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Pourquoi le 6e congrès du mouvement sunnite du Burkina est reporté?
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- Titre
- Pourquoi le 6e congrès du mouvement sunnite du Burkina est reporté?
- Créateur
- Rasmané Ouédraogo
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 31 décembre 1993
- Résumé
- Les 24, 25 et 26 décembre derniers devaient se dérouler à Ouagadougou les assises du 6e congrès du mouvement sunnite du Burkina. Mais quelques jours avant l'ouverture de la manifestation, un communiqué radiodiffusé apprenait aux fidèles musulmans et à l'opinion le report à une date ultérieure du congrès. Pourquoi ce report et quelles en sont les raisons profondes ? Pour en savoir, nous avons rencontré une délégation du bureau national du mouvement sunnite. En l'occurrence MM Idrissa Siemdé et Abdramane Traoré, respectivement président national du mouvement et secrétaire chargé de l'information.
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0003952
- contenu
-
Les 24, 25 et 26 décembre derniers devaient se dérouler à Ouagadougou les assises du 6e congrès du mouvement sunnite du Burkina. Mais quelques jours avant l'ouverture de la manifestation, un communiqué radiodiffusé apprenait aux fidèles musulmans et à l'opinion le report à une date ultérieure du congrès. Pourquoi ce report et quelles en sont les raisons profondes ? Pour en savoir, nous avons rencontré une délégation du bureau national du mouvement sunnite. En l'occurrence MM Idrissa Siemdé et Abdramane Traoré, respectivement président national du mouvement et secrétaire chargé de l'information.
Le moins que l'on puisse dire est que le report sine die par le mouvement sunnite de son 6e congrès n'est pas un fait isolé. Et c'est ce que reconnaît le président du mouvement Idrissa Siemdé lorsqu'il donne entre autres raisons du report du congrès, "la nécessité de rétablir l'entente entre tous" et en réaffirmant l'attachement du mouvement sunnite à la paix sociale qu'il entend préserver à tout prix. En effet, des faits et informations concordants révèlent l'existence en ce moment d'incompréhensions voire des malentendus entre certains milieux de fidèles musulmans en général et entre sunnites en particulier mettant dès lors en difficulté une pratique saine et sereine de l'islam. Cette religion qui, selon M. Idrissa Siemdé, se veut pourtant la religion de "paix, de pardon, de solidarité et d'amour du prochain". En reportant donc les assises de son 6e congrès qui, de toute évidence, ne saurait se tenir normalement dans un climat de disputes socio-confessionnelles, le mouvement sunnite du Burkina "entend mieux se préparer et réunir les conditions nécessaires à une telle manifestation de grande envergure... "
Prévu pour se tenir tous les trois ans, le congrès est l'instance suprême du mouvement sunnite au Burkina. Selon le président du mouvement, le congrès est un rassemblement fraternel qui, outre qu'il réunit les fidèles de l'islam au plan national, s'adresse également à tous les pays africains et du monde arabe. "C'est une manifestation de paix, de resserrement de liens entre frères et même entre pays", nous dit M. Siemdé. Le congrès permet ainsi de faire le bilan des activités du mouvement, de dispenser des prêches, pour le raffermissement de la foi et l'unité de l'islam; toutes choses que les querelles actuelles au sujet de lieux de culte, de mosquées... ne permettent point d'atteindre, d'où, selon M. Siemdé, le report du congrès en attendant de meilleures conditions de sa tenue.
C'est en fait en 1973 qu'un mouvement sunnite structuré a vu le jour au Burkina avec pour objectif de pratiquer dans la paix la religion islamique telle que l'enseigne et le prescrit le saint Coran, le prophète Muahamed. En tant qu'association islamique au Burkina, le mouvement sunnite occupe la deuxième place en ancienneté après la communauté musulmane. Depuis lors, ceux que l'opinion appelle de façon péjorative \es"Wahabia" ont beaucoup gagné en structuration, en fidèles et en réalisations à leur actif. MM Siemdé et Traoré nous apprennent que le mouvement compte de nos jours une centaine de bureaux locaux, deux bureaux régionaux (Ouaga et Bobo) et un bureau national. Une cinquantaine de médersas ont été construites par l'association à travers le Burkina. Selon toujours les responsables sunnites, le mouvement pratique régulièrement la "zakat" (collecte de dîme redistribuée aux nécessiteux) et participe constamment et activement à l'organisation des pèlerinages au profit des fidèles sans distinction.
La gigantesque mosquée en finition au secteur 5 de Ouagadougou reste sans doute la plus grande réalisation matérielle du mouvement sunnite pour les fidèles de l'islam. Symbole de la mobilisation collective et de la volonté du mouvement de compter sur lui-même, l'infrastructure aura un coût final de plus de 300 millions de nos francs dont plus de 90% sont financés par des apports internes. Avec des dimensions de 41 mètres sur 30 mètres à deux (2) niveaux, cette mosquée à une capacité de près de huit mille places, ce qui fait d'elle la plus grande mosquée du pays.
Pour en revenir au congrès (manqué) du mouvement le président national réitère l'urgence et la nécessité pour les fidèles d'aplanir leurs divergences et établir la parfaite entente afin de faire du congrès à venir un rassemblement encore plus qualitatif dans l'intérêt de la paix sociale et de la bonne image du Burkina. "Nous voulons poser des actes qui honorent notre pays", a conclu M. Siemdé.
Synthèse de Rasmané OUÉDRAOGO