id 2422 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/2422 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Article Titre Pèlerinage à la Mecque : les démarcheurs font bande à part Créateur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1106 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/603 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/939 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/29 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/579 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2207 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 2003-12-23 Identifiant iwac-article-0000192 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé La scission est désormais consommée entre l'Association des démarcheurs du Burkina (ADB) et la Commission nationale d'organisation du pèlerinage à la Mecque (CNOPM), les deux parties n'ayant pu accorder leurs violons sur certains aspects de l'organisation du pèlerinage musulman. Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/544 Contenu La scission est désormais consommée entre l'Association des démarcheurs du Burkina (ADB) et la Commission nationale d'organisation du pèlerinage à la Mecque (CNOPM), les deux parties n'ayant pu accorder leurs violons sur certains aspects de l'organisation du pèlerinage musulman. En principe, le premier vol affrété par l'ADB (qui est déjà assuré) partira pour les lieux saints le 12 janvier. Pour connaître les raisons d'une telle décision, nous avons rencontré trois responsables de l'ADB. Il s'agit de El Hadj Abdou Rasmané Sana, secrétaire aux relations extérieures, El Hadj Ibrahim Traoré, secrétaire général et El Hadj Abdou Razak Zoanga, secrétaire à l'organisation. "Le Pays" : Depuis votre assemblée générale, quelles sont les démarches que vous avez entreprises pour renouer la dialogue avec la CNOPM ? Réponse : Depuis notre assemblée générale, nous avons initié des démarches auprès des premiers responsables religieux. Nous leur avons expliqué les problèmes que nous rencontrions. Nous avons aussi contacté le premier responsable de la CNOPM, le ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation. Cela a abouti à une rencontre. Mais jusqu'à ce jour, nos préoccupations n'ont pas été prises en compte. Ce qui nous a amenés à asseoir l'organisation théorique et pratique du Hadj. Nous avons pris contact avec des partenaires saoudiens, notamment le groupe Baraka Trading Est qui était notre logeur lors des Hadj 2002 et 2003. Ce groupe nous a offert un contrat global comprenant le transport aérien et le logement. Le quartier où seront logés nos pèlerins est très fréquenté par les Africains. Il n'y aura donc pas de dépaysement. Au total, nous avons dégagé un tarif de 1 210 000 FCFA pour le pèlerinage, le carnet et les vaccins exigés étant pris en compte. Vous êtes donc en pleins préparatifs du Hadj. Quelles garanties avez-vous obtenues pour vous lancer dans l'opération ? Notre première garantie, c'est celle de Dieu. Ensuite, nos associations islamiques nous accordent leur confiance et nous ont désignés pour faire le travail. Nous oeuvrons pour les fidèles et nous servons la cause de Dieu. Les musulmans veulent des prix abordables. Nous avons fixé le tarif du Hadj en tenant compte de ces réalités. A l'heure actuelle, combien de pèlerins avez-vous enregistrés ? Nous avons déjà enregistré un vol complet. Nous avons programmé deux vols. Mais s'il y a un surplus de pèlerins, d'autres vols peuvent être organisés. Comment se passent les démarches administratives (passeports, visas, vaccins, etc.) ? Je pense que l'Etat est une entité à la disposition de tout le peuple. Les pèlerins que nous avons la charge d'encadrer sont autant Burkinabè que ceux inscrits à la CNOPM. Ils ont tous les mêmes droits. Pour ce faire, nous avons engagé des démarches auprès des autorités compétentes pour l'établissement des passeports et les vaccins de nos pèlerins. Il n'y a donc pas de problème car nous pensons que l'Etat doit accompagner tout Burkinabè ayant fait le voeu d'aller à la Mecque, qu'il passe par la CNOPM, les démarcheurs ou toute autre compagnie. Chaque année, les pèlerins burkinabè rencontrent d'énormes difficultés. Quelles dispositions avez-vous prises pour y remédier ? L'organisation du pèlerinage est notre spécialité. Nous avons l'habitude de faire ce travail. Il n'est donc pas nouveau pour nous. Peut-être que nous allons mieux organiser le hadj, étant donné que nous avons les mains libres. Les ordres bidon qui étaient donnés n'aidaient pas le travail. Cette fois, on verra la différence. Je voudrais dire que l'Islam ne doit pas être traité avec mépris. Sinon, je ne vois pas pourquoi on empêcherait des pèlerins de voyager avec qui ils veulent. Comment se déroule l'organisation du hadj dans les pays de la sous-région ? Au Togo, il y a plus de dix agences qui organisent le pèlerinage. Au Niger, au Mali et au Sénégal c'est le cas aussi. C'est seulement au Burkina que cette situation de monopole existe. Votre décision n'est-elle pas un défi à l'Etat ? Non. Quand on dit "l'Etat", cela me fait mal. L'Etat n'a jamais autorisé que l'on traite les pèlerins de cette façon. Ce sont des individus qui en ont fait leur chose, parce qu'ils y ont un intérêt. Il faut savoir que l'argent du hadj n'est pas reversé au Trésor public. L'Etat intervient lorsque les intérêts publics sont en jeu. Ici, il s'agit d'intérêts des musulmans. Quand les chrétiens vont en pèlerinage, l'Etat intervient-il ? Si la mesure s'applique seulement aux musulmans, c'est que des gens prennent la casquette de l'Etat pour assouvir leurs desseins. Je souhaite donc que l'Etat sorte de son silence pour montrer qu'il protège les citoyens. Par ailleurs, j'ajoute que le décret instituant la CNOPM organise une commission pour qu'elle puisse travailler. Mais il n'a jamais dit que l'organisation du hadj appartient à l'Etat. Cette organisation n'est pas inscrite dans les prérogatives du MATD. C'est parce que le ministère gère les cultes et les religions , qu'il a un regard sur le hadj. Il faut donc laisser le choix aux pèlerins de prendre la compagnie de leur choix . Notre décision vise à arrêter l'hémorragie des pèlerins burkinabè qui, de plus en plus, vont dans les pays voisins pour s'inscrire. A Niamey, les frais du pèlerinage (transport et logement) sont de 1 150 000 000 FCFA. A Lomé, ils sont de 1 200 000 000 FCFA. Or les pèlerins togolais seront transportés, comme au Burkina, par Air Sénégal. Comment se fait-il alors que le Togo, qui doit survoler le Burkina sur la route de la Mecque, propose un tarif inférieur. Il y a quelque chose qui cloche. --