id 2357 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/2357 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Article Titre Organisation du Hadj : plaidoyer pour une intervention de l'État Créateur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/13421 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/5 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/29 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2207 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 2008-02-04 Identifiant iwac-article-0000127 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé Le hadj 2007 n'en finit pas de faire parler de lui. L'auteur des lignes suivantes, prenant l'exemple de l'organisation chaotique du hadj 2007, plaide pour une intervention de l'Etat. Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/277 Contenu Le hadj 2007 n'en finit pas de faire parler de lui. L'auteur des lignes suivantes, prenant l'exemple de l'organisation chaotique du hadj 2007, plaide pour une intervention de l'Etat. Dans le cadre de l'émission télévisuelle : "Les questions du Parlement", j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt les réponses de monsieur le ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation à une question de l'honorable députée Mme Korotimi Koté, que je salue sincèrement pour la pertinence de sa question relative à un sujet d'actualité certaine, celui du pèlerinage à la Mecque. Je suis d'avis avec monsieur le ministre en ce qui concerne la complexité de l'organisation de ce 5e pilier de l'islam. Une complexité d'autant plus grande qu'il ne faut pas laisser sa gestion à une seule partie. Si je ne prône pas un accaparement du hadj par l'Etat, je ne partage pas non plus l'idée de sa gestion exclusive par les communautés islamiques. Ce qu'il faut, c'est une gestion paritaire concertée, saine et sincère entre l'Etat et les associations islamiques dans une structure (commission, comité, secrétariat permanent ou commissariat Qu'importe la dénomination) regroupant en son sein des représentants musulmans des deux parties, avec des responsabilités et des tâches précises et clairement définies. On a, parfois, invoqué la laïcité pour justifier le retrait de l'Etat de l'organisation du hadj. Nous sommes un pays laïc, tout le monde le sait. Mais, ne faisons pas de l'amalgame. Le Burkina Faso est-il plus laïc que la Côte d'Ivoire, le Mali ou le Niger ? Pour ne citer que ces trois voisins. Et pourtant, l'Etat est impliqué au plus haut niveau dans l'organisation du pèlerinage dans ces pays ! L'objectif poursuivi par tous est la bonne organisation et le bon déroulement du hadj pour nos braves pèlerins qui sont avant tout des citoyens à part entière envers lesquels l'Etat a le devoir d'assistance et de secours. L'Etat doit intervenir Aujourd'hui, les musulmans burkinabè ont mal dans l'organisation de leur pèlerinage ; et il est du devoir de l'Etat de leur venir en aide sans que cela n'affecte en rien notre laïcité. Demain, si une autre confession religieuse, notamment catholique ou protestante, a des problèmes pour organiser son pèlerinage, il n' y a aucun mal à ce que l'Etat vole à son secours. Mais, en attendant, ce sont les musulmans qui ont mal dans l'organisation de leur hadj. Et comme je le disais dans un article sur le pèlerinage, publié dans "L'Observateur Paalga" du 2 juillet 1996, "les remèdes sont faits pour les malades et non pour les gens bien portants". Tout le monde se rappelle, sous la défunte Haute Volta, ce financement ou cette subvention qui était accordée par l'Etat aux écoles catholiques pendant plusieurs années sans que personne n' y trouve à redire. Simplement parce que tout le monde savait que la nature de la mission d'éducation assurée par ces écoles rendait cela nécessaire. Si l'Etat construisait des mosquées, des églises et des temples, ou débloquait des fonds pour la formation des imams, des prêtres ou des pasteurs, alors, l'on pourrait parler de dérive contre les règles de la laïcité d'assister d'honnêtes citoyens innocents qui n'ont besoin que d'être mieux encadrés et mieux suivis dans l'accomplissement de leur devoir religieux dont l'exercice est pleinement autorisé par notre loi fondamentale, cela s'appelle tout simplement : "accomplir son devoir vis-à-vis de personnes en droit d'être assistées". Je ne vois pas du tout en quoi faciliter la délivrance des passeports aux pèlerins, leur offrir de meilleures conditions d'inscription, de meilleures conditions de transport aérien, de meilleures conditions sanitaires, de meilleures conditions d'hébergement bref, de meilleures conditions d'accomplissement de leurs rites du hadj, pourrait affecter ou mettre à mal notre laïcité. L'intervention de l'Etat dans l'organisation du hadj ne porte pas sur les fondements de l'islam ni sur les rites du pèlerinage. Elle porte tout simplement sur les moyens de rendre facile l'accomplissement de celui-ci à nos pèlerins qui ont réellement besoin de ce concours précieux. Les pèlerins, avant d'être musulmans, sont avant tout nos mères, nos pères, nos tantes, nos oncles, nos soeurs et nos frères. Car, elles sont légion, les familles musulmanes qui comptent en leur sein des membres qui sont chrétiens, animistes et vice-versa Si l'Etat doit rester à l'écart de l'organisation du hadj, il va sans dire que ses démembrements (ambassades et consulats) doivent également être mis à l'écart ; ce qui serait synonyme d'envoyer les pèlerins à l'autel de la catastrophe. Le Royaume d'Arabie Saoudite accorde une importance capitale au pèlerinage et à son organisation. Deux ministères, et pas des moindres, se partagent son organisation et sa gestion : celui du Hadj et celui de l'Intérieur, avec la participation du ministère des Affaires étrangères, de la Défense, du gouvernorat de la Mecque et de plusieurs autres structures publiques et privées. La bonne image que le Burkina s'est forgée auprès du Royaume d'Arabie Saoudite pendant plus d'une vingtaine d'années d'efforts diplomatiques ardus a été sérieusement écorchée, ces trois dernières années, par la récurrence d'une organisation défaillante du hadj. Et si l'on n'y prend garde, cette mauvaise gestion récurrente du pèlerinage pourrait, à la longue, compromettre dangereusement nos relations avec l'Arabie Saoudite qui n'acceptera pas indéfiniment de jouer les sapeurs-pompiers pour nous ou de nous laisser, chaque année, jouer les perturbateurs de toute l'organisation et de tout le mécanisme mis en place par elle au prix de multiples sacrifices financiers, matériels et en ressources humaines. Les associations islamiques et le ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation doivent mettre de l'eau dans leur vin afin de sauver l'organisation du hadj, au grand bonheur des pèlerins. Mais, cela ne pourra se faire que si chacun joue pleinement et sincèrement sa partition. Et si les deux parties continuent de se regarder en antagonistes au lieu de se voir comme des partenaires, il est à craindre que cela soit dangereusement préjudiciable non seulement à l'accomplissement même des rites du hadj par nos pèlerins, mais aussi, à la bonne santé de nos relations avec le Royaume saoudien. Une collaboration saine et sincère, dénuée de calculs et d'intérêts personnels égoïstes donnera, j'en suis certain, des résultats merveilleux dépassant toute attente. A condition, bien sûr, que tous les acteurs jouent franchement le jeu. Cela passe, nécessairement, par le rétablissement de la confiance entre les associations islamiques et le ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation. Le succès de l'organisation est à ce prix. Tout autre voie de recherche de solution ne prenant pas en compte ces vérités ne sera que leurre et aboutira à un échec certain." --