id 12053 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/12053 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Issue Titre L'Appel #31 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/55 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/5 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/29 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/571 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/579 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/583 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2202 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 1999-08 Identifiant iwac-issue-0000532 Source https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/571 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé Mensuel Islamique de Formation et d'Information Générale Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/376 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/377 Détenteur des droits Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques Contenu Mensuel Islamique de Formation et d’Information Générale Burkina Faso : 200 F CFA - Zone UEMOA : 250 F CFA - Autre Afrique : 400 CFA Europe DOM, TOM : 1 Euro - Autres pays : US $ 2 “Que tous ceux qui m’écoutent transmettent le message à d’autres et ceux-là à d’autres encore ; et que les derniers puissent le comprendre mieux que ceux qui m’écoutent directement” (Hadith) Toute cette publicité autour de l’an 2000 n’a pas de sens. Pèlerinage à la Mecque : Un nouveau départ ? Du 28 juin au 02 juillet 1999, s'est tenue dans la capitale du Burkina, la Conférence Islamique des Ministres des Affaires Étrangères (CIMAE). Pour la première fois que leur pays abritait une rencontre officielle de l'Organisation de la Conférence Islamique (O.C.I.), l’événement était attendu avec beaucoup d’espoir par les musulmans burkinabé. C’était-là une occasion rêvée pour montrer à la face du monde que le Burkina Faso, pays laïc comme aiment à le rappeler les inconditionnels de ce courant, compte en son sein. des musulmans et en majorité, s’il vous plaît. La communauté musulmane ne pouvait donc que saluer le choix porté sur notre pays par toute la Oumma islamique mondiale. Les 60 % de musulmans dont tous les chiffres officiels créditent le pays des hommes intègres méritaient bien qu’une rencontre de l'instance qui représente les musulmans au plan international se tienne au Faso, même si les organisateurs de la CIMAE se sont évertués à montrer tout le contraire. En effet, aux questions malveillantes de certains confrères sur l’intérêt pour le Burkina d’accueillir une rencontre mondiale de l'islam, les premiers responsables du Comité d’Organisation n’ont eu de cesse à répéter que l’O.C.I., ce n’était pas une affaire des seuls musulmans. Et de rappeler pour se justifier, les nombreuses réalisations de l’organisation et de ses organismes spécialisés dans plusieurs secteurs du développement. Bien ignorant serait ce citoyen des pays en développement qui dénierait à l’OCI ce rôle de grande pourvoyeuse d’aide aux nations. les plus pauvres de la terre. Les retombées de ces précieux concours apportés par la Banque Islamique de Développement (B.I.D.), les Fonds koweïtiens et saoudiens pour ne citer que ces organes, Rencontre de l’O.C.I. au Burkina : Au nom des seuls pétrodollars ? dans le cadre de l’O.C.I., profitent aux citoyens des pays concernés sans exclusive. Est-ce pour autant que l’O.C.I. n’a rien à voir avec l’Islam et qu’il faut s’y intéresser seulement parce qu’il y a des pétrodollars à empocher ? Visiblement, cette vision mercantiliste à laquelle on tente de ramener l’adhésion d’États partiellement musulmans comme le Burkina à l’O.C.I. aura été celle des organisateurs de la CIMAE de Ouagadougou et c’est bien dommage ! Le très peu de place faite aux musulmans burkinabé, voire l’exclusion de la communauté musulmane en tant qu’entité nationale de ce qui n'était en réalité que son affaire, repose encore cruellement la question de la représentativité de l’Islam dans notre pays. L’argument de la laïcité du pays que l’on n’hésite pas à brandir à tous les coups pour mieux phagocyter les initiatives de la communauté islamique ou simplement exclure ses membres de la gestion de leurs propres affaires est ici battu en brèche. Car, envisager une manifestation de la dimension de la CIMAE, dans un pays qui compte plus de 50 % de musulmans, sans même avoir eu la courtoisie d’informer les associations islamiques, ressemble à un manque de considération. C’est une insulte en plus aux musulmans lorsque les auteurs d’une telle maladresse oublient délibérément de dire à ceux qui semblent ne pas voir l’utilité d’une telle rencontre, que le Burkina est tout de même un pays majoritairement musulman, au moins selon les chiffres officiels. Loin de toute considération particulariste, de toute arrière-pensée, cette dimension islamique méritait d’être respectée. Les musulmans du Burkina n’en demandaient pas plus. Le Collège 02 B.P. 5 703 Ouaga 02 - Tel : 3 0 87 54 - B Avis aux parents d’élèves Récépissé N° : 0355/MU/CA-TGI/OUA/RF. Directeur de Publication Amadou YOUGBARE Administration - Rédaction - Abonnement Le Collège Dâroul-Houdâ est un établissement secondaire privé masculin ouvert par l’arrêté N° 97- J 147/MESSRS/SG/DGES/DESG du 19 septembre 1997, ayant pour régime l’externat. Il est dispensé par un enseignement général conforme au programme officiel du Burkina Faso ainsi que les cours particulièrement orientés vers l’éducation morale et religieuse afin de développer chez nos enfants l’amour du culte du travail, de la responsabilité, de la tolérance et le sens du respect. Pour la rentrée scolaire 1999-2000, le Collège Dâroul-Houdâ organise un test de recrutement d’élèves pour les classes de 6e, 5e et 4e. À cet effet, le collège informe les parents de ce qui suit : - Le test aura lieu le 05 septembre 1999. - Le test se déroulera au Collège situé entre le SIAO (côté Ouest). et la cité 1200 logements (côté Est), tout juste à côté du terrain de Sin-Yiri. Pour les élèves voulant s’inscrire en classe de 5e et 4e, l'acte de naissance ou le jugement supplétif et les bulletins de note de l’année écoulée (98-99). Pour les élèves voulant s’inscrire en classe de 6e, l’acte de naissance ou le jugement supplétif, l'attestation du CEPE et de ne pas dépasser les 15 ans. Le Directeur Général Siège 01 BP 5716 Ouagadougou 01 Tél: 37 - 07 - 40 E-mail : lappel@caramail.com compte CCP N° 7995 Sis à 100 m de la pharmacie Wend-Kuni Saisie : L’Appel Photocomposition-Impression : A1CD Tél: 30 - 74 - 93 01 BP 5536 Ouagadougou 01 - BURKINA FASO L’Appel N°031 Août 1999 L'Appel au quotidien PÉLERINAGE À LA MECQUE Un nouveau départ ? La Commission Nationale d’Organisation du Pèlerinage à la Mecque (CNOPM) a reçu les félicitations du gouvernement, pour la réussite du hadj 99. Mais peut-on pour autant, oublier le scandale de 225 millions de F CFA qui continue de ternir l’image de l’Islam burkinabé ? Le commencement était une CNOPM dirigée par un secrétaire tout puissant, qui n'avait de compte à rendre à personne, pas même à son supérieur, le Ministère de l'Administration Territoriale et de la Sécurité. Résultat de ce laisser-aller : gestion approximative et gabegique du hadj 1998 qui a entraîné un trou de 225.000.000 F CFA. On ne pouvait pas fermer les yeux sur un scandale financier d'une telle ampleur, d'où la mise à contribution de l'Inspection générale d'État (IGE). Le rapport d'enquête de l'IGE fut effectivement édifiant. Le secrétaire permanent, Saïdou Oucraogo, aujourd'hui démis de ses fonctions, en est le principal accusé, lui qui gérait la cagnotte tout seul, alors qu'une commission avait été créée à cet effet. Une anecdote circule du reste à ce propos : Saïdou Oucraogo, pour empêcher que le financier de la CNOPM ne soit du voyage à la Mecque, a tout simplement dissimulé le passeport de l'intéressé, qui ne put jamais le récupérer. C'est dire à quel point la gestion du Hadj 98 fut malfaisante. Saïdou Oucdraogo, au terme d’acrobaties frauduleuses telles que les surfacturations, des locations fictives, a pu s'en sortir avec plus de 36 millions dans les opérations de change, plus de 90 millions dans la location d'immeubles et plus de 43 millions dans des détournements divers redevables. D'autres personnes sont jugées redevables à la CNOPM de sommes d'un montant de près de 100 millions de F CFA. Il s'agit, pour la plupart d'entre eux, de membres de la CNOPM qui ont usé de leur position pour opérer certaines malversations. La Commission Nationale d’Organisation du Pèlerinage à la Mecque vient, du reste, d'engager des poursuites judiciaires contre ces personnes indélicates. Le gouvernement avait en effet fixé la date du 30 juin comme dernier délai de règlement des différentes dettes. Comme personne ne s'est présenté à la CNOPM, l'affaire sera maintenant réglée par la justice. La CNOPM, pour ce faire, s'est attachée les services de Me Benoît Sawadogo. Après cette période noire qui a considérablement terni L'image de la CNOPM et de l'Islam burkinabé, un vent nouveau semble souffler sur l'organisation du pèlerinage à la Mecque. Le gouvernement a en effet procédé à un réaménagement de la structure qui souffrait d'un flou dans les compétences du président et du vice-président. Désormais, les règles du jeu sont claires. L'organisation assez parfaite du Hadj 99 le témoigne. La CNOPM a pu s’en sortir avec un solde positif d’un montant de dix millions (10.000.000) de FCFA, sans compter le véhicule acquis à 25.000.000 de FCFA qui stationne en Arabie Saoudite. Allah a-t-il enfin apporté sa grâce sur le Hadj burkinabé ? Peut-être. Mais il faudra attendre les prochains pèlerinages pour s’assurer définitivement qu’un nouveau départ est amorcé, au grand bénéfice des fidèles qui ont trimé dur pour accomplir le cinquième pilier de leur religion. Après les scandales à répétition qu’a connus la CNOPM, certaines voix s’élèvent toutefois pour demander une prise en main de l’organisation du Hadj par la Oummah islamique comme. C'était le cas par le passé. Pour les partisans de cette gestion autonome, il n'y a pas de raison que le pèlerinage, un acte strictement religieux, soit la chasse gardée de l'État. "Le Hadj aux musulmans !" Tel semble être leur slogan. Pour l’instant, en tout cas, l’heure n'est pas au transfert de l'organisation du pèlerinage aux communautés. Carte d’identité biologique. Amina T. a suivi les conseils du docteur pour faire son choix. Maintenant, elle s’entretient avec lui sur ce qu’il faut faire dans le mariage, surtout sur le plan sanitaire. Tout d'abord, avant le mariage, il faut faire une sérologie prénuptiale qui comprend des examens sanguins comme le B.W ou VDRL ou TPHA. La recherche de l'antigène HBs-VIH SIDA. Pourquoi ? Le B.W ou VDRL ou TPHA recherche la syphilis, qui est une MST très grave car elle entraîne des troubles neurologiques pouvant atteindre la folie. Lorsqu’une femme a la syphilis qui évolue lentement et parfois de manière inaperçue, lors de sa grossesse, son enfant peut connaître des malformations. graves pouvant aboutir à ce qu’on appelle un “enfant-rhinocéros" (enfant humain ayant une tôle de la forme de celle de rhinocéros). Bien sûr cet être ne peut pas vivre. Il convient pour le musulman d’éviter de rentrer dans toute action qui comporte un danger pour lui ou pour un autre. “Ne vous jetez pas vous-mêmes dans la perdition." Le gouvernement estime qu'il faut "assainir" le milieu et, en même temps, restaurer l'image du Burkina auprès des autorités saoudiennes. Cela n’exclut pas que des réflexions et des concertations soient engagées, pour l’implication de toutes les organisations et sensibilités islamiques dans la mise en place d’une structure du pèlerinage consensuelle et efficace, à but strictement religieux. □ Mahorou KANAZOE perte ". Coran 6/159. La recherche de l’antigène HBs permet de retrouver l’hépatite B qui est une maladie vénérienne 100 fois plus contagieuse que le SIDA. La seule bonne note ici, c’est que la maladie a un vaccin, même s’il coûte très cher (les 4 doses à faire coûtent). environ 40.000 F CFA présentement). - Du fait de l'inexistence de vaccin cl de traitement efficace, la recherche du VIH-SIDA est impérative. Le traitement existant (AZT) qui a une durée indéterminée revient à peu près à 150.000 F CFA par mois. Dans le mariage, la santé de la famille doit toujours faire l’objet de préoccupation. Celle de la mère en cas de grossesse doit faire l’objet d’attention. Il est nécessaire de faire la C.P.N. (consultation prénuptiale) pour suivre le développement du fœtus jusqu'à l’accouchement. L'administration du VAT (Vaccin Antitétanique) est aussi très importante pour les femmes en âge de procréer. Prochainement l’allaitement maternel. L’Appel N°031 Août 1999 Science et culture LU POUR VOUS Le mémorial des saints (Farid-ud-Din-Attar) Dans la littérature islamique, le mémorial des saints d’Attar occupe une place de choix. Dans la même veine émouvante et passionnante que la partie mystique de l'Ihya de l'imam Ghazali, le livre d’Attar est un assemblage hétérogène des stations mystiques. de grands maîtres de la vie soufique ou mystique musulmane. L’itinéraire spirituel de plus de soixante (60) hommes de piété, raconté dans un style clair pétri de la face de Dieu. Au détour de quelques mots et actes, on sent l’idéal qui anime ces maîtres de la gnose et de l’amour de Dieu (Mahabba). Sans nul doute, le livre d’Attar émeut, interpelle, conscientise, enseigne par ses multiples révélations. Les expériences mystiques, l’éducation spirituelle, les oraisons de Hassan Basri, Rabah, Hallaj, de Djafar Sadik, de Souleiman Sawri, de Zunul Misr, constituent la composante thématique du livre. L’absorption (fana) du soufi en Dieu exprime non une union ontologique, mais une unification totale de la vie intérieure et sociale au service de la divinité. Les théories de l’amour de Dieu, de la wilaya (amitié de Dieu) sont évoquées dans cette fresque mystique. Le mémorial des saints demeure une référence de taille dans la littérature islamique mystique, avec la nourriture des cœurs d’Abou Talib Makki et Vihya de. Ghalali. Le soufisme est un mouvement authentiquement musulman. Au début de l'Islam, des croyants comme Abou Zar, Salmân, Abou Hourayra, tous compagnons du prophète, passaient la majeure partie de leur temps à la méditation et à l’ascèse, qu'ils considéraient comme les meilleurs viatiques pour approcher Dieu. On les appelle les Ashab al-souff et ils logeaient à la Mosquée. Plus tard, le mouvement s'étendit à Bagdad, Kouffa, l'Iran, l'Égypte, l'Afghanistan, l'Andalousie et l’Afrique du Nord. Le mémorial épouse à juste titre cet espace géographique éclaté. La vie de ces soufis englobe les premiers moments de l'Islam aux califats omeyyades et abbassides. Le livre d’Attar, loin de laisser son lecteur se glisser dans un mouvement d'humeur, le pousse subtilement sur la voie de la réflexion : la finalité de l’existence humaine et ses avatars. Interrogation permanente, différente de l'angoisse existentielle chère aux philosophes athées. La proximité de Dieu, l’amour, la crainte, l’attention, l'espérance, le désir, l’intimité. La contemplation, la certitude constituent les trésors spirituels des mystiques musulmans. À une époque où les valeurs spirituelles se raréfient, il est plus que jamais nécessaire de faire revivre les valeurs auxquelles demeure attachée l’espèce adamique. Dans ce cadre, la vie et la personnalité du prophète demeurent une référence lumineuse. Dans la quête mystique, les soufis symbolisent les enseignements du prophète. En parlant d’eux, le prophète dit : “Leurs visages sont lumière : lorsque les hommes ont peur, ils n'ont pas peur, lorsque les hommes sont affligés, ils ne le sont pas. Lorsqu'on les voit, on se rappelle Dieu." (Tabarani). Le mémorial des saints ne se résume pas. Il s'écrit d’un seul trait. Comme en état de soif spirituelle, Tiemtoré Tiégo. Un exemple frappant de morale occasionnelle : la charité, la piété en Islam (l’oiseau tombé du nid). Au début de ce siècle (20e), au cœur de l'Afrique noire, à l'Est du Mali, dans la région de Macina, la lumière de Dieu a brillé sur un homme, Tierno Bokar. L'on appelait le sage de Bandiagara. Cet homme enseignait la sagesse à son entourage. Son amour pour les hommes s'étendait à l’ensemble du genre humain. Mieux, il débordait cet ensemble pour embrasser la création toute entière, jusqu’aux plus humbles des créatures de Dieu. Un jour qu'il donnait une leçon à ses élèves devant sa case, un incident se produisit. Il en profita pour donner une leçon de morale occasionnelle sur la charité à ses élèves. Pendant qu’il donnait son cours, le vent soufflait. Il faisait courir le sable dans la cour et retroussait les plumes du coq qui s'obstinait près du pilon. Une rafale plus violente fit tomber un nid d'hirondelle, qui était situé en équilibre en haut du mur. Un poussin tomba en piaillant. Les élèves lui jetèrent un regard indifférent : l'attention de l’auditoire n’avait pas faibli un instant. Tierno termina sa phrase, puis se tut. Il se dressa, promena un regard attristé sur ses élèves et tendit les doigts qu’il avait longs et fins, vers le petit oiseau : - Donnez-moi. Ce friss d’autrui. Il le prit dans ses mains réunies en forme de coupe, son regard s'éclaira : - Louanges à Dieu dont la grâce prévenante embrasse tous les êtres ! dit-il. Puis, déposa l’oisillon, il se leva, prit une caisse et la posa au-dessus du nid. Il sortit et revint peu après. Entre ses doigts, il tenait une grosse aiguille et un fil de coton. Il monta sur la caisse, déposa le petit hirondelle au fond du nid qui s’était déchiré et répara celui-ci avec le même soin qu’il mettait autrefois à broder les boubous. Puis il redescendit et reprit sa place sur la natte. Ses élèves attendaient impatiemment la suite de sa leçon ; mais au lieu de reprendre ses explications, le maître observa un moment de silence puis il s’adressa à ses élèves : il est nécessaire que je vous parle encore de la charité, dit-il, car je suis peiné de voir qu’aucun de vous n’a suffisamment cette bonté du cœur. Et cependant, quelle grâce ! Si vous aviez un cœur charitable, il vous eût été impossible d’écouler une leçon, portât-elle sur Dieu. Quand un petit cire misérable vous demande le secours. Vous n’avez pas été émus par ce désespoir, voire votre cœur n’a pas entendu cet appel... Eh bien ! mes amis, en vérité celui qui apprendrait par cœur toutes les théologies de toutes les confessions, s’il n’a pas de charité dans son cœur, pourra considérer ses connaissances comme un bagage sans valeur. Nul ne jouira de la rencontre divine s'il n'a pas de charité au cœur. Sans elle, les cinq prières ne sont que des gesticulations sans importance, le pèlerinage est une promenade sans profit. D’une manière générale, ce sage enseignait à ses élèves de ne jamais tuer un animal sans nécessité, fût-ce un simple moustique. Pour lui, la nature entière, animaux et végétaux compris, devait être respectée car elle était non seulement notre mère nourricière, mais encore le grand livre divin où tout le symbole vivant et la source d’enseignement. Chers frères en Dieu, cette leçon doit être une invitation à réfléchir sur notre vie quotidienne et nos comportements à l’égard des autres. êtres vivants, de la nature, bref de la création de Dieu. Le prophète d’Allah n’enseignait-il pas à travers sa vie exemplaire l’amour et le respect de la nature ? Qu'Allah ravive notre foi et attendrisse nos cœurs ! Extrait de “Vie et enseignement de Tierno Rokar, le sage de Randiagwa” Amadou HAMPA. L’Appel N°031 Août 1999 - Zaïd Ibn Haritha, le secrétaire particulier du prophète de l’Islam. Zaïd fut un des rares privilégiés de l'Arabie du VIe siècle qui savait lire et écrire. Il devient le secrétaire particulier du prophète illettré du fait de sa proximité avec celui-ci, mais surtout grâce à la confiance et à l'amour que le prophète Mouhammad (saw) avait pour lui. Il sera surnommé par les sahabas “Zaïd le bien-aimé”. Jeune, de courte taille, de teint brun foncé et portant un nez court et plat. Zaïd avait pour père Haritha et pour mère Sou'da. Très tôt, il fut arraché à l'affection de ses géniteurs alors qu'il était en... Visite chez ses grands-parents maternels. En effet, il partit avec Sou'da pour rendre visite aux parents de Bani-Mân. Zaïd fut fait prisonnier suite à l'invasion d'une tribu rivale. L'ère était propice à l'esclavage qui faisait alors la fierté des grands centres de civilisation comme Athènes et Rome. Zaïd fut vendu à Hakim bin Hizam qui en fit cadeau à sa femme Khadidja (R.A), l'épouse du prophète Mouhammad (saw). Cette noble dame au cœur large, prête à tout abandonner à son mari pour le rendre heureux, passa le jeune Zaïd au service de Mouhammad (saw). Le futur prophète de l'Islam accepta l'offre, puis affranchit aussitôt son esclave. Le prophète assura la protection de Zaïd à qui il donna beaucoup de sa générosité. Le choix prodigieux de Zaïd. Zaïd était un garçon très aimé de son père. À son enlèvement, Haritha ne s’est pas contenté de consternation, de chagrin ou de lamentation, mais il s’est lancé à la recherche du fruit de son cœur. Lorsqu'il a appris sa présence à la Mecque, il accourut, en compagnie de... Son frère cadet, auprès du fils d’Abdallah et de Amina. Il proposa de racheter son fils quand Mouhammad (saw) lui suggéra : “Appelons Zaïd et laissons-le choisir. S'il désire partir avec vous, il est à toi sans rançon. Cependant, s'il ne choisit pas, par Dieu, je ne demande aucune rançon pour celui qui m'a porté son choix.” La joie de Haritha fut débordante ; il ne s'attendait pas à une telle générosité et il l’exprima en ces termes : “Tu nous as fait justice et nous as accordé plus que nos droits.” Zaïd arriva et reconnut son père et son oncle, mais déclina leur offre. S’adressant à Mouhammad (saw), il dit : “Je ne préfère quelqu'un d'autre à toi ; tu es le père et l'oncle.” Zaïd venait de faire son choix ; il a substitué le père spirituel au père biologique. L’amour filial s'est éclipsé devant la tendresse de Mouhammad. Haritha et son frère sentirent la paix et la sécurité qui habitaient leur fils ; ils retournèrent chez eux le cœur ravi. Quant à Mouhammad (saw), il ne put retenir sa joie. Ses yeux s'inondèrent de larmes, de gratitude et de sollicitude. Il prit Zaïd par la main et ils se présentèrent ensemble à l’assemblée des Qouraïchites dans la cour de la Ka’aba, puis il proclama : “Soyez témoins que Zaïd est mon fils, chacun de nous hérite de l'autre.” Quelle marque d’honneur pour Zaïd ! Zaïd, le bien-aimé du messager d’Allah Mouhammad (saw), ne se contenta pas d’une simple déclaration d’intention. Il adopta Zaïd avec amour et tendresse au point qu’on crut que c'était son fils biologique. Il n’hésita pas à lui proposer en mariage Zaynab, fille de Jahs, sa tante paternelle, dans le but de l’anoblir de son ex-esclavage. Mais la vie conjugale eut plein de déboires au point que Zaïd se sépara de la cousine du prophète (saw). Cependant, cela n’a aucunement affecté l’amour que Mouhammad (saw) nourrissait à l’endroit de son fils adoptif. Alors il lui proposa à nouveau Oum Koulthoum, la fille de Ouqba, pour ainsi rendre heureux son bien-aimé. Le dévouement de Zaïd pour l’Islam Lorsque son père adoptif fut Investi de la mission divine, Zaïd n’eut aucun doute à son sujet ; il proclama son attestation de foi. Cela renforça la confiance que le prophète (saw) lui avait placée. Désormais, le messager (saw) n’envoyait pas Zaïd en campagne sans lui confier les reines du commandement. Ainsi, à la bataille d'Al-Jamouh, Zaïd fut désigné pour porter le premier l'étendard de l’Islam. Moine de la nuit et chevalier qu’il était, Zaïd marchandait sa personne pour la cause d'Allah ; la victoire de l’année musulmane et le martyr pour Allah se confondaient en un désir unique et ultime dans son cœur. Ainsi, à l’attaque de l’armée byzantine forte de deux cent mille combattants dans le désert d’Albalga, Zaïd semblait aveuglé aux lances, flèches, épées et autres armes de l’ennemi. Il paraissait plutôt être en présence des talus et coussins verts du paradis. Cette vision de Zaïd n'était pas un simple rêve, c'était le film de son destin ; il trouva le martyr en ce jour de l'an huit (8) de l’hégire à Albalga en Syrie devant l’armée. d’Hercule composée de Byzantins et de tribus alliées arabes. Zaïd venait ainsi de s’accomplir dans sa totalité, le corps enveloppé non par la soie rose, mais par le sang de la piété. Que son âme soit agréée et que son exemple inspire ceux qui aspirent à Dieu et à la vie future. BAKAYOGO Nouhoun L’Appel N°031 Août 1999 Appel islamique La responsabilité dans l’Islam La responsabilité est "l’obligation de réparer une faute, de remplir une charge, un engagement". Le responsable est celui "qui doit rendre compte de ses actes ou de ceux d'autrui et en accepter les conséquences". L’Islam accepte la responsabilité pratiquement comme telle. L'Islam distingue cependant une responsabilité qui incombe à tout le genre humain et une autre responsabilité plus lourde, plus importante qui incombe aux musulmans. La responsabilité du genre humain Dieu a créé l’homme de la façon la plus parfaite : "Nous avons certes créé l'homme dans la forme la plus parfaite" (Coran 95/4). Après avoir créé le fils d’Adam dans la forme la... plus parfaite, Dieu l'a honoré et l'a préféré parmi les créatures. “Certes, Nous avons honoré les fils d'Adam. Nous les avons transportés sur mer et sur terre, leur avons attribué de bonnes choses comme nourriture, et Nous les avons nettement préférés à plusieurs de Nos créatures" (Coran 17/70). Dieu a installé l'Homme dans un cadre qu'Il lui a créé et ce cadre et ce qu’il contient ont été soumis à l’être humain. “Allah, c'est Lui qui vous a assujetti la mer, afin que les vaisseaux y voguent, par Son ordre, et que vous alliez en quête de sa grâce afin que vous soyez reconnaissants. Et Il vous assujettit tout ce qui est dans les cieux et sur la terre, le tout venant de Lui. Il y a là des signes pour des gens qui réfléchissent" (Coran 45/12-13). Dieu a doté l’être humain de l'ensemble des potentialités qu’il faut pour qu’il puisse assumer sa responsabilité sur terre : connaissance, faculté de discernement... C'est à ce titre que Dieu a nommé le fils d'Adam, calife de Dieu sur terre et les anges s’étonnèrent parce que. Le fils d’Adam avait aussi la faculté de désobéir à Dieu. “Lorsque ton Seigneur confia aux anges : ‘Je vais établir sur terre un vicaire (califat).’ Ils dirent : ‘Vas-tu y désigner un qui y mettra le désordre et répandra le sang, quand nous sommes là à Te sanctifier et à Te glorifier ?’ Il dit : ‘En vérité, Je sais ce que vous ne savez pas !’” Coran 2/30 La responsabilité du genre humain est la résultante de tous ces éléments. Nous n'avons plus de compte à demander à Dieu, nous devons plutôt nous préparer à lui rendre compte car Il nous a nommé lieutenant sur terre. C’est pourquoi notre passage sur terre sera jugé, c’est pourquoi le Coran ne cesse de rappeler à l'être humain sa responsabilité par des paraboles, des appels à la réflexion, des exemples du passé et notre engagement premier. Et quand ton Seigneur tira une descendance des reins des fils d’Adam et les fit témoigner sur eux-mêmes : “Ne suis-Je pas votre Seigneur ?” Ils répondirent : “Mais si, nous en témoignons...” afin que vous ne disiez point, Au jour de la résurrection : vraiment, nous n'y avons pas fait attention. Coran 7/172. Le but de la création étant d'adorer Allah que nous avons reconnu comme Seigneur, ceux qui refusent de l’adorer s'engagent dans le terrain de la désobéissance qui est glissant et conduit en enfer. "Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils M’adorent. Je ne cherche pas d’eux une subsistance ; et Je ne veux pas qu’ils Me nourrissent. En vérité, c’est Allah qui est le grand Pourvoyeur, le Détenteur de la force, l’Inébranlable." Coran 51/56-58. La responsabilité de l’être humain est engagée tant qu’il est capable de raisonner. “Trois catégories de personnes ne seront pas responsables de leurs actes devant Dieu : l’enfant jusqu’à ce qu’il ait atteint l’âge de la puberté, celui qui dort jusqu’à ce qu’il soit réveillé et le malade mental jusqu’à ce qu’il ait recouvré la raison” (Ahmad, Abou Daoud). C’est pourquoi éclipser la raison par un procédé quelconque est interdit : alcool, drogue... La responsabilité dans L’Islam La responsabilité de celui qui est dans l’Islam, c’est-à-dire le musulman, est plus importante que celle du genre humain. En effet, en plus de la “amanah”, la responsabilité, il a accepté d'adorer Dieu en assumant la mission qui lui a été confiée. Cette responsabilité, à cause de sa lourdeur, les montagnes, la terre et les cieux l’ont refusée. “Nous avions proposé aux cieux, à la terre et aux montagnes la responsabilité (de porter les charges de faire le bien et d’éviter le mal). Ils ont refusé de la porter et en ont eu peur, alors que l’homme s’en est chargé ; car il est très injuste (envers lui-même) et très ignorant” (Coran 33/72). Les musulmans ont accepté la lourde charge de vivre sur cette terre comme le veut le Créateur. Le mode d’emploi pour vivre sur terre, c’est le Coran et l’exemple du prophète (saw). La responsabilité se retrouve dans tous les aspects de la vie du musulman. Le prophète (saw) a dit : “Tout le monde est berger et chacun rendra compte de sa bergerie.” La responsabilité envers Dieu. C’est le connaître puis l’adorer sans rien lui associer, dit dans le hadith qudsi : “Connaissez-Moi avant de M’adorer...” Connaître Dieu passe par le message qu'Il nous a transmis : le Coran. Le connaître est une nécessité pour faire la différence entre ce que Dieu veut et ce qu'Il interdit. Responsabilité envers soi-même. S’investir pour se sauver d'un châtiment annoncé et qui ne fait l'objet d’aucun doute. Se hisser par son comportement de tous les jours parmi les amis de Dieu, c’est-à-dire les meilleurs parmi la création en faisant le bien et en évitant le mal. “Quant à ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres, ce sont les meilleurs de toute la création.” Coran 98/7 Responsabilité envers sa famille. "O vous qui avez cru ! Préservez vos personnes et vos familles, d’un feu dont le combustible sera les gens et les pierres, surveillé par des anges rudes, durs, ne désobéissant jamais à Allah en ce qu'Il leur commande, et faisant strictement ce qu’on leur ordonne.” Coran 66/6. Il s’agit ici pour Le croyant doit préparer son épouse et ses enfants à vivre conformément aux lois de Dieu. Il s’agit aussi de la prise en charge convenable de la famille en ce qui concerne sa nourriture, son habitat, son habillement... Il s’agit également de la bonté et de l’affection qu’on doit avoir envers son épouse et de la tendresse envers ses enfants. “Et parmi Ses signes, Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l'affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent” (Coran 30/21). À propos des enfants, le prophète (saw) a dit : “Traitez vos enfants avec égard car ils sont des dons qui vous sont offerts”. Assumer ses responsabilités en famille passe également par l’exemplarité des parents. “Commanderez-vous aux gens de faire le bien, et vous oubliez vous-même de le faire, alors que vous récitez le livre ? Êtes-vous donc dépourvus de raison ?” (Coran 2/44) Responsabilité envers les parents. Nous leur devons respect, reconnaissance, bienveillance. Et surtout pas d'irrespect, d’ingratitude à leur endroit. “Et ton Seigneur a décrété : n’adore que lui ; et (marquez) de la bonté envers les père et mère : si l'un d’eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis point : “fi” et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses. Et par miséricorde, abaisse l'aile de l’humilité, et dis : “O mon Seigneur, fais-leur, à tous deux, miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit.” Coran 17/23-24. Responsabilité envers sa communauté. Cette responsabilité nous commande de : - Ne pas être le maillon faible de la communauté : idiot, mendiant professionnel, bagarreur... - Ne pas participer à la division de la communauté, cela est contraire à l’ordre de Dieu : “et cramponnez-vous tous ensemble au câble d’Allah et ne soyez pas divisés.” Coran 3/103. - Montrer de sa communauté la meilleure image à travers sa personne et son comportement. Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir entre les humains. Vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez en Allah. Coran 3/110 - Se soucier de l’épanouissement moral, spirituel, économique, social, scientifique. “Celui qui ne se soucie pas des affaires de la communauté n’est pas de nous.” - Défendre sa communauté quand elle est attaquée verbalement ou physiquement. - Assumer son devoir de solidarité envers les démunis. Responsabilité envers la société - Ne pas semer la corruption sur terre ni par le verbe, ni par ses mains, ni par ses biens. “Et quand on leur dit : 'Ne semez pas la corruption sur terre', ils disent : 'Au contraire, nous ne sommes que des réformateurs.' Certes, ce sont eux les véritables corrupteurs, mais ils ne s’en rendent pas compte.” Coran 2/11-12 - Dans la gestion des biens et des membres de la société, le musulman doit prendre ses responsabilités. Il doit servir de témoignage de lumière pour les autres dans les services, les ateliers, les écoles, les... quartiers... - Respect réciproque avec les autres communautés religieuses. De notre assomption par rapport à ces responsabilités et d’autres, dépendra la quiétude, l'harmonie, l'équilibre, en un mot le succès de notre vie sur terre. En même temps, c’est par notre responsabilité assumée ou pas que nous déterminons notre part dans l’au-delà. “Il dit : “descendez d’ici (Adam et Ève), [vous serez] tous (avec vos descendants) ennemis les uns des autres. Puis, si jamais un guide vous vient de Ma part, quiconque suit Mon guide ne s’égarera pas ni ne sera malheureux. Et quiconque se détourne de Mon rappel, mènera certes, une vie pleine de gêne, et le jour de la résurrection nous l’amènerons aveugle au rassemblement. Il dira : “O mon Seigneur, pourquoi m’as-tu amené aveugle alors que je voyais auparavant ? [Allah lui] dira : “de même que nos signes (enseignements) t’étaient venus et que tu les as oubliés, ainsi aujourd’hui tu es oublié." Coran 20/123-126 Assumer ses responsabilités c’est lourd, ce n'est pas facile. Mais c’est le prix de la vie. “Nous avons, certes, créé l’homme pour une vie de lutte" Coran 90/4. Lutte pour vivre de façon décente sur terre. Lutte pour gagner la félicité, le salut dans l’au-delà. Cette lutte passe par la responsabilité, non pas la théorie, mais son assumation. La foi en Dieu, l'espoir en Son soutien et Sa guidée nous aideront dans ce combat pour une vie responsable. Qu'Allah nous accorde Son soutien dans nos efforts de tous les jours. Amen. O Mamadou Alioune Diouf Quelques conseils pré-matrimoniaux La vie conjugale est un art de grande beauté et d’extrême douceur. Mais des couples sont souvent confrontés à des problèmes et à des crises pouvant conduire au divorce. Pour éviter d'aboutir au divorce, chose licite la plus détestée de Dieu, le musulman doit suivre les pas du prophète Muhammad (SAW). En suivant les enseignements du Messager, les compagnons du prophète (SAW) faisaient des recommandations et donnaient des conseils aux mariés le jour de leur mariage. Retenons-en quelques-uns : Recommandation d’un homme à son beau-fils Lors du mariage de Ali (Ra) avec la fille du prophète (saw), le messager d’Allah a dit : "Elle (Fatima) est à toi à condition que tu lui sois un bon compagnon." Quand Osman Ibn Abbas Bin Abou Soufiane demanda la main de sa cousine à son oncle paternel Ataba, ce dernier l'installa à ses côtés et commença à lui caresser la tête en disant : “Le plus proche parent demande la main de ma bien-aimée ; je ne peux lui refuser sa demande ; je dois satisfaire son souhait. Je vous donne l’un à l’autre, toi qui m’est plus cher qu’elle, et elle qui est plus proche de mon cœur que toi. Honore-la, je ne prononcerai ton nom qu’avec les meilleures louanges. Ne l’humilie pas sinon tu deviendras insignifiant à mon égard.” Recommandations d’un père à sa fille Abdulhah bin Jafar bin Abi Talib a donné les conseils suivants à sa fille : “Méfie-toi de la jalousie car elle aboutit au divorce. Méfie-toi des reproches car ils conduisent à la haine. Utilise le col car c’est le meilleur des...” parures, et l’eau est le parfum le plus odorant”. Recommandations d’un mari à sa femme. À propos de la recommandation d’un mari à sa femme, on peut retenir les conseils suivants d'Abou Darda à sa femme : "Si tu me vois en colère, réconforte-moi, et si je te vois en colère, je te réconforterai, sinon nous ne pourrions demeurer ensemble. Ne profère mot quand tu me vois en colère. Ne me presse pas continuellement comme si tu tapais sur le tambourin, car tu ignores quelle sera ma réaction. Ne te plains pas beaucoup, car les plaintes fatiguent et mon cœur s’éloignera de toi. Je crois que si l’amour et le mal se réunissent dans le cœur, l’amour cédera la place et s’envolera.” Conseils d’une mère à sa fille : “Ma fille ! Tu vas commencer une vie nouvelle, où ni ta mère, ni ton père, ni tes frères et sœurs n’auront de place. Tu deviendras la femme d’un homme qui te voudra toute entière, sans qu’un autre, même proche, ne te partage avec lui. Sois pour lui une épouse et une mère. Fais qu’il ressente que tu es tout dans sa vie.” Vie. F appelle-toi que les hommes sont tous des petits enfants qu’un mot plaisant rendra heureux. Qu’il ne ressente pas qu’il t’a privé de ta famille en te mariant. C’est ce même sentiment qu’il pourra ressentir, car lui aussi, il a quitté la demeure familiale pour toi. Mais la seule différence, c’est que tu es une femme et il est un homme. La femme ressent de la nostalgie envers sa famille et sa demeure où elle est née, a grandi et a été éduquée. Et pourtant, il faudrait t’habituer à ta nouvelle vie et t’adapter à la vie conjugale avec l’homme qui est devenu ton mari et le père de tes enfants... Ma fille, voilà ton présent et ton avenir. Ton père et ta mère font partie de ton passé. Je ne te demande pas d’oublier ton passé. Je ne te demande pas d’oublier ton père, ta mère et ta famille, car ils ne t’oublieront jamais, mais je te demande d’aimer ton mari, de vivre pour lui et d’être heureuse avec lui. Ces quelques conseils que nous devons faire aux mariés le jour de leur mariage peuvent profiter aussi à ceux qui... sont déjà mariés. Ils peuvent assurément, avec l’aide de Dieu, nous permettre de faire face aux épreuves du mariage et de mener une vie de concorde, de bonheur et de tranquillité spirituelle à l’intérieur du mariage. Ouédraogo Kassoum T.LC.H.R Ouahigouya 7 L’Appel N°031 Août 1999 C'Appel islamique L’effet de la prière dans la vie sociale Les effets de la prière et son rôle réformiste ne se limitent point à la sphère individuelle du prieur, loin s'en faut ; ils dépassent cette limitation pour conquérir les espaces multiples de l’évolution de la vie humaine selon la modalité choisie par Dieu le Tout-Puissant. Et pour réaliser ces objectifs de grande envergure, l’appel du Coran à l’établissement de la prière a été accompagné par un programme de réforme sociale, et d’incitation à la droiture et à la bienfaisance, comme on peut le voir par exemple dans quelques versets : "...Et dites aux gens de belles paroles, et établissez la prière et donnez la zakat". Coran 2/83. Il en est ainsi des versets 73 sourates 21,4. 77, 22, 41, et 29/45 Si l'on se propose d’analyser ces textes coraniques ci-dessus mentionnés, l’on remarque : I- Que la mention de la prière a été accompagnée par “... et dis aux gens de belles paroles...." (Coran 2/83) pour que nulle parole vicieuse n’échappe du prieur et pour qu'il ne fasse articuler sa langue que pour dire le bien. Ainsi, nul mensonge, nulle médisance, nulle injure, nulle malédiction ou anathème et aucune parole indigne ne doit provenir de lui ; mais plutôt, du prieur est attendue la propagation par sa langue du bien, de la vertu et de la bonne parole. La parole a un rôle important aussi bien dans la réforme de la société que dans l’influence de sa démarche culturelle et idéologique, la formation et l’entretien de ses relations psychiques et sociales. “N’as-tu pas vu comment Dieu propose en parabole une très bonne parole ? Elle est comparable à un arbre excellent dont la racine est solide, la ramure dans le ciel et les fruits abondants à tout instant, avec la permission de son... Seigneur, Coran 14/24-25. 2 - Que la prière est mentionnée avec la condamnation de la main basse sur toute action blâmable ou d’injustice envers les autres : atteinte sur leurs biens, leurs âmes, leurs honneurs... La prière permet de s’éloigner de ces actes et fait régner la sécurité et la stabilité dans la société. 3 - Que la prière a été secondée par les actions de bienfaisance, et l’appel de l’Homme à la réforme, à la droiture et à son éducation sur les bonnes mœurs. Dieu le Tout-Haut n’a-t-il pas dit dans son saint Coran : “Et Nous leur révélâmes de faire les bontés, et d'établir la prière, et donner la zakat, et ils étaient pour Nous, Nos adorateurs” Coran 21/73. 4 - Que la prière a été rattachée à l’incitation au bien et à l’interdiction du répréhensible : “Certes oui, la prière éloigne de la turpitude, et du blâmable” Coran 29/45. La prière va de pair avec l’incitation au bien, l’interdiction du blâmable et de la turpitude, toute chose qui permet la réforme de la société et une vie en société plus harmonieuse. agréable. Ainsi donc, l’individu pratiquant la prière et la société caractérisée par le règne de cette qualité, devient un centre de rayonnement et de propagation du bien et de la droiture. En effet, la prière cultive dans l’âme : - L’éveil de la conscience par l’entretien de la communication avec Dieu. - L’envie de se repentir et de s’adonner à la voie de la droiture. - L’amour du bien pour la société et le sauve de la rancune et de l’égoïsme. Enfin, l’accomplissement de la prière a un effet sur le comportement humain qui se transforme en une œuvre génératrice de quiétude et de sécurité humaine. Toute la louange est à Allah qui a prescrit la prière à Ses serviteurs. O Traoré Yacouba. Lycée Privé Ridwane Tel : 34-16-13 - BURKINA FASO Avis aux parents d’élèves Le lycée privé Ridwane est un établissement privé d’enseignement général. Cet établissement accorde une place particulière à l’éducation morale ; ainsi en plus du programme officiel de l’enseignement général, des cours de cultures islamiques sont Dispensés. Le lycée privé Ridwane est situé au secteur 17 non loin de l’ex-mairie de la commune de Boülmiougou, actuelle Direction Régionale du Centre. Conditions d’admission : Une demande non timbrée, un extrait d’acte de naissance, une photocopie du diplôme pour les classes de 6e (CEPE) et de 2e (BEPC), le dernier bulletin trimestriel ou semestriel pour les classes de 5e, 4e, 3e, 1e et Tle. Toutes les pièces de la demande doivent être mises dans une chemise cartonnée. Pour toute information complémentaire, veuillez appeler au 34-16-13. La direction COMMUNIQUE OJEMAO L’Organisation de la Jeunesse Musulmane en Afrique de l’Ouest organise sa première session de formation suivie de son AG ordinaire du 15 au 19 septembre 1999 à Abidjan. Toutes les associations membres y sont conviées. L’Appel N°031 Août 1999 L’APPEL : Qui est le frère Youssouf Hassan Diallo ? Y.H.D. Assalamou aleykoum wa rahma tou Haye. Je m’appelle Youssouf Hassane DIALLO. Je suis né dans la région de Gao au Nord du Mali. J'ai les deux nationalités. malienne et nigérienne. Je travaille actuellement au siège du Secrétariat général de l'O.C.I., l'Organisation de la Conférence Islamique à Djed-dali. Je suis plus précisément au Département des conférences. Je suis à Ouagadougou dans le cadre de la vingt-sixième (26e) session de la Conférence islamique des ministres des affaires étrangères (CIMA). L’APPEL : Pouvez-vous nous présenter brièvement votre organisation, notamment, ses objectifs, sa structuration et surtout les attributions du Département où vous exercez présentement ? Y.H.D : L'O.C.I. est une organisation politique internationale régionale au même titre que l'O.U.A., l’organisation de l'unité africaine, le Mouvement des Non Alignés, la Ligue Arabe... Cette organisation politique regroupe cinquante-six (56) États répartis sur tous les continents qui ont signé la charte de cette organisation. L'O.C.I. a été créée en 1969 lors du Sommet de Rabat et cela suite à l'incendie de la Mosquée d'Al Aqsa. Mosquée qui a été incendiée par les colons juifs. sionistes. L’organisation a été créée pour défendre les causes de la Oummah islamique. Et la Oummah islamique, qu'est-ce que c'est ? C’est d'abord tous les pays qui ont adhéré à cette organisation, et il y a en plus les communautés et minorités musulmanes qui se trouvent dans les États non membres. Or, comme nous le savons, il n'y a presque pas un pays dans le monde où ne vit pas une communauté ou une minorité musulmane. La différence entre la communauté et la minorité musulmane, c'est qu’une communauté peut être, par exemple, une population de cent millions d’habitants qui vit dans un pays où la population est beaucoup plus grande. Par exemple, en Inde, nous avons plus de cent millions de musulmans qui vivent dans un pays d'environ huit cents millions d’habitants. En Chine, nous avons à peu près la même chose, cent vingt millions de musulmans qu’on ne peut pas appeler minorité. Nous les appelons une communauté musulmane vivant dans un pays à grande majorité non musulmane. Donc la L'Oummah se compose des États membres de l'O.C.I. des communautés et des minorités musulmanes. L'objectif de l'O.C.I. c’est de défendre les causes légitimes et justes de cette Oummah dans le concert des nations, en particulier au niveau des Nations Unies. Aujourd'hui, au sein de l'O.C.I., il y a trois grands groupes : le groupe africain, le groupe arabe et le groupe asiatique. L'O.C.I., qui se positionne comme une grande organisation, est de plus en plus une organisation qui fait entendre sa voix dans le règlement des grands problèmes internationaux. Elle se veut une force de paix, de tolérance et de dialogue. Dans ce sens et à l'initiative de son Président, le Président de la République Islamique d’Iran, l'O.C.I. vient de lancer au niveau des Nations Unies une initiative qui fera de l’an 2001 l'année du dialogue des civilisations. On se prépare aujourd’hui pour ce dialogue entre la civilisation islamique et les autres grandes civilisations dans le monde. Évidemment, aujourd’hui, l’organisation qui au début a... etc. tout à fait modeste dans ses objectifs, s’est agrandie. Au lieu de politique, l’organisation couvre tous les aspects de la vie de la Oummah : les aspects économiques, culturels, éducatifs, etc. Le Département où je travaille est spécialisé dans l'organisation des conférences de l’O.C.I., à commencer par le sommet des chefs d'États tous les deux (2) ans, la C1MAE tous les ans, et les différentes conférences qui se tiennent au niveau des autres ministères. Nous avons également des symposiums, des séminaires un peu partout dans le monde, etc. L’APPEL : L’O.C.I. se positionne comme le porte-voix de l’Islam sur le plan politique. Ne pensez-vous pas qu’il faille, par-delà les États, vous intéresser aux masses musulmanes elles-mêmes, quand on sait que la laïcité de la plupart des États membres ne permet pas d’orienter directement les actions de l’O.C.I. vers les musulmans ? Y.H.D. Les masses musulmanes profitent en réalité d’un certain nombre d’actions de l’O.C.I. La Banque Islamique de Développement (B.I.D.) réalise par exemple des projets économiques, des projets dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l’hydraulique, etc. Tout cela profite aux masses musulmanes. Sur le plan culturel, l’O.C.I. n’est pas en marge de ce qui se passe au sein de la Oummah, dans la mesure où l’O.C.I. a créé un certain nombre d’institutions éducatives telles que l’Université Islamique du Niger qui accueille les étudiants musulmans de l’Afrique de l’Ouest, l'Université islamique d’Ouganda pour les étudiants de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique anglophone, l’Université islamique d’Islamabad au Pakistan, l’Université islamique internationale de Malaisie, l’Institut islamique de technologie qui forme des ingénieurs dans le domaine des sciences et de la technologie, le College islamique de Chicago aux U.S.A. qui forme dans le domaine de la culture islamique les étudiants américains. L’ISESCO, qui est une institution spécialisée de l’O.C.I. basée à Rabat, est très présente dans le domaine de la diffusion de la culture. islamique. L’APPEL : Vous venez d’assister à la 26e édition de la CI MAE, que peut-on retenir de ce rendez-vous de Ouagadougou ? Y.H.D. : Pour nous, c’est un grand événement qui honore au-delà du Burkina, l’Afrique à travers le groupe africain de l’O.C.I. Nous pensons que le Burkina et les autres pays africains vont tirer le meilleur profit de ce grand rendez-vous qui nous a permis de parler en tant que musulmans, au-delà de nos différences de race, de couleur, d’origine géographique, de notre dénominateur commun : l’Islam. Je pense que la communauté islamique du Burkina en aura tiré un grand profit et même le peuple burkinabé dans son ensemble quand on sait que la qualité de membre de l’O.C.I. a des retombées positives pour les citoyens du pays, qu’ils soient musulmans ou pas. Tout cela, pour montrer que l’Islam est une foi qui vise le bien-être de l'humanité toute entière, au-delà de la communauté musulmane. L’O.C.I., je le disais tantôt, est une force de paix, de tolérance, de partage, d’entraide et de solidarité. Cette solidarité s’adresse à l'ensemble des humains et pour l'Islam, tous les humains doivent vivre dans le bien-être, la paix, la prospérité pour qu’ils puissent mieux adorer leur Seigneur. L’APPEL : À six mois de la fin du deuxième millénaire, quel diagnostic faites-vous de la situation des musulmans dans le monde ? Y.H.D. : Tout d’abord, je voudrais rappeler avec insistance que l'Islam ne met aucun rapport entre le début, la fin ou le milieu d’un siècle et la marche de l'humanité qui se trouve dans les mains de Dieu. Si nous sommes à l’orée d’un millénaire, cela ne changerait en rien la situation des êtres humains si eux-mêmes ne travaillent pas pour changer leur situation. Il y a vingt (20) ans, nous avons amorcé le début du 15e siècle de l’hégire. Cela a-t-il changé quelque chose à la vie des musulmans ? Pour moi, il n'y a aucun rapport avec cette publicité autour de ce millénaire grégorien qui ne constitue pas notre étalon de mesure du temps, ne veut. Rien dire. La communauté musulmane a son identité propre. Notre identité nous commande de tenir plutôt compte du temps que nous taisons à partir de l'hégire du prophète Mouhammad (saw) qui constitue l'événement le plus important dans la vie de l’humanité. Parce que la victoire de l'Islam a été incontestablement la victoire de l'humanité. Le développement technologique et scientifique que nous vivons aujourd'hui et dont on parle à l'orée de ce 21e siècle, tout cela est parti du travail qui a été fait à la lumière du Coran. Ce sont les savants de l'Islam qui ont pris l'héritage humain pour le travailler, le développer et le transmettre à l'humanité. C'est cela qui nous aura permis d'être ce que nous sommes aujourd'hui. Donc, l'événement le plus important dans l'histoire de l’humanité, c'est cette émigration du prophète de la Mecque à Médine. Ce voyage qui lui aura permis de sauver la foi et de préserver le rapport entre l'homme et Dieu. Le décompte et par conséquent l'avènement de ce millénaire ne doit pas Cire quelque chose d'important dans notre vie. Dieu a dit dans le Coran : “Dieu ne change pas l'état d'une communauté tant que cette communauté n'aura pas travaillé dans le sens de ce changement" (Coran 13/11). Donc pour nous les musulmans, ce qui importe, ce n'est pas d'être au début ou à la fin d'un millénaire, mais de revoir notre rapport avec Dieu, notre situation par rapport à ce que Dieu veut que nous soyons dans le cadre du vicariat qu'il nous a confié. L’APPEL : Mais la Oummah aujourd'hui, comment appréciez-vous son état de santé ? Y.H.D. : Les musulmans sont très à l'écart de ce qui se passe aujourd'hui dans le domaine des prises de décision dans le monde. Ils sont absents et depuis qu'ils sont sortis de la colonisation, ils n'ont pas réussi à retrouver la place qu'ils méritent. L'humanité en ressent d’ailleurs les difficultés. Depuis que les musulmans ont perdu le leadership de l'humanité, nous voyons que malgré les prouesses technologiques réalisées, le monde sur le plan humain a beaucoup reculé. Les maux sociaux se sont multipliés pour aujourd'hui atteindre un niveau inégalé. La famille se désintègre, les liens entre les humains se désagrègent... bref, l’être humain régresse du point de vue de l’affirmation de son humanité. De ce fait, il perd la capacité d'animer le vicarial, c'est-à-dire la responsabilité de gérer le monde conformément à la volonté de Dieu. Les pays les moins avancés selon les indicateurs des Nations Unies se recrutent parmi les États musulmans, bien que les pays les plus riches se recrutent aussi parmi les pays musulmans. Cette disparité s'explique par le fait que les musulmans se sont éloignés des idéaux de solidarité et d’entraide que prône l’islam. Sur le plan de la maîtrise des sciences et de la technologie, les musulmans ne sont pas au premier plan. Donc, la situation du monde musulman n’est pas admirable : c'est une situation plutôt sombre. Elle interpelle donc les intellectuels au travail, pour redécouvrir leur identité, connaître leur environnement, réorganiser la. civilisation islamique afin qu’elle retrouve la place qui lui a été destinée par Dieu. Dieu qui dit à propos des musulmans : “Vous êtes la meilleure communauté surgie d'entre les hommes ; vous ordonnez le convenable, vous interdisez le blâmable, et vous croyez en Dieu". Nous devons nous poser mille et une questions sur cette définition de la Oummah, à savoir quelle est notre attitude vis-à-vis de ces trois conditions à remplir pour être la meilleure communauté. Est-ce que nous croyons en Dieu ? Est-ce que nous réalisons en nous, individuellement et collectivement, ce programme pour que nous méritions ce titre de meilleure communauté ? L’APPEL : C’est donc dire qu’on ne peut pas encore parler d’une Oummah islamique mondiale. Quand de surcroît les musulmans sont en proie à des querelles intestines ? Y.H.D. La communauté musulmane dans sa conception existe. Mais sur le plan de la qualité de cette communauté, nous sommes loin du bout du tunnel. Il nous faut donc redoubler d'efforts et surtout revenir à Dieu. Dieu peut transformer les cœurs comme il l'entend et au moment où il veut. À nous d’aller donc vers lui pour réaliser cet idéal. L’APPEL : Globalisation, nouvelles technologies de l'information, qu’est-ce que cela vous inspire comme réflexion ? Y.H.D. : La réflexion que nous inspire la mondialisation, c’est que c'est une réalité que les musulmans doivent mettre à profit pour ne pas être en marge du développement. Dieu nous a interpellés dans le Coran en nous demandant d'utiliser la science et la technologie. Dans plusieurs versets, cela est clairement stipulé. Dans le premier verset de la Sourate 96, Dieu nous invite déjà à rechercher le savoir. Dans cet autre verset de la Sourate RAHMAN, Dieu s’adresse aux musulmans pour leur dire qu'ils peuvent explorer les profondeurs des cieux et de la terre avec une autorité, une permission. Cette autorité, c'est bien la science. Donc Dieu nous interpelle pour nous demander d’acquérir le savoir dans tous ses contours. Du reste, on ne peut pas être un bon musulman si on... est ignorant. Le meilleur des musulmans est celui qui sait le mieux ; parmi les êtres humains. Dieu choisit les gens qui croient pour les élever, même s'ils sont ignorants. Parmi les croyants, Dieu choisit encore ceux qui savent pour les élever encore plus. Donc, la foi est proportionnelle à notre degré d’acquisition du savoir. Prenez un médecin qui a acquis un savoir mondain : s'il acquiert en plus la foi, il a plus de mérite auprès de Dieu. Dans le Coran, Dieu nous dit : « Cherchez-moi en retrouvant les preuves dans votre propre création. » Le médecin qui connaît le corps humain a plus de chance d’avoir une foi plus intense et plus élevée que des gens qui n’ont pas eu la possibilité d’apprécier la grande complexité de ce mécanisme bien fonctionnel qu’est le corps humain. Ainsi donc, il est important pour nous de mieux appréhender la technologie de l'information pour pouvoir transmettre le discours de l’Islam. Nous devons savoir que plus nous travaillons à sauver les êtres humains, plus nous avons de mérites auprès de Dieu. de Dieu. Il est inadmissible qu'une communauté choisie, élevée et constituée des amis de Dieu, vive dans la pauvreté, la misère et l'ignorance. C’est même contraire à ce que Dieu veut que nous soyons. Dieu n'a-t-il pas dit : "La suprématie appartient à Dieu, au prophète et aux croyants, même dans ce monde ici-bas". Nous devons donc œuvrer pour donner raison à Dieu qui nous dit qu'en tant que croyants, nous devons être en lettrés. L’APPEL : Au terme de votre séjour au Burkina, quelle image gardez-vous de l’Islam et des musulmans dans ce pays ? Y.H.D. : J’avoue que la situation n’est pas satisfaisante. Les musulmans vivent dans un état de somnolence, un peu partout dans le monde d'ailleurs, ce qui ne fait que donner davantage de responsabilité aux intellectuels surtout. Il y a beaucoup de choses à faire au Burkina, mais à mon sens, il y a surtout nécessité de mettre l'accent sur l'organisation. Il faut que les musulmans soient dans une même structure au sein de laquelle ils pourront travailler à l'unisson pour Faire avancer l'Islam. Les musulmans doivent prendre conscience de leur identité islamique, se doter d'institutions éducatives et s'investir dans le domaine de l'information, notamment des nouvelles technologies de l'information, pour mieux diffuser le message aux musulmans et au-delà, aux non-musulmans. L'Islam est un message de Dieu qui s'adresse à l’humanité ; c’est la main que Dieu tend à l’être humain pour le faire sortir des ténèbres. C'est cette image qu'il faut donner de cette religion. L’APPEL : Votre mot de fin. Y.H.D. : Mon dernier mot, c'est de prier pour les musulmans afin que Dieu raffermisse leur foi, leur donne la force de s'unir, de s'entendre, de se tolérer, de s'entraider et de manifester leur solidarité. Je souhaite que les musulmans puissent travailler ensemble à acquérir l'agrément de Dieu dans le monde d'ici-bas et dans le monde de l’au-delà. Propos recueillis par Shadj SouW. L’Appel N°031 Août 1999 Économie et Politique INTÉGRATION ÉCONOMIQUE • Réalités et perspectives L'un des Principaux obstacles à la mise en œuvre des politiques économiques de beaucoup d’États africains a longtemps été l'étroitesse du marché intérieur auquel on associe la faible disponibilité des acteurs de production (main-d'œuvre qualifiée, capital, technologie). Dans la recherche des solutions à ces problèmes, des gouvernements africains ont dû par moment opter pour une stratégie communautaire de développement : l'intégration économique régionale. Elle suppose de la part des pays membres la mise en place de politiques communes dans les domaines (commercial, économique, juridique, etc.). Contrairement à la coopération classique, l'intégration économique se traduit par la création de communautés économiques et implique pour chaque pays membre des engagements beaucoup plus poussés pouvant aller jusqu'à une perte d'autonomie dans le domaine de la politique économique nationale. On constate que depuis quatre décennies, l'intégration régionale a contribué à alimenter les débats aussi bien au niveau des spécialistes qu'au niveau des hommes politiques. Et aujourd’hui encore, on observe un regain d'intérêts pour l’intégration des pays africains. En témoignent les nombreuses déclarations officielles, les motivations sans cesse croissantes de certains dirigeants et la place qu'elle occupe dans les différentes stratégies de développement. L'idée de création d'une communauté économique panafricaine est de nouveau replacée au cœur des débats. Cette préoccupation se justifie aisément au regard de la formation d'espaces économiques de grandes dimensions en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. L'intégration revêt plusieurs formes, mais celles-ci disposent de caractéristiques communes. Toute intégration repose avant tout sur la libre circulation des personnes et des biens. Elle repose ensuite sur la division du travail entre les pays considérés ; cette division du travail constitue la base même de l’échange. Enfin, l’intégration renferme une certaine discrimination à l'encontre des pays tiers. barrières douanières à l'importation. L’intégration régionale est un concept à la fois vaste et ambigu. Plusieurs auteurs l'ont abordé sous différents angles : géographique, économique, politique, etc. Dans notre approche, nous nous intéressons à l’aspect économique, en particulier aux obstacles à la libre circulation des personnes et des biens. Les dimensions économiques de l’intégration régionale peuvent être subdivisées en deux grands volets : le premier volet concerne l’intérieur de l’espace et le second embrasse les échanges entre l'espace régional et le reste du monde. La procédure d’intégration régionale à l’intérieur de l’espace économique peut prendre trois formes : la réduction des obstacles à la libre circulation, l’harmonisation des politiques et des règlements, et enfin la création des institutions supranationales. Malgré les divergences qui s’affichent ça et là sur la manière de réaliser l’intégration économique, la longue marche vers l’unification des marchés a été entachée d’entraves de toutes. Sortes. En effet, il existe plusieurs obstacles à la libre circulation : ces obstacles sont de divers ordres : ils peuvent être formels ou informels, physiques ou institutionnels. Les obstacles formels se résument à la complexité de la réglementation, aux barrières douanières et à l’instauration des certificats de conformité des produits. Quant aux obstacles informels, on a les exemples de pots-de-vin et de contrôles abusifs. Les obstacles physiques sont principalement ceux liés à l’état défectueux des moyens de communication et de transports. On a l’exemple des routes qui sont impraticables pendant la saison des pluies. D’autres éléments nouveaux de forme institutionnelle tels que l’obligation pour les étrangers d’avoir un permis de séjour sont autant de facteurs qui limitent la libre circulation. D’une manière générale, il faut reconnaître qu’en Afrique de l’Ouest, il existe de nombreux obstacles aux échanges formels de biens contrairement aux facteurs travail et capital relativement plus mobiles. Aujourd’hui, le véritable problème de l’intégration économique en Afrique de l’Ouest est moins lié aux manques de stratégies qu’aux hésitations des uns et des autres à mettre en œuvre les mesures communautaires arrêtées par les différentes parties. D’où la nécessité de réduire les barrières formelles et informelles qui limitent les échanges... Le GATT, qui interdit la discrimination en matière commerciale, admet en son article 24 une dérogation pour les pays appartenant à un même ensemble communautaire. L. SAWADOGO L’Appel N°031 Août 1999 MOT CACHE N° 31 Mot de 9 lettres : Arbitre - As - Bal - But - Centre - Faute - Filet - Jeux - Match - Pelouse - Penalty - Terrain - Touche - Score - Sifflet - Spectateur - Sport - Sportivité - Système. S L B E CROISEMENT N° 018 Complétez avec les lettres suivantes : A-A-E-E-H-I-I-N-T-T-U-V Croisement n° 018 Mots croisés n° 030 Horizontalement I - Reçoit au moyen d’appareil radioélectrique. II - Couleur brun jaune. III - Lieu où se passe l'action théâtrale. IV - Fine bande de soie qu’on passait sous un pont de peau pour drainer une plaie suppurante. V - En matière de. Verticalement 1 - Grande paresse. 2 - Qui permet d’accéder à. 3 - Disposé, disposé à. 4 - Qui tient un rôle de vedette. 5 - Marque le lieu. Énoncé moral et matériel à disposition de ses membres BAITOULMAAL Mutuelle d’épargne et de crédit B.P 3670 Ouaga / Burkina Faso Pour la vidange de vos fosses septiques, contacter EVAF au secteur 28 Dassasgho, sur l’avenue de la Jeunesse, en face du panneau de la Pharmacie du Jourdain ou appeler au. 36-52-27 ou 36-16-75, 24h/24h. L’Appel N°031 Août 1999 12 Numéro 31 Nombre de pages 12 --