id 10275 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/10275 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Issue Titre La Preuve #16 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/909 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/83 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/85 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/87 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2205 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/859 Date 2009-02 Identifiant iwac-issue-0000032 Source https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/859 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/284 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/311 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/376 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/408 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/407 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/269 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/351 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/319 Contenu Comment le musulman doit-il faire ses besoins ? P.4-5 Afrique : la démocratie introuvable ! P.65 RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES P.6 Que les responsabilités soient situées ! FLAMBEE DES PRIX DES CEREALES Rio La vie chère se porte bien Conseils aux époux & aux futurs époux Editorial ACCORDS SUR L'IMMIGRATION La solution se trouve ailleurs Le Burkina Faso a signé le protocole de la honte sur l'immigration, dont Brice Hortefeux avait fait sa raison de vivre. Il faut croquer du nègre avec l'aide d'autres nègres. Voilà de façon caricaturale, comment on peut résumer cet accord. Qui aurait cru que huit États africains signeraient cet accord humiliant et dégradant ? Malgré les joutes oratoires de Alain Yoda pour expliquer la démarche du Burkina Faso, on reste confus et sceptique sur ce choix de la diplomatie burkinabè, surtout que dans le même temps, le Mali donnait une fin de non-recevoir au même accord. Nos États sont certes souverains, nous dira-t-on, mais ils vivent les mêmes réalités. Au-delà de ce que L’accord peut nous rapporter (4 milliards pour le financement de projets sociaux), c’est dans le principe même de sa ratification qu'il suscite des interrogations. En effet, il y a moins de deux ans lorsque Nicolas Sarkozy, alors en campagne pour la présidentielle française, avait évoqué son concept d'immigration choisie, c'est avec joie que de nombreux Africains avaient accueilli les protestations de certains de leurs dirigeants. Que s'est-il passé entre-temps ? Certainement, on a activé des réseaux qui continuent d'agir dans les méandres de la Françafrique. Pauvre Afrique ! Il ne s'agit surtout pas de soutenir l'immigration clandestine ni les départs massifs d'Africains vers l’Europe, dupés en cela par des marchands d'illusion. Nous admettons aussi que la France est en droit de contrôler les flux migratoires en direction de son territoire. Mais que l'Afrique l'aide en cela, c'est inacceptable. D'ailleurs, il incombe aux dirigeants africains de trouver des solutions (vraies) aux départs des jeunes vers D'autres endroits où ils croient prospérer. Mais, il ne s'agit certainement pas d'aider la France à les rapatrier, sauvagement. D'ailleurs, la France a une dette à l'égard des États africains et de leurs populations, pour le pillage systématique des richesses du continent au moment de la colonisation. Ce discours est peut-être dépassé, mais il peut être remis sur la table quand l'autre partie ne veut pas se dédouaner. Au contraire, il continue de traiter avec mépris ces anciennes colonies et humilie leurs citoyens. La France aura toujours besoin de l'Afrique. C'est en cela que les dirigeants africains doivent maintenant la traiter comme un partenaire et arrêter le paternalisme. En somme, l’immigration n'est pas un phénomène que l’on peut contenir à travers un texte. Elle est inhérente à la nature de l'homme. Celui-ci a toujours migré, soit à la recherche de la sécurité, soit pour se mettre à l’abri des intempéries ou pour chercher son pain quotidien. Toutes choses essentielles pour sa survie. Donc, si la Sécurité, le travail, l’argent, bref, le bien-être se trouvent d'un côté et pas de l'autre, les populations démunies iront les chercher, à tout prix. Il va donc falloir apprêter les feuilles et les stylos car les conventions sur l'immigration, le Burkina et la France en signeront encore, tant que les vraies solutions ne seront pas trouvées aux causes de cette immigration. La Rédaction La Preuve n° 16 - Février 2009 Preuve Évidente Qui sont les bénéficiaires de la zakat ? Pour l'Imam La zakat est un pilier important de l'Islam. C'est en cela qu'elle est citée dans plusieurs versets du Coran, et en association avec la prière. "Faites la prière et acquittez-vous de la zakat" Coran S2:43. Ainsi, c'est à la zakat qu'incombe la charge d'assurer la solidarité dans la société musulmane et de préserver son équilibre. Allah a en effet prescrit la zakat pour purifier les musulmans et leurs biens. Allah dit : "Prends sur leurs biens, une aumône par laquelle tu les purifies et les rends... meilleurs" S9 VI03. La zakat est prélevée sur le bien des riches pour être redistribuée à ses ayants droits qui sont au nombre de huit. Un jour quelqu'un est venu voir le messager de Dieu (saw) au sujet de la zakat et lui dit : "donne-moi un peu de charité", et le prophète (saw) lui répondit : "Dieu seul s'est réservé le partage des œuvres de charité qu'Il n'a délégué ni à un prophète, ni à personne d'autre. Il les a partagées en huit (8) parts. Si tu en fais partie, je t'en donnerais". Sunna de Abou Daoud. Au sujet donc de ces bénéficiaires, Allah dit : "les sadaqât ne sont destinées que pour les pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs Preuve de déclaration N° IRû^/CA-GI/OUA/PF du 27 juillet 2007 ISSN 0796-8426 Tél. 50 37 94 30 Cell. 70 75 54 85 Email : picuvc2007@yalino.fr Directeur de Publication Mikailou Kéré Secrétaire de rédaction Sob GNESSI Responsable commercial Moussa BOUGMA Mise en page et impression Altesse Burkina 50 39 03 10 Nombre de tirage 1000 exemplaires sont à gagner (à l'islam), l'affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, ceux qui sont dans le sentier d'Allah, et pour le voyageur (en détresse). C'est un décret d'Allah. Et Allah est Omniscient et Sage." S9 V60. Mais la question qui se pose est de savoir si l’on peut affecter la zakat à une seule ou à plusieurs catégories de ces bénéficiaires. Au regard des textes islamiques et de la pratique du prophète (saw), il est clair que la zakat peut être donnée à un ou à plusieurs des attributaires. Le prophète (saw) a donné la totalité de la collecte à Salma Ben Sakhr al Biyadhi selon un hadith rapporté par Tirmizzi. Mais, ne peut bénéficier de la zakat que celui qui en a droit. Dans ce sens, le prophète en s'adressant à Mu'az Ben Djabal lui disait au sujet de la zakat en ces termes : "...fais-leur savoir qu'ils ont à s'acquitter de l'aumône légale prélevée sur les biens de leurs riches pour être redistribuée à leurs pauvres" ; et dans cet autre hadith, il dit : "ni le riche, ni l'homme vigoureux ne doivent profiter de la zakat." Abou Daoud. Al-Joumkoun cite le hadice rapporté par Ibn Mas'oud qui rapporte que le messager de Dieu a dit : "quiconque demande de la charité tout en étant dans l'aisance, sa revendication se manifestera le jour de la résurrection par des égratignures ou des griffes sur son visage." Abou Daoud. De la même manière que les versets sont menaçants sur les gens qui peuvent (ou doivent) donner la zakat et qui ne le font pas, Allah veut que la collecte soit bien faite et bien distribuée. A propos de ceux qui doivent donner la zakat et qui ne le font pas, Allah dit : "A ceux qui thésaurisent l'or et l'argent et ne les dépensent pas dans le chemin d'Allah, annonce leur un châtiment douloureux. Le jour où ces trésors seront portés à l'incandescence dans le feu de l'enfer, et qu'ils en seront cautérisés, front, flancs et dos, il leur sera dit : "voici ce que vous avez thésaurisé pour vous-mêmes. Goûtez de ce que vous thésaurisiez.'" S9 V34-35. Toutefois, à l'heure actuelle, il existe des Personnes nanties sincères, qui veulent donner la zakat, mais elles ignorent comment cette zakat est prélevée, ou qu'il n’y a pas d’institutions zakataires crédibles auxquelles elles peuvent se fier. Donc, l'un dans l'autre, nous avons beaucoup de défis à relever au sein de notre Ummah. Il faut qu'on s'organise, il faut que les intellectuels musulmans s'impliquent dans la collecte et la gestion de la zakat. Il faut qu'on cesse de faire seulement des critiques. Il y a un paradoxe au niveau des musulmans ; c'est là où il y a le plus de riches, mais c’est là aussi, où malheureusement, il y a le plus de pauvres. Ne résolvons pas les problèmes de manière ponctuelle ou conjoncturelle, il faut qu'on ait une vision large de ce que la zakat des musulmans de ce pays peut faire. Nous pouvons construire des infrastructures d'accueil (les orphelinats), des écoles, des dispensaires, des lycées et collèges, et même des universités. Mais, les musulmans font recours aux autres communautés pour nourrir leurs pauvres, pour... accoucher leurs femmes, pour soigner leurs malades. Il faut que tout cela cesse un jour, et nous en avons les moyens. Qu’Allah nous éclaire, et qu'Il nous aide à faire face à nos responsabilités, nos vraies responsabilités. La Preuve n° 16 - Février 2009 Religion de vérité Comment le musulman doit-il faire ses besoins naturels? Par Cheick Alliayan Voilà un titre qui va peut-être étonner les uns et choquer les autres ! En effet, certains trouveront qu'il est superflu de traiter d'un tel détail et d’autres estimeront que le thème est quelque peu vulgaire et impudique. Il est vrai que c'est un détail, mais l'islam en tant que civilisation, n'a rien omis de la vie du musulman. Dieu dit dans le saint coran : "Nous n'avons rien omis dans le livre". Et pour le musulman pratiquant, ce n'est pas un détail car la validité de ses actes d'adoration dépend de son état de pureté. Et d'après le prophète (saw) : "la purification est la moitié de la foi". Prendre des précautions pour ne pas se laisser souiller. par les urines et les selles n'est donc pas un sujet banal. Il est bien établi en islam, et cela relève d'ailleurs du bon sens et de la science, que les selles et les urines sont des impuretés qui résultent des résidus du fonctionnement de l'organisme humain. Chaque homme est condamné quotidiennement à s'en débarrasser au moins une fois pour rester en bonne santé. Ainsi, l’islam à travers le prophète (saw) a enseigné les attitudes que les musulmans doivent adopter pour une bonne hygiène des selles et des urines ; c'est le gage d'une bonne santé mais aussi un acte de purification et de spiritualité. En outre, les musulmans se doivent de pratiquer l'exemple du prophète dans leur vécu quotidien, le seul modèle à imiter. Comme nous le recommande Imam Rabbâni Moujaddid Alfé Saani (RA) en ces termes : "L'exhortation la plus précieuse qui puisse être faite à mon fils et à tous les amis, c'est cela même : pratiquer la Sounna dans tous ses usages et s'épargner de l'innovation en matière religieuse. À l'époque Actuellement, l'Islam est devenu une religion étrangère qui a perdu ses fervents et ses amis. De même, les musulmans deviennent de plus en plus comme des étrangers et, au fur et à mesure que le temps s'écoulera, ils ne cesseront de paraître isolés et vulnérables jusqu'à ce qu'il ne reste plus personne sur la terre pour évoquer Dieu, puis la fin du monde surviendra sur les pires des êtres humains. Combien chanceux seront ceux qui revivifieront une pratique somme toute abandonnée et qui délaisseront une innovation religieuse devenue coutumière et entrée dans les mœurs. En matière de soulagement des selles et des urines, il faut distinguer trois moments : avant, pendant et après les besoins naturels. Avant les besoins : Quand on sent le besoin d'uriner ou de faire les selles, il faut aller se soulager sans attendre. Les selles et les urines sont des déchets éliminés par l'organisme et sont composées de résidus d'aliments, des bactéries, des parasites, des toxines, etc. Quand on s'efforce de les maintenir, on nuit aux... organes en provoquant des maladies par la pullulation des microbes. Et même quand l'heure de la prière sonne et qu'on a envie de se soulager, il est préférable d'aller se soulager avant de venir prier. Pour ce faire, on se met à l'abri des regards si c'est en dehors des toilettes modernes. Il faut éviter d’indisposer les gens par les bruits ou les odeurs des selles. On peut aller derrière les buissons ou les rochers. Il faut également éviter de faire ses besoins sous les arbres (ombrage), sur les chemins ou au bord et dans l’eau stagnante ou à côté des points d'eau et les repaires. D'après le prophète (saw) : La Preuve n° 16 - Février 2009 Religion de vérité "redoutez deux choses qui suscitent la malédiction... faire une déjection sur la voie publique et là où les gens cherchent de l'ombre". Le prophète nous donne là de belles leçons d'éco-citoyenneté et d'assainissement, qui, si elles étaient effectivement mises en œuvre, on n'aurait plus besoin des services d'assainissement et on pouvait éviter les maladies dites du pet il fécale (fièvre typhoïde, choléra, dysenterie....). En outre, il est interdit de porter sur soi dans le lieu d'aisance, un objet ou un habit sur lequel est inscrit le nom de Dieu ou un verset coranique. On rapporte que le prophète portait une bague sur laquelle était inscrit "Mohammed le prophète de Dieu", mais à chaque fois qu'il allait pour ses besoins, il l'enlevait. Au moment des besoins, on entre dans les toilettes avec le pied gauche en premier, en demandant la protection de Dieu par la formule suivante : "Bismillah Allâhumma innî a'ûdhu bika mina l-khubthi wal-khabâ'ith" ; ce qui signifie : Au nom d'Allah, O ALLAH ! Je cherche refuge auprès de Toi contre le vice et contre les vicieux (djinns). Ainsi, Dieu interposera un écran entre vous et les djinns vicieux qui fréquentent et habitent les lieux impurs comme les toilettes et les empêchera de vous nuire. Il faut retrousser les vêtements avant d’y entrer. Par ailleurs, il faudrait emporter avec soi de l'eau et des mottes de terre. séchées (cailloux) pour se purifier. Il est préférable d'utiliser trois morceaux de terre ou trois cailloux. Il est interdit de se servir d'os, de crottin (les objets impurs) ou de ce qui est toujours utile. De même, l'équipement sanitaire des toilettes modernes ne permettant pas l'utilisation de mottes ou de cailloux, on utilisera le papier hygiénique, afin de ne pas endommager le système d'évacuation. Pour faire les selles ou les urines, il faut éviter de faire face ou de donner dos à la Qibla si le lieu n’est pas clos. On monte sur la cuvette sanitaire avec le pied droit et on en redescend avec le pied gauche. En se déshabillant, il faut se rabaisser pour préserver son intimité (si on est dans un espace ouvert) et bien retrousser les vêtements afin de les protéger le plus possible des éclaboussures des urines ou des selles. C'est dans cette optique également qu'il est détestable de se tenir debout pour pisser. De même, il faut prendre le temps qu'il faut pour que les selles et les urines s'épuisent avant de se redresser. Ainsi, on évitera de souiller les vêtements avec des urines qui continuent de s'écouler. Chacun doit accorder une grande importance à cela car la pureté de nos vêtements en dépend et par-delà la validité de nos prières. On rapporte un jour que le prophète (saw) passa près de deux tombes et il dit : "En voici deux qui seront châtiés et non pas pour des péchés graves ; celui-ci parce qu'il ne se garantissait pas de la souillure des urines et celui-là parce qu'il allait colporter du mal d'autrui...". Il faut ensuite verser de l'eau sur les urines pour les faire partir et maintenir les douches propres. Pendant les besoins, il faudra également éviter tout propos même les invocations, le salut et les interpellations sauf en cas de nécessité absolue. Si deux personnes se retrouvent ensemble dans une même toilette, il ne leur est pas permis de se regarder. Il est rapporté du prophète que : "L'homme ne regarde pas les parties honteuses d'un autre homme ni une femme ne regarde celle d'une autre. Qu'un homme ne reçoive pas un autre en portant un seul vêtement ni une femme ne reçoive une autre en portant un seul vêtement." Après les besoins Après avoir accompli les besoins, il faut nettoyer l'anus ou le sexe avec le papier hygiénique ou les cailloux et ensuite avec de l'eau. Ce nettoyage doit se faire avec la main gauche en commençant par le sexe et ensuite l'anus selon le hadith du prophète qui dit : "que l'un de vous ne tienne pas sa verge de la main droite quand il urine, ne se torche pas avec la main droite et ne respire pas dans le vase en buvant". Cet enseignement rejoint les conseils médicaux qui expliquent que cette façon permettra d'éviter des risques d'infection urinaire en emportant les microbes rejetés avec les selles dans le sexe surtout chez la femme où l'organe génital est très exposé. Aussi, au sortir des lieux d'aisance, il faut se laver les mains avec du savon. Cela entre dans le cadre de la prévention contre les maladies du péril fécal. Comme quoi les enseignements de l'islam sont hautement scientifiques ! Et cela témoigne de leur origine divine. En sortant des toilettes, on avance le pied droit et on prononce cette formule : "Alhamduli lillâhi l-ladhî adh-haba 'anni al-adhâ wa âfanî" "Louange à Dieu qui m'a permis de me débarrasser des choses nuisibles et m'a conservé en bonne santé". Après les besoins, il est souhaitable de faire les ablutions même si ce n'est pas en vue d'une prière quelconque. Cela permet de demeurer en permanence en état de pureté, une étape essentielle de la spiritualité musulmane. Comme on le voit, les attitudes au cours des besoins sont une étape importante de la purification qu'on ne doit pas négliger. Elles sont la condition sine qua non pour la validité de nos actes cultuels. Elles constituent également les clés de l'hygiène de notre cadre de vie et le gage d'une bonne santé. Cependant, combien sommes-nous à suivre ces enseignements ? La Preuve n° 16 - Février 2009 Plume du mois RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES Que les responsabilités soient situées ! L'actualité Nationale est marquée ces derniers temps par le dépôt du rapport de la Cour des Comptes qui épingle de hautes autorités politiques et administratives de notre pays. Le rapport devenu célèbre après la publication des extraits par la presse nationale fait couler beaucoup d'encre et de salive. Il est question des prêts qui auraient été contractés à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale par des personnalités qui elles, n’auraient pas remboursé la totalité des créances au-delà du délai qui leur avait été donné. Les droits de réponse qui ont suivi la publication des faits dans le journal Le Reporteur indiquent que les prêts évoqués dans la presse sont plutôt des achats de villas construites par la Caisse à l'occasion de l'organisation de la CAN 2008 et du Sommet France Afrique. Tout compte fait, on peut constater des irrégularités révélées par la Cour des Comptes. D'abord, la Caisse n'est pas une institution bancaire habilitée à faire des prêts. Et même si ces prêts ne sont pas donnés en liquidité comme les Intéressés mis en cause s'en défendent, il reste que certains d’entre eux n’étaient pas à jour du paiement de ce qu’ils devaient à la Caisse. Les débats par presse interposée auront fini de démontrer l'intérêt de la chose publique par l’opinion nationale. Des interpellations ont fusé de partout pour attirer l’attention du Premier Ministre sur ce que d'autres ont appelé exactions. Le célèbre rapport de la Cour des comptes a crevé l'abcès et a eu un mérite de plusieurs ordres. D'abord, les réactions des uns et des autres montrent clairement que plus rien ne sera comme avant. Tout le monde peut être mis en cause, y compris les têtes les plus couronnées. Ce rapport va précipiter certainement la régularisation des cas similaires à celui de la Caisse avant que d'autres révélations ne soient mises à jour par les contrôleurs de la Cour. Ensuite, c'est un acte hautement dissuasif pour décourager tous ceux qui nourrissaient le mauvais dessein de recourir à la pratique récriminée, même dans d'autres institutions. Enfin, Les révélations de ce rapport impriment un certain crédit aux institutions de la République, au premier rang desquelles la Cour des Comptes. En tous les cas, cette institution a fait correctement son travail et est à féliciter et à encourager dans la poursuite de ses investigations et contrôles. Maintenant, la balle est dans le camp du chef du gouvernement qui doit nécessairement sévir contre ceux qui se rendent coupables des exactions de quelque nature que ce soit. C'est le seul gage de la victoire de la bonne gouvernance sur la fraude et le clientélisme qui sont antagonistes à tout développement. L'occasion est donnée au Premier Ministre de démontrer sa bonne foi dans sa lutte, en grande pompe et tant médiatisée, contre la mauvaise gestion des biens publics. Si parler c'est agir, l'on devrait s'attendre réellement à un lever de bouclier du gouvernement contre toutes ces pratiques qui freinent les efforts de changement vers une République qui entend gérer de... façon transparente ses ressources et offrir à ses fils les mêmes chances de réussite. Autrement, personne ne pourra être convaincu des refrains de déclaration d'intention sur la rigueur de gestion de la chose publique que semble prôner le Premier Ministre. Il est temps d'agir et d'orienter définitivement les gens sur le modèle de gestion à promouvoir au Faso, parce que si être intègre, ça se mérite, cela doit venir d'abord des premiers responsables de ce pays. Le 14 février, à l'occasion de la Saint-Valentin, les amoureux vont célébrer leur amour. Chacun y va de son symbole pour démontrer ou témoigner son affection et son attachement à son autre moitié. Quoi de plus noble que de valoriser l'amour, qui ne vaut plus son pesant d'or! Encore faut-il qu'on ait la même conception de l'amour. D'ailleurs, comment cette fête, pratiquement inconnue il y a quelques années, a ravi la vedette à certaines grandes fêtes. C'est sans doute un phénomène de mode. Et les musulmans, qui manquent toujours de Vigilance par rapport à ces valeurs importées, se sont encore laissés embarquer dans la mode de la Saint Valentin. Ainsi, certains la célèbrent avec zèle plus que des fêtes musulmanes. Qu'allons-nous chercher dans une fête, à l'origine catholique, devenue d’ailleurs peu catholique ? Que les couples musulmans (ceux qui sont mariés) profitent de toutes les occasions licites pour célébrer leur amour, mais de grâce laissons la Saint Valentin aux autres ! ■ Par Farouk SAGESSE DU MOIS L’abécédaire de l'amitié Ceci est un test pour voir combien d'amis vous avez ! Appliquez ce test à toutes vos relations pour connaître vos vrais amis. Essayez de l'appliquer dans toutes vos relations avec ceux que vous aimeriez avoir pour amis. Un ami, Aime que vous lui disiez ce que vous ressentez Bénit le jour où vous vous rencontrez Calme vos craintes Donne sans attendre en retour Est toujours prêt à donner un coup de main Fait une différence dans votre vie Garde ses amis dans son cœur Harmonise vos pensées quand Elles se bousculent Invite ses amis à se connaître entre eux Jubile quand vous réussissez Klaxonne devant pour que vous passiez Lit cette liste et pense à vous Maximise vos qualités Ne juge jamais Offre son support Parle si on vous cache quelque chose Questionne vos certitudes Remonte votre moral Sait dire des choses sympas sur vous Téléphone juste pour dire "Comment ça va?" Utilise les mots justes au bon moment Vous accepte tel que vous êtes Week-end ou pas, il ne vous abandonne jamais X-trêmement indulgent, il pardonne vos erreurs Ya-Qu'à, il ne connaît pas, il agit Zéro problème, il vous aime! Cela traduit aussi le sens profond de la fraternité islamique. Vous n'avez qu'à jeter un coup d'œil sur les hadiths à ce sujet. La Preuve n° 16 - Février 2009 Flashback Les mouvements de résistance en Palestine Par Bachar SOW La lutte du peuple palestinien contre l'occupation sioniste a toujours été liée à des mouvements de résistance. Qui sont-ils ? Quelles sont leurs méthodes de lutte ? Pourquoi ils ne sont pas unis contre leur ennemi commun ? Autant de questions que nous nous proposons de répondre pour vous permettre de mieux connaître les acteurs majeurs de cette résistance. L'Organisation de l'autorité palestinienne C'est un mouvement nationaliste palestinien et l'organisation faîtière des mouvements palestiniens créée en 1964 par Ahmed Shukeiry, sous les auspices de l'Égypte. Elle a pour objectif la création d’un État palestinien indépendant sur le territoire aujourd'hui couvert par Israël ou, tout au moins, dans les territoires occupés (Gaza et Cisjordanie). La charte de l'OLP prône l'élimination de l'État d’Israël en tant qu'État souverain et la création d'un État palestinien. Dès la création du mouvement, des milices vont naître en son sein comme les Groupes feddayin (unités militaires sous l’appellation d’Armée de Libération de la Palestine), Force 17, Septembre noir, Groupe Hawari, Front de Libération de la Palestine. La même année, ils commettent des attentats. Contre les Israéliens. Avec la défaite de la guerre des Six Jours, Nasser perd également son contrôle sur l'OLP. Le Fatah, créé par Yasser ARAFAT en 1959 au Koweït, devint alors la plus importante faction palestinienne et s'impose au sein de l'OLP. En 1969, Yasser Arafat, chef du Fatah, prend donc la direction du Comité Exécutif de l’OLP, position qu'il conservera jusqu'à sa mort en 2004. Le 13 novembre 1974, l'OLP obtient un succès politique important avec l'adresse de Yasser Arafat à l'Assemblée Générale des Nations Unies à New York (il porte alors son revolver à la ceinture, pour souligner la lutte de son mouvement). L'OLP gardera à l'ONU un statut d'observateur. Par la voix de son chef Yasser Arafat, lors de son discours devant l’Assemblée Générale de l’ONU le 15 décembre 1988, l’organisation renonce officiellement au terrorisme et reconnaît l'existence de l'État d'Israël. Mais en réalité, il ne contrôlait plus le mouvement en entier du fait des ramifications trop nombreuses. Après de sérieuses difficultés connues dans les relations avec la Syrie, le Liban, la Jordanie, l'Iraq après sa défaite contre l’Iran, l'OLP perdait le soutien des mouvements de résistance dans les territoires occupés. Aujourd'hui, c'est le Fatah de Mahmoud Abbas qui domine la scène politique et la diplomatie palestinienne. Les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa sont l'une des milices de la faction du Fatah. Cette organisation est l'une des plus actives au cours de la seconde Intifada. Les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa tirent leur nom du concept islamique de martyr ainsi que du nom de la mosquée Al-Aqsa, 3e lieu saint de l'islam. Les premiers membres des Brigades venaient des rangs des Tanzim, une milice du Fatah. Yasser al-Badawi, un des fondateurs du mouvement, répétait : "Nous faisons des Brigades l'épée du Fatah, la cime d'al-Asifa (forces armées du Fatah), le cœur et la conscience des pauvres." Jouissant d'une large autonomie au sein du Fatah créé dans les années 1960 par Yasser Arafat, les Brigades des martyrs... d'Al-Aqsa sont constituées de dizaines de groupes armés disséminés en Cisjordanie, sous les ordres de chefs locaux, sans direction centrale. Les Brigades sont nées avec le déclenchement de l'Intifada en 2000, après les affrontements sanglants du 29 septembre sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. Elles avaient alors promis de "venger les martyrs" de ces affrontements en s'attaquant aux colons et soldats israéliens, ainsi qu’aux Palestiniens accusés de collaboration avec Israël. Depuis, les Brigades ont revendiqué une série d'opérations anti-israéliennes en Cisjordanie contre des colons et des soldats et, de plus en plus, des attaques ou des attentats suicide en Israël. À la suite de la mort de Yasser Arafat, le 11 novembre 2004, le mouvement fait savoir qu’il signera désormais ses actions du nom de Brigades de Yasser Arafat le chahid. Au départ, le groupe n’avait comme objectif que les seules forces de défense israéliennes ainsi que les colons des Territoires. noires occupés. Le but était de mener une guérilla contre les troupes israéliennes jusqu'à ce qu'au début de l'année 2000, la situation n'empire et que les attaques touchent des civils dans les villes israéliennes. En mars 2002, après un attentat-suicide des Brigades, celles-ci furent inscrites sur la liste américaine et européenne des organisations terroristes. Le Front populaire de libération de la Palestine Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), anciennement connu sous le nom de Mouvement nationaliste arabe, est une organisation palestinienne militante, qui combine nationalisme arabe et marxisme, fondée en 1967 sous la direction de Georges Habache et Ahmed Jibril. Ce groupe rejoint l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) en 1968 et devient, dans l'organisation, le deuxième groupe par son importance après le Fatah de Yasser Arafat. La doctrine du FPLP est une doctrine anti-impérialiste en Palestine, dans une optique mondiale. Le mouvement est motivé par la guerre populaire. Animée par le marxisme-léninisme et le nationalisme arabe, le FPLP lutte contre plusieurs "ennemis" : Israël, l'impérialisme, le sionisme, les capitalistes et les classes exploitantes arabes. Pour le mouvement, Israël est un État impérialiste par nature. Lors des élections municipales de 2005, la candidate du FPLP, Janette Khoury, est élue maire de Ramallah grâce aux voix du Hamas contre le candidat du Fatah. Elle est la première femme à être élue maire d'une grande ville palestinienne. Le mouvement, via les Brigades d'Abou Ali Mustafa, du nom de l'ancien leader du mouvement assassiné par les Israéliens, revendique, en octobre 2001, l'assassinat du ministre israélien du tourisme Rehavam Zeevi. Le secrétaire général du FPLP, Ahmed Saadat, avait été jugé et emprisonné dans la prison palestinienne de Jéricho. Le 14 mars 2006, l'armée israélienne lance un assaut contre la prison de Jéricho. Alors qu'Ahmed Saadat, élu aux élections de 2006, devait occuper un des 3 sièges obtenus par son... mouvement au conseil législatif palestinien, il est condamné à trente ans d'emprisonnement par le tribunal militaire d'Ofer (Israël), le 25 décembre 2008. La chute de l'Union soviétique, la poussée d’autres mouvements de résistance, les attaques ciblées israéliennes contre ses dirigeants ont fait perdre de son influence à cette organisation. Le Hamas Le Hamas a été créé en décembre 1987 par le Cheikh Ahmed Yassine au moment de la première Intifada au cours de laquelle ce mouvement s'était largement investi à côté des mouvements représentés dans l'OLP. La dénomination Hamas signifie "ardeur, zèle". Le Hamas est actuellement le plus important des mouvements de résistance palestiniens. Il fonde sa légitimité sur la reconquête des terres spoliées par Israël en 1948, lors de la création de l'État sioniste et celles annexées en 1967, créant des centaines de milliers de réfugiés. L'objectif du Hamas est l’établissement d'un État souverain sur le territoire actuellement constitué par Israël, la Bande de Gaza et la Cisjordanie. Cisjordanie (d'après les frontières d'avant 1967), avec Jérusalem comme capitale. Le Hamas est pour une Palestine arabe, une terre où tous ceux qui le veulent peuvent vivre ensemble quelle que soit leur religion. Dans cette volonté de restaurer le peuple palestinien dans ses droits, le Hamas soutient son droit à la lutte armée. Ses attaques visent indistinctement civils et militaires israéliens et déstabilisent l’occupant qui le considère pas plus qu’une bande de terroristes à réprimer sans pitié. En témoignent ces propos du Premier Ministre par intérim, Ehud Olmert : "Nous ne négocierons pas et nous ne traiterons pas avec une Autorité palestinienne dominée totalement ou partiellement par une organisation terroriste." Le chef historique du mouvement, le cheikh Ahmed Yassine, qui a passé 10 ans dans les prisons israéliennes, est assassiné dans sa chaise roulante lors d’une attaque ciblée de l'armée israélienne le 22 mars 2004, sur ordre d’Ariel Sharon. Son successeur, Abdelaziz Al Rantissi, est également... assassiné quel- La Preuve n° 16 - Février 2009 Société & Développement FLAMBEE DES PRIX DES CEREALES La vie chère se porte bien Par L'Epervier Des échanges entre le gouvernement et les commerçants. Il est ressorti que les commerçants sont pour l'heure "les maîtres décideurs" du marché des céréales. L'Etat ne fixera pas les prix et n'empêchera pas la sortie des céréales hors des frontières nationales du fait qu'il ait opté pour le marché libéral et doit respecter ses engagements en matière de la libre circulation des personnes et des biens dans la zone UEMOA. Sur le terrain, les prix poursuivent leur trajectoire, présageant des moments difficiles pour les populations. Au cours de l'année 2008, les Burkinabè sont descendus dans la rue pour exprimer leur souffrance au gouvernement face à l'augmentation des prix des denrées alimentaires. La foule n'a pas de conscience surtout si elle est affamée. Peut-on expliquer les conséquences désastreuses des émeutes de la faim qui ont secoué les grandes villes du pays : pillages, destructions d'édifices publics, des blessés, des interpellations suivies d'incarcérations. C'est triste pour un pays pauvre, où tout est prioritaire. C'est une perte énorme que de reconstruire des édifices à coup de millions. Que cela ne tienne ! Cette situation est venue rappeler à nos dirigeants qu'ils doivent investir davantage dans le secteur agricole afin d'affranchir nos populations de la dépendance alimentaire. Le premier ministre Tertius Zongo Les prix poursuivent leur dynamique de progression l'avait lui-même souligné en début d'année 2008 : "Nous devons désormais prendre notre destin en mains, et devenir les sujets de notre propre histoire, au lieu de continuer d'être les objets des fantasmes des autres. Nous devons pouvoir vaincre le scepticisme et le fatalisme, à condition, bien évidemment, de croire en nous-mêmes. Le ciel devrait être la seule limite à nos rêves et à nos actions." Cela signifie tout simplement que aussi longtemps que le ciel reste miséri- cordieux en ouvrant ses vannes, nous ne devrons plus souffrir de la cherté du prix des céréales. Il est vrai, cette résolution ne peut être évaluée qu'à long terme, mais le court terme peut donner des indications. En effet, la campagne agricole 2007-2008 qui vient de s'achever a été exceptionnellement bonne. Les chiffres officiels font état d'un excédent de 700 000 tonnes. Ce qui, en principe, doit se traduire par la disponibilité des denrées, et conséquemment la baisse des prix. Malheureusement, sur le terrain, la situation est toute autre. La vie chère se porte très bien. Pas de répit dans la souffrance des populations. Les prix poursuivent leur dynamique de progression, présageant ainsi des moments de turbulence sociale (Cf tableau comparatif des prix indicatifs janvier 2008-janvier 2009). La rencontre entre le gouvernement et les commerçants de céréales le 14 janvier a accouché d'une souris en termes d'attente des consommateurs. Elle a tout de même permis au gouvernement de savoir que la cherté des prix des Céréales est une réalité en ville comme en campagne. La rétention des récoltes par certains paysans attendant des moments de cherté plus accrue pour les vendre et l'envahissement du marché national par des commerçants des pays voisins tels que le Ghana, le Togo, sont les raisons avancées pour expliquer la rareté et la flambée continuelle du prix des céréales. Le ministre Laurent Sédogo de l'Agriculture dira aux populations qu'il n'y a pas de raisons de s'inquiéter étant donné que la saison est excédentaire. Salif Diallo à cette période de l'année dernière rassurait les populations également du fait que les récoltes ont été bonnes, que le gouvernement contrôle la situation et que les populations n'ont pas de raisons de paniquer. Les émeutes de la vie d'une rare intensité qu'a connu le Burkina Faso lui a malheureusement donné tort. La Preuve n° 16 - Février 2009 Société & Développement Le problème de la faim est qu'il s'agit d'une question de vie ou de mort. On ne badine pas avec. C'est pourquoi nous préférons le réalisme du ministre du Commerce, Mamadou Sanou, qui reconnaît que "des troubles pourraient survenir si les prix continuent de grimper". En revanche, le gouvernement n'a pas encore pris des solutions concrètes allant dans le sens du contrôle des prix et la sortie assez importante des céréales hors des frontières nationales par le biais des commerçants des pays voisins. Laurent Sédogo a simplement demandé aux producteurs de ne pas faire de la rétention et de vendre les céréales à des prix raisonnables. Et à l'égard des commerçants, il leur a demandé de faire en sorte que le "marché soit stable et régulier". Le ministre Mamadou Sanou connaît bien "ses" commerçants. Lorsqu'il n'y a pas des mesures règlementaires officiellement reconnues, chacun se débrouille pour trouver ses comptes et c'est de là que part la surenchère. Concrètement, le gouvernement ne fixera pas le prix des céréales et ne peut pas empêcher la sortie des produits. Sorgho blanc, petit mil, mais, riz importé 25 kg. input 50 kg Janvier 2008 11 000 FCFA 12 000 FCFA 11 000 FCFA 6 000 FCFA 12 000 FCFA Prix indicatifs de quelques céréales en janvier 2008 et janvier 2009 céréales. Les raisons respectivement sont que le Burkina Faso a opté pour un marché libéral et le Burkina Faso doit respecter la libre circulation des personnes et des biens au sein de l'espace communautaire de l'Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA). C'est comme si le gouvernement s'est retiré en laissant les commerçants face à leurs rivaux des pays voisins et les pauvres consommateurs que nous sommes. Mais entre l'obligation du respect des principes du marché libéral et celui de la libre circulation des personnes et des biens dans l'espace communautaire de l'UEMOA, le gouvernement doit trouver des solutions médianes pour garantir aux populations la disponibilité des céréales à des prix accessibles. Pour l'heure, les populations se démerdent tant bien que mal en attendant du gouvernement, des solutions adéquates. Il n’est pas Avantageux d'attendre des casses et pillages avant de décréter des solutions. Prévenir vaut mieux que guérir, et gouverner, c’est prévoir. Chacun trouve son compte dans l'application rigoureuse de ces principes. Janvier 2009 14 750 FCFA 15 000 FCFA 15 000 FCFA 10 000 FCFA 19 500 FCFA ... suite de la page 9 Quelques jours après sa désignation, le Hamas reste pourtant très populaire au sein de la population du fait de son intense action sociale et médicale, ses projets religieux. Le succès aux municipales de 2005 et aux législatives de janvier 2006 lui a permis de diriger deux gouvernements successifs de l'Autorité palestinienne. Le fait d'apparaître comme un opposant sérieux du Fatah, les attaques de la part d’Israël, le bouclage de la bande de Gaza, la suspension des aides internationales suscitèrent de graves dissensions entre le Fatah et le Hamas qui ont failli occasionner une guerre civile. Ainsi, le 15 juin 2007, les forces de sécurité du mouvement prennent le contrôle de la bande de Gaza, évinçant... Totalement le Fatah du territoire. Le 17 juin, le président Mahmoud Abbas limoge Ismaïl Haniyeh de son poste de Premier ministre, nommant à sa place le ministre des Finances Salam Fayyad. Ce nouveau gouvernement siégeant à Ramallah et contrôlant la Cisjordanie n'est pas reconnu par le Hamas. Le 27 décembre 2008, une offensive israélienne vise à déstabiliser le Hamas dans la Bande de Gaza, officiellement pour mettre fin aux tirs de roquettes sur le territoire israélien : c'est le début de la Guerre barbare de Gaza qui a fait plus de 1300 morts et d'inestimables dégâts matériels. Le Jihad islamique est un groupe d'activistes militants créé dans la bande de Gaza pendant les années 70 et considéré comme terroriste par Israël, les États-Unis et l'Union européenne. Son objectif officiel est la "libération de la Palestine", c'est-à-dire qu'il prône la destruction d'Israël et la création d'un État palestinien islamique sur la totalité du territoire de la Palestine. Il est également opposé aux pays arabes modérés. qu'il estime trop complaisants avec Israël et les Etats-Unis. Son fondateur, le Cheikh Asaad Bayoud al Tamimi, est emprisonné à vie en Israël. Le groupe entretiendrait des contacts étroits avec le Hamas. Ce fut le premier groupe palestinien à s'engager dans la lutte armée en 1980. Ses actions, qu'ils considèrent comme relevant du djihad, consistent à effectuer des attentats contre les civils israéliens ou des opérations de résistance armées contre les soldats de Tsahal. L'un des fondateurs, Fathi Chakaki, a été assassiné le 26 octobre 1995 par les services israéliens à Malte. L'objectif commun de tous ces mouvements est la restauration du peuple palestinien dans son droit de vivre en paix dans un Etat souverain de Palestine. Mais les méthodes de lutte les mettent parfois en conflit, ce qui ne fait que profiter aux ennemis. Aujourd'hui, une unité entre le Fatah et le Hamas s'impose pour l'unité des Palestiniens dans leur combat commun. C'est grâce à cette unité qu'ils ont pu faire face à l'oppression, à la spoliation et à l'injustice de l'Etat hébreux. ■ La Preuve n° 16 - Février 2009 Extrait Conseils aux époux et aux futurs époux ==^=-^^=^=^=^=^=^= Par Tariq Ramadan ==^=^=^=^^=^=^=^= S'il y a une chose qui fait la fierté de l'islam de nos jours, c'est l'engagement des jeunes musulmans et musulmanes dans le mariage contrairement à la plupart des jeunes de leur époque. Cependant, avant de s'y engager, il est important de savoir que vivre à deux est une nouvelle expérience, une expérience qu'on ne peut préconcevoir car chaque couple est un cas unique en son genre et donc, il ne faut pas avoir des illusions en la matière. Dans cet extrait, nous vous proposons les conseils d'un sage, le professeur Tariq Ramadan. Combien sont-ils à se préparer à vivre à deux, à former un couple, à cheminer ensemble vers l'horizon d'une famille qui prend corps et s'établit ? Certains y pensent, d'autres déjà s'y sont engagés. Ici ou là, des histoires... on est parfois ému par l’expression des attentes et de l’espoir infini des uns, et tel le menait attristé à l'écoute de la douloureuse expérience des autres. Peut-être es-tu toi aussi, ma sœur, mon frère, en train de te préparer à vivre cette étape de la vie, le mariage, la moitié de ta foi... ou peut-être l'es-tu déjà engagé(e) dans cette vie à deux où ton attente, grâce à Dieu, s’est peut-être comblée mais au cours de laquelle, parfois, quelques doutes ont pu surgir. Tu t'attendais à... autre chose. Mon frère, ma sœur, il ne faut rien idéaliser, l'époux parfait ou l'épouse parfaite n'existe que dans tes rêves. A toi comme à chacun, Dieu a donné des qualités de cœur et d'intelligence ; à toi comme à chacun, il a donné de porter des défauts, des déficiences, des manques... La perfection de l'humain n'est ni en toi, ni à côté de toi, ni devant toi. Il ne suffit pas de partager la même foi, les mêmes principes et les mêmes espoirs pour réaliser un couple idéal. Combien ai-je vu de jeunes couples s'illusionner sur leur future entente, sur leur immanquable harmonie, sur leur nécessaire... réussite "puisque nous sommes musulmans". Comme si leur union n'était que la rencontre de deux univers fondés sur les mêmes principes que l'on respecte ou des règles que l'on applique... Une illusion, une vraie, qui hier, promettait un petit paradis terrestre et aujourd'hui peut faire vivre un infernal déchirement. Combien parlent des "principes du mariage en islam" et vivent la réalité de sensibilités déchirées, meurtries, frustrées... Aujourd'hui, davantage encore qu'hier, vivre en couple est un véritable défi. Autour de nous, les hommes et les femmes se rencontrent et se quittent dans une société moderne qui confond la liberté et l'absence d'exigence, l'amour et la légèreté. Au cœur de ce quotidien, il te faut trouver les moyens de relever le défi de vivre à deux. Te préparer, apprendre et constamment essayer d'aller à la rencontre de l'autre avec patience, avec profondeur, avec douceur. Certes, les principes de l'islam vous unissent, ou vous uniront, mais chaque jour il faut te souvenir que l'être qui vit à les côtés est, en soi, un univers avec son histoire, son équilibre, ses blessures, sa sensibilité, ses espoirs... Apprends à écouter, apprends à comprendre, à observer, à accompagner... Vivre à deux est l’épreuve de toutes les patiences, l'épreuve de l'attention, de l'écoute des silences, du dépassement des colères, de l'apprivoisement des défauts, du pansement des blessures. De chacun, à deux. Ce n’est pas facile... un effort qui prend sens au cœur de la plus profonde des spiritualités. un djihâd au sens le plus intense du terme : le djihâd de l'amour qui rappelle que les sentiments s'entretiennent, s'approfondissent, s'enracinent à force de défis relevés, de patience alimentée et d'exigences partagées. La patience et l'attention, au cœur du couple, mènent à la lumière, s'il plaît à Dieu. Souviens-toi, mon frère, ma sœur, du dernier des Prophètes (SAW), exemple pour l'éternité, si attentif, si doux, si patient. Il ne rappelait point seulement des principes, il illuminait un espace de sa présence, de son Écoute, de son amour. Avant d'être la mère de ses enfants, son épouse était une femme, sa femme, un être que chaque jour il découvrait, qu'il accompagnait et qui l'accompagnait ; sujet de son attention, témoignage de son amour. Il savait le silence, la force d'une caresse, la complicité d'un regard, la bonté d'une attention et l'apaisement d'un sourire. Il y a ceux qui ont tant idéalisé l'autre qu'ils n'ont jamais vraiment vu leur conjoint, il en est d'autres qui trop vite se sont quittés sans jamais avoir pris le temps de se connaître. Et tous ont bien pu rappeler les principes de l'islam, eux qui ont vécu à côté de sa profondeur, de son souffle, de sa spiritualité, de son essence. Vivre à deux, forger une relation, patienter dans l’adversité, aimer au point de supporter, enraciner à force de réformer, est une initiation à la spiritualité. Savoir être seul avec Dieu est une promesse de mieux-être à deux. Un défi, une épreuve, loin de l'idéal, près des réalités. Ma sœur, mon frère, il faut te préparer à vivre. L’une des plus belles épreuves de la vie. Elle exige tout de toi, de ton cœur, de la conscience, de tes efforts. La route est longue, il faut apprendre à exiger, apprendre à partager, savoir pardonner. À l'infini. Des choses permises par Dieu, le divorce est la plus détestée. Vivre à deux est difficile : rappelle-toi que la femme est une femme avant d'être la Suite page 13... 12 La Preuve n° 16 - Février 2009 Leçon de vie À l'école de l'épreuve (suite et fin) Par Jdriss Quelqu'un lui rendit visite, l'écouta attentivement décrire sa maladie. Il lui lut promis guérison et miracle si son âme et son corps se laissaient baigner dans une salve de prières qu'eux feraient au sein de leur autel. Daouda se laissa arracher de sa foi musulmane par cette lueur d'espoir qui profilait dans son esprit. Son arrivée dans sa nouvelle foi fut remarquable. Des prières rapides furent dites pour le soulager de ses maux. Des incantations faites pour affaiblir et chasser les esprits malsains qui peuplaient les méandres de son Des cotisations organisées pour alléger ses charges médicales. Des heures, jours, mois et années passèrent. Sans sa maladie il s'usa, diminua, sécha, trépassa. Disons nos condoléances. Des questions sur cette maladie de Daouda, l'entourage en a posé plusieurs. D'où venait cette maladie ? Maintes hypothèses furent proposées. Sauf Allah, au début en tout cas, alors que la logique de la foi exigeait que l'on ramenât tout à Allah. Quels que soient les pouvoirs que puisse posséder un individu, ils ne peuvent s’exprimer en dehors de la volonté et de la puissance de Dieu. N'est-ce pas cette considération croyante qui est contenue dans la formule "il n'y a de force ni de puissance que par Allah" ? Ainsi, avant d'accuser qui que ce soit, rappelons-nous toujours qu'aucune créature ne peut faire du mal ni du bien à un autre si Allah ne l'a pas voulu. L'autre question qui a préoccupé les méninges des uns et des autres est relative à la dureté de l'épreuve. Pourquoi Allah a-t-il tant éprouvé Daouda ? Ce questionnement a gagné plus... de vigueur surtout que ses proches estimaient que la souffrance était excessive. Pourquoi lui et non les autres ? Qu'a-t-il fait de si grave pour mériter un tel courroux d’Allah et démériter Sa miséricorde ? Mais seulement voilà, nous oublions tous et tout de suite, dès que l’épreuve nous touche, toutes les grâces du Créateur dont nous avons bénéficié avant. Nous oublions que beaucoup de gens souffrent comme nous ou plus avant nous ou en même temps. Toute créature, à travers sa condition d’existence, souffre d'une manière ou d'une autre. On n'est jamais seul à souffrir. La souffrance de cette vie ne doit pourtant pas nous étonner puisque "nous avons créé l’homme pour une vie de lutte", nous informe Allah (sourate 90 verset 4). En plus l'épreuve ne surprend pas le croyant, tenant cette information de son Créateur: "Très certainement. Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants..." S2V155. Cette prise de conscience doit donc avoir pour effet principal de nous modeler une attitude positive dans l’épreuve et envers Allah. Les premiers réflexes du musulman dans toute épreuve dure doivent être de recourir à Allah, comme il nous le rappelle ici: "qui disent, quand un malheur les atteint: "Certes nous sommes à Allah, et c'est à Lui que nous retournerons"". S2VI56 Et, conformément à la tradition du prophète Mohammad (SAW), ajoutons, face à tout vécu, louanges à Allah en toute situation. En plus, il faut invoquer abondamment Allah et s'adjoindre les prières des spécialistes pour toutes nos épreuves pour lesquelles nous pensons trouver solution dans le désenvoûtement. En la matière, l'islam a sa solution qui est efficace. Y recourir témoigne et marque notre engagement dans cette foi. S'en détourner pour d'autres méthodes non conventionnelles par notre foi est un signe d'égarement manifeste. Qu'Allah nous en préserve ! La confiance gardée et la patience vécue envers Allah doivent nous maintenir dans l'espoir. Le croyant ne Désespère donc jamais de ta miséricorde d'Allah (sourate 12, verset 87). Nous ne devons jamais nous fatiguer de demander secours à Allah encore moins d'abandonner le combat de la vie. Et gardons en mémoire ceci : l'homme propose mais Dieu dispose. Nous avons beau user de tous moyens licites ou non, nous n'arriverons à rien si Allah décide autrement. Des exemples sont légions en la matière : pour des raisons de santé par exemple, plusieurs personnes ont parcouru plusieurs distances pour subir plusieurs traitements avant de revenir guérir chez eux sans rien comprendre : c'est cela le plan de Dieu. Et puis, très souvent ceux qui nous font miroiter bonheur et salut mondains, peinent à les retrouver. Combien sont-ils ? Des gens comme Daouda, à goûter à toutes les sauces pimentées de l'existence humaine ? Nombreux sûrement. Cette dureté de la vie les amène souvent à faire un tourisme de foi. C'est une attitude humaine : mûs par l'instinct de vie, ils courent à la recherche de quoi assaisonner leur vécu quotidien. Mais ce Qui est regrettable, c'est arriver à troquer sa foi contre une hypothétique réussite sociale, dans tous les cas, éphémère. Rien ne vaut la vie, certes, mais il est plus vrai de constater que la vie ne vaut pas la foi. La première est passagère tandis que la seconde est éternelle. L'épreuve fait partie de l'humain. Ainsi, sans égard à leur appartenance à une foi, tous les individus sont éprouvés. Le plus déterminant dans les examens de la vie est notre attitude envers Allah. Ceux qui se seraient bien comportés, ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde, et ceux-là sont les bien guidés. ...suite de la page 12 Mère de tes enfants ; rappelle-toi que ton mari est un homme avant d’être le père de tes enfants... Savoir vivre à deux, être deux, au sein même de sa famille... devant Dieu comme devant ses enfants. Au cœur de cette rencontre, à la source de ces efforts, naît et fleurit le sens de la protection : "Elles sont un vêtement pour vous, vous êtes un vêtement pour elles." Savoir la patience, apprendre l'affection, offrir le pardon, c'est accéder à la spiritualité des protégés, à la proximité des rapprochés. Alors la foi devient ta lumière et "sa" présence, ta protection, "Sa" présence ? Celle de ta femme, celle de ton mari ; l'épreuve de ton cœur, l'énergie de ton amour, la moitié de ta foi. Je prie Dieu pour que cet amour soit l’école de tes efforts et la lumière de ta patience. La Preuve n° 16 - Février 2009 Brèves Par GSI Le Fespaco fêtera ses 40 ans sous le signe de l’innovation Après Dakar, au Sénégal, Bruxelles, en Belgique, le délégué général du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou, Michel Ouédraogo et quelques-uns de ses collaborateurs ont bouclé la campagne internationale de promotion de la prochaine édition qui aura lieu du 28 février au 7 mars 2009, en animant une conférence de presse le 28 janvier dans la salle de la cinémathèque française à Paris. Face à un public cosmopolite, il s'agissait pour Les premiers responsables de la biennale du 7e art africain d'expliquer le choix du thème du Fespaco 2009, "Cinéma africain, tourisme et patrimoines culturels", de révéler les films retenus dans les différentes compétitions officielles et d'annoncer les principales activités et innovations prévues pour cette édition. "Le tourisme étant une industrie, le cinéma peut assurer sa promotion en donnant une image positive du continent", a expliqué Michel Ouédraogo. Contrairement à une idée reçue en Afrique, le secteur de la culture, parent pauvre des budgets nationaux, n'est ni improductif ni uniquement budgétivore, mais peut contribuer à la production de la richesse nationale. En 2006, un pays comme la France a reçu près de 80 millions de touristes étrangers et l'industrie touristique a généré environ 43 milliards de dollars, derrière les États-Unis et l'Espagne. Selon l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), le nombre de touristes visitant le continent noir est passé de 542 millions en 1995 à 842. Millions en 2006 et l'activité a généré 856 milliards de dollars en 2007 contre 628 milliards en 2006, mais l'Afrique ne capte que 4,8% du tourisme mondial et n'attire que des touristes bas de gamme. Pour donner un cachet particulier à l'édition 2009 qui coïncide avec le 40e anniversaire du Fespaco, des innovations ont été introduites. Il y aura ainsi deux cérémonies d'ouverture et de clôture, une institutionnelle au stade du 4 août et une réservée aux professionnels avec tapis rouge, montées des marches, paillettes et vedettes, etc. Le marché international du cinéma et de la télévision africaine (Mica), habituellement organisé au centre culturel français, se tiendra dans les locaux du Salon international de l'artisanat de Ouagadougou (SIAO), plus spacieux et plus confortable. Dans la nouvelle dynamique que Michel Ouédraogo souhaite insuffler au Festival, un mini Fespaco sera organisé du 12 au 15 mars à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays. Dernière innovation qui ne fera sans doute pas plaisir à certains. Journalistes : les badges presse ne donneront plus droit directement aux salles de cinéma comme par le passé. Des projections sont spécialement prévues pour eux à 8 heures aux cinés Neerwaya et Burkina. En 2011, la campagne de communication de la 22ème édition du Fespaco sera lancée au Maroc. Côte d’Ivoire : Le départ des forces étrangères en vue. C'est décidé, Paris allège son dispositif militaire au Tchad et en Côte d'Ivoire. L'annonce en a été faite mercredi 28 janvier par le Premier ministre à la tribune de l'Assemblée nationale. Déployés au Tchad et en Centrafrique dans le cadre de l'EUFOR, 1000 soldats français sur les 1650 du contingent feront leurs paquetages, cédant la place à leurs homologues de la MINURCAT2. Plus proche de nous, l'Éléphant d'Afrique voit s'alléger la force Licorne, qui sera réduite de moitié avec le départ de 900 soldats, auxquels doivent s'ajouter les 200 français servant sous la bannière de l'ONUCI. Ce sont au total 1100 militaires français qui quitteront cette année le sol. ivoirien. Cette décision, Paris l’explique par le fait que presque deux ans après la signature de l'Accord de Ouagadougou, les enjeux sécuritaires ont perdu leur intensité ; et même si les échéances électorales restent incertaines, la situation actuelle au pays de Gbagbo ne justifie plus le maintien du dispositif militaire tel qu'il était jusque-là. Si le Centrafricain François Bozizé et son voisin Idriss Deby auront du mal à se passer du bienveillant parapluie français, du côté de la lagune Ebrié, on a plutôt accueilli une "bonne nouvelle" comme l'a qualifiée le général Philippe Mangou, chef d'état-major des loyalistes. Ainsi, à Abidjan on se réjouit de voir enfin les amis français plier bagages, après plus de six longues années d'une cohabitation souvent houleuse. Comme l'a reconnu le président du CES, Laurent Dona Fologo, proche parmi les proches du palais de Cocody, "grâce à leur soutien, nous avons mis fin à la guerre en Côte d'Ivoire, et il est heureux que cela soit reconnu et que la Côte d'Ivoire retrouve sa place de pays de paix aux yeux de la France. Une image loin d’être acquise, quand on sait que le processus engagé à Ouagadougou en 2007 achoppe encore sur la question du calendrier électoral. La Preuve n° 16 - Février 2009 Jeu international Afrique : la démocratie introuvable! L’Afrique a mal en sa démocratie. L'année 2008 a en effet été marquée par des troubles politiques graves dans des pays qu'on croyait avoir définitivement amorcé le chemin de la démocratie. Et ce retour des vieux démons de la politique sur le continent ne peut qu'inquiéter plus d'un, même si quelques fois ces coups de force sont légitimes au regard des comportements fantoches de nombreux dirigeants africains. Même les sanctions de la communauté internationale n’y peuvent plus rien. De tous les cas vécus au cours de l'année 2008, le cas mauritanien est le plus surprenant et le plus inquiétant. En effet, très peu d'observateurs ont prévu un tel dénouement à une crise qui semblait normale. Et, à la Surprise générale. L'armée prend le pouvoir et jette du même coup le discrédit sur ce qu'elle avait posé comme acte salutaire quelques années auparavant en débarrassant la Mauritanie de la dictature de Ould Taya. Pour si peu, une armée peut interrompre un processus démocratique bâti au prix de tant d'efforts. Et la Mauritanie est repartie encore pour de longues années de régime militaire avec toutes les turpitudes qu'on lui connaît. Le cas guinéen est aussi un cas d'école. De nombreux politologues ont perdu leur latin dans l'imbroglio autour de la succession de Lansana Conté. Si tout le monde pouvait imaginer que la succession du président malade n'allait pas se faire simplement, on imaginait moins ce scénario. Ici encore, l'armée se saisit d'une opportunité pour interrompre un processus démocratique chancelant. Et elle semble elle-même perdue dans ses propres ambitions pour la Guinée avec un CNDD aux contours mal définis et un président messianique manipulant mal l'art oratoire. Pauvre Guinée ! Puisse Dieu la sauver d'un autre épisode sombre comme ceux qu’elle a vécus sous Sékou Touré et sous Lansana Conté. La situation à Madagascar est venue révéler que ce ne sont pas que les militaires qui sont les fossoyeurs de la démocratie en Afrique. Là aussi pour si peu (une radio fermée), l'avenir de tout un pays et la vie des populations sont mis en péril. Mais cette situation vient aussi mettre à nu la mauvaise gestion des dirigeants africains, mauvaise gestion qui est d'ailleurs au cœur des bouleversements et remous sur le continent. En effet, c’est la malgouvernance qui est la principale raison de la remise en cause des processus démocratiques en Afrique. On assiste dans presque tous les pays à une pratique généralisée de la corruption, du favoritisme, du clientélisme... Dans un tel contexte, une bonne partie de la population est mise sur le carreau. Ce qui fait que les peuples africains applaudissent toujours tout changement de régime, quelle que soit sa nature, ses animateurs et la manière dont il parvient au pouvoir. Les uns s’enrichissent et les autres s'appauvrissent. Une telle injustice ne peut que produire des étincelles, des révolutions. En plus de la malgouvernance, la démocratie africaine souffre de ses processus électoraux comme ce fut le cas au Kenya et au Zimbabwe. C'est aussi à ce niveau que se trouvent les véritables blocages au processus de sortie de crise en Côte d'Ivoire. Depuis l'identification des électeurs jusqu’à la proclamation des résultats, chaque camp utilise tous les moyens non conventionnels pour gruger l'autre. Évidemment, les résultats seront toujours contestés, souvent, violemment. Et ce qui écœure davantage, c'est le tripatouillage des constitutions pour se maintenir au pouvoir. Quand l'alternance démocratique devient impossible, malheureusement certains acteurs ne peuvent que faire recours à la violence. Au regard de ces difficultés, on a l'impression que l'apprentissage même de la démocratie est problématique en Afrique. Cela pourrait s’expliquer par le fait que cette Démocratie a été pour la plupart des États, le résultat d'un processus exogène et non le fait d'une dynamique endogène. Ce qui fait qu'on n'y entre pas vraiment. On utilise tantôt ce qui peut nous maintenir au pouvoir et on continue d'avoir les réflexes des anciens régimes. Or, quand on fait le choix du système démocratique, on doit y adhérer pleinement. Mais la nature et l'esprit des politiciens africains sont en contradiction avec la démocratie en tant que système transparent, processus d'adhésion, et principe d'alternance. Toutefois, l'expression violente des oppositions africaines, si elles sont quelques fois légitimes, devient de plus en plus une question de mode. Sans épuiser toutes les voies de recours, on envahit la rue ou on prend les armes pour se faire entendre. Ainsi, on sacrifie les vies humaines et la paix sur l'autel des intérêts de quelques opportunistes. D'ailleurs, les opposants ne rassurent pas au regard du comportement irresponsable de La Preuve n° 16 - Février 2009 15 Jeu international certains d'entre eux et de leurs intentions qui se résument à l’ambition personnelle. Les conséquences de ces agissements sont graves pour l'Afrique. Il faut à chaque fois tout recommencer aussi bien sur le plan politique, économique que social. En effet, on est toujours en train de bâtir les fondements de nos sociétés, ce qui devait être fait quelques années après les indépendances. Du fait des conflits post-électoraux, il faut reconstruire les mêmes infrastructures. Et il faut toujours réapprendre à vivre ensemble. On passe donc le temps à sortir des crises au lieu d'amorcer véritablement le développement. En somme, la démocratie n'est pas la panacée pour les États africains. Elle n'est pas non plus donnée. Elle s'acquiert, se construit et s'entretient. Elle a ses exigences qui sont entre autres, la sincérité des acteurs, le respect des règles qui sont édictées pour la circonstance... Or les Africains hésitent à Entrer véritablement dans ce système qui n'est pas exempt de tout reproche. Ceux qui souffrent le plus, ce sont les populations qui aspirent pourtant à la paix dans un système où tout le monde a sa place et ses chances, tout le monde peut exercer ses droits. Mais cette démocratie qui assure l'égalité des chances et qui permet une gestion transparente de la chose publique ainsi qu'un partage responsable et désintéressé du pouvoir, reste introuvable en Afrique. Certes des pays comme le Ghana et l'Afrique du Sud rappellent à tous que la démocratie n'est pas impossible en Afrique, mais même ces régimes de démocratie achevée demeurent malgré tout fragiles. Tout peut basculer à tout moment en Afrique! Madagascar : l'île est en crise. On le redoutait et il a fini par arriver : la grande île, Madagascar, est en train de basculer dans une période d'incertitude avec en toile de fond, cette espèce de combat de gladiateurs politiques que se livrent le Maire de la capitale Antananarivo, Andry Rajoelina, et le président. Malgache, Marc Ravalomanana. La pomme de discorde, c'est la décision du gouvernement de fermer la station de télévision du maire au motif qu'elle a diffusé une interview de l’ancien président en exil, Didier Ratsiraka, en décembre dernier. À cela viennent s'ajouter d'autres griefs comme la mauvaise gestion des deniers (achat d'un avion présidentiel à plus de 60 millions de dollars) et du patrimoine (la vente de vastes terres à des entrepreneurs coréens) publics. À l'appel du maire rebelle, les foules ont déferlé lundi dans les rues de la capitale. La manifestation a vite dégénéré et s'est transformée en une géante scène de pillage et de saccage des magasins, boutiques et d'édifices publics dont la radio nationale. Les événements se sont soldés par plus de 35 morts. Mardi, un calme précaire a régné sur la grande île. Mais les tensions sont toujours vives à tel point que le pire est à craindre. Il a lancé un ultimatum au gouvernement afin que soient retrouvés, jugés et condamnés aux travaux forcés. Ceux qui ont tué par balle un adolescent lors des manifestations de lundi. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ses ambitions sont claires : "Nous allons prendre le pouvoir dans le calme et mettre sur pied une autorité de transition. Ravalomanana sous-estime la force du peuple uni." ■ La Preuve n° 16 - Février 2009 Numéro 16 Nombre de pages 16 --