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Déficit du Hadj 98 : qui payera les pots cassés?
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- Titre
- Déficit du Hadj 98 : qui payera les pots cassés?
- Créateur
- Mahorou Kanazoé
- Editeur
- Le Pays
- Date
- 9 octobre 1998
- Résumé
- Les 8 associations membres de la Commission de pèlerinage à la Mecque se sont retrouvées hier, à la grande mosquée de Ouagadougou pour faire le point sur le Hadj 98. Plus de 5 mois après, l'organisation de ce 5e pilier de l'lslam continue de faire des vagues. Si, sur le plan religieux et spirituel, le pèlerinage s'est déroulé dans la quiétude -quoiqu'on déplore 5 décès - la gestion financière, elle, reste sujette à caution. Elle est même caractérisée de “catastrophique" par les associations islamiques. Dans “Le Pays” no 1737 du 1er octobre 1998, nous faisions d'ailleurs la genèse complète de cette affaire qui a créé une véritable crise au sein de la Commission nationale d'organisation du pèlerinage. Au centre de la polémique, M. Saïdou Ouédraogo, secrétaire permanent de la CNOPM, à l'époque des faits. Il est accusé d'être à l'origine de la catastrophe financière qui se traduit par un déficit d'environ 225 millions de F CFA, pour avoir géré de façon solitaire les fonds du CNOPM. Le rapport produit par le Secrétaire permanent a du reste été rejeté par les associations islamiques au cours d'une assemblée générale, le 29 septembre dernier, qui a pris l'allure d'un vrai procès. M. Saïdou Ouédraogo fut, ce jour-là, destitué de ses fonctions, en attendant que l'audit financier réclamé par la CNOPM situe précisément sa responsabilité dans la gestion catastrophique des fonds.
- Couverture spatiale
- Ouagadougou
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0003818
- contenu
-
Les 8 associations membres de la Commission de pèlerinage à la Mecque se sont retrouvées hier, à la grande mosquée de Ouagadougou pour faire le point sur le Hadj 98. Plus de 5 mois après, l'organisation de ce 5e pilier de l'lslam continue de faire des vagues. Si, sur le plan religieux et spirituel, le pèlerinage s'est déroulé dans la quiétude -quoiqu'on déplore 5 décès - la gestion financière, elle, reste sujette à caution. Elle est même caractérisée de “catastrophique" par les associations islamiques. Dans “Le Pays” no 1737 du 1er octobre 1998, nous faisions d'ailleurs la genèse complète de cette affaire qui a créé une véritable crise au sein de la Commission nationale d'organisation du pèlerinage. Au centre de la polémique, M. Saïdou Ouédraogo, secrétaire permanent de la CNOPM, à l'époque des faits. Il est accusé d'être à l'origine de la catastrophe financière qui se traduit par un déficit d'environ 225 millions de F CFA, pour avoir géré de façon solitaire les fonds du CNOPM. Le rapport produit par le Secrétaire permanent a du reste été rejeté par les associations islamiques au cours d'une assemblée générale, le 29 septembre dernier, qui a pris l'allure d'un vrai procès. M. Saïdou Ouédraogo fut, ce jour-là, destitué de ses fonctions, en attendant que l'audit financier réclamé par la CNOPM situe précisément sa responsabilité dans la gestion catastrophique des fonds.
En rappel, la CNOPM doit, selon le rapport de M. Ouédraogo, 122 millions à des propriétaires immobiliers saoudiens, 70 millions au Trésor, 32 millions à Air Afrique, etc. Mais les associations islamiques rejettent en bloc ce bilan financier. Au contraire, elles estiment, d'après leurs propres calculs, que la CNOPM devrait avoir un solde créditeur de 156 millions. Hier matin donc, ce fut encore le procès d'une seule personne : Saïdou Ouédraogo. L'audit financier devrait permettre de mieux situer les responsabilités de l'homme qui a géré environ 600 millions de F CFA, de façon manuelle.
Toutefois, il n'y a pas de temps à perdre. Les dettes, notamment saoudiennes, doivent être urgemment réglées, si l'on veut que le Hadj 99 se passe dans l'honneur, pour les Burkinabè. Les associations islamiques qui refusaient que l'Etat débourse un quelconque sou pour régler ses dettes, se sont néanmoins montrées prudentes, hier. Elles ont indiqué qu'elles transmettront bientôt leurs propositions au président de la CNOPM, Yéro Boly. Ce dernier, on le sait, est sorti la tête haute de cette affaire de magouilles. Par sa probité, il a montré que des hommes de rigueur et de principe existent encore dans ce pays. Ce sont plutôt d'autres personnalités proches de Saïdou Ouédraogo qui doivent prier pour que la lumière ne soit pas faite sur la gestion du Hadj 98.