id 12162 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/12162 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Issue Titre An-Nasr Vendredi #159 (L'environnement : des raisons de s'inquiéter) Créateur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/15565 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/569 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2198 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 2006-02-10 Identifiant iwac-issue-0000583 Source https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/569 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/332 Détenteur des droits Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina Contenu L’une des plus grandes questions de notre siècle est comment produire deux fois plus de bien-être avec moins de matières premières et d’énergies ? Bien souvent, les solutions techniques sont connues de même que les mesures réglementaires ou fiscales nécessaires pour en favoriser l'adoption. Reste surtout à convaincre l’opinion publique et les décideurs politiques. « Vivre, c’est polluer », rappelle l'économiste Alain U-PKTZ. Nous ne pourrions vivre sans consommer d’énergies ni dégrader des matières premières. Est-ce une raison cependant pour brûler la vie et la terre par les deux bouts ? Assurément, non. C'est pourtant ce que nous faisons depuis que le capitalisme, ce formidable accélérateur de l’histoire, est né au cœur de l'Europe pour s'emparer progressivement de la planète entière. Multiplication des tempêtes, avancée des déserts, réchauffement aux conséquences potentiellement dramatiques de l'atmosphère, pluies acides, trou dans la couche d'ozone, disparition accélérée d'espèces. DE S’INQUIÉTER Les animaux et végétaux, pénurie d'eau potable, invasion des déchets toxiques et des métaux lourds, épuisement des océans et des matières premières à commencer par les sources fossiles d’énergie... le doute n'est guère possible. Les échéances se rapprochent et l'addition est déjà salée. Après ce listing d'événements apocalyptiques, le fils d'Adam est en droit de s'inquiéter et de se demander la conduite à tenir. Comment produire sans détruire ? Le capitalisme peut-il virer au vert ? Pour avoir une chance de s’en sortir, il faudrait une réorientation rapide et profonde de notre mode de production et de consommation. Est-ce possible ? Difficile, mais moins utopique qu'on ne le croit souvent. L’innovation technique a surtout permis, jusqu'ici, d'économiser le travail humain, avec comme résultat incontestable, l'amélioration des conditions de vie, même si ces bienfaits sont très inégalement répartis. Nous avons désormais besoin de mettre l'innovation prioritairement au service des... Économies d'énergie et de matières premières. An-Nasr vendredi n° 159 du 29 décembre 2006.......... P. 50 f cfc P. 195 La croissance sans détruire l'environnement Si la survie de la planète implique l’impératif devoir pour les habitants des pays riches à renoncer à l’essentiel du confort que le capitalisme leur a apporté, et, pour les pays pauvres, renoncer à rattraper ce niveau, il y a très peu de chances que cet objectif réunisse un soutien politique suffisant pour être mis en œuvre, en tout cas dans un cadre démocratique. Il est impératif de savoir que l'existence de fortes inégalités sociales ne peut servir à justifier la poursuite d’un mode de développement suicidaire impliquant une pression sur l’environnement terrestre. Cela est nécessaire pour transmettre aux générations futures un cadre de vie, un environnement un peu plus viables. Et ce n'est pas de la science-fiction : maisons à faible consommation d'énergie, urbanisme engendrant peu de besoin de transport, automobiles consommant moins.... Dans de nombreux domaines, nous maîtrisons déjà, et souvent de longues dates, les techniques qui permettraient d'atteindre de tels objectifs. Quant aux industriels, ils commencent toujours à jurer qu'il est impossible de parvenir à tels ou tels résultats et qu'on les mène à la ruine en leur imposant telles ou telles contraintes. Mais quand les États et l'opinion publique tiennent bon, ils finissent le plus souvent par trouver des solutions techniques adaptées... Un peu d'histoire... Dans les années 80, les naturalistes attirent l’attention du monde entier sur les risques de menace de la biodiversité au niveau des forêts tropicales. Ainsi, la communauté internationale s’est réunie à plusieurs reprises pour examiner les problèmes de l’environnement et de la biodiversité. Nous avons en mémoire le sommet de la Terre à Rio où la biodiversité est apparue comme un bien vital et commun à tous. Son maintien est à la fois une priorité scientifique (comprendre le fonctionnement général de la planète), un enjeu éthique (droit à la vie des espèces), économique (ressources biologiques et génétiques) et sociale (partage des avantages et des valeurs entre les peuples). Les actions de préservation doivent intervenir à trois (03) niveaux : diversité spécifique (communauté), diversité génétique (population) et diversité écologique (paysage). Une perte de diversité biologique entraînerait inévitablement une réduction des possibilités de développement pour les générations futures. Il y eut aussi le protocole de Kyoto conclu en 1997 pour tenter d’éviter un réchauffement catastrophique de la planète. Ce protocole avait décidé de transformer l'atmosphère terrestre en marchandise : il a instauré un marché de permis négociables pour les émissions de gaz à effet de serre. Des exemples... Faire plus avec moins. Différentes solutions sont déjà proposées par les ingénieurs et les architectes. Elles passent parfois par la redécouverte de certaines pratiques rudimentaires et efficaces, mais aussi par l'application des technologies les plus modernes, ou encore par de nouveaux modes d'organisation et de vie. Certaines parmi ces solutions sont déjà rentables dans le contexte actuel. D’autres exigent pour leur mise en œuvre des contraintes réglementaires plus strictes ou de nouvelles taxes. Ces exemples sont : “Des villes plus humaines" : les villes ont tendance à s'étaler. Elles poussent les habitants à étendre l'exploitation des terres, la consommation de carburant augmente. Le problème dépasse largement celui des transports, car il faut construire davantage d'infrastructures pour l'approvisionnement des logements en eau, gaz, électricité, sans oublier les égouts, les routes, le réseau téléphonique et éventuellement le réseau câblé. L'étalement des villes est un formidable gâchis de ressources. Les urbanistes soucieux de l'environnement estiment qu'une ville dense bien conçue peut être facilement plus agréable que Hong Kong ou Moscou. Outre l'économie d'énergie, l’intérêt est aussi de réduire les pollutions, d'améliorer l'agrément des lieux, de favoriser la sociabilité et de réduire la délinquance. Des bâtiments qui consomment deux fois moins d'énergie. Pour limiter les besoins de chauffage (pays du nord), les techniques les plus rudimentaires se sont montrées efficaces : utilisation du bois dans la construction (c'est un bon isolant), usage approprié de matériaux pouvant accumuler la chaleur et la restituer quand le bâtiment en a besoin (terre, briques, pierres,...), récupération maximale de l’énergie solaire (orientation du bâtiment en fonction du soleil, larges baies). Quant aux appareils électriques qui produisent l’air conditionné, il faudra les réduire et adopter de nouvelles habitudes vestimentaires comme au Japon et en Chine. Du mobilier durable en concevant des meubles de bureau à base d’éléments séparés facilement remplaçables et recyclables. On peut donc personnaliser le produit, le faire évoluer avec les modes tout en gardant la même structure. Un grand fabricant de meubles. Américains a déjà mis en œuvre une telle stratégie. En outre, les meubles durent plus longtemps grâce au remplacement des seules parties usées ou démodées : des véhicules à 1,5 L au 100 km : nos automobiles pourraient consommer 1,5 ou 2 L au 100 km grâce à l’allègement des véhicules et à la propulsion hybride. De nouveaux matériaux d’alliage (la fibre de carbone), à la fois très résistants et très légers, remplaceront l'acier et diviseront par 3 le poids d’un véhicule de cinq (5) places. La pénétration dans l’air sera sensiblement améliorée en travaillant l’aérodynamique. Une propulsion électrique hybride récupérera 70 % de l’énergie de freinage, en la stockant temporairement pour la restituer au moment d'une accélération. Les prototypes existent déjà (la Renault Vesta depuis 1987...). Qu'attend-on pour les fabriquer ? Des emballages réutilisables : en Europe du Nord, le système des bouteilles consignées est généralisé : elles servent en moyenne une vingtaine de fois. Le Danemark a même voté une loi qui les rend. obligatoires. On pourrait ainsi réduire les effets néfastes des “sachets noirs" ; Internet peut réduire les transports : en effet, l'envoi de documents par courrier électronique plutôt que par voie postale permet une économie de matières et d'énergies. D'autre part, les visioconférences peuvent réduire la consommation de ressources, comparées à un voyage d'affaires transatlantique. La technologie Internet recèle un fort potentiel d'économie de ressources, mais son efficacité de ce point de vue dépend de l'usage que nous en ferons et notamment du prix de l’énergie. Des outils pour une croissance soutenable. La solution miracle unique n'existe pas, mais un ensemble d'outils est disponible pour limiter les atteintes à l’environnement. Que faire pour inciter les producteurs et les consommateurs à privilégier des biens et services plus économes en énergies et en matières premières ? Voici cinq (5) outils utilisables : l'interdiction, la norme, le label, la Taxation et le permis négociables. Les deux premiers sont des outils politiques : ils s'appuient sur la contrainte. Les deux derniers sont économiques : ils misent sur une incitation financière. Quant au label, il ne compte que sur la transparence de l’information sur le marché. Chacun de ces outils possède ses effets pervers et ses champs d'application privilégiés. Les interdictions : il s'agit, bien sûr, de la forme la plus contraignante de protection de l'environnement. C'est une technique largement (et depuis longtemps) utilisée : interdiction de la chasse (ou limitation draconienne) à certaines espèces protégées ou à certaines périodes de l’année, interdiction de l’utilisation de certains matériaux et rejet de certains produits. L'avantage est évidemment l’efficacité de cette mesure, à condition toutefois que l'État, qui édicte l'interdiction, se donne aussi les moyens de contrôler, ce qui est loin d'être toujours le cas. Les normes : la norme impérative relève également de la responsabilité des États. Mais à la différence de l'interdiction, elle est plus souple. Il ne s'agit pas d'empêcher l'atteinte à l'environnement, mais de la limiter à un niveau maximal, jugé tolérable par la puissance technique ou en imposant le recours à des technologies déterminées. Les labels : ils sont associés à des normes non impératives et peuvent être parfois de caractère purement privé. Le label atteste alors qu'un produit ou un service est bien conforme à la norme en question. La crédibilité d’un label est liée au fait qu’il est délivré par une instance indépendante du producteur. Les écotaxes : avec les écotaxes, il s’agit de faire payer le pollueur à hauteur des coûts ou des inconvénients qu’il occasionne à la collectivité. L'avantage de la taxe est donc de responsabiliser individuellement les pollueurs, mais aussi de dégager des ressources pour la collectivité, ressources qui, par exemple, pourront financer les investissements collectifs ou permettre de réduire d’autres taxes aux effets économiques contestés. Permis négociables : on les appelle aussi droits à polluer, ce qui est contestable. Il ne s'agit pas de créer des droits là où ils n'existaient pas, mais de restreindre le droit de polluer un bien commun. Ainsi, aux USA, pour réduire de moitié la quantité de dioxyde de soufre (SO2) rejetée dans l’air entre 1980 et 2000, des permis ont été vendus chaque année aux enchères. La question de l'environnement est toujours d'actualité et chacun doit comprendre que : • sans nature il n'y a pas de futur parce que nos vies y sont liées, disait Nicola Hulot. Parallèlement, le prophète (saw) a conseillé aux siens de préserver la nature même en temps de guerre. « N’abattez aucun arbre fruitier, ne touchez à aucun vieillard, combattez seulement ceux qui vous combattent », conseillait-il à ses combattants. Par ailleurs, il a conseillé de planter des arbres même si c'était le dernier acte de la vie du croyant. An-nasr, vendredi n° 159 du 29 décembre 2006 .... Prix 50 fc 6 P 198 Numéro 159 Nombre de pages 4 --