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Hadj 2001 : une Burkinabè toujours hospitalisée en Arabie Saoudite
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- Titre
- Hadj 2001 : une Burkinabè toujours hospitalisée en Arabie Saoudite
- Créateur
- Madi Kaboré
- Editeur
- L'Observateur Paalga
- Date
- 16 mars 2001
- Résumé
-
Les nombreux pèlerins burkinabè partis sur les lieux saints pour accomplir le 5e pilier de l'islam sont enfin de retour depuis les 10, 12 et 13 mars 2001. Malgré quelques difficultés rencontrées sur place, ils ont tous accompli les différents rites qui font d'eux des el hadj. Des cas malheureux, comme la mort de deux de nos pèlerins, ont été signalés.
En dehors de cela, l'organisation et le déroulement du hadj 2001 ont été un succès aux dires des intéressés. - Sujet
- Hadj
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0003735
- contenu
-
Les nombreux pèlerins burkinabè partis sur les lieux saints pour accomplir le 5e pilier de l'islam sont enfin de retour depuis les 10, 12 et 13 mars 2001. Malgré quelques difficultés rencontrées sur place, ils ont tous accompli les différents rites qui font d'eux des el hadj. Des cas malheureux, comme la mort de deux de nos pèlerins, ont été signalés.
En dehors de cela, l'organisation et le déroulement du hadj 2001 ont été un succès aux dires des intéressés.
Partis en février dernier pour accomplir le 5e pilier de l'islam, les nombreux pèlerins burkinabè sont de retour depuis les 10, 12 et 13 mars derniers. Cette année, ils étaient au nombre de 1400 hommes et femmes confondus à se rendre sur les lieux saints.
Pendant plus de trois semaines, les fidèles musulmans candidats au hadj ont bravé le froid et la chaleur, les distances et les montagnes pour accomplir les rites sacrés. Comme chaque année, le déroulement du hadj 2001 ne s'est pas fait sans difficultés. Ces difficultés ont été parfois liées à l'âge très avancé de certains pèlerins qui ont eu du mal à s'adapter au temps glacial ou au manque d'énergie pour parcourir certaines distances dans les montagnes. En dehors de ces quelques petits problèmes qui reviennent chaque année, les pèlerins disent avoir apprécié positivement l'organisation et le déroulement de la présente édition. C'est le cas d'EI hadj Kara Binta Boubacar et d'Hadja Awa Koanda qui disent ne rien reprocher à l'organisation du hadj 2001.
Cependant, ils déplorent le décès de deux des leurs, en l'occurrence Gouro Zakaria et Sankara Sibiri.
Selon le secrétaire permanent du hadj 2001, El hadj Sawadogo Yacouba qui était du voyage sur les lieux saints, le premier, âgé de 60 ans, originaire de la province du Sourou, département de Digny et plus précisément du village de Oué, est mort après la prière de 14 heures. Selon ses explications, après la prière, le regretté est resté à la mosquée pour un repos mérité en attendant celle de 16h. C'est dans le sommeil que le vieil homme est passé de vie à trépas.
Le second, originaire de Gourcy, province du Zondoma, préfecture de Kouka, âgé de 79 ans est décédé à Minan à un jour du Kaffa (un rite) suite à des malaises. Ces deux cas malheureux sont intervenus sans que les personnes ne soient malades. C'est ce que nous a rapporté le secrétaire permanent du hadj 2001 qui, lui, tient l'information des infirmiers de la commission Santé. Comme il se doit ils ont été enterrés sur place.
Une croyance répandue veut d'ailleurs que les pèlerins qui décèdent sur les lieux saints aillent directement au Paradis.
Le comité d'organisation signale également le cas un peu inquiétant d'un pèlerin de sexe féminin du nom de Guiro Zara, matrone à Bogounam qui est actuellement hospitalisée en Arabie Saoudite pour des problèmes de santé.
Selon les organisateurs, la dame traîne sa maladie depuis Ouagadougou. Hormis cette dernière et les présidents des commissions Transport et Hébergement restés pour s'assurer que rien n'a été oublié, tous les »ladjis» ont rejoint le bercail. Et c'est la fête dans les familles.
Amis, parents et voisins des pèlerins s'abreuvent de «zam-zam koom», l'eau bénite des lieux saints dont on dit beaucoup de bien. Malgré l'ambiance bon enfant dans les familles, beaucoup de pèlerins sont inquiets quant au sort réservé à leurs bagages qui restent jusque-là introuvables.
Espérons que d'ici là, ce problème qui vient quelque peu entaché le hadj 2001 trouvera solution. En attendant les hadj frais émoulus se préparent chacun de son côté pour le «doua» qui sanctionne le retour de la Mecque.
Madi Kaboré
Des pèlerins témoignent
El hadj Karabinta Boubacar : Je suis professeur d'histoire et de géographie à l'école franco-arabe de la communauté musulmane. J'ai été du voyage pour le hadj 2001. Je suis revenu de la Mecque par le dernier vol qui est arrivé le mardi 13 mars. J'ai accompli tous les rites recommandés par le Coran. Sur le terrain les difficultés rencontrées sont d'ordre général et toujours les mêmes. Elles sont surtout liées à la surface où s'accomplissent les rites.
Cela fait maintenant 13 fois que je vais à la Mecque, mais toutes les fois je rencontre les mêmes problèmes liés à l'espace qui reste toujours constant face à un nombre toujours grandissant des pèlerins. J'ai fait mes études coraniques en Egypte et chaque année je me rendais à la Mecque pour le hadj. Il faut dire que plus le nombre grossit plus les problèmes se posent. Vous avez certainement appris que cette année il y a eu 35 décès, 23 femmes et 12 hommes sur le lieu où il fallait accomplir un rite qui consiste à jeter des pierres au satan.
Ce qui m'a le plus marqué à ce pèlerinage c'est la mort d'un ami burkinabè du nom de Gouro Zakaria. Il est mort à Médine sans avoir accompli tous les rites recommandés. J'ai été vraiment peiné par sa disparition. Il est de la province du Sourou, département de Digny et du village de Oué. Que la terre lui soit légère - Pour ce qui est de l'organisation, il faut dire qu'elle a été passable et à la portée de nos bourses. On a été logé, on a mangé et circulé selon les frais du hadj que nous avons payés depuis Ouagadougou. Nous sommes partis de Ouagadougou avec nos cuisiniers qui nous ont concocté tous les plats de chez nous que nous avons demandés.
Je conclus en disant que tout s'est bien passé malgré les quelques petites difficultés.
El hadj Abdoulaye Tapsoba : Je suis commerçant de profession. Je suis parti à la Mecque pour la 6e fois. J'ai été vraiment comblé de savoir que malgré le nombre de nos pèlerins, l'organisation a été parfaite. Franchement parlant je n'ai rien à reprocher à l'organisation. Nous avons été bien logés, nourris, véhiculés et bien suivis par les services de santé. Les difficultés rencontrées n'étaient pas à mettre au compte du comité d'organisation, mais elles sont imputables au nombre des pèlerins et à l'aire d'accomplissement des rites qui est toujours la même alors que le nombre des prétendants au hadj va sans cesse croissant. Cette année deux de nos compatriotes y sont décédés, mais pas sur les lieux d'accomplissement des rites. Je mets cet état de fait au compte du destin.
Hadja Awa Koanda : Cela fait maintenant la deuxième fois que je suis partie à la Mecque. Il y a de cela 22 ans que je partais pour la toute-première fois sur les lieux saints.
Ce qui m'a le plus frappé c'est le nombre des pèlerins qui va grandissant. L'organisation a été parfaite malgré quelques petites difficultés.
Mais avec la présence de nos compatriotes qui y sont pour leurs études, nous avons par moments surmonté ces difficultés grâce à leur soutien. Je me souviens qu'un jour notre chauffeur s'est égaré et nous étions dans la nature pendant plusieurs heures. Nous n'avons dû notre salut qu'à un étudiant burkinabè qui était de passage. En dehors de ces quelques petites difficultés liées parfois à la méconnaissance des lieux, je peux dire que l'organisation a été correcte.
Fait partie de Hadj 2001 : une Burkinabè toujours hospitalisée en Arabie Saoudite