Article
Jeune de Ramadan aujourd'hui. Au nom de Dieu clément et miséricordieux : les règles et la philosophie du jeûne
- Titre
- Jeune de Ramadan aujourd'hui. Au nom de Dieu clément et miséricordieux : les règles et la philosophie du jeûne
- Créateur
- Issa Kindo
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 22 janvier 1996
- Résumé
- Les fidèles musulmans du Burkina entament ce lundi 22 janvier 1996 le mois du jeûne de Ramadan. Ailleurs, dans plusieurs pays musulmans, le jeûne a débuté hier dimanche.
- Sujet
- Hadith
- Couverture spatiale
- Ouagadougou
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0003876
- contenu
-
Les fidèles musulmans du Burkina entament ce lundi 22 janvier 1996 le mois du jeûne de Ramadan. Ailleurs, dans plusieurs pays musulmans, le jeûne a débuté hier dimanche.
Quelle signification revêt pour les musulmans ce mois de Ramadan ? Le professeur Issa Kindo nous expose ici les règles et la philosophie du jeûne.
Le jeûne du mois de Ramadan fait partie des éléments essentiels de la religion musulmane. Son caractère obligatoire découle de la parole de Dieu le très haut dans le sourate la vache verset 183 “ho les croyants ! on vous a prescrit le jeûne comme on l'a prescrit dans le mois de Shaban de l'An II de l'Hégire correspondant à l'An 582 après Jésus-Christ. Il s'agit d'une obligation qui incombe à toute personne majeure. La preuve se Jouve dans sa parole, exalté est mon Nom “quiconque d'entre vous est présent à ce mois, qu'il le jeûne" (Il 185). Le prophète a dit dans un hadith : “le mois de Ramadan vous est venu, mois dans lequel Dieu vous a rendu obligatoire le jeûne. Les portes du paradis y sont ouvertes. Les satans y sont enchaînés”. Le saint verset montre qu'il ne sied pas à la Communauté de Mouhammad (SAWA) de s'étonner de obligation du jeûne car cette prescription a été donnée aux juifs, aux chrétiens et à d'autres encore mais même si ce fut sous des normes différentes. La phrase peut-être seriez-vous pieux” signifie s'abstenir des transgressions à cause du bienfait du jeûne car ceux qui sont le plus enclins à accepter les commandements de Dieu le Très haut sont ceux qui le craignent. On rapporte que l'imam Sàdeq, la paix sur lui, a dit : “le bonheur contenu fans l'interpellatiion “ô les croyants” élimine les difficultés de l'adoration." Il n'y a pas de bonheur plus grand pour le serviteur que l'appel que lui adresse son maître. Avant de parler de l'utilité et de la philosophie du jeûne, il nous faut souligner qu'elles ne sont pas la vraie cause de l'obligation du jeûne mais qu'elles sont plutôt des sagesses que le prophète et sa famille infaillible sont mentionnés dans beaucoup de hadiths.
Si la connaissance des principes de la religion incombe à tout musulman par des preuves rationnelles, les preuves traditionnelles viennent les consolider. De la même façon qu'on ne discute pas l'avis du spécialiste concernant les sujets du jeûne qui relèvent de son domaine, tels que par exemple le diagnostic du médecin spécialiste à propos d'un malade, il est encore plus normal d'accepter sans les discuter, les prescriptions de Dieu le Très haut concernant ses créatures.
Comme il le dit lui-même “ce n'est pas lui qu'on interrogera sur ce qu'il fait mais c'est eux qu'on interrogera" (s 21/V 23). L'islam est la religion vraie qui est venue pour parfaire l'ensemble des lois des prophètes antérieurs tels Noé. Abraham, Moïse, Jésus (Paix sur eux). L'ensemble des commandements de Dieu, gloire à lui est dans leur intérêt même s'ils ne s'en rendent pas compte.
Les conditions de validité du jeûne
1) L'intention de se rapprocher de Dieu : comme pour les autres actes d'adoration, il ne suffit pas de s'abstenir des actes invalidants le jeûne. Sans l'intentiion de se rapprocher de Dieu, le jeûne n'est pas valable.
2) La soumission : le jeûne n'est pas accepté sans la soumission (Al islam) à Dieu.
3) La majorité : le jeûne du mineur n'et pas accepté sauf si ce dernier est capable de discernement.
4) La raison : le jeûne n'incombe pas à celui qui a perdu la raison.
5) La présence le jeûne n'incombe pas au voyageur si son voyage atteint la distance à partir de laquelle la prière doit être écourtée.
6) La santé : le jeûne n'incombe pas au malade s'il a des appréhensions.
7) L'absence de couches ou de règles pour les femmes ; dans ces états le jeûne n'incombe pas à la femme.
Il y a dans le jeûne une sagesse et une utilité morale, sociale, sanitaire, sans compter le salaire que Dieu a préparé pour les jeûneurs au jour où ils rencontreront le Seigneur de majesté et de magnificence.
a) L'utilité morale du jeûne : Comme l'a dit Fatima al Zahra, fille du prophète, dans son discours de la mosquée après la mort de son père en expliquant certaines lois : "le jeûne renforce la sincérité". Cette obligation majeure renvoie à la surveillance divine en tout temps pour que l'homme s'abstienne de tout ce qui brise le jeûne si l'homme maintient cette position ferme, se formeront alors la crainte et le sentiment de surveillance de Dieu à tous les moments de sa vie. Ensuite il fera de son mieux pour obtenir la satisfaction de Dieu l'Exalté.
b) L'utilité sociale du jeûne : l'entraînement à la patience :
Le jeûne entraîne chez l'homme l'acquisition de la patience et la capacité à supporter les difficultés liées à la faim, à la soif etc. La patience est un élément solide qui règle tous les comportements et actions de l'homme et le conduit vers une direction saine. Le grand prophète a caractérisé le mois béni de “mois de patience et d'effort".
- La solidarité : le jeûne montre les difficultés de la faim, de la soif, de l'abstinence du sexe et de plusieurs plaisirs - vivre dans les états que l'on a énuméré et qui ressemblent à la vie des frustrés, laisse chez le jeûneur des séquelles qui coïncident avec celles des autres gens qui vivent la plupart du temps dans ces états. Celui qui est riche sent alors qu'il doit aider celui qui est pauvre. Ensuite, l'esprit de solidarité et l'humanité se répand par les membres de la société comme le recommande l'islam. Tel et le sens du hadith qui dit "le Ramadan est le mois du bien."
c) Les bienfaits du jeûne pour la santé :
Les bienfaits sont nombreux. Nous en allons en citer l'essentiel : a- il élimine la graisse accumulée dans l'organisme
b- il regénère les cellules pour leur permettre d'accomplir leurs fonctions, en particulier rénale ;
c- parmi les utilités du jeûne de Ramadan se trouve la diminution du taux de mauvais cholestérol dans le sang - il protège les veines pour qu'elles ne deviennent pas raides et ne gênent la circulation sanguine.
Le prophète (SAWA) a dit à ce propos "jeûnez et vous serez en bonne santé".
- Se rappeler les bienfaits de Dieu ; le jeûne doit être considéré comme ce qui rappelle le plus à l'homme les bienfaits innombrables de Dieu. Il impose à l'homme de s'abstenir de la nourriture et des plaisirs sexuels. Cette situation interpelle l'individu et lui dit “et si on te privait de ces bienfaits ou de la possibilité de t'en servir toujours ?" Qu'est-il prêt à faire pour remercier Dieu pour tous ces bienfaits ? Il incombe à l'homme de reconnaître ces bienfaits innombrables, de se tourner vers Dieu pour que cela soit application des fondements de la justice et de payer le bien par le bien et que cela s'applique à toute l'humanité.
- Se rappeler la station de l'au-delà : le prophète béni a dit dans son prône de Ramadan: “rappelez-vous par votre faim et votre soif de ce jour, la faim et la soif du jour de la résurrection" - Le prophète de l'islam demande à sa communauté de se rappeler par la faim et la soif, la plus grande des stations - La faim et la soif forment chez l'homme certains facteurs qui laissent la pensée perplexe -concernant certains individus qui suivent leurs passions et ne se préoccupent pas des obligations et interdictions divines, il faut savoir que leur situation dans l'au-delà sera mauvaise et dure, “et tu verras ivres les gens alors qu'ils ne seront pas ivres. Mais le châtiment de Dieu sera dur" (S. 22/V.2).
Parmi les autres utilités du jeûne, ont peut citer le comportement ferme du prophète et des Banu Hâchim lorsqu'ils furent assiégés par les Quraych dans un lieu appelé shua'b abi Talib par le fait qu'ils leur transmettaient le message de l'Islam et qu'ils supportèrent la faim et la soif jusqu'à obtenir la victoire au dernier moment. On rapporte qu'à cette occasion les assiégés en étaient réduits à se partager une datte mais cela ne les conduisit pas à céder pour autant. Ceci confirme les propos d'un des grands savants de notre époque : "il est impossible de soumettre un peuple et une nation qui s'appuient sur les règles islamiques parmi lesquelles le jeûne."
Nous allons maintenant mentionner certains hadiths ayant trait aux bienfaits du mois de Ramadan. En font partie l'absolution des péchés, l'acceptation des prières, l'enchaînement des démons, l'ouverture des portes du paradis, la fermeture des portes de l'enfer.
Le prophète (SAWA) a dit : “le mois de Ramadan est celui au cours duquel Dieu vous a rendu obligatoire le jeûne - quiconque observe ce jeûne avec foi et recherche de la satisfaction divine, ses péchés seront absouts et il redeviendra comme au moment où sa mère Ta enfanté."
L'Imam Ali (P) a dit : “le prophète, paix et bénédictions sur lui et sa famille a dit : “il y a 4 catégories dont la demande n'est pas répoussée : les portes du ciel leur sont ouvertes en direction du trône : la prière des parents pour leur enfant, celle de l'opprimé contre son oppresseur, celle du pèlerin jusqu'à son retour celle du jeûneur est une adoration ; son silence est une glorification, ses œuvres sont acceptées."
Plus important que cela est la parole de Dieu dans un hadith Qudsi Te jeûne est pour moi - J'en suis le payeur exclusif" - seul peut obtenir ces bienfaits celui qui a observé les prescriptions du jeûne. Comme l'a dit l'imam Reza (P). “Il y a des gens qui ne tirent de leur jeûne que la faim et la sort ; il y a des gens qui ne tirent de leur station debout de la nuit que le manque de sommeil".
O Seigneur, nous te prions d'agréer notre jeûne.
Issa KINDO
Professeur d'arabe
01 BP 4281 Ouagadougou 01
Burkina Faso
Fait partie de Jeune de Ramadan aujourd'hui. Au nom de Dieu clément et miséricordieux : les règles et la philosophie du jeûne