id 2538 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/2538 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Article Titre Pitié, ayez peur de Dieu ! Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/125 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/124 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/84 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2207 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 2009-09-10 Identifiant iwac-article-0000308 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé Pour tous les fidèles musulmans, le mois béni du Ramadan est le mois par excellence que les uns et les autres choisissent pour faire du bien, chez eux d'abord, puis autour d'eux ensuite. Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/376 Contenu Pour tous les fidèles musulmans, le mois béni du Ramadan est le mois par excellence que les uns et les autres choisissent pour faire du bien, chez eux d'abord, puis autour d'eux ensuite. Mais l'on constate au cours de ce mois un regain des activités économiques à cause justement d'une consommation inhabituelle de certains biens du fait du Ramadan qui est aussi celui choisi par de nombreux opérateurs économiques et des commerçants pour booster leurs chiffres d'affaires en procédant à des hausses anormales. Il suffit pour le savoir de faire un tour dans certaines boutiques. On constatera que les prix affichés ont subi des hausses sensibles. Ainsi en est-il du sucre en morceaux et en poudre, de l'huile, et du lait dont la demande grimpe pendant ce mois. Le riz, les farines et le savon ne sont pas en reste. Même la viande dont le pays se vante d'être un grand producteur est touchée par ces hausses. Au Burkina, principalement dans la capitale, la situation devient insupportable à la suite de la catastrophe qui a frappé Ouagadougou et d'autres régions le 1er septembre. Des pénuries artificielles sont créées. La détresse' nationale est une occasion pour s'enrichir. Dieu, c'est pour plus tard ; aujourd'hui, c'est Mamon qui le remplace. Malgré les prêches dans les églises, dans les mosquées et les temples sur l'équité en toute chose, commerçants, hommes d'affaires ne rêvent que de leur prospérité. Ce qui est désolant dans la situation du Burkina Faso, c'est que les populations sont laissées à leur sort entre les mains des commerçants. Aucune action de contrôle n'est initiée et exercée. Le Burkina serait le plus vaillant défenseur d'un libéralisme économique débridé. Il est devenu plus royaliste que le roi, c'est-à-dire l'Occident lui-même qui, face à la crise financière, s'est trouvé contraint de prendre certaines mesures dans le sens d'imposer la prépondérance de l'État dans la défense des intérêts du plus grand nombre. On l'a vu avec les établissements bancaires dans lesquels l'État a injecté de faramineuses sommes d'argent pour empêcher qu'ils ne soient ruinés complètement. Pendant ce mois béni du Ramadan, des pays africains ont mis en place des mesures qui protègent les consommateurs contre la voracité des commerçants. Ils veillent à leur application sans faille. Au Mali, au Sénégal, au Niger et en Mauritanie par exemple, les pouvoirs publics ont créé des magasins où l'on peut se ravitailler sans être détroussé par " les vautours", ces commerçants sans foi ni loi. Rien de tout cela au Burkina. On ne sent pas la présence de l'État ni du gouvernement dans son rôle de contrôle des prix, et ceci au nom de la sacrée sainte loi du marché. Or, il devrait faire en sorte qu'ils restent dans des proportions acceptables. Il faut cependant que l'État se manifeste dans le sens de réguler un tant soit peu le marché à l'approche de certaines dates comme la fin du Ramadan, la Tabaski, Noël, Pâques et les fêtes du 31 décembre et du 1er janvier. Ce sont ces moments que les commerçants choisissent pour augmenter les prix de leurs marchandises. C'est ce qu'on a constaté jusque-là. Au Burkina, contrairement à d'autres pays de la sous-région, le consommateur n'est pas protégé. Il se présente en victime résignée devant les commerçants. C'est précisément le cas du gaz actuellement. La bouteille de douze kilogrammes se vend à cinq mille (5000) francs CFA dans les arrière-cours et les arrière-boutiques. Que fait l'État pendant ce temps ? Il ne sait rien ; il ne voit rien. Tout va bien au Burkina. Il ne peut pas en être autrement quand les hommes et les femmes qui gèrent les affaires de l'État sont eux-mêmes des hommes ou des femmes d'affaires. Dans ce contexte, les agents des structures de contrôle ne peuvent que travailler contre leur conscience et la déontologie de leur profession. Dans le domaine du ciment, un commerçant véreux a été pris la main dans le sac qui reconditionnait ce produit dans des sacs de 45 kilogrammes contre 50 officiellement prévus. Où est allée cette affaire ? Qu'a-t-on fait de ce bonhomme ? Rien ! Il exerce aujourd'hui tranquillement. C'est ainsi dans tous les pays où la politique et les affaires vont la main dans la main, mangent dans le même râtelier et boivent à la même table. Pauvre Burkina ! Ce qui choque surtout dans le cas de ce pays, c'est que les hausses que paye le consommateur ne profitent nullement aux producteurs, mais à des margoulins, ces intermédiaires qui mettent du beurre sur leur épinard sur le dos des braves producteurs. Dans la mesure où le gouvernement veut encourager la production nationale, il devrait veiller scrupuleusement à ce que les producteurs reçoivent une juste rétribution de leurs efforts. Depuis que le Burkina a épousé le libéralisme comme doctrine économique, c'est la détresse générale pour les plus pauvres, la majorité de sa population. Il est plus que temps pour le gouvernement qu'il se réveille pour mettre un terme à certains comportements. C'est son rôle que l'on dit régalien. Les hausses de prix que l'on constate en ces temps de pénitence et de prières des fidèles musulmans ne se justifient pas. Elles sont le fait de personnes âpres au gain facile. Au moins, si ces personnes n'ont plus peur de Dieu, que le gouvernement, lui, ait pitié de ses populations. --