent ce sont les victimes innocentes qui prennent les pots cassés. Si nous ne faisons rien pour sauver notre jeunesse qui est ap pelée à poursuivre l'œuvre de développement déjà entreprise. nous risquons de ne jamais con-naître ce developpement Car que pourra une jeunesse qui lève aussi facilement le coude. ? Nabil de Fassibry LE PO POTES L'un des nombreux bars et maquis des cités universitaires Le pire c'est qu'on y vend des boissons telles que le « kou-toukou » dont le dosage est mal maîtrisé. L'on ne s'étonnera pas alors des injures et menaces que pro-ferent ces élèves à leurs ensei-gnants pendant les cours. Personne ne semble s'afliger de cette situation. Tout le monde la trouve normale. Des élèves et des étudiants qui se retrouvent dans les bars et ma-quis pour se détruire, au moment où ils devaient se retrouver de-vant leurs cahiers de cours. Et cela s'accompagne de chants et bruits qui gènent tout l'entou-rage et personne ne peut leur imposer le silence, tellement ils sont dans tous leurs états. Cela peut aller jusqu'à tard dans la nuit. Mais malheureusement des oreilles plus que sélectives PLUME LIBRE / Novembre 1991 / Page 4 PLUME DANS LE QUOTIDIEN EVENEMENTS SOCIAUX EN CÔTE D'IVOIRE : Qui craint le silence des musulmans ? Le souvenire le souvenir est encore frais dans les esprits que l'avènement du multipartisme s'est opéré à la suite de profonds troubles so-ciaux. De Mars à Décembre 1990, l'effervescence était à presque tous les paliers de notre société. Les nouveaux partis, les syndicats, l'école, les corps ha-billés sont descendus tour à tour dans les rues pour se mani-fester bruyamment et révendiquer ça et là des meilleurs traitements, des augmentations de salaires, une plus grande << dé-mocratie »... En un mot des changements constitutionnels et structurels dans notre pays. Au niveau des religieux, l'église catholique s'est illus-trée à travers des « lettres pastorales » et des interventions de certains prêtres dans des journaux de la place, apportant ainsi sa part aux différents débats sur l'avenir du pays. Dans cette mouvance, Les mosquées et les centres islamiques sont parmi les lieux qui ont gardé un calme relatif voire même un silence. L'on a pu voir souvent dans l'at-titude de certains un reproche aux musulmans de n'avoir pas, àl'instar des autres, réclamé une ouverture démocratique. Plus encore, le calme relatif des musul-mans devenait gênant pour certains. Pourquoi ce silence ? Com-ment faut-il l'interprêter ? Qui craint ce silence ? Depuis la colonisation, les musulmans ont fait la preuve de leur militantisme politique. Ils ont été la première communauté à s'opposer à la domination du colon blanc. Les imams Cheick Oumar Tall et Cheick Hamallah ont été des grands résistants à la coloni-sation. Lors des luttes pour l'ac-quisition de l'indépendance, on note la participation massive des musulmans. Le RDA et sa bran-che ivoirienne le PDCI ont connu dans les régions islamiques du nord de grands succès et un sou-tient sans faille. Les Gon Coulibaly, Lamine Touré ont contribué largement à la lutte contre la colonisation aux côtés du président Houphouet-Boigny. Alors que les dignitai-res d'autres religions se com-plaisaient dans une collabora-tion coupable avec le pouvoir colonial, le communauté mu-sulmane luttait en faveur de l'in-dépendance. Ce militantisme indéniable les a conduits après les indépen dances à apporter leurs contri-butions à la construction de la nation ivoirienne. Ils sont pré-sents dans toutes les régions du pays, apportant sans cesse leur soutien à l'économic, notam-ment dans les domaines du transport, du commerce et de l'immobilier. Ils sont également cupidité etc... Parmi ces accusations, cer-taines sont justifiées. Il faut déplorer l'attitude décevante de certains musulmans ou chefs réligieux qui s'adonnent à de basses besognes pour quelques miettes. L'argent est devenu une sorte d'opium pour certains mu-sulmans qui n'hésitent pas à se-mer la zizanie dans leur commu-nauté, à escroquer pour si peu. D'autres vendent leur âme à des responsables politiques au point qu'on entend souvent dire : << Il suffit de jeter quelques billets de banque aux musulmans pour qu'ils votent pour nous ». majoritaires dans les plantations et dans les usines. Tout cela nous impose de reconnaître que les musulmans sont parmi les prin-cipaux batisseurs de ce pays. voir des changements constitu-tionnels, et le partage de la ges-tion du pouvoir. Le FPI et son leader pour leur part semblent avoir bien compris l'importance de cette communauté puisqu'ils se sont résolus à faire sa con-quête. Un journal intitulé « l'écho dunord proche de ce parti, vient de paraître. A l'occasion de la fête de l'Aïd el Kebir (fête de la Tabaski), certains Imams d'Abidjan ont reçu des envelop-pes d'argent et des félicitations de la part du FPI (pratique tou-jours utilisée par le PDCI). La mosquée de l'antenne à Yopougon a reçu pendant la demière fête de Tabaski la visite des représen-tants du PDCI et du FPI, chacun avec son envéloppe. Récem-ment encore, une grande tour-née a été organisée par le FPI. Monsieur Laurent Gbagbo a an-noncé au cours de cette tournée qu'il serait temps que la Côte d'Ivoire ait une ambassade en Arabie Saoudite. Vu l'impor tance de ce pays qui renferme le licu saint de l'islam, cette seule phrase suffit pour attirer la sym-pathie de plus d'un musulman pour son parti. Avec la jeune opposition la vague des contestataires *, « < rénovateurs » et autres oppo-sants aimerait utiliser la pres-sion des musulmans pour « < ré-gler les comptes » avec certains responsables du pouvoir. LEÇONS DE L'HISTOIRE Trente ans d'indépendance, cela doit porter conseil. Il faut éviter d'avoir la mémoire courte. Il faut plutôt s'inspirer du passé pour mieux s'orienter. Lancée trop naïvement dans la lutte, la communauté musulmane s'est vue progressivement écartée dans le partage des bénéfices. FORCE POLITIQUE ET ÉCONOMIQUE Au plan politique, la com-munauté musulmane est indis-pensable dans la réussite de toute action. Elle constitue une frange importante de la population ivoirienne. Dans chacune des grandes villes de ce pays, il y a plus de musulmans que les autres, cela fait une force politi-que qui crée la différence dans les urnes. Leur adhésion à tout plan politique est le gage de sa réussite. Tout parti politique est tenu de compter avec ce capital indispensable. L'on comprend donc que le silence des musul-mans inquiète le pouvoir en place habitué à les voir lui témoigner leur « indéfectible attachement ». Car en fait, le PDCI puise la majeure partie de sa force politi-que dans le grand nord qui lui était auparavant totalement acquis. Ce silence des musulmans en cette période dite de * démocratisation » dérange également la jeune opposition qui a forcement besoin de cette « < force » pour imposer au pou- LES OUBLIÉS Malgré ce militantisme et cette force politique, les musul-mans semblent avoir été oubliés. En effet, depuis 30 ans d'indé-pendance, la communauté mu-sulmane manque cruellement de moyen d'épanouissement. Jus-qu'à ce jour, elle ne dispose d'aucune école moderne con-fessionnelle. Certes, les musul-mans sont les premiers respon-sables de cette situation. Mais les « Medersas » créées pour combler ce vide ne bénéficient d'aucun soutien du pouvoir et restent confinées encore au mi-nistère de l'intérieur. Cependant, au dernier congrès du PDCI, il a été décidé de leur trans fert au ministère de l'Education Nationale ; Vive-ment que cette décision soit ap-pliquée. Dans la conscience po-pulaire de ce pays, les musul-mans sont considérés comme des populations de séconde zone. Très souvent ils sont rudoyés, en proie à la visée des autres, accusés de tous les maux : malproprété, délinquance, QUE RESERVE L'ERE DU MULTIPARTISME ? Les discours actuels pren-nent-ils en compte les intérêts des musulmans ? L'avenir dont les bases sont en train d'être jetées, sera-t-il différent pour cux ?. Le silence des musulmans ressemble donc à l'attitude de celui qui a subi la morsure d'un serpent et qui se méfie du ver de terre. Oui, ils veulent de la dé-mocratie vraie, expression d'une plus grande justice sociale, d'une plus grande liberté, facteurs d'épanouissement individuel et collectif. Ils y contribueront de tout leur poids. Mais ils veulent éviter d'être de simples instruments au service d'intérêts obscurs. La communauté musul-mane doit être séreine et res-ponsable. Elle doit participer au processus de transformation de sa société. Mais les musulmans ont leurs problèmes, c'est ce qui doit être leur préoccupation ma-jeure. Il est de leur dévoir d'as-surer la survie de leur commu-nauté et de protéger ses intérêts. Cela nécessite une organisation solide et cohérente, qui soit in-dépendante et qui favorisera la concertation et la position com-mune. Cette organisation devra établir la continuité du discours entre parents, jeunes et cadres. Cela afin que les musulmans décident eux-mêmes quand, comment et pourquoi agir. Pour que cesse pour eux, le mimé-tisme. Ils sont assez majeurs et cela, tous les musulmans doivent y contribuer quelques que soient leur appartenance politique et leur situation sociale. Par Tal Emile Les muslmans de Côte d'Ivoire : un silence qui parle ! PLUME LIBRE / Novembre 1991 / Page 5 PLUME POLITIQUE TOU PEUT-ON FAIRE CONFIANCE AUX PARTIS POLITIQUES ? Les Partis politiques et la course au pouvoir : pour le bien être matériel de leurs dirigeants ? pour un règlement de comptes longtemps ruminés ? ou pour réduire un peu, un tout petit peu, la misère du peuple ? ces révolutions peuvent-elles servir de modèles ? La réponse est évidemment non. Alors, si c'est ce type de << société libre >> que l'on nous propose, autant agir de sorte que la dimension spirituelle triomphe. La seconde remarque est celle là même qui préocupe le GERDDES-Afrique. Les partis sont-ils de véritables instruments de transformation sociale ou de simples tremplins d'affirmation de leurs leaders ? on est tenté de répondre par l'affirmative à la seconde interrogation eut égard à certains faits liés pour les uns à l'environnement national et pour les autres aux comporte-ment des partis. tions ont été «... l'emblème de la force évanouie du peuple qui y fait toujours office de terme évanouissant ». Ni la Déclara-tion Universelle des Droits de l'Homme, ni l'avènement de la société socialiste et encore moins les déclarations d'indépendan-ces africaines n'ont pu offrir à l'Homme les conditions de son plein épanouissement. encourageante dans la mésure où la panoplie de partis qui sont nés dans les années quarantes ou depuis Mars 1990, sont des co-pies plus ou moins caricaturées des modèles préexistants en Europe (tous systèmes confon-dus) : social-démocrate, Socia-liste, communiste, démocrate bourgeois etc. Nous nous re-trouvons dans le même scénario politico-idéologique de la veille des indépendances où toutes formes de projets sociaux ont été élaborés pour ensuite se muer en une langue de bois. Les idéaux de liberté, de justice, d'égalité que l'on nous vend à tous les carrefours, sur toutes les places publiques ressemblent fort bien aux chimères de la veille des indépendances qui ontrenduivre plus d'un Africain. De ce point de vue, deux remarques s'imposent, l'une en rapport avec les révolutions Zadi Zaourou de l'USD Francis Wodié du PIT l'exploitation des ressources matérielles et humaines de nos peuples. >> Le comportement cynique des différentes classes politiques apparait à travers leur volonté inébranlable de parvenir au pouvoir ou de le conserver. Dans ces circonstances, le peuple est sollicité de toutes parts. A la veille des élections, nos << res-ponsables » deviennent de « pai-sibles agneaux ». Ils descendent dans les coins les plus reculés du pays, acceptent toutes les do-léances des populations. Ils vont même plus loin en faisant des propositions falacieuses. Aussi-tôt élus, ils se transmuent en de véritables fauves dont les taniè-res deviennent sacrées. Impos-sible d'y pénétrer sans audience ou sans carte de visite. Les prin cipaux partis de l'opposition n'ont ils pas entouré leur leader d'un protocole infranchissable, eux qui prônent la démocratie tous azimuts ? que diredes partis au pouvoir ? Partout, la volonté d'écarter le peuple de la gestion des affaires de l'Etat reste la même. De là à devenir Louis XIV il n'ya qu'un pas à franchir, lui qui disait l'Etat... c'est moi.. » Cette affirmation de Louis XIV qui reflète le machiavelisme à son paroxysme constitue le fonde-ment même de la course au pouvoir et partant, le contrôle de l'appareil d'Etat.... A suivre...... LES LEÇONS DES BOULEVERSE-MENTS SOCIAUX DE LA NECESSITE DE L'HISTOIRE S'₁ Ce bref rappel n'est pas for-tuit. Il interpelle notre conscience et nous amène à nous interroger sur les bouleversements sociaux-politiques qui secouent notre pays depuis un an car ils se si-tuent dans la même logique his-torique. Au cours de chacun de ces bouleversements sociaux, ce sont des hommes ou des groupes d'hommes avertis qui, se servant des erreurs et des échecs de leurs anciens condis-ciples ou de leurs adversaires d'antan, acquièrent la sympa-thie des masses désabusées et projettent de ce fait la construc-tion d'une société idéale. Les projets de société qu'ils proposent sont présentés comme une panacée, si bien qu'ils ne prévoient aucune difficulté pouvant entraver leur applica-tion pratique. Ne sommes nous pas à l'orée d'une nouvelle tra-hison de l'histoire comme ce fut le cas avec les révolutions pré-cédentes ? C'est ce que semble avoir compris le GERDDES Afrique lorsqu'il se propose de sortir la politique du « Ghetto » des partis et de lutter pour l'avè-nement d'une démocratie non partisanne. Cette lutte vise à ar-racher la société civile des grif-fes de la politique politicienne afin de faire d'elle un véritable « < zoon politikon ». Ainsi la po-litique redeviendra comme chez les anciens une doctrine en-seignant la vie selon le Bien et la Justice », accessible à tous au lieu d'être l'apanage des seuls initiés. Une telle action s'avère il est vrai que l'histoire ne se repète pas toujours selon des lois identiques et immua-bles, il n'en demeure pas moins qu'elle conserve certaines constantes qui nous permettent de comparer et d'expliquer les phénomènes sociaux. Ces cons-tantes historiques-encore ap-pelées par les marxistes loi de la regularité sont indispensables pour quiconque veut compren-dre notre monde qui, depuis l'avènement du mode de pro-duction capitaliste évolue sans cesse vers l'uniformisation des habitudes et comportements des peuples et des Nations. UNE PASSIVITE COUPABLE De l'environnement natio-nal, nous ne retiendrons que la situation dans les zones rurales. Chacun sait que notre économie est essentiellement agricole avec une population paysanne de plus de 80 % qui est constamment spoliée. Pour ce qui est de son sort, on n'en fait cas dans les journaux que de façon sporadi-que à travers des flashs laconi-ques. Cependant les évènements scolaires et universitaires (faits importants en eux mêmes pour la vie de la nation) sont devenus le champ de bataille priviligié des partis politiques. Ce com-portement relève d'une situation de classe égocentrique où les intérêts de la majorité de notre peuple sont sacrifiés sur l'autel d'intérêts et d'objectifs à court . Le GERDES Afrique se propose de sortir la politi- que du " ghetto " des Trois exemples (entre autre) illustrent parfaitement cette ten-dance à l'échelle planétaire. Ce sont les différentes révolutions bourgeoises d'Europe, la révo-lution russe de 1917 et les indé-pendances africaines. Ces dif-férents évènements présentent un certain nombre de similitu-des. 1 °) Leurs origines : ils sont tous nés en réaction contre un ordre social fondé sur l'oppres-sion et l'exploitation des masses ; 2 °) Leurs objectifs : tous se proposaient d'instaurer un or-dre social égalitaire et juste ; 3 °) Leur mode d'accession au pouvoir : tous se sont servis des masses ; 4 °) Leur finalité : tous ont fini par nier les masses qui sont devenues le « cul » de la société. Pour reprendre les termes d'un de nos universitaires nous di-rons que ces différentes révolu- partis passées, l'autre relative à la si-tuation intérieure actuelle. Pour ce qui est des révolutions pas-sées notamment les systèmes communistes et les indépendan-ces africaines, on peut dire sans ambiguité qu'ils ont déposé leur bilan. Quant au libéralisme ca-pitaliste qui a fait de la laïcité sa règle morale, excluant du coup toute reférence sérieuse à la di-mension spirituelle de l'homme, il est aux abois : le flétrissement des moeurs, l'écart sans cesse croissant entre riches et pauvres, la déchéance spirituelle sont devenus ses vertues cardinales, terme. A cet effet, il n'est pas in-congru de déplorer le silence des intellectuels et autres sala-riés face à la réduction drastique du revenu des paysans (50 à 80 %) alors que le projet de ré-duction de salaire et autres trai-tements (10 à 30 %) donna lieu en son temps à des explosions qui ont sérieusement ébranlé le régime. Il ya ici une passivité coupable qui a été qualifiée par Cabral de « piraterie organisée, consolidée et adaptée à l'objectif de DHL PLUME LIBRE / Novembre 1991 / Page 6 PLUME POLITIQUE LA GUERRE DU GOLFE : les vraies raisons du Le02 Août 1 le 02 Août 1991, le monde se reveillait éberlué par une nouvelle incroyable : l'Irak venait d'envahir militairement le Koweit occcidentaux (les régimes ara-bes qui leur sont soumis vascillent sous la poussée des militants islamiques) et pour l'URSS où les républiques musulmanes (surtout l'Azerbaïdjan) bien que muse-lées se mettent actuellement en marche et se rebellent. Selon les stratèges de ces deux camps (occidentaux et sovietiques) unc action decisive doit être menée contre l'islam et la paraliser pour longtemps. Cette guerre qu'ils ont au fond préparée et contrôlée mi-nute par minute devait permet-tre selon leur calcul de couper les vivres aux différents mouve-ments islamiques dans le monde (l'Irak, le Koweit et l'Arabie Saoudite constituant avec l'Iran les principaux pourvoyeurs de fonds du monde islamique), de diviser l'opinion musulmane entre partisans et adversaires de l'Irak et surtout de gangrener l'islam par des actions à l'inté-rieur même de ses terres sensi-bles. A cet égard, les immoralités des soldats américains sur le sol Saoudien sont significatives. « Guerre propre », « victoire du droit international sur la barbarie », « anéantissement de l'outil de mort aux mains d'un dictateur », bref ! les qualificatifs n'ont pas manqué au soir du 27 février pour présenter « < le triom-phe » de la coalition americano-anglo-francaise sur l'Irak. Mais, au dessus de ce carcan euphorique et des tintamarres des différents clochets, « < le mas-sacre du golfe » (plus de 200. 000 morts, 500. 000 blessés et 15 millions d'affamés) a cor sacré le droit de la force sur la scène internationale et dévoilé au grand jour les sombres des-seins de l'occident contre l'is-lam. massacre Alors commençait pour sept mois, la plus grosse opération militaro-médiatique de l'après 2è guerre mondiale. Huit mois après l'arrêt des hostilités, après que les passions des spécialistes en tout genre se soient tues, nous revenons sur « les vraies raisons de cette tragédie qui n'est pas un simple soubressaut de l'histoire de cette fin du XXème siècle mouve-menté. Un pays : l'Amérique. Un homme : Georges Bush. voilà la paire qui a reconstruit son image tout au long des 30 semaines que dura la crise du golfe. Le reste du monde de quelque bord qu'il soit a assisté indifférent (pour quelques-uns), impuissant (pour la plupart) ou dans certains cas en tant que « sous-intendant (Grande-Bretagne, France, Egypte, Syrie.... ), « au vol ma-jestueux » de l'aigle américain sur l'Irak. 30 semaines, c'est en effet le temps que la funeste opération de Saddam Hussein (homme imprévisible, insatiable et impi-toyable ; il a vainement tenté de faire croire qu'il menait une guerre sainte, lui qui a persécuté et liquidé la plupart des leaders musulmans de son pays au nom du baathisme) sur le koweit a offert à Bush et à son pays pour se refaire une image, se présen-ter en vrais « < måle » et réussir la catharsis collective que recher-chait l'Amérique après les in-fortunes qu'elle a subies depuis quatre decennies au moins. gie et enlève tout prestige. L'Amérique face à elle-même et face au monde se sent humiliée. Prince dépossedé de Les autres pays de la ré-gion (Egypte compris) doivent respecter la souveraineté des voisins et ne doivent posséder que des armées de parade. Le seul pays arabe qui fran-chissait surement ces limites, l'Irak, a été ramené à la raison et à l'obéissance. Du coup, Israël se froue les mains et peut con-tinuer en toute quiétude sa dis-traction favorite : les raids sur le monde arabe. Sur un tout autre plan, les occidentaux ont profité de cette guerre pour fondre comme beurre au soleil l'excédent mo-nétaire des pays arabes. En ef-fet, des pays comme le Koweit et l'Arabie Saoudite avaient une telle importance sur les places financières internationales qu'ils ne manquaient pas d'inquiéter les occidentaux, les sionistes en tête. Ces derniers en particulier voyaient une de leurs chasses gardées serieusement menacées. L'Arabie Saoudite à elle seule avait dans les banques américaines l'équivalent de plus de 100. 000 milliards de FCFA ; le Koweit parvenait peu à peu à acheter tout ce qui maintenait encore l'Angleterre au rang de puissance mondiale notable : Britih petrolum, Rolce-Royce, les assurances (LLoyds notam-ment) Au sortir de la guerre en Fevrier dernier, l'Arabie Saoudite (pour ne citer qu'elle) était débitrice auprès des ban-ques commerciales américaines. Au delà de ces objectifs économiques et militaires qui ne sont pas négligeables, les oc-cidentaux ont voulu avant tout par cette guerre arrêter ce qu'ils appelent la vague islamique » dans le monde. En effet, le sommet Bush-Gorbatchev de la valette (à Malte) a permis aux deux grands (d'alors) de mettre fin à la guerre froide, de signer l'acte de mort du communisme mais et surtout d'identifier la future cible (l'islam) et les moyens pour la combatire. Le reveil islamique dans le monde constitue un véritable cauchemard pour Plus que quiconque, Georges Bush avait besoin de frapper un grand coup pour tuer l'image de winp (faible) que ces concitoyens lui collaient. La guerre du golfe, c'était aussi sa propre guerre, l'occa-sion rêvée pour être un vrai Yankee aux yeux de ses compa-triotes. sa couronne. Pendant 15 ans (1975-1990). seuls les éternels westerns ventant les mérites et l'ingénio-sité du Cow-boy conquérant et les mega-productions d'Hollywood (souvenez-vous des différents Rambo, com-mando, Delta-force etc) ont servi à maintenir une illusoire image de l'Amérique irresistible et in-vincible. Malgré ce camouflage, la conscience américaine sentait toujours le poids du complexe. Alors arriva l'aubaine avec Saddam Hussein. Il ne fallait pas rater cette chance inouie qu'offrait le destin pour se refaire le moral. L'Amérique ne la ra-tera pas. APRÈS LE COMMUNISME, ARRÊTER L'ISLAM La guerre du golfe avait ceci de fantastique pour les occiden-taux, à leur tête les Etats-Unis, qu'elle leur permettait par une seule opération d'atteindre plu-sieurs objectifs. En effet, l'Irak par l'occu-pation du Koweit et la menace directe du royaume wahabite mettait sous sa coupe près de 45 % des ressources mondiales du pétrole. De quoi avoir une prépondérance sur le marché international et contrôler le prix de l'or noir. Or, les occidentaux depuis le choc pétrolier de 1973 ont pour principal souci la mai-trise du prix du pétrole. Le maître de Bagdad, par l'aventure Koweitienne leur a ouvert (au delà des espoirs des occidentaux) pour longtemps la voie du contrôle total sur le mar-ché mondial du pétrole. Jugez-en vous-mêmes : le Koweit est sous administration directe americaine (le Cheick Jaber n'est plus qu'un maître de cérémonie à Koweit city), l'Arabie Saoudite a accepté son statut de protectoral, les autres monar-chies du golfe (Abu Dabi, Oman, Dubai... ) grelottent au moindre toussotement américain. Quelle poids peuvent-ils avoir encore sur leur petrole ? Sur le plan militaire, les occidentaux ont une nouvelle fois montré que seul Israel était autorisé à se « distraire » comme il le veut : expérimenter les nou-velles armes, surtout les bom-bardiers au Liban, chatouiller de temps à autre la Syrie et mesu-rer la capacité de vol de Tsahal par des raids en Irak, en Tunisie et sur bien d'autres pays arabes. : BUSH À LA RECHERCHE D'UN CHARISME Tout comme l'Amérique, Georges Bush son président avait lui aussi sa révanche à prendre sur ses détracteurs et le sort qui avait choisi pendant 8 ans (1980-1988) de faire de lui le supplétif du « pistolerot californien Ronald Reagan. Reagan, à la personnalité très forte, avait complètement noyé son vice-président qui en était réduit à de simples rôles protocolaires. Ce rôle de « sim-ple remplaçant », dans un pays qui voue un culte à l'action té-méraire et au goût du risque a fortement détérioré l'image de Bush auprès de l'opinion améri-caine. Pour celle-ci, il était un molasse incapable d'amener le pays à réaliser sa quête (de viri-lité) ou à tout le moins maintenir l'enthousiasme et le début de confiance créés par Reagan. Les hésitations dont Bush fit preuve lors de la tentative de push du major Moises geraldi Vega le 03 Octobre 1989 au Panama contre le général Noriega (qui sera par la suite renversé par l'armée américaine) contribuèrent à enfoncer davantage son image auprès des américains. L'AMÉRIQUE À LA RE-CHERCHE DE SA VIRILITÉ L'Amérique surpuissante traine depuis la guerre de Corée 1950-1953 (une demi-victoire) et surtout celle du Vietnam (56-75) un complexe de vaincu. Ajoutés à cela le désastre mili-laire qu'a été l'opération de li-bération des otages à Téhéran et le coup de poignard de l'attentat de Beyrouth (plus de 200 marines tués en 1983) qui précipita le retrait du pays du cèdre, l'oncle Sam s'est trouvé dans les tréfonds du doute inhibiteur qui glace toute éner- Par Dembélé Al Seni les Page 7 PLUME LIBRE / Novembre 1991 / INFO-PLUMES GRANDE-BRETAGNE « Le parlement mu-sulman avant 1992 >> GUERRE DU GOLFE (suite) Le retour à la jungle L'ak a envaht le Kowelt, PROPOS DE LECTEURS Vite, il faut le libérer Appelons le boucher. Bush n'attendait que ça. Pour mes services, il faut un parapluie, un grand parapluier. De Cuellar, appelons de Cuellar. L'ONU répond toujours quand le Busher appelle. L'Amérique ? Elle applique le droit. le droit international, rien que ça. Saddam ? c'est un monstre, c'est le diable. Il conduit toujours son peuple à la boucherie. Il faut l'adoucir. Il faut lut couper la queue. A Jerusalem. Tsakal s'amuse Six Palestiniens sont morts à Al Agga. Mitterand nonronne : le droit est pour tous. qui a déclaré qu'il n'y a rien d'illé-gal dans l'emploi du mot « parle-ment pour désigner la plate forme que les musulmans entendent éta-blir, étant donné que ce n'est pas un corps législatif. Pour sa part, le Dr Sidiki de la Fondation Islamique (l'un des ini-tiateurs du projet) a souligné que les musulmans de Grande-Bretagne n'ont aucunement l'idée de créer un état dans l'état et qu'ils veulent seu-lement se doter d'un cadre leur per-mettant de mieux participer à la vie de la société. Suite au numéro 01 de " PLUME LIBRE ", nos lecteurs ont tenu à témoi-gner leur satisfaction et à faire des suggestions pour l'amélioration du travail. Dans l'impossibilité de publier l'ensemble des lettres reçues, nous vous proposons ici des extraits de deux d'entre elles. Que tous soient remerciés pour leur contribution. Les préparatifs pour l'établis-sement d'un parlement musulman en Grande-Bretagne vont bon train. Il est prévu que cette assemblée tienne sa première réunion avant la fin de l'année 1991. Ce parlement qui comportera quelques 200 dépu- Il faut l'appliquer Ités aura pour tache d'organiser et de mobiliser les musulmans de ce pays, non ! ce n'est rien ! de promouvoir et défendre leurs in-Six palestiniens, ça ne vaut rien ! térêts. D'ailleurs, c'est un incident, un simple incident ! La vie continue. Déjà des voix se font entendre pour soutenir ce projet. C'est no-tamment le cas du Pr Dawn Olivier de l'Université de Londres Une mère pleure son enfant de Gaza Elle doit pleurer, toujours pleurer. Un homme crie : justice ! Il peut erior. toujours enter. La vie continue. rien ne manque au monde. Un conseil pour sécuriser tout le monde. - tam pour que tout le monde danse. Une assemblée pour que tout le monde parle. Un président : c'est le Busher ETATS-UNIS J'ai lu votre joumal " PLUME LIBRE " et les mots me man-quent pour exprimer ma recon-naissance. Il fallait qu'un jour cette heure arrive (... ). Je vous remercie. De SAVANÉ Ismaïla, manœuvre b. p. 146 Odienné Un tam BUSH S'ADRESSE AUX MUSULMANS « C'est un plaisir pour moi de m'adresser aux musulmans améri-cains à l'occasion de la fête du sa-crifice pour leur souhaiter du fond de mon cœur mes meilleurs vœux. C'est en ces termes que Georges Bush s'est adressé à la communauté musulmane américaine à la télévi-sion le 22 Juin 1991 à l'occasion de la fête de Tabaski. Ce discours est le premier du genre qu'un président des Etas-Unis adresse aux musulmans de ce pays. groupe avec l'appui de l'american civil liberties Union pour demander la légalisation de la polygamie. Pour sa part, le maire de Colorado-City en Arizona marié à cinq (5) femmes a déclaré ceci : » dans une époque telle que celle-ci où différents types de styles de vie sont tolérés, ce sera le comble de la folie que de condamner quelqu'un pour avoir plusieurs épouses ». C'est lui qui décide Le tam tam sonne, Il faut danser, il faut chanter Chanter le droit, le droit de tous. Chanter le droit, le droit pour tous, La vie continue. Rien ne manque au monde, le Tam-tam sonne. c'est le retour à la jungle. GRANDE PREMIERE C'est avec joie que j'ai lu le ler numéro de " PLUME LI-BRE ". Je m'empresse d'adresser mes sincères et fraternels re-merciements à tous les initiateurs (... ). Enfin la jeunesse musul-mane de Côte d'Ivoire vient d'avoir sa propre tribune d'où elle pourra se faire entendre (... ). Je suggère très modestement que " PLUME LIBRE " garde la voie qu'elle s'est tracée, telle que dé-finie dans le 1er éditorial c'est à dire un journal d'information au service de la communauté mu-sulmane et de la conscience na-tionale entière sur les maux de notre société. Il doit se garder de descendre dans la poubelle poli-ticienne. KONÉ Ben Adama à Abidjan Riviera Dembélé Al Séni Pour la première fois depuis la création des USA, un Imam sera invité à lire le Coran à l'ouverture de la prochaine ses-sion du congrès américain. En effet, sous l'action des associations et mouvements is-lamiques américains, notam-ment AMC (American Muslim Council), les autorités américai-nes ont finalement accepté que le Coran rejoigne la bible à la tribune du congrès américain. YOUGOSLAVIE Ali Izzetbegovic vient de de-venir le premier musulman à être élu président d'une des six (6) répu-bliques de Yougoslavie. PLAIDOYER POUR LA POLYGAMIE COTE D'IVOIRE Dans un article paru dans le très serieux New-York Times du 24 Mai, la célèbre Avocate Elisabeth Joseph écrivait que la polygamie est la solution idéale pour la femme américaine et que si elle n'existait pas, les femmes l'auraient inventée. Elisabeth Joseph elle-même mariée à un homme qui est l'époux de neuf (9) femmes vient de constituer un Le caractère hautement ins-tructif de la rencontre a été relevé par tous les participants qui ont sou-haité la multiplication de telles ren- formation des responsables d'associations Un séminaire international sur la formation des responsables d'as-sociations islamiques s'est tenu du 20 au 25 Août dernier à l'Académie Régionale des Sciences et Techni-ques de la Mer (A. R. S. T. M) à Yopougon. Initié par l'IIFSO (In-ternational Islamic Federation of Students Organization), ce sémi-naire a regroupé les responsables d'associations islamiques du Sénégal, de la Guinée, du Burkina Faso, du Nigéria et bien sûr de la Côte d'Ivoire. Pendant les six jours de cette rencontre les séminaristes ont eu droit à d'enrichissantes com-munications dont celle portant sur la planification du travail islamique présentée par le Dr HASANOMAR KASULE de Washington, princi-pal animateur du séminaire. contres. Les cadres et travailleurs en formation à San-pédro Le prochain séminaire de l'Amicale des Anciens de l'AEEMCI aura lieu du 27 Décem-bre 1991 au 1er Janvier 1992 à San-pédro. Tous les cadres et travailleurs y sont cordialement invités. Pour toute information, écrire à 22 bp 663 Abidjan 22 ou téléphoner au 43-47-58. La Bosnie-Herzegovine aux destinées de laquelle il préside dé-sormais est une république de 6 millions d'habitants et a pour capi-Lale Sarajevo. " PLUME EN LIBERTÉ " c'est votre espace d'expression : Nous attendons vos articles pour les prochains numéros Il n'y a de Dieu que Dieu et Mouhammad (Paix sur lui) est son messager et son Prophète PLUME LIBRE / Novembre 1991 / Page 8 Numéro 2 Nombre de pages 8 --