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Tribune libre : l'école coranique à Ouagadougou
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- Titre
- Tribune libre : l'école coranique à Ouagadougou
- Editeur
- Carrefour africain
- Date
- 7 avril 1973
- Résumé
- Nul n'ignore que dans certaines familles musulmanes à Ouagadougou, des enfants apprennent à lire et à écrire l'arabe, à étudier les versets du Coran. Cette forme d'instruction est très intéressante puisqu'elle ne se fait que par simple inscription. Elle est surtout intéressante pour le maître qui dispose d'une bonne main d'œuvre à volonté pour les travaux de sa famille. Ces enfants sont devenus une source d'exploitation pour les maîtres des écoles coraniques qui s'enrichissent par la mendicité de leurs nombreux élèves. Est-ce une décharge pour les parents qui envoient leur enfants dans ces écoles ? Ils n'ignorent cependant pas les mauvaises conditions dans lesquelles leurs fils doivent vivre. Leur alimentation est assurée le matin, à cause des travaux qui les attendent à midi en signe de récompense. Le soir, c'est le « bavardage » de chacun qui assurera sa nourriture. Difficultés vestimentaires et alimentaires sont les problèmes de ces jeunes.
- Couverture spatiale
- Ouagadougou
- Détenteur des droits
- Sidwaya
- Langue
- Français
- Source
- Bibliothèque du Congrès
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0003986
- contenu
-
Nul n'ignore que dans certaines familles musulmanes à Ouagadougou, des enfants apprennent à lire et à écrire l'arabe, à étudier les versets du Coran. Cette forme d'instruction est très intéressante puisqu'elle ne se fait que par simple inscription. Elle est surtout intéressante pour le maître qui dispose d'une bonne main d'œuvre à volonté pour les travaux de sa famille. Ces enfants sont devenus une source d'exploitation pour les maîtres des écoles coraniques qui s'enrichissent par la mendicité de leurs nombreux élèves. Est-ce une décharge pour les parents qui envoient leur enfants dans ces écoles ? Ils n'ignorent cependant pas les mauvaises conditions dans lesquelles leurs fils doivent vivre. Leur alimentation est assurée le matin, à cause des travaux qui les attendent à midi en signe de récompense. Le soir, c'est le « bavardage » de chacun qui assurera sa nourriture. Difficultés vestimentaires et alimentaires sont les problèmes de ces jeunes.
La mendicité est-elle une application d'un cours donné par le maître ? Un apprentissage en cas de mauvaise condition physique future ? La réponse est bien difficile à trouver.
A savoir à quoi servent les revenus de leur « quête », des élèves m'ont répondu : Les revenus nous reviennent s'ils sont consommables sur place (sagbo, riz, galette etc...) et au maître si c'est financier. Cet avoir financier est remis au maître qui fait une remise de 10 francs à chaque 25 francs. Une prime d'encouragement de 5 francs est accordée à celui qui ramène 100 francs. Donc, 15 francs sur 25 et 55 francs sur 100 sont ses bénéfices. Quelle façon d'enseigner ? Instruction très rentable.
Peut-on dans des conditions pareilles apprendre à lire et à écrire l'arabe ? A repéter les versets du Coran ? C'est difficile.
Insupportable cette vie. Ils renoncent et se livrent au vol, action malhonnêtement plus rentable et très enrichissante pour eux s'ils ne se font pas «pincer» par les étalagistes. Beaucoup d'autres vices sont les résultats de cet enseignement.
Les maîtres des écoles coraniques feront un effort pour supprimer de leur programme la mendicité qui n'est autre qu'un apprentissage à la paressé et au vol.
Un observateur.
Fait partie de Tribune libre : l'école coranique à Ouagadougou