id 2757 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/2757 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Article Titre Fête du ramadan : « Cette année, le zom-koom aura un goût amer » Créateur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/14404 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/14558 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/125 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/124 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/40 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2214 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 2010-09-09 Identifiant iwac-article-0000527 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé Cette année, le zom-koom aura un goût amer à l'occasion de la fête du ramadan. Pour cette raison : le prix du sucre a connu une hausse alors qu'ailleurs à la même période, c'est l'inverse. A qui la faute ? Les commerçants pointent un doigt accusateur sur les fournisseurs de ce produit de grande consommation. En cette veille de l'Eid-el Fitr, une équipe de L'Obs. a fait un tour d'horizon dans la zone commerciale. Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/376 Contenu Cette année, le zom-koom aura un goût amer à l'occasion de la fête du ramadan. Pour cette raison : le prix du sucre a connu une hausse alors qu'ailleurs à la même période, c'est l'inverse. A qui la faute ? Les commerçants pointent un doigt accusateur sur les fournisseurs de ce produit de grande consommation. En cette veille de l'Eid-el Fitr, une équipe de L'Obs. a fait un tour d'horizon dans la zone commerciale. 16h aux alentours du grand marché de Ouagadougou. Comme de coutume, la zone fourmille de monde. Les cyclistes slaloment ou font de l'acrobatie pour se frayer un passage dans une forêt de véhicules et de deux-roues. Et puisque personne ne semble respecter le code de la route en cet endroit précis, c'est le bordel total. La circulation est encore plus infernale avec ces centaines de fidèles musulmans qui, à l'appel du muezzin, se précipitent pour ne pas rater le début de la prière. Certains, pressés, préfèrent étaler leurs nattes juste à côté pour être sûrs de commencer la salât au même moment que l'imâm. Pendant ce temps, Amadou Congo, dont la boutique est située non loin de la grande mosquée de Ouagadougou, est affairé avec ses clients qui en ressortent les bras chargés. Pas besoin qu'il le dise, « le marché se porte bien » pour lui. Sourire aux lèvres, il soutient que, cette année, « ça marche un peu », d'autant plus que les symboles religieux se vendent bien, surtout en cette période de piété. « Les tenues et surtout les boubous et les burqa pour femme et enfant s'achètent bien », nous confie-t-il. A quelques mètres de là, Mahamoudou Kièma, maître coranique, a fini de faire ses emplettes. Dans sa besace, du sucre et des habits pour son épouse et ses rejetons. Si sa famille sera heureuse de recevoir ces cadeaux, lui fulmine, puisqu'il estime que tout ça, c'est cher payé alors que "viima ya toogo" (la vie est chère). "Ailleurs, explique-t-il, on baisse les prix des denrées pendant le mois du ramadan. Ici, c'est tout le contraire. Le paquet d'un kilogramme de sucre par exemple est passé de 600 à 750 F CFA. Presque toutes les marchandises sont chères par rapport aux années antérieures", dit indigné M. Kièma. Flambée générale des prix A qui la faute ? Les vendeurs de sucre, eux, réfutent la thèse selon laquelle ils sont responsables de la flambée des prix, qui ne se limitent pas au sucre mais touchent d'autres produits de grande consommation. Jean-Paul Yanogo, grossiste et détaillant, dit avoir cessé depuis un certain temps la vente du sucre. La cause : « Ce n'est plus rentable » ; plus est, son commerce comporterait des risques en cette période de l'année. "En saison pluvieuse, explique-t-il, un seul carton de sucre mouillé suffit à vous faire enregistrer de grosses pertes". Et pour argumenter davantage, il indique qu'avant le mois du jeûne, la tonne de sucre coûtait 630 000 FCFA et aujourd'hui le prix s'est envolé à 695 000 FCFA. La faute incomberait aux fournisseurs selon lui, puisque, pour le riz et la farine de blé aussi, les coûts sont en train de connaître une hausse. Jean-Paul Yanogo fait savoir qu'à Kossodo (le lieu d'approvisionnement), les fournisseurs refusent tout compromis : "C'est à prendre ou à laisser". Conséquence : "Nos clients venus des provinces préfèrent faire le tour du marché avant de venir nous voir. S'ils trouvent une petite différence de prix, ils achètent là-bas". Même son de cloche dans la boutique de Jacques Zongo qui estime qu'il n' y a plus de bénéfice dans le sucre et la fourniture de la SN-SOSSUCO serait insuffisante. C'est dire que le zom-koom aura un goût amer le jour de la fête chez les gens aux petites bourses ; ceux qui ont les moyens se payent généralement la sucrerie en bouteille. Et même les marmites ne proposeront pas de grands menus au regard des prix des aliments sur le marché. On se contentera sans doute du minimum vital en espérant des jours meilleurs. Le bétail ne s'achète pas Après le tour d'horizon dans la zone commerciale de Rood Woko, cap sur le marché de bétail de Tanghin. Les vendeurs, faute de clients, se tournent les pouces. Certains dissertent sur des sujets d'ici et d'ailleurs, d'autres, les plus âgés surtout, semblent perdus dans la réflexion et se tirent de temps en temps la barbichette s'ils ne regardent pas les usagers de la route circuler. A notre arrivée, croyant qu'ils avaient affaire à des clients, ils rompent subitement la discussion ou le silence pour nous lancer des "venez voir". Désillusion lorsque nous nous présentons. Il n'empêche, nous sommes les bienvenus, puisque Yacouba Sawadogo, vice-président du marché, en a profité pour faire entendre leur galère : « Les clients sont rares, surtout que ce n'est pas la fête du mouton (Tabaski) ». Même si certains veulent s'acheter un mouton, ils ne se bousculent pas et préfèrent attendre le jour du ramadan de peur d'être victimes de vol. Mais combien coûte une tête en ce moment ? Les coûts varient de 17 500 F CFA à 250 000 FCFA pour le mouton et oscille entre 12 500 et 60 000 FCFA pour la chèvre. Cher ? « Oui, répond El Hadj Rasmané Sanfo, un client de passage. Mais ce n'est pas la faute des vendeurs, car l'élevage est devenu compliqué ». Et il plaide du même coup pour les commerçants en demandant que le gouvernement prenne des mesures qui favorisent la pratique de l'élevage au Burkina. Dans tous les cas, à défaut de la viande d'ovins, il y a la volaille, surtout que tuer un mouton n'est pas une obligation à l'issue du ramadan. --