id 11838 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/11838 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Issue Titre An-Nasr Vendredi #274 (L'éthique de la parole en islam) Créateur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/15634 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/569 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2198 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 2009-02-13 Identifiant iwac-issue-0000422 Source https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/569 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Détenteur des droits Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina Contenu Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Si le fidèle musulman est tenu sur le plan des obligations d’ordre rituel de satisfaire à un certain nombre de prescriptions comme l’observance de la prière, du jeûne, de l’aumône légale, etc., il doit également, sur le plan moral, respecter un certain nombre de principes normatifs comme le fait de dire la vérité, d’être sincère, d’avoir une bonne intention, de ne pas mentir, de ne pas calomnier, de ne pas faire de faux serments, etc. Comme ces principes normatifs touchent de près ou de loin tout ce qui se rapporte au lisan (organe de la parole) et comme la fonction majeure de celui-ci est d’être l’interprète des autres organes, notamment du cœur qui est le pivot central qui structure la personnalité du fidèle musulman, l’Islam accorde une importance particulière à tout ce qui émane du lisan. De nombreux versets coraniques et de hadiths prophétiques mettent en avant l’éthique de la parole en Islam. L’accent est mis sur la nécessité d’éviter les innombrables maux de la langue. Ils invitent les fidèles, pour remédier aux dégâts des mots, à se consacrer au dhikr (mention et remémoration d’Allah et de Son Serviteur et Prophète), à la lecture du Coran et à toute forme d’adoration d’Allah en général. Sache que les dégâts causés par la langue (les mots, la parole) sont énormes, et rien ne peut être plus salutaire que sa retenue. Ainsi, la loi religieuse (Coran et hadiths) vante le mutisme et insiste sur l’importance du silence. Le Prophète (saw) a dit : « La foi d’un serviteur n’acquiert la droiture que si son cœur est droit et le cœur ne peut acquérir la droiture que si la langue est droite... » Rapporté par Ibn Abi ad-Dunia. Et d’après Sahl Ibn Sa’adine As-Saaidi, le Prophète a dit, ce qui peut être interprété de cette façon : « Celui qui me garantit le bon usage de ce qu’il a entre ses mâchoires (la langue) et de ce qu’il a entre ses jambes (le sexe), je lui garantis le paradis. » Et dans les traditions des... Compagnons du Prophète, on rapporte qu’Abu Bakr mettait une pierre dans sa bouche pour s’empêcher de parler, et il disait en faisant allusion à sa langue : « C’est elle qui me fait engager dans les sentiers dangereux ». Si tu te poses la question sur l'origine des grandes vertus du silence (muusmc), sache alors que ces vertus ne sont autres que l’absence des péchés causés par la langue, comme le mensonge, la médisance, la calomnie, l’ostentation, l’hypocrisie, la perversion, la vilenie, la vantardise, les vaines discussions, les disputes... En voici quelques-uns. Parler de ce qui ne vous regarde pas. Sachant que le capital du croyant est son temps, les instants de la vie sont précieux et sans retour ; le Prophète (saw) a dit : « Un des signes de perfection de la foi (islam) chez l’individu, c’est l’abandon de ce qui ne le regarde pas » (Tirmidhi). Parler de ce qui ne nous regarde pas, c’est dire ce qui peut être délaissé sans que ce soit un péché, ni un mal présent ou futur ; et plus grave encore, c’est perdre ton... Temps et faire perdre à ton interlocuteur son temps. Le surplus dans la parole, c’est à définir comme l’excès de la parole dans un intérêt quelconque. Si on a besoin de deux mots pour exprimer quelque chose d’utile, alors le troisième mot est de trop. Cette indiscrétion n’est pas interdite, mais elle est déconseillée. Les domaines de l’excès dans la parole sont illimités et le Coran nous désigne ce qui est important et bon à investir par la parole : « Il n’y a rien dans la plus grande partie de leurs conversations secrètes, sauf si l’un d’eux ordonne une charité, une bonne action, ou une grande conciliation entre les gens. Et quiconque le fait, cherchant l’agrément d’Allah, à celui-là Nous donnerons bientôt une récompense » (Coran 4:11). Le Prophète (saw) a dit : « Heureux est celui qui retient le surplus de sa langue et dépense le surplus de son argent » (D’après Bayhaqi). De nos jours, les gens agissent inversement puisqu’ils retiennent le surplus de l’argent et distribuent le surplus de la parole. Ataa disait : lcs. Croyants qui vous ont précédé détestaient le surplus de la parole et pour eux le surplus est tout ce qui vient après le Coran, la Tradition, la commande du bien, le pourchas du mal, et de parler pour un intérêt vital et obligatoire. Ils avaient à l’esprit les versets suivants qui évoquent les anges préposés à notre surveillance : « Alors que veillent sur vous des gardiens, des nobles scribes, qui savent ce que vous faites. » (C50V10-12) « Il ne prononce pas une parole sans avoir auprès de lui un observateur prêt à l’inscrire. » (C50V18) Le jour du jugement ! Quelle honte pour les fidèles de voir son temps ici-bas rempli de futilités qui n’ont été d’aucun intérêt pour sa foi, ni pour sa vie et regrets ! Un des compagnons du Prophète disait : parfois, quand quelqu’un me parle, j’éprouve autant l’envie de lui répondre que l’assoiffé de boire, mais je m’abstiens de peur que ce soit un surplus de parole. Parler vainement ! Il est dans les habitudes des gens de parler dans leurs assemblées, des femmes, des... Histoires des débauchés dans les tavernes, des rois, des riches et leur vie de luxe, et de leurs mauvaises habitudes, de rire des gens et de dire des vanités. Cela est illicite. Allah dit dans le Coran : « Dans le livre, Il vous a déjà révélé ceci : lorsque vous entendez qu’on renie les signes d’Allah et qu’on s’en rit, ne vous asseyez point avec ceux-là jusqu’à ce qu’ils entreprennent une autre conversation. Sinon, vous serez comme eux. Allah rassemblera, certes, les hypocrites et les mécréants, tous dans l’enfer » (C4V140). Le Prophète (saw) renchérit : « Un homme profère un mot pour faire rire les gens de l’assemblée, et par ce mot il chute dans l’Enfer plus loin qu’une étoile ». Il a dit également : « L’homme prononce un mot qui provoque la satisfaction d’Allah, il ne pensait pas que ce mot atteindrait ce qu’il a atteint, et Allah lui accorde, par ce mot, Sa satisfaction jusqu’au jour du jugement. De même, un homme prononce un mot qui provoque la colère d’Allah, il ne croit pas qu’il atteindrait ce qu’il a... » Atteint, et lui inflige par ce mot son courroux jusqu’au jour du jugement. » Tirmidhi. La foi du croyant doit lui permettre de se tenir à l’écart de toute polémique. Et quand il s’agit d’une discussion savante, il faut y prendre part pour poser des questions dans le dessein d’apprendre et de comprendre, sans aucune volonté de chercher à nuire à ton interlocuteur et à le pousser à se défendre avec du vrai comme du faux, ou prendre la parole pour exprimer une science si tu en es porteur, sans aucune volonté de montrer que tu es savant, intelligent et informé, etc. Et cela en utilisant dans ton discours des vérités ou des mensonges. Sinon, garder le silence reste le meilleur remède pour éviter les péchés qui résultent des polémiques et des palabres. La plaisanterie. L’excès de plaisanterie est une chose blâmable, car il fait hériter à la longue des attitudes badines, un esprit léger, de la haine dans certains cas, et il fait disparaître entre les croyants le respect. Mais il n’est pas pour autant interdit, ni même... Déconseillé de plaisanter, car le Prophète (saw) a dit de lui-même : « Je plaisante, mais je ne dis que la vérité ». En effet, il nous est parvenu plusieurs histoires où le Prophète plaisantait avec les croyants. Une fois, une vieille femme a rendu visite au Prophète (saw) qui, au cours de la discussion, lui dit : « Aucune vieille n’entre au paradis ». Et la vieille se mit à pleurer, mais le Prophète lui ajouta : « Mais tu ne seras pas vieille ce jour-là (quand tu rentreras au paradis). On peut donc plaisanter à condition de dire la vérité, sans offenser les cœurs des interlocuteurs et sans excès. Car il y a des petits péchés qui deviennent des péchés majeurs à force de les répéter, comme il y a également des choses licites qui deviennent des péchés mineurs à force de s’y adonner fréquemment. Puis il récita ce verset : « C’est Nous qui les avons créées à la perfection et nous les avons faites vierges. » (C56V35) La moquerie Le fait de se moquer les uns des autres est illicite, car Allah dit dans le Coran : « Ô vous les... » Croyants ! Qu’un groupe ne se raille (se moque) pas d’un autre groupe, ceux-ci sont peut-être meilleurs qu’eux, et que des femmes ne se raillent pas d’autres femmes : celles-ci sont peut-être meilleures qu’elles. Ne vous désignez pas et ne vous lancez pas mutuellement des sobriquets (injurieux). Quel vilain mot que perversion lorsqu’on a déjà la foi. Et quiconque ne se repent pas, ceux-là sont les injustes. Et se moquer de quelqu’un revient à le mépriser, le diminuer, à citer ses défauts pour rire de lui, ou le mimer et le singer. Retenons que l’usage de la parole, comme tout autre acte d’adoration, a une éthique qu’il convient de respecter. Le croyant ne doit l’utiliser que dans le but de se rapprocher de son Seigneur. Ben Hamid Source : www.sajidinc.com Lisez et faites lire AN-NASR. Vos suggestions et critiques sont attendues à l'adresse suivante : an-nasn@gmail.com Numéro 274 Nombre de pages 3 --