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Tribune libre : l'islam et le crime
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- Titre
- Tribune libre : l'islam et le crime
- Editeur
- Daho-Express
- Date
- 4 novembre 1972
- Résumé
- « Ne versez point le sang humain si ce n'est en justice. Dieu vous le défend » — (Koran : Chapitre « Le voyage nocturne », verset 35).
- Page(s)
- 3
- Détenteur des droits
- La Nation
- Langue
- Français
- Source
- Bibliothèque du Congrès
- Identifiant
- iwac-article-0004006
- contenu
-
« Ne versez point le sang humain si ce n'est en justice. Dieu vous le défend » — (Koran : Chapitre « Le voyage nocturne », verset 35).
Notre pays a connu récemment une certaine recrudescence de disparitions d'enfants. A plusieurs reprises, soit par des articles d'information, soit par des commentaires, « La Voix du Progrès » et « Daho-Express » s'en étaient fait largement l'écho au point de provoquer dans l’opinion publique un début de panique que le ministre de l'Intérieur tenta d'apaiser par une allocution radiodiffusée.
Que dire de cette réaction de la population dahoméenne si ce n’est, quelle se justifie. En effet, il n'est de pères, ni de mères qui puissent rester indifférents à ces disparitions répétées d'enfants, doutant que ce phénomène se rattache, selon des rumeurs, à des pratiques occultes, destinées à procurer des fortunes. On tue nos enfants pour s’enrichir : quoi de plus abominanable et de plus révoltant !
Néanmoins, il est une chose qui intrigue : c’est la facilité avec laquelle la situation a été exploitée pour blasphèmer toute une Religion l'ISLAM. C’est ainsi que Radio-Dahomey dans son Editorial du 22 août 1972, repris par « Daho-Express » organe de Presse de l’Etat, a affirmé :
« L'homme de la rue est persuadé que ce mode d'enrichissement spectaculaire est le fait exclusif de croyants d'une certaine Religion qui parfois n’hésiteraient pas à sacrifier leur propre progéniture ; et le hasard a voulu que la personne suspectée de l'assassinat par la mère et la Police elle-même, soit précisément une adepte de cette Religion ».
Certes, c’est un fait qu’une « El-Hadja » ait été suspectée de l'assassinat d'un gosse il y a quelques semaines à Cotonou. Il est également exact qu’un « El-Hadj », gros commerçant de Porto-Novo a été cité comme témoin au procès de deux individus accusés de tentative de traite d'hommes.
Aujourd'hui la pauvre El-Hadja de Cotonou est en pleine liberté, parce que reconnue innocente et son coreligionnaire de Porto-Novo hors de cause.
En admettant même que ces deux fidèles de l’Islam aient effectivement commis les crimes en question, ce serait faire preuve dune légèreté coupable — à moins qu'on ne vise un but précis, que de rapprocher leurs cas particuliers dune « certaine Religion », quand bien même on se plairait par ailleurs à reconnaître à celle-ci un caractère respectable. Comme dit Vautre, il n’est pas en effet honnête d'accuser, ne serait-ce que par insinuation, toute une communauté pour des maladresses ou des fautes que pourraient commettre quelques individus.
S'il n’est pas un Havre de criminalité — Dieu merci — le Dahomey n'a pas moins connu des cas de crimes plus odieux que ceux qui nous préoccupent aujourd'hui. Nous avions connu, dans un passé récent, une certaine Dame TAIGLA et un certain GBIKPl, tous deux catholiques. Pourtant, il n'est venu à l’idée de personne, de rapprocher de leur Religion les crimes dont ils furent les tristes Vedettes. Et pour cause, le Christianisme ne prescrit-il pas dans l'un de ses Dix Commandements, « Tu ne tueras point » ?
De même que le Christianisme, l'Islam interdit le crime. Le Verset cité en prologue qui en est une preuve irréfutable, n'est d'ailleurs pas le seul que le Koran consacre à ce sujet. Ainsi au Verset 27 du chapitre « Les Abeilles », on peut lire : « Dieu commande la justice, la bienveillance et la libéralité envers parents. Il défend le crime, l'injustice, et la calomnie. Il vous exhorte afin que vous réfléchissiez ».
Quand on sait que l'islam est par essence la Religion de la soumission à la volonté divine, on conviendra que tout musulman qui s’écarte de la voie tracée par Dieu et son Prophète MUHAMED (Paix sur lui et sa famille) cesse d'être un fidèle. — Ce serait le cas d'éventuels criminels au sujet desquels, le Koran est catégorique « Ceux qui, au jour du jugement dernier, n'apporteront que — crime, seront précipités dans le feu ». (Verset 92 du chapitre « Les Fourmis »).
Aussi, voudrions-nous en conclusion, attirer l'attention de tous sur le fait qu’aucun rapprochement n’est possible entre un crime quel qu’il soit et l’Islam. Certes, il ne manque pas d'exemples de musulmans criminels. Mais ceux-ci, tout comme les TAIGLA et GBIKPl. doivent être considérés comme des brebis galeuses dont les forfaits ne peuvent engager qu’eux seuls et non leur Religion.
LA « JEUNESSE MUSULMANE »