Article
Mendicité : quelles solutions?
- Hierarchies
-
Burkina Faso
- Articles de journaux (3615 items)
- Burkina 24 (279 items)
- Carrefour africain (33 items)
- FasoZine (116 items)
- L'Evénement (45 items)
- L'Observateur (61 items)
- L'Observateur Paalga (509 items)
- La Preuve (28 items)
- Le Pays (709 items)
- LeFaso.net (709 items)
- Mutations (13 items)
- San Finna (9 items)
- Sidwaya (1104 items)
- Publications islamiques (432 items)
- Al Mawadda (11 items)
- An-Nasr Trimestriel (16 items)
- An-Nasr Vendredi (318 items)
- L'Appel (48 items)
- L'Autre Regard (11 items)
- Le CERFIste (13 items)
- Le vrai visage de l'islam (15 items)
- Documents divers (Burkina Faso) (16 items)
- Photographies (Burkina Faso) (9 items)
- Références (Burkina Faso) (297 items)
- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- Mendicité : quelles solutions?
- Créateur
- Amadé Savadogo
- Editeur
- L'Observateur Paalga
- Date
- 7 juillet 1992
- Résumé
- Je voudrais par cet écrit, aborder une question qui a déjà défrayé la chronique : la mendicité. Quel contenu pratique cette notion renferme-t-elle?
- Couverture spatiale
- Ouagadougou
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0003776
- contenu
-
Je voudrais par cet écrit, aborder une question qui a déjà défrayé la chronique : la mendicité. Quel contenu pratique cette notion renferme-t-elle?
Il serait peut-être itératif de définir encore la mendicité, mais notons tout de même qu'elle consiste pour celui ou celle qui la pratique, à tendre la main à une personne supposée plus nantie, en vue de lui solliciter quelque chose : argent, nourriture, etc. Elle exige de la part du demandeur ou de la demanderesse, un comportement spécifique qui va de l'exposition de son invalidité (physique, sensorielle ou mentale) à l'étalage de sa misère réelle ou feinte, au moyen d'adjuvants sélectionnés.
Dès lors, on peut affirmer que la mendicité est aussi vieille que la société qui la génère, d'autant plus qu'il n'y a pas de société sans invalides et miséreux.
Cependant, ce constat n'enlève rien à la force avilissante de la mendicité car elle engendre toujours des conséquences fâcheuses tant du point de vue social que sous l'angle économique. Ainsi au plan social, parce qu'elle touche surtout la frange jeune de la population, la mendicité participe à la formation d'une personnalité faite de paresse et de goût du gain facile, toutes choses qui annihilent l'avenir d'un individu. C'est pourquoi, le fanatisme religieux qui veut que l'élève coranique mendie, doit être vigoureusement combattu.
Quant à l'impact économique de la mendicité, il est assurément négatif. Si effectivement on ne décourage pas la pratique de la mendicité, ce sera au grand dam de l'économie en ce sens que ceux qui produisent n'arrivent plus un jour, à assurer la vie à ceux qui ne produisent pas, parce que le nombre de ceux-ci s'accroîtra rapidement.
C'est donc dire combien, à l'instar de la drogue, de la prostitution..., la mendicité est un fléau auquel il faut inlassablement faire face. Pour ce faire, à défaut de pouvoir à court terme l'éradiquer, il convient dès maintenant de commencer à la contrôler rigoureusement.
Pour ma part et en ce qui concerne le Burkina Faso, je propose deux solutions provisoires mais qui auraient l'avantage de constituer un véritable viatique pour redimensionner à la baisse ce fléau.
Premièrement, il conviendrait de réglementer la pratique de la mendicité. Les pouvoirs publics peuvent prendre un texte exigeant de tout mendiant, une carte d'invalidité dûment établie par les services de la Santé et de l'Action sociale. Cette mesure aura l'avantage de réduire au mieux le nombre des mendiants valides et de ne frustrer personne.
La deuxième solution découle de la première, en ce sens qu'en appliquant la règle de la carte d'invalidité, on sensibilise du même coup les bailleurs présumés ou réels de ces mendiants valides, à ne plus leur tendre quoi que ce soit.
On me dira peut-être que je plaide pour une formalisation du métier de mendiant, mais enfin, mieux vaut cela qu'en faire un métier clandestin à la philosophie aussi ambigüe que celle du vol ou de la prostitution. Il restera alors à trouver pour ceux qu'on aura soustrait de ce métier clandestin, un emploi.
Amadé Savadogo
DOB/MESSRS
Ouagadougou
Fait partie de Mendicité : quelles solutions?