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Le Collectif des Groupes de réflexion sur la désignation d'un IMAM
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- Titre
- Le Collectif des Groupes de réflexion sur la désignation d'un IMAM
- Editeur
- La Nation
- Date
- 12 juin 1998
- Résumé
-
Cotonou, le 09 juin 1998
Le Coordonnateur
A
Monsieur le Directeur de Publication du quotidien La Nation - Page(s)
- 12
- Sujet
- Abdel Hafiz Ambekema
- Citoyenneté
- Coran
- Démocratie
- Développement économique
- Imamat
- Karim Urbain da Silva
- Mahomet
- Nourou Kélani
- Prière
- Rivalités et tensions imams
- Zachari Baba Body
- Violence
- Détenteur des droits
- La Nation
- Langue
- Français
- Identifiant
- iwac-article-0004095
- contenu
-
Cotonou, le 09 juin 1998
Le Coordonnateur
A
Monsieur le Directeur de Publication du quotidien La Nation
Cotonou
Objet: Réactions sur l’économie de vérité au sujet des critères de désignation d’un IMAM développés par Maître Zakari Baba Body dans sa réponse à la lettre de M. Karim da Silva
Monsieur le Directeur,
Dans la livraison du jeudi 04 juin 1998, votre journal a affiché à la Une la publication de la Réponse de M. Zakari Baba Body à la lettre de M. Karim da Silva.
La lettre de l’intéressé comporte des contrevérités qu’il convient de rétablir sur la base du Livre Saint et des paroles du Prophète (Paix et Bénédiction sur lui). Nous vous saurions gré de bien vouloir publier courant cette semaine, dans les mêmes formes que la réponse de M. Baba Body, le présent courrier à lui. adressé.
Maître Zakari,
Votre réponse à la lettre de M. Karim da Silva a retenu toute notre attention. Nous aurions vivement souhaité vous joindre physiquement pour échanger nos points de vue sur une cause commune. Vos coordonnées nous sont malheureusement inconnues. Car, aucune créature humaine ne détient la vérité absolue, surtout lorsqu’il s’agit de la délicate question de Religion.
Votre lettre renferme des assertions que nous aimerions débattre avec vous en présence des érudits de notoriété. Mais en attendant cette rencontre, nous ne pouvons aborder comme vous ce débat que par la presse.
Les critères énumérés par M. da Silva dans la lettre du 21 mai ne souffrent d’aucune coloration partisane. De nos jours, la Religion fait partie intégrante du processus de développement intégré des peuples et des nations. On note très souvent à des Forums internationaux des thèmes tels que: Religion et Développement, Religion et Démocratie, Religion et Politique etc... Les débats de cette nature ne s’éloignent guère des principes de l’ISLAM.
Aussi, les critères en cause épousent-ils l’esprit de mondialisation qui se développe aujourd’hui dans les domaines sur l’échiquier international. Nous n’avons plus le droit de polémiquer au moment où la Mosquée centrale de Jonquet est fermée. La préoccupation de chacun de nous doit être la recherche des approches de solutions pacifiques pour un consensus autour d’un Imam.
C’est donc le lieu de nous rappeler les principes intangibles de l’IMAMAT tels rapportés par Aboubaker Djaber Eldjazairi dans son livre intitulé «La voie du Musulman», page 261, nous citons:
«a) Conditions
Seul l’homme peut présider à la prière. Il doit être de bonne conduite et érudit. Une femme ne peut pas faire l’imam pour les hommes, ni un homme dévergondé renommé pour son libertinage, à moins qu’il ne soit un souverain redouté. Un ignorant illettré ne peut pas, non plus s’acquitter de cette mission, sauf pour des gens illettrés tomme lui. Le Prophète (S.B sur lui) dit:
- Ni la femme, ni l’homme libertin ne peuvent présider à la prière d’un fidèle, à moins qu’il n’y soit contraint par un souverain menaçant de sa cravache et de son épée.
Ce hadith est rapporté par Ibno Maja, mais peu fondé. Néanmoins tout le monde s’accorde à l’appliquer. En ce qui concerne la femme, son imamat est admis pour ses semblables et les enfants de sa maison. L’Imamat de l’homme dévergondé n’est admis qu’en cas de nécessité.
«b. - A qui est réservée la priorité de faire l’IMAM.
Dans un groupe de fidèles, l’imamat revient d’office au meilleur récitant du Coran, ensuite au plus élevé dans la science religieuse, après au plus pieux, ensuite au plus âgé.
Le Prophète (salut et bénédiction sur lui) dit: nous citons: «Celui qui récite mieux le Coran préside à la prière. Si les présents s’équivalent, cette charge est dévolue au plus versé dans la Sunna, s’ils s’équivalent encore, on les juge par l’antériorité de l’hégire, s’ils sont de pair, on l’attribue au plus âgé». Fin de citations.
Cette fonction revient de droit au souverain et au maître de maison. Le Prophète (S.B. sur lui). On ne peut s’ériger en imam de quelqu’un chez lui, ni d’un souverain que par leur autorisation. Ces deux hadiths sont rapportés par Saïd Ben Mansour, que Dieu lui soit miséricordieux». Fin de citation.
Sans autre forme de procès, voilà les critères édictés par le Prophète (S.B. sur lui) pour la désignation d’un Imam. Le comité islamique de la Mosquée centrale de Jonquet n’a pas respecté et appliqué avec la crainte de Dieu ses principes fondamentaux.
Le comité a eu la chance de posséder deux candidats potentiels qui se trouvent être de la même école. En plus, l’un d’eux fut le maître de l’autre. De surcroît, le maître est encore le doyen d’âge. Comme disaient les marxistes, «la ligne juste était déjà tracée, le comité devrait décider en toute équité». Dommage, l'esprit partisan a envoûté et distrait la majorité des membres du comité.
Dans son interview accordée au journal le Citoyen N°486 du vendredi 05 juin 1998 intitulée «un islamologue apporte la lumière», El Hadj Affiz Ambékéma déplore l'indélicatesse du comité ayant en charge l’organisation de la succession au siège de l’Imam de Cotonou et suggère à juste titre ce qui suit:
- citation: je crois que pour régler le problème, il faut qu’il soit organisé un creuset dans lequel pourront se retrouver les connaisseurs en la matière, les sages, les responsables à divers niveaux et les deux prétendants. Après une discussion franche, ouverte et objective, la solution la plus appropriée sera trouvée. Fin de citation.
Maître Zakari Baba Body, nous souhaiterions vivement vous rencontrer pour que reviennent la compréhension, la tolérance, l’union et la gloire à l’Islam au sein de la communauté islamique de Jonquet. Vous et nous devrions avoir l’obligation de résultat à inciter les dignitaires de la communauté islamique de toute appartenance régionale, toutes tendances confondues, à résoudre une fois pour toutes, le problème de la désignation d’un Imam sur le territoire de notre pays.
S’agissant de la crise à la Mosquée centrale de Cotonou, il est d’une impérieuse nécessité que nous soutenions l’action entreprise par le gouvernement le vendredi 05 juin 1998 au ministère de l’Intérieur. Dans l’immédiat, il est urgent de mettre tout en oeuvre pour la levée de la mesure de fermeture prise par l’Etat en dégageant sur place à Cotonou, un intérimaire pour officier les prières des vendredis. Comment y parvenir? Il s’agira pour ce faire d’exploiter les conclusions de la réunion du 05 mai au MISAT.
Evitons d’offrir à des détracteurs des opportunités de division pour une récupération inavouée de la situation.
Nous finirons notre contribution par le verset 16 - les abeilles - 90 récité à un ennemi acharné par le Prophète (S.B. sur lui):
- Dieu prescrit l’équité, la charité, l’assistance bienveillante aux proches. Il proscrit la turpitude, réprouve l’inconvenance, stigmatise la violence injustifiée. Dieu vous exhorte ainsi pour vous inciter à réfléchir. Soyez fidèles à vos engagements envers Dieu, une fois que vous les avez contractés. Ne trahissez pas les serments solennellement jurés alors que vous avez pris Dieu pour garant! Dieu sait si bien ce que vous faites...
Que la croyance aux Livres Saints triomphe.
Nourou M. KELANI Islamologue
Bèn-Yousèf SAIBOU Administrateur culturel en retraite.
Fait partie de Le Collectif des Groupes de réflexion sur la désignation d'un IMAM