id 2459 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/2459 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Article Titre Commune rurale de Saaba : des jeunes en colère détruisent une mosquée Créateur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/12929 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/124 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2207 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 2013-08-12 Identifiant iwac-article-0000229 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé La tension est montée d'un cran dans la matinée du vendredi 9 août dernier dans le village de Bargo, plus précisément au quartier Nambegeya dans la commune rurale de Saaba. Contenu La tension est montée d'un cran dans la matinée du vendredi 9 août dernier dans le village de Bargo, plus précisément au quartier Nambegeya dans la commune rurale de Saaba. En effet, une mosquée a été détruite par des jeunes du quartier. Cela fait suite à une rixe qui a opposé ces derniers aux fidèles de ladite mosquée la veille, c'est-à-dire le jour de la célébration de l'Aïd El Fitr. A l'origine de cette poussée de fièvre, un jet de pétards par des enfants aux alentours de la mosquée le jour de la fête, qui n'aurait pas été apprécié par les fidèles. Il s'en est suivi une course-poursuite des enfants, toute chose qui n'a pas été du goût des jeunes du quartier. La population du village de Bargo, au quartier Nambegeya de Saaba, a assisté, le vendredi 9 août 2013, à la destruction d'une mosquée suite à une rixe entre des jeunes du quartier et des fidèles de ladite mosquée. Tout serait parti d'un jet de pétards aux alentours de la mosquée le jour de la fête de ramadan par des enfants, ce qui n'aurait pas plu à certains fidèles de la mosquée. Ces derniers l'auraient signifié aux enfants qui n'ont pas voulu obtempérer. Ils (enfants) auraient été poursuivis et battus par des fidèles. Abdoul Karim Tiendrébéogo qui se réclame natif du village raconte : « C'était juste après la prière de ramadan que les enfants, qui étaient à 400 m de la mosquée, jetaient des pétards. Les fidèles de la mosquée sont sortis et se sont jetés sur eux. En tant que natif et responsable de la jeunesse, j'ai été appelé. Arrivé sur les lieux, j'ai essayé d'échanger avec les fidèles et c'est là que la situation a dégénéré et il y a eu affrontement. J'ai été moi-même poursuivi par des fidèles qui tenaient des machettes et des haches. Je pense que ce sont mes jambes qui m'ont sauvé, sinon je ne serais pas là ce matin pour témoigner, mais plutôt au cimetière de Bargo . Nous (Ndrl : d'autres jeunes l'auraient rejoint par la suite) sommes donc partis car n'ayant pas d'armes blanches sur nous. Après la prière de 13h, j'ai approché le président de la mosquée pour m'entretenir avec lui sur la question et c'est à ce moment que trois ou quatre autres fidèles se sont précipités encore sur moi avec des armes blanches. J'ai donc pris la fuite une seconde fois ». Abdoul Karim Tiendrébéogo dit ne pas trouver d'inconvénients face à ces jets de pétards parce que les enfants ne le faisaient pas à l'heure de la prière et encore moins dans la mosquée. Un médiateur raconte son échec L'affrontement a fait des blessés et Moussa Ilboudo affirme en être une des victimes. Il témoigne en ces termes : « J'étais de passage lorsque j'ai aperçu qu'ils s'en prenaient à Karim et, voulant échanger avec ce dernier, je me suis approché. C'est à ce moment que quatre ou cinq hommes se sont jetés sur nous avec des couteaux. Karim a pris la fuite et moi je suis donc sorti avec cette blessure à la bouche. Les autres couteaux ont été emportés ce matin par madame le maire ». Selon Moussa Ilboudo, cette situation n'est pas la première car les sunnites n'entretenaient pas de bonnes relations avec la population. Selon lui, il était impossible d'emprunter la voie qui passe par ladite mosquée. Barthélemy Kangambèga, quant à lui, dit avoir échoué dans sa médiation. « Dès que j'ai appris que les sunnites se querellaient avec les enfants, je me suis rendu immédiatement sur les lieux. Après avoir calmé les protagonistes, je suis allé dans la mosquée pour demander pardon aux fidèles. J'ai dit à ces derniers de cesser les hostilités au nom de Dieu, de ne pas s'en prendre aux enfants parce qu'ils sont aussi les leurs. Ils ont accepté. Peu après mon départ, j'ai été informé que les hostilités ont repris et, une fois de plus, sur les lieux, les fidèles m'ont fait savoir que le nommé Karim aurait fait éclater un pétard à côté d'eux. Je me suis rendu compte que ma médiation a été vaine. J'ai essayé, à ma manière, de calmer la situation mais je suis à bout de souffle puisqu'on ne veut pas m'écouter. Et à ce stade du problème, je ne suis plus habilité à conseiller ou à demander pardon à quelqu'un. Je suis très petit et ce sont les personnes plus autorisées que moi qui devront réconcilier les protagonistes ». Le président de la mosquée, Mahoumoudou Sawadogo, a déploré la situation et affirmé avoir demandé pardon. « Après l'incident d'hier, nous avons demandé pardon. Ce matin, je suis allé prier à Song Naaba et, à mon retour, je me suis rendu compte que la mosquée a été détruite. Là-dessus, nous n'avons plus rien à dire si ce n'est demander pardon à la population. Nous demandons toujours pardon car tout peut dégénérer. Une telle situation n'arrivera plus par la volonté de Dieu ». L'entente avec la population comme condition pour le retour des Sunnites dans la localité Le président a fait cas d'un blessé du côté des fidèles et envisage entamer des démarches auprès des autorités du village pour trouver une issue favorable à la situation, de sorte que la mosquée qui existait depuis quatre ans soit reconstruite pour le bonheur des musulmans de la localité. Selon Mahoumoudou Sawadogo, la présence des armes blanches dans la mosquée s'inscrit dans le souci de l'auto-défense de ses fidèles. Pour les jeunes de la localité, l'entente avec la population est la condition pour le retour des fidèles sunnites dans la localité. « Du moment où nous vivons dans un quartier non loti, s'il n'y a pas d'entente, c'est que nous ne pouvons pas cohabiter pendant longtemps. Si tu t'installes dans le quartier de quelqu'un et que tu t'élèves contre les résidents, je pense que ça ne peut pas aller », a indiqué Abdoul Karim Tiendrébéogo. Il a laissé entendre que la destruction de la mosquée ne marquait pas le rejet de la communauté sunnite dans le quartier, mais plutôt de certaines personnes qui savent qu'elles ne doivent plus rester dans le quartier. De ses affrontements, quatre blessés légers ont été dénombrés dont trois du côté des jeunes et un du côté des fidèles musulmans. --