Article
Hadj 2011 : mécontentement dans les rangs des pèlerins
- Titre
- Hadj 2011 : mécontentement dans les rangs des pèlerins
- Créateur
- Maxime Babadoudou
- Editeur
- La Nation
- Date
- 25 octobre 2011
- Résumé
- Les candidats au pèlerinage à la Mecque de cette année ont décidé de marcher sur la Présidence de la République hier matin, pour manifester leur mécontentement face aux difficultés qu’ils rencontrent dans leur volonté de respecter cette sainte prescription de l’Islam. Mais leur élan a été contré par les Forces de l’ordre qui les ont convaincus de surseoir à ce projet, sous réserve d’obtention d’une autorisation des services compétents.
- Page(s)
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- Sujet
- Amidou Ourou-Djéri
- Conseil National de la Coordination du Hadj au Bénin
- Hadj
- Mahomet
- Raphiou Toukourou
- Thomas Boni Yayi
- Détenteur des droits
- La Nation
- Langue
- Français
- Source
- La Nation
- Identifiant
- iwac-article-0004190
- contenu
-
Les candidats au pèlerinage à la Mecque de cette année ont décidé de marcher sur la Présidence de la République hier matin, pour manifester leur mécontentement face aux difficultés qu’ils rencontrent dans leur volonté de respecter cette sainte prescription de l’Islam. Mais leur élan a été contré par les Forces de l’ordre qui les ont convaincus de surseoir à ce projet, sous réserve d’obtention d’une autorisation des services compétents.
Massés devant le CODIAM de Cotonou, les manifestants étaient pour la plupart en provenance de la mosquée centrale de Zongo et affichaient clairement leur intention de se rendre au palais de la Marina pour « faire savoir au chef de l’Etat, ce que les gens sont capables de faire subir à leurs frères musulmans » selon leurs dires. Pour eux, c’est un véritable calvaire que vivent les candidats au pèlerinage et cela, du fait de la mauvaise foi ou de l’incapacité des responsables en charge de l’organisation du voyage en terre sainte.
Sur place, un détachement de policiers du corps urbain du Commissariat central de Cotonou n'a pas laissé à cette initiative spontanée, la moindre chance de réussite. Sans toutefois user de la force, ils ont expliqué aux manifestants du jour, qu’il était impossible de marcher sans autorisation préalable.
Ainsi empêchés d’exprimer leur colère, les pèlerins se sont alors repliés sur la mosquée centrale ou les conditions de séjour sont loin d’être enviables. Sur la cour de ce lieu de prières, les pèlerins manifestants sont installés sur des nattes à l’ombre d’apatams bâchés installés pour la circonstance. Salifou Imorou Sanni est venu de Parakou et vit dans cette situation depuis plus de douze jours. « Nous sommes ici, à la merci des intempéries. Il y a déjà certains qui sont malades. Pis, il y a des cas de vols. Une dame a été agressée hier, tout son argent de poche emporté», révèle ce septuagénaire pour qui «une telle situation peut expliquer des réactions violentes surtout qu’on ne sait même pas à qui se plaindre. Les jeunes projettent de barrer la route pour se faire entendre. Mais nous faisons de notre mieux pour les contenir ». Ici, l’exaspération est perceptible. Dame Salifatou Arimi prévient : «si nous n’avons pas d’avion, ça va mal se passer ! », tandis que Mouftaou Sagbohan opte plutôt pour un remboursement pur et simple. « Le délai pour voyager sur l’Arabie Saoudite est bientôt expiré, qu’ils nous remboursent nos sous. C’est tout ! », dit-il.
Le chef de l’Etat pourtant préoccupé
En effet, chacun des pèlerins présents dans cette mosquée a déboursé environ deux millions de francs CFA pour effectuer ce voyage à la Mecque qui constitue l'un des cinq piliers de la foi musulmane. Cette situation contraste avec les propos du haut commissaire au Pèlerinage, Raphiou Toukourou, qui déclarait le vendredi dernier au sortir de l’audience que lui avait accordée le chef de l’Etat, Son excellence Boni Yayi que tout serait rentré dans l’ordre et les premiers vols devraient s’effectuer dans cette même soirée du vendredi dernier. A cette occasion, il avait reconnu les importants efforts consentis par le gouvernement et expliqué que le retard des pèlerins était dû à « des dysfonctionnements au niveau de l’aviation civile saoudienne ».
Rencontré, le président du Conseil national de coordination du Hadj 2011, s’est voulu rassurant. Pour lui, « les tout prochains jours verront le départ des pèlerins Inch’AIlah ». Amidou Ouro-Djeni a indiqué que toutes les autorités impliquées dans l’organisation du pèlerinage se sont mises à l’œuvre pour assurer une issue heureuse à cette situation regrettable. «Nous sortons à l’instant d’une séance de travail avec, entre autres, les ministères du Transport et des Finances, le haut commissaire au Pèlerinage et nous avons pu trouver une solution», a-t-il affirmé avant d’ajouter que «c’est en fait le transporteur qui est défaillant. Heureusement, nous venons de trouver une autre compagnie aérienne qui est prête à le remplacer».
Au titre de cette édition du pèlerinage en terre sainte de l’Islam, trois cent cinquante pèlerins attendent d’effectuer le déplacement vers la Mecque. Comme eux, ils seront dix mille (10.000) croyants de par le monde à répondre à l'appel du prophète Mahomet.
Fait partie de Hadj 2011 : mécontentement dans les rangs des pèlerins