id 11615 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/11615 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Issue Titre An-Nasr Vendredi #143 (La rédaction du coran : une histoire fascinante) Créateur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/15561 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/569 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/124 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2198 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 2006-02-10 Identifiant iwac-issue-0000307 Source https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/569 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/443 Détenteur des droits Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina Contenu Lonqu vint 1* Mcoirï d'Ulih ainsi qui 11 victoln, cdlUrt lu louugu d< ton 8«ljMur «t i^>lort ko pardon. Le Coran est la parole de Dieu révélée au prophète Mohammed (SAW) par l’intermédiaire de l'ange Gabriel. Comme tel, le Coran donne sens aux évènements, à l’histoire. En d'autres termes, les évènements doivent être lus et compris à la lumière des données coraniques. À l'inverse, le Coran prend sens indépendamment des évènements et des données de l'histoire car le Coran est la parole de l'Absolu qui transcende et connaît tout (ce qui s'est passé, ce qui se passe et ce qui est à venir). Cette prérogative du Coran est d'autant plus logique que le Coran est le dernier message adressé aux hommes par Allah qui, auparavant, avait envoyé d'innombrables prophètes et messagers. Le Coran est la première source de la législation islamique ; par conséquent, la plus importante source. C'est donc un précieux « outil » entre les mains des musulmans qui se doivent de le connaître aussi bien dans son contenu que dans son. Histoire. C'est pour contribuer à la connaissance du Coran que An-Nasr vous propose aujourd'hui une étude de son histoire. De la codification et de la compilation du Coran. Le Coran fut révélé par fragments au prophète Mohammad (SAW) pendant les 23 années de sa mission (609 à 632 approximativement). On ne sait pas exactement à partir de quand la codification a commencé, cependant, le souci de codifier le Coran est apparu très tôt chez le prophète. Ainsi, longtemps avant l’hégire, des extraits écrits du Coran existaient et étaient en la possession de certains compagnons. Certains auteurs avancent la date de l'an 5 de l'apostolat, soit huit ans avant l'hégire. En parcourant le récit de la convention d'Omar Ibn Khattab, on s'aperçoit que la sourate 20 (chronologiquement 54) qui était en possession de sa sœur a joué un rôle important. Le souci de la rédaction du Coran, on pouvait le dire, a été guidé très certainement par le thème de la toute première révélation. qui faisait l'éloge de la plume comme moyen de connaissance humaine. Chaque fois que le prophète recevait un fragment du Coran, il appelait un des compagnons lettrés et lui dictait en précisant la place exacte du nouveau fragment dans l'ensemble déjà reçu. En l'absence du papier pendant cette période, les compagnons du prophète se servaient d'objets divers dont des morceaux de parchemin, du cuir tanné, des tablettes de bois, des omoplates de chameaux, des espèces de pierres planchées assez tendres pour que l’on puisse graver assez facilement, des nervures médianes des dattiers, des morceaux de poterie brisée, etc. Afin d’éviter les déficiences, chaque année le prophète s’occupait de la révision du texte coranique en entier. Ces séances de révision servaient de cadre pour la collection des textes existants, c’est-à-dire les copies. Les révisions avaient lieu pendant le Ramadan avec l'assistance de l'ange Gabriel. Le Ramadan qui a précédé la mort du... prophète, Gabriel lui a ordonné de réciter deux fois le Coran entier. Les séances de révision permettaient de corriger ce qui méritait de l’être, de compléter ce qui est incomplet afin d'uniformiser les copies. Il convient de souligner que du vivant du prophète, très peu de compagnons avaient le texte complet. En effet, tout le monde n’avait pas la vocation de copistes ou de transcripteurs. Il y a aussi que les occupations des uns et des autres, les distances qui séparaient certains compagnons et le prophète ne leur permettaient pas d’être toujours à ses côtés. À la mort du prophète, la révélation était terminée. Tout le texte coranique existait, mais éparpillé entre les mains des compagnons. Dès le califat d'Abou Bakr, la nécessité de compiler tout le texte coranique s’est posée. Tout est parti de l'issue de la bataille de Yamama. À toute fin utile, la bataille de Yamama s'inscrit dans la politique globale de la gestion des affaires de la communauté des musulmans après la mort du prophète. En effet, dès la Mort de Muhammad, des révoltes ont éclaté ça et là dans des tributs arabes à Médine. Pour certaines d’entre elles, leurs alliances avec le prophète ne les engageaient pas vis-à-vis des mouhadjirounes ; par conséquent, elles voulaient se désolidariser de la communauté. D’autres vont refuser de payer la zakat, et d'autres encore vont organiser leur révolte autour de fausses prophéties. Face à cette situation, Abou Bakr n'est pas passé par mille chemins. Il a engagé des guerres dites de l’apostasie en vue de maintenir la cohésion sociale fondée par le prophète. La bataille de Yamama est celle qui a été dirigée contre l’imposteur Mosallima. Cette bataille fut particulièrement sanglante. Les musulmans, au nombre de 13 000, furent défaits par leurs ennemis nettement plus nombreux (100 000). Dans un tel contexte, les musulmans de la première heure, donc connaissant davantage le Coran, décidèrent de se séparer du gros de la troupe. Au nombre de 3 000, cette branche des forces armées musulmanes (appelée bataillon des... Connaisseurs du Coran) étaient sous le commandement de Salim Maula Abi Hudhalfah, un des plus grands connaisseurs du Coran. Ils remportèrent une victoire, mais une victoire dont le goût a été rendu amer par la perte de 700 valeureux compagnons et grands connaisseurs du Coran, dont le commandant du bataillon. Omar Ibn Al Khattab se rendit alors auprès du calife Abou Bakr et lui dit : "Les compagnons de l'envoyé de Dieu tombent à Yamama à la façon des papillons dans le feu, et je crains qu'ils se fassent toujours s'ils rencontraient une occasion (pareille) de se faire tuer, cependant qu’ils sont les porteurs du Coran. Ainsi le Coran sera perdu et oublié. Si tu le réunissais et le faisais écrire." (1° commentaire de Tabari, I, 20). Au début, Abu Bakr s’y opposa, estimant que le prophète lui-même ne l'avait pas fait. Omar insista et argua du fait qu’il n’y avait pas de mal à le faire. Le calife consentit après avoir consulté Zaïd Ibn Thâbit, le scribe du... Prophète sur la question. C'est le même scribe qui fut le travail de rédaction. Dans son travail, il n'a pas retenu d'office tout ce qui lui parvenait comme texte coranique. Tout ce qu’il a retenu comme faisant partie du Coran a été confirmé par au moins deux personnes, lui-même constituant la troisième dans la mesure où il était hâfiz (connaissait tout le Coran par cœur). Le résultat de ce minutieux travail a été la production d'un volume du Coran, précieusement gardé par Abou Bakr. À la mort d'Abou Bakr, le document fut transmis à Omar. Plus tard, Omar le transmit à sa fille Hafsa, veuve du prophète. Au califat d'Othman, un autre problème s'est posé. Celui des variantes dans la lecture. Voilà ce qu'en a dit Hodhaifah Ibn Al Yamân quand il est rentré de l'expédition contre l'Arménie (l'an 25 ou 30) : s'adressant au calife Othman, il dit : « Prends soin des gens ! » Et lui (le calife) de dire : « Qu'y a-t-il ? » Hodhaifah dit : « J'ai participé à l'expédition contre l'Arménie où il y avait des Irakiens tout... » comme des Syriens. Mais les Syriens suivaient la lecture coranique selon Obayy Ibn Ka’b et disaient des choses que les Irakiens n'avaient pas entendues, ces derniers les ont donc accusés de mécréance. De même, les Irakiens suivaient la lecture d'Ibn Massoud. Ils disaient des choses que les Syriens n'avaient pas entendues et les Syriens les ont accusés de mécréance. Conformément à sa qualité d'homme d'État rassembleur et soucieux du devenir de sa communauté, Othman (ra) agît promptement et efficacement à la situation en sollicitant Zaïd ibn Thâbit, des artisans de la première compilation, qu'il fit assister par Abân ibn Al Aas (qui a été scribe du prophète, et doté d’une intelligence et d'un goût littéraire remarquables). Ces deux vaillants serviteurs de l'Islam se sont mis à pied d’œuvre pour sortir un Coran dont la version devait être adoptée par tous les musulmans de tous les coins de l'empire. Zaïd et Abân n’ont accepté un texte venant de qui que ce soit, fût-ce-t-il du calife lui-même, sans qu'une autre personne ne... Confirme qu’effectivement le texte en question fait partie de l'ensemble révélé au prophète. On remarquera au passage l'extraordinaire sens de l’objectivité de ces compagnons. La discipline historique, grâce à cette méthode, est désormais classée parmi les sciences. Après ce travail minutieux mené par les deux scribes, le calife emprunta à Hafsa la première compilation sous le califat d'Abou Bakr pour une comparaison des deux et il se rendit compte que les deux volumes étaient identiques. Autrement, deux travaux de la même nature menés par des acteurs plus ou moins différents, avec les mêmes méthodes sans se référer auparavant aux résultats de la première expérience et en l'espace de 15 ans environ, ont donné le même résultat. Le calife ne pouvait que s’en réjouir. La nouvelle édition, qui avait été écrite dans le dialecte Quraychite, a été reproduite en quatre ou sept exemplaires qui furent envoyés dans tous les grands bastions de son empire. Il ordonna ensuite que toutes les transcriptions soient faites à... À partir de cette édition, il ordonna ensuite de détruire toutes les copies antérieures. Cet épisode de l'histoire du noble Coran est souvent mal interprété par les ennemis de l'Islam. Si le travail de la compilation a connu un succès, un autre défi encore plus important (à notre sens) devait être relevé. Le défi de la conservation. Vendredi n°143 du 15 septembre 2006. Prix 50 FC. P. 137 De la conservation du Coran Il serait aberrant de croire que le souci de la conservation du Coran a commencé après sa compilation. En effet, depuis l'époque du prophète, ce souci était présent. C'est d'ailleurs ce qui a motivé sa rédaction par écrit. Il est donc aisé de dire que l’écriture a été une des méthodes par lesquelles la parole d'Allah a été conservée en intégralité. Parallèlement à cette méthode et de façon simultanée, il y avait une méthode non moins efficace, à savoir celle de l'apprentissage par cœur. Le prophète (saw) a incité les compagnons à la mémorisation du texte coranique afin de les réciter lors des... prières quotidiennes et autres. Selon un récit, à la mort du prophète, quatre à huit Ansars (médinois) étaient Hafiz (le nombre de mecquois devait être plus important). Aussi, les successeurs du prophète tout comme lui-même ont attaché la plus grande importance à la connaissance coranique pour tout emploi public et administratif et prirent les dispositions nécessaires pour son enseignement. Il y avait enfin une dernière méthode appelée méthode additionnelle. Avec cette nouvelle méthode, lire et posséder une copie du Coran ne suffisait plus. Il fallait au-delà de tout cela étudier auprès d'un maître attitré et obtenir un certificat de l'authenticité de la copie tout comme de la connaissance de la part de l'élève. À la fin des études, le maître octroie un diplôme, mentionnant toute la chaîne de ses maîtres et des maîtres de ses maîtres jusqu'au prophète et attestant la conformité de la récitation à ce que lui-même a appris de son maître. De nos jours, il existe des copies ou des fragments du Coran de la Première époque. À Istanbul (Turquie) et à Londres (Grande-Bretagne) par exemple, il existe des copies du Coran attribuées au calife Othman. À Istanbul, il existait une feuille du Coran attribuée au calife Omar. Dans plusieurs autres pays comme l'Égypte, l'Iran, l'Afghanistan, etc., il y a des copies très anciennes. On les a comparées et il est très émouvant de constater qu'à part les fautes des copistes, il n'y a aucune variante entre ces millions d'exemplaires (manuscrits ou imprimés) du Coran. De l'ordre des versets et des sourates. Tout le monde s'accorde à dire qu’à l'intérieur des sourates, les versets suivent l'ordre donné par Muhammad lui-même. En effet, chaque fois qu'un fragment descendait, le prophète faisait venir un de ses scribes et demandait de noter ce texte à tel passage qui parle de tel sujet. Il en a été de même pour ce qui est de l'ordre des sourates. Rappelons que chaque année, le prophète révisait, en compagnie de l'ange Gabriel, le texte du Coran. L’année de sa mort, il récita le texte entier. par deux fois. Comme on peut le constater, le Coran utilisé par le prophète est la même chose que ce que nous avons aujourd’hui. Tout cet effort que les musulmans de la première heure ont consenti pour qu'il parvienne jusqu'à nous témoigne de son importance. On ne le dira jamais assez, le Coran est indispensable pour la bonne compréhension de la religion musulmane. Sa lecture est encore plus bénéfique pendant le mois de Ramadan, mois au cours duquel il est descendu. Bientôt nous abordons ce mois sacré, plein de pardon et de miséricorde. C'est le mois du Coran et chacun devra fournir ce qu'il peut pour s'imprégner des nobles paroles qui tranquillisent les cœurs et les esprits. Adam An-nasr, vendredi n° 143 du 15 septembre 2006. Prix 50 F. Numéro 143 Nombre de pages 4 --