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Nouvelle attaque terroriste du groupe de Malam Dicko : attention, le monstre prend du galon !
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Burkina Faso
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- Titre
- Nouvelle attaque terroriste du groupe de Malam Dicko : attention, le monstre prend du galon !
- Editeur
- Le Pays
- Date
- 6 mars 2017
- Résumé
- Après les deux attaques terroristes de la semaine dernière dans la province du Soum, signées du chef terroriste burkinabè, Ibrahim Malam Dicko, c'est le pays de Ibrahim Boubacar Kéita qui a fait les frais des hommes de cet obscur prédicateur radical, qui ont attaqué une position de l'armée malienne, le 5 mars dernier, plus précisément à Boulikessi, à la frontière avec le Burkina Faso. Le bilan fait état de onze morts et quatre blessés au sein des Forces armées maliennes (FAMA) dont certains éléments se seraient réfugiés de l'autre côté de la frontière, en territoire burkinabè, pour échapper aux feux nourris des hommes de Malam Dicko. Encore inconnu du grand public, il n'y a pas longtemps, celui-là qui a commencé à faire parler de lui par ses prêches pour le moins enflammés dans le Sahel burkinabè, est en train de construire petit à petit sa renommée au point d'être en passe de devenir l'une des figures de proue du terrorisme dans la sous-région ouest-africaine.
- Couverture spatiale
- Soum
- Langue
- Français
- Source
- Le Pays
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0003751
- contenu
-
Après les deux attaques terroristes de la semaine dernière dans la province du Soum, signées du chef terroriste burkinabè, Ibrahim Malam Dicko, c'est le pays de Ibrahim Boubacar Kéita qui a fait les frais des hommes de cet obscur prédicateur radical, qui ont attaqué une position de l'armée malienne, le 5 mars dernier, plus précisément à Boulikessi, à la frontière avec le Burkina Faso. Le bilan fait état de onze morts et quatre blessés au sein des Forces armées maliennes (FAMA) dont certains éléments se seraient réfugiés de l'autre côté de la frontière, en territoire burkinabè, pour échapper aux feux nourris des hommes de Malam Dicko. Encore inconnu du grand public, il n'y a pas longtemps, celui-là qui a commencé à faire parler de lui par ses prêches pour le moins enflammés dans le Sahel burkinabè, est en train de construire petit à petit sa renommée au point d'être en passe de devenir l'une des figures de proue du terrorisme dans la sous-région ouest-africaine.
En frappant le Mali aussi durement, Malam Dicko indique clairement qu'il faudra désormais compter avec lui
En tout cas, le moins que l'on puisse dire, c'est que le monstre prend du galon, en étendant son influence et ses méfaits au-delà de la province du Soum où l'on croyait que ses actions étaient confinées. En tout cas, l'on était loin de penser que derrière ce prétendu prédicateur, se cachait un serpent vénimeux comme seuls savent en produire les sables du désert, un terroriste de la pire espèce qui n'hésiterait pas à retourner son fusil contre sa patrie et à s'exporter dans d'autres pays. Certainement grisé par ses exploits au Burkina Faso, cet illuminé, visiblement en mal de publicité et de reconnaissance internationale, semble avoir décidé d'étendre sa zone d'influence au-delà de son pays, pour mieux faire parler de lui. Et en la matière, l'on ne peut pas dire qu'il n'a pas réussi. Car, en frappant le Mali aussi durement, Malam Dicko indique clairement qu'il faudra désormais compter avec lui, et nos Etats auraient tort de le sous-estimer. C'est certainement la raison pour laquelle il fait en ce moment feu de tout bois. Et tout porte à croire que ses actions d'éclat iront en se multipliant et en s'intensifiant, dans le but de lui faire le maximum de publicité pour une meilleure implantation de son mouvement. C'est pourquoi il faudra vite l'arrêter dans ses dérives et sa folie meurtrières, avant que la bête ne s'élève à la hauteur d'un Abubakar Shekau, d'un Amadou Kouffa ou autre Iyad Ag Ghaly qui sont autant de redoutables chefs terroristes dont il rêve certainement de chausser les bottes, pour se faire une place au soleil dans la jungle du djihadisme dans la sous-région ouest-africaine. Aussi, les trois Etats du Niger, du Mali et du Burkina Faso sont-ils interpellés à opérationnaliser au plus vite la mutualisation de leurs forces, à travers les patrouilles mixtes et le droit de poursuite, par exemple, pour réduire les capacités de nuisance de ces groupes terroristes qui profitent de la porosité des frontières pour poser leurs actes néfastes, et se réfugier impunément et en toute tranquillité de l'autre côté de la frontière. En tout cas, au-delà des discours, il faudra que les chefs d'Etat de ces pays puissent se donner la main pour arrêter les actions de Malam Dicko et compagnie, ici et maintenant. Autrement, si ces derniers arrivent à s'imposer durablement, ce serait plus difficile de les arrêter, à l'image de ce que montrent tous ces groupes terroristes qui ont peu ou prou réussi à marquer leurs territoires. Et il faut craindre une jonction avec d'autres groupes terroristes, d'autant plus que ces attaques répétées interviennent à un moment où il est de plus en plus question d'un rapprochement entre les leaders des groupes terroristes évoluant dans la bande sahélo-saharienne. Une union des forces maléfiques qui n'augure rien de bon pour les populations de ces zones.
La riposte contre le terrorisme ne devrait pas être uniquement d'ordre sécuritaire
En tout état de cause, il est véritablement temps de passer à l'action dans le but d'inverser la tendance, car, l'on a malheureusement le sentiment que les terroristes ont toujours une longueur d'avance sur nos forces de défense et de sécurité qui sont toujours dans la réaction. Et ce ne serait pas trop demander à nos gouvernants que de requérir d'eux les sacrifices ou les efforts budgétaires nécessaires pour équiper en conséquence les forces de défense et de sécurité afin de faire face au fléau, car, plus qu'une nécessité, cela apparaît comme une exigence du moment. Il y va de la survie de nos Etats. D'autant plus que la présence de certaines bases militaires étrangères dans cette partie du pays, dont nombre de Burkinabè avaient la faiblesse de croire qu'elles nous mettraient à l'abri de telles attaques, ne semble pas avoir l'effet escompté. Toutefois, la riposte contre le terrorisme ne devrait pas être uniquement d'ordre sécuritaire. Car, il faudra aussi que les Etats marquent véritablement leur présence dans ces zones où les populations ressentent quelquefois un certain délaissement, pour que le sentiment d'abandon ne pousse pas tout simplement ces populations dans les bras des marchands d'illusions.
« Le Pays »